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• Les droits subjectifs sont des prérogatives que le droit objectif consacre au
profit des sujets de droit.
• Il s’agit donc des facultés reconnues à une personne (le titulaire appelé
subjectum, d’où le terme droit subjectifs) de faire ou d’exiger quelque
chose, y compris par le recours à la justice, pour la satisfaction de ses
propres intérêts.
soit sur les biens : Exemple: le droit de propriété est un droit que l’on
détient sur une chose.
• Le droit subjectif peut être opposable de manière absolue ou relative :
Les droits absolus sont opposables à tous. On dit qu'ils s'appliquent erga
omnes.
• Exemple : le droit de propriété peut être défendu devant toute personne.
• Exemple : le Droit au respect de la vie privée, le Droit à l’intégrité physique, les droits de l’homme etc.
– Ils sont transmissibles. Cela signifie qu’ils peuvent être cédés soit à titre onéreux (Ex : dans le cadre d’une
vente) soit à titre gratuit (transmission par donation ou par succession).
– Ils sont saisissables. Cela veut dire que lorsqu’une personne ne paie pas ses dettes, ses créanciers pourront
saisir ses droits patrimoniaux, les faire vendre et se faire payer sur le produit de la vente.
– Ils sont prescriptibles. Cela signifie qu’ils peuvent être acquis ou au contraire perdus par l’écoulement d’un
certain temps.
• Exemple : le titulaire d’une créance de somme d’argent doit agir dans le temps qui lui est imparti par la loi pour se
faire payer. Passé ce délai, son action est prescrite. Ce délai est de 10 ans pour les dommages intérêts.
• B. Les Droits extrapatrimoniaux
• Exemple : Une atteinte à l’honneur peut donner lieu à une réparation en argent
sous forme de dommage intérêts.
• Le patrimoine est lié à la personnalité juridique dont il est la projection économique. Cette règle
entraîne plusieurs conséquences.
• 1°) Seules les personnes ont un patrimoine. On n’admet pas l’existence d’un patrimoine sans une
personne qui lui serve de support. La personne c’est l’être juridique apte à avoir des droits et des
obligations.
• 2°) Toute personne a nécessairement un patrimoine même si elle ne possède rien ou si elle n’a
que des dettes. Même l’enfant qui vient de naître à un patrimoine. Le patrimoine est donc un
contenant. Les droits (l’actif) et les obligations (passif) en forment le contenu.
• 3°) Etant attaché à la personne, le patrimoine est intransmissible du vivant de son titulaire. Celui-
ci peut modifier seulement son patrimoine par exemple en vendant un bien.
• Faut-il donc conclure que le patrimoine disparaît au décès de son titulaire ? C’est difficile à
imaginer. Ainsi admet-on que l’héritier est le continuateur de la personne du défunt. C’est-à-dire
qu’en cas de décès l’héritier recueille l’actif et le passif du défunt.
• 4°) Une personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine. C’est l’affirmation du principe de l’unité et
de l’indivisibilité du patrimoine dégagée par AUBRY et RAU deux juristes français. Ainsi une
personne qui isole dans son patrimoine une masse de biens ne crée pas un second patrimoine.
• Le caractère unitaire et indivisible du patrimoine a été critiqué pour diverses raisons :
D’abord, il rend difficile la situation de l’héritier qui accepte la succession car il sera
obligé de payer les créanciers de la succession si l’Actif successoral est insuffisant.
- soit d’accepter sous bénéfice d’inventaire. Dans ce cas, ils sont tenus jusqu’à
concurrence du montant de la succession. En clair les prétentions des créanciers ne
portent que sur l’actif successoral.
- soit Refuser la succession, auquel cas l’Etat devient successeur (succession vacante). A
noter que l’Etat est toujours successeur sous bénéfice d’inventaire.
- De même pour éviter que les créanciers de la succession ne soient concurrencés par
ceux de l’héritier qui accepte purement et simplement la succession, la loi leur permet
de demander l’application de la règle de la séparation des patrimoines. Cette règle
permet aux créanciers de la succession d’être payés en priorité sur l’actif de la
succession.
Ensuite, la règle de l’unicité s’accorde
difficilement avec le développement des
affaires. Car la personne qui diversifie ses
activités ne sera pour autant à la tête de deux
patrimoines mais à la tête d’un seul
patrimoine.
• Le droit réel est un droit qui est directement exercé par une personne sur une chose. On distingue les
droits réels principaux et les droits réels accessoires ou de garantie.
• Ce sont ceux qui confèrent à leur titulaire une maîtrise de la chose. Ils tendent à l’utilisation directe de
la chose par le titulaire du droit mais ils diffèrent par leur étendue. Le droit de propriété est le plus
complet. Les autres droits réels qui sont de simples démembrements sont moins étendus.
• A. Le droit de propriété
– L’abusus : c’est le droit d’en disposer à son gré en la donnant, en la vendant ou en la détruisant.
A. Les démembrements de la propriété :
• Ils sont limitativement énumérés par la loi. On examinera ici les démembrements les plus importants
à savoir l’usufruit et la servitude.
– L’usufruit : il confère à son titulaire l’usus et le fructus c’est-à-dire le droit d’usage et le droit
d’exploiter le bien. L’abusus est conservé par le propriétaire. Ce dernier est appelé nu-
propriétaire.
• Exemple : Mme Ndiaye vend un immeuble à une commune. Mais il est convenu entre les parties
que Mme NDIAYE pourra habiter la maison et même la louer. Dans ce cas d’espèce, Mme NDIAYE
est usufruitière. En effet elle à deux prérogatives l’usus et le fructus. L’usus c’est le droit d’habiter la
maison, le fructus le droit de la louer c’est-à-dire le droit de percevoir les fruits.
• De son côté la commune est un nu-propriétaire. Elle est appelée ainsi car elle n’a que le droit de
disposer (l’abusus). L’usufruit est temporaire, généralement c’est un droit viager. Cela signifie qu’il
disparaît à la mort de l’usufruitier sauf si une durée plus brève a été prévue par les parties dans
leur contrat.
• Si on revient à notre exemple, à la mort de Mme NDIAYE sauf si les parties ont décidé de fixer une
durée plus brève dans leur contrat, la commune devient le propriétaire à part entière de la maison.
• Le droit de propriétaire est alors reconstitué.
– La Servitude : la servitude est une charge imposée à un immeuble au profit d’un
autre immeuble. L’immeuble qui supporte la servitude s’appelle le fonds servant.
L’immeuble qui en bénéficie s’appelle le fonds dominant. Ces deux immeubles ne
doivent pas appartenir au même propriétaire.
• Ce sont des garanties qui portent sur un bien du débiteur et qui sont conférés
aux créanciers. On les appelle aussi sûreté réelle. S’il s’agit d’un immeuble
c’est une hypothèque, s’il s’agit d’un meuble c’est un gage.
• A. L’hypothèque
Ils sont limitativement énumérés par la loi (la loi dresse la liste des droits réels)
Ils sont opposables à tous. A travers l’opposabilité on veut montrer la force absolue des
droits réels. Il faut cependant préciser que certains droits réels ne sont efficaces que si les
formalités de publicité prescrites par la loi sont respectées.
• Le droit personnel est le rapport juridique entre deux ou plusieurs personnes dont l’une le créancier a le droit
d’exiger d’une autre le débiteur une prestation dont l’objet est varié. Il peut s’agir d’une somme d’argent, d’une
marchandise, d’un travail ou d’une abstention.
L’obligation de donner
• C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à transférer au créancier un droit réel sur une chose lui appartenant.
• Exemple : l’obligation assumée par le vendeur de transférer la propriété de la chose vendue à l’acheteur.
L’obligation de faire
• Exemple : un vendeur d’un fonds de commerce s’engage à l’égard de l’acheteur à ne pas ouvrir dans la même ville un
établissement semblable à celui qu’il a cédé.
• §2 Les Caractères
• Ils peuvent trouver leurs sources dans la volonté individuelle. Exemple : contrat de bail,
contrat de prêt.
• Ils peuvent aussi trouver leurs sources dans la loi. Exemple : la responsabilité civile
obligeant l’auteur d’un dommage à le réparer en indemnisant la victime.
• Ce sont des droits qui portent sur une œuvre de l’esprit. A titre d’exemple on peut citer le droit
d’auteur reconnu à un écrivain sur son œuvre.
§1. Ils ne portent ni sur une chose palpable ni sur une personne mais sur une chose immatérielle.
§2. Ils sont opposables à tous c’est-à-dire ils confèrent à leurs titulaires un monopole d’exploitation
proche du droit réel. C’est ce monopole d’exploitation qui permet de qualifier les droits intellectuels
de propriété incorporelle. C’est ainsi qu’on parle de propriété artistique pour désigner les droits de
l’artiste sur son œuvre, de propriété industrielle pour désigner les droits de l’inventeur sur son
invention, de propriété littéraire pour désigner les droits de l’écrivain sur son œuvre.
- Un droit patrimonial ou d’exploitation exclusive. Ce droit permet à son titulaire de recevoir une
rémunération chaque fois que l’œuvre est reproduite ou représentée.
• Ils ont une existence matérielle c’est-à-dire qu’ils sont perceptibles par les sens. Exemple : une maison, de
l’argent, un animal.
