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LES DROITS SUBJECTIFS

Les droits subjectifs sont :

 Les droits patrimoniaux et


 Les droits extrapatrimoniaux

NOTION DE « PATRIMOINE »
Le patrimoine est l’ensemble des rapports de droit appréciable en argent et qui ont pour
sujet actif ou passif, une personne et qui sont envisagés comme formant une universalité.
De cette définition, le patrimoine présente trois (3) caractères fondamentaux :

 Le caractère pécuniaire du patrimoine :

Le patrimoine comprend exclusivement les droits et les obligations ayant une valeur
pécuniaire c’est-à-dire appréciable en argent. Qui dit patrimoine dit pécuniaire.

 Le patrimoine est un ensemble : Principe de l’UNIVERSALITE du


patrimoine
 Une universalité a toujours une existence juridique distincte de celle des
éléments qui la composent. Ces éléments peuvent se modifier ou se
renouveler sans que le statut de l’ensemble ne s’en trouve affecté. C’est le cas
pour le patrimoine. Un droit peut être cédé et sortir ainsi du patrimoine alors
que le patrimoine subsiste et reste identique à lui-même comme un
portefeuille qui peut être vide. Le patrimoine est un contenant qui peut être
sans contenu.
 Une universalité comprend toujours un ensemble (ou une masse) de biens
ou droits appartenant à une personne « élément actif » qui correspond à un
ensemble de dettes ou d’obligations « élément passif ». Ces deux éléments
constituent le patrimoine comme universalité et l’on ne peut les envisager de
manière isolée. Quand on parle de « patrimoine », on l’entend par la somme
des deux. Ainsi, s’il y a transmission du patrimoine en entier, c’est-à-dire le
décès de la personne qui en est le titulaire, l’héritier recueille à la fois l’actif
composant le patrimoine et le passif ou dettes.
Ce qui signifie encore qu’il ne saurait y avoir de transmission de patrimoine
entre vifs puisque transmission du patrimoine d’une personne signifie
transmission de la masse d’actifs et de passifs, alors qu’une personne doit
avoir un patrimoine. Le patrimoine se trouve ainsi rattaché à la personne.
C’est le Principe de l’INTRANSMISSIBILITE DU PATRIMOINE ENTRE
VIFS. Ce qui mène également au troisième caractère du patrimoine :

 Le caractère personnel du patrimoine


Selon la théorie classique, le patrimoine est une émanation de la personnalité. Le
patrimoine étant rattaché à la personne, sa transmission
(patrimoine=universalité=actifs +passifs) ne peut se faire qu’après le décès
(cessation de la personne du titulaire du P) de la personne. L’unité du patrimoine
trouve son fondement dans l’unité de la personnalité de son titulaire. L’identité de la
personne établit ce lien entre l’actif et le passif. Le patrimoine est la traduction
juridique de la personne. Et cela entraine un certain nombre de conséquences :
 Toute personne a nécessairement un patrimoine :
Chaque personne qui a une personnalité (existence) juridique doit avoir un
patrimoine. A titre de rappel, la personnalité juridique s’acquiert à la
naissance de la personne par la déclaration de naissance qui fait de la
personne un sujet de droit et disposant ainsi l’aptitude à être titulaire de
droits et d’obligations.
Au décès d’une personne (elle n’existe plus donc), une déclaration de ce
décès doit être faite. Une personne dont la personnalité juridique a pris fin
ne peut plus disposer d’un patrimoine. C’est là que la transmission
universelle du patrimoine s’opère et les héritiers recueillent le patrimoine
dans son universalité (droits et obligations).
Ainsi, une personne de son vivant ne peut être séparée de son patrimoine
(toujours avoir en tête l’universalité). Le titulaire du patrimoine peut céder
les droits et obligations composant son patrimoine mais ce dans leur
individualité et non dans leur ensemble. Il s’agit ainsi d’une transmission à
titre particulier.
La transmission du patrimoine en entier pour cause de mort s’opère par
contre comme une transmission à titre universel du patrimoine. A la mort,
la personnalité juridique de la personne disparait et le patrimoine n’a plus de
titulaire. Le patrimoine doit avoir un titulaire considéré comme un sujet de
droit, qui lui sert de support. C’est pourquoi il faut trouver un nouveau
titulaire pour rattacher le patrimoine à une personne.

 Le fort lien entre le patrimoine et la personne fait qu’une personne doit


avoir un patrimoine et tout patrimoine a comme titulaire une personne. Les
deux notions sont ainsi indissociablement liées.
 L’indivisibilité du patrimoine tient à l’indivisibilité de la personnalité elle-
même. Une personne n’a qu’un seul patrimoine et tout patrimoine est
affecté exclusivement à une seule personne. On parle de Principe
d’INDIVISIBILITE ou UNITE DU PATRIMOINE.

Selon la théorie moderne, le patrimoine est totalement indépendant de la


personne. Ce n’est pas une émanation de la personnalité. C’est une entité
économique indépendante.

 Le droit positif français et malgache prônent la théorie classique


c’est-à-dire le patrimoine en tant qu’émanation de la personnalité.
I-LES DROITS PATRIMONIAUX

Les droits patrimoniaux sont destinés à assurer dans les rapports entre les hommes,
l’utilisation par ceux-ci des choses ou des biens en vue du maintien et du développement
de leur vie physique. Ce sont des droits qui ont ainsi une valeur pécuniaire, appréciable en
argent.
Juridiquement, le mot bien désigne à la fois les choses et les droits qui portent sur ces
choses. On peut classer les droits patrimoniaux selon leur nature (nature du droit) et selon
l’objet auquel il s’applique (objet ou chose sur laquelle le droit porte).

