Introduction. Un engagement entre deux ou plusieurs parties. Ensemble de règle pour régir la vie en société. Droit des obligations c’est une branche du droit privé ou du droit civil dont l’étude est importante tant pour les étudiants en droit et pour tous les individus parce que cette matière traite les concepts fondamentaux de la science juridique tout au long de nos études et également dans la vie professionnelle et dans notre quotidien. Elle va nous initier dans toutes les autres branches du droit. C’est l’étude nécessaire à la compréhension des autres branches du droit tel que le droit du travail et le droit commercial ; il existe deux grandes sources des obligations les actes juridiques constitués principalement des contrats et les faits juridiques. L’obligation peut naître des contrats quant les parties ont souhaité s’engager, l’obligation contractuel qui pèse sur les parties est d’honorer leurs engagements souscrits lors de la signature du contrat. Il existe plusieurs sortes d’obligations : -Obligation juridique ou civile qui produit des effets juridiques à l’égard des parties à distinguer de l’obligation morale à laquelle on s’oblige que moralement puisqu’il s’agit d’un devoir que l’on s’impose tel que le devoir de conscience : devoir alimentaire entre frère et sœur, le devoir moral n’étant pas sanctionné juridiquement. L’aveu judiciaire on ne peut pas forcer le coupable d’avouer son crime et on ne peut pas le sanctionner pour cela car s’il le fait c’est par devoir moral. L’absence de sanction marque ce type d’obligation qui relève plus de devoir que d’obligation. Il existe aussi des obligations dites naturelles qui peuvent parfois être transformées en obligation civile ou juridique, l’obligation naturelle est celle dont l’on ne peut pas forcer l’exécution c’est le cas par exemple des héritiers dans l’exécution d’un lègue verbal. Les sources du droit des obligations. -Le code civil, comme le droit des obligations fait partie d’une branche de droit civil, le droit des obligations trouvent l’essentiel de sa source dans le code civil surtout dans le système romano-Germanique qui englobe les droits français allemands. A Madagascar puise sa source dans une loi dans la LTGO qui est la loi n°66- 003 du 2 juillet 1966, cette loi ayant été modifiée par la loi n° 2°15-036 du 03 février 2016 ; la loi initiale a été publié dans le journal officiel n°486 le juillet 1966 page 1419. Pour la loi modificative dans le journal officiel n°36-74 du 7 mars 2016 page n°1526 Le droit des obligations malagasy s’est inspiré du code civil français. -Doctrine, ensemble des opinions par les auteurs dans le domaine de la science juridique et ces opinions ont joué d’une manière ou d’une autre a façonné le droit des obligations. -La jurisprudence, ensemble des décisions de justice rendues par des organes juridictionnelles, elle constitue à côté de la loi et de la doctrine une source du droit dans le DO la JP a adapté l’interprétation du DO aux différentes époques et les magistrats ont tantôt seulement comblé des lacunes tantôt totalement réinterprétées des passages. -Les préceptes moraux de droit, de nombreuses règles du DO trouvent leurs fondements dans les préceptes moraux telles que : -respect de la parole donnée c’est-à-dire obligation d’exécuter le contrat selon la parole donnée. -devoir de ne pas nuire à autrui, obligation de réparer les dommages causés. -devoir de loyauté, obligation d’exécuter le contrat de bonne foi et non de mauvaise foi. Le droit des obligations est fortement influencé par l’idéologie sociale qui consiste à vouloir protéger le plus faible par exemple les victimes ou les consommateurs. -Les sources internationales, il faut noter que le DO doit tenir compte du droit communautaire, exemple : la convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales exerce une grande influence sur le DO des pays Européens comme la France, l’Allemagne etc. L’historique du DO Malagasy. La notion des obligations dans la traditions Malagasy. D’après la culture Malagasy traditionnelle, la formalisation des engagements traditionnelles se manifestent par le respect de la parole donnée qui est sacrée et qui va donc lier les deux individus dans leurs obligations respectives à condition que cette parole soit donnée par une personne capable de discernement ou une personne adulte et qu’il y ait la présence d’un témoin ; les liens contractuels qui se tissent sont intégrés dans un monde où la dimension surnaturelle tient un rôle prépondérant c’est-à-dire que le créateur ou le Zagnahary et les ancêtres sont invoqués pour arbitrer la tenue des engagements afin de contraindre les parties à tenir leurs paroles. Première partie : généralités sur les obligations. Section 1 : définition et caractère de l’obligations. Paragraphe 1 : Définition. Le terme Obligation puise sa source dans l’obligation latine « OBLIGARE » qui signifie lier au tout suivant l’article premier de la LTGO, l’obligation est un lien de droit en vertu duquel le débiteur est juridiquement envers le créancier de lui fournir une prestation ou de s’abstenir d’une faculté, prestation ou abstention dont il est responsable sur la valeur des éléments actifs qui composent son patrimoine. Lien de droit : lien juridique entre deux personnes : le débiteur et le créancier, le débiteur est tenu de faire ou de ne pas faire quelque chose. L’obligation peut être défini comme un lien juridique entre deux personnes qui permet au créancier d’exiger du débiteur une certaine prestation ou un comportement. Le terme obligation désigne un lien de droit créé par l’effet de la loi ou par la volonté de celui ou de ceux qui s’engagent aux vues de fournir ou de recevoir un bien ou une prestation, l’obligation crée ainsi un rapport de droit entre deux ou plusieurs personnes obligeant une ou plusieurs d’entre elles à donner, faire ou ne pas faire quelque chose. Celui qui est en position d’exiger est appelé créancier, la partie qui doit s’exécuter est nommé débiteur. Paragraphe 2 : les caractères de l’obligation. L’obligation juridique présente 4 caractères : -l’obligation est un droit contraignant, le débiteur est contraint d’exécuter ce qu’il s’est promis. Article 1. Le créancier peut saisir la justice en cas d’inexécution du débiteur. De par la définition ans l’ART 1 de la LTGO, l’obligation est un lien de droit contraignant puisqu’il confère au créancier un pouvoir de contrainte, le débiteur est tenu envers le créancier de s’acquitter de la prestation ou de s’abstenir d’une faculté dont il s’est engagé auprès du créancier, le terme « tenu » suppose un pouvoir de contrainte ; l’obligation a un caractère obligatoire. Le créancier peut saisir la justice pour faire sanctionner l’inexécution de l’exécution par le débiteur. -il a un effet relatif. L’obligation va créer un lien de droit entre deux individus, le pouvoir reconnu au créancier est relatif car celui-ci ne peut l’exercer qu’à l’encontre du débiteur qui s’est engagé avec lui ; l’obligation liant le créancier et le débiteur n’a d’effet qu’entre ces deux personnes. Le créancier ne peut réclamer sa créance à personne d’autre. -c’est un droit personnel. L’obligation est un droit personnel car c’est un droit de créance sur une personne, c’est un lien de droit qui existe entre le débiteur et le créancier. Le droit de créance est ainsi appelé en romain « JUS IN PERSONA » ou droit personnel. Il s’agit donc d’un droit personnel mettant en relation deux personnes contrairement au droit réel qui met en rapport une personne et une chose ou un bien. Toutefois, nonobstant (malgré) ce caractère avec effet relatif de l’obligation un débiteur est toujours lié par son obligation et ne peut en être délié parce que le créancier vient à mourir par exemple, les héritiers du défunt créancier recueille dans les éléments de la successions les créances et les dettes de ce dernier ; l’héritier continue donc