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La banque est d’un autre côté, une institution à vocation universelle habilitée à accomplir
toutes les opérations énoncées dans l’article 2 de la loi n° 2001-65 à savoir : la collecte des
dépôts, l’octroi des crédits, la mise à disposition et la gestion des moyens de payement,
l’intermédiation dans les opérations de change, l’assistance, l’ingénierie financière, la
gestion d’actif et de portefeuilles et enfin les prises de participation.
Cette habilitation confère aux banques le statut d’institution à vocation universelle (banque
universelle) en vertu duquel elles peuvent s’adonner à titre exclusif et habituel, à toutes les
activités et à tous les métiers bancaires. Mais l’habilitation n’exclut pas la spécialisation dans
certains métiers et dans certains créneaux. Ainsi, la banque peut choisir de se limiter à
certaines opérations et axer son activité sur d’autres opérations. Les seules opérations dont
elle ne peut pas se départir sont la collecte de dépôt et l’octroi du crédit qui constitue la raison
d’être de la banque.
Dans le cadre de ses activités, la Banque assure un certain nombre de missions. Elle est
intermédiaire financier en ce sens qu’elle assure l’intermédiation entre les déposants auprès
desquels elle collecte les dépôts (les ressources) et les demandeurs de crédit auxquels elle
octroie des concours et des financements (les emplois). Elle est au titre de cette mission, un
dépositaire professionnel qui recueille des fonds auprès du public et un bailleur de fonds
dans la mesure où elle prête de l’argent à ses clients moyennant une rémunération. Elle est
mandataire de ses clients en ce sens qu’elle agit en leur nom et pour leur compte pour tout ce
qui trait à leur dépôt et au fonctionnement de leur compte. Elle est partenaire financier qui
accompagne et encadre les entreprises dans tout ce qui touche à la gestion et au
développement de leurs activités. La banque est par ailleurs intermédiaire agrée autorisé en
vertu de la réglementation des changes à intervenir dans le domaine du change.
Relativement à chacune de ces missions, la banque est soumise à des dispositions particulières
et à des obligations spécifiques qui lui prescrivent entre autres, l’adoption d’une organisation
particulière et la conformité à l’éthique professionnelle qui seront détaillées dans le cadre de
ce cours.
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CHAPITRE I
Etant donné l’importance et l’impact des activités bancaires sur les plans économique et
financier, la loi a rigoureusement réglementé l’organisation des banques qui doivent
comprendre des organes spécifiques et doivent adopter des principes d’organisation dans le
cadre de la gestion et du contrôle interne.
Ces organes sont de trois types : des organes de gouvernance, des organes de contrôle interne
et des organes externes.
S’agissant d’une société anonyme et à l’instar de toute société de ce type, la banque est
administrée par un organe dénommé "conseil d’administration" ou "conseil de surveillance".
La composition de cet organe, ses attributions et les conditions de désignation de ses membres
est définies dans le code des sociétés commerciales.
1 - Le Conseil d’Administration :
Le conseil d’administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour représenter la
société dans tout ce qui se rapporte à l’objet de son activité et à son organisation. Mais dans la
pratique, la mission essentielle du conseil d’administration ou de surveillance réside dans
l’arrêté des choix et des orientations stratégiques, l’appréciation de la gestion de l’entreprise
et l’approbation des comptes et des états financiers préalablement à leur soumission à
l’assemblée générale des actionnaires.
Dans certaines sociétés, le conseil d’administration conserve quelques attributions telles que
la ratification de l’organigramme de l’entreprise ou la désignation des cadres supérieurs.
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En vertu de cette circulaire, le conseil d’administration assure la surveillance effective de
l’établissement de crédit. Il doit comprendre au moins deux administrateurs indépendants.
L’administrateur indépendant au sens de cette circulaire est une personne physique qui ne doit
avoir aucune relation avec la banque ni en qualité d’actionnaire ou de salarié, ni en qualité de
partenaire ou mandataire.
2 - Le Conseil de Surveillance
La banque en tant que société anonyme peut être dotée d’un conseil de surveillance au lieu et
place du conseil d’administration. Dans cette hypothèse, la direction générale de la société est
assurée par un directoire.
Il s’agit d’un organe d’administration identique au conseil d’administration qui joue le même
rôle et dispose des mêmes prérogatives. Ses membres sont choisis par l’assemblée générale
parmi les actionnaires.
La direction générale de la société est assurée par un président directeur général, un directeur
général ou un directoire.
En tant que président du conseil, il propose l’ordre du jour, le convoque et préside ses travaux.
Et en tant que directeur Général, il est le représentant légal de la banque et il assure la gestion
des tâches courantes.
Suivant l’article 27 de la loi sur les établissements de crédit, le président directeur général doit
être de nationalité tunisienne.
2- Le Directeur Général
La direction générale de la banque est assurée par un directeur général lorsque les statuts de la
société prévoient la dissociation entre les fonctions de président du Conseil d’administration
et celles de directeur général.
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Le président du conseil d’administration a seulement pour mission de convoquer le conseil, de
préparer l’ordre du jour et de présider ses travaux. Il lui est interdit d’intervenir dans la
gestion de la société qui est du seul ressort de la direction générale.
L’article 27 de la loi sur les établissements de crédit prévoit qu’en cas de dissociation entre les
fonctions de directeur général et celle de président du conseil d’administration, l’un d’eux doit
avoir la nationalité tunisienne.
3- Le Directoire
Dans les sociétés administrées par un conseil de surveillance, la direction générale est assurée
par un organe collégial appelé « directoire ». Le directoire se compose de 5 membres au
maximum.
Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance pour une durée de 6
ans renouvelable et sont révocables par l’assemblée générale.
La présidence du directoire est confiée à l’un de ses membres par décision du conseil de
surveillance. Le Président du directoire est le représentant légal de la société.
Le directoire dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances, au nom
de la Banque. Il exerce ses pouvoirs dans la limite de l'objet social et sous réserve de ceux
expressément attribués par la loi au Conseil de Surveillance et aux Assemblées Générales.
