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Droit des obligations.

Prof : Madame Noro SAIDOU


Introduction.
Un engagement entre deux ou plusieurs parties. Ensemble de règle pour régir la vie
en société.
Droit des obligations c’est une branche du droit privé ou du droit civil dont l’étude est
importante tant pour les étudiants en droit et pour tous les individus parce que cette
matière traite les concepts fondamentaux de la science juridique tout au long de nos
études et également dans la vie professionnelle et dans notre quotidien. Elle va nous
initier dans toutes les autres branches du droit.
C’est l’étude nécessaire à la compréhension des autres branches du droit tel que le
droit du travail et le droit commercial ; il existe deux grandes sources des obligations
 les actes juridiques constitués principalement des contrats et les faits juridiques.
L’obligation peut naître des contrats quant les parties ont souhaité s’engager,
l’obligation contractuel qui pèse sur les parties est d’honorer leurs engagements
souscrits lors de la signature du contrat.
Il existe plusieurs sortes d’obligations :
-Obligation juridique ou civile qui produit des effets juridiques à l’égard des parties à
distinguer de l’obligation morale à laquelle on s’oblige que moralement puisqu’il s’agit
d’un devoir que l’on s’impose tel que le devoir de conscience : devoir alimentaire
entre frère et sœur, le devoir moral n’étant pas sanctionné juridiquement. L’aveu
judiciaire on ne peut pas forcer le coupable d’avouer son crime et on ne peut pas le
sanctionner pour cela car s’il le fait c’est par devoir moral.
L’absence de sanction marque ce type d’obligation qui relève plus de devoir
que d’obligation.
Il existe aussi des obligations dites naturelles qui peuvent parfois être transformées
en obligation civile ou juridique, l’obligation naturelle est celle dont l’on ne peut pas
forcer l’exécution c’est le cas par exemple des héritiers dans l’exécution d’un lègue
verbal.
Les sources du droit des obligations.
-Le code civil, comme le droit des obligations fait partie d’une branche de droit civil, le
droit des obligations trouvent l’essentiel de sa source dans le code civil surtout dans
le système romano-Germanique qui englobe les droits français allemands.
A Madagascar puise sa source dans une loi dans la LTGO qui est la loi n°66-
003 du 2 juillet 1966, cette loi ayant été modifiée par la loi n° 2°15-036 du 03 février
2016 ; la loi initiale a été publié dans le journal officiel n°486 le juillet 1966 page 1419.
Pour la loi modificative dans le journal officiel n°36-74 du 7 mars 2016 page n°1526
Le droit des obligations malagasy s’est inspiré du code civil français.
-Doctrine, ensemble des opinions par les auteurs dans le domaine de la science
juridique et ces opinions ont joué d’une manière ou d’une autre a façonné le droit des
obligations.
-La jurisprudence, ensemble des décisions de justice rendues par des organes
juridictionnelles, elle constitue à côté de la loi et de la doctrine une source du droit
dans le DO la JP a adapté l’interprétation du DO aux différentes époques et les
magistrats ont tantôt seulement comblé des lacunes tantôt totalement réinterprétées
des passages.
-Les préceptes moraux de droit, de nombreuses règles du DO trouvent leurs
fondements dans les préceptes moraux telles que :
-respect de la parole donnée c’est-à-dire obligation d’exécuter le contrat selon
la parole donnée.
-devoir de ne pas nuire à autrui, obligation de réparer les dommages causés.
-devoir de loyauté, obligation d’exécuter le contrat de bonne foi et non de
mauvaise foi.
Le droit des obligations est fortement influencé par l’idéologie sociale qui consiste à
vouloir protéger le plus faible par exemple les victimes ou les consommateurs.
-Les sources internationales, il faut noter que le DO doit tenir compte du droit
communautaire, exemple : la convention Européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales exerce une grande influence sur le DO des
pays Européens comme la France, l’Allemagne etc.
L’historique du DO Malagasy.
 La notion des obligations dans la traditions Malagasy.
D’après la culture Malagasy traditionnelle, la formalisation des engagements
traditionnelles se manifestent par le respect de la parole donnée qui est sacrée et qui
va donc lier les deux individus dans leurs obligations respectives à condition que
cette parole soit donnée par une personne capable de discernement ou une
personne adulte et qu’il y ait la présence d’un témoin ; les liens contractuels qui se
tissent sont intégrés dans un monde où la dimension surnaturelle tient un rôle
prépondérant c’est-à-dire que le créateur ou le Zagnahary et les ancêtres sont
invoqués pour arbitrer la tenue des engagements afin de contraindre les parties à
tenir leurs paroles.
Première partie : généralités sur les obligations.
Section 1 : définition et caractère de l’obligations.
Paragraphe 1 : Définition.
Le terme Obligation puise sa source dans l’obligation latine « OBLIGARE » qui
signifie lier au tout suivant l’article premier de la LTGO, l’obligation est un lien de droit
en vertu duquel le débiteur est juridiquement envers le créancier de lui fournir une
prestation ou de s’abstenir d’une faculté, prestation ou abstention dont il est
responsable sur la valeur des éléments actifs qui composent son patrimoine.  Lien
de droit : lien juridique entre deux personnes : le débiteur et le créancier, le débiteur
est tenu de faire ou de ne pas faire quelque chose.
L’obligation peut être défini comme un lien juridique entre deux personnes qui permet
au créancier d’exiger du débiteur une certaine prestation ou un comportement.
Le terme obligation désigne un lien de droit créé par l’effet de la loi ou par la volonté
de celui ou de ceux qui s’engagent aux vues de fournir ou de recevoir un bien ou une
prestation, l’obligation crée ainsi un rapport de droit entre deux ou plusieurs
personnes obligeant une ou plusieurs d’entre elles à donner, faire ou ne pas faire
quelque chose. Celui qui est en position d’exiger est appelé créancier, la partie qui
doit s’exécuter est nommé débiteur.
Paragraphe 2 : les caractères de l’obligation.
L’obligation juridique présente 4 caractères :
-l’obligation est un droit contraignant, le débiteur est contraint d’exécuter ce qu’il s’est
promis. Article 1. Le créancier peut saisir la justice en cas d’inexécution du débiteur.
De par la définition ans l’ART 1 de la LTGO, l’obligation est un lien de droit
contraignant puisqu’il confère au créancier un pouvoir de contrainte, le débiteur est
tenu envers le créancier de s’acquitter de la prestation ou de s’abstenir d’une faculté
dont il s’est engagé auprès du créancier, le terme « tenu » suppose un pouvoir de
contrainte ; l’obligation a un caractère obligatoire. Le créancier peut saisir la justice
pour faire sanctionner l’inexécution de l’exécution par le débiteur.
-il a un effet relatif.
L’obligation va créer un lien de droit entre deux individus, le pouvoir reconnu au
créancier est relatif car celui-ci ne peut l’exercer qu’à l’encontre du débiteur qui s’est
engagé avec lui ; l’obligation liant le créancier et le débiteur n’a d’effet qu’entre ces
deux personnes. Le créancier ne peut réclamer sa créance à personne d’autre.
-c’est un droit personnel.
L’obligation est un droit personnel car c’est un droit de créance sur une personne,
c’est un lien de droit qui existe entre le débiteur et le créancier. Le droit de créance
est ainsi appelé en romain « JUS IN PERSONA » ou droit personnel. Il s’agit donc
d’un droit personnel mettant en relation deux personnes contrairement au droit réel
qui met en rapport une personne et une chose ou un bien. Toutefois, nonobstant
(malgré) ce caractère avec effet relatif de l’obligation un débiteur est toujours lié par
son obligation et ne peut en être délié parce que le créancier vient à mourir par
exemple, les héritiers du défunt créancier recueille dans les éléments de la
successions les créances et les dettes de ce dernier ; l’héritier continue donc la
personne du défunt sauf si l’obligation est « contrainte intuiter personae » (qu’un lien
va être créer entre ces deux personnes et seulement entre ces deux personnes) tel
que le contrat de mandat (un contrat où le mandant donne à un mandataire le pouvoir
d’agir en son nom)
-il a une valeur patrimoniale.
