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LA NOTION D’OBLIGATION

 Sens littéral : lien à une règle quelconque


(obligation = engagement = devoir) ;
 Sens juridique : devoir légal d’exécution d’une
prestation ou lien de droit contraignant qui
oblige une partie à exécuter une prestation
envers autrui ;
 Le nombre des obligations est illimité ;
 Le DOC est le siège principal du régime général  Obligations conventionnelles = O. contractuelles
du contrat, droit commun de la responsabilité  Les éléments de l’obligation : les parties
contractuelle et délictuelle et le régime des (créancier et débiteur) et l’objet (prestation) ;
obligations ;  L’obligation est un droit personnel (un droit de
 La théorie des obligations est à l'origine non créance) et non un droit réel;
seulement du droit civil, mais du droit tout  Dans le passé, l’obligation crée à la charge du
entier ; débiteur une contrainte sur son corps
 Le DOC n’est pas une source exclusive (exclus (emprisonnement ou mort). Aujourd’hui, il s’agit
sont les contrats du travail, d’assurance, de bail de l’obligation de droit ;
commercial, de transport…) ;  Toute relation pécuniaire entre personnes est un
 Indemnisation des accidents de circulation et du rapport d’obligation ;
travail n’est pas dans le DOC ;  l’obligation revêt 3 caractères : un lien de droit,
 Le champ d’application du DOC qui était un objet (prestation) et un pouvoir de
extrêmement vaste à tendance actuellement à se contrainte (une règle de droit sans contrainte est
rétrécir ; un feu qui ne brûle pas);
 Le DOC n’est pas le code civil au Maroc ;
CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS
 le DOC est le droit commun au Maroc ;
 en l'absence des règles spéciales établies pour  A- Selon leur nature, on distingue l’obligation
des situations particulières, ce sont les règles du civile et naturelle ;
DOC qui s'appliquent ;  1. Dans l'obligation civile (ou juridique), le
 Date de naissance du DOC est le 12/08/1913 ; créancier peut recourir au juge lorsque le
 Le DOC tunisien a servi de modèle dans la débiteur refuse d'exécuter volontairement sa
rédaction du DOC marocain ; prestation. La satisfaction du créancier peut être
 Le DOC marocain n’est pas une simple obtenue judiciairement avec coercition. Ex1 :
reproduction du code Tunisien ; Verser une pension alimentaire à son enfant est
 Le DOC marocain s’est inspiré de plusieurs une obligation légale. Ex2 : Payer les cotisations
sources : Droit musulman, Fikh malékite, Droit dues à la CNSS ;
français (source directe et principale) et codes  2. L’obligation naturelle est une obligation en
civils allemand et suisse ; dehors du droit, un engagement unilatéral de
 Toute activité de la vie se réalise par contrats qui volonté qui repose sur la liberté de l’individu,
produisent des obligations ; l’honneur et la conscience. Ex : Verser une
 Le DOC recouvre un espace très vaste et toutes pension alimentaire à un cousin qui est dans le
les disciplines de droit se tournent vers le DOC ; besoin n’est pas légalement obligatoire ;
 Le DOC est le siège des principes fondamentaux  Le créancier n’est pas en droit d’exiger quelque
de droit ; chose du débiteur. Ex : paiement d’une créance
 Le DOC est l’école classique de formation des déjà prescrite selon la loi.
juristes ;  B- Selon La source de l'obligation (c'est le fait
 La plupart des règles du DOC se caractérisent par immédiat qui lui donne naissance).
leur universalisme (permanence dans le temps et  L’article 1er DOC dispose que : « Les obligations
l’espace) ; dérivent des conventions et autres déclarations
de volonté, des quasi-contrats, des délits et des  C- Selon le contenu : Obligation de faire, de ne
quasi-délits ». pas faire et de donner ;
 l’élément majeur qui permet de distinguer ces  1. Obligation de donner : transférer la propriété
différentes obligations est la volonté (contrats et d’une chose (transfert de droit). Ex : obligation du
délits) ou absence de volonté (quasi-contrats, vendeur à livrer la chose à l’acheteur ;
quasi-délits et obligations légales) ;  2. Obligation de faire : le débiteur est tenu à
 Les éléments nécessaires pour la validité des accomplir une prestation +. Ex : le salarié est tenu
obligations qui dérivent d'une déclaration de d’exécuter le travail ;
volonté sont : 1. La capacité de s'obliger ; 2. Une  3. Obligation de ne pas faire: le Débiteur doit
déclaration valable de volonté portant sur les s’abstenir de certains actes  obligation (-).
éléments essentiels de l'obligation ; 3. Un objet Ex1 : le salarié est tenu d’exécuter le travail. Ex 2 :
certain pouvant former objet d'obligation ; 4. obligation de non-concurrence, non
Une cause licite de s'obliger ; rétablissement, de confidentialité… ;
 1. Obligations dérivant des autres déclarations  D- Selon la finalité : Obligations de résultat et de
de volonté. Ex : une déclaration unilatérale. Dans moyens ;
les obligations unilatérales, les engagements sont  1. Obligation de résultat : le débiteur est tenu
obligatoires, dès qu'ils sont parvenus à la d’atteindre un résultat déterminé. Ex : contrat du
connaissance de la partie envers laquelle ils sont transport, de vente (paiement du prix) ;
pris ;  2. Obligation de moyens : le débiteur a promis
 2. Obligations contractuelles : La convention d’employer tous les moyens avec prudence et
n'est parfaite que par l'accord des parties sur les diligence en vue d’obtenir un résultat mais sans
éléments essentiels de l'obligation, ainsi que sur pouvoir le garantir. Ex : médecin, avocat;
toutes les autres clauses licites que les parties
considèrent comme essentielles ; NOTIONS GENERALES SUR LES ACTES
 3. Obligations quasi-contractuelles (O. légales):
 Les actes juridiques constituent des sources
a. Enrichissement sans cause (Art. 66 et 67) :
volontaires d'obligation et intègrent les
obligation de restitution qui puise sa source dans
conventions et autres déclarations de volonté. Il
la loi et non dans la volonté des contractants.
suppose un évènement créateur d’obligation,
b. Répétition de l’indu (Art. 68) : celui qui reçoit
voulu par une seule personne ou par plusieurs
indûment un paiement est obligé de restituer.
personnes pour produire des effets de droit ;
c. Gestion d’affaire (Art. 943) : obligation
 La volonté est l’élément principal de l’acte J.
d’indemniser le gérant suite à sa gestion des
 Les effets juridiques voulus par le ou les acteurs
affaires du maitre;
de l’acte peuvent être la création, la
 4. Obligations délictuelles : obligation, pour une
constatation, la modification, la transmission,
personne qui a causé un dommage à autrui à
l’extinction d’un droit ou d’une obligation ;
cause d’une faute intentionnelle / volontaire /
 Acte est une opération juridique matérialisée soit
illicite, de réparer ce dommage en indemnisant la
par un écrit ou bien sans support matériel ;
victime. Ex1 : on pousse un individu et on le
 Actes juridiques = Contrats + Déclarations
blesse, donc on doit le réparer. Ex2 : acte de la
unilatérales de volonté ;
concurrence déloyale ;
 Acte juridique est une source d’obligations et de
 5. Obligations quasi-délictuelles : obligation de
droits subjectifs ;
réparation du dommage causée à une victime
 Les faits juridiques englobent les délits, les quasi-
suite à une faute non intentionnelle (par
délits, les quasi-contrats et tout fait indépendant
imprudence ou négligence). Ex : on renverse un
de la volonté : naissance, décès ....
piéton car on ne regardait pas devant (accident).
 La loi, le contrat, l’acte et le fait juridiques sont
 6. Obligations légales : nées directement de la loi
des sources d’obligations :
et se forment involontairement ;
 La loi est une source d’obligation légale ;
 L’acte juridique est une source d’obligation
contractuelle ;
 L’acte juridique est une source de droits  Certification de la signature de l’avocat par le
subjectifs ; greffier du TPI auprès lequel l’avocat est inscrit.
 Le fait juridique est une source d’obligation
délictuelle, quasi-délictuelle ou quasi- B- SELON LE SUPPORT JURIDIQUE
contractuelle ; B1. ACTE ECRIT :

CLASSIFICATION DES ACTES JURIDIQUES  Tendance juridique actuelle : exigence de l’écrit


A- SELON LA PORTEE OU LA FORME pour assurer la stabilité juridique et la sécurité
A1. ACTE AUTHENTIQUE : contractuelle ;
 Exigence de l’écrit si la valeur > 10000 DH
 Acte rédigé conformément aux formalités légales
(Art443DOC). Dans ce cas l’acte non écrit ne peut
(solennités) par un officier public (notaire,
pas être prouvé par les témoins.
huissier…) habilité par la loi en vue d’obtenir
l’exécution forcée (Art418DOC).