• En principe toute chose a un propriétaire. Il existe cependant des choses qui ne sont pas appropriées. Cette
catégorie exceptionnelle de chose concerne les choses communes, les biens du domaine public et les biens
sans maîtres.
• Ce sont des choses qui n’appartiennent à personne. Leur usage est commun à tous. Exemple : on peut citer la
lumière, l’air que nous respirons.
• B. Les biens du domaine public :
• Ils sont affectés à la collectivité et ne sont pas susceptibles de propriété privée. Exemple: les rues, les écoles publiques.
Une chose fongible est une chose qui peut être remplacée par une autre. On l’appelle également chose de genre. Lorsque la chose due
est une chose fongible, le débiteur se libère en livrant une chose semblable. Exemple : 10 pièces de 100 à la place d’un billet de 1 000 F.
Une chose non fongible ou corps certain est une chose qui ne peut être remplacée par une autre chose. On peut donc dire que la chose
non fongible a une individualité propre
• Exemple : un tableau d’un grand peintre. Lorsque le contrat porte sur un corps certain, le débiteur est obligé de remettre au créancier
cette chose précisément et non autre chose.
• Ce sont des biens qui n’ont pas d’existence matérielle. On ne peut pas les toucher. Exemple : Le fonds de commerce
Section 2 : Les Meubles et les Immeubles
• Les biens sont immeubles par leur nature ou par leur destination ou par l’objet
auquel ils s’appliquent.
• Mais un bâtiment simplement posé sur le sol n’est pas un immeuble. Exemple :
un mobile home
• 2°/ Les immeubles par destination
• Ce sont des biens meubles qui sont considérés comme immeubles par destination parce qu’ils constituent l’accessoire d’un
immeuble par nature.
• Ce sont des biens meubles qui ne doivent pas être destinés à l’usage personnel du propriétaire de l’immeuble.
• Exemple : les tracteurs, les animaux attachés à la culture sont considérés comme des immeubles par destination.
• Sont encore considérés comme immeubles par destination les outils accessoires à l’exploitation artisanale (les rabots, les scies pour
une menuiserie).
• En principe les immeubles par destination sont solidaires de l’immeuble auquel ils sont
attachés.
Ainsi en cas de vente de l’immeuble par nature la délivrance portera également sur les
immeubles par destination.
De même les créanciers sont en droit de saisir l’immeuble en même temps que l’immeuble
par destination.
• Il existe cependant des hypothèses où l’immeuble par destination garde toujours sa nature
mobilière.
• Exemple : Il en va ainsi en matière d’hypothèque cette garantie ne peut porter sur un
immeuble par destination.
• Autre exemple : l’immeuble par destination redevient meuble et est traité comme tel dès que
l’affectation cesse. C’est le cas lorsque le propriétaire le vend séparément. C’est encore le cas
lorsqu’un voleur s’en empare.
• 3/ Les Immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent
• Il arrive qu’un immeuble devienne meuble avant qu’il ne soit séparé du sol par
anticipation.
• Exemple : la vente de récolte sur pied, la vente des matériaux, d’une maison à démolir
sont traitées comme des ventes mobilières par anticipation.
C. Les intérêts de la distinction meubles/immeubles
• 1°/ La publicité :
• Tous les actes portant sur les immeubles sont soumis aux règles de la
publicité foncière. Faute de quoi ils ne sont pas opposables aux tiers.
• Pour les biens meubles, la loi n’a organisé aucune publicité. Cela se
comprend car le bien meuble est un bien que l’on peut déplacer.
• 2°/ La Possession :
• La possession est continue lorsque le possesseur utilise la chose aussi fréquemment que
la nature de celle-ci l’exige.
• Exemple : le possesseur d’une camionnette l’utilise régulièrement chaque fois qu’il doit
faire une livraison.
• La possession est non équivoque lorsque les actes matériels accomplis sur la chose ne
sont pas ambigus quant à son intention de se comporter comme le véritable propriétaire.
• Exemple : le domestique d’une personne décédée a entre les mains des objets ayant
appartenu à celle-ci. Il y’a ici un doute, car ou bien le défunt les lui a donnés, ou bien il
les lui a remis en dépôts. Cette possession est donc équivoque.
• Lorsque les caractères ainsi examinés sont réunis, on dit que la possession est utile
et qu’elle est susceptible de produire des effets juridiques. Ces effets sont plus ou
moins importants selon qu’on est en présence d’un immeuble ou d’un meuble.
• Pour bien comprendre cette règle, il convient de voir les meubles et les
hypothèses concernés.
• - Les meubles soumis à la règle
• En principe la loi ne vise que les meubles corporels c’est-à-dire les meubles dont la
transmissions s’effectue de la main à la main et sans écrit.
• Il faut donc exclure les meubles incorporels comme les créances, propriété
littéraire et artistique.
• Exemple : les billets de banque, les titres d’une société car la créance est ici
incorporée au titre.
• Il existe aussi des meubles corporels qui échappent à la règle, à savoir les meubles
relevant du domaine public.
• 1ère hypothèse : la chose n’a été ni perdue ni volée. Lorsque le propriétaire se dessaisit volontairement du
meuble en le confiant à une autre personne un locataire, un dépositaire, un emprunteur par exemple et si
cette personne trompant la confiance du propriétaire aliène le meuble et le remet à une personne de bonne
foi celle-ci devient automatiquement propriétaire. En pareil cas, la revendication est impossible.
• 2ème hypothèse : la chose a été perdue ou volée. C’est l’hypothèse où le propriétaire est dessaisi
involontairement. Dans ce cas la revendication est possible dans un délai de 3 ans contre l’acquéreur de bonne
foi à compter du jour de la perte ou du vol.
• Si l’action en revendication du véritable propriétaire aboutit, le possesseur de bonne foi devra restituer la
chose au propriétaire sans les fruits de la chose.
• Les fruits sont les biens accessoires donnés par une chose de manière périodique et sans en altérer la
substance.
Sont des fruits naturels, les fruits que la chose donne directement (ils sont produits spontanément sans le
travail de l’homme). Exemple : un cerisier donne des fruits naturels (des cerises).
Les fruits industriels sont ceux qui sont produits à l’aide du travail de l’homme. Exemple : les fruits des arbres
cultivés
• Les fruits civils sont les revenus que la chose produit périodiquement. Exemple : un immeuble loué rapporte
des fruits civils (les loyers)
• Aux fruits on oppose les produits. Les produits sont fournis par les choses de manière non
périodique et ils en diminuent de plus en plus la substance. Exemple : les pierres extraites
d’une carrière. Une coupe d’arbres dans une forêt.
• Cette faveur accordée au possesseur de bonne foi s’explique par cette idée que le
possesseur qui croît être le propriétaire de la chose en consomme les fruits. Si donc on
l’obligeait à les rendre à celui qui fait postérieurement reconnaître son droit on risquerait de
provoquer sa ruine. Car la restitution de plusieurs années de revenus peut atteindre un
montant très important. Il faut retenir que le possesseur évincé pourra réclamer au
revendiquant les dépenses supportées pour la conservation de la chose vendue.
• 3ème hypothèse : La chose volée ou perdue est acquise dans le commerce ou à une vente
publique. Exemple : marché, foire.
• La revendication est possible dans un délai de 3 ans si le possesseur est de bonne foi.
L’acheteur peut exiger du propriétaire le remboursement du prix qu’il a payé. En effet rien
ne pouvait lui laisser supposer qu’il s’agit d’une chose volée ou perdue. Il est donc
équitable que le propriétaire soit obligé de lui rembourser le prix.
• Le possesseur de bonne foi peut refuser de restituer la chose tant que le prix ne lui ait pas
remboursé. On dit qu’il a le droit de rétention. Comme dans la seconde hypothèse le
possesseur de bonne foi conserve les fruits de la chose.
• Dans toutes ces hypothèses que nous venons d’étudier une différence apparaît entre le
possesseur de bonne foi et le possesseur de mauvaise foi.
- Le possesseur de bonne foi (le cas où la chose a été perdue ou volée) accède à la propriété si
le propriétaire n’agit pas en revendication dans un délai de 3 ans.
- Contre le possesseur de mauvaise foi l’action en revendication est possible dans un délai de
10 ans.
- On retiendra que dans le cas où le possesseur de mauvaise foi a acheté une chose perdue ou
volée dans le commerce ou dans une vente publique il ne pourra pas prétendre au
remboursement du prix qu’il a payé. Il est également tenu de restituer la chose et les fruits.
- Les litiges concernant les immeubles sont portés directement devant le tribunal de leur lieu
de situation.
- Cette règle ne joue pas pour les meubles qui sont par nature déplaçables. Pour les meubles il
faut appliquer les règles du droit commun, c’est-à-dire porter le litige devant le tribunal du
domicile ou de la résidence du défendeur.
Titre 2. Les sources des droits subjectifs
• On distingue en général le negotium qui est le fond, c’est à dire l’acte lui-
même et l’instrumentum qui est le document écrit en vue de constater un
acte juridique. Seul le premier nous intéresse ici.
• Section 1. Typologie des actes juridiques
Le contre est synallagmatique est celui qui comporte des obligations réciproques à la charge des
parties contractantes. Exemple : le contrat de vente.
le contrat unilatéral est le contrat dans lequel une seule partie est tenue d’obligations. Exemple :
le contrat de dépôt où seul le dépositaire est tenu de restituer ce qu’il a reçu en dépôt.