Parce que le créancier a le droit de se faire payer sur le patrimoine de son débiteur.
enfin en considération des dispositions de l’article 1 de la LTGO selon lesquelles le
débiteur est responsable sur la valeur des éléments actifs qui composent son
patrimoine, l’obligation a une valeur patrimonial, c’est le droit pour le créancier de se
faire payer sur le patrimoine de son débiteur, pour cela elle peut être transmise entre
vif comme la cession de créance ou à cause de mort ; il en résulte de cette relation
d’ordre patrimonial que le débiteur est le sujet passif et le créancier le sujet actif. Le
rapport d’obligation du côté du créancier est appelé créance et celui du côté du
débiteur dette.
Section 2 : Classification des obligations.
Paragraphe 1 : La classification des obligations d’après leur objet.
A- Obligation de faire, de ne pas faire et obligation de donner.
a- Obligation de faire
Ces obligations de faire ou de ne pas faire sont mentionnés dans l’article 54 alinéa
premier et 56 alinéa 2. L’obligation de faire est celle dont l’objet consiste dans
l’accomplissement par le débiteur d’un acte positive, matérielle ou juridique. Il s’agit
d’une prestation positive exemple : obligation d’exécuter un ouvrage ou de livrer les
marchandises.
b- L’obligation de ne pas faire.
L’obligation de ne pas faire a pour objet l’abstention du débiteur c’est au contraire
une prestation négative du débiteur qui s’interdit de faire quelque chose ; exemple :
clause de non-concurrence (il ne va pas faire les mêmes activités que son créancier),
la cession d’un fonds de commerce comporte souvent des dispositions sur
l’engagement du vendeur à ne pas exercer un commerce similaire pendant un temps
déterminé et dans un rayon déterminé.
c- L’obligation de donner ou obligation de DARE.
Cette obligation signifie transfert de propriété. C’est une variante de l’obligation de
faire et elle consiste en un transfert de propriété d’un droit réel, exemple : transférer
la propriété d’une maison à son acheteur contre une somme d’argent.
Le principal intérêt de cette classification peut s’observer lorsque le débiteur
n’exécute pas son obligation. Alors que le créancier d’une obligation de donne peut
obtenir en justice l’exécution forcé de l’obligation, ce privilège n’est pas octroyé à un
créancier d’une obligation de faire ou de ne pas faire.
Cependant il est à préciser que suivant l’article 54 alinéa 1 de la LTGO si l’obligation
est de faire ou de ne pas faire, le juge peut contraindre le débiteur à s’exécuter en
prononçant contre lui des astreintes (moyen de contrainte). En outre, si l’exécution en
nature est impossible l’obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages
et intérêts (art 56 alinéa 2 de la LTGO).
B- L’obligation de résultat et de moyen consacré par l’article 179 de la LTGO.
Exemple : un avocat est tenu de déployer tous les moyens pour gagner son affaire.
Lorsqu’il est tenu d’une obligation de moyen, le débiteur ne s’engage pas à obtenir un
résultat final mais seulement à tout mettre en œuvre pour parvenir au résultat espéré
par le créancier ; le débiteur a donc l’obligation d’utiliser tous les moyens existants
pour accomplir une prestation dont le résultat ne peut être garantit. Le simple fait qu’il
ne puisse atteindre ce résultat ne constitue pas une faute en soi, exemple : le
médecin, l’avocat, l’établissement de formation ont en principe une obligation de
moyen. Le médecin ne promet pas guérir le malade mais de le soigner au mieux qu’il
peut, si le malade meurt il ne sera pas nécessairement juger responsable sauf s’il est
prouvé qu’il a commis une faute.
En revanche, lorsqu’il est tenu d’une obligation de résultat le débiteur s’engage à
obtenir un résultat donné que le créancier peut donc exigé s’il n’y parvint pas il
commet une faute et doit réparer le dommage qu’il a causé, exemple : le transporteur
de passager qui a l’obligation de résultat en ce qui concerne la sécurité pendant le
transport de ses clients ou passagers et doit garantir l’arrivée à destination de ces
derniers, il suffit de prouver que le résultat n’a pas été atteint pour établir la faute du
débiteur. La distinction réside au nouveau de la preuve, pour retenir la responsabilité
du débiteur tenu de l’obligation de moyen il faudra prouver que celui-ci n’a pas mis en
œuvre tous les moyens de disposer ce qui est beaucoup plus difficile à prouver ainsi
le malade doit prouver que sa non-guérison est dû à l’imprudence ou à la négligence
du médecin. La preuve de la faute incombe à celui qui prétend être victime de
l’inexécution de l’acte.
21 Janvier 2023.

C- Les obligations en nature et pécuniaires.


a- Obligations en nature
Les obligations en nature sont celles dont l’objet ne porte pas sur une somme
d’argent, ce sont donc les obligations de faire, de ne pas faire et de donner quand
elle ne porte pas sur une somme d’argent ; exemple : construction d’une maison.
L’inexécution des obligations en nature peuvent donner lieu à des dommages et
intérêts, ART 56 alinéa 2 de la LTGO.
b- Obligations pécuniaires
En revanche les obligations pécuniaires ou monétaires ont pour objet de transférer
ma propriété d’une certaine quantité de monnaie, elles subissent donc normalement
les incidences de la dépréciation monétaire car la valeur du bien change en fonction
de la variation de certains indices c’est en prévision d’une éventuelle dévaluation du
bien qu’on opte pour une clause d’annexation c’est-à-dire qu’on fait varier parfois le
montant de la somme dû en fonction de la variation de certains indices tel que le coût
de la vie ou l’IPC (indice des prix à la consommation)
Paragraphe 2 : Classification selon la nature.
Nous verrons successivement dans ce paragraphe l’obligation pure et simple,
l’obligation conditionnelle et l’obligation à terme.
En effet, l’obligation peut être pure et simple ou affectée de certaines modalités.
A- Obligation pure et simple.
Ce genre d’obligation ne comporte aucun terme ni condition, l’article 4 de la LTGO
dispose que l’obligation est pure et simple lorsque la prestation ou l’abstention qu’elle
implique n’est subordonnée à aucun évènement prévu par les parties ni différé dans
son exécution, sa naissance et son exigibilité interviennent au même moment ou en
concomitance (simultanément).
B- Obligation conditionnelle.
Suivant l’article 5 de la LTGO, l’obligation est conditionnelle lorsqu’elle dépend d’un
évènement futur et incertain, l’obligation sous condition suspensive est celle dont la
naissance est subordonnée à l’arrivée de la condition, ici il y a plusieurs sortes de
conditions qui méritent d’être expliquées :
-Lorsque la condition est suspensive elle suspend l’obligation qui n’est donc exécuté
qu’après la réalisation de l’évènement ; si l’évènement ne se produit pas l’obligation
disparaît et tout se passe come si elle n’avait jamais existé ; exemple : achat d’un
bien sous la condition suspensive de l’obtention d’un prêt, si le prêt est retenu la
vente se réalise dans le cas contraire l’engagement de chacun disparaît et la somme
versée par l’acheteur lui est intégralement restituée.
-Lorsque la condition est résolutoire, l’obligation est immédiatement exécutée mais
peut être rétroactivement anéanti si la condition se réalise, l’obligation sous condition
résolutoire est donc celle dont l’existence est rétroactivement anéantie par l’arrivée
de la condition ; exemple : donation d’un bien immobilier par des parents à leurs
enfants à la condition qu’ils entretiennent le bien et ne le vende pas pendant 20 ans.
