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Droit des biens et des personnes - CM1

PARTIE I - LES BIENS

Introduction

Le droit des biens :


- prévu par le livre II du Code civil.
- matière matricielle du Code civil.
- Il s’est construit autour des biens et de la propriété.
En effet, le droit des personnes, la question de la personnalité juridique qui découle de la qualité de personne,
finalement la personnalité juridique permet à une personne de participer à la vie juridique.

=> Qu’est-ce qu’on entend par là ? La vie juridique se résume à l’acquisition et l’échange de biens.

Ils se réalisent le plus souvent par des contrats (ex : contrat de vente) mais aussi par les successions. Entre
cette acquisition et l’échange de biens, c’est là que le droit des biens prend tout son intérêt car il permet
de :
- définir les droits qu’ont les personnes sur les biens
- définir la répartition des utilités du bien entre différentes personnes.
Preuve de l’importance du droit des biens : livre III du Code civil, relatif aux obligations qui s’intitule « des
différentes manières dont on acquiert la propriété ». C’est la continuité du livre II, et donc des biens.
Les personnes sont considérées comme des propriétaires.
C’est une dimension essentielle du droit civil.

1 - DÉFINITION

Patrimoine : ensemble des biens et d’obligations d’une personne envisagé comme une universalité de droit,
càd comme une masse mouvante dont l’actif et le passif ne peuvent être dissociés.

Actif : (au sens le plus large) ensemble de biens et de droits qui constituent le patrimoine d’une personne.
(au sens plus strict) l’excédent du patrimoine une fois qu’on a déduit le passif.
Important car l’actif détermine l’état de solvabilité, càd l’aptitude à faire face à ses dettes.

C’est grâce à cette définition stricte de l’actif que l’on peut se faire octroyer un prêt bancaire. Le banquier
doit conseiller son client afin d’éviter toute situation d’insolvable.

Déterminer l’actif d’un patrimoine est essentiel dans la vie d’une personne.

Passif : ensemble des obligations à caractère économique grevant le patrimoine de l’individu dont les créan -
ciers peuvent poursuivre l’exécution sur la totalité de son actif.
(Ex : un propriétaire d’un appartement, d’une voiture, d’un livret A => Si dettes de jeu contractées, possibi-
lité de saisir des parts de l’actif pour les remplir)

On dit que le patrimoine d’une personne est le gage général des créanciers.

2 - LE PATRIMOINE : LE GAGE GÉNÉRAL DES CRÉANCIERS

Cette notion importante démontre qu’il existe un lien indissoluble entre l’actif et le passif au point de
créer une universalité de droit.

Utilité ?
- la personne est vivante : ce lien entre l’actif et le passif est le gage des créanciers prévu à l’art 2284 du
CC « quiconque s’est obligé personnellement est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens mobi-
liers ou immobiliers présents et à venir »
Cet article signifie que les biens actuels ou futurs du débiteur permettent de répondre des dettes qu’il
contracte. Peu importe le patrimoine au moment de l’engagement. En effet, le créancier n’est pas tenu de
se servir sur les biens qui composaient le patrimoine où le débiteur s’est engagé.

- la personne est décédée : ce lien fonde la transmission du passif successoral à ses héritiers. On hérite
de l’actif et du passif => on doit répondre des dettes.

3 - LA THÉORIE DU PATRIMOINE

La théorie du patrimoine d’Aubry et Rau (qui ont repris la théorie Zachariae) :

- Toute personne a nécessairement un patrimoine


- Toute personne n’a qu’un seul patrimoine
- Une chose n’a pas de patrimoine
Le défaut de cette théorie => tendance à percevoir la notion de biens à travers l’idée de valeur moné-
taire.
=> Cette idée est aujourd’hui dépassée puisque renaissent des formes de patrimoine qui, non
seulement, ne sont plus liés à une personne mais à des groupes beaucoup plus larges (nation, humanité)
qui sont les patrimoines communs.
=> Ces patrimoines se moquent de la valeur nominale ou monétaire des biens mais seules
comptent les utilités qu’ils génèrent et plus spécifiquement leurs utilités communes.

Ex : ce qui compte dans le fait de vivre dans un environnement sain n’est pas sa estimation monétaire qui
importe mais l’utilité directe qu’il procure aux personnes.

On revient alors à l’origine du mot « bien » en latin => bona, bonae : bien
Son sens premier est le bien, ce qui est bon pour nous.

L’ensemble du droit civil découle de la notion de patrimoine et de propriété.


Encore faut-il déterminer les objets qui peuvent faire l’objet de cette propriété.

Chapitre I - la classification des biens


Qu’est-que le principe de la classification des biens ?

Le droit de propriété porte sur des objets, sur des biens. En réalité, il porte sur des choses. Elles
ont évidemment des caractéristiques différentes, ce qui emporte des règles applicables qui sont différentes.
(Il est différent d’être propriétaire d’un chat, d’une voiture ou d’un brevet)

Le droit ne vient que traduire le réel et s’adapter au réel.

Le terme de choses est beaucoup + large que le terme de bien.

Bien : toute chose qui fait l’objet d’un droit de propriété. (Autrement dit un appartement est une
chose et un bien.)

« Si tout bien est une chose, toute chose n’est pas forcément un bien »

Doyen Carbonnier

La classification des choses est complexe :


- choses matérielles, corporelles : disposent d’une réalité palpable
- choses incorporelles : ne sont pas déterminées d’un point de vue matériel (ex : brevet, chanson…)
Distinction effectuée par les romains qui pensaient que les droits étaient des choses incorporelles.
Il est presque impossible d’en définir une classification utile.

La seule catégorie qui peut s’opposer aux choses serait les personnes.

Pour mener cette classification complexe, on a employé le terme de bien.


=> par le critère d’appropriation => les choses appropriées sont les biens / celles qui ne le sont pas sont
inappropriées.
=> pb car ces catégories sont inégales.
=> des choses inappropriées peuvent parfois être appropriées (ex : de l’eau, de l’air)
=> certaines choses sont hors-commerce, qui peuvent être appropriées mais que l’on ne peut pas s’ap-
proprier (ex : certaines armes, de la drogue, des parties de notre corps humain…)

D’autres auteurs mènent une autre distinction entre choses corporelles et incorporelles.
Approche américaine => multiplier les classifications pour rendre compte de leur pluralité.
Section I - les choses non appropriées
Les choses qui peuvent devenir des biens (peuvent passer d’une catégorie à l’autre)

I - LES CHOSES SANS MAÎTRE ORIGINEL (RES NULLIUS)

Dans notre société, comme déjà en 1804, les choses qui n’ont jamais eu de maître n’existent pas.
=> animaux vont être concernés par cette catégorie => distinguer les animaux domestiques des sauvages.

Au-delà des animaux domestiques, il en va de même pour les animaux dits sédentaires reconnus à l’ article
564 du Code civil : « Les pigeons, lapins, poissons, qui passent dans un autre colombier, garenne ou plan
d'eau visé aux articles L. 431-6 et L. 431-7 du code de l'environnement appartiennent au propriétaire de
ces derniers, pourvu qu'ils n'y aient point été attirés par fraude et artifice. »

Ces animaux ne sont pas appropriés de la même manière que les animaux domestiques. Ici, leur appropria-
tion dépend de l’immeuble dans lequel ils se situent.

