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INTRODUCTION
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des pouvoirs et des droits.
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L’obligation a un caractère patrimonial en ce sens qu’elle est évaluable en
argent. L’obligation a donc une valeur et, à ce titre, elle constitue un élément du
patrimoine. Elle est à la fois un élément à l’actif du patrimoine du créancier et
un élément passif du patrimoine du débiteur.
Elles sont expressément visées par les articles 1101 et 1126 du Code civil.
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dans une abstention (ex : ne pas faire concurrence, ne pas violer telle
clause d’un contrat, etc.).
NB : un seul contrat peut contenir les trois obligations à la fois ou deux des
trois obligations. Ainsi, un contrat de vente peut comporter une obligation de
donner (transferer la propriété de la chose vendue), une obligation de faire
(livrer la chose vendue) et une obligation de ne pas faire (ne pas vendre la même
chose à une autre personne que l’acheteur).
- Les obligations en nature sont celles qui portent sur d’autres choses que
l’argent. Elles ne sont pas soumises à la dépréciation monétaire et ne sont
pas en principe susceptibles d’exécution forcée.
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Certaines obligations de faire sont les obligations de moyen (Ex : obligation
du médecin dans le contrat médical).
Cette classification est fondée sur la source des obligations, c'est-à-dire sur
les événements qui leur donnent naissance. A côté de la classification adoptée
par le Code civil, la doctrine en propose une autre.
À Cette classification, il est de plus en plus substitué une autre qui oppose l’acte
juridique au fait juridique.
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3.2.2.- Les actes juridiques et les faits juridiques
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PARTIE I : LE CONTRAT
Droit spécial : il est spécial en ce qu’il déroge, à divers égards, aux règles du
Droit commun des contrats, lequel envisage les rapports entre particuliers d’un
point de vue égalitaire. En effet, dans le Code civil qui abrite l’essentiel du Droit
commun des contrats, les règles édictées n’ont pas vocation à protéger
spécialement un contractant au détriment de l’autre. Il suppose une égalité
entre les contractants. Le Droit de la consommation suppose, au contraire, un
déséquilibre, une inégalité entre les contractants, et se donne comme vocation
de protéger le contractant considéré comme « faible », le consommateur, contre
le contractant perçu comme « fort », le professionnel1 en cherchant un équilibre
dans leurs relations. L’article 2 de la loi du 15 juin 2016 relative à la
consommation l’énonce clairement : « La présente loi a pour objet la protection
du consommateur en Côte d’Ivoire ».
1Le professionnel est dans une posture de supériorité par rapport au consommateur, en raison de sa
compétence, des informations dont il dispose, et souvent de sa dimension financière, lui permettant
d’imposer sa loi au consommateur.
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Sujets (acteurs) du Droit de la consommation : Le consommateur et le
professionnel sont les sujets du Droit de la consommation. L’application de la loi
relative à la consommation est guidée par le critère de la qualité des parties :
d’un côté, un professionnel, de l’autre, un consommateur. L’article 1 de la loi
relative à la consommation procédé à la définition tant du professionnel que du
consommateur.
-reçoit ou utilise des technologies, des biens ou services pour lesquels il y a déjà
eu un paiement ou une promesse de paiement, ou tout autre système de
paiement différé. Cette définition inclut tout utilisateur de technologies, de biens
et services autre que la personne qui les achète ou en paie le prix lorsque cette
utilisation est approuvée par l’acheteur ».
- celui qui achète ou offre d’acheter des technologies, des biens ou services
pour un usage non-professionnel ;
- celui qui reçoit ou utilise des technologies, des biens ou services.
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La loi envisage, ici, deux cas : celui qui se procure et celui qui utilise les
technologies, les biens ou services achetés.
§1/- DEFINITION
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Aux termes de l’article 1101 du Code civil « le contrat est une convention
par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs
autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ». De cette définition
légale il résulte que le contrat est une convention qui fait naître des obligations ;
ce qui suppose un accord de volontés générateur d’obligations liant les parties
et susceptible d’être juridiquement sanctionné.
Une question discutée est celle de savoir s’il est possible que l’acte juridique
unilatéral puisse faire naître une obligation au point de permettre de le
considérer, au même titre que le contrat, comme une source des obligations ?
En d’autres termes, l’acte unilatéral peut-il obliger son auteur ?
Est exclu de la réponse à cette question le fait que l’acte juridique unilatéral
puisse avoir un effet déclaratif (Ex : la reconnaissance de dette), extinctif (Ex : la
résiliation unilatérale des contrats successifs à durée indéterminée) ou même
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translatif (Ex : le testament). Cela dit, la réponse à la question posée reste
controversée.
Ceux qui rejettent l’acte unilatéral comme source des obligations font valoir
deux arguments : le Code civil ne reconnaît pas l’engagement unilatéral comme
une source générale d’obligation ; l’idée même d’un engagement unilatéral est
contradictoire en soi. En effet, si la volonté seule est apte à créer une obligation,
elle peut tout aussi bien s’en délier quand elle veut, ce qui rend une telle
obligation sans consistance, instable.
A l’opposé, ceux qui adhèrent à l’idée selon laquelle l’acte unilatéral est une
source d’obligation considèrent qu’il n’ y a aucun obstacle théorique à
l’admission de l’acte unilatéral comme source d’obligation. Ils avancent, à juste
raison, les actes unilatéraux en droit des contrats tels que la résiliation d’un bail,
le licenciement d’un salarié, l’agrément d’un cessionnaire, l’acceptation d’une
stipulation pour autrui, etc. Hormis ces cas, la solution pour eux vaut aussi pour
l’engagement unilateral qui est une espèce particulière de l’acte unilatéral. A cet
égard, s’il ne peut être admis que l’on puisse se constituer unilatéralement une
créance sur autrui, rien n’interdit de se constituer unilatéralement débiteur
d’autrui, notamment lorsqu’il s’agit de corroborer une situation existante ou
préparer un contrat (promesse d’exécution d’une obligation naturelle, de
ratification d’une gestion d’affaires, offre de contrat assortie d’un délai, etc). De
tels engagements sont générateurs d’obligations vis-à-vis de leurs auteurs.
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1.2.- Contrat et autres conventions
Aux termes de l’article 1371 du Code civil, « Les quasi-contrats sont les faits
purement volontaires de l’homme, dont il résulte un engagement quelconque
envers un tiers, et quelques fois un engagement réciproque des deux parties ».
Un exemple permettra d’illustrer la définition : Férima effectue un long voyage
sans constituer de mandataire qui puisse veiller à ses intérêts. L’immeuble
appartenant à Férima a un besoin urgent de réparations. Un voisin complaisant,
Sako, prend l’initiative d’en appeler à un entrepreneur pour faire ces
réparations. En pareil cas, on dit que Sako s’est comporté comme le « gérant
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d’affaires » de Férima, non présente. Ces rapports juridiques qui vont résulter de
ce fait entre Sako, qui a pris cette initiative, et Férima, au profit de qui l’initiative
a été prise, constituent une gestion d’affaire. La gestion est un quasi-contrat.
Pourquoi un quasi-contrat ? Parce que dans cette situation, il y a une certaine
analogie, au moins extérieure, avec la situation qui pourrait résulter d’un certain
contrat. En effet, avant de partir, Férima aurait pu donner un mandat à son
voisin ; il aurait pu le constituer comme mandataire chargé de veiller à ses
intérêts pendant son déplacement. Or, le mandat est un contrat. Mais, il n’y a
pas eu mandat, pas d’accord de volontés. C’est spontanément, unilatéralement,
que le voisin a pris son initiative. Néanmoins, cette situation sera réglée comme
s’il y avait eu un mandat entre eux ; la gestion d’affaire est un « quasi-mandat »,
un quasi-contrat, fait volontaire et licite qui fait naître des obligations.
Pour qu’il y ait contrat, il est nécessaire que la convention crée des
obligations. Ce qui permet de distinguer le contrat des conventions qui ne lient
pas les parties, c'est-à-dire qui n’engendrent pour elles aucune obligation. Il
s’agit des engagements non juridiquement obligatoires qui se situent dans un
autre ordre que l’ordre juridique, les parties n’ayant pas entendu se lier.