-La condition casuelle est celle qui dépend exclusivement du hasard ; exemple :
j’achève votre maison si je gagne au loto.
-La condition est dite potestative lorsqu’elle fait dépendre l’exécution de la convention
d’un évènement que l’une ou l’autre des parties a le pouvoir de faire arriver ou
d’empêcher ; exemple : j’achète votre maison si vous la vendez, elle ne rend
l’obligation nulle que si sa réalisation dépend du débiteur seule.
-La condition illicite est celle qui a pour objet un acte susceptible d’être accompli mais
qui est contraire à la loi.
-La condition immorale est celle que les bonnes mœurs réprouvent, il faut souligner
que les obligations impossible, illicite et immorale rendent nulles l’obligation qui en
dépend surtout si elle est suspensive.
C- L’obligation à terme.
C’est celle dont l’exécution est retardée soit pour un temps déterminé soit jusqu’à un
évènement futur dont l’arrivée est certaine et dont la date est indéterminée, le terme
est une modalité de l’obligation qui a pour objet d’affecter son exigibilité et sa durée.
-Lorsque le terme fait dépendre l’exigibilité de l’obligation d’un évènement on dit que
le terme est suspensif, l’obligation existe au moment de la conclusion du contrat mais
le terme suspend son exigibilité c’est-à-dire tant que l’évènement n’est pas réalisé le
créancier ne peut pas en réclamer l’exécution.
-Lorsque le terme fait dépendre la durée de l’obligation d’un événement on dit que le
terme est extinctif car il va éteindre l’obligation à son arrivée en effet lorsque
l’échéance fixée interviendra l’obligation disparaîtra.
Exemple : paiement assorti d’échéance mais si le débiteur exécute volontairement
l’obligation avant le terme convenu il n’a pas le droit d’en exigé la restitution de ce qui
a été payé, article19 de la LTGO. Par ailleurs le terme est présumé établi en faveur
du débiteur ce qui signifie que le créancier ne peut pas agir avant l’échéance du
terme et qu’il appartient au créancier de venir pour réclamer son due en vertu du
principe la dette est quérable et non portable.
Paragraphe 3 : Les obligations plurales ou à plusieurs débiteurs ou plusieurs
créanciers.
On peut distinguer l’obligation conjointe, les obligations solidaires (active et passive)
et l’obligation indivisible.
a- L’obligation conjointe.
Il y a obligation conjointe quand une obligation commune a plusieurs débiteurs ou
une créance commune à plusieurs créanciers se divise entre eux, l’obligation sera
alors partagée en part égale entre les créanciers et les débiteurs qui seront
responsables conjointement.
Chacun des créanciers n’a droit et ne peux réclamer que sa part de la créance
commune et de la même manière chaque débiteur n’est tenu et ne peux être
poursuivi que pour sa part de la dette commune sauf disposition contraire de la loi ou
du contrat la division s’opère en principe par part égale, exemple : si Annie Jeans et
Martin Locataires de Monsieur David ont une obligation conjointe à son égard,
chacun d’eaux doit lui payer un tiers du loyer mensuel ; s’il n’est pas payé Monsieur
David devra payer ses poursuites c’est-à-dire qu’il devra engager des poursuites
contre chacun de ces codébiteurs ce qui est un inconvénient pour lui.
L’obligation conjointe ou divisible constitue le droit commun c’est-à-dire faute
de mention contraire dans le contrat elle s’applique.
b- L’obligation solidaire.
D’une part la solidarité entre débiteur ou solidarité passive oblige chacun d’entre eux
à toute la dette. La solidarité est légale et conventuelle mais elle ne se présume pas.
Lorsqu’une obligation est solidaire entre plusieurs débiteurs le créancier peut donc
demander le paiement intégral de la dette commune au débiteur de son choix,
exemple : dans l’exemple cité ci-dessus des colocataires de Monsieur David ont
l’obligation solidaire à son égard, il peut donc demander à n’importe lequel d’entre
eux le paiement intégral du loyer.
Le paiement fait par l’un des débiteurs les libère tous à l’égard du créancier
celui qui a payé peut se retourner contre les autres pour obtenir le remboursement de
leur part dans la dette commune.
D’autre part, l’obligation solidaire entre plusieurs créanciers ou la solidarité
active existe lorsqu’il y a pluralité de créancier pour la même créance, chacun d’eux
peut demander au débiteur le paiement intégral de la dette commune, ceux qui n’ont
pas été payés peuvent ensuite exercer un recours contre celui qui a reçu le paiement
pour obtenir la part qui leur revient, exemple : en cas de compte bancaire joint les
titulaires du compte sont les créanciers solidaires du banquier chacun d’eux peut
donc retirer seul l’intégralité des sommes figurants sur le compte.
c- L’obligation indivisible.
Article 30 de la LTGO l’obligation est indivisible lorsqu’il résulte soit de la chose dont
il fait objet, soit de la fin quand c’est proposé que la dette ne puisse s’acquitter
partiellement. Toute obligation indivisible est nécessairement donc solidaire quand il
y a plusieurs créanciers la créance indivisible permet à chacun d’eux d’exiger du
débiteur le paiement intégral de la prestation.
Toute obligation indivisible est nécessairement donc solidaire quand il y a
plusieurs créanciers.
Recherche pour le cours suivant : Source des obligations qui sont l’acte juridique et
le fait juridique.
27 janvier 2023.
Deuxième partie : les sources des obligations.
Source ici s’entend, le fait déclencheur de l’obligation c’est-à-dire le phénomène qui
lui donne naissance.
Selon l’article 2 de la LTGO, l’obligation a pour source soit un acte soit un fait
juridique. L’acte juridique est une manifestation expresse ou tacite du ou de plusieurs
volontiers ayant pour but de créer, modifier ou transmettre ou éteindre un droit.
L’acte juridique est principalement constitué par les contrats.
Le fait juridique est un évènement ou un agissement ayant pour effet de créer,
modifier, transmettre ou éteindre un droit sans que ce résultat ait été recherché. Et
l’article 1100 du code civil français cite ainsi les sources des obligations : « les
obligations naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité seule de la
loi. Elles peuvent naître d’exécution volontaire ou de leur promesse d’exécution d’un
devoir de conscience envers autrui. »
Chapitre premier : les actes juridiques.
Selon l’article 1100 alinéa 1 du code civil français, les actes juridiques sont des
manifestations de volonté destiné à produire des effets de droit. Ils peuvent être
conventionnels ou unilatéraux, l’article 63 de la LTGO Malagasy précise qu’il y a
deux sortes d’actes juridiques générateur d’obligation : le contrat ou convention
(plusieurs parties) qui naît de l’accord de volonté des deux ou plusieurs personnes et
l’engagement unilatéral (donation) de volonté. Ainsi il est donc précisé qu’il y a
d’actes juridiques :
-Acte juridique bilatéral ou plurilatéral faisant intervenir plusieurs personnes, c’est le
cas de la convention qui résulte d’un accord entre au moins deux personnes, on parle
alors d’actes juridiques conventionnels ou contrats.
-Acte juridique unilatéral qui est le fait d’une personne qui est seul à manifester sa
volonté : c’est le cas du testament, de la démission dans le cadre d’un contrat de
travail, règlement intérieur établi par le chef d’entreprise.
Section 1 : les contrats.
Nous verrons successivement, la notion de contrat, la classification des contrats, la
formation des contrats, les conditions de validité du contrat, les sanctions des
conditions de validité, l’effet du contrat, l’exécution et l’inexécution des contrats.
Paragraphe 1 : La notion de contrat.
Si on se réfère à la définition donnée par l’article 1101 du Code civil français, le
contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destinées à
créer, modifier transmettre ou éteindre des obligations.