Ces animaux sont donc des propriétés car sont l’accessoire de l’immeuble.
« L’accessoire suit le principal » => si l’on vend notre champ, on vend également les animaux qui s’y
trouvent.

Animaux considérés comme sans maître : gibier et poisson.

Le gibier et le poisson peuvent devenir des objets de propriété à tout moment. Il suffit que quelqu’un
s’en accapare.
Pour chasser ou pêcher, il faut un permis de chasse ou une carte de pêche.
Tout chasseur non détenteur d’un permis peut subir des sanctions.
Ces mesures de police administrative ne s’opposent pas à l’appropriation d’un animal.

II - LES CHOSES ABANDONNÉES

En tant que propriétaire, je peux décider d’abandonner ma chose.


La jurisprudence => simple abandon ne peut pas suffire. Ancien propriétaire accepte le fait que qui-
conque puisse l’accaparer.
=> arrêt de la Chambre criminelle du 25 octobre 2000, 00-82152. En l’espèce, il s’agissait d’objets lais-
sées dans le cercueil par les héritiers du défunts. => après un épisode de vandalisme, la C.Cass a été ferme
sur la question.

Hormis ces deux conditions, il n’y a pas eu besoin de conditions supplémentaires.

 ⚠ ne faut pas confondre la question de l’abandon qui vaut uniquement pour les meubles et la ques-
tion du déguerpissent qui vaut pour les immeubles. En effet, pour les immeubles par définition, si on
quitte notre immeuble, c’est l’Etat qui en devient propriétaire .

Pour les meubles, il n’y a que quelques biens qui ne peuvent pas être abandonnés et qui sont sujet à des
dispositions particulières (Ex : une voiture au bord de la route, les animaux, fusil de chasse)

On distingue souvent l’abandon volontaire et involontaire.

- Involontairement : objets de la succession


- Volontairement : abandon soit caractérisé => prouve une volonté du propriétaire d’abandonner son
bien. On considère, d’après une jurisprudence, qu’une chose est abandonnée s’il y a volonté de ne plus
être le propriétaire du bien.

III - LES CHOSES DITES PERDUES


Définir propriétaire d’une chose perdue n’est pas forcément aisé.
Chose perdue : le propriétaire l’a perdu involontairement => toujours volonté de se comporter comme pro-
priétaire.

On distingue deux types de choses

A - les épaves

Epave : Tout meuble perdu est considéré comme une épave terrestre. (En droit civil, le terme est
plus large que l’usage usuel.)
Article 717-2 CC : « les choses perdues terrestres sont réglées par des lois particulières. »

Souvent, ce sont des textes municipaux qui imposent à l’inventeur (terme juridique accordé à celui qui
trouve la chose) de le ramener aux objets perdus ou au commissariat.
Au bout de un an et un jour, l’inventeur peut venir les récupérer si son propriétaire ne s’est pas mani-
festé. Cela n’en fait pas un propriétaire car le propriétaire originel peut le revendiquer pendant trente
ans.

Ici, la règle bien connue : « en fait de meuble possession vos titres » ne fonctionne pas.

B - les trésors

1 - la notion de trésor

Défini par l’article 716-2 CC : « le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne
ne peut justifier sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard. »

De cette règle, on peut définir plusieurs choses, notamment grâce à la jurisprudence.

Peu importe que la chose ait été cachée depuis des temps immémoriaux ou non, le trésor peut être une
chose dissimulée récemment.
Cour Cass => Elle a ainsi clairement spécifié que seul un meuble pouvait être considéré comme un trésor. A
l’inverse, les meubles qui sont incorporés à un immeuble ne sont pas des trésors.

Arrêt 13 décembre 1881 : une mosaïque antique => ce n’est pas un trésor car elle est incorporée au mur,
étant alors un immeuble. Seul un meuble peut être un trésor.

Enfin, « par le pur effet du hasard » => jamais une condition appliquée par les tribunaux. Si des fouilles
sont organisées car le trésor doit être trouvé, celui-ci doit être qualifié de trésor.

L’attribution du trésor - trois parties

La détermination des droits de l’inventeur et du propriétaire du fond n’interviendra que si personne


n’apporte la preuve qu’il est le véritable propriétaire du trésor.
Il est toujours possible pour le propriétaire et pour ses ayant-droit de revendiquer le trésor.

=> Arrêt du Trésor de la rue Mouffetard, rendu par le tribunal civil de la Seine, le Ier juin 1949 :
Un homme a caché des pièces d’or dans un immeuble démoli. Ses héritiers acquièrent la propriété du trésor,
alors que l’inventeur et le propriétaire du fond espéraient l’obtenir.

Tout de même, la Cour de Cass dans l’arrêt 25 octobre 1955, bulletin civil 1 dit qu’il ne suffit pas de faire
la preuve d’un droit de propriété sur l’immeuble dans lequel est trouvé le trésor, il faut apporter la preuve
que ce trésor appartenait à notre ancêtre

Dans le cas où aucune preuve de la propriétaire du trésor n’est apportée, dans ce cas on va appliquer
les règles de répartition entre l’inventeur et le propriétaire du fond.
Article 716 du Code civil : « La propriété d'un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds
; si le trésor est trouvé dans le fonds d'autrui, il appartient pour moitié à celui qui l'a découvert, et pour
l'autre moitié au propriétaire du fonds. »
=> si une personne est employée pour trouver un trésor : ce n’est pas l’inventeur du trésor qui en devien-
dra le propriétaire mais bien le maître de l’ouvrage qui en sera propriétaire.
MAIS il existe une subtilité. Dans le cas où la personne employée est embauchée dans une fonctionnali-
té mais qu’il trouve un trésor, alors il en deviendra l’inventeur.

(Ex : en 2018, des ouvriers tombent, dans une maison, sur une dizaine de lingots d’or. Ils sont donc éligibles
à 50% du trésor. Sauf qu’un ouvrier a revendiqué l’entièreté du trésor, ayant été celui à avoir donné le coup
de pelle. La cour d’appel d’Orléans l’a reconnu comme seul propriétaire parmi les trois ouvriers.)

Quand on lit l’article, est-ce que ça vaut pour le trésor trouvé dans un meuble ?
La C.Cass a reconnu la qualité de trésor s’il est découvert dans un meuble
=> Ière chambre civile, 19 nov 2002, 00-22471

Section II - les biens au prisme de la distinction des biens im-


meuble et meuble
Distinction est centrale dans le Code civil. Ainsi, en reprenant l’article 516 CC : « tous les biens sont
meubles ou immeubles »
Il existe donc en droit des biens une suma divisio qui fait qu’un bien peut être rangé dans une des deux caté-
gories.

Quel est le critère qui permet de distinguer un meuble d’un immeuble => critère de la mobilité (naturaliste,
physique.)
Comme le dit l’article 528 du Code civil : les meubles sont « les corps qui peuvent se transporter
d’un lien à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu’ils ne puissent changer de place par l’ef -
fet d’une force étrangère. »

Immeuble : chose qui ne peut pas être déplacée, qui est donc immobile.
Ces catégories ne sont pas naturalistes et le droit, par fiction, peut considérer que ceux qui semblent être des
meubles sont des immeubles.

