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Titre 1 

: la violation du lien contractuel

La responsabilité civile désigne l’obligation de réparer le dommage causé à autrui. La


responsabilité est contractuelle lorsque le dommage a été causé à une partie par l’inexécution
ou la mauvaise inexécution d’un contrat.

CHAPITRE 1 : LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE

Section 1 : les conditions de la responsabilité contractuelle.

Un manquement contractuel

La preuve du manquement.
La responsabilité contractuelle suppose qu’une partie a commis une faute contractuelle,
c’est-à-dire qu’elle n’a pas respecté ses obligations, le manquement porte non seulement sur
ce qui est expressément dit par le contrat mais également sur les obligations inhérentes au
contrat même si elles ne sont pas expressément mentionnées. Exemple : obligation de
sécurité, d’information.
Si l’obligation constitue une obligation de moyen, il est nécessaire d’établir que le débiteur
n’a pas mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour procurer satisfaction à son créancier. Il
n’est possible d’engager la responsabilité du débiteur que si l’on prouve que tous les moyens
nécessaires n’ont pas été mis en œuvre. Afin d’apprécier le comportement du débiteur, on se
réfère au comportement d’un individu raisonnable placé dans cette situation.
Si l’obligation constitue une obligation de résultat, il appartient au débiteur de fournir le
résultat attendu. La seule preuve que le résultat n’a pas été atteint suffit pour engager la
responsabilité du débiteur.

La gravité du manquement
Il existe différents types de fautes :
- La faute intentionnelle : faute qui comporte la volonté, volonté de commettre l’acte
dommageable mais aussi de causer le dommage lui-même. Elle exclue toutes
assurances.
- La faute inexcusable : faute volontaire d’une extrême gravité, caractérisé non pas par
la volonté de causer le dommage mais par la conscience de sa probabilité. Elle est
invoquée en particulier en matière d’accident du travail, d’accident de la circulation,
ou bien encore d’un transport de marchandise.
- La faute dolosive : faute qui implique la volonté délibérée de méconnaitre son
obligation sans nécessairement vouloir causer un dommage.
- La cause lourde : faute qui, sans que la preuve d’une volonté délibérée soit rapporté,
manifeste l’inaptitude de son auteur à assumer la mission dont il est chargé. La faute
lourde n’est pas nécessairement consciente. Elle peut résulter d’une négligence grave
ou d’une erreur grossière. Exemple : le banquier qui ouvre un coffre-fort sans vérifier
l’identité de son client.
- La faute simple : faute moyenne qui n’est ni spécialement grave, ni spécialement
légère.

L’origine du manquement
La faute peut être personnelle, elle peut aussi être implicable au fait d’autrui ou au fait des
choses.

Responsabilité contractuelle du fait d’autrui.


Le débiteur peut se voir imputer la mauvaise exécution du contrat alors qu’en réalité c’est la
faute d’une autre personne qui en est la cause. Dès lors que cette personne est soit :
- Un préposé du débiteur, c’est-à-dire l’un de ses employés.
- Un auxiliaire du débiteur, c’est-à-dire un sous-traitant, un mandataire ou un
prestataire de service du débiteur.

La responsabilité contractuelle du fait des choses.


Le débiteur est responsable des dommages causés par sa faute mais également par le fait des
choses qu’il a mis en œuvre pour l’exécution de son obligation contractuelle

Un dommage

L’existence d’un dommage.


L’inexécution d’une obligation ne suffit pas à fonder l’octroi d’une réparation. Il est
nécessaire d’un dommage ait également été subit. Cette règle n’existe pas en matière pénale.
La responsabilité pénale peut en effet être engager du fait même de la faute même s’il n’en
découle aucun préjudice. En revanche, la responsabilité civile exige l’existence d’un
préjudice.
Il n’existe qu’une seule exception en matière contractuelle. Elle concerne les obligations de ne
pas faire. L’article 1145 du Code Civile précise en effet que « si l’obligation est de ne pas
faire, celui qui y contrevient doit des dommages et intérêts par le seul fait de la
contravention ». Autrement dit, il n’est pas nécessaire de démontrer l’existence d’un
dommage pour engager une action en responsabilité contractuelle lié à un manquement, à une
obligation de ne pas faire.

Les caractères du dommage.


Il existe 3 grandes catégories de préjudices :
- Le dommage matériel : il est d’ordre patrimoniale, il inclut la perte subit mais aussi
le bien manqué.
- Le dommage moral : d’ordre affectif.
- Le dommage corporel : conséquence d’une atteinte à la personne.

Exclusion des dommages imprévisibles : Principe


Le débiteur est tenu de réparer que les dommages prévisibles lors de la conclusion du
contrat. Le code civil indique que « le débiteur n’est tenu que les dommages et intérêts qui ont
été prévu ou qu’on a pu prévoir lors de la conclusion du contrat sauf lorsque l’inexécution est
due à une faute lourde ou dolosive ».
La question s’est posée en jurisprudence de déterminée si c’était la cause des dommages ou
bien sa quotité qui doit être prévisible. La jurisprudence actuelle considère que c’est la
quotité des dommages qui permet de déterminer si le dommage est ou non prévisible.
Exemple : le colis perdu par un transporteur qui contenait des pierres précieuses sans qu’il en
ait été tenu informé. La cause du dommage est prévisible, à savoir une perte du colis. La
quotité du dommage, c’est-à-dire la valeur du colis n’était pas prévisible pour le transporteur
routier. Le transporteur routier n’est tenu que des dommages prévisibles et ne va donc pas
indemniser la perte des pierres précieuses mais uniquement la valeur d’un colis normal.

La faute lourde ou dolosive


Le dommage imprévisible devient toutefois préparable en cas de faute dolosive ou lourde.
Dans un tel cas de figure, les dommages et intérêts ne se limitent pas aux dommages
prévisibles mais inclut l’ensemble des dommages subit.
Toutefois, et contrairement au droit anglosaxon, il n’existe pas en droit français de dommages
et intérêts punitif qui tiendrait compte du profit que le débiteur a pu tirer de sa faute même
s’il dépasse le préjudice subit par le créancier.

Un lien de
causalité
Le créancier ne peut demander réparation que des dommages et intérêts qui sont « une
suite directe et immédiate de l’inexécution de la convention. Le débiteur doit réparation du
dommage qui sans sa faute ne se serait pas immédiatement réalisée. En revanche, il ne doit
pas la réparation des conséquences indirectes de sa faute.
En pratique, il extrêmement difficile de déterminer ce qui constitue une suite directe et
immédiate d’un manquement et ce qui n’en constitue qu’une suite indirecte. Il s’agit d’une
question de fait qui relève du pouvoir souverain du juge Dufond.

Les exceptions à la mise enjeu de la


responsabilité contractuelle.
Le débiteur est libéré des conséquences d’une inexécution contractuelle s’il établit l’un des
éléments suivants.

Le cas Fortuit ou le cas de force majeur.


L’article 1231-2 du Code Civil dispose que « le débiteur est condamné s’il y a mieux au
paiement de dommages et intérêt, soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison
du retard de l’exécution, s’il ne justifie pas que l’exécution a été empêché par force majeure ».
Les notions de cas Fortuit et de force majeure sont très proches. La jurisprudence tend à
considérer que le cas Fortuit serait inhérent à la personne et la force majeure davantage lié à
un événement extérieur. En pratique, les notions de cas Fortuit et de force majeure sont
souvent confondues. L’existence d’un élément de force majeure ou d’un cas Fortuit permet à
un débiteur de s’exonérer de sa responsabilité contractuelle. Il est classiquement considéré
que la force majeure présente 3 caractères :
- L’inexécution doit provenir d’un évènement d’origine extérieur au débiteur.
- L’inexécution doit provenir d’un évènement imprévisible à la date du contrat.
- L’inexécution doit provenir d’un évènement irrésistible.