Ainsi le contrat est l’accord de volonté entre au moins deux personnes par lesquels
des obligations naissent sont modifiés, sont transmises ou sont éteintes ; exemple :
contrat de vente, contrat de bail etc.
Les personnes qui ont participé à la conclusion du contrat sont appelées les
« parties » les autres sont appelés des tiers.
La définition donnée par le Code civil français met en évidence 2 caractéristiques du
contrat :
-le contrat est un accord de volonté, une convention étant un accord entre deux ou
plusieurs personnes, les deux définitions, ce qui veut dire qu’un contrat est un acte
juridique c’est-à-dire une manifestation de volonté destiné à produire des effets de
droit
-Le contrat crée, modifie, transmet pu éteint des obligations de ces expressions, il en
résulte que le contrat sert à :
-soit créer des obligation nouvelle, exemple : convention par laquelle une personne
s’engage à livre un bien à un autre qui s’engage pour sa part à lui verser une somme
d’argent est un contrat qui crée des obligations.
-soit modifier, transférer ou éteindre des obligations qui existent déjà, exemple : la
cession de créance qui transfert le droit de créance à un autre créancier ou encore
l’avenant qui modifie les droits et les obligations réciproques de l’employeur et du
salarié.
Paragraphe 2 : principes fondamentaux du droit des contrats.
Le contrat suit certains des principes directeurs dont :
-l’autonomie de la volonté des contractants.
-la liberté contractuelle.
-la force obligatoire des contrats.
-la bonne foi des contractants.
A- Principe de la volonté et des libertés contractuelles.
Les individus peuvent librement s’engager et conclure des contrats à condition qu’ils
respectent les lois et règlements en vigueur.
Les philosophes du XVIIIème siècle ont véhiculé ce principe selon lequel la volonté
humaine doit être la source de tous les droits et de toutes les obligations. Ainsi
l’individu en peut être lié que par sa propre volonté ce à l’exception de certains cas
prévus par la loi et qui vont lier malgré lui.
Ce principe de la liberté des contrats se traduit par :
a- La liberté de contracter.
Toute personne est libre de conclure ou de ne pas conclure un contrat, celui qui
s’engage est libre de fixer le contenu de l’accord, qui va déterminer la nature et
l’étendu de ces obligations nonobstant cette liberté, le contrat doit cependant
respecter l’ordre public et les bonnes mœurs.
b- Le libre choix du contractant.
Toute personne peut librement décider avec qui elle va conclure un contrat.
c- La liberté de forme du contrat.
Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des formalités particulières pour que le
contrat soit valablement formé puisque la volonté des contractants suffit, c’est le
principe du consensualisme selon lequel le simple consentement des partis suffit
pour créer un contrat.
Plus tard ce principe a évolué et connait certaines limites pour protéger l’équilibre du
contrat.
Si au début tout contrat librement négocier est conclu était considéré nécessairement
juste et équilibré et que le législateur ne pouvait pas intervenir dans les relations
contractuelles sans compromettre cet équilibre plus tard dans la moitié du XXème
siècle on s’est aperçu que tous les contrats n’étaient pas forcément équilibrés et que
ce principe de liberté contractuelle conduisait souvent au détriment des plus faibles
et au bénéfice de ceux qui détiennent le pouvoir notamment le pouvoir économique ;
exemple : au début du XIXème siècle en l’absence de toute législation du travail
protectrice les contrats de travail conclue selon le principe de la liberté contractuelle
était fortement déséquilibrée au détriment des salariés. Ces derniers étaient en effet
dans l’impossibilité de discuter leurs conditions de travail du fait de leur dépendance
économique envers l’employeur.
Le principe de la liberté contractuelle a donc évolué sous plusieurs aspects :
a- La liberté de conclure un contrat n’est plus absolue.
La notion d’ordre publique et de bonne mœurs interdit la conclusion de nombreux
contrats, exemple : les transactions sur les stupéfiants, sur les produits du corps
humain et sur la personne humaine sont interdites.
b- A l’inverse on enregistre des cas où c’est la loi elle-même qui oblige à
s’engager par contrat.
Exemple : les propriétaires de véhicules doivent souscrire une assurance de même
un commerçant ne peut sauf exception refuser de vendre une marchandise à un
client.
c- La liberté de discuter et de fixer librement le contenu du contrat sont également
très souvent limités :
Certains contrats font en effet l’objet d’une règlementation strict que les parties n’ont
plus la possibilité d’en fixer le contenu, exemple : dans le contrat de travail la durée
du travail, les congés, le salaire sont largement déterminés par la loi ou les
conventions collectives et non plus totalement libre par les cocontractants qui sont
l’employeur et l’employé.
d- La liberté de forme du contrat.
Au nom de la sécurité des transactions, le principe du consensualisme s’atténue et
certaines formalités sont parfois exigées pour différentes raisons, c’est ainsi que pour
la validité de certains contrats la loi exige la rédaction d’un écrit par un officier
ministériel (acte authentique) le simple consentement ne suffisant pas à former le
contrat ; exemple : c’est le cas pour le contrat de mariage ou la constitution
d’hypothèque (gage) qui sont des contrats solennels  signer par un notaire.
(Officier ministériel)
B- Force obligatoire du contrat.
De par le principe de l’autonomie de la liberté, il s’avère que les différentes parties
accordées aux parties confèrent au contrat une autorité absolue ou une force
obligatoire, par conséquent ils s’imposent aux parties quant aux juges qui ne peut
pas en principe le modifier étant donné que les parties étaient libre à la fois de
s’engager et de décider de l’étendue de leurs engagements il est normal qu’une fois
conclu le contrat les engage totalement. L’on dit que le principe de la force obligatoire
est en fait la contre partie de la liberté contractuelle.
Ce principe est posé par l’article 123 de la LTGO qui dispose en ces termes le contrat
légalement former s’impose aux parties au même titre que la loi s’impose aux parties
aux même titre que la loi, elles ne peuvent le révoquer ou le modifier que de leur
consentement mutuel ou pour les autres causes que la loi autorise.
Les parties ne peuvent se libérer de leurs obligations que :
-d’un commun accord.
-en les exécutant.
-lorsque la loi prévoit une cause d’exonération (exemple : cas de force majeur)
Là où les parties qui ne respectent pas les obligations inscrites dans le contrat
encourent des sanctions, ces dernières peuvent être prévues soit dans le contrat, soit
découler de la loi soit d’une décision judiciaire, si l’une des parties ne respectent pas
l’une de ces conditions l’autre partie pourra saisir la justice pour rétablir ses droits.
C- La bonne foi dans l’exécution du contrat.
Les parties doivent exécuter le contrat de bonne foi dans le sens, qu’elles en ont
entendu lui donner selon l’intention des parties et l’objet du contrat, article 123 alinéa
2 de la LTGO, exemple par faute de son calendrier personnel ou de son saut
d’humeur le prestataire ne veut plus effectuer les prestations convenues dans le
contrat.
Paragraphe 3 : La classification des contrats.
A- Classification fondée sur le caractère réciproque ou non des obligations :
contrat synallagmatique et unilatéral.
Définition du contrat de travail.
a- Le contrat synallagmatique.
Ce contrat est un contrat où les parties ont des obligations réciproques et
interdépendantes : dans un contrat de vente le vendeur doit livrer un bien vendu et
l’acheteur doit payer le prix convenu. La plupart des contrats synallagmatique sont le
contrat de travail, le contrat de transport, le contrat de location et le contrat
d’assurance etc.
b- Le contrat unilatéral.
C’est lorsqu’une ou plusieurs personnes s’engagent envers une ou plusieurs autres
sans qu’il y ait d’engagement réciproque entre eux, en d’autres termes le contrat
unilatéral ne fait naître des obligations qu’à la charge d’une seule partie.
