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L'obligation est un lien de droit (ou un lien juridique) qui unit deux ou plusieurs personnes en
vertu duquel une personne est obligée envers une autre à donner, à faire ou à ne pas faire.
On dit que les deux parties sont dans un rapport d’obligation. Les parties au rapport
d'obligation sont :
un créancier, titulaire d'un droit de créance sur le débiteur, et qui bénéfice d'une
prestation, d’une somme d’argent ou d’une abstention ;
un débiteur, titulaire d'une dette envers le créancier, et qui doit répondre de cette dette
sur l'intégralité de son patrimoine.
Dans une conception large le terme obligation dans le langage courant renvoie au devoir,
c’est-à-dire à toute exigence ou toute charge qui pèse sur un individu. On peut encore dire que
l’obligation désigne tout ce que le droit commande à une personne de faire ou de ne pas faire
sans que cela ne donne lieu nécessairement à un avantage au profit d’une autre personne. Par
exemple un conducteur de véhicule a l'obligation de rouler à droite. Ici l’obligation n’entraine
pas un avantage pour un tiers.
Dans une conception étroite, l’obligation est considérée comme un lien juridique ou un lien
de droit entre deux personnes par lequel l’une d’elle (le créancier) peut exiger de l’autre (le
débiteur) un avantage qui peut être :
Une prestation (service or performance) [accomplir une tâche, exécuter une activité,
ou un service…] au profit du créancier, est une obligation. Par exemple en présence
d’un contrat de vente, le vendeur a l’obligation de délivrer la chose vendue ;
l’acquéreur ou l’acheteur a l’obligation de payer le prix. Par exemple encore, si une
personne cause un dommage à une autre, elle a l’obligation de réparer ce dommage en
versant des dommages et intérêts (paying the damages). Les dommages et intérêts
sont une somme d’argent destinée à réparer le dommage ou le préjudice subi…
Une abstention (ne pas faire quelque chose…) c’est-à-dire le non exercice d’un droit.
L’interdiction faite au vendeur d’un fonds de commerce (stock in trade ; business ;
goodwill) d’installer la même activité à côté du fonds vendu
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En dehors des contrats, le droit des obligations fixe les règles de la réparation des dommages
causés à une personne et les règles de détermination de la responsabilité de l’auteur ; c’est le
cas par exemple quand il y a un accident.
Classer les obligations c’est présenter les différentes catégories d’obligations qui peuvent
exister. En effet, le droit comporte plusieurs types d’obligations qui peuvent être regroupées
selon leur source, leur objet ou encore leur étendue ou leur amplitude. On distingue :
Il y a deux sources d’obligations. Certaines obligations ont leur source (ou leur origine ou
encore leur fondement) dans un acte juridique et d’autres dans un fait juridique.
1- L’acte juridique
La première source d’obligation est l’acte juridique. Un acte juridique est une manifestation
de la volonté de l’individu en vue de produire des conséquences juridiques. Les actes
juridiques interviennent normalement entre au moins deux personnes. On parle d’acte
juridique bilatéral : c’est l’exemple du contrat.
Mais un acte juridique peut aussi être unilatéral. Ce dernier se distingue du contrat par le fait
qu’il résulte de la volonté d’une seule personne (exemple : un testament ; l’acte de
reconnaissance d’un enfant…). Les actes juridiques sont accomplis en vue de produire des
effets de droit. En d’autres termes, l’acte juridique est un acte qui est voulu ; de même, ses
conséquences sont voulues.
L’acte juridique est toujours volontaire. Exemple : j’achète une maison pour en devenir
propriétaire. Une personne met en location un appartement pour percevoir un loyer. Un
individu travaille pour percevoir un salaire… .
2- Le fait juridique
La deuxième source d’obligations est le fait juridique. Ici c’est la loi qui crée l’obligation qui
a une origine involontaire (inconscience, maladresse qui cause un dommage à autrui)
Les faits juridiques sont des comportements ou évènements qui ne dépendent pas de la
volonté d’un individu pour se produire, mais ce sont des évènements auxquels la loi attache
des effets. On dit qu’ils produisent des effets de droit ou des effets juridiques, c’est-à-dire
qu’ils font naître des droits et des obligations. Ces effets n’ont pas été recherchés par leur
auteur, contrairement aux actes juridiques.
Exemple 1 : Lorsqu’un accident de circulation cause un préjudice à autrui, l’auteur n’a pas
voulu commettre cet accident ; mais il sera condamné à payer des dommages et intérêts pour
réparer le préjudice subi par la victime (on voit bien que l’accident a produits des effets
juridiques, en créant une obligation à la charge de l’auteur de l’accident, au profit de la
victime.
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Exemple 2 : Le décès d’une personne crée des effets juridiques (succession, dissolution du
mariage).
Lorsqu’un fait juridique se produit, la loi lui attache des conséquences ; c’est pour cela qu’en
réalité, la véritable source d’obligation est la loi.
B. Les obligations d’après leur objet : obligation de donner, de faire ou de ne pas faire
Dans l’obligation de donner, le débiteur s’engage à transférer la propriété d’une chose qui lui
appartient au créancier. Exemple : Dans le contrat de vente, le vendeur doit donner la chose
vendue à l’acheteur ; elle ne doit pas être confondue avec l’obligation de livrer une chose qui
est une obligation de faire.
Dans l’obligation de faire, le débiteur s’engage à accomplir une prestation ou une action au
profit du créancier. Exemple : L’obligation pour le transporteur de transporter le passager,
c’est-à-dire de le conduire à destination, sain et sauf.
Quant à l’obligation de ne pas faire, l’objet de l’obligation est une abstention, c’est-à-dire
que le débiteur s’engage à ne pas faire telle ou telle chose. Exemple : L’engagement pris par
le vendeur du fonds de commerce (stock-in-trade) de ne pas ouvrir un fonds semblable à celui
qu’il cède à côté de ce dernier. L’obligation faite à l’employé à ne pas travailler chez un
concurrent de son employeur avec lequel il s’est séparé…
C. Les obligations d’après leur étendue [(ou leur portée) the scope)] : obligations de
résultat et obligations de moyens
L’obligation de résultat est une obligation qui a pour objet un résultat défini ou déterminé,
qui est attendu par le créancier. Exemple : Dans un contrat de fourniture de marchandises, le
fournisseur s’engage à livrer la marchandise commandée en bon état. Exemple : Dans le
contrat de transport, le transporteur s’engage à faire parvenir le voyageur ou la chose
transportée à destination et en bon état.
L’obligation de moyens : C’est celle par laquelle le débiteur s’engage à utiliser ou à mettre
en œuvre les moyens appropriés pour atteindre un résultat. On dit encore qu’il s’engage à
faire de son mieux pour que le créancier obtienne le résultat souhaité ou attendu. Si le débiteur
de l’obligation de moyen est tenu de chercher à obtenir un résultat, il n’est pas obligé
d’atteindre celui-ci. Le débiteur s'est engagé à faire tout son possible pour atteindre le résultat
sans le garantir. En cas d’échec, le créancier bénéficiaire de l'obligation doit prouver la faute
commise par le débiteur
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Exemple : Le médecin a une obligation de moyen et non de résultat à l’égard de son patient.