A. Classification des D.P selon leur nature


La principale distinction est celle des « droits réels » et des « droits personnels » à laquelle
s’ajoute plus tard, « les droits intellectuels ».
1. LES DROITS REELS

Le droit réel est une prérogative, un pouvoir que le titulaire exerce directement sur une
chose matérielle. Il confère à son titulaire un pouvoir direct et immédiat sur la chose sans
qu’il n’ait besoin de l’intermédiaire d’une autre personne.
Le DR repose ainsi sur deux éléments :

 La personne : C’est le sujet actif et titulaire du droit


 La chose objet du droit : C’est la chose qui a donné le nom au droit réel puisque
« réel » vient du latin « res » qui signifie chose. Le titulaire exerce un pouvoir direct
sur la chose.
Ce pouvoir direct sur la chose signifie qu’aucun intermédiaire ne s’interpose entre le sujet de
droit et la chose objet de son droit. Il peut exercer son droit non seulement contre une
personne déterminée mais contre toute personne. On dit que le DR est opposable ERGA
OMNES, opposable à tous.
Les DR confèrent à leur titulaire deux prérogatives :

 LE DROIT DE SUITE :
Il permet à son titulaire de suivre « en quelques mains qu’elle se trouve » la chose qui lui
appartient ou qui est grevée de droit en sa faveur. Ainsi, le DR peut être exercée contre
n’importe qui en ce qu’il a un caractère absolu.
Ex : Revendication d’un immeuble contre tout détenteur.

 LE DROIT DE PREFERENCE :
C’est le droit d’être préféré à toute autre personne dont tout créancier titulaire d’un simple
droit personnel c’est-à-dire un simple droit de créance appelé « créancier chirographaire ».
C’est également le droit d’être préféré à tous ceux qui ne détiennent qu’un droit réel
postérieur en date ou classé dans un rang inférieur.
Le droit de préférence est limité aux DR accessoires à une créance. (Les sûretés par
exemple).
Ex : Une personne (titulaire d’un DR) dépose une marchandise lui appartenant chez un
commerçant (le dépositaire). Les créanciers du dépositaire ne peuvent pas saisir le bien qui
n’appartient pas à leur débiteur. Ils n’ont qu’un simple droit personnel sur le dépositaire
débiteur contrairement à la personne qui a déposé sa marchandise titulaire d’un véritable
DR.

On peut constater par ces affirmations la suprématie des DR par rapport aux DP si bien qu’on
a souvent recours aux premiers pour garantir les seconds. Ce qui permet en conséquence
d’établir une distinction fondamentale au niveau des DR eux-mêmes :

a) Les droits réels principaux


L’article 543 du code civil dispose que : « On peut avoir sur un bien, ou un
droit de propriété, ou un simple droit de jouissance, ou seulement des
services fonciers à prétendre ».
Il en découle que les DR principaux sont : le droit de propriété (DR par
excellence), d’une part et d’autre part, ses démembrements : les droits
d’usage, d’usufruit et de servitude.
 Le droit de propriété : C’est le DR le plus important. On dit
que c’est le DR par excellence. Il confère à son titulaire les
prérogatives complètes sur la chose : le droit de l’user et de
s’en servir (USUS), le droit d’en tirer les fruits et produits
(FRUCTUS) et le droit d’en disposer (ABUSUS). Autrement dit,
le titulaire d’un DR a un pou voir absolu sur la chose. Il peut en
disposer soit en la consommant directement soit la
transformant soit en la grevant d’autres DR (servitude/
hypothèque).
 Les démembrements du droit de la propriété : Ce sont
des DR mais avec seulement une partie des prérogatives du
droit de propriété. Ce sont :
-L’usufruit : Il confère à l’usufruitier l’usus et le fructus.
L’abusus appartient uniquement au nu-propriétaire.
Autrement dit, la propriété appartient à ce dernier.
-Le droit d’usage : Il confère à son titulaire l’usus et le fructus
mais uniquement dans la limite de ce qui lui est nécessaire à
lui-même et à sa famille. Il est beaucoup plus limité que
l’usufruit.
-Le droit d’habitation : C’est un droit d’usage (usus et fructus
dans la limite de ce qui est nécessaire au titulaire et à sa
famille) personnel et familial mais seulement concernant le
logement.
-Le droit de superficie : On peut le prendre comme un
véritable droit de propriété et non un simple démembrement
en ce sens que la chose (un immeuble) est partagée entre deux
titulaires. Le titulaire du droit sur le sol et le titulaire d’un droit
de propriété sur tout ce qui dépasse le sol à savoir les
plantations et les constructions. Mais contrairement au droit
de propriété, le droit de superficie est susceptible d’être limité
dans le temps

Ex : Il peut être limité jusqu'à la durée du bail lorsque le


preneur a été autorisé à construire.

-Les servitudes réelles ou service foncier :


C’est un droit pour le propriétaire d’un fonds dominant de se
servir de certaines utilités d’un autre fonds appelé fonds
servant. On parle de servitude réelle puisqu’elle est liée au
fonds dominant et au fonds servant. Tout propriétaire d’un
fonds dominant peut exercer la servitude et tout propriétaire
d’un fonds servant devra la subir.