Le directoire se réunit sur convocation de son président ou de la moitié de ses membres aussi
souvent que l'intérêt de la banque l'exige et au moins une fois par quinzaine.
- Le comité permanent d’audit interne dont le rôle fondamental est de veiller à la mise
en place et au bon fonctionnement du système de contrôle interne.
- Le comité exécutif de crédit dont la mission principale d’arrêter la politique en matière
de crédit et de superviser les activités de financement de l’établissement de crédit.
- Le comité des risques qui s’assure de la situation des risques d’exposition, en mesure
l’ampleur et propose des solutions.
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1 - Le Comité Permanent d’Audit Interne
Le comité permanent d’audit interne a été institué en vertu de l’article 34 de la loi n° 2001-65.
Sa composition et son fonctionnement sont définies en vertu de la circulaire de la Banque
Centrale n° 2001-06 traitant de la bonne gouvernance dans les établissements de crédit.
Le secrétariat du comité est assuré par l’organe chargé de l’audit au sein de l’établissement de
crédit.
Le Comité Permanent d’Audit Interne est principalement chargé de veiller à la mise en place
et au bon fonctionnement du système de contrôle interne, de réviser et de donner son avis sur
le rapport annuel avant de le soumettre pour approbation au conseil d’administration ou de
surveillance.
Il doit se réunir au moins six fois par an généralement à l’occasion des réunions du conseil
d’administration ou de surveillance
L’obligation d’institution du comité exécutif de Crédit dans les banques est prévue dans les
articles 24 et suivants de la circulaire 2011-06.
Le comité des risques intervient, notamment, pour la conception d’une stratégie de gestion des
risques, l’approbation des systèmes de mesure des risques, la supervision des activités de
l’établissement dans ce domaine.
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Il est présidé par un membre indépendant du conseil d’administration ou de surveillance
disposant d’une qualification et d’une bonne expertise appréciable dans le domaine de la
gestion des risques.
Les membres de l’organe de direction ne peuvent pas être membre du comité dont le
secrétariat est confié à la structure chargée de la surveillance des risques au sein de
l’établissement de crédit.
Organes de gouvernance
Le contrôle interne dans les banques est d’une très grande importance en raison du fait que
l’activité bancaire implique la gestion de fonds et de capitaux et la manipulation
d’informations sur les clients et leurs affaires. Dans ce cadre, la banque qui assume la
responsabilité des dépôts qui lui sont confiés et qui s’engage avec la clientèle à divers titres
s’expose à des risques de différentes natures.
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Les caractéristiques et le fonctionnement du système de contrôle interne sont définis dans la
circulaire 2006-19 du 28 novembre 2006. Il comprend des structures et des organes qui
assurent la supervision et le pilotage des activités de contrôle interne. Il s’agit de :
L’instauration d’un organe de contrôle de conformité est prévue dans l’article 34 quarter de la
loi n° 2001-65. Sa mission et ses attributions sont détaillées dans la circulaire BCT 2006-06
du 24 juillet 2006.
L’obligation pour les banques de se doter d’une structure d’audit interne leur est prescrite en
vertu de la norme comptable sectorielle NC n° 22. Aux termes de cette norme "les
établissements bancaires doivent créer une structure d’audit interne opérant de façon
indépendante et qui a pour mission de veiller au bon fonctionnement, à l’efficacité et à
l’efficience du système de contrôle interne".
Cette obligation a été reprise dans la circulaire de la Banque Centrale n° 2006-19 dans le
dernier alinéa de l’article 8 qui met l’accent sur l’indépendance de la structure d’audit interne.
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La structure d’audit interne effectue des contrôles périodiques. L’objet de ces contrôles est
d’évaluer l’efficacité le système de contrôle interne, de formuler des recommandations et d’en
assurer le suivi.
Elle soumet des rapports à la direction générale relatifs à ses missions de contrôle et rend
compte de ses activités au comite permanent d’audit interne.
- commissaire aux comptes qui est un organe de contrôle externe dont la mission est
d’examiner la situation financière de l’établissement et d’en rendre compte aux
actionnaires
- médiateur qui émet un avis réglementaire sur les requêtes émanant de la clientèle.
L’exigence du commissariat aux comptes n’est pas spécifique aux banques. Tout société
anonyme quel que soit l’objet de son activité et quelle que soit sa taille doit désigner un
commissaire aux comptes.
La désignation du commissaire aux comptes est également requise pour les autres types de
sociétés remplissant certaines conditions. L’établissement de crédit coté en bourse doit
désigner deux commissaires aux comptes.
Le commissaire aux comptes est choisi parmi les experts inscrits à l’ordre professionnel des
experts comptables. Sa mission essentielle consiste à vérifier la régularité des états financiers
de la société et à certifier leur sincérité et leur conformité aux normes d’usage. A défaut de
conformité, il émet des réserves. Le commissaire aux comptes établit un rapport qu’il soumet
à l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.
Dans les banques, l’institution du commissariat aux comptes présente certaines particularités.
Ainsi et à côté des dispositions du code des sociétés commerciales, le commissaire aux
comptes doit signaler à la Banque Centrale tout fait et tout acte de nature à mettre en péril les
intérêts de la banque ou des déposants. Il doit également lui remettre un rapport sur les
contrôles effectués dans les six mois qui suivent la clôture de l’exercice et préalablement à sa
soumission à l’assemblée des actionnaires.
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Paragraphe 2 - Le médiateur (organe de médiation bancaire)
Aux termes de l’article 31 ter (nouveau) de la loi n°2001-65, la banque doit désigner un ou
plusieurs médiateurs chargés de l’examen des requêtes des clients et de proposer des solutions
appropriées aux deux parties.
Il n’assure pas une mission d’arbitrage dans la mesure où il ne prend pas des décisions mais
donne simplement un avis sur les requêtes qui lui parviennent des clients. En tant que tel, son
avis doit être fondé sur la réglementation et ne lie pas les parties. Mais en cas d’accord sur la
solution qui leur est suggérée, il se forme un compromis qui leur est opposable.