Le médecin ne s’engage pas à guérir le malade, mais à lui donner des soins attentifs et
conformes aux données acquises de la science. Toutefois, dans la chirurgie esthétique, le
chirurgien a l’obligation de résultat
Les contrats individuels sont passés par des personnes physiques ou morales et dont les effets
sont limités aux seules personnes qui les ont passés.
Les contrats collectifs sont passés par un groupement et produisent leurs effets sur les
membres du groupement, même non parties au contrat. Exemple : les conventions collectives
(collective agreement).
Le problème de la preuve se pose lorsque le droit est contesté. Un droit qui ne peut être
prouvé équivaut à l’absence de droit.
A. L’objet de la preuve
On prouve un droit. Et un droit existe lorsqu’une règle de droit reconnaît son existence ou
bien lorsque les prétentions des parties se fondent tantôt sur des faits juridiques, tantôt sur des
actes juridiques. Dès lors, l'objet de la preuve va porter sur un fait ou sur un acte. Parfois, il
est difficile d'apporter cette preuve.
B. La charge de la preuve
Selon l'article 1315 du Code civil, celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la
prouver. Dès lors, la charge de la preuve va peser d'abord sur le demandeur et puis s'il arrive à
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prouver qu'il a raison alors la charge de la preuve va peser sur le défendeur et ainsi de suite
pendant tout le procès.
Notre droit repose sur le principe de la légalité des modes de preuve. Cela signifie que le juge
ne peut accepter un mode de preuve qui n’est pas prévu par la loi (exemple, la preuve produite
avec l’aide d’un marabout n’est pas admise en droit). Il y a plusieurs types de preuves. On
retiendra :
- l'acte authentique (public deed), est un document rédigé ou établi par un officier public 1,
ayant le droit d'instrumenter (dresser ou établir ou rédiger des actes, par exemple un contrat)
dans le lieu où l'acte a été rédigé et avec les solennités (le sérieux) exigées (ex : un notaire est
habilité à faire des actes authentiques). (An act which is drawn up before a public officer,
like a Notary)
- l'acte sous seing privé (private deed), c’est l’acte rédigé et signé par les parties. Dans ce
cas, c'est la quasi-liberté. Il y a seulement quelques exigences : l'acte doit être rempli en autant
d'originaux qu'il y a de parties et l'acte doit être signé par les parties.
L'acte sous seing privé a une valeur inférieure à l'acte authentique car il ne fait pas foi de son
origine. Dès lors, le plaideur qui conteste l'acte doit alors démontrer qu'il s'agit d'un faux en
écriture privé.
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Officier public : c’est une personne qui exerce une fonction publique qui lui est confiée
par l’Etat, mais qui est rémunérée par sa clientèle
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- le serment (oath)
Le serment consiste à jurer (swear) que ce que l'on déclare ou ce que l’on dit est vrai. C'est un
mode de preuve de moins en moins pratiqué.
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THÈME 1. LE CONTRAT
Introduction
Une des principales sources des obligations est incontestablement le contrat. Tout sujet de
droit est en effet amené à conclure régulièrement de nombreux contrats, que ce soit dans un
but privé ou dans un but professionnel.
I. Définition et classifications
A. Définition
Le contrat est défini comme un accord de deux ou plusieurs personnes en vue de produire des
effets juridiques, c’est-à-dire de faire naître des droits et/ou des obligations ou de modifier,
transmettre ou éteindre des droits et/ou des obligations qui existaient avant sa conclusion.
La définition du contrat met en évidence les deux éléments essentiels qui caractérisent le
contrat, à savoir :
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• ont une fonction de stabilisation : ils procurent aux parties une visibilité et une stabilité
de la relation sociale. En signant un contrat, les cocontractants ( by-contractors) savent
qu'ils doivent respecter la parole qu'ils ont donnée. Ainsi, leur relation s’inscrit dans la
durée.
Le principe du consensualisme : il signifie que tout contrat est valable par le seul échange
de consentement, sans exigence d'aucune forme ; seule la volonté engage.
Le contrat unilatéral est celui qui ne crée des obligations qu’à la charge de l’une des parties.
- . La distinction entre contrats à titre gratuit (contracts for free)/contrats à titre onéreux
(contracts for valuable consideration)
Le contrat à titre gratuit ou de bienfaisance (charitable contract) est celui dans lequel l’une
des parties procure à l’autre un engagement purement gratuit
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Le contrat à titre onéreux est celui qui oblige chacune des parties à donner ou à faire quelque
chose.
- La distinction entre contrats de gré à gré (over the counter contract or contract by
mutual agreement)/contrats d’adhésion (membership contract)
Les contrats de gré à gré font l’objet d’une libre discussion et négociation entre les parties.
Les contrats d’adhésion sont ceux dont les clauses sont fixées à l’avance par l’une des parties
mais qui ne peuvent être discutées par l’autre partie
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Pour qu’un contrat existe, il faut que certaines conditions soient respectées. Si elles ne sont
pas respectées, le contrat peut être annulé par le juge. Il y a deux catégories de conditions, les
conditions de fond (Section 1) et les conditions de forme (Section 2).
Paragraphe 1- Le consentement
C’est la première condition. Chaque cocontractant doit exprimer son consentement au contrat.
Le consentement est la manifestation de la volonté de contracter de chacune des parties. C’est
la raison pour laquelle on dit que, le contrat repose sur un accord de volontés des parties (A).
De plus, cette volonté doit être libre et saine, c’est-à-dire exempte de vice (without vice or
defect) (B).
b) L’acceptation
- La notion d’acceptation
Accepter, c’est dire oui à l’offre. L’acceptation est la manifestation de volonté par laquelle le
destinataire de l’offre (l’acceptant) accepte la proposition qui lui est faite.
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Ainsi, ne constitue donc pas une acceptation, une réponse sous la forme : « oui, mais… ». De
même une contre-proposition ne constitue pas une acceptation. Une contre-proposition est une
nouvelle offre susceptible de former le contrat si son partenaire l’accepte.
L’acceptation doit être pure et simple (sans réserve), conforme à l’offre, et complète (sur
l’ensemble de l’offre).
L’acceptation est incontestablement expresse quand elle est écrite : une lettre, une simple
signature souvent précédée de la formule « lu et approuvé » (read and approved). Mais cette
inscription habituelle n’a aucune portée juridique. Mais tous les contrats n’exigent pas d’écrit
pour être valablement formés. Un contrat peut se former oralement, par consensus : c’est le
principe du consensualisme.
L’acceptation peut être tacite, dans ce cas elle découle d’un simple geste ou quand elle résulte
d’un comportement ou d’une attitude. Ex : monter dans un bus ou dans un taxi ; acheter un
billet pour un concert… constituent des acceptations tacites ou implicites.
La question importante qu’il faut se poser est celle de savoir si le silence vaut-il acceptation ?
(qui ne dit mot consent = silence means consent)
En principe, le silence ne vaut pas acceptation, car il est difficile de déduire du silence une
certitude ou une vérité. Cependant le silence exceptionnellement vaut acceptation, s’il est
circonstancié, c’est-à-dire s’il est entouré d’autres circonstances. Par exemple lorsqu’il existe
des relations d’affaires antérieures entre les parties (conclusions répétées entre les parties de
contrats de même nature) ; lorsqu’il existe un usage professionnel d’après lequel le silence
vaut acceptation (le silence est alors dénué d’ambiguïté)
- Les effets de l’acceptation
En principe, l’acceptation entraîne la formation du contrat. Elle rend aussi l’offre irrévocable
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1. L’erreur
Au sens juridique, l’erreur c’est le fait de se tromper sur un des termes du contrat. On dit
encore que c’est une représentation fausse de la réalité. Un cocontractant (by-contractor) s’est
trompé sur l’un des éléments essentiels du contrat. Exemple : une clinique croit recruter un
médecin alors qu’en réalité elle a recruté un infirmier (le contrat de travail a été conclu par
erreur des dirigeants de la clinique). Exemple : une dame achète une chaîne en or, quelques
jours après elle découvre que la chaîne est en plaqué-or (gold plated) (on considère que le
contrat de vente a été conclu par erreur).
