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Bibliographie :
TD :
Semestre 2 :
Partie 1 : l’exécution du contrat
Partie 2 : le rapport d’obligation
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Droit des obligations : branche du droit civil positif ; c’est l’ensemble des règles gouvernant les
droits subjectifs patrimoniaux appelés droits personnels
Le droit personnel : synonyme : le droit de créance : c’est le droit pour une personne, appelée le
créancier, d’exiger d’une autre personne, le débiteur, qu’elle donne, qu’elle fasse ou qu’elle ne fasse
pas quelque chose
Ce droit des obligations est un droit de rapports personnels entre les sujets de droit. Cette branche
est la matrice/ la clé du droit privé
I- Le patrimoine
Selon Cornu : le patrimoine est l’ensemble des biens et obligations d’une même personne, de l’actif
comme du passif, envisagés comme formant une universalité de droits, un tout représentant non
seulement ses biens présents mais aussi ses biens à venir.
le patrimoine est donc une enveloppe vide permettant de recueillir des droits, des créances mais
aussi des dettes
Il faut mettre à part les droits extrapatrimoniaux : ce sont par exemple les droits de la personnalité.
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Ces droits sont incessibles (on ne peut pas les vendre), intransmissibles (on ne peut pas les donner)
(ex : droit de vote, vie privée)
Les biens et les droits dont un individu est titulaire peuvent être regroupés en droits réels et droits
personnels
Un droit réel : pouvoir juridique direct d’une personne sur une chose.
C’est pouvoir exercer directement par une personne sur une chose
Ex : droit de propriété : le propriétaire a un pouvoir direct et immédiat sur la maison qu’il habite. Il en
jouit sans passer par un intermédiaire.
Le nombre des droits réels est limité, leur liste est exhaustivement fixée par la loi
Il en existe 2 sortes :
Ex : l’hypothèque ou le gage (concerne les biens qui ne sont pas immeubles)
Ces droits réels sont des droits absolus = ils sont opposables à tous
1) Généralités
Le droit personnel = droit de créance : exprime le lien juridique entre un créancier et un débiteur
en vertu duquel le créancier va pouvoir exiger du débiteur l’accomplissement d’une prestation
déterminée positive (obligation de faire ou de donner) ou négative (obligation de ne pas faire) à son
profit
Ex : une personne qui prête une somme d’argent à une autre (contrat de prête), le créancier prêteur a le
pouvoir, le droit d’exiger la restitution de la somme prêtée à l’échéance : le débiteur est donc soumis à
une obligation de restituer
Ex2 : un propriétaire a un droit réel de propriété sur sa maison. Le locataire ne jouit de la maison qu’en
vertu du lien juridique qui l’unit au propriétaire bailleur.
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Le locataire ne jouit de la maison que du fait de l’existence du contrat de bail. Du fait de l’existence de ce
contrat de bail, il a aussi le droit : le droit d’exiger du bailleur (propriétaire) que celui-ci place la maison à
sa disposition.
Ainsi le locataire est titulaire d’un droit personnel, de créance contre le bailleur et non d’un droit
réel sur la chose
2) Précisions techniques
Au sens technique, l’obligation est un rapport juridique, un lien de droit entre créancier et débiteur
La relation juridique entre débiteur et créancier résultant du droit personnel est, selon la face choisit :
- tantôt un pouvoir : pouvoir du créancier d’exiger qqch. (la créance)
- tantôt un devoir : celui du débiteur d’exécuter qqch. (la dette)
Lorsqu’on parle d’obligation, ce sont toujours des obligations civiles, qui sont différentes des obligations
naturelles (morales)
Les obligations civiles sont des obligations dont le créancier peut obtenir l’exécution forcée
Au contraire,
Ex : article 1965 CC : les dettes de jeu sont des obligations morales qui ne sont pas sanctionnées par la
loi
Autre exemple :
C’est un arrêt de la chambre social 11 avril 1991 (Bulletin 5° partie n°81) (www.legifrance.gouv.fr)
La question des dettes prescrites. On est toujours dans le cadre d’une obligation morale
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Un avocat n’était pas à jour dans ses cotisations sociales et il avait des dettes auprès de l’URSAF qui
envoie alors une mise en demeure pour payer. L’avocat décide s’acquitter sans délai de sa dette mais
après s’être acquitté de sa dette il se rend compte que sa dette était prescrite. Or, il se trompe.
Or, en obligation si on décide de s’exécuter volontairement, la dette redevient civile
Il ne peut pas en demander la répétition (remboursement)
L’obligation civile de payer était devenue naturelle puisque la dette était prescrite. Peut-il demander
la répétition ?
Réponse négative de la Cour de Cassation se fondant sur l’article 1235 CC alinéa 2 « la répétition n’est
pas admise à l’égard des obligations naturelles qui ont été volontairement acquittées »
Pourquoi et comment un sujet de droit devient il créancier ou débiteur d’un autre sujet de droit ?
Le Code Civil indique que les obligations, de par leurs sources, peuvent être contractuelles, quasi-
contractuelles, délictuelles ou quasi-délictuelles
Parmi ces 4 sources citées par le Code civil, une mise en ordre est possible en fonction de l’intervention
ou non de la volonté des individus
D’autre part, certains droits personnels apparaissent indépendants de la volonté des intéressés
Leur naissance est liée à certains comportements, certains événements
Ex : accident de la circulation
Dans ce cas, la volonté humaine est impuissante pour fixer le contenu et les limites du rapport
d’obligation
Ce ne sont pas les futurs partis au procès qui fixent leur rapport juridique, c’est la loi.
A cette catégorie on rattache les obligations qui naissent d’un délit ou d’un quasi-délit, c'est-à-
dire à l’occasion des faits juridique => ce sont les obligations délictuelles
D’autre part, certains droits personnels sont volontairement créés par les intéressés : par une
manifestation de volonté, ces individus vont déterminer l’existence, le contenu, les limites de leur
rapport d’obligation
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A cette catégorie on rattache les obligations conventionnelles, provenant d’actes juridiques, autrement dit
les obligations contractuelles
Acte juridique = manifestation d’une ou plusieurs volonté destinée à créer une situation juridique
et à en régler tous les effets
Acte juridique
Le contrat synallagmatique :
C’est celui qui fait naître à la charge des partis des obligations réciproques
Ex : la vente
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le contrat unilatéral
C’est celui qui fait naître d’obligations qu’à la charge de l’une des parties. Celle-ci n’est que
débitrice, l’autre n’est que créancière
Une donation : acte gratuit par lequel les parties conviennent que l’une (le donataire) recevra de
l’autre (le donateur) un avantage sans contrepartie
Il existe d’autres contrats unilatéraux : ce sont quasiment tous les contrats de restitution, notamment le
contrat de prêt et le contrat de dépôt.
seul l’emprunteur ou le dépositaire s’engage à quelque chose restitué la chose prêtée ou mise
en dépôt
C’est celui où l’un des contractants entend procurer un avantage à l’autre (le co-contractant) sans
rien recevoir en échange
Ex : la donation
C’est celui où chacune des parties reçoit qqch. de l’autre ou elle n’entend fournir une prestation
qu’en échange d’un avantage.
Lorsque les prestations mises à la charge des parties sont définitivement fixées lors de la conclusion
du contrat et dans un rapport d’équivalence
- Lorsque la prestation de l’une des parties dépend dans son existence ou dans son étendue
d’un événement incertain.
- Chacun des contractants court une chance de gain et un risque de perte
- L’équivalence n’est pas de la nature de ce contrat
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(C’est le contrat d’assurance)
Principe = consensualisme
Exceptions : solennité et réalité
1) le contrat consensuel
C’est le contrat formé par le seul accord de volonté sans qu’aucune condition de forme ne soit
imposée
Article 1583 CC « la vente est parfaite entre les parties et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à
l’égard du vendeur dès qu’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été
livrée, ni le prix payé »
Ce sont des contrats dont, par exception, la formation requière, outre l’expression du consentement,
l’accomplissement d’une formalité déterminée
l’acte notarié :
Ex : la donation, article 931 CC « tous actes portant donation entre vifs seront passés devant notaire
sous peine de nullité »
C’est la rédaction d’un écrit quelconque sans intervention d’un officier public
Ils sont dits réels car ils sont formés par la remise de la chose, objet du contrat
Origine du mot « res » (= chose en latin)
!! Le contrat de prêt est toujours un contrat réel sauf en droit de la consommation (ex : quand un
banquier dit oui pour prêt, le consommateur qui change d’avis n’est pas protégé)
!!!!!!!! Dans ce type de contrat, tant que la chose n’est pas remise, le contrat n’existe pas !!!!!!!!
conséquence : il n’y a pas d’exécution forcée possible puisque tant que la chose n’est pas remise, le
contrat n’est pas formé, il n’existe pas
B- Formalisme et solennité
formalisme :
1er sens (sens étroit), on pourrait considérer que formalisme et solennité sont synonymes mais à l’heure
actuelle, l’évolution des contrats ne permet plus cet amalgame.
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Selon le vocabulaire juridique Cornu dit que le formalisme c’est une tendance générale dans une
législation à multiplier les formalités dans la formation des actes juridiques ou l’exercice des droits,
soit à des fins de preuves soit à des fins de publicité, soit à peine de nullité
L’acte est valablement formé, il existe bel et bien, mais, s’il ne respecte pas les formes imposées, il ne
peut pas être prouvé en justice
Exemple : l’obligation de réaliser un écrit pour tout acte relatif à une somme d’argent supérieure à 800€
(article 1341CC)
Exemple : la vente d’immeubles => la vente est toujours consensuelle, qu’il s’agisse d’un meuble ou
d’un immeuble
Mais pour les immeubles il faut une formalité destinée à informer les tiers du changement de
propriétaire
Par les tiers on entend souvent les créanciers.
Si le notaire ne publie pas l’acte (publicité), la vente ne sera pas opposable aux tiers.
si il n’y a non respect des formes, l’acte est nul d’une nullité absolue
Exemples :
1- le cas du mariage qui ne serait pas fait devant un officier d’Etat civil serait nul (article 1394 CC)
2- la donation (article 931 CC)
3- l’hypothèque est nulle de nullité absolue si elle n’est pas consentie devant notaire (article 2127 CC)
4) Le formalisme informatif
Cf : Chronique « les sanctions du formalisme informatique » JCP 2004-1ère partie, numéro 106
(Véronique Magnet)
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C’est un nouveau type de formalisme, un formalisme hybride et dont les sanctions ne sont pas
formellement indentifiées
Le droit de la consommation a donc développé ce formalisme en exigeant un acte sous seing privé
Les sanctions prévues en droit de la consommation peuvent être :
1-soit la nullité
dans ce cas là formalisme informatif = solennité
Quels sont les principes directeurs de l’activité contractuelle ? quelle est la théorie générale du contrat ?
Le droit des contrats évolue : les textes sont les mêmes, mais les juges les interprêtent différemment.
De plus, on a un nouveau code : celui de la consommation
Il y a évolution des principes directeurs. (chapitre 1)
Sur quel fondement théorique repose le droit des contrats ? Quelle est la théorie générale relative au
droit des contrats ?
Le droit des obligations contractuelles emprunte le plus clair de sa technique dans sa filière
romaniste.
Cependant le contrat a été particulièrement sensible aux mouvements des idées depuis 1804.
Le premier des principes dans le Code Civil est le principe de l’autonomie de la volonté (c’est le
premier principe directeur de l’activité contractuelle)
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La volonté autonome est la possibilité pour un sujet de droit de se régir d’après ses propres lois
librement voulues et consenties
2- c’est la loi du contrat : ce sont les règles que les parties édictent elles mêmes et auxquelles elles
se soumettent volontairement
D’où vient cette liberté de vouloir ? Cette liberté de s’imposer une loi connaît elle des limites ? si oui
lesquelles ?
Chaque sujet de droit est supposé être un bon père de famille (« le bonus pater familias ») auquel le
juge s’identifie
Ainsi, on suppose que le bon citoyen utilisera sa liberté sans porter atteinte à l’ordre social minimum
Le contrat devient alors la source privilégiée des obligations juridiques : pour les activités économiques,
on applique la loi des partis
Le contrat est l’instrument mis à la disposition de tous et il permet la satisfaction des intérêts
individuels
Les 2 limites sont dans l’article 6 du CC : « on ne peut déroger par des conventions particulières aux
lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs »
(Texte qui date de 1804).
L’interprétation de l’expression « bonnes mœurs » n’a pas été interprétée similairement selon les époques
Les 2 limites :
1- l’ordre public
2- les bonnes mœurs
Mais la notion de bonnes mœurs est en déclin, alors que c’était la principale limite au XIX°S
Alors qu’aujourd’hui, au gonflement de l’ordre public répond une érosion des bonnes mœurs =>
aujourd’hui c’est l’ordre public qui est le plus important.
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B- Les justifications traditionnelles de l’autonomie de la volonté
1) La justification morale
L’autonomie de la volonté est présentée comme un facteur de justice : « qui dit contractuel dit juste »
(Fouillé)
Le contrat est un facteur de justice sociale car en 1804 cette justice est perçue comme un équilibre entre
des forces égales
En 1804 on considère que les contractants sont à égalité, le rapport de force est équilibré
Le contrat est juste parce qu’on l’a voulu ainsi parce qu’il a fait l’objet d’un débat, d’un consensus entre
les deux partenaires contractuels.