la personne du défunt sauf si l’obligation est « contrainte intuiter personae » (qu’un lien va être créer entre ces deux personnes et seulement entre ces deux personnes) tel que le contrat de mandat (un contrat où le mandant donne à un mandataire le pouvoir d’agir en son nom) -il a une valeur patrimoniale. Parce que le créancier a le droit de se faire payer sur le patrimoine de son débiteur. enfin en considération des dispositions de l’article 1 de la LTGO selon lesquelles le débiteur est responsable sur la valeur des éléments actifs qui composent son patrimoine, l’obligation a une valeur patrimonial, c’est le droit pour le créancier de se faire payer sur le patrimoine de son débiteur, pour cela elle peut être transmise entre vif comme la cession de créance ou à cause de mort ; il en résulte de cette relation d’ordre patrimonial que le débiteur est le sujet passif et le créancier le sujet actif. Le rapport d’obligation du côté du créancier est appelé créance et celui du côté du débiteur dette. Section 2 : Classification des obligations. Paragraphe 1 : La classification des obligations d’après leur objet. A- Obligation de faire, de ne pas faire et obligation de donner. a- Obligation de faire Ces obligations de faire ou de ne pas faire sont mentionnés dans l’article 54 alinéa premier et 56 alinéa 2. L’obligation de faire est celle dont l’objet consiste dans l’accomplissement par le débiteur d’un acte positive, matérielle ou juridique. Il s’agit d’une prestation positive exemple : obligation d’exécuter un ouvrage ou de livrer les marchandises. b- L’obligation de ne pas faire. L’obligation de ne pas faire a pour objet l’abstention du débiteur c’est au contraire une prestation négative du débiteur qui s’interdit de faire quelque chose ; exemple : clause de non-concurrence (il ne va pas faire les mêmes activités que son créancier), la cession d’un fonds de commerce comporte souvent des dispositions sur l’engagement du vendeur à ne pas exercer un commerce similaire pendant un temps déterminé et dans un rayon déterminé. c- L’obligation de donner ou obligation de DARE. Cette obligation signifie transfert de propriété. C’est une variante de l’obligation de faire et elle consiste en un transfert de propriété d’un droit réel, exemple : transférer la propriété d’une maison à son acheteur contre une somme d’argent. Le principal intérêt de cette classification peut s’observer lorsque le débiteur n’exécute pas son obligation. Alors que le créancier d’une obligation de donne peut obtenir en justice l’exécution forcé de l’obligation, ce privilège n’est pas octroyé à un créancier d’une obligation de faire ou de ne pas faire. Cependant il est à préciser que suivant l’article 54 alinéa 1 de la LTGO si l’obligation est de faire ou de ne pas faire, le juge peut contraindre le débiteur à s’exécuter en prononçant contre lui des astreintes (moyen de contrainte). En outre, si l’exécution en nature est impossible l’obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts (art 56 alinéa 2 de la LTGO). B- L’obligation de résultat et de moyen consacré par l’article 179 de la LTGO. Exemple : un avocat est tenu de déployer tous les moyens pour gagner son affaire. Lorsqu’il est tenu d’une obligation de moyen, le débiteur ne s’engage pas à obtenir un résultat final mais seulement à tout mettre en œuvre pour parvenir au résultat espéré par le créancier ; le débiteur a donc l’obligation d’utiliser tous les moyens existants pour accomplir une prestation dont le résultat ne peut être garantit. Le simple fait qu’il ne puisse atteindre ce résultat ne constitue pas une faute en soi, exemple : le médecin, l’avocat, l’établissement de formation ont en principe une obligation de moyen. Le médecin ne promet pas guérir le malade mais de le soigner au mieux qu’il peut, si le malade meurt il ne sera pas nécessairement juger responsable sauf s’il est prouvé qu’il a commis une faute. En revanche, lorsqu’il est tenu d’une obligation de résultat le débiteur s’engage à obtenir un résultat donné que le créancier peut donc exigé s’il n’y parvint pas il commet une faute et doit réparer le dommage qu’il a causé, exemple : le transporteur de passager qui a l’obligation de résultat en ce qui concerne la sécurité pendant le transport de ses clients ou passagers et doit garantir l’arrivée à destination de ces derniers, il suffit de prouver que le résultat n’a pas été atteint pour établir la faute du débiteur. La distinction réside au nouveau de la preuve, pour retenir la responsabilité du débiteur tenu de l’obligation de moyen il faudra prouver que celui-ci n’a pas mis en œuvre tous les moyens de disposer ce qui est beaucoup plus difficile à prouver ainsi le malade doit prouver que sa non-guérison est dû à l’imprudence ou à la négligence du médecin. La preuve de la faute incombe à celui qui prétend être victime de l’inexécution de l’acte. 21 Janvier 2023.
C- Les obligations en nature et pécuniaires.
a- Obligations en nature Les obligations en nature sont celles dont l’objet ne porte pas sur une somme d’argent, ce sont donc les obligations de faire, de ne pas faire et de donner quand elle ne porte pas sur une somme d’argent ; exemple : construction d’une maison. L’inexécution des obligations en nature peuvent donner lieu à des dommages et intérêts, ART 56 alinéa 2 de la LTGO. b- Obligations pécuniaires En revanche les obligations pécuniaires ou monétaires ont pour objet de transférer ma propriété d’une certaine quantité de monnaie, elles subissent donc normalement les incidences de la dépréciation monétaire car la valeur du bien change en fonction de la variation de certains indices c’est en prévision d’une éventuelle dévaluation du bien qu’on opte pour une clause d’annexation c’est-à-dire qu’on fait varier parfois le montant de la somme dû en fonction de la variation de certains indices tel que le coût de la vie ou l’IPC (indice des prix à la consommation) Paragraphe 2 : Classification selon la nature. Nous verrons successivement dans ce paragraphe l’obligation pure et simple, l’obligation conditionnelle et l’obligation à terme. En effet, l’obligation peut être pure et simple ou affectée de certaines modalités. A- Obligation pure et simple. Ce genre d’obligation ne comporte aucun terme ni condition, l’article 4 de la LTGO dispose que l’obligation est pure et simple lorsque la prestation ou l’abstention qu’elle implique n’est subordonnée à aucun évènement prévu par les parties ni différé dans son exécution, sa naissance et son exigibilité interviennent au même moment ou en concomitance (simultanément). B- Obligation conditionnelle. Suivant l’article 5 de la LTGO, l’obligation est conditionnelle lorsqu’elle dépend d’un évènement futur et incertain, l’obligation sous condition suspensive est celle dont la naissance est subordonnée à l’arrivée de la condition, ici il y a plusieurs sortes de conditions qui méritent d’être expliquées : -Lorsque la condition est suspensive elle suspend l’obligation qui n’est donc exécuté qu’après la réalisation de l’évènement ; si l’évènement ne se produit pas l’obligation disparaît et tout se passe come si elle n’avait jamais existé ; exemple : achat d’un bien sous la condition suspensive de l’obtention d’un prêt, si le prêt est retenu la vente se réalise dans le cas contraire l’engagement de chacun disparaît et la somme versée par l’acheteur lui est intégralement restituée. -Lorsque la condition est résolutoire, l’obligation est immédiatement exécutée mais peut être rétroactivement anéanti si la condition se réalise, l’obligation sous condition résolutoire est donc celle dont l’existence est rétroactivement anéantie par l’arrivée de la condition ; exemple : donation d’un bien immobilier par des parents à leurs enfants à la condition qu’ils entretiennent le bien et ne le vende pas pendant 20 ans. -La condition casuelle est celle qui dépend exclusivement du hasard ; exemple : j’achève votre maison si je gagne au loto. -La condition est dite potestative lorsqu’elle fait dépendre l’exécution de la convention d’un évènement que l’une ou l’autre des parties a le pouvoir de faire arriver ou d’empêcher ; exemple : j’achète votre maison si vous la vendez, elle ne rend l’obligation nulle que si sa réalisation dépend du débiteur seule. -La condition illicite est celle qui a pour objet un acte susceptible d’être accompli mais qui est contraire à la loi. -La condition immorale est celle que les bonnes mœurs réprouvent, il faut souligner que les obligations impossible, illicite et immorale rendent nulles l’obligation qui en dépend surtout si elle est suspensive. C- L’obligation à terme. C’est celle dont l’exécution est retardée soit pour un temps déterminé soit jusqu’à un évènement futur dont l’arrivée est certaine et dont la date est indéterminée, le terme est une modalité de l’obligation qui a pour objet d’affecter son exigibilité et sa durée. -Lorsque le terme fait dépendre l’exigibilité de l’obligation d’un évènement on dit que le terme est suspensif, l’obligation existe au moment de la conclusion du contrat mais le terme suspend son exigibilité c’est-à-dire tant que l’évènement n’est pas réalisé le créancier ne peut pas en réclamer l’exécution. -Lorsque le terme fait dépendre la durée de l’obligation d’un événement on dit que le terme est extinctif car il va éteindre l’obligation à son arrivée en effet lorsque l’échéance fixée interviendra l’obligation disparaîtra. Exemple : paiement assorti d’échéance mais si le débiteur exécute volontairement l’obligation avant le terme convenu il n’a pas le droit d’en exigé la restitution de ce qui a été payé, article19 de la LTGO. Par ailleurs le terme est présumé établi en faveur du débiteur ce qui signifie que le créancier ne peut pas agir avant l’échéance du terme et qu’il appartient au créancier de venir pour réclamer son due en vertu du principe la dette est quérable et non portable. Paragraphe 3 : Les obligations plurales ou à plusieurs débiteurs ou plusieurs créanciers. On peut distinguer l’obligation conjointe, les obligations solidaires (active et passive) et l’obligation indivisible. a- L’obligation conjointe. Il y a obligation conjointe quand une obligation commune a plusieurs débiteurs ou une créance commune à plusieurs créanciers se divise entre eux, l’obligation sera alors partagée en part égale entre les créanciers et les débiteurs qui seront responsables conjointement. Chacun des créanciers n’a droit et ne peux réclamer que sa part de la créance commune et de la même manière chaque débiteur n’est tenu et ne peux être poursuivi que pour sa part de la dette commune sauf disposition contraire de la loi ou du contrat la division s’opère en principe par part égale, exemple : si Annie Jeans et Martin Locataires de Monsieur David ont une obligation conjointe à son égard, chacun d’eaux doit lui payer un tiers du loyer mensuel ; s’il n’est pas payé Monsieur David devra payer ses poursuites c’est-à-dire qu’il devra engager des poursuites contre chacun de ces codébiteurs ce qui est un inconvénient pour lui. L’obligation conjointe ou divisible constitue le droit commun c’est-à-dire faute de mention contraire dans le contrat elle s’applique. b- L’obligation solidaire. D’une part la solidarité entre débiteur ou solidarité passive oblige chacun d’entre eux à toute la dette. La solidarité est légale et conventuelle mais elle ne se présume pas. Lorsqu’une obligation est solidaire entre plusieurs débiteurs le créancier peut donc demander le paiement intégral de la dette commune au débiteur de son choix, exemple : dans l’exemple cité ci-dessus des colocataires de Monsieur David ont l’obligation solidaire à son égard, il peut donc demander à n’importe lequel d’entre eux le paiement intégral du loyer. Le paiement fait par l’un des débiteurs les libère tous à l’égard du créancier celui qui a payé peut se retourner contre les autres pour obtenir le remboursement de leur part dans la dette commune. D’autre part, l’obligation solidaire entre plusieurs créanciers ou la solidarité active existe lorsqu’il y a pluralité de créancier pour la même créance, chacun d’eux peut demander au débiteur le paiement intégral de la dette commune, ceux qui n’ont pas été payés peuvent ensuite exercer un recours contre celui qui a reçu le paiement pour obtenir la part qui leur revient, exemple : en cas de compte bancaire joint les titulaires du compte sont les créanciers solidaires du banquier chacun d’eux peut donc retirer seul l’intégralité des sommes figurants sur le compte. c- L’obligation indivisible. Article 30 de la LTGO l’obligation est indivisible lorsqu’il résulte soit de la chose dont il fait objet, soit de la fin quand c’est proposé que la dette ne puisse s’acquitter partiellement. Toute obligation indivisible est nécessairement donc solidaire quand il y a plusieurs créanciers la créance indivisible permet à chacun d’eux d’exiger du débiteur le paiement intégral de la prestation. Toute obligation indivisible est nécessairement donc solidaire quand il y a plusieurs créanciers. Recherche pour le cours suivant : Source des obligations qui sont l’acte juridique et le fait juridique. 27 janvier 2023. Deuxième partie : les sources des obligations. Source ici s’entend, le fait déclencheur de l’obligation c’est-à-dire le phénomène qui lui donne naissance. Selon l’article 2 de la LTGO, l’obligation a pour source soit un acte soit un fait juridique. L’acte juridique est une manifestation expresse ou tacite du ou de plusieurs volontiers ayant pour but de créer, modifier ou transmettre ou éteindre un droit. L’acte juridique est principalement constitué par les contrats. Le fait juridique est un évènement ou un agissement ayant pour effet de créer, modifier, transmettre ou éteindre un droit sans que ce résultat ait été recherché. Et l’article 1100 du code civil français cite ainsi les sources des obligations : « les obligations naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité seule de la loi. Elles peuvent naître d’exécution volontaire ou de leur promesse d’exécution d’un devoir de conscience envers autrui. » Chapitre premier : les actes juridiques. Selon l’article 1100 alinéa 1 du code civil français, les actes juridiques sont des manifestations de volonté destiné à produire des effets de droit. Ils peuvent être conventionnels ou unilatéraux, l’article 63 de la LTGO Malagasy précise qu’il y a deux sortes d’actes juridiques générateur d’obligation : le contrat ou convention (plusieurs parties) qui naît de l’accord de volonté des deux ou plusieurs personnes et l’engagement unilatéral (donation) de volonté. Ainsi il est donc précisé qu’il y a d’actes juridiques : -Acte juridique bilatéral ou plurilatéral faisant intervenir plusieurs personnes, c’est le cas de la convention qui résulte d’un accord entre au moins deux personnes, on parle alors d’actes juridiques conventionnels ou contrats. -Acte juridique unilatéral qui est le fait d’une personne qui est seul à manifester sa volonté : c’est le cas du testament, de la démission dans le cadre d’un contrat de travail, règlement intérieur établi par le chef d’entreprise. Section 1 : les contrats. Nous verrons successivement, la notion de contrat, la classification des contrats, la formation des contrats, les conditions de validité du contrat, les sanctions des conditions de validité, l’effet du contrat, l’exécution et l’inexécution des contrats. Paragraphe 1 : La notion de contrat. Si on se réfère à la définition donnée par l’article 1101 du Code civil français, le contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer, modifier transmettre ou éteindre des obligations. Ainsi le contrat est l’accord de volonté entre au moins deux personnes par lesquels des obligations naissent sont modifiés, sont transmises ou sont éteintes ; exemple : contrat de vente, contrat