- Tel est également le cas pour les engagements d’honneur entre personnes
ou entre Etats, encore appelée gentlemen’s agreements, par lesquels
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chaque partie s’engage à exécuter loyalement ce qu’elle a promis. Ce sont
des engagements « sur l’honneur » que les parties ont entendu situer en
dehors de la sphère juridique. Toutefois, dans certains cas, notamment en
droit des affaires, la jurisprudence leur reconnaît un caractère
contraignant.
- Tel est enfin le cas pour les lettres d’intention, encore appelées lettres de
conflit ou de patronage qui sont des documents par lesquels une personne
promet de « tout mettre en œuvre » pour assurer un résultat qui n’est pas
précisément défini. Toutefois, selon les termes utilisés dans la lettre
d’intention, elle peut s’analyser seulement comme un engagement
d’honneur (devoir de conscience) ou comme un véritable engagement
juridique.
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Un acte est juridique parce qu’il est sanctionné. Le contrat est un acte
juridique susceptible d’être sanctionné au moyen d’une action en justice visant
à la condamnation du débiteur à l’exécution de son obligation.
Le contrat nommé est celui auquel la loi, le règlement ou l’usage ont donné
un nom et qui est spécialement réglementé par la loi. Il a reçu du législateur une
dénomination et un régime juridique qui complète ou au contraire déroge
partiellement au droit commun des contrats (Exs : Le contrat de vente, de
louage, de mandat). Le contrat nommé est un contrat préétabli par le législateur.
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A l’inverse, le contrat innommé est celui que la loi, le règlement ou l’usage
ne réglementent pas sous une dénomination propre et dont le régime juridique
relève du droit commun des contrats. On parle de contrat sui generis, c'est-à-
dire de son propre genre (Ex : contrat de camping) ; autrement dit qu’il est
impossible de ranger dans une des catégories de contrats nommés.
Le contrat interne est celui dont les éléments (résidence des parties, objet,
exécution…) se situent à l’intérieur des frontières du territoire national. Ce
contrat est soumis au droit interne de l’Etat. Au contraire, le contrat
international est celui qui présente un élément d’extranéité, c'est-à-dire un lien
avec au moins deux ordres juridiques ou qui met en jeu les intérêts du commerce
international. Pour les règles applicables au contrat international, la
jurisprudence, à défaut de précision dans le Code civil, a développé une règle de
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conflit spécifique appelée la loi d’autonomie selon laquelle « la loi applicable
aux contrats, en ce qui concerne leur formation, leurs conditions ou leurs effets
est celle que les parties ont adopté ; à défaut de déclaration de leur part il
appartient aux juges du fond de rechercher d’après l’économie de la convention
et les circonstances de la cause, quelle est la loi qui doit régir les rapports des
contractants » (cass. Civ. 5 /12/1910. Grands arrêts du DIP N°11).
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parties doit donc être exprimé dans ces formes pour la validité de contrat. (Si
cette forme n’est requise qu’à titre de preuve ou pour l’opposabilité du contrat
aux tiers, elle ne rend pas le contrat solennel).
Il réside dans le fait que le formalisme exigé pour les contrats solennels vise
dans certains contrats dangereux à protéger la personne qui risque de s’engager
à la légère. La jurisprudence est particulièrement vigilante à cet égard qui
sanctionne de nullité absolue les contrats solennels conclus sans respecter les
formes légales requises.
Le contrat négocié est celui qui résulte d’une discussion entre les parties. Il
est encore appelé contrat de gré à gré. Au contraire le contrat d’adhésion est
celui préredigé par l’une des parties, généralement celle qui est en position de
force ou de monopole et dans lequel toute discussion est exclue, la liberté du
cocontractant se limitant à la possibilité de choisir entre la conclusion et le refus
du contrat. Dans certains cas, on ne peut pratiquement pas refuser de contracter
car le contrat répond à une nécessité de la vie courante (Exs : Contrats
d’assurance, contrats avec la CIE et la SODECI).
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Certains contrats d’adhésion font l’objet de règlementation spécifique.
Mais la plupart sans régime juridique spécifique : la protection de la partie la plus
faible se fait notamment par le biais de la loi sur la consommation, comme en
témoigne la loi du 15 juin 2016 relative à la consommation.
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1.- Contrats synallagmatiques et contrat unilatéraux
Le contrat unilatéral n’est pas un acte unilatéral qui n’émane que d’une
seule personne ; le contrat unilatéral comprend deux personnes même s’il ne
donne naissance qu’à des obligations à la charge d’une seule des parties.
Il est double:
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contrat unilatéral peut n’être rédigé qu’en un seul exemplaire qui sera
remis au créancier.
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2.- Contrats onéreux et contrats à titre gratuit
Le contrat à titre onéreux est celui dans lequel chacune des parties s’engage pour
obtenir un avantage qui est la contrepartie de celui qu’elle procure à l’autre.
Chacune des parties poursuit un intérêt patrimonial car aucune des parties
n’envisage d’enrichir seulement l’autre partie (ex : la vente).
A l’opposé le contrat est à titre gratuit lorsque l’une des parties procure
volontairement un avantage à l’autre partie sans contrepartie (ex : la donation).
Dans le contrat à titre gratuit, celui qui s’engage est déterminé par une intention
libérale qui le pousse à enrichir autrui ou à lui rendre un service, sans
contrepartie.
Les contrats à titre gratuit, en raison des dangers qu’ils présentent sont
soumis à des règles de forme très strictes et à des causes de nullité, de
révocation ou de résolutions spéciales. Ils sont présumés conclus intuitu
personae car ce sont les qualités de la personne gratifiée qui ont poussé le
disposant à agir, de sorte qu’une erreur sur la personne est en principe une cause
de nullité du contrat à titre gratuit.
Il s’agit d’une subdivision des contrats à titre onéreux qui repose sur
l’existence d’un aléa. Le contrat est commutatif lorsque les prestations de
chaque partie sont définies de façon certaine lors de la conclusion du contrat.
L’avantage recherché par chaque partie peut être évalué au moment de la
conclusion du contrat. La contrepartie que chaque partie reçoit est
préalablement déterminée et certaine.
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En revanche dans le contrat aléatoire, l’étendue d’une prestation est
incertaine parce qu’elle dépend du hasard. L’équivalent consiste dans la chance
de gain ou de perte pour chacune des parties, d’après une événement incertain
(art. 1104 al. 2 du Code civil). L’exemple type est le contrat d’assurance. Le
contrat peut être aléatoire par nature ou par l’effet de la volonté lorsque par
exemple dans le cadre du contrat de révélation de succession, le généalogiste
s’engage à prendre en charge les frais de la succession à découvrir avant même
d’en connaître la consistance.
§4/- Classification des contrats selon leur durée ou leur mode d’exécution
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2.2.- Intérêt de la distinction
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l’exécution du contrat sont maintenues) ou renouvellement (les parties
concluent un nouveau contrat identique au précédent ; le renouvellement peut
être express, les parties pouvant alors déterminer le contenu du nouveau contrat
avec précision) ou tacite, (se déduisant de leur comportement notamment
lorsqu’elles continuent d’exécuter le contrat après l’arrivée du terme).
NB : La tacite reconduction peut être prévue par la loi ou par les parties
dans une clause du contrat. La jurisprudence considère qu’elle s’applique même
dans le silence de la loi et du contrat car il s’agit d’un mécanisme de droit
commun (Com., 6 juillet 1976, Bull. civ. IV, n° 231) ; elle précise cependant que
la tacite reconduction n’entraîne pas la poursuite du contrat primitif, mais donne
naissance à un nouveau contrat, ce qui entraîne une nouvelle prescription et
l’extinction des accessoires du contrat initial, mais que les stipulations du contrat
reconduit sont en principe identiques à celles de l’ancien. Il est cependant
considéré sauf stipulations contraires que le nouveau contrat est à durée
indéterminée (Soc., 27 avril 1964, D. 1965, p. 213, Com., 18 février 1992, Bull.
civ. IV, n°78).
Dans certains cas, la faculté de résiliation unilatérale est encadrée par des
dispositions légales spéciales. Tel est le cas en droit du travail ou la résiliation du
contrat de travail à durée indéterminée par l’employeur est qualifiée de
licenciement (strictement encadré).