Cas particulier de l’emphytéose :


L’emphytéose est un bail de longue durée dans lequel le
locataire a un DR sur l’immeuble ou un terrain agricole qu’il
peut hypothéquer ou louer ou sous-louer moyennant une
redevance envers le bailleur.
Par sa nature, elle est classée parmi les DR mais à proprement
parler, elle constitue un droit personnel consenti à son titulaire
par le bailleur qui s’oblige à mettre à sa disposition la chose
louée (créance du locataire contre le bailleur : une obligation à
faire).

b) Les droits réels accessoires


Ils sont l’accessoire d’un droit personnel c’est-à-dire une créance et sont
destinés à en assurer l’exécution. On les appelle DR de garantie en ce sens
qu’ils garantissent le paiement d’une créance c’est-à-dire une garantie contre
le risque d’insolvabilité du débiteur. Pour ce faire, les titulaires de ce droit ont
recours aux sûretés.
La sûreté ainsi offerte au créancier est un DR mais ne permet pas pour autant
au créancier d’user la chose ; seulement de faire servir cette chose à la
garantie de sa créance. Elle consiste à affecter un bien meuble ou immeuble à
la garantie de la créance. Il s’agit du gage et de l’hypothèque. Il s’agit de
sûreté réelle. Si la créance n’est pas payée à l’échéance, le créancier peut
faire vendre le meuble ou l’immeuble et se faire payer sur le prix de la vente.
Par contre, elle lui accorde les deux prérogatives essentielles rattachées au
DR :
 Le droit de préférence : Au cas où la dette n’est pas acquittée à
l’échéance, le créancier fera vendre la chose mise en gage ou en
hypothèque et sera payé avant tout autre créancier chirographaire
sur le prix. Ce droit intervient en cas de conflit entre un créancier
titulaire de DR et un créancier titulaire d’un simple DP droit de
créance. Le premier aura la préférence d’être payé avant le deuxième
sur le prix.

 Le droit de suite : Si le bien est vendu ou aliéné par le débiteur, le


créancier a le droit de saisir le bien entre les mains du nouveau
propriétaire et de se faire payer si la dette ne serait pas encore
acquittée à l’échéance.

La sûreté réelle confère donc à son titulaire une sécurité plus grande
sans que le créancier soit obligé de recourir au service d’une autre
personne c’est-à-dire une sûreté personnelle.

2. LES DROITS PERSONNELS


Le DP ou « droit de créance » est un droit reconnu à une personne, « le créancier » d’exiger
à une autre appelé « le débiteur » (peut être une ou plusieurs personnes déterminées) une
prestation, un service qui consiste à donner ou à faire ou encore à ne pas faire.
Contrairement au DR qui est un rapport de droit entre une personne et une chose ; le DP est
un rapport de droit entre deux personnes. Tandis que du côté du créancier, ce rapport se
présente comme « un droit » ; de celui du débiteur, il se présente comme « une obligation »
dont l’objet est une dette.
Les DP diffèrent suivant la prestation que le créancier est en droit d’exiger de son débiteur :
 Obligation de faire : Le débiteur est tenu de faire quelque chose.
EX : Contrat de transport : obligation pour le transporteur de conduire les voyageurs
à destination finale et pour les voyageurs de payer les frais de transport.
 Obligation de ne pas faire : Le débiteur est tenu d’une obligation de ne pas faire
quelque chose.
Ex : Contrat de vente : obligation pour le vendeur de ne pas vendre des produits déjà
périmés.
 Obligation de DARE : Il s’agit d’une obligation de transférer un DR qui porte sur une
chose.
Ex : Dans un contrat de vente, une fois qu’elle est conclue ; le vendeur est tenu de
transférer le DR qu’il détenait sur la chose à l’acheteur.

3. LES DROITS INTELLECTUELS


Ce sont des droits patrimoniaux mais qui échappent à la classification DR-DP.

 On ne saurait dire que c’est un DR puisqu’il ne porte pas sur une chose matérielle.
 On ne peut pas aussi confirmer que c’est un DP puisqu’il ne s’exerce pas contre une
ou des personnes déterminées.
L’on peut les classifier sous deux angles :
a. Les DI qui portent vraiment sur une œuvre de l’esprit et font leur appellation.
Ce sont des droits appréciables en argent qui permettent aux créateurs
d’œuvre de l’esprit de tirer profit de leurs œuvres. Ils ont certes un droit
moral sur les œuvres mais ils peuvent en tirer profit :
 En matière de création littéraire et artistique, ils prennent la forme
des droits d’auteur qui suppose : un droit d’édition pour l’écrivain, un
droit de reproduction pour le peintre ou le sculpteur, un droit
d’exécution pour le musicien, un droit de projection pour le cinéaste.
Tout ces droits forment la propriété littéraire et artistique.
 En matière de création industrielle, il est reconnu un droit aux
inventeurs pour leurs inventions, un droit aux dessinateurs sur leurs
dessins et modèles, un droit aux fabricants sur leur marque de
fabrique. Ces droits sont regroupés dans la propriété industrielle.

b. Des DI peuvent également porter sur les clientèles.


Ces droits sont reconnus aux commerçants et industriels et on parle de
clientèle commerciale constituant un élément de fonds de commerce.
Ils peuvent aussi exister pour les professions libérales (médecins, avocats,
architectes…). Dans ce cas, on parle de clientèle libérale.