de bail etc. Les personnes qui ont participé à la conclusion du contrat sont appelées les « parties » les autres sont appelés des tiers. La définition donnée par le Code civil français met en évidence 2 caractéristiques du contrat : -le contrat est un accord de volonté, une convention étant un accord entre deux ou plusieurs personnes, les deux définitions, ce qui veut dire qu’un contrat est un acte juridique c’est-à-dire une manifestation de volonté destiné à produire des effets de droit -Le contrat crée, modifie, transmet pu éteint des obligations de ces expressions, il en résulte que le contrat sert à : -soit créer des obligation nouvelle, exemple : convention par laquelle une personne s’engage à livre un bien à un autre qui s’engage pour sa part à lui verser une somme d’argent est un contrat qui crée des obligations. -soit modifier, transférer ou éteindre des obligations qui existent déjà, exemple : la cession de créance qui transfert le droit de créance à un autre créancier ou encore l’avenant qui modifie les droits et les obligations réciproques de l’employeur et du salarié. Paragraphe 2 : principes fondamentaux du droit des contrats. Le contrat suit certains des principes directeurs dont : -l’autonomie de la volonté des contractants. -la liberté contractuelle. -la force obligatoire des contrats. -la bonne foi des contractants. A- Principe de la volonté et des libertés contractuelles. Les individus peuvent librement s’engager et conclure des contrats à condition qu’ils respectent les lois et règlements en vigueur. Les philosophes du XVIIIème siècle ont véhiculé ce principe selon lequel la volonté humaine doit être la source de tous les droits et de toutes les obligations. Ainsi l’individu en peut être lié que par sa propre volonté ce à l’exception de certains cas prévus par la loi et qui vont lier malgré lui. Ce principe de la liberté des contrats se traduit par : a- La liberté de contracter. Toute personne est libre de conclure ou de ne pas conclure un contrat, celui qui s’engage est libre de fixer le contenu de l’accord, qui va déterminer la nature et l’étendu de ces obligations nonobstant cette liberté, le contrat doit cependant respecter l’ordre public et les bonnes mœurs. b- Le libre choix du contractant. Toute personne peut librement décider avec qui elle va conclure un contrat. c- La liberté de forme du contrat. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des formalités particulières pour que le contrat soit valablement formé puisque la volonté des contractants suffit, c’est le principe du consensualisme selon lequel le simple consentement des partis suffit pour créer un contrat. Plus tard ce principe a évolué et connait certaines limites pour protéger l’équilibre du contrat. Si au début tout contrat librement négocier est conclu était considéré nécessairement juste et équilibré et que le législateur ne pouvait pas intervenir dans les relations contractuelles sans compromettre cet équilibre plus tard dans la moitié du XXème siècle on s’est aperçu que tous les contrats n’étaient pas forcément équilibrés et que ce principe de liberté contractuelle conduisait souvent au détriment des plus faibles et au bénéfice de ceux qui détiennent le pouvoir notamment le pouvoir économique ; exemple : au début du XIXème siècle en l’absence de toute législation du travail protectrice les contrats de travail conclue selon le principe de la liberté contractuelle était fortement déséquilibrée au détriment des salariés. Ces derniers étaient en effet dans l’impossibilité de discuter leurs conditions de travail du fait de leur dépendance économique envers l’employeur. Le principe de la liberté contractuelle a donc évolué sous plusieurs aspects : a- La liberté de conclure un contrat n’est plus absolue. La notion d’ordre publique et de bonne mœurs interdit la conclusion de nombreux contrats, exemple : les transactions sur les stupéfiants, sur les produits du corps humain et sur la personne humaine sont interdites. b- A l’inverse on enregistre des cas où c’est la loi elle-même qui oblige à s’engager par contrat. Exemple : les propriétaires de véhicules doivent souscrire une assurance de même un commerçant ne peut sauf exception refuser de vendre une marchandise à un client. c- La liberté de discuter et de fixer librement le contenu du contrat sont également très souvent limités : Certains contrats font en effet l’objet d’une règlementation strict que les parties n’ont plus la possibilité d’en fixer le contenu, exemple : dans le contrat de travail la durée du travail, les congés, le salaire sont largement déterminés par la loi ou les conventions collectives et non plus totalement libre par les cocontractants qui sont l’employeur et l’employé. d- La liberté de forme du contrat. Au nom de la sécurité des transactions, le principe du consensualisme s’atténue et certaines formalités sont parfois exigées pour différentes raisons, c’est ainsi que pour la validité de certains contrats la loi exige la rédaction d’un écrit par un officier ministériel (acte authentique) le simple consentement ne suffisant pas à former le contrat ; exemple : c’est le cas pour le contrat de mariage ou la constitution d’hypothèque (gage) qui sont des contrats solennels signer par un notaire. (Officier ministériel) B- Force obligatoire du contrat. De par le principe de l’autonomie de la liberté, il s’avère que les différentes parties accordées aux parties confèrent au contrat une autorité absolue ou une force obligatoire, par conséquent ils s’imposent aux parties quant aux juges qui ne peut pas en principe le modifier étant donné que les parties étaient libre à la fois de s’engager et de décider de l’étendue de leurs engagements il est normal qu’une fois conclu le contrat les engage totalement. L’on dit que le principe de la force obligatoire est en fait la contre partie de la liberté contractuelle. Ce principe est posé par l’article 123 de la LTGO qui dispose en ces termes le contrat légalement former s’impose aux parties au même titre que la loi s’impose aux parties aux même titre que la loi, elles ne peuvent le révoquer ou le modifier que de leur consentement mutuel ou pour les autres causes que la loi autorise. Les parties ne peuvent se libérer de leurs obligations que : -d’un commun accord. -en les exécutant. -lorsque la loi prévoit une cause d’exonération (exemple : cas de force majeur) Là où les parties qui ne respectent pas les obligations inscrites dans le contrat encourent des sanctions, ces dernières peuvent être prévues soit dans le contrat, soit découler de la loi soit d’une décision judiciaire, si l’une des parties ne respectent pas l’une de ces conditions l’autre partie pourra saisir la justice pour rétablir ses droits. C- La bonne foi dans l’exécution du contrat. Les parties doivent exécuter le contrat de bonne foi dans le sens, qu’elles en ont entendu lui donner selon l’intention des parties et l’objet du contrat, article 123 alinéa 2 de la LTGO, exemple par faute de son calendrier personnel ou de son saut d’humeur le prestataire ne veut plus effectuer les prestations convenues dans le contrat. Paragraphe 3 : La classification des contrats. A- Classification fondée sur le caractère réciproque ou non des obligations : contrat synallagmatique et unilatéral. Définition du contrat de travail. a- Le contrat synallagmatique. Ce contrat est un contrat où les parties ont des obligations réciproques et interdépendantes : dans un contrat de vente le vendeur doit livrer un bien vendu et l’acheteur doit payer le prix convenu. La plupart des contrats synallagmatique sont le contrat de travail, le contrat de transport, le contrat de location et le contrat d’assurance etc. b- Le contrat unilatéral. C’est lorsqu’une ou plusieurs personnes s’engagent envers une ou plusieurs autres sans qu’il y ait d’engagement réciproque entre eux, en d’autres termes le contrat unilatéral ne