I - LES IMMEUBLES

Les immeubles sont donc les biens fixes.


Le Code civil en donne une classification à l’article 517 : « les biens sont immeubles ou par leur nature, ou
par leur destination, ou par l’objet auquel ils s’appliquent. »

A - les immeubles par nature

Celui qui est naturellement fixe. Cette distinction se déduit car aucune déf exact dans le code mais
l’article 718 du CC nous en donne un exemple. Il nous dit qu’il tout d’abord qu’il y a des fonds de terres.
Par définition, nous ne pouvons pas rendre le sol mobile. Cependant, le code de s’arrête pas là, il considère
également les bâtiments et les végétaux en pleine terre comme des immeubles par nature.

=> La doctrine a raffiné cette catégorie d’immeuble par nature en distinguant le sol des bâti-
ments et des végétaux donc seul les fond de terre seraient un immeuble par nature et pour le reste il
s’agirait d’immeuble par incorporation car le bâtiment est incorporé dans le fond de terre donc la fixi-

B - les immeubles par destination


Symbole même d’une fiction juridique
Prévus aux articles 524 et 525 du Code civil.
=> Fiction car s’agit de biens meubles que le droit va considérer comme des immeubles. (immeuble par
le jeu d’une fiction juridique.)

L’immobilisation par destination : (par un acte de volonté d’un propriétaire) faire d’un bien meuble un im-
meuble. Car on va attacher l’immeuble par destination à l’immeuble par nature => Tout acte juridique
concernant un immeuble par destination emportera irrémédiablement l’immeuble par nature. (union
entre l’immeuble par nature et l’immeuble par destination.)

Art 524 Code civil : « Les objets que le propriétaire d'un fonds y a placés pour le service et l'exploitation de
ce fonds sont immeubles par destination.
Les animaux que le propriétaire d'un fonds y a placés aux mêmes fins sont soumis au régime des immeubles
par destination.
Ainsi, sont immeubles par destination, quand ils ont été placés par le propriétaire pour le service et
l'exploitation du fonds :

- Les ustensiles aratoires ;


- Les semences données aux fermiers ou métayers ;`
- Les ruches à miel ;
- Les pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes ;
- Les ustensiles nécessaires à l'exploitation des forges, papeteries et autres usines ;
- Les pailles et engrais.

Sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpé-
tuelle demeure. »

Tout d’abord, cet article a pour but de prendre en compte la finalité économique de l’immeuble en rat-
tachant les meubles qui sont au service de l’exploitation économique du bien.
Quand on parle de l’exploitation économique du fond, cela concerne à la base une logique agricole.
Dans la liste de l’article, on remarque aussi des objets liés à l’activité industrielle. Sont évoquées également
les ustensiles nécessaires au travail des usines.

Arrêt 31 mars 2009, N08-14180 => Les meubles participant à l’activité éco du commerce sort considérés
comme immeubles

L’article 524 du Code civil se termine : « sont aussi immeuble par destination tout effet mobilier que le pro-
priétaire a attaché au fond à perpétuelle demeure »

=> doit être lue au regard de l’article 525 CC : «  Le propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des ef-
fets mobiliers à perpétuelle demeure, quand ils y sont scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, ou, lorsqu'ils
ne peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés, ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à
laquelle ils sont attachés. »

=> nous donne les conditions d’application de la dernière phrase de l’article 524.

=> S’agit ici des biens que le propriétaire souhaite placer dans son habitation pour l’ornementer.
=> ornements qui seront directement fixés à l’immeuble.
Le lien existant entre l’immeuble et l’ornement doit être absolu, ne doit pas pouvoir être contesté. => vo-
lonté du propriétaire doit traduire une volonté de faire du meuble en question un immeuble par desti-
nation.

On retrouve dans le texte 2 conditions :

- La première traduit la volonté du propriétaire => C’est le fait que l’attache du bien doit se faire à perpé-
tuelle demeure.
- Qu’il soit fixé à l’immeuble avec ciment ou quelque chose du genre
Si le propriétaire a créé un espace particulier pour recevoir l’ornement en question => on considère
qu’il y a bien attache à perpétuelle demeure. (Ex : niche à statue)

C - les immeubles par objet

Pure fiction juridique


Ne sont pas des biens corporels mais des droits.

Droit : relation qu’un sujet entretient avec une chose (droit réel) ou une autre personne (droit person -
nel)

Pas de véritable utilité pratique.


Article 526 Code civil : « est un immeuble par objet le droit d’usufruit ou la servitude puisque ces droits
portent sur des immeubles. »
Article 529 Code civil : «  À l’inverse, une créance qui est un droit personnel est qualifié de meuble. »

II - LES MEUBLES

De manière générale, on peut réduire la catégorie des meubles à une catégorie résiduelle.
=> tout ce qui n’est pas un immeuble est nécessairement un meuble.

Meuble : un bien ou une chose qui n’a pas de fixité, qui peut se déplacer, se mouvoir.
À ce titre, le Code civil rappelle qu’il importe peu que le meuble puisse se déplacer par lui-même ou
qu’il ait besoin d’une force pour se mouvoir.

Est-ce qu’un immeuble peut devenir un meuble ?

Oui, du moment que le critère de fixité de l’immeuble n’est plus rempli, l’immeuble peut devenir un meuble.
Article 520 du Code civil à propos des pommes sur un pommier.
Article 532 du Code civil précise que les bâtiments, une fois leur démolition achevée, deviennent des
meubles.

Arrêt d’assemblée plénière, 15 avril 1988, 85-10.262 => À propos des fresques d’une église, la cour de
cassation a précisé que les fresques immeubles deviennent meubles une fois décrochées.

Qu’en est-il pour les biens incorporels ?

C’est la catégorie des meubles qui s’applique au bien incorporel pour une raison simple => le critère de fixi-
té les empêche.
Chapitre II - la propriété
De prime abord, chacun peut définir la propriété.

Propriété : relation juridique liant un individu et une chose qui est l’objet de la propriété.

Lorsque la propriété désigne l’objet du droit et non le droit en lui-même, il est galvaudé.
On considère que c’est le propriété objective puisque l’on va confondre le droit avec l’objet sur lequel il
porte.

Avoir la propriété de quelque chose désigne le droit que l’on porte sur un objet. Elle est directement liée à
son sujet.

La propriété est polysémique mais traduit un droit qui porte sur les choses, sur les biens au sens du droit des
biens.

Article 544 du Code civil : « la propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la
plus absolue pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements. »

Section I - les prérogatives du propriétaire


On dit souvent que la propriété se réunit sous trois éléments/prérogatives du propriétaire et que la propriété
serait caractérisée à partir du moment où le propriétaire en est titulaire.

- Usus
- Fructus
- Abusus
Paragraphe I - Usus

Usage que l’on peut faire d’un bien.


Relever certaines spécificités et les limites de l’usage.

- première spécificité : biens consomptibles => dont on ne peut user sans la consommer, détruire. (Ex :
pomme, cigarette)
- deuxième spécificité : le propriétaire ne peut pas nécessairement faire usage de toutes les utilités du
bien. (Ex : article 544 qui définit la propriété) => dans la limite des lois et règlements. Le nombre de
restrictions à l’usage des biens n’a jamais cessé d’augmenter. Cela limite sa capacité d’user de son bien.