Le fait de la victime
Le débiteur est libéré de ses engagement lorsque le fait de la victime présente les caractères
d’un évènement de force majeure. Le fait de la victime est extérieur, irrésistible, imprévisible
et constitue la cause exclusive du dommage.

Le fait du tiers
Le débiteur est également libéré de ses engagements lorsqu’il présente les caractéristiques de
la force majeure à savoir qu’il est extérieur, irrésistible et imprévisible.

Section 2 : la réparation du dommage

La mise en œuvre de la responsabilité

L’article 1231 du Code Civil impose un préalable à la mise en jeu de la responsabilité


contractuelle du débiteur, il est nécessaire de procéder à la mise en demeure du débiteur
défaillant. Cette mise en demeure peut ê adressé par un acte d’huissier ou par une simple
lettre. Cette mise en demeure est toutefois inutile lorsque le manquement contractuel est
d’ores et déjà certain et irréversible. Dans de telles circonstances, il n’est alors pas nécessaire
de procéder à une mise en demeure.

Les modalités de la réparation


La réparation en nature
Lorsque l’obligation contractuelle peut être exécuté en nature, le créancier peut en réclamer
l’exécution (exemple : conclu un contrat entre agriculteur, il ne livre pas ses marchandises, il
peut réclamer l’exécution).

Si la réparation en nature n’est pas possible, la sanction de l’inexécution sera alors ordonnée
sous forme de dommages & intérêts, il s’agit d’une réparation en équivalent.

La réparation en équivalent
Elle doit être intégrale et doit permettre de compenser la totalité du préjudice subi par le
créancier. Elle peut donc inclure :

 Le préjudice moral
 Le gain manqué
 La perte suivie
 Le préjudice futur dès lors qu’il est direct et certain

Les dommages & intérêts seront calculés à la date du jugement définitif ordonnant la
condamnation et non à la date de réalisation du préjudice (exemple : 10000L de pétrole perdu
le 1er janvier 1980 car Total n’a pas donné le pétrole)

 On a eu un long procès avec Total jusqu’au 1 janvier 2012


 Une condamnation -< regarde la valeur d’un bien au jour du jugement sinon si on le
regardait en 1980 la valeur ne sera pas la mm)

Les aménagements contractuels

Les clauses limitatives et exonératoires de responsabilité


De nombreuses clauses viennent limiter les obligations du débiteur voire exclure sa
responsabilité en précisant qu’il ne répondra pas de certains types de dommages (exemple : le
vendeur ne garantit le produit que si certaines conditions d’utilisation sont respectées ou bien
encore indique que sa responsabilité ne saurait excéder la valeur du produit vendu etc)

Les conditions de validité des clauses de non-responsabilités sont les suivantes :

- La clause ne doit pas avoir pour effet de contredire la portée d’obligation essentielle
souscrite par le débiteur afin de déterminer si une clause contredit une obligation
essentielle, la Cour de cassation invite les juges du fond à procéder à une appréciation
in concreto (exemple : pour les contrats d’assurances -> peut avoir des clauses qui dit
qu’on est plus assuré de rien)
- Les clauses de non-responsabilité sont nulles en cas de fautes dolosives ou de fautes
lourdes, elles manifestent en effet l’inaptitude du débiteur à accomplir sa mission. La
faute lourde s’apprécie au regard du manquement commis par le débiteur & de la
gravité de son comportement. Une faute lourde ne porte pas nécessairement sur une
obligation essentielle du contrat. En revanche, elle suppose la démonstration d’un
comportement gravement défaillant du débiteur (ex : confier un transport à une société
et au lieu de prendre un chauffeur qui a le permis et confie nos affaires à qqun qui n’a
pas le permis ou totalement ivre ou perdu son permis)
- Les clauses de non-responsabilité ne peuvent pas exclure les réparations des
dommages corporels (exemple : ne peut pas avoir un contrat où il est marqué que la
société X ou Y exclut les dommages corporels)
- De nombreuses clauses de non-responsabilité ne sont pas valable dans le cadre de
contrat conclu entre un consommateur et un professionnel, le droit de la conso
comprend en effet de nombreuses disposition qui protège le consommateur (penser à
dire que le contrat est nul parce que contrat entre pro et consommateur).

Les clauses relatives à la preuve


Les parties peuvent convenir de la charge de la preuve et notamment précisé si elles entendent
que l’obligation soit de moyen ou de résultat. Ces clauses sont valables sauf si elles portent
sur des obligations de sécurité relative à la sécurité humaine. Ces clauses peuvent également
prévoir les modes de preuves qui seront employés et notamment exiger une expertise à l’instar
des clauses de non-responsabilité, elles sont nulles en présence d’une faute dolosive ou dans
certain contrat conclu avec des consommateur

Les clauses pénales


Ce sont des clauses qui fixent à l’avance le montant des dommages & intérêts dus en cas
d’inexécution du contrat & sont régis par l’article 1231-5 du CC. Ce système de forfait
présente l’avantage d’éviter les discussions lors de l’évaluation des préjudices. Toutefois, si le
montant de la clause pénale parait disproportionné car largement supérieur au préjudice subi,
le juge peut réviser le montant de la clause pénale en augmentant ou en diminuant la pénalité
convenue.

→ Contrat où l’on doit exécuter les obligations sinon on verse une somme d’argent.

(Cas pratique : sujet d’exam 5) Éric décide finalement d’acheter un voilier… p14)
CHAPITRE 2 : L’EXCEPTION D’INEXECUTION

Définition
En réponse à une partie qui n’exécute pas ces obligations, l’autre partie peut opposer
l’exception d’inexécution, c’est-à-dire refuser d’exécuter la contre prestation prévu au contrat
(ex : si un produit n’est pas livré, l’acheteur peut refuser de payer le prix)
L’exception d’inexécution est le droit de chaque partie à un contrat synallagmatique de
refuser d’exécuter la prestation à laquelle elle est tenue tant qu’elle n’a pas reçue la prestation
qui, lui, est due. L’exception d’inexécution a pour effet de suspendre l’exécution du contrat.
Elle n’a pas pour effet de procéder à la destruction du contrat. Celui-ci reste en vigueur, c’est
une voix de justice privé. Celui qui invoque l’exception d’inexécution le fait de sa propre
autorité sans rescision préalable du juge. Toutefois, si l’exception d’inexécution est soulevée à
tort, l’autre partie peut saisir le juge et solliciter réparation du préjudice subi.

Conditions

Des obligations interdépendances


L’exception d’inexécution ne peut bien évidemment pas s’appliquer lorsqu’un contrat
unilatéral a été conclu, celui-ci ne crée en … des obligations que la charge d’une seule des
parties (ex : le don)

De même, l’exception d’inexécution ne peut pas jouer entre 2 personnes qui sont
respectivement créancier à la débitrice de l’autre mais dont les obligations ne sont pas
interdépendantes, notamment, lorsque des conventions distinctes ont été conclu entre les
parties.

Des obligations à effet simultané


L’exception d’inexécution suppose que les obligations s’exécutent simultanément, c’est le cas
de la vente au comptant, c-à-d celle où l’acheteur doit payer au moment même où le vendeur
lui livre la chose. Si l’une des parties n’exécute pas son obligation, l’autre partie peut
suspendre l’exécution de la sienne. L’exception d’inexécution ne peut pas être invoqué
lorsque l’un des contractant doit exécuter son obligation avant l’autre (ex : le délai de
paiement convenu entre les parties)

De ce fait, l’exception d’inexécution ne joue pas lorsqu’une partie doit exécuter son
obligation avant l’autre. (Ex : le restaurateur est payé à la fin du repas et non avant)

L’inexécution de l’obligation
Pour que l’exception de l’inexécution puisse être invoqué, il faut une inexécution de
l’obligation qui soit relativement grave. L’article 1219 du CC précise que « une partie peut
refuser d’exécuter son obligation alors même que celle-ci est éligible si l’autre partie
n’exécute pas la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave ».