La victime de l’erreur doit démontrer que sans cette erreur, elle n’aurait pas conclu le contrat.
Dans les tous cas, l’erreur doit avoir été déterminante sur le consentement de la personne qui
s’est trompée.
*Il y a l’élément matériel du dol. Ce sont les manœuvres frauduleuses : par exemple les
déclarations mensongères. Mais l’exagération des qualités d’un produit destinée à entraîner la
vente est considérée comme un dolus bonus qui n’est pas sanctionné. Le droit sanctionne le
dolus malus.
Ces manœuvres doivent provenir du cocontractant. Mais le droit considère qu’il y a dol quand
les manœuvres proviennent d’un tiers avec lequel il a été complice.
*Il y a l’élément intentionnel du dol. Les manœuvres doivent supposer l’intention de nuire
ou encore l’intention de tromper l’autre, c’es-à-dire la mauvaise foi. Par exemple, il n’y a pas
de dol en cas d’insistance, de harcèlement pour faire signer le contrat.
*Enfin, les manœuvres doivent avoir été déterminantes (décisives) dans la conclusion du
contrat
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La violence se distingue des autres vices, en ce qu’elle empêche le consentement d’être libre,
alors que l’erreur et le dol empêchent le consentement d’être parfaitement éclairé. Ici, la
victime est consciente de conclure un contrat qui lui est désavantageux, mais elle ne peut pas
faire autrement.
Pour que la violence soit considérée comme vice de consentement, elle doit présenter certains
caractères :
*Elle doit être déterminante c’est-à-dire décisive : la menace doit être assez grave ou
suffisamment importante pour amener l’autre partie, contre sa volonté, à conclure le contrat.
*Elle doit être illégitime : la violence n’est pas une cause de nullité, si le but poursuivi et les
moyens utilisés sont légitimes. Par exemple, la menace d’exercer des poursuites judiciaires
justifiées pour inciter une personne à signer le contrat n’est pas illégitime.
Paragraphe 2- La capacité
Il s’agit de la capacité de contracter ou du pouvoir de contracter. La capacité se définit comme
l’aptitude à être titulaire d’un droit et à l’exercer personnellement. Selon la loi, toute personne
peut contracter, sauf si la loi le déclare incapable. En ce sens, la capacité de contracter c’est la
règle. Les incapacités de conclure sont les exceptions. Sont incapables ou interdits de
contracter, les mineurs (plus précisément les mineurs non émancipés) et les majeurs
incapables ou interdits.
Les incapacités de jouissance sont toujours limitées à quelques actes particuliers. Elles liées à
la situation de la personne et de la nature de l’acte. Il s’agit principalement d’éviter qu’une
personne profite de sa position ou de sa fonction pour faire de bonnes affaires au détriment de
son cocontractant. Il est par exemple interdit au médecin d’un malade mental d’acheter un
bien qui appartient à son malade ou à un médecin d’être inscrit sur le testament de son malade
(incapacité de jouissance)..
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Sont privés de la capacité générale d’exercer leurs actes, les mineurs non émancipés et les
majeurs incapables (malades mentaux, alcooliques, drogués, prodigues (prodigals ;
spendthrift).
La représentation est la technique juridique par laquelle une personne, le représentant, conclut
le contrat pour le compte du représenté, c’est-à-dire l’incapable.
L’assistance intervient pour le cas où l’incapable n’a pas le pouvoir d’agir seul. Il agit en
présence d’une personne qui l’assiste.
Ainsi, l’objet du contrat est ce que l’une des parties s’engage à donner, à faire ou à ne pas
faire. L’objet peut ainsi être une chose (un immeuble, un véhicule ..), une prestation (un
service à fournir, ou une tâche à accomplir) ou une abstention (une renonciation).
Obligation de donner : l’objet doit exister. On dit encore que l’objet doit certain. Ainsi, on
ne peut pas s’engager à donner une chose qui n’existe pas. Exemple : vente d’un immeuble
détruit en totalité par un incendie au moment de la vente.
La chose doit être dans le commerce. On dit encore qu’elle doit être licite ou autorisé par la
loi, ou encore non contraire à l’ordre public (public order, law-abiding). Exemple : les
contrats portant sur le corps humain ne sont pas dans le commerce, ou bien sont illicites ou
contraires à l’ordre public (vente des ossements humains…).
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Obligation : de faire ou de ne pas faire, l’objet (une prestation ou une abstention) doit être
possible. Exemple, un contrat portant sur un voyage sur la planète mars est impossible et nul.
De plus, la prestation ou l’abstention doit être déterminée dans le temps. Exemple : une
personne ne peut s’engager indéfiniment à faire ou à ne pas faire quelque chose. La durée de
l’engagement doit être limitée dans le temps.
Enfin, l’engagement doit être licite. Sont illicites les engagements d’accomplir un fait illicite
ou immoral. Exemple : le contrat ayant pour objet des relations sexuelles (prestation) est
illicite et immoral, donc nulle. De même, le contrat par lequel deux époux s’engagent à ne pas
avoir de relations sexuelles (abstention) est illicite, donc nul.
Exemple : un contrat conclu pour tuer un rival (prestation) est illicite et donc nul.
La cause du contrat est la raison immédiate de l’engagement de chacune des parties. C’est
l’avantage que chaque partie au contrat recherche.
Dans les contrats synallagmatiques, la cause de l’obligation de chaque partie est l’exécution
de l’obligation de l’autre. Dans le contrat de vente, l’acheteur paie le prix pour obtenir la
livraison de la chose ; le vendeur livre la chose pour obtenir paiement du prix. Si l’une des
parties n’accomplit pas son obligation, l’obligation de l’autre devient sans cause, et le contrat
est nul. Ainsi, si le vendeur ne livre pas la chose, l’acheteur n’a pas à payer le prix. Pour
l’acheteur, la cause de son engagement est l’acquisition de la chose.
-. Le contrat doit avoir une cause licite (autorisée, admise par la loi).
Dans la conclusion du contrat, l’existence de la cause est une condition de validité. S’il n’y a
pas de cause, le contrat est nul.
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Le contrat qui ne respecte pas les conditions exigées par la loi pour sa formation
(consentement, capacité, objet et cause) est susceptible d’être annulé par le juge (Section 1).
Et le jugement de nullité, une fois prononcé, entraine des effets (Section 2).
Nous verrons tour à tour la notion de nullité (Parag 1) les conditions de l’annulation (Parag.
2).
La nullité est une sanction qui entraîne l’anéantissement ou l’inefficacité d’un acte. La nullité
se distingue d’autres sanctions qui peuvent affecter un contrat (A). On distingue aussi la
nullité relative (relative nullity) de la nullité absolue (B).