Parfois, c’est la jurisprudence qui limite cet usage : arrêt Clément Baillard => l’usage que l’on fait de
notre bien ne doit pas avoir comme utilité de porter atteinte à autrui. Sinon quoi, risque de considérer un abus
de droit. (Dirigeable et grandes piques)
« Si la propriété se définit comme une garantie de la liberté, je ne peux alors user de mon bien de telle sorte
qu’il nuise à autrui, et à sa propriété »

Paragraphe II - Fructus

Fait de jouir des fruits de son bien.


Tous les biens ne sont pas frugifères,

Fruit en droit civil :

- naturel : fruit dans sa définition classique (ex : pomme sur un pommier)


- civil : revenu périodique tiré d’un bien (ex : loyer ; intérêt tiré d’un prêt)
- industriel : résulte d’une combinaison entre un fruit naturel et un fruit de l’homme (ex : les céréales)
Malgré ces différences, ils possèdent tous deux caractères communs :

- périodicité : le fruit est nécessairement périodique (ex : le fruit renaît un bout d’un cycle ; un loyer chaque
mois)
- conservation de la substance du bien : si l’on détruit la substance du bien, le fruit n’est plus considéré
comme tel.

==> caractères essentiels parce qu’ils distinguent les fruits d’une autre catégorie de biens que sont les
produits.

Produit : n’est pas périodique. Une fois prélevé, le produit n’a pas vocation à se renouveler. De même, pré-
lever un produit sur un bien porte nécessairement atteinte à sa substance. (Ex : extraire de l’or n’est
pas une prérogative qui découle du fructus. Au contraire, il s’agit de la troisième prérogative que le proprié-
taire a sur son bien : l’abusus)

Paragraphe III - l’abusus

Droit d’accomplir tous les actes susceptibles de mener à la perte totale ou partielle du bien.

Deux conceptions (se complètent)

- Conception matérielle : tout acte physique qui vient altérer la substance du bien

- Destruction pure et simple du bien (ex : couper mon pommier ; dynamiter ma maison ; brûler des billets)
- Diminution du bien (ex : couper les branches du pommier et je le prive de son utilité essentielle)
- Dénaturation du bien : le priver de son utilité première et lui en procurer une nouvelle (ex : utiliser un
pommier comme épouvantail)

- mésusage : en faire un usage contraire

- Conception juridique : l’abusus s’entend comme la disposition juridique de la chose, càd que toutes
les actions juridiques que je peux passer sur la chose.

Trois types de dispositions juridiques :

- disposition à cause de mort : disposer d’un bien à la mort de son propriétaire originaire
- disposition entre vif : vente, échange, donation, droit réel (ex : usufruit)
- abandon : on ne peut abandonner un bien que si l’on en est le propriétaire

Dans la définition classique, la réunion de ces trois prérogatives est considérée comme la définition
même de la propriété.
Définition pertinente ? (Ex : posséder un clou)
Ne sont-elles pas seulement les utiliser qu’un bien permet d’accaparer.

La propriété permet d’avoir la plena potestas (pleine propriété) => avoir un pouvoir sur l’ensemble des utili-
tés que le bien peut offrir.
Des auteurs (comme Victor Poux) définissent la propriété à travers ses caractères.

Section II - les caractères de la propriété


Paragraphe I - l’absolutisme

Provient d’une réaction historique au droit médiéval et à l’ancien régime. Personne n’avait de plena po-
testas sur des immeubles. La féodalité et le droit coutumier l’empêchaient :

- féodalité instaurait un « double domaine » : division de la propriété entre deux personnes => do-
maine éminent et domaine utile.
- droit coutumier : reconnaissait notamment des droits d’usage collectifs à certaines parties de la
population. (Ex : à la campagne, droit pour les pauvres de ramasser les grains au sol après labour, le bois,
les glands…). Dans le droit médiéval, on ne s’appropriait pas la chose dans son ensemble mais une ou plu -
sieurs propriétés. (Ex : je peux faire pousser de l’orge dans le champ et un autre va faire paître ses vaches
dessus). Ces propriétés étaient dites simultanées. En droit, on reconnaît le début de la modernité avec Gro-
tius et l’apparition du droit naturel moderne. Finalité de réunir dans un propriétaire l’ensemble des utilités du
bien. Forme de monstruosité juridique. La propriété a été conçue à la révolution comme la liberté de la ga -
rantie du citoyen. Comme je suis propriétaire de mon bien et donc libre (possibilité d’expropriation rare, cas
d’utilité publique)

Est-ce que l’absolutisme signifie le droit de tout faire ? Un pouvoir presque tyrannique sur son bien ?
La jurisprudence a limité le pouvoir que l’on a sur un bien via la théorie de l’abus de droit.
On peut quand même relever que l’absolutisme s’oppose aux propriétés dites finalisées, càd des proprié-
tés dont l’usage est déterminé par loi.

L’absolutisme, en cas de réforme du droit des biens, pourrait disparaître. Ce terme colle trop peu avec les
préoccupations du XXIème siècle, qui tendent à limiter le pouvoir du propriétaire sur son bien ben raison de
la protection de l’environnement, du voisinage…

Art. 3.50. Code civil belge : « Définition Le droit de propriété confère directement au propriétaire le droit
d'user de ce qui fait l'objet de son droit, d'en avoir la jouissance et d'en disposer. Le propriétaire a la pléni -
tude des prérogatives, sous réserve des restrictions imposées par les lois, les règlements ou par les droits de
tiers. »

Art. 947. Code civil du Québec : « La propriété est le droit d’user, de jouir et de disposer librement et
complètement d’un bien, sous réserve des limites et des conditions d’exercice fixées par la loi.
Elle est susceptible de modalités et de démembrements. »

Paragraphe II - l’exclusivisme

Le coeur de la propriété.
En effet, si l’absolutisme permet de jouir de toutes les utilités du bien, l’exclusivisme permet de se réserver
ses utilités.
Il établit un rapport entre le propriétaire et l’ensemble des tiers. (Exclure autrui)

Comme le rappelle l’étymologie même de propriété => ce qui m’est propre.

Théorie classique : garantie pour le propriétaire de s’assurer une jouissance individuelle du bien.

Article 547 du Code civil : « tout propriétaire peut clore son héritage » (ici compris comme fonds immobi-
lier)
=> exclusion d’autrui

Au-delà de cela, possède une véritable traduction juridique, càd l’action en revendication. Il s’agit d’une
action réelle qui vise à permettre au propriétaire de recouvrer la jouissance exclusive d’un bien lorsqu’un
tiers vient s’en emparer. Ainsi, en démontrant au juge qu'il est propriétaire, il obtiendra l’exclusion de l’usur-
pateur.

Cette action doit être distinguée d’une action personnelle, qui est parfois possible.
Par exemple, lorsque quelqu’un s’est dessaisi de son bien par contrat, c’est alors qu’une action personnelle
en restitution qui sera demandée par le propriétaire.

L’avantage de l’action en revendication est qu’elle suppose aucun lien de revendication entre les parties.

