Vous êtes sur la page 1sur 13

COURS DE DROIT DES OBLIGATIONS

PLAN DU COURS
INTRODUCTION
Les obligations ont toujours existé dans la vie sociale des hommes même si cela n’était pas
juridiquement constaté. Ainsi, pour cerner en mieux cette notion, il faut remonter au droit
Romain qui ne l’appliquait pas en tant que matière, mais plutôt comme une règle sociale de
vie. Par ailleurs, le droit des obligations fait ses premiers pas entre le XVIIème et XVIIIème
siècle avec les juristes Français qui ont théorisé ce droit. Ainsi, ceux-ci ont fait un jumelage de
droit canonique et du droit Romain pour en donner naissance à une théorie générale des
obligations pour la première fois, et qui par la suite sera mis dans le code civil Français de
1804. Ces juristes sont : Domat, POTHIER…
Le droit des obligations peut être défini selon plusieurs dont chacune d’elle retient une chose
en commune, c’est le droit qui permet « d’obliger une personne ». Ainsi, l’obligation tout
court renvoie à l’imposition d’une contrainte sur les individus. Historiquement, le mot
obligation vient de deux (2) mots latins : « Ob » qui veut dire « en vue », « Ligaré » qui veut
dire « lier » qui correspond à l’expression en vue de lier. Ainsi, selon cette décomposition,
l’obligation est lien qui permet de lier deux (2) ou plusieurs personnes. Par ailleurs, avec
l’évolution du droit, cette définition s’est avérée insuffisante par la méconnaissance de
certains critères notamment sur l’objet et l’identification réelle des parties. Selon le droit
Romain, l’obligation serait un lien juridique en vertu duquel une personne est tenue envers
une autre de donner, de faire, ou de ne pas faire quelque chose. Cette définition est relative
à l’objet de l’obligation. Par ailleurs, de nos jours, l’obligation est un lien juridique par lequel
une ou plusieurs personnes (débiteurs) sont tenues d’exécuter ou de s’abstenir d’exécuter
quelque chose envers une ou plusieurs personnes (créanciers). Ainsi, elle englobe deux (2)
parties : le créancier et le débiteur. Notre code civil à travers l’article 923 a défini l’obligation
à travers ces deux parties comme suit : « L’obligation lie un débiteur à son créancier en
donnant à celui-ci le droit d’exiger à celui-là une prestation ou une abstention ». Cette
définition prend en considération les parties, l’objet et le rapport qui lie en vertu d’une
obligation. Ainsi chaque obligation comporte essentiellement quatre parties notamment :
- Un lien juridique (le vinculum) : la cause qui lie les obligés ;
- L’objet ou la prestation : c’est le ce sur quoi porte cette obligation ;
- Le créancier : c’est celui qui est en droit d’exiger l’exécution de l’obligation ;
- Le débiteur : celui qui a le devoir d’exécuter l’obligation.
Dès lors, il est lieu de retenir que le droit des obligations est le référentiel de toutes les
matières de droit, qu’il s’agisse du droit administratif ou du droit privé, du droit interne
ou celui international, il y’a une obligation dans chaque rapport de droit. A cet effet,
notre étude sera axée uniquement sur la théorie générale des obligations notamment
dans les sources, caractères, classification, transmission et extinction des obligation, du
droit des contrats et enfin du régime général de la responsabilité civile.

CHAPITRE PRELIMINAIRE : THEORIE GENERALE DES OBLIGATIONS


Les obligations naissent, se transmettent et s’éteignent par les procédés de droit peu importe
leurs catégories. Pour les étudier dans leur généralité, les ont des sources (Section 1) ; elles
se différenties également des autres disciplines de par certains traits caractéristiques
(Section 2) dont on peut catégoriser en plusieurs types (Section 3). En fin, elles peuvent se
transmettre par les procédés légaux (Section 4) tout comme elles peuvent s’éteindre dans les
cas bien déterminés (Section 5).

S1- SOURCE DES OBLIGATIONS


Ainsi, la plupart des obligations naissent de la loi (paragraphe 1) ; par ailleurs d’autres
proviennent des contrats qui sont le reflet de la volonté (paragraphe 2). A défaut de cette
volonté, il peut s’agir d’un acte non voulu mais juridiquement contractuel de par ses effets
autrement désignés comme quasi-contrat (paragraphe 3). En fin, d’autres naissent à
l’occasion d’un fait juridique volontaire qui constitue un délit (paragraphe 4) ou involontaire
appelé quasi-délit (paragraphe 5).

P1- La loi : La loi étant l’ordre juridique interne de chaque société, elle est la première
source principale des obligations. C’est elle qui crée les obligations et sanctionne leurs
violations. C’est le cas du respect du principe de laïcité dans la constitution, le respect de la
vie privée, le respect de la parole donnée et des engagements édifiés par le code civil. Bref,
tous les textes de lois imposent des obligations que les sujets de droits doivent obéir qui
constitue comme source des obligations.