Le médiateur doit être indépendant de la banque. Il ne doit pas faire partie de son personnel ni
en être dirigeant ou actionnaire de référence. Il doit être de nationalité tunisienne et justifier
d’une expérience de 10 ans dans le domaine bancaire. Il est nommé par le conseil
d’administration ou de surveillance pour une durée de trois ans renouvelable une seule fois et
perçoit une rémunération qui lui est servie par la banque. Hormis cette rémunération, il lui est
interdit de percevoir des honoraires de la part du client ou de la banque au titre des
médiations qu’il assure. La banque doit établir une convention écrite avec le médiateur fixant
les conditions particulières de son mandat et l’étendue de sa mission.
La requête du client doit être en rapport avec les relations bancaires et l’exécution des
opérations qui s’y rattachent. En outre, elle ne doit pas faire l’objet d’une action judiciaire
pendante ni avoir fait l’objet d’une décision judiciaire.
La saisine du médiateur est subordonnée à des conditions bien particulières. Le client doit tout
d’abord présenter à la banque une réclamation écrite (recours gracieux). Si dans les quinze
jours ouvrables qui suivent, il ne reçoit pas de réponse ou si la réponse reçue ne lui satisfait
pas, il pourra saisir le médiateur par requête écrite.
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CHAPITRE II
ORGANISATION DE LA BANQUE
Pour mener à bien son rôle, la banque doit disposer de moyens humains et logistiques. Ces
moyens doivent être regroupés dans une structure hiérarchique et/ou fonctionnelle retraçant
les relations existantes entre les différentes entités de la banque qui peut être schématisée par
l'organigramme.
La structure est constituée par l'ensemble des règles qui permettent d'assurer le
fonctionnement d'une entreprise et d'assurer sa pérennité au-delà des personnes. En réalité, la
structure correspond à l'ensemble des fonctions ou entités interdépendantes qui ne peuvent
fonctionner indépendamment les unes des autres.
Section I - L'organigramme
L'organigramme qui met en évidence les diverses entités organisationnelles de la banque ainsi
que leurs rapports respectifs est un organigramme hiérarchique, par opposition à un
organigramme fonctionnel qui favorise la spécialisation.
Les banques ont toujours été fortement hiérarchisées. Ainsi, tous les niveaux hiérarchiques
remontent de façon pyramidale vers l'instance de décision (Direction Générale ou Directoire).
Ils demeurent un facteur de motivation fort pour les collaborateurs, notamment en raison des
facultés de mobilités et des promotions internes qu'ils font apparaître
D'ordinaire, les directions générales s'appuient sur des hiérarchies basées sur la maîtrise
technique des secteurs qu'elles couvrent.
Une évolution se dessine néanmoins : une déconnexion commence à apparaître entre les
hiérarchies basées sur la maîtrise technique et celles basées sur les capacités managériales.
1.1 - La Direction Centrale est un niveau hiérarchique qui regroupe des Directions ayant les
mêmes préoccupations. Nous trouverons, par d'exemple, la Direction Centrale des Systèmes
d'Information qui regroupe la Direction de l'Informatique et la Direction de l'Organisation.
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1.2 - La Direction est un ensemble de moyens humains et matériels réunis sous une même
autorité hiérarchique disposant d'une certaine autonomie de décision, regroupés ou non dans
un même secteur géographique et affectés à une tâche précise ou un ensemble de tâches
complémentaires ou connexes. La Direction comprend au moins deux Sous-Directions.
1.3 - La Sous-Direction est une subdivision de la Direction qui prend en charge une partie de
ses missions et attributions. La Sous-Direction est composée d'au moins deux Services.
1.4 - Le Service est un ensemble de moyens humains et matériels regroupés dans un même
lieu pour effectuer des tâches bien définies. Le Service comprend au moins deux Sections.
1.5 - La Section est composée d'au moins deux personnes disposant d'outils de travail
spécifiques pour réaliser les tâches qui leurs sont assignées.
Les Directions Centrales sont réparties entre les membres de la Direction Générale (ou du
Directoire) dans un souci d'efficacité, d'efficience et de sécurité administrative. Ainsi, les
fonctions dites d'exploitation sont regroupées sous l'autorité du Directeur Général Adjoint
alors que les fonctions dites d'appui sont regroupées sous l'autorité du Secrétaire Général.
1.6 - La Direction Régionale est la structure hiérarchique supérieure du Réseau qui dirige un
groupe d’agences installées dans une même zone géographique.
L'organisation de la Direction Régionale s'apparente à celle des Services Centraux, son rôle
est plus administratif qu'opérationnel. Les services de la Direction Régionale représentent les
Services Centraux. Nous trouvons le service engagements, le service international, le
juridique, le service portefeuille, …etc.
1.7 - L'Agence : est un point de vente en contact direct avec le client. Elle est chargée de
représenter les intérêts de la banque dans la localité où elle est implantée.
Le Chef d'agence
Le Second de chef d'Agence
Les postes du guichet
Les postes d'arrière-guichet
1.8 - Le Bureau situé temporairement dans un lieu lointain de celui de l'Agence et effectue
les opérations de versement et de retrait des espèces et/ou les opérations de change. C'est le
cas des bureaux périodiques qui se trouvent dans les lieux à activité économique
hebdomadaire ou occasionnelle : souks hebdomadaires, zones frontalières, aéroports, foires,…
etc.) ou des bureaux de change permanents ouverts dans les hôtels, les aéroports et les zones
touristiques.
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2 - Les déclinaisons fonctionnelles
La diversité et la spécialisation des activités mises en œuvre dans les banques impliquent
généralement des organisations complexes. Il appartient à la Direction Générale de maximiser
l'efficacité de ces organisations et, surtout, de favoriser leurs relations fonctionnelles
transversales.