B2. ACTE VERBAL :
 Nécessite un rédacteur officiel :
a- Actes rédigés par un professionnel de droit :  Obligation de respecter les engagements mutuels
acte notarié, acte adulaire ou par un avocat d’un acte verbal justifié ;
agréé près de la cour de cassation (15 ans  Celui qui réclame l’exécution d’une obligation
d’expérience); doit la prouver.
b- Actes des autorités publiques : jugements
rendus par les tribunaux… B3. ACTE ELECTRONIQUE :
 Domaine réservé : acte de donation,
 Acte entièrement dématérialisé ;
d’hypothèque, de mariage ;
 Loi 53-05 relative à l’échange électronique des
 Domaines communs : tous les actes de
données juridiques (cryptographie) et à la
disposition relatifs à la cession de propriété
signature électronique :
immobilière sauf si un texte spécial en dispose
 Il a la même force probante que l’écrit sous
autrement.
réserve que puisse être dûment identifiée la
A2. ACTE SOUS SEING PRIVE : personne dont il émane ;
 Acte rédigé et signé par des personnes privées ;  Tout acte sur lequel est apposée une signature
 n’est soumis à aucun formalisme ; électronique sécurisée, et qui est horodaté, a la
 Si l'acte sous seing privé, est enregistré. La date force probante ;
est alors certaine au jour de l'enregistrement ;  Tandis que la signature électronique consiste à
 n’a de valeur que pour les personnes qui l’ont apposer un nom sur un document numérique,
signé ; l'horodatage consiste à apposer à un fichier une
 Le rédacteur n’est pas obligé d’être ni un officier date fiable sous la forme d'un jeton
public ni un professionnel de droit ; d'horodatage. Un jeton d'horodatage garantit
 Ex : contrat de vente, constat amiable, l'existence d'un fichier à une date donnée ;
reconnaissance de dette, contrat de travail…  Ex : contrat de service sur internet, paiement
online, commerce online…
A3. ACTE A DATE CERTAINE : D- SELON LE BUT OU EFFETS DE L’ACTE
 Acte qui fait foi de sa date, au jour de sa D1. ACTE DE CONSERVATION OU DE PROTECTION:
signature entre les parties;
 Dressé par un professionnel de droit (profession  But : protéger le bien et le maintenir en bin état ;
réglementée) ;  Ex1 : hypothèque ;
 Exige certaine formalité ;  Ex2 : nantissement.
 Rédacteur au Maroc : avocat agréé auprès la CC D2. ACTE D’ADMINISTRATION:
(15 d’expérience) le rédige et le signe ;
 Paraphé par les parties dans toutes les pages ;  But : gestion et exploitation courante d’un bien ;
 Légalisation des signatures par les autorités  Ex 1 : contrat de bail ;
locales ;  Ex 2 : ouverture d’un compte.
D3. ACTE DE DISPOSITION OU MODIFICATION: de s’engager si elle ne le souhaite pas ; une
personne ne pourra se voir imposer un
 But : modifier la consistance et la destination du cocontractant ou une clause qu’elle ne souhaite
patrimoine ; pas ;
 Ex : vente d’un immeuble, conclusion d’un
emprunt, renonciation à une succession… 2.3. PRINCIPE DE FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT :

SELON LE NOMBRE DES PARTIES  un individu qui s’est librement engagé ne peut se
délier de cet engagement.
1. ACTE UNILATERAL :
2.4. PRINCIPE D’EFFET RELATIF DU CONTRAT:
 se crée par la volonté d’une seule personne. Elle
Seul celui qui a manifesté sa volonté de s’engager
est seule à supporter les conséquences juridiques
dans un contrat est lié par ce contrat. En principe, un
de son engagement ;
contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties
 Les obligations unilatérales sont obligatoires dès
qu’elles parviennent à la connaissance de la CLASSIFICATION DES CONTRATS
partie qui en bénéficie ;
 Ex1 : la promesse de récompense (promise of 1. Contrat synallagmatique : fait naitre des
reward) matérialisée par une affiche. La obligations à la charge des 2 parties. Il y a une
promesse sous conditions (art. 15 et s) réciprocité des obligations, chacun des contractants
La simple promesse ne crée point d'obligation ; étant à la fois, débiteur et créancier. Ex : Le vendeur
 Ex2 : la reconnaissance de dette ; s'engage à livrer la marchandise, l'acquéreur s'oblige
 Ex3 : la donation ordinaire ou aumônière ; en contrepartie à en payer le prix.
 Ex4 : le testament ou renonciation à une
2. Contrat unilatéral : lorsque 2 ou +++ personnes
succession ou usufruit ;
sont engagées dans un contrat, mais qu’une seule est
2. ACTE BILATERAL OU CONTRAT : débitrice envers l’autre. Ex : contrat de prêt et de la
donation.
 Un accord de volonté destiné à créer des effets
de droit ; 3. Contrat à titre onéreux : chacune des parties
 Synonymes : contrat, convention, compromis, recherche un avantage. Les actes usuels de la vie
acte, accord, arrangement, engagement, pacte, économique sont des contrats à titre onéreux. C’est le
police, document, transaction, opération… cas du contrat de vente, de bail, de travail…
 DOC : aucune définition du terme « contrat ». le
4. Contrat à titre gratuit : un des parties procure
contrat et la convention sont utilisés d’une
volontairement un avantage à l’autre sans aucune
manière interchangeable ;
contrepartie. Ex : la donation où le donateur
 Dans la pratique, le terme « contrat » signifie le
s’appauvrit volontairement pour que le donataire
document et le terme convention le contenu ;
s’enrichisse.
2.1. PRINCIPE DE CONSENSUALISME
5. Contrat commutatif est un contrat à titre onéreux
 la volonté d’une personne suffit à l’engager. Le dont on connaît l’importance des prestations et les
contrat est valable du seul échange des avantages réciproques au moment où il est conclu.
consentements sans qu’aucune condition de Ex : la vente.
forme ne soit exigée ;
6. Contrat aléatoire est un contrat à titre onéreux
2.2. PRINCIPE DE LIBERTE CONTRACTUELLE dans lequel l’existence ou la valeur d’une prestation
dépend d’un événement futur incertain. L’étendue
 les relations contractuelles entre individus d’une prestation est incertaine parce qu’elle dépend
doivent être abandonnées à leur libre volonté et du hasard. Ex : contrat d’assurance ; ni l’assuré, ni
le législateur ne doit intervenir que le moins l’assureur ne savent si le sinistre se réalisera. L’assuré
possible. Une personne ne pourra être contrainte à une créance éventuelle contre l’assureur, en
contrepartie d’une dette certaine de primes. En islam, règles générales des obligations s’appliquent. Ex :
les contrats aléatoires sont prohibés. contrat médical, de leasing, de franchise, de gestion
hôtelière, de publicité…
7. Contrat consensuel est celui dont la conclusion se
fait par le seul accord des volontés ; par le simple 16. Contrat individuel : conclu entre 2 ou +++
échange des consentements. Aucune condition de personnes et dont les effets ne concernent que ces
forme n’est requise dans ce type de contrats. Ex : la personnes.
vente, du louage, du mandat…
17. Contrat collectif lorsqu’il engage un groupe de
8. Contrat solennel lorsque la formalité requise est la personnes plus large que les cocontractants. Il peut
rédaction d’un écrit authentique ou sous seing privé. arriver qu'un contrat lie des personnes qui n'y ont pas
Ex : la vente d’immeuble. consenti. Ex : la convention collective conclue entre
les syndicats de travailleurs et employeurs lie ainsi
9. Contrat réel lorsque la formalité requise est la tous les membres de la profession, même ceux
remise d’une chose. Ex : le prêt, dépôt et du gage. engagés postérieurement à sa conclusion.
Comme la remise de la chose est nécessaire dans un
contrat réel, elle n’est pas considérée comme une CONDITIONS DE VALIDITE DES CONTRATS
obligation issue du contrat. Ainsi, dans le prêt, le
prêteur n’a pas d’obligation puisque la remise de la L’art 2/DOC retient 4 conditions pour la validité d’un
somme d’argent a été nécessaire pour la formation du contrat :
contrat. 1° La capacité de s'obliger ;
2° Une déclaration valable de volonté portant sur les
10. Contrat de gré à gré (par concours de volonté) : éléments essentiels de l'obligation ;
les clauses font l’objet d’une libre discussion entre les 3° Un objet certain pouvant former objet d'obligation
parties donnant lieu à un accord, en principe, 4° Une cause licite de s'obliger.