2) La justification économique
- l’article 1134, alinéa 1er « les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui
les ont faites »
Cet article a été décrit dans un contexte libéral, individualiste et reposant sur un présupposé égalitaire
A- La liberté contractuelle
1- la liberté primaire :
2- la liberté secondaire
1) La liberté primaire
Le principe dans le CC de 1804 est qu’il n’y a pas de contrat imposé à celui qui ne veut pas contracter, ni
de contrat interdit à celui qui désirerait contracter (dans la limite des bonnes mœurs et de l’ordre public)
2) La liberté secondaire
Liberté secondaire : liberté de donner au contrat le contenu de son choix, de tous les points de vue
Article 6 CC
1) L’ordre public
En 1804, l’ordre public est essentiellement politique, il est minime et composé de tabous juridique et
interdits auxquels le contrat ne peut toucher
Exemple :
1- on ne peut pas toucher par contrat aux règles constitutionnelles d’organisation de l’Etat ou
des services publics (ex : On ne peut pas négocier un droit de vote)
2- De même, il est interdit par contrat de toucher aux droits de la filiation ni aux règles
élémentaires du droit successoral
Exemple : on ne peut pas exhéréder (déshériter) ses enfants par contrat et on ne peut pas non plus créer de
droit de filiation
3- Article 1128 CC : il dispose que « il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui
puissent être l’objet des conventions »
il existe donc des choses qui sont hors du commerce juridique et donc tout contrat sera interdit à
leur propos
exemple : tous les éléments du corps humain
= principe d’indisponibilité du corps humain = loi du 29 juillet 1994
Elles ont joué un rôle capital au XIX°S. À, l’époque on pourchassé les comportements de nature à
troubler « l’ordre public bourgeois » (exemple : Baudelaire condamné pour son ouvrage « les fleurs du
mal » qui était un ouvrage de pornographie au XIX°S)
La liberté de contracter ne serait rien si elle ne s’accompagnait pas de la force obligatoire du contrat
Cette force obligatoire du contrat est la conséquence paradoxale de l’exercice d’une liberté
Par le contrat qu’il a librement consentit, le sujet de droit se trouve obligé, engagé, contraint
Cette force a une limite : le principe relatif des conventions (ne contraint que les parties et non les tiers
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Ce principe est inscrit dans l’article 1134, alinéa 1er « les conventions légalement formées tiennent lieu
de loi à ceux qui les ont faites »
alinéa 2 : « elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuelle ou pour les - -
» causes que la loi autorise
Le contrat est une loi pour les partis et ils doivent donc les exécuter et les exécuter de bonne foi
Les parties se lient ensemble et elles ne peuvent donc s’en délier qu’ensemble
Cette force du contrat est résumé dans un adage latin « pacta sunt servanda » : les conventions doivent
être respectées
Le contrat n’est pas toujours parfait. En effet, les cocontractants ne sont pas professionnels, peuvent
oublier de régler certaines difficultés, ou pensaient les régler mais rédigent des clauses obscures
Ce sont les articles 1156 et suivant CC de la section 5 « de l’interprétation des conventions »
L’article 1156 CC dispose que, « on doit dans les conventions rechercher quelle a été la commune
intention des parties contractantes plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes »
le juge doit se comporter comme serviteur du contrat et il doit donc se mettre uniquement à
la recherche de cette commune intention des parties
C’est à dire que le juge doit s’efforcer de donner effet à la volonté réciproque des cocontractants
Principe : Le juge, dans ce travail d’interprétation, ne peut pas modifier ce qui a été clairement voulu
sous prétexte d’équité
Aujourd’hui : le juge va s’immiscer dans le contrat pour établir un équilibre en utilisant 2 concepts
fondamentaux :
Le législateur n’a pas le pouvoir, par des interventions postérieures à la formation du contrat, de
remettre en cause l’équilibre du contrat
En effet, du moment que le contrat était en conformité avec la loi au moment où il a été conclu, la loi
nouvelle ne peut pas le modifier = principe de non rétroactivité
ainsi, en cas de conflit, relatif à un contrat conclu antérieurement à la loi nouvelle, c’est la loi
ancienne qui continuera à s’appliquer
Seules les personnes qui ont exprimé leur consentement au moment du contrat ne sont engagées : c’est la
force obligatoire du contrat par rapport aux contractants
On retrouve ce principe dans une section 6 du Code : article 1165 CC « les conventions n’ont d’effet
que pour les parties contractantes ; elles ne nuisent point aux tiers et elles ne lui profitent que dans le cas
prévu par l’article 1121 [la stipulation pour autrui] »
le contrat ne peut pas être créateur d’obligations juridiques pour les tiers
La stipulation pour autrui : disposition par laquelle un tiers pourra bénéficier de prestations de
l’un des contractants
contrat d’assurance vie
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Toutes ces justifications traditionnelles de l’autonomie de la volonté vont toutes être contestées, ce qui va
aboutir à une régression sensible du pouvoir créateur de la liberté individuelle.
Derrière ces principes, on voit une idée que l’autonomie de la volonté résultait de la sagesse et de
l’autosuffisance des sujets de droit de l’époque
Or, les individus ne sont pas toujours très sages.
Le risque est l’écrasement du plus faible par le poids du plus fort.
On voit alors apparaître les contrats d’adhésion : on est obligé d’adhérer sans pouvoir négocier quoi que
se soit (= contrats non négociables)
La formule de Fouillé qui dit « contractuel dit juste » n’est plus valable
La situation est très déséquilibrée et pour rétablir un peu d’équilibre, le législateur a cédé à la
tentation dirigiste (alors que le principe était celui de l’autonomie de la volonté) et il est venu
développer un ordre public économique de direction et surtout de protection
C’est principalement alors dans le Code de la consommation que l’on retrouve toutes ces règles.
L’idée de la France est « liberté égalité fraternité »
Et on est passé en 1804 avec « l’égalité permet la liberté » à un nouveau principe : pour atteindre
l’égalité on doit imposer la fraternité
Cette extension du domaine de l’ordre public résulte d’une nouvelle préoccupation du législateur dans
le domaine social, politique et économique
Exemples :
1- il y a des impératifs monétaires qui vont conduire le législateur à renforcer, voire même à imposer
la confiance du citoyen à l’égard de la monnaie (au XIX°S la monnaie c’est l’or et apparaît une
nouvelle monnaie, la monnaie papier. Pour imposer cette monnaie c’est le législateur qui
intervient pour que le citoyen ait confiance en cette monnaie. Une loi de 1870(Napoléon III) :
« tout sujet de droit va être obligé d’accepter un paiement en monnaie papier)
En 1804 et pendant tout le XIX°S, l’ordre public était un ordre public d’interdiction : cet ordre public
créé des piliers de la société et il était interdit de porter atteinte aux tabous de la société
Mais au début du XX°S, l’Etat s’est senti investi d’une nouvelle mission : l’ordre public d’interdiction
ne disparaît pas mais un autre ordre public apparaît.
La nouvelle mission est de ne plus laisser les individus libres de contracter comme ils le souhaitaient
Cet ordre public de direction va se manifester dans le crédit et dans le droit de consommation. Il y a donc
une moralisation des rapports entre particuliers et professionnels ou entre consommateurs et
professionnels
cet ordre public a pris de l’importance et on contrôle le contrat et il y a une régression des
principes directeurs du droit du contrat
Il y a peu de modifications du coté des contrats interdits mais en revanche le nombre de contrats
obligatoires s’accroît
Exemple : les contrats d’assurance, en matière automobile, en matière de chasse, en matière maritime
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2) L’érosion de la liberté secondaire
1- Le commerçant est obligé de vendre à n’importe quel client qui se présente sinon il commet un délit
pénal car il créé une discrimination
c’est encore le concept de moral qui explique le fait que l’on impose au contractant le fait de
contracter avec tout le monde
Le locataire est dans un appartement et le propriétaire veut vendre. Le propriétaire est tenu de demander
en premier au locataire : ceci est prévu dans la loi du 6 juillet 1989 loi de préemption du locataire : le
locataire a priorité pour l’acheter et le vendeur a obligation légale de lui proposer en premier
la libre discussion sur tous les points du contrat (qui était le cas en 1804) est aujourd’hui exceptionnel :
on ne négocie quasiment plus les contrats, tous les contrats aujourd’hui sont des contrats
d’adhésion qui sont imposé aux consommateurs et le législateur est venu imposer le contenu du
contrat
Le Code Civil constitue le droit commun du contrat (le droit commun est le droit qui s’applique à tout
sauf exception : droit spécial) sauf quand des règles déroge au Code Civil
Officiellement, l’article 1134 est toujours là, non modifié depuis 201 ans
Mais cette règle est mise de côté dans le droit de consommation où les conventions légalement formés ne
tiennent plus de lois à ceux qui les ont faites : il fait perdre au contrat sa force
On aura des cas où le consommateur pourra lui-même détruire le contrat tout seul
Le principe était que le contrat n’avait pas d’effets à l’égard des tiers (sauf pour la stipulation pour autrui)
En principe les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes (article 1165 CC)
Exemple :
Des groupes s’investissent du pouvoir de représenter les individus et de traiter à leur place. C’est le cas
des conventions collectives en droit du travail : tout ceux qui appartiennent à cette branche
professionnelle se voient imposer ce contrat
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Section 3 : Les nouveaux principes innervant (redynamisant) au
contrat
Très vite le contexte socio-économique change et on analyse les rapports juridiques sous un nouvel angle.
« Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui asservit et c’est la loi qui libère » (Henri Lacordaire)
Désormais c’est le juge et le législateur qui vont rétablir un nouvel équilibre dans les rapports
contractuels en usant du nouveau concept qui est la fraternité
Face aux professionnels, face aux grands groupes, il fallait opposer la force de la loi et la force du juge
2 sortes d’influence ont bouleversé l’économie des contrats et engendré une profonde mutation du
droit des obligations :
qui est d’abord l’œuvre du juge puis du législateur qui aboutit en 1993 une codification : un code de la
consommation
- solidarité
- loyauté
- solidarisme
- fraternité
- civisme contractuel…
le juge va s’appuyer sur tous ces principes
le juge va utiliser certains textes de 1804 et va les réinterpréter afin d’affirmer cette solidarité
contractuelle et il va le faire à l’aide d’un texte surtout : l’article 1134, aliéna 3 qui à trait à la bonne foi
et 1135 qui à trait à l’équité
!!!! ici ces nouveaux principes sont toujours du droit commun du contrat (code civil) et non à une
nouvelle branche du droit. Ce sont toujours des principe du droit commun du droit mais ils le
bouleversent ce droit de l’intérieur car le juge les réinterprète différemment !!!
I- Le droit de la consommation
C’est une nouvelle branche du droit qui possède son Code depuis 1993
Ce droit de la consommation pénètre en réalité d’autre branche du droit : ce n’est pas un droit isolé.
Exemple : le droit civil mais aussi et surtout le droit pénal (droit pénal de la consommation)
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Ex : publicité mensongère, il y a des sanctions pénales ; prêt usuraire (prêt d’intérêt trop important),
tromperie sur la qualité des marchandises
A- Consommateurs et professionnels
Rouhette disait en 1981 : « le contractant non professionnel n’est que faiblesse, imbecilitas »
Il faut quand même le protéger contre la rouerie, contre la puissance de son cocontractant professionnel.
L’idée du droit de la consommation est de protéger l’ignorant, celui qui ne sait pas
exemple : article L132-1 « dans les contrats conclus entre professionnels et non professionnels ou
consommateurs »
article L133-1 : « en vue d’assurer l’information du contractant non professionnel ou consommateur »
Les deux termes « non professionnels ou consommateurs » sont ils synonymes ou différents ?
la Cour de cassation donne une définition très large du consommateur, définition incluant le
professionnel contractant en dehors de sa spécialité
un arrêt de la 1ère chambre civile du 25 mai 1992 (Dalloz 93 page 87 note de Nicolau) : il s’agit d’un
commerçant qui achète un système d’alarme
La Cour de cassation a décidé que « le contrat principal litigieux concernait l’installation d’un système
d’alarme échappant à la compétence professionnelle de [la commerçante] qui se trouvait dès lors dans
le même état d’ignorance que n’importe quel autre consommateur »
Avec cette jurisprudence, devenait consommateur tout professionnel contractant en dehors de son
domaine de spécialité
= arrêt de la 1ère chambre civile du 24 janvier 1995 (Dalloz 95 page 87 note de Bezan)
« Les dispositions consuméristes ne s’appliquent pas aux contrats de fourniture de biens et de services
qui ont un rapport direct avec l’activité professionnelle exercée par le contractant
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Exemples:
- une entreprise de fabrication de bracelets en cuir qui signe un contrat de location téléphonique.
Ce contrat est nécessaire à l’activité professionnelle, donc il y a un lien entre les 2
arrêt de la 1ère chambre civile 5 novembre 1996
- une entreprise décide de louer un distributeur de boissons pour les salariés : la cour de cassation estime
qu’il y a un lien avec l’activité professionnelle
=> arrêt de la chambre commerciale du 5 mars 2002 (JCP 2002 2° partie n°10123)
- 1ère chambre civile du 15 mars 2005 (JCP 2005 2° partie n°10114 Pesan) : syndicat de contrôle laitier
qui passe un contrat pour du matériel informatique
la cour de cassation décide que le syndicat avait conclu ce contrat en qualité de professionnel, on exclu
donc la protection de l’article L132-1 (clauses abusives)
Mais le droit de la consommation va entraîner une altération de la force obligatoire du contrat et une
altération des principes de formations du contrat (les règles qui forment le contrat)
Ce courant consumériste est formé sur le constat de la faiblesse humaine : le consommateur est soumis à
la tentation
Comme le consommateur est faible, il faut l’aider à sortir de ce contrat
- Soit d’un véritable droit de repentir qui joue après qu’il ait donné son consentement. C’est le
délai de rétractation (le consommateur va pouvoir dénoncer le contrat)
1) Le délai de réflexion
C’est un délai de 3jours qu’on retrouve dans l’article L311-24 du Code de la consommation à propos
des crédits affectés (= crédit dont on lie l’existence à l’achat d’un bien particulier)
(Article L311-30 : « on est en présence d’un crédit affecté lorsqu’une offre préalable mentionne le
bien ou le service financier »)
Lorsque le client l’exige, par écrit, pour obtenir la fourniture immédiate des biens, le délai de
réflexion peut être ramené à 3 j
le banquier sera obligé de maintenir l’offre pendant 30 jours et dans ces 30 jours le consommateur de
crédit immobilier ne peut pas accepter le crédit avant les 10j
le consommateur est obligé de respecter ce délai, le cachet de la poste faisant foi que l’acceptation n’est
pas inférieure à 10j
Le législateur est intervenu pour fixer ce délai (ce n’est pas l loi mais donc un décret) : l’article D 6322-
30 du code de la santé publique fixe le délai de 15 jours
Le droit de la consommation permet de changer d’avis lorsqu’on estime avoir consenti trop vite.
Article de Baillod « le droit de repentir » (RTDciv 84 page 227)
un délai de rétractation : délai assez bref pendant lequel celui qui bénéficie de la faculté de
rétractation (droit de repentir) peut discrétionnairement revenir sur son consentement
mais ce n’est pas aussi simple que ça : peut être que la solution est ailleurs. Réinterprétation du droit de
rétractation en droit français
Exemples :
il y a 2 délais :
c’est la loi du 23 juin 1989 : article 6-II : « dans un délai de 7 jours à compter de la signature du
contrat, le cocontractant du professionnel […] peut revenir sur son engagement sans être tenu au
paiement d’une indemnité. Avant l’expiration de ce délai, il ne peut être reçu de paiement ou de
dépôt sous quelques formes que ce soit »
Dans les 7 jours suivants la signature, le consommateur démarché à domicile a la possibilité de renoncer à
l’achat (ex : vente d’encyclopédie à domicile)
Interdiction est faite au démarcheur de recevoir aucun paiement avant 7jours (sinon ça serait forcer
le consentement)
Ce système de rétractation du consentement paraît incompatible avec notre système juridique fondé
que l’autonomie de la volonté et l’instantanéité de l’efficacité du consentement
il y a 2 sortes d’explications :
« Les conventions ne peuvent être révoquée que par leur propre consentement mutuel ou pas les causes
que la loi autorise »
les conventions peuvent être anéanties soit par le consentement mutuel des parties, soir
« pour les causes que la loi autorise »
Dans notre Code Civil, il y aurait une possibilité de régime dérogatoire : la dernière partie de l’alinéa 2
se traduirait comme étant le droit de repentir puisque le droit de repentir est une cause que la loi autorise
mais il y a une difficulté : on n’est pas sûr que ce droit de repentir intervienne au moment de
l’exécution du contrat, il interviendrait au moment de la formation du contrat
on va donc chercher une autre explication car on ne serait pas sur la phase d’exécution du contrat mais de
la formation
Plusieurs auteurs se sont penchés sur ce droit de repentir. Et à sa compatibilité avec les principes du
Code civil de 1804
En réalité, ces auteurs se sont inspirés de la doctrine allemande. Ainsi, ces réflexions sont issues de la
théorie allemande qui s’appelle : la ponctuation
Cette théorie signifie que le contrat peut se former de manière progressive, on va étirer, en quelque
sorte, le consentement
article de Calais-Auloy « il [le consentement] se forme de façon successive et n’est parfais que 7
jours après le premier contact ; la faculté de la renonciation ne porte donc pas atteinte à la force
obligatoire des contrats ; elle se place à un moment où le contrat n’est pas encore formé »
29
C’est la théorie la plus intéressante. Il s’agirait donc pour qu’un contrat soit formé (ce n’est plus
détruire un contrat mais le former), il faudrait l’écoulement d’un certain délai (7 jours) et c’est
seulement au bout de l’écoulement de ce délai que le contrat serait réellement formé
!!!!!!!!!!!!!!!!! à côté d’un contrat classique, traditionnel du code civil, formé par le simple échange
des consentement, efficace « en un éclair » existerait un contrat qui ne se formerait qu’à l’aide
d’un consentement continu (c’est le contrat en droit de consommation lorsqu’un délai de repentir
est prévu).