fait naître des obligations qu’à la charge d’une seule partie. Exemple : la donation est un contrat unilatéral car celui qui donne a une obligation s’engage à prospérer la propriété du bien. Ce dernier en revanche n’a en principe aucune obligation à remplir, le contrat requiert seulement son consentement à recevoir le bien donné. c- L’intérêt de la distinction. Dans un contrat synallagmatique les obligations des parties étant réciproques si l’une d’entre elles n’exécute pas le contrat, l’autre peut refuser d’exécuter la sienne, c’est la règle d’exécution de l’inexécution ou exceptio non adempleti contractus (par exception) l’article 171 de la LTGO précise que si les parties sont tenues à l’exécution simultanée de leur obligation réciproque chacune, sans qu’il y ait lieu à la résolution ou résiliation pourra, que l’inexécution soit totale ou partielle, refuser la prestation qu’elle doit dans la mesure ou l’autre n’a pas fourni la sienne ou offert de la fournir le manquement doit être suffisamment grave article 172. De même si une seule partie a exécuté son obligation alors que l’autre ne le fait pas elle peut demander la résolution du contrat pour obtenir la restitution de ce qu’elle a fourni. 28 janvier 2024. B- Classification suivie selon le but poursuivi par les parties. 1- Le contrat à titre onéreux et à titre gratuit. a- Le contrat à titre onéreux. Un contrat est à titre onéreux lorsque chaque contractant reçoit un avantage en contre partie de ce qu’il procure à l’autre partie. La plupart des contrats sont conclus à titre onéreux : contrat de vente, contrat de travail, de bail, d’assurance. b- Le contrat à titre gratuit. C’est un contrat où une des parties ne reçoit rien en échange de sa prestation : le contrat de pré conclu sans intérêt, le préteur ne reçoit rien en échange du service qu’il rend à l’emprunteur, celui-ci a comme seule obligation de restituer la chose prêtée en revanche les contrats de prêt avec intérêt est un contrat à titre onéreux. c- Intérêt de la distinction. Dans les contrats à titre gratuit une des parties agit avec une intention libérale qui est généralement la volonté de rendre service, il est donc logique qu’en cas de problème on soit moins rigoureux à son égard qu’à l’égard de celui qui ferait payer sa prestation : la garantie des vices cachées prévu dans un contrat de vente à titre onéreux ne joue pas pour la donation qui est un contrat à titre gratuit ; en cas d’inexécution du contrat la responsabilité sera moins sévèrement sanctionnée. 2- Le contrat commutatif et contrat aléatoire. a- Contrat commutatif. C’est un contrat où chaque partie connait à l’avance l’étendu de ces obligations, chacun sait dès le départ ce qu’il reçoit et ce qu’il donne, la plupart des contrats sont commutatif la vente est un contrat commutatif car les parties se conviennent dès la conclusion du contrat de la chose et du prix. b- Contrat aléatoire. À l’inverse, le contrat est appelé aléatoire lorsque les obligations de l’une des parties ne sont pas connues immédiatement car elles dépendent d’un évènement futur et incertain que l’on appelle « aléa ». Exemple : la vente moyennant une rente viagère est un contrat aléatoire car l’acheteur ne sait pas au départ combien il paiera le bien ; une personne de 75 ans passe un contrat de vente de sa propriété en viager moyennant un prix fixé sous forme de rente mensuelle de 800 000 Ariary jusqu’au décès du vendeur, la durée du contrat et le prix dépendent de la durée de vie du vendeur. Il en est de même pour le contrat d’assurance. Ce contrat est aléatoire puisque l’assureur ne sait pas à l’avance quelle somme il sera amené à payer à l’assuré ni même s’il aura à intervenir. c- Intérêt de la distinction. Lorsqu’un contrat est aléatoire on ne peut pas invoquer la lésion ou le fait qu’on a été lésé pour demander la révision du contrat puisque par définition les parties acceptent que leur prestation ne soit nécessairement équivalente du fait de l’existence de l’aléa. C- Classification suivant la durée d’exécution des obligations. 1- Le contrat instantané et successif. a- Le contrat instantané. Ce contrat s’exécute en une seule fois : la vente au comptant est un contrat instantané car l’acheteur devient immédiatement propriétaire du bien et le vendeur reçoit le prix en une seule fois. b- Contrat successif. C’est quand l’exécution des obligations est échelonnée dans le temps : contrat de bail, de travail etc. D- Classification selon les conditions de forme exigées pour la validité du contrat. 1- Le contrat consensuel. C’est un contrat que le simple échange des consentements suffit à former, c’est l’accord des volontés qui forme les contrats aucune formalité particulière est donc nécessaire, la plupart des contrats sont dit consensuels en application du principe du consensualisme : lors d’un contrat de vente le vendeur accepte d’échanger de bien le vendeur accepte d’échanger le bien contre un prix convenu et l’acheteur accepte de prendre le bien le contrat ne requiert aucune forme particulière pour sa conclusion. Certaines formalités qui conditionnent leurs validités c’est le contrat solennel, pour être légalement formé le contrat solennel est un contrat qui exige non seulement le consentement des parties mais également le respect de certaines formes prescrite par la loi, cette formalité doit être respectée sous peine de nullité du contrat : le contrat de mariage qui doit être un acte authentique. c- Contrat réel. Ce contrat se forme par la remise d’une chose « res » il se forme après échange de consentement et remise de la chose objet du contrat, le contrat ne peut donc naître du seul accord de volonté des parties : le contrat de dépôt ne se forme qu’au moment où le déposant remet le bien au dépositaire il en est de même pour le contrat de gage. E- Classification suivant les conditions de fonds nécessaire à la validité du contrat. 1- Le contrat de gré à gré et contrat d’adhésion. a- Le contrat de gré à gré. Un contrat dont les parties discutent des clauses librement et sur un même pied d’égalité avant sa conclusion, les modalités du contrat sont donc déterminées d’un commun accord en application du principe de la liberté contractuelle tous les contrats devraient être en principe conclu de gré à gré. b- Contrat d’adhésion. A l’inverse dans ce contrat d’adhésion l’une des parties en générale la plus puissante économiquement ou socialement impose ses conditions à l’autre et propose un contrat déjà établi à l’avance qui n’est pas négociable, l’autre partie qu’accepter ou nier en bloc ce qui lui a été proposer puisqu’elle ne peut pas négocier on dit qu’elle « adhère » d’où c’est un contrat d’adhésion : contrat de transport (on ne peut pas négocier le prix d’un ticket d’avion et on doit accepter les conditions applicables à tous les voyageurs) pour établir l’équilibre du contrat les tribunaux les interprète en général à l’avantage de la partie le plus faible ou celle qui n’a pas pu discuter des termes du contrat (JURISPRUDENCE) l’ART 127 de la LTGO tente de rétablir l’équilibre en disposant que la partie qui a adhère ait nié que si elle a pu avoir connaissance exact des dispositions contenues dans les clauses contractuelles. Hormis les classifications il existe d’autres types de contrats qui méritent d’être traité. -Les contrats nommés et innommés. Le contrat nommé est prévu et règlementé par la loi : contrat de travail, de bail Le contrat innomé n’est pas soumis à une règlementation particulière, il obéit au droit général des contrats, il s’agit souvent de contrat issu de la pratique et qui pose parfois de véritable difficulté juridique : contrat de maintenance. -Les contrats conclus intitu personae. Lorsque les qualités de la personne avec laquelle le contrat est conclu constitue une condition déterminante du consentement donné par les parties on dit qu’il s’agit d’un contrat conclu intitu personae : l’employeur qui procède à un recrutement et choisi un salarier pour ses qualités professionnelles parmi de nombreux candidats conclu avec lui un contrat dont lequel la considération de la personne est l’élément déterminant ; dans ce type de contrat, l’erreur sur la personne peut entrainer la nullité du dit contrat. 