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Chapitre 1 : Le système bancaire tunisien

Introduction :

Quelle que soit les opportunités commerciales offertes à l’entreprise par le marché,
celle-ci ne peut assurer sa croissance et sa pérennité qu’au moyen des ressources de
financement internes et externes mises à sa disposition.

Dans un contexte concurrentiel, l’entreprise doit diversifier sa gamme de produit,


accorder des facilités de paiement à ses clients et renforcer ses moyens de production pour
assurer la part de marché qui lui garantit une rentabilité optimale des fonds propres
engagés.

Bien qu’ils soient théoriquement classés parmi les agents économiques qui dégagent
l’épargne susceptible de couvrir le déficit des entreprises et de l’État, les ménages peuvent
aussi se trouver dans l’obligation de recourir à l’endettement pour faire face à des dépenses
courantes ou importantes et exceptionnelles dont il n’est pas possible de couvrir
intégralement à partir de leurs revenus.

Admise comme étant une entreprise financière qui fait commerce de l’argent, la
banque a réussi à développer une activité professionnelle d’intermédiation permettant de
faire coïncider les choix de portefeuille des agents non financiers préteurs et emprunteurs.
Cette fonction d’intermédiation assure à la fois l’emploi rémunéré de l’épargne constituée
par les préteurs sous forme de dépôts et la satisfaction des besoins financiers des
emprunteurs au moyen des crédits accordés aux entreprises pour financer leur cycle
d’exploitation ou leur programme d’investissement et des prêts consentis aux
consommateurs pour financer leurs dépenses à caractère personnel.

Le système financier international a été jusqu’au milieu des années 80dominé par la
finance indirecte qui privilégie le financement de l’économie à travers la transformation par
les banques des dépôts en crédits. Les impératifs de croissance soutenue imposés dans les
pays avancés et en développement en raison des changements des modes de vie des
populations ont engendré une évolution significative des investissements dans tous les
secteurs productifs. Cette situation a suscité la naissance de nouveaux marchés de capitaux
et le passage à une époque où l’intermédiation financière a, dans plusieurs pays, cédé la
place à la financedirecte. Ainsi, la part des concours bancaires dans la masse totale des
concours à l’économie a connu une baisse sensible alors que la mobilisation directe des
capitaux sur les marchés boursiers sous forme d’émission d’actions ou d’obligations a été
vite marquéepar une expansion incontournable.

Devant la transformation du paysage financier et les pressions concurrentielles


exercées sur la banque par les autres marchés de capitaux,l’entreprise bancaire est arrivée,
grâce à l’innovation et aux progrès techniques réalisés dans les domaines industriel et
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informatique, à préserver le rôle historique de premier rang qu’elle jouait dans la vie des
sociétés et des particuliers. Cette institution a pu rapidement diversifier son activité à travers
le développement des moyens de paiement mis à la disposition de la clientèle, les
instruments de gestion des risques, les services d’assistance en matière de gestion du
patrimoine, la participation au capital d’entreprises et la filialisation de certaines activités qui
ne relèvent plus de sa compétence. En effet, le passage de la banque classique puis à la
banque à distance jusqu’à la banque en ligne et les techniques de couverture à terme, les
produits dérivés des marchés des changes, les garanties bancaires à l’international et les
opérations documentaires offerts par les banques traduisent une capacité d’adaptation
extraordinaire et un pouvoir illimité de ces institutions dans tous les pays.

En Tunisie, bien que le système financier ait connu des mutations profondes en
raison des modifications successives du cadre juridique régissant son activité et du
renforcement des moyens mis à sa disposition, le financement de l’économie demeure
dominé par les banques. Celles-ci exercent encore pleinement leur fonction classique
d’intermédiation puisque les dépôts formentl’essentiel de leurs ressources, les crédits
constituent toujours l’origine prépondérante des revenusqu’elles réalisent sous forme
d’intérêts constituant la principale composante du produit net bancaire (PNB). En 2015,
l’encours des crédits a atteint 64.280 MD soit plus de 65% du total des actifs des banques
établies en Tunisie contre un volume cumulé de dépôts de la clientèle d’environ 53.700 MD.
La marge d’intérêts a dépassé 1700 MD soit 55% du PNB dégagé au titre de la même
année(voir états financiers d’une banque de la place examiné en séance).

Si le système bancaire tunisien a souffert de faiblesses dues notamment à la fragilité


de sa solidité financière et à l’importance des créances impayées qui se situent à plus de 15%
du total des crédits, il s’est lancé depuis 2001 dans un processus de rationalisation à travers
les multiples réformes entreprises dans ce domaine par les pouvoirs publics dont
notamment:

- le renforcementdes fonds propres des banques

-la mise en place d’un dispositif de bonne gouvernance

-l’adoption des mécanismes nécessaires à l’amélioration de la qualité des services


bancaires et de la transparence des relations avec la clientèle

-le renforcement des normes prudentielles et des structures de gestion des risques
de contrepartie, opérationnel, systémique ettechnique.

-la création d’un fonds de garantie des dépôts en vertu de la loi n°2016-48 du 11
juillet 2016 relative aux banques et aux établissements de crédit

En dehors de ces réformes favorables à une concurrence saine, le système bancaire


tunisien puise sa force dans la diversification des activités dont il est habilité à exercer par la
loi, la longue expérience qu’il a acquise dans le domaine de la finance, la compétence
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reconnue des ressources humaines mises à son service et le réseau commercial étendu dont
il dispose.

Le système bancaire tunisien a en outre supporté pendant des années le fardeau de


financement de l’économie et il a subi en conséquence les effets des difficultés financières
rencontrées par les divers secteurs productifs et les particuliers mais il a réussi à résister aux
évènements exogènes défavorables à son développement normal. Il compte aujourd’hui 43
banques dont 8 sont non résidentes,9 sociétés de leasing, 3 sociétés de factoring et 2
banques d’affaires. Le réseau commercial bancaire comprend actuellement plus de 1.725
agences soit en moyenne une agence pour 6.500 habitants. Les systèmes de paiement
exploités par les banques ont été modernisés à travers la création de la SIBTEL et de la SMT
auxquelles est confiée la gestion respectivement de la télé compensation des chèques,
virements, prélèvements et effets de commerce ainsi que des paiements par cartes
bancaires nationales et internationales(voir diagramme relatif à la configuration du
système bancaire et financier tunisien, distribué en séance).

Devant l’évolution forte et rapide des besoins de financement des secteurs publics
et privé, il a fallu impérativement orienter les efforts vers la dynamisation et le renforcement
du rôle du marché financier (boursier) dans l’œuvre de mobilisation des ressources à moyen
et long terme nécessaires à la promotion des investissements à travers la facilitation de
l’accès direct des entreprises et de l’État à l’épargne publique. Déclenchée depuis 1994,
cette démarche a permis à la fois de diversifier les sources de financement externes des
entreprises et d’alléger leur endettement bancaire excessif.Ainsi, le nombre de sociétés
cotées en bourse est passéaujourd’hui à 80 sociétés et la levée des capitaux (actions et
obligations) sur le marché boursier par les entreprises a atteint en 2015 environ 1649
MD.Les émissions de l’Etat sous forme de bons de trésor ont dépassé les 2340 MD.

I-Concepts fondamentaux liés à la notion de banque :

1-Définition de la banque et de l’établissement de financier :

Selon la loi n°2016-48 du 11 juillet 2016 relative aux banques et aux établissements
financiers, est considérée banque toute personne morale qui exerce à titre habituel la
collecte des dépôts à vue et à terme et la mise à la disposition de la clientèle des moyens de
paiement à l’effet d’exercer les opérations bancaires et qui dispose de la qualité
d’intermédiaire agréé pour effectuer les opérations de change.

L’établissement financier est toute personne morale qui exerce à titre habituel les
opérations bancaires à l’exception de celles de collecte de dépôts du public et de mise à la
disposition de la clientèle des moyens de paiement.

La banque d’affaires est tout établissement financier qui exerce, à titre d’activité
spécialisée, l’ensemble des opérations suivantes :

-le financement des entreprises en vue de renforcer leurs fonds propres


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-l’octroi aux entreprises de crédits relais dont le délai de remboursement n’excède
pas une année, en rapport avec les opérations d’ingénierie financière

-la prise de participations dans le cadre d’opérations de restructuration, comportant


l‘engagement de rétrocession dans un délai ne dépassant pas 5 ans.

L’établissement de paiement est un établissement financier qui s’adonne à titre


d’activité spécialisée les opérations de paiement dont l’exécution ne se fait pas par chèque,
lettre de change, mandats postaux ou tout titre équivalent, émis ou payés en espèces. Cet
établissement peut toutefois commercialiser des moyens de monnaie électroniques
prépayés, émis par les banques ou la poste tunisienne et exercer l’activité de change
manuel.

2-Les opérations bancaires :

Au sens de la loi visée ci-dessus, sont considérées opérations bancaires :

-les opérations d’octroi de crédits sous toutes les formes (crédits à court, moyen et
long terme ou crédits de fonctionnement et d’investissement y compris les engagements par
signature)

-les opérations de leasing(location d’un bien meuble ou immeuble pendant une


durée donnée avec option d’achat du bien par le locataire au cours ou à la fin de la période
contractuelle)

-les services de gestion des crédits factoring (gestion des créances commerciales des
entreprises avec l’octroi d’avances sur ces créances ou la garantie de leur recouvrement)

-les opérations de banque islamique (mourabaha, ijara assorti de l’option


d’acquisition, moudaraba, istisna’a, salam, dépôts d’investissement)

-la mise à la disposition de la clientèle de moyens de paiement (chèques, virements,


prélèvements, cartes bancaires,…) et la fourniture de services de paiement (services de
caisse, paiements par chèques, traites et mandats, services de paiement électronique,
opérations de transfert de fonds).

D’autres opérations dites liées à celles décrites ci-haut peuvent être effectuées par la
banque. Il s’agit du conseil, d’assistance en matière de gestion et d’ingénieries financières,
des services destinés à faciliter la création, le développement et la restructuration des
entreprises.

En tant que produit de la banque islamique, la Mourabaha est un contrat de vente au


prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire connus et convenus entre l’acheteur et le
vendeur. La Mourabaha peut revêtirdeux aspects :

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-transaction directe entre un vendeur et un acheteur.
-transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur d’ordre), un premier
vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermédiaire.

Cette dernière formule a été retenue dans les pratiques bancaires islamiques. La
banque intervient en qualité de premier acheteur vis à vis du fournisseur et de revendeur à
l’égard de l’acheteur donneur d’ordre (le client).La banque achète la marchandise au
comptant ou à crédit et la revend au comptant ou à crédit à son client moyennant une
marge bénéficiaire convenue entre les deux parties. L’essentiel est que le prix de revient, la
marge bénéficiaire de la Banque et le (s) délai (s) de paiement doivent être préalablement
connus et acceptés par les deux parties.

La Mourabaha est un mode de financement qui permet aux banques islamiques de financer,
dans le respect de leurs principes, aussi bien les besoins d’exploitation de leur clientèle
(stocks, matières, produits intermédiaires) que leurs investissements économiques ou
personnels.En cas de retard dans le paiement des échéances, la Banque peut appliquer au
client défaillant des pénalités de retard qui seront logées dans un compte spécial « Produits
à Liquider ». Mais à aucun moment elle ne peut réviser en hausse sa marge bénéficiaire en
contrepartie du dépassement de délai. En outre, en cas de mauvaise foi du client, la Banque
est en droit de réclamer, en sus des pénalités, un dédommagement des échéances non
honorées. Auquel cas, il conviendrait d’évaluer le préjudice par rapport à des critères
objectifs et éviter toute référence aux taux d’intérêts. Après la réalisation du contrat
Mourabaha, la marchandise devient la propriété exclusive et définitive de l’acheteur final et
le demeurera quels que soient les incidents qui peuvent survenir par la suite. Toutefois, la
Banque peut prendre un gage sur les marchandises vendues en garantie du paiement des
prix de vente et mettre en jeu ce gage le cas échéant. De même, elle peut tenir compte des
cas de mévente du client et accorder à ce dernier un rééchelonnement de son échéancier
sans que cela n’entraîne une majoration du prix.

La Moucharaka est une association entre deux parties ou plus dans le capital d’une
entreprise, projet ou opération, moyennant une répartition des résultats (pertes ou profits)
dans des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la relation de
confiance et la rentabilité du projet ou de l’opération.

La Moucharaka, telle que pratiquée par les banques Islamiques se présente le plus
souvent sous forme d’une contribution au financement de projets ou d’opérations
ponctuelles proposés par la clientèle. Comme dans la Mourabaha, ce financement peut se
faire avec ou sans décaissement mais elle peut aussi revêtir des formes plus élaborées. La
moucharaka peut être définitive. Dans ce cas, la banque participe au financement du projet
de façon durable et perçoit régulièrement sa part des bénéfices en sa qualité d’associé
copropriétaire. Il s’agit en l’occurrence pour la Banque d’un emploi à long ou à moyen terme
de ces ressources stables (fonds propres, dépôts participatifs affectés et non affectés...).
L’apport de la banque peut revêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés
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déjà existantes, d’un concours à l’augmentation de leur capital social ou la contribution dans
la formation du capital de sociétés nouvelles (achat ou souscription d’actions ou de parts.

La moucharaka dégressive selon laquelle la banque participe au financement d’un


projet ou d’une opération avec l’intention de se retirer progressivement du projet ou de
l’opération après son désintéressement total par le promoteur. Ce dernier versera, à
intervalle régulier à la banque la partie de bénéfices lui revenant comme il peut réserver une
partie ou la totalité de sa propre part pour rembourser l’apport en capital de la banque.
Après la récupération de la totalité de son capital et des bénéfices, la banque se retire du
projet ou de l’opération. Cette formule s’apparente aux participations temporaires dans le
banking classique.

Le salam peut être défini comme un contrat de vente avec livraison différée de la
marchandise. Ainsi, contrairement à la Mourabaha, la banque n’intervient pas comme
vendeur à crédit de la marchandise acquise sur commande de sa relation mais comme
acquéreur avec paiement au comptant d’une marchandise qui lui sera livrée à terme par son
partenaire.

Cette transaction est en principe interdite car l’objet est inexistant au moment de sa
conclusion (bi’a al ma’adoum). Cependant, certaines pratiques commerciales, bien que ne
répondant pas à cette condition, sont tolérées compte tenu de leur nécessité dans la vie des
gens. En pratique, l’opération se déroule comme suit :

-la banque (acheteur) passe une commande à son client pour une quantité donnée
de marchandises, d’une valeur correspondant à son besoin de financement.

-le client (vendeur) adresse à la Banque une facture proforma indiquant la nature, les
quantités et le prix des marchandises commandées.

-les deux parties, une fois d’accord sur les conditions de la transaction, signent un
contrat de salam reprenant les clauses convenues (nature des marchandises, quantités, prix,
délais et modalités de livraison et/ou de vente pour le compte de la Banque etc...).

-parallèlement, les deux parties signent un contrat de vente par procuration par
lequel la Banque autorise le vendeur à livrer ou à vendre (selon le cas) les marchandises à
une tierce personne. Le vendeur s’engage, sous sa pleine responsabilité à recouvrer et à
verser le montant de la vente à la Banque.

-outre les garanties ordinaires exigées par la banque dans ses activités de
financement (cautions, nantissements, hypothèques...), elle peut requérir du vendeur la
souscription d’une assurance-crédit pour se prémunir contre le risque de non-paiement des
acheteurs finaux, de même qu’une assurance couvrant les marchandises avec subrogation
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au profit de la Banque.

-à l’échéance, au cas où la banque aurait choisi de mandater le vendeur pour écouler


les marchandises pour son compte, ce dernier les facturera pour le compte de la Banque et
livrera les quantités vendues en prenant soins, si la banque le juge nécessaire, d’exiger des
acheteurs de faire viser les bons d’enlèvement aux guichets de cette dernière (mesure
destinée à permettre le suivi et le contrôle de l’opération).

-la rémunération du mandat du vendeur peut être consentie sous forme d’une
commission, d’une ristourne ou d’une participation à la marge dégagée par la vente des
marchandises. Elle peut aussi être décomptée au début de la transaction et intégrée au
montant de l’avance (financement salam). En tout état de cause, son montant doit être
calculé par référence aux taux de marge pratiqués sur le marché pour des opérations
similaires.

L’istisna’a est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (moustasni’i)


demande à une autre (sani’i) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une
rémunération payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s’agit d’une variante
qui s’apparente au contrat salam à la différence que l’objet de la transaction porte sur la
livraison, non pas de marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi un
processus de transformation.

Comparé aux pratiques commerciales classiques, l’istisna’a s’identifie au contrat


d’entreprise puisque le contrat d’entreprise est le contrat par lequel l’une des parties
s’oblige à exécuter un ouvrage ou à accomplir un travail moyennant une rémunération que
l’autre partie s’engage à lui payer. La formule de l’istisna’a, mise en pratique par une banque
Islamique peut revêtir l’aspect d’une opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la
banque, le Maître de l’ouvrage et l’entrepreneur.

Al ijara est une opération de leasing qui consiste en un contrat de location de biens
assorti d’une promesse de vente au profit du locataire.
Il s’agit d’une technique de financement relativement récente qui fait intervenir trois
intervenants en l’occurrence le fournisseur (fabricant ou vendeur) du bien, le bailleur (en
l’occurrence la banque qui achète le bien pour le louer à son client)et le locataire qui loue le
bien en se réservant l’option de l’acquérir définitivement au terme du contrat de location .

Le droit de propriété du bien revient à la Banque durant toute la période du


contrat, tandis que le droit de jouissance revient au locataire. Au terme du contrat, le client
est obligé d’acquérir le bien (contrat de location – vente) ou il a le choix d’acquérir ou de
restituer le bien (contrat de crédit-bail) ou il opte pour une seconde location du bien
(renouvellement).

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Ces opérations sont effectuées par la banque islamique dans le respect de cinq
principes essentiels :

3-les dépôts et les crédits bancaires :

En application des dispositions du code de commerce tunisien et de la loi n°2016-48,


les dépôts constituent les fonds que la banque recueille du public par tout moyen de
paiement avec le droit d’en disposer pour les besoins de l’exercice de son activité
professionnelle mais à charge de les restituer à leurs titulaires conformément aux conditions
contractuelles. La loi exclut toutefois du champ d’application de cette acception les
catégories de fonds suivantes :

-les fonds déposés dans un compte indisponible pour constituer ou augmenter le


capital d’une entreprise.

-les fonds provenant d’une émission d’obligations ou de sukuks ou de titres de


créances assimilés.

-les capitaux provenant de la mise en pension sur le marché monétaire.

-les capitaux relatifs à toutes formes de financement réalisées par les établissements
exerçant des opérations bancaires entre eux.

-autres fonds tels que ceux logés en compte auprès d’une entreprise par ses
dirigeants et les membres du conseil d’administration ainsi que les dépôts de son personnel
tant qu’ils ne dépassent pas 10% de son capital.

Le crédit bancaire est un acte par lequel la banque, agissant à titre onéreux, met ou
promet de mettre à la disposition d’une tierce personne (un particulier ou une
entreprise)des fonds ou prend dans l’intérêt de celle-ci un engagement par signature sous
forme de cautionnement ou de garantie au profit d’une autre personne.

Il ressort de cette définition légale que le crédit bancaire n’est pas toujours un
engagement qui donne lieu à décaissement immédiat de fonds en faveur du client mais il
peut prendre la forme d’un engagement par lequel la banque se porte garante de celui-ci
vis-à-vis des ses créanciers. Dans ce cas, le décaissement de fonds n’est ni immédiat ni
certain puisqu’il n’a lieu normalement qu’en cas de défaillance du client (débiteur).Par
exemple, lorsque la banque accordeun crédit de consommation, une facilité de caisse ou un
escompte d’une traite, elle doit mobiliser des liquidités à cet effet. Par contre, lorsqu’elle
émet une caution provisoire ou définitive au titre d’un marché public de travaux ou un aval,
elle reste tenue de désintéresser le créancier du client cautionné en cas de sa défaillance
éventuelle future, traduite par le non paiement de la traite à l’échéance oul’incapacité
technique de mener à terme les travaux objet du marché.

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Considéré comme étant une forme de crédit, le leasing est l’opération par laquelle
une société agréée à ce titre procède à la location à un tiers, tout en demeurant propriétaire,
d’équipements, de matériel ou de biens immobiliers achetés ou réalisés à cet effet, en vue
de la location et ce, pour être utilisés dans le cadre des activités professionnelles,
commerciales, industrielles, agricoles et de pèche ou de services. Le leasing est opéré par un
contrat écrit, conclu pour une durée déterminée en échange d’un loyer et permet au
preneur (locataire) l’acquisition de tout ou partie du bien loué moyennant un prix
convenu(valeur résiduelle) qui tient compte des versements effectués à titre de loyers.

L’opération de gestion de crédits de factoring est l’engagement en vertu duquelune


banque ou un établissement financier fournit au profit d’un détenteur de portefeuille de
créances commerciales, des services de gestion de ces créances, accompagnés
nécessairement d’un financement sous formed’avances ou d’une garantie de recouvrement
des dites créances.

II-Conditions d’accès à la profession bancaire et de son exercice :

1-Conditions d’accès à la profession bancaire :

Toute personne qui se propose d’exercer à titre habituel les opérations bancaires en
qualité de banque ou d’établissement financier doit :

a-obtenir au préalable un agrément accordé par une décision de la commission


d’agréments sur rapport de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Cette commission est
composée du Gouverneur de la BCT ou son suppléant en tant que président et de quatre
membres indépendants, intègres et compétents dans le domaine financier, bancaire et
économique, nommés par le conseil d’administration de la BCT pour un mandat de 3 ans
renouvelables une seule fois. L’agrément est accordé compte tenu des 8 critères suivants :

- programme d’activité présenté par le demandeur

- qualité des actionnaires directs et indirects

-adéquation des moyens financiers (capital et fonds propres,…), humains et


logistiques affectés par la banque ou l’établissement financier à son programme d’activité

-honorabilité, intégrité, qualification et expérience des dirigeants et des membres du


conseil d’administration ou du conseil de surveillance.