Ce qui signifie que durant le délai continu de 7 jours, le consommateur et sensé consentir, de
manière continue : le consentement premier (le simple fait de dire « oui ») serait inefficace
Suite à une manifestation extérieure de volonté (la signature) le consentement devrait être maintenu,
silencieusement, pendant 7 jours pour opérer la formation du contrat !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Conséquence : si le consommateur exerce son droit de rétractation le consentement continu est brisé
le contrat ne peut pas se former !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Elles ont une origine qui s’explique par la position dominante des professionnels qui ont profité durant le
XX°S de leur position pour imposer aux consommateurs, partie faible du contrat, un contenu au contrat
qui leur était entièrement profitable.
Ce sont les fameux contrats d’adhésion qui signifie que les clauses du contrat ne sont pas négociables
C’est l’Union Européenne qui a décidé en premier de lutter contre les clauses abusives avec en 1978
une directive sur les clauses abusives
Le législateur français intervient par la suite avec une loi du 1er février 85 qui sera modifiée par une loi
du 1er février 1995 et qui est transposée dans l’article L 132-1 du Code de la consommation qui traite
des clauses abusives
- Dans son alinéa 1er cet article définit les clauses abusives : « dans les contrats conclus entre
professionnels et non professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui ont
30
pour objet ou pour effet de créer au détriment du non professionnel ou consommateur un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat »
- alinéa 3 : il est indiqué que « une annexe au présent code contient une liste indicative et non
exhaustive de clauses qui peuvent être regardées comme abusives si elles satisfont aux
conditions posées au premier alinéa »
Ainsi les clauses abusives reposent sur une inégalité et le législateur en écrivant l’alinéa 3 a simplement
donné des indications au juge et que c’est le juge qui a tout pouvoir pour identifier les clauses
abusives : la liste n’étant pas exhaustive, les arrêts terminent la définition des clauses abusives.
En vertu de l’article L 132- du code de la consommation le juge peut sanctionner ces clauses abusives
sans être contraint par une liste
(Clause abusive lorsque l’on est consommateur, lorsqu’on se situe en dehors de notre activité
professionnelle et dans ce cas on applique le code de la consommation)
C’est le cas des vices cachés article 1641 CC et suivants avec une modification de la loi du 17 février
2005 « le vendeur est astreint à une garantie des vices cachés pendant un délai de 2 ans
La sanction est indiquée dans l’article L 132 – 1 : la clause abusive est réputée non écrite
=> On fait comme ci la clause n’existait pas, elle est supprimée du contrat qui s’exécute sans elle (!!!
le contrat n’est pas nul, il reste valable)
Le juge peut ouvrir le contrat et chercher les clauses abusives et les réputer non écrites.
Le juge intervient tes fréquemment
31
Arrêt de la Cour d’appel de Versailles du 4 février 2004 (commenté par Valérie Robardet, Dalloz
2004, p.635) : il s’agissait du groupe « orange »
Le procès avait été lancé par l’ « UFC que choisir ?» qui indiqué que les contrats comprenaient de
nombreuses clauses abusives
Type de clause chez Orange :
Pour eux la date de vol est la date où ils reçoivent le courrier de résiliation de la ligne. Ça devrait être à la
date de vol et non à la date de réception de la demande
- la clause qui permet à l’opérateur de ne pas assurer la prestation pendant 2 jours consécutifs sans
contrepartie
Cette clause est abusive car elle créée « un déséquilibre significatif en faveur de l’opérateur »
« Peu importe que ces interruptions soient dues à des travaux sur la ligne pour améliorer le réseau dans
l’intérêt du consommateur. L’opérateur doit indemniser l’abonné sans qu’il ait à le demander »
- la clause relative à l’existence d’un période initiale d’un an avec seulement une possibilité de
résiliation anticipée (avant un an) pour les seuls motifs énumérés pas Orange
le fait qu’il y ait un délai minimal n’est pas abusif. Ce qui est abusif c’est que l’opérateur fixe lui-même
unilatéralement les causes de résiliation anticipée. De plus, dans cette liste de cause ne figurait pas ni le
vol, ni la perte de mobile, ni le chômage.
« Aucune liste fixée par l’opérateur ne peut exister »
Seul le juge peut déterminer quelles sont les causes de résiliation
D- Le formalisme consumériste
Définition de Cornu :
1- le formalisme à fin de preuve (formalisme ad probationnem)
si ces contrats ne respectent pas la forme légale sont nuls de nullité absolue, de nullité publique
ce formalisme a été jugé lourd et handicapant et c’est la raison pour laquelle ce formalisme est résiduel
dans le Code Civil. La plupart des contrats du Code Civil sont consensuel. Il y a peu de contrats non
consensuels
après la 2°GM, dans les années 60/70, on assiste à la renaissance du formalisme avec le droit de la
consommation car le formaliseme est alors regardé comme un instrument de protection du
consommateur (et non plus comme un instrument handicapant)
32
Le consommateur est celui qui ne sait pas donc pour le protéger il faut l’informer
D’où le nom de ce formalisme consumériste = le formalisme informatif
1) Un formalisme informatif
Cf ; chronique de Véronique Magnet : « les sanctions du formalisme informatif, JCP 2004, 1ère partie,
numéro 106
Il existe une parenté étymologique entre les termes « information » et « formalisme » : ils ont la même
racine qui vient du latin « informo » qui signifie « donner une forme »
Ce formalisme consiste :
tout d’abord, dans le contrat, divers paragraphes doivent donner des informations utiles au
consommateur
Écrire en caractères lisibles, faire apparaître le taux d’intérêts, durée du contrat, possibilité ou non de
moduler les échéances
ensuite parfois le consommateur se voit même contraint de recopier à la main des formules
légales (édictées par le législateur)
Exemple :
- contrat d’enseignement à distance : 12juillet 1971, articles 8 et 9
- démarchage à domicile : article L 121-23 code de la consommation
- contrat de crédit mobilier : L 312-8
Exemple :
c’est le cas en matière de cautionnement : article L 341-2 : ces mentions doivent être recopiées
à peine de nullité
vente d’immeubles à construire, c'est-à-dire la vente sur plan : article L 271-2 du code de la
construction et de l’habitation. Le dernier alinéa de ce texte est encore plus clair, il indique que
la forme authentique est exigée : c’est une solennité devant notaire
la vente d’immeuble est toujours consensuel sauf quand c’est un immeuble à construire
c’est ce qu’on retrouve en matière de crédits mobiliers : section 7 du Code « sanctions », article L-
311- 33
si l’offre faite par le professionnel (banquier…) au profane (consommateur) ne contient pas toutes
les mentions exigées par les articles L 311-8 et suivants du code de la consommation (date, échéance,
taux d’intérêts…) dans ces cas là le préteur est déchu du droit aux intérêts et l’emprunteur (le
consommateur) n’est tenu qu’au seul remboursement du capitale
L’emprunteur conserve donc le financement dont il avait besoin : il ne rembourse que le capital.
34
Ces principes dépassent le droit de la consommation. Ces principes s’appliquent partout, dans tous les
code, aussi bien dans le domaine consumériste que dans tous les domaines
Aujourd’hui on ne parle plus que de solidarité, solidarisme, altruisme contractuel, civisme contractuel,
équité, fraternité, bonne foi.
Toutes ces expressions sont très à la mode depuis les 25 dernières années et surtout une grande
accélération dans les années 90
Pourtant, il y a plus de 70 ans, Demogue avait anticipé dès 1932 cette nouvelle vision du contrat, vision
selon laquelle on doit faire prévaloir la loyauté et le solidarisme dans les relations contractuelles dans son
« traité : les obligations en générale » (cf. : document de TD)
Pour lui, le contrat est une « petite société », un « microcosme » et qu’au lieu d’avoir une opposition
entre créancier et débiteur (droit du créancier et intérêt du débiteur) tend à se substituer « une
certaine union »
Ce texte signifie qu’il va falloir rétablir un équilibre, c’est le juge qui va le faire
Denis Mazot
Dans les temps les plus reculés du droit romain, lors de la création de Rome, les premiers contrats sont
des contrats de droit strict
On prononce des formules sacrées, des termes spécifiques vont former le contrat
Exemple :
- c’est le cas pour le prêt de la consommation qui s’appelle le mutuum
- c’est aussi le cas du prêt d’argent à intérêts : le nexum
Si le débiteur ne paie pas, les sanctions sont particulières : chaque personne a chez elle une prison et si la
personne ne paie pas on enchaîne la personne dans sa prison domestique (le lexus)
ces contrats de droit strict sont sanctionnés par des actions de droit strict : c'est-à-dire que
lorsque le juge va intervenir en cas de conflit, il n’aura aucun pouvoir d’insterprétation du
contrat : le juge ne pourra que tirer les conséquences des faits qu’il constate
Le droit romain évolue très vite avec la République et surtout l’Empire et de nouveaux contrats
apparaissent.
Exemples :
- louage de choses
- mandats
- vente…
En cas de conflit, ces contrats vont (en justice) être sanctionnés par des actions de bonne foi : c’est
une action en justice qui permet au juge d’interpréter le contrat, c'est-à-dire de rechercher la
volonté des parties
dès le droit romain, il y a un lien entre la bonne foi et les pouvoirs du juge
Ce concept renaît en 1932 avec Demogue et surtout dans les années 1960-70 avec le renforcement du
contrôle du juge sur le contrat
36
B- Le renforcement du contrôle du juge sur le contrat (= le contrat sous
tutelle du juge)
Cette convention doit également s’imposer au juge, en principe, le juge doit respecter le contrat, il ne doit
pas intervenir pour changer les clauses
Le juge doit intervenir qu’en cas d’obscurité d’une clause, lorsqu’elle est mal rédigée, ou qu’une
clause paraît contradictoire
le juge doit alors, grâce aux articles 1156 et suivants interpréter le contrat : il doit s’efforcer
de découvrir la commune intention des parties
Dans la loi il n’y a que 2 concepts légaux (bonne foi et équité) et le reste découle de l’interprétation
jurisprudentielle et doctrinale.
Normalement, le juge doit interpréter de façon restreinte et pourtant le juge à partir de ces 2 concepts le
juge va développer son pouvoir, il s’est arrangé pour faire passer le contrat sous sa tutelle, il
s’arroge le droit de modifier le contrat
L’alinéa 3 de l’article 1134 indique simplement que « le contrat doit être exécuté de bonne foi »
on ne parle que de l’exécution du contrat.
Quand on regarde le projet de l’an VIII, il y a un titre qui s’appelle Des contrats, et dans ce titre il y
avait un article, le 31, alinéa 3 : « les conventions doivent être constituées et exécutées de bonne foi
En réalité, le législateur a estimé que le mot « constituées » était inutile car il a créé un article sur la
notion de vice de consentement.
Il jugé donc qu’il y aurait une redondance.
on a donc supprimé en 1804 le mot constitution.
Or, on a besoin de la bonne foi tant dans l’exécution du contrat mais aussi dans la phase de
négociation
la loi dit simplement « exécution » et « bonne foi » et le juge fait basculer ce concept de
l’exécution à la formation puis de la formation à la négociation.
37
C- Les manifestations du solidarisme contractuel et de la bonne foi
Ces nouveaux principes (loyauté, solidarisme, bonne foi) sont visibles dans 3 étapes :
Le juge va entrer dans le contenu du contrat. Le juge va créer 3 obligations et les imposer :
- l’obligation d’information
- devoir de conseil
- obligation de sécurité
Le Code Civil prévoit déjà des actions spécifiques en cas de tromperies : c’est le dol parmi les vices de
consentement.
Les vices du consentement supposent que le consentement a déjà eu lieu, que le contrat est déjà formé.
Or, on peut tromper l’autre avant l’échange des consentements, donc avant la phase de formation du
contrat.
Avec l’article 1134 (bonne foi), e juge va procéder au rééquilibrage des relations contractuelles et
précontractuelles
Quel texte va-t-on utiliser pour sanctionner le partenaire qui a trompé puisque le contrat n’est pas
encore formé ?
On ne peut pas appliquer l’article 1134CC, on utilise alors l’article 1382 CC : le concept de faute va
sanctionner l’absence de la notion de bonne foi dans cette phase du contrat
1ère chambre Civile du 15 mars 2005 : on a un visa (1382 : faute délictuelle). La décision est fondée sur
le concept de bonne foi (1134 qui est sur le terrain de la contractuelle)
Au début, la Cour de Cassation exigeait l’intention de nuire pour que la faute précontractuelle soit
caractérisée.
Elle a opéré une modification de sa jurisprudence par un arrêt du 3 octobre 1972 de la chambre
commerciale. (Bulletin, 4ème partie) : désormais, une simple légèreté blâmable suffit.
Cette légèreté blâmable, selon Mousseron : « la négociation leurre ou négociation allumeuse »
C’est le cas, par exemple, dans un arrêt du 20 mars 72 (chambre commerciale, JCP 93) : c’est le cas
lorsqu’un futur partenaire fait traîner la négociation que l’on sait mener à un échec certain
C’est aussi le cas dans l’arrêt de la 1ère chambre civile du 6 janvier 98 (Dalloz Affaires 98 p : 242)
La CA de Paris avait du trancher un conflit entre une société française et une société japonaise. Cette
dernière n’avait pas mis toutes les diligences nécessaires pour la conclusion du contrat et notamment la
société française n’avait pas fait tout ce qu’il fallait pour obtenir des modifications de détails dans un
dossier d’autorisation.