B. Classification des D.P selon l’objet auquel ils s’appliquent


Par objet, on entend vraiment ici par la chose sur laquelle porte le D.P. Donc
a priori, on tend à réduire cette classification des D.P aux seuls DR puisque
seuls ceux-ci portent sur des choses matérielles et non pas les autres droits.
Effectivement, une partie de cette classification est réservée aux seuls DR ;
mais pour autant, une autre partie de cette classification a été étendue à tous
les D.P que ce soit DR ou DP dont la classification fondamentale MEUBLE-
IMMEUBLE suivie de la classification des droits mobiliers et immobiliers.
1. CLASSIFICATION RESERVEE AUX SEULS DR
Cette classification va dépendre de la classification existante au niveau des
choses elle-même. Ainsi, l’étendue du DR varie nécessairement selon la
nature de la chose sur laquelle elle porte :
a) Chose CONSOMPTIBLE et chose NON CONSOMPTIBLE
 Choses consomptibles : Ce sont des choses qui se
consomment par le premier usage soit de façon matérielle
comme les denrées alimentaires soit de façon juridique comme
les sommes d’argent.
 Choses non consomptibles : Ce sont des choses susceptibles
d’usage prolongé telles qu’une maison, un sac, une voiture, un
meuble meublant…

 Intérêt de la distinction : En principe, seules les choses


non consomptibles peuvent être objet de droit puisque
son titulaire doit les rendre après coup dans leur
identique individualité. On parle de « prêt à usage ou
commodat » (Art 1874 à 1891 du code civil avant
1960). Ce prêt porte ainsi sur des choses dont on peut
user sans les détruire. C’est un contrat par lequel l’une
des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à
la charge pour le preneur de la rendre après s’en être
servi. (DR en question : démembrement du droit de
propriété= droit d’usage).
Mais, une chose consomptible peut aussi faire l’objet
d’un prêt tant que le prêteur consent à ce que
l’emprunteur qui va nécessairement détruire la chose
en la consommant restitue une chose semblable à la
chose prêtée ou à sa valeur. Il s’agit du « prêt de
consommation ou simple prêt ». C’est un contrat par
lequel une partie livre à l’autre une certaine quantité de
choses qui se consomment par l’usage, à la charge pour
le preneur de lui en rendre autant de même espèce et
de qualité.
A l’inverse du prêt à usage dans lequel le prêteur reste
propriétaire de la chose prêtée, le prêt de
consommation a pour effet que l’emprunteur devient le
propriétaire de chose prêtée pourvu qu’il restitue la
chose prêtée en même quantité et qualité au terme
convenu entre les parties.

b) Chose FONGIBLE et chose NON FONGIBLE


 Choses fongibles : Ce sont des choses considérées comme
équivalentes et interchangeables. Elles sont envisagées dans
leur genre ou dans leur espèce et non dans leur individualité.
Elles peuvent indifféremment être remplacées par des choses
semblables. On les appelle « choses de genre ». Elles se
déterminent normalement au poids, au compte ou à la mesure
(5kg de riz, 10 000 Ar, 3m de tissu…).
 Choses non fongibles : Ce sont des choses qui, dans un rapport
juridique, présentent une individualité qui ne permet pas de
les remplacer exactement (maison, voiture, un canapé bleu qui
renferme une histoire pour son propriétaire…). On les appelle
« corps certain » en raison de leur individualité.

 Intérêt de la distinction : Lorsqu’une personne doit une


chose non fongible, il doit restituer la chose elle-
même.
Par contre, lorsque la chose est fongible, le débiteur se
libère en livrant une chose semblable, de même
espèce et qualité.
L’art330 de la LTGO dispose que : « Si la dette est une
chose de genre, le débiteur n’est tenu de donner de la
meilleure, mais il ne peut pas offrir de la mauvaise
espèce ».
Cette distinction permet surtout de déterminer le
moment précis du transfert de la propriété :
S’agissant d’un corps certain, le transfert de
propriété s’opère dès l’échange de
consentement des parties.
Pour les choses de genre, le transfert de
propriété est retardé jusqu’à l’individualisation
de ces choses.

c) Chose FRUGIFERE et chose NON FRUGIFERE


Une chose frugifère est une chose susceptible de produire des fruits et
conséquemment, une chose non frugifère est tout le contraire.
Juridiquement, on entend par « fruit ce que la chose produit périodiquement
et sans altération ni diminution sensible de sa substance. Mais une chose
peut aussi parfois engendrer des « produits » qui s’opposent aux fruits en ce
sens que ceux-là sont ont un caractère non périodique et altèrent voire
diminuent de manière importante la substance même de la chose (le
capital).
Tandis que le fruit ayant un caractère périodique est perçu comme un revenu,
le produit est véritablement une fraction de la chose elle-même ou du capital.
Les fruits sont regroupés dans 3 catégories :
 Les fruits naturels : Ce sont ceux que la chose produit spontanément
sans le travail de l’homme tels que les fruits d’arbre, le croît des
animaux…
 Les fruits industriels : Ce sont ceux produits à l’aide du travail de
l’homme tels que les récoltes des champs, des jardins, des vignes…
Le propriétaire acquiert les fruits même s’il fait cultiver les terres par
d’autres personnes à son service (à des exceptions près qu’on va voir
dans l’étude des caractères du droit de propriété).
 Les fruits civils : Ce sont des revenus monétaires et périodiques tirés
de la propriété soit que le propriétaire ait exploité lui-même la chose,
soit qu’il l’ait confié à une autre personne qui l’exploite et lui verse
une rémunération périodique. Il s’agit d’un loyer s’agissant d’une
maison, d’un fermage ou d’un fonds de terre et d’intérêt s’agissant
d’une somme d’argent prêtée.