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La distinction oppose les contrats sans intuitu personae et les contrats avec
intuitu personae selon que le contrat est conclu en considération de la personne
du contractant. Lorsque celle-ci est prise en compte le contrat est dit intuitu
personae. L’intérêt de la distinction réside en ce que les contrats conclus intuitu
personae présentent de nombreuses spécificités. Par exemple, seuls ces contrats
peuvent être annulés en cas d’erreur sur la personne (v. art. 1110 al. 2 du Code
civil).
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L’intérêt de la notion de groupe de contrats tient essentiellement à la
densité de lien, notamment lorsque l’un des contrats vient à être annulé (la
jurisprudence reste favorable à l’extinction de l’opération dans son ensemble)
ou lorsqu’il s’agit de situer les responsabilités (Ex : le sous- traitant peut-il agir
contre le maître d’ouvrage ? si oui, sur quel fondement du fait de l’effet relatif
des contrats ?).
1.1.- La Constitution
1.2.- La Loi
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Les sources Législatives du droit des contrats comprennent d’abord le Code
civil, notamment les articles 1101 et suivants en leur rédaction antérieure à 1960
(indépendance de la Côte d’Ivoire). Elles comprennent également certaines lois
spéciales qui régissent certains contrats particuliers et qui constituent le corpus
du droit spécial des contrats (Ex : loi de 1977 sur les baux d’habitation, lois sur le
bail à construction, etc).
Indiquons, juste pour le signaler, l’existence d’un avant-projet d’acte
uniforme sur le droit des contrats.
1.3.- La jurisprudence
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§2/- Les principes directeurs du droit des contrats
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Du fait de la liberté contractuelle l’existence du consentement est un
élément essentiel du contrat. La volonté de s’engager doit s’exprimer.
L’expression de cette volonté comporte des éléments, à savoir l’opération
intellectuelle ou volonté interne et l’extériorisation de cette volonté
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ni une écriture, mais c’est un geste qui est accompli afin de manifester
votre volonté de conclure un contrat avec le chauffeur de taxi. Cette
manifestation de volonté a lieu spécialement pour nouer le contrat, c’est
pourquoi elle est qualifiée d’expresse.
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si l’offre est faite dans l’intérêt exclusif de celui à qui elle est faite et qu’il
n’a aucune raison de la refuser (hypothèse du silence dit éloquent, cas de
remise de loyers, de convention d’assistance au profit d’un blessé etc. Cass
civ 1er décembre 1969 JCP 70. II-16445 note J.L. Aubert)
Une autre question est relative à la partie qui exprime sa volonté. Elle peut
le faire elle-même ou par l’intermédiaire d’un tiers en vertu d’un pouvoir que
celui-ci tient de la loi ou de la partie au contrat elle-même.
Pour qu’il y ait juridiquement offre de contrat, il faut que la proposition soit
précise et qu’elle soit ferme.
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peut être caractérisée (Exs : en matière de contrat de vente, l’offre doit
indiquer la chose proposée à la vente et le prix de celle-ci ; de même en
matière de bail, l’offre doit indiquer la chose proposée à la location et le
montant du loyer). Il peut être aussi nécessaire dans certains cas de
préciser l’économie générale du contrat, ses conditions économiques et
ses clauses principales. En tout état de cause, à défaut de précision, on
considère que l’on n’est pas en présence d’une offre mais d’une simple
invitation à entrer en pourparlers, c'est-à-dire une proposition qui vise
uniquement à instaurer une négociation d’où naîtra peut être un contrat
sans que rien ne permette de l’affirmer, à condition bien entendu que les
éléments fondamentaux du contrat soit déterminés et proposés à
l’acceptation de l’autre partie.
Cela dit, il importe de signaler que les réserves peuvent être expresses (cas
de l’offre faite dans la limite du stock disponible) ou tacites (cas des offres de
contrats intuitu personae telles que les « offres d’emploi », considérées comme
assorties d’une réserve tacite d’agrément du cocontractant).
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1.1.3.- La forme de l’offre
Normalement, c’est la personne qui a émis l’offre qui est le pollicitant. Mais
si le destinataire de l’offre émet des réserves ou fait des contre-propositions, il
sera considéré comme pollicitant si ces contre-propositions sont acceptées telles
quelles par l’autre partie. Dans certains cas, la loi décide que le premier
proposant n’est pas nécessairement le pollicitant, en répartissant les rôles. Ainsi,
aux termes de l’article 1984 alinéa 2 du Code civil, seul le mandant peut être
offrant.
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chargé de vendre un bien de son pupille, de son mandant ou de sa société
envisage de l’acheter lui-même. En général une telle opération est interdite par
la loi. En revanche un commissionnaire, un agent de change chargé par un client
de vendre une marchandise, un titre de bourse et par un autre client, même s’il
intervient seul au contrat, l’opération est en principe licite. Au-delà des
hypothèses de représentation, le contrat avec soi-même peut se présenter
exceptionnellement dans des situations où il n y a pas de représentation lorsque,
notamment, il y a séparation des patrimoines aux mains d’un individu : par
exemple, un héritier qui a accepté une succession sous bénéfice d’inventaire
peut se porter acquéreur des biens de la succession qu’en sa qualité d’héritier
bénéficiaire il met en vente.
L’offre peut être assortie d’un délai imposé par la loi ou déterminé par la
volonté du pollicitant dans la plupart des cas pour donner par exemple au
destinataire le temps de la réflexion ou pour éviter que l’offre faite à des
conditions alléchants ne conduise à la révision de son auteur. Le délai peut être
indiqué expressément ou résulter de manière implicite des termes de l’offre.
Lorsque l’offre n’est assortie d’aucun délai, la jurisprudence constante décide
que l’offre ne vaut que dans la limite d’un délai raisonnable.
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(Civ., 3 février 1919, DP. 1923. I. p. 126). Il existe cependant des
tempéraments à ce principe : si un délai a été fixé, le pollicitant a
l’obligation de maintenir l’offre durant ce délai, et le contrat est formé en
cas d’acceptation dans le délai, même si le pollicitant a déjà révoqué l’offre
(Civ., 1re, 17 décembre 1958, D. 1959, p. 33). Le décès du pollicitant durant
le délai d’acceptation entraîne la transmission de l’offre à ses héritiers.
Si aucun délai n’a été fixé, l’offre doit être maintenue pendant un délai
raisonnable (Civ., 3e, 22 avril 1958, Bull. civ. III, n° 160), délai estimé en fonction
du contrat ou de la chose. Dans ce cas, si le pollicitant révoque son offre, un
contrat ne pourra se former contre son gré ; il pourrait être condamné à payer
des dommages-intérêts à l’acceptant déçu. Il importe d’ajouter que si le
pollicitant s’est engagé à ne pas retirer son offre avant une certaine époque, il
ne peut la rétracter avant cette époque. Plusieurs fondements ont été avancés
au soutien de ces solutions : l’existence d’un avant-contrat tacite (insatisfaisante
car suppose que le destinataire de l’offre a accepté le délai, ce qui n’est pas le
cas) ; la responsabilité civile, la révocation de l’offre étant une faute, qui cause
au destinataire un préjudice (insatisfaisante à régler le problème du fondement
du maintien de l’offre). C’est pourquoi la doctrine s’accorde aujourd’hui à fonder
la valeur juridique de l’offre sur la théorie de l’engagement unilatéral de volonté.
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3e hypothèse : décès du pollicitant : si l’offre a été stipulée avec un délai,
elle passe à ses héritiers qui doivent la maintenir durant ce laps de temps (Civ.,
3e, 10 décembre 1997, Bull. civ. III, n °223). A défaut l’offre est caduque (Civ., 10
mai 1989, D. 1990, somm., p. 37, note Martin). On peut cependant considérer
que même dans ce dernier cas, l’offre doit être maintenue par les héritiers
pendant un délai raisonnable car la restriction jurisprudentielle semble
difficilement justifiable. Le principe que l’offre soit assortie d’un délai ou pas
devrait être la transmission de celle-ci aux héritiers à moins qu’il s’agisse d’une
offre liée à la personne du défunt.
1-2.- L’acceptation
L’acceptation est le consentement d’une personne à une offre qui lui a été
faite. Elle entraîne la formation du contrat qu’elle parfait. C’est le « oui » donné
en réponse à l’offre, aux conditions indiquées par l’offre. Il en résulte que si la
déclaration de volonté du destinataire s’accompagne de conditions nouvelles, il
n’y a pas acceptation, mais contre-proposition qui s’analyse comme une
nouvelle offre ou comme une simple invitation à entrer en pourparlers.