Un arrêt du 7 mars 1972 confirme la décision de Paris (bulletin de Paris), la société japonaise va être
condamnée pour déloyauté, il y a eu un manquement au devoir de coopération
Cf. : « d’une exigence de bonne foi à un esprit de collaboration » RTD civ page 100, Jacques Mestre
C’est ce que la Cour a affirmé dans un arrêt du 7 janvier 1997, chambre commerciale (Dalloz 98, page
45)
Ici le juge va sanctionner sur le fondement de cet article tous les cas de déloyauté et notamment
la mise en œuvre déloyale des clauses de résiliations du contrat
39
Exemple : l’assureur, selon la Cour de Cassation, est tenu d’une obligation de loyauté dans la mise en
œuvre du processus d’indemnisation de son assuré.
le juge va aussi sanctionner la mauvaise foi du créancier qui découle de l’incohérence dans
son comportement
C’est le cas lorsque le créancier fait preuve de beaucoup de patience envers son débiteur et fait donc
naître chez le débiteur la croyance légitime d’une inexécution indolore. (Prescription de droit commun =
30ans)
Tout à coup le créancier se ravise brutalement et réclame le jeu rigoureux du contrat (l’exécution du
contrat)
Exemple : arrêt de la 3ème chambre civile, 8 avril 87 (bulletin, 3ème partie, n°88, JCP 88, 2ème partie
n°21037)
C’est l’exemple de la rente viagère. (L’acheteur devient un nu propriétaire)
Des époux, M et Mme T, vendent leur maison à M et Mme R, avec réserve d’usufruit pour sa femme et
lui-même, moyennant un prix comptant et une rente viagère.
Dans ce contrat, il est indiqué qu’une clause résolutoire (qui détruit le contrat) pourra être mise en
œuvre en cas de non paiement de la rente.
Pendant 10 ans, les époux T ne demandent rien aux époux R (liens d’affection, ils sont frères et sœurs de
lait entre M. T et Mme R).
Monsieur T meurt et aussitôt Mme T exige le paiement de la rente viagère et des 10 ans d’arriérés
Les époux R refusent : Mme T entend alors faire jouer la clause résolutoire (comme cela est écrit dans le
contrat) et anéantir le contrat. C’est son droit puisque le contenu du contrat a été accepté par les parties.
Pourtant, en dépit de cette régularité, ce ne fut pas l’avis ni de la CA ni de la Cour de Cassation, saisies
l’une après l’autre de cette affaire.
le contrat n’est pas résolu en dépit de la clause du contrat et les époux R. (les débirentiers)
peuvent bénéficier de délais de paiement pour la rente viagère.
Normalement, en 1804, la clause du contrat disait que en cas de non paiement, il y a destruction du
contrat. Or, là on est en 87 alors le juge va intervenir : il va dire que le contrat n’est pas détruit, il va y
avoir un paiement échelonné mais le juge maintien le contrat
40
Autre exemple de jurisprudence : contrat de concession (ex : Renault) ou contrat de distribution
exclusive (ex : Elf, Shell : Elf ne peut pas aller acheter chez un autre partenaire)
Dans ces types de contrat il y a un lien très fort chez les deux partenaires
On retrouve ça lorsque le concédant incite son concessionnaire à faire de lourds investissement, il fait
naître chez celui-ci l’espoir légitime que le contrat va être renouvelé
Si ensuite, il refuse de renouveler le contrat, ou s’il refuse de le poursuivre (s’il le rompt) son
comportement est déloyal
Il s’agit de l’arrêt de la chambre commercial 5 avril 94 (Dalloz 95 page 69 ou JCP 1ère partie n° 3803)
Il y a aussi arrêt du 20 janvier 98 (Dalloz 99, sommaire commenté, page 114)
CONCLUSION :
terrain contractuel (article 1134 mais il ne parle que de l’exécution ; 1134 est doublé de
l’article 1116 : le dol
Un autre fondement (autre texte) sert à sanctionner la mauvaise foi des partenaires contractuel :
L’ARTICLE 1147 : grâce à ce texte, le juge va découvrir de nouvelles obligations dans le contrat
Le juge peut, en droit civil, découvrir des obligations dans le contrat : cela veut dire que le juge créé et
rajoute de nouvelles obligations dans le contrat.
1- l’obligation de sécurité
2- l’obligation d’information
3- la devoir de conseil
Ces 3 obligations vont avoir un fondement textuel unique : l’article 1147. À partir de ce texte on a créé
les 3 obligations. L’article 1147 invoque la bonne foi mais ne parle pas de ces 3 obligations
a) L’obligation de sécurité
Ça s’applique surtout aux professionnels (en dehors du droit de la consommation, le droit commun
protège encore le consommateur), il a l’obligation de fournir la sécurité des services et produits auxquels
les consommateurs doivent s’attendre.
Ex : médecin a une obligation de soin et à côté de cette obligation, le médecin a une obligation de
sécurité : le patient doit ressortir du cabinet dans un meilleur état ou dans le même.
On pense notamment à la jurisprudence sur les infections nosocomiales (opération de l’appendicite) dues
à un manque d’hygiène dans les hôpitaux.
Exemples :
Les obligations des professionnels de loisirs (forains, club d’équitation, clubs sportifs, remontes pentes au
ski…)
Quelle est l’obligation principale quand on prend la grande roue ?
L’obligation de sécurité est l’obligation accessoire
Cette obligation on la trouve partout (en droit commun) mais aussi dans le code de la consommation.
1- le contrat de cautionnement :
(La caution va garantir sur son propre patrimoine le paiement d’une dette contractée par une autre
personne)
42
C’est donc une relation juridique à 3 personnes :
un créancier
un débiteur
une caution
!!! Le débiteur est un tiers au contrat de cautionnement (il n’est pas partie au contrat de
cautionnement)
Exemple : une secrétaire qui ne gagne même pas le SMIC se porte caution pour la société d’un amie. La
société coule et le banquier va saisir ses biens
Le législateur va donc intervenir : on créé des obligations d’information à la charge des banquiers,
des dispensateurs de crédit
Exemple :
lors de la conclusion du contrat, la caution doit être informée à la fois sur la solvabilité du
débiteur principale et sur la portée de son engagement
on exige une mention manuscrite : recopier des formules à la main (en matière de crédit à la
consommation L 313-7 et L313-8, ainsi qu’en matière de bail d’habitation : article 22-1 alinéa 2
de la loi du 6 juillet 89
c) Le devoir de conseil
le banquier doit déconseiller à la future caution de ne pas contracter avec lui dans l’intérêt
de cette caution
Dans cette affaire la responsabilité de la banque a été retenue car « la banque ne rapporte pas la preuve
qu’elle a mis en garde son client tant en sa qualité de gérant que de future caution sur la
disproportion de l’endettement déjà accumulé et du défaut de rentabilité évident des nouveaux
prêts envisagés »
Principe selon lequel la banque commet une faute en demandant un cautionnement dont le montant
est sans rapport avec les revenus de la caution
43
Le devoir de conseil est un devoir d’abstention que l’on demande à la banque
Cet arrêt Macron a été suivit d’une autre jurisprudence dans l’arrêt de la chambre commerciale du 8
octobre 2002 : Arrêt Nahum (Dalloz 2003 page 414)
Cette jurisprudence Macron-Nahum se trouve désormais dans la loi puisque depuis la loi du 1er août
2003 pour l’initiative économique, le principe de proportion est dans la loi.
Le législateur a créé l’article L 341-4 du code de la consommation qui dispose que le contrat de
cautionnement conclu par une personne physique dont l’engagement été, lors de sa conclusion,
manifestement disproportionné à ses biens et revenus, ce contrat est nul
Très récemment, le 22 septembre 2005, un rapport a été remis au ministère de la justice, traitant de la
refonte complète du droit des contrats. L’article 1134 pourrait disparaître
Le droit des obligations a évolué, même si presque tous les textes datent de 1804.
Dans le Code civil, il y a 286 articles qui traitent du droit des obligations. Parmi ces 286, 254 datent de
1804 : seulement 32 ont été modifiés.
1- tout d’abord, la commission propose de changer le délai de prescription (délai qui passe de 30
ans à 3 ans)
2- le Code a l’heure actuelle est défaillant sur la forme du contrat. Se pose la question de la validité du
contrat et donc du formalisme et du consensualisme : le principe du consensualisme est affirmé
mais le formalisme, qui n’était pas définit par le Code Civil, trouve sa définition
- le formalisme ad probationem
- le formalise ad valitatem
- le formalisme aux fins de publicité
3- il est prévu une section du Code relative à la phase précontractuelle (négociations) et aux avant-
contrats (la promesse)
Obligation : c’est un lien de droit entre débiteur et créancier (phase active et phase passive)
« Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire qqch. »
C’est en même temps une définition des obligations qu’il y a dans le contrat
C’est une distinction entre les obligations de moyens et les obligations de résultat
Est on obligé à obtenir un certain résultat ou bien doit on seulement tout faire pour essayer d’y
parvenir ?
Exemple : le médecin a-t-il l’obligation de guérir son patient ou doit il tout faire pour obtenir les
résultats ?
Exemple 2 : l’hôtelier est astreint à une obligation de sécurité mais si un client tombe dans l’escalier, est il
responsable ?
A- Obligation de faire
C’est l’obligation que l’on retrouve dans la très grande majorité des contrats :
- contrat de vente avec les 2 obligations de faire : de livrer la chose et l’autre payer le prix
- contrat de louage : l’un payer le loyer et l’autre permettre au locataire de jouir de la chose
- contrat d’entreprise : réaliser le travail demandé
Donner vient de dation, c'est-à-dire effectuer ce transfert de propriété et c’est une origine romaine
(Rome avec son formalisme, son airain et sa balance)
Peut être que cette origine romaine explique les difficultés de définition et d’application
Est-ce que cette théorie est viable ? est ce que transférer la propriété peut faire l’objet d’une obligation ?
2 courants s’opposent
2- pour le 2°, l’obligation pourrait être l’obligation de livrer la chose et de garantir contre les
vices et contre l’éviction , c'est-à-dire toutes les obligations de faire.
En étudiant les textes du Code civil, il semblerait que seule la 2° position serait conforme.
Exemple : la chronique de Tallon ou Jacques Guestin « réflexion d’un civiliste sur la clause de réserve de
la propriété » (Dalloz 81 page 1)
Il s’agirait donc d’une réminiscence du droit romain, mal venu dans le Code Civil de 1804. Cette
obligation de donner n’aurait pas du exister car le droit romain est très formaliste alors que le CC de 1804
a pour principe le consensualisme
on trouve ces textes dans la section 2 du Code qui s’appelle « De l’obligation de donner », article 1136
et suivants :
a) article 1136 :
Le code semble donner à l’obligation de donner le sens d’une obligation de livrer, autrement dit une
simple obligation de faire.
b) article 1138
« l’obligation de livrer est parfaite par le seul consentement des parties contractantes »
48
Dans le texte de la section « de l’obligation de donner » ne fait pas mention de l’obligation de donner.
a) Article 1582
« La vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer »
b) Article 1583
« Elle [la vente] est parfaite entre les parties et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à
l’égard du vendeur dès qu’on est convenu de la chose et du prix, quoi que la chose n’est pas été
encore livrée ni le prix payée »
on a bien mention du transfert de propriété mais elle n’est pas mentionnée comme une obligation, bien au
contraire puisqu’il est indiquée que la propriété est acquise de droit, donc transfert automatique, solo
consensu.
L’obligation de donner est parfois mentionnée dans certains arrêts de la Cour de Cassation. Mais
on n’est pas sûr que l’analyse de la Cour de cassation corresponde à une obligation de donner traduite
comme obligation de transférer la propriété.
49
Section 2 : L’obligation de moyens et l’obligation de résultat
Le contrat médical : la relation avec le médecin fait l’objet d’un contrat mais quelle est sa nature : doit il
obtenir un résultat ou bien doit il seulement tout faire pour aider son patient ?
Autre exemple : taxi : l’obligation principale est de se déplacer. L’obligation accessoire est l’obligation de
sécurité. Mais l’obligation est elle de moyens ou de résultat.
Dans n’importe quel contrat il y a toujours une obligation principale et des obligations accessoires
et ces obligations doivent être qualifiées : sont elles de moyens ou de résultat.
I- L’origine de la distinction
Très vite la jurisprudence a été confrontée à ce problème de qualification de l’obligation (qu’elle soir
principale ou accessoire).
Difficulté pour trouver un fondement textuel. C’est la doctrine qui est venue aider le juge à trouver le
fondement textuel.
Existe-t-il un principe général qui permet de distinguer obligation de moyens et obligations de résultat ?
A- L’article 1137
Ce texte fait partie de la section 2 de l’obligation de donner : or, ici ça n’a rien à voir à l’obligation de
donner ou au transfert de propriété
Alinéa 1 : « L’obligation de veiller à la conservation de la chose […] soumet celui qui en est chargé
à y apporter tous les soins d’un bon père de famille »
Alinéa 2 : « cette obligation est plus ou moins étendue relativement à certains contrats dont les
effets à cet égard sont expliqués sous les titres qui les concernent »
L’article 1137 imposerait au débiteur de l’obligation une diligence de bon père de famille dans
l’exécution de son obligation, c'est-à-dire faire de son mieux
On commence à voir l’obligation de moyens
50
B- L’article 1147
Ce texte rend donc le débiteur de l’inexécution responsable s’il ne justifie pas d’un cas de force
majeure
Plusieurs auteurs fins XIX°S début XX°S mettent en évidence cette classification balbutiantes. 3
auteurs :
1- Glasson :
2- Mazeaud :
3- Demogue :
C’est lui qui donne les noms de « obligations de moyen » et « obligations de résultat »
Au départ il y avait une dichotomie (division) simple qui est obligations de moyens et obligation de
résultat
Le débiteur promet de se conduire avec prudence et diligence. Il doit donc mettre tous les moyens en
œuvre, il doit faire tout son possible pour réaliser l’objet du contrat.
51
Si l’objet du contrat n’est pas réalisé (ex : médecin qui nous a pas soigné, voire notre état s’aggrave), la
victime (le créancier) doit alors prouver la faute
(Ex : montré que le médecin a commis une faute : erreur de diagnostic etc.…)
2) L’obligation de résultat
Dans ce type d’obligation, le débiteur promet un résultat, il promet d’obtenir un acte déterminé.
Il ne promet pas le moyen, il promet le but.
(ex : un artisan promet de faire une chaise)
cette obligation de résultat engage le débiteur a obtenir le résultat promis sauf s’il démontre une
cause étrangère (une force majeure)
c’est une présomption quasi irréfragable de faute : la faute est présumée, sauf à démontrer la
cause étrangère
Pour la victime (créancier), il n’y a pas besoin de prouver la faute : la responsabilité est établie
Doctrine et jurisprudence ont rapidement critiqué la dichotomie trop simpliste, des nuances étaient
nécessaires.
On va donc proposer une nouvelle approche avec des variations des obligations que l’on va décliner en
fonction de leur intensité
1137, alinéa 2 indique lui-même ses nuances « plus ou moins étendue relativement à certains
contrats »
dans tous les cas, c’est toujours au créancier de prouver la faute mais en fonction de ces degrés de
l’obligation de moyens, la faute à démontrer va parfois être légère et parfois être lourde.
On fait donc une nouvelle distinction qui découle de cette qualité de la faute :
1- obligation de moyens renforcés
2- obligation de moyens allégés (atténués)
Cette obligation de résultat est atténuée lorsque le débiteur est admis à s’exonérer en prouvant qu’il
n’a pas commis de faute
le créancier n’a toujours pas à prouver la faute, simplement, le débiteur peut s’exonérer en prouvant
l’absence de faute.
b) L’obligation de résultat
Le débiteur ne peut pas s’exonérer en montrant qu’il n’a pas commis de faute
Il faut un critère de distinction. Cependant même avec ces critères de distinction la jurisprudence n’est
pas très stable.