Exemple : la donation est un contrat unilatéral car celui qui donne a une obligation
s’engage à prospérer la propriété du bien. Ce dernier en revanche n’a en principe
aucune obligation à remplir, le contrat requiert seulement son consentement à
recevoir le bien donné.
c- L’intérêt de la distinction.
Dans un contrat synallagmatique les obligations des parties étant réciproques si l’une
d’entre elles n’exécute pas le contrat, l’autre peut refuser d’exécuter la sienne, c’est
la règle d’exécution de l’inexécution ou exceptio non adempleti contractus (par
exception) l’article 171 de la LTGO précise que si les parties sont tenues à
l’exécution simultanée de leur obligation réciproque chacune, sans qu’il y ait lieu à la
résolution ou résiliation pourra, que l’inexécution soit totale ou partielle, refuser la
prestation qu’elle doit dans la mesure ou l’autre n’a pas fourni la sienne ou offert de la
fournir le manquement doit être suffisamment grave article 172. De même si une
seule partie a exécuté son obligation alors que l’autre ne le fait pas elle peut
demander la résolution du contrat pour obtenir la restitution de ce qu’elle a fourni.
28 janvier 2024.
B- Classification suivie selon le but poursuivi par les parties.
1- Le contrat à titre onéreux et à titre gratuit.
a- Le contrat à titre onéreux.
Un contrat est à titre onéreux lorsque chaque contractant reçoit un avantage en
contre partie de ce qu’il procure à l’autre partie. La plupart des contrats sont conclus
à titre onéreux : contrat de vente, contrat de travail, de bail, d’assurance.
b- Le contrat à titre gratuit.
C’est un contrat où une des parties ne reçoit rien en échange de sa prestation : le
contrat de pré conclu sans intérêt, le préteur ne reçoit rien en échange du service
qu’il rend à l’emprunteur, celui-ci a comme seule obligation de restituer la chose
prêtée en revanche les contrats de prêt avec intérêt est un contrat à titre onéreux.
c- Intérêt de la distinction.
Dans les contrats à titre gratuit une des parties agit avec une intention libérale qui est
généralement la volonté de rendre service, il est donc logique qu’en cas de problème
on soit moins rigoureux à son égard qu’à l’égard de celui qui ferait payer sa
prestation : la garantie des vices cachées prévu dans un contrat de vente à titre
onéreux ne joue pas pour la donation qui est un contrat à titre gratuit ; en cas
d’inexécution du contrat la responsabilité sera moins sévèrement sanctionnée.
2- Le contrat commutatif et contrat aléatoire.
a- Contrat commutatif.
C’est un contrat où chaque partie connait à l’avance l’étendu de ces
obligations, chacun sait dès le départ ce qu’il reçoit et ce qu’il donne, la plupart des
contrats sont commutatif la vente est un contrat commutatif car les parties se
conviennent dès la conclusion du contrat de la chose et du prix.
b- Contrat aléatoire.
À l’inverse, le contrat est appelé aléatoire lorsque les obligations de l’une des
parties ne sont pas connues immédiatement car elles dépendent d’un évènement
futur et incertain que l’on appelle « aléa ». Exemple : la vente moyennant une rente
viagère est un contrat aléatoire car l’acheteur ne sait pas au départ combien il paiera
le bien ; une personne de 75 ans passe un contrat de vente de sa propriété en viager
moyennant un prix fixé sous forme de rente mensuelle de 800 000 Ariary jusqu’au
décès du vendeur, la durée du contrat et le prix dépendent de la durée de vie du
vendeur.
Il en est de même pour le contrat d’assurance. Ce contrat est aléatoire
puisque l’assureur ne sait pas à l’avance quelle somme il sera amené à payer à
l’assuré ni même s’il aura à intervenir.
c- Intérêt de la distinction.
Lorsqu’un contrat est aléatoire on ne peut pas invoquer la lésion ou le fait qu’on a été
lésé pour demander la révision du contrat puisque par définition les parties acceptent
que leur prestation ne soit nécessairement équivalente du fait de l’existence de l’aléa.
C- Classification suivant la durée d’exécution des obligations.
1- Le contrat instantané et successif.
a- Le contrat instantané.
Ce contrat s’exécute en une seule fois : la vente au comptant est un contrat
instantané car l’acheteur devient immédiatement propriétaire du bien et le vendeur
reçoit le prix en une seule fois.
b- Contrat successif.
C’est quand l’exécution des obligations est échelonnée dans le temps : contrat de
bail, de travail etc.
D- Classification selon les conditions de forme exigées pour la validité du contrat.
1- Le contrat consensuel.
C’est un contrat que le simple échange des consentements suffit à former, c’est
l’accord des volontés qui forme les contrats aucune formalité particulière est donc
nécessaire, la plupart des contrats sont dit consensuels en application du principe du
consensualisme : lors d’un contrat de vente le vendeur accepte d’échanger de bien le
vendeur accepte d’échanger le bien contre un prix convenu et l’acheteur accepte de
prendre le bien le contrat ne requiert aucune forme particulière pour sa conclusion.
Certaines formalités qui conditionnent leurs validités c’est le contrat solennel, pour
être légalement formé le contrat solennel est un contrat qui exige non seulement le
consentement des parties mais également le respect de certaines formes prescrite
par la loi, cette formalité doit être respectée sous peine de nullité du contrat : le
contrat de mariage qui doit être un acte authentique.
c- Contrat réel.
Ce contrat se forme par la remise d’une chose « res » il se forme après échange de
consentement et remise de la chose objet du contrat, le contrat ne peut donc naître
du seul accord de volonté des parties : le contrat de dépôt ne se forme qu’au moment
où le déposant remet le bien au dépositaire il en est de même pour le contrat de
gage.
E- Classification suivant les conditions de fonds nécessaire à la validité du
contrat.
1- Le contrat de gré à gré et contrat d’adhésion.
a- Le contrat de gré à gré.
Un contrat dont les parties discutent des clauses librement et sur un même pied
d’égalité avant sa conclusion, les modalités du contrat sont donc déterminées d’un
commun accord en application du principe de la liberté contractuelle tous les contrats
devraient être en principe conclu de gré à gré.
b- Contrat d’adhésion.
A l’inverse dans ce contrat d’adhésion l’une des parties en générale la plus puissante
économiquement ou socialement impose ses conditions à l’autre et propose un
contrat déjà établi à l’avance qui n’est pas négociable, l’autre partie qu’accepter ou
nier en bloc ce qui lui a été proposer puisqu’elle ne peut pas négocier on dit qu’elle
« adhère » d’où c’est un contrat d’adhésion : contrat de transport (on ne peut pas
négocier le prix d’un ticket d’avion et on doit accepter les conditions applicables à
tous les voyageurs) pour établir l’équilibre du contrat les tribunaux les interprète en
général à l’avantage de la partie le plus faible ou celle qui n’a pas pu discuter des
termes du contrat (JURISPRUDENCE) l’ART 127 de la LTGO tente de rétablir
l’équilibre en disposant que la partie qui a adhère ait nié que si elle a pu avoir
connaissance exact des dispositions contenues dans les clauses contractuelles.
Hormis les classifications il existe d’autres types de contrats qui méritent d’être traité.
-Les contrats nommés et innommés.
Le contrat nommé est prévu et règlementé par la loi : contrat de travail, de bail
Le contrat innomé n’est pas soumis à une règlementation particulière, il obéit au droit
général des contrats, il s’agit souvent de contrat issu de la pratique et qui pose
parfois de véritable difficulté juridique : contrat de maintenance.
-Les contrats conclus intitu personae.
Lorsque les qualités de la personne avec laquelle le contrat est conclu constitue une
condition déterminante du consentement donné par les parties on dit qu’il s’agit d’un
contrat conclu intitu personae : l’employeur qui procède à un recrutement et choisi un
salarier pour ses qualités professionnelles parmi de nombreux candidats conclu avec
lui un contrat dont lequel la considération de la personne est l’élément déterminant ;
dans ce type de contrat, l’erreur sur la personne peut entrainer la nullité du dit
contrat.