L’acceptation a en principe lieu au moment de l’offre sauf dans certains cas où
la loi impose un délai de réflexion au cours duquel l’acceptation n’est pas
possible.
L’acceptation est en principe libre car nul n’est tenu d’accepter une offre
sauf dans certains cas où le refus de vente peut être illicite et sur la concurrence).
L’acceptation doit être précise. Elle doit être conforme à l’offre émise et
doit répondre parfaitement à son contenu.
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L’acceptation peut être expresse. Elle peut être orale ou verbale comme le
fait de lever la main dans une vente aux enchères.
Il y a lieu de distinguer suivant que le contrat est conclu entre des parties
présentes ou entre des parties absentes.
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cas comme dans l’autre, il n’y a pas de problème pour la rencontre des volontés.
Elle a lieu lors de l’acceptation et il est aisé de connaître précisément le lieu et
l’époque de la rencontre des volontés.
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La jurisprudence est favorable, quant à elle, à la théorie de l’émission (Req.,
21 mars 1932, GAJC, 11e édition, n° 114-145 ; DP 1933. I. 65 ; Civ., 2 février 1932,
S.1932.I65).
Par ailleurs, il faut noter qu’une solution différente est proposée en matière
de vente commerciale (vente entre commerçant). En cette matière, c’est la
théorie de la réception qui l’emporte. En effet, aux termes de l’article 244 de
l’Acte uniforme relatif au Droit commercial général, « L’acceptation d’une offre
prend effet au moment où l’indication d’acquiescement parvient à l’auteur de
l’offre ».
Dans le Code civil, les individus peuvent construire librement leurs accords.
C’est le principe de la liberté contractuelle. Cette liberté contractuelle se traduit
au fond par la liberté de contracter ou non (la liberté de ne pas contracter
n’existe pas dans certains cas ou est considérablement réduite), par la liberté de
choix du contractant sous réserve des restrictions légales (caractère non
discriminatoire du refus de contracter, interdiction de contracter dans certains
cas) et par la liberté du contenu du contrat sous réserve des restrictions légales,
notamment le respect des règles impératives ou/et d’ordre public. Quant à la
forme, la liberté contractuelle s’exprime dans le consensualisme, sauf dans les
cas où le législateur impose une forme.
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réalité. Une personne va contracter mais ne l’aurait pas fait si elle avait connu la
réalité sur laquelle a porté une appréciation erronée. Elle se fait une idée fausse
ou inexacte sur l’un des éléments du contrat. La gravité de l’erreur varie. Tantôt
elle détruit le consentement, tantôt elle le vicie, tantôt, elle n’a pas d’influence
et ne porte aucunement atteinte à la validité du contrat.
1.1.- L’erreur destructrice du consentement : l’erreur-obstacle
Il s’agit d’une formule purement doctrinale qui recouvre les cas où l’erreur
commise par les cocontractants est telle qu’elle met obstacle à l’accord de
leurs volontés. Cette erreur peut porter sur :
- La cause, une personne fait une donation à une autre en pensant qu’elle
est son fils naturel alors qu’elle ne l’est pas. Elle porte sur la raison
déterminante qui a amené les parties à contracter. Un héritier souscrit à
une police d’assurance incendie d’un immeuble dont il a hérité sans savoir
que cet immeuble était déjà l’objet d’une telle assurance.
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l’absence d’objet ou la fausse cause plutôt que l’erreur. En tout état de cause,
l’erreur-obstacle semble être une notion fonctionnelle que la doctrine utilise,
notamment pour expliquer certaines décisions qui s’écartent des règles de
l’erreur, vice du consentement. L’erreur-obstacle permet d’admettre une action
en nullité qui serait prescrite en application du délai de 10 ans de l’article 1304
du Code civil ou de sanctionner une erreur monétaire qui est en principe
indifférente. Enfin l’erreur obstacle échappe à la règle qui veut que l’erreur n’est
pas prise en compte si elle est inexcusable.
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1.2.1.- L’erreur sur la substance
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preuve d’une négligence exagérée, son erreur ne pourra entraîner la nullité du
contrat.
Elle n’est cause de nullité du contrat que si elle porte sur les qualités
essentielles de la personne, c'est-à-dire que le contrat a été conclu intuitu
personae, en fonction de la personnalité du cocontractant. Il peut s’agir de
l’identité civile ou physique de la personne (nom, régime matrimonial, casier
judiciaire, sexe, etc), de ses qualités essentielles (honorabilité, compétences
professionnelles, expérience, etc) ou encore de sa solvabilité. L’impératif est que
l’élément de la personne invoqué ait été déterminant du consentement de la
partie qui s’est trompée. Là aussi la preuve de l’erreur incombe à celui qui
l’invoque. Elle peut se faire par tous moyens.
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celui qui s’est trompée. Elle peut également donner lieu à des dommages-
intérêts, notamment s’il y a eu faute, même non intentionnelle qui a provoqué
un préjudice.
Il s’agit des cas où bien qu’une partie ait procédé à une appréciation
erronée de la réalité, l’erreur qu’elle commet ne pourra pas entraîner la
nullité du contrat. Ces cas sont au nombre de 4 :
- L’erreur sur les motifs, même s’ils ont été déterminants du consentement
de l’une des parties et connue de l’autre, sauf si cette erreur est
appréhendée par le canal de l’erreur sur les qualités substantielles.
- L’erreur inexcusable : la faute commise par celui qui commet une erreur
inexcusable qui confine à la stupidité, exclut le bénéfice de la protection
légale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le caractère excusable de
l’erreur est une condition nécessaire pour obtenir l’annulation du contrat.
Le caractère inexcusable est apprécié in concreto, en fonction de la
personnalité et notamment de la compétence professionnelle de l’errans.
L’adage qui traduit l’erreur inexcusable est le suivant : de non vigilantibus
46
non curat praetor (la loi ne protège pas les idiots). Ex : un architecte
achète un terrain sans s’assurer qu’il est constructible.
2.1.- Notion
47
- Des réticences : le fait de ne pas révéler une information à son
cocontractant constitue-t-il un dol ? La jurisprudence considère que le
silence gardé sur une information qu’on connaît et qu’il aurait fallu
communiquer à son partenaire contractuel pour qu’il s’engage en
connaissance de cause constitue une réticence dolosive.
48
2.1.1.2.- L’élément intentionnel
49
son intention de provoquer l’erreur de son partenaire afin de le déterminer à
conclure le contrat.
Il faut que le dol ait provoqué une erreur déterminante et qu’il émane du
cocontractant.
Le dol doit émaner du cocontractant et non d’un tiers, sauf si celui-ci était
le complice du cocontractant ou s’il le représentait : Cela s’explique par des
raisons morales (le contractant innocent n’a pas à supporter la faute d’un tiers)
et historiques (le dol est considéré comme un délit, la peine doit rester
personnelle).
Celui qui invoque le dol doit prouver l’existence des éléments constitutifs du dol
et leur caractère déterminant. S’agissant d’un fait juridique, cette preuve peut
être faite par tous moyens. Il importe de préciser que le fait que l’article 1116 du
Code civil dispose que « le dol ne se présume pas, et doit être prouvé » n’interdit
pas la preuve par tous moyens y compris par les présomptions. Cet article
50
rappelle simplement la règle de principe selon laquelle la charge de la preuve
incombe au demandeur. On l’a vu, cette règle est cependant écartée par la
jurisprudence en matière de réticence dolosive car c’est au professionnel,
débiteur de l’obligation d’information de prouver qu’il a bien exécuté cette
obligation et non au demandeur, créancier de l’obligation d’information de
prouver la réticence dolosive.
3.1.- Notion
La violence est une contrainte exercée sur un individu en vue d’obtenir son
consentement forcé à un contrat. Le consentement n’est pas, comme dans le cas
de l’erreur, vicié par une erreur spontanée ou, dans le cas du dol, vicié par une
erreur provoquée. Il est extorqué.