04 février 2023. Paragraphe 5 : Les conditions de validité du contrat. Pour qu’un contrat puisse produire les effets de droit désirés par les parties il doit être valablement formé ou conclu conformément à la loi ainsi la conclusion d’un contrat doit respecter certains nombres de conditions de validité à défaut le contrat peut être déclarer nul. Ces conditions de fonds sont au nombre de 4 et elles sont énumérées par l’article 64 de la LTGO alinéa 1 : la capacité de contracté, la volonté des parties, un objet certain et une cause licite. En outre l’alinéa 2 de ce même article précise que : « sa validité peut être subordonnée à l’observation de forme prévue par la loi » Il convient d’étudier à tour de rôle ces conditions. A- Les conditions de fonds. 1- Capacité de contracter. Avant tout pour pouvoir passer un contrat il faut être capable juridiquement, la capacité se définit comme l’aptitude à être titulaire de droit et à les exercer suivant l’article 65 de la LTGO toute personne peut valablement contracter si elle n’en est déclarée incapable par la loi ainsi tout individu a la capacité juridique mais il existe cependant des situations dans lesquels une personne est privé de sa pleine capacité juridique et on parle alors d’incapacité. Lorsque l’incapacité concerne uniquement certain droit de la personne il s’agit d’une incapacité spéciale si au contraire elle frappe l’ensemble des droits d’une personne on parle alors d’incapacité générale ; il existe deux catégories d’incapacité qu’il convient de distinguer clairement : -l’incapacité de jouissance : elle est spéciale et elles sont limitativement prévues par la loi, exemple : dans le domaine du commerce, un mineur non émancipé n’a pas le droit d’être commerçant et sans représentant légal (père, mère ou tuteur) ne peut pas exercer le commerce à sa place de même un mineur ne peut pas être associé au sein d’une société dans laquelle la qualité d’associer requiert la capacité commerciale : associer dans une société en nom collectif. -Incapacité d’exercice : la capacité d’exercice à exercer soi-même ses droits, la capacité d’exercice d’une personne physique peut être limitée soit en raison de son âge c’est le cas du mineur non émancipé, soit en raison de l’altération de ses facultés physiques ou mentales c’est le cas du majeur protégé ou majeur incapable on parle alors d’incapacité d’exercice. Il faut souligner qu’il s’agit d’une incapacité de protection qui ne prive pas l’individu de ses droits mais l’empêche de les exercer lui-même afin qu’il ne porte pas atteinte à ses propres intérêts. En matière de capacité de contracter l’article 66 de la LTGO dispose que « l’incapacité de jouissance enlève le pouvoir de passer un contrat ayant pour objet le droit dont elle est privée. » On peut citer ici le cas du condamné à une peine afflictive perpétuelle qui ne peut disposer de ses biens en tout ou en partie l’alinéa 2 du même article précise que « l’incapacité d’exercice la prive de la faculté de faire valoir ses droits autrement que l’intermédiaire d’un représentant ou avec le concours ou l’autorisation d’un tiers désigné par la loi : le mineur non émancipé est incapable il est donc représenté par ses parents ou son tuteur légale sauf dans les affaires commerciales susmentionné à noter que le mineur peut être émancipé par le mariage. 2- Le consentement ou la volonté des parties. Dans le principe de la liberté contractuelle le consentement est l’élément essentiel puisqu’il est à l’origine de l’engagement de chacun. Pour exprimer la volonté réelle des parties le consentement doit être donné librement et en toute connaissance de cause et doit émaner d’une personne saine d’esprit celui qui se trompe ou qui est trompé et celui qui s’engage sous la contrainte n’est pas valablement engagé. Ainsi le consentement ne doit pas être entaché de certain défaut appelé vice de consentement qui sont l’erreur, le dol, la violence et la lésion dans certains cas prévus par la loi. -L’erreur : c’est l’appréciation fausse de la réalité par celui qui s’engage en cas d’erreur le consentement est vicié car il n’est pas donné en toute connaissance de cause. L’erreur peut porter sur l’objet du contrat, sa nature, voir même sur le faux cocontractant pour certains types de contrat. Il faut souligner qu’afin de maintenir une certaine sécurité juridique au contrat l’erreur ne peut entacher la formation du contrat que dans certains cas, l’article 70 de l LTGO dispose que « l’erreur vicie la volonté lorsqu’elle est déterminante et porte sur un élément essentiel du contrat ou considéré comme telle par les deux parties. L’erreur ne doit pas être inexcusable » ; l’erreur doit donc présenter une telle gravité qu’elle empêche la formation du contrat : une personne croit recevoir une donation alors qu’il s’agit d’une vente, un associer s’engage dans une société en nom collectif (SNC)en croyant qu’il s’agit d’une société à responsabilité limité (SAL). Concernant l’erreur sur la personne du contractant elle ne peut entrainer la nullité du contrat que s’il s’agit d’un contrat conclu intitu personae. L’article 71 rajoute que les dispositions de l’article de 70 suscitées s’appliquent à l’erreur de droit comme à l’erreur de fait. Enfin l’erreur est inexcusable lorsqu’elle est grossière et évitable : ne pas se renseigner sur le bien avant de l’acheter, acheter un terrain sans se renseigner sur sa nature. -Le dol : Il y a dol en cas de manœuvre frauduleuse destiné à tromper une personne pour l’amener à conclure un contrat qu’elle n’aurait pas conclu sans ces manœuvres. Le dol vicie le consentement lorsque : -lorsqu’il existe des manœuvres frauduleuses active : (production de faux diplôme ou faux certificat de travail pour un salarier lors d’une embauche ou production d’un faux bilan pour vendre les parts sociales d’une société commerciale) ou passive (garder le silence un élément essentiel pour la décision de conclure un contrat. -les manœuvres doivent être intentionnelles dans le but d’induire en erreur ou à tromper le contractant, il doit y avoir intention de nuire il n’a donc pas dol lorsque les informations inexactes ont été données par ignorance. -les manœuvres doivent émaner du contractant et non d’un tiers mais il se peut aussi qu’il soit commis par un tiers et lui a profité. -les manœuvres frauduleuses doivent avoir provoqué une erreur déterminante pour celui qui en est la victime, on parle de « dol principal ». Par conséquent s’il apparaît que sans les manœuvres frauduleuses la victime aurait bien conclu le contrat mais à des conditions différentes celui-ci ne pourra pas être annulé, on parle de « dol incident » dommages et intérêts. -La violence : la violence est une contrainte exercée par une personne ou ses proches pour l’obliger à conclure un contrat quand il y a la violence on dit que le consentement est vicié car il n’est ni libre ni réel et le contrat peut donc être annulé. Il y a violence peu importe si la contrainte émane du cocontractant ou d’un tiers, il y a violence dès lors qu’il s’agit d’une contrainte illégitime et injuste : je vais vous trainer en justice si vous ne payez pas ma facture (violence morale) (article 73 de la LTGO) exemple : la séquestration d’une personne constitue une contrainte illégitime, il en est de même pour la menace d’une arme ou encore un chantage. En revanche la menace d’introduire une action en justice par exemple ne constitue pas une contrainte illégitime et injuste dès lors qu’elle porte sur l’engagement des contractants. La violence doit être déterminante et avoir une influence sur la personne de la victime pour cela il sera tenu compte de l’âge, du sexe, de la condition et du milieu social du contractant. La seule crainte révérencielle envers les parents, ou une personne ayant autorité sur le contractant ne suffit pas à vicier le contrat. -La lésion. La lésion est le préjudice subit par une des parties résultant d’un déséquilibre grave existant au moment de la formation du contrat à titre onéreux. La lésion causée par le défaut d’équivalence des prestations ne vicie le contrat que dans les cas prévus par la loi (vente d’immeuble, le partage, la cession d’une œuvre littéraire ou artistique etc) même dans ces cas prévus par la loi en cas d’action en annulation le défendeur peut arrêter l’action en offrant une juste compensation aux demandeurs (article 79 de la LTGO). Il faut préciser que la lésion ne peut pas être invoqué dans tous les contrats aléatoires et les contrats à titre gratuit. 