L’action en revendication :

- compétence technique et juridictionnelle :


- Lieu du tribunal compétent : tribunal le plus proche de l’immeuble litigieux.
- En matière mobilière : tribunal du lieu où habite défendeur
- l’action en revendication est imprescriptible.

Paragraphe III - la perpétuité

Souvent un caractère qui complète les deux autres, le moins important de tous ?
Si le propriétaire a le droit des jouir de son bien de la manière la plus absolue, c’est qu’il a dans le même
temps le droit de ne pas en jouir. Autrement dit, l’usage du bien n’’est pas une condition pour garder la
propriété qu’on a sur ce bien.

Pas de déchéance du droit de propriété en raison de la passivité du propriétaire. (Ex : ne pas aller dans
sa maison pendant trente ans ne fait pas perdre le droit de propriété) (Question philosophique => fonction
sociale de la propriété)

Pas le choix du droit français, parce que la propriété est absolue, exclusive, perpétuelle, elle est imprescrip-
tible, autrement dit, on ne peut pas le perdre par un non usage.

C’est la jurisprudence Chambre des requêtes 12-17-1905 ; l’arrêt Civ 3ème, 5 juin 2002, n°00-14.07
=> arrêt qui ont rappelé que c’était imprescriptible.
=> reconnaissance de l’imprescriptibilité du droit de propriété en 2008.

Des auteurs pensent que le caractère perpétuel de la propriété se comprend par différentes concep -
tions :

- lien entre perpétuité est transfert du droit (doyen Carbonnier) : « quand on dit que la
propriété est un droit perpétuel, on veut dire qu’elle est un droit héréditaire. » Il décrit la chaîne de trans-
mission du bien tant à cause de vif qu’à cause de mort. Pour lui, la propriété est perpétuelle car c’est le droit
qui se transfère, non le droit. Il ne s’éteint que lorsque la chose disparaît.

- lien entre perpétuité et terme du droit : idée en lien avec la perpétuité comprise en droit
des contrats. Elle est perpétuelle car elle ne s’éteint pas l’écoulement du temps. Il n’y a pas de terme à la pro -
priété.

- lien entre perpétuité et écoulement du temps : définition de la propriété faussée. on ne


peut pas déterminer la propriété par la perpétuité.

Chapitre III - les manières d’acquérir la propriété


Passe par le contrat qui a servi de modèle à l’élaboration de la théorie générale du contrat.

SECTION I - LA POSSESSION

Prise dans son sens traditionnel, la possession désigne un état factuel et non un droit. Autrement dit, il
n’existe pas de droit de possession.
La possession désigne un réel, palpable. C’est l’emprise matérielle d’une personne vis-à-vis d’une chose
corporelle.

Définition d’Aubry et Rau : « l’état ou la relation de fait qui donne à une personne la possibilité physique,
actuelle et exclusive d’exercer sur une chose des actes matériels d’usage, de jouissance et de transforma -
tion. »

Les juristes ont ensuite défini la possession via la notion de propriété. Le possesseur est alors défini
comme celui qui exerce les prérogatives traditionnellement attachées à la propriété sur une chose. Ain-
si, la possession n’est certes pas un droit mais elle est conçue comme l’exercice du droit.

Il s’agit d’un fait juridique qui peut donc engendrer des conséquences en droit.

Quelles conséquences pour la possession ?

- si l’on est propriétaire d’un bien et que la propriété est contestée pendant un jugement, il faut savoir
que le titre de propriété ne lie pas le juge. Il peut estimer que le titre n’est pas concluant et ne pas recon-
naître comme le véritable propriétaire. Dès lors, la meilleure manière de le prouver est de montrer la
possession du bien. La possession était considérée comme l’exercice du droit de propriété, on prouve
qu’en exerçant ce droit, on en est titulaire.
- La possession du bien d’autrui peut nous permettre, au bout d’un certain temps et dans certaines
conditions, de devenir propriétaire => action acquisitive du bien. (Au bout de trente ans pour un im-
meuble)

Pour que cela fonctionne, il faut respecter certaines conditions

Paragraphe I - les composantes de la possession

Servent à prouver la propriété ou à l’acquérir.


Depuis un auteur prussien, Friedrich Carl von Savigny, il est possible de distinguer deux composantes de
la possession :

- corpus : traduit des faits, des actes matériels


- animus : état d’esprit, une volonté

=> il faut les deux pour une possession complète.

A - le corpus

1 - le contenu du corpus

Le coeur de la possession. Il traduit l’exercice du droit. À l’occasion d’une affaire de preuve de la proprié-
té, la Cour de cassation a reconnu qu’à défaut de corpus, la possession ne pouvait pas être caractérisée.
=> Arrêt 3èm, Civ., 8 déc 1999, n°98-11.097

Quels sont les faits composants le corpus ?

Les corpus désigne des actes matériels, qui montrent un usage de la chose.
(Ex : L’utilisation exclusive d’un escalier démontre un corpus)
La Cour de cassation a admis que le fait de faire paitre son bétail dans un pâturage suffisait à faire
preuve du corpus, à condition que le terrain en cause ne faisait pas office d’autre usage.
Il faut donc que les actes matériels correspondent à la nature du bien.
À l’inverse, certains actes sont insuffisants à prouver le corpus (ex : l’édification de construction pré-
caire)
Les juges considèrent de tels actes sont insuffisants à démontrer l’exercice du droit de propriété.

Qu’en est-il pour les actes juridiques ? Peuvent-ils prouver le corpus ?

Question perçue avec réticence car la possession est perçue par la factualité et l’acte juridique paraît
donc contraire.
La réalité est différente. La Cour de cassation explique que les actes juridiques peuvent venir conforter
des actes matériels.ils ne sont pas en eux-mêmes des preuves du corpus mais des modes de preuves
supplémentaires.

Comme ces actes ne peuvent suffire en eux-mêmes à acquérir une possession. En effet, il faut que la posses-
sion soit qualifiée d’utile ou non viciée.

2 - les qualités du corpus

Posées par l’article 2261 du Code civil : « pour pouvoir prescrire, il faut une possession continue et non in-
terrompue, paisible, publique, non équivoque et à titre de propriétaire. »

Prescrire = acquérir un bien par possession. Mécanisme de prescription acquisitive (prescription de trente
ans)
Pour désigner la prescription acquisitive par possession : usucapion.

(Détailler chaque qualité en cas pratique)

a) un exercice continu de la possession

La possession est l’exercice du droit, il faut que le possesseur agisse comme tel. Il doit montrer qu’il a eu
un exercice continu du droit (pas à tout instant), càd comme l’aurait eu un vrai propriétaire.
(Ex : vouloir être propriétaire d’une forêt, s’y rendre de temps en temps…)
Surtout, article 2264 du Code civil : « le possesseur actuel qui prouve avoir possédé anciennement est pré-
sumé avoir possédé pendant le temps intermédiaire. » (ex : si je prouve que j’ai appelé une entreprise de
bûcheron. Suffit de prouver)
=> création une présomption d’une qualité de la possession.

b) un exercice non interrompu

Le possesseur ne doit pas cesser d’exercer le droit qu’il prétend avoir.