La résolution se distingue de la nullité dans ses conditions et ses effets. La résolution est
prononcée en cas d’inexécution du contrat (le contrat est déjà formé), alors que la nullité est
fondée sur la violation de l’une des conditions de formation du contrat.
Mais les effets de la nullité et de la résolution sont les mêmes : le contrat est anéanti (éteint ou
effacé) rétroactivement sauf dans les contrats à exécution successive où la sanction ne peut
pas être la résolution, mais la résiliation.
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Lorsqu’il y a caducité, le contrat disparaît à l’égard de tous mais seulement pour l’avenir. On
dit que la caducité ne produit pas d’effet rétroactif (retrospective effect) sauf si la chose avait
été remise, dans ce cas elle doit être restituée.
- La nullité est relative lorsque l’irrégularité qui atteint l’acte n’est pas grave ou bien lorsque
la règle non respectée vise à la protection d’un intérêt particulier de l’une des parties.
Exemple : nullité pour vice du consentement (c’est le cas lorsqu’il y a erreur ou encore
dol). Le contrat est simplement <<malade>>, c’est-à-dire atteint d’un vice peu grave que
l’on peut corriger. On dit encore que la nullité relative a pour but de protéger un intérêt
privé, celui de l’un des contractants.
- Lorsqu’un élément essentiel de l’acte juridique fait défaut, le contrat est mort-né
(stillborn). Il y a nullité absolue.
La nullité est absolue en cas de non-respect d’une règle visant la protection de l’intérêt
général ou l’ordre public. La nullité absolue sanctionne la violation d’une règle d’intérêt
général ou l’absence d’un élément essentiel au contrat. Elle peut être demandée par toute
personne intéressée. Exemple : l’absence totale de consentement ; l’absence d’objet ou de
cause ou la cause illicite ou immorale etc….).
La nullité n’est pas automatique. Elle doit être demandée en justice et prononcée par
jugement. Le droit d’intenter l’action en nullité dépend du type de nullité, selon que la nullité
est relative ou absolue (A). Parfois, la nullité peut être couverte : on parle dans ce cas de
confirmation de l’acte nul (B).
Le droit d’invoquer la nullité absolue est ouvert à toute personne qui a un intérêt à voir le
contrat annulé, puisque la nullité absolue est instituée dans le but de protéger l’intérêt général
de la société. Il s’agit des parties au contrat, les personnes qui les assistent ou les représentent.
Le ministère public (le procureur de la république) peut agir au nom de la société. Le juge
peut soulever d’office la nullité absolue.
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Le droit de demander la nullité du contrat vicié peut s’éteindre par la confirmation de l’acte
ou du contrat. La confirmation est la décision unilatérale de la personne titulaire de l’action
en nullité (la victime) de renoncer à demander la nullité de l’acte.
La confirmation est limitée exclusivement aux cas de nullités relatives, car seule la personne
protégée par la nullité peut renoncer à son droit de contester le contrat vicié.
En revanche, il n’y a pas de confirmation possible en cas de nullité absolue. On dit que la
nullité absolue ne peut pas être couverte par la confirmation.
La confirmation peut être expresse ou tacite. Elle est expresse lorsque le contractant protégé
affirme dans un acte qu’il renonce à la nullité du contrat. Elle est tacite lorsque la personne
protégée exécute volontairement le contrat alors qu’il sait que le contrat est vicié ou a un
défaut.
L’action en nullité du contrat s’éteint après un certain délai. Ce délai s’appelle le délai de
prescription. Il est de 10 ans pour l’action en nullité relative et de 30 ans pour l’action en
nullité absolue.
Le jugement annulant le contrat a des conséquences similaires, quelle que soit la nullité
prononcée. Ainsi, que la nullité soit absolue ou relative, elle produit les mêmes effets après
avoir été constatée par le juge :
Toutefois, les contrats à exécution successive (ex : contrat de travail) n’obéissent pas au
principe de la rétroactivité, puisque l’annulation ne vaut que pour l’avenir (ex : si le salarié
peut rendre l’argent reçu par l’employeur, l’employeur ne peut rendre au salarié la main
d’œuvre qu’il a reçue ou dont il a bénéficiée).
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Le contrat est né de la volonté des parties. Celles-ci ont accepté les obligations nées de ce
contrat. L’exécution de ces obligations contractuelles est donc la conséquence logique du
contrat conclu (Section 1). Malheureusement, cette logique n’est pas toujours respectée
puisque parfois, le contrat n’est pas exécuté (Section 2).
En droit il y a un principe, celui de la force obligatoire du contrat entre les parties. C’est le
principe de l’effet relatif des contrats. Il signifie que les conventions ne créent de droits ou
d’obligations qu’entre les parties contractantes (A). Elles n’ont pas d’effet à l’égard des tiers
(B).
Sont considérées comme parties au contrat les contractants eux-mêmes ; peu importe qu’ils
aient conclu personnellement ou par un représentant, car en cas de représentation ce n’est pas
le représentant qui s’engage mais la personne représentée.
Il ne faut pas confondre les contractants avec leurs proches. Ainsi, le conjoint d’un contractant
(le mari ou la femme) n’est pas partie au contrat.
Sont encore considérés comme contractants, les héritiers (inheritor or successor) d’un
contractant qui continuent la personnalité du défunt, ce qui signifie que ces personnes
reçoivent aussi bien l’actif que le passif de la succession, c’est-à-dire les créances et les dettes,
ou encore, les droits et obligations nés des contrats conclus par leur auteur.
Les tiers absolus sont les vrais tiers, ceux qui n’ont aucun lien juridique avec une des parties
contractantes et qui ne sont pas créanciers de l’une d’elles. Ils sont étrangers à l’exécution du
contrat. Mais le contrat leur est opposable. Ainsi, le contrat de mariage est opposable aux tiers
qui ne peuvent pas ignorer son existence. Exemple : le contrat de vente d’un immeuble est
opposable aux tiers qui doivent le respecter.
Entre les parties au contrat et les tiers absolus existent des catégories de tiers intermédiaires. Il
s’agit des personnes qui peuvent être impliquées dans les contrats qu’elles n’ont pas conclus.
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- On peut citer les créanciers d’une partie au contrat, qui ne sont pas totalement tiers aux
contrats conclus par leur débiteur, puisqu’ils profitent ou souffrent des évolutions du
patrimoine de celui-ci. Exemple : le propriétaire d’un immeuble vend son immeuble ; en le
faisant, il diminue son patrimoine. Le contrat de vente a des effets à l’égard des créanciers
du vendeur puisque la loi leur permet de s’opposer à la vente alors qu’ils sont tiers au
contrat de vente, ou exiger de l’acheteur que le prix de la vente leur soit d’abord versé.
- On peut encore citer les cas de contrats pour autrui. Il s’agit de la promesse de porte-fort
(promise to stand surety for another), la stipulation pour autrui (stipulation for another) et
le contrat collectif.
La stipulation pour autrui est l’opération par laquelle un des contractants (le stipulant)
demande à l’autre partie (le promettant) d’exécuter une prestation à l’égard d’un tiers
bénéficiaire, qui n’est pas partie au contrat de stipulation. Exemple : l’assurance-vie
(endowment insurance) est un contrat dans lequel un individu (le stipulant) contracte avec un
assureur (le promettant) afin qu’un capital soit versé à ses enfants (tiers bénéficiaires) lors de
son décès.