2. CLASSIFICATION DE PORTEE GENERALE MEUBLE-IMMEUBLE


L’art 516 du code civil dispose que : « Tous les biens sont meubles et
immeubles ».
Les meubles sont des biens caractérisés par leur mobilité et leur fort
déplacement d’un point à un autre ; tandis que les immeubles par le caractère
fixe de leur situation. Force est de constater l’importance de la distinction
meuble-immeuble sur différents points mais surtout au niveau de leur régime
juridique.

a) L’intérêt de la distinction
o Cette distinction meuble-immeuble tient à l’existence de différence de
régimes qui leur sont appliqués et ce en raison de la nature des
choses en question. De ce fait, il existe des règles juridiques qui ne
peuvent s’appliquer qu’aux immeubles eu égard à leur fixité et non
aux meubles vu leur mobilité.
Prenons des cas d’illustration :
 L’exercice du DROIT DE SUITE : Ce droit en effet est une prérogative
rattachée à tout DR sauf qu’il n’est concrètement efficace que pour les
immeubles en raison de leur situation fixe. Les meubles par leur
nature sont voués à se déplacer et font l’objet de nombreuses et
fréquentes transactions. Appliquer de manière généralisée le droit de
suite aux meubles marquerait la fin de la sécurité juridique. Et
d’ailleurs, cette situation se heurte l’article du code civil concernant
les meubles ; en effet, l’art 2279 du code civil dispose que : « En fait
de meubles, la possession vaut titre » quoique le deuxième alinéa de
cet article prévoit une situation d’exception pour celui qui a perdu un
bien meuble ou auquel le meuble a été volé lequel a droit à une action
en revendication dans un délai de trois ans à compter de la perte ou
du vol contre celui dans les mains duquel il la trouve ( sous réserve de
l’action que ce dernier lui-même exercera contre celui duquel il tient
le meuble.

 La mutation des DR (droit de propriété) : La publicité des aliénations


et des transmissions des DR est organisée uniquement pour les
immeubles qui sont par leur nature fixes et facilement identifiables. La
publicité peut ainsi être faite au lieu où est situé l’immeuble.

Par conséquent, il ne pourrait être conçue une publicité pour les


meubles en ce sens qu’ils ne cessent de se déplacer et en raison de
leurs nombreuses transactions.
 La compétence territoriale : La situation de l’immeuble étant
identifiée, le tribunal compétent en cas de conflit portant sur un
immeuble est le tribunal du lieu de la situation géographique de
l’immeuble. Il n’en est pas ainsi pour les meubles qui n’ont pas une
situation bien déterminée. Pour ces derniers, le tribunal compétent
est le tribunal du domicile du défendeur.

o La distinction meuble-immeuble trouve encore son fondement dans la


valeur des biens (meubles ou immeubles) analysée de deux manières :
 D’un point de vue économique :
-Biens du mineur : S’agissant des biens immobiliers du mineur, il est
interdit selon l’art 41 de la loi n°2007-003 du 20 Août 2007 sur les
droits et la protection de l’enfance au tuteur de procéder à des actes
d’aliénation ou de disposition des biens immobiliers du mineur sans
autorisation judiciaire spéciale préalable. Cette autorisation n’est pas
nécessaire pour les biens meubles.

-Succession : Il est prévu à l’art 80 de la loi n°68-012 relative aux


successions, testaments et donations que « les biens immobiliers à
partager sont estimés à la date du partage ». Par contre, pour les
biens meubles jugés économiquement moins important, ils peuvent
être estimés à une autre date que la date du partage.

-Donation : La distinction est encore plus importante dans les


dispositions concernant les donations ; En effet, selon les art. 97, 98 et
99 de la même loi, la donation portant sur des immeubles ou des
droits immobiliers doit être constatée dans un acte public dressé par
un notaire ou un officier public authentificateur en présence de
témoins (2) et sur déclaration du donateur avec signature de ces
personnes citées ou résulter d’un acte sous-seing privé c’est-à-dire
rédigé et signé par le donateur lui-même qu’il déposera entre les
mains d’un notaire ou d’un officier public authentificateur en présence
de témoins (2) et ce sous peine de nullité de l’acte de donation.
Il n’en est pas autant pour les biens meubles dont la donation peut se
faire par simple tradition manuelle.

 D’un point de vue sociale :


-En matière de saisie : Force est de constater l’importance accordée à
la fortune immobilière par rapport au mobilier. Ainsi, la saisie d’un
bien immeuble est soumise à des formalités plus strictes et
compliquées que celle des meubles au point que les immeubles du
débiteur ne soient touchés par la saisie qu’après épuisement de ses
meubles.
-Actes passés par les associations : D’après l’ordonnance n°60-133 du
3 octobre 1960 portant régime général des associations en son art. 6,
toute association régulièrement déclarée peut sans aucune
autorisation spéciale acquérir à titre onéreux des immeubles
strictement nécessaires à l’accomplissement du but qu’elle se
propose.
Cette disposition de la loi tend à limiter la possibilité ou l’autorisation
pour les associations de passer des actes à titre onéreux contraires à
leur nature non lucrative (limite : l’immeuble en question doit
impérativement servir dans l’accomplissement du but poursuivi par
l’association). Il n’en est rien s’agissant des meubles dont aucune loi
ne limite de la même façon l’acquisition par l’association.
La différence de l’importance accordée à l’immeuble et le meuble
tient encore du fait que le législateur veut éviter qu’une importante
fortune immobilière ne vienne attribuer un excès de pouvoir qui
permettrai à l’association de s’opposer à l’Etat.