équilibré. Ex : contrat de vente d’un appartement. SECTION I : LA CAPACITE
11. Contrat d’adhésion : une partie s’impose à l’autre  Art3/DOC: La capacité civile de l'individu est
dans un rapport de force qui interdit toute véritable réglée par la loi qui régit son statut personnel.
discussion. Ex : Contrat de transport, d’assurance, de toute personne est capable d'obliger et de
fourniture d’eau et d’électricité … s'obliger (le principe), si elle n'en est déclarée
incapable par la loi (l’exception) ;
12. Contrat à exécution instantanée, les obligations  Pour les marocains de confession musulmane:
sont réalisées de façon immédiate et exécutées en Code de la famille : l’âge de majorité est de 18
une seule fois. Ex : la vente au comptant, mandat ans ;
portant sur une seule opération.  L’article 2 du code de la famille étend les règles
de capacité aux personnes suivantes :
13. Contrats à exécution successive, la réalisation des
 A tous les marocains, même ceux portant une
obligations s’échelonne dans le temps : les
autre nationalité ;
contractants se lient pour une certaine durée,
 Aux réfugiés, y compris les apatrides
déterminée ou indéterminée. Ex : contrat de travail,
conformément à la convention de Genève du 28
de bail…
juillet 1951 relative à la situation des réfugiés ;
14. Contrat nommé est celui défini et réglementé par  A toute relation entre 2 personnes lorsque
la loi. Il se distingue des autres contrats par un nom et l’une des 2 parties est marocaine ;
des dispositions spéciales. Exemple : la vente, le  A toute relation entre 2 marocains lorsque l’un
louage, le mandat, le contrat d’assurance, le contrat d’eux est musulman.
de société….. NB : les marocains juifs sont soumis aux règles de
statut personnel hébraïque. Le contentieux de la
15. Contrat innommé est celui qui ne fait l'objet capacité des juifs marocains est soumis aux
d'aucune réglementation particulière. Il est laissé à la chambres hébraïques installées au niveau du
volonté des contractants qui peuvent leur donner la tribunal de première instance de Casablanca.
qualification qu'ils désirent. Dans ce cas, seules les
 Capacité juridique : aptitude d’une personne b. La limitation de la capacité d'exercice (tutelle)
d’être titulaire de droits et obligations et de 1- Le mineur non émancipé: interdit d’agir seul 
pouvoir les exercer soi-même. Entre 12 et 16 ans  autorisation par le juge de
 Capacité civile Vs Capacité commerciale : la l’exercice partiel et à titre d’essai de la gestion de ses
capacité commerciale dérive de la capacité civile biens (sur la demande du mineur ou de son tuteur
légal) ;
mais soumise à des conditions plus sévères. Ex :
2- Le prodigue ‫السفيه‬: (assimilé à un mineur) futile qui
un mineur non émancipé ne peut pas être dilapide ou dissipe ses bien d’une manière qui porte
commerçant. préjudice à lui-même ou à sa famille. Le juge peut
 La capacité civile renvoie au code du statut prononcer l’état de prodigalité et interdire le
personnel ; prodigue d’exercer ses droits. L’interdit pour
 La capacité contractuelle est l’élément nécessaire prodigalité (ou son représentant légal) a le droit de
demander au tribunal la levée de l’interdiction,
parmi d’autres pour la validité du contrat
lorsqu’il s’estime être doué de bon sens.
(Art2DOC) ;
3- Le faible d’esprit ‫ المعتوه‬: (assimilé à un mineur) qui
 La capacité contractuelle est l’aptitude d’une est atteint d'un handicap mental l’empêchant de
personne physique ou morale à conclure un acte maîtriser sa pensée et ses actes. . Il est interdit
juridique valable ; d’exercer pleinement ses droits par le juge, mais,
 Capacité juridique = C. jouissance + C. d’exercice comme pour le prodigue, cette interdiction peut être
levée à sa demande ou à la demande de son
La capacité de jouissance
représentant légal.
 Elle nait pleinement dès la naissance de la
c. La perte de la capacité d'exercice
personne physique ; 1- L’enfant de -12 ans (< âge de discernement)
 Elle s’éteint complètement avec le décès justifié 2- Le dément ‫ فاقد العقل‬: qui a perdu la raison et qui
par un certificat médical ou un jugement en cas souffre de perturbation psychique de manière
d’une disparition ; continue et involontaire.
 Elle est générale et liée à celle de la personnalité NB : la perte volontaire de la raison ne dégage pas de
juridique ; la responsabilité.
L’interdiction et la levée de l’interdiction se font par
Les restrictions de la capacité générale de
un jugement judiciaire sur demande de l’intéressé, de
jouissance : son représentant légal ou du ministère public
(expertise médicale)
 Les incapacités
d. Obtention de l’émancipation ou pré-majorité:
 Les interdictions
 L'incapacité générale de jouissance n’existe pas ‫القارص الذي نال‬
‫ر‬
‫التشيد‬
en droit marocain.
C'est l'acte par lequel le mineur atteint l’âgé de 16 ans
La capacité d’exercice :
est affranchi de l'autorité parentale, et devient
juridiquement capable, comme un majeur pour tous
 La possibilité pour une personne d'exercer seule
les actes de la vie civile requérant la majorité légale.
les droits dont elle est titulaire
L'émancipation entraîne en principe la disparition de
 C’est la faculté qu'a une personne d'exercer ses
l'incapacité du mineur sur demande avec preuves du
droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses
mineur ou son représentant au juge. Le mineur
actes valides (Art 208 du Code de la famille)
émancipé acquière la pleine capacité d’un majeur.
 La capacité d'exercice s'acquiert après un certain
âge. e. Représentation légale des incapables :
a. La pleine capacité d'exercice Les incapables sont : le mineur, le prodigue, le faible
d’esprit et le dément.
● Un majeur de 18 ans dispose de la pleine
La personne qui fait l’objet d’une incapacité
capacité d'exercice.
d’exercice est titulaire du droit (C. de jouissance) mais
● Un mineur de 16 ans est émancipé par le juge. Il
ne peut l’exercer en raison d’un empêchement prévu
acquiert sa pleine capacité concernant la gestion
par la loi. Elle doit être assistée ou représentée par
et la disposition de ses biens.
une autre personne.
● La personne qui perd la raison de manière
discontinue a la pleine capacité durant ses La représentation légale ‫ النيابة الشرعية‬est assurée au
moments de lucidité. titre de (code de la famille) :
1. La tutelle légale : le père  la mère (père décédé
ou incapable)  le juge (tutelle testamentaire).
2. La tutelle testamentaire désignée par le père ou La capacité des personnes morales
par la mère. Au Maroc : absence de régime commun qui régit les
3. La tutelle dative désignée par la justice au sein de personnes morales. Le DOC statue seulement sur les
la famille de l’incapable ou tiers. personnes physiques.
Pour le mineur ou le dément : Personne morale = groupement de biens ou
Le représentant légal exerce sa tutelle non seulement groupement de personnes doté d’une organisation,
sur les biens mais également sur leur personne d’une spécialité d’action et un intérêt social.
jusqu’à la levée de cette interdiction par le juge. A. Cadre légal de la capacité :
1. Naissance de la capacité : après son
Pour le prodigue et le faible d’esprit : enregistrement auprès de l'administration
La tutelle s’exerce uniquement sur les biens jusqu’à sa compétente (reconnaissance par les autorités
levée par le tribunal. publiques) par une personne physique qui est le
représentant légal. Pour chaque personne morale, la
loi fixe les règles pour la naissance de la capacité
Nullité des actes faute de capacité
juridique. L’objet d’action de la personne morale est
Principe :
aussi limité par la loi et ce dans l’intérêt social.
Les actes accomplis par l’incapable sont nuls et de nul
La personne morale a besoin de la personne physique
effet. Cette nullité est relative dans la mesure où seul
pour exercer les droits.
l’incapable ou son représentant légal est habilité à
2. Fin de la capacité : à sa dissolution amiable ou
l’invoquer :
liquidation judiciaire.
● Le mineur ou l'incapable contractant sans
B. Classification des personnes morales :
autorisation = rescision de l'acte
1. Personne morale de droit privé : sociétés,
● Ils peuvent contracter après avoir approbation de
associations, coopératives, GIE…
leur représentant légal
2. Personne morale de droit public : Etat, collectivités
● Possibilité de contracter sans charge : ex:
territoriales, établissements publics à caractère
Donation  Le mineur et l'incapable peuvent
administratif (EPA) ou à caractère industriel ou
améliorer leur situation, même sans l'assistance
commercial (EPIC), les sociétés publiques…
de leur père, tuteur ou curateur, en ce sens qu'ils
peuvent accepter une donation ou tout autre
SECTION II : LE CONSENTEMENT
acte gratuit qui les enrichit ou qui les libère d'une
obligation, sans entraîner pour eux aucune Le consentement est l’accord des parties
charge. contractantes sur tous les points du contrat. Il s’agit
de la 1ère condition de formation valable d’une
L'obligation peut être attaquée même en cas de obligation (art. 19/DOC).
mauvaise foi de l’incapable : La formation et l'existence du consentement
● Par le représentant légal; ● Le DOC ne définit pas ce qu’est le consentement.
● Par le mineur après sa majorité alors même qu'il ● Le consentement doit être libre (autonomie de la
aurait employé des manœuvres frauduleuses volonté) et éclairé (lucide).
pour induire l'autre partie à croire à sa majorité, ● Sa formation nécessite la rencontre entre l'offre
à l'autorisation de son tuteur, ou à sa qualité de proposée et l'acceptation formulée.
commerçant. ● L’offre et l’acceptation sont des actes
 Le mineur demeure obligé, toutefois, à unilatéraux.
concurrence du profit qu'il a retiré de l'obligation : les 1. L'OFFRE (OU POLLICITATION)
actes accomplis par le mineur doué de discernement - Une partie fait une offre de contracter (offrant).
sont valables s’ils lui sont pleinement profitables ; - L’offre : le point de départ du processus de
 Le représentant légal qui administre les biens d'un formation du contrat
incapable ne peut faire un acte de disposition (vente, L'offre est un engagement unilatéral par lequel une
échange, location) qu’après avoir obtenu une personne (offrant, pollicitant) fait connaître à autrui
autorisation spéciale du magistrat compétent ; cette (destinataire) son intention de contracter.
autorisation ne sera accordée que dans les cas de - L’offre (ferme, précise et conditionnée) est
nécessité ou d'utilité évidente de l'incapable. différente de la simple invitation aux pourparlers
Formes de l’offre :
f. Représentation conventionnelle des capables ● Le principe est le consensualisme et aucune
● Par une autre personne physique capable. forme n’est exigée par la loi.