P2- Le contrat : Les contrats constituent l’émanation de la volonté de se mettre en


rapport avec les tiers. Ainsi, une fois conclu, il devient une loi des parties, par conséquent il
imposera des obligations de part et d’autre de ceux qui l’ont conclu. C’est le cas du bailleur
qui s’engage à livre le loyer avec une jouissance paisible au preneur en contrepartie que ce
dernier lui verse le prix du loyer.

P3- Les quasi-contrats : Le quasi-contrat est engagement qui se forme sans


convention préalable et qui résulte de la seule autorité de la loi. C’est un contrat qui se forme
entre les personnes sans volonté de la part de celles-ci. Il s’agit par exemple de la gestion
d’affaire, de l’enrichissement sans cause.

P4- Le délit : Le délit est un fait illicite intentionnel auquel la loi attache une obligation de
réparer. Il est défini par l’article 1122 du CC comme étant tout fait quelconque de l’homme, qui cause
à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. C’est la réparation de
cet acte qui cause dommage qui constitue source d’obligation.
P5- Le quasi-délit : Le quasi-délit est un fait illicite non intentionnel auquel la loi attache une
obligation de réparer. Contrairement au délit qui est un fait juridique volontaire, le quasi-délit est un
fait juridique involontaire parce que l’auteur n’a pas voulu commettre l’acte dommageable.

S2- IDENTIFICATION DES OBLIGATIONS


Les obligations s’identifient de part les critères qui démontre leur particularité par rapport
aux autres obligations (obligations pénales et celles administratives par exemple). Ainsi,
principalement, chaque obligation présente trois (3) caractéristiques fondamentales à
savoir :
A- Le caractère patrimonial : L'obligation est un droit pécuniaire, évaluable en argent. Elle
fait partie-du patrimoine, qui comprend un actif et un passif. Pour le créancier l'obligation
est une créance qui figure à l’actif ; pour le débiteur, il s'agit d’une dette figurant au passif.
L'obligation, quel que soit son objet, a une valeur. Elément du patrimoine, l'obligation est un
droit patrimonial qui se distingue des droits extra patrimoniaux qui restent en dehors du
patrimoine. L'obligation est un droit cessible (peut être cédé entre vifs) et transmissible
(produit effet à l'égard des héritiers en cas de décès).
B- Le caractère personnel : Les obligations n'engagent que ceux qui les ont contractées : Il
s'agit du principe de la personnalité des obligations
Elles ne peuvent avoir d'effet à l'égard des tiers : c'est le principe de la relativité des
obligations. Cependant ces deux principes subissent des exceptions (ex cas de la succession)
C-Le caractère coercitif : Son étymologie nous renseigne : du latin obligo, are (obliger, lier)
dérivé de ligo, are (lier en vue de), l’obligation est un lien qui oblige le débiteur à exécuter
l’obligation qu’il a souscrite, sous peine que le créancier l’y contraigne en exerçant une voie
de droit.
L’obligation civile se distingue clairement de l’obligation naturelle (analysée comme une sorte
de devoir de conscience) dont l’exécution est insusceptible d’être poursuivie en justice..
L'exécution forcée peut être exigée en justice par le biais de la force publique.
La contrainte peut consister ici :
- En une exécution en nature forcée : (revendication d'une chose dans le patrimoine du
débiteur).
- En exécution par équivalence : Dommages et intérêts ex : destruction de la chose.
Le pouvoir de contrainte peut également exister bien qu'il n'y ait pas de dette (cas de la
caution qui paye la dette d'autrui)