La stipulation pour autrui est une vraie exception à l’effet relatif de la convention puisque le
tiers devient créancier du promettant sans avoir la qualité de partie au contrat.
Le contrat collectif est une convention où les représentants d’un groupe concluent un
contrat pour tous les membres du groupe. Exemple : les représentants du syndicat des
employés du secteur bancaire peuvent conclure une convention fixant les avantages pour tous
les travailleurs de ce secteur.
L’inexécution peut être totale ou partielle. Si le débiteur n’a pas exécuté son obligation : il
y a absence totale d’exécution ; s’il n’a exécuté son obligation qu’en partie : il y a exécution
partielle. Dans tous les cas, le créancier ne peut pas être satisfait et il est en droit d’exiger
l’exécution totale.
L’inexécution pour retard dans l’exécution. Ici, le débiteur s’exécute, mais hors délai, ou
encore après le terme (la limite) fixé par le contrat. Cela pose problème, car le créancier n’a
pas obtenu satisfaction au moment voulu ; ce qui peut avoir des conséquences graves. Ex. : un
commerçant passe la commande de jouets en Chine pour les vendre à l’occasion des fêtes de
fin d’année. Les marchandises dont l’arrivée était prévue pour le 10 novembre 2017 sont
arrivées le 31 janvier 2018.
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Enfin, L’inexécution pour exécution défectueuse. Le débiteur exécute son obligation, mais
il l’exécute mal. Ex. : construction d’une maison dont les murs se fissurent (se fissurer : to
crack) quelques temps après.
En cas d’inexécution par une partie de ses obligations (totale, partielle, défectueuse ou en
retard), plusieurs voies sont offertes au contractant qui a subi le dommage. Il peut procéder à
l’exécution forcée en nature de l’obligation ou engager la responsabilité contractuelle du
débiteur, mais, avant, une formalité préalable est nécessaire.
Dans un premier temps, le créancier peut adresser une mise en demeure (formal notice or
summons) au débiteur. La mise en demeure est un acte qui constate le retard du débiteur et
apporte la preuve du caractère volontaire de ce retard. Cet acte, qui est signifié au débiteur par
un huissier (bailiff), a pour objet de mettre le débiteur en demeure d’exécuter ses obligations
(to give (debtor) formal notice to perform his obligations).
Mais la mise en demeure peut aussi prendre la forme d’une simple lettre et suffit si elle
contient des termes qui expriment clairement la volonté du créancier d’exiger l’exécution. Il y
a cependant un risque, c’est la preuve de la remise de la lettre au débiteur. Dans ce cas,
l’huissier est nécessaire.
Si la mise en demeure reste sans effet, et que les obligations du contrat demeurent inexécutées
ou mal exécutées, le créancier peut soit procéder à l’exécution forcée en nature de
l’obligation, soit engager la responsabilité contractuelle du débiteur.
Elle consiste pour le créancier à exercer un moyen de pression contre le débiteur afin de le
contraindre ou le forcer à s’exécuter. La contrainte effectuée sur le débiteur pour le forcer à
s’exécuter peut être directe ou indirecte.
A- L’exécution directe
Ici, l’exécution forcée en nature n’exige pas l’intervention personnelle du débiteur. Il convient
de distinguer les obligations de donner, et les obligations de faire ou de ne pas faire
1. Obligation de donner
Lorsque l’obligation de donner est le paiement de somme d’argent. L’exécution directe est le
fait pour le créancier d’obtenir facilement le paiement en procédant à une saisie (seizure) des
biens du débiteur pour les faire vendre et se faire payer sur le prix de vente obtenu. Exemple :
saisie d’une voiture, qui sera vendue aux enchères (auctions), pour permettre au banquier de
se faire rembourser de son prêt) ; expulsion d’un locataire qui n’a pas payé son loyer, …
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N.B. :
lorsque la saisie porte sur un bien meuble, on parle de saisie mobilière (seizure or
attachment of personal estate or seizure of movable property))
lorsque la saisie porte sur un bien immobilier, on parle de saisie immobilière (seizure or
attachment of real estate)
si la saisie porte sur les salaires, on parle de saisie des salaires (attachment of
earnings)
Le créancier est même autorisé à solliciter l’exécution de l’obligation par un tiers, aux frais du
débiteur. Ce procédé d’exécution forcée présente un intérêt dans les obligations de faire, car il
permet au créancier d’obtenir la prestation que le débiteur se refuse à exécuter. Exemple :
pour pallier la défaillance de son fournisseur (supplier), le client passe commande à l’un de
ses concurrents, la différence du prix étant supportée par le fournisseur défaillant.
B- L’exécution indirecte
Ici, l’exécution forcée en nature exige l’intervention personnelle du débiteur
Dans le cas d’une obligation de faire ou de ne pas faire, le juge aura recours à des moyens tels
que l’astreinte (penalty or (daily) fine for delay). L’astreinte est la condamnation pécuniaire
(c’est-à-dire à une somme d’argent) du débiteur par le juge, par jour (semaine ou mois) de
retard, pour le forcer à exécuter en nature son obligation).
Dans certaines situations, l’exécution en nature n’est pas possible. Exemple : un musicien
devait animer une soirée, mais n’est pas venu. L’on a alors recours à une exécution par
équivalent, qui se traduira par le versement de dommages-intérêts (damages) par le débiteur.
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a commis une faute ; qu’il a subi un dommage ou un préjudice et enfin qu’il y a un lien (link)
de causalité entre faute et le préjudice (lien de cause à effet),
1. La faute
La faute du débiteur est constituée par l’inexécution de l’obligation contractuelle. Autrement
dit, dans la responsabilité contractuelle, la faute suppose, d’une façon générale, l’inexécution
d’une obligation du contrat. Il y a faute simplement parce qu’il n’a pas exécuté le contrat, ou
l’a mal exécuté, ou encore l’a exécuté en retard
En fait, la faute contractuelle est appréciée différemment selon que l’on est en présence d’une
obligation de moyens et obligation de résultat.
L’obligation de moyens implique la mise en œuvre de tous les moyens possibles pour arriver
à un résultat. A ce titre, la responsabilité du débiteur ne peut pas être engagée parce qu’il n’a
pas atteint le résultat attendu. Par exemple, un médecin ne garantit pas la guérison du malade,
mais il s’engage à tout faire pour obtenir cette guérison. Le créancier (le patient ou le malade)
doit alors prouver sa faute, en démontrant que le médecin n’a pas mis en œuvre tous les
moyens dont il disposait.
On dit encore que la seule inexécution fait présumer la faute du débiteur. La preuve de
l’inexécution pèse sur le créancier, victime. Dans l’obligation de résultat, la preuve de
l’inexécution pèse sur le créancier. Ex. : le débiteur qui doit livrer une chose s’engage à livrer
celle-ci ; il s’engage à tout faire pour effectuer la livraison de la chose promise.
2. Le dommage
La faute du débiteur, quelle que soit sa gravité, ne suffit pas à engager sa responsabilité
contractuelle. Cette faute doit avoir causé un dommage, c’est-à-dire un préjudice, au
créancier. C’est le préjudice subi par la victime. Pour obtenir réparation, la victime doit en
établir la preuve.
En principe, tout préjudice peut donner lieu à réparation. Ainsi, le créancier peut obtenir
réparation de son préjudice matériel née d’une perte subie (destruction d’un bien, disparition
d’un élément du patrimoine), ou d’un gain manqué (perte de salaire ou d’une plus-value
(capital gain or increase in value) qui devait être procurée par la vente du bien).