-dispositif de gouvernance, des structures organisationnelles, des politiques de


gestion des risques,des procédures du contrôle interne et de contrôle de conformité.

-aptitude à réaliser le programme d’activité de façon compatible avec le bon


fonctionnement du système bancaire.

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- inexistence d’entraves internes ou externes à l’exercice de la mission de supervision
des banques et des établissements financiersconfiée à la BCT.

-accord des autorités compétentes du pays d’origine concernant les banques et les
établissements financiers ayant leurs sièges sociaux à l’étranger et disposant de la qualité
d’actionnaire important (actionnaire détenant une part du capital de la banqueégale ou
supérieure à 10%).

L’agrément est donné en deux étapes. En effet, un agrément de principe est notifié
au requérant dans un délai maximum de 4 mois à compter de la date de communication de
tous les renseignements et documents exigés. Cet agrément de principe définit notamment
la catégorie de l’établissement, la nature de l’activité, le capital initial et l’identité de
l’actionnaire de référence et des principaux actionnaires.L’agrément définitif est ensuite
notifié dans un délai de 6 mois (pouvant être exceptionnellement prorogé de 3 mois sur
demande motivée) à compter de la date de notification de la décision de principe sous
condition que les obligations prévues parla première décision soient satisfaites. La BCT
publie la décision d’octroi de l’agrément définitif au JORT. L’agrément préalable est en outre
exigé pour tout changement que la banque compte introduire pour changer la nature de
l’activité autorisée, toute opération de fusion toute cession de l’actif ou du passif entrainant
un changement substantiel dans la structure financière ou la nature d’activité ainsi que toute
action de réduction du capital.

b-justifier la mobilisation d’un capital minimum libéré à la constitution de :

-50.000.000 D pour les banquesrésidentes ou leur contrevaleur en devises pour les


banques nonrésidentes

-25.000.000 D pourles établissements financiers résidents ou leur contrevaleur en


devises pour les établissements financiers non résidents

-10.000.000 D pour les banques d’affaires et les établissements exerçant


exclusivement les services de gestion du factoring ou leur contrevaleur en devises pour les
établissements non résidents

-5.000.000 D pour les établissements de paiement

c- exercer son activité en tant que société ayant son siège social en Tunisie,
constituée sous forme d’une société anonyme. Cette forme juridique soumet la gouvernance
de la société à des normes strictes et spécifiques,permet l’ouverture de son capital à un
actionnariat élargi et lui impose l’immatriculation au registre de commerce et la tenue d’une
comptabilité régulière.

2-Conditions d’exercice de la profession bancaire :

a- Politique de gouvernance :

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Dans l’exercice de son activité, la banque est tenue d’observer en permanence des
normes liées à sa gouvernance, son contrôle, la gestion des risques liés à son activité, la
conformité des opérations traitées aux lois et règlements en vigueur, à la transparente de
ses relations avec la clientèle et à la qualité des services qui leur sont rendus.

A cet effet, les banques et les établissements financiers doivent mettre en place un
dispositif de gouvernance efficace permettant de garantir leur pérennité et de préserver les
intérêts des déposants, des créanciers ainsi que des actionnaires. Ce dispositif doit être doté
des moyens suivants :

-institution d’un dispositif de contrôle interne garantissant la sécurité des opérations,


la fiabilité des informations financières, l’identification et le suivi des risques ainsi que
l’archivage des données.

-adoption des règles de bonne gestion des risques de blanchiment d’argent et de


financement de terrorisme.

-adoption d’une politique de gestion des conflits d’intérêt de la banque avec les
personnes ayant des liens avec elle.

-mise en place d’une politique de rémunération des dirigeants enadéquation avec les
indicateurs de solidité,de solvabilité et de rentabilité.

-adoption d’une politique de divulgation financière sur leurs activités, indicateurs


financiers et règles de de gouvernance et de contrôle interne.

b-Organes de gouvernance :

Les banques et les établissements financiers sont appelés à séparer la fonction du


directeur général et celle du président du conseil d’administration. Celui-ci doit comprendre
au moins deux membres indépendants des actionnaires et des dirigeants ainsi qu’un un
membre représentant les intérêts des petits actionnaires. Le président du conseil
d’administration, le directeur général, le président du conseil de surveillance ou le président
du directoire doivent être de nationalité tunisienne et résidents sur le plan change.

Nul ne peut gérer une banque ou un établissement financier s’il a été gérant d’une
société condamnée pour banqueroute ou s’il tombe sous le coup d’un jugement définitif de
faillite ou pour faux en écriture, vol, abus de confiance, escroquerie, corruption, émission de
chèque sans provision, infraction à la règlementation des changes ou à la législation de lutte
contre le blanchiment d’argent et le financement de terrorisme.

c-Comités et structures internes :

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En application de la loi n°2016-48, la banque ou l’établissement financier est dans
l’obligation de créer les comités et les structures décrits ci-après :

-comité d’audit émanant du conseil d’administration ou du conseil d surveillance


chargé de la mise en place d’un système de contrôle interne efficace et de suivi de son bon
fonctionnement. Le comité d’audit assure en outre la révision des rapports de contrôle
interne, donne son avis sur les rapports annuels et les états financiers et propose la
nomination des commissaires aux comptes et donne son avis sur leurs programmes du
contrôle et leurs conclusions.

-comité des risques émanant du conseil d’administration ou du conseil d surveillance


pour l’assister dans la conception d’une stratégie de gestion des risques.

-comité de nomination et de rémunération chargé de la désignation, de la


rémunération et du remplacement des dirigeants et des cadres supérieurs ainsi que de la
gestion des conflits d’intérêt.

-structures (fonctions) d’audit interne, de gestion des risques et de contrôle de


conformité, intégrées au sein de l’organigramme et indépendantes des organes
d’exploitation et d’appui.

Les institutions agréées pour exercer les opérations bancaires islamiques peuvent
créer un comité de contrôle de conformité de leurs produits, contrats et procédures
opérationnelles aux normes bancaires islamiques. Ce comité est rattaché au conseil
d’administration ou au conseil de surveillance et doit être composé au moins de trois
membres de nationalité tunisienne, désignés par l’assemblé générale pour un mandat de 3
ans renouvelables une seule fois.

d-Normes prudentielles :

Toute banque ou établissement financier ayant son siège social en Tunisie (y compris
les banques offshore) doit respecter les normes prudentielles fixées par la loi ou par
circulaire de la BCT. Ces règles visent à consacrer la sécurité et la transparencedes
opérations bancaires caractérisées par la complexité, la diversification et les risques
élevés.Ces normes s’articulent autour des principaux axes suivants :

-les actifs excèdent à tout moment les passifs envers les tiers d’un montant au moins
égal au capital minimum ou la dotation minimale.

-la participation directe ou indirecte dans le capital d’une entreprise ne doit pas
dépasser 15% des fonds propres de la banque.

-le total des participations directes ou indirectes de la banque ne doit pas dépasser
60% de ses fonds propres.

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-la participation directe ou indirecte de la banque ne doit pas dépasser 20% des
droits de vote ou de capital d’une entreprise.

-les participations au capital d’entreprises exerçant dans le domaine des services


bancaires,d’intermédiation en bourse, d’assurance, de recouvrement de créances et
d’investissement à capital risque peuvent toutefois dépasser les plafonds de 20% et 60%.

-le respect des règles relatives à la division et à la couverture des risques ainsi qu’au
suivi des engagements, prévues par la circulaire n°91-24 du 17 décembre 1991 telle modifiée
en 1999,2001,2012,2013 et 2016 par les textes subséquents.

-les dépôts collectés en dinar auprès des résidents par les banques offshore ne
doivent excéder les crédits à long terme accordés en devises à des résidents et les
participations en devises au capital d’entreprises résidentes autres que les banques et les
établissements financiers.

-l’ouverture et la fermeture d’agences en Tunisie et la distribution de produits et


services par les canaux de la technologie de communication sont soumises à cahier des
charges création. La création de succursales, filiales ou de bureaux de représentation à
l’étranger est toutefois soumise à autorisation de la BCT, accordée dans un délai d’un mois à
compter de la date de présentation de du dossier complet requis à cet effet.

-l’externalisation ne peut en aucun cas comprendre les opérations bancaires basiques


telles que l’octroi des crédits et la gestion des moyens de paiement.

e-Normes liées aux relations de la banque avec ses clients :

Les banques et les établissements financiers doivent adopter les politiques


susceptibles de consacrer les règles de sécurité et de transparence des opérations effectuées
avec leur clientèle. Ces politiques comprennent notamment :

-l’information préalable de la BCT des conditions de banque, des tarifications et des


produits et des services commercialisés. Le défaut d’une opposition motivée, notifiée à la
banque dans un délai de 6 jours ouvrables vaut acceptation.

-les modes d’exécution des opérations bancaires.

-la communication des informations afférentes à ces opérations.

-la notification des tarifs aux clients.

-les délais de traitement des requêtes des clients(voir tableau des délais des
opérations bancaires distribué en séance).

-l’obligation d’offrir aux clients les services bancaires de base dont la liste est fixé par
décret gouvernemental.

13
-la soumission de la gestion des comptes de dépôts ouverts par des personnes
physiques ou morales pour des besoins non professionnels à la conclusion d’une convention
écrite avec le client.

Dans l’objectif d’améliorer la qualité des services bancaires, il est créé auprès de la
BCT un Observatoire des Services Bancaires (OSB) chargé essentiellement du suivi de la
qualité de ces services, de l’information et du renseignement sur les services et produits
bancaires et leur coûts, de la réalisation d’études à ce titre. L’OSB assure en outre
l’organisation de consultations sectorielles à cet effet, l’établissement d’indicateurs
quantitatifs permettant de mesurer le coût des services bancaires et le degré de satisfaction
de la clientèle, l’établissement de guides de référence pour ces services, la prescription de
recommandations aux banques et aux médiateurs, l’examen des rapports des médiateurs et
l’établissement d’un rapport annuel sur la médiation bancaire.

f-Audit externe :

Les comptes annuels des banques et des établissements financiers faisant appel
public à l’épargne sont soumis à certification de deux commissaires aux comptes inscrits aux
tableaux de l’ordre des experts comptables de Tunisie, désignés pour un mandat de 3 ans,
renouvelable une seule fois. La BCTest informée de la désignation au moins un mois avant
son approbation par l’assemblée générale. Le commissaire aux comptes doit :

-respecter les diligences spécifiques pour l’audit des comptes conformément aux
conditions et modalités fixées par la BCT.

-adresser à la BCT un mois avant la tenue de l’assemblée générale des actionnaires


un rapport spécial sur le contrôle effectué.

-signaler immédiatement à la BCT au moyen d’un rapport spécifique tout fait de


nature à mettre en péril les intérêts de l’établissement ou des déposants ou pouvant
conduire à la soumission de la banque ou de l’établissement financier à un plan de
redressement ou de résolution.

g-Supervision prudentielle :

La BCT assure la supervision des banques et des établissements financiers afin de


préserver leur solidité financière et de protéger les déposants et les usagers de leurs
services. La supervision est exercée sur pièces et sur place pour s’assurer de l’efficacité du
dispositif de gouvernance, de la solvabilité, de l’efficacité du système de gestion des risques,
des procédures garantissant la conformité des opérations aux lois et textes d’application en
vigueur et de la performance du contrôle interne et des systèmes d’information.

Les banques et les établissements appartenant à un conglomérat financier sont


soumis à une surveillance complémentaire conduite par la BCT sans qu’elle ne préjuge à la

14
supervision exercée à l’échelle individuelle sachant qu’est réputé conglomérat financier tout
groupe qui :

- comprend deux entreprises parmi celles qui la composent exerçant dans le secteur
financier et dont l’une est agrée en tant que banque ou établissement financier.

-ces entreprises représentent des liens de capital ou financiers de manière à ce que


les difficultés financières de l’une impactent l’autre.

-le groupe a pour société mère une société holding ou une banque ou un
établissement financier

-les actifs du groupe liés à l’activité financière représentent plus de 50% du total de
son actif.

h-Autres conditions d’exercice de la profession bancaire :

Les banques et des établissements financiers sont égalementsoumis aux mécanismes


de redressement des banques et des établissements financiers en difficultés, au dispositif de
résolution de ceux en situation compromise et au mécanisme de dissolution et de
liquidation.

Ces institutions doivent aussi adhérer au fonds de garantie des dépôts bancaires crée
dans l’objectif de protéger les déposants et les indemniser en cas d’indisponibilité de leurs
fonds confiés aux banques (incapacité de la banque de restituer immédiatement ou à court
terme les dépôts reçus du public).

Les banques et les établissements financiers qui sont rendus coupables à l’une des
infractions prévues par l’article 169 de la loi n°2016-48 sont exposés à des sanctions infligées
par le gouverneur de la BCT. Les autres infractions prévues par ladite loi sont sanctionnées
une commission instituée à cet effet et composée de 2 juges, d’un représentant de la BCT,
d’un expert indépendant et d’un expert-comptable. Les personnes qui exercent à titre
habituel l’une des opérations bancaires sans avoir obtenu l’agrément, sont exposées à des
sanctions pénales sous forme de peines d’emprisonnement allant de 3 mois à 3 ans et
d’amendes allant de 100.000 D à 1000.000 D. L’utilisation de termes susceptibles de créerun
doute dans l’esprit d’un tiers quant à l’exercice de l’activité de banque, sans que l’agrément
ne soit accordé au préalable, est passible d’une amende allant de de 20.000 D à 50.000 D.

Les banques et les établissements financiers doivent constituer une association


professionnelle ayant pour objectif d’œuvrer à l’étude des questions liées à l’exercice de la
profession et à son développement ainsi qu’à la formation des ressources humaines.
L’association joue le rôle d’intermédiaire entre ses membres d’une part et les pouvoirs
publics et la BCT d’autre part. Elle est tenue d’établir un code de déontologie qui s’impose à
ses membres ainsi qu’un organe de médiation bancaire chargé de l’examen des requêtes qui
lui sont présentées par les clients au titre de leurs différends avec les banques et les

15
établissements financiers. Cet organe propose gratuitement les solutions de médiation
appropriées dans un délai de 2 mois à compter de la date de sa saisine et ce, au même titre
que le ou les médiateurs que chaque banque ou établissement financier peut désigner aux
mêmes fins(voir décret n° 2006-1881 fixant les conditions d’exercice de l’activité de
médiateur bancaire, distribué en séance).

16
Chapitre 2 : La banque et le marché des particuliers

Introduction :

Le client constitue l’axe principal de l’activité de la banque. Celle – ci doit focaliser ses
efforts commerciaux sur l’analyse de son comportement afin d’identifier ses besoins et de
mobiliser les moyens permettant son équipement optimal, sa satisfaction et sa fidélisation.

Inversement à celui d’une entreprise industrielle ou commerciale, le client de la


banque est à la fois pourvoyeur de la principale ressource financière (dépôts) transformée
en crédits et utilisateur des produits et services qu’elle commercialise sur le marché. De ce
fait, il constitue pour la banque le facteur le plus déterminant dans le processus de création
de sa richesse et la source essentielle des risques auxquels est exposé son métier.

I-Le marché de la clientèle bancaire :

1-Segmentation du marché :

Dans l’objectif de mieux gérer les risque de contrepartie, d’assurer le recouvrement


de ses créances et d’optimiser sa politique commerciale, la banque procèdeau découpage du
marché de la clientèle en trois principaux segments à savoir :

-le marché des particuliers.

-le marché des professionnels.

-le marché des entreprises.

En raison des pressions concurrentielles, de l’exiguïté du marché et de la diversité de


la demande, la classification de la clientèle est affinée davantage à travers une segmentation
de second degré qui consiste en la subdivision, selon des critères préétablis, de chacun des
trois segments décrits ci-haut en sous ensembles. Par exemple, la banque peut classer la
clientèle des particuliers en plusieurs catégories en se basant sur divers critères tels que le
revenu, l’âge et la situation matrimoniale. Dans le segment des professionnels, il est fait
distinction entre les personnes exerçant des professions libérales, les petits commerçants et
les industriels, les artisans et les autres métiers. Quant aux entreprises, elles sont en général
classées en fonction de leur taille (petites et moyennes entreprises, grandes entreprises,
groupes) ou du secteur d’activité (industrie,agriculture,commerce, services,…)

2-Raisons d’entrée du client particulier en relation avec la banque :

En général, le nouement par le client particulier d’une relation continue avec une
banque est motivé par divers objectifs réciproques et convergents. En effet, la banque est
dans ce cadre soucieuse d’augmenter le nombre des clients pour accroitre les dépôts et les

17
recettes provenant des produits et des services qu’elle commercialise sur le marché. De son
côté, le client tire à partir de cette relation une multitude d’avantages dont notamment :

-la sécurisation des fonds en sa possession contre le risque de perte et de vol.

-l’accès aux moyens de paiement bancaires pour assurer la facilitation des paiements
liées aux diverses transactions à caractère personnel.

-l’accès aux systèmes de paiement internationaux permettant le transfert d’argent


d’un pays à un autre.

-l’obtention de crédits destinésà la couverture de l’insuffisance du revenupar rapport


aux besoins de consommation.

-l’emploi de son épargne dans des placements ou des actifs rentables, liquides et peu
risqués.

II-La notion de compte en banque :

1-Définition :

Le processus d’édification du partenariat entre les deux parties se déclenche dès


l’ouverture du compte auprès de la banque choisie à cet effet.

Le compte bancaire est un contrat conclu entre la banque et le client pour servir à
l’enregistrement des encaissements et des décaissements réalisés par la banque pour le
compte du client. Conçu sous forme d’un tableau, le compte bancaire comprendles données
standards suivantes :

-identité et adresse du client

-numéro du compte (RIB en 20 chiffres)

-colonne des opérations créditrices

-colonne des opérations débitrices

-colonne réservée au libellé des opérations effectuées via le compte

-colonnes où sont inscrites les dates réelles des opérations et les dates de valeur
correspondantes servant au calcul des intérêtscréditeurs (servis au client) et des intérêts
débiteurs,commissions, TVA et autres frais perçus par la banque pour son propre compte ou
pour le compte de l’État ou de tiers (SIBTEL, Trésor Public,…).

-cases réservée aux soldescréditeurs (en faveur du client) ou débiteurs (en faveur de
la banque) dégagés à des dates données.

18
Le compte destiné à un particulier est dit compte de dépôts ou compte de chèques.
En application des articles 672 et 673 du CCT, ce compte est à vue d’ou le droit de son
titulaire de disposer à tout moment d’une partie ou de la totalité du solde. Il ne comporte
pas la faculté de découvert à moins que la banque admette une ou plusieurs opérations le
rendant débiteur. Dans ca cas, elle doit aviser sans retard le titulaire du compte pour
régulariser aussitôtsa situation. En pratique, les banques tolèrent à certains clients des
découverts renouvelables destinés à couvrir des règlements effectués au moyen de cartes de
crédit ou sous forme de retraits en espèces par imputation sur des avances sur
salaires,accordées dans la limite de montants fixés sur la base du revenu mensuel (1 salaire
par exemple).

2-Conditions d’ouverture du compte :

L’opération d’ouverture d’un compte bancaire constitue un acte juridique qui obéit à
des conditions de fond et de forme.

a-conditions de fond :

-Le consentement matérialisé par la présentation à la banque d’une demande


d’ouverture du compte sur un formulaire établi à cet effet.

-le client jouit de la capacité juridique au sens du COC, acquise à l’âgé de 18 ans
révolus. A défaut, il doit être assisté par son tuteur légal pour accomplir l’acte d’ouverture
du compte. En droit tunisien, le mineur (incapable) est émancipé et devient majeure par le
mariage s’il dépasse l’âge de 17 ans ou par l’exercice du commerce autorisé par décision du
juge.

Selon l’article 68 du CSP, le tuteur légal de l’enfant mineur dont les parents sont
encore mariés est le père. En cas de décès ou d’incapacité du père, la mère devient la tutrice
légale de l’enfant. Il en est de même dans le cas du divorce lorsque la garde des enfants est
confiée à la mère. En cas de décès ou d’incapacité des deux parents, le tuteur légal est, en
l’absence de tuteur testamentaire, celui nommé par le juge compétent.

L’article 23 du CSP prévoit la coopération des époux pour la conduite des affaires de
la famille et la gestion des affaires des enfants y compris l’enseignement, les voyages et les
transactions financières. Ces dispositionsdonnentdroit à la mère d’ouvrir des comptes
bancaires pour le compte de ses enfants mineurs au même titre que le père. Quelle que soit
la situation, il est interdit au tuteur légal d’accomplir des actes de nature à appauvrir le
patrimoine du mineur sauf autorisation du juge compétent.

Une personne âgée de 18 accomplis peut toutefois être déclarée mineure par
décision du juge pour démence, faiblesse d’esprit ou prodigalité.En sa qualité de société, la
banque est considérée mineure et elle doit être en conséquencereprésentée par son
représentant légal.