S3- LES CATEGORIES OU CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS


Les obligations sont nombreuses et variées dont chaque catégorie présente des critères
suivis des intérêts. Ainsi, elles peuvent être classifier selon leurs objets lorsqu’on veut prend
seulement celui-ci comme critère de catégorisation ; elles peuvent être également classifier à
cause de leur finalité ou des moyens employés pour exécuter les obligations. Enfin, ce peut
être une classification due à leurs modalités de parties ou d’exécutions.
Paragraphe-1 Classification des obligations selon leur objet : L’objet est celui sur quoi repose
une obligation. Il s’agit entre autres :
1- L’obligation de donner : du latin donaré, c’est une obligation qui consiste en un
transfert de propriété ou les droits sur le principal et ses accessoires. Il s’agit d’un
transfert de droit réel c’est-à-dire une remise de la chose objet de l’obligation en la
possession du créancier. Le transfert de propriété suppose la livraison et la garantie
d’éviction. Exemple : La vente, l’échange, le bail…
2- L’obligation de faire : du latin facéré, elle consiste pour le débiteur, l’accomplissement
d’une prestation positive au profit du créancier. Cette prestation peut être manuelle
(la fabrication d’un meuble), artistique (le concert d’un musicien), contractuelle
(enseignement) ou intellectuelle (le droit d’auteur).
3- L’obligation de ne pas faire : Elle consiste une abstention (interdiction) pour le
débiteur. Celui-ci doit éviter de faire une chose bien déterminée, qui nuirait le
créancier. C’est le cas par exemple de l’obligation de confidentialité, l’obligation du
salarié de ne pas faire une concurrence déloyale à l’employeur, le secret de
correspondance…
4- L’obligation de payer une somme d’argent : cette obligation vient se poser sur
l’exécution d’une obligation préalable. C’est la clause qui garantie l’exécution d’une
obligation (clause pénale). Ainsi, la clause pénale est celle définie par l’article 986 du
C.C.G comme étant celle par laquelle une personne, pour assurer l’exécution d’une
convention, s’engage à quelque chose en cas d’inexécution. En d’autres termes, c’est
la somme à payer lorsqu’on accompli pas notre obligation envers le cocontractant.
A-2- Intérêts de la distinction : la valeur de cette distinction réside du fait que seules
l’obligation de donner et celle de payer une somme d’argent peuvent faire l’objet d’une
exécution forcée ; les autres, en cas de non-respect, c’est le paiement de dommages et
intérêts.
Paragraphe-2- Classification selon la garantie d’exécution : peu importe l’objet, l’exécution
d’une obligation est subordonnée à une garantie. Ainsi, la garantie consiste aux contraintes
liées à son exécution. Il s’agit d’une exécution avec notre moyen possible, autrement dit une
obligation de moyen ; ou une exécution donnant lieu à un résultat donné, c’est une
obligation de résultat.
1- L’obligation de moyen : appelé aussi obligation de diligence ou de prudence, le
débiteur ne s’engage pas à obtenir forcément un résultat donné ou déterminé. Ainsi,
conformément aux dispositions de l’article 929 al.2 du C.C.G : « L’obligation de moyen
est une obligation en vertu de laquelle le débiteur n’est pas tenu d’un résultat précis.
Ainsi, le débiteur s’engage simplement à apporter tous les soins d’un bon père de
famille à l’exécution de son obligation. » Tel est le cas du médecin, de l’avocat, de
l’enseignant…
Par ailleurs, il faut retenir que ce moyen est renforcé parfois. C’est-à-dire une obligation
de moyen peut avoir les critères d’une obligation de résultat dans certains cas. Dans ce
cas, l’obligation de résultat est sous-entendue du fait de son résultat attendu suite au