04 février 2023.
Paragraphe 5 : Les conditions de validité du contrat.
Pour qu’un contrat puisse produire les effets de droit désirés par les parties il doit être
valablement formé ou conclu conformément à la loi ainsi la conclusion d’un contrat
doit respecter certains nombres de conditions de validité à défaut le contrat peut être
déclarer nul.
Ces conditions de fonds sont au nombre de 4 et elles sont énumérées par l’article 64
de la LTGO alinéa 1 : la capacité de contracté, la volonté des parties, un objet certain
et une cause licite.
En outre l’alinéa 2 de ce même article précise que : « sa validité peut être
subordonnée à l’observation de forme prévue par la loi »
Il convient d’étudier à tour de rôle ces conditions.
A- Les conditions de fonds.
1- Capacité de contracter.
Avant tout pour pouvoir passer un contrat il faut être capable juridiquement, la
capacité se définit comme l’aptitude à être titulaire de droit et à les exercer suivant
l’article 65 de la LTGO toute personne peut valablement contracter si elle n’en est
déclarée incapable par la loi ainsi tout individu a la capacité juridique mais il existe
cependant des situations dans lesquels une personne est privé de sa pleine capacité
juridique et on parle alors d’incapacité.
Lorsque l’incapacité concerne uniquement certain droit de la personne il s’agit d’une
incapacité spéciale si au contraire elle frappe l’ensemble des droits d’une personne
on parle alors d’incapacité générale ; il existe deux catégories d’incapacité qu’il
convient de distinguer clairement :
-l’incapacité de jouissance : elle est spéciale et elles sont limitativement prévues par
la loi, exemple : dans le domaine du commerce, un mineur non émancipé n’a pas le
droit d’être commerçant et sans représentant légal (père, mère ou tuteur) ne peut pas
exercer le commerce à sa place de même un mineur ne peut pas être associé au
sein d’une société dans laquelle la qualité d’associer requiert la capacité
commerciale : associer dans une société en nom collectif.
-Incapacité d’exercice : la capacité d’exercice à exercer soi-même ses droits, la
capacité d’exercice d’une personne physique peut être limitée soit en raison de son
âge c’est le cas du mineur non émancipé, soit en raison de l’altération de ses facultés
physiques ou mentales c’est le cas du majeur protégé ou majeur incapable on parle
alors d’incapacité d’exercice.
Il faut souligner qu’il s’agit d’une incapacité de protection qui ne prive pas l’individu de
ses droits mais l’empêche de les exercer lui-même afin qu’il ne porte pas atteinte à
ses propres intérêts. En matière de capacité de contracter l’article 66 de la LTGO
dispose que « l’incapacité de jouissance enlève le pouvoir de passer un contrat ayant
pour objet le droit dont elle est privée. » On peut citer ici le cas du condamné à une
peine afflictive perpétuelle qui ne peut disposer de ses biens en tout ou en partie
l’alinéa 2 du même article précise que « l’incapacité d’exercice la prive de la faculté
de faire valoir ses droits autrement que l’intermédiaire d’un représentant ou avec le
concours ou l’autorisation d’un tiers désigné par la loi : le mineur non émancipé est
incapable il est donc représenté par ses parents ou son tuteur légale sauf dans les
affaires commerciales susmentionné à noter que le mineur peut être émancipé par le
mariage.
2- Le consentement ou la volonté des parties.
Dans le principe de la liberté contractuelle le consentement est l’élément essentiel
puisqu’il est à l’origine de l’engagement de chacun. Pour exprimer la volonté réelle
des parties le consentement doit être donné librement et en toute connaissance de
cause et doit émaner d’une personne saine d’esprit celui qui se trompe ou qui est
trompé et celui qui s’engage sous la contrainte n’est pas valablement engagé.
Ainsi le consentement ne doit pas être entaché de certain défaut appelé vice de
consentement qui sont l’erreur, le dol, la violence et la lésion dans certains cas
prévus par la loi.
-L’erreur : c’est l’appréciation fausse de la réalité par celui qui s’engage en cas
d’erreur le consentement est vicié car il n’est pas donné en toute connaissance de
cause.
L’erreur peut porter sur l’objet du contrat, sa nature, voir même sur le faux
cocontractant pour certains types de contrat.
Il faut souligner qu’afin de maintenir une certaine sécurité juridique au contrat l’erreur
ne peut entacher la formation du contrat que dans certains cas, l’article 70 de l LTGO
dispose que « l’erreur vicie la volonté lorsqu’elle est déterminante et porte sur un
élément essentiel du contrat ou considéré comme telle par les deux parties. L’erreur
ne doit pas être inexcusable » ; l’erreur doit donc présenter une telle gravité qu’elle
empêche la formation du contrat : une personne croit recevoir une donation alors qu’il
s’agit d’une vente, un associer s’engage dans une société en nom collectif (SNC)en
croyant qu’il s’agit d’une société à responsabilité limité (SAL).
Concernant l’erreur sur la personne du contractant elle ne peut entrainer la nullité du
contrat que s’il s’agit d’un contrat conclu intitu personae.
L’article 71 rajoute que les dispositions de l’article de 70 suscitées s’appliquent à
l’erreur de droit comme à l’erreur de fait.
Enfin l’erreur est inexcusable lorsqu’elle est grossière et évitable : ne pas se
renseigner sur le bien avant de l’acheter, acheter un terrain sans se renseigner sur sa
nature.
-Le dol : Il y a dol en cas de manœuvre frauduleuse destiné à tromper une personne
pour l’amener à conclure un contrat qu’elle n’aurait pas conclu sans ces manœuvres.
Le dol vicie le consentement lorsque :
-lorsqu’il existe des manœuvres frauduleuses active : (production de faux diplôme ou
faux certificat de travail pour un salarier lors d’une embauche ou production d’un faux
bilan pour vendre les parts sociales d’une société commerciale) ou passive (garder le
silence un élément essentiel pour la décision de conclure un contrat.
-les manœuvres doivent être intentionnelles dans le but d’induire en erreur ou à
tromper le contractant, il doit y avoir intention de nuire il n’a donc pas dol lorsque les
informations inexactes ont été données par ignorance.
-les manœuvres doivent émaner du contractant et non d’un tiers mais il se peut aussi
qu’il soit commis par un tiers et lui a profité.
-les manœuvres frauduleuses doivent avoir provoqué une erreur déterminante pour
celui qui en est la victime, on parle de « dol principal ». Par conséquent s’il apparaît
que sans les manœuvres frauduleuses la victime aurait bien conclu le contrat mais à
des conditions différentes celui-ci ne pourra pas être annulé, on parle de « dol
incident »  dommages et intérêts.
-La violence : la violence est une contrainte exercée par une personne ou ses
proches pour l’obliger à conclure un contrat quand il y a la violence on dit que le
consentement est vicié car il n’est ni libre ni réel et le contrat peut donc être annulé. Il
y a violence peu importe si la contrainte émane du cocontractant ou d’un tiers, il y a
violence dès lors qu’il s’agit d’une contrainte illégitime et injuste : je vais vous trainer
en justice si vous ne payez pas ma facture (violence morale) (article 73 de la LTGO)
exemple : la séquestration d’une personne constitue une contrainte illégitime, il en
est de même pour la menace d’une arme ou encore un chantage. En revanche la
menace d’introduire une action en justice par exemple ne constitue pas une
contrainte illégitime et injuste dès lors qu’elle porte sur l’engagement des
contractants.