19
b-conditions de forme :

-l’identification du client constitue une obligation édictée au départ par diverses


législations telles que celle régissant les chèques impayés, la règlementation des changes et
autres. Cette question a prisplus d’ampleur depuis la promulgation en 2003 de la loi relative
à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En effet, la banque
est tenue à ce titre de mettre en place un dispositif d’identification de ses clients, y compris
ceux dits occasionnels, connu sous l’appellation « KYC ». A l’ouverture du compte, elle doit
exiger la carte d’identité nationale pour les personnes physiques de nationalité tunisienne, la
carte de séjour pour les personnes physiques de nationalité étrangère domiciliée en Tunisie
et le passeport pour les étrangers domiciliés à l’étranger. Ces documents sont complétés par
les justificatifs d’adresse (facture d’électricité, d’eau, …) et autres données liées à l’activité
du client, à son patrimoine et à sa situation financière. La connaissance du client implique en
outre une action de filtrage menée par la banque au moyen d’une application informatique
afin de s’assurer que le client ne figure pas sur lesblack listes des personnes sujet
d’embargos.

-le dépôt par le client auprès de la banque d’un spécimen de signature, représentant
une formalité indispensable à la gestion du compte (retrait en espèces, émission de chèques,
exécution des ordres de virement,…)

-la conclusion avec le client d’une convention de gestion d’un compte de dépôts
ouvert à des fins non professionnelle, fixant les droits et obligations des deux parties
contractantes et prévoyant notamment :

*les conditions de clôture du compte ouvert à durée indéterminée (décès du titulaire,


clôture à la demande de l’une des parties avec préavis de 8 jours notifié par un moyen
laissant une trace écrite,…).

*la nature du compte (compte individuel ou comte collectif)

*les conditions de fonctionnement du compte collectif (signatures conjointes ou


séparées des Co titulaires).

*l’interdiction de dépassement du solde créditeur du compte à moins qu’une


autorisation soit donnée par la banque à cet effet.

*les services bancaires de base.

*l’envoi au client d’un relevé du compte mensuel par tout moyen laissant une trace
écrite (courrier postal, internet, accès à une application interne,…)

*les moyens de paiement mis à la disposition du client et les procédures de leur


utilisation.

20
*la compensation du solde débiteur du compte par les soldes créditeurs des autres
comptes ouverts au nom du client auprès de la banque.

*l’information du client avant 45 jours du changement des tarifs.

*les conditions de transfert du compte d’une agence à une autre.

*le tribunal compétent en cas de litige en matière d’application de la convention


(tribunal du lieu où le compte est ouvert).

*la faculté de gestion du compte par mandat général ou particulier.

*le blocage du compte pour saisie arrêt ou opposition administrative.

*le gel du compte lorsqu’il reste non mouvementé pendant 6 mois et n’enregistre
que des opérations relatives aux agios et frais.

*l’engagement du client, en application de la législation de lutte contre le


blanchiment d’argent et du financement de terrorisme, de fournir à la banque toute
information utile sur le contexte des opérations qui lui paraissent suspectes ou inhabituelles.

*les conditions de saisine du médiateur bancaire.

3-Services bancaires de base :

Depuis 1996, la loi relative aux chèques impayés impose aux banques l’ouverture
d’un compte de chèques à tout client qui la demande mais ellesjouissent du droit de refuser
de lui délivrer des formules de chèques en blanc autres que celles certifiées ou réservées à
des retraits immédiats. En vertu de la législation bancaire, les banques sont soumises depuis
2001 à l’obligation de fournir à leur clientèle les services bancaires de base suivants:

-la gestion du compte et sa clôture,

- la délivrance d'un relevé d'identité bancaire et son inscription sur tout relevé de
compte,

- la domiciliation des effets de commerce et des virements bancaires,

-l'envoi à l'adresse déclarée à la banque par le titulaire du compte d'un relevé des
opérations effectuées sur son compte,

- la réalisation des opérations d'encaissement de chèques et de virements bancaires


et postaux,

- la réalisation des opérations de dépôt et de retrait de fonds en espèces,

- la réalisation des paiements sous forme de virements, de prélèvements ou sous


toute autre forme.

21
- la délivrance d'une carte bancaire (la loi ne précise pas le type de la carte à délivrer
et par conséquent la banque peut se limiter à la délivrance d’une carte de retrait.

II-Les placements :

A-Les placements à vue :

Les placements bancaires (monétaires) à vue des particuliers sont effectués sous
forme de dépôts logés dans des comptes de chèques ou des comptes spéciaux d’épargne.

1-Compte de chèques :

Les dépôts en comptes de chèques peuvent, en application de la circulaire n°91-22,


être rémunérés théoriquement sur la base d’un taux d’intérêt créditeur maximum de 2%. En
pratique, les banques ne prévoient en général dans la convention de gestion du compte que
des intérêts débiteurs sur les découverts éventuels et des commissions débitrices, facturés
au client et perçus par le débit du compte sur la base des tarifs contractuels. Par l’acte de
dépôt de fonds dans cette catégorie de compte, le client ne vise pas à fructifier son argent
mais plutôt à profiter des autres services offerts par la banque suite à l’ouverture du
compte.

2-Compte spécial d’épargne :

Bien qu’ils soient qualifiés de dépôts à vue parce qu’ils peuvent être retirés par le
client à sa demande à tout moment, les fonds logés dans un compte spécial d’épargne qui
est dédié principalement aux petits épargnants, sont producteurs d’intérêts créditeurs que la
banque doit servir au client par le crédit du compte à un taux fixé librement sans toutefois
être inferieur au taux de rémunération de l’épargne, arrêté actuellement par la circulaire
visée ci-dessus à 3,5% l’an.

Le compte spécial d’épargne est réservé aux personnes physiques de nationalité


tunisienne et donne lieu à la délivrance d’un livret ou d’une carte de retrait alors que la
délivrance de carnets de chèques est interdite. Un relevé du compte est adressé
trimestriellement au détenteur du compte, titulaire d’une carte électronique. Les opérations
créditrices et débitrices inscrites en compte sont les suivantes:

Opérations au crédit :

-versements en espèces

-remises de chèques et de coupons pour encaissement à la banque sur les livres de


laquelle le compte est ouvert.

- ordres de paiement émis par la Trésorerie Générale ;

-virements provenant d’un autre compte du titulaire ou d’une tierce personne.

22
Opérations au débit :

-retraits en espèces effectués par le titulaire du compte.

-virements à un autre compte du titulaire tenu sur les livres de la même banque.

Autres conditions de fonctionnement du compte :

-le montant minium de chaque opération au crédit ou au débit est fixé à 10 dinars.

-le compte ne peut pas être rendu débiteur.

-les montants portés au crédit du compte sont passés valeur 7 ème jour ouvrable
suivant la date des versement en espèces, des remise de chèques tirés sur les caisses de la
banque auprès de laquelle le compte est ouvert ou la date de liquidation de la compensation
pour les autres chèques et le virements. .

- les montants portés au débit du compte sont passés valeur 7 ème jour ouvrable
précédant celui des retraits.

-la banque peut adopter une rémunération additionnellequi tient compte de la


stabilité des fonds logés en compte.

3-Compte d’épargne logement :

Ce compte est destiné à loger des fonds moyennant des versements réguliers
pendant une période conventionnelle donnée dans l’objectif de constituer une épargne
rémunérée permettant au client de constituer l’autofinancement nécessaire à l’acquisition
d’un bien immeuble à usage d’habitation, financé en partie par un concours bancaire
accordée par la banque domiciliataire du compte.

B-Les placements à terme :

Inversement aux placements à vue, les placements à terme sont effectués par les
particuliers, les professionnels et les entreprises. Ces placements consistent en des dépôts
de fonds auprès de la banque pour une durée convenue et donnent lieu obligatoirement à
rémunération librement négociée entre la banque et le client en fonction du montant placé
et de la période convenue contractuellement. Les placements monétairesà terme prennent
diverses formes (compte à terme, bon de caisse, bons de Trésor à court terme, certificats de
dépôts, billets de trésorerie, plans d’épargne logement, assurance vie capitalisation,…).

23
1-Compte à terme et bon à échéance :

a-Conditions d’ouverture ou de souscription :

Les banques peuvent ouvrir des comptes à terme et émettre des bons de caisse à
échéance nominatifs en dinar et en dinar convertible sans toutefois pouvoir opérer le
remboursement anticipé des dépôts correspondants. Le montant, l’échéance et le taux
d’intérêt sont fixés à l’ouverture du compte en vertu d’un contrat écrit ou à l’émission du
bon de caisse délivré à partir d’un carnet à souche.

La banque peut consentir une avance (crédit) au titulaire du compte à terme ou du


bon de caisse moyennant perception d’un minimum de 15 jours d’intérêts calculé au taux
appliqué au placement majoré d’un point de pourcentage. A défaut d’une demande écrite
formulée par le client pour la reconduction du placement, la banque doit à l’échéance
contractuelle transférer d’office l’avoir au crédit du compte à vue du client ou du compte
réservé aux placements à termes échus.

Les comptes à terme et les bons de caisse ne peuvent être ouverts ou souscrits pour
une durée inferieure à 3 mois ou supérieure à 5 ans. Les intérêts sont servis à ce titre
d’avance ou à termes échus sur la base d’une année de 365 jours. Ils sont soumis à une
retenue à la source à titre d’impôt et calculés en appliquant l’une des formules suivantes :

FO1 : Intérêts à terme échu (post comptés) : (C*T*N)/36.500


FO2 : Intérêts servis d’avance (précomptés) : (C*T*N)/(36.500 + T*N)
C : Montant du placement T : Taux d’intérêt N : Durée du placement en jours

b-Exemple d’illustration :

Monsieur Zakaria Ben Mahmoud, tunisien résidant au Canada, a placé dans un


compte à terme auprès de la banque B la somme de 500.000 D pour une durée de 180 jours
au taux d’intérêt de 4%. Après une période de 3 mois, l’intéressé a demandé à la banque et
obtenu une avance égale à 80% du montant du placement en compte a terme,
remboursable à l’échéance du placement à terme. Compte tenu de ces données, il est
demandé de calculer :

-les intérêts servis à terme échu à monsieur Ben Mahmoud.


-les intérêts perçus par la banque au titre de l’avance.
-le montant que la banque doit restituer à l’intéressé à l’échéance du placement.

c-Éléments de réponses :

Intérêts bruts (IB) = (500.000*4*180)/(36.500) = 360.000.000/36.500 = 9863,014 D

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Intérêts nets (IN) = IB – impôt retenu à la source = IB – IB*20% = IB*80% = IB*0,8
= 9863,014*0,8 = 7890,411 D (revenant au client selon FO1).

Montant de l’avance accordée par la banque au client = 500.000*80% = 400.000 D

Intérêts débiteurs versés à la banque au titre de l’avance = (400.000*5*90)/36.000


= 5000 D

Montant théorique remboursable au client = 500.000 – 300.000 + 7890,411 – 5000


=202.890,411 D

2-Les certificats de dépôts :

Les certificats de dépôts sont des titres de créancesémis exclusivement par les
banques et les établissements financiers sur le marché monétaire en dinar pour se procurer
(emprunter)des liquidités auprès des entreprises et des personnes physiques. Ces titres
doivent comporter les caractéristiques suivantes :

-être nominatifs, négociables, émis au pair, non remboursable par anticipation et ne


comportant pas de primes de remboursement.
-être des titresinscritsen compte au nom du souscripteur auprès d’une banque ou
d’un établissement financier.
-avoir un montant minimum nominal représentant un multiple de 500.000 D.
-avoir une échéance fixe.
-être d’une durée égale à 10 jours au moins et 5 ans au plus. Cette durée doit être un
multiple de 10 jours, de mois ou d’années.
-faire l’objet d’une rémunération fixe négociée à l’émission lorsque la durée de
remboursement est inferieure ou égale à un an. La rémunération est arrêtée sur la base d’un
taux fixe ou variable lorsque la durée de remboursement dépasse un an.

3-Les billets de trésorerie :

Les billets de trésorerie sont des titres de créances émis par les banques et les
entreprises sur le marché monétaire en dinar pour se procurer (emprunter) des liquidités
auprès des entreprises et des personnes physiques. Ces titres doivent comporter les
caractéristiques suivantes :

-être nominatifs, négociables, émis au pair, non remboursable par anticipation et ne


comportant pas des primes de remboursement.

25
-être des titres inscrits en compte au nom du souscripteur auprès d’une banque ou
d’un établissement financier.
-avoir un montant minimum nominal représentant un multiple de 50.000 D.
-avoir une échéance fixe.
-être d’une durée égale à 10 jours au moins et 5 ans au plus. Cette durée doit être un
multiple de 10 jours, de mois ou d’années.
-faire l’objet d’une rémunération fixe négociée à l’émission et payable d’avance
lorsque la durée de remboursement est inferieure ou égale à un an. Lorsque la durée de
remboursement dépasse un an, la rémunération est arrêtée sur la base d’un taux fixe ou
variable et elle réalisée à termes échus à la fin de chaque période d’une année.
-être domiciliés auprès d’une banque.

Les sociétés habilitées à émettre de tels titres de créances sont celles cotées en
bourse, constituées sous forme de société anonyme depuis au moins deux ans au capital
minimum libéré d’un million de dinars et ayant établi les états financiers certifiés de deux
exercices, ayant un rating d’une agence de notation, bénéficiant d’une garantie bancaire à
première demande ou d’une ligne de crédit bancaire de substitution ou celles faisant partie
à un groupe de sociétés auquel appartiennent les souscripteurs.

4-Les bons de Trésor à court terme :

Les bons de trésor à court terme (BTCT) sont des titres de créances dématérialisés
émis par l’État et souscrits dans des comptes ouverts auprès des SVT(spécialistes en valeurs
du Trésor constitués des banques et des intermédiaires en bourse) pour être ensuite vendus
au public. Ils sont destinés à financer le décalage entre les recettes et les dépenses
budgétaires et ils comportent les caractéristiques suivantes :

-valeur nominale de 1.000 D


-maturité de 13, 26 ou 52 semaines.
-intérêts précomptés et calculés à aux fixe arrêté lors de l’adjudication sur la base du
nombre de jours réel, rapporté à une année de 360 jours.
-retenue à la source (impôt) opérée par le SVT au taux de 20% lors de la vente du
BTCT au public.
-remboursement in fine à la date d’échéance correspondant à un jour ouvrable ou à
défaut au jour ouvrable suivant).
-non négociable en bourse.
-montant indicatif de l’émission annoncé par le ministère des finances chaque mardi
via le système d’information Reuters
-règlement (livraison) au Trésor public du montant offert via la société de clearing
(STICODEVAM) le mardi suivant la date d’annonce des résultats de l’adjudication.

26
III-Aperçu sur les crédits bancaires destinés aux particuliers :

Perçus par le consommateur comme étant une solution appropriée et disponible


permettant de combler l’excédent de ses dépenses sur son revenu et classés par la banque
de détail parmi les engagements relativement peu risqués et rentables, les crédits aux
particuliers ont connu au cours des 15 dernières années une expansion spectaculaire sur les
plans quantitatifs et qualitatifs..
Généralement, ces crédits sont destinés à couvrir les dépenses de consommation des
ménages, à parfaire le schéma de financement du cout d’achat d’équipements à usage
familial et au financement d’acquisition ou de construction d’un logement.

Malgré lastandardisation des conditions de leur octroi par la règlementation en


vigueur en l’occurrence la circulaire n°87-47, ces crédits constituent aujourd’hui l’un des
principaux axes de la stratégie marketing des banques tunisiennes et ils sont commercialisés
selon une politique offensive à travers une gamme largement diversifiée et adaptée, au
niveau de la forme, aux attentes des populations ciblées par chaque banque.
Indépendamment de la diversité étendue de leurs appellations sur le marché, ces crédits
peuvent être décrits comme suit :

1-Crédit à la consommation :

Ce concours est destiné à financer l’acquisition par les particuliers, de biens de


consommation durable ainsi que leurs dépenses courantes ou d’aménagement dont la durée
ne peut excéder 3 ans et le montant est fixé sur la base de la capacité de financement du
bénéficiaire, arrêtée en général à 40% revenu.Lorsqu’il s’agit de crédit destinés à financer à
l’installation d’un chauffe - eau solaire, la durée de remboursement est relevée jusqu’à 5
ans. Le crédit est dispensé aux personnes physiques de nationalité tunisienne résidentes ou
non résidente sur le plan change, âgée de 18 ans au moins et 70 ans (65ans dans certaines
banques) au plusà la date de la dernière échéance de remboursement du crédit. Le crédit est
accordé au TMM augmenté de la marge bancaire(par exemple : TMM + 3%), sur production
des pièces suivantes :

-demande de crédit présentée sur un formulaire établi par la banque à cet effet.
-copie de la CIN (copie de la carte professionnelle pour les personnes physiques
exerçant une profession libérale)
-attestation de salaire (déclaration de revenu annuel pour les professionnels libéraux)
-1 à 3 derniers bulletins de paie+1 à 3 derniers relevés du compte
-attestation de travail confirmant le statut professionnel de l’emprunteur.
-domiciliation irrévocable du salaire
-assurance vie (décès + invalidité absolue et définitive)

27
2-Crédit auto :

Ce crédit finance l’acquisition d’une voiture et il est remboursable sur une durée
allant jusqu’à 7 ans. Le crédit est plafonné à 60% de la valeur de la voiture compte tenu de
la capacité de remboursement du client. La quotité maximale du crédit est relevée à 80%
pour les voitures ayant une puissance fiscale de 4 chevaux.

En pratique, la durée de remboursement peut être ramenée à 4 ou à 5 ans pour les


voitures d’occasion dont l’âge ne dépasse pas 3 à 4 ans. Certaines banques accordent un tel
crédit dans la limite d’un plafond. D’autres réduisent sa quotité à 30% pour les voitures dont
la puissance fiscale dépasse 9 chevaux.Le dossier de crédit est composé des pièces détaillées
ci – après :
- demande de crédit (formulaire préétabli)
-copie de la CIN (copie de la carte professionnelle pour les personnes physiques
exerçant une profession libérale)
-attestation de salaire(déclaration de revenu annuel pour les professionnels libéraux
et attestation de pension pour les retraités)
-1 à 3 derniers bulletins de paie + 1 à 3 derniers relevés du compte
-attestation de travail confirmant le statut professionnel de l’emprunteur.
-domiciliation irrévocable du salaire
-justificatifs de l’autofinancement.
-assurance vie (décès + invalidité absolue et définitive) + assurance vol et incendie
-facture pro-forma établi par le concessionnaire (promesse de vente dans le cas
d’une voiture d’occasion)
-transcription du privilège sur le certificat d’immatriculation du véhicule en faveur de
la banque (nantissement du bien).

3-Crédit aménagement :

Cette forme de financement est destinée à la couverture des dépenses


d’aménagement (travaux de peinture, rénovation des espaces intérieurs,…) d’un logement à
usage d’habitation dont la durée de remboursement peut atteindre 5 ans. L’accord du
financement est décidé sur présentation des pièces exigées pour le crédit à la
consommation, accompagnées d’un devis estimatif des travaux. Ce crédit se prête en réalité
à un financement subjectif dont l’utilisation pourrait être dénaturée. Il est en général fixé en
fonction non seulement de la capacité de remboursement mais également d’un plafond et il
est accordé sur production des pièces requises pour les crédits à la consommation
accompagnées d’un devis estimatif des travaux envisagés, d’une copie du titre de propriété
ou de l’accord écrit du propriétaire et éventuellement d’un acte d’affectation en faveur de la
banque du logement en garantie réelle.

28
4-Crédit de financement de l’habitat :

Ce crédit finance la construction ou l’extension d’un logement à usage d’habitation


ainsi que l’acquisition d’un logement neuf auprès d’un promoteur immobilier ou d’un
logement ancien ou d’un terrain destiné à la constructiond’un logement.La quotité du crédit
peut atteindre 80% du cout de l’investissement et la durée de remboursement peut s’étaler
sur 25 ans.

Dans l’objectif d’assurer l’équilibre entre les ressources et les emplois, les banques
doivent imputer ces crédits sur des ressources dont la maturité est compatible avec la durée
de remboursement. Ainsi, les crédits d’une durée initiale comprise entre 10 et 15 ans
doivent être adossés à des ressources ayant une maturité minimale de 10 ans. Ceux d’une
durée initiale comprise entre 15 et 20 ans doivent être adossés à des ressources d’une
maturité minimale de 15 ans alors que la maturité minimale des crédits remboursables sur
une durée comprise entre 20 et 25 ans doivent avoir une maturité minimale de 20 ans. Les
crédits dont la durée de remboursement initiale dépasse 15 ans sont assortis de taux
d’intérêt fixes.
La prolongation des durées de remboursement des crédits logement est favorisée
par l’accès des banques aux crédits intérieurs (emprunts obligataires) et extérieurs
remboursables à très long terme.

Les politiquesd’innovation et de promotion des dépôtsdéveloppées par les banques


ont amené à la création d’un produit permettant aux personnes physiques de nationalité
tunisienne d’ouvrir un compte à l’effet de constituer une épargne rémunérée au moyen de
versements mensuels réguliers dont le montant varie selon la durée du plan d’épargne qui
s’étale, par exemple, sur deux, trois, quatre ou cinq années.

A la fin de la période d’épargne contractuelle, la banque accorde au titulaire du


compte un crédità long terme, destiné au financement d’acquisition ou la construction d’un
logement pour un montant multiple de celui de la catégorie de l’épargne constituée (deux à
trois fois de l’épargne) à un taux d’intérêt préférentiel. Ce crédit peut être complété par un
crédit additionnel consenti dans la limite de la capacité de remboursement (40% du revenu)
déterminée compte tenu de l’ensemble des engagements du client emprunteur.

Qu’il soit ordinaire ou adossé à un plan d’épargne, le bénéfice d’un crédit logement
est subordonné à la production des documents suivants :

- - demande de crédit (formulaire préétabli)


-copie de la CIN (copie de la carte professionnelle pour les personnes physiques
exerçant une profession libérale)
-extraits de naissance du client et de son conjoint datés de 3 mois au plus.