Le contrat est consensuel lorsqu’il se forme dès le seul échange de consentements, sans qu’il soit
besoin de respecter une formalité particulière. Le simple échange de consentements suffit pour la
validité du contrat.
A l’inverse, le contrat est solennel lorsque sa validité nécessite l’accomplissement d’une formalité
particulière, une formalité solennelle. On dit qu’il s’agit d’une formalité requise ad validitatem ou
ad solemnitatem. Par exemple : toute transaction immobilière doit faire l’objet d’un acte notarié
à peine de nullité.
• contrat conclu à titre onéreux/contrat conclu à titre gratuit :
le contrat conclu à titre onéreux est le contrat dans lequel chaque partie
reçoit de l'autre un avantage en contrepartie de celui qu'elle procure.
le contrat conclu à titre gratuit est celui par lequel une des parties fournit
une prestation sans rien recevoir en retour. C’est un acte de bienfaisance
le contrat à exécution instantané c’est celui qui s’exécute en un trait de temps, en une seule prestation.
Généralement, la conclusion et l’exécution sont concomitantes, elles se font en même temps.
Le contrat à exécution successive est le contrat dont l’exécution s’échelonne dans le temps. Par exemple, le
contrat de bail.
le contrat de gré à gré est le contrat dans lequel les parties discutent chaque élément du contrat jusqu’à
convenir d’un accord.
le contrat d’adhésion est le contrat généralement pré-rédigé par la partie la plus puissante économiquement
et qui ne laisse à l’autre partie aucune possibilité de négociation, celle-ci ne fait qu’y adhérer ou ne pas
conclure. Par exemple, le contrat d’abonnement à la SONATEL.
le contrat à durée déterminée est celui assorti de terme, d’une échéance fixée à l’avance. Par exemple un
contrat de trois mois.
Le contrat à durée indéterminée est celui dont le terme n’est pas déterminé.
• les contrats nommés/contrats innommés :
• les contrats nommés sont ceux qui ont fait l’objet d’une réglementation dans la loi
et qui ont été expressément nommés (vente, bail, dépôt, mandat, etc.).
• les contrats innommés sont des contrats qui n’ont pas fait l’objet d’une
réglementation. Mais, cela ne signifie pas pour autant que les contrats innommés
ne sont pas soumis au droit. Ce sont des contrats peut être sans loi, mais qui sont
assujettis au droit des obligations.
L'acte collectif est l’acte par lequel se manifestent les volontés d’un ensemble de
personnes unies par une communauté d’intérêts ou impliquées par une action
commune. Ex : délibération d’une assemblée parlementaire, d’associés, de
copropriétaires.
• Il existe aussi des contrats collectifs passés entre quelques personnes, mais dont
les clauses sont, à certaines conditions, obligatoire pour un ou plusieurs ensembles
d’autres personnes. Ex : conventions collectives.
• §2- Actes conservatoires, actes d’administration et actes de disposition
• Exemple : contrat de réparation conclu pour réparer un bien qui est en train de se
détériorer
Un acte d’administration est un acte ayant pour but la gestion normale d’un patrimoine en
conservant sa valeur et en le faisant fructifier.
Exemple : Contrat de location puisque le but est de percevoir des loyers qui viennent faire
fructifier le bien.
Un acte de disposition est un acte juridique comportant transmission d’un droit réel ou
souscription d’un engagement juridique et ayant pour effet de diminuer la valeur du
patrimoine. C’est le plus grave des actes juridiques car son effet est d’entamer le
patrimoine, le diminuer, faire sortir un bien du patrimoine. Exemple la vente.
• Plus un acte est grave plus la loi vient protéger l’auteur de l’acte. C’est pour ça que les
personnes incapables n’ont pas le droit de passer seul des actes de disposition.
• §3- Actes à titre onéreux et actes à titre gratuit
Un acte à titre gratuit est un acte juridique par lequel une personne
s’oblige ou dispose d’un droit avec une intention généreuse ou de
bienveillance sans contrepartie. Ex : Donation, legs, remise de dette.
Un acte entre vifs est celui passé entre personnes vivantes et produit ses
effets du vivant de son auteur.
Un acte à cause de mort est un acte dont les effets se produisent après la
mort de son auteur. Ex : le testament.
• §5. Actes constitutifs, actes déclaratifs, actes translatifs, actes abdicatifs
Actes constitutifs. Ce sont les actes qui ont pour objet de créer des
droits et des obligations. Exemple type: le contrat.
Actes translatifs. Ils ont pour objet le transfert d’une personne à une
autre de droits préexistants. Exemple : la donation, la vente.
• § 1. Conditions de fond
• Elles sont au nombre de 4 (consentement, capacité, objet et la cause).
• A- Le consentement
• L’acte juridique repose sur une manifestation de volonté. A cet égard la loi précise
que le consentement doit émaner d’une personne jouissant de toutes ses
facultés mentales. Le consentement n’existe donc pas s’il émane d’un dément ou
d’une personne en état d’ivresse totale.
• Le consentement doit être libre et éclairé et ne laisser aucun doute sur l'intention
de son auteur de s’engager. En clair, il doit être exempt de vices.
• On distingue 3 vices du consentement, l’erreur, la violence et le dol.
La violence est une contrainte physique ou morale exercée sur une personne en vue de
l’amener à donner son consentement. La menace peut atteindre le contractant, sur ses proches
ou ses biens. Elle peut être exercée par le cocontractant ou un tiers. Exemple : une menace de
mort, un chantage ou une menace d’enlever le fils d’un individu en vue de le pousser à
contracter.
• Premièrement : il faut que la violence ait bien déterminé la victime à contracter. Cette
condition s’apprécie en fonction de la gravité des menaces mais aussi des capacités de
résistance personnelle de la victime consentante c’est-à-dire de son âge, de son sexe de sa
condition sociale.
• Deuxièmement : il faut que la violence ait été illégitime c’est-à-dire injuste. Il en va ainsi
lorsque l’auteur de la violence a utilisé la force pour pousser son contractant à passer le
contrat.
• En revanche il est communément admis que la menace de faire un procès n’est pas une
violence et ne peut en principe motiver l’annulation de la convention qui en est la suite car ce
n’est que l’exercice d’un droit.
• Exemple : le débiteur ne peut invoquer l’existence d’une violence si son créancier le
menace de poursuites et pour éviter une telle procédure il lui remet une reconnaissance
de dettes pour une somme d’argent qu’il lui doit effectivement.
• La violence devient cependant illégitime lorsque celui qui menace son débiteur de procès
cherche à lui extorquer des engagements excessifs.
• Exemple : obliger celui qui a volé dans un commerce à signer une reconnaissance de
dettes démesurée sous menace d’un procès revient à exercer sur lui une violence
illégitime.
• La menace est également légitime et il n’y a pas de violence au sens de la loi lorsqu’elle
résulte de l’autorité des parents ou ascendants.
• Cette forme de menace visée sous l’appellation de crainte révérencielle ne peut entraîner
la nullité du contrat.
• Exemple : celui qui passe un contrat par simple crainte de ses parents ne peut en
demander la nullité car l’autorité des parents est un droit et elle est présumée utile à
ceux qui la subissent.
l’erreur est une fausse représentation de la réalité. C’est le fait de se tromper sur un élément
essentiel de l’engagement souscrit. L’erreur peut porter sur la personne. Mais dans ce cas, elle n’a
d’effet que dans les contrats en considération de la personne.
• L’erreur peut aussi porter sur les qualités substantielles d’une chose c’est-à-dire une qualité de la
chose en l’absence de laquelle la victime n’aurait jamais donné son consentement.
• La preuve de l’erreur est à la charge de la personne qui prétend que son consentement a été vicié.
Cette preuve est souvent difficile. Il ne lui suffit pas en effet de prouver que son consentement a
été déterminé par une certaine croyance et que celle-ci était contraire à la réalité. Il lui faut
encore établir que son co-contractant connaissait le caractère essentiel de l’élément sur lequel
porte l’erreur.
• Exemple : si l’acquéreur d’un objet d’antiquité accepte de payer un prix très élevé on pourra en
déduire qu’il croyait acheter un objet authentique et que le vendeur devait le comprendre.
Le dol, c’est le fait d’avoir été trompé. C’est l’erreur provoquée par les manœuvres
une personne qui a intentionnellement cherché à tromper une autre dans le but de
l’amener à donner son consentement.
Le dol peut aussi être constitué par le silence gardé sur un élément essentiel de la
chose ou de la personne. On parle alors de réticence dolosive. Exemple : le dol par
réticence peut être retenu à l’encontre d’un vendeur d’immeuble ayant dissimulé à
l’acheteur l’installation prochaine d’une porcherie à proximité du bien vendu.
• C’est ce sur quoi porte l’opération juridique envisagée par les parties. Il peut varier à l'infini. La seule limite est
le respect de l'ordre public et des bonnes mœurs.
• Par exemple dans le contrat de vente : l’objet du contrat est la chose vendue
réel. Il doit avoir une existence certaine même s’il peut porter sur une chose future. Par exemple : une
récolte.
possible c’est-à-dire réalisable. Exemple : la vente d’une chose imaginaire est nulle.
déterminé (Il doit être défini de manière précise) ou déterminable (Il doit exister des critères précis qui
permettront le moment venu de le déterminer.
- S’il s’agit d’une chose, elle doit être dans le commerce juridique.