De nombreux projets, vitaux pour l'entreprise, sont développés en commun par les différentes
fonctions. La Direction Générale doit donc veiller, en permanence, à la cohérence et à
l'efficacité de ces projets transversaux. L'organigramme fonctionnel est conçu conformément
aux déclinaisons suivantes :
2.1 - Déclinaisons par types de clients : les fonctions concernées par ce type d'organisation
concerne en général les fonctions commerciales : Engagements, Conseil et assistance …etc.
Cette option est retenue afin de permettre la disponibilité et la rapidité de réactivité de la part
du personnel concerné : chargés de clientèle, conseillers spécialisés au service des entreprises,
Credit-men …etc.
Les types de clients retenus pour ce découpage sont : les Particuliers, les Petites moyennes
Entreprises, les Groupes, les Collectivités, … etc.
2.2 Déclinaisons par lignes de produits : les fonctions Investissement, Gestion d'actifs,
Production, …etc. sont généralement les fonctions concernées par ce type d'organisation. De
ce fait, celles-ci sont à la disposition de tous types de clients
Pour mieux comprendre l'organisation d'une banque, examinons par exemple les fonctions
intervenantes dans une opération d'octroi d'un crédit à un client. Celles-ci sont nombreuses :
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Ainsi, pour une opération aussi basique et fréquente pour une banque que la mise en place
d'un crédit, sept grandes fonctions de la banque sont concernées, allant de la Direction
Générale (instance de décision) à la fonction marketing (structure stratégique) ou à la fonction
informatique (structure d'appui).
Il sera présenté dans ce qui suit, les différentes fonctions de la banque de proximité, à savoir
l'instance de décision et d'administration ainsi que les fonctions regroupées en pôles : le pôle
Développement, le pôle Logistique, le pôle Contrôle et Stratégie et le pôle Filiales.
1 - La fonction Distribution
Cette fonction entièrement tournée vers le client, regroupe la sous fonction commerciale et le
réseau de distribution. La fonction Distribution est la base de l'activité et de la rentabilité des
banques de proximité.
• fixer, en accord avec la Direction des agences, les objectifs commerciaux que les
agences auront à remplir et les moyens nécessaires pour les atteindre ;
• suivre périodiquement la réalisation de ces objectifs et, en cas de besoin, envisager les
actions de redressement requises ;
• assister les agences dans tous leurs besoins commerciaux (supports publicitaires,
sponsorisation, … etc.) ;
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Pour bien remplir sa mission, la sous-fonction commerciale a besoin des outils ci-après :
- Les hommes : chargés de la réalisation des actions commerciales fixées par les
fonctions stratégiques. Pour une plus grande efficacité, ils doivent, constamment, être
encadrés et formés ;
- L’image projetée : à savoir une banque moderne avec des espaces conviviaux et un
service de qualité. Celle-ci peut être atteinte à travers la modernisation et le relookage
des agences et des guichets en vue d'augmenter la productivité et la qualité du service ;
- une structure efficace : devant être la plus plate possible et présenter un niveau
hiérarchique court permettant une grande responsabilisation de l'ensemble des
collaborateurs, notamment par le biais de délégations élargies permettant une plus
grande réactivité.
• participer à la gestion du risque pris sur la clientèle lors de l'étude des dossiers de
crédit et la prise de décision, mais aussi par le suivi et le recouvrement des
engagements.
Le réseau est constitué par les agences qui sont encadrées par les Directions Régionales et
dans un deuxième niveau par la Direction des agences.
2 - La fonction Engagements
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Cette fonction s'organise autour de trois sous-fonctions : instruction et mise en place des
dossiers de crédit, gestion et suivi de ceux-ci et enfin recouvrement.
2 .2 - La sous-fonction gestion et suivi : après mise en place des dossiers de crédits, cette sous
fonction :
• gère l'ensemble des concours réalisés sous forme de mobilisation de créance (collecte
et conservation des effets, mise à disposition des fonds, … etc.) ;
• gère l'ensemble des événements spécifiques pouvant marquer la vie d'un prêt
(remboursement anticipé, réaménagement des conditions, … etc.) ;
En réalité, la fonction engagement n'est pas uniquement exercée au niveau du siège mais
plutôt au niveau du réseau et ce, à tous les stades : instruction, mise en place, gestion, suivi et
recouvrement et parfois même la décision proprement dite en cas de délégation de pouvoirs.
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3 - La fonction Marchés de Capitaux
Les activités relatives à cette fonction peuvent donc être réparties en deux catégories :
• Les opérations réalisées pour le compte de la banque : les banques ont besoin de
placements, de financement ou de protection contre certains risques. Pour cela, les
banques doivent gérer et optimiser leurs trésoreries par des opérations de placement,
spéculation ou couverture.
L'activité de marché, exercée au sein de la Salle des Marchés, présente une technicité et un
niveau de risque tel qu'il est indispensable de structurer et d'organiser l'ensemble en Front
Office et Back Office.
3.1 - Le Front Office : quelle que soit l'origine de l'opération (clientèle ou banque), le Front
Office se charge de recevoir les ordres, par téléphone, télécopie, net, …etc et de les exécuter
rapidement compte tenu de la volatilité des différents marchés nationaux et internationaux.
L'exécution des ordres par le Front Office est réalisée grâce à des connexions aux systèmes
d'information externes (Reuter, Telerate, …etc.).
3.2 - Le Back Office : Compte tenu de l'importance des montants en jeu et des risques pris, il
est indispensable de compenser l'absence de formalisme du Front Office par une rigueur
d'organisation et de contrôle accrue. Cette rigueur correspond à la mission du Back Office
chargé de l'enregistrement et de la vérification des opérations. Ainsi, les missions du Back
Office consistent à assurer le traitement informatique et comptable des opérations exécutées
par le Front Office et à gérer globalement les risques, les affectations d'opérations et les
résultats des différents opérateurs de la Salle.
4 - La fonction International
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4.1 - La sous-fonction Commerce Extérieur : les opérations rentrant dans le cadre de
l'activité du commerce extérieur peuvent être organisées par nature d'opérations : opérations à
l'import et opérations à l'export.