b) Le contenu de la distinction meuble-immeuble


 LES MEUBLES :
On dit que tout ce qui n’est pas immeuble est meuble qu’il s’agit de
meubles corporels ou incorporels. L’art.527 du code civil détermine
comme suit les meubles : « Les biens sont meubles par leur nature ou
par la détermination de la loi ». La jurisprudence a ajouté une autre
catégorie dont « les meubles par anticipation ». Ainsi, par
« meubles », on entend :
-les meubles par la nature : choses mobilières matérielles ou
corporelles.
-les meubles par détermination de la loi : Ils sont appelés « droits
mobiliers » ou « meubles incorporels ».
b.1 : Les meubles par la nature
C’est leur nature qui fait leur mobilité. Le code civil de 1804(art528)
prévoit deux types de meubles par nature :
 Les biens qui peuvent se transporter d’un lieu à un autre par eux-
mêmes. Cas spécifique des animaux : Des débats sur la qualification
des animaux comme étant « meubles » sont apparus. Ainsi, une
réforme a été apportée par la loi française n°2015-177 du 16 février
2015 par l’art515-14 du code civil qui dispose que : « Les animaux
sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui
les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Ce
nouvel article veut donner un statut spécifique aux animaux
longtemps introduits dans la catégorie des biens. Sauf que ce nouvel
article s’avère être purement déclaratoire dans la mesure où aucun
régime juridique spécifique régissant les animaux n’accompagnait
cette réforme. De ce fait, aucun changement important ne touche la
seule distinction que connait le droit civil entre biens et personnes. Ce
qui fait retomber les animaux dans le régime juridique des biens et ne
pouvant être que des meubles par nature (ils répondent à la
formulation de l’art 528 amélioré du code civil : biens qui peuvent se
transporter d’un lieu à un autre). D’ailleurs, le nouvel article a été
inséré dans le livre du code civil réservé aux biens.
NB : Cette réforme a juste fait un apport moral dans le traitement des
animaux comme jadis biens.

 Les biens qui peuvent changer de place par l’effet d’une force
étrangère, les choses inanimées. Ce sont des biens qui ne sont ni fixés
ni incorporés au sol. Par conséquent, tout ce qui n’est pas attaché au
sol est meuble. Cette catégorie regroupe plusieurs choses et dont
certains connaissent un régime assez particulier. Sont classés dans
cette catégorie de meubles par nature :
-Les meubles meublants : Ils constituent le mobilier. Ils ne
comprennent que les meubles destinés à l’usage et à l’ornement des
appartements comme les tapisseries, lits, sièges, glaces, pendules,
tables, porcelaines et autres objets de cette nature.
Le sont également les tableaux et statues qui font partie du meuble
d’un appartement mais non les collections de tableaux qui peuvent
être dans les galeries ou pièces particulières.
Les porcelaines qui font partie seulement de la décoration d’un
appartement sont comprises dans la catégorie des meubles
meublants.
NB : La vente ou le don d’une maison meublée comprend
uniquement les meubles meublants.
-Les biens de l’art531 du code civil : Ils comprennent les bateaux,
bacs, navires, moulins et bains sur bateau ainsi que les usines qui ne
sont pas fixées par des piliers et qui ne font point partie d’une
maison. La saisie de certains d’entre eux est soumise à des formes
particulières prévues par le code français des procédures civiles.

-Les biens de l’art532 du code civil : Ceux-ci comprennent les


matériaux provenant de la démolition d’un édifice et ceux assemblés
pour en construire un nouveau jusqu’à ce qu’ils soient employés par
l’ouvrier dans une construction.

-Les meubles immatriculés : Il s’agit par exemple des aéronefs, des


navires, des véhicules à moteur… En effet, leur immatriculation
confère à ces biens un statut particulier qui les rapproche des
immeubles dans la mesure où ils seront considérés comme situés de
manière permanente au lieu de leur immatriculation, permettant ainsi
de leur appliquer les mêmes règles que pour les immeubles en
matière d’actes de disposition ou de vente (publicité, exercice du droit
de suite).

-Les titres au porteur : Un titre est d’abord juridiquement un écrit qui


constate l’existence d’un droit (DR ou D.P). Normalement, le titre
apparait comme un simple moyen de preuve distinct du droit lui-
même.
Mais il peut arriver que ce titre soit le seul mode de preuve admissible
pour le droit qu’il constate surtout en matière de droit personnel,
droit de créance. La détention de ce titre est ainsi à la fois nécessaire
et suffisante pour l’exercice de ce droit.
Il s’opère ainsi une confusion entre le titre et le droit qu’il constate.
Et on dit que le droit est incorporé dans le titre ou qu’il disparait
derrière le titre. En effet, le titre est un papier, un écrit, un meuble
corporel par nature.
Souvent, ce sont des titres émis par les sociétés en représentation de
leurs créances. Ceux au porteur sont des titres qui se confondent avec
les créances elles-mêmes. Ce sont des meubles par nature.

b.1 : Les meubles par la détermination de la loi


On regroupe dans cette catégorie les « droits mobiliers ». Ce sont des
meubles incorporels. L’art 529 du code civil regroupe dans cette
catégorie :
-les obligations ou actions qui ont pour objet des sommes exigibles
ou des effets mobiliers
-les actions ou intérêts dans les compagnies de finance, de
commerce et d’industrie encore que des immeubles dépendant de ces
entreprises appartiennent aux compagnies
-les rentes perpétuelles ou viagères que ce soit sur l’Etat ou sur les
particuliers

Le point commun entre ces choses est qu’elles sont toutes dépourvues
de matérialité.