C’est une distinction qui oppose les prestations intellectuelles aux prestations matérielles
Exemple : toutes les activités de conseil, les agents de pub (publicitaires), les avocats, les experts
Les activités de soins : tous les contrats médicaux
Il s’agirait d’un travail qui porte sur une chose et l’obligation serait de résultat
- cas du garagiste
- les entrepreneurs de construction
- les réparateurs
critique :
C’est la cas du chirurgien esthétiques avec la pose de prothèse : activité de conseil + nécessité d’un
résultat.
En cas de sport dangereux : il y a une obligation de sécurité. est ce une obligation de moyen ou de
résultat ?
54
* Plus le créancier (le client, la future victime) est actif (il a la maîtrise de l’activité) et plus le risque
est grand alors l’obligation est de moyens pour le débiteur.
* Plus le créancier est passif et plus on tend vers une obligation de résultat
Exemple : parapente biplace, c’est le moniteur qui a la maîtrise de l’engin, le client est passif.
Exemple : l’obligation de soin du médecin est une obligation de moyens car la médecine est aléatoire.
Sauf en matière de chirurgie esthétique où le médecin est tenu à une obligation de résultat.
Où est l’aléa ? Où est le risque normal ? Quand est- on actif et quand est-on passif ?
1) Les médecins
Mais le médecin n’a pas que l’obligation de soin. Il a aussi l’obligation de sécurité et d’information etc.
Le médecin est astreint à une obligation de moyens donc la victime devra prouver la faute
Exemple :
- un retard dans les soins est une faute.
- En cas de mauvaise exécution des soins :
o Surdosage d’un produit
55
o Erreur de trajet dans une biopsie
Sauf, les chirurgiens esthétiques sont astreints à une obligation de résultat puisqu’on n’est pas dans le
cadre des soins, or seuls les soins sont aléatoires
Dès que les médecins ou chirurgiens utilisent des appareils : ils sont astreints à une obligation de
résultat.
2) Les avocats
Obligation de moyens car il y a un aléa : il n’est pas assuré de la façon dont le juge va trancher.
Ils doivent mettre tous les moyens en œuvre pour gagner le procès
Le fait pour un avocat de ne pas se tenir au courant de la dernière jurisprudence constitue une faute.
La Cour de cassation l’a proclamé dans un arrêt de la 1ère chambre civile du 15 octobre 85(bulletin,
RTDciv 86 page 759)
la Cour de cassation a déclaré que « l’exploitant d’un télésiège est tenu d’une obligation de moyens
pour les opérations d’embarquement et de débarquement » (car on est actif)
Pendant le trajet : obligation de résultat car on est passif
56
1992 : même solution pour les remontes pente : on tient compte du rôle actif du skieur
1ère chambre civil 10 mars 98 arrêt qui fixe la jurisprudence (Dalloz 98, page 505 »
« si l’obligation de sécurité pesant sur l’exploitant d’un télésiège est de résultat pendant le
trajet, elle n’est plus que de moyens lors des opérations d’embarquement et de débarquement
en raison du rôle actif qu’y tiennent les usagers »
=> il y a une phase préliminaire : c’est une protection du créancier puisque aucune faute n’aura à
être rapportée, il y a présomption de responsabilité de l’exploitant.
b) parapentes et ULM
3° décision : arrêt 1ère chambre civile 16 octobre 2001 : (CCC 2002 commentaire 21 ; RTDCiv2002 p :
107).
Il s’agit ici d’un accident mortel de parapente lors d’une leçon. S’agissait-il d’une obligation de moyen ou
résultat ? Il était seul donc c’est obligation de moyens mais la Cour de cassation ne s’arrête pas là :
« attendu que le moniteur de sport dangereux est tenu en ce qui concerne la sécurité des
participants à une obligation de moyens cependant appréciée avec plus de rigueur lorsqu’il s’agit
de sport dangereux » : on a le critère de l’obligation de moyens renforcés
57
c’est une obligation de sécurité qui est une obligation de moyens renforcés quand c’est un
sport dangereux
Conséquence : une simple faute légère suffit.
Un arrêt a donné la réponse : c’est une obligation de moyens arrêt 1ère chambre civile 27 janvier
1983(JCP 83, 2° partie : n° 19936)
Conséquence : c’est au client de prouver la faute
Exemple : arrêt du 14 mars 95, 1ère chambre civile : (RTDciv 96, p : 633)
C’est un mariage. Un restaurateur doit organiser le repas. Il y a une piscine. On se dit qu’il faut protéger
la piscine. Il prend alors des chaises, les empiles autour de la piscine. Une enfant jouait, il est passé sous
la chaise et s’est noyé.
L’obligation de moyens de sécurité : la faute est évidente car il n’a pas mis tous les moyens, car on ne
protège pas une piscine avec des chaises.
La mesure prise n’est ni efficace ni évidente.
58
ARTICLE 1108 Code civil : chapitre 2 du Code : « des conditions essentielles pour la validité des
conventions »
Article 1108 « 4 conditions sont essentielles pour la validité d’une convention :
1- Consentement
2- Capacité
3- objet
4- cause
CAPACITE
1- un mineur :
Il est représenté par leurs tuteurs légaux (parents en général). Ils ne peuvent aliéner les biens (il ne peut
pas acheter ou vendre un immeuble)
2- un majeur
3 régimes :
o tutelle :
o La curatelle :
C’est un système d’assistance : seuls les actes graves (les actes d’aliénation) nécessitent l’assistance.
o La sauvegarde de justice :
Il est totalement libre, seulement, il peut faire annuler des actes qui seraient lésionnaires (porteraient
préjudices) s’il arrive à démontrer qu’au moment où il a contracté il était dans un moment de folie.
59
ARTICLE 1109 CC : « il n’y a point de consentement valable si le consentement n’a été donné que
par erreur ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol »
La violence et dol sont des vices du consentement qui date du droit romain
I- L’erreur
Erreur : c’est la représentation fausse mais spontanée de la réalité dans l’esprit d’un des deux
contractants.
ARTICLE 1110 : il semble que l’erreur n’affecterait la validité des conventions que dans des cas
précis :
ARTICLE 1110 ALINEA 1ER : « l’erreur n’est une cause de nullité de la convention que lorsqu’elle
tombe sur la substance même de la chose qui est en l’objet »
Cet alinéa fait l’objet d’une jurisprudence évolutive très importante : il y avait un sens étroit que la
jurisprudence et la doctrine vont élargir la portée du texte.
Primitivement, l’erreur sur la substance, visée à l’article 1110, alinéa 1er c’est l’erreur sur la
matière physique de l’objet :
Ensuite, la notion de substance s’est transformée : l’erreur est devenue l’erreur sur les
qualités substantielles de la chose, c'est-à-dire une erreur sur ses qualités essentielles
Il y a 2 types d’erreur :
1- erreur positive
2- erreur négative
a) L’erreur positive
Un acheteur achète aux enchères un tableau de Daniel Spoerri, et en fait c’est un collage fait par un enfant
de 12 ans. C’est la manière de travailler de D. Spoerri.
Il s’estime trompé. La CA résout cette affaire dans un mauvais terrain : elle se base sur la base artistique.
61
La Cour de cassation casse l’arrêt pour manque de base légale, elle indique que l’acheteur n’a pas été
informé, il s’est peut être trompée et éventuellement la vente peut être annulée
C’est à la CA de renvoi de juger si le consentement a été vicié (car la Cour de cassation ne se prononce
que sur le droit et non sur les faits)
b) L’erreur négative
Affaire Poussin ; arrêt de 2003 : il s’agissait d’un tableau vendu lors d’une vente publique d’œuvre d’art
et ce tableau était signé de l’école de Carrache.
Des experts on commencé à dire que ce n’était pas un tableau de Carrache mais un tableau de Poussin. La
valeur n’est pas la même.
C’était bien un tableau de poussin. Personne n’a trompé personne, l’erreur était spontanée.
Cet arrêt va donc reconnaître l’erreur négative. C’est l’arrêt du 22 février 1978 (Dalloz 7§8 p : 601)
L’arrêt dit qu’une recherche doit être faite pour savoir si c’est l’œuvre de Poussin. S’il y a erreur il faut
annuler la vente.
En tout cas, le contrat avait été formé sur une qualité : la certitude que le tableau n’était pas de
Nicolas Poussin
C’est ce qu’a affirmé la Cour de cassation : on doit annuler la vente car il y a le doute qui n’a pas été
pris en compte lors de la vente
Admettons qu’on vende un tableau dont on n’est pas sûr de l’origine. Est-ce un Fragonard ou pas ?
L’acheteur l’achète en pensant que c’est peut être une vente Fragonard soit un tableau sans valeur.
Ce n’était pas un Fragonard et dans ce cas on ne peut pas annuler la vente car on avait insérer l’aléa.
C’est le Verrou de Fragonard.
Quelqu’un l’avait et il veut faire annuler la vente pour le vendre beaucoup plus cher mais la Cour de
cassation a indiqué que « les contractants, lors de la vente, on introduit un aléa, donc le vendeur
avait accepté un risque : celui de voir le tableau qualifié de Fragonard en acceptant ce risque, ils
abandonnent toute idée de recours »
ARTICLE 1110, ALINEA 2 : « elle [l’erreur] n’est point une cause de nullité lorsqu’elle ne tombe
que sur la personne avec laquelle on a intention de contracter, à moins que la considération de cette
personne ne soit la cause principale de la convention »
* Exception : « à moins que la considération … » : ce sont les contrats conclus intuitu personae
Lorsqu’il y a un fort intuitu personae (la personne du contractant est de l’essence du contrat), alors il peut
y avoir nullité s’il y a erreur.
Exemple : un contrat de société, on veut monter une entreprise avec Pierre. Et en définitive on contracte
avec Paul qui n’a pas les compétences recherchées.
Il y a une seule exception où la valeur importe. C‘est L’ARTICLE 1674 CC qui prévoit une rescision
pour lésion : lorsqu’il y a erreur la valeur d’une immeuble et il faut qu’il y ait une lésion de plus des
7/12° (il faut qu’on se trompe de la valeur de plus des 7/12)
1- excusable
2- déterminante
Autre exemple : un architecte achète un terrain mais ne s’est pas renseigné s’il était constructible ou non.
Or, le terrain n’est pas constructible. On lui refuse la nullité car le professionnel avait le devoir de se
renseigner.
C’est l’ Arrêt du 2 mars 64 (RTD civ 65 p :112)
Ce principe a été posé très tôt par l’arrêt de la chambre des requêtes de la Cour de cassation du 16 mars
1898
Arrêt plus récent : concernant la rente viagère c’est un contrat de rente viagère et le nu propriétaire
s’aperçoit que le crédirentier (qui est encore dans l’appartement) lui a menti sur son âge. Il était 2 ans plus
jeunes.
La Cour de cassation dit que 2 ans n’est pas une erreur déterminante dans ce type de contrat
Puisque cette erreur n’est pas déterminante, l’erreur est indifférente. : pas de nullité, le contrat
demeure
II- Le dol
Le dol vient du grec « dolos » qui signifie « appât pour attirer le poisson ». L’histoire de la création du
dol se trouve dans un ouvrage de Cicéron.
Le Chevalier Canus était amateur de pêche. Il voulait acheter un terrain pour pouvoir pêcher. Des gens
mettent des faux poissons et quand Canus vient, il décide de l’acheter. Or, il a été trompé.
Il va voir le juge (le prêteur, juge de droit romain).
La sanction serait donc la nullité en raison d’une malhonnête en raison d’une déloyauté dans les relations
contractuelles.
Dans l’an VIII on avait supprimé le mot « constitué » en raison de ce dol.
Cette sanction du dol est la sanction de la malhonnêté contractuelle dans la formation du contrat.
ARTICLE 1116 ALINEA 1ER : « le dol et une cause de nullité de la convention lorsque les
manœuvre pratiquées par l’une des parties sont telles qu’il est évident que sans ces manœuvres
l’autre partie n’aurait pas contractée »
Lorsqu’il y a des manœuvres dolosives c'est-à-dire des actes positifs, le dol va être caractérisé.
1) Le mensonge dolosif
On admet aujourd’hui que le simple mensonge suffit à constituer le dol. Pas besoin de manœuvres en
dépit de ce qu’exige l’article 1116
Cela a été affirmé par un arrêt de la 3° chambre civile du 6 novembre 70 (JCP 71, 2° partie ; 16 042)
« Le simple mensonge non appuyé d’actes extérieurs peut constituer un dol »
2) La réticence dolosive
Chronique de Mestre : « observations sur la réticence dolosive », RTD civ 88 p : 336
Peut-on caractériser un dol lorsque l’un des contractants ne révèle pas à l’autre des éléments qui
auraient pu influencer son consentement ?
Depuis il y a eu revirement de jurisprudence : le dol est admis « en cas de silence volontairement
gardé par un contractant sur un fait ignoré par l’autre et qui l’aurait décidé s’il l’avait connu à ne
pas contracter ».
C’est !!!!!!!! L’arrêt de la 3° chmabre civile du 15 janvier 1971 (RTD civ 71 p : 839) : c’est l’arrêt
fondateur
Désormais, le dol permet aussi de sanctionner l’absence de bonne foi dans la formation du contrat.
Ce lien a été encore affirmé dans un arrêt de la 1ère chambre Civil 13 mai 2003(JCP 2003, 1ère partie,
170 n°1 ou JCP 2003, 2° partie 10 144 : « la bonne foi et la validité des contrats »)
Il s’agissait d’un contrat de cautionnement. Une banque avait consentie un prêt à la condition que la
caution s’engage mais le banquier savait que la situation du débiteur était compromise ; le banquier n’a
pas dit que la caution allait obligatoirement payer. Il n’a rien dit et il a été condamné pour réticence
dolosive et manquement de bonne foi.
Autre lien entre dol et obligation d’information : lien entre la réticence dolosive et l’auteur de la
réticence dolosive : qui se tait ? Qui est silencieux ?
C’est un arrêt important : l’arrêt Baldus, 1ère chambre civile, 3 mai 2000(RTD civ 2000, p : 566)
Dans cet arrêt, Mme Bouchet a trouvé des photographies de Baldus chez elle. Elle se dit qu’elle va les
vendre 1 000 frcs : elle va voir un acquéreur, elle lui propose les 50. Il les prend. L’acquéreur étonné de la
si belle affaire les achète.
Au bout d’un moment elle se dit qu’il y a une sorte d’erreur sur la valeur mais elle sait qu’elle n’existe
pas, si on se trompe sur le prix, tant pis.
Puisqu’elle ne peut pas agir sur l’erreur de la valeur, elle va agir sur la réticence dolosive parce que
l’acheteur était un professionnel.
Ici, la cour de cassation a estimé qu’il n’y a pas d’obligation d’information et donc pas de réticence
dolosive sur l’acheteur, bien qu’il fut professionnel.
Bien qu’il y ait obligation de bonne foi etc. il n’y a pas de réticence dolosive pour un acheteur.
Puisque ce n’est pas écrit dans 1116, ça amène la jurisprudence et la doctrine a distinguer 2 types de
dol :
66
1- le dol principal :
2- le dol incident
C’est celui qui est normalement sans conséquence sur la décision de contracter.
