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INTRODUCTION

   

Le chemin du crime, en latin « liter cri minis » est un long


voyage qui mène de la pensée criminelle à la consommation
de l’infraction en passant par la résolution criminelle, les actes
préparatoires et le commencement d’exécution . En droit civil,
on ne conçoit pas de responsabilité « de crime » ( même si
c’est réservé au pénal )  sans l’existence d’un préjudice
occasionné à un tiers : il faut qu’il y ait une victime, réellement
atteint dans sa vie, dans son honneur, dans son intégrité, dans
ses biens.
En revanche en droit pénal, la responsabilité peut se concevoir
dès lors que l’agent n’a pas lésé concrètement une personne,
mais a agi de telle sorte qu’il aurait pu la léser.
L’exemple de la tentative est à cet égard révélateur.
D'après le vocabulaire juridique la tentative est l’acte accompli
en vue de commettre une infraction , mais qui ne produit pas
le résultat voulu par son auteur , fait punissable s’il y a un
commencement d’exécution et si l’acte n’a pas manqués son
effet ou n’a été suspendu que par suite de circonstance
indépendante de la volonté de l’auteur
En effet, toute la difficulté réside dans l’appréciation du
moment du moment qui rend la tentative punissable. Sur ce
point deux visions s’opposent. Selon une conception objective
défendue par la doctrine allemande du 19 ème siècle ; la
répression de la tentative étant subordonnée à la production
d’un trouble social et proportionnée à sa gravité, la tentative
doit devenir punissable chaque fois qu’un tel trouble a été
constaté et qu’un acte matériel d’exécution tendant à le
réaliser a été commis.
 Selon une conception subjective défendue par les positivistes
italiens, et nettement plus répressive, subordonnant la
répression à l’immoralité et à la dangerosité du sujet, et
non plus au résultat de ces actes, la sanction doit provenir dès
que l’activité délictueuses est manifesté de quelque manière
que ce soit.
Eu égard à la législation pénale marocaine ; le législateur n’a
pas sienne l’une de ces théories dans sa globalité. Il a plutôt
opté pour une solution de compromis.
Semblant se référer à la conception objective quand il s’agit
d’apprécier les éléments de la tentative punissable ; il adopte
la conception subjective pour mesurer sa répression.
La notion de tentative a fait l’objet de vif débat doctrino-
jurisprudencielle dans le monde du droit et d’ailleurs de nos
jours suscite de nombreuses interrogations.
Si la répression de l’infraction consommée ne pose pas de
problème, il est possible de s’interroger quant à savoir si un
individu antérieurement à cette consommation peut
faire l’objet de poursuite et quelle peine lui infliger ? Autrement
quelle tentative peut-être punie et on a quel intérêt à infliger
cette peine ? Selon notre législation en vigueur, c’est à partir
du moment où il est tenté qu’un comportement tombe Il est
tout de même claire que et ce conformément au code pénal
que toutes les tentatives ne sont pas punissables. C’est ainsi
qu’en parlant de la tentative (I), nous allons établir une
classification de la tentative (A)- qui se subdivise en tentative
punissable et tentative non punissable- tout en élaborant les
éléments constitutifs de la tentative (B) – qui sont la
conjonction d’une intention coupable, d’un commencement
d’exécution et d’une absence de désistement volontaire. Il
conviendrait sans doute de parler de la répression de la
tentative (II) qui s’effectue en fonction de la gravité des
infractions (A) mais aussi sans faire table rase au rôle que
joue la répression de la tentative (B).

I/ DE LA TENTATIVE

La loi opère une certaine classification de la tentative (A) en


réglementant la tentative punissable et la tentative non
punissable. De même elle spécifie d’une manière concise
et concrète ses éléments constitutifs (B).