NB : On aura l’occasion de revenir sur cette catégorie dans la rubrique


« distinction droits mobiliers- droits immobiliers ».

b.3 : Les meubles par anticipation


Cette catégorie n’est pas prévue par la loi. Ils sont de pure création
jurisprudentielle. Ils ne répondent pas au critère physique de mobilité.
A proprement dit, ce sont des immeubles par nature c’est-à-dire des
biens incorporés au sol mais qui sont destinés à être bientôt séparés
du sol (qui ont vocation dans un futur proche à être détachés du sol).
Ces biens immeubles ont donc vocation à être détachés du sol dans un
avenir proche d’où, on les qualifie déjà de meubles, et ce par
anticipation.
EX : Les récoltes vendues sur pied, les coupes de bois avant abattage,
les matériaux à provenir d’une démolition

En ce sens, Cass. 3e civ 4 juillet 1968 : « Les arbres sur pied deviennent
des meubles par anticipation lorsque comme en l’espèce, ils ont été
vendus pour être abattus ».

Tout dépend de la volonté des parties qui déterminent à l’avance le


statut que le bien aura à l’avenir.
L’intérêt de donner par anticipation la qualification de meubles à des
biens initialement immeubles est de dispenser le propriétaire des
lourdes formalités qui accompagnent normalement la vente des
immeubles (vente obligatoirement par acte authentique, formalités de
publicités…).

 LES IMMEUBLES :
Selon l’art517 du code civil, « les biens sont immeubles, ou par leur
nature, ou par leur destination, ou par l’objet auquel ils
s’appliquent ». Cette dernière catégorie vise les droits immobiliers.
On reviendra sur cette dernière catégorie dans la classification droits
mobiliers et immobiliers.
b.1 : Les immeubles par leur nature :
L’art 518 du code civil prévoit que : « Les fonds de terre et les
bâtiments sont des immeubles par nature ». On comprend donc que
les immeubles par nature regroupent le sol et tout ce qui est fixé au
sol tel que les plantations et constructions. En effet, les fonds de
terre constituent l’immeuble par excellence.
Revenons sur les termes : « Tout ce qui est fixé au sol » : Ils renvoient
à tout ce qui est attaché au sol dont les constructions et les
plantations.
S’agissant de ces dernières, l’art 520 du code civil fait entrer dans la
catégorie des immeubles par nature, les récoltes pendantes par les
racines et les fruits non encore recueillis. Par contre, si les grains sont
coupés et les fruits détachés quoique non encore enlevés, ils
prennent une individualité qui les fait prendre la qualification de
meuble.

Au cas où une partie de la récolte seulement est coupé, cette partie


seulement est considérée comme meuble.

Pour les constructions, il s’agit de toutes celles qui sont adhérées au


sol telles que bâtiment, édifice, digue, pont, barrage.

b.2 : Les immeubles par destination :


Ce sont des meubles par nature mais qui sont fictivement considérés
comme des immeubles en raison du lien qui les unit à un bien
immeuble.
Le but du législateur est de soumettre tous ces biens meubles ou
immeubles au même régime juridique afin d’éviter qu’ils ne subissent
un sort différent lors d’une vente ou une saisie.
En effet, ce n’est pas n’importe quel meuble qui peut être considéré
comme immeuble par destination de la loi. D’abord, le meuble et
l’immeuble doivent servir dans le même usage. Et ainsi, ils doivent
subir le même sort.
On est donc en présence d’un bien dont la nature juridique
(immeuble) ne correspond pas à sa nature physique (meuble).
Mais pour qu’un bien meuble puisse être qualifié d’« immeuble par
destination », il faut qu’il remplisse deux conditions juridiques
importantes :
 Il faut qu’il y ait un rapport de destination entre le meuble et
l’immeuble par nature. On peut déduire ce rapport, selon la
loi, de deux circonstances :
 Sont immeubles par destination, les objets que le
propriétaire d’un fonds y a placés au service et à
l’exploitation de ce fonds (art 524 du code civil). Cette
situation est très courante dans les entreprises agricoles,
industrielles ou commerciales. Ce qu’il faut, c’est que le
bien soit réellement affecté à l’immeuble par nature et
non à la personne et qu’ensuite cette affectation du
meuble à l’immeuble soit vraiment nécessaire et non
uniquement utile.
Quelques exemples de meubles par nature devenus des
immeubles par destination cités par l’article 524 : les
animaux attachés à la culture, les ustensiles aratoires, les
poissons d’étang, les ruches de miel…
 Sont aussi immeubles par destination de la loi, les effets
mobiliers attachés au fonds à perpétuelle demeure. Le
rapport de destination peut donc également résulter de la
circonstance de la tâche à perpétuelle demeure. « Le
propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des effets
mobiliers à perpétuelle demeure, quand ils y sont scellés
en plâtre, ou à chaux, ou à ciment, ou lorsqu’ils ne
peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés,
ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle
ils sont attachés ». Art 525 du code civil.