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3. Le lien de causalité
Le lien de causalité (causal linkage or causal effect or causal link) entre la faute et le
dommage est une condition nécessaire à la réparation du préjudice. Le dommage doit résulter
de l’inexécution de l’obligation, de l’exécution tardive et l’exécution défectueuse. Il doit être
la conséquence directe et immédiate de l’inexécution. Dans ce cas, seul est indemnisé, c’est-à-
dire réparé, le dommage prévisible lors de la conclusion du contrat.
Le débiteur est exonéré (ou déchargé) de sa responsabilité s’il peut prouver que le dommage
ne provient pas de sa faute, mais d’une cause étrangère qui peut être la force majeure, le fait
d’un tiers ou le fait du créancier.
- La force majeure est un évènement extérieur, imprévisible et irrésistible qui rend
impossible l’exécution du contrat. Cet évènement peut être une guerre, une tempête, des
inondations, un incendie… Ex. : la maladie du débiteur a été reconnue par les tribunaux
comme un cas de force majeure. Ex. : la faute commise par un salarié du débiteur ne
constitue pas une cause d’exonération pour ce dernier qui reste responsable des actes
commis par les personnes qu’il emploie pour l’exécution de ses obligations. C’est ainsi
qu’une entreprise de gardiennage est responsable pour les vols commis par ses employés.
Elle ne peut pas invoquer la force majeure.
- Le fait d’un tiers exonère totalement le débiteur s’il présente les mêmes caractères que la
force majeure. L’agression à main armée du conducteur d’un camion de transport de
marchandises exonère la société de transport. Si le fait d’un tiers a contribué à
l’inexécution du contrat ou la mauvaise exécution de celui-ci, sans être imprévisible et
irrésistible, il y a partage de responsabilité entre le débiteur et le tiers. Concrètement le
débiteur devra verser intégralement les dommages et intérêts au créancier et pourra se
retourner contre le tiers qui a contribué au dommage.
- Le fait de la victime ou du créancier qui revêt les caractères de la force majeure exonère
totalement le débiteur de sa responsabilité. Par contre, si la faute de la victime ne présente
pas les caractères de la force majeure, elle conduit à une exonération partielle du débiteur
de sa responsabilité. Dans ce cas les dommages-intérêts sont fixés par le juge en fonction
de la gravité des fautes respectives. Ex. : le passager qui descend d’un train en marche et
qui est victime d’un accident a commis lui-même une faute. La responsabilité de la société
de transport n’est que partiellement engagée (il y a partage de responsabilité).
On distingue :
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- Les dommages-intérêts moratoires (damages for delay) ont pour fonction de réparer le
préjudice créé au créancier par le retard dans l’inexécution du contrat.
Dans un contrat synallagmatique, les parties ont des obligations réciproques. Si l’une de
parties refuse d’exécuter ses obligations, plusieurs possibilités s’offrent à elles :
A- 1re possibilité
Les parties peuvent aménager (c’est-à-dire organiser) par avance les conséquences de cette
responsabilité. Elles peuvent limiter ou exclure la responsabilité ; elles peuvent aussi fixer par
avance un montant forfaitaire de dommages et intérêts à la charge du débiteur.
- Les clauses limitatives de responsabilité, qui ont pour objet de fixer un plafond
d’indemnisation (même si la réparation est supérieure) et les clauses de non-responsabilité
ou clauses exonératoires de responsabilité qui prévoient l’absence totale de toute
responsabilité en cas d’inexécution de l’obligation.
B- 2ème possibilité
La loi autorise l’autre partie à :
Le contrat suspendu reprend tous ses effets à l’issu de la période de suspension. La durée
totale de contrat en principe n’est pas modifiée.
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rétroactif des obligations nées d’un contrat synallagmatique, du fait de l’inexécution d’une
obligation. Ex : l’acheteur devra rendre le téléviseur pour lequel il n’a pas respecté son
obligation d’en payer le prix. La partie lésée ou la victime, peut demander au juge de lui
accorder des dommages et intérêts.
- Dans le cas d’un contrat à exécution successive, l’effacement rétroactif des obligations
n’est pas possible. La partie lésée pourra demander la résiliation du contrat, qui mettra fin
aux obligations futures.
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La responsabilité délictuelle est étrangère au contrat. Elle concerne tous les évènements et
actions existant en dehors de tout contrat, qui causent à autrui un dommage. Elle oblige celui
qui a causé un dommage à autrui, par son fait (volontaire ou involontaire), ou par sa
négligence ou son imprudence, à le réparer.
Ainsi, les causes de la responsabilité délictuelle sont diverses et variées. La loi distingue
différents cas : elle peut résulter de la faute personnelle, de la faute d’autrui, de l’implication
d’un objet quelconque ou encore d’un animal. Nous allons étudier la responsabilité civile du
fait personnel (Chapitre 1) et les autres types de responsabilités civiles (Chapitre 2).
La responsabilité civile du fait personnel repose sur un principe moral et universel, qui veut
qu’on ne doit pas faire de mal à autrui. La loi à ce propos précise que<<Tout fait quelconque
de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer>>.
Il y a responsabilité civile délictuelle lorsque certaines conditions sont remplies (Section 1).
Mais le défendeur (le débiteur) peut s’exonérer de sa responsabilité en prouvant que le
dommage ne résulte pas de sa faute (Section 2).
Paragraphe 1- Le dommage
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Est considéré comme certain le dommage actuel, c’est-à-dire le dommage déjà réalisé ou qui
s’est déjà produit, ou alors dès lors que sa preuve est faite (la victime d’un accident fait face à
des frais médicaux, la victime a perdu ses biens ou encore ne dispose plus de ses gains
professionnels pendant la durée de son arrêt de travail).
Toutefois, le dommage futur est indemnisable, à condition que sa réalisation soit certaine ou
inévitable. C’est le cas de la victime d’un accident de circulation obtient réparation non
seulement pour les frais médicaux déjà engagés (préjudice actuel) mais aussi pour les
dépenses futures de soins liées à son hospitalisation (préjudice futur).
Dans les deux exemples, le dommage futur existe. On dit qu’il est futur et certain ; il est
considéré comme la suite de l’état actuel des choses.
Cependant les juges accordent la réparation en cas de perte d’une chance, dès lors que cette
chance est sérieuse. Ainsi, lorsque l’enfant était sur le point d’achever des études qui le
destinaient à une brillante carrière et que les parents sont déjà vieux, il y a préjudice réparable
résultant de la perte d’une chance.
C’est au juge d’apprécier jusqu’où le fait initial peut être considéré comme immédiatement la
cause du dommage ?
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Le préjudice souffert par la victime ne peut donner lieu à réparation que s’il n’est pas
contraire à la loi. Le préjudice doit être donc légitime parce que la loi ne protège que les
intérêts licites (légaux ; qui ne sont pas interdits). Par exemple, dans le droit camerounais, la
réparation que demande la concubine à la suite du décès par accident de son concubin ne peut
pas être accordée parce que son préjudice n’est pas légitime. En effet, le concubinage n’est
reconnu par la loi.