4.2 - La sous-fonction Transferts : elle est chargée de l’exécution des ordres de transferts qui
font intervenir les correspondants étrangers de la banque. Ces transferts sont :
Le pôle Logistique fournit, en permanence, aux autres pôles de l'entreprise de banque les
moyens les plus adaptés à leur bon fonctionnement.
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1 - La fonction Système d'Information :
L'objectif de l'Organisation consiste à susciter, écouter, faire participer les différentes parties
prenantes d'un projet dans le cadre de commissions ad-hoc regroupant des représentants des
entités concernées.
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La méthode adoptée pour gérer les projets consiste, dans une première phase, à définir les
attentes, établir des cahiers des charges qui permettent à l'Informatique de développer les
applications requises. Dans une seconde phase, l'Organisation intervient pour vérifier que les
groupes d'utilisateurs et d'informaticiens respectent la stratégie arrêtée : c'est la phase de
validation.
Dans la banque, l'informatique associe la machine aux hommes afin de simplifier, mais aussi
d'améliorer, la qualité et la productivité de leur travail. A travers des techniques répétitives,
elle agit, au niveau de la collecte, du traitement et du stockage de l'information qui constitue
les matières premières.
L'informatique bancaire est généralement organisée autour des six grands axes ci-après :
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l'anticipation permanente des évolutions techniques qui touchent, non seulement les
composants des différents systèmes, mais de plus en plus les systèmes eux-mêmes.
iii - Les réseaux : le niveau de performance des réseaux de transmission est responsable de la
qualité de la communication entre les différents outils informatiques. Cette situation est
d'autant plus vraie suite au renforcement de la décentralisation fonctionnelle et géographique
des structures.
iv - Les études informatiques : cette structure est chargée du développement des applications
et des logiciels informatiques conformément aux besoins des utilisateurs qui ont
préalablement été exprimés au moyen de cahiers des charges élaborés par l'Organisation.
Lorsque ce travail est externalisé (confié à un prestataire externe), la mission des études
informatique se limite à la participation à l'élaboration et à la mise en place de ces produits.
La fonction Production Bancaire a pour principale mission de piloter les flux générés par la
gestion des actifs financiers de la clientèle. Compte tenu de la multiplicité des supports et des
flux, nous pouvons distinguer trois composantes :
2.1 - La sous-fonction Gestion des Dépôts et de l'Epargne : chargée de gérer l'ensemble des
comptes à vue et des produits de l'épargne de la clientèle ainsi que les événements pouvant les
affecter. A ce titre, elle est chargée de s'assurer de la cohérence et de la fiabilité des
informations collectées lors des ouvertures, des modifications et des clôtures de comptes, en
vue de leur prise en charge par les systèmes informatiques. De même, elle est chargée de la
gestion des événements spécifiques tels que les saisies ou les successions ainsi que de la
vérification des règles édictées par la loi ou la réglementation et des déclarations aux autorités
de tutelle, à l'administration fiscale ou à l'autorité judiciaire.
2.2 - La sous-fonction Gestion des Titres : chargée de l'ensemble des événements touchant
aux titres détenus par les clients (achat, vente, perception de coupons,… etc).
Ces sous-fonction est chargée de l'émission des moyens de paiement, de leur gestion et de leur
encaissement notamment à travers le système de télécompensation ou de compensation.
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3 - La fonction Moyens généraux
• Mettre à la disposition des différentes structures de la banque les moyens matériels, les
immeubles d'exploitation et les bâtiments, nécessaires à l'accomplissement de leurs
activités.
• Assurer la sécurité physique des personnes et des valeurs, la sécurité des immeubles,
la sécurité informatique et le contrôle des mouvements de capitaux douteux.
• Etudier toutes les questions d’ordre juridique relatives aux affaires concernant la
Banque et assurer le rôle de conseiller juridique auprès des différentes structures de la
Banque.
• Assurer la gestion des dossiers contentieux et assister les Directions Régionales dans
la gestion des affaires contentieuses et contrôler les opérations décentralisées.
Les missions de la fonction Ressources Humaines sont organisées autour de deux grands
axes : l'organisation et la dynamisation du potentiel humain et, parallèlement, la gestion
quotidienne des aspects matériels et réglementaires liés à l'emploi.
• Gérer de manière optimale des plans de carrière des ressources humaines de la banque.
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• Former et mettre à niveau le personnel de la banque par des actions de formation
générales ou spécifiques à certains métiers de la banque, ou par des actions ciblées
permettant un enrichissement des compétences professionnelles d'un employé sur son
activité habituelle.
Le rôle du pôle contrôle et stratégie est d'anticiper les évolutions de l'entreprise de banque
dans son environnement, d'attribuer, de gérer ses ressources et, enfin, de superviser, de
ménager et de dynamiser l'ensemble des autres fonctions.
Le pôle contrôle et stratégie permet à la Direction Générale de s'appuyer sur des fonctions qui
lui permettent de :
1 - La fonction Contrôle
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1.4 - La sous-fonction Contrôle et Surveillance des Risques : est chargée de l'identification,
de la quantification des risques auxquels la banque est soumise (risque de contrepartie, risque
de taux d'intérêt, risque de change et risque de marché). Elle est, plus particulièrement,
chargée d'apprécier le risque de contrepartie en vue d'éviter à la banque une immobilisation de
ses ressources par une affectation des provisions, de s'assurer des délégations dans le cadre
des réglementations et, d'une manière générale, de veiller à l'application des normes
prudentielles édictées par la BCT en matière d'engagements.
Elle est chargée, en outre, de suivre les engagements de la banque, d'expertiser les garanties
proposées ou recueillies et de classer les actifs.
De même, elle fournit des aides directes aux différents Départements de la banque afin de leur
permettre d'exercer leurs fonctions dans les meilleures conditions (Département Engagements
notamment).