29
-caution solidaire du conjoint, le cas échéant.
-attestation de salaire (déclaration de revenu annuel pour les professionnels libéraux)
-1 à 3 derniers bulletins de paie + 1 à 3 derniers relevés du compte
-attestation de travail confirmant le statut professionnel de l’emprunteur.
-domiciliation irrévocable du salaire
-justificatifs des autres revenus éventuels (loyers, rentes,…)
-assurance vie (décès + invalidité absolue et définitive) + assurance vol et incendie
-promesse de vente (titre de propriété + autorisation de bâtir pour le crédit de
construction).
-justificatifs de constitution de l’autofinancement.
-acte d’hypothèque de premier rang avec inscription au registre de la conservation
foncière (ou contrat de vente prévoyant une clause hypothécaire en faveur de la banque) +
attestation de main levée dans le cas est déjà grevé d’une hypothèque antérieure.

5-Crédits logements imputés sur des fonds publics spéciaux :

Dans le cadre de la politique de facilitation de l’accès des familles à faibles revenus,


l’État confie à certaines banques la gestion de fonds dédiés au financement de logements
sociaux tel que le FOPROLOS.

Remboursables sur 25 ans avec un délai de grâce allant de 1 à 3 ans au taux d’intérêt
fixe de 2,5% à 5,75%, ces crédits sont réservés aux salariés résidents sur le plan change de
nationalité tunisienne dont le revenu est compris entre une fois et quatre fois le SMIG pour
financer l’acquisition de logements individuels ou collectifsneufs auprès d’un promoteur
immobilier dont la superficie ne dépasse pas un maximum (50 à 100 m2) par logement. Le
montant du crédit est plafonné en fonction du niveau du revenu (45.000à72.000 D) et
l’autofinancement minimum varie de 10 à 15% du prix maximum du logementéligible à cette
forme de financement spécifique.

6-Produits de la finance islamique destinés aux particuliers :

Les crédits aux particuliers finançant les dépenses courantes, l’acquisition de voitures
ou de logement sont commercialisés en Tunisie par les banques islamique sous forme de
mourabaha dans les mêmes conditions(durée, quotité, justificatifs,autofinancement ou
marge de sécurité,…) admises pour les crédits consentis par les banques classiques.

Toutefois, au lieu de prêter de l’argent au client et de percevoir en contrepartie des


intérêts débiteurs, la banque achète le bien puis le lui revend sur la base du cout
d’acquisition majoré d’une marge de profit connus d’avance. Cette marge reste fixe sur toute
la durée de remboursement. Le client paie le prix d’achat du bien mensuellement sur une
période contractuelle convenue avec la banque.Vu qu’il est interdit à la banque dans ce cas

30
de contracter des emprunts et elle doit par conséquent imputer de tels financements sur ses
ressources propres et ses dépôts, la durée de remboursement des concours à long terme est
en général inferieure ou égale à 15 ans.

Les banques islamiques procèdent également à l’ouverture de comptes à vue qui ne


peuvent être ni rendus débiteurs ni producteurs d’intérêts.Les titulaires de ces comptes
bénéficient par contre de tous les autres services y afférentsdont notamment les opérations
de caisse, les moyens de paiement, le e-Banking, sur lesquels la banque perçoit des
commissions (frais de tenue de compte, commission de certification de chèques, cotisation
pour cartes bancaires,…) soumises à la TVA à l’instar de ses homologues exerçant le métier
de la banque classique. Des comptes de dépôts non rémunérés sont également ouverts par
ces banquesaux particuliers à l’effet de leur assurer les opérations de paiement et de mettre
à leur disposition les moyens de paiement d’usage.

Des comptes d’épargne sont en outre ouverts par les banques islamiques dont le
fonctionnement est régi par les principes de la moudharaba puisqu’ils ne sont pas
rémunérés sur la base d’un taux d’intérêt mais sur la base des profits résultant des
financements accordés ou des investissements réalisés par la banque. Ces profits sont
verséstrimestriellement au client selon des clés de répartition prédéterminés (par exemple
60% pour la banque et 40% pour le client).

7-Le titre de crédit :

Au lieu d’être matérialisé par des billets à ordre souscrits par l’emprunteur en faveur
de la banque, tout crédit consenti par un établissement bancaire ou financier à une
personne physique ou morale peut depuis l’année 2000, donner lieu à la souscription par le
bénéficiaire du crédit, dit le souscripteur, d'un titre de crédit au profit de l'établissement
prêteur, constatant l'intégralité des sommes devant être remboursées au titre du crédit
accordé.Le titre de crédit doit comporter les énonciations suivantes :

- la dénomination "titre de crédit" insérée dans le texte du titre et exprimée dans la


langue employée dans sa rédaction
- la raison sociale de l'établissement prêteur

- le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait

- le nom du souscripteur du titre

- l'engagement pur et simple de rembourser l'intégralité des montants mentionnés


sur le titre selon les modalités et échéances indiquées sur le tableau d'amortissement des
créances, établi à cet effet et inséré dans le texte du titre,

31
- l'indication du lieu où doit s'effectuer le paiement sachant qu’Il est obligatoire de
domicilier le titre de crédit chez l'établissement préteur ou auprès duquel est ouvert le
compte par référence au relevé d'identité comportant, notamment le numéro du compte
ouvert chez la banque domiciliataire.

- l'indication de la date et du lieu de souscription du titre,

- la signature du souscripteur.

Lorsque l'une des énonciations indiquées ci-dessus fait défaut, le titre ne vaut pas
titre de crédit.Il doit en outre contenir un tableau d'amortissement comportant notamment
les indications suivantes :

- le taux d'intérêt appliqué, les commissions, frais et rémunérations directes et


indirectes, tels que réglementés par la législation en vigueur,
- la somme totale en principal et intérêts due par l'emprunteur,
- les montants à rembourser selon les délais fixés.

Le titre de crédit est transmissible par voie d'endossement, lequel doit être inscrit sur
le titre lui-même avec mention de sa date.Le titre de crédit ne peut être endossé qu'en
faveur de la banque centrale de Tunisie ou d'un établissement bancaire ou financier.Sauf
clause contraire, l'endossement transmet tous les droits résultant du titre du crédit y
compris les sûretés, ilvaut justification du paiement des échéances et l'endosseur est garant
du paiement précédant sa date.

La signature du titre de crédit par le souscripteur vaut acceptation de sa part.


Par sa simple signature, le souscripteur s'oblige à provisionner son compte bancaire ouvert
chez la banque domiciliataire, de façon à couvrir les sommes indiquées sur le titre dans les
délais prévus par le tableau d'amortissement des créances.L'acceptation a pour effet de
donner mandat irrévocable à la banque domiciliataire de prélever, au profit du porteur, les
montants dont les échéances sont fixées par le tableau d'amortissement des créances.

A défaut de paiement, le porteur a contre le souscripteur une action directe résultant


du titre pour tout ce qui peut être exigé en vertu dudit titre.Le paiement d'un titre de crédit
peut être garanti pour tout ou partie de son montant par un aval. Celui-ci ne peut être
donné que pour le compte du souscripteur. Il est donné soit sur le titre ou sur une allonge,
soit par un acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu. Il est exprimé par les termes,
"bon pour aval" ou par toute autre formule équivalente, il est signé par le donneur d'aval.Le
donneur d'aval est tenu de la même manière que celui dont il s'est porté garant.S'il paie le
titre, le donneur d'aval acquiert les droits en résultant contre le souscripteur et contre les
endosseurs garants du paiement.

32
Le paiement du titre de crédit, au profit du porteur est effectué par débit du compte
ouvert chez la banque domiciliataire visé au point 6 de l'article 2 de la présente loi,
conformément aux échéances fixées dans le tableau d'amortissement des créances.

Lorsque la provision ne couvre pas la totalité du montant de l'échéance due, la


banque domiciliataire a le droit d'effectuer le prélèvement à concurrence de la provision
disponible.Le défaut de paiement d'une échéance dans les délais, pour absence ou
insuffisance de provision, emporte d’office déchéance du terme et rend immédiatement
exigible l'intégralité des sommes dues au titre du principal du crédit accordé.La preuve du
paiement est faite par tout moyen.

Le porteur peut recourir à la procédure d'injonction de payer au sens des articles 59 à


67 du code des procédures civiles et commerciales, laquelle est exécutoire après 24 heures
de sa notification indépendamment de l'appel.

Nonobstant toute clause contraire, le souscripteur et l'avaliseur sont solidairement


tenus envers le porteur, ils ne peuvent lui opposer aucune exception de quelque nature que
ce soit, sauf en cas de fraude ou d'abus de droit.
Le porteur a le droit d'agir contre ces personnes individuellement ou conjointement, sans
être astreint à observer un ordre quelconque.

Toute action résultant du titre de crédit contre tous les signataires, se prescrit après 3
ans à compter de la date de la première échéance demeurée impayée.

IV-Les produits de la bancassurance :

L’activité de la bancassurance ne constitue pas une activité bancaire indépendante de


celle exercée à titre professionnel par les compagnies d’assurance mais elle consiste en la
distribution des services d’assurance par le réseau des agences bancaires, moyennant des
commissions, en vertu de conventions conclues entre les assureurs et les banquiers. Cette
activité permet aux assureurs de bénéficier d’une force de frappe commerciale offerte par
les agences bancaires, de réduire les couts de distribution et de profiter d’une présélection
des clients. Pour les banques, elle permet de disposer de sources de revenus additionnelles,
de diversifier davantage l’offre des produits financiers, de fidéliser la clientèle et d’améliorer
la rentabilité des points de vente. Quant aux clients, ils bénéficient de produits d’assurance
adaptés, de prix intéressants (tarifs groupes) et de procédures de souscriptionsimplifiées.

En dehors de la couverture par ses produits des multiples risques encourus par les
banques et les clients (souscripteurs), la bancassurance joue un rôle non négligeable dans la

33
mobilisation de l’épargne. Malgré la diversité de leurgammeofferte actuellement sur le
marché, les produits de la bancassurance prennent les formes fondamentales suivantes :

1-Assurance crédit :

Cette assurance couvre le risque de décès ou d’invalidité totale, absolue et définitive


de l’emprunteur avant le remboursement intégral du crédit bancaire qu’il a contracté. Elle
est souscrite en garantie du remboursement par une compagnie d’assurance en faveur de la
banque prêteuse du reliquat du principal du crédit restant du par l’emprunteur. Elle couvre
les risques de non remboursement des crédits logement, acquisition de voiture et des
crédits à la consommation.

Le souscripteur dont l’âge ne dépasse pas une limite donnée au terme du contrat
d’assurance, verse en contrepartie de la garantie offerte par cette assurance vie, une prime
payable en une seule fois ou par tranchesintégrées dans l’échéancier de remboursement du
prêt.

2-Assurancemultirisques habitation :

Commercialisée dans le cadre d’une seule police, cette assurance couvre le


souscripteur contre les risques d’incendie, dommages électriques, foudre, dégâts des eaux,
vol, bris de glaces et autres risques pouvant perturber sa vie quotidienne et lui offre des
services d’assistance connexes. Elle consiste à rembourser au souscripteurune indemnisation
à hauteur d’un plafond garantiet des cotisations correspondances qu’il a versées. Dans le but
de permettre à leurs clients de rembourser leurs crédits dans de bonnes conditions, les
banques proposent cette garantie sous forme de package avec l’assurance crédit.

3-Assurance vie capitalisation ou épargne :

Il s’agit d’un pur produit financier dont le mécanisme est semblable à celui de
l’épargne bancaire. Ce produit prévoit le versement par le souscripteur de primes
périodiques etproportionnelles au capital souhaité et ce, pendant une durée contractuelle
déterminée au terme de laquelle l’assureur paie un capital ouune rente. A condition que le
contrat d’assurance soit d’une durée minimale de 10 ans, ce produit est assorti des
avantages fiscauxsuivants :

34
-déduction du revenu net imposable allant jusqu’à 10.000 D.
-exonération des primes de la taxe unique sur les assurances.
-exonérationdu capital versé par l’assureurau souscripteur de l’impôt sur les revenus
des personnes physiques.

4-Assurance vie entière :

Ce produit est destiné aux personnes physiques soucieuses de la situation financière


de leurs familles après leur décès. Il garantit le versement par l’assureur, en cas de décès,
d’un capital (plafonné) ou d’une rente aux bénéficiaires désignés. Le contrat dédié à ce
produit est souscrit pour une durée indéterminée qui prend fin avec le décès de l’assuré. La
prime est soit unique soit fractionnée selon une périodicité (mois, trimestre,…) convenue
contractuellement.

5-Assurance moyen de paiement :

Cette assurance permet au souscripteur d’être remboursé à concurrence d’un


montant déterminé en cas de retraits frauduleux effectués au moyen d’une formule de
chèque ou d’une carte bancaire perdue ou volée. Elle couvre la période qui commence à
courir à compter de la date de dépôt auprès de la banque de la déclaration de perte ou de
vol du moyen de paiement.

6-Assurance voyage :

Il s’agit d’une formule d’assurance temporaire (90 jours)ou renouvelable, permettant


une couverture du souscripteur contre les risques découlant des voyages effectués en
Tunisie ou à l’étranger.Elle permet la prise en charge par l’assureur des frais médicaux et
d’hospitalisation imprévus suite à une maladie ou à un accident.

V-Les services et les moyens de paiement :

1-Définitions :

A- Les services de paiement :

Sont considérés services de paiement :

-les versements et les retraits d’espèces


-les prélèvements

35
-les opérations de paiement en espèces ou celles effectuées au moyen d’un chèque,
d’une lettre de change ou de mandats postaux émis ou tout autre support papier équivalent.
-les opérations de transfert de fonds
-la réalisation d’opérations de paiement par tout moyen de communication à
distance y compris les opérations de paiement électronique.

B- Les moyens de paiement :

Les moyen de paiement sont des instrument de différentes formes permettant de


transférerdes fonds d’un compte à un autre par tout procédé technique y compris le
procédé de la monnaie électronique.

La monnaie électronique est une valeur représentant une créance stockée sur un
support électronique, émise en contre partie de la remise de fonds d’un montant au moins
égale à ladite valeur.

Les moyens de paiement classique sont largement concurrencés par les instruments
électroniques en raison du progrès technique ayant suscité le développement de la banque à
distance et de la banque en ligne. Toutefois, bien qu’il soit en régression, le recours au
chèque, au virement et aux autres instruments de paiement de même génération demeure
significatif dans tous les pays du monde.

B-1-Le virement bancaire :

a-Définition :

L’article 678 du CCT définit le virement comme étant l’opération par laquelle le
compte d’un donneur d’ordre est, sur l’ordre écrit de celui-ci, débité pour un montant
destiné à être porté au crédité d’un autre compte du titulaire lui-même ou d’une tierce
personne ouverts sur les livres de la même banque ou de banques différentes.

b-Mentions obligatoires du virement :

Le CCT n’a pas imposé des mentions obligatoires pour la validité du virement.
Néanmoins, pour qu’il soit exécuté via le système de télé compensation, les ordres de
virement bancaires sont établis selon la norme nationale (NT112-15) et doit comporter les
mentions suivantes :

-ordre pur et simple de transférer une somme d’argent d’un compte vers un autre.

36
-montant en chiffres et en lettres objet du transfert d’un compte à un autre.
-RIB du compte à débiter et RIB du compte à créditer
-noms et prénoms du donneur d’ordre et du bénéficiaire
-date de l’ordre de virement
-banques du donneur d’ordre et du bénéficiaire.
-signature du donneur d’ordre.

c-Caractéristiques du virement :

L’ordre de virement est valablement donné soit pour des sommes déjà inscrites au
compte du donneur d’ordre soit pour des sommes devant y être inscrites dans un délais
préalablement convenu avec la banque d’où la possibilité d’ordonner des virements
exécutés à une date future sans qu’ils ne soient qualifiés de virements sans provisions
soumis à des sanctions pénales.

Le bénéficiaire d’un ordre de virement devient propriétaire de la somme à transférer


à son profit au moment où la banque en débite le compte du donneur d’ordre. La révocation
de l’ordre de virement est donc possible jusqu’à ce moment.

d-Types de virements :

A l’effet de répondre au mieux aux impératifs de rapidité et de sécurité liés aux


transactions économiques et de faciliter les paiements qui en découlent, l’ordre de virement
peut prendre les diverses formes suivantes :

-virement ponctuel adossé à un seul règlement opéré à une date donnée)


-virement permanent donnant lieu à des règlements exécutés de manière répétitive à
des dates différentes préalablement convenues avec la banque (remboursement des
échéances d’un crédit, paiement d’une prestation de services en plusieurs tranches,…)
-virement massif ordonné par une société mensuellement pour payer les salaires de
son personnel disposant de comptes ouverts auprès de plusieurs banques.
-virement national destiné à honorer un engagement pris vers un créancier établi en
Tunisie.
-virement international destiné à honorer un engagement pris vers un partenaire
établi à l’étranger.
-virement libellé en dinar ou libellé en devise.

B-2-Le prélèvement :

37
Le prélèvement est un instrument normalisé (norme nationale NT112-11) qui permet
des paiements préalablement autorisés par le titulaire du compte. Il doit faire l’objet d’un
contrat tripartite, conclu entre le client, la banque et le prestataire de services (STEG,
SONEDE, opérateur de téléphonie fixe ou mobile). La domiciliation du contrat tripartite
permet le règlement automatique des factures établies régulièrement par les dits
prestataires de services au nom du client par le débit de son compte ouvert auprès de la
banque désignée.

B-3-La carte bancaire :

a-Fonctions de la carte bancaire :

La carte bancaire est un instrument se présentant sous forme d’une carte plastique à
dimensions standardisées équipée d’une puce électronique qui permet, en vertu d’un
contrat conclu par le client avec sa banque, d’effectuer à distance grâce à un système de
paiement électronique, les opérations suivantes :
-des paiements, dans la limite d’un plafond journalier ou hebdomadaire négocié avec la
banque,auprès de commerçants dotés de terminaux de paiement électronique ou auprès de
commerçants virtuels via Internet.

-des retraits d'espèces,dans la limite d’un plafond, aux distributeurs automatiques de


billets (DAB) et aux guichets automatiques de banque (GAB).

-des accès au compte pour divers motifs (consultation du solde, consultation extrait,…)

La carte de paiement est associée à un réseau de paiement tel que VISA, MasterCard,
American Express,…Elle est délivrée pour une durée de validité donnée (3 ans) et contre
le paiement d’une cotisation arrêtée selon le type de la carte et la politique de
tarification adoptée par la banque

b-Types de cartes bancaires :

Les cartes bancaires varient selon les fonctions qu’elles remplissent et prennent en
conséquence les formes suivantes :

-carte de retrait permettant uniquement des retraits de fonds en espèces aux DAB et
GAB de l’ensemble des banques de la place.

-carte de paiement permettant des retraits de fonds en espèces ainsi que des
paiements auprès des commerçants, des grandes surfaces et autres prestataires de
services.

-carte de crédit assurant les fonctions de retrait et de paiement non seulement à


hauteur du solde disponible du compte mais également dans la limite de facilités de

38
caisse en blanc allant jusqu’ à 100% du salaire domicilié chez la banque émettrice de la
carte.

-carte nationale utilisable uniquement sur le territoire national par les titulaires de
comptes en dinar.

-carte internationale utilisable sur le territoire national et international parles


titulaires de comptes en devises et en dinar convertible. Une telle carte est également
délivrée aux titulaires d’allocations pour voyages d’affaires destinées à la couverture des
frais de séjour relatifs à leurs voyages d’affaires à l’étranger, aux personnes éligibles à la
carte internationale technologique réservée à la couverture de dépenses engagées en
devises via Internet et aux personnes éligibles à l’allocation touristique (carte émise en
dinar) et au compte allocation touristique.

B-4-Le chèque :

a-Définition et mentions obligatoires :

Le chèque est un écrit par lequel une personne dite «le tireur » donne l’ordre à un
autre personne dite « le tiré » qui doit être une banque ou un CCP de payer à son profit
ou au profit d’une tierce personne (bénéficiaire) une somme d’argent par le débit d’un
compte.

En application de l’article 346 du CCT, contient les mentions obligatoires suivantes :

-la dénomination chèque, inséré dans le texte du titre et exprimé dans la langue
employée pour sa rédaction (arabe + français)

-le mandat pur et simple de payer une somme déterminée.

-le nom de celui qui doit payer (tiré).

-l’indication du lieu où le payement doit être effectué.

-l’indication de la date et du lieu où le chèque est créé.

-la signature de celui qui émet le chèque (tireur)

b-Caractéristiques du chèque :

-étant un moyen de paiement à vue, le chèque est émis nécessairement sur un


compte dans lequel la provision est préalable, disponible et suffisante.

-le chèque émis et payable en Tunisie est présenté au paiement dans un délai de 8
jours à compter de sa date de création. Ce délai est porté à 60 jours pour les chèques
émis hors du territoire tunisien.

39
-le chèque dont le montant est écrit à la fois en toutes lettres et en chiffres vaut, en
cas de différence, pour la somme écrite en toutes lettres.

-le chèque est émis non à ordre en ce sens qu’il est obligatoirement encaissé par le
bénéficiaire auprès des guichets de la banque tirée ; Il peut également être présenté
pour encaissement par la banque du bénéficiaire via la chambre de télé compensation. Il
est dans ce cas endossable une seule fois par le bénéficiaire en faveur de sa banque à
titre de procuration (pour encaissement).

-le chèque est encaissable même s’il est présenté au paiement après l’expiration du
délai de 8 jours. Il est toutefois prescrit et devient un simple moyen de preuve après 3
ans et 8 jours.Il en est de même pour le chèque qui porte une date postérieure à celle
de sa présentation.