coup ou à la rigueur qui s’impose en la matière. Tel est le cas de la chirurgie esthétique :
le chirurgien qui rend plutôt laid, la jeune fille qui veut se rendre belle pour pouvoir
participer à un concours de miss ; l’avocat qui omet de relever appel d’une décision
rendue en défaveur de son client sachant que les droits de celui-ci sont en jeu suite à une
erreur matérielle…
2- Obligation de résultat : C’est une obligation déterminée. Elle consiste pour le débiteur
de s’engager à atteindre un résultat déterminé. Le débiteur garantit au créancier que
ce dernier sera satisfait après exécution du contrat. Il s’agit par exemple du contrat de
transport (le transporteur s’engage à transporter le créancier ou ses biens, d’un point
A à un point B).
B-2- Intérêts de la distinction : cette classification présente un intérêt à double, notamment
la preuve et la responsabilité immédiate du fait de l’inexécution de l’obligation.
1- Le système de la faute prouvée : dans l’obligation de moyen, il appartient au créancier
d’apporter la preuve de l’inexécution de l’obligation de la part du débiteur. L’idéal est
que la responsabilité du débiteur ne peut être engagée de plein droit car, il faudra
apporter la preuve de sa responsabilité en premier lieu.
2- Le système de la faute présumée : contrairement aux obligations de moyen, dans
l’exécution d’une obligation de résultat, c’est au débiteur de prouver qu’il a tout mis
en œuvre pour atteindre le résultat attendu au créancier, mais une force majeure l’en
a empêché d’exécuter. Donc, l’inexécution d’une obligation de résultat engage de
plein droit la responsabilité du débiteur. Cette faute est présumée de plein droit du
seul fait de son inexécution.
Paragraphe 3- Classification des obligations selon leurs modalités d’exécution :
Qu’il s’agisse de l’objet ou de la garantie d’exécution d’une obligation, celle-ci suit des
modalités d’exécution précises.
A- Les obligations à objet sujets multiples et les obligations à objets multiples :
Il existe deux (2) cas d’obligation à sujets multiples :
1- Les obligations conjointes : une obligation est conjointe dans deux (2) cas :
- Conjointe entre débiteurs : c’est celle dont plusieurs débiteurs sont obligés à une
même chose envers le créancier, mais de manière que chacun d’eux ne puisse être
contraint à l’exécution de l’obligation que séparément et jusqu’à concurrence de sa part
dans la dette.
- Conjointe entre créanciers : Elle est également conjointe entre plusieurs créanciers
lorsque chacun d’eux ne peut exiger, du débiteur commun, que l’exécution de sa part
dans la créance.
Bref, l’obligation conjointe est régie par l’adage selon lequel : « Chacun pour soi, Dieu pour
tous. »
2- Les obligations à solidaires : tout comme les obligations conjointes, les obligations se
retrouvent dans deux (2) cas :
- La solidarité entre créanciers : c’est lorsque le titre donne expressément à chacun
d’eux le droit de demander le paiement total de la créance et que le paiement fait à l’un
d’eux libère le débiteur à l’égard des autres créanciers de la dette.
- La solidarité entre débiteurs : cette solidarité présume que lorsqu’ils sont obligés à
une même chose, de manière que chacun puisse être contraint pour la totalité et que le
paiement fait par un seul débiteur libère les autres débiteurs envers le créancier. C’est le
cas du cautionnement solidaire.
Ainsi, les obligations solidaires sont régies par l’adage selon lequel : « Un pour tous, tous
pour un. » C’est la vie de solidarité dans le monde des affaires. Cette forme d’obligations
favorise le recouvrement des créances avec plusieurs garanties.