A- Classification de la tentative
 
Aux yeux de la loi toute ne peut être punie, il y a celle qui est
punissable et celle qui ne
l’est pas.
Ainsi nous pouvons distinguer la tentative punissable de la
tentative non punissable.
     * Tentative punissable : eu égard au code pénale, seules la
tentative de crime et la tentative de délit en vertu d’une
disposition spéciale de la loi sont punissables –art 28
du nouveau code pénal 
 N.B : pour qu’elle soit punissable, la tentative doit revêtir
certains éléments constitutifs indispensables à son
incrimination que nous verrons tout au long de
notre développement.
De même la tentative manquée ou interrompue peut parfois
être punissable lorsque ce
manquement ou cette interruption résulte des considérations
indépendantes de la volonté
du sujet.
     * Tentative non punissable : C'est le cas de la tentative de
contravention , en effet elle
n’est jamais punissable
De même les infractions ne contenant pas les éléments
constitutifs que nous allons énumérer ci-après ne sont point
punissables.
 Du fait de l’intérêt subtil qu’a la tentative non punissable, il
sera rationnel d’énumérer les éléments constitutifs de la
tentative punissable.
B- Les éléments constitutifs de la tentative punissable :

La tentative est constituée dés lors que, manifestée par un


commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou n'a
manqué son effet qu'en raison de
circonstances indépendantesà la volonté de son auteur. Alors
pour être punissable, la tentative doit réunir trois conditions :
- L'intention coupable
- Le commencement d'exécution
- L'absence de désistement volontaire
     * L'intention coupable : est un élément constitutif de toutes
les infractions volontaires ainsi que des tentatives de ces
infractions.
 La part de l’auteur, étranger à toute circonstance extérieure, et
provoqué par un sentiment
personnel (remord, pitié, crainte de châtiment..). Ex: un joueur
de football s'est saisi d'un tournevis pour crever les pneus du
véhicule de l'arbitre qui vient de l'expulser. Au moment de
percer le premier pneu, il réalise que son geste est stupide,
renonce à sa vengeance et retourne au vestiaire. 

II/ LA REPRESSION DE LA TENTATIVE :


Ce chapitre traduit la nécessité de faire un aperçu sur le mode


de répression de la tentative (A) puis montrer le rôle de la
répression (B).

A- Une répression fondée sur la gravité des infractions

La tentative de crime est punissable, est sanctionnée par la loi


de la même peine que l'infraction consommée.
La tentative de délit n’est pas punissable sauf disposition
contraire. L'infraction manquée demeure alors punissable
même si la tentative proprement dite n'est pas répréhensible.
La doctrine et la jurisprudence font une distinction :
D’une part, entre l'impossibilité absolue et l'impossibilité
relative ;
D’autre part, entre l'impossibilité de fait (inefficacité des
moyens employés ; inexistence des objets convoités sur les
lieux ; absurdité manifeste des moyens utilisés, Le
délit impossible de fait, lorsqu'il est poursuivi, est qualifié
d'infraction tentée, par assimilation et de l'impossibilité de
droit),
Mais ces distinctions ont perdu leur intérêt pratique.

B- le rôle de la répression de la tentative : 


Cette règle traduit la tendance de la loi à tenir compte de la
puissance de nuire plus que de l’acte matériel. Il a également
l’avantage de mettre en relief l’aspect subjectif de l’infraction:
a intention coupable égale, répression égale.
Le remède réside dans les pouvoirs du juge, permettant de ne
pas appliquer la même peine a celui qui a tué sa victime et a
celui qui l’a manqué tout en désirant la tuer, le juge restant
libre, lorsqu’il l’estimera bon d’appliquer dans les deux cas une
peine semblable.
         
CONCLUSION

Nous pouvons retenir que la répression de la tentative reste


parfois ambigüe. Dans certains cas la tentative n’a pas de
place du fait que ces infractions constituent elles mêmes des
tentatives.
Il est aussi indéniable de ne pas confondre la tentative avec
l'infraction manquée, dans laquelle il y a eu accomplissement
du délit ou du crime, mais où le but n'a pas été totalement
atteint à cause de circonstances externes

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