Ce qui signifie que le dol principal a entraîné le consentement principal de la victime. Or, en
regardant 1116, on voit que 1116 est le dol principal : la nullité du contrat (si j’avais su je n’aurai pas
contracté)
Le dol incident n’est pas prévu dans le texte. Puisqu’il est sans incidence il n’y a pas nullité du contrat,
il y a juste dommages et intérêts sous forme de réduction du prix. (si j’avais su j’aurai acheté mais pas
à ce prix)
III- La violence
- alinéa 1er :
«Il y a violence lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une personne raisonnable, et qu’elle
peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et présent
(actuel) »
- alinéa 2 :
La violence en elle-même est un vice de consentement que si elle supprime tout ou partie de la
liberté de consentir
67
ce qui vicie le consentement c’est la crainte provoquée par la violence : son consentement n’est pas
libre, il est contraint. La victime contracte pour éviter la violence
Pour que la violence soit un vice du consentement reconnue en justice, il faut 3 caractères, la violence
doit être :
1- Illégitime
3- elle doit être de nature à faire impression sur une personne raisonnable
Il s’agit de pressions sur les contractants, de menaces, de violences physiques, de coups et blessures
(Ex : si on ne contracte pas on nous licencie). Cette violence économique se passe dans le cadre du
travail.
La jurisprudence a compris le concept de violence comme pouvant être le résultat d’une contrainte
économique.
Pour la première fois, cette violence économique a été mise en illustration dans un arrêt du 30 mai 2000,
1ère chambre civile (RTD civ 2000 p : 827)
Ça a aussi était mis en illustration dans un arrêt de la 3° chambre civile du 3 avril 2002 (Dalloz 2002
p : 2844)
Il s’agissait d’un employeur qui faisait pression sur un de ses salariés pour obtenir un certain contrat.
68
Ce salarié, dans le cadre de son contrat de travail, avait réalisé un ouvrage. L’employeur voulait que
l’employé lui cède les droits d’auteur.
Il menaçait de le licencier alors il signe puis recours à un avocat.
La cour de cassation ne reconnaît pas la violence économique (alors que la CA l’avait reconnu),
toujours en raison d’un problème de preuve.
Les juridictions de fond avaient estimé que cette preuve était apportée.
une promesse :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ce sont les avants contrats : l’avant contrat est un contrat qui prépare à la
formation d’un autre contrat !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
le contrat définitif :
70
I- La détermination de l’offre
L’offre est une proposition ferme de conclure à des conditions déterminées avec précision un
contrat
Il faut que l’offre soit suffisamment précise, détaillée pour qu’une simple acceptation entraîne la
formation du contrat.
Exemple : dans les petites annonces, si on trouve la mention « prix à débattre » c’est imprécis et ce n’est
donc pas une offre au sens juridique. Car il manque le prix.
Si ce n’est pas une offre au sens juridique (ex : voiture prix à débattre), il s’agit d’une invitation à
entrer en pour parler. Ça se terminera donc par une responsabilité délictuelle.
Si l’offre est précise et ferme cette offre va engager l’offrant. Il est engagé tout seul, c’est une
sorte d’engagement unilatérale : on est prêt à se lier par le seul accord de volontés.
La jurisprudence s’est prononcée sur toutes les situations. Elle (cour de cassation) a décidé de donner à
l’offre une grande puissance ( le seul fait de manifester cette offre alors qu’on est tout seul nous
71
engage totalement) que cette offre ait un destinataire particulier ou qu’elle soit faite au public en
générale
La Cour de cassation a récemment indiqué que lorsque l’offre comporte un délai, l’offrant doit
maintenir cette offre, il ne peut pas la rétracter.
S’il n’y a pas de délai mentionné, la Cour de cassation estime qu’il faut maintenir l’offre pendant un
délai raisonnable.
Le bénéficiaire de l’offre peut valablement accepter l’offre et alors il lui donne toute son
efficacité, ce qui signifie que le contrait est formé
La Cour de cassation l’a rappelé dans un arrêt de la 3° chambre civil du 10 décembre 97 (Defrénois 98
p : 336 ; Dalloz 99, sommaire commenté p : 9)
Dans ce cas, il s’agissait d’une offre de promesse faite par un offrant à un destinataire pendant un délai de
4 ans. Le bénéficiaire a 4 ans pour réfléchir. Pendant ce délai, l’offrant meurt. L’offre a été manifestée
pendant un délai de 4 ans, elle doit être maintenue même si l’offrant meurt. Ainsi, la puissance de l’offre
est grande.
L’arrêt est rendu avec une mention de l’article 1134 : le respect de la parole donnée.
2 arrêts de la cour de cassation sont venus jeter les bases de la question de l’offre faite au public.
Un individu passe une annonce dans un journal pour vendre son terrain. Un acquéreur potentiel se
présente et accepte l’offre. Mais l’offrant dit qu’il ne veut plus vendre, il pense ne pas être lié. L’affaire
est portée devant les tribunaux :
la CA constate que « l’offre faite par voie de presse ne saurait être assimilée à l’offre faite à
personne déterminée »
o il y a un visa : elle utilise l’article 1589 : c’est l’article de la promesse de vente (« la
promesse de vente vaut vente »). Or, ce visa est totalement inadapté
o il y a un véritable motif de principe dans cet arrêt : « attendu que l’offre faite au
public lie le pollicitant à l’égard du premier acceptant dans les mêmes conditions que
l’offre faite à personne déterminée »
il va y avoir vente forcée, exécution forcée car la Cour de cassation constate l’échange des
consentements
72
Une petite annonce faite dans un journal. Mais cette fois ci le propriétaire est une commune qui décide de
vendre un terrain et des époux qui voient cette annonce décide d’accepter l’offre. Ils disent qu’ils veulent
le terrain pour une résidence secondaire et le maire ne veut pas.
Procès : l’offre engageait elle ?
o il y a un visa : 1583 « la vente est parfaite entre les parties et la chose est acquise de
droit… »
C’est un texte sur la vente, non pas sur l’offre, mais le visa est plus pertinent que pour l’arrêt
de 68
73
responsabilité contractuelle
1- les promesses
2- le pacte de préférence
I- Les promesses
Les promesses vont se compliquer selon la nature du contrat : selon que le contrat définitif est
consensuel ou non consensuel la promesse va changer
La vente est formée solo consensu, en un éclair : la vente est parfaite dès l’échange des consentements,
même si le prix n’est pas payé et la chose livrée.
Il y a un texte sur la promesse : ARTICLE 1589, ALINEA 1ER : « la promesse de vente vaut vente
lorsqu’il y a consentement réciproque des deux parties sur la chose et sur le prix »
Promesse de vente vaut vente : il semblerait qu’il s’agisse de la même chose. 1134 est le respect de la
promesse donnée. La promesse c’est un contrat, elle doit donc être soumise à 1134 : « pacta sund
servenda »
En lisant ce texte, l’article 1589 (n’appartient pas à la partie obligation), la promesse est une promesse
synallagmatique
Or, ce n’est pas le seul type de promesse qui existe : la promesse unilatérale.
C’est une convention par laquelle une personne (le promettant) s’engage envers une autre (le
bénéficiaire) qui l’accepte à conclure un contrat dans des conditions d’ores et déjà fixées et définies
si celle-ci le lui demande dans un certain délai
Le promettant donne un certain délai (exemple : 3mois) pendant lequel le bénéficiaire peut lever
l’option
Un autre paramètre doit être pris en compte : il y a souvent dans ce type de promesse : l’indemnité
d’immobilisation : le bénéficiaire va payer le prix de sa réflexion
le contrat est accompagné d’une indemnité d’immobilisation qui est stipulée au profit du vendeur,
c’est le prix de la réflexion.
Ce schéma a été brisé par la cour de cassation en 1993. Ce schéma était pourtant rigoureux et stricte et
juridiquement fondé.
2 arrêts importants :
1- arrêt de la 3° chambre civile, 15 décembre 1993 (Dalloz 94 p : 507 ; JCP 95, 2° partie n°
22 3666)
Ici, il s’agissait d’une promesse unilatérale de vente avec un délai pour lever l’option.
La Cour de cassation va admettre le droit pour le promettant de changer d’avis pendant
l’écoulement du délai d’option
« Dans une promesse de vente [unilatérale] l’obligation du promettant constitue une obligation de
faire tant que les bénéficiaires n’ont pas déclaré acquérir et la levée d’option, postérieure à la
rétractation exclue toute rencontre des volontés »
75
Une promesse unilatérale a été faite. Un seul a des obligations envers l’autre (le promettant). Celui-ci
change ensuite d’avis, il retire la promesse et après le bénéficiaire accepte.
il y a violation par la cour de cassation de l’article 1134 : un seul des contractants a le droit de
détruire le contrat.
2- arrêt de la 3° chambre civile du 26 juin 96 (bulletin, 165 ; Dalloz 97, sommaire commenté
p : 169)
Le bénéficiaire envoie un recommandé par lequel il lève l’option. Le promettant ne va pas chercher le
recommandé. Ce qui signifie que le fait de ne pas aller chercher le recommandé manifeste la rétractation :
ici, la rétractation est postérieure à la levée d’option.
Pourquoi la Cour de cassation estime que le promettant est astreint à une obligation de faire ?
Quand la Cour de cassation dit qu’il a une obligation de faire, c’est une obligation de faire quoi ?
C’est l’obligation en vertu de laquelle le débiteur est tenu de s’abstenir de certains actes
Certains ont même émis que ça pourrait être une obligation de donner
76
c) appréhension de la situation du bénéficiaire
Si on qualifie le droit d’option comme un droit de créance, opter se définit alors comme le droit
d’exécuter ou non un droit personnel¸droit qui permet alors de contraindre le promettant à exécuter
cette promesse.
En levant l’option, le bénéficiaire devient propriétaire, et donc le droit personnel s’est transformé en
droit réel. C’est bizarre.
« Postas » = pouvoir.
1- c’est le pouvoir par lequel son titulaire peut agir sur des situations juridiques préexistantes
en les modifiant, les éteignant ou en créant de nouvelles situations au moyen d’une activité
propre unilatérale
2- droit qui permet à une personne de modifier la situation juridique d’une autre personne par
un acte unilatéral de volonté
Il en existe déjà dans la loi des droits potestatifs : ex : le droit de rétractation du consommateur. C’est un
droit potestatif.
Le promettant se trouve en situation de sujétion, c'est-à-dire qu’il est passif, aucun comportement
spécifique de sa part n’est attendu.
77
2) La promesse synallagmatique de vente
Promesse synallagmatique : les deux parties promettent, l’une d’acheter et l’autre de vendre. Elles
ont donc toutes les deux des obligations.
Le consentement donné lors de la promesse vaut alors consentement pour le contrat définitif.
En réalité, on trouve des difficultés qui vont faire en sorte de donner moins de valeur à la promesse
Il arrive en effet que des parties à une promesse synallagmatique de vente décident, le jour de la
signature devant le notaire, de refuser de vendre
Mais la Cour de cassation a estimé en réalité qu’il fallait introduire une distinction d’interprétation de
la promesse
2 possibilités
a) 1ère interprétation
Si on estime que promesse de vente vaut vente, l’exécution forcée est possible.
Si une des parties ne se présente pas devant le notaire (alors qu’il a signé la promesse), le juge constatera
la vente
c’est le sens de l’article 1589
b) 2° interprétation
On peut estimer qu’en réalité les parties ont entendu repousser leur consentement définitif à la
signature de l’acte notarié.
l’acceptation donnée lors de la promesse n’engage pas, cette acceptation devrait être répétée
lors de la signature de l’acte authentique pour que le vente soit valable
Donc lors de la promesse il faudrait dire que le « oui » donné lors de la promesse vaut que pour la
promesse et non pas pour le contrat définitif
Les 2 interprétations coexistent tout dépend de la façon dont la promesse est rédigée
si le contrat de promesse laisse entendre que la vente est déjà réalisée lors de la
promesse
L’acte authentique n’est qu’une formalité sans incidence sur la validité de la vente
Exemple : arrêt de la 3 chambre civile du 20 décembre 94 (JCP 95, partie 2, n° 22 491 ; Dalloz 96,
sommaire p : 9)
Pour leur formation, ces contrats dépendent, pour leur validité, de formes spéciales
Des promesses de contrats non consensuels sont elles possibles ? le droit permet t il ce type de
promesses ?
Il n’y a rien dans la loi et dans le Code civil sur les contrats réels et solennels.
La jurisprudence s’est prononcé en dépit de cette carence textuelle et a dit que les promesses de contrats
réels et les promesses de contrats solennels sont valables MAIS elle ne permet jamais aucune
exécution forcée
79
1) Les promesses de contrats réels
Contrat réel : celui qui se forme uniquement par la remise de la chose ou tradition de la res
Une personne nous promet de nous prêter 100 000€ par écrit. Puis elle change d’avis dans le délai
pourquoi promesse de vente vaut vente et promesse de prêt ne vaut pas prêt ?
car la vente est un contrat consensuel (on est engagé dans la promesse, et donc dans le contrat) : le seul
échange des consentements entraîne le contrat
Pour le prêt, seule la remise de la chose permet la formation du contrat : on ne peut pas être contraint à
exécuter un contrat qui n’est pas formé sinon ça contraint quelqu’un à former un contrat, ce qui est
impossible.
L’exécution forcée implique que le contrat soit déjà formé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Exemple : arrêt de la 1ère chambre civile 20 juillet 81 (bulletin n° 267 ; RTDciv 82 p : 427)
Il s’agissait de 2 prêteurs éventuels qui devaient prêter 400 000 frcs à une SARL pour financer l’achat
d’un immeuble.
Les 2 prêteurs remettent une partie de la somme (2chèques de 150 000 frcs) au notaire. Une autre partie
seulement à la SARL
Tout le monde doit se retrouver devant le notaire pour finaliser le prêt et l’achat de l’immeuble avec un
tiers (le vendeur).
Les prêteurs ne se présentent pas devant le notaire. La SARL le jour de la vente ne peut pas acheter
l’immeuble car les 2 actes devaient se faire concomitamment.
Les prêteurs demandent au notaire de donner les 2 chèques : ce que le notaire hésite à faire. Le gérant de
la SARL attaque les prêteurs en justice ou obtenir les sommes remises au notaire.
Les prêteurs exigent la restitution des chèques qu’ils avaient versés, l’emprunteur réclame les chèques.
- la CA condamne la SARL à rendre les chèques qu’elle avait reçus et elle condamne les 2 prêteurs
à 5 000frcs de dommages et intérêts
- la Cour de cassation confirme la décision des juges du fond à « défaut de réalisation du contrat,
les prêteurs ne pouvaient être tenus qu’à des dommages et intérêts en raison de leur manquement
fautif à leur engagement de prêter les fonds » : le contrat avait été que en partie formé. Pour qu’il
y ait contrat de prêt formé il faut remettre toute la somme d’argent.
ARTICLE 2127 prévoir l’hypothèque conventionnelle (formée par le contrat) et ses formalités :
« l’hypothèque conventionnelle ne peut être consentie que par un acte passé en forme authentique »
Le but c’est la protection de la personne qui délivrerait son bien par hypothèque.