La violence doit être déterminante et avoir une influence sur la personne de la victime
pour cela il sera tenu compte de l’âge, du sexe, de la condition et du milieu social du
contractant. La seule crainte révérencielle envers les parents, ou une personne ayant
autorité sur le contractant ne suffit pas à vicier le contrat.
-La lésion.
La lésion est le préjudice subit par une des parties résultant d’un déséquilibre grave
existant au moment de la formation du contrat à titre onéreux. La lésion causée par le
défaut d’équivalence des prestations ne vicie le contrat que dans les cas prévus par
la loi (vente d’immeuble, le partage, la cession d’une œuvre littéraire ou artistique
etc) même dans ces cas prévus par la loi en cas d’action en annulation le défendeur
peut arrêter l’action en offrant une juste compensation aux demandeurs (article 79 de
la LTGO). Il faut préciser que la lésion ne peut pas être invoqué dans tous les
contrats aléatoires et les contrats à titre gratuit.
3- Un objet certain.
- Les obligations résultant d’un contrat ont pour objet soit de fournir une
prestation, soit de s’abstenir d’une faculté. La prestation ou l’abstention doit
être déterminée ou déterminante. Exemples : dans un contrat de bail, l’objet
du contrat c’est la location, c’est-à-dire la mise à disposition un local
moyennant le paiement d’un loyer ; dans un contrat de vente, l’objet du contrat
est le transfert de propriété d’un bien moyennant le paiement d’un prix.
- L’objet peut être aussi bien futur que présent. Il doit être tout simplement
possible. Exemple : dans le contrat de vente d’immeuble à construire, l’objet
n’existe pas encore lors de la conclusion du contrat mais il est possible. Si
l’immeuble ne sera pas construit du contrat mais il est possible. Si l’immeuble
ne sera pas construit, le contrat ne se formera pas car il devient sans objet.

En principe, les parties sont libres de convenir de l’objet du contrat.


Cependant, la loi prévoit des limites. L’article 90 de la LTGO prévoit que la prestation
objet du contrat ne doit pas être contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ; et
l’article 89 dispose que les contrats ayant pour objet une succession non ouverte
sont prohibés, même s’il s’agit de sa propre succession.
Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que certaines conventions sont
interdites car leurs objets sont hors de commerce. Exemple : sont ainsi hors
commerce.
o Les droits extrapatrimoniaux de la personne humaine tel que le droit à
l’honneur, l’autorité parentale.
o Certains produits illicites tels que stupéfiants, les armes de guerre ou encore
les produits contrefaits.
o Les biens du domaine public de l’Etat.
o Les produits du corps humains.

4- Une cause licite.


C’est le but juridique immédiat et direct poursuivi par la partie qui s’oblige. Il
s’agit de la raison ou du motif déterminant pour laquelle/lequel on s’engage. C’est la
raison immédiate de l’engagement que l’on appelle « Causa Proxima » ou la
contrepartie de l’obligation. Dans un contrat synallagmatique, par exemple,
l’obligation de chaque contractant a pour cause l’obligation de l’autre. Dans un
contrat de vente, c’est parce que le vendeur doit transférer la propriété du bien vendu
que l’acheteur accepte d’en payer le prix.
Il est à préciser que le contrat sans cause ou dépourvu de cause ou dont la
cause est illicite ne produit aucun effet- Article 92 de la LTGO. Ainsi, la cause doit
d’abord exister et elle doit être aussi illicite. La cause est illicite quand elle est
prohibée par la loi ou contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Concernant la fausse cause, en droit Malagasy, le contrat dont la cause
exprimée est démontrée fausse n’en est pas moins valable s’il existe une cause
réelle et licite. Ce qui veut dire qu’une fausse cause ne met pas un vice du
consentement dès lors que la cause est fausse ou illicite.
B- Les conditions de forme.
La validité ou l’opposabilité d’un contrat sont soumises à l’accomplissement d’une
certaine formalité. On peut distinguer entre-autre la formalité solennelle et la formalité
d’opposabilité.
1- La formalité solennelle.
Le contrat est solennel lorsque la rédaction d’un écrit est exigée et cette formalité
constitue une condition de validité du contrat. Ainsi, la rédaction sous forme d’acte
authentique, acte authentifié ou sous seing privé est exigée « ad validatem » ou « ad
solamnitem » Exemple : la loi N° 2007-022 du 20 août 2007 relative au mariage et
aux régimes matrimoniaux exige, en son article 101, la rédaction du contrat du
mariage par acte notarier ou authentifié.
2- La formalité d’opposabilité.
Cette formalité concerne la relation des parties au contrat avec les tiers. Les
parties doivent accomplir une formalité de publicité pour informer les tiers de
l’existence du contrat afin que ce dernier leur soit opposable. Exemple : les contrats
qui constituent ou qui transfèrent un droit réel immobilier tels que la vente d’un
immeuble doit faire l’objet d’une publicité foncière.
Toutefois, il faut préciser que le non-accomplissement de la formalité de publicité
n’annule pas le contrat car il reste valable à l’égard des parties mais il sera
inopposable aux tiers.
Recherches sur les sanctions des conditions de validité des contrats.
PARAGRAPHE 6 :
I- Notion de nullité.
Lorsque l'une des conditions de validité de contrat n'est pas respectée, il
est possible d'obtenir la nullité car le contrat n'est pas valablement formé. La nullité
est provoquée par l'absence d'une ou de plusieurs de 4 conditions de formation de
contrat (conditions de fond : consentement, capacité, objet, cause), l'inobservation de
forme requise pour le contrat solennel sera une cause supplémentaire de nullité.
La nullité est l'anéantissement du contrat ainsi conclu tant pour le passé
que pour l'avenir. Ainsi, la nullité constitue la sanction par excellence et ce n'est pas
la seule car il existe d'autres sanctions tels que la responsabilité de celui qui a
enfreint les règles.
La nullité est en principe classée en deux catégories : la nullité relative et la
nullité absolue. Avant de voir ces deux sortes de nullité, il convient de survoler
d'abord la distinction avec les notions voisines :
- Distinction entre nullité et caducité.
Les deux notions ne visent pas les mêmes défaillances. À la différence de la nullité,
la caducité vient frapper un contrat valablement formé mais le rend par la suite sans
valeur ou périmé lorsque l'un de ces éléments essentiels vient à disparaitre en cours
de contrat. Exemple : le contrat de bail est valablement formé mais le local loué est
détruit en cours de bail : l'objet disparaît, le contrat est caduc. L'événement met fin au
contrat et peut donner lieu au remboursement des acomptes.
- Distinction entre nullité, résolution et résiliation.
La résolution intervient lorsque le contrat a respecté toutes les conditions de
formation et, est donc valable seulement l'une de parties ne l'exécute pas
exactement. Exemple : dans un contrat synallagmatique, l'acheteur ne paie pas le
prix prévu dans le contrat de vente. Le vendeur peut à certaine condition demander la
résolution du contrat.
La résolution est à distinguer de la résiliation du contrat qui survient en cas
d'inexécution du contrat à exécution successive. Exemple : dans un contrat de travail,
on ne peut pas anéantir le contrat rétroactivement dans la mesure où si le salarié
peut éventuellement restituer les salaires qu'il a perçus, il est difficile d'envisager que
l'employeur restitue le travail dont il a bénéficié. Si les effets de la nullité et de la
résolution rétroagissent, ceux de la résiliation ne le sont pas. Le contrat n'est donc
annulé que pour l'avenir.
- Nullité et inopposabilité du contrat au tiers.
Les deux notions sanctionnent une irrégularité du contrat mais l'inopposabilité touche
particulièrement le défaut de publicité légale. Ainsi, au lieu d'être considéré comme
n'ayant jamais exister. Le contrat continue entre les parties mais ne produisent pas
effet à l'égard de tiers. Exemple : l'hypothèque non publié reste valable entre les
parties mais ne pas opposable aux autres créanciers du propriétaire de l'immeuble
qui peuvent refuser de passer après le créancier hypothécaire lors du paiement de
différentes créances.