L’origine de cette inexécution importe peu, elle peut être imputable à la faute du débiteur ou à
un environnement de force majeure. En revanche, le créancier ne doit pas prendre prétexte
d’une inexécution qui lui serai imputable ou d’une inexécution minime pour refuser
d’exécuter sa propre prestation.

La mise en œuvre de l’exception


d’inexécution
L’exception d’inexécution constitue une voie de justice privé qui ne rend pas nécessaire le
recours à un tribunal, elle ne suppose pas une mise en demeure préalable. L’avantage
d’exception d’inexécution tiens donc en sa souplesse et sa rapidité. Elle doit, cependant, être
employé avec prudence, en effet, l’excipients emploie cette mesure à ses risques et périls. Si
un tribunal estime par la suite qu’il a suspendu sa prestation à tort, il aura manqué à ces
obligations et s’exposera à d’éventuelles sanctions. Il appartiendra notamment à l’excipients
de prouver l’inexécution de l’obligation par l’autre partie.

Les effets

Effet de l’exception d’inexécution entre les parties


L’exception d’inexécution a pour effet de suspendre l’inexécution du contrat, il s’agit d’une
mesure d’attente, le contrat reste valide et n’est pas anéanti. Dès que l’autre partie aura
exécuté ces obligations, il appartiendra au créancier de reprendre à son tour l’exécution du
contrat

Effet de l’exception d’inexécution à l’égard d’un tiers


L’exception d’inexécution est opposable aux tiers, de ce fait, les créanciers du contractant qui
n’exécute pas ces obligations ne peuvent pas saisir les biens de celui qui oppose l’exception
d’inexécution. (Ex : on ne paye pas 5000€ parce que le livreur n’a pas livré le bien et que
cette personne doit de l’argent à la banque, la banque ne pourra pas prendre l’argent dans
notre compte)
CHAPITRE 3 : LA RESOLUTION DES CONTRATS POUR
INEXECUTION

Notion de résolution
Lorsque dans un contrat, une partie n’obtient pas satisfaction, elle peut soit forcer
l’inexécution du contrat soit solliciter la résolution du contrat avec, en outre, des dommages et
intérêts en réparation du préjudice que lui cause l’inexécution. Selon l’article 1224 du CC, la
résolution est possible dans plusieurs cas de figure : soit en application d’une clause
résolutoire, soit en cas d’une inexécution suffisamment grave ayant donné lieu à une
notification du créancier au débiteur soit à la suite d’une décision de justice

Les conditions de la résolution

Conditions de fonds
La résolution suppose une inexécution du contrat c’est-à-dire un défaut d’exécution ou une
mauvaise exécution du contrat. La résolution du contrat peut être prononcé même si
l’inexécution est partielle. Il faut cependant, que cette inexécution soit suffisamment grave. Il
n’est pas nécessaire que l’inexécution soit fautive.

Les conditions de mise en œuvre


a. L’application d’une clause résolutoire
Le contrat peut contenir une clause résolutoire qui prévoit qu’en cas d’inexécution du contrat
ou de certaines de ces obligations, la résolution sera acquise de plein droit. La clause
résolutoire doit préciser les engagements dont l’inexécution entraînera la résolution du
contrat. Il est possible de prévoir contractuellement qu’une inexécution même minime soit
suffisante pour permettre la résolution du contrat. Si rien n’a été prévu dans le contrat, il est
nécessaire d’adresser une mise en demeure préalable qui mentionne expressément la clause
résolutoire. Il est cependant possible que le contrat ait expressément prévu qu’une mise en
demeure préalable ne sera pas nécessaire pour procéder à la résolution du contrat. La clause
résolutoire doit être invoqué de bonne foi.
b. La résolution par notification
Le créancier peut à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification, il est
nécessaire de démontrer une inexécution grave du contrat sauf en cas d’urgence, le créancier
doit préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement
dans un délai raisonnable et doit mentionner qu’à défaut, il sera en droit de résoudre le
contrat. Si l’inexécution persiste, le créancier doit notifier au débiteur la résolution du contrat
et les raisons qui la motive. Le débiteur peut contester la résolution en saisissant le juge.

c. La résolution judiciaire
Il est possible de saisir le juge pour qu’il leur donne la résolution du contrat si elle est
suffisamment grave. Le juge doit s’assurer que la prestation non exécutée est bien la cause de
la demande de résolution. Le juge peut prendre d’autre mesures que la résolution judiciaire, il
peut notamment accorder un délai de grâce, prononcer une résolution partielle du contrat ou
bien encore condamner le défendeur à des dommages et intérêts.

Les effets de la résolution judiciaire

Il est possible de distinguer 2 situations :


- 1ère situation : lorsque les prestations échangées ne pouvaient trouver leur utilité que
par l’exécution complète du contrat résolu, il aura lieu dans ce cas de procéder à une
restitution de l’intégralité de ce que les parties se sont procuré l’une à l’autre
- 2ème situation : correspond au cas où les prestations échangées ont trouvé leur utilité au
fur et à mesure de l’exécution réciproque du contrat (ex : contrat de travail). Il est
généralement impossible de revenir sur les prestations passées, il est alors prévu qu’il n’y a
pas lieu à restitution pour le passé. La résolution est alors qualifiée de résiliation.

Titre 2 : la responsabilité délictuelle


Selon la formule des professeur Flour et Aubert, la responsabilité civile et l’obligation mise à
la charge d’une personne de réparer le dommage subi par une autre.
La responsabilité civile englobe donc les notions de responsabilité contractuelle et de
responsabilité délictuelle.
La responsabilité délictuelle se distingue de la responsabilité contractuelle dans la mesure où
le dommage est indépendant de toute obligation contractuelle liant l’auteur à la victime.

Introduction : Fondement de la responsabilité délictuelle. La recherche du fondement de la


responsabilité civile a conduit la doctrine à proposer plusieurs théories.
La faute

Historiquement, la distinction entre le droit civil et le droit pénal étaient relativement flou. La
loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent) constitue ainsi une illustration ancienne du bien
entre la notion de faute et celle de peine. La loi du Talion crée ainsi un 1er système
d’équilibre dans les peines prononcées en évitant les ventes d’état et les réponses
disproportionnées.
Progressivement, le droit a procédé à une séparation entre les sanctions prononcées par l’État
qui constitue les sanctions pénales, et les sanctions prononcées au nom de la victime qui
visent à réparer le préjudice subi. Ainsi, les peines corporelles et les amendes sont réservés à
l’État tandis que les dommages & intérêts sont versés à la victime.
Aujourd’hui la séparation entre responsabilité civile et responsabilité pénale se caractérise de
la manière suivante :
Premièrement : les domaines des responsabilités civiles et responsabilités pénales sont
distincts, seuls les délits les plus dangereux pour la société constitue des infractions pénales. Il
est nécessaire qu’il existe une loi pour qu’une sanction pénale puisse être ordonné. En
revanche, un délit civil consiste en n’importe quel fait quelconque y compris l’imprudence ou
de négligence qui cause un dommage à autrui. Inversement, il peut exister un délit pénal sans
délits civil (ex : le corps d’âme prohibé)
Deuxièmement : les objectifs des responsabilité civiles et pénales sont différents. La
responsabilité pénale a pour objectif d’écarter certains dangers pour la société, la
responsabilité civile a seulement pour objectif de permettre la réparation des dommages causé
à une personne.
Troisièmement : la responsabilité pénale est engagée par le biais d’une action publique
devant les juridictions répressives, elle est déclenchée par le ministère public. Devant les
juridictions civiles, c’est la victime d’un délit civil qui engage l’action civile pour obtenir
réparation.
Quatrièmement : les sanctions attachées aux responsabilité civile et pénale sont conçues et
fixée de manière différente. La responsabilité pénale vise le coupable et pose une sanction
proportionnelle à la faute commise, la responsabilité civile vise à réparer les dommages subis
et néglige généralement le degré de la faute commise.
Malgré la séparation entre la responsabilité civile et la responsabilité pénale, le concept de
faute reste au cœur de la responsabilité civile. A titre d’exemple, l’article 382 du CC dispose
que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la
faute duquel il est arrivé, à le réparer ». Sur le fondement de cet article, il est considéré
qu’une victime ne peut solliciter les dommages & intérêts d’un tiers que si elle démontre
l’existence d’une faute de ce tiers. Les rédacteurs du CC avaient une conception de la faute
dite subjective car elle suppose une analyse du comportement de l’individu, auteur de la faute.
Progressivement, il a été procédé dans certains domaines à une objectivisation de la faute,
c’est la théorie du risque.
Le risque