3- Intérêts de la distinction : Cette classification présente des intérêts de garantie à


savoir :
- En matière civile, la solidarité ne se présume pas. Elle doit être expressément prévue
pour pouvoir produit d’effets.
- En matière commerciale, la solidarité passive est toujours présumée.
B- Les obligations à objets multiples : les obligations à objets multiples se caractérisent
par la pluralité d’objets. Cela signifie que le débiteur sera tenu de faire, ne pas faire
ou de donner plusieurs choses à la fois. On distingue trois (3) types à savoir :
1- Les obligations cumulatives : c’est une obligation dans laquelle le débiteur est tenu de
faire, ne pas faire ou de donner plusieurs choses qui sont les mêmes lors de la
naissance des obligations et lors de leur exécution. C’est le cas par exemple d’un
contrat de vente de plusieurs choses à la fois (vente de matériaux de construction).
Cette forme d’obligation n’est pas expressément prévue par le code civil Guinéen,
mais, il est confondu en une obligation de donner.
2- Les obligations alternatives : l’obligation est alternative, lorsqu’elle a pour objet deux
(2) choses ou prestations entre lesquelles le débiteur peut choisir l’une ou l’autre
pour se libérer. Ainsi, l’obligation porte sur deux (2) objets de telle sorte que la
fourniture de l’un le libère de la fourniture de l’autre. Exemple : le remboursement
d’une dette en espèce ou par transfert de propriété d’un bien appartenant au
débiteur.
3- Les obligations facultatives : conformément aux dispositions de l’article 994 du C.C.G,
l’obligation est facultative lorsqu’elle a pour objet une seule prestation, en laissant au
débiteur la possibilité de se libérer par une prestation en remplacement. Ce qui la
différentie d’une obligation alternative, c’est que dans cette forme d’obligation, le
débiteur a juste la faculté de remplacer l’objet de l’obligation, non une obligation de
remplacement de l’objet.
Intérêts de la distinction : l’intérêt réside de la garantie d’exécution de l’obligation. Ainsi,
la perte de la chose due libère le débiteur d’une obligation facultative en principe.
Cependant, perte ne libère pas le débiteur d’une obligation alternative ou cumulative.
C- Les obligations divisibles et les obligations indivisibles :
1- Les obligations divisibles : l’obligation est divisible si elle a pour objet ou une chose
qui dans sa livraison ou dans son exécution, est susceptible de division. Cette division
peut être matérielle ou intellectuelle. C’est le cas de la vente à tempérament, c’est-à-
dire une vente à laquelle le paiement s’échelonne dans le temps. Cependant, cette
division doit être prévue dans le contrat pour pouvoir être de droit pour le débiteur.
2- Les obligations indivisibles : l’obligation est indivisible lorsque son objet est
insusceptible de division de par la volonté des parties ou de par l’objet du contrat.
Ainsi, l’indivisibilité peut être matérielle, c’est le cas de la livraison d’un animal ; elle
peut être juridique, c’est le cas du paiement d’une lettre de change.
3- Intérêts de la distinction : L’importance de cette classification réside du fait de la
perte de la chose due qui libère en principe le débiteur d’une obligation indivisible si
la perte n’est pas dû de son fait, mais ne libère pas le débiteur d’une obligation
divisible.
D- Les obligations conditionnelles et les obligations à termes :
1- Les obligations conditionnelles : l’obligation est conditionnelle lorsqu’on la fait
dépendre d’un évènement futur et incertain, soit ne la suspendant jusqu’à ce que
l’évènement arrive, soit en la résiliant si l’évènement arrive ou pas. Cette condition
peut prendre diverses formes comme suit :
- La condition casuelle : c’est celle qui dépend du hasard, c’est-à-dire qui n’est ni du
pouvoir du créancier ni de celui du débiteur. Le fait de promettre d’acheter une voiture
pour son fils si celui-ci gagne son Baccalauréat.
- La condition potestative : c’est celle qui dépend de la volonté d’une seule partie sauf
si cette condition relève du pouvoir de celui qui s’oblige (Art 938 C.C.G).
- La condition mixte : c’est celle qui dépend, à la fois, de la volonté d’une des parties
mais aussi de la volonté d’un tiers.
- La condition résolutoire : c’est celle qui, lorsqu’elle se réalise, opère la révocation de
l’obligation, et qui remet les choses au même état où elles se trouvaient au départ.
Ainsi, il faut retenir que peut importe la forme de condition, celle peut être une condition
suspensive ou extinctive. La condition suspensive sous-entend que l’obligation reste
suspendue jusqu’à l’arriver d’un évènement. La condition extinctive veut dire que l’obligation
va s’éteindre dès la réalisation de l’évènement prévu.
2- Les obligations à terme : le terme est un évènement futur et certain duquel dépend la
naissance d’une obligation. Il est différent de la condition du fait qu’il ne suspend pas
un engagement, c’est juste un évènement futur mais certain qui retarde seulement
l’exécution ou met fin à une obligation. Par ailleurs il faut signaler qu’on ne peut
exiger l’exécution d’une obligation avant le terme convenu.
Exemple : le salarié, le paiement des factures d’électricité, les factures d’eau, les frais de
loyer…