I- La nullité relative et la nullité absolue.
La distinction entre ces deux sortes de nullité repose essentiellement sur la nature
des intérêts protégés par la nullité. La nullité absolue vise à protéger l’intérêt général
tandis que la nullité relative sanctionne la violation des règles destinées à assurer la
protection d’un intérêt particulier – Article 101 de la LTGO. Ces deux catégories de
nullité seront étudiées l’une après l’autre.
1- La nullité relative.
Elle sanctionne le cas de non-respect d’une condition de validité se rapportant par,
exemple au vice du consentement ou à l’incapacité d’exercice. La nullité fait
disparaitre le contrat conclu dans des conditions anormales et permet de protéger
celui qui est victime du non-respect des conditions de validité. Par exemple, le
mineur qui a conclu un contrat ou la partie qui a été trompée par un dol. Elle protège
donc l’intérêt d’une des parties à l’acte et ne peut être invoquée que par la personne
dans l’intérêt de laquelle est édictée la règle protectrice méconnue ou violée – Article
105 de la LTGO.
2- La nullité absolue.
Parmi les dispositions légales, certaines tendent à assurer la sauvegarde de
l’intérêt général. C’est le cas lorsque la nullité frappe l’objet ou la cause du contrat qui
sont contraires à la bonne mœurs ou à l’ordre public. Ainsi, la nullité absolue
sanctionne tous les autres cas de non-respect des conditions de validité des contrats
tels que le défaut d’objet (objet impossible ou illicite) ou de cause (illicite)
Le non-respect de forme, lorsqu’elle est exigée pour la validité du contrat,
entraine la nullité absolue quand c’est l’intérêt général qui a été méconnu.
La nullité absolue peut être demandée par toute personne ayant un intérêt à
agir, notamment les parties au contrat, leurs héritiers et leurs créanciers, le ministère
public au nom de la défense de l’intérêt général et même les tiers ayant un intérêt à
voir le contrat annulé lorsque l’exécution de l’acte leur cause préjudice. Exemple : les
habitants peuvent demander la nullité du contrat portant sur l’ouverture d’une maison
close dans leur quartier.
3- Moyens d’obtenir la nullité.
Que ce soit la nullité relative ou la nullité absolue, il existe différentes manières de les
obtenir.
- Nullité conventionnelle.
Les parties constatent la nullité du contrat et en tirent elles-mêmes les conséquences
sans avoir recours au Juge.
- Nullité judiciaire.
Le plus souvent, les parties ne sont pas d’accord sur le principe de la nullité ou sur
les effets de cette nullité. Le recours au Juge est alors nécessaire.
 Devant le Juge, la nullité peut être demandée par voie d’action, c’est-à-dire qu’une
personne prend l’initiative d’intenter un procès pour faire prononcer la nullité. Ce sera
le cas lorsqu’un contractant qui a déjà exécuté sa prestation veut obtenir la restitution
de ce qu’il a fourni.
 Elle peut être également obtenue par voie d’exception, c’est-à-dire invoquée à titre
de moyen de défense. Ce sera le cas lorsque le défendeur se voyant réclamer
l’exécution de son obligation invoque la nullité du contrat pour éviter d’avoir à
s’exécuter. La LTGO précise en son article 102 que la nullité, même édictée de plein
droit, doit être constatée par le Juge pour retirer au contrat sa force obligatoire.
4- La prescription de l’action en nullité.
- L’action en nullité relative se prescrit par 5 ans et court du jour de la formation du
contrat – Article 109, alinéa 2 de la LTGO. On justifie cette courte prescription par le
fait que celui qui n’a pas agi en 5 ans renonce tacitement à demander la nullité de
l’acte. Toutefois, dans le cas d’incapacité ou de violence, le délai ne court que du jour
où celles-ci ont cessé. Et dans les cas d’erreur ou de dol, que du jour où ils ont été
découverts. L’action en nullité ne peut plus être exercée lorsque le délai est écoulé. -
En revanche, l’action en nullité absolue est éteinte passer le délai ordinaire de la
prescription – Article 109, alinéa 1er de la LTGO. Et l’Article 379, alinéa 1er de la
LTGO précise que les actions personnelles que réelles se prescrivent par 30 ans, en
matière civile et par 5 ans, en matière commerciale.
5- Effets de la nullité.
Une fois prononcée par le Juge, qu’il s’agisse d’une nullité relative ou d’une
nullité absolue, la nullité produit les mêmes effets : le contrat disparaît pour l’avenir
comme pour le passé, on dit qu’il est anéanti rétroactivement ; il est sensé n’avoir
jamais existé et la situation doit être remise en son état antérieur ou statu quo ante,
c’est-à-dire avant que les parties n’aient passé le contrat – Article 112 de la LTGO.
Exemple : pour une vente, le bien vendu doit être restitué au vendeur et le prix payé
doit être rendu à l’acheteur.
Si le contrat n’a pas encore été exécuté, la nullité ne pose pas de difficulté. Mais
une fois exécuté, ou s’il a déjà eu commencement d’exécution, il faut intenter une
action en nullité devant les Tribunaux pour remettre les choses à leur situation
antérieure.
L’obligation de restitution peut être confrontée à des difficultés d’application ou
à l’impossibilité de droit.
En principe, la nullité du contrat est opposable aux tiers qui ont traité avec les
parties sur la foi de l’acte annulé. Ainsi, la nullité du premier contrat ou du contrat
initial entraine une cascade de nullité des sous-contrats résultant du contrat initial.
Exemple : dans le cas d’une revente d’un immeuble, si la première vente vient à être
annulée, le droit de propriété du deuxième ou du troisième acquéreur disparait
rétroactivement comme s’ils n’avaient jamais été propriétaires. Ce qui s’avère être
trop rigide et lourde de conséquence. Cette règle est donc tempérée de deux
manières.
- En matière de bonne foi : si la chose objet du contrat est un bien meuble corporel, la
règle selon laquelle « en fait de meuble, possession vaut titre » prévue par l’article
2279 du Code Civil s’applique pour assurer la sécurité juridique des actes passés par
les tiers acquéreurs de bonne foi. Exemple : la nullité d’une Société Anonyme pour
vice de constitution et défaut de publicité ne peut être invoquée par les associés à
l’encontre des créanciers de bonne foi. La nullité fait face, également, à certains
obstacles liés à la restitution des prestations :
o Dans les contrats successifs (contrat de travail, de bail, …), il est impossible de
le faire car il est souvent impossible d’effacer ce qui a été fait. Exemple : un
bail est annulé après X années, on ne pourra pas restituer les années de
jouissance du local. Dans un contrat de travail en cours déclaré nul, il est
impossible de restituer le travail du salarié ni le salaire équivalent à ce travail.
Ainsi, le contrat n’est annulé que pour l’avenir.
o Dans les cas d’une nullité pour incapacité, l’Article 122 de la LTGO dispose
qu’en cas d’annulation pour violation des règles qui les protègent, les
incapables (mineurs ou majeurs incapables) ne sont tenus à restituer que
dans la mesure de leur enrichissement. Cette règle protège l’incapable car s’il
devait tout restituer, il ne dénoncera certainement pas la nullité du contrat. Il
appartient au cocontractant du mineur qui demande la restitution consécutive
à la nullité de prouver qu’il y a eu enrichissement.
o Enfin, en ce qui concerne les fruits de la chose à restituer, l’Article 549 de la
LTGO dispose que le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas
où il possède bonne foi. Dans le cas contraire, il est tenu de restituer les
produits avec la chose au propriétaire qui la revendique, si les dits produits ne
se retrouvent pas en nature, leur valeur est estimée à la date du
remboursement

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