51
3.1.1. L’acte de violence
Aux termes de l’article 1111 du Code civil, il est indifférent que l’auteur de
la violence soit le cocontractant ou un tiers ; ce qui est différent du dol. La
question de savoir si la violence peut émaner de circonstances extérieures a été
discutée : la doctrine classique y répondait négativement en s’appuyant sur le
Code civil qui exige que le consentement soit « extorqué ». A l’opposé, la
doctrine contemporaine y répond positivement en considérant que les
événements extérieurs peuvent caractériser le vice de violence lorsque l’autre
partie a exploité l’état de nécessité dans lequel se trouvait la victime pour
obtenir un avantage excessif. La jurisprudence admet la seconde thèse (Req., 27
avril 1887, DP 1885. I. 253 ; S. 1887. 1. 372).
52
actuelle, s’appréciant au moment de la conclusion du contrat et revêtir une
certaine gravité, c’est-à-dire qu’elle doit impressionner un individu moyen,
raisonnable. Selon la cour d’appel d’Abidjan, la personne qui demande
l’annulation de son engagement pour vice de violence doit avoir contracté alors
qu’elle était sous l’empire de cette contrainte, et c’est à la date de la signature
de l’acte dont l’annulation est demandée qu’il faut se placer pour apprécier la
violence (CAA, chambre civile et commerciale, arrêt n° 151, 29 février 1980, RID
1981, 3- 4, pp. 95-98).
Pour être une cause de nullité, la violence doit être illégitime, c'est-à-dire
injuste. Ainsi ne constituent pas des actes de violence la crainte révérencielle ou
la menace d’exercer des voies de droit, sauf si l’exercice de ces voies de droit
devient abusif soit en la détournant de son but, soit en en usant pour obtenir des
avantages excessifs ou déraisonnables. En revanche, la menace d’utiliser des
voies de fait constitue toujours une violence illégitime.
53
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les
exercer. Aux termes de l’article 1123 du Code civil, « toute personne peut
contracter si elle n’en a pas été déclarée incapable par la loi ». La capacité de
contracter est donc le principe et l’incapacité l’exception.
54
CHAPITRE II : L’OBJET
Dans le langage courant le mot objet peut désigner tout ce qui se présente
à la pensée. En droit des obligations, l’on distingue l’objet de l’obligation de
l’objet du contrat.
L’objet de l’obligation est prévu par les articles 1129 et 1130. L’objet de
l’obligation désigne la prestation promise par le débiteur (obligation de faire, de
ne pas faire, de donner). Il est le contenu même de l’engagement du débiteur :
livrer la chose, payer le prix (actes positifs), ne pas faire concurrence (acte
négatif), etc.
L’objet du contrat est visé par les articles 1126 à 1128. C’est l’opération
juridique voulue par les parties. Par exemple, le contrat de vente a pour objet de
transférer la propriété d’un bien.
55
L’objet doit exister ou être possible ; il doit être déterminé et être licite. En
outre, il est parfois nécessaire que l’objet soit équilibré.
Il est en outre possible que l’existence de la chose soit frappée d’un aléa
(Ex : contrat portant sur une récolte de saison dont on ne sait s’il sera bon en
raison du climat). Le contrat est valable si l’aléa est véritable.
La chose doit être possible car « à l’impossible, nul n’est tenu ». Le contrat
n’est donc pas valable si la chose qui en est l’objet est objectivement impossible
(Ex : décrocher la lune). Si au contraire elle est subjectivement impossible, c’est-
à-dire impossible pour le débiteur (Ex : le débiteur s’engage à une chose qu’il ne
sait pas faire), le contrat sera valable et sa responsabilité en cas de défaillance
pourra être engagée.
56
Tout consentement suppose en principe que soit connu ce sur quoi il porte.
C’est pourquoi les articles 1108 et 1129 du Code civil prévoient la nécessité que
l’objet soit déterminé, car les parties doivent connaître le contenu précis de la
prestation promise. Lorsque le contrat porte sur un corps certain, celui-ci doit
être désigné (telle voiture par exemple). S’il porte sur une chose de genre, elle
doit être déterminée dans son espèce, sa quantité et sa qualité (l’article de 1246
du Code civil prévoit que la qualité doit être moyenne, à défaut de précision).
Lorsque le contrat porte sur une prestation ou une abstention qui implique
l’activité humaine, ce à quoi le débiteur s’engage doit être déterminé avec
précision, à défaut le contrat n’est pas valablement formé. Il est admis que la
chose n’a pas à être déterminée dans le contrat, il suffit que la chose soit
déterminable au moment de l’exécution du contrat selon ses indications et que
les éléments de détermination ne dépendent pas exclusivement de l’une ou de
l’autre partie.
S’il s’agit d’une obligation de donner, elle doit porter sur une chose
appartenant au débiteur. Les conventions sur les biens d’autrui sont illicites et,
notamment la vente (art. 1599 C. Civ) ou la donation (art 1er de la loi relative aux
donations entre vifs et testaments) des biens d’autrui.
57
S’il s’agit d’une obligation de faire ou de ne pas faire, le cocontractant doit
s’engager personnellement ; il ne peut engager autrui, sauf s’il s’agit d’une
promesse de porte-fort.
La lésion n’est admise que dans des cas bien déterminés. Ainsi, pour qu’un
contrat puisse être annulé pour lésion, il faut qu’il soit couvert par le domaine
de la lésion. On distingue, à cet effet, le domaine quant aux personnes (mineurs
non émancipés) et quant aux actes (partage de succession et vente d’immeuble).
En ce qui concerne les mineurs, toute lésion de quelque degré qu’elle soit,
entraîne la nullité du contrat. Mais, il faut préciser que la rescision pour lésion,
s’agissant du mineur, ne peut intervenir que dans les actes d’administration
(ceux que le représentant légal peut faire seul) comme le suggère l’article 33 de
la loi relative à la minorité.
58
remarquer que l’acheteur a la possibilité d’éviter la nullité de la vente. Pour cela,
il doit « racheter » la lésion conformément aux dispositions de l’article 1681 du
Code civil. Il doit alors offrir le supplément du juste prix sous la déduction du
dixième du prix total.
59
Aux termes de l’article 1108 du Code civil, une des conditions de validité du
contrat est « une cause licite dans l’obligation », condition explicitée par les
articles 1131 à 1133.
La notion de cause est l’une des plus complexes et des plus subtiles de notre
système juridique. Elle a donné lieu à de vives controverses. En droit la cause
peut revêtir deux acceptions : soit elle est comprise comme la cause efficiente,
c'est-à-dire l’événement qui engendre une conséquence (point de vue matériel)
soit comme le but final poursuivi par l’auteur d’un acte, on parle de cause finale
(point de vue psychologique). La cause efficiente relève du droit de la
responsabilité à propos de la relation de cause à effet entre la faute et le
dommage. La cause finale est, quant à elle, directement centrée sur le contrat.
Elle s’est progressivement implantée dans la théorie générale du contrat pour
fonder la théorie de la cause telle qu’elle est aujourd’hui appréhendée.
60
La doctrine moderne et la jurisprudence ont conservé cette approche. Ainsi,
selon qu’il s’agit de rechercher l’existence de la cause ou de vérifier sa licéité, le
juge utilisera soit la conception objective (pour l’existence de la cause puisque
celle-ci est identique pour chaque type de contrat), soit la conception subjective
(pour la licéité de la cause afin de découvrir les raisons profondes qui ont
déterminé les parties à contracter).
61
- S’il s’agit d’un contrat unilatéral, la cause ne pouvant plus résider dans la
contrepartie perçue puisqu’il n’existe que des obligations à la charge
d’une seule partie, la jurisprudence considère une cause objective
abstraite ne résidant pas dans la contrepartie (Ex : pour un contrat de
dépôt, la cause objective réside dans la remise de la chose qui en est
l’objet).
- S’il s’agit d’un contrat complexe, lorsque l’un des contrats est nul, le
contrat est résilié.
62
La cause doit également être distinguée des motifs, la cause étant le motif
déterminant, connu et voulu par les parties.
Aux termes de l’article 1133 du Code civil, « La cause est illicite, quand elle
est prohibée par la loi, quand elle est contraire aux bonnes mœurs ou à l’ordre
public ».
Cette disposition présente trois cas sous la notion générale de cause illicite :
la cause directement contraire une loi particulière ; la cause contraire à l’ordre
public ; la cause contraire aux bonnes mœurs. Dans tous ces cas, il pourra y avoir
nullité, mais ce sera toujours le mobile qui entraînera la nullité.