● Par un contrat de mandat ou ● En général, l’offre est expresse formulée
procuration général ou spécial oralement ou par écrit (ex ; restaurant  menu)
et n’est pas susceptible d’interprétation.
● Elle peut être faite à une personne présente ou La loi 53/05 sur l'échange électronique : quiconque
absente. propose à titre professionnel par voie électronique
● Offre à une personne présente verbale ou une offre reste engagé par son offre soit pendant la
écrite ; durée précisée dans la dite offre soit à défaut tant
● Offre à une personne absente par qu'elle est accessible par voie électronique de son fait.
correspondance ; 2. L'ACCEPTATION
● L’offre tacite : l’offrant s’exprime par l’exposition L’acceptation est l’expression du destinataire de
du contenu et des conditions de l’offre (Ex : le l’offre de conclure le contrat aux conditions prévues
commerçant qui expose les articles de son dans l’offre.
commerce) ou bien par son attitude (Ex : le Principe : La primauté du consensualisme  le
chauffeur de taxi en stationnement. Ex un législateur n’exige aucune forme particulière, ni pour
locataire qui o l’offre, ni pour l’acceptation.
● L’offre collective faite au public (Ex : annonce Exceptions : la loi exige, dans certains cas, le respect
dans un journal, vente aux enchères) : le premier d'un certain formalisme (contrat solennel).
venu pourra s’en saisir sauf si certaines La réponse conditionnelle du destinataire avec
conditions sont exigées. réserve est une contre-offre.
● L’offre destinée à une personne déterminée Formes de l’acceptation :
(intuitu personae) ex contrat de travail (choisir la
 Expresse (en principe): écrit, verbal le législateur
personne adéquate)
n’exige aucune forme particulière, ni pour l’offre,
● L’offre peut être accompagnée ou non de
ni pour l’acceptation,
réserves auquel cas elle est subordonnée à une
 Tacite (exception): Attitude, Comportement. Ex :
acceptation qui tient compte de ces dites
le chauffeur de taxi qui, au lieu de répondre à
réserves.
l’offre du passager de l’emmener à une
● L’offre avec ou sans délai
destination donnée, décide de prendre le chemin
En principe, l’offre n’exige aucun formalisme (le
de celle-ci ou bien à la suite d’une offre d’un
principe de consensualisme)
acheteur, le vendeur livre les marchandises.
Exception : exigence de formalisme
 Réponse par le silence
Caractéristique de l’offre : Le consentement et la signature
● La fermeté de l'offre : certaine et sans aucune ● L'importance de la signature : identification par
réserve en cas d’acceptation graphisme qui approuve l’acceptation de
● La précision de l'offre : doit comprendre tous l’offre par le destinataire ou son représentant
les éléments essentiels légal ou mandataire
La fin de l’offre : ● L'importance du caché (personne morale)
La révocation : la proposition est révocable si Le consentement à distance (entre absents)
l’offre n’est pas parvenue au destinataire.
 Lorsque les parties sont présentes, la rencontre de
La caducité : en cas de la mort ou d’incapacité
l'offre et de l'acceptation est immédiate.
de l’offrant
 Le contrat par correspondance est parfait au
Délai de l’offre :
moment et dans le lieu où celui qui a reçu l’offre
● L'offre assortie de délai : l'offrant doit
répond en l'acceptant.
respecter son engagement : Responsabilité
 Celui qui a fait une offre par correspondance, sans
● L'offre sans délai : l'offrant doit respecter un
fixer un délai, est engagé jusqu’au moment où une
délai raisonnable.
réponse, expédiée dans un délai moral et raisonnable,
L’offre a pour effet, si elle est acceptée, de
devrait lui parvenir régulièrement.
déclencher la naissance du contrat  la rencontre de
Les contrats qui se forment à distance :
l'offre et de l'acceptation qui est génératrice
● Par voie postale
d'obligation.
● Par téléphone
La proposition est révocable, tant que le contrat n’est
● Par fax :
point parfait par l’acceptation ou le commencement
● Par internet.
d’exécution entrepris par l’autre partie.
Trois cadres juridiques en cas du contrat
Si l’offrant décède ou tombe en incapacité, l’offre est
électronique :
révocable tant qu’elle n’a pas été acceptée sauf si elle
1. DOC ;
est accompagnée d’un délai (révocable après
2. Loi sur les droits du consommateur (Loi 31-
expiration du délai). Si l’acceptant l’accepte en
08) :
ignorant le décès ou l’incapacité de l’offrant, elle
3. Loi sur l’échange électronique (Loi 53-05).
produit son entier effet.
pas contracté ou aurait contracté à des
LES VICES DU CONSENTEMENT conditions substantiellement différentes»
● Le consentement doit émaner d'une volonté  Excusable : malgré la diligence raisonnable
libre et éclairé et exempt de tout vice. dont elle a fait preuve, n’a pas pu l’éviter. Elle
● Un consentement vicié est nul. est donc inévitable et pas la conséquence
A. L’ERREUR : ‫الغلط‬ d’une faute (une simple erreur de calcul est à
rectifier ne produit pas la nullité)
Le juge est ainsi invité à se livrer à une
Définition et importance
appréciation in concreto du caractère
● Le fait de se méprendre sur la réalité.
déterminant de l’erreur et si elle est ou non
● Représentation fausse ou inexacte de la réalité.
inexcusable et ce en fonction de l’âge, le sexe de
● Le contractant croit vrai ce qui est faux ou
la partie invoquant l’erreur ainsi que les
inversement.
circonstances du consentement
● Ex: achat d'un tableau que l'on croyait ancien et
qui s'est révélé n'être qu'une copie « je me suis
trompé de la chose sur un élément essentiel du B. LE DOL ‫التدليس‬
contrat». ● Toute manœuvre frauduleuse intentionnelle,
● L’erreur annule le contrat. tromperie, employée pour tromper le
● Le droit positif ne prend pas toutes les erreurs contractant et ainsi le déterminer à consentir un
comme vice de consentement et d’annulation du acte. Dol par action ou abstention.
contrat pour assurer une stabilité et sécurité ● Erreur provoquée et faute
contractuelle et juridique. intentionnelle d’induire en erreur le
● L’erreur est le motif le plus souvent évoqué par cocontractant.
l’une des parties pour l’annulation du contrat. ● L'usage intentionnel d'une manœuvre
Les formes de l’erreur annulant le contrat: frauduleuse pour inciter l'autre partie à
contracter.
1. D’origine légale :
● Dol = vice de consentement + délit civil.
● L'erreur sur l'identité de la chose objet du
● Le silence sur un élément essentiel du contrat
contrat (erreur obstacle ou erreur destructrice du
pour celui qui s'engage est considéré dol
consentement empêchent la formation du
● Le mensonge : faire croire ce qui faux est vrai et
contrat). Ex : l’un croit vendre un Riad, l’autre
inversement « on m’a trompé ».
croit acheter une simple maison.
● Dol ne présume pas il doit être prouvé par la
● L'erreur sur la substance c'est-à-dire la matière
victime  dommage et intérêt.
dont la chose est faite. L’erreur sur la qualité
Exemple :
déterminante qui a déterminé la victime de
● Une personne a acheté une voiture qui avait un
l'erreur à contracter. Ex1 : achat de bijoux en or
faible kilométrage, mais après vérification par
qui se révèlent être des bijoux en métal doré.
garagiste, le compteur s’avère trafiqué.
Ex2 : achat d’un meuble en bois noble qui se
● Déclarations mensongères sur le bon état et le
révèle être du bois ordinaire...
confort d'une villa mise en location.
● L'erreur sur la personne avec laquelle un individu
● Tromperies sur les qualités d'un matériel.
contracte. Ex : erreur du donateur sur l'identité
L’annulation du contrat peut être prononcée, soit par
du bénéficiaire, erreur de l'éditeur sur l'identité
le juge pénal, soit par le juge civil.
de l'auteur.
2. D’origine judiciaire : C. LA VIOLENCE ‫اإلكراه‬
● L'erreur sur la nature du contrat (erreur obstacle ● Contrairement à l'erreur et au dol, la violence
ou erreur destructrice du consentement porte atteinte à la liberté du consentement.
empêchent la formation du contrat). Ex : l’un ● Contrainte physique ou morale sur la volonté
croit vendre, l’autre croit signer un bail, une d'une personne, pour l'obliger à donner son
partie croit vendre alors que l'autre partie croit consentement.
recevoir en donation. ● Pour être cause de nullité du contrat, la violence
● Les limites de l’erreur : doit revêtir un caractère de gravité.
Toutes les erreurs ne constituaient pas des ● La violence doit se sentir sous la menace d'un «
causes de nullité. Pour constituer une cause de mal considérable et présent».
● Directement contre elle de façon physique.
nullité l’erreur doit être :
● Indirectement au moyen de menaces sur
 Déterminante : l’erreur vicie le consentement Ses biens, Ses intérêts ou Ses proches.
lorsque sans elle « l’une des parties n’aurait ● la crainte est à la violence ce que l’erreur est
au dol.
- Un simple harcèlement : Non car absence de la SECTION III : L'OBJET DE L'OBLIGATION
gravité. Le DOC fait référence à l’objet des obligations car
- la crainte révérencielle : la crainte de déplaire ou de celles-ci naissent après l’accord de volontés
contrarier ses parents ne peut jamais constituer en soi
Existence et possibilité de l'objet
un cas de violence.