Au milieu du 19è siècle, la société prend conscience des bouleversements apporté par la
Révolution industrielle. Les accidents deviennent de + en + nombreux et de + en + grave. La
faute est également de + en + anonyme. Elle n’est plus nécessairement causée par une
personne mais peut-être à une société, à une association. Cet essor est concomitant avec le
développement de l’État providence et des systèmes d’assurances de responsabilité. Ce
développement va permettre de condamner plus facilement une personne à réparer un
dommage sans se prononcer sur la faute commise dès lors que la réparation est prise en
charge par l’assureur. Dès lors certains auteurs ont considéré que la réparation dû à la victime
était fondée non pas sur la faute commise par l’auteur d’un délit mais sur la notion de risque
sociale. En particulier, une théorie objective de la responsabilité a été proposé par un auteur
dénommé Saleille. Il fait reposer la responsabilité sur le risque, c’est ainsi qu’en 1894, il a été
mis en place un système d’indemnisation des incidents de travail quasiment automatique mm
sans faute de l’employeur, ce dernier bénéficie en revanche d’une immunité sauf s’il a
commis une faute intentionnelle. De mm, il a été développement un système de responsabilité
du fait des choses qu’on a sous sa garde qui se désintéresse de l’éventuelle faute commise par
le détenteur de cette chose. Plus récemment, en matière d’accident de la circulation, la loi
Badinter a également mise en place un système d’indemnisation des victimes d’accidents de
la circulation qui n’est plus fondé sur la faute.

La garantie

Le professeur Stark a établi une nouvelle théorie de la responsabilité. Il reproche aux théories
de la faute et du risque de rechercher le fondement de la responsabilité civile en s’intéressant
uniquement à l’auteur du dommage qui serait fautif ou créateur de risque. L’auteur propose de
changer de perspective et de considérer que le fondement de la responsabilité civile repose sur
des atteintes aux droits de la victime. Il existerait de très nombreux droits (à la sécurité, vie
pv…) dont les atteintes justifieraient la location d’une réparation. La théorie du prof Stark a
eu une incidence importante sur le dvlp des droits de la consommation et la protection des
victimes.
-

CHAPITRE 1 : LE DOMMAGE

La responsabilité

La Cour de cassation affirme de manière constante que pour être réparable, le dommage doit
être direct, actuel, certain, personnellement subi et légitime.

Le dommage doit être certain


Le terme « certain » est utilisé dans son sens commun. Un préjudice certain est un
préjudice avéré indubitable (= ne peut pas être mis en doute). Il est généralement un
dommage qui s’est déjà produit. Il peut également s’agir d’un dommage futur dès lors qu’il
est certain qu’il arrivera.
Si les dommages futurs peuvent donner lieu à des réparations, ce n’est pas le cas des
dommages éventuel. Toutefois, si le dommage éventuel fini par se réaliser, il sera alors
possible de solliciter des dommages et intérêts complémentaires.
Par un arrêt du 19 février 2004, la Cour de cassation s’est prononcée sur le cas d’une
personne qui était devenue handicapé à la suite d’un accident, elle avait été indemnisée de ses
préjudices et notamment de son besoin d’assistance par une tiers personne pour les années
futures. Il avait donc été tenu compte de son préjudice futur, certain. Elle n’avait en
revanche pas été indemnisé d’un éventuel besoin d’assistance supplémentaire dans
l’hypothèse où elle aurait l’avenir un enfant. Par la suite il s’est avéré qu’elle a eu un enfant,
son besoin d’assistance s’est accru. Elle a donc été autorisé à solliciter des dommages et
intérêts complémentaire car il s’agit d’un préjudice nouveau qui n’avait pas été initialement
pris en compte. En matière de préjudice futur, il est généralement examiné l’éventuel perte
de chance réelle et sérieuse subi par une partie. La jurisprudence considère qu’une perte de
chance réelle est sérieuse constitue un préjudice certain donnant lieu à réparation. La mesure
de la probabilité de la perte de chance ne sert pas seulement à déterminer si la perte de
chance donne lieu à réparation mais sert aussi à fixer le montant de la réparation.
L’indemnisation doit en effet prendre en compte l’aléa d’une manière plus ou moins
importante selon les chances de succès de la victime. Cette appréciation relève du pouvoir
souverain des juges du fond. Les dommages et intérêts correspondent donc à une fraction plus
ou moins importante de l’avantage espéré.

Le dommage doit être direct.


Pour qu’un dommage puisse être indemnisé, il fait démontrer qu’il existe un lien de causalité
entre le fait générateur de responsabilité et le dommage. Il est souvent difficile de distinguer
la notion de dommage direct de celle du bien de causalité.

Le dommage doit être actuel.


Dans la grande majorité des cas, l’existence du droit à réparation ne pose aucune difficulté
puisque le dommage s’est déjà réalisé. Dans certaines circonstances, un dommage futur peut
également être considéré comme actuel dès lors qu’il est certain. Autrement dit, dès lors
qu’un dommage futur est certain, il est actuel.
La jurisprudence a indiqué qu’une victime qui devient séropositive peut uniquement solliciter
des dommages et intérêts correspondant aux préjudices subis du frai de sa contamination par
le VIH. La survenance du Sida n’est pas un préjudice certain qui sera indemnisé. En revanche,
dès lors qu’il est constaté délicatement que la victime à contracté le sida, ce préjudice pourrait
être légalement indemnisé

Le dommage doit être personnellement subi.


L’exigence du caractère personnel du dommage signifie que seule la personne qui en a
souffert peut en demander réparation. Le caractère personnel du dommage ne s’oppose pas à
ce qu’un tiers puisse invoquer un préjudice qu’il subi personnellement du fait du préjudice
subi par la victime directe. La réparation du préjudice par ricochet est en effet permise.
Il arrive en effet fréquemment que le préjudice causé à la victime immédiate emporte des
conséquences néfastes pour des tiers qui sont appelés victimes médiates ou bien encore
victimes par ricochet. Les atteintes corporelles ou encore le décès subit par la victime
immédiate cause en effet également des préjudices distincts à ses proches. La victime par
ricochet devra également démontrer que son préjudice est direct, certain, actuel,
personnellement subi et légitime.
Ainsi, une mère de famille qui cesse ses activités professionnelles pour s’occuper de son fils
handicapé à la suite d’un accident ne subit par de préjudice dès lors que l’abandon de son
activité professionnelle résultait d’une volonté personnelle, la victime immédiate étant assisté
par des tierces personnes.
Le dommage doit être légitime