-pour des motifs de télé compensation, les formules de chèquessontétablies selon la


norme nationale (NT112-23).

-le chèque retourné impayé pour un motif lié à la provision doit être régularisé une
procédure de régularisation légale spécifique.A défaut, son émetteur est exposé à des
sanctions pénalessévèresinfligées sous forme d’amendes et de peines
d’emprisonnement.

-le décès du tireur ou son incapacité survenant après l’émission du chèque ne


touchent pas aux effets du chèque.

-les chèques émis pour un montant inférieur ou égal à 20 D nonobstant l’absence ou


l’insuffisance de la provision.

- avant la délivrance de formule de chèques, la banque est soumise à l’obligation de


se renseigner, par voie électronique pour les personnes titulaire de la CIN et par écrit
pour les autres personnes, auprès de la BCT (CCI) à peine de payer les chèques émis pour
des montants allant jusqu’ à 5.000 D. Elle doit également consigner sur un registre le
numéro de série des formules de chèques en blanc et de leurs dates de remise aux
titulaires des comptes.

C-Procédures de régularisation des chèques retournés impayés :

Un chèque est rejeté par la banque tirée pour divers motifs. La procédure pénale
relatives aux chèques impayés partiellement ou totalement n’est toutefois déclenchée
que dans les cas où le motif du rejet du chèque est lié à la provision matérialisés par :

-l’absence de provision

-l’insuffisance de la provision.

40
-l’indisponibilité de provision (la provision existe mais elle est frappée d’une saisie arrêt) ou par
la clôture du compte (certaines banques ne réalise la clôture définitive du compte
qu’après liquidation des chèques émis et non encore présentés au paiement.

Le chèque estrejeté par simple papillon lorsqu’il comporte un vice de forme


(signature non conforme au spécimen de signature, non indication de la date et du lieu
d’émission,…) et la provision est valablement existante. Dans de tels cas, la banque doit
bloquer la provision en faveur du bénéficiaire.

Le chèque peut être rejeté pour opposition formulée par le tireur par écrit (appuyé
d’une déclaration de perte ou de vol). Dans ce cas, le rejet donne lieu à l’établissement d’un
certificat de non-paiement adressé au procureur de la République. A ce titre, te tireur doit
savoir que l’opposition n’est admise qu’en cas de perte, de vol ou de faillite du porteur.

Il résulte de l’article 410 ter que toute banque tirée qui refuse le paiement d’un
chèque pour absence, insuffisance ou indisponibilité de la provision doit accomplir les
actions suivantes :

1) porter immédiatement du chèque au verso du chèque la date de sa présentation,


payer au bénéficiaire du chèque la provision partielle ou la bloquer à son profit,adresser au
tireur le jour même un préavis par télégramme, téléfax ou tout autre moyen laissant une
trace écrite pour l’ inviter à provisionner son compte ou à rendre la provision disponible
dans les 3 jours ouvrables à compter de la date de refus du paiement.

2)dans le cas le clientne répond pas au préavis, établir au cours du premier jour
ouvrable suivant l’expiration du délai de 3 jours ouvrables, un certificat de non-paiement
(CNP) en 5 exemplaires dont trois sont conservés par la banque pour son propre compte et à
la disposition du procureur de la république et de la BCT. Un exemplaireest adressé dans les
3 jours ouvrables suivant la date de son établissementau titulaire du compte géré par un
mandataire ou aux titulaires non signataires du compte collectif ainsi qu’au
bénéficiaire.L’autre exemplaire est adressé dans le même délai au porteur, accompagné du
l’original du chèque. Lorsque le chèque est présenté au paiement par le système de télé
compensation, la banque tirée adresse via ce système à la banque présentatrice le
quatrième jour ouvrable l’enregistrement informatique du CNP destiné arteur. Celle-ci remet
ce CNP au porteur accompagné de l’original du chèque le jour de la prise en charge de
l’enregistrement informatique.

3) Dans le délai de 3 jours imparti pour l’établissement et la notification du CNP au


porteur, établir et adresser au tireur un avis de non- paiement (ANP) par exploit d’huissier
notaire. Sous peine des sanctions légales, l’huissier notaire doit dans les 4 jours calendaires à
compter de la date à laquelle il l’a reçu, notifier l’ANP au tireur (ou à tous les signataires du

41
chèque) directement ou à son adresse déclarée à la banque ou par lettre recommandée si
celle est à l’étranger.L’ANP doit comporter :

- la transcription littérale du certificat de non-paiement,


- l’injonction de payer le chèque au porteur, de provisionner le compte ou de rendre
la provision disponible et de payer les frais de notification et ce, au cours des 4 jours
ouvrables à compter de la date de notification de l’ANP. (6 jours ouvrables lorsque l’adresse
déclarée est à l’étranger)
-l’injonction du tireur de s’abstenir d’utiliser toutes les formules de chèques en sa
possession et les restituer à la banque et aux autres banquessous peine d’une année
d’emprisonnement et d’une amende de 500 D.
-l’information du client qu’il dispose d’une deuxième faculté de régularisation dans
un délai maximum de 3 mois à compter de l’expiration des délais susvisés, moyennant le
paiement de montant impayé du chèque, d’un intérêt de retard calculé au taux de 10% sur
la période allant de la date du CNP jusqu’à la date de paiement, d’une amende au profit du
Trésor égale à 10% du montant impayé et des frais de signification avancés par la banque.
-l’information du client qu’il dispose d’une troisième faculté de régularisation après
l’expiration du délai de 3 mois et avant la date de de prononcé d’un jugement rendu en
dernier ressort, sous réserve de remplir les conditions de la deuxième régularisation avec
relèvement de l’amende revenant au Trésor à 20%.

En tout état de cause, le chèque demeure le moyen de paiement le plus utilisé en


Tunisie. En 2015, le nombre de chèques traités par la compensation a atteint environ
25.036.000 chèques représentant l’équivalent en valeur de 73.668 MD alors que celui des
virements a été de l’ordre de 18.946.000 soit l’équivalent de 19.053 MD. Les effets et les
prélèvements compensés ont atteint respectivement le nombre de 2.746.000 (18.874 MD)
et de 1.849.000 (9,292 MD).Les émissions de cartes bancaires ont avoisiné 3.066.792 cartes
alors que le nombre de GAB/DAB, des TPE et des commerçants affiliés a été respectivement
de 2249, 12921 et 13661.

III-Les conditions de banque :

Les conditions de banque représentent l’ensemble des tarifs appliqués par la banque
aux produits et services mis à la disposition desa clientèle des particuliers et des
entreprises(voir tableau des tarifs d’une banque distribué en séance). Si ces conditions sont
librement arrêtées par la banque, elles sont toutefois appliquées compte tenu desnormes
règlementaires générales en vigueur dont les principales sont les suivantes :

1-Chaque banque doit porter à la connaissance de la BCT les conditions débitrices et


créditrices ainsi que le niveau de ces commissions 10 jours au moins avant leur date

42
d’application. En application de la circulaire n°91-22, ces conditions concernent notamment
les opérations suivantes :

Conditions des opérations sur le marché monétaire


Bons du Trésor Assimilables
Certificats de dépôt
Billets de trésorerie

Conditions créditrices
Compte à terme et Bons de Caisse

Conditions débitrices
Crédit à la consommation
Autres crédits à court terme
Crédit à moyen et long terme habitat

Autres crédits à moyen et long terme


Leasing
Mobilier
Immobilier

Financement en devises
MCNE
Autres financements en devises

Opérations bancaires

Effets à l’encaissement
Sur la Tunisie
Sur l'étranger

Effets escomptés
Sur la Tunisie
Sur l’étranger

Règlements d'effets
Remise d'effets pour protêt
Frais de tenue de compte
Comte de chèque
Compte courant
Compte d’épargne

Encaissement de chèques

43
Sur la Tunisie
Sur l’étranger

Cartes électroniques
Nationale
Internationale

Chèque certifiés
Récupération de frais sur chèque sans provision

Virements émis
Sur la Tunisie
Sur l'étranger

Virements reçus
Sur la Tunisie
Sur l'étranger

Règlement de succession

Recherche pour le compte de la clientèle de documents archivés

2-Chaque banque doit communiquer à la BCT les caractéristiques de tout produit


financier et la note de procédure correspondantes au plus tard 10 jours avant la date de
lancement du produit.

3-La banque doit publier ses conditions créditrices et débitrices ainsi que ses
commissions appliquées sur ses opérations au moyen de dépliants mis à la disposition du
public et comportant les tarifs des opérations concernées.

4-La libéralisation des conditions de banque et des produits financiers ne doit pas
donner lieu à une concurrence déloyale entre les banques. Celles-ci doivent s’abstenir de
donner des avantages non prévus dans le barème communiqué à la BCT.

5-La banque est tenue adopter une politique de communication transparente envers
les clientsrépondant aux obligations suivantes :

-affichage des délais de réalisation des opérations et des documents joints aux
demandes relatives à ces opérations.

-remise d’un accusé de réception pour toutes les demandes reçues.

44
-réponse par écrit aux demandes des clients.

-information des clients particuliers en cas d’adoption d’un taux d’intérêt variable et
des conséquences de sa hausse sur les mensualités de remboursement du crédit.

-fourniture d’un tableau d’amortissement à tout bénéficiaire d’un crédit.

-réponse écrite aux doléances des clients dans un délai maximum de 15 jours.

6-Malgré la libéralisation des taux d’intérêt applicables aux crédits consentis par les
banques, il est interdit à celles-ci d’accorder des financements conventionnels à un taux
d’intérêt excessif. Le taux d’intérêt excessif est le taux effectif global (TEG) qui excède au
moment où il est consenti le taux effectif moyen pratiqué au cours du semestre
précédent).Les commissions rentrant dans le calcul du TEG sont fixées par circulaire de la
BCT. Le ministre des finances publie par arrêté au J.O.R.T des TEG moyens et des seuils des
taux excessifs servant de référence pour le semestre suivant.

45
Chapitre 3 : La banque et le marché des entreprises

Introduction :

Avant d’analyser le marché bancaire des entreprises, il faut rappeler que la banque
entretient des relations d’affaires avec la clientèle des professionnels qui demandent à la fois les
services destinés aux particuliers et des services destinés aux entreprises. En effet, un
professionnel est un entrepreneur individuel ayant une affaire personnelle et travaillant pour son
propre compte. Il exerce une activité dans un but lucratif organisée autour de sa personne et de
taille modeste. Il existe deux catégories de professionnels, à savoir :

-les professions libérales qui encaissent des honoraires en contrepartie des services, savoir-
faire et conseils qu’ils rendent aux particuliers et aux entreprises (pharmaciens, médecins, avocats,
architectes, experts comptables, conseillers, notaires, laboratoires d’analyses médicales …).

-les commerçants, artisans et agriculteurs dont le revenu est constitué des bénéfices
provenant des ventes de biens ou de services achetés, fabriqués ou produits (grossistes,
détaillants, coiffeurs, bouchers, …)

Les professionnels sont facilement identifiés et ils sont considérés comme apporteurs de
dépôts stables alors que leurs activités ne nécessitent pas des investissements lourds. Les
documents d’identification de ce type de clients sont ceux exigés pour les particuliers auxquels il y
a lieu d’ajouter les pièces suivantes :

- carte professionnelle (inscription à un ordre professionnel).


- extrait du registre de commerce pour les activités autres que les professions libérales
- carte d’identification fiscale.

I- Le concept de l’entreprise :

1-Composition et spécificités du marché des entreprises :

Le marché des entreprises représente le principal champ d’action des banques en raison de
l’importance du volume des engagements sur ce segment, de l’ampleur des risques y afférents et
de sa contribution élevée dans la formation du PNB à travers les intérêts et les commissions qu’il
rapporte à la banque. L’entreprise au sens large du terme est soit une association soit une société
soit une coopérative soit un groupement d’intérêt économique.

Sachant qu’en pratique, ses affaires financières sont gérées via un compte de chèques,
l’association est selon le décret-loi n° 2011-88, une convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes œuvrent d'une façon permanente à réaliser des objectifs autres que la réalisation de
bénéfices. La personne physique fondatrice de l'association doit avoir au moins 16 ans. La
constitution de l'association est régie par le régime de déclaration au lieu de celui du visa. Elle est
réputée légalement constituée à compter du jour de l'envoi de la lettre recommandée au
secrétaire général du gouvernement. Elle acquiert la personnalité morale à partir de la date de
publication de l'annonce de sa création au JORT et elle est identifiée au moyen d'une copie des
documents ci-après énumérés :

46
- statuts.
- extrait du JORT relatif à la constitution.
- CIN ou CS des personnes habilitées à représenter l'association et à réaliser des opérations
financières pour son compte (président, secrétaire général, financier).

La société exerce par contre une activité dans le but de réaliser des profits. Sa constitution,
sa gestion est sa dissolution obéissent à des conditions communes ou spécifiques à sa forme
juridique.

En application du code des sociétés commerciales (CSC), la société est un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes conviennent d’affecter en commun leurs apports, en vue de partager
le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourrait résulter de son activité. La société
unipersonnelle est toutefois constituée par un associé unique.

A l’exception de la société en participation, le contrat de société doit être rédigé par acte
sous-seing privé ou acte authentique (écrit). La société est indépendante de la personne de chacun
des associés à partir de son immatriculation au registre de commerce.

La durée (max. 99 ans), la forme, la raison ou la dénomination sociale, le capital et l’objet


social doivent être mentionnés dans les statuts de la société. Pour qu’elle soit valablement
constituée, la société doit faire l’objet d’une publicité sous les formes suivantes :

 immatriculation au registre de commerce tenu au tribunal de première instance situé dans


la région dans laquelle se trouve le siège social de la société.
 publication au JORT et dans deux quotidiens dont l’un est en arabe.

En Tunisie, le droit des sociétés distingue 4 catégories de sociétés :

 la société de personnes dans laquelle les associés se connaissent mutuellement et


s’engagent de façon solidaire et indéfinie vis-à-vis des créanciers. C’est le cas de la société
en nom collectif, la société en commandite simple et la société en participation.
 la société à responsabilité limitée (SARL) qui prête quasiment les mêmes spécificités d’une
société de personne sauf que la responsabilité des associés vis à vis des tiers est,limitée à
leurs apports dans la société.
 La société unipersonnelle à responsabilité limitée (SUARL) qui se compose d’un associé
unique (personne physique) et qui est soumise aux mêmes règles applicables à la SARL.
 La société de capitaux ou par actions dont principalement la société anonyme (sa). Le
capital de ce type de sociétés est ouvert au public. Les titres composant son capital dits
actions sont négociables sur le marché boursier et leurs détenteurs (actionnaires) ont vis-à-
vis des tiers une responsabilité limitée à leurs apports.

Les sociétés sont représentées par leurs représentants légaux tels que le gérant, le PDG et le
DG. Par comparaison à la gestion de la relation avec les particuliers, la gestion des affaires
bancaires des entreprises est très complexes vu notamment les éléments ci-après :

47
 multiplicité des besoins (CCT, CMLT, cautions, crédits documentaires, moyens de paiement,
…).
 importance des informations financières, économiques et fiscales nécessaires à l’évaluation
des forces et des faiblesses de la société ;
 pouvoir de négociation élevé dans un marché bancaire fortement concurrentiel ;
 insuffisance des garanties ;
 risques multiples et élevés.
 Recours à l’ouverture d’un compte courant (commercial) dont les conditions de
fonctionnement diffèrent largement du compte de dépôts.

En dehors de cette classification basée sur la forme juridique et la nature des besoins de
l’entreprise, ce marché peut être segmenté davantage en fonction d’autres critères tels que :

 la taille (grandes sociétés, groupes, PME, PMI,…).


 la qualité sur le plan change (sociétés résidents ou non-résidentes) ;
 le secteur d’activité (commerce, industrie, agriculture, services, secteur privé, secteur
public, …).

2-Procédures d’identification de l’entreprise :

Le nouement d’une relation bancaire avec une société est subordonné à la constitution d'un
dossier composé d’une copie des pièces suivantes :

 Statuts enregistrés.
 P.V de l’A.G constitutive ou de la réunion des associés.
 P.V du premier C.A. portant nomination et fixation des pouvoirs des dirigeants.
 Extrait du registre de commerce.
 Publication au JORT.
 Carte d’identification fiscale (CIN, CS, Passeport, …).
 Carte SINDA délivrée par la Douane.
 Document d’identité des dirigeants et leurs spécimens de signatures.
 Attestation de dépôt de déclaration délivrée par l'API, l'APIA, le CEPEX ou agrément délivré
par l'autorité compétente et autres documents (déclaration fiscale annuelle, liste des
actionnaires…).

Les coopératives sont des sociétés à capital et personnel variables, constituées entre des
personnes ayant les intérêts communs qui s'unissent en vue de satisfaire leurs besoins et
d'améliorer leurs conditions matérielles et morales. La constitution d'une coopérative est
soumise à un agrément. L'assemblée générale est l'organe suprême de la coopérative alors que
l'administration de la coopérative est assurée par un conseil d'administration.

Les statuts de la coopérative déterminent notamment le siège, le mode d'administration,


les conditions d'adhésion et les pouvoirs des administrateurs. L’entrée en relation avec une
coopérative donne lieu à la production des statuts, de l’agrément du Ministère de tutelle et du PV
du CA délimitant les pouvoirs des mandataires, de la carte d’identification fiscale et de l’extrait de
l’immatriculation au RC.

48
Le groupement d’intérêt économique est constitué de deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales pour une durée déterminée dans le but de faciliter ou développer l’activité
économique de ses membres, d’améliorer ou de d’accroitre les résultats de cette activité. Il peut
être constitué sans capital mais il ne réalise pas des bénéfices pour lui-même et ne fait pas appel
public à l’épargne. Il est doté de la personnalité morale et de la pleine capacité à dater de son
immatriculation au RC et il a le caractère commercial ou civil selon la nature de son activité. Les
personnes agissant au nom du groupement sont tenues solidairement et indéfiniment
responsables de ses dettes sur leur propre patrimoine. L’ouverture d’un compte bancaire au nom
du groupement est soumise à la production, selon le cas, des pièces suivantes :

- acte constitutif enregistré aux recettes des finances.


- extrait du RC.
- extrait du RC de chaque membre.
- PV fixant les pouvoirs des mandataires.

II- Le Compte Courant :

a- Définition :

Classé parmi les comptes ouverts aux commerçants, aux professionnels et aux entreprises,
le compte courant est un contrat par lequel deux personnes (correspondants) conviennent de
passer dans un compte, par voie de remises réciproques et enchevêtrées, leurs créances et de
substituer ainsi à des règlements particuliers et successifs, un règlement unique portant sur le
solde du compte à sa clôture.

b- Caractéristiques et règles de fonctionnement :

-Le compte courant peut être naturellement rendu débiteur grâce aux facilités de caisse et
aux découverts que la banque accorde au client pour combler son déficit de trésorerie dû à la
couverture des charges (salaires, TVA, dépenses imprévues,...) exigibles avant le recouvrement de
ses créances nées sur ses clients.
-Le compte doit enregistrer des remises exprimées en unités monétaires et constituant les
créances du banquier (facilités de crédit) et celles du client (dépôts, versements, ...).
-Les remises en compte doivent être réciproques de telle sorte que chacune des parties est
tantôt remettante et tantôt réceptrice.
-Les remises en compte doivent également être enchevêtrées ce qui signifie qu'elles sont
alternatives. En vertu de cette règle, les opérations débitrices et créditrices se confondent pour
former un solde provisoire (position).

c- Effets du compte courant :

Le compte courant produit deux effets à savoir la novation et l’inexigibilité de la position.


Juridiquement, la novation signifie l'extinction d'une créance par son remplacement par une autre.
En matière de compte courant, la novation implique que toute créance inscrite en compte perd
toutes ses caractéristiques intrinsèques et sa nature pour devenir un simple article en compte
(exemple : la passation du montant d'une traite au débit du compte débiteur engendre la perte du

49
recours cambiaire, son inexigibilité, la production d'agios et l'extinction des sûretés rattachées au
titre). En matière d’exigibilité du solde provisoire, inversement au client qui peut demander le
solde à tout moment, la banque ne peut pas réclamer le paiement du solde provisoire avant la
clôture du compte sauf stipulation contraire.

d- La clôture du compte courant :

Effets de la clôture :

La clôture du compte courant traduit la résiliation de la relation déjà nouée entre la banque
et le client et elle engendre deux effets distincts :

- arrêté d'un solde définitif (figé) après avoir arrêté le compteur des agios.
- arrêt de toute opération en compte exceptées celles rentrant dans le cadre de l'apurement
des opérations en cours ou en suspens.
- restitution des moyens de paiement en possession du titulaire du compte.

Causes de la clôture :

Le compte courant est clos de façon systématique en cas de :

-décès prouvé par un certificat délivré par la municipalité ou par un acte établi par le juge
cantonal compétent ou par une information fiable (annonce, héritiers, ...).

-Incapacité découlant d'un jugement d'interdiction prononcé par le tribunal compétent par
lequel la banque est informée officiellement par ceux de droit.

- faillite découlant d'un jugement.

-liquidation décidée par les associés ou par le tribunal (liquidation judiciaire) publiée au
JORT.

- arrivée du terme dans les cas rares d'ouverture du compte à durée déterminée.

En dehors de ces cas, le compte courant peut être clôturé par la volonté de l'une des
parties à leur demande moyennant un préavis accordant un délai raisonnable pour la réalisation
de la clôture.

e- Rémunération et commissions liées au compte courant :

Les sommes déposées en compte courant peuvent produire des intérêts créditeurs calculés
au taux plafonné à 2% l'an et sujet d’une retenue à la source fixée à 20%.