Exemple : une vente ne peut porter sur un être humain ou sur de la drogue.
- S’il réside dans une obligation de faire, elle ne doit pas être prohibée par la loi.
Exemple : on ne peut pas s’engager par contrat à voler ou à tuer.
• C- La cause
• La cause est le but poursuivi par la personne qui s’engage. Le motif qui a
poussé à accomplir l’opération juridique.
la cause objective (appelée aussi cause proche ou abstraite) qui reste la même
pour tous les contrats de même catégorie. Par exemple : l’intention libérale
dans tous les contrats conclus à titre gratuit. Pour vérifier l’existence de la
cause, le juge utilise cette cause objective.
la cause subjective (cause lointaine ou concrète) qui est le motif qui conduit la
personne à s’engager. Elle sert à apprécier la licéité de la cause. Exemple :
Achat d’un terrain (cause du contrat licite) pour la culture de chanvre indien
(cause illicite).
• D- La capacité juridique
• Pour passer un acte juridique, les personnes doivent avoir la capacité juridique.
Capacité de jouissance – C’est l’aptitude à être titulaire de droits. Toute personne a la capacité
de jouissance car toute personne est apte à acquérir et à jouir de droit subjectif.
• Certaines personnes ne peuvent pas à elles seules exercer les droits dont elles sont titulaires. On
dit que ces personnes sont frappées d’incapacité d’exercice. Cette incapacité vise à protéger ces
personnes contre leur inexpérience ou la défaillance de leurs facultés intellectuelles : il s’agit des
mineurs non émancipés( Pour rappel, en droit sénégalais, l’émancipation ne peut résulter que
du mariage ) et les majeurs en curatelle ou en tutelle.
• Concernant, les personnes morales, leur capacité est limitée à leur objet social c’est-à-dire à leur
activité du fait du principe de spécialité.
• §2. Conditions de forme
• Le principe en droit sénégalais est celui du consensualisme. Il signifie que la validité d’un acte juridique
n’est en principe soumise à aucun formalisme particulier. L’acte est valable par le seul consentement de
son ou ses auteurs. Il existe toutefois des exceptions à cette règle. Dans certains cas exceptionnels, la loi
impose certaines formalités pour que l’acte soit valable.
La formalité imposée par la loi peut consister dans la remise de la chose. L’acte juridique dont la validité est
soumise à cette formalité est appelé acte juridique réel. Ex: le gage, le prêt et le dépôt.
Le plus souvent, la formalité requise consiste dans la nécessité de rédiger un acte authentique ou sous
seing privé. L’acte juridique soumis à cette formalité est alors appelé acte juridique solennel. Ex: C’est le cas
pour la vente d’un immeuble ou de fonds de commerce ou certains contrats de travail.
• Ces formalités qui sont des conditions de validité ne doivent pas être confondues avec d’autres formalités
qui sont imposées par la loi dans un but probatoire ou publicitaire.
• Exemple : L’article 14 du COCC exige un écrit lorsque l’acte juridique a un objet supérieur à 20 000 F CFA.
L’écrit ainsi exigée par la loi est un mode de preuve et non une condition de validité.
• Exemple : la vente d’un fonds de commerce n’est opposable aux tiers que si elle a été publiée au registre
foncier.
• Section 3. Sanction des conditions de formation des actes
juridiques
S’il s’agit d’un intérêt particulier, la sanction sera alors la nullité relative. Il
en est ainsi l’inobservation des dispositions concernant les vices du
consentement, l'absence de cause, les incapacités de protection et la
lésion.
- Chaque partie doit donc restituer ce qu’elle a reçu. Ex : Lorsqu’un contrat de vente est
annulé, le vendeur doit restituer le prix qui lui a été versé et l’acheteur la chose qui lui a
été livrée.
• Exemple 2: pour les contrats annulés pour cause d’incapacité, il est admis que l’incapable ne
devra restituer que ce qui reste entre ses mains au moment de l’annulation et non ce qu’il a
dépensé.
• Exemple 3: l’annulation d’un contrat contraire aux bonnes mœurs ne donne lieu à aucune
restitution.
L’inopposabilité de l’acte : Elle sanctionne le non-respect des conditions de publicité (formalité
qu’impose la loi pour avertir les tiers de l’existence de l’acte). Le contrat est valable mais
inopposable aux tiers.
- Exemple: lorsque la nomination d’un dirigeant de société n’est pas publiée au registre du
commerce et du crédit immobilier, les tiers ont le droit d’ignorer cette nomination.
- Exemple: lorsqu’un contrat de travail à durée déterminée n’est pas établi par écrit, il sera
requalifié par le juge en contrat à durée indéterminé.
L’inexistence. C’est une sanction plus grave que la nullité, comme la nullité elle sanctionne une
irrégularité commise dans la formation de l’acte juridique mais à la différence de cette dernière,
l’inexistence n’a pas besoin d’être prononcée par le juge.
• En effet l’irrégularité qu’elle sanctionne est tellement grave que l’acte juridique n’a pu produire
aucun effet.
• Exemple: C’est le cas par exemple d’un mariage célébré par une personne qui n’est pas un
officier de l’état civil
La rescision pour lésion. C’est la sanction qui consiste à faire
annuler un acte juridique lésionnaire, c’est-à-dire un acte dans
lequel il y a un gros déséquilibre entre la valeur des prestations
dues par chacune des parties à l’acte.
• La force obligatoire de l’acte juridique signifie que celui qui le prend est lié par son
engagement. il ne peut être délié qu’avec l’accord de l’autre. Un co-contractant ne
peut donc en principe se dégager unilatéralement du contrat.
• Il existe cependant des exceptions à cette règle car la révocation unilatérale est
possible :
- lorsqu’elle est prévue par l’acte juridique.
- lorsque le contrat est à durée indéterminée (dans ce type de contrat, chaque partie
peut prendre l’initiative de la rupture).
- Pour le reste, l’acte juridique doit être exécuté dans les conditions prévues au moment
de sa conclusion même si ultérieurement les circonstances viennent à changer.
- L’exécution forcée en justice : comme l’acte juridique est obligatoire si le ou les auteurs ne
l’exécutent pas, le bénéficiaire de l’engagement peut saisir le juge qui ordonnera l’exécution.
• Le principe de l’effet relatif signifie que les actes juridiques n’ont d’effets qu’envers ceux qui se sont
engagés.
• Ils ne nuisent ni ne bénéficient aux tiers. Exemple : On ne peut pas demander l’exécution d’un contrat à
une personne qui ne la pas conclu.
• Et corrélativement, les tiers ne peuvent pas bénéficier des contrats auquel ils n’ont pas été parties. On
appelle tiers toutes les personnes qui n’ont pas participé à la formation de l’acte juridique.
• Il arrive cependant dans des cas exceptionnels qu’un acte juridique puisse produire des effets à l’égard
des tiers.
• D’une part, l’article 114 du COCC admet la stipulation pour autrui qui est un contrat conclu dans l’intérêt
d’un tiers et qui a pour effet de le rendre créancier.
• Exemple : un contrat d’assurance souscrit au profit d’un tiers rend ce dernier créancier d’une
indemnité. L’exemple type est l’assurance vie. Dans ce contrat le stipulant c’est le souscripteur. Le
promettant c’est l’assureur. Le tiers est le bénéficiaire.
• Autre exemple : les héritiers peuvent réclamer les loyers des baux conclus par le défunt. De même,
l’acquéreur d’un local faisant l’objet d’un bail commercial peut se voir imposer le renouvellement du bail par
le locataire.
Chapitre 2. Le fait juridique
• Les faits involontaires sont ceux qui se produisent sans aucune prise du sujet de
droit qui en subit les conséquences juridiques.
• On est porté à dire qu’il s’agit là de faits naturels, en ce qu’ils seraient le fruit du
hasard ou du cours naturel des choses.
- Autre exemple : le cas fortuit ou la force majeure qui sont définis comme des
événements imprévisibles, extérieurs et irrésistibles. Il en est ainsi des
tremblements de terre, des naufrages etc. De tels événements sont des faits
involontaires
• Le fait juridique involontaire peut aussi découler de l’écoulement du temps.
• Les faits volontaires ou faits de l’homme se définissent comme des faits voulus
mais ce qui est voulu c’est l’évènement déclencheur mais pas les effets de
droit qui en découlent (ils sont imposés par la loi).
• Il s’agit des faits ayant causé un dommage à autrui et les quasi-contrats, à savoir la
gestion d’affaires, la répétition ou le paiement de l’indu et l’enrichissement sans cause.
Dans le premier cas, il y a obligation de réparer alors que dans le second il existe une
obligation de restitution.
- Lorsqu’une personne cause un préjudice à une autre personne, il est juste qu’elle le
répare.
- Lorsque le préjudice résulte de l’inexécution d’un contrat on parle de responsabilité
contractuelle.
- Mais le préjudice peut résulter d’un événement en dehors de tout rapport
contractuel. Dans ce cas on parle de responsabilité délictuelle ou extra contractuelle.
Dans le COCC, il existe plusieurs régimes de responsabilité :
• la responsabilité du fait personnel,
• la responsabilité du fait d’autrui
• la responsabilité du fait des choses et des animaux
• La Responsabilité du Fait Personnel
• Une personne est responsable parce que par sa faute elle a causé un préjudice à autrui. La faute est un
manquement à une obligation préexistante. Il peut s’agir d’un manquement à la loi ou à la prudence.