Evolution de la jurisprudence
Il n’est possible d’obtenir réparation d’un dommage que lorsque celui-ci est légitime, c’est-à-
dire qui n’est pas contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La question s’est posée en
particulier en matière de concubinage.
Jusqu’en 1937, il était considéré que le concubin non marié ne pouvait pas obtenir des
dommages et intérêts en cas de décès de son concubin. La Cour de cassation considérait que
la concubine n’avait pas de droit à des dommages et intérêts car les relations concubines ne
peuvent, en raison de leurs irrégularités, présente la valeur d’intérêt juridique légitimement
protégée. Autrement dit, avant 1937, un lien de droit était nécessaire pour pouvoir demander
des dommages et intérêts.
Depuis 1937, par un arrêt Dangereux, il est considéré qu’un concubin peut demander des
dommages et intérêts dès lors que le concubinage est stable et n’est pas délictueux. Depuis cet
arrêt, il était donc considéré que le concubin adultérin ne pouvait pas solliciter des dommages
et intérêts.
Depuis 1975, l’adultère est dépénalisé. Il est désormais possible pour le concubin adultérin de
solliciter des dommages et intérêts en cas de décès de son concubin.
En matière de concubinage homosexuel, il a longtemps été considéré que le concubin
homosexuel ne pouvait pas demander de dommages et intérêts en cas de décès de son
concubin. Par un arrêt du 17 décembre 1997, la Cour de cassation avait considéré que le
concubinage ne peut résulter que d’une relation stable et continue ayant l’apparence du
mariage, donc, entre un homme et une femme.
Aujourd’hui, à la suite de différentes interventions du législateur, il n’existe plus aucunes
raisons d’interdire à un concubin homosexuel de réclamer l’indemnisation d’un préjudice
qu’il aurait subis. Le concubin homosexuel peut obtenir une indemnisation identique à ce
qu’obtiendrait un concubin homosexuel qu’il soit en union libre ou non.

La bioéthique
La jurisprudence a eu a tranché une affaire (Affaire Perruche).
Une erreur a été commise par un laboratoire médical, relative à la détection d’un cas de
rubéole chez une femme enceinte. Différentes négligences ont conduit cette femme à ne pas
procéder à l’IVG qu’elle aurait aimé effectuer si elle avait su qu’elle avait contracter la
rubéole. Son enfant est né lourdement handicapé. Les parents ont agi en justice pour obtenir
réparation du préjudice qu’ils ont personnellement subis, ce qui a été accepté. En revanche, il
s’est posé la question de savoir, s’il pouvait également demander des dommages et intérêts au
nom de l’enfant en réparation du préjudice personnel subi par ce dernier.
Par un arrêt Perruche du 17 novembre 2000, la Cour de cassation a considéré que « dès lors
que les fautes commises par le médecin et le laboratoire dans l’exécution des contrats formés
avec Madame Perruche, avait empêché celle-ci d’exercer son droit d’interrompre sa grossesse
afin d’éviter la naissance d’un enfant atteint d’un handicap. Ce dernier peut demander
réparation du préjudice résultant de ce handicap ». La difficulté tient en ce que la pro du
médecin et du laboratoire n’a pas empêché la réalisation du handicap mais a simplement
empêché la mère d’interrompre sa grossesse. Les lésions de l’enfant ne résultent pas de la
faute médicale. Autrement dit, c’est la naissance et non le handicap qui constitue le dommage.
Cet arrêt a suscité de vives réactions :
- Des associations de défenses des personnes handicapés ont reprochés à cet arrêt de
signifier que la vie des personnes handicapés ne méritaient pas d’être vécu.
- D’autres personnes ont souligné qu’il existait un risque qu’à terme des personnes
handicapés agissent contre leurs parents en leur reprochant de leur avoir donné à tort
la vie.
- Surtout, les Lobis de médecins ont très vivement critiqué les conséquences de cet arrêt
qui pouvait faciliter les recours à leurs encontre, ce qui pourrait contribuer à une
hausse de leurs primes d’assurances et conduire de nombreux médecins à refuser
d’intervenir dans le suivi des femmes enceintes.
Aussi, le législateur est intervenu par une loi du 4 mars 2002, il a été expressément
affirmé que « nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance ». Le
préjudice résultant de la naissance ne constitue pas un dommage légitime.

CHAPITRE 2 : LE FAIT GENERATEUR

Section 1 – le fait personnel

Le contenu de la faute

La faute vient du latin fallere qui signifie faillir ou manquer. La faute évoque ainsi l’idée
d’une défaillance d’un manquement à une règle. Il n’existe cependant pas de déf précise de la
faute. La faute présente 3 aspects principaux :
- Un élément légal : la faute suppose un manquement à une obligation déontologique,
règlementaire ou légale
- Un élément matériel : la faute délictuelle suppose qu’un comportement répréhensible a
été adoptée par l’auteur du délit, il peut s’agir de faute de commission ou d’une faute
d’abstention
- Un élément moral : la faute comporte vraisemblablement un élément moral, un
individu engage sa responsabilité pcq’il n’a pas adopté un comportement normal
La faute délictuelle est appréciée in abstracto càd par rapport au comportement d’un individu
moyen raisonnable

L’imputabilité de la faute

L’imputabilité est « le lien qui rattache la’cte illicite et dommageable à une volonté libre » (de
Bosc). La question s’est posée en particulier de savoir si les personnes atteintes de troubles
mentaux ou les infans pouvaient commettre une faute.

L’imputabilité des actes commis par les infans (souvent au partiel).


Si un enfant commet une faute, il est responsable d’un pov civil).
L’infant et le mineur n’ayant pas encore atteint l’âge de raison, il était autrefois considéré
qu’il n’engageait pas sa responsabilité perso lorsqu’il causait un dommage, il était considéré
qu’il ne disposait par du discernement requis pour engager sa responsabilité. . Depuis un
revirement de la Cour de cassation du 9 mai 1984, la Cour de cassation a abandonné cette
position, elle les considère qu’il n’y a pas eu lieu de vérifier si un mineur est capable ou non
de discerner les csq de ses actes pour lui imputer la faute commise, (ex 1) ainsi une enfant de
5 ans, Fatia, s’est vu reprochée sa faute ayant consisté à courir sur un passage piéton et à avoir
fait demi-tour
Ex 2 : Dominique Lemaire, 13 ans, est décédé après avoir dévissé une ampoule sans
disjoncter préalablement. Cette faute lui a été imputée.

L’imputabilité des actes commis par la personne atteinte d’un trouble mental.
La doctrine (= tt les grp de prof de droit qui écrivent des ouvrages) avait d’abord approuvé
majoritairement la jurisprudence de la Cour de cassation qui avait causé le principe de non-
responsabilité de l’aliéné (=atteint de trouble mentaux). Elle considérait en effet que les
aliénés n’avaient pas conscience de leurs actes et que leur responsabilité ne pouvait donc pas
être engagée. La difficulté de cette solution tenait en ce qu’elle privait les victimes d’une
indemnisation, cette solution a donc été abandonné par une loi du 3 janvier 1968, il a été créé
l’article 489-2 du CC qui dispose que « celui qui a causé un dommage à autrui alors qu’il
était sous l’emprise d’un trouble mental n’en est pas moins obligé à réparation », autrement
dit, il est désormais possible d’engager la responsabilité d’une personne atteinte d’un trouble
mental.

Faute dans l’exercice d’un droit : l’abus de


droit.
La notion d’abus de droit.
Controverse doctrinale : la thèse finaliste :
Le prof Josserand a posé l’idée que l’abus de droit consisterait en un détournement des
droits subjectifs de leur fonction, il écrit « l’acte abusif et l’acte contraire au but de
l’institution à son esprit, à sa finalité ». L’abus de droit est inséparable de l’idée d’une
fonction sociale des droits subjectifs, ceci doit alors de leurs usages « demeurer dans le plan
de la fonction à laquelle ils correspondent sinon leur titulaire commet un détournement, un
abus de droit ». Cette théorie impose une double démarche, il faut apprécier le but dans lequel
un droit a été accordé à une prsn, ce qui peut être particulièrement complexe. Il faut
également rechercher quels sont les mobiles qui ont animé le titulaire du droit.
La critique de la thèse finaliste :
Selon le prof Planiol, la formule usage abusif d’un droit n’est qu’une logomachie, il estime en
effet que s’il y a abus, il n’y a alors pas de droit car il est écrit « le droit cesse où l’abus
commence ». Aujourd’hui, la doctrine contemporaine est plus nuancée et accepte d’utiliser la
notion d’abus de droit.