Chapitre 2- LA TRANSMISSION DES OBLIGATIONS


Les obligations sont une composante des droits patrimoniaux, ce qui veut dire qu’elles sont
transmissibles, cessibles, aliénables et prescriptibles. Ainsi, elles peuvent se transmettre tant
qu’elles n’ont pas été exécuté par le cocontractant. Elles se transmettent par différents
modes juridiques définis par la loi. Il existe des modes de transmission simplifiés, c’est-à-dire
qui ne demandent pas assez de formalisme. Il s’agit de la transmission simplifiée des
obligations. Enfin, il existe des modes de transmission formalistes qui demandent certaines
solennités.

Section 1- Les modes de transmission simplifiés des obligations :


Certaines transmissions des obligations sont assez simples dans leur mécanisme
d’établissement. Il s’agit de la cession de créance et la cession de contrat.

Paragraphe 1- La cession de créance


C’est une convention par laquelle le créancier cédant cède ou transfert ses droits, ses
accessoires et risques à une autre personne le cessionnaire. Le cédant n’a pas besoin du
consentement du cédé pour transfert sa créance au cessionnaire. La cession de créance
est un mécanisme juridique de circulation à titre onéreux des obligations.

A- Les conditions de formation de la cession de créance :


1- Les conditions de fond : La cession doit obéit aux conditions générales de formation
des contrats telles que prévues aux dispositions de l’article 1041 et suivants du C.C.G.
Il s’agit du consentement, de la capacité juridique des parties et du contenu licite et
certain.
Au-delà de ces conditions générales, la cession doit être actuelle et cessible. Par ailleurs,
elle peut être conditionnelle.
2- Les conditions de forme : Même étant simple, cette cession obéit aux formalités
suivantes pour être efficace dans ses effets. Ainsi, la cession de créance est un contrat
consensuel, ce qui veut dire que la seule rencontre des consentements suffit pour la
former. Elle doit être écrite et signifiée au cédé pour qu’elle lui soit opposable. Cette
dernière formalité la rend opposable également aux tiers.
B- Les effets de la cession de créance :
1- Les effets à l’égard du cessionnaire : La cession a un effet translatif, car la propriété de
la créance change de propriétaire par le mécanisme. Ainsi, le cessionnaire acquiert la
créance avec ses accessoires et risques en lieu et place du cédant. Cela éteint
complètement la relation primaire qui existait entre le cédant et le cédé.
2- Les effets à l’égard du cédé : le changement de créancier ne change pas les droits et
obligations du cédé envers le cessionnaire. Par conséquent, il peut opposer au
cessionnaire toutes les garanties qu’il avait ou qu’il pouvait opposer au cédant. C’est
le cas notamment de la prescription de la créance, la nullité, les exceptions
d’inexécution, la force majeure…
3- Les effets à l’égard du cédant : ce dernier a une obligation de garantie envers le
cessionnaire. Il lui garantit uniquement l’existence de la créance, non la solvabilité du
cédé. Cependant, cette dernière peut être garantie par la cession lorsqu’elle a été
prévue pendant l’établissement de la cession (Art 1284 du C.C.G).
Paragraphe 2- La cession de contrat
Un contrat non exécuté peut être cédé à un tiers pour l’exécuter. La cession de contrat est
une opération par laquelle le cocontractant (le cédant) cède ou transfert sa qualité de partie
au contrat à un tiers (cessionnaire) avec l’accord de son cocontractant (le cédé). La
particularité ici est que l’on transfert l’exécution d’un contrat à une autre partie, cela avec le
consentement du cocontractant. Cette cession obéit à des conditions et produit des effets.
A- Les conditions de formation de la cession de contrat : la cession étant un contrat, elle
doit obéir aux conditions exigées par l’article 1041 du C.C.G : le consentement, la
capacité juridique, le contenu licite et certain. EN plus, il faut l’accord du
cocontractant (cédé) ; cet accord peut être donné à l’avance par une clause d’accord
anticipée du futur cédé.
B- Les conditions de forme : L’article 1285 al.2 du C.C.G énonce que la cession doit être
constatée par écrit après le consentement pour être opposable au cocontractant. Cet
écrit n’est pas une condition de validité, mais celle d’opposabilité. Par contre ne
France, cet écrit est une condition de validité.
C- Les effets de la cession de contrat :
1- Effets translatifs : la cession produit un transfert de contrat en entier. Le contrat entre
le cédant et le cédé devient un contrat entre le cédé et le cessionnaire désormais.
2- Le sort du cédant : il faut distinguer selon que le cédé libère ou non le cédant :
- Si le cédé y consent expressément la cession, le cédant est libéré pour l’avenir. En cas
de non-exécution, le cessionnaire ne pourra pas se retourner contre le cédant.
- Si le cédé y consent mais pas de façon expresse, le cédant est tenu solidairement avec
le cédé à l’exécution du contrat envers le cessionnaire.

Section 2 : Les modes de transmission formaliste des obligations


Certains modes de transmission des obligations sont formalistes de par leur mécanisme
d’établissement ou de leurs effets. Il s’agit de la subrogation et la délégation.

Paragraphe 1- La subrogation
La subrogation est un mécanisme consistant en la transmission d’un lien de droit soit par
changement de créancier ou de débiteur soit par remplacement de la chose objet du contrat.
En d’autres termes, elle renvoie à l’idée de remplacement d’une chose par une autre chose
ou une personne se substitue dans les droits d’une autre.
A- Les sources de la subrogation : elle peut provenir soit de la loi, autrement appelé la
subrogation légale ; il peut s’agir du fait des parties, il s’agira alors d’une subrogation
conventionnelle.
1- La subrogation légale : Elle consiste à remplacer le créancier de plein droit dans ses
rapports avec son cocontractant. Elle concerne les personnes tenues avec d’autres
(les codébiteurs solidaires) et les personnes tenues pour d’autres. C’est le cas de la
caution, le garant et le contre garant, l’avaliseur et les endosseurs…
B- Les formes de subrogation :
C- Les effets de la subrogation

Paragraphe 2 : La délégation
S5- L’EXTINCTION DES OBLIGATIONS
Les obligations naissent, se transmettent et s’éteignent. Leurs extinctions peuvent être dues
du fait de la loi, du fait des parties ou du fait de certains cas particuliers. Ainsi, certaines
catégories d’extinction satisfaites le créancier de manière direct ou indirecte, par contre
d’autres préjudicient son patrimoine.

Paragraphe 1 : L’extinction des obligations avec satisfaction du


créancier.
Soit le créancier est totalement satisfait de l’extinction de l’obligation ou partiellement
satisfait de son extinction.

A- Extinction avec satisfaction totale :