• Il peut aussi y avoir faute dans l’exercice d’un droit. Le titulaire d’un droit peut l’exercer mais il y’a faute
lorsque son droit a été exercé de manière abusive.
• Exemple : la concurrence est libre mais elle doit être loyale. En conséquence, tout acte de nature à dénigrer
les produits d’un concurrent en vue de détourner sa clientèle est un acte de concurrence déloyale.
• La faute peut être de commission. Dans ce cas elle résulte d’un acte positif. Exemple : frapper quelqu’un.
• La faute peut être d’omission. Dans ce cas elle correspond à une abstention.
• Exemple : un expert en bâtiment néglige volontairement de dire que le terrain sur lequel on doit construire
un immeuble à trois étages ne peut supporter ce type de construction.
• La faute peut revêtir un caractère intentionnel. Dans ce cas le responsable a recherché sciemment le
dommage qu’il a fait subir à autrui. Cette faute est appelée délit en matière délictuelle et dol en matière
contractuelle.
• A la faute intentionnelle on oppose la faute non intentionnelle. C’est celle qui
résulte de la maladresse ou de la négligence. Elle est appelée quasi-délit en matière
délictuelle.
• Il faut signaler que dans l’opinion générale, l’acte générateur du dommage n’est
fautif que lorsqu’il s’accompagne chez l’auteur du dommage de la conscience d’avoir
mal agi.
• Avec cette façon de voir, il est sûr et certain que la faute ne peut en aucun cas être
imputée aux personnes atteintes de démence et aux mineurs. Cette manière de voir
n’est pas celle de la loi.
• Pour elle, il n’est pas besoin que l’auteur de l’acte ait conscience d’avoir mal agi. Il
suffit que son acte soit objectivement illicite.
• La faute est donc détachée de son aspect subjectif.
• Les artisans sont responsables du fait de leur apprenti. Les conditions sont les
suivantes :
• On est aussi responsable du dommage causé par le fait des choses ou des animaux dont
on a la garde. Trois conditions sont exigées par la loi :
Il faut une chose ou un animal. La loi vise toute chose quelconque, un meuble, un
immeuble et tout animal.
• Exemple : une chaise n’est pas en soi une chose dangereuse mais si elle est abandonnée
dans un passage et provoque la chute mortelle d’une personne, le gardien de cette
chaise doit réparer le dommage qui a été causé à la victime.
• Mais le droit de garde peut être exercé par une personne autre que le propriétaire.
Exemple : le locataire, l’emprunteur, le dépositaire, le voleur.
Il faut une intervention de la chose ou de l’animal dans la réalisation du
dommage.
• Pour les dommages causés par les véhicules terrestres, il l y’a une
réglementation spéciale prévue dans le droit des assurances. Cette
réglementation améliore la situation des victimes d’accident de la
circulation.
Le dommage
• On l’appelle aussi le préjudice. Il doit présenter certains caractères. Il doit être direct c’est- à-dire découler du fait
générateur du dommage. Il doit aussi être actuel. Enfin il doit porter atteinte à un droit.
• Exemple : il ne fait aucun doute que la personne blessée au cours d’un accident a le droit d’agir en justice.
Le dommage matériel
• C’est le dommage causé au patrimoine de la victime. Exemple : destruction ou détérioration d’un bien
appartenant à la victime.
Le dommage moral
• C’est le dommage qui ne porte pas atteinte ni au patrimoine ni au corps. Exemple : atteinte à l’honneur, atteinte à
la vie privée.
Le dommage corporel
• C’est une atteinte à l’intégrité physique de la victime.
Le lien de causalité
• Il signifie que le fait fautif doit être la cause directe du dommage subi par la victime.
• Exemple : une femme laisse son véhicule portière ouverte, les clés sur le tableau de bord
devant son domicile. Le véhicule est volé et les auteurs du vol provoquent un accident. La
victime de l’accident peut-elle agir contre cette femme en raison de sa négligence ?
• A cette question il faut répondre par la négative. La victime a subi un dommage direct du
fait du comportement des voleurs. Elle a donc intérêt à agir contre ces derniers.
Si ces trois conditions sont réunies, l’auteur du dommage pourra être condamné à une
réparation. Il existe 2 formes de réparation :
– La réparation en nature : elle consiste à remettre les choses dans leur état antérieur.
Exemple : réparer un bien dégradé
– La réparation par équivalent : c’est une somme d’argent allouée à la victime. C’est ce
qu’on appelle les dommages intérêts.
L’obligation de restituer : les quasis contrats
La gestion d’affaires
• Elle correspond à la situation dans laquelle une personne (le gérant) prend l’initiative d’agir
pour autrui (le maitre de l’affaire) à son insu, ou sans qu’il s’y oppose, mais dans son
intérêt. Exemple : une personne s’aperçoit d’une inondation dans la maison du voisin et
décide d’intervenir pour l’éteindre.
• L’acte de gestion
• S’il agit en représentation du maitre, il ne s’oblige pas personnellement : peu importe donc qu’il
soit incapable. En revanche, s’il déclare agir en son nom, il s’engage et doit donc être capable.
• Il doit par ailleurs avoir l’intention de gérer l’affaire d’autrui, au moins accessoirement
(exemple : l’indivisaire qui gère les biens indivis, poursuit à la fois son intérêt personnel et ceux
de ces coindivisaires.
• Sa capacité juridique est indifférente car ce n’est pas sa volonté qui est la source de l’obligation.
• Il ne doit pas s’être opposé à la gestion, sinon celle devient une voie de fait entachée d’illicéité
(c’est-à-dire tout comportement portant atteinte à des droits personnels et causant ainsi un
trouble manifestement illicite).
• Il ne doit pas non plus avoir commandé la gestion. Sinon, l’acte s’analysera comme un mandat.
L’intervention doit être spontanée.
– Les effets de la gestion d’affaire
Le gérant doit :
• L’article 187 du COCC dispose que « Celui qui, par erreur ou sous l'effet de la violence, effectue
un paiement sans cause ou exécute un contrat entaché de nullité, peut demander la répétition
de l'indu,… ».
• Il faut soit :
• En revanche, s’il s’exécute d’une obligation légale (ex : pension alimentaire), pas d’action en
répétition.
• Si l’accipiens était de bonne foi, il devra juste restituer au solvens la chose dans
l'état où elle se trouve et conserve les fruits. S'il a aliéné la chose, il restitue le
prix de vente. Si la chose a péri par cas fortuit, il est libéré.
• En revanche, s’il était de mauvaise foi, il devra restituer la chose (il répond des
éventuelles dégradations) et les fruits qu'elle a produits. S'il a aliéné la chose ou
si celle-ci a péri par cas fortuit, il en doit la valeur au jour du remboursement.
• Remarques : Si l’accipiens est un incapable, il doit restituer ce qui reste dans son
patrimoine au moment de la restitution. Si l’accipiens était créancier d’une autre
personne que le solvens, et qu’il était de bonne foi, c’est-à-dire qu’il croyait que
le solvens payait en connaissance de cause la dette d’autrui, et qu’il a détruit son
titre ou laisser perdre les garanties qui l’accompagnaient ou laisser prescrire son
action contre le véritable débiteur, il ne sera pas tenu à répétition à l’égard du
solvens.
L’enrichissement sans cause
• Selon l’article 160 COCC, « Celui qui, en l'absence d'un acte juridique valable, s'est enrichi aux dépens
d'autrui, est tenu de l'indemniser dans la mesure de son propre enrichissement jusqu'à concurrence de
l'appauvrissement ».
- un enrichissement du défendeur
- un appauvrissement du demandeur
- un lien de causalité entre l’appauvrissement et l’enrichissement.
- une absence de cause, c’est-à-dire toute justification juridique de l’enrichissement. Ainsi, pas d’action
in rem verso s’il existe un contrat ou si l’appauvri agit dans son intérêt.
• Les titulaires des droits subjectifs sont les personnes juridiques, qui sont seules dotées de la personnalité
juridique. La personnalité juridique, c’est l’aptitude à être titulaire de droits subjectifs et débiteur
d’obligations.
• Il existe deux types de personnes juridiques : les personnes physiques et les personnes morales. La
personnalité juridique est exclue pour les choses et les animaux.
• La question ici est de savoir à partir de quand la personnalité juridique des personnes physiques apparait-
elle.
• Aux termes de l’article 1er du Code de la famille (CF), la personnalité commence à la naissance. Donc,
jusqu’à cette date précise, l’enfant n’a pas la personnalité juridique. La naissance se manifeste à
l’accouchement dont la section du cordon ombilicale marque le terme.
• Pour bénéficier de la personnalité juridique l’enfant doit être né vivant. Ainsi, les enfants
mort-nés ne sont pas des personnes. L’enfant mort-né est celui qui était déjà mort dans le
ventre de sa mère. Il est à distinguer de celui qui n’a vécu que quelques minutes, voire,
quelques secondes. Celui-ci durant ce laps de temps, a connu la vie et a acquis la
personnalité juridique.
• Cette fiction juridique est faite pour permettre à l’enfant d’acquérir des droits. Exemple : un
père décède avant la naissance. Il est dans l'intérêt de l'enfant de pouvoir hériter.