Evolution jurisprudentielle de la notion d’abuse de droit.


Pour les tribunaux, l’abus de droit est un moyen de réparer les csq de faute commise par ou
à l’occasion de l’exercice d’un droit. Historiquement c’est en matière de droit de la propriété
que la notion d’abus de droit a d’abord été utilisé (ex : Cours d’appel de Colmar).
Progressivement la notion d’abus de droit a été moins utilisé en droit de la propriété car les
règles d’urbanismes se sont dvlp, la notion d’abus de droit a ensuite été utilisé en droit du
travail, il était alors fait références à l’abus de droit de congédiement. Aujourd’hui, il n’est
plus nécessaire à se référer de l’abus de droit car le droit du travail a causé la règle d’un
licenciement fondé sur une cause réelle et sérieuse. L’abus de droit est surtout utilisé en cas de
rupture unilatérale des relations commerciales ou bien encore en cas d’abus de droit d’agir en
justice.

Politique législative
La notion d’abus de droit est également utilisée dans la loi, c’est le cas en matière d’usufruit
(article 618 du CC) à l’opposition à un mariage ou bien encore au … en matière de clause
abusive.

Réparation et sanction de l’abus de droit


Allocation de dommages et intérêts
La victime d’un abus de droit recevra en principe des D&I destinée à assurer l’indemnisation
intégrale du préjudice.

Condamnation non pécuniaire.


Dans certain cas, il est possible également de dmd la suppression de l’objet qui matérialise
l’abus de droit pour contraindre la partie condamnée à exécuter cette condamnation, ces
décisions sont généralement assorties d’une astreinte. Il est également possible en cas
d’atteinte à votre notoriété, votre image de marque de dmd la publication d’une condamnation
dans la presse.

Les faits justificatifs


Les faits justificatifs sont des causes d’irresponsabilité objective, il résulte de la prise en
compte par le droit des circonstances dans lesquels l’acte dommageable a été accompli, elles
permettent de le justifier a posteriori. La notion de faits justificatifs est à l’origine une notion
issue du droit pénal.

L’ordre de la loi
Lorsque la loi ordonne, aucune faute ne saurait être reproché à celui qui s’est conformé à
l’ordre de la loi. C’est en particulier en matière de secret professionnel que la qst s’est posée,
ainsi, le non-respect du secret professionnel ne peut être reproché en cas de révélations des
sévices ou privations infligé à un mineur de 15 ans (= mineurs jusqu’à 15 ans) ou à une prsn
qui n’est pas en état de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique
ou des sévices permettant de présumer des violences sexuelles.
Plus généralement, l’article 223-6 du Code Pénal oblige à empêcher par son action
immédiate tt crime ou délits contre l’intégrité corporelle et à porter secours à une prsn en
péril.
Les faits justificatifs de l’ordre légal n’est pas absolu, celui qui dépasse l’ordre ou commet
une faute de maladresse ou d’imprudence dans son exécution demeure responsable du
dommage causé.

Le commandement de l’autorité légitime


L’ordre donné par un supérieur hiérarchique peur-t dans certains cas constituer un fait
justificatif, les conditions sont les suivantes :
 Une autorité publique : l’ordre doit émaner d’une autorité publique qu’elle soit civile
ou militaire, il n’est pas possible de s’exonéré de de sa responsabilité si l’ordre donné
est celui d’une autorité pv
 Une autorité publique légitime : l’autorité doit être investie régulièrement du pvr de
donner des ordres, le pb s’est posé au lendemain de la 2nd GM puisque le gouv de
Vichy était considéré comme un gouv illégitime, une ordonnance du 28 nov 1944 est
venu protéger les fonctionnaires qui de bonne foi avaient obéis à leurs supérieurs
hiérarchiques en instituant un fait justificatif spécial en leur faveur. Toutefois, en était
exclus ceux qui avait commis un acte antinational
 Condition relative à l’ordre : l’ordre doit être légal, un ordre illégal ne pourra pas
justifier l’attitude du subordonné, cette condition a cependant été atténuée, il est
désormais considéré que constitue un fait justificatif, le respect d’un ordre qui n’était
pas manifestement illégal (= on reçoit un ordre, on l’exécute et on le fait de bonne foi).
 Absence de faute de l’agent : le subordonné répond de ses fautes d’imprudence ou de
maladresse dans l’exécution de l’ordre reçu dans un tel cas de figure, il ne peut pas se
prévaloir d’un fait justificatif.

Permission de la loi ou de la coutume


La loi ou la coutume autorise parfois certains actes qui sans cela serait illicite (ex : les débats
parlementaires ne peuvent donner lieu à une action en justice pour diffamation // la violation
du secret professionnel est exceptionnellement admise lorsqu’elle est justifiée par la nécessité
de témoigner en faveur d’un innocent // les gendarmes sont exceptionnellement autorisés à
faire usage de leurs armes pour immobiliser les véhicules dont les conducteurs n’ont pas
obtempéré à leur ordre d’arrêts // les membres des professions médicales bénéficient d’une
autorisation coutumière de porter atteinte dans un but lucratif à l’intégrité physique de leur
patient sous réserve toutefois que cette atteinte soit médicalement nécessaire)
Lorsque la loi confère un droit à une personne, la responsabilité de celle-ci ne devrait pas pcvr
être engagée pour les dommages causés dans l’exo de ce droit. Le fait justificatif enlève en
effet tts caractères illicites au fait dommageable

La légitime défense
La légitime défense constitue un fait justificatif expressément prévu par la loi pénale.
Conditions relatives à l’agression
L’agression doit être :
- Actuelle : le caractère imminent de l’agression se mesure à la réalité du danger, son
appréciation rétrospective est souvent délicate.
- Injuste : si l’agression est justifiée, il n’est pas possible de riposter

Conditions relative à la défense


Pour ê légitime, la défense doit ê nécessaire, elle doit également ê mesurée càd proportionnée
à la taille

L’état de nécessité

L’état de nécessité est la situation de la prsn pour laquelle le seul moyen d’éviter un mal est
d’en causer un autre de moindre gravité
Les conditions de l’état de nécessité sont les suivantes :
1) L’auteur du fait dommageable doit ê menacé par un péril réel ou qu’il pouvait
raisonnablement croire comme étant réel. Un danger imaginaire ne suffit pas, le
danger doit ê actuel ou tt au moins imminent, le danger peut menacer aussi bien
l’auteur du fait dommageable qu’un tiers (ex : voler du pain pour donner à manger à
des enft qui risque de mourir de faim peut être autorisé). La nature du danger importe
peu, il peut menacer les biens ou la prsn, il peut s’agir de l’intégrité physique de cette
prsn ou d’intérêts purement moraux.
2) L’acte dommageable doit ê nécessaire pour parer au danger qui menace, il doit ê le
seul moyen ou en tt cas le meilleur moyen pour éviter un mal plus grd
3) Pour justifier le dommage causé, l’acte ne doit pas être seulement nécessaire, il doit
également ê socialement utile. L’intérêt sauvegardé ne doit pas ê d’une valeur < à
l’intérêt sacrifié.