Les diverses opérations se traduisent par des inscriptions au débit ou au crédit du compte, c'est la
tenue matérielle du compte. Les opérations débitrices donnent lieu à la perception d'intérêts et
de commissions débiteurs.

50
1- Intérêts, date de valeur, commissions et régime fiscal :

- Intérêts : Le solde provisoire du compte peut produire ou subir des intérêts. Si le solde est
créditeur les intérêts sont créditeurs et ils sont calculés en appliquant au solde le taux créditeur
(Taux céditeur = 2% au maximum). Ce tauxest fixé selon la nature du compte en banque par le
tableau des conditions de banque arrêté par chaque banque et préalablement communiqué à la
BCT avant son entrée en vigueur. Si le solde est débiteur les intérêts sont débiteurs et ils sont
calculés en appliquant au solde le taux débiteur. Ce taux est égal au taux du découvert qui est lui
même égal au taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) augmenté de la marge de la
banque (Taux d’interet débiteur = TB = TMM + Mb). Les intérêts produisent eux mêmes intérêts à
compter de la date de leur inscription en compte.

- Dates de valeur : Selon laCirculaire BCT n° 91-22 du 17/12/1991, le point de départ des intérêts
n'est pas la date de l'opération mais la date de valeur. Clle-ci est postérieure à la date réele de
l’opération pour les écritures au crédit et lui est antérieure pour les écritures au débit. Ainsi, les
versements en espèces au guichet de la banque ne sont pris en considération pour le calcul des
intérêts que le lendemain ouvrable alors que les retraits ont valeur veille ouvrable.

- Commissions : Le fonctionnement du compte courant est frappé de commissions que la


banque perçoit pour son propre compte ou pour le compte de l'État (fonds nationaux). Parmi ces
commissions, il y a lieu de citer ce qui suit :

- Commission de tenue de compte qui est prélevée trimestriellement et elle est variable
d'une banque à une autre (20D/3mois par exemple).
- Commission de découvert qui frappe le plus haut découvert du trimestre (0,125% par an).
- Commission de mouvement qui est prélevée sur les mouvements débiteurs nouveaux
(0,025% par an par).
- Commission de garantie : perçue trimestriellement pour le compte du fonds national de
garantie au taux de 0,3125% compris dans le taux prélevé sur les découverts.
- Commission de péréquation de change : perçue trimestriellement pour le compte du
fonds de péréquation de change au taux de 0,5% appliquée sur la même assiette de la
commission de garantie.

- Régime fiscal : Les intérêts créditeurs sont soumis à la retenue à la source (RS) au taux de
20%. Les commissions perçues par la banque sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au
taux de 18%.

2- Méthode de calcul des intérêts sur le compte courant :

2-1- Principes de la méthode :

Les intérêts sur le compte courant sont calculés trimestriellementselon la méthode dite de
l’échelle d’interets ou méthode hambourgeoise qui repose sur la classification des opérations
selon la date de valeur et s’applique selon les principes de détermination des soldes successufs du
compte après chaque opération, de calcul des nombres de jours corresondants et des intérêts sur
les soldes successifs moyennant leur inscription dans la colonne des intérêts relative au solde

51
débiteur ou créditeur. A l'arrêté trimestrieldu compte, il est fait la balance des deux colonnes des
intérêts.

2-2- Exemple pratique :

Présentation de l’échelle d’intérêts de la société « STEM » selon la méthode


hambourgeoise compte tenu des données ci-après détaillées :

- Période : 4ème trimestre 2017


- Taux créditeur : 1%
- Taux débiteur : 8,25%
- Année :360 jours

Liste des opérations :

Date Op. Libellé Montant (D) Date Valeur

01/10 Solde Débiteur 500 30/09

08/10 Virement Crédit 700 09/10

20/10 Remise effets à l'escompte 1.200 26/10

09/11 Retrait d’espèces 800 08/11

18/11 Règlement par Carte 250 17/11

11/12 Versement d’espèces 300 12/12

27/12 Prélèvement automatique 600 26/12

52
ECHELLE D’INTERETS (montants en dinar)

LIBELLE MONTANTS SOLDES INTERETS


Date de Date Nb
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit
30/09 Solde débiteur 01/10 9 500 - 500 - 1,031 -
09/10 Virement crédit 08/10 17 - 700 - 200 - 0,094
26/10 Remise effets à l’encaissement 20/10 13 - 1.200 - 1.400 - 0,505
08/11 Retrait espèces 09/11 9 800 - - 600 - 0,150
17/11 Règlement par Carte 18/11 25 250 - - 350 - 0,243
12/12 Versement espèces 11/12 14 - 300 - 650 - 0,253
26/12 Prélèvement automatique 27/12 5 600 - - 50 - 0,007
31/12 Totaux 31/12 - 2150 2200 - - -
Imputation des interets 1,031 1,253
Commissions et frais de gestion - -

Sd x td x nd 500 x 8,25 x 9 Sc4 x tc x nc4 350 x 1 x 25


Id = -------------------------- = --------------------- = 1,031 Ic4 = ------------------------- = ---------------------- =
36000 36000 0,243
36000 36000
Sc1 x tc x nc1 200 x 1 x 17 Sc4 x tc x nc5 650 x 1 x 14
Ic1 = -------------------------- = ---------------------- = Ic5 = ------------------------- = ---------------------- = 0,253
0,094 36.000 36000
36000 36000
Sc2 x tc x nc2 1400 x 1 x 13 Sc6 x tc x nc6 50 x 1 x 5
Ic2 = -------------------------- = ---------------------- = 0,506 Ic6 = -------------------------- = ---------------------- = 0,007
36000 36000 36000 36000

Sc3 x tc x nc3 600 x 1 x 9 Nombre de jour : j (n) – j (n-1)


Ic3 = -------------------------- = ---------------------- = 0,150
Exemple : 26-9 = 17
36000 36000

Id = 1,031 dinars / Ic = Ic1 + Ic2 + Ic3 + Ic4 + Ic5 + Ic6 Ic = 0,094 + 0,506 + 0,150 + 0,243 + 0,253 + 0,007 = 1,253 dinars

53
III-Le financement des entreprises:

I-Généralités :

1-Définitions :

Selon la loi n°2016-48, constitue une opération de crédit tout acte par lequel une
personne, agissant à titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une
autre personne ou prend, dans l’intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu’un
aval, un cautionnement ou toute autre garantie. Sont réputées opérations de crédit, les
opérations de leasing et d’affacturage. Il ressort de cette définition que le crédit peut
prendre plusieurs formes à savoir :

-prêt engendrant un décaissement immédiat de fonds en faveur de l’emprunteur


moyennant une rémunération (facilité de caisse, crédit logement, crédit de financement de
stocks, crédit d’investissement,…)
-prêt sans décaissement immédiat de fonds. Ce concours consiste en le prêt de
signature pour garantir la réalisation d’une transaction. Le décaissement de fonds est
éventuel. Il a lieu uniquement en cas de défaillance du débiteur (aval, cautionnement, crédit
documentaire,…)
-concours sous forme de leasing (crédit-bail) qui constitue un contrat écrit par lequel
une compagnie de leasing met à la disposition d’un opérateur local ou étranger un bien
meuble (véhicule, navire, bateau) ou immeuble (bâtiment) pour exploitation pendant une
période donnée contre paiement d’un loyer périodique tout en disposant de l’option
d’acquérir le bien au terme du contrat à un prix égal à la valeur résiduelle.
-concours sous forme de factoring (affacturage) qui consiste en l’achat avec ou sans
recours par une société de factoring (factor) de factures commerciales auprès de ses clients.
Les créances locales ou à l’export de ceux-ci deviennent payables au comptant alors que
leurs ventes sont payables à crédit. L’opération de factoring a lieu contre rémunération du
factor (intérêt + frais de gestion).
-financements accordés par les banques islamiques (mourabha, ijara, moucharaka,
salam,…)

2-Classification des crédits :

Les crédits peuvent être classés selon divers critères tels que :

-La durée : Les crédits varient selon ce critère en fonction de la durée de leur
remboursement. Ils peuvent donc être à court terme (2 ans au plus), à moyen terme (7 ans
au plus) et à long terme (15 ans ou plus).

54
-L’affectation : Les crédits se distinguent ici selon leur destination. Ils peuvent être
des crédits de fonctionnement couvrant les besoins d’exploitation de l’entreprise
(financement de stocks, couverture du déficit de trésorerie, escompte,…) et remboursables à
partir du chiffre d’affaires ou des crédits d’investissement que l’entreprise utilise pour
financer sa croissance et sa pérennité (crédits de renouvellement des moyens de production,
crédits de consolidation,…). Ces crédits sont remboursés à partir du cash flow (bénéfices +
amortissements) de l’entreprise.

-Les bénéficiaires : L’on distingue dans ce cas les crédits aux particuliers, les crédits aux
professionnels et les crédits aux entreprises.

3-Importance des crédits :

Pour l’entreprise, les crédits avec décaissement immédiat de fonds constituent une
ressource externe à laquelle elle fait recours pour combler son déficit de trésorerie ou
boucler le schéma de financement de ses investissements. Les crédits accordés sous forme
d’engagements par signatures permettent à l’entreperise de réaliser des opérations
courantes telles que la participation à des appels d’offres, l’importation de marchandises à
crédit, la reception d’acomptes auprès de clients étrangers,.

Les concours bancaires sont accordés contre rémunération sous forme d’intérêts et
de commissions qui constituent des charges financières pouvant peser lourd sur son résultat
d’exploitation.

Vu que la banque exerce une activité commerciale à but lucratif et qu’elle accorde
des crédits à partir des ressources qu’elle mobilise sous forme de dépôts ou d’emprunts
remboursables et couteux, la décision d’octroi dE crédit revêt un caractère stratégique et
elle est prise sur la base d‘un dossier comportant les éléments suivants :

- étude de faisabilité technico-économique du projet.


- évaluation de la capacité d’endettement et de remboursement de l’emprunteur à partir
des états financiers (bilan, état de flux de trésorerie, état des résultats, notes aux états
financiers, …) et des pièces justifiant le revenu (déclaration fiscale, attestation de
salaires,…)
- constitution des garanties nécessaires (garanties réelles, garanties personnelles,
assurance, crédit, fonds de garantie,…)
- étude de marché à partir des données économiques générales.
- prévisions sur l’activité de l’entreprise arrêtées sur la base des réalisations, des contrats
futurs, des perspectives du marché,…)
- analyse de l'équilibre financier (fonds de roulement), de la rentabilité, de la trésorerie et
de l'activité au moyen des ratios.

55
-
II-Crédits déstinés aux professionnels et aux promoteurs immobiliers :

1- Crédit à moyen terme finançant les équipements professionnels :

Ce concours est destiné à financer l’ouverture ou l’extension de cabinets médicaux,


vétérinaires ou de radiologie, de pharmacies, de laboratoires d’analyses médicales ou de
cabinets d’expertise comptable, de commissariat aux comptes ou de bureaux d’études ou
d’ingénieurs conseil. Le crédit est remboursable sur 7 ans moyennant des intérêts calculés à
un taux indexé sur le TMM (Taux moyen mensuel du marché monétaire du mois écoulé).

Le crédit finance 60% du cout de l’investissement, fonds de commerce et fonds de


roulement exclus. Cette quotité est relevée à 70% pour les investissements entrepris dans
des zones décentralisées au sens du décret n°87-1287. Pour l’étude et le déblocage du
crédit, la banque exige un dossier composé des pièces suivantes :

- demande écrite (formulaire)


- C.V du promoteur + copie des diplômes
- factures pro-forma des équipements à acquérir
- justificatifs de disposition d’un local (titre de propriété ou contrat de location)
- copie de la CIN
- acte nantissement du matériel

2- Crédit FONAPRA :

Ce crédit finance les projets des petites entreprises et des petits métiers dont le cout
ne dépasse pas 100.000 D, fonds de roulement compris, qui figurent sur la liste des activités
éligibles à cette forme de concours reprise en l’annexe 6 à la circulaire BCT n° 87-47. (tissage,
habillement, verre, bois, ...).

Le crédit peut atteindre au maximum 60% du cout de l’investissement, fonds de


roulement compris. Le complément soit 40% est assuré par les fonds propres qui
comprennent la dotation du FONAPRA et l’apport personnel en numéraire qui varie en
fonction du cout du projet.

Pour les projets dont le cout est inférieur ou égal à 10.000 D, l'apport personnel
représente au moins 10% des fonds propres. Ce taux est relevé à 20% lorsque le cout du
projet est situé entre 10.000 D et 50.000 D puis à 40% lorsque le cout du projet dépasse
50.000 D.

56
Exemple :
 coût du projet : 80.000 D (I)
 fonds propres : 40% x 80.000D = 32.000 D dont :
- Apport du promoteur : 4% x 10.000 D + 8% x 40.000 D + 16% x 30.000 D = 8.400 D
=10%* 4000 + 20%*16000 + 40%*12000
- dotation FONAPRA : 36% x 10.000 + 32% x 40.000 + 24% x 30.000 = 23.600 D
=90%*4000 + 80%*16000 + 40%*12000
 période de remboursement de la dotation : 11 ans avec une durée de grâce de 7
ans.
 crédit bancaire : 48.000 D (80.000 x 60%) remboursable sur 7 ans
 Prime d’investissement : 6% à 25% du coût du projet débloqué en 3 tranches.
 prise en charge par l'Etat de la cotation patronale à la CNSS.

Dossier du crédit :

- demande écrite dûment signée


- copie CIN du promoteur
- fiche spécifique
- justificatifs de régularisation de la situation militaire
- factures pro-forma des équipements à acquérir
- justificatifs de la qualification du promoteur (diplôme, attestation de stage, ...)
- extrait du RC
-attestation de dépôt de déclaration (ou agrément) délivré par l'API, ONA,...
- acte des garanties proposées.

3- Crédit à moyen terme d’acquisition de matériel de transport :

Ce crédit finance l’acquisition de véhicules neufs à usage de taxis, de louages ou d’auto


écoles ainsi que l’acquisition par les exploitants agricoles de véhiculés motorisés neufs.
Le crédit est égal à 80% du prix d’acquisition au maximum, tout autres frais exclus et
il est remboursable sur 5 ans au plus.

4- Crédits à moyen terme finançant le transport public rural :

Ces crédits financent l’acquisition de véhicules neufs pour le transport public rural par les
personnes autorisées par les autorités compétentes à exercer cette activité. La quotité du
crédit est limitée à 80% du prix d’achat du véhicule, tous autres frais exclus. La durée de
remboursement ne doit pas excéder 7 ans moyennant des intérêts calculés au TMM majoré
de la marge bancaire.

5- Crédits réservés aux promoteurs immobiliers :


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A- Crédits de construction de logement :

Ces crédits financent la construction de logements sociaux ou économiques et autres.


Ils sont accordés par certaines banques sous forme de préfinancement à hauteur de :

- 80% du coût du projet pour les logements sociaux au TMM majoré de la marge bancaire
(TMM+2% par exemple).

- 70% du coût de projet pour les logements économiques au TMM majoré de la marge
bancaire (TMM+2,5% par exemple).

- 70% du coût du projet pour les logements standing au TMM + 3,5% par exemple.

Le crédit est accordé sous certaines conditions dont notamment :

- agrément du promoteur immobilier.

- hypothèque de premier rang sur le terrain.

- assurance chantier.

- assurance décennale.

- dossier juridique de la société de promotion immobilière.

- demande écrite dûment signée.

- justificatifs de propriété du terrain

- description du projet (coût, nombre de logements, prix de revient, délai des travaux,
schéma de financement,...).

- dossier technique (plans, marchés passés avec les entreprises,...)

B- Autres crédits aux promoteurs immobiliers :

Les promoteurs immobiliers peuvent également bénéficier d'autres crédits tels que :

- les crédits de lotissement dont le montant s'élève à 70% du coût du projet sous forme de
préfinancement.

- les crédits d'acquisition de terrain allant jusqu'à 70% du coût du projet sous forme de
préfinancement.

III- Crédits aux entreprises :

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A- Crédits d’exploitation :

Ces crédits financent le cycle d’exploitation (dépenses de fonctionnement) de l’entreprise et


sont remboursables à court terme à partir du chiffre d’affaires de celles-ci. Leurs montants
varient en fonction de la nature et du volume d’activité de l’entreprise.

1- Facilité de caisse :

Il s'agit d'un crédit de trésorerie non mobilisable couvrant des besoins momentanés
nés du décalage entre les flux des recettes et ceux des dépenses. Pratiquement, ce crédit
permet de rendre le compte courant de l'entreprise débiteur dans la limite d'un montant
donné soit l'équivalent de 15 jours à 30 jours du chiffre d'affaires (CA) pendant une courte
durée. Ce crédit est renouvelable et remboursable sur une coure durée (1 à 3 mois).

2- Escompte commercial sur la Tunisie :

Classé parmi les crédits de mobilisation du poste clients etcomptes rattachés, ce


crédit constitue une avance en dinar sur des créances commerciales nées sur des clients
locaux, matérialisées par des effets de commerce. Le crédit est destiné aux industriels,
commerçants et prestataires de services dans la limite d'une côte théorique sans que
l'usance des tirages ne soit supérieure à 3 mois.

Côte théorique = ((C.A local payable par traites) * délai règlement clients moyen)) / 360 jours

L’éscompte est précisement la mobilisation de créances materialisées par des lettres


de change (traites) payables à terme à travers leur transformation en des créances payables
à vue.

Par définition, la lettre de change ou traitre est un écrit par lequel une personne,
dénommée le tireur (généralement le fournisseur), donne à son débiteur, appelé tiré
(généralement le client), l’ordre de payer à une échéance fixée, une somme d’argent à une
troisième personne appelée bénéficiaire ou porteurqui est dans la majorité des cas, le
bénéficiaire est le tireur lui-même.

La notion de change n’apparait dans la définition. La raison de l’utilisation de ces


termes est essentiellement historique. Au moyen âge, la lettre de change était très utilisée
comme moyen de paiement dans le commerce international et donc entre deux pays avec
des devises différentes.. Son utilisation fut adoptée rapidement parce que cela permettait
d’éviter un transport de monnaie et les risques inhérents. Les lettres de change sont encore
utilisées dans le commerce international, mais plus autant qu’au moyen âge, car entre temps

59
de nombreux autres moyens de paiements ont été crées et constituent parfois des
alternatives plus intéressantes.

La lettre de change fait intervenir trois acteurs qui ont chacun un rôle précis à jouer
dans le règlement de la créance :

-le tireur : c’est celui qui émet la lettre, la signe et la remet au débiteu

-le tiré : c’est celui qui doit payer la dette. Il signe la lettre de change, montrant ainsi
qu’il l’accepte et la redonne au tireur.

-le bénéficiaire : C’est celui qui perçoit l’argent conformément à l’ordre donné par le
tireur. On l’appelle aussi le porteur parce qu’après l’acceptation de la lettre de change par le
tiré, le tireur lui remet la lettre qu’il présentera au tiré pour paiement à l’échéance
convenue.

Mentions obligatoires :

Réputée commerciale par la forme selon le CCT, la lettre de change doit contenir des
mentions suivantes :

 la dénomination de lettre de change insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction de ce titre. L’utilisation du terme « traite» a été admise
par la jurisprudence ;
 le mandat pur et simple de payer une somme déterminée. Il est d’usage de les indiquer en
chiffres et en lettres. Si les deux sommes sont différentes, la somme en toutes lettres est
prise en compte. Si la somme est indiquée plusieurs fois en chiffres ou en lettres, la somme
la plus faible est prise en compte;
 le nom de celui qui doit payer, le tiré;
 le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait;
 l’échéance de la lettre de change, c’est à dire à quelle date elle doit être payée;
 le lieu où le paiement doit s’effectuer, c’est généralement le domicile du tiré ;
 la date et le lieu où la lettre a été créée ;
 la signature, à la main ou par tout procédé non manuscrit de celui qui émet la lettre (tireur).

Le RIB du tiré n’est pas une mention obligatoiremais il apparait systématiquement


dans les effets de commerce aujourd’hui parce que les entreprises les encaissent par
l’intermédiaire de leurs banques.

La lettre peut être payable selon une des modalités d’échéance suivante :

 à jour fixe (on dit aussi à une certaine date) : la date exacte du paiement est indiquée
(Exemple : le 30 avril 2017)

60
 à un certain délai de date à vue

 à un certain délai de vue : La Provision

La provision est la créance du tireur sur le tiré. Rien à voir avec la notion de provision liée au
chèque. On dit qu’il y a provision si, à l’échéance de la lettre de change, celui sur qui elle est
fournie est redevable au tireur d’une somme au moins égale au montant de la lettre de
change. La provision doit exister au moment de l’échéance, mais pas obligatoirement au
moment de l’émission.

L’aval de la traite :

Le tireur peut demander la garantie d’un tiers vers qui il pourra se retourner en cas
de défaillance du tiré à l’échéance. L’aval est l’engagement pris par un tiers de payer la lettre
de change à l’échéance si le débiteur n’effectue pas le paiement. Le donneur d’aval (ou
avaliste ou avaliseur) signe la traite avec la mention « bon pour aval ». Cette garantie peut
être donnée pour tout ou partie du montant de la traite sur le titre lui méme, sur allonge ou
par acte séparé.

L’acceptationde la traite :

L’acceptation est donnée par la signature manuscrite du tiré au recto de l’effet.


L’acceptation doit être pure et simple (sans aucune condition). La seule réserve autorisée
concerne la somme à payer. Le tiré peut restreindre le paiement à une partie de la somme
lorsqu’il n’a reçu qu’une provision partielle ou si sa dette envers le tireur est partiellement
éteinte. L’acceptation du tiré a pour conséquence de confirmer qu’il y a provision. Cette
acceptation donne au bénéficiaire de la lettre de change une action directe résultant de
celle-ci et lui permet d’obtenir le versement de la somme due ainsi que, le cas échéant, le
versement d’intérêts au taux légal, décomptés à partir du jour de l’échéance et les frais liés
au protêt ainsi que ceux occasionnés par les avis envoyés au tiré. Le protêt est un acte établi
par un huissier en cas de refus d’acceptation ou de non paiement.