Le créancier est totalement satisfait par le paiement de son dû. Ainsi, conformément aux
dispositions de l’article 1181 du C.C.G, tout paiement suppose une dette : ce qui a été payé
sans être dû est sujet à répétition. Le paiement libère le débiteur lorsqu’il respecte les
conditions suivantes :
1- Qui doit payer ?
- Le débiteur : Le débiteur est celui qui doit au créancier. Autrement désigné le
SOLVENS. Il y’a des assimilés au débiteur principal. Il s’agit des coobligés, la caution ou
l’avaliseur. L’obligation peut également être exécutée par un tiers qui n’y est point
intéressé, pourvu que celui-ci agisse au nom et au compte du débiteur. Par ailleurs, le
débiteur doit être propriétaire de la chose donnée en paiement et être capable de
l’aliéner.
2- A qui doit-on payer ? Le solvens doit payer à l’accipens car qui « paie mal paie
doublement ». Il peut être fait à quelqu’un ayant pouvoir de lui ou autorisé par la loi.
3- A quand doit-on payer ? A l’échéance. L’échéance est la date d’exigibilité de la dette,
c’est-à-dire le moment auquel le paiement devient obligatoire et immédiat. En
principe, le créancier ne peut réclamer un paiement sans l’échéance. Cependant,
pour les créances commerciales, il existe la déchéance du terme qui rend la dette
exigible avant son échéance prévue.
4- Le lieu de paiement : C’est le lieu convenu car la dette est quérable non portable.
5- Les modes de paiement : le paiement peut être fait par chèque, virement, la dation
en paiement. Ainsi, si c’est un corps certain, la remise de la chose en l’état où elle se
trouve lors de la livraison libère le débiteur. S’il s’agit d’une chose de genre, le
paiement est présumé par la livraison d’une chose de qualité semblable et
équivalente. Exemple : le fait de rembourser 10 kilos de riz par 10 autres kilos de riz.
B- Extinction avec satisfaction partielle du créancier :
En l’absence du paiement normal qui satisfait le créancier, certaines modalités libèrent
tout de même le débiteur mais ne satisfaites pas totalement le créancier de par leurs
caractères dérisoires. Il s’agit de la compensation et la novation
1- La novation : La novation est une convention par laquelle une obligation est éteinte
et remplacée par une obligation nouvelle. Il existe trois (3) types de novation :
- La novation par changement de dette : c’est lorsque le débiteur contracte envers le
créancier une nouvelle dette destinée à remplacer la première dette. C’est le cas par
exemple le remplacement d’une dette d’argent en dette d’un bien fongible (voiture).
- La novation consentie par le créancier : C’est lorsqu’un nouveau créancier se substitut
dans les droits de l’ancien créancier envers le débiteur. C’est le cas de la subrogation
consentie par le créancier.
- La novation consentie par le débiteur : C’est lorsqu’un nouveau débiteur est substitué
à l’ancien qui est déchargé par le créancier. C’est le cas de la subrogation consentie par
le débiteur.
Par ailleurs, il faut retenir que la novation ne se présume pas. Les parties doivent
manifester leurs volontés de façon claire.
2- La compensation : La compensation est l’extinction simultanée de deux (2)
obligations réciproques. C’est-à-dire des obligations semblables de par leurs valeurs
mais qui existent en sens inverse. Il existe trois (3) cas de compensation dont :
- La compensation légale : la loi prévoit la compensation comme mode de paiement
même s’il n’y a pas paiement effectif. Cela avec des conditions :
 Il faut des obligations réciproques : il s’agit de deux personnes respectivement
créancières l’une de l’autre.
 Les obligations sont fongibles : leur objet doit être fongible. La compensation a
pour effet de payer une obligation par une autre. Cependant, cela ne concerne
pas les obligations de faire ou de ne pas faire. Seule l’obligation de donner peut
compter. Et cette obligation de donner doit avoir pour objet des choses
fongibles.
 Les deux (2) créances doivent être certaines, liquides et exigibles.
 La compensation ne doit pas être interdite par la loi. C’est le cas de l’interdiction
faite à de compenser le salaire de l’ouvrier et celui que l’ouvrier aurait au titre
des fournitures qu’il aurait reçue. C’est le cas également de la compensation
interdite en matière de créance alimentaire.
 La compensation ne doit pas nuire aux droits que les tiers auraient
préalablement acquis sur l’obligation compensable. C’est le cas de l’ouverture
des procédures collectives qui interdit de plein droit au débiteur de faire une
compensation pour le paiement de ses obligations.
- La compensation conventionnelle : elle repose sur la volonté des parties. C’est le droit
pour deux (2) personnes qui sont réciproquement débitrices l’une envers l’autre de
décider de compenser leur créance alors que les conditions de la compensation légales
ne sont pas réunies. Elle permet de palier l’inexistence de l’une ou de l’autre des
conditions de la compensation légale. Elle est le plus souvent utilisée lorsque les deux
(2) obligations principales ne sont pas exigibles ou n’ont pas été liquides ou que l’un des
objets n’est pas fongible. Cependant, les parties ne peuvent écarter la condition de
réciprocité des deux (2) obligations.
- La compensation judiciaire : Elle n’est pas prévue par le C.C.G, mais plutôt par le
C.P.C.E.A notamment les articles 537 et 869. La compensation opère dans le cadre des
demandes reconventionnelles. Certaines demandes reconventionnelles ainsi que les
demandes du demandeur peuvent être fondées. Dès lors, au lieu de condamner le
demandeur à une somme X et le défendeur à la demande reconventionnelle Y, il va
opérer une compensation entre les condamnations. Ainsi, à la différence de la
compensation légale, le juge ne constate pas la compensation, il prononce la
compensation.
Par ailleurs, il existe certaines catégories d’extinction des obligations qui ne satisfaites pas du
tout le créancier. Il peut s’agir d’une insatisfaction totale ou partielle.