- On prend en considération : l'âge, le sexe et la « A l'impossible nul n'est tenu » :
● A distinguer objet du contrat de l’objet de
condition physique.
Formes de violences : l’obligation ;
● Le DOC parle de l’objet de l’obligation : A quoi
● D’ordre physique : Menace de coups, de
mort, de torture… s’engagent les parties? La chose du
● D’ordre moral : Menace de révéler des
contrat (obligation de donner) ou la prestation
éléments compromettants du passé : (obligation de faire ou de ne pas faire)
● Le DOC utilise le terme chose et pas le terme
diffamation, atteinte à la réputation…
● D’ordre pécuniaire : Menace de licenciement
prestation.
● L’objet du contrat : l’opération juridique (dans
d'un salarié qui refuse d'être client de la
société qui l'emploie. son ensemble) réalisée par les parties
● L’importance de l’objet est la protection de
Ex : Un représentant force la porte d'une personne
âgée et la menace pour qu'elle achète un produit. l’intérêt des parties et l’intérêt général (objet doit
Conséquences : être licite et conforme à l’ordre public et aux
● C'est un vice du consentement,
bonnes mœurs)
● Nullité du contrat.
Principe :
● Un délit grave, civilement indemnisé et
1) Existence de l'objet de l’obligation au moment du
pénalement répréhensible. contrat  objet certain au moment du contrat sous
peine de nullité. Ex : vente d’une chose mais qui est
D. LA LESION : ‫الغب‬
détruite (inexistence de la chose objet du contrat).
● La lésion est le préjudice qu'éprouve une partie 2) détermination de l’objet : soit un objet déterminé
dans un contrat au moment de la conclusion du contrat (Ex : le
● C’est un important défaut d'équivalence entre
débiteur doit livrer 100 kg du blé) ou un objet
les prestations des parties au moment de la déterminable pas au moment de la conclusion mais à
conclusion du contrat. l’exécution du contrat dont certaines clauses fixe la
● C'est un déséquilibre financier entre les
quotité de l’objet de l’obligation.
prestations. ● Possibilité matérielle : existence matérielle de
Principe : l’objet au moment du contrat ou dans un
● La lésion n'est considérée comme vice de
moment futur déterminé
consentement que lorsqu’elle est causée par le ● Possibilité juridique : la licéité de l’objet (existent
dol de l'autre partie « art 55 du DOC » dans le commerce)
● Lésion + Dol = vice de consentement (majeur Exception : La possibilité future  l’obligation peut
lésé). porter sur un objet futur et incertain pourvu que cet
● Lésion sans dol = vice de consentement (mineur objet et cette certitude soient réalisés.
ou incapable lésés)  rescision du contrat. Exemples illustratifs : contrat d’achat d’un immeuble
Exception : sur plan (achat futur), contrat de vente d’une
● «La lésion donne ouverture à la rescision, lorsque marchandise qui n’est encore en stock.
la partie lésée est un mineur ou un incapable L'impossibilité de l'objet matérielle ou juridique:
même assisté par son représentant légal» Article L'impossibilité absolue = impossibilité matérielle
56 du DOC + impossibilité juridique : le débiteur s’engage à
● La lésion est toute différence au-delà du ⅓ entre réaliser une obligation absolument impossible
le prix porté sur le contrat et la valeur effective matériellement et juridiquement ce qui rend le
de la chose. contrat sans objet. Ex : ventre d’une voiture qui est
E : LES AUTRES CAS DE NULLITE disparue.
« Les motifs de rescision fondés sur l'état de maladie, L'impossibilité relative : le débiteur est incapable
et analogues, sont abandonnés à l’appréciation des de réaliser l’obligation du contrat (il n’a pas la
juges”  dans ce cas, le consentement amoindri et faculté et les qualités et les moyens pour
altéré pourrait parfaitement justifier l'annulation du l’accomplir).
contrat. Article 54 du DOC ● Sanction de l'impossibilité : La responsabilité du
Conséquences des vices cocontractant qui savait ou devait savoir que la
-Nullité du contrat prestation était impossible est établie et il est
tenu de réparer les conséquences
dommageables d’un tel agissement si l’autre ● Toute obligation est présumée avoir une cause
partie ne savait rien de cette impossibilité. certaine et licite, quoiqu'elle ne soit pas
● Objet impossible (impossibilité absolue) exprimée.
Nullité absolue + dommage et intérêt (sauf si la ● La cause exprimée est présumée vraie jusqu'à
victime savait l’impossibilité de l’objet) Est preuve contraire.
nulle l'obligation qui a pour objet une chose ou ● Lorsque la cause exprimée est démontrée fausse
un fait impossible physiquement ou en vertu de ou illicite : c'est à celui qui soutient que
la loi. l'obligation a une autre cause licite de le prouver.
L'objet doit être déterminé ou déterminable Conception objective de la cause
Principe : l'objet déterminé au moment de la La cause objective : dans un contrat de vente d’une
conclusion du contrat. voiture ; la cause objective de l’acheteur est le besoin
Distinction entre chose fongible (interchangeable, les d’une voiture et celle du vendeur est le besoin
choses de genre qui se vendent au poids : ex le blé, d’argent.
eau…) et non fongible (corps certains les choses qui se Rôle : Contrôler le but et mobiles immédiats qui
définissent par leur caractéristique propre et qui conduisent les parties à contracter.
ne sont donc pas pour cette raison interchangeables, Objectif : Protéger les intérêts des parties.
par exemple une œuvre d'art) Conception subjective de la cause :
Exception : objet déterminable  La chose objet de La cause subjective : dans un contrat de vente d’une
l’obligation doit être déterminée au moins quant à voiture ; la cause subjective de l’acheteur est le besoin
son espèce sous peine de nullité du contrat; à la d’une voiture pour aller à son lieu du travail et celle
conclusion du contrat, la quotité de la chose peut du vendeur est le besoin d’argent pour acheter une
être incertaine mais elle peut être déterminée par la autre voiture.
suite. Rôle : Contrôler le but et mobiles qui conduisent les
La Licéité de l’objet parties à contracter : mobiles lointains.
● Il n’y a que les choses qui sont dans le commerce Objectif : Protéger les intérêts de la société et
qui peuvent faire l’objet d’un contrat (principe de contrôler la moralité du contrat.
la commercialité de l’objet). Ex des choses hors SANCTIONS DES CONDITIONS DE FORMATION DES
commerce : choses contre faites, le corps CONTRATS :
humain, drogues, blanchiment d’argent, soleil… LE REGIME DES NULLITES
● L'objet ne doit pas être interdit par la loi.
● L’objet ne doit pas être contraire à l’ordre public. A. Définition et importance :
● L'objet ne doit pas être contraire aux bonnes
* La nécessité des conditions de la validité du contrat:
mœurs.
- Un contrat doit être bien fait.
Ex : nulle entre musulmans, la vente de choses
- L’homme ne peut pas convenir selon son plaisir.
déclarées impures par la loi religieuse.
- La nullité est la sanction qui est encourue par un
SECTION IV: LA CAUSE DU CONTRAT acte juridique lorsqu’il est entaché d'une irrégularité.
Définition et importance - La justice reste la seule autorité compétente pour
● Cause comme 4ème élément de la validité du qualifier un acte d’irrégulier et prononcer sa
contrat : les raisons pour lesquelles les parties destruction (le juge civil, commercial ou administratif)
d’engagent. “Pas de nullité sans texte” : Référentiel juridique sur
● La cause : Notion très difficile à appréhender. lequel se base le juge  le livre ou Titre V du DOC sur
● Débats historiques : Ecole des causalistes la nullité et la rescision des obligations
partisans de l’importance de la cause pour la B. La nullité et les (autres) notions voisines
validité du contrat. Ecole anti-causalistes : 1. La nullité et la caducité
abandon formel de la cause en France en 2016 
a- Ne sanctionnent pas les mêmes irrégularités
remplacement de l’objet et la cause par contractuelles : nullité sanctionne le non-respect de la
« contenu licite et certain » comme 3ème validité des conditions de formation du contrat au
condition de la validité du contrat. moment de sa conclusion. En cas de caducité, on est
● Le DOC continue de maintenir la cause. devant un contrat valablement formé mais qui a
● Fonctions et rôles de la cause. perdu après sa création un élément nécessaire à sa
L'existence et la licéité de la cause validité à cause d’un évènement postérieur
● Le DOC dispose que L'obligation sans cause ou indépendamment de la volonté des contractants.
fondée sur une cause illicite est non avenue. b- la nullité et la caducité ne produisent pas les
● La cause est illicite, quand elle est contraire aux mêmes effets : la nullité produit un effet rétroactif
bonnes mœurs, à l'ordre public ou à la loi. alors que la caducité annule le contrat seulement
pour l’avenir
2. La nullité et la résolution : C. Classification des nullités
La résolution ne vise pas à sanctionner les mêmes 1. École classique :
défaillances que la nullité. La nullité frappe un vice ou - Régime juridique général des nullités  répartition
irrégularité originaire à la formation du contrat (un en nullité absolue et nullité relative dont le critère de
acte né mort) par l’anéantissement alors que la distinction est nettement humanisé (contrat = corps
résolution frappe un acte valable (un acte né vivant) humain)  atteinte grave des organes vitaux entraine
comme la caducité la mort de l’être humain (absence d’un élément
Et sanctionne inexécution ou la non-réalisation des essentiel à la validité du contrat  la nullité absolue).
conditions contractuelles. L’effet rétroactif est Atteinte légère d’un organe par une maladie donne
commun entre la nullité et la résolution. possibilité au recours à la thérapie pour le soigner (un
3. La nullité et la résiliation des éléments est vicié  la nullité relative).
La résiliation se distingue nettement de la nullité. la 2. École moderne :
résiliation sanctionne un fait postérieur à la formation - le critère de distinction ne réside pas dans la gravité
du contrat comme la résolution et la caducité. La du mal qui affecte l’acte mais dans l’objectif poursuivi
résiliation se distingue de la résolution par son effet par la règle sanctionnée par la nullité. si la règle de
non rétroactif sans restitution des prestations. Ex. la droit n’as qu’un intérêt particulier on parle de nullité
résiliation d’un contrat successif de travail on ne peut relative et si elle a un intérêt social ou général on
pas demander au patron de restituer la force du parle de nullité absolue. Objectif de la nullité absolue
travail de son employé ou bien demander à l’employé est donc de sauvegarder l’intérêt général invoquée
de restitué les salaires reçus au préalable. donc par tout le monde (contractants, tiers, Etat…)
alors que la nullité relative ne peut être invoquée que
4. la nullité et la révocation
par les parties intéressées par le contrat.