Parfois, la victime peut être touchée non pas physiquement, mais dans ses droits : le droit à
l’intimité de sa vie privée (photographier une personne nue) ou le droit à l’image (publication
d’une photo sur un calendrier publicitaire sans autorisation de la personne), dans son honneur,
sa réputation (diffusion d’information fausses ou injurieuses sur une personne)…
Toute violation du droit à l’intimité de la vie privée ou du droit à l’image est sanctionnée par
la loi et donne à la victime le droit d’obtenir réparation et de percevoir des dommages-
intérêts.
S’agissant des dommages corporels, on distingue, les atteintes à l’intégrité physique (blessure,
mort), les souffrances physiques et morales subies par la victime, le préjudice esthétique, le
préjudice d’agrément (incapacité de la victime de continuer à avoir une activité de loisirs ou
de sport qu’elle avait avant), le préjudice sexuel. Il faut aussi ajouter, les dépenses de santé.
C’est le cas lorsque le dommage est causé à des biens matériels (véhicule détruit, maison
dégradée …). Les dommages-intérêts comprennent le remboursement des frais de la remise en
état de la chose ou le paiement d’une somme correspondant à la valeur de la chose.
La faute est le fait générateur (créateur) de la responsabilité. C’est la raison pour laquelle la
faute de l’auteur du dommage l’oblige à le réparer. Mais selon la loi, on est responsable du
dommage que l’on cause <<non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou son
imprudence>>. Ainsi, le fait générateur de responsabilité peut être une faute consciente (Ex. :
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une personne est à l’origine d’un incendie qui détruit la plantation de son voisin), ou résulter
d’une simple imprudence ou négligence (Ex. : les juges ont reconnu la responsabilité du
propriétaire d’une piscine, qui n’avait pas fermé son portail à clef, permettant ainsi à un enfant
d’accéder à la piscine qui se voyait de la rue et qui par la suite s’est noyé).
Concrètement la faute commise peut être une action (on parle de faute de commission) ou une
inaction (on parle de faute d’abstention).
Le droit va plus loin en considérant qu’un dommage doit être réparé même si l’auteur souffre
de troubles mentaux
Le préjudice doit être la conséquence directe de la faute du dommage. Il s’agit d’établir une
relation directe et certaine entre le dommage et la faute. Parfois, le lien de causalité est
difficile à établir. Par exemple, une mère se suicide en apprenant le décès accidentel de son
fils. Le lien de causalité entre l’accident et le suicide est-il établi ?
Il n’y a pas de faute lorsqu’il existe un cas de force majeure (A) ou en raison d’un fait
justificatif (B).
A- La force majeure
La force majeure est un évènement exceptionnel (ou une circonstance exceptionnelle) auquel
on ne peut faire face. Par conséquent aucune faute ne peut être reprochée à l’intéressé.
Le fait ou la faute du tiers entraîne soit une exonération partielle (partage de responsabilité
entre la victime et l‘auteur du dommage) ou une exonération totale, du responsable.
La faute commise par la victime elle-même entraîne une exonération de l’auteur du dommage
proportionnellement à la gravité de la faute de la victime. Il y a exonération totale lorsque la
faute du tiers ou de la victime a les caractères de la force majeure.
Dans tous les cas, la force majeure ne sera reconnue que si l’évènement réunit trois
conditions. Il doit être irrésistible, imprévisible et extérieur (ou indépendant) à celui qui
invoque la force majeure.
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B- Le fait justificatif
Un acte considéré comme une faute peut avoir été accompli dans des circonstances
particulières avec pour conséquence de ne pas entraîner la responsabilité de l’auteur de l’acte.
L’auteur du fait dommageable n’est donc pas déclaré responsable parce que la faute est
justifiée par un fait.
Les faits justificatifs sont : l’acceptation des risques, l’ordre ou l’autorisation de la loi, le
commandement de l’autorité légitime, la légitime défense, l’état de nécessité.
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Selon le code civil <<On est responsable du dommage que l’on cause par son propre fait,
mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des
choses que l’on a sous sa garde>>. Ainsi, la responsabilité du fait personnel, le droit ajoute
deux autres cas de responsabilité, la responsabilité des personnes dont on doit répondre ou la
responsabilité du fait d’autrui (Section 1) et la responsabilité du fait des choses que l’on a
sous sa garde ou la responsabilité du fait des choses (Section 2).
Le fondement de la responsabilité ici résulte du fait que celui qui doit répondre avait sous sa
surveillance et sa subordination l’auteur de la faute, ou sous son contrôle la chose à l’origine
du dommage.
Il s’agit uniquement des mineurs non émancipés. Il n’est pas nécessaire de rechercher une
faute du mineur ; il suffit que le fait de l’enfant soit la cause directe du dommage : on parle
d’une présomption de responsabilité. Les parents sont présumés responsables des
dommages causés par leur enfant mineur. C’est une responsabilité de plein droit.
Cette responsabilité ne concerne que le père et la mère tant dans une famille légitime que dans
une famille naturelle, pourvu que le parent responsable ait sur l’enfant l’autorité paternelle.
C’est le cas du parent qui est titulaire de la garde de l’enfant après un divorce des parents.
L’enfant doit cohabiter avec son ou ses parents, c’est-à-dire qu’il doit vivre avec eux. Mais les
tribunaux décident que la cohabitation n’est pas interrompue lorsque l’enfant est confié à des
tiers (ex., en vacance pendant 3 semaines dans un centre de vacances ; pendant le temps de la
scolarité dans un internat ; pendant plus d’une année chez sa grand-mère).
Seule la force majeure ou la faute de la victime peut exonérer les père et mère de cette
responsabilité.
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Les enseignants sont responsables pour les dommages causés par leurs élèves pendant qu’ils
sont sous surveillance.
Lorsque le dommage est causé par un élève, il faut démontrer, pour engager la responsabilité
des enseignants, la faute d’éducation ou de surveillance pendant les heures de cours. Par
exemple, l’Etat a été condamné à réparer le dommage subi par un élève victime des coups que
lui avait portés un autre élève entre deux cours. Pour les juges, dans cet établissement public,
il n’y avait aucun surveillant dans les escaliers et les couloirs.
Si le dommage est causé à un élève, il faut démontrer la faute de l’enseignant qui consiste à
n’avoir pas pris des mesures pour éviter la survenance du dommage, ou le mauvais
fonctionnement de l’établissement. Par exemple, dans une affaire célèbre, le proviseur d’un
lycée a été poursuivi pour n’avoir pas vérifié la solidité des paniers de basket et ainsi, n’avoir
pas empêché la mort d’un élève qui au moment de marquer un point a reçu le panier sur la
tête.
C. La responsabilité des commettants (employer’s liability)
Le commettant ou l’employeur est responsable du fait de ses préposés ou salariés (attendant,
employee).
Le fait dommageable du salarié doit un fait illicite. Le commettant en effet ne répond que des
fautes du préposé.
Le préposé est celui qui remplit une fonction pour le compte d’une autre personne. Ainsi, le
lien de préposition ou lien de subordination signifie que l’employeur est celui qui détient à
l’égard de l’employer un pouvoir de surveillance, de direction et de contrôle. En pratique, le
commettant est celui qui doit donner des ordres et le préposé est celui qui exécute ces ordres.
Il ne faut pas nécessairement qu’il existe un contrat de travail entre le commettant et le
préposé.