Paragraphe 1- L’extinction avec insatisfaction totale du créancier


A ce niveau, le créancier verra sa créance éteinte sans vouloir l’éteindre. Cela peut être dû à
son ignorance, c’est le cas de la prescription ; cela peut également être du fait de la force
majeure, c’est le cas de la perte de la chose due ; enfin il peut s’agir même de la mauvaise
formation de l’obligation, la sanction est la nullité.

A- La prescription : La prescription est le délai au-delà duquel on perd un droit.


Ainsi, le droit du créancier étant patrimonial, il est limité dans le temps. Cependant, il
s’agit d’une prescription extinctive qui est visée à ce niveau. L’inaction du créancier
pendant le délai fixé pour la prescription extinctive libère le débiteur de son
obligation Le délai commence à courir au jour où l’obligation est devenue exigible. En
droit commun, la prescription est de 30 pour le créancier de réclamer son dû. Elle est
de 6 mois pour les créances hôtelières, restaurants et les garagistes. Elle est d’un an
pour les créances de salaire, 2 ans pour les créances commerciales, 3 ans pour les
loyers…
B- La perte de la chose due : C’est lorsque la chose objet de l’obligation se perd
ou périt sans la faute du débiteur. Cela repose sur des conditions :
- L’objet doit être un corps certain et déterminé ;
- Le débiteur ne doit pas être mis en demeure de livrer la chose avant la péremption ou
la disparition ;
- Exclusion des choses fongibles : les choses fongibles ne périssent jamais. Il faut
entendre qu’une chose est fongible, c’est une chose qui ne possède pas une individualité propre.
L’intérêt réside du fait que lorsque la chose objet de l’obligation se perd, on ne peut ramener le
même objet, mais on peut le remplacer par un objet équivalent. Exemple : le fait de rembourser
10kg de blé par 10kg de blé. Selon la formule du Doyen Cornu, les choses fongibles sont
« rigoureusement équivalentes comme instruments de paiement ou de restitution ».
- Des corps certains : la disparition ne doit pas être de la faute du débiteur. Elle doit
être un cas de force majeure.
C- La nullité ou la rescision de l’obligation :
- La nullité : Une obligation peut s’éteindre par l’effet de la mauvaise formation de
l’obligation. La mauvaise formation consiste au non-respect des conditions de validités
d’un contrat. Il s’agit du consentement des parties, la capacité de contracter ou du
contenu même du contrat. Ainsi, si l’obligation porte sur un objet hors commerce, un
objet inexistent, une cause immorale ou sur des choses interdites, alors l’obligation
s’éteint par l’effet de la nullité.
- La rescision : elle intervient quand il y’a une lésion, c’est-à-dire que lorsqu’une partie
se trouve lésée par l’exécution d’une obligation. Contrairement à la nullité, la rescision
permet de réduire l’objet ou sa valeur jusqu’à l’adapter aux efforts fournis par l’autre
partie. Exemple : la lésion donne lieu à la rescision en faveur du mineur non émancipé.

Paragraphe 1- L’extinction avec insatisfaction partielle du créancier


Certaines modalités d’extinction préjudicient partiellement le patrimoine du créancier. Il peut
s’agir de la confusion, de la remise de dette ou par l’effet de la condition résolutoire.

A- La confusion : Il y’a confusion, lorsque les qualités de créancier et de débiteur se


réunissent sur la tête de la même personne. Exemple : Orabank doit 100 millions à
VISTAGUI, et cette dernière rachète toutes actions d’Orabank. Ainsi, VISTAGUI va
acquérir tous les droits et obligations d’ORABANK désormais. Par ailleurs, la confusion
qui s’opère dans la personne du débiteur principal profite à ses cautions ; cependant,
la confusion qui s’opère dans la personne de la caution n’entraîne pas l’extinction de
l’obligation principale.
B- La remise volontaire : c’est le contrat par lequel le créancier libère le débiteur
de son obligation. Cette remise volontaire peut être totale ou partielle de la part du
créancier. Ainsi, la remise doit être analyser par endroit :
- La remise conventionnelle faite au profit d’un débiteur solidaire libère en principe les
autres débiteurs sauf si le créancier a prévu expressément de maintenir ses droits
contre ces derniers.
- La remise de la dette faite au débiteur principale libère les cautions.
- La remise accordée à la caution ne libère pas le débiteur principal.
- Celle accordée à une caution ne libère pas les autres cautions.

PARTIE 1- LE DROIT DES CONTRATS


PARTIE 2- LE REGIME GENERAL DE LA RESPONSABILITE

Vous aimerez peut-être aussi