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Chapitre 2/ Les droits subjectifs 

 
Le terme « droit » a des acceptations différentes selon qu’il est envisagé
comme mode d’organisation juridique d’une société (le droit tunisien) ou comme
droit reconnu à un individu « mon droit ». Cette distinction s’exprime à travers
les notions de droit objectif et de droit subjectif. 
Le droit subjectif traduit l’individualisation du droit. C’est une prérogative
reconnue au sujet de droit pour la satisfaction d’un intérêt personnel. 
L’étude du droit subjectif soulève la question du contenu de ce droit et de sa
preuve. 
 
Section 1/ Le contenu des droits subjectifs : 
Le contenu des droits subjectifs est variable. La prérogative accordée peut
porter sur des objets différents. On distingue traditionnellement les droits
patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux :  
Paragraphe 1/ Les droits patrimoniaux :  
Ce sont ceux qui ont une valeur en argent. Ils sont dans le commerce juridique
et ils entrent dans le patrimoine de leur titulaire. 
A/ Le patrimoine : 
C’est l’ensemble des droits et des obligations à finalité économique d’une
personne.  
1. Cet ensemble forme une universalité de droit c'est-à-dire que les
éléments qui le composent à savoir l’actif et le passif (exp : les créances et les
dettes) sont indissociables. Par conséquent : 
 Tous les biens d’une personne répondent de ses dettes. On dit que l’actif
répond du passif. 
Exemple : si une personne est débitrice d’une obligation qu’elle n’est pas en
mesure d’acquitter, elle demeure tenue sur tous les biens dont elle dispose ainsi
que sur les biens qu’elle va acquérir dans le futur. 
 Le patrimoine d’une personne est le gage général de ses créanciers c'est-
à-dire que le patrimoine constitue la garantie de base des créanciers. 
2. le patrimoine est un attribut de la personnalité juridique. Par
conséquent : 
 Seule une personne a un patrimoine. 
 Toute personne a un patrimoine même s’il est vide ou qu’il ne contient
que des dettes. 
 Une personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine. Ce patrimoine est
unique et indivisible. Ainsi, même si une personne consacre une partie de ses
biens à l’exercice d’une activité professionnelle, ses créanciers peuvent saisir tous
ses biens sans distinction entre patrimoine commercial et patrimoine général. Le
droit tunisien rejette « le patrimoine d’affectation » qui existe, par ailleurs,
dans certains ordres juridique tel que le droit Allemand. Ce dernier permet à une
personne d’avoir plusieurs patrimoines de telle sorte qu’il existe un
cloisonnement entre les différents patrimoines. Les créanciers ne pourront pas
saisir un patrimoine distinct. 
La règle d’interdiction de patrimoine d’affectation en tunisien peut être
dé tournée par la constitution d’une société. La société étant un être moral, elle a
une personnalité juridique distincte et par conséquent un patrimoine distinct. La
société va exposer son propre patrimoine aux aléas de
l’activité commerciale  sans exposer le patrimoine de chacun des associés. 
 
B/ La classification des droits patrimoniaux : 
Les droits patrimoniaux se répartissent en deux catégories essentielles. Il
s’agit des droits réels et des droits personnels. 
1. Les droits réels :  
Les droits réels établissent une relation directe entre un sujet de droit et une
chose. Cette relation peut être plus ou moins complète. On distingue les droits
réels principaux et les droits réels accessoires. 
a. Les droits réels principaux : Le droit de propriété est le droit réel le plus
complet. Il confère à son titulaire trois attributs : 
 L’usage de la chose : « Usus ». 
 La jouissance : le droit d’en tirer tous les fruits « fructus » 
 Le droit d’en disposer par un acte matériel ou par un acte juridique
« abusus ». 
Cette définition est prévue par l’article 17 code des droits réels qui dispose :
« la propriété confère à son titulaire le droit exclusif d’user de sa chose, d’en jouir
et d’en disposer. » 
Une personne peut être titulaire de ces prérogatives réunies ou de l’une de ces
prérogatives seulement c'est-à-dire d’un démembrement du droit de propriété. 
Exemple : l’usufruit (usage + jouissance) / le droit d’habitation (droit d’usage)
… 
b. Les droits réels accessoires : les sûretés réelles. Les droits réels
accessoires sont des droits réels qui accompagnent un droit de créance. En effet,
pour se prémunir contre l’insolvabilité du débiteur, un créancier dispose d’un
droit réel en garantie du paiement de la créance. Ce droit peut résulter de la loi ou
de la convention. 
Les droits réels accessoires les plus importants sont : 
 L’hypothèque : sûreté réelle conventionnelle portant sur un immeuble. 
 Le gage : sûreté réelle conventionnelle portant sur un meuble. 
 Le privilège : sûreté réelle légale portant sur tous les biens meubles et
immeubles d’un débiteur ou sur une partie de ses biens. 
Ces droits confèrent à leurs titulaires un droit de préférence au paiement. Ils
leurs confèrent aussi un droit de suite. Ils peuvent suivre la chose en quelques
mains qu’elle soit. 
Les sûretés obéissent au principe de l’accessoire : l’accessoire suit le
principal. 
 
2/ Les droits personnels : 
Les droits personnels (ou droit de créance) mettent en relation deux ou
plusieurs sujets de droit. Une personne (le créancier) attend d’une autre personne
(le débiteur) l’exécution d’une prestation. Celle-ci peut consister à faire, ne pas
faire ou donner. 
 L’obligation de faire : est celle qui consiste dans l’engagement du
débiteur à effectuer une prestation positive au profit du créancier. 
Exemple : transport. 
 L’obligation de ne pas faire : consiste dans l’engagement du débiteur de
s’abstenir de faire quelque chose. 
Exemple : obligation de non concurrence. 
 L’obligation de donner : c’est l’engagement de donner quelque chose. 
Exemple : Obligation de délivrer la chose vendue. 
Le lien de droit qui unit le créancier et le débiteur est une « obligation ». Vu
du côté actif ce terme désigne la créance. Vu du côté passif, ce terme désigne la
dette. 
 
Paragraphe 2/ Les droits extrapatrimoniaux:  
Ils ne sont pas évaluables en argent, ils sont « hors commerce » (incessibles).
Ils sont attachés directement à la qualité humaine de l’Homme. Il s’agit
essentiellement de la citoyenneté et de tous ses attributs (droit de vote,
nationalité, …) et des droits de la personnalité (le droit au respect de la vie
privée, droit à l’image, …) et des droits de famille (le droit de garde, de
surveillance et d’éducation des enfants, …) 
Ces droits sont intransmissibles et le rôle de la volonté est limité par la loi
c'est-à-dire qu’ils sont d’ordre public. 
Paragraphe 3/ Les droits mixtes (les droits intellectuels) : 
Ils échappent à la classification : droits réels/droits personnels. En effet, ils ne
s’exercent pas contre une personne et ne portent pas sur une chose dans le sens
matériel du terme mais ils empruntent aux droits patrimoniaux leur nature
pécuniaire, dans ce sens qu’ils confèrent à leur titulaire un droit d’exploitation. Ils
empruntent aux droits extrapatrimoniaux leur aspect moral qui permet la
protection de l’œuvre.  
L’objet de ces droits est intellectuel et consiste dans l’activité intellectuelle de
son titulaire. 
Exemple :  
 la propriété industrielle (droit de marque et de fabrique, brevets,…) 
 La propriété littéraire (droit d’auteur,..) 
 
Section 2/ Les Biens : 

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