La révocation ne prend effet qu’à la date d’annonce
Le DOC distingue entre les termes « la nullité de
de la révocation. L’acte était valide et a produit des
plein droit » (nullité absolue) et « la rescision »
effets jusqu’au jour de la révocation où il ne peut plus
(nullité relative)
produire d’effet
5. La nullité et la rétractation
D. Éventualité de la nullité amiable :
La rétractation est un droit accordé au consommateur
afin de mettre fin à un contrat avec le vendeur et de Sans recours à la justice, les parties peuvent se mettre
revenir sur sa décision dans un laps du temps et selon d’accord sur l’existence d’une irrégularité ou vice et
les conditions préétablies mettre par la suite fin au contrat à l’amiable
(paisiblement et conventionnellement)
6. La nullité et l’inopposabilité
E. Indispensabilité du recours à la justice :
Un contrat peut être inopposable aux tiers et ne
produira aucun effet de droit aux tiers qui ne prêtent Inexistence du contrat ne nécessite pas le recours au
aucune attention au contrat. L’inopposabilité n’est juge pour constater sa nullité.
pas une sanction mais un état qui rend le contrat SECTION I : LA NULLITE RELATIVE (OU RESCISION)
inopposable et indifférent aux tiers. L’inopposabilité Le recours à la justice se fait par 2 voies :
et la nullité résultent de non-respect de conditions - Voie d’action : un recours offensif sur demande de
d’un contrat. L’inopposabilité résulte de non l’une des parties au juge pour constater la nullité d’un
accomplissement d’acte de publicité du contrat pour contrat entaché d’une irrégularité ;
que les tiers soient au courant de l’existence du - Voie d’exception : un recours défensif d’un
contrat. L’inopposabilité a pour effet de rendre le défendeur qui demande à son tour la nullité du
contrat inapplicable aux tiers. contrat suite à la demande préalable du cocontractant
7. La nullité et l'inexistence. qui exige l’exécution du contrat
L’inexistence se distingue de la nullité par l’absence A. Définition et importance
de rencontre du consentement des parties. - C’est une nullité qui est invoquée lorsque les intérêts
8. La nullité et L'abrogation. des contractants sont lésés ;
L’abrogation concerne un contrat valablement formé - En cas de non-respect de la condition de validité du
et détruit après un accord entre contractants sans contrat qui tend à protéger les contractants eux-
donner lieu à un effet rétroactif mêmes,
9. La nullité et Le retrait. B. Causes de la nullité relative :
Se retirer d’un contrat valable veut dire le détruire en 1. Les Engagements des mineurs et des majeurs
produisant les mêmes effets de droit que la nullité incapables sans l’autorisation du représentant légal
(comme si le contrat n’a jamais eu lieu) (art 4). L’acte réalisé par le mineur ou l’incapable et
autorisé par son représentant légal reste valable.
Le retrait + la nullité + la résolution + la rétractation
2. Les vices du consentement (Art 39)
 effet rétroactif.
3. La lésion dolosive (Art 55) seule exécution du contrat par la partie titulaire de
4. Mineur et majeur incapable victimes de lésion l’action en nullité relative s’apparente à une
même assisté par son représentant légal (Art 56) confirmation, à la condition toutefois qu’elle ait
5. Les autres cas prévus par la loi : maladie conscience du vice qui affecte l’acte.
affaiblissant le contractant et impactant la validité de 3.2. La confirmation Expresse (directe):
son consentement Lorsque la confirmation est expresse, l’acte qui
C. Personnes pouvant invoquer la rescision l’exprime doit mentionner l’objet de l’obligation et le
Quelle est la partie qui a le droit d'invoquer la nullité vice affectant le contrat. Cette exigence vise à
relative ? L'action en rescision ? s’assurer que celui qui renonce à son droit à la critique
1. Les contractants : intérêt particulier violé. de l’acte, a conscience, de l’existence d’une cause de
2. Les héritiers : suite au décès d’une des parties du nullité de l’acte.
contrat 4. Effets de la confirmation
3. Les représentants légaux Le contractant a la possibilité de renoncer à son
4. Les créanciers par la voie oblique : action de nullité relative :
(A) Créancier non payé par (B) débiteur négligeant ● Par la confirmation de l'irrégularité.
s’abstenant à invoquer la rescision du contrat ● La renonciation joue de façon rétroactive : Le
patrimonial mal formé avec son sous-débiteur (C) contrat sera considéré comme ayant été
Donc (A) peut invoquer la rescision du contrat entre valablement formé dès l’origine
(B) et (C) pour récupérer son argent.
Les 4 conditions de l’action oblique sont : E. Le délai de prescription de l’action de rescision
1. Contrat patrimonial / pécuniaire ; Principe : 1 an :
2. Nullité du contrat entre B et C ; ● Passé ce délai, la personne sera forclose (il perd
3. Le débiteur B est négligeant ; le droit de recours à l’action de rescision),
4. Le tiers A est créancier de B. ● Elle ne pourra plus agir car l'action en nullité est
prescrite.
● Le point de départ du délai d’un an :
- le jour de la cessation de la violence ;
- le jour de la découverte de l’erreur ou le dol ;
- le jour de la majorité des mineurs.
- le jour de la levée de l’interdiction pour les interdits
et les incapables.
D. La confirmation de l’acte nul
- le jour de la possession du majeur de la chose objet
1. Définition : du contrat en cas de la lésion.
L’acte par lequel celui qui pourrait se prévaloir de la ● Exception : 15 ans
nullité y renonce.
Le vice qui affecte la validité d’un acte n’est pas sans
F. Les effets de la rescision
remède. Il est possible de sauver l’acte de la nullité,
en se prévalant de sa confirmation. 1. La rétroactivité
● Le contrat est anéanti, tant pour ses effets futurs
La confirmation ne peut intervenir qu’après la
conclusion du contrat. que pour ses effets passés.
La confirmation et la ratification signifient la même 2. La restitution :
● Rétablir et replacer les parties dans l'état où elles
chose.
2. Confirmation et régularisation : se trouvaient antérieurement à la conclusion du
La confirmation valide un contrat initialement nul ma. contrat
La régularisation rend l’acte rétroactivement valable 3. Dommages et intérêts
pour tous (erga omnes) alors que la confirmation le La responsabilité du cocontractant est engagée sur le
rend valable que pour la partie qui veut sauver l’acte terrain de la responsabilité délictuelle puisque l’acte
de la nullité et qui renonce simplement à son droit de est censé n’avoir jamais existé.
critiquer l’acte. SECTION II : NULLITE ABSOLUE
La régularisation sauve l’acte de la nullité relative et  La nullité absolue viserait à assurer la sauvegarde de
absolue. l’intérêt général, ce qui justifierait qu’elle puisse être
invoquée par quiconque à un intérêt à agir.
La confirmation sauve l’acte seulement de la nullité
relative A. Définition et importance
3. Forme de la confirmation ● La nullité est dite absolue quand la condition de
3.1. La confirmation tacite (indirecte) : validité violée visait la protection de l'intérêt
L’exécution volontaire du contrat, en connaissance général
de la cause de nullité, vaut confirmation. Ainsi, la
● La nullité est absolue si l'un des éléments  Les contractants : c'est dire les parties qui sont
essentiels du contrat fait défaut. liées par le contrat et à l'égard de qui il produit
Exemple : des effets de droit,
● La nullité est dite absolue quand l'objet du  Les tiers : qui sont loin du contrat et à l’égard de
contrat fait défaut, quand la cause du contrat est qui il ne produit pas d’effet de droit,
illicite ou immorale, etc.
 Les autres personnes intermédiaires :
● Le non-respect de la forme : Contrat solennel
B. Causes de la nullité absolue : LA FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT
● Les causes d'une nullité absolue ne sont pas  Tout contrat valablement formé a une force
déterminées par la loi. obligatoire égale à celle de la loi.