Le juge doit donc rechercher et percer les motifs, les mobiles des
contractants. La licéité de la cause est appréciée au moment de la formation du
contrat, même si l’une des parties n’a pas eu connaissance du caractère illicite
ou immoral du motif déterminant. Le souci d’annulation des contrats illicites
prime ainsi.
63
S/TITRE II : LA SANCTION DES IRREGULARITES DES ELEMENTS DE FORMATION
DU CONTRAT : LES NULLITES
- La caducité : c’est l’état d’un acte juridique valable mais privé d’effet en
raison de la survenance d’un fait postérieure à sa création.
64
- L’inexistence : qui postule l’absence de passage au juge pour obtenir
l’anéantissement de l’acte juridique.
La nullité absolue est celle qui sanctionne la violation d’une règle d’intérêt
général ou l’absence d’un élément fondamental à la validité d’un acte juridique.
Elle vise la protection de la société en général.
Quant à la nullité relative, elle ne concerne que l’intérêt privé qu’elle protège.
Elle sanctionne donc une règle destinée à protéger une partie à l’acte juridique.
65
S’agissant de la nullité absolue, dans la mesure où elle a été instituée dans
un but de protection de l’intérêt général, elle peut être invoquée par tout
intéressé : les particuliers justifiant d’un intérêt à agir et les agents de l’autorité
publique, notamment le ministère public.
1.- La confirmation
2.- La prescription
C’est l’écoulement d’un certain délai à l’issu duquel un droit réel peut être
acquis (prescription acquisitive) ou un droit réel ou personnel perdu
(prescription extinctive) du fait de l’inaction prolongée du titulaire du droit.
66
dans la vente d’immeuble où l’article 1676 du Code civil retient un délai de 2
ans).
67
- L’incapable qui demande la nullité n’a pas à restituer les sommes perçues
et dissipées (art 1312 C.iv.).
§1/- Définition
68
Les pourparlers désignent l’ensemble des relations juridiques résultant
d’échanges entre les parties aux fins d’identifier pour les résoudre les problèmes
que suscite la réalisation de la convention envisagée.
Les pourparlers sont importants car d’une part, leur examen permet de
mieux saisir a posteriori l’exacte portée de la convention conclue et d’autre part,
une faute commise à ce stade peut entraîner l’annulation des échanges entre les
parties.
Les pourparlers peuvent avoir lieu oralement ou plus souvent par des
échanges écrits contenant informations et propositions.
69
la preuve d’une réticence qui confinerait au dol (réticence dolosive), dans une
démarche judiciaire en vue d’obtenir l’annulation du contrat.
- Mauvaise foi : engager une négociation que l’on savait d’avance privée
d’avenir, prolonger inutilement une négociation et sans autre motif que
celui d’obtenir gratuitement un secret de fabrication, faire engager des
dépenses inutiles à l’autre partie ou encore le dissuader de négocier avec
autrui.
70
Les parties relèvent dans ces accords de principe les différents points sur
lesquels elles sont d’ores et déjà d’accord. On parle aussi de punctation. Ces
accords de principe opèrent une formation progressive du contrat. La question
se pose de savoir alors à quel stade le contrat est-il formé ? Tout dépend de la
nature du contrat.
S’il s’agit d’un contrat de type consensuel, le contrat est formé dès qu’il y
a accord sur les points essentiels, à moins que les parties n’aient entendu
subordonner la formation du contrat à leur accord sur tel ou tel point accessoire.
A la différence des pourparlers, les accords de principe sont de véritables
contrats pouvant engager la responsabilité contractuelle en cas de rupture
abusive.
- Les contrats partiels fixent les points sur lesquels l’accord est déjà réalisé
et qui devront s’intégrer dans le contrat définitif. Leur portée juridique
dépend de la volonté des parties. Celles-ci peuvent décider de ne
s’engager qu’autant que sera obtenu un accord complet, à défaut le
contrat partiel sera caduc. Il peut dans certains cas y avoir matière à
responsabilité civile.
71
Dans cette deuxième hypothèse, les obligations de discrétion et de
loyauté perdureront au-delà du terme et malgré l’absence de tout contrat
définitif résultant de l’échec de la négociation.
72
de conclure le contrat s’il le veut. S’il ne lève pas l’option dans un certain
délai (délai stipulé ou à défaut délai raisonnable) la promesse est caduque.
73
cependant admise que pour la promesse de vente valant vente puisqu’elle
n’a pas d’existence autonome. Il en va différemment pour la promesse de
vente autonome qui, tant que la formalité n’a pas été accomplie, ne vaut
pas vente. S’agissant d’une obligation de faire, si une partie se dérobe elle
ne sera condamnée qu’à des dommages-intérêts. Tel est également le cas
pour les contrats réels, la remise de la chose en plus du consentement qui
caractérise ce type de contrat étant une obligation de faire.
De façon purement abstraite, il peut être dit que les effets du contrat sont
les obligations même qu’il a pour but de créer. Dans ce sens on parle des effets
du mandat, de la vente, du bail, etc, en ayant en vue les obligations auxquelles
ces contrats donnent naissance : Mais il faut aller plus loin car le contrat étant
destiné à créer des liens entre les parties qui l’ont conclu, envisager ses effets
consistera avant tout à examiner ses effets entre ses parties, puis vis-à-vis des
tiers qui y sont étrangers.
A cet égard, on notera que le contrat a une force obligatoire (S/titre I) qui
est cependant limitée vis-à-vis des tiers par le principe de la relativité des
conventions (S/titre II)
La force obligatoire du contrat est exprimée dans l’article 1134 du code civil
qui dispose : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi entre
parties qui les ont faites.
Il en résulte que dès lors que le contrat a été régulièrement formé, c'est-à-
dire dans le respect des conditions de validité posées par la loi, il doit être
74
exécuté tel que prévu initialement par les parties. Le contrat a donc un effet
obligatoire. Il importe d’examiner successivement le fondement de cette force
obligatoire (Chapitre I), son contenu (chapitre II), son étendue (chapitre III), ses
difficultés d’application (Chapitre IV) et la sanction de sa violation (Chapitre V).
75
- La seconde est appelée la théorie normativiste proposée par Georges
Rouhette (Contribution à l’étude critique de la notion de contrat, thèse
qui développe les idées de Hans Kelsen, Paris 1965).Cette théorie
considère que ce qui caractérise le contrat, ce n’est plus l’accord des
volontés mais la présence d’intérêts réciproques dont la loi exige le
respect. Le contrat n’oblige donc que parce que la loi l’autorise et dans la
mesure où elle le prévoit. Cette théorie éclaire certains aspects du contrat
mais en laisse d’autres dans l’ombre, car elle aboutit à une lecture
positiviste du contrat en éludant toutes considérations sur ses finalités
sociologique, politique ou économique.
Des trois alinéas de l’article 1134 du Code civil, il résulte que le contrat créé
entre les parties une norme juridique qui a un régime juridique particulier.
76
SECTION I : LA NORME JURIDIQUE CRÉÉE PAR LE CONTRAT
Il est marqué par les deux derniers alinéas de l’article 1134 du Code civil : le
contrat doit être exécuté de bonne foi et ne peut en principe faire l’objet de
révocation unilatérale.
1. Le devoir de loyauté
77
débiteur fera preuve de mauvaise foi s’il commet un dol dans l’exécution
de ses obligations, c'est-à-dire s’il manque intentionnellement à ses
obligations, ou s’il se place de lui-même dans une situation qui rend pour
lui impossible l’exécution convenable de son obligation ou encore s’il
exécute son obligation de manière à ce que le créancier en subisse un
préjudice.
2. Le devoir de coopération
3. L’obligation de cohérence
78
incohérent qui ruinerait les prévisions de son partenaire contractuel (Cass civ.
3ème, 28 janvier 2009 et 25 mars 2009, RTD civ, 2009 P 317 obs. B. Pages ; Cass
civ 1er, janvier 1998 JCP édition Générale 1998, II, 10066 note Fages, Cass : com.
4 janvier 1994, RTD civ. 1994. P. 352, obs Mestre ; cass. com. 18 décembre 27,
RTD civ 2008 P. 310. Obs B. Fages).