2 - La fonction Financière
En dehors de son rôle pilote dans la détermination des grandes orientations prises par la
Direction Générale en matière d'investissement, de développement ou de pilotage du risque,
elle a pour missions principales de :
• Prospecter, étudier et analyser tous les moyens en vue de répondre aux besoins de la
banque en ressources.
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L'activité relative à la fonction Financière est exercée au sein des sous-fonctions :
Comptabilité et Trésorerie.
Le pôle Filiales regroupe, pour des raisons juridiques, financières ou d'organisation, certains
métiers. Ceux-ci peuvent être transversaux à l'activité bancaire (affacturage, leasing, … etc.)
ou favoriser une diversification d'activité (bancassurance, … etc.).
Ces activités filialisées peuvent être regroupées en six grands types : la gestion d'OPCVM, le
crédit-Bail (ou Leasing), le Capital Risque, l'affacturage (ou Factoring), la bancassurance et
les sociétés de recouvrement des créances.
1 - La Gestion d'OPCVM
Les SICAV placent, moyennant différents types de titres (actions et obligations), les sommes
confiées par leurs souscripteurs. Ils ont la qualité de personne morale, jouissent de la
personnalité juridique et disposent d’une autonomie financière. A l’inverse, Le FCP par
contre n’est pas une personne morale. Il s’agit d’une copropriété de valeurs mobilières qui
émet des parts. Chaque porteur de parts peut disposer d’un droit de copropriétaire sur les
actifs du fonds.
Les FCP sont soumis à une réglementation plus souple que celle des SICAV (pas d’obligation
de publier des résultats, … etc.).
Dans un souci d'une plus grande souplesse, la gestion d'OPCVM est une activité filialisée
pour permettre à la filiale de jouir d'une totale indépendance de gestion par rapport à la
banque et d'une autonomie financière.
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2 - Le Crédit-Bail
Le Crédit-Bail (leasing) est une activité complémentaire à l'activité engagement, car elle
permet de financer les investissements d'un agent économique selon un mode spécifique. Ce
mode de financement consiste à acquérir le bien mobilier ou immobilier à financer par la
filiale et à le mettre à la disposition de cet agent moyennant un loyer avec option de cession.
3 - Le Capital Risque
La filiale Capitale Risque (SICAR) permet, par une prise de participation au capital
d’entreprises, souvent en pleine croissance, de renforcer leurs fonds propres. Par ce mode de
financement, les entreprises concernées maximisent leurs possibilités de financement
(obligation de respecter un rapport entre les fonds empruntés et les fonds propres) sans que les
dirigeants ne subissent une dilution trop forte de leur pouvoir.
Pour une SICAR, l'issue naturelle d'un financement est une revente de la participation aux
autres dirigeants, la cession à des tiers ou l'introduction au second marché.
4 - L'Affacturage
5 - La Bancassurance
Dans le cadre de la diversification de leurs activités, les banques s'ouvrent sur un nouveau
métier à savoir l'assurance, tout en bénéficiant de l'infrastructure existante (réseau de
distribution).
Pour augmenter l'efficacité de leur processus de recouvrement, les banques recourent aux
services des sociétés de recouvrement des créances. Le recouvrement de créances est une
activité réglementée (Loi n° 98-04) consistant à utiliser tous les moyens légaux, amiables
et/ou judiciaires, pour obtenir d'un débiteur le paiement de la créance due au créancier.
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Les sociétés de recouvrement des créances ont pour objet l’achat des créances pour leur
propre compte et le recouvrement des créances pour le compte des tiers.
Les créances qui peuvent être achetées par les sociétés de recouvrement des créances sont
celles qui sont échues et impayées. Les créances bancaires achetées par les sociétés de
recouvrement des créances doivent avoir un retard de paiement (principal et intérêts)
dépassant trois cent soixante jours à partir de leur échéance et pour lesquelles la banque a
constitué des provisions.
Lorsque les créances découlent de comptes bancaires, elles peuvent être cédées aux sociétés
de recouvrement de créances à compter de la date de la notification de la clôture des comptes
courants ou des comptes de dépôt. Les avantages du recours aux sociétés de recouvrement des
créances sont :
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CHAPITRE III
Le contrôle interne dans les banques est d’une grande importance en raison de la diversité, de
l’occurrence et des incidences fâcheuses des risques sur leur activité et leur situation
financière.
A côté du risque de non-paiement dit aussi risque d’insolvabilité ou plus généralement risque
de contrepartie, les banques s’exposent aux risques de taux, de marché ainsi qu’aux risques
juridiques et opérationnels.
Le but de l’institution d’un système de contrôle interne est de prémunir la banque autant que
possible contre ces risques qui, en cas de survenance, peuvent avoir de lourdes conséquences
sur l’établissement et ses intérêts.
Le législateur et le régulateur (BCT) attachent une grande importance à cette institution car le
risque, quand il atteint certaines proportions, est susceptible de rejaillir sur les intérêts des
déposants, mettre en péril ceux des correspondants et des partenaires en relation avec la
banque et partant, il peut impacter dangereusement le système bancaire et la place financière.
L’obligation d’instauration d’un système de contrôle interne est prévue dans l’article 34 bis de
la loi n° 2001-65 sur les établissements de crédit.
En vertu de cet article, les banques et les établissements financiers doivent "mettre en place un
système approprié de contrôle interne qui garantit l’évaluation permanente des procédures
internes, la détermination, le suivi et la maîtrise des risques liés à l’activité de l’établissement
de crédit".
L’accent a été mis sur les caractéristiques du système de contrôle interne dans la banque qui
doit notamment permettre l’évaluation et la maîtrise des risques.
En application de l’article 34 bis de la loi sur les établissements de crédit, une circulaire de la
Banque Centrale de Tunisie est parue le 28 novembre 2006 sous le numéro 2006-19 mettant
en exergue les principes et modalités régissant le contrôle interne dans les banques.
Aux termes de l’article 3 de la circulaire susvisée, le système de contrôle interne comprend les
processus, les méthodes et mesures qui visent à assurer la sécurité, l’efficacité et l’efficience
des opérations ainsi que la protection des actifs de la banque.
