Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Action direct
Le créancier peut intenter une action directement contre un tiers dans le but
d'obtenir la réparation des dommages subis par lui du fait de l'inexécution /
mauvaise exécution du contrat.
D'une part, la règle de l'effet relatif du contrat n'est pas considérée comme un
obstacle pour le créancier d'intenter une action directe sur la base contractuelle,
estimant que l’auxiliaire ou le représentant manque à ses obligations.
Or cette possibilité pour les créanciers d'engager directement une action contre un
tiers dans le cadre des relations contractuelles crée un régime juridique distinct de
celui appliqué aux actions directes en responsabilité.
De plus, le créancier peut intenter une telle action sans exiger que le débiteur :
soit insolvable,
En revanche, il faut que le tiers sache que le créancier est le bénéficiaire de cette
obligation pour que ce dernier puisse exercer une action directe à son encontre.
Ainsi, un tiers peut rejeter l’action directe intentée contre lui par le créancier si le
débiteur cache délibérément son identité aux autres
Quant aux limites de l'exercice de l'action directe contre les tiers, il n'est pas
possible d'imposer aux autres plus que ce à quoi ils s'attendaient lors de la
conclusion du contrat.
Le tiers jouit des mêmes droits accordés au débiteur en vertu du contrat initial
conclu entre le créancier et le débiteur.
Ainsi, il lui est permis, par exemple, invoquer les clauses contractuelles incluses
dans ce contrat qui visent à exonérer ou à atténuer la responsabilité.
Malek jaber – jawhara jammel
Rétroactivité ?
Le législateur consacre dans l’art 245 coc au débiteur un droit de rétroactivité sur
l’auxiliaire ou le substitut estimant que ce dernier était l’auteur du fait
dommageable.
Certains ont précisé que le débiteur a le droit de recourir contre les tiers,
quelle que soit la nature de la faute qui lui est imputée si c’était une faute
simple ou énorme.
Quant à la seconde position de la jurisprudence française, elle rejette le
recours du débiteur contre autrui dans le cas où ce dernier aurait commis un
simple délit.
Cependant, il ne suffit pas de dire qu'un tiers a commis une faute dans l'exécution
du contrat pour exercer un recours : le débiteur doit plutôt verser le montant de
l'indemnisation au créancier.
Avant cela, cette action en justice ne pourra pas être poursuivie, si non son recours
est considérée comme infondé et prématurée.
Il est à noter que l'exercice du droit de recours contre autrui n'est pas limité à une
personne physique.
Malek jaber – jawhara jammel
Certains juristes ont considéré que le recours du débiteur contre autrui ne peut être
généralisé dans tous les cas, car il est interdit d'exercer ce recours dans certains
cas :
s’il y a une stipulation dans le contrat qui interdisse un tel droit quelle que
soit la nature de la faute commise par l’autrui
Par ailleurs, une autre tendance jurisprudentielle rejette l'action du débiteur
contre un tiers si la faute de ce dernier était matériellement ou moralement
liée au travail qui lui a été confié au profit du débiteur, afin d'assurer
l'équilibre des droits et devoirs entre les parties et en réponse aux exigences
de la justice
Le législateur prévoit dans l’article 245 coc que le débiteur doit répondre du fait et
de la faute de son représentant et des personnes dont il se sert pour exécuter son
obligation
De cet art on peut deduire que la responsabilité contractuelle du fait d’autrui existe
lorsqu’un débiteur introduit volontairement un tiers dans l’exécution du contrat
Le législateur tunisien a précisé dans l’article précité les personnes qui peuvent
être incluses.
Ce tiers peut d'abord être un « représentant » c’est à dire un substitut: qui exécute
l'obligation à la place du débiteur.
Pour que cette respo produise ses effets il faut qu'autrui soit chargé par le débiteur
ou par la loi d'exécuter le contrat.
Par exemple, l'entrepreneur est responsable des actes dommageables commis par
les travailleurs qu'il a engagés pour remplir ses obligations contractuelles.
Dans ce contexte, la Cour de cassation a considéré, dans un arrêt rendu le 1er juillet
1976, que l'entrepreneur est responsable des actes dommageables commis par ses
employés lorsqu'ils sont occupés à une tâche qui leur a été confiée en vertu de
l'article 845 du coc.
En ce qui concerne le deuxième cas, lorsqu’autrui est chargé par la loi d'exécuter le
contrat, comme dans le cas d'un tuteur ou d'un mandataire exécutant un contrat
dont l'une des parties est mineure ou interdite, la responsabilité contractuelle de la
personne mineure ou interdite est engagée en cas de non-respect de l'exécution de
cet engagement par le tuteur.
La responsabilité contractuelle est ainsi établie pour les actes de l'interdit résultant
de l'action du tuteur ayant causé un préjudice au créancier.