Le consentement de la victime et l’acceptation


des risques
Le consentement de la victime consiste en l’acceptation ou la sollicitation d’une atteinte
volontaire à un droit ou à un intérêt que la loi protège et en la renonciation au droit de dmd
réparation du dommage causé. Le consentement de la victime ne peut justifier un dommage
corporel en raison du principe de l’indisponibilité du corps humain. En revanche, il peut
justifier les dommages survenus au bien matériel de la prsn.
(Dans son jardin on décide de faire une compétition de moto, on sait que ça va causer
dommage donc si on se blesse on ne peut pas poursuivre en justice la personne car « on l’a un
peu autorisé »)
L’acceptation des risques consiste en une acceptation par la victime de l’éventualité d’un
dommage qui pourrait lui ê involontairement & accidentellement causé par un tiers. C’est en
particulier en matière de sport et de jeux que l’acceptation des risques a été invoquée.
Dans un 1er tps, il a été admis en jurisprudence que la victime pouvait avoir accepté dans le
cadre d’une pratique sportive le risque d’ê involontairement & accidentellement victime d’un
dommage causé par un tiers. La victime doit prouver que les dommages subis s’inscrivaient
en dehors des risques normaux et prévisible du jeu. (ex : un homme chute à cheval, il se blesse
dans une manade (=zone au taureau sont libres))
La jurisprudence a ensuite évolué & facilité la mise ne cause des clubs sportifs lorsqu’une
chose était l’instru d’un dommage causé à un sportif ou un spectateur (ex : dans le cadre d’un
accident de moto survenu sur un circuit d’entrainement un homme a été heurté par une autre
moto, le club a été jugé responsable en sa qualité de gardien de la chose, il n’a pas pu opposer
à la victime son acceptation des risques d’un accident // club de hockey sur glace a été jugé
responsable des dommages causé par un palais à un responsable de la sécurité)
Les fédérations sportives ont réagi à cet arrêt & ont mis en avt le risque de voir leur prime
d’assurance s’envoler. Par une loi du 12 mars 2012, il a été introduit l’article l321-3-1 du code
du sport qui précise que les pratiquants ne peuvent ê tenus pour responsable des dommages
matériels causé à un autre pratiquant par le fait d’une chose qu’ils ont sous leur garde, à
l’occasion de l’exo d’une pratique sportive. Autrement dit, les cond pour accepter ce fait
justificatif sont les suivantes :
1) Le dommage doit ê matériel
2) Le dommage doit ê intervenu au cours d’une manifestation sportive
3) Il doit s’agir d’un lieu réservé de manière temporaire ou définitive à la pratique
sportive

Section 2 : Le fait des choses.


Les codificateurs de 1804 n’avaient pas envisagé un principe général de responsabilité du fait
des choses mais seulement 2 cas particuliers : la responsabilité du fait des animaux et la
responsabilité du fait des bâtiments en ruine
Dans les autres cas, ils considéraient qu’une chose n’était que l’instru d’une chose humaine &
qu’il convenait d’apprécier si l’auteur de cette action avait ou non commis une faute. Avec le
dvlp d’une machine … & des accidents dans lesquels la part de l’homme est souvent difficile
à déterminer et donc sa faute impossible à trouver, la jurisprudence a dvlp un principe général
de responsabilité du fait des choses. Elle s’appuie sur l’article 1242 du CC qui dispose que
« on est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait mais
encore de celui qui est causé par le fait des prsn qu’on doit répondre ou des choses que l’on a
sous sa garde ».
La jurisprudence a découvert le principe de la responsabilité du fait des choses par un arrêt dit
du remorqueur en 1896. Dans cette affaire la chaudière d’un remorqueur avait explosé et tué
un ouvrier, après enquête, les juges du fond avaient attribué à un défaut de soudure. Les
propriétaires du remorqueur ignoraient ce vice et ne pouvait pas le reconnaitre, il n’avait donc
commis aucune faute personnelle. La Cour de cassation a néanmoins considéré que la
responsabilité du propriétaire du navire était engagée vis-à-vis de la veuve car il était
responsable des choses qu’il avait sous sa garde

Les conditions de mise en jeu de la responsabilité


du gardien d’une chose

Le fait d’une chose


Une chose

Le terme chose est extrêmement vague, il peut s’agir :

- D’un meuble ou d’un immeuble


- D’une chose affectée ou non d’un vice interne
- D’une chose dangereuse ou non
- D’une chose inerte ou un mouvement

Autrement dit, le régime de responsabilité du fait des choses s’applique a tt chose à l’exception de
celle qui bénéficie d’un régime juridique spécifique, c’est le cas notamment des véhicule, des
animaux ou bien encore des bâtiments en ruine

I.1.2 Le fait de cette chose

a) Principe
La notion de fait de la chose est de mm relativement flou :

- Il n’est pas nécessaire qu’il y ait eu un contact entre la chose et la victime (ex : pour éviter un
obstacle, un cycliste freine et tombe)
- Il n’est pas nécessaire que la chose ait été en mouvement (ex : un sol anormalement glissant)
- Il n’est pas nécessaire de distinguer les choses actionnés par la main de l’homme de celle
doté d’un dynamisme propre (ex : un ski qui glisse sur une pente après son propriétaire ait
déchaussé)

Il est en revanche indispensable que la chose ait joué un rôle actif dans la survenue du dommage, la
jurisprudence utilise l’expression « la chose doit être l’instru du dommage »

b) La preuve
Afin de rapporter la preuve que la chose a été l’instru du dommage, la jurisprudence a distingué 2
situations :

- Lorsque la chose est en mouvement et entré en contact, il existe une présomption de


causalité, la victime n’aura pas à rapporter la preuve que le fait de cette chose est la cause
génératrice du dommage
- Lorsque la chose est inerte ou n’est pas entré en contact, il n’existe pas de présomption de
causalité, il appartient alors à la victime de prouver que la chose inerte présente un caractère
anormal (ex : une chaussé anormalement glissante ou mal éclairée) ou bien encore que la
chose est en mouvement, mm sans ê entré en contact, et à l’origine du dommage (ex :
manœuvre délitement d’un ballon par un cycliste qui chute ensuite)

I.2 La garde de la chose

La jurisprudence a défini la garde de la chose de la manière suivante et gardien celui qui détient
l’usage, la direction et le ctrl de la chose. Ces décisions prendront en compte la situation matérielle et
non le pvr juridique de la chose (ex : en cas de vol, c’est le voleur qui est le gardien et non le
propriétaire de cette chose // le commettant et non le préposé est le gardien d’une chose)

La garde de la chose est appréciée au moment du fait dommageable, elle peut donc ê momentanée
voire éphémère.

Le propriétaire de la chose est présumé en avoir la garde, il lui incombe de prouver qu’il a perdu la
maitrise de la chose à la suite d’un fait matériel (perte ou vol) ou d’un acte juridique (location ou
prévente)

Une chose peut également ê sous la garde commune de plsr chasseur (ex : un grp de chasseur a été
considéré comme étant responsable collectivement de la garde d’une gerbe de plomb)

I. Les moyens d’exonération du gardien


Le gardien peut s’exonéré des responsabilités en rapportant la preuve d’une cause étrangère :
événement de force majeur ou bien encore fait de la victime. En revanche, il ne peut s’exonéré en
rapportant la preuve qu’il n’a commis aucune faute