• Il faut toutefois trois conditions. Il faut que l’enfant soit né vivant, qu’il y aille de son
intérêt et qu’il soit conçu. La date de cette conception peut être à n’importe qu’elle date
dans la période allant du 300e (10 mois) au 180 e jour (6 mois) inclus précédant la
naissance. Il s’agit d’une présomption irréfragable. Il apparait ainsi que la personnalité
juridique peut préexister à la naissance.
• §2. La disparition de la personnalité juridique
• Dans tous les cas, le décès doit être constaté par un médecin. A noter
cependant que si la mort marque la fin de la personnalité juridique, la
personne morte mérite le respect de sa dignité.
• Toutefois, le décès n’est pas la seule cause de disparition de la personnalité juridique.
L’absence :
• L’article 16 du CF définit l’absent comme la personne dont le manque de nouvelles rend l’existence
incertaine. Il s’agit donc d’une personne qui a cessé de paraitre à son domicile sans qu'on en ait eu des
nouvelles.
• La personne qui ne donne plus de nouvelles peut avoir des biens. Qui va gérer les biens, payer les dettes
pendant l'absence ?
- la loi permet à toute personne intéressée ou le ministère public de saisir le TGI du dernier domicile de la
personne, dès la fin de la première année d’absence, pour faire constater l'absence par une déclaration
de présomption d'absence. Il ne s’agit pas d’une déclaration de mort car l'absent peut reparaitre.
- Cette requête est ensuite communiquée au parquet pour l’ouverture d’une enquête sur la personne. Le
parquet prend ensuite toute mesures utiles pour publier l’absence notamment par voie de presse
nationale et internationale.
- Dès le dépôt de la demande, le tribunal désigne un administrateur provisoire des biens de l’absent. Il
peut s’agir du conjoint, du curateur, le mandataire choisi par l’absent. L’administrateur doit dès sa prise
de fonction déposer au greffe du tribunal un inventaire des biens de la personne. Il peut faire tout acte
conservatoire ou d’administration. Et en cas d’urgence, il peut demander au juge une autorisation de
faire des actes de disposition. A tout moment, le juge peut le révoquer et le remplacer.
- Si l’absent a laissé des enfants mineurs, ceux-ci seront placés sous administration légale ou
en tutelle.
- Dix ans après le jugement déclaratif de présomption d’absence, tout intéressé pourra
introduire devant le tribunal une demande de déclaration de décès. Ainsi, le parquet va à
nouveau rouvrir une enquête complémentaire.
- Si la personne est retrouvée, il reprend la totalité de ses biens dès qu’il en fait la demande.
L’administrateur lui rend compte de sa gestion. Toutefois, les actes de dispositions
régulièrement conclus lui sont opposables.
- Si toutefois, la personne n'est toujours pas réapparue malgré la nouvelle enquête, un second
jugement intervient pour déclarer l'absence. Ce jugement vaut acte de décès et ouvre la
succession et le conjoint peut se remarier.
- Si jamais la personne revient après 10 ans, il reprend ses biens dans l’état ou ils se trouvent
sans pouvoir réclamer ceux qui sont aliénés. En revanche si le conjoint s'est remarié, le
mariage reste valable. Toutefois, les enfants cessent d’être sous le régime de protection et le
juge statuera sur la garde.
La disparition :
• le disparu est la personne dont l’absence s’est produite dans des circonstances de nature à mettre sa vie
en danger sans que son corps ait pu être retrouvé. Il y’a donc disparition lorsqu’un individu a cessé de
paraître à son domicile dans des conditions mettant sa vie en danger.
• Exemple: lorsqu’une personne est emportée dans un crash d’avion, un tremblement de terre, une
noyade.
• Comme dans l’absence, il n’y a pas de cadavre. Il faut donc un jugement déclaratif de décès mais
contrairement à l’absence, la procédure est constituée ici par une seule étape. Pour la déclaration de décès,
la loi pose les règles suivantes :
- de tout sénégalais disparu au Sénégal ou hors du Sénégal, de tout étranger ou apatride (une personne qui
n’a pas de nationalité) disparue soit sur le territoire sénégalais, soit à bord d’un bâtiment (bateau ou navire)
ou aéronef (avion) sénégalais soit même à l’étranger s’il avait son domicile ou sa résidence au Sénégal.
- Une requête de déclaration de décès doit être présentée d’office par le parquet ou tout intéressé et elle n’est
soumise à aucune condition de délai car il y a une forte probabilité que le disparu soit mort. Une requête
collective peut être déposée lorsque plusieurs personnes ont disparu lors du même évènement. Le juge
compétent est le tribunal de grande instance du lieu de la disparition si celle-ci s’est produite sur le
territoire sénégalais. Dans le cas contraire, le tribunal compétent est le tribunal de grande instance hors
classe de Dakar.
- Une fois saisi, si le tribunal estime que le décès n’est pas suffisamment
établi, il peut ordonner une mesure d’information complémentaire et
ouvrir une enquête.
- Si après enquête, il estime que le décès est suffisamment établi, il rend un
jugement déclaratif de décès. Le tribunal doit forcément fixer la date du
décès en fonction des circonstances ou au jour de la disparition.
• A : les personnes morales de droit public : Elles sont constituées par l’état, les communes, les départements, les régions
et les établissements publics (université par exemple).
• C’est l’affectation d’une masse de biens à une œuvre d’intérêt général. Elle a le plus souvent un but charitable ou
culturel.
• Exemple : fondation Kéba MBAYE; Léopold S. Senghor etc.
• La fondation n’a la personnalité morale que si elle est reconnue comme étant d’utilité publique par décret.
• Contrairement aux personnes physiques, la naissance de la personnalité juridique des personnes morale dépend des
conditions posées par la loi et varient en fonctions des organismes.
• Ainsi, les associations acquièrent la personnalité morale à leur déclaration à la préfecture tandis que pour les
sociétés, c'est à l'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.
• Elle peut aussi découler d’une décision judiciaire. Exemple : dissolution judicaire d’une société pour
mésentente entre associés ou annulation du contrat de société.
Chapitre 2. Les attributs de la personnalité juridique
• L’étude des attributs de la personnalité juridique renvoie à celle de
l’identification des personnes juridique et celle de la capacité
juridique.
• A. Le nom
• a : Le nom patronymique
• Le nom patronymique s’acquiert par différents moyens et on peut le changer mais de façon exceptionnelle.
• La filiation
- Dans la famille légitime, l’enfant porte le nom de son père. Dans la famille naturelle, l’enfant porte le nom de sa mère
mais en cas de reconnaissance par son père, il porte le nom de celui-ci.
l’adoption simple :
• L’adopté ajoute à son nom patronymique celui de son adoptant mais le tribunal peut décider que l’enfant ne portera
que le nom de l’adoptant.
l’adoption plénière :
• L’adopté prend toujours le nom de l’adoptant et en cas d’adoption par deux époux celui du mari.
• Le mariage
• La femme mariée acquiert l’usage du nom de son mari. En cas de divorce, la femme peut continuer à user du nom de son mari,
sauf si ce dernier s’y oppose expressément.
• Le nom patronymique s’acquiert par une décision administrative s’il s’agit d’un enfant trouvé et dont l’origine est inconnue.
• Dans cette hypothèse, il revient à l’officier de l’état civil d’attribuer un nom à cet enfant.
– Le changement de nom
• L’établissement de la filiation peut provoquer un changement de nom. Exemple : la reconnaissance d’un enfant naturel. L’enfant
naturel porte le nom de sa mère. En cas de reconnaissance, il porte le nom de son père.
•
le changement de nom peut résulter d’un décret
• Le nom peut être changé si le demandeur invoque un motif légitime. Exemple : est légitime le changement de nom pour cause
de naturalisation ou si le nom d’origine est ridicule.
• La demande de changement est adressée au Ministère de la justice. Après réception de la demande, le Ministre procèdera à sa
publication au journal officiel. Si aucune contestation n’est élevée dans le délai d’un an à compter de cette publication, le
Président de la République autorise le changement de nom par décret. Ce décret sera publié au journal officiel.
• b. Les accessoires du nom
• Les accessoires sont le prénom, le surnom et le pseudonyme.
Le prénom
– La détermination du prénom
- L’adoption
– Le surnom
• C’est une appellation employée par le public pour distinguer une personne. Il est souvent précédé du mot « dit ».
– Le pseudonyme
• C’est une appellation volontairement choisie par celui qui le porte. Généralement pour conserver l’anonymat dans sa
vie professionnelle surtout dans les professions littéraires et artistiques.
• a. Les caractères
• Le nom est attribué de façon définitive. Il ne peut être modifié selon le bon vouloir de son titulaire. Celui-ci doit le
conserver mais la règle de l’immuabilité n’est pas absolue. La loi admet les changements de nom dans des cas
exceptionnels.
– Le nom est indisponible
• Le nom ne peut faire l’objet de convention. C’est un droit attaché à la personne. Ce principe de
l’indisponibilité souffre de limites. En effet, le nom sous lequel on exerce une activité commerciale est
appelé nom commercial. Il se distingue donc du nom civil qui permet d’individualiser la personne. Ce
nom commercial peut être un élément du fonds de commerce et à ce titre, il peut être cédé.
• Le nom est attaché à la personne. En conséquence, il est imprescriptible c’est à dire le nom ne se perd
ni ne s’acquiert par un long usage.