L’endossement de la traite :

Endosser une lettre de change, c’est apposer une signature au verso pour la
transmettre à un autre bénéficiaire en ajoutant la mention « Payez à l’ordre de … » ; mais
une simple signature sans cette mention suffit. Le porteur actuel de la lettre de change est

61
l’endosseur. Il la signe et la remet à un nouveau porteur appelé endossataire. Par sa
signature, l’endosseur est engagé par la traite et il est garant de celle-ci à l’égard du porteur.

A l’échéance, le porteur est tenu de présenter l’effet au paiement dans les délais
prescrits. Dans le cas contraire, il peut perdre ses droits, notamment les recours en cas de
non paiement.

En cas d’impayé, tous les signataires de la traite sont responsables de son paiement.
Le paiement intégral du montant dû peut être réclamé à n’importe quel signataire. C’est le
principe de solidarité des signataires.

L’escompte des lettres de change comporte plusieurs risques tels que le risque de
non-paiement à l’échéance et le risque de cavalerie. Un effet de cavalerie est un titre créé
pour réaliser une escroquerie à l'escompte. Deux parties peuvent ainsi tirer, l'une sur l'autre,
un effet représentatif d'une créance qui n'existe pas. Cela leur permet ensuite de mobiliser
ces effets à l'escompte auprès de leurs banques qui sont indument rassurées par l'existence
des effets et des recours correspondants. A l’occasion de l’opération d’escompte, le
banquier doit vérifier l’existence des mentions obligatoires, le sens des tirages, la nature de
la relation commerciale entre le tireur et le tiré et exiger, le cas échéant, la facture ou le
contrat justifiant la transaction.

3- Escompte commercial sur l'étranger :

Ce crédit est destiné à mobiliser des créances nées sur l'étranger dont le montant est
arrêté en fonction du chiffre d'affaires (C.A) à l'exportation et du délai de règlement moyen
accordé aux clients sans que l'usance des tirages n'excède 360 jours. Il peut etre accordé en
dinar ou en devises. Le crédit consenti en devises est logé dans le compte professionnel en
devise de l’entreprise et il est remboursable par imutation sur ses recettes d’exportation .

Côte théorique = ((C.A export payable par traites) * délai règlement clients moyen) / 360 jours

4- Crédit de préfinancement des exportations :

Ce crédit couvre les besoins occasionnés par la préparation d'un stock marchand
destiné à l'exportation ou l'exécution des services à l'étranger. Destiné aux entreprises
exportatrices, ce crédit est fixé à :

- 30% des exportations de produits industriels prévisionnelles de l'année concernée avec


possibilité de dépassement lorsqu'il s'agit d'opérations ponctuelles engendrant des besoins
financiers supplémentaires.

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- 100% du stock report pour les huiles d'olive.

- 100% du stock report pour les vins.

- 80% des quantités engagées à l'exportation pour les dattes.

- 60 jours d'exportation prévisionnelle pour les agrumes.

5- Mobilisation de créances nées sur l'étranger (MCNE) :

La MCNE permet de reconstituer la trésorerie des exportateurs avant qu'ils ne soient


payés par leurs clients étrangers. Destiné aux exportateurs, ce crédit est accordé sur une
durée de 3 mois renouvelable et il est déterminé en fonction du C.A à l'export payable par
virement simple et du délai de règlement consenti aux clients étrangers.

6- Crédits de financement de stocks :

Cette forme de concours a pour objet le financement d'un stock de matières


premières, de matières consommables et de produits semi-finis ou finis constitués par les
entreprises industrielles. Ce concours se situe à environ 3 mois des besoins consommés tout
en tenant compte des autres sources de financement dont notamment le crédit fournisseur,
sachant que les achats consommés sont calculés comme suit :

Achats consommés = stock initial + achats de l’année - stock final

7- Crédits de cultures saisonnières :

Ces crédits financent les exploitants du secteur agricole et de la pêche pour la


couverture d'une partie des dépenses à engager au cours d'une campagne donnée
(céréaliculture, arboriculture, aviculture,...)

Le montant du crédit est égal au nombre d'unités (ha, pied, tête, embarcation)
multiplié par le barème des crédits correspondant en dinar. Les échéances des crédits de
cultures saisonnières sont fixées dans le même barème.

Exemples :

Oliviers Centre et sud :


unité : ha
barème : 105 D en sec
475 en irrigué
échéance : 31 décembre
Agrumes :
unité : ha
barème : 200 D en irrigué
échéance : 31 décembre

63
8- Crédits de campagne :

Ces concours financent les achats de produits agricoles et de pêche en vue de leur
transformation, de leur conditionnement ou de leur écoulement en l'état. Le montant du
crédit est égal à :

- 50% des prévisions d'achat pour l'alfa.

- 80% des dépenses d'achat pour la production de plants.

- un mois des prévisions d'achat pour les autres produis.

Ces crédits échoient à l'achèvement des campagnes agricoles.

Exemple :Tomates fraiches (juillet-septembre), dattes (octobre-décembre), crevettes,


clovisses, thon (avril-août),...

9- Avances sur marchandises :

ces avances couvrent les besoins de trésorerie des entreprises, nés de la détention de
stocks de produits agricoles à l'état naturel, conditionnés ou transformés en attendant leur
écoulement progressif. Le montant de l'avance est égal à :

- 80% de la valeur du stock de pointe des ventes prévisionnelles pour les conserves
alimentaires, les dattes, les amendes, les produits de la mer, les huiles d'olives détenus par
les collecteurs et autres.

- 100% de la valeur du stock de pointe des huiles d'olives, détenu par l'ONH.

- 100% de la valeur de la collecte prévisionnelle pour les céréales, les légumineuses et les
vins.

La détermination du montant de l'avance ainsi que l'évaluation du stock se fond sur


la base des prix de référence.

10- Préfinancement de marchés publics :

Ce concours permet aux entreprises adjudicataires à des marchés publics (entreprises


de travaux publics par exemple) de faire face aux dépenses occasionnées par le démarrage
des travaux au titre de marchés conclus avec l'Etat ou les entreprises publiques (construction
hôpitaux, universités, routes,...). Le montant du crédit est de 10% du montant du marché au
max, déduction faite de l'avance accordée par le maître d'ouvrage. Il est remboursé au
moyen de prélèvements au mois égaux à 10% sur les règlements relatifs aux décomptes des
services faits. La durée de remboursement de ce crédit dépend de la durée d'exécution du
marché (12 mois, 24 mois, 36 mois...).

11- Avances sur créances administratives :

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Ce crédit est destiné à financer les créances nées dans le cadre des marchés que les
entreprises concluent avec l'administration. Le montant du crédit ne doit pas dépasser 80%
de la créance constatée par un décompte représentant la partie des travaux ou des services
faits.

Le crédit couvre la durée qui s'écoule entre la date d'établissement du décompte et


la date de son règlement. Une partie de ce crédit est réservée au remboursement de
l'avance sur marché. Il est renouvelé par décompte pour couvrir réellement toute la durée
du marché et être remboursé intégralement lors du règlement du dernier décompte.

12- Crédits à court terme aux entreprises indutrielles non résidentes établies en
Tunisie :

Les banques tunisiennes sont habilitées à accorder des crédits en dinar à court terme
aux entreprises non-résidentes établies en Tunisie. Ces crédits sont destinés à couvrir
exclusivement des dépenses engagés en dinar en Tunisie. Il sont remboursables à partir des
ressources en devises des bénéficiaires.Des crédits en devises sont également consentis à
ses entrprises dans le cadre du marché monétaire en devises à des taux d’interet indexés sur
le LIBOR.

13- Constitution du dossier de crédit :

Les concours bancaires à court terme sont accordés suivant les besoins spécifiques
de chaque client, qui sont déterminés sur la base d'une étude financière et d'un dossier de
crédit, composé selon le cas, des pièces suivantes :

- demande écrite, signée et précisant la nature, le volume, la durée et les modalités


de remboursement du crédit.

- dossier juridique de l'entreprise (statuts, extrait du RC, carte d'identification


fiscale,...)

- CV et copie des pièces d'identité des dirigeants.

- déclarations fiscales relatives aux 3 derniers exercices (si possible).

- états financiers des 3 derniers exercices.

- plan de trésorerie.

- liste des fournisseurs et des clients.

- contrats de marchés et autres documents (commandes, réalisations antérieures,...)

- garanties réelles proposées (hypothèques terrains, bâtiments, nantissement


matériels,...)

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- garanties personnelles proposées (assurance grêle et incendie, assurance crédit à
l'export suscrite auprès de la COTUNACE, garantie du fonds national de garantie, crédits
documentaires, avals, cautionnement,...)

B- Les crédits à moyen et long terme :

Ces crédits sont en général remboursés sur une durée allant jusqu' à 7 ans (CMT) ou'
à 15 ans (CLT). Ils sont destinés au financement des investissements à hauteur de :

- 70% du coût du projet, fonds de roulement inclus.

- la quotité fixée dans le schéma de financement approuvé par les commissions


d'octroi d'avantagespour les projets éligibles aux avantages fiscaux et financiers.

Ces crédits sont accordés par les banques sous certaines conditions générales à
savoir :

- la surface du terrain et de génie civile correspond aux besoins réels du projet.

- le matériel de transport est limité aux exigences du projet.

- les équipements sont choisis sur la base d'offres comparées.

- les frais d'approche (taxes, droits de douane, intérêts intercalaires, licence de know
how, frais préliminaires,...) sont compatibles avec la taille du projet.

- le fonds de roulement ne doit pas excéder 10% du coût de l'investissement.

- les apports en nature correspondent à la partie indispensable du projet.

En plus du financement des investissements dans les divers secteurs (agriculture,


pêche, industrie, tourisme, autres services) tels que fixés par le décret n° 94-492, ces crédits
financent également le rétablissement de l'équilibre de la structure financière.

Dans ce cadre, les entreprises tunisiennes résidentes bénéficient de divers crédits en


dinar à moyen et long terme dont les principaux sont exposés ci-après.

1- Crédits à moyen terme de consolidation d'assainissement et de restructuration :

Ces crédits financent :

- la consolidation de crédits à court terme(transformation en CMT) pour rétablir l'équilibre


de la structure financière de l'entreprise (fonds propres : 30% et crédits : 70%).

- la restructuration de l'appareil de production par l'acquisition de nouvelles technologies


pour améliorer la productivité, la qualité et la compétitivité.

- la facilitation de la relance des entreprises en difficultés.

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2- Crédits à moyen terme à l'exportation :

Ce crédit finance les créances nées sur l'étranger dont le délai de règlement est
supérieur à un an, résultant d'opérations d'exportation autorisées par la circulaire n°94-14
relative aux règlements financiers des importations et exportations.

3- Crédits à moyen terme de production de plants :

Cette forme de concours finance la production de plants par les pépiniéristes.

Le montant du crédit est fixé à 80% du coût de production des plants et il est
remboursé sur une durée maximale de 2 ans.

4- Crédits à moyen terme finançant la multiplication des semences :

Destiné au financement de la multiplication des semences de pomme de terre et


couvre 80%des charges culturales relatives aux 4 phases de multiplication des semences
s'étalant chacune sur une année. Le crédit est remboursable en une seule fois après 4 ans. Il
est débloqué en 8 tranches (Janvier - Juin de chaque année).

5- Crédits à moyen terme d'acquisition de matériel agricole :

Ces crédits sont consentis à toute entreprise agrée pour la commercialisation du


matériel agricole neuf (tracteurs, moissonneuse batteuses, moteurs,...). La ligne de crédit est
fixée en fonction du volume des ventes à crédit contre traites et du délai de règlement
accordé aux exploitants agricoles sans dépasser 80% des prévisions de vente à crédit. Les
conditions de taux et de durée, soit 5ans au max du crédit sont répercutés par l'entreprise
par ses clients.

6- Crédits à moyen terme de réparation des équipements agricoles et de pêche :

Ces crédits financent les dépenses de réparation et de révision de matériel agricole et


de pêche (tracteurs, moissonneuse batteuse, presse à paille, engins de pêche, coques,...).
Destiné aux entreprises agricoles, ce concours est plafonné à 70% des dépenses de la
réparation sachant que celles-ci ne peuvent excéder 50% de la valeur de l'équipement neuf
au moment de la réparation. Il est remboursable sur 3 ans au max.

7- Autres crédits à moyen terme :

- crédits à la production finançant la vente à crédit de biens d'équipement aux


investisseurs à concurrence de 80% des ventes à crédit (90% pour les chauffe-eau solaires et
les éoliennes de pompage).

- crédits de financement des investissement dans le commerce de distribution


accordés pour la création, l'aménagement ou l'extension de magasins à rayons multiples ou

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d'entreprises commerciales à plusieurs points de vente, à hauteur de 60% du coût du projet
(70% pour les investissements réalisés dans les zones décentralisées).

-crédits accordés dans le cadre du FOPRODI qui concernent des projets dont le cout
ne dépasse pas 5 MD et qui sont réalisés par des nouveaux promoteurs ou dans le cadre de
petites et moyennes et entreprises. Les fonds propres (apport du promoteur, de la SICAR et
des autres associés) ne doivent pas etre inferieurs à 30% du cout du projet alors que la
dotation du fonds est de 60%. Ces projets bénéficient en outre de diverses primes accordées
par l’Etat.

Les concours bancaires décrits ci-dessus dont notamment ceux déstinés au


financement de stocks de matières premières et autres ainsi que ceux resevés à l’acquisition
d’équipement prennent la forme de mourabaha, de ijara ou de istina’a chez les banques
spécialisées dans le commerce des produits financiers islamiques. Celles-ci offrent plusieurs
formes de financements adaptés à toutes les activités économiques à condition qu’elles
soient conformes aux 5 principes fondamentaux de la finance islamique à savoir l’inerdiction
de l’interet, des produits illicites, du gharar, l’adossement du produit à un actif tangible et le
partage du profit et de la perte.

Exemples :

La société industrielle « Le soleil levant » créé en 2005 sous forme d’une SARL au
capital de 300.000 D prévoit la réalisation au titre de 2017 un chiffre d’affaires global de 2,5
MD dont 50% provienne de l’exportation. La société est propriétaire d’une usine et d’un
siège social batis sur un terrain sis à Bizere d’une superficie de plus de 5000m2. Le gérant de
la société agé de 48 ans est titulaire d’un compte à terme ouvert auprès de sa banque pour
600.000 D dont l’échéance est prévue pour fin 2020. Le stok de matières premiéres de la
société arrété en début du mois de janvier 2017 est de 50.000 D alors que les achats
prévisionnels de l’année en cours et le stok de la fin de l’année sont estimés respictivement à
220.000 D et 60.000D. Le chiffre d’affaires de la société évolue depuis 2011 à un rythme
dépassant 3%. Les fonds propres et les passifs non courants de la société sont de l’ordre de
4,5 MD alors que ses immobilisations sont de l’ordre de 4,1 MD.

Les dettes bancaires de la société avoisine 59% du total des actifs alors que la
rentabilité de ses capitaux est en moyenne de 23% par an. Les ventes sur le marché local
sont payable au comptant alors que celles sur les marchés exterieur sont payables à 60 jours
par virements simples.

Il vous est demandé d’analyser les forces et les faiblesses de la société et de


determiner les quotes relatives aux crédits suivants qu’elle vous sollitite au titre de 2017
et que votre banque peut lui accorder :

-Facilité de caisse -crédit de financement de stoks

-MCNE -préfinancement export


68
-crédit remboursable sur 5 ans destiné au financement d’acquisition de 3 machines
d’origine européenne dont le prix global s’éleve à 1,5 MD

IV-Les risques de crédits et les garanties correspondantes :

L’activité de crédit est exposée à des risques élevés d’origines diverses dont la
réalisation a des effets directs sur la rentabilité et la perrinité e la banque.Le premier
risque connu sous le nom du risque de contrepartie signifie le non remboursement
partiel ou total du crédit par l’emprunteur en raison des difficultés financières qu’il
rencontre suite à une de débouchés, pénurie de matières premières, mauvaise gestion ou
autres.

Le deuxième risque lié à l’acivité de crédit est d’ordre technique et il découule d’une
hausse du cout des ressources en devises de la banque suite à une variation défavorable du
taux de change ou à une baisse du taux d’interet variable des crédits consentis aux clients.

En dehors des risques durectement liés aux opérations de crédit, l’activité bancaire
prise en sa globalité est exposée à une multitude de risques dont les principaux sont les
risques opérationnel, juridique, de liquidité et de marché.

Pour faire face aux risques de crédit, la banque procède non seulement à l’étude
approfondie de l’affaire financée mais elle fait recoursà des garanties additionnelles
dont la constitution obeit à des règles de forme srictes (constation par écrit, enregistrement,
inscriptions légales,…).Les garanties exigées par la banque au titre de remboursement des
crédits accordés aux particuliers, aux professionnels et aux entrprises soit des suretés réelles
ou des syretés personnelles.

1-garanties réelles : Elles consistent en l’affectation d’un bien meuble ou immeuble au


remboursement du crédit en cas de défaillance de l’emprunteur et elles prennent les
formes suivantes :

-hypothèque sur un bien immeuble (terrain, villa, appartement, usine,…).

-nantissement de materiels.

-nantissement d’actions ou d’obligations.

-nantissement de valeurs de placement bancaires (bons de caisse, livrets d’épargne, comptes


à terme).

2-garanties personnelles : Elles consistent en l’engagement d’une personne physique ou


morale de payer la créance de la banque dans le cas où l’emprunteur est incapable de
l’honorer dans les conditions contractuelles. Cet engagement prend la forme d’un
cautionnement, d’un aval, d’une assurance crédit, d’une assurance COTUNACE ou d’une
garantie d’un fonds national tel que le FNG.

69
Il fautdistinguer les garanties exigées par la banque pour la couverture du risque de
contrpartie de celles accordées à ses clients sous forme d’engagement hors bilan pour leur
permettre d’avancer ou de rtarder un règlement ou de conclure un contrat sans mobiliser de
l’argent liquide, parmi lesquelles il y a lieu de citer à titre indicatif :

-l’aval d’une traite

-les cautionnements liés aux marchés publics (cautionnementprovisoire, définitif, de retenue


de garantie, de restitution d’acompte) .

-lescautionnements en douane (obligation cautionnée, cautionnement archandises en


transit,…)

-la lettre de crédit stand by

-les garanties interntionales à première demande

70
Chapitre 4 : Le marché financier

Introduction :

Le marché financier constitue l’espace sur lequel les entreprises et l’État se procurent
directement les capitaux à moyen et long terme destinés à financer leurs investissements. Ce
marché est composé d’un marché des émissions où sont émis des titres de propriété ou
d’emprunt pour la première fois et le marché des transactions où sont échangés des titres
déjà existants. Ce marché est l’espace où les agents économiques trouvent des capitaux
complémentaires aux sources de financement traditionnelles (autofinancement, crédits
bancaires, …)

Depuis l’année 1994, le marché financier a connu une transformation significative


suite à la mise en place d’un cadre juridique et à l’institution de nouvelles structures
susceptibles de sa modernisation et du renforcement de son rôle dans la mobilisation de
l’épargne à moyen et long terme.

I-Intervenants du marché financier tunisien :

Selon n°94-117 du 14/11/1994, le marché financier tunisien est composé des


intervenants suivants :

- le Conseil du Marché Financier (CMF) est un organisme public chargé du contrôle,


de la régulation du marché financier et de la protection de l'épargne investie dans les
valeurs mobilières.

- la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) est une société anonyme dont le
capital est détenu par les intermédiaires en bourse. Elle est responsable de la gestion, de la
sécurité et de la promotion du marché tunisien des valeurs mobilières. Elle constitue le lieu
où sont échangés divers produits financiers dont notamment les actions et les obligations.

-la Société Interprofessionnelle de Compensation et de Dépôt des Valeurs Mobilières


(STICODEVAM ou Tunisie Clearing) est le dépositaire central, chargé du dépôt des valeurs
mobilières et de la compensation des opérations boursières.

- le Fonds de Garantie de Marché (FGM), administré par la Bourse, garantit la bonne


fin des transactions.

- le Fonds de Garantie Clientèle (FGC), administré par la Bourse, intervient pour


garantir la clientèle contre les risques non commerciaux émanant des engagements non
honorés par les intermédiaires en Bourse (livraison des titres en cas de vente et règlement
des espèces en cas d’achat).

71
II - Principaux produits boursiers :

Le marché financier tunisien offre aujourd’hui aux investisseurs une large gamme de
produits boursiers, répondant à des objectifs distincts selon le la nature du risque, le
rendement ou la liquidité. Conjuguée aux avantages fiscaux accordés à certains produits,
cette diversité offre de réelles opportunités aux petits et aux grands investisseurs. Les
produits boursiers sont classés en des titres de capital, des titres de créances, des titres
hybrides et des valeurs OPCVM qui sont distingués par la nature des risques qui s’y
rattachent et par les droits qu’ils procurent.

A – Les titres de capital ou actions :

1-Actions ordinaires :

Les titres de capital ou les actions représentent des parts égales dans le capital des
sociétés dont la forme la plus répandue est la société anonyme. Elles constituent le seul
gage des tiers en cas de faillite de la société. L’action confère à son propriétaire appelé
actionnaires les droits suivants :

-le droit à la gestion à travers l’exercice du droit t de vote lors des Assemblées
Générales de la société qui réunies régulièrement pour valider les grandes orientations de
gestion de l’entreprise.

