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Le paiement de l’indu 

Le paiement de l’indu est une situation dans laquelle une personne appelée accipiens reçoit
d’une autre personne appelée solvens un paiement qui ne lui est pas dû.

A. Les conditions :
1. L’existence d’un paiement :

Le paiement de l’indu est conditionné par l’existence d’un paiement effectué par le solvens
en faveur de l’accipiens en se croyant débiteur.

En effet, le paiement dans ce cas consiste en tout moyen susceptible de libérer une personne
de son obligation. Il peut s’agir d’un simple paiement qui se traduit par l’exécution par le
solvens, qui se croyant débiteur, de l’objet de l’obligation. Il peut s’agir également d’une dation
en paiement, une novation, une compensation ou une délégation.

2. Le caractère indu du paiement :

Le paiement de l’indu est conditionné également par l’absence d’une cause légitime
justifiant le paiement effectué par le solvens. En effet, le caractère indu du paiement peut prendre
quatre formes.

Il peut être un paiement d’une dette qui n’existe pas, où une dette qui n’existe plus comme
tel est le cas d’une personne qui a payé sa dette pour une deuxième fois, ou le cas du paiement
d’une dette frappée de nullité. Il peut s’agir ainsi d’un paiement par le solvens d’une dette à une
personne qui n’est pas son créancier. En dernier lieu, il peut consister en un paiement d’une dette
dont le solvens n’est pas débiteur.

3. L’erreur :

Pour qu’il soit constitué, le paiement de l’indu nécessite que le solvens ait effectué par
erreur un paiement d’une obligation en se croyant débiteur. De même, le législateur marocain a
précisé dans les dispositions de l’art 68 du DOC que cette erreur peut consister en une erreur de
droit ou de fait.
Cependant, aux termes de l’art 69 du DOC si le solvens a effectué le paiement
volontairement en connaissance qu’il n’est pas débiteur, il n’a pas le droit de restituer ce qu’il a
payé. Il en est du même, selon l’art 73 du DOC, pour ce qui concerne le paiement d’une
obligation déjà prescrite ou d’une obligation morale.

B. Les effets :
1. Pour l’accepteur de bonne foi :

L’accepteur croyant être effectivement créancier du solvens au moment où il a reçu le


paiement, il n’est tenu à restituer que dans la limite de son enrichissement.

En effet, si l’accepteur de bonne foi a reçu en paiement une somme d’argents il est tenu à
restituer le capital et non pas les intérêts. De même, si l’accepteur de bonne foi a reçu en
paiement une chose il est tenu à restituer cette chose sans restituer les fruits qu’il a perçus, si
cette restitution est encore possible.

En outre, si l’accepteur de bonne foi a vendu la chose reçue, dans ce cas il doit restituer le
prix de la vente. En dernier lieu, si la chose a été périe ou détériorée par un cas de force majeur
l’accepteur de bonne foi ne devra rien.

2. Pour l’accepteur de mauvaise foi :

L’accepteur qui a reçu le paiement en sachant que celui-ci ne lui était pas dû, est tenu à
restituer ce qu’il a reçu en paiement ainsi que d’indemniser le solvens de tout ce dont il a été
privé.

En effet, s’il a reçu en paiement une somme d’argent l’accepteur de mauvaise foi doit
restituer le capital ainsi que les intérêts. De même, si l’accepteur de mauvaise foi a reçu en
paiement une chose, il doit restituer ladite chose avec les fruits qu’il a perçus si cette restitution
est encore possible.

En revanche, en cas de vente de la chose reçue l’accepteur de mauvaise foi est tenu à
restituer au solvens le prix cette vente. En outre, en cas de perte, destruction ou dégradation de la
chose reçu l’accepteur de mauvaise foi doit restituer sa valeur au solvens ainsi que les fruits qu’il
a perçus.

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