3- Un objet certain. - Les obligations résultant d’un contrat ont pour objet soit de fournir une prestation, soit de s’abstenir d’une faculté. La prestation ou l’abstention doit être déterminée ou déterminante. Exemples : dans un contrat de bail, l’objet du contrat c’est la location, c’est-à-dire la mise à disposition un local moyennant le paiement d’un loyer ; dans un contrat de vente, l’objet du contrat est le transfert de propriété d’un bien moyennant le paiement d’un prix. - L’objet peut être aussi bien futur que présent. Il doit être tout simplement possible. Exemple : dans le contrat de vente d’immeuble à construire, l’objet n’existe pas encore lors de la conclusion du contrat mais il est possible. Si l’immeuble ne sera pas construit du contrat mais il est possible. Si l’immeuble ne sera pas construit, le contrat ne se formera pas car il devient sans objet.
En principe, les parties sont libres de convenir de l’objet du contrat.
Cependant, la loi prévoit des limites. L’article 90 de la LTGO prévoit que la prestation objet du contrat ne doit pas être contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ; et l’article 89 dispose que les contrats ayant pour objet une succession non ouverte sont prohibés, même s’il s’agit de sa propre succession. Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que certaines conventions sont interdites car leurs objets sont hors de commerce. Exemple : sont ainsi hors commerce. o Les droits extrapatrimoniaux de la personne humaine tel que le droit à l’honneur, l’autorité parentale. o Certains produits illicites tels que stupéfiants, les armes de guerre ou encore les produits contrefaits. o Les biens du domaine public de l’Etat. o Les produits du corps humains.
4- Une cause licite.
C’est le but juridique immédiat et direct poursuivi par la partie qui s’oblige. Il s’agit de la raison ou du motif déterminant pour laquelle/lequel on s’engage. C’est la raison immédiate de l’engagement que l’on appelle « Causa Proxima » ou la contrepartie de l’obligation. Dans un contrat synallagmatique, par exemple, l’obligation de chaque contractant a pour cause l’obligation de l’autre. Dans un contrat de vente, c’est parce que le vendeur doit transférer la propriété du bien vendu que l’acheteur accepte d’en payer le prix. Il est à préciser que le contrat sans cause ou dépourvu de cause ou dont la cause est illicite ne produit aucun effet- Article 92 de la LTGO. Ainsi, la cause doit d’abord exister et elle doit être aussi illicite. La cause est illicite quand elle est prohibée par la loi ou contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Concernant la fausse cause, en droit Malagasy, le contrat dont la cause exprimée est démontrée fausse n’en est pas moins valable s’il existe une cause réelle et licite. Ce qui veut dire qu’une fausse cause ne met pas un vice du consentement dès lors que la cause est fausse ou illicite. B- Les conditions de forme. La validité ou l’opposabilité d’un contrat sont soumises à l’accomplissement d’une certaine formalité. On peut distinguer entre-autre la formalité solennelle et la formalité d’opposabilité. 1- La formalité solennelle. Le contrat est solennel lorsque la rédaction d’un écrit est exigée et cette formalité constitue une condition de validité du contrat. Ainsi, la rédaction sous forme d’acte authentique, acte authentifié ou sous seing privé est exigée « ad validatem » ou « ad solamnitem » Exemple : la loi N° 2007-022 du 20 août 2007 relative au mariage et aux régimes matrimoniaux exige, en son article 101, la rédaction du contrat du mariage par acte notarier ou authentifié. 2- La formalité d’opposabilité. Cette formalité concerne la relation des parties au contrat avec les tiers. Les parties doivent accomplir une formalité de publicité pour informer les tiers de l’existence du contrat afin que ce dernier leur soit opposable. Exemple : les contrats qui constituent ou qui transfèrent un droit réel immobilier tels que la vente d’un immeuble doit faire l’objet d’une publicité foncière. Toutefois, il faut préciser que le non-accomplissement de la formalité de publicité n’annule pas le contrat car il reste valable à l’égard des parties mais il sera inopposable aux tiers. Recherches sur les sanctions des conditions de validité des contrats. PARAGRAPHE 6 : I- Notion de nullité. Lorsque l'une des conditions de validité de contrat n'est pas respectée, il est possible d'obtenir la nullité car le contrat n'est pas valablement formé. La nullité est provoquée par l'absence d'une ou de plusieurs de 4 conditions de formation de contrat (conditions de fond : consentement, capacité, objet, cause), l'inobservation de forme requise pour le contrat solennel sera une cause supplémentaire de nullité. La nullité est l'anéantissement du contrat ainsi conclu tant pour le passé que pour l'avenir. Ainsi, la nullité constitue la sanction par excellence et ce n'est pas la seule car il existe d'autres sanctions tels que la responsabilité de celui qui a enfreint les règles. La nullité est en principe classée en deux catégories : la nullité relative et la nullité absolue. Avant de voir ces deux sortes de nullité, il convient de survoler d'abord la distinction avec les notions voisines : - Distinction entre nullité et caducité. Les deux notions ne visent pas les mêmes défaillances. À la différence de la nullité, la caducité vient frapper un contrat valablement formé mais le rend par la suite sans valeur ou périmé lorsque l'un de ces éléments essentiels vient à disparaitre en cours de contrat. Exemple : le contrat de bail est valablement formé mais le local loué est détruit en cours de bail : l'objet disparaît, le contrat est caduc. L'événement met fin au contrat et peut donner lieu au remboursement des acomptes. - Distinction entre nullité, résolution et résiliation. La résolution intervient lorsque le contrat a respecté toutes les conditions de formation et, est donc valable seulement l'une de parties ne l'exécute pas exactement. Exemple : dans un contrat synallagmatique, l'acheteur ne paie pas le prix prévu dans le contrat de vente. Le vendeur peut à certaine condition demander la résolution du contrat. La résolution est à distinguer de la résiliation du contrat qui survient en cas d'inexécution du contrat à exécution successive. Exemple : dans un contrat de travail, on ne peut pas anéantir le contrat rétroactivement dans la mesure où si le salarié peut éventuellement restituer les salaires qu'il a perçus, il est difficile d'envisager que l'employeur restitue le travail dont il a bénéficié. Si les effets de la nullité et de la résolution rétroagissent, ceux de la résiliation ne le sont pas. Le contrat n'est donc annulé que pour l'avenir. - Nullité et inopposabilité du contrat au tiers. Les deux notions sanctionnent une irrégularité du contrat mais l'inopposabilité touche particulièrement le défaut de publicité légale. Ainsi, au lieu d'être considéré comme n'ayant jamais exister. Le contrat continue entre les parties mais ne produisent pas effet à l'égard de tiers. Exemple : l'hypothèque non publié reste valable entre les parties mais ne pas opposable aux autres créanciers du propriétaire de l'immeuble qui peuvent refuser de passer après le créancier hypothécaire lors du paiement de différentes créances. I- La nullité relative et la nullité absolue. La distinction entre ces deux sortes de nullité repose essentiellement sur la nature des intérêts protégés par la nullité. La nullité absolue vise à protéger l’intérêt général tandis que la nullité relative sanctionne la violation des règles destinées à assurer la protection d’un intérêt particulier – Article 101 de la LTGO. Ces deux catégories de nullité seront étudiées l’une après l’autre. 