• b. La protection du nom
•
• Le titulaire du nom est protégé contre toute usurpation de son nom par un tiers. Il y a usurpation
lorsqu’un individu porte de façon illégitime le nom d’autrui. Dans ce cas, le titulaire du nom a le droit
d’agir en contestation contre le tiers usurpateur. Il suffit seulement qu’il existe un risque de confusion
entre le titulaire du nom et le tiers usurpateur.
• Le titulaire du nom a aussi le droit de s’opposer à toute utilisation abusive de son nom. L’utilisation du
nom est abusive lorsqu’il existe un risque de confusion préjudiciable pour le véritable titulaire du nom.
• Exemple : Pour les romans, le cinéma et le théâtre, le préjudice est établi lorsque le héros qui porte le
nom du demandeur en justice est un personnage ridicule ou odieux.
• B. Le domicile
C’est le domicile qui permet de déterminer la compétence des juridictions (le tribunal
compétent pour connaître des litiges entre particuliers est celui du domicile du
défendeur).
De même, les actes de procédure (exemple : les assignations en justice) sont signifiés à
la personne à son domicile.
C’est encore au domicile que sont réalisés certains actes très importants : le mariage, le
vote, le paiement de l’impôt, etc…
• Pourtant, il n’est pas toujours facile de déterminer le domicile. Il est donc opportun
d’envisager les règles forgées par la loi pour la détermination du domicile avant
d’examiner les caractères qui sont attachés à la notion de domicile.
La détermination du domicile
• Le domicile peut être déterminé de façon volontaire. La loi peut aussi fixer
un domicile pour certaines personnes.
• Exemple: le jeune homme qui continu de vivre chez ses parents après
sa majorité, continue à y être domicilié tant qu’il n’a pas choisi un autre
domicile.
– L’unité du domicile
• C’est le domicile choisi par les parties au moment de la conclusion d’un acte
juridique. En cas de procès, le tribunal du domicile choisi est compétent à condition
que le litige porte sur l’acte juridique conclu par les parties.
• Le domicile apparent
• C’est le domicile que les tiers attribuent par erreur à l’individu. Ce domicile a la
même valeur que le domicile réel et les assignations faites par les tiers en ce lieu sont
valables.
• C. La nationalité
- En principe est sénégalais, l’enfant né au Sénégal si l’un de ses parents est né au Sénégal.
- De même l’enfant nouveau-né au Sénégal dont les parents sont inconnus acquiert la nationalité
sénégalaise. Il cesse toutefois d’être sénégalais si au cours de sa minorité la filiation a été établie à l’égard
un étranger et s’il peut acquérir la nationalité de cet étranger.
l’attribution de la nationalité sénégalaise fondée sur la filiation à l’égard
d’un national sénégalais
• Est sénégalais, l’enfant naturel ou légitime dont l’un des parents au moins
a la nationalité sénégalaise.
– Le mariage
• La naturalisation est l’octroi discrétionnaire par un état déterminé de sa nationalité à un étranger qui
l’a sollicité. Les conditions sont les suivantes :
• La procédure de naturalisation est très simple : l’intéressé doit adresser une demande au Président
de la République par le biais de la Direction de la Naturalisation du ministère de la justice. Après
enquête par les soins de ce service, le Président de la République prend sa décision par décret.
• NB : Celui qui est naturalisé peut pendant 15 ans à compter du décret de naturalisation être déchu
de cette nationalité : en cas de commission de crime ou délit d’atteinte à la sureté de l’Etat, de
condamnation au Sénégal ou à l’étranger pour délit ou crime d’une peine de plus de 3 ans de
prison ou de comportement préjudiciable au Sénégal.
• §2. L’identification des personnes morales
- La personne morale a enfin une nationalité qui la soumet aux lois d’un état
déterminé. Pour les sociétés commerciales, cette nationalité est celle l’Etat
où se trouve le siège social.
TITRE 4 : LA PREUVE DES DROITS SUBJECTIFS
• Le principe de la neutralité du juge varie selon que l’on trouve dans un procès administratif ou un procès
civil.
• Dans le procès administratif ou pénal qui sont de type inquisitoire, le juge joue un rôle très actif et tous
les modes de preuve sont en principe admis. L’essentiel est que le juge puisse former son intime
conviction. Il n'existe pas de règles précises en matière de preuve.
• En revanche, dans le procès civil de type accusatoire, la direction du procès est l’affaire des parties elles-
mêmes puisque seuls les intérêts privés sont en jeu. Dans ce cas, le juge a alors pour mission d’arbitrer
entre ces intérêts de manière neutre. Il ne doit statuer qu’en fonction des seules preuves qui lui sont
fournies par les parties elles-mêmes. Il ne doit pas fonder sa décision sur la connaissance personnelle
qu’il a eu de l’affaire en dehors du procès.
• Cependant, le principe de la neutralité ne fait pas du juge civil un être passif. En effet, pour une bonne
administration de la justice la loi reconnaît au juge des pouvoirs de plus en plus étendus. Exemple: le juge
a la possibilité d’ordonner une enquête, la comparution personnelle des parties, recueillir leurs
déclarations et en tirer toute conséquence de droit. De manière générale il appartient au juge de vérifier
les conditions d’admissibilité des moyens de preuves fournies par les parties et d’apprécier la force
probante qu’il convient d’attacher à certains de ses moyens.
• Enfin le juge doit veiller au respect des règles gouvernant la répartition de la charge de la preuve entre
les parties.
• Paragraphe 2 : La répartition de la charge de la preuve entre les parties
• La 1ère règle résulte de l’alinéa 1er du COCC qui dispose que « celui qui
réclame l’exécution d’une obligation doit en rapporter l’existence ». Cette
règle signifie qu’il appartient au demandeur c’est-à-dire à la personne qui
a pris l’initiative du procès de rapporter la preuve de ses prétentions. On
dit que la charge de la preuve incombe au demandeur.
• Exemple: celui qui prétend être créancier doit prouver l’acte juridique ou
le fait juridique qui a donné naissance à sa créance. A défaut de pouvoir
apporter cette preuve il perdra son procès.
• La 2nde règle est posée par l’alinéa 2 du même article qui dispose que «
celui qui se prétend libéré doit prouver que l’obligation est inexistante ou
éteinte ». Cette règle ne s’applique que lorsque le demandeur fait preuve
de ses prétentions et que le défendeur allègue un fait nouveau pour se
soustraire aux conséquences de la preuve. Il appartient alors au
défendeur de prouver le fait nouveau ou l’exception qu’il oppose au
demandeur.
• Exemple : voilà une personne qui est poursuivi en restitution d’un prêt.
Si cette personne déclare qu’elle s’est exécuté, elle doit apporter la
preuve du paiement.
• La question est la suivante : que doit prouver la personne qui veut établir son
droit ? Pour répondre à cette question, il y’a un principe général posé par la loi
et un tempérament à ce principe général.
• Mais elle n’a pas à faire la preuve de la règle de droit en vertu de laquelle
quiconque cause un dommage à autrui est tenu de le réparer. C’est au juge
d’établir l’existence et le contenu de cette règle.
• Paragraphe 11 : Le tempérament au principe général
• Dans certains cas, il peut être difficile voir impossible de prouver un fait ou un acte
juridique.
• Dans ce cas, la loi intervient pour apporter son aide au demandeur soit en facilitant
elle-même cette preuve au demandeur soit en autorisant le juge à assurer cette
mission.
• Des deux sortes de présomption que définit la loi nous n’étudierons pour le moment
que les présomptions légales.
• Les présomptions du fait de l’homme seront étudiées dans le cadre des différents
modes de preuve prévus par la loi.
• A – La notion de présomption légale.
• Il existe donc deux sortes d’écrits : l’écrit sur support papier et l’écrit sur support
électronique. Sous réserve que puisse être identifiée la personne dont il émane et
qu’il soit établi et conservé dans les conditions de nature à en garantir l’intégrité,
l’écrit sur support électronique vaut preuve au même titre que l’écrit sur support
papier.
• L’écrit peut prendre plusieurs formes : l’acte authentique, l’acte sous seing privé, les
lettres missives et les copies.
• C’est un acte dressé par un officier public. On examinera les conditions d’existence et
sa force probante.
• L’acte authentique doit être dressé par un officier public compétent en raison du lieu
et en raison de la nature. Ont la compétence d’officier public les notaires, les
huissiers de justice, les officiers de l’Etat Civil, les commissaires de police.
• 1°) Les formalités de rédaction : l’acte authentique doit être rédigé en français, sur
papier timbré, sans blanc, ni rature ni surcharge. Il doit être lu aux parties et
éventuellement aux témoins. Il doit également être daté et signé par les parties, les
témoins et l’officier public. Si l’une de ces conditions de forme ne sont pas respecté
l’acte ne peut pas valoir acte authentique.
• 2°) Les formes de l’acte authentique
• Elle est très grande. Cependant, il faut distinguer l’origine et le contenu de l’acte authentique.
• l’acte fait foi de son origine jusqu’à inscription de faux. L’inscription de faux est une procédure tendant à
faire constater l’existence d’un faux en écriture. C’est une procédure longue et dangereuse car elle
peut mettre celui qui en prend l’initiative au devant d’une condamnation pénale s’il ne réussit pas à
prouver l’existence du faux.
- les mentions émanant de l’officier public ou constatées par lui font foi jusqu’à inscription de faux :
Exemple : le paiement du prix en cas de vente, la date, la présence des parties.
