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CHAPITRE 2 RUBI 

: L’EXÉCUTION DU CONTRAT

Quelles actions le créancier lésé peut-il faire pour obtenir l’anéantissement du contrat ?

Si le débiteur ne respecte pas ses obligations, le créancier dispose de divers moyens d’action contre
lui pour obtenir le paiement. L’article 1127 du CC prévoit 5 actions possibles en cas d’inexécution du
contrat :

-exception d’inexécution : consiste à refuser d’exécuter ou suspendre l’exécution de sa propre


obligation. Cette action ne met pas fin au contrat.

-exécution forcée : le créancier recourt aux tribunaux ou à la force publique pour contraindre le
débiteur de s’exécuter. Le créancier va procéder à l’envoi d’une mise en demeure, puis il essaiera
d’obtenir l’exécution en nature ou par équivalence (nature= contraint le débiteur à exécuter sa
prestation, sauf si l’exécution est impossible / équivalent= DMI évalués comme l’équivalent de la
prestation demandée).

-réduction du prix : une obligation imparfaitement exécutée peut solliciter auprès du débiteur une
réduction proportionnelle du prix sans recourir au juge. Si le prix n’a pas encore été versé, le
créancier met en demeure le débiteur d’exécuter son obligation telle qu’elle a été prévue. Si ça ne
marche pas, le créancier notifie sa décision de réduire le prix dans les meilleurs délais. Si le prix a été
versé, pour une livraison non conforme, il est possible de demander une livraison conforme ou le
remboursement.

-résolution du contrat : l’article 1124 du CC prévoit 3 types de résolution :

-la clause résolutoire : prévoit que l’inexécution du contrat par l’une des parties entraine
automatiquement sa résolution ou sa résiliation.

-la résolution judiciaire : la partie qui estime que son cocontractant ne respecte pas ses
obligations après mise en demeure, saisit la justice pour obtenir un jugement de résolution
ou de résiliation du contrat. L’inexécution doit porter sur une obligation suffisamment grave.
Le juge peut : accorder des délais de paiement / accepter une offre d’exécution du débiteur
ou prescrire l’exécution / rejeter la demande du créancier, en lui accordant des DMI /
prononcer la résolution du contrat avec ou sans DMI.

-la résolution unilatérale : le créancier peut résoudre le contrat par voie de notification. Il doit
préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans
un délai raisonnable. Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la
résolution. Le créancier doit alors prouver la gravité de l’inexécution. Le juge prononcera la
résolution si le manquement est assez grave. Sinon, il peut octroyer un délai au débiteur. Si le
manquement ne peut pas être prouvé, le créancier peut être condamné au maintien forcé de
la relation contractuelle.

Quand pouvons nous engager la responsabilité contractuelle de l’autre partie au contrat ?


CHAPITRE 2 RUBI : L’EXÉCUTION DU CONTRAT

Tout d’abord, une mise en demeure doit être transmise au débiteur qui n’a pas rempli son obligation.
Si cette mise en demeure reste infructueuse, le créancier peut étudier la mise en œuvre de la
responsabilité en 4 étapes :

-1ère étape : il faut l’existence d’un contrat entre les 2 parties dont il faut apporter la preuve.

-2ème étape : quelle est la nature de l’obligation du débiteur ?

-obligation de résultat : le créancier apporte la preuve de l’absence de résultat. Le débiteur


ne pourra s’exonérer que par la preuve d’un cas de force majeure, de la faute de la victime
ou du fait d’un tiers. La faute sera donc présumée.

-obligation de moyen : le créancier doit apporter la preuve que le débiteur a commis une
faute en ne mettant pas en œuvre tous les moyens possibles pour atteindre le résultat. Dans
cette hypothèse, la faute doit être prouvée.

-3ème étape : -d’où vient le dommage ? d’une inexécution du contrat ou de l’exécution défectueuse
de l’obligation pour laquelle la partie s’est engagée.

-quel caractère ? il peut être matériel, moral ou corporel ; les trois peuvent se cumuler
pour un même fait.

-4ème étape : la loi exige une relation entre causale directe entre le dommage et l’inexécution du
contrat. C’est bien l’inexécution de l’obligation qui est à l’origine du dommage subi par le créancier.

