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Chapitre 1. Le paiement
Le premier mode d’extinction des obligations mentionné par le Code civil constitue également le
mode « normal » de cette extinction, ce qui ne signifie cependant pas qu’il ne peut donner lieu à
aucune difficulté.
Section 1. Notion
Au sens juridique du terme, le paiement a un sens beaucoup plus large que dans le langage usuel.
Selon ce dernier, le paiement fait en effet référence à la notion de prix qui consiste
nécessairement en une somme d’argent.
En droit, le paiement est l’exécution d’une obligation, dont le contenu peut être de donner ( dare),
mais également de faire (facere) ou de ne pas faire ( non facere). Le paiement ne nécessite pas le
consentement du créancier. Cependant, si le débiteur exécute une prestation différente de celle à
laquelle il était tenu, on parle dans ce cas d’une dation en paiement, et le consentement du
créancier sera requis que dans cette hypothèse.
Selon la loi, la condition élémentaire de tout paiement, est l’existence d’une dette. A défaut, il y
a en effet lieu de faire application des règles relatives au paiement de l’indu (undue payment)
(ce qui n’est pas dû). Dans celui qui a bénéficié du paiement doit le rembourser : on dit qu’il y a
répétition de l’indu (repetition of overpayments).
Section 2. Objet
Il est communément admis que le débiteur doit payer ce qui est dû, c’est-à-dire tout ce qui est dû,
mais seulement ce qui est dû.
- Le débiteur doit payer ce qui est dû et que le créancier ne peut être contraint de recevoir une
autre chose que celle qui lui est due, quoique la valeur de la chose offerte soit égale ou même
plus grande. Cependant les parties peuvent déroger conventionnellement à cette disposition et
accepter dès lors que le débiteur soit libéré dans pareille hypothèse. Le cas échéant (if need be),
un nouvel accord de volonté entre les parties au contrat est exigé.
Lorsque l’obligation a pour objet « un corps certain et déterminé ». Le débiteur est en effet tenu
de livrer la chose dans l’état où elle se trouve au jour de la livraison.
- Le débiteur doit payer tout ce qui est dû : le débiteur ne peut contraindre le créancier à recevoir
un paiement partiel. Ce principe d’interdiction de tout paiement partiel connaît toutefois diverses
exceptions. Ainsi, les parties peuvent évidemment convenir de paiements partiels ou échelonnés
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Deuxième année. Sciences Économique et Gestion s. Cours de Droit des Obligations (Law of
Contract and Law of Tort).
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- Le débiteur ne doit payer que ce qui est dû : si le débiteur devait payer plus, il y aura lieu de
faire application des règles relative au paiement de l’indu.
Tel est le cas lorsqu’un débiteur cède à son créancier les droits qu’il possède sur un immeuble
plutôt que de payer la somme dont il lui est redevable.
S’il est propriétaire de l’immeuble, il peut céder l’immeuble ; il peut céder les loyers pendant un
certain temps.
Paragraphe 2. La novation
A. Notion
Elle constitue en effet une convention en vertu de laquelle les parties décident de substituer une
obligation nouvelle à une obligation existante ou ancienne.
L’obligation ancienne est dès lors éteinte parce qu’une nouvelle obligation est créée.
B. Types de novations
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Il est bien entendu possible de cumuler ces différents types et d’opérer dès lors une novation qui
entraîne en même temps plusieurs des modifications envisagées.
La novation constituant une convention, elle requiert le consentement de toutes les parties
concernées par la naissance de l’obligation nouvelle et par l’extinction de l’obligation ancienne.
Toutefois, la loi précise qu’en cas de novation par changement de débiteur, le consentement de
l’ancien débiteur ne sera pas requis, présumant qu’il n’a aucun intérêt à s’opposer à une novation
dont il ne peut être que le bénéficiaire.
La remise de dette, est le mode d’extinction des obligations en vertu duquel un créancier renonce
volontairement à ses droits à l’encontre de son débiteur (ou de l’un de ses débiteurs), qui accepte.
Il s’agit d’un acte à titre gratuit. Dans ce cas, lorsqu’une remise de dette intervient à titre
onéreux, elle trouve sa base dans une autre opération juridique et ne peut dès lors être considérée
comme une remise de dette. Il s’agira tantôt d’une novation, tantôt d’une dation en paiement,…
Section 1. La compensation
La compensation comme l’un desmodes d’extinction des obligations.
Lorsque deux liens obligatoires réciproques existent entre deux personnes, la compensation
entraîne l’extinction des obligations jusqu’à concurrence (c’est-à-dire jusqu’à hauteur) de la dette
la moins élevée.
Ce mode d’extinction des obligations se justifie également par un souci d’équité. Il tend en effet
à éviter qu’un débiteur ne soit amené à exécuter son obligation avant, et par la suite se trouver
face à une insolvabilité de son propre débiteur à l’égard duquel il aura payé.
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Le mécanisme de la compensation est dès lors une exception au principe selon lequel l e débiteur
ne peut forcer son créancier à recevoir un paiement partiel. . En effet, le créancier de
l’obligation la plus importante se voit contraint d’accepter un paiement partiel de celle-ci.
Section 2. La Confusion
La confusion consiste dans la réunion sur la même personne des qualités de créancier et de
débiteur de la même dette.
En effet, lorsque ces deux qualités sont réunies sur la même personne, la créance perd toute
signification.
Tel est notamment le cas d’un locataire qui devient propriétaire de l’immeuble loué.
Bien souvent, la confusion se réalisera « à cause de mort », c’est-à-dire à la suite du décès d’une
des parties.
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