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La responsabilité civile
Chapitre 1 Le droit de la responsabilité civile contractuelle.
Lorsque le préjudice est causé en dehors d’un contrat par un fait juridique, on est en
présence d’une responsabilité civile délictuelle.
Lorsqu’une personne subit un préjudice, un dommage, est-ce que cette personne a le choix
entre une action en responsabilité contractuelle ou une action en responsabilité
délictuelle ?
La victime a la possibilité de porter son action civile en réparation soit devant les tribunaux
civils et il s’agit nécessairement d’une action en responsabilité contractuelle ; soit devant les
tribunaux répressifs, on dit alors que la victime se porte partie civile. Il n’y a qu’une seule
instance qui regroupe 2 procès. Dans ce cas, il s’agit nécessairement d’une action en
responsabilité délictuelle car le juge pénal est incompétent pour statuer en matière
contractuelle.
Elle peut être mise en œuvre par toutes les victimes d’un produit défectueux quel que soit le
lien qu’elle entretienne avec le responsable du dommage, qu’il y ait ou non, un contrat.
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Section 1 : Les conditions de la responsabilité contractuelle.
1°/ Le dommage.
o Le dommage matériel.
Il peut, tout à fait, s’agir d’une perte mais il peut aussi s’agir d’un manque à gagner.
o Le dommage moral.
Extra patrimonial, résulte atteinte porté à un intérêt non pécuniaire d’ordre psy
Par exemple, il peut s’agir d’une atteinte à un droit de la personnalité. Il peut aussi s’agir du
chagrin, de la peine éprouvée à la perte d’un bien auquel on attachait une valeur
sentimentale ou encore à la perte d’un être cher.
o Le dommage corporel.
L’aspect moral peut recouvrir des préjudices très variés. Il peut tout d’abord s’agir des
souffrances subies par la victime, c’est ce qu’on appelle le pretium doloris.
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Il peut aussi s’agir d’un préjudice d’agrément, qui résulte de la privation des plaisirs et des
joies de l’existence.
Il peut également s’agir d’un préjudice esthétique . C’est le cas lorsque la victime conserve
des cicatrices, mutilations, toutes disgrâces modifiant l’aspect physique de la personne.
En vertu de l’article 1150 du code civil, le débiteur fautif doit réparer uniquement le
dommage qui était prévu ou prévisible au moment de la conclusion du contrat.
Les contractants ont dû pouvoir mesurer les risques qu’ils encouraient en cas d’inexécution.
Le débiteur ne peut pas s’engager au-delà de ce qui était prévu.
Ex : un transporteur perd un colis qui contenait des objets précieux alors qu’il n’en avait pas
été informé. Les dommages et intérêts prendront en compte la valeur prévisible et pas la
valeur réelle des objets.
L’appréciation de la prévisibilité est une question de fait qui est menée au cas par cas par les
juges du fond.
Le dommage doit résulté d’une atteinte à un intérêt légitime, la victime doit être dans son
bon droit
La victime ne peut pas demander réparations pour des dommages qui présentent un
caractère immoral ou illicite : exemple : le dealer n’a pas été payé par un client.
Cela signifie que le dommage doit être réel par opposition à un dommage qui serait
purement hypothétique, éventuel et qui lui, en principe, ne peut pas être réparé.
Le dommage certain peut tout à fait être actuel mais aussi futur. Le préjudice est actuel
lorsqu’il s’est pleinement réalisé au jour où le juge statue sur le montant des dommages
intérêts. Mais ce dommage peut être futur ce qui est relativement fréquent en matière de
dommages corporels. Les juges considèrent qu’il est, néanmoins, réparable.
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Cela signifie que seules les victimes auxquelles le fait dommageable a porté préjudice ont un
droit à réparations. Les premières victimes sont celles qui ont été directement atteintes par
le fait dommageable.
C’est ce qu’on appelle la victime principale ou immédiate ou initiale. Or, si ces victimes sont
décédées, ce sont leurs héritiers à titre universel qui pourront intenter leur action à leurs
places.
Il arrive parfois que le fait dommageable cause également préjudice à d’autres personnes
que le cocontractant. C’est ce qu’on appelle des victimes par ricochet.
Les victimes par ricochet sont des personnes proches de la victime principale qui ont subi un
préjudice personnel qui résulte directement du fait dommageable. Elles aussi ont droit à être
indemnisées. Il s’agit cette fois, non pas d’une action en responsabilité contractuelle mais
une action en responsabilité délictuelle.
Hormis ce cas, toute inexécution est fautive en ce sens que la faute ne requiert aucune
raison d’intention.
Sur ce point, le droit opère une distinction fondamentale : obligation de résultat, obligation
de moyen.
On dit qu’il y a faute dolosive lorsque le débiteur refuse d’exécuter son obligation de façon
délibérée. Peu importe, en revanche, qu’il ait l’intention de nuire. Cette intention s’apprécie
très concrètement au regard de son comportement, de son attitude.