79
Aux termes de l’article 1135 du Code civil : « Les conventions obligent non
seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que l’équité,
l’usage ou la loi donne à l’obligation d’après sa nature ».
La force obligatoire du contrat concerne tous les contrats et les suites de
celui-ci.
SECTION I : L’EXTENSION DE LA FORCE OBLIGATOIRE A TOUT LE CONTRAT
Les suites du contrat qui entrent dans le champ contractuel selon l’article
1135 du code civil sont la loi, les usages et l’équité. D’autres, en revanche en sont
exclues.
1. La Loi
80
à la charge des travailleurs et de l’employeur des obligations spécifiques. Même
si elles ne figurent pas dans le contrat, ces obligations s’imposent aux parties et
accroissent le contenu obligatoire du contrat.
2. Les usages
3. L’équité
L’équité permet d’ajouter au contrat des obligations que les parties n’ont
pas prévues. L’équité a permis ainsi à la jurisprudence de dégager un grand
nombre d’obligations qu’elle considère comme implicites à certains contrats :
obligation de conseil, obligation de sécurité, obligation d’information, à titre
d’exemple. On a pu, pour certaines obligations, parler de forçage du contrat
(LEVENEUR L. « Le forçage du contrat », Droit et Patrimoine 1998, n°58, p.69).
81
-« Les pratiques dictées par les convictions religieuses des preneurs,
n’entrent pas, sauf convention expresse, dans le champ contractuel du bail
et ne font naître à la charge du bailleur aucune obligation spécifique »
(Cass 3ème civ, 18 décembre 2002, D 2004. P. 844 obs. Damas ; RTD civ
2003, p. 290, OBS Mestre J. et Fages B.)
-« S’il est exact que l’employeur est tenu de respecter les convictions
religieuses de son salarié, celles-ci, sauf clause expresse, n’entrent pas
dans le cadre du contrat de travail » (Cass. Soc.21 mars 1998, N°95-44.738,
Bull. civ. V N°171 pour un salarié musulman).
Les convictions religieuses d’un contractant, pas plus que les pratiques qui
en découlent ne pénètrent dans le champ, contractuel et ne créé aucune
obligation spécifique à l’égard de l’autre contractant sauf stipulation contraire
expresse.
SECTION I : LA SIMULATION
§1/- La définition
82
- le consentement des parties : dans ce cas elles donnent leur
consentement à un acte apparent qui est en réalité fictif. Ex : elles
concluent un acte de vente (acte apparent ou simulé) mais décident dans
un acte secret (contre -lettre) que le vendeur sera toujours propriétaire
de la chose vendue. La vente est donc purement fictive.
Dans tous ces cas il y a une discordance entre la volonté réelle des
contractants et la volonté exposée aux yeux des tiers. La simulation constitue
ainsi un montage juridique qui repose sur deux actes juridiques. D’une part, un
acte apparent qui seul apparait aux yeux des tiers. C’est un acte mensonger qui
masque un autre acte, l’acte secret qui est le second acte de la simulation. L’acte
secret est également appelé contre-lettre. Il constitue le véritable engagement
des parties et est rédigé le plus souvent simultanément avec l’acte apparent.
Il fait soigneusement distinguer la simulation du dol car, alors que dans le
dol l’une des parties trompe l’autre, dans la simulation les deux parties se
mettent d’accord pour tromper les tiers.
83
Les effets de la simulation doivent être envisagés dans les relations entre
les parties et dans leurs relations avec les tiers. En tout état de cause la contre-
lettre doit être prouvée.
Selon l’article 1321 du code civil « les contre-lettres ne peuvent avoir leur
effet qu’entre les parties contractantes : elles n’ont point d’effet envers les
tiers ». Cet article consacre donc la primauté de la contre-lettre dans les rapports
entre les parties sur l’acte apparent. Il en résulte que la simulation n’est pas une
cause de nullité, de sorte que seul l’acte secret est revêtu de la force obligatoire
entre les parties sauf si elle viole des règles impératives du droit des successions
et des libéralités (Ex : règles interdisant à une personne incapable de recevoir),
ou si elle a pour but de frauder les droits des tiers. Il convient de signaler d’une
part, que pour que l’acte secret prévale entre les parties, il faut qu’il soit lui-
même valable ; et d’autre part, que la simulation n’entraine pas la validité de ce
qui est éventuellement nul.
84
s’ils sont de bonne foi (Cass.civ. 1. 22 février 1983 JCP 1985 II 20359 note J-P
vershave).
3- La preuve de la simulation
Ce principe est posé par l’article 1156 du Code civil en ces termes : « on doit
rechercher dans les conventions quelle a été la commune intention des parties
contractantes, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes ».
L’interprétation ne sera nécessaire que si le contrat est obscur, obscurité qui
viendra de l’opacité du contrat ou d’une ou plusieurs de ses clauses soit parce
qu’elles se contredisent soit parce qu’elles sont ambigües ; ce qui rend le contrat
85
inapplicable si son sens n’est pas dégagé. La règle de base de la recherche de la
commune volonté des parties est en parfaite corrélation avec le principe de
l’autonomie de la volonté. Le Législateur fait ainsi obligation au juge qui doit
interpréter le contrat de dépasser la lettre du contrat et d’en rechercher l’esprit
en puisant dans la commune intention des parties.
Ces articles visent à éclairer le juge dans la mise en œuvre du principe posé
par l’article 1156 du Code Civil et n’ont pour cela qu’une valeur indicative.
Ainsi selon l’article 1157 du code civil « Lorsqu’une clause est susceptible
de deux sens, on doit plutôt l’entendre dans celui avec lequel elle peut avoir
quelque effet, que dans le sens lequel elle n’en pourrait produire aucun ». La
logique de ce texte est que la commune intention des parties a été de donner
une certaine efficacité à leur contrat et non l’inverse. L’article 1158 dispose
quant à lui que « les termes susceptibles de deux sens doivent être pris dans le
sens qui convient le plus à la matière du contrat ». Ce qui signifie que
l’interprétation du contrat en accord avec l’économie générale du contrat doit
naturellement être privilégiée à celle qui créera une disharmonie parce qu’il est
très probable qu’elle corresponde à la volonté des parties. L’article 1160 du Code
civil dispose lui que « on doit suppléer dans le contrat les clauses qui y sont
d’usage, quoiqu’elles n’y soient pas exprimées. » ; ce qui est une extension de
l’article 1135 du code civil. Enfin l’article 1161 du code civil prescrit que «toutes
les clauses des conventions s’interprètent les unes par les autres, en donnant à
chacune le sens qui résulte de l’acte entier ». Le juge est ainsi invité par cet article
dans son entreprise de percer la volonté commune des parties à se référer aux
éléments clairs du contrat afin d’éclairer les éléments obscurs de celui-ci.
86
Le premier provient de l’article 1159 du code civil qui dispose que « ce qui
est ambigu s’interprète par ce qui est d’usage dans le pays où le contrat est
passé ». La référence aux usages est ainsi privilégiée afin d’éclairer un contrat ou
une clause ambiguë.
S’appuyant sur l’équité visée par l’article 1135 du Code civil, le juge a
interprété le contrat parfois au mépris même de la volonté des parties. Par le
phénomène des forçages, il en arrive à ajouter au contrat certaines obligations
auxquelles les parties n’ont guère songé. C’est le cas de l’obligation de sécurité
87
(Cass. Civ. 21 novembre 1911 DP, 1913, I, 249 note Sarrut ; Sirey 1912, I, 73 note
Lyon-Caen) d’apparition fort ancienne et de l’obligation d’information et de
conseil d’apparition plus récente (RTD civ, 1999, p. 84 et s.).
Il existe un principe de droit qui exige que les dispositions contractuelles qui
portent atteinte à des droits et libertés fondamentaux soient interprétées de
façon restrictive.(Cass. Soc. 12 juillet 2005 RTD civ 2006 p 109 obs Mestre et
Fages).
1. Le principe
2. Les tempéraments
88
- La troisième vient de la qualification du contrat, essentielle pour
déterminer les obligations respectives des parties. Cette opération est de
nature juridique et donc soumise au contrôle de la juridiction suprême.