 Il faut ensuite que les deux biens meuble par nature et


l’immeuble appartiennent au même propriétaire. Au cas où
l’immeuble et le meuble par nature appartiennent à deux
propriétaires différents, leur sort sera différents et le meuble
ne peut pas être qualifié d’immeuble par destination.

3. CLASSIFICATION ENTRE DROITS MOBILIERS-DROITS IMMOBILIERS


Cette classification des droits épouse la classification des choses elles-mêmes
(choses mobilières et choses immobilières).

a) DROITS MOBILIERS
Ce sont ceux que la loi désigne par « meubles par détermination de la loi ».
Cette catégorie de meuble constitue une catégorie hétéroclite en ce sens
qu’ils sont très vastes et variés en raison du principe que : « Tout ce qui n’est
pas immeuble est meuble ».
Ces droits mobiliers sont appelés « meubles incorporels » par opposition
aux choses matérielles mobilières désignées comme « meubles corporels ».

 Les DR portant sur des choses mobilières


Il s’agit des droits de propriété portant sur un objet mobilier et de
gage mobiliers.
 Certains DP(Créance) : droit personnel=droit de créance=obligation
L’art 529 du code civil en prévoit une diversité :
 Les créances ordinaires : Fait, abstention, dation de somme
d’argent ou d’une chose mobilière.
 La rente : Créance qui consiste non dans un capital payable en
une seule fois mais en des prestations périodiques.
 Les parts sociales des associés : En faisant des apports dans
une société civile ou commerciale, les associés reçoivent en
contrepartie des parts sociales qui représentent leur créance
contre la société.
 Les titres négociables : Ils constatent certaines créances et
constituent des droits mobiliers. Ils sont courants en droit
commercial surtout.

 Les droits intellectuels :


A priori, ils ne portent pas sur des choses matérielles c’est-à-dire
mobilières corporelles. Mais ils ne sont pas non plus des immeubles.
Donc ce sont des meubles incorporels ou droits mobiliers. Ils
constituent une catégorie importante du patrimoine.

b) DROITS IMMOBILIERS
C’est dans cette catégorie qu’on parle des immeubles par l’objet auquel ils
s’appliquent selon l’art 526 du code civil. En effet, ces immeubles
s’appliquent à leur objet de deux manières :

 De manière directe (Pas d’intermédiaire)


 Les droits réels immobiliers : Ils portent sur des choses
immobilières. Il s’agirait par excellence du droit de propriété
qui se confond avec la chose elle-même.
 Des DR peuvent porter sur porter sur un meuble ou sur un
immeuble. Tel est le cas du démembrement du droit de la
propriété qu’est l’usufruit sur une chose immobilière.
 D’autres DR ne peuvent porter que sur un immeuble
exclusivement comme le cas de l’hypothèque sûretés réelles
qui n’ont pour objet que les immeubles contrairement au gage
qui ne s’applique qu’aux meubles.

 De manière indirecte (Il existe forcément un rapport de deux


personnes : Créancier et débiteur)
Il s’agit des droits personnels ou droits de créance. Ils s’appliquent à
l’objet indirectement (intermédiaire du débiteur). Les droits de
créance sont des droits immobiliers chaque fois qu’ils portent sur des
choses immobilières. Sauf que cette situation est très rare.
NB : Créance=obligation donc objet de la créance=objet de
l’obligation

L’objet de l’obligation peut être triple :


 Fait ou abstention : Lorsque l’obligation porte sur un fait ou une
abstention, le droit lui-même est mobilier en vertu de la règle
« tout ce qui n’est pas immeuble est meuble ».
 Donation ou transfert de DR : Le caractère mobilier ou
immobilier de l’objet dépend du caractère mobilier ou
immobilier du droit lui-même.
On pourrait croire a priori que les DP immobiliers sont
nombreux compte tenu des nombreuses transactions portant
sur les immeubles. Faux, le principe est que le transfert de
propriété s’opère automatiquement et instantanément du
seul fait du contrat » c’est-à-dire dès l’accord des parties.
CONSEQUENCES :

 L’obligation de transfert du DR disparait au moment


même où elle nait. Elle n’existe ainsi qu’un court
instant dans le patrimoine pour être qualifié à
proprement parler de droit immobilier, droit
patrimonial (c’est-à-dire en tant qu’élément du
patrimoine).
 L’obligation de transférer le DR une fois disparue, il ne
reste plus de la part du vendeur que l’obligation de
délivrance matérielle qui ne constitue plus rien d’autre
qu’une simple obligation de faire et tombe ainsi dans la
catégorie de meuble.
 Obligation portant sur des choses futures : Le bien n’existe
pas encore, il est à venir.
Conséquence : - Aucun transfert automatique et
instantanément ne peut se faire au moment de l’accord sur
une chose qui n’existe pas encore.
EXEMPLE :
 Vente d’une chose future : immeuble en
construction, chose fongible non encore
individualisée…
 Accord des parties : Les parties se mettent
d’accord pour que le transfert du DR soit
retardé
à un terme qu’elles fixent ensemble.

- L’obligation de transfert de DR naît mais ne


s’exécute pas immédiatement. Pendant ce
moment même pas trop long, l’obligation
existe et le droit immobilier portant sur
cette obligation existe en tant qu’élément
du patrimoine.

CONCLUSION : Tant que l’obligation porte sur une chose immobilière, le droit en question
a le caractère immobilier.

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