La question qui se pose ici : la promesse d’hypothèque est elle valable, notamment sur un bien futur?
En principe, cette promesse devrait être nulle car le législateur impose des formes pour la validité du
contrat. Ainsi, permettre la promesse reviendrait à contourner la loi
La jurisprudence a apporté une solution dans un arrêt de la 3° chambre civile du 7 avril 93 (Defrenois
93 p : 1063) « l’acte constitutif d’hypothèque ne peut être passé que devant notaire, et en cas
d’inexécution de la promesse d’hypothèque, le créancier ne peut obtenir que des dommages et
intérêts »
promesse d’hypothèque ne vaut pas hypothèque mais la promesse n’en est pas moins
sanctionnable en cas d’inexécution.
Pacte de préférence : convention par laquelle une personne s’engage pour le cas où elle déciderait
de vendre un bien à l’offrir d’abord à une tierce personne précise, bénéficiaire du pacte
« Si un jour je décide de vendre je vous la vendrai à vous, mais peut être que je ne vendrai jamais »
Si le propriétaire décide un jour de vendre son bien, il doit le proposer en 1er au bénéficiaire.
Ce bénéficiaire bénéficie d’un droit : le droit de préemption
81
Il existe 2 droits de préemption
Le contrat est destiné à satisfaire des besoins, il a un but, une utilité pratique.
La volonté de contracter porte tant sur un objet (ex : l’immeuble) que sur une cause (ex : j’achète
l’immeuble pour y habiter)
1- que veut-on ?
2- pourquoi veut-on ?
Il s’agit des ARTICLES 1126 à 1130 dans une section 3 du code : « de l’objet et de la matière des
contrats »
ARTICLE 1126 : « tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner ou qu’une
partie s’oblige à faire ou à ne pas faire »
I- La détermination de l’objet
Il faut distinguer entre corps certain et chose de genre (les choses fongibles)
A- Le corps certain
C’est la chose corporelle qui est déterminée dans sa matérialité, spécifié dans son individualité
Ce sont des choses qui, n’étant déterminées que par leur nombre, leur poids ou leur mesure peuvent
être employées indifféremment l’une pour l’autre.
La chose doit exister soit au moment du contrat, c'est-à-dire qu’elle existe déjà, ou alors elle peut exister
dans le futur.
Exemple : la vente d’immeubles à construire. Article 1130 CC : vente de chose à construire.
La chose peut avoir une existence matérielle et pourtant elle ne va pas pouvoir faire l’objet de
convention : on ne va pas pouvoir réaliser un contrat sur cette chose
En effet, la loi a placé un certain nombre de choses hors du commerce juridique = ARTICLE 1128 CC
« il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l’objet d’une convention »
Exemples :
Exception : don d’ovules, de sperme, de sang etc. mais c’est encadré par la loi bioéthique.
2- les drogues
3- la clientèle civile
Elle concerne les professions libérales. Un avocat peut il vendre ses clients ? Non car il y a interdiction de
la cession de clientèle civile.
84
La cour de cassation depuis un arrêt de la 1ère chambre civile du 7 novembre 2000(JCP 2001, partie 2,
n° 10 452) : la cour de cassation indique que désormais il est possible de vendre la clientèle civile :
elle rentre dans les choses qui sont dans le commerce
Cet arrêt a été confirmé par un arrêt de la 1ère chambre civile du 30 juin 2004 (CCC 2004 n°135)
L’objet peut être un instrument de protection des droits fondamentaux des individus (ex : vente
d’organes)
85
ARTICLE 1131 : « l’obligation sans cause ou sur une fausse cause ou sur une cause illicite ne peut
avoir aucun effet »
ARTICLE 1133 : « la cause est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est contraire aux
bonnes mœurs ou à l’ordre public »
L’identification de la cause est un vrai problème et c’est une question des plus difficiles.
- une contemporaine
- une actuelle et utile
2- quel est le but de l’obligation que l’on contracte ? => c’est la question de la cause finale
86
A- La cause efficiente
Pourquoi est on obligé par le contrat ? Pourquoi le contrat nous oblige-t-il ? D’où vient notre
engagement ?
Cette question de la cause efficiente se situe en amont du contrat et tente de donner une explication qui
est la justification de la force obligatoire du contrat.
Pendant des siècles, c’est la seule question que les juristes se sont posés.
En droit romain la cause n’est envisagée que sous cet angle. Il ne connaisse que la cause efficiente.
La réponse à la question c’est le formalisme : c’est le respect des formes qui rend le contrat
obligatoire (airain et la balance)
Ce débat perd de sa force et surtout de son intérêt avec le Code napoléonien de 1804 car le principe de ce
Code est le consensualisme
Pourquoi le contrat engage t il ? Car la volonté est créatrice d’engagement ; c’est la force obligatoire
du consentement.
Je suis engagée parce que je l’ai voulu
C’est le consentement et non plus la forme qui explique ce caractère obligatoire du contrat.
B- La cause finale
Pourquoi est ce que j’ai voulu contracter ? Qu’est ce que je cherche en m’engageant ?
Ici la doctrine met l’accent sur l’interdépendance des obligations : j’espère que l’autre contractant
exécute aussi ses obligations.
La question de cette cause va entraîner beaucoup de critiques car tous les contrats ne sont pas
synallagmatiques
Cette notion de cause a été critiquée en faisant aussi remarquer que la cause fait double emploi avec
l’objet : si l’objet est illicite, la cause est illicite donc elle est inutile
Les auteurs qui ont critiqué cette cause sont : Plagnol (XIX°S) qui mène une croisade anti causaliste.
Les auteurs suivront.
Cependant, le Code civil prévoit la cause alors les auteurs des années 30 vont se replonger sur la cause.
Elle est forcément utile vu que le Code civil le prévoit.
Il va donc y a voir un renouveau de la cause
87
II- Le renouveau de la cause
Ce renouveau se fait en 2 étapes : Capitant au début du XIX° va développer une théorie unitaire de
la cause mais elle aura des limites.
Ensuite, les auteurs contemporains vont développer une théorie dualiste de la cause : elle doit se
diviser entre cause objective et cause subjective
cause objective
C’est une cause technique qui est toujours identique pour toutes les conventions de même espèce
cause subjective
C’est la cause morale qui permet d’apprécier la moralité et la licéité du but poursuivi.
Exemples :
- la cause subjective : les motifs sont souvent différents. Ça peut être un but licite ou un but illicite
(maison de tolérance)
C’est la cause qui est identique dans tous les contrats et qui n’est différenciée que selon les types de
contrats.
Ex : dans la vente c’est toujours le transfère de propriété alors que dans le louage ce n’est pas pareil : c’est
la jouissance du bien
Tous les contractants poursuivent donc, dans un même type de contrat : même but
Surtout cette cause objective va servir de socle à un mouvement de pénétration aux nouveaux
concepts de loyauté, de fraternité.
- Zelsevick Duhamel : la notion d’économie du contrat en droit privé » JCP 2001 1ère partie n°300
Particulier qui veut devenir commerçante et ouvrir un vidéo club. Pour cela il a besoin d’un fournisseur
qui lui apporte des cassettes vidéo. Il loue 200 cassettes vidéo dans un village qui compte 1300 habitants.
Le marché n’est pas suffisant.
Le bailleur (fournisseur qui loue les cassettes) demande le paiement des cassettes. Le commerçant dit non
en justifiant que le contrat n’est pas causé. Sa justification est que le village est trop petit pour absorber le
nombre de cassette. Il prétend que le contrat est nul pour défaut de cause.
La société B confie à Chronopost 2 plis pour participer à une adjudication. Chronopost va porter les
courriers en retard, elle ne respecte pas son obligation de livrer le courrier dans les 24h.
89
Dans les petites lignes du contrat, il y a une clause qui dit que « en cas de retard, l’indemnité est limitée
au montant du prix acquitté »
La société B n’est pas satisfaite car son préjudice est plus important que 15€.
La CA qui est saisit du litige va rester sur le terrain juridique mentionné par chronopost. Le terrain c’est
l’exécution. Pour la CA la clause limitative du contrat est autorisée. Pour faire sauter le plafond de
l’indemnisation il faut démontrer une faute lourde et dans ce cas là, la clause qui contient la mention
est réputée non écrite.
or, dit la CA, le retard n’est pas une faute lourde. Le plafond est donc applicable.
La CC casse l’arrêt
- pour violation de la loi :
- elle utilise le visa 1131 : la cause
Il y a un problème d’exécution et ici encore on repart sur la cause, c'est-à-dire le terrain de al formation
du contrat
Cause = terrain de la formation du contrat
L’engagement n’est pas cause : puisque pas d’exécution il n’y a pas de cause.
Ainsi, pour la CC : « la clause est nulle pour absence de cause »
Le reste du contrat est valable.
cette jurisprudence qui va dans le sens d’une subjectivisation de la cause objective n’est plus
valable.
Arrêt de la Chambre mixte du 22 avril 2005 (revue des contrats 2005 : 651)
Sa solution est que on doit rester sur le domaine de l’exécution (donc ne pas partir sur la cause et donc
sur la formation) et le retard dans l’exécution de l’obligation n’est pas un faute lourde.
90
B- La cause, élément subjectif du contrat : la cause subjective
Référence implicite à l’article 6 (objet des conventions : ordre public et bonne mœurs)
Il s’agit d’illicéité et immoralité qui peuvent être mis en évidence que si on peut faire appel aux
motifs, c'est-à-dire aux intentions qui ont déterminé les contractants à s’engager.
La cause objective est insuffisante à elle seule pour déterminer l’ensemble de la cause, il faut s’en
remettre à la cause subjective : les deux sont nécessaires.
Si la cause est illicite n’est ce pas parce que l’objet est illicite ?
Effectivement si l’objet et illicite ou immoral (ex : vente d’un rein), la cause sera également illicite ou
immorale
Mais le contrat peut être illicite ou immorale sans que l’objet ne le soit : seule la cause va être
immorale ou illicite
Ex : achat d’un immeuble. Objet = immeuble, il est licite. Mais si je l’achète pour en faire une maison de
tolérance : donc ici la cause subjective est immorale est illicite
Objet illicite => cause illicite mais l’objet licite mais cause peut être illicite
91
3) la jurisprudence
Il y a une évolution qui montre un rétrécissement de la cause subjective car les bonnes mœurs se
réduisent donc l’immoralité se réduit aussi
Exemples :
1- le courtage matrimonial
Aujourd’hui c’est parfaitement autorisé et il y a toute une législation dans le Code de la consommation.
2- les donations faites à une maîtresse dans le but de poursuivre une relation adultère
ce problème a été tranché dans un arrêt de la 1ère chambre civile 3 février 99 (D.99 p : 267 ; JCP 99, 2°
partie, n0 10 083
2 époux : le mari avait révoqué des donations faites à son époux. Il avait donc exhérédé son épouse.
Il avait adopté également le fils de sa femme. Il ne pouvait pas le déshériter totalement au profit de sa
maîtresse mais il pouvait utiliser la quotité disponible : quand on est parent on ne peut pas déshériter ses
enfants mais il y a toujours un volume qui va aux enfants et un volume dont on peut disposer (c’est la
quotité disponible) : 50% pour l’enfant et 50% dont on peut faire ce qu’on veut.
Si j’ai deux enfants, 1/3 pour le premier, 1/3 pour deuxième et 1/3 de quotité disponible etc.
Le fils adoptif attaque le testament en disant que c’est une clause immorale, contraire aux bonnes mœurs.
La CA : elle a suivit la position du fils et prononcé la nullité de la clause testamentaire pour cause
immorale
La CC : casse l’arrêt aux doubles visas de 1131 et 1133 : « attendu que n’est pas contraire aux
bonnes mœurs la cause de la libéralité dont l’auteur entend maintenir la relation adultère qu’il
entretient avec le bénéficiaire »
Cette jurisprudence a été confirmée par l’arrêt galopin : assemblée plénière du 25 octobre 2004 (RTD
civ 2005 p : 104 ; JCP 2005, 2° partie n°10 011 ; D. 2004 p : 3175)
on peut toujours réaliser des donations pour maintenir qqn dans une relation adultère.
92
b) Les causes encore reconnue comme illicites et
immorales
1- arrêt de « la rose tatouée », TGI Paris, 3 juin 1969, (D. 70 p : 136)
Une fille de 17 ans voulait faire du cinéma. A l’époque un cinéaste lui propose un film où on la filme en
train de se faire tatouer une rose sur la fesse puis de la détatouer et de vendre le bout de peau de la fesse.
Elle aura une grosse cicatrice. Le conflit est porté devant le TGI qui prononce la nullité de la convention
relative à « l’exécution de son tatouage et à son enlèvement par exérèse en raison du caractère à la
fois illicite, immorale et contraire à l’ordre public de ce contrat »
Un père qui avait imposé des relations incestueuses à une de ses filles. Elles font semblant de lui
pardonner jusqu’à la mort de la mère.
Une fois que la mère meurt, elles changent de comportement. Le père, très fâché rédige un testament.
Dans le préambule il reconnaît l’inceste et il indique qu’il dissipe la quotité disponible pour punir les
filles de tenir rigueur des viols.
Les filles attaquent le testament et le TGI reconnaît l’illicéité et l’immoralité de la clause qui dissipe la
quotité disponible car la cause était de punir les victimes de l’inceste
3- arrêt 1ère chambre civile 7 octobre 98 (Defrénois 98 p : 1408 ; D.98 p : 563)
Chronique de Tournafon : « l’influence du motif illicite ou immoral sur la validité des contrats » D 99 p :
237
En 81, un mari emprunte de l’argent à sa femme et reconnaît par acte sous seing de devoir cet argent à
son épouse.
Les époux divorcent et après ce divorce, il faut rembourser le prêt et l’ex épouse accepte que le fait lui
soit remboursé par voie d’une augmentation de sa pension alimentaire que lui verse son mari.
Le contrat prévoit ce mode d’échelonnement.
Cependant, en 93 l’ex épouse demande tout d’un coup le remboursement de toute la somme restante. Elle
ne veut plus de rééchelonnement de la dette en une seule fois.
L’ex mari s’oppose à cette demande et il argue du contrat qui prévoit le rééchelonnement de la dette.
Cependant, cet aménagement qu’avait demandé le mari lui permettait d’obtenir des avantages fiscaux
indus. Il payait donc moins d’impôt.
Ces avantages fiscaux, sa femme l’ignorait les avantages fiscaux et surtout que ces avantages ne lui
étaient pas profitables
Pouvait-il y avoir nullité du contrat de rééchelonnement puisque la cause était à priori illicite.
Mais surtout, pouvait il y avoir nullité alors que cette cause illicite n’était pas rentrée dans le champ
contractuel ? Vu que l’épouse ignorait ces avantages.
Les deux parties doivent elles connaître le caractère illicite et immoral de la convention au moment de
la conclusion de celle-ci ou bien une seule des parties doit elle en avoir conscience ?