Selon l’article 1134 alinéa 2 du code civil, le contrat ne peut être modifié
que par le consentement mutuel des parties. Mais lorsque les circonstances
économiques du contrat sont bouleversées, déjouant ainsi les prévisions des
parties et déséquilibrant gravement le contrat, le contractant désavantagé peut-
il obtenir la révision du contrat par le juge ? C’est le problème de la révision du
contrat pour cause d’imprévision. La solution à ce problème comporte un
principe qui admet des tempéraments.
§1/- Le principe
1. L’affirmation du principe
2. l’appréciation du principe
89
- Le caractère dangereux de la révision au plan économique, le juge, par
son intrusion dans le contrat pouvant provoquer un déséquilibre
généralisé par le jeu des réactions en chaîne impossibles à prévoir ou
ouvrir la porte à la mauvaise foi et une volonté de se dérober à des
engagements devenus trop encombrants pour l’une des parties
- La volonté des parties : il est très bien possible de considérer que les
parties se sont engagées sous la condition tacite et raisonnable d’une
certaine stabilité économique de leur contrat ; et que si celle-ci venait
à changer, elles acceptaient une adaptation du contrat.
- Le caractère dangereux économique de la révision du contrat n’est pas
toujours prouvé, sinon la législation n’aurait pas permis aux parties
d’introduire dans leur contrat des clauses de révision qui paraît ainsi
avoir un effet néfaste sur l’économie du contrat.
90
loyer à payer en tenant compte d’un certain nombre d’éléments testés par le
législateur communautaire.
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Elle a pour objet de faire varier le prix du contrat en fonction de l’institution
d’un indice ou de la valeur marchande d’un produit ou d’un service (Ex : prix de
gaz ou du transport maritime). A cela on peut rapprocher les clauses dites
recettes qui font varier les loyers des baux commerciaux en fonction du chiffre
d’affaires réalisé par le preneur. Par ces clauses et d’autres du même genre, les
parties adaptent automatiquement leur contrat au gré des conditions. Leur
licéité est cependant subordonnée à une condition : elles doivent être en lien
soit avec l’objet du contrat (Ex : un prêt d’argent destiné à l’acquisition d’un
immeuble peut être indexé sur le coût de la construction) soit avec l’activité de
l’une des parties au contrat (Ex : le prix de cession d’un garage peut être indexé
sur le salaire d’un mécanicien du garage). La jurisprudence est largement
favorable à ces clauses et le protège afin qu’elles produisent leur efficacité
entière.
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SECTION I /- LES SANCTIONS APPLICABLES QUELQUE SOIT LE TYPE DE
CONTRAT
Lorsque l’exécution du contrat n’est plus possible soit parce le temps d’exécution
est passé soit parce que le dommage est consommée, la mise en demeure est
inutile. (Cass.com. 17 février 2009, RTD civ 2009 p322 obs B Fages).
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monnaie, obtenir exécution en pratiquant des saisies sur le patrimoine du
débiteur et en se payant sur le produit de la vente des biens de celui-ci.
94
C’est l’obligation qui incombe à l’une des parties à un contrat de réparer le
préjudice résultant de l’inexécution par elle du contrat. Les questions
essentielles de la responsabilité civile contractuelle sont les suivantes : les
conditions, la réparation du dommage, l’aménagement dans la responsabilité
contractuelle et les causes d’exonération.
95
lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa part». Le
défaut d’exécution ouvre le droit à des dommages-intérêts
compensatrices, destinés à compenser l’inexécution tandis que le retard
dans l’exécution entraîne des dommages-intérêts moratoires destinés à
compenser le retard dans l’exécution qui a pu causer un dommage au
créancier.
Cette distinction est critiquée par une partie de la doctrine qui lui reproche
son manque de pertinence. Il n’empêche, elle est fortement utilisée par les
tribunaux et largement reconnue et soutenu par une autre partie de la doctrine.
1.2. Le dommage
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C’est le préjudice causé au créancier par le manquement du débiteur à son
obligation.
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valeur. En outre, ce qui est pris en compte, c’est la quotité du dommage et non
sa cause (Cass. civ. 3 août 1932 DH 1932, 572), car la seule prévision du type de
dommage potentiellement réalisable ne permet pas au débiteur d’anticiper avec
précision le montant des dommages-intérêts qu’il devra éventuellement payer.
98
- Le système de la cause adéquate ou cause générique qui consiste à
dire que parmi les causes qui ont entraîné un évènement, l’on doit
distinguer les causes prépondérantes (celles sans lesquelles il est
certain que le dommage ne se serait pas produit) et les causes
secondaires (celles sans lesquelles il est possible que le dommage
se soit produit). L’on considère que par l’utilisation dans l’article
1151 du code civil des termes « suite immédiate et directe de
l’inexécution », le législateur a consacré ce système. La
jurisprudence globalement y est favorable. Cela se justifie par le fait
qu’il apparaît illogique de faire supposer au débiteur les
conséquences des actes indirects du créancier. En tout état de
cause, la détermination du caractère immédiat et direct du lien de
causalité relève de l’appréciation empirique des juges du fond.
2/- La réparation
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- Il peut s’agir de dommages-intérêts moratoires : ceux-ci visent à réparer
le préjudice issu du retard du débiteur dans l’exécution de son obligation.
Ils sont des même si par la suite de débiteur exécute son obligation. Ils courent
à compter du jour où le débiteur a été mis en demeure de s’exécuter à condition
que la créance soit née et déterminée dans son quantum (montant).
Ils sont calculés sur la base du taux d’intérêt légal fixé par décret. Les parties
peuvent prévoir un autre taux à condition qu’il soit fixé par écrit et ne soit pas
usuraire Il importe de signaler que les intérêts dus par le débiteur peuvent
également produire eux-mêmes des intérêts. C’est l’anatocisme.
Les intérêts sont dans ce cas capitalisés, les intérêts dus et non payés
produisant tous les mois à leur tour des intérêts dont le taux peut être beaucoup
plus élevé que le taux légal. Cela peut entraînée parfois un doublement de la
dette. C’est pourquoi pour protéger le débiteur, l’article 1154 du Code civil exige
que la capitalisation des intérêts soit demandée en justice et accordée par
jugement ou par une convention spéciale en cas d’accord des parties ; et il doit
s’agir en outre d’intérêts dus pour une année entière.
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cessans) la perte subie (damnum emergens) (article 1149 du code civil) et sous
certaines conditions, le préjudice futur certains dores et déjà au jour du
jugement, mais exclut le préjudice éventuel, hypothétique, indirect et
impossible à prévoir (voir supra).
- La clause pénale est celle par laquelle les contractants évaluent par
avance les dommages- intérêts dus par le débiteur, en cas de retard ou
d’inexécution, par exemple les clauses de dédit. Son objet est donc la
réparation du préjudice.
La clause pénale est plus fréquente dans les contrats d’entreprise. La clause
pénale ne peut se greffer que sur un contrat valable, dont la validité ne doit pas
être frappée de nullité (article 1227 du Code civil)
Tout d’abord,
Elle tient lieu de dommages-intérêts de sorte qu’une évaluation
conventionnelle de ces dommages-intérêts est substituée à l’évaluation
du juge. Cela entraîne les conséquences suivantes :
Le débiteur n’est tenu de payer la clause pénale que dans le cas où il peut
être condamné à des dommages-intérêts, c’est-à-dire s’il a été mise en
demeure de s’exécuter et si l’inexécution lui est imputable (article 1230
du Code civil). Le créancier en revanche n’a pas à prouver le préjudice
que l’inexécution lui cause puisque celui-ci a été d’avance présumé et
évalué.
101
Le créancier a le droit lorsque le débiteur n’exécute pas son obligation,
de poursuivre l’exécution directe de l’obligation toutes les fois qu’elle est
possible. C’est seulement au cas où elle est impossible qu’il doit se
contenter de demander la peine stipulée (article 1228 du Code civil).
102
Ce sont les clauses par lesquelles les parties fixent le maximum possible de
dommages-intérêts. La responsabilité du débiteur est limitée en ce que, une fois
sa faute établie, les dommages-intérêts auxquels il peut être condamné sont
plafonnés.
103
délictuelle). (Cass. civ. 24 janvier 1874 DP, 1876 ; 1 133. Cass. soc. 3
août 1948 D 1950 p 536)
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fait du débiteur ou des personnes dont il répond ou de la chose qu’il
utilise pour l’exécution de contrat
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