● Il n'y a donc pas de liste exhaustive de ces causes
 « Les conventions légalement formées tiennent
● Les notions liées à la nullité absolue :
lieu de loi à ceux qui les ont faites »
⮚ L'ordre public, Les bonnes mœurs, La moralité, La
licéité : Ils ont des traits communs et une certaine  Cette règle est l'expression qui englobe d'autres
filiation. principes :
● Au niveau de l'Etat est qualifié de contraire à  S'impose aux parties
l'ordre public et à la loi un contrat dont l'objet est  S’impose au juge
contraire aux règles intéressant l'organisation et le  S'impose au tiers (Selon le cas)
fonctionnement politique, administratif et  L'autonomie de la volonté ‫تعبت عن إرادة‬
‫ر‬
judiciaire de l'Etat. ‫مستقلة‬
● Au rang de la famille, une bonne partie des règles
 La liberté contractuelle ‫الحرية التعاقدية‬
sont d'ordre public. Toute convention qui contient
une clause ayant pour objectif de modifier  Le contrat est la loi des parties ‫العقد رشيعة‬
l'organisation de l'entité familiale est nulle de plein ‫المتعاقدين‬
droit.  Le principe de bonne foi ‫مبدأ حسن النية‬
● A l'échelon individuel, il est classiquement
reconnu que la personne humaine n'a pas le droit A l'égard des parties
de s'aliéner. Par conséquent sont en principe A. Le contrat est la loi des parties
nulles toutes les conventions qui portent atteinte à  « Les obligations contractuelles valablement
l'indépendance et à l'intégrité physique de
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
l'individu et tant qu'être humain.
faites,
C. Personnes pouvant invoquer la nullité absolue
 Et ne peuvent être révoquées que de leur
L'action en nullité peut être exercée par toute
consentement mutuel ou dans les cas prévus par
personne ayant intérêt à voir la nullité prononcée
1. Les parties 2. Les créanciers la loi » Article 230 du DOC :
3. Les tiers 4. Le ministère public  Le contrat tient lieu de loi entre les parties
D. La confirmation :  Le contrat ne peut être modifié ou résilié que par
La nullité absolue n’est pas susceptible à la une nouvelle convention « contrat »
confirmation. B. La bonne foi, l'usage et l’équité
LES EFFETS DU CONTRAT
Définition et Importance  Les obligations contractuelles doivent être
 Un contrat, valablement formé, doit être exécuté exécutées de bonne foi (intégrer la règle morale
par les parties conformément à ce qui a été voulu dans l’exécution de l’obligation).
par elles : Exécution du contrat  La bonne foi est toujours présumée.
 L'effet du contrat est la création d'obligations  La bonne foi = loyauté, sincérité et croyance.
entre les parties.  Le débiteur peut exécuter l’obligation :
 Suite à des circonstances données parfois le  Soit personnellement,
contrat n'est pas exécuté : L'inexécution du  Soit par l'intermédiaire d'une autre personne.
contrat.  Mais tout dépend de la nature de l'obligation
 Le droit est là comme garant pour assurer la objet du contrat :
sécurité des transactions.  Obligation de « donner »
 Face à une relation contractuelle, il existe trois  Obligation de « faire ».
catégories de personnes :  Obligation « de ne pas faire ».
Ou : Obligation de moyen. Obligation de résultat.
A I' égard du juge  Il y’a lieu de distinguer entre :
 La mission relative à l'interprétation d'une
A. L'intangibilité du contrat et ses limites :
question relative à la loi, qui relève de la
 L’intangibilité = fixité = irrévocabilité compétence de la Cour de cassation, comme
 Les contrats légalement formés tiennent lieu de haute juridiction, chargée d'unifier la
loi à ceux qui les ont faites. jurisprudence,
 Celle relative à l'interprétation du contrat qui
 Ni les parties ni le juge ne doivent pouvoir revenir
relève du domaine du fait abandonné à
sur la convention de quelques manières que ce
l'appréciation du juge du fond compétent :
soit.
 L'engagement est intangible dans les termes 1-L’interprétation est l’opération qui consiste à
stipulés et tout au long de l'exécution de la donner une signification à une clause du contrat:
convention.  Les termes employés ne sont pas clairs.
 « Lorsque les termes de l'acte sont formels, il n'y  Les termes expriment incomplètement la volonté
a pas lieu à rechercher quelle a été la volonté de de leur auteur.
son auteur ›.  Des doutes sur la portée de ces clauses.
Article 461 du DOC  Le juge doit chercher la commune intention des
parties.
 L’intangibilité contractuelle n’est pas un principe
absolu Le juge ne doit pas s'arrêter au sens littéral des
 L'évolution de la vie des affaires et la termes.
multiplication de contrats perdurant dans le  Deux méthodes d’interprétation :
temps.  La méthode subjective : prendre l’intention
 Ce qui donne lieu à des contrats généralement réelle des parties en considération. L’esprit
déséquilibrés, incomplets  engendre une l’emporte sur le texte.
difficulté d’interprétation du texte contractuel  La méthode objective : le juge s’écarte des
« le contentieux de l’interprétation »  intentions des parties et se contente du droit
correction des anomalies par la justice pour pour expliquer la loi contractuelle.
rééquilibrer le contrat  Le DOC adopte les deux méthodes : je juge marie
 Le contentieux du contrat a pour but la nullité du entre les 2 méthodes.
contrat par le juge suite à une irrégularité de la  Limites de l’interprétation du juge :
formation du contrat ;
 Dans le doute, l'obligation s'interprète dans le
 le contentieux de l’interprétation du contrat: on sens le plus favorable à l'obligé Art 473 du
demande au juge des éclaircissements sur les DOC. Surtout dans les cas du contrat d’adhésion
termes ambigus du contrat (d’assurance) où l’assuré est la partie la plus
 le contentieux de l’inexécution du contrat : lié à faible ou en cas de clauses abusives.
la responsabilité contractuelle suite à ‫ز‬
‫للملتم‬ ‫ر‬
‫األكت فائدة‬ ‫ز‬
‫بالمعن‬ ‫ز‬
‫االلتام‬ ‫عند الشك يؤول‬
l’inexécution des obligations par une des parties.  Si somme ou quantité écrite plusieurs fois, l'acte
On demande au juge d’imposer l’exécution du vaut pour la moins forte,
contrat.  Si Les mots « Environ, à peu près » : La
tolérance admise par l'usage du commerce ou
B. L'intervention de la justice :
du lieu.
 Le droit (+) marocain semble aller dans la 2. Qualification du contrat ‫تكييف العقد‬
tendance universelle et traditionnelle puisqu’il  Pouvoir de requalification du contrat.
autorise l’ingérence contractuelle avec des  Définition :
mécanismes très variés selon le cas.  La dénaturation des contrats est interdite.
 L'assistance judicaire, en matière contractuelle,  Contrôle du juge par la Cour de cassation
peut prendre des formes très variées selon la
nature de la réclamation des parties en question. 3. Veiller sur l'équilibre du contrat ‫توازن العقد‬
Le déni de justice désigne le refus pour une « Pouvoir du juge à l'encontre des clauses abusives »
juridiction compétente de juger une affaire qui Exemple :
lui est soumise.  Article 15 de la loi 31.08 sur la protection du
consommateur
4. La révision judiciaire du contrat 3- Les héritiers ne sont tenus toutefois que jusqu'à
 L’interprétation (question de fait) ne doit pas être concurrence des forces héréditaires, et
confondue avec la révision du contrat (basée sur proportionnellement à l'émolument de chacun d'eux
les dispositions légales) (art 229DOC). Un héritier n'est tenu au paiement des
 Il existe certaines exceptions légales qui dettes de la succession que jusqu'à concurrence de la
autorisent le juge à réviser les contrats valeur des biens qu'il a recueillis.
 Exemples : Opposabilité du contrat aux tiers
 Révision du montant des loyers en fonction de la
On dit que le contrat, comme situation, est
valeur locative des lieux loués.
opposable aux tiers en tant que fait juridique à 2
 Réduire le montant de dommages-intérêts
niveaux :
convenu s'il est excessif.
1- Les tiers ne doivent pas faire obstacle à cette
 Dans tous les cas de figure, l'intervention du juge
situation juridique, par conséquent, ils doivent
est limitée par :
respecter le contrat et s'abstenir de toute attitude
 La volonté des parties.
ou comportement qui pourrait nuire à son
 La loi.
exécution. Un contrat fait naitre aux tiers une
 L'usage et la coutume.
obligation de ne pas faire (abstention à nuire le lien
 Contrôle de la Cour de cassation
contractuel).
Le rayonnement du lien contractuel : 2- Le contrat passé par les parties peut être utilisé
comme un moyen de preuve ou source
Limites de la force obligatoire du contrat d'information pour les tiers directement ou,
indirectement pour le juge, afin d'éclairer sa
A. L'extension du contrat aux autres personnes conviction, à l'occasion d'un litige.
1/ Les représentants des contractants (art 228/DOC)
qui contribuent à la conclusion du contrat comme les B. Les autres personnes intermédiaires
représentants légaux, les mandataires (représentation 1. Les créanciers chirographaires
conventionnelles)
2/ Les professionnels du droit : les avocats, les Désigner un créancier simple, qui ne dispose
notaires, les Adouls dans les actes authentiques d'aucune sûreté particulière lui assurant d'être
réglé sur sa créance avant les autres.