1- La nullité relative. Elle sanctionne le cas de non-respect d’une condition de validité se rapportant par, exemple au vice du consentement ou à l’incapacité d’exercice. La nullité fait disparaitre le contrat conclu dans des conditions anormales et permet de protéger celui qui est victime du non-respect des conditions de validité. Par exemple, le mineur qui a conclu un contrat ou la partie qui a été trompée par un dol. Elle protège donc l’intérêt d’une des parties à l’acte et ne peut être invoquée que par la personne dans l’intérêt de laquelle est édictée la règle protectrice méconnue ou violée – Article 105 de la LTGO. 2- La nullité absolue. Parmi les dispositions légales, certaines tendent à assurer la sauvegarde de l’intérêt général. C’est le cas lorsque la nullité frappe l’objet ou la cause du contrat qui sont contraires à la bonne mœurs ou à l’ordre public. Ainsi, la nullité absolue sanctionne tous les autres cas de non-respect des conditions de validité des contrats tels que le défaut d’objet (objet impossible ou illicite) ou de cause (illicite) Le non-respect de forme, lorsqu’elle est exigée pour la validité du contrat, entraine la nullité absolue quand c’est l’intérêt général qui a été méconnu. La nullité absolue peut être demandée par toute personne ayant un intérêt à agir, notamment les parties au contrat, leurs héritiers et leurs créanciers, le ministère public au nom de la défense de l’intérêt général et même les tiers ayant un intérêt à voir le contrat annulé lorsque l’exécution de l’acte leur cause préjudice. Exemple : les habitants peuvent demander la nullité du contrat portant sur l’ouverture d’une maison close dans leur quartier. 3- Moyens d’obtenir la nullité. Que ce soit la nullité relative ou la nullité absolue, il existe différentes manières de les obtenir. - Nullité conventionnelle. Les parties constatent la nullité du contrat et en tirent elles-mêmes les conséquences sans avoir recours au Juge. - Nullité judiciaire. Le plus souvent, les parties ne sont pas d’accord sur le principe de la nullité ou sur les effets de cette nullité. Le recours au Juge est alors nécessaire. Devant le Juge, la nullité peut être demandée par voie d’action, c’est-à-dire qu’une personne prend l’initiative d’intenter un procès pour faire prononcer la nullité. Ce sera le cas lorsqu’un contractant qui a déjà exécuté sa prestation veut obtenir la restitution de ce qu’il a fourni. Elle peut être également obtenue par voie d’exception, c’est-à-dire invoquée à titre de moyen de défense. Ce sera le cas lorsque le défendeur se voyant réclamer l’exécution de son obligation invoque la nullité du contrat pour éviter d’avoir à s’exécuter. La LTGO précise en son article 102 que la nullité, même édictée de plein droit, doit être constatée par le Juge pour retirer au contrat sa force obligatoire. 4- La prescription de l’action en nullité. - L’action en nullité relative se prescrit par 5 ans et court du jour de la formation du contrat – Article 109, alinéa 2 de la LTGO. On justifie cette courte prescription par le fait que celui qui n’a pas agi en 5 ans renonce tacitement à demander la nullité de l’acte. Toutefois, dans le cas d’incapacité ou de violence, le délai ne court que du jour où celles-ci ont cessé. Et dans les cas d’erreur ou de dol, que du jour où ils ont été découverts. L’action en nullité ne peut plus être exercée lorsque le délai est écoulé. - En revanche, l’action en nullité absolue est éteinte passer le délai ordinaire de la prescription – Article 109, alinéa 1er de la LTGO. Et l’Article 379, alinéa 1er de la LTGO précise que les actions personnelles que réelles se prescrivent par 30 ans, en matière civile et par 5 ans, en matière commerciale. 5- Effets de la nullité. Une fois prononcée par le Juge, qu’il s’agisse d’une nullité relative ou d’une nullité absolue, la nullité produit les mêmes effets : le contrat disparaît pour l’avenir comme pour le passé, on dit qu’il est anéanti rétroactivement ; il est sensé n’avoir jamais existé et la situation doit être remise en son état antérieur ou statu quo ante, c’est-à-dire avant que les parties n’aient passé le contrat – Article 112 de la LTGO. Exemple : pour une vente, le bien vendu doit être restitué au vendeur et le prix payé doit être rendu à l’acheteur. Si le contrat n’a pas encore été exécuté, la nullité ne pose pas de difficulté. Mais une fois exécuté, ou s’il a déjà eu commencement d’exécution, il faut intenter une action en nullité devant les Tribunaux pour remettre les choses à leur situation antérieure. L’obligation de restitution peut être confrontée à des difficultés d’application ou à l’impossibilité de droit. En principe, la nullité du contrat est opposable aux tiers qui ont traité avec les parties sur la foi de l’acte annulé. Ainsi, la nullité du premier contrat ou du contrat initial entraine une cascade de nullité des sous-contrats résultant du contrat initial. Exemple : dans le cas d’une revente d’un immeuble, si la première vente vient à être annulée, le droit de propriété du deuxième ou du troisième acquéreur disparait rétroactivement comme s’ils n’avaient jamais été propriétaires. Ce qui s’avère être trop rigide et lourde de conséquence. Cette règle est donc tempérée de deux manières. - En matière de bonne foi : si la chose objet du contrat est un bien meuble corporel, la règle selon laquelle « en fait de meuble, possession vaut titre » prévue par l’article 2279 du Code Civil s’applique pour assurer la sécurité juridique des actes passés par les tiers acquéreurs de bonne foi. Exemple : la nullité d’une Société Anonyme pour vice de constitution et défaut de publicité ne peut être invoquée par les associés à l’encontre des créanciers de bonne foi. La nullité fait face, également, à certains obstacles liés à la restitution des prestations : o Dans les contrats successifs (contrat de travail, de bail, …), il est impossible de le faire car il est souvent impossible d’effacer ce qui a été fait. Exemple : un bail est annulé après X années, on ne pourra pas restituer les années de jouissance du local. Dans un contrat de travail en cours déclaré nul, il est impossible de restituer le travail du salarié ni le salaire équivalent à ce travail. Ainsi, le contrat n’est annulé que pour l’avenir. o Dans les cas d’une nullité pour incapacité, l’Article 122 de la LTGO dispose qu’en cas d’annulation pour violation des règles qui les protègent, les incapables (mineurs ou majeurs incapables) ne sont tenus à restituer que dans la mesure de leur enrichissement. Cette règle protège l’incapable car s’il devait tout restituer, il ne dénoncera certainement pas la nullité du contrat. Il appartient au cocontractant du mineur qui demande la restitution consécutive à la nullité de prouver qu’il y a eu enrichissement. o Enfin, en ce qui concerne les fruits de la chose à restituer, l’Article 549 de la LTGO dispose que le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède bonne foi. Dans le cas contraire, il est tenu de restituer les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique, si les dits produits ne se retrouvent pas en nature, leur valeur est estimée à la date du remboursement