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Le principe de l’autonomie de la volonté :

I. Signification du principe :
Le principe de l’autonomie de la volonté repose sur l’idée que l’Homme est libre, en ce sens
qu’il ne saurait s’obliger qu’en vertu de sa propre volonté, la volonté est la source des droits et
des obligations.

Ce principe repose sur la croyance en la liberté et l'égalité naturelles de l'homme. Les hommes
naissent libres et égaux.

« L’acte juridique » est une manifestation de volonté de personnes qui se lient par ce qu’elles
l’ont voulu indépendamment sous le principe de l’autonomie de la volonté

La théorie de l’autonomie de la volonté considère que les actes juridiques dépendent


essentiellement de la volonté.

La loi ne fait donc que garantir l’exécution de l’obligation contractuelle et en assure la


sanction.

II. Conséquences du principe :


Plusieurs corollaires juridiques découlent de la théorie de l’autonomie de la volonté :

 Le principe de la liberté contractuelle : les relations contractuelles doivent être


abandonnées à leur libre volonté et le législateur ne doit intervenir que le moins possible. Une
personne ne pourra être contrainte de s’engager si elle ne le souhaite pas ; une personne ne
pourra se voir imposer un cocontractant ou une clause qu’elle ne souhaite pas. Les
contractants sont, par ailleurs, libres de négocier le contenu et l’étendue des obligations
auxquelles ils s’obligent ;

 Le principe du consensualisme : la volonté d’une personne suffit à l’engager. Le contrat


est valable du seul échange des consentements sans qu’aucune condition de forme ne soit
exigée La validité du contrat devrait ainsi être subordonnée au seul échange des
consentements ;

 Le principe de force obligatoire du contrat : Dès lors que les parties ont exprimé leur
volonté de s’engager, elles s’obligent. Seule la volonté serait, en d’autres termes, source
d’obligations. Si l’on admet qu’un contrat ait force obligatoire, c’est seulement parce que
celui qui s’est obligé l’a voulu. Un individu qui s’est librement engagé ne peut se délier de cet
engagement.

 Le principe d’effet relatif du contrat : seul celui qui a manifesté sa volonté de s’engager
dans un contrat est lié par celui-ci. Un contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties.
Les limites au principe :
I. Limitations portées à ses conséquences :
La volonté est loin d’être toute puissante en droit des contrats. Cela se traduit, dans le DOC,
par une limitation de chacune des conséquences qu’emporte le principe d’autonomie de la
volonté :

La liberté contractuelle

 La liberté contractuelle est limitée par :

 L’exigence de satisfaire aux conditions de validité du contrat posées par la loi


 L’exigence de ne jamais porter atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs
Ex : Certains contrats sont interdits par la loi même en la présence d’un consentement mutuel
des parties cocontractantes.

Le consensualisme

 Si l’accord des volontés est un préalable nécessaire à la formation d’un contrat, il n’est
en aucune façon suffisant quant à assurer sa validité.
 La validité d’un contrat est, en effet, subordonnée à :
 L’exigence d’un objet
 L’accomplissement de certaines formes pour certains contrats (exigence de la
rédaction d’un acte authentique en matière de contrat de vente immobilière)

La force obligatoire :

Selon la thèse l’autonomie de la volonté, le contrat tirerait sa force obligatoire de la volonté


même de ses cocontractants.

 La loi prévoit que : « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites»
 cela signifie-t-il que le contrat tire sa force obligatoire non pas de la volonté des
parties, mais de la loi
 C’est la loi qui confère sa force obligatoire au contrat, dès lors qu’il est valablement
formé
 Quant à la volonté des parties, elle n’est qu’une condition de validité du contrat

L’effet relatif du contrat

 Le contrat n’oblige, certes, que les parties qui se sont volontairement engagées.
 Cependant, il constitue une situation juridique opposable aux tiers.
II. Déclin du principe :
Deux facteurs sont à l’origine du déclin de l’autonomie de la volonté :
 La loi
 Le juge

La loi :

La loi intervient de plus en plus en droit des contrats afin de régir les relations entre les
parties.

L’art 230 du DOC prévoit que : « Les obligations contractuelles valablement formées tiennent
lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur consentement
mutuel ou dans les cas prévus par la loi ».

L’objectif poursuivi par le législateur est double :


 La protection de l’intérêt général (ordre public)
 La protection des parties au contrat

L’intervention du législateur se manifeste de plusieurs manières :


 Renforcement des conditions de validité de certains contrats
 Existence de contrats imposés (assurances obligatoires)
 Création d’obligations à la charge des parties, bien que non prévues dans le contrat
 L’émergence du droit de la consommation qui impose aux professionnels des
obligations nouvelles (obligation d’information et de conseil, obligation de garantie et
de sécurité), et qui protège les consommateurs contre les clauses abusives.

Le juge :

En principe, le juge n’est pas habilité à substituer sa propre volonté à celle des parties. Tout au
plus, il lui est possible de leur apporter son concours quant à l’interprétation du contrat.

 Le juge dispose d’un pouvoir de révision de la clause pénale dans l’hypothèse où elle
serait dérisoire ou excessive.
 le tribunal peut limiter ou même supprimer des clauses abusives insérées dans le
contrat.

S’il y a lieu à interprétation, le juge est en mesure de rechercher quelle a été la volonté des
parties.

Il apparaît que la volonté n’est pas toute puissante en droit des contrats. Elle connaît de
nombreuses limites légales qui font relègue l’autonomie de la volonté.

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