Deux interruptions : du fait d’un tiers, il est évincé ou en ne comportant plus comme un propriétaire, dé-
sertant le bien.

Article 2261 du Code civil : « une interruption temporaire ne pourrait suffire à caractériser une exercice
interrompu de la possession. Il faut que l’interruption soit au minimum d’un an. »

c) un exercice paisible

Cela ne sous-entend pas que le possesseur ne doit jamais être troublé par un tiers. En réalité, le législateur
entend exclure la possibilité d’acquérir un bien par possession si l’on a fait usage de la force.

Article 2263 du Code civil : « Les actes de violence ne peuvent fonder non plus une possession capable
d'opérer la prescription. La possession utile ne commence que lorsque la violence a cessé. »

d) un exercice public de la possession


S’oppose à l’exercice clandestin, qui constitue un vice de la possession.
Simplement un exercice à la vue de tous, sans se cacher.
La raison d’une telle condition est que la possession, permettant d’acquérir un bien, doit être publique pour
que le propriétaire puisse avoir vent de la possession pour pouvoir s’y opposer.

B - l’animus

1 - le contenu

Volet psychologique de la possession (à l’inverse du corpus qui correspond à des arguments de faits).
Il traduit la nature du droit que le possesseur entend exercer.
Un possesseur de mauvaise foi peut être propriétaire d’un bien. Ce qui compte est la volonté.

Art 2251 Code Civil in fine : « pour que la possession soit utile, la personne doit posséder à titre de pro-
priété »
=> autrement, pour qu’elle soit utile, il faut l’animus.

- la preuve de l’animus

Etant une donnée psychologique, un acte de volonté, sa preuve est difficile à apporter.
Ici, le législateur aide le possesseur puisqu’il est présumé.

Art 2266/2030 actuellement : « On est toujours présumé posséder pour soi, et à titre de propriétaire, s'il
n'est prouvé qu'on a commencé à posséder pour un autre. »
=> lorsqu’on possède une chose, c’est souvent avec la volonté d’avoir sur cette chose un pouvoir absolu.

Néanmoins, cette présomption n’est pas irréfragable.


(Ex : possesseur d’un champ et son vrai propriétaire intente une action en revendication contre moi afin
qu’il retrouve sa pleine propriété. Il arrive devant le juge avec un titre de propriété mais le juge n’est pas lié
par le titre.
Le possesseur prouve qu’il exploite le champ depuis 6 mois. Alors, les juges pourront dégager, sous les dis-
positions de l’article 2266, qu’il possède l’animus. Mais cela peut être contredit.)

=> Arrêt 1ère Ch, 22 mars 20212 Civil, n°10-28.590

Le propriétaire peut prouver que l’action du possesseur n’est pas suffisante pour se comporter en véri -
table propriétaire. Le possesseur perd alors l’animus et la possession.

Même si les deux termes sont distincts, corpus et animus sont liés en étant les éléments de la possession.

2 - le vice de l’animus, le caractère équivoque de la possession

Le vice d’équivocité, dans le langage profane, désigne quelque chose qui peut faire l’objet de plusieurs in-
terprétations.
En droit, une possession équivoque traduit un doute que le possesseur ait eu une vraie volonté d’exercer
sur le bien un droit de propriété.

Cela correspond aux tolérances => quand le possesseur use de la chose car le vrai propriétaire ne s’y oppose
pas mais que le possesseur en a conscience.

Art 2262 du Code civil : « Les actes de pure faculté et ceux de simples tolérances ne peuvent fonder ni pos-
session ni prescription »

Ex : propriétaire d’une forêt et j’autorise à mon voisin de l’employer. Au bout de trente ans, volonté d’usu -
caper le bien.
Il faut donc que la possession soit utile, donc non viciée, pour que la possession joue son rôle inquisitif.

Paragraphe II - la dimension d’acquisition de la possession

A - l’effet acquisitif de la possession des immeubles : l’usucapion trentenaire.

Article 2258 Code civil : « La prescription acquisitive est un moyen d’acquérir un bien ou un droit par l’ef-
fet de la possession, sans que celui qui l’allègue soit obliger d’en rapporter une titre ou qu’on puisse lui op -
poser l’exception déduite de la mauvaise foi »
=> là où la simple possession est l’exercice d’un droit, l’usurpation permet d’en devenir le propriétaire

=> Éviction du premier propriétaire.

La mauvaise foi n’est pas opposable à l’usucapion. Il suffit pour qu’il fonctionne que la possession soit
utile, donc non-viciée.

En tant que possesseur, la notion est procédurale, c’est-à-dire en cas de procès.

(Ex : un propriétaire revendique sa propriété et assigne la restitution de son bien.


Ici, l’usucapion va être utilisé comme moyen de défenseur face au possesseur.
Mais si le juge refuse la demande en restitution, il peut reconnaître l’usucapion et le transfert de propriété.)

Usucapion : 30 ans en matière immobilière (article 2272) mais peut être 10 ans si je justifie par un juste titre.
Certains biens ne peuvent pas être usucapés. C’est le cas des biens affectés à l’usage public (ex : trottoir)
Également le cas pour les choses affectées à un usage commun Comme les sépultures ou souvenirs de fa -
mille (biens que la famille enlève de la dévotion successorale, ne pouvant plus être vendus mais peuvent être
transmis, comme des titres nobiliaires, des armes de nos aïeux, bijoux de famille…)

Article 2272 du Code civil : « Le délai de prescription requis pour acquérir la propriété immobilière est de
trente ans.
Toutefois, celui qui acquiert de bonne foi et par juste titre un immeuble en prescrit la propriété par dix
ans. »

B - l’effet acquisitif de la possession des meubles : l’usucapion immédiate

Tiré d’une maxime juridique connue à l’article 2276 du Code civil, l’usucapion est extrêmement simple.
« En fait de meuble, la possession vaut titre »
=> elle consacre la présomption en termes de preuve => l’article entend consacrer un usage de la vie
quotidienne (pas de titre de propriété pour tout ce qu’on acquiert / baguette de pain, ticket de caisse n’est
pas une preuve de propriété) la seule possession présume sa propriété

=> l’acquisition du meuble par possession : l’effet acquisitif se lie avec la présomption

Le deuxième alinéa de l’article 2276 du Code civil : « Néanmoins, celui qui a perdu, ou auquel il a été volé
une chose, peut la revendiquer pendant trois ans à partir du jour de la perte ou du vol contre celui dans les
mains duquel il la trouve ; sauf à celui-ci contre celui duquel il la tient. »
=> une propriétaire ne se serait pas dessaisi volontairement de son bien.

Même si le possesseur est de bonne foi, le propriétaire légitime peut toujours revendiquer la propriété
dans les mains du possesseur.

Possibilité de restitution du prix d’achat de la chose volée ou perdue par le propriétaire au possesseur qui l’a
acheté de bonne foi. => Art 2276 (ex : si on achète un bien volé et que le véritable propriétaire s’en rend
compte)
On présume que le possesseur est le propriétaire pour peu qu’il soit de bonne foi. Dans le cas inverse, la
présomption peut tomber. (Ex : si on trouve un iPhone en boîte)

SECTION II - L’OCCUPATION

La méthode originelle d’acquisition de la propriété.