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Paragraphe 2 Objectifs du Système de Contrôle Interne
- S’assurer que les opérations réalisées par la banque sont conformes aux lois et
règlements et sont conduites de manière prudente et en accord avec la politique de la
Direction.
Le rôle de la direction de la banque consiste à mettre en place les procédures, les mécanismes
et les moyens appropriés pour réaliser ces objectifs.
Les modalités et principes relatifs au contrôle interne dans les banques sont détaillés dans la
norme comptable sectorielle 25 et la circulaire de la Banque Centrale n° 2006-19 sur le
contrôle interne.
Au niveau de la norme comptable, l’accent est mis sur les procédures de surveillance, les
moyens de contrôle et les pistes d’audit.
Parmi les plus importants principes édictés dans ce cadre, nous pouvons citer le principe de
l’indépendance des structures et des entités dédiées au contrôle interne et l’institution de
mécanismes de contrôles permanents et de contrôles périodiques.
En ce qui concerne l’indépendance des structures et des entités dédiées au contrôle interne,
l’article 8 de la circulaire dans son alinéa premier dispose que l’organisation dans les
établissements de crédit doit être conçue de manière à assurer "une stricte indépendance entre
les unités chargées de l’engagement et les unités chargées du contrôle". Cette indépendance
doit être assurée sur les plans fonctionnel et organique.
Sur le plan fonctionnel, la procédure doit inclure des règles spécifiques et des mécanismes
appropriés de contrôle interne.
Sur le plan organique, il est prévu la séparation entre les entités qui se chargent du traitement
et de la gestion et les unités qui en assurent le contrôle et le suivi. Cette séparation s’étend au
rattachement hiérarchique en ce sens que les unités de gestion doivent être sous une autorité
distincte de celle des unités de contrôle.
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Paragraphe 2 : Institution de niveaux de contrôles permanents et périodiques
- Les contrôles permanents de premier niveau assurés par les services chargés de la
validation préalable des actes et des traitements. Il s’agit de contrôles a priori qui sont
en principe du ressort des services de back office ou de certaines unités d’appui.
Le contrôle de premier niveau peut être assuré par l’outil informatique et intégré dans
le système d’information. Dans cette hypothèse, la banque n’a pas de déployer des
moyens humains pour l’assurer.
Ils ont généralement du ressort des services centraux et de services de middle office
qui assurent
- Le back office pour le compte des unités opérationnelles.
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CHAPITRE IV
Définie comme étant "la science de ce qu’il faut faire", la déontologie bancaire est un
ensemble de règles de bonnes conduites qui visent à protéger l’entreprise, ses collaborateurs
et ses clients. Elle s’appuie sur un certain nombre de principes et de valeurs et impliquent des
obligations aux uns et aux autres.
Les plus importants principes et les plus importantes valeurs sous-tendant la déontologie
sont :
- Le principe de la conformité
- Le principe de la loyauté
- Le principe de l’intégrité
Naturellement, le non-respect des règles juridiques et des normes prescrites constitue une
faute professionnelle qui peut exposer son auteur à des responsabilités. Le fait de le souligner
dans le cadre de la déontologie ne constitue pas une redondance par rapport aux principes
généraux de droit. Il traduit le caractère multidimensionnel de la conformité qui touche à tous
les domaines et à toutes les activités humaines.
En effet le principe de la conformité est en même temps une obligation légale, une exigence
professionnelle, une norme de sécurité et une règle de bonne conduite.
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Paragraphe 2 - Le principe de la Loyauté
Le principe de la loyauté est prévu dans le droit commun régissant les relations contractuelles
et les obligations ainsi que dans certaines législations spécifiques telle que la législation
commerciale qui interdit la concurrence déloyale et la législation professionnelle qui prescrit
la préservation de l’intérêt de la profession et de le respect de la dignité humaine.
Dans le droit commun, l’article 243 du code des obligations et des contrats dispose que
"l’engagement -contractuel - doit être exécuté de bonne foi et oblige non seulement à ce qui
est exprimé mais aussi à toutes les suites que la loi, l’usage ou l’équité donne à l’obligation
d’après sa nature".
A ce titre, les collaborateurs doivent s’écarter de toute pratique dolosive ou portant atteinte à
la dignité du client.
La pratique dolosive est celle qui consiste à induire le client en erreur pour l’amener à
acquérir des produits et des services qu’il n’a pas sollicité ou à accepter malgré lui des
conditions exorbitantes. Elle peut consister aussi en le fait de lui faire souscrire des
engagements sans qu’il soit consente (ventes forcées) ou à subordonner le service solliciter à
un autre service telle par exemple l’ouverture du compte moyennant l’acquisition d’une carte.
La pratique déloyale est de nature à causer préjudice au client surtout quand elle
s’accompagne d’harcèlement et de discrimination basée sur le revenu, l’origine, le sexe ou
l’appartenance raciale.
A côté des prescriptions de la loi qui interdit la corruption, le harcèlement et les voies de fait,
l’exemplarité des comportements est requise pour préserver la dignité de la profession et les
intérêts de l’entreprise.
La rigueur dans ce cadre exige du professionnel d’être correct dans ses comportements et
attitudes, pudique dans son apparence et propos et respectueux dans ses relations et attitudes.
L’exemplarité est requise même en dehors des lieux et des horaires de travail car tout écart
par rapport aux bonnes pratiques d’usage peut rejaillir sur l’image de marque de l’entreprise.
Le public qui traite avec l’entreprise par le biais de ses agents et représentants légaux ne peut
pas lui faire confiance si ces derniers ne forcent pas le respect, affichent des attitudes et des
comportements malsains ou ont des relations suspectes.
Dans les activités bancaires et financières, l’intégrité est une composante fondamentale des
relations. Le professionnel doit s’interdire de recevoir une quelconque contrepartie ou un
quelconque avantage au titre des services dispensés et des interventions qu’il assure en faveur
des clients.