-5ème étape : si le débiteur a été empêché de réaliser ça à quoi il était obligé, il ne peut pas à payer de
DMI, par suite d’un cas de force majeure. Le juge appréciera si le fait du tiers ou la faute de la victime
présentent bien les caractéristiques de la force majeure. Le juge peut alors décider d’une
exonération totale ou partielle ; le juge peut aussi conclure à une responsabilité in solidum du
débiteur et du tiers ou du débiteur et la victime.

-effet de la responsabilité : - la réparation concerne le retard ou le non-paiement d’une somme


d’argent, le débiteur est alors condamné à verser des DMI moratoires à son créancier.

- la réparation est relative à l’inexécution de l’obligation, le débiteur est


condamné à verser des DMI compensatoires à son créancier pour réparer le dommage subi par ce
dernier. La réparation lui permet de compenser l’intégralité du préjudice.

Cours en plus :

Obligation de résultat : le débiteur d’une obligation de résultat s’engage à atteindre un objectif


préalablement fixé et déterminé dans le contrat. Le simple fait de ne pas atteindre ce résultat suffit à
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caractériser l’inexécution. Pour s’exonérer de sa responsabilité, il devra apporter la preuve que


l’inexécution est due à un cas de force majeure, au fait d’un tiers ou une faute de la victime.

Obligation de moyens : le débiteur d’une obligation de moyens s’oblige à mettre en œuvre tous les
moyens à disposition pour atteindre un objectif fixé. C’est au créancier qu’il appartient de faire la
preuve que l’inobtention du résultat est due à une faute du débiteur.

Obligation d’information : c’est l’obligation pour l’une des parties de fournir à l’autre des
informations lui permettant une bonne exécution du contrat. C’est à celui qui est tenu de cette
obligation particulière d’information qui doit apporter la preuve de son exécution. Cette preuve
s’opère par tous moyens. Son non-respect peut donner lieu soit à l’annulation du contrat ou la mise
en œuvre de la responsabilité.

Obligation de sécurité : une des parties peut être victime d’une mauvaise exécution du contrat, se
concrétisant par un dommage physique. Il s’agit d’une obligation de résultat si le créancier n’a qu’un
rôle passif dans l’exécution du contrat. Le débiteur ne peut s’exonérer que par la preuve d’un cas de
FM, FV ou FT. Il s’agit d’une obligation de moyens si le créancier à un rôle actif dans l’exécution du
contrat. Dans ce cas, la victime d’un accident doit apporter la preuve d’une faute du débiteur de
l’obligation de résultat.

Théorie de l’imprévision : si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du


contrat rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en
assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle
continue à exécuter ses obligations durant la renégociation.

Stipulation pour autrui : opération par laquelle le stipulant demande à l’autre partie au contrat (le
promettant) d’exécuter une prestation à l’égard d’un tiers (le bénéficiaire) qui n’est pas partie au
contrat. Ce tiers est donc créancier du promettant.

Clause limitative de responsabilité : fixe un plafond au montant de l’indemnisation du créancier de


l’obligation inexécutée ou mal exécutée. Pour le débiteur, l’avantage est de savoir à l’avance à quelle
conséquence pécuniaire maximale il s’expose. Pour le créancier, cette clause lui assure que le
débiteur ne s’opposera pas à la demande d’indemnité.

Clause exonératoire de responsabilité : si le débiteur n’exécute pas son obligation, il est délivré des
conséquences. Toutefois, le créancier peut accepter cette clause en échange de conditions
avantageuses, comme un prix réduit ou des conditions de règlement très souples.

Clause pénale : elle fixe d’avance le montant précis de la réparation due par le débiteur en cas
d’inexécution. Elle est donc plus efficace encore que les clauses limitatives de responsabilité,
puisqu’elle empêche toue contestation sur l’importance du préjudice à réparer. Une mise en
demeure préalable est nécessaire. Elle est interdite dans certains contrats et encadrés pour d’autres.
Le juge est autorisé à modifier le montant de la somme inscrite dans la clause pénale si le montant
est manifestement excessif ou dérisoire.

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