Conséquences :
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On distingue la faute lourde, ordinaire et légère. Le point commun c’est qu’elles sont
appréciées de manière abstraite par comparaison avec l’attitude qu’on était en droit
d’attendre d’un contractant normalement compétent.
La faute lourde
C’est une faute particulièrement grossière, d’une extrême gravité et qui dénote l’incapacité
de son auteur à assumer la responsabilité.
Cette assimilation repose sur l’idée que ce serait trop facile de déguiser sa mauvaise foi en
bêtise.
La faute ordinaire
Faute moyenne ni légère, ni très grave. Elle entraîne l’application du droit commun, c’est-à-
dire qu’elle peut faire l’objet de clauses limitatives de responsabilité, elle oblige le débiteur à
réparer le dommage prévisible et peut faire l’objet d’assurances.
La faute légère
Même régime juridique que la faute ordinaire à une exception près. Elle concerne les
contrats à titre gratuit : elle exonère toute personne de responsabilité.
Il doit exister un lien de cause à effet suffisamment certain et direct entre le dommage et le
manquement. Il appartient au juge de l’apprécier.
Dans la pratique, on peut avoir deux sortes de clauses dans les contrats. Celles qui
concernent l’étendue de la responsabilité et celles qui prévoient des dommages et intérêts
dans un cas de manquement.
Dans une première hypothèse, on peut concevoir des clauses qui étendent la responsabilité
du débiteur par rapport au régime légal. C’est le cas des clauses qui prévoient que le
débiteur sera responsable même en cas de force majeure. Ou bien des clauses qui
substituent des obligations de moyens à des obligations de résultats.
Mais le plus souvent, on trouve des clauses qui limitent la responsabilité du débiteur voire
qui la supprime dans certains cas.
Le principe c’est que ces clauses sont licites. Le problème c’est qu’elles peuvent être
abusives, notamment lorsqu’elles figurent dans des contrats d’adhésion.
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C’est pourquoi la loi et la jurisprudence ont posé des limites.
• La nature des dommages est prise en compte. Les dommages corporels ne peuvent
être soumis à de telles clauses.
2°/Les clauses relatives au montant des dommages et intérêts : les clauses pénales.
Elles sont régies par le code civil : articles 1152 et 1226 et suivants.
Clauses qui fixent, par avance dans le contrat, le montant des dommages et intérêts qui
seront dus en cas de tel ou tel manquement.
De tels clauses sont interdites dans les contrats de travail et dans les contrats de location
d’habitation.
Et dans certains autres contrats, le législateur a fixé un maximum par exemple dans les
contrats de crédits.
Dans tous les autres contrats, ces clauses sont licites et le montant est libre.
En pratique, elles sont fréquentes car elles ont beaucoup d’avantages. Elles permettent
d’éviter des désaccords et des procès au moment où intervient un manquement. Cela
permet aussi d’éviter les lenteurs de la justice.
Si la clause prévoit un montant élevé, le débiteur va être prudent. Même rôle que l’astreinte.
Ces clauses fixent une réparation forfaitaire d’un dommage.
Cependant, ces clauses pénales, par le passé, ont engendré des abus.
Exemple : lorsque le montant est totalement disproportionné, il y a abus.
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Section 3 : L’action en responsabilité.
Pour les contrats commerciaux et mixtes, les prescriptions sont réduites à 10 ans
Lorsqu’il s’agit d’un non-paiement d’échéances périodiques, l’action se prescrit dans un délai
de 5 ans.
En matière de contrats de transports, les délais sont encore réduits : 1 an ou 2 ans selon les
cas.
Par ailleurs, dans de très nombreux procès, les assureurs ou les organismes sociaux sont
amenés à intervenir s’ils ont déjà dédommagé la victime de son préjudice. Ils se trouvent
subrogés et ce sont eux qui vont porter l’action en responsabilité contractuelle.
Il se peut aussi que le défendeur ait été assuré. Dans un cas de ce genre, la victime a le
choix : elle peut agir contre son cocontractant ou directement contre l’assureur du
responsable du dommage.
Le juge condamne le contractant défaillant à verser à la victime une indemnité que l’on
appelle dommages et intérêts. Le gros problème de ces dommages et intérêts, c’est celui de
leur évaluation.
Cette évaluation doit être faite au jour du jugement.
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Si le préjudice de la victime s’avère moins grave que ce que le juge a estimé au jour du
jugement, l’indemnité lui demeure, en principe, acquise. Mais le juge peut également
prévoir que l’auteur pourrait revenir devant lui et lui demander une diminution.
Si l’état de la victime s’aggrave, il est toujours possible pour la victime de demander au juge
une révision à la hausse du montant des dommages et intérêts.
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