- l’opinion de l’officier mentionnée dans l’acte n’a aucune valeur. Exemple : l’officier public se prononce
sur l’état mental des parties.
- les conséquences juridiques du fait mentionné dans l’acte non plus n’a aucune valeur. Exemple: le fait
qu’une somme d’argent soit remise devant le notaire par l’une des parties ne prouve nullement
jusqu’à inscription de faux, qu’il s’agisse d’une somme prêtée.
• Paragraphe II : L’acte sous seing privé.
• L’acte sous seing privé est un acte signé par les parties en dehors de la
présence d’un officier public.
• L’acte sous seing privé reconnu par celui a qui on l’oppose ou déclaré sincère par
le juge fait foi de son contenu à l’égard de tous jusqu'à preuve contraire.
• Le contenu de l’acte sous seing privé est donc opposable aux parties à leur ayant
cause comme aux tiers.
• Entre les parties elle fait foi comme le contenu jusqu’à preuve contraire.
• A l’égard des tiers, l’acte ne fait foi que lorsqu’il a acquis date certaine c’est-à-dire
une date opposable aux tiers. La loi entend protéger ces derniers contre les fraudes
dont ils pourraient être victimes.
• C’est pour éviter ce genre de comportement que la loi a été amenée à préciser que
l’acte sous seing privé a date certaine à l’égard des tiers à compter du jour où il a
été enregistré ou du jour où il a été authentifié. L’enregistrement est une formalité
administrative qui relève de la compétence du service de l’enregistrement attaché à
la direction des impôts. L’acte sous seing privé est authentifié lorsque sa substance
est constatée dans un acte authentique. La date de l’authentification sera la date de
l’acte sous seing privé et elle seule sera opposable aux tiers.
• Paragraphe III : Les lettres missives et les copies.
• Les lettres missives sont des correspondances privées. Elles font foi des
engagements qu’elles contiennent contre celui qui les a signé.
• Paragraphe I : Le témoignage
• A – l’Aveu
• La loi a prévu deux sortes d’aveux : l’aveu judiciaire et l’aveu extra judiciaire
• 1°) L’aveu judiciaire est celui qui est fait par l’un des plaideurs au cours d’un procès. Un tel aveu fait pleine foi
contre celui dont il émane. Sa force probante est donc absolue (c’est un mode de preuve parfait). Le juge est lié
par l’aveu judiciaire c’est-à-dire qu’il est obligé de le tenir pour vrai et de trancher le litige en faveur de l’adversaire
de la partie dont il émane.
- L’irrévocabilité de l’aveu signifie que le plaideur qui l’a fait ne peut pas se rétracter, c’est-à-dire retirer sa
déclaration. Mais à ce principe, il existe cependant une exception. La loi admet la rétraction en cas d’erreur de
fait.
- Exemple : venant d’hériter d’un parent, une personne avoue l’existence d’une dette que le défunt avait
contracté. Plus tard, elle découvre une quittance constatant que la dette est éteinte. Elle peut rétracter l’aveu.
- L’indivisibilité de l’aveu signifie que l’aveu doit être pris dans son entier. En claire celui qui l’invoque ne peut pas
en retenir seulement la partie qui lui est favorable pour rejeter une partie qui ne lui est pas favorable.
• Exemple : une personne reconnaît qu’elle doit à son créancier la somme de 1 000 000 F CFA. Dans le même
temps elle dit devant le juge que conformément à la convention, elle ne doit pas s’exécuter dans l’immédiat
mais dans deux ans. Le créancier peut invoquer cet aveu mais il ne sera pas payé dans l’immédiat. Il faut qu’il
attende deux ans pour obtenir remboursement.
• 2°) L’aveu extra judiciaire
• C’est un aveu qui est fait en dehors du procès dans lequel il est invoqué. Il ne
lie pas le juge car il ne présente pas de garanties suffisantes. La loi le considère
comme une simple présomption de fait c’est-à-dire que le juge garde son
pouvoir d’appréciation. Il peut le retenir comme indice tout en restant libre de
le rejeter (c’est un mode de preuve imparfait).
• B – Le serment
• Le serment est décisoire parce qu’il a une force probante absolue qui lie le
juge c’est-à- dire que celui-ci ne peut donner libre cours à son appréciation
personnelle (c’est un mode de preuve parfait).
• Lorsque l’un des plaideurs défère le serment à son adversaire celui-ci peut
adopter 3 attitudes :
• Pour déterminer les moyens de preuve utilisables dans le procès civil, il faut distinguer
suivant qu’il s’agit de prouver un acte juridique ou selon qu’il s’agit de prouver un fait
juridique.
• Elle n’est pas libre, c’est-à-dire qu’elle ne peut être faite par n’importe quel moyen de
preuve. Elle est en effet soumise au principe de l’exigence d’un écrit.
• Cependant, dans certains cas exceptionnels ce principe est écarté de sorte que l’acte
juridique pourra être prouvé par tout moyen et notamment par témoignage ou par
présomption.
• A – L’exigence d’un écrit
• Un acte juridique ne peut en principe être prouvé que par un acte authentique ou sous seing privé.
Il importe de souligner que l’exigence d’un écrit n’est qu’une formalité de preuve et non une
formalité de validité. En effet un acte juridique conclu verbalement est parfaitement valable. Seule
sa preuve soulèvera des difficultés en cas de contestation. C’est précisément pour éviter les
contestations sur l’existence ou le contenu d’un acte juridique que la loi impose la rédaction d’un
écrit pou sa preuve.
• L’écrit qu’il soit authentique ou sous seing privé est en effet une preuve très sérieuse qui est de
nature à réduire les contestations et en même temps les procès fantaisistes. L’exigence d’un écrit
se justifie également par le fait que les parties à l’acte ont en principe la possibilité au moment où
elles manifestent leur volonté de consigner celle-ci dans un écrit.
• La seule remarque qu’ont peut faire à propos de l’opportunité d’une telle exigence est que la
grande majorité de la population est analphabète et ne sait ni lire, ni écrire en français tout au
moins.
• Sous cette réserve, l’exigence d’un écrit préconstitué pour la preuve des actes juridiques se justifie
parfaitement.
• Il reste à préciser que l’exigence d’un écrit ne s’impose pas aux tiers à l’acte. Les tiers peuvent
prouver l’acte juridique par tout moyen.
• B – Les exceptions :
• Il s’agit des cas dans lesquels un acte juridique peut être prouvé par témoignage ou par
présomption.
• Mais avant il faut signaler que l’aveu judiciaire et le serment décisoire sont des modes de
preuve parfaits. A ce titre, ils peuvent être utilisés pour la preuve des actes juridiques.
• L’article 14 du COCC n’exige la preuve écrite que pour les actes juridiques dont l’objet est
supérieur à 20 000 F CFA.
• On peut tirer de la lecture de ce texte que la preuve est libre lorsque l’objet est égal ou
inférieur à 20 000 F CFA.
• 2°) Les opérations commerciales
• A l’égard des commerçants les actes de commerce peuvent se prouver par tout moyen.
• Par exemple un témoignage, une facture, des documents comptables, des correspondances.
• Il faut cependant signaler que le commerçant qui entend prouver une opération qu’il a passé avec un non
commerçant ne peut le faire que par application des règles du droit civil c’est-à-dire au moyen d’un écrit. Mais si c’est
le non commerçant qui entend prouver l’opération juridique contre un commerçant, il peut le faire par tout moyen.
• L’exigence d’un écrit est écarté lorsque les parties ont été dans l’impossibilité de se procurer un écrit. L’impossibilité
de se procurer un écrit ou d’en rédiger un peut être matériel.
• Exemple : une personne dont la maison brûle n’a pas le temps matériel de réclamer un écrit à son voisin chez qui il
a déposé les objets sauvés.
• L’impossibilité peut aussi être morale. Il en va ainsi lorsqu’il existe un lien affectif entre les parties.
• Exemple : un fils est dans l’impossibilité moral d’exiger un écrit de son père lorsqu’il lui prête de l’argent.
• Il y’a impossibilité de produire un écrit lorsque l’écrit qui a été rédigé est perdu. La loi exige que la perte provienne
d’un cas fortuit ou d’un cas de force majeure c’est-à-dire d’un événement extérieur à la volonté de l’individu.
Exemple : incendie
• 4°) L’existence d’un commencement de preuve par écrit
• Le commencement de preuve par écrit est un écrit qui émane de la personne à qui on l’oppose
et qui rend vraisemblable le fait allégué.
- Il faut un écrit (un écrit qui ne fait pas pleine preuve). Exemple : une lettre missive, de simples
notes, un acte sous seing privé nul parce que les conditions de validité n’ont pas été
respectées.
- L’écrit doit rendre vraisemblable le fait allégué c’est-à-dire qu’il doit rendre à peu prés certain le
fait contesté. Exemple : la lettre par laquelle une personne demande un prêt d’argent ou
remercie d’un service qui lui à été rendu rend vraisemblable l’existence d’un prêt.
• L’existence d’un écrit n’est pas une règle impérative. Les parties peuvent écarter l’écrit par un
autre mode de preuve.
• Paragraphe II : La preuve des faits juridiques
• Le fait juridique est un événement voulu ou non auquel la loi attache des effets
juridiques.
• La preuve des faits juridiques est libre, c’est-à-dire qu’on peut rapporter
l’existence d’un fait juridique par n’importe quel moyen de preuve.