(notaire ou adoul) et à date certaine (avocat agréé à la
 Par opposition aux créanciers privilégiés.
cour de cassation)
 Outils juridiques :
3/ Les ayant-cause à titre universel « héritiers » :
 Action oblique : prévue par la loi qui permet à
- Principe : le contractant est mort (fait juridique)
un créancier d’exercer au nom de son
durant l’exécution du contrat. Les héritiers
débiteur, insolvable, négligeant et passif, à
deviennent une partie dans le contrat et
l’encontre d’un tiers une action pour restituer
continuent l’exécution à la place du défunt.
sa dette.
- Limites : l’intervention des héritiers dans
 Action paulienne : prévue par la loi et qui
l’exécution du contrat a des conditions :
permet à un créancier d’attaquer un acte
1- Stipulation contractuelle : S’il n’y a pas une clause
réalisé par son débiteur quand ce dernier agit
dans le contrat qui précise que dans le cas de la mort
en tromperie et de mauvaise foi pour vendre
d’un contractant le contrat prend fin ;
ses biens afin de les épargner de la saisie par
2- Caractère intuitu personae du contrat : les héritiers
le créancier.
ne vont pas remplacer le défunt en cas d’un contrat
2. Ayants cause à tire particuliers
intuitu personae ou dans le cas où le contractant
décédé engage ses qualités professionnelles et  L'expression "Ayant cause" est synonyme de
technique qui font défaut chez les héritiers ; "Ayant droit".
Le caractère « intuitu personae » = « en fonction de la  Les ayants causes à titre particuliers, à la différence
personne du cocontractant» d'un contrat signifie que la des ayants causes à titre universels (qui reçoivent
personne du cocontractant est considérée comme la totalité ou une partie du patrimoine d'une
essentielle. En d'autres termes, le contrat ne peut être cédé personne) sont ceux à qui leur auteur ne transmet
par les parties à un tiers quelles que soient ses qu’un ou plusieurs droits ou biens déterminés.
compétences sans l'accord de son partenaire
 Ainsi, à titre d'exemple, l'acheteur est l'ayant- 3. Stipulation pour autrui :
cause à titre particulier du vendeur ; La « stipulation pour autrui » est un contrat par lequel
 le donataire est l'ayant-cause à tire particulier du une partie appelée « le stipulant » obtient d’une autre
donateur. appelée « le promettant » l’engagement qu’elle
 Les ayants causes à tires particuliers ne sont pas donnera ou fera ou ne fera pas quelque chose au
des parties aux contrats conclus par leur auteur. profit d’un tiers appelé le « bénéficiaire »
 Ils sont des tiers par rapport à ceux-ci. Le stipulant contracte en son nom à l’opposé du
 Ainsi à titre d'exemple, l'acheteur d'un bien représentant.
immobilier ne saurait, à l'évidence, être tenu Exemple type : contrat d’assurance vie un père de
d’une dette chirographaire résultant d’un emprunt famille (le stipulant) se contracte avec une compagnie
que sont vendeur aurait contracté l’acquisition d’assurance (le promettant) à verser une somme
d’une voiture d’argent à sa fille (le bénéficiaire qui n’a pas besoin
d’exprimer son consentement et il peut être
Contrat pour autrui : indéterminé) à son décès.
A. Principe Général : 135 (dernière fiche)

« Nul ne peut engager autrui, ni stipuler pour lui, s'il Rayonnement du contrat
n'a pouvoir de le représenter en vertu d'un mandat A : Principe général (Art 288 du DOC)
ou de la loi » art 33/DOC.
Les contrats conclus par certaines personnes ne
B. Atténuations et dérogations sous conditions
peuvent ni nuire ni profiter à d’autres
1. Engagement pour autrui :
B : Exceptions
 Le droit autorise la possibilité de contracter au
a. Un contrat peut créer une charge pour autrui : (art
nom d'une tierce personne, c'est-à-dire de
229 du DOC)
s'engager pour autrui mais à condition d'avoir au
préalable son consentement, c'est l'hypothèse de  Exemple : Les héritiers (sous conditions)
la représentation en vertu d'un contrat de b. Un contrat peut profiter à autrui : stipulation pour
mandat. autrui
2. Le porte- fort :  Exemple : Contrat d'assurance vie.
 En droit des obligations et contrats, une ****************************************
promesse de porte-fort (ou promesse du fait
d'autrui) est un contrat par lequel une personne
(le promettant ou porte-fort) s'engage au profit
d'une autre (le bénéficiaire) à ce qu’une
troisième (le tiers) ratifie ou exécute un
engagement. Une relation triangulaire : A promet ****************************************
B que C ratifie ou exécute un engagement.

Se porter fort pour autrui ce n’est pas engager autrui.


C’est se promettre que l’autrui s’engagera. Le tiers
n’est pas lié par la promesse du promettant. Si le
tiers refuse de s’engager avec le bénéficiaire, le
promettant est tenu de dédommager ce dernier.
Complément du cours : Article 306 L'obligation nulle de plein droit (nullité
absolue) ne peut produire aucun effet, sauf la
Article 62 L'obligation sans cause ou fondée sur une répétition de ce qui a été payé indûment en exécution
cause illicite est non avenue. La cause est illicite, de cette obligation. L'obligation est nulle de plein
quand elle est contraire aux bonnes mœurs, à l'ordre droit : 1. Lorsqu'elle manque d'une des conditions
public ou à la loi. substantielles de sa formation; 2. Lorsque la loi en
Article 63 Toute obligation est présumée avoir une édicte la nullité dans un cas déterminé.
cause certaine et licite, quoiqu'elle ne soit pas - le tuteur datif désigné par le juge ;
exprimée.
- émancipation entraine la pleine capacité
Article 64 La cause exprimée est présumée vraie d’exercice ;
jusqu'à preuve contraire. - le quasi-délit découle d’un fait non
intentionnel ;
Article 65 Lorsque la cause exprimée est démontrée - la capacité est régit par le code de la famille
fausse ou illicite, c'est à celui qui soutient que (statut personnel) ;
l'obligation a une autre cause licite à le prouver. - une cause exprimée est présumée vraie ;
- Au Maroc, la prescription de droit commun
Article 150 Lorsque le choix est déféré au créancier, et
est la prescription de 15 ans. Elle est
que l'une des prestations comprises dans l'obligation
applicable à toutes les obligations pour
devient impossible par la faute du débiteur, ou après
lesquelles une prescription plus brève n’a pas
sa demeure, le créancier peut exiger la prestation qui
été instituée par un texte.
est encore possible, ou l'indemnité résultant de
- enrichissement sans cause est un quasi-
l'impossibilité d'exécution de l'autre.
contrat formé sans la volonté des parties ;
Article 341 La remise peut être expresse et résulter - la déclaration de volonté comme étant une
d'une convention, d'une quittance ou autre acte source des obligations volontaires ;
portant libération ou donation de la dette au - la remise de dette apparait comme une
débiteur. Elle peut aussi être tacite et résulter de tout convention parce qu'elle suppose le concours
fait indiquant clairement chez le créancier la volonté de deux volontés (la volonté du créancier de
de renoncer à son droit. La restitution volontaire du renoncer à sa créance et l'acceptation du
titre original, faite par le créancier au débiteur, fait débiteur ou du moins l'absence de refus de sa
présumer la remise de la dette. part ;
- La remise de dette : elle a pour effet juridique
Article 371 La prescription, pendant le laps de temps l’extinction totale ou partielle d’une dette ;
fixé par la loi, éteint l'action naissant de l'obligation. - L’action d’agir en nullité relative (rescision) est
1 an ;
Article 235 Dans les contrats bilatéraux, l'une des
- En général, l’offre est expresse. Cependant,
parties peut refuser d'accomplir son obligation jusqu'à
l’offre peut être aussi tacite ;
l'accomplissement de l'obligation corrélative de
- les offres peuvent être faites avec ou sans
l'autre partie, à moins que, d'après la convention ou
délai ;
l'usage, l'un des contractants ne soit tenu d'exécuter
- la lésion n’est pas concevable dans les
le premier sa part de l'obligation. Lorsque l'exécution
contrats à titre gratuit ;
doit être faite à plusieurs personnes, le débiteur peut
- La lésion n’est pas envisageable dans les
refuser d'accomplir la prestation due à l'une d'elles
contrats aléatoires (contrat d’assurance) ;
jusqu'à l'accomplissement intégral de la prestation
- la lésion s’apprécie au moment de la
corrélative qui lui est due. (L’exception d’inexécution)
conclusion du contrat et non pas durant
Article 260 Si les parties sont convenues que le l’exécution de celui-ci ;
contrat sera résolu dans le cas où l'une d'elles - La lésion + dol = rescision ;
n'accomplirait pas ses engagements, la résolution du - La lésion sans dol = rescision Si la victime est
contrat s'opère de plein droit par le seul fait de un incapable (même si cet incapable aurait
l'inexécution. contracté avec l’assistance de son tuteur) ;
- Dans le contrat successif  nullité  Le
contrat n’est anéanti que pour l’avenir ;
- Dans le contrat à exécution instantanée  la
résolution et l’annulation ont un effet
rétroactif.
- Toute obligation ayant pour cause une dette
de jeu ou un pari est nulle de plein droit.
- L'intangibilité d'un contrat signifie que ce
dernier ne saurait être modifié
unilatéralement par l'une des parties. Il y a
force obligatoire. Donc si légalement formé, il
n'est pas possible de le modifier seul.

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