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Section II - Principales obligations
Il s’agit essentiellement des obligations professionnelles qui puisent leur fondement dans les
lois et les usages de la profession. Elles sont de deux catégories :
- Obligations communes prescrites dans tous les domaines et dans toutes les activités
professionnelles.
Ces obligations sont prévues dans la législation de travail qui prescrit à l’employé des
diligences et des injonctions qu’il doit respecter sous peine de sanctions et de responsabilités
professionnelles.
Parmi ces obligations, l’employé doit exécuter les instructions de service et se conformer aux
règlements internes de l’entreprise notamment l’assiduité et le respect des consignes de
sécurité.
Il doit veiller à la sécurité des lieux et conserver en bon état les matériels, équipements et
outils qui lui sont confiés dans le cadre de l’exécution de la relation de travail et à ce titre, il
doit les restituer à l’entreprise dès la cessation de ses fonctions.
Il doit s’abstenir de tout acte et tout fait de nature à mettre en péril les intérêts de l’entreprise
ou constituant une menace pour la sécurité de ceux qui y sont employés et ceux qui sont en
relation avec elle.
L’employé tant qu’il est au service de l’entreprise ne doit pas se livrer à des activités
rémunérées sans y être autorisé par son employeur.
Il ne doit pas non plus se livrer à des voies de fait ni proférer des menaces. .
D’une façon générale, l’employé doit pendant et à l’occasion de l’exercice de sa mission agir
dans le cadre et dans des consignes professionnelles et des instructions de la hiérarchie.
Au fait, ces obligations ne sont pas propres au secteur bancaire. Elles concernent plutôt toutes
les activités professionnelles dans l’ensemble des secteurs. Seulement, le fait d’insister sur ces
obligations dans le cadre de la déontologie se justifie par les particularités de la profession qui
consiste à gérer les dépôts et les affaires du client, à recueillir et à traiter des données les
concernant.
Considérant ces particularités, les employés et les dirigeants de la banque sont soumis aux
obligations suivantes :
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1 - Le respect de l’obligation relative au secret bancaire : Devoir de discrétion
Au titre de leurs activités et missions, les employés de la banque, ses responsables, dirigeants
et mandataires sont tenus d’une obligation absolue de confidentialité. Au titre de cette
obligation, il leur est strictement interdit de divulguer des informations et des données
relatives à la situation de leurs clients, aux comptes ouverts en leur nom et aux affaires dont
ils sont propriétaires ou ils sont impliqués.
Cette obligation dans le domaine des relations bancaires est si forte que même les
informations publiables et celles dont la communication aux tiers n’est pas tellement
lésionnaire, ne sont pas susceptibles de divulgation.
Les seules cas où le banquier est autorisé à communiquer l’information sont prévus dans la loi
tels que les saisies-arrêts, les enquêtes judiciaires, la communication de la situation du compte
à l’administration fiscale et les reporting à la Banque Centrale. Dans les autres hypothèses, la
communication de l’information est un acte répréhensible punissable d’emprisonnement par
la loi sur le secret professionnel.
Le délit d’initié est l’acte par lequel le professionnel ayant connaissance d’une décision ou
d’une information déterminante la communique à autrui ou essaie d’en tirer profit pour son
compte personnel ou pour le compte de personnes avec lesquelles il a des relations et des
intérêts. Le type de délit d’initié le plus courant est celui de la communication ou de
l’anticipation sur la base d’une information relative à des valeurs boursières.
A titre d’illustration, l’on peut citer l’exemple suivant : le contrevenant qui siège dans une
instance délibérante ou exécutive a pu avoir connaissance d’une décision d’augmentation du
capital qui peut donner droit aux actionnaires à des primes d’émission et à des actions
gratuites. Il acquiert ou suggère à autrui d’acquérir une quantité importante d’actions pour
prétendre à une prime d’émission consistante et/ou bénéficier d’actions gratuites. Il s’en suit
une augmentation de l’offre qui influe artificiellement sur la tendance spéculative au niveau
du marché boursier.
3 - L’obligation d’information
Le banquier est mandataire de son client dans la mesure où il agit en son nom et pour son
compte. En tant que tel et à l’instar de tout mandataire, il est soumis à l’obligation d’informer
son client de tout ce qui concerne la situation de son compte, de ses engagements et de ses
affaires.
Mais dans la pratique, le client peut exiger à être édifié sur la situation de son dossier et de ses
affaires et la banque est tenue de l’en informer.
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4 - Le devoir de non-ingérence
Le fait d’insister sur ce devoir et de le placer au même niveau que celui se rapportant au
respect du secret professionnel et à l’obligation de communication est une manière de rappeler
que la dépendance financière s’arrête au stade de l’exécution des engagements de part et
d’autre. Du côté de la banque, l’engagement réside dans la mise à disposition du crédit et des
fonds convenus. Et du côté du client, l’engagement consiste à rembourser le prêt et à
préserver les garanties de la banque.
Hormis ces engagements, nulle autre obligation n’est opposable aux parties. La banque ne
peut pas imposer à son client une stratégie, un mode de gestion ou un type d’organisation
Mais ce devoir n’empêche pas la banque dans le cadre de la surveillance du crédit d’exiger
des informations et des données sur la situation financières de l’entreprise et ses activités, de
contrôler les stocks et d’effectuer des visites sur les lieux. Le fait d’y recourir ne constitue pas
une immixtion et une ingérence dans les affaires du client mais plutôt un droit de regard que
lui procure sa qualité de bailleur de fonds.
De la même manière qu’elle gère des dépôts et des capitaux, la banque assure la gestion de
données personnelles sur l’état civil, l’activité et le revenu du client.
En vertu de la loi organique n° 2006-63 du 27 juillet 2004 ces données font l’objet d’une
protection particulière par les autorités et le législateur. A ce titre, la banque n’est autorisée à
collecter et traiter ces données que dans le cadre et pour les besoins de ses activités
professionnelles. Il lui est absolument interdit de les communiquer à autrui sans l’autorisation
préalable de la personne concernée.
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