- Le gardien s’exonère de sa responsabilité en rapportant la preuve que le fait dommageable


est dû à un événement de force majeure (extérieur, irrésistible, imprévisible)
- Le gardien s’exonère de sa responsabilité en rapportant que le dommage est dû par la faute
de la victime, elle exonère totalement si elle présente des caractères de force majeure, à
défaut, l’exonération n’est que partielle, il est procédé à un partage de responsabilité
- Si le fait du tiers présente des caractères de la force majeure, il exonère totalement le
gardien, à défaut, le gardien reste entièrement responsable vis-à-vis de la victime mais peut
engager une action récursoire (=recourt) à l’encontre du tiers en fonction de la faute
commise, le tiers prendra en charge une partie + ou - importante des dommages
I. La responsabilité des mineurs.
1. Fondement
L’article 1242 alinéa 4 du Code Civil précise que « le fondement de la responsabilité des
parents : le père et la mère, en tant qu’ils exercent l’autorité parentale, sont solidairement
responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux ».
2. Les conditions de la présomption de responsabilité.
Il ressort de l’article 1242 alinéa 4 du CC que les pères et mères (et non les grands-parents)
sont responsables dès lors que les conditions suivantes sont réunis :
- L’enfant est mineur : la présomption de responsabilité ne joue plus lorsque l’enfant est
majeur même s’il est aliéné.
- Le dommage doit avoir été causé par un fait de l’enfant même non fautif. Autrement
dit, la responsabilité des parents est engagée lorsqu’un dommage a été causé par le fait
de la chose dont l’enfant avait la garde.
- L’enfant doit habiter avec ses parents. Il s’agit d’une habitation au sens juridique.
L’enfant habite donc chez ses parents même s’il est en internat ou en colonie de
vacances.
Exemple : enfant qui a son domicile chez sa mère. Ce week-end il a le droit de visite chez
son père. Il met le feu, est-ce qu’on peut engager la responsabilité de la mère ? Oui car
son domicile est chez sa mère. Mais pas son père même s’il était chez son père. C’est la
mère qui va être responsable.
Lorsque les parents sont divorcés et que les deux parents bénéficient de l’autorité parentale
mais que le père dispose seulement d’un droit de visite et d’hébergement, la Cour de cassation
considère que la responsabilité civile incombe au seul parent chez lequel la résidence
habituelle de l’enfant a été fixé quand bien même l’autre parent exercerait conjointement
l’autorité parentale.
Cette jurisprudence signifie que le parent chez lequel le domicile de l’enfant est fixé est
responsable même lorsque le fait dommageable a été commis pendant que l’enfant était sous
la garde de son ex conjoint.
La seule possibilité pour engager la responsabilité de l’ex conjoint et de démontrer qu’il a
commis une faute dans la surveillance et le contrôle de l’éducation de son fils.
3. Les effets de la présomption de responsabilité.
Pendant longtemps, la Cour de cassation avait affirmé que les parents pouvaient s’exonérer de
leurs responsabilité en établissant que le dommage n’était pas dû à une faute d’éducation ou
de surveillance de leurs parts. Autrement dit, la responsabilité des parents était rattachée à
l’idée d’une faute de leurs part. A l’occasion d’une affaire relative à une collision entre une
motocyclette et une bicyclette conduit par un enfant de 12 ans, le conducteur de la
motocyclette qui a été blessé demanda réparation au père de l’enfant. Celui-ci expliqua qu’il
n’avait commis aucune faute dans la surveillance de l’éducation de l’enfant. Par un arrêt
Bertrand, en date du 19 février 1996, la cour de cassation a considéré que « seul la force
majeur ou la faute de la victime pouvait exonérer le père de la responsabilité de plein
droit encouru du fait des dommages causé par son fils mineur habitant avec lui. Elle a
ajouté qu’elle n’avait pas a recherché l’existence d’un défaut de surveillance du père.
Autrement dit, les parents sont responsables de pleins droits et ne peuvent échapper à
leurs responsabilité qu’en démontrant :
- L’existence d’un évènement de force majeur
- En démontrant l’existence d’une faute de la victime présentant les caractéristiques de
la force majeure, si tel n’est pas le cas, l’exonération ne sera que partiel.
- L’existence d’une faute vers un tiers présentant les caractéristiques de la force
majeure, auquel cas la responsabilité des parents reste engagée, mais il est possible
d’exercer un recours à l’encontre de ce tiers correspondant à la totalité des dommages.
Si la faute du tiers ne présente pas les caractéristiques de force majeure, le montant du
recours dépendra de la gravité de la faute commise par le tiers et par l’enfant.
II. La responsabilté des commettant du fait des préposés.
L’article 1242 alinéa 5 du CC dispose que : « les maîtres et le commettants sont responsables
du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions dans lesquelles ils les
ont employés ».
1. Les conditions de la responsabilité des commettants.
Commettant ; patron / Préposé : employeur.
a. Un lien de subordination
Le rapport d’autorité constitue l’élément essentiel du lien de préposition. Le lien de
préposition résulte généralement d’un contrat de travail puisqu’il existe alors un lien de
subordination entre les parties. En revanche, le lien de préposition n’existe pas lorsqu’un
contrat d’entreprise a été conclu entre les parties puisque le cocontractant conserve alors une
certaine indépendance vis-a-vis de son client.
Contrat de travail / contrat d’entreprise.
On retient également la notion de préposé occasionnel lorsqu’une personne sans contrat se
place momentanément sous l’autorité de fait d’une autre personne. Comme il n’existe pas de
contrat, cette autorité est informelle. Elle peut résulter de liens de familles, de
concubinage, d’amitié ou de complaisances occasionnelle dès lors qu’un rapport
d’autorité existe.
Exemple : une personne confit le volant de sa voiture à un ami. Le conducteur devient le
préposé occasionnel de son ami.
Il n’est pas exclu qu’un préposé puisse servir plusieurs commettants. Ils sont alors
coresponsables en cette qualité.
Un préposé peut être mis temporairement par son employeur à la disposition d’un tiers.
Il peut s’agir du détachement d’un salarié auprès d’un client ou de la situation d’une
entreprise intérimaire. Dans cette circonstance, le salarié ne perd pas sa qualité de
préposé mais la personne du commettant peut changer. Si l’employeur a transféré au
tiers le droit de donner des ordres au préposé, c’est ce tiers qui devient le commettant. Il
convient donc de rechercher qui disposer de l’autorité effective sur le préposé.
b. Le fait dommageable du préposé.
Pour engager la responsabilité du commettant, le préposé doit avoir commis un fait illicite,
c’est-à-dire une faute.
c. Le fait illicite
Il doit avoir été commis dans l’exercice ou à l’occasion des fonctions du préposé. Le
commettant est présumé responsable des fautes commises par son préposé sauf s’il parvient a
rapporter la preuve que 3 conditions sont réunies :
- Le préposé a agi sans autorisation.
- L’acte a été accompli par le préposé hors de ses fonctions.
- Le préposé a agi a des fins étrangères à ses attributions. Cela signifie qu’il a poursuivit
un intérêt strictement personnel sans lien avec l’exercice de sa fonction.
Le critère de l’abus de fonction est celui qui pose le plus de difficulté. La doctrine a dégagé
plusieurs critères de rattachement du dommage causé par le préposé dans le cadre de sa
fonction. Ces critères sont : le temps de travail, le lieu de travail, les moyens mis à disposition
du préposé, la volonté du préposé d’agir pour le compte du commettant. Ces différents
critères sont utilisés pour constituer un faisceau d’indice qui permettront de déterminer si le
fait illicite a été commis dans l’exercice ou à l’occasion des fonctions.
2. Les effets de la responsabilité du préposé
La victime d’un dommage causé par un préposé peut agir soit uniquement contre le préposé
soit uniquement contre le commettant. S’il est agi contre le commettant, elle devra prouver
que les conditions de la mise en jeu de la responsabilité du commettant sont réunies ? Pour
s’exonérer de sa responsabilité le commettant ne pourra pas se limiter à indiquer qu’il n’a pas
commis de faute. Il devra prouver l’existence d’une cause étrangère. C’est-à-dire un
évènement de force majeure, une faute de la victime qui présente les caractéristiques de forces
majeures ou le fait d’un tiers qui présente les caractéristiques de force majeure.
Si la victime agi contre le préposé, elle doit prouver sa faute et le fait que les conditions de la
préposition ne sont pas réunis.

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