Elle repose aussi sur un mécanisme de possession mais différent car ici, il n’y a jamais de propriétaire ini-
tial.
De même, les objets qui sont sujets à l’occupation sont de nature différente.

Première différence réside dans le fait que l’occupation ne peut s’appliquer à une chose sans maître.
=> seuls les meubles en sont concernés.
Article 714 Code civil : « Il est des choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à
tous »
les immeubles qui n’ont pas de propriétaire appartiennent à la commune sur laquelle ils sont situés.

De cette différence découle la seconde.


=> Dans le cadre de l’occupation, les conditions de la possession utile ne sont pas nécessaires. En effet,
pourquoi prouver qu’on est possesseur de manière continue d’une chose sans maître ? Il suffit simplement de
posséder pour devenir propriétaire.

Le mode d’appropriation des choses sans maîtres est l’occupation. Bien que non envisagée à l’article 712 du
Code civil, disposition qui énonce les modes d’acquisition de la propriété, l’occupation consiste pour une
personne à appréhender un bien sans maître avec la volonté d’en devenir propriétaire.
Toutes ces catégories peuvent être soumises à l’occupation sous des conditions spécifiques.
Chapitre IV - les droits réels portant sur la chose d’autrui
Introduction :

Droit réel et droit personnel

Dans l’ordre civil français, certains droits permettent à leur titulaire de bénéficier de la jouissance
d’une chose => droits réel et personnel

Si certains droits personnels permettent à leur titulaire de jouir de l’utilité d’une chose, la nature de ces
droits diffère grandement des droits réels. (Bail (payant) ou prêt (gratuit))
La différence principale tient dans le fait que le droit réel offre à son titulaire un accès direct à la chose,
ce qui lui permet d’avoir accès aux utilités de cette chose sans le truchement d’une autre personne.
À l’inverse, le droit personnel, n’est jamais qu’un droit exercé à l’encontre d’une personne.

Autrement dit, le titulaire du droit personnel n’a donc qu’un accès indirect à la chose.
=> droit réel est un droit sur la chose
=> droit personnel est un droit à la chose
« jus reem ; jus alrem » ???

Quelles conséquences ?

- Les droits réels sont opposables erga omnes => respecté par tout le monde
- Les droits personnels ne sont opposables qu’aux partis du contrat
- Un droit réel l’emporte sur un droit de préférence et un droit de suite.
Les droits de préférences

Le titulaire d'un droit réel a le droit d’être désintéressé en premier dans le cadre de la vente du bien sur
lequel il a un bien réel. Cette prérogative, propre au titulaire, est appelée droit de préférence en ce sorte
qu’elle apporte une rupture entre les différents créanciers. Autrement dit, elle sera directement payée
avant le titulaire d’un droit personnel.

Le titulaire d’un droit réel possède la faculté de suivre le bien qui fait l’objet de droit réel en quelques
mains qu’ils soit.
Celui qui invoque sur son bien un droit réel, alors qu’une personne invoque sur ce bien un droit per-
sonnel, sera favorisé.

Ces droits de préférence et de suite ne seraient que des conséquences des droits réels.
Question théorique.

Droits réels sur la chose d’autrui : Usufruit, usage et habitation, servitude, droit réel de jouissance spé-
ciale…

SECTION I - L’USUFRUIT

Souvent dans un cadre successoral.

(Ex : usufruit du conjoint survivant - partage de la propriété en deux, nu propriété pour les héritiers)

Paragraphe I - l’usufruit, une définition imparfaite

Selon l’article 578 du Code civil, « l’usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété
comme le propriétaire lui-même, mais à charge d’en conserver la substance. »
=> pour reprendre la répartition classique, l’usufruitier bénéficiera de l'usus et du fructus alors que le nu-
propriétaire ne bénéficiera que de l’abusus. Dès lors, l’usufruitier n’ayant pas l’abusus, il ne peut pas dé-
truire la chose.

Nécessité de repenser la définition (ex : cigarette, j’en ai l’usus et l’abusus, mais je ne peux pas en altérer
la substance)
Le Code civil est venu enrichir la précision dans l’article 587 : « si l’usufruit comprend des choses dont
on n peut pas faire usage sans les consommer, comme l’argent, les grains, les liqueurs, l’usufruitier a le
droit de s’en servir mais à la charge de rendre à la fin de l’usufruit soit des choses de même qualité et quan-
tité soit leur valeur estimée à la date de la restitution. »

Notion de quasi-usufruit => on peut détruire la chose (en l’usant) à charge de rendre la même chose in
fine ou la valeur estimée.
On considère d’ailleurs que le nu-propriétaire est titulaire d’une action non pas réelle mais personnelle
en restitution contre l’usufruitier. => on demande à une personne de nous restituer un bien

Quand est-il lorsque la chose n’est pas complètement détruite mais que l’usus de cette chose nécessite tout de
même d’en altérer la substance ? (Ex : mine d’or) => Article 578 du Code civil
=> il s’agit ici de produit et le caractère de fruit reproductible n’existe pas.
=> la condition de ne pas en altérer la substance n’est pas respectée.

Art 598 du Code civil : « Il jouit aussi de la même manière que le propriétaire des mines et carrières qui
sont en exploitation à l’ouverture de l’usufruit ; et néanmoins, s’il s’agit d’une exploitation qui ne puisse
être faite sans une concession, l’usufruitier ne pourra en jouir qu’après autorisation du président de la Ré-
publique.
Il n’a aucun droit aux mines et aux carrières non encore ouvertes, ni aux tourbières dont l’exploita-
tion n’est point encore commencée, non au trésor qui pourrait être découvert pendant la durée de l’usu-
fruit. »

=> Possible d’exploiter une mine en usufruit si une exploitation a déjà commencé avant.

Cette répartition entre usus/fructus et abusus n’est pas exacte mais au moins pédagogique.

Paragraphe II - la construction de l’usufruit

Article 579 du Code civil : « l’usufruit est établi par la loi, ou pour la volonté de l’homme »
=> il existe deux types d’usufruit :

- légal (+ fréquent)
- conventionnel (par légal)
A - l’usufruit légal

Il est en général accordé au conjoint survivant sur les parties du bien du de cujus à condition que celui-
ci n’ait pas disposé de ces biens par testament.

Article 381-1 et suivant du Code civil : « les parents sont titulaires d’un usufruit des biens de leurs enfants
jusqu’à ce que ceux-ci aient 16 ans. »

B - l’usufruit conventionnel

Constitué par la seule volonté des parties


Peut être établi à titre gratuit ou onéreux. La convention doit respecter les règles

L’hypothèse d’un particulier qui confierait une maison, un champ en usufruit est résiduelle. Elle est souvent
inscrite dans un temps relativement long, jusqu’au décès de l’usufruitier.
- L’usufruit des parents dans le but de transmettre des biens aux enfants avant leur mort.
=> Les parents deviennent usufruitiers de leurs biens, en gardent la jouissance et les enfants deviennent nu-
propriétaire.
Permet de régler de manière apaisée les histoires de succession.

De plus, les droits de donation via un usufruit est largement moins taxé qu’une donation de bien en
pleine propriété.

