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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
- M. ASSI ESSO, Droit civil, Les obligations, éd. UIBA, 2012.
- R. S. BONY, Droit civil, Les obligations, éd. ABC 2019.
- C. J. COULIBALY, Droit civil, Les obligations, éd. ABC 2015.
- F. TERRE, Ph. SIMLER, Y. LEQUETTE, F. CHENEDE, Droit civil, Les obligations,
12e éd., Dalloz, 2017
I- Contrôle de connaissances
6/ Les moyens juridiques pour invoquer la nullité sont la voie d’action et la voie
d’exception.
- Il y a voie d’action quand le demandeur prend l’initiative d’agir en nullité avant que
l’exécution de l’obligation ne lui soit demandée. Ici le demandeur agit à titre préventif.
- Il peut agir par voie d’exception : Ici il attend que le créancier lui demande
d’exécuter l’obligation dont il est tenu. Il invoquera alors la nullité comme moyen de
défense pour justifier son refus d’exécuter.
La nullité est invoquée par voie d’action lorsque l’une des parties saisit le tribunal,
pour demander à titre principal la nullité du contrat.
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7/ Aujourd’hui le principe de cette réparation est admis et l’on se fonde pour cela sur
une faute délictuelle du demandeur. Celui- ci aurait violé l’article 1382 du code civil.
Pour obtenir réparation il faut prouver la faute du demandeur en nullité.
JEVIMAVIE qui vient de divorcer de SEREIN, décide de s’assumer financièrement. Sur les
conseils de son amie LEBLAN, elle décide de se lancer dans l’exploitation d’une maison de
prostitution de luxe. A l’aide de l’argent qu’elle a pu obtenir de son divorce, elle conclut un
contrat de bail d’une année, avec monsieur MOUNI, portant sur un immeuble de 10
appartements, situé aux deux plateaux vallons.
Interrogée par le propriétaire des lieux sur la destination des appartements, DJANTRA
soutient en faire des résidences meublées pour une clientèle d’hommes d’affaires « VIP »,
dans le cadre de leurs déplacements.
Aux yeux de tous, les résidences « Petites Douceurs » accueillent des hommes d’affaires pour
de brefs séjours à Abidjan. Mais, loin de cette apparence, les résidences sont un lieu de
prostitution. Le succès des résidences « Petites Douceurs » suscite la jalousie de certaines
personnes qui portent à la connaissance de monsieur MOUNI, l’affectation réelle de son
immeuble.
En colère, ce dernier veut demander la nullité du contrat de bail et obtenir indemnisation du
préjudice subi. Quant à JEVIMAVIE, elle exige le remboursement des loyers qu’elle a payé
pour la période d’un an. Eclairez-les.
Problème de droit :
✓ une personne qui conclu un contrat de bail portant sur un immeuble de 10 appartements
dont son intention est de faire de ces appartements un lieu de prostitution peut-elle voir ce
contrat être annulé ?
✓ cette dernière pourra t-elle être tenue de verser une indemnité à son bailleur ? ou encore
peut-elle obtenir la restitution de son obligation ?
Au regard des faits, DJANTRA conclut un contrat de bail d’une année avec M. MOUNI
portant sur un immeuble de 10 appartements. Il s’est présenté dans leur attitude une rencontre
de volontés nécessaire à la conclusion du contrat.
Dès lors, nous sommes fondés en droit de dire qu’il y a eu consentement entre les parties.
✓ l’existence de la cause
La cause est le but immédiat et direct qui conduit les parties à s’engager . Dans les contrats
commutatifs, la cause de l’obligation d’une partie est l’objet de l’obligation de l’autre . Ainsi,
dans le contrat de bail, la cause de l’obligation du bailleur est le paiement du loyer par le
locataire et la cause de l’obligation du locataire est la mise à disposition par le bailleur de la
chose louée.
✓ la liceïté de la cause
La cause subjective est le motif déterminant ayant poussé le débiteur à s’engager. Ce motif
doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Au regard des faits, DJANTRA conclut un contrat de bail portant sur un immeuble dans le but
d’en faire un lieu de prostitution. Le motif déterminant ayant poussé celle-ci à conclure
l’engagement litigieux est la volonté de se lancer dans l’exploitation d’une maison de
prostitution de luxe. Ce motif est contraire à la loi, en raison de son caractère illicite ou
immoral
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Dès lors, nous sommes en droit de dire que la cause du contrat est illicite.
NB : le contrat de bail doit reposer sur le consentement et la cause pour sa validité. La
cause étant donc illicite le contrat de bail passé par DJANTRA n’est pas valable
La nullité du contrat a pour effet d’entraîner l’anéantissement du contrat aussi bien pour le
passé que pour l’avenir. Pour l’avenir, l’exécution du contrat n’est plus possible. Pour le
passé, les choses doivent être remises dans l’état où elles se trouvaient avant la conclusion du
contrat. Ainsi, si l’irrégularité affecte le contrat dans son intégralité, la nullité est absolue.
En l’espèce, le contrat a été conclu sous une cause illicite. Cette irrégularité affecte le
contrat dans son intégralité. Raison pour laquelle le contrat doit être déclaré nul d’’une
nullité absolue.
Dès lors, M.MOUNI est en droit de demander la nullité du contrat de bail.
Dans le contrat de Bail, le locataire ne pourra restituer la jouissance du local loué. Pour se
faire, la restitution se fera en valeur. C’est pourquoi l’indemnité que devra verser le
locataire sera une indemnité d’occupation .
Ainsi, DJANTRA sera tenue de verser une indemnité d’occupation à M. MOUNI.
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2. La restitution de
l’obligation de DJANTRA
L’adage « Nemo auditur propriam turpitudi en allegans » abrégé par l’expression « nemo
auditur », permet à la jurisprudence d’interdire les restitutions des prestations lorsque la
nullité est fondée sur une cause ou un objet immoral. La règle signifie que nul ne peut
alléguer de sa propre turpitude.
Au regard des faits, DJANTRA conclut un contrat de Bail sous une cause immorale. De ce
fait, elle ne pourra pas obtenir la restitution de son obligation( les loyers) par le
cocontractant innocent.