- le droit à l’information à travers l’accéder aux comptes de l’entreprise.

- le droit aux bénéfices distribués à la fin de chaque exercice sous forme de


dividendes variables d’un exercice à l’autre car ils dépendent des résultats enregistrés par
l’entreprise ainsi que de sa politique de rémunération du capital.

-le droit sur l’actif social (patrimoine de la société) après déduction des dettes. Ce
droit est matérialisé par les droits préférentiels de souscription et d’attribution, rattachés
aux opérations d’augmentations de capital par souscription en numéraire ou par
incorporation de réserves.

L’action procure deux types de rendement à savoir :

- les dividendes en cas où la société réalise des bénéfices.

- la plus value de cession provenant de la vente du titre à prix supérieur à celui de son
acquisition. Ce gain n’est toutefois certain puisque le cours de l’action peut subir une
moins value.

- gains d’impôts découlant des exonérations et des abattements au titre des


dividendes et des plus values, accordés sous certaines conditions.

72
2- Actions à dividende prioritaire sans droit de vote (ADP) :
Les ADP sont émises par les entreprises sous certaines conditions lors d’une
augmentation du capital ou dans le cadre d’une opération de conversion d’actions ordinaires
déjà existantes. Les ADP sont des actions sans droit de vote. Le versement du dividende y
afférent s’effectue en priorité par rapport aux actions ordinaires. Elles confèrent à leur
détenteur des droits moins importants, mais elles sont mieux rémunérées. En renonçant à
son droit de vote, le détenteur d’ADP bénéficie en contrepartie d’un dividende prioritaire. Ce
dividende ne peut être inférieur à un niveau fixé lors de l’émission ou de la création de
l’ADP. De même, ce dividende ne peut être inférieur à celui du premier dividende tel que
prévu par les statuts de l’entreprise. Si le dividende ne peut être versé intégralement du fait
de bénéfices distribuables insuffisants, le solde par rapport au niveau minimum
préalablement fixé est reporté sur les exercices ultérieurs. Dans le cas où cette situation
persiste plus de trois ans, le droit de vote est réintégré et l’ADP redevient une action
ordinaire. Par contre, si les bénéfices distribuables confèrent au dividende une valeur
supérieure à celle préalablement définie, ce dernier sera conservé à ce niveau supérieur et
sera donc équivalent au dividende des actions ordinaires. Les ADP ne peuvent toutefois
représenter plus du tiers du capital de l’entreprise.

3- Le certificat d’investissement (CI) :

Ce titre résulte de la scission de l’action ordinaire en deux titres distincts : le certificat


d’investissement qui comporte tous les droits financiers associés à l’action ordinaire et
notamment le droit aux dividendes. Un dividende prioritaire peut d’ailleurs lui être accordé
et le certificat de droit de vote qui représente les autres droits attachés à l’action ordinaire.
En d’autres termes, le certificat d’investissement est une action sans droit de vote qui
permet à l’entreprise cotée de recueillir des capitaux sans modifier l’actionnariat. L’émission
des CI est limitée au tiers du capital de l’entreprise.

B – Les titres de créance ou obligations :

Toute entreprise, publique ou privée, remplissant certaines conditions, peut émettre


un emprunt obligataire sur le marché. Cet emprunt est divisé en coupures de valeur égale
dites titres de créance obligations. Les souscripteurs d’obligations sont appelés
obligataires. Ceux-ci acquièrent le statut de créanciers de l’entreprise qui leur confère les
droits suivants :

- le droit à l’information à travers les documents présentés aux assemblées


d’obligataires.

- le droit à une rémunération à titre d’intérêts arrêtés à un taux est fixe ou variable
selon les conditions prévues lors de l’émission. Les intérêts sont calculés sur la base de la
valeur faciale de l’obligation et sont versés à des échéances fixées lors de l’émission. Pour
les obligations dites à coupon zéro, les intérêts sont servis en un versement unique lors du
remboursement du principal.

73
- le droit au remboursement de la valeur faciale de l’obligation soit à l’échéance
finale de l’emprunt (amortissement in fine), soit par un remboursement partiel à des
échéances périodiques, généralement annuelles (amortissement constant).

Les obligations émises par les entreprises et les Bons de Trésor Assimilables (BTA)
émis par l’État sont des titres d’emprunt à moyen et long termes émises négociables sur le
marché boursier. Chaque obligation représente une fraction d’un emprunt émis sur ledit
marché. Le porteur de l’obligation devient donc créancier de l’entreprise. Il court un risque
inférieur au porteur d’action puisque l’obligation lui assure des garanties de rémunération et
de remboursement. En revanche, le porteur d’obligation ne jouit pas des mêmes droits que
le porteur d’action. Il ne bénéficie pas des droits sur les bénéfices, de gestion ou de vote. Les
obligations sont rémunérées en fonction d’un taux d’intérêt calculés sue la base de la valeur
faciale. Ce taux est fixé contractuellement dès l’émission du titre de créance. Il peut être
constant pendant toute la durée de l’emprunt ou variable en fonction d’un taux de
référence. Le remboursement des obligations se fait selon les conditions fixées par le contrat
d’émission et peut prendre la forme d’un amortissement par tranches annuelles, en bloc du
principal à l’échéance finale (in fine) alors que l’obligataire perçoit dans ce cas l’intérêt à des
échéances prédéfinies ou en une seule fois, à l’échéance finale, comprenant le capital prêté
et les intérêts (obligations à zéro coupon). Les obligations peuvent être émises pour une
durée minimale de 5 ans. Cette durée est ramenée à 2 ans pour les BTA émis pour une
valeur nominale de 1000 D. Les intérêts des obligations et des BTA sont soumis à une
retenue à la source de 20%.

c - Les titres hybrides :


Les titres hybrides sont émis par les entreprises et ils empruntent à la fois leurs
caractéristiques aux obligations et aux actions. Ces titres allient en même temps les
avantages des obligations et les gains potentiels des actions et prennent les formes
suivantes :

- les titres participatifs émis par les entreprises et remboursables après 7 ans. Leur
rémunération compte une partie fixe et une partie variable déterminée en fonction d’une
référence comme le bénéfice ou le chiffre d’affaires de l’entreprise. Cette rémunération est
fixée par le contrat d’émission et elle est soumise à une retenue à la source de 20% :

- les obligations convertibles en actions qui offrent plusieurs avantages. En effet, le


porteur, créancier de l’entreprise émettrice, jouit d’une période d’observation de
l’entreprise avant de prendre la décision d’en devenir actionnaire, conserve la possibilité
d’une conversion et il est souscripteur d’un placement sans risque immédiat dont le
rendement serait amélioré lors de la conversion suivie d’une évolution favorable du cours de
l’action. L’entreprise émettrice bénéficie d’une entrée de fonds sous forme d’emprunt

74
qu’elle ne rembourserait pas en cas où la conversion se réalise ainsi que d’une augmentation
de capital différée.

d - Les titres des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières


(OPCVM)

Les OPCVM sont des structures ayant pour vocation la gestion, dans le cadre d’un
portefeuille titres, de divers produits financiers pour le compte d’épargnants qui ne
souhaitent pas investir en bourse à titre individuel mais qui cherchent à profiter de la
diversification et du savoir-faire d’un gestionnaire professionnel.

Les principaux types d’OPCVM sont les sociétés d’investissement à capital variable
(SICAV) et les Fonds Communs de Placements (FCP). La différence entre ces deux structures
est essentiellement juridique. Contrairement à une SICAV, le FCP n’a pas, de personnalité
morale.

Une SICAV a pour objet de gérer un portefeuille de valeurs mobilières. Divisé en


parts égales dites « actions SICAV », son capital représente la valeur de marché du
portefeuille et par conséquent, la valeur des actions SICAV varie en fonction de l’évolution
du marché et de la structure du portefeuille. Le gestionnaire de la SICAV est généralement
un professionnel agréé en qualité d’intermédiaire en bourse, de banque ou de société de
gestion spécialisée.

Les actifs d’une SICAV sont obligatoirement déposés auprès d’un dépositaire
(banque), chargé du contrôle de la régularité de ses opérations. En Tunisie, les actions SICAV
ne se négocient pas en bourse. Elles sont achetées (souscrites) et revendues (rachetées)
directement par le gestionnaire auprès des agences bancaires et des intermédiaires en
bourse. La valeur des actions SICAV, appelées « valeur liquidative », est fixée
périodiquement. Elle correspond à la valeur de marché des titres qui composent le
portefeuille, divisée par le nombre d’actions en circulation.

La SICAV a, vis-à-vis de ses actionnaires, l’obligation de leur racheter leurs actions


dès qu’ils le souhaitent sur la base de leur valeur liquidative. La SICAV est en mesure de
respecter cette obligation grâce à la liquidité des titres qui composent son portefeuille. Cette
liquidité est assurée par le fait que la SICAV ne peut détenir que des titres cotées en bourse
on des titres qui ont fait l’objet d’un appel public à l’épargne.

En Tunisie, il existe des SICAV obligataires dont le portefeuille est composé


principalement de titres de créance et des SICAV mixtes dont le portefeuille est composé de
titres de capital et de titres de créance. Ce type de SICAV présente de ce fait plus de risques :
le rendement des actions cotées pouvant varier. Enfin, une SICAV peut être de distribution
ou de capitalisation. La première est tenue de distribuer la totalité de ses bénéfices sous les
mêmes conditions que les sociétés anonymes alors que la deuxième ne distribue pas ses
bénéfices.

75
e- Le Compte Épargne en Actions (CEA) :
Le CEA est une formule d’épargne à moyen terme qui consiste en un compte
ouvert par des personnes physiques tunisiennes résidentes (salariés, pensionnés, personnes
exerçant une profession libérale et alimenté par des dépôts, destinés à l’acquisition d’actions
de sociétés cotées en bourse, de BTA ou de parts d’OPCVM. Ces dépôts sont obligatoirement
affectés à l’achat de titres de capital cotés dans la limite de 80% au moins. Le reliquat est
affecté à souscription à des BTA ou à l’acquisition de parts d’OPCVM dans les mêmes règles
d’affectation sans que le reliquat non placé dépasse 100 D. Le CEA peut être ouvert auprès
d’une banque ou d’un intermédiaire en bourse par un salarié, une personne exerçant une
activité commerciale ou non commerciale ou par un pensionné d’une caisse de sécurité
sociale et géré directement par son titulaire ou par une banque ou à un intermédiaire en
bourse. Une convention conclue entre le professionnel désigné et le titulaire du CEA précise
les modalités de sa gestion.

Le titulaire du CEA réalise des gains d’impôts grâce à la déduction des dépôts en
compte de l’assiette de l’impôt sur le revenu dans la limite d’un plafond annuel de 50. 000
dinars. L’exonération maximale de l’impôt ne doit pas toutefois dépasser 40% de l’impôt dû
sans CEA. Le bénéfice de l’exonération fiscale est subordonné aux conditions suivantes :

- la présentation d’un certificat de dépôt délivré par l’établissement auprès duquel le


CEA a été ouvert.

- le blocage des sommes déposées en compte pendant une période de 5 ans à


compter du 1er janvier de l’année qui suit celle du dépôt. Le blocage des dépôts ne signifie
pas le blocage des titres dont la cession reste libre. Le titulaire doit néanmoins réemployer la
somme de départ dans l’acquisition d’autres titres dans un délai maximum de 30 jours. Les
plus-values réalisées, les dividendes et les intérêts perçus peuvent être retirés à tout
moment. Le retrait des dépôts avant l’expiration de la période de 5 ans entraîne le paiement
de l’impôt dû et non acquitté, majoré des pénalités de retard. Toutefois, ces pénalités ne
sont pas dues quand le retrait intervient après l’expiration de la troisième année qui suit
celle du dépôt ou lorsque le retrait intervient suite à des événements imprévisibles (maladie,
accident avec préjudice corporel, arrêt de travail, décès du titulaire du compte...). Le décès
du titulaire du compte n’implique pas la déchéance du compte des avantages accordés. Les
héritiers conservent les avantages fiscaux sous réserve de respecter les conditions de
blocage pour la période restante.

Exemple :

Monsieur Bassam Ben Salem, salarié d’une grande entreprise industrielle, perçoit un
salaire annuel net imposable de 40.000 D. Il décide d’ouvrir un CEA pour un montant de
15.000 D.

76
1-Quelles sont les conditions requises pour que l’intéressé puisse bénéficier du gain
d’import découlant du CEA ?

2-Calculez le gain d’import réalisé au titre de ce placement en vous référant au


barème d’impôt sur les revenus des personnes physiques en vigueur.

3-Déterminez le gain d’impôt mensuel.

4-Calculez le taux de rendement de ce placement (en %).

f-Critères du choix d’un produit :

La diversité des produits offerts sur le marché financier offre à l’investisseur


(particulier, professionnel ou entreprise) des opportunités importantes. Celui-ci doit
toutefois sélectionner ses placements en fonction des objectifs recherchés à travers son
choix. En général, le choix d’un investissement a lieu sur la base des critères suivants :

-la rentabilité mesurée par les intérêts perçus ou les dividendes et les plus values.

-le risque en ce sens que les placements à taux fixes (obligations, BTA) sont moins
risqués que ceux qui dépendent d’une indexation, du résultat comptable ou de l’offre et de
la demande (actions, CEA).

-la liquidité mesurée par la faculté d’un actif financier de se transformer à tout
moment en liquidité. Cette faculté dépend largement du niveau de développement du
marché des transactions (secondaire).

III-Raisons d’introduction en bourse d’une société :

L’introduction en bourse d’une société est motivée par plusieurs raisons dont les
principales sont citées ci-dessous :

- levée des fonds nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie de croissance de


l’entreprise (augmentation des capacités de production, renouvellement des moyens de
production, extension, réduction de ‘endettement bancaire…).

-élargissement de l’actionnariat pour éviter tout éclatement ou dissolutionde


l’entreprise.

- accroître de la notoriété de l’entreprise puisque la cotation est un gage de


crédibilité représentant un atout commercial indéniable.

- bénéfice d’incitations fiscales sous forme de réduction du taux d’impôt sur les
bénéfices.

- mobilisation et intéressement du personnel vu que l’introduction en bourse peut


améliorer la valeur de l’action et par conséquent celle de l’entreprise.

77
- adoption d’un système de bonne gouvernance parce que l’introduction en bourse
impose certaines règles de gestion et de transparente des comptes de l’entreprise et une
stratégie de communication financière.

III-Modalités d’accès à la bourse :

a-Les ordres en bourses :

En premier lieu, investir en bourse ne peut se faire en direct par un particulier. Cela
nécessite d’avoir recours à un professionnel qui est l’intermédiaire en bourse, habilité à
négocier l’achat et la vente des titres sur les marchés boursiers. La réalisation d’une
opération d’achat ou de vente a lieu par la passation d’un ordre de bourse à l’intermédiaire
choisi. L’ordre doit comporter des indications suivantes :

-l’identité du donneur d’ordre.


-le sens de l’opération : achat ou vente.
-le nom de la valeur sur laquelle porte l’ordre.
-le nombre de titres de cette valeur à négocier.
-la validité la date limite au-delà de laquelle l’ordre n’est plus valable.
-le prix (ordre prix limité, stop, au cours d’ouverture, au marché, meilleure limite,…).

b- Les frais de transactions :

Toute transaction en bourse (achat ou vente d’actions ou d’obligations) est sujette à


des frais de transaction. Ceux-ci sont composés des commissions revenant à l’intermédiaire
en bourse et de celles perçues par la bourse elle-même dont le total est de l’ordre de 1 %
du montant de l’opération.

c- Le fonctionnement du marché :

La négociation des titres cotés en bourse se fait sur support informatisé, développé
selon le modèle des marchés centralisés et dirigés par les ordres et ce, à l’instar des
systèmes de cotation adoptés dans plusieurs places financières développées et
émergentes.

La négociation des titres à la Bourse de Tunis se fait quotidiennement du lundi au


vendredi La durée de la séance de cotation est de 5 h 10 mn et les marchés de la bourse
sont accessibles de 9 h à 14 h 10 mn. Les ordres d’achat et de vente passés par les clients
sont introduits dans le système de cotation pour être confrontés en fonction du degré de
liquidité du titre selon deux manières :

-les valeurs les moins liquides sont cotées selon le mode du fixing. En effet, la
confrontation des ordres sur les valeurs cotées selon ce mode se déroule suivant une
phase de préouverture, de 9h à 10h au cours de laquelle les ordres sont saisis sans donner
lieu à des transactions. Le système ne fait qu’afficher un cours théorique d’ouverture
(CTO), constituant le cours théorique d’équilibre à un instant donné. Ensuite, l’ouverture
par un fixing à 10 h en vertu de laquelle le système détermine le cours d’équilibre qui

78
constitue le cours d’ouverture unique (CTO) et sert à la réalisation effective des
transactions. Après l’ouverture de 10 h, les valeurs cotées retournent dans une nouvelle
phase d’accumulation des ordres. La Bourse organise un deuxième fixing à 11h30 puis un
dernier fixing à 13h qui va déterminer un cours de clôture. La négociation au dernier cours
se déroule de 13h à 13h05 au cours de clôture. Dans cette phase, les ordres passés dans le
système seront négociés au cours de clôture.

-les valeurs les plus liquides sont cotées selon le mode continu. Dans ce cas, la
confrontation des ordres sur les valeurs cotées se déroule en une phase de préouverture
de 9h à 10h au cours de laquelle les ordres sont saisis sans donner lieu à des transactions.
Le système ne fait qu’afficher un cours théorique d’ouverture (CTO). Ensuite l’ouverture
par un fixing à 10h pour que le système détermine un cours d’ouverture unique qui sert à
la réalisation effective des transactions. Après l’ouverture et au cours de la séance en
continu (de 10h à 14h), l’entrée d’un ordre dans le système peut provoquer une
transaction instantanée dès lors qu’il existe une limite compatible de sens opposé. Une
phase d’accumulation des ordres de 14h à 14h05 se déclenche pour que les ordres soient
saisis sans provoquer des transactions, le système ne fait qu’afficher un cours théorique
d’ouverture (CTO) qui constitue le cours théorique d’équilibre à un instant donné. Un fixing
de clôture à 14h05 selon lequel le système détermine le cours d’équilibre qui sert à la
réalisation effective des transactions, c’est le cours de clôture. La négociation au dernier
cours se déroule de 14h05 à 14h10 au cours de clôture. Dans cette phase, les ordres passés
dans le système seront négociés sur la base de ce cours.

d-Les seuils de variation :

Au début de la séance de cotation, les seuils de variation de cours autorisés pour


chaque valeur sont déterminés par rapport au cours de référence (±3%). Le cours de
référence étant en général égal au cours de clôture de la veille. Après l’ouverture de la
séance, les seuils de variation autorisés sont recalculés par rapport au cours d’ouverture
(±3%). Une valeur peut faire l’objet d’une réservation. Cet état suppose l’établissement
d’un cours d’équilibre dépassant les seuils de variation de cours autorisés par la bourse. A
chaque réservation, la bourse ajoute un pourcentage de fluctuation additionnel de 1,5%
sans dépasser le maximum de variation autorisé pendant la séance, soit 6,09% par rapport
au cours de référence.

IV-Conditions d’introduction en bourse :

L’entreprise candidate à l’introduction en Bourse doit choisir le marché sur lequel elle
compte s’introduire. La Bourse dispose de deux marchés de titres de capital (le marché
principal et le marché alternatif. L’admission à l’un ou l’autre des deux marchés ne peut
avoir lieu que si les conditions d’introduction soient remplies.
a- les conditions communes d’admission aux marchés de titres de capital :

-publication des comptes annuels certifiés des deux derniers exercices avec
possibilité de dérogation pour les sociétés dont l’entrée en activité est inférieure à 2 ans.

79
-diffusion de 10% du capital dans le public avec possibilité de dérogation en cas de
diffusion d’un montant de 1 millions de dinars.
-présentation d’un rapport d’évaluation sur les actifs de la société.
-disposition d’une organisation adéquate, d’un audit interne, d’un contrôle de
gestion,...
-présentation d’informations prévisionnelles sur 5 ans, établies par le conseil
d’administration, accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes.
-production d’un prospectus d’admission visé par le Conseil du Marché
b-Les conditions spécifiques :

MARCHÉ PRINCIPAL
- les deux derniers exercices sont bénéficiaires : Cette condition n’est pas exigée
si la société est introduite par la procédure d’inscription directe suite à une
augmentation de capital.

-les titres de la société détenus par le public doivent être répartis entre 200
actionnaires au moins le jour de l’introduction (par public, il faut entendre les
actionnaires détenant individuellement au plus 0,5% du capital et les institutionnels
détenant individuellement au plus 5% du capital).

-le capital minimum de la société est de 3 MD le jour d’introduction.

MARCHÉ ALTERNATIF

-la condition de deux exercices bénéficiaires n’est pas requise.

-répartition des titres de la société détenus par le public entre 100 actionnaires
au moins ou 5 actionnaires institutionnels le jour de l’introduction.

-la condition de capital minimum n’est pas requise.

-présentation par un listing sponsor d’une attestation de réalisation de diligences


pour l’admission de titres sur le marché alternatif.

-la société doit désigner, durant toute la période de séjour de ses titres au
marché alternatif, un listing sponsor dont le mandat ne doit pas être inférieur à
deux ans.

L’admission peut être également demandée par une société quand son capital
est détenu, depuis plus d’un an, à hauteur de 20% au moins par deux investisseurs
institutionnels, au minimum. L’admission peut être également demandée par une
société en cours de constitution par appel public à l’épargne (cas de grands projets).

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MARCHÉ PRINCIPAL
Pour ce cas, l’admission au marché alternatif est prononcée directement par le CMF.

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