- L’usufruit utilisé en droit des sociétés, dans un but de répartition


=> accroître le droit de vote d’une société accordé par rapport au capital apporté.
- Le Code civil reconnaît des conditions spécifiques
- Loi 19 juillet 2019, de simplification du droit des sociétés, prévoit par modification de l’alinéa 3 de l’ar-
ticle 1844 : « si une part est grevée d’usufruit, le nu-propriétaire et l’usufruitier ont le droit de participer
aux décisions collectives »

Paragraphe III - les effets de l’usufruit

A - les droits et obligations de l’usufruitier

L’usufruitier a le droit de jouir du bien qui fait l’objet de l’usufruit.


Peut donc en user et la donner à bail.

Pour conclure un bail, l’usufruitier a parfois besoin de l’accord du nu-propriétaire :


- cas quand le bail a une durée supérieure à neuf ans
- Ce bail ne peut pas avoir pour objet un fond rural (ex : champ) ou un immeuble à usage commercial,
industriel ou artisanal

Article 582 du Code civil : « l’usufruitier peut jouir de toute espèce de fruit, soit naturels, soit industriels,
soit civils, que peut produire l’objet dont il a usufruit. »
L’usufruitier a le droit de disposer non pas de l’objet qui fait l’objet de l’usufruit mais peut disposer de son
usufruit lui-même.

À l’inverse, si le nu-propriétaire veut vendre le bien


Article 621-2 du Code civil : « la vente du bien grevé, sans l’accord de l’usufruitier, ne modifie pas le droit
de ce dernier, qui continue à jouir de son usufruit sur le bien s’il n’y a pas expressément renoncé. »

La vente de l’usufruit (droit) n’a pas d’incidence sur le nu-propriétaire


=> Arret 3ème Civ, 18 nov 2019, n°08-19.875

L’usufruitier peur porter sur le bien grevé un autre bien réel qui va bénéficier à un tiers.
Il peut décider de conférer les utilités à autrui.
=> La seule limite sera une limite de temps car le droit réel conféré sur le temps sera limité au temps
qu’il reste à l’usufruit.

De même, l’usufruitier pourra constituer sur son bien un droit réel accessoire (une hypothèque par
exemple.) Ce ne sera pas le bien en lui-même qui sera hypothéqué mais son droit.

Les obligations de l’usufruitier :

=> la substance :

- Approche matérialiste : la substance s’entend de la matière dont la chose est faite. Dans ce cas, l’usu-
fruitier ne peut ni détruire la chose, ni en dégrader la matière. Or, le Code civil prévoit quand même
la possibilité d’effectuer un usufruit sur une mine.
- Approche finaliste : la notion de substance n’est pas réductible à la seule matière de la chose. Article
589 du Code civil : « Si l’usufruit comprend des choses qui, sans se consommer de suite, se détériorent
peu à peu par l’usage, comme du linge, des meubles meublants, l’usufruitier a le droit de s’en servir pour
l’usage auquel elles sont destinées, et n’est obligé de les rendre, à la fin de l’usufruit, que dans l’état où
elles se trouvent, non détériorées par son dol ou par sa faute. »
=> pour ceux qui sont favorables à cette vision, cet article doit être vu comme principe et selon sa
destination. (Substance : finalité) Usage spécifique du bien, parmi tous ceux dont il est susceptible
(ex : les clauses d’habitation bourgeoise afin que la finalité de l’appartement soit uniquement l’ha-
bitation)

=> la matière de la chose


Dimension finaliste qui est reconnue en droit positif puisqu’on considère que sa matière peut être altérée

La coupe de jeunes pins a pu être considérée comme conforme à sa destination (Arrêt 3ème Chambre ci-
vile, 8 décembre 1981, n°80-13.713)
De même, la Cour de Cassation a interdit la transformation d’une maison d’habitation en une maison de
commerce. (= changer la substance)

B - les droits et obligations du nu-propriétaire

N’a aucun intérêt économique sur la chose durant l’usufruit puisqu’il ne peut bénéficier ni de l’usage,
ni de son fruit.
=> + grand droit = recouvrir, à la fin de l’usufruit, à la pleine propriété.

Dans le cadre du quasi-usufruit => dispose de l’action personnelle en restitution des biens consommés,
en nature ou en valeur. De même, il conserve son droit de disposition (abusus). En principe, rien n’em-
pêche que le nu-propriétaire puisse vendre son bien.

=> dans la réalité, personne ne le fait.

Aussi le droit d’effectuer des actes conservatoires sur le bien.


Aussi le droit à effectuer une action en revendication sur le bien
=> Ses actes ne doivent aucunement apporter une transformation ou une réparation si cette dernière n’est
pas indispensable à la conservation du bien grevé.
Enfin, il a le droit de poursuivre en justice l’usufruitier si ce dernier commet un abus de jouissance.
(Pas de manière raisonnable, ou qu’il ait porté atteinte à la substance du bien.)

Il a également quelques obligations :

- Article 599 du Code civil : « Le propriétaire ne peut, par son fait, ni par quelque manière que ce soit,
nuire au droit de l’usufruitier. »
=> seul article du Code civil consacré au sort du propriétaire

Arrêt Civ 1ère, 18 déc 2013, n°12-17.420 => nu-propriétaire avait décidé de défricher un terrain pour em-
pêcher à l’usufruitier de chasser dessus.
(Autre ex : ne pas boucher le chemin qui conduit au bien grevé)

Le nu-prorpéitaire doit répondre aux obligations qui ne sont pas aux charges de l’usufruitier.
=> charges non-périodiques (ex : frais de bornage, grosses réparations…)

Paragraphe IV - l’extinction de l’usufruit

Plusieurs articles l’évoquent (617, 618, 621, 622 du Code civil)

Article 617 du Code civil : « L'usufruit s'éteint :


Par la mort de l'usufruitier ;
Par l'expiration du temps pour lequel il a été accordé ;
Par la consolidation ou la réunion sur la même tête, des deux qualités d'usufruitier et de propriétaire ;
Par le non-usage du droit pendant trente ans ;
Par la perte totale de la chose sur laquelle l'usufruit est établi. »

- la mort

- expiration du temps pour lequel il a été accordé


=> l’usufruit est un droit temporaire. Ne peut pas être perpétuel. S’éteint à l’arrivée du terme.
=> pour les personnes morales, le terme est certain (max : 30 ans)
=> pour les personnes physiques, peut être viager (l’usufruit s’éteint par la mort du titulaire de
l’usufruit)
=> si l’usufruit est concédé pour une durée et que l’usufruitier décède avant, il s’éteint immé-
diatement.

- la consolidation ou la réunion sur la même tête d’usufruitier et de nu-propriétaire


=> si le nu-propriétaire rachète la propriété par exemple => devient propriétaire plein et entier.

- l’extinction par perte de la chose ou non-usage : dues à la nature réelle du droit d’usufruit. Perte, dispa-
rition de la chose fait perdre l’usufruit car perte de l’objet du droit.
=> cependant, si la perte est uniquement partielle, l’usufruit continue sur les éléments restants
=> nécessité que la destruction de la chose soit totale
=> si le nu-propriétaire est exproprié de son bien, l’usufruitier perd son usufruit.

- le non usage de la chose : propriété imprescriptible mais l’usufruit si, par le non usage trentenaire.

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