93
Dans cette affaire, la jurisprudence opère un revirement de jurisprudence :
- avant : la Cour de cassation répondait que la nullité d’un contrat à titre onéreux (ex : prêt) pour
cause illicite ou immoral, il fallait que les 2 parties aient connu cette illicéité
Dans cette affaire, la Cour de cassation va déclarer ce contrat nul au motif de l’illicéité de la cause,
même si une partie ignorait cette illicéité. « Un contrat peut être annulé pour cause illicite ou
immorale même lorsque une des parties n’a pas eu connaissance du caractère illicite ou immorale du
motif déterminant de la conclusion du contrat »
Dans cette affaire il s’agissait de rapprocher des parents qui voulaient un enfant à un parent qui voulait
abandonner un enfant.
« Toute convention ayant pour objet de déterminer la somme à verser en rémunération des services
d’un intermédiaire en vue d’une adoption a une cause illicite et ne peut avoir aucun effet
94
Il s’agit des ARTICLES 1310 ET SUIVANTS du titre IV « des engagements qui se forment sans
convention »
Dans le chapitre 1er, on trouve « des quasi contrats » et le chapitre 2 « des délits et des quasi délits »
Quasi contrat : c’est un certain nombre de situations juridiques qui paraissent comparables à celles
qui découlent d’un contrat mais elles ne sont pas le fruit d’un accord de volonté
En réalité, les obligations qui vont naître des quasi-contrats trouvent leur source pas dans un acte
juridique mais dans un fait juridique.
Pour autant ce n’est pas de la responsabilité délictuelle car l’obligation du débiteur n’est pas fondée
sur un fait illicite
Il s’agit d’une source autonome qui trouve son origine dans l’équité
Il y en a de 3 sortes :
3- l’enrichissement sans cause : l’action de « in rem verso » : pas de texte c’est une création
de la jurisprudence
Il préfère utiliser pour le paiement de l’indu et de l’enrichissement sans cause utiliser « avantages
procurés à autrui comme source d’obligation juridique »
L’idée comme de ces trois quasis contrats est qu’un rapport d’obligation peut s’établir entre deux
sujets de droit en dehors de toute manifestation de volonté lorsque l’activité de l’un profite à l’autre
et qu’aucune cause juridique n’explique ce profit.
95
3 exemples :
1- un voisin part en vacances et il y a une tempête et son toit s’envole. L’autre voisin n’arrive pas à le
joindre et veut faire réparer le toit. C’est la gestion d’affaires : ce n’est pas un contrat. C’est le fait
de rendre service sans faire de profit.
S’insérer dans les affaires d’autrui pour rendre service mais avec remboursement
2- la sécurité sociale se trompe et nous verse des cotisations. Ou bien avec le prélèvement
automatique de EDF, SFR etc. et qu’on nous prélève une somme qu’on ne doit pas : c’est le cas
de l’indu : on demande le remboursement des sommes qu’on ne doit pas. Action en
répétition de l’indu
3- un concubin demande de venir travailler dans son restaurant et elle n’a aucun contrat elle n’est pas
payer. C’est juste un service rendu. Comment se faire rembourser des sommes investies par son
travail personnel ? le concubin s’est enrichit grâce au travail de sa concubine. Le terrain est
l’enrichissement sans cause, l’action in rem verso
Il semblerait qu’on soit à l’aube de la création d’un nouveau quasi contrat depuis 2002
96
Le gérant d’affaires va agir comme s’il y avait mandat : c’est une sorte de quasi mandat (mandat est un
contrat)
C’est pour cela que Carbonnier dit que le seul quasi contrat est la gestion d’affaires car c’est une sorte de
quasi mandat.
ex : voisin qui entre chez nous et change des choses selon ses envies.
Eviter l’ingérence dans les affaires qui ne le regarde pas
2- encourager l’altruisme et la solidarité sociale chaque foi que cela parait utile et nécessaire
Les solutions relatives à la gestion d’affaires balance entre la méfiance à l’égard du fouineur et confiance
à l’égard du bon samaritain
Le gérant doit être seulement animé par l’instinct de rendre service à son prochain.
Si l’individu est déjà mandataire, si cette exécution est dictée par un contrat préalable, il ne peut y
avoir de gestion d’affaires.
Ex : le voisin altruiste est lui-même charpentier. Il n’a passé d’acte juridique avec personne, c’est une
intervention matérielle sans acte juridique.
Or, le mandat ne peut concerner que des actes juridiques, pas de mandat pour les actes matériels.
Comme dans le mandat, le gérant d’affaires doit rendre compte de sa gestion au maître d’affaires
Article 1372, aliéna 2 : « il [le gérant d’affaires] se soumet à toutes les obligations qui résulteraient
d’un mandat express que lui aurait donné le propriétaire »
Tout doit se dérouler comme si il y avait mandat.
Au-delà des obligations du mandataire, il y a deux textes : ARTICLES 1373 ET 1374 qui astreignent le
gérant d’affaires à deux conditions plus dures que le mandataire car il faut le dissuader d’intervenir
de façon maladroite ou intempestive.
98
A- L’article 1373
Cette règle est différente du mandat : cette règle ne se retrouve pas dans le mandat car le caractère
essentiel du mandat est sa révocabilité.
B- L’article 1374
Alinéa 1 « il est tenu d’apporter à la gestion de l’affaire tous les soins d’un bon père de famille »
Ainsi, lorsque la gestion d’affaires est terminée et qu’elle n’a pas été menée convenablement à son terme
(ex : voisin qui a fait plus de dégâts qu’il y en avait), le gérant de l’affaire sera responsable de sa
mauvaise gestion et devra réparer par indemnisation au maître d’affaires
Il peut arriver que la gestion d ‘affaires se termine bien (gérant pas incompétent) et le gérant sera
indemniser des frais qu’il a payé si sa gestion est pure.
ARTICLE 1375/ « le maitre dont l’affaire a été bien administrée, doit remplir les engagements que le
gérant a contracté en son nom (ce son les actes juridiques), l’indemniser de tous les engagements
personnels qu’il a pris et lui rembourser toutes les dépenses utiles ou nécessaire qu’il a faites »
99
2 conditions :
A- un paiement
Il y a une difficulté : une erreur du solvens (celui qui a versé la somme) est elle nécessaire ?
Le simple fait que le solvens démontre avoir payé quelque chose qu’il ne devait pas, suffit il à lui ouvrir le
droit de réclamer, de répéter le droit de réclamer la prestation qu’il a fournit ?
Ou bien doit il prouver en outre que son paiement est intervenu à la suite d’une erreur de sa part ?
difficulté pour prouver l’erreur
la réponse est donnée dans la loi, dans L’ARTICLE 1377 ,ALINEA 1 « lorsqu’une personne qui, par
erreur se croyait débitrice à acquitter une dette, elle a le droit de répétition contre le créancier »
Ce texte a fait l’objet d’interprétation, la doctrine (Terray) indique à juste titre que le solvens s’il verse
une somme d’argent à l’accipiens sans démontrer l’erreur, on doit alors admettre l’intention
libérale et il y a présomption d’intention libérale
il y a de nombreux paiements volontaires sans intention libérale (ex : sécurité sociale lorsqu’elle se
trompe. Ex : l’homonymie entre deux affiliés ; ou quand par exemple EDF prélève une somme trop
importante : on n’entend pas gratifier EDF)
Depuis un arrêt de l’assemblée plénière de la Cour de cassation du 2 avril 1993 (D : 93 p : 373 ; JCP
93, 2° partie, 22 051) l’erreur n’a plus à être démontrée, l’erreur est présumée
« dès lors que les sommes versées n’étaient pas dues, le solvens est en droit, sans être tenue à aucune
autre preuve, d’en obtenir la restitution »
100
II- Les restitutions
Mais son obligation est plus ou moins étendue selon qu’il est ou non de bonne foi.
Il doit les intérêts à partir du paiement de l’indu : le jour où le solvens a payé. L’accipiens savait mais
il ne l’a pas dit
La bonne foi est présumée, il ne doit les intérêts qu’à compter du jour où il est mis en demeure de
restituer
= ARTICLE 1378
101
Cette règle est fondée sur l’équité selon lequel nul ne doit s’enrichir aux dépens d’autrui
Cette action va trouver son champ d’application dans toute une série de situations où il y a un
mouvement entre d’un patrimoine vers un autre patrimoine (l’un s’enrichit et l’autre s’appauvri)
sans cause juridique
Exemple :
Pourtant ce n’est pas dans ce type d’exemples qu’est née l’action d’in rem verso
A- L’arrêt précurseur
C’est un arrêt de la chambre des requêtes de 1892 : la Cour de cassation va consacrer formellement
l’existence d’un principe général qui interdit de s’enrichir sans cause au détriment d’autrui.
C’est l’histoire du marchand d’engrais : un fermier loue des terres à un propriétaire terrien et cultive
ces terres. Il doit donc payer des fermages (loyers) au propriétaire.
Comme il cultive il achète des graines, des engrais.
Mais cet agriculteur est très ennuyé, il n’arrive plus à payer ses créanciers et notamment le propriétaire et
le marchand d’engrais.
Le propriétaire résilie donc le bail. Et il dit que l’agriculteur doit payer les fermages impayés.
Pour éteindre sa dette, le fermier abandonne la récolte à venir qui est encore sur pied.
Le propriétaire accepte.
Mais le marchand d’engrais veut aussi être remboursé : afin d’obtenir paiement il se retourne contre le
propriétaire terrien qui est plus argenté, en expliquant que ces récoltes n’existent que grâce à son engrais.
Ainsi, il dit que le propriétaire s’est enrichit sans fondement.
Il dit que lui il s’est appauvri au profit du propriétaire qui s’est injustement enrichit.
motif de principe : « l’action de in rem verso n’ayant pas fait l’objet d’une réglementation législative
et dérivant du principe d’équité qui défend de s’enrichir au détriment d’autrui, il s’en suit que son
102
exercice n’est soumis à aucune condition déterminée et que pour sa recevabilité il suffit que la
partie qui l’intente allègue l’existence d’un avantage qu’elle aurait, par un sacrifice ou par un fait
personnel, procuré à celui contre lequel elle agit. »
Ce motif est choquant le contractuel chasse le délictuel : quand il y a un contrat on doit agir sur le
fondement du contrat. Le vendeur d’engrais aurait du agir contre le fermier car il y avait un contrat entre
eux deux et tant pis si le débiteur est insolvable.
Cet arrêt est choquant car il n’y a pas de possibilité d’option et interdiction de cumul de deux actions.
Les critiques à l’époque ont fusé et on a parlé à propos de l’enrichissement de « d’une machine de
guerre qui bouleversait toutes les transactions »
B- l’arrêt fondateur
C’est un arrêt capital de la chambre civile du 2 mars 1915 ; dans cette décision, la cour de cassation va
poser le principe, toujours applicable aujourd’hui : le principe de subsidiarité
« L’action de in rem verso ne doit être admise que dans les cas où le patrimoine d’une personne se
trouvant sans cause légitime enrichit au détriment de celui d’une autre personne, celle-ci ne jouirait
pour obtenir ce qui lui est du d’aucune action naissant d’un contrat, d’un quasi contrat, d’un délit ou
d’un quasi délit »
L’action de in rem verso apparaît comme un dernier recours : le principe d’équité proclamait en 1892
ne trouve à s’appliquer qu’à défaut de règle juridique adéquate prévue par les textes.
Il s’agit donc que d’une application résiduelle (alors qu’avant c’était ouvert à tout)
A- un appauvrissement de l’un
B- un enrichissement de l’autre
Le but de l’action est de rétablir l’équilibre rompu par l’enrichissement sans cause de l’un au
détriment de l’autre
C’est la raison pour laquelle le principe des restitutions est dominé par le principe du double
plafonnement.
Principe de double plafonnement : la restitution due par l’enrichit ne doit pas dépasser son propre
enrichissement : il ne doit pas en restituant s’appauvrir
Cela signifie aussi que si l’enrichissement de l’un et l’appauvrissement de l’autre sont inégaux,
l’obligation de restituer est fixée à la plus faible des deux sommes.
Exemple :
Des parents qui vivent avec un seul des enfants, et celui-ci aide et répare la maison et va dépenser
100 000€ mais la maison une fois réparer n’est accrue dans sa valeur que de 50 000€
L’enfant s’est bien appauvri de 100 000 € et les parents se sont enrichis de 50 000€ : la somme qui doit
être due à l’enfant est 50 000€ car il ne faut pas que les parents eux-mêmes s’enrichissent.
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Ex : les loteries publicitaires dans les boîtes aux lettres ; une mamie veut agir en justice. Qui va gagner ?
Sur ces questions, la jurisprudence a résolu ces questions de manière favorable aux individus qui ont
reçu ces courriers.
Sur quel fondement ?
C’est une faute de faire croire à un individu qu’il avait gagné. Il faut indemniser l’espoir perdu.
Dommages et intérêts de façon moins
Tout cela est terminé. Désormais, la Cour de cassation tranche en dehors de la contractuelle et en dehors
de la délictuelle, elle tranche sur les quasis contrats
Dans cet arrêt, une société a envoyé à un particulier un pli qui indiqué qu’il avait gagné 105 750 frcs.
Pour toucher cette somme il devait juste renvoyer le bon de validation joint.
Il a envoyé le bon de validation. Il n’a rien reçu et se rend chez son avocat.
La Cour d’appel a examiné les faits et a indiqué que les documents étaient peu clairs (il fallait renvoyer
les documents) : elle condamne donc sur le terrain délictuel.
A l’issu du procès devant la Cour d’appel il a gagné 5 000 francs de dommages et intérêts
Derrière ce visa la cour de cassation dit que « les quasis contrats sont les faits purement volontaire de
l’homme dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers.
Viole l’article 1371 une CA qui pour condamner une société de VPC (vente par correspondance) à une
certaine somme à titre de dommages et intérêts aux destinataires de documents publicitaires retient qu’en
annonçant de façon affirmative une simple éventualité, la société avait commis une faute délictuelle
constituée par la création de l’illusion d’un gain important et que le préjudice ne saurait correspondre au
prix que l’intéressé avait cru gagner alors que l’organisateur d’une loterie annonce un gain à une
personne dénommée sans mettre en évidence l’existence d’un aléa s’oblige par ce fait purement
volontaire à le délivrer »
La cour de cassation a évincé l’offre car elle n’a pas de fondement textuel, difficulté de qualifier l’offre de
contracter. Et elle a évincé le terrain délictuel car il s’agit de réparer une faute et non un terrain et on ne
pourra donc jamais atteindre la somme annoncée.
Mais est cette une bonne solution de choisir le fondement des quasis contrats.
Mais quel quasi contrat ?
- gestion d’affaires ? non car pas d’intrusion dans les affaires d’autrui
- répétition de l’indu ? non car pas demande de remboursement d’une somme versée à tort
- enrichissement sans cause ? non car il faudra une rupture, un équilibre injuste. Quel appauvri ?
quel enrichit ?
La doctrine dit alors que par cet arrêt la Cour de cassation « défigure » (Mazeaud) la notion de
quasi contrat.
Denis Mazeaud parle de cet arrêt en disant que « dès lors un changement radical s’opère quant à la
fonction d’un quasi contrat »
C’est pour ça qu’on peut dire qu’il y a ici la naissance éventuelle d’un nouveau quasi contrat qui
serait l’illusion de création d’un gain, de l’espoir d’un gain mériterait une sanction propre sur un
nouveau terrain : les quasis contrats.
A suivre…