Enfin, pour engager la responsabilité du commettant, il faut établir en lien entre le fait
dommageable (la faute du préposé) et le lien de subordination (lien de préposition). En effet,
l’acte illicite du préposé doit avoir été commis dans les fonctions où il est employé. Ce n’est
que si cet acte est étranger à ses fonctions que le commettant peut échapper à sa
responsabilité. Les tribunaux considèrent que le lien de préposition est rompu lorsque le
préposé a agi sans autorisation, dans un but étranger à ses missions et hors de ses fonctions.
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- C’est le cas où la responsabilité est liée à l’intervention d’une chose. Selon l’article 1384
alinéa 1er du Code civil <<n est responsable …du dommage causé … par le fait des choses
que l’on a sous sa garde>>.
Ainsi, tout propriétaire d’un bien ou d’une chose peut être déclaré responsable des dommages
causés par ce bien. On dit que le propriétaire est gardien de la chose. Le gardien est toute
personne qui au moment de l’accident avait le pouvoir d’usage, de contrôle et de direction sur
la chose ou le bien à l’origine du dommage. Peu importe que la chose soit actionnée ou non
par la main de l’homme. La chose peut être inerte (un arbre, un pot de fleur qui cause un
dommage ou en mouvement ; un sac plastique traînant dans l’allée d’un supermarché et sur
lequel glisse une cliente).
La chose peut être animée ou en mouvement (une motocyclette, ou une voiture). Mais il y a
transfert de la garde dans le cadre d’un contrat ou même d’un vol. Ainsi, le locataire,
l’emprunteur, le voleur devient gardien de la chose, et non le propriétaire.
- Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert est responsable du dommage causé par cet
animal. Cette responsabilité fondée sur la garde de l’animal est maintenue même si l’animal
s’est égaré ou échappé (article 1385 du Code civil).
- Le propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, partielle ou
totale, à condition qu’elle provienne d’un défaut d’entretien ou d’un vice de construction
(article 1386 du Code civil). Par exemple, un escalier vétuste et mal entretenu s’effondre sous
les pas de la victime.
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Chapitre 1. Le paiement
Le premier mode d’extinction des obligations mentionné par le Code civil constitue également le
mode « normal » de cette extinction, ce qui ne signifie cependant pas qu’il ne peut donner lieu à
aucune difficulté.
Section 1. Notion
Au sens juridique du terme, le paiement a un sens beaucoup plus large que dans le langage usuel.
Selon ce dernier, le paiement fait en effet référence à la notion de prix qui consiste
nécessairement en une somme d’argent.
En droit, le paiement est l’exécution d’une obligation, dont le contenu peut être de donner ( dare),
mais également de faire (facere) ou de ne pas faire ( non facere). Le paiement ne nécessite pas le
consentement du créancier. Cependant, si le débiteur exécute une prestation différente de celle à
laquelle il était tenu, on parle dans ce cas d’une dation en paiement, et le consentement du
créancier sera requis que dans cette hypothèse.
Selon la loi, la condition élémentaire de tout paiement, est l’existence d’une dette. A défaut, il y
a en effet lieu de faire application des règles relatives au paiement de l’indu (undue payment)
(ce qui n’est pas dû). Dans celui qui a bénéficié du paiement doit le rembourser : on dit qu’il y a
répétition de l’indu (repetition of overpayments).
Section 2. Objet
Il est communément admis que le débiteur doit payer ce qui est dû, c’est-à-dire tout ce qui est dû,
mais seulement ce qui est dû.
- Le débiteur doit payer ce qui est dû et que le créancier ne peut être contraint de recevoir une
autre chose que celle qui lui est due, quoique la valeur de la chose offerte soit égale ou même
plus grande. Cependant les parties peuvent déroger conventionnellement à cette disposition et
accepter dès lors que le débiteur soit libéré dans pareille hypothèse. Le cas échéant (if need be),
un nouvel accord de volonté entre les parties au contrat est exigé.
Lorsque l’obligation a pour objet « un corps certain et déterminé ». Le débiteur est en effet tenu
de livrer la chose dans l’état où elle se trouve au jour de la livraison.
- Le débiteur doit payer tout ce qui est dû : le débiteur ne peut contraindre le créancier à recevoir
un paiement partiel. Ce principe d’interdiction de tout paiement partiel connaît toutefois diverses
exceptions. Ainsi, les parties peuvent évidemment convenir de paiements partiels ou échelonnés
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- Le débiteur ne doit payer que ce qui est dû : si le débiteur devait payer plus, il y aura lieu de
faire application des règles relative au paiement de l’indu.
Tel est le cas lorsqu’un débiteur cède à son créancier les droits qu’il possède sur un immeuble
plutôt que de payer la somme dont il lui est redevable.
S’il est propriétaire de l’immeuble, il peut céder l’immeuble ; il peut céder les loyers pendant un
certain temps.
Paragraphe 2. La novation
A. Notion
Elle constitue en effet une convention en vertu de laquelle les parties décident de substituer une
obligation nouvelle à une obligation existante ou ancienne.
L’obligation ancienne est dès lors éteinte parce qu’une nouvelle obligation est créée.
B. Types de novations
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Il est bien entendu possible de cumuler ces différents types et d’opérer dès lors une novation qui
entraîne en même temps plusieurs des modifications envisagées.
La novation constituant une convention, elle requiert le consentement de toutes les parties
concernées par la naissance de l’obligation nouvelle et par l’extinction de l’obligation ancienne.
Toutefois, la loi précise qu’en cas de novation par changement de débiteur, le consentement de
l’ancien débiteur ne sera pas requis, présumant qu’il n’a aucun intérêt à s’opposer à une novation
dont il ne peut être que le bénéficiaire.
La remise de dette, est le mode d’extinction des obligations en vertu duquel un créancier renonce
volontairement à ses droits à l’encontre de son débiteur (ou de l’un de ses débiteurs), qui accepte.
Il s’agit d’un acte à titre gratuit. Dans ce cas, lorsqu’une remise de dette intervient à titre
onéreux, elle trouve sa base dans une autre opération juridique et ne peut dès lors être considérée
comme une remise de dette. Il s’agira tantôt d’une novation, tantôt d’une dation en paiement,…
Section 1. La compensation
La compensation comme l’un desmodes d’extinction des obligations.
Lorsque deux liens obligatoires réciproques existent entre deux personnes, la compensation
entraîne l’extinction des obligations jusqu’à concurrence (c’est-à-dire jusqu’à hauteur) de la dette
la moins élevée.
Ce mode d’extinction des obligations se justifie également par un souci d’équité. Il tend en effet
à éviter qu’un débiteur ne soit amené à exécuter son obligation avant, et par la suite se trouver
face à une insolvabilité de son propre débiteur à l’égard duquel il aura payé.
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Le mécanisme de la compensation est dès lors une exception au principe selon lequel l e débiteur
ne peut forcer son créancier à recevoir un paiement partiel. . En effet, le créancier de
l’obligation la plus importante se voit contraint d’accepter un paiement partiel de celle-ci.
Section 2. La Confusion
La confusion consiste dans la réunion sur la même personne des qualités de créancier et de
débiteur de la même dette.
En effet, lorsque ces deux qualités sont réunies sur la même personne, la créance perd toute
signification.
Tel est notamment le cas d’un locataire qui devient propriétaire de l’immeuble loué.
Bien souvent, la confusion se réalisera « à cause de mort », c’est-à-dire à la suite du décès d’une
des parties.
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