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Droit des obligations

Année universitaire 2019/2020

S. JAMBORT

Vendredi 10 janvier 2020

I – Questions de cours (10 points)

1. Expliquez le principe de la liberté contractuelle. (2,5 points)

Ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi et publié sur Moodle :

§ 2 : Le principe de liberté contractuelle

Article 1102 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2

Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le
contenu et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi.
La liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent l'ordre public.

L’article 1102 du code civil est très clair et énonce plusieurs libertés :
- La liberté de contracter ou de refuser de contracter
- La liberté de choisir la personne ou les personnes avec lesquelles on souhaite
contracter
- La liberté de déterminer le contenu du contrat c’est-à-dire ce sur quoi il va porter
- La liberté de choisir la forme du contrat : sans forme particulière, acte sous
signature privée, acte authentique
La loi fixe toutefois des limites à ces libertés dont des illustrations seront étudiées en
travaux dirigés.
Quant à l’ordre public, il s’agit du « caractère des règles juridiques qui s’imposent pour
des raisons de moralité ou de sécurité impératives dans les rapports sociaux »1.

1
Lexique des termes juridiques, Dalloz, 13e éd., p. 393.
2. Quelles sont les différences entre les contrats commutatifs et les contrats aléatoires ? (2,5
points)

Ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi et publié sur Moodle :

D. Distinction entre les contrats commutatifs et les contrats aléatoires


Article 1108 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s'engage à procurer à l'autre un avantage qui est
regardé comme l'équivalent de celui qu'elle reçoit.
Il est aléatoire lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages
et aux pertes qui en résulteront, d'un événement incertain.

Le contrat de vente est l’exemple du contrat commutatif.


Le contrat d’assurance et le contrat de pari sont des contrats aléatoires car les effets du
contrat vont dépendre d’un événement incertain tel que la survenue d’un accident ou
d’un incendie ou le nombre de buts marqué par une équipe.

Enjeux de la distinction : Pour les contrats commutatifs, il est possible d’agir en rescision
pour lésion, c’est-à-dire en nullité de l’acte lésionnaire ou demander au juge de
« rééquilibrer »2 le contrat (ex : réduction des honoraires)3. Dans les contrats aléatoires, il
ne peut pas y avoir de lésion du fait de l’existence d’un aléa. Une illustration peut être
fournie avec la vente d’immeuble avec rente viagère. La date du décès de la personne qui
a vendu sa maison en viager étant impossible à connaître, il ne peut pas y a voir de lésion
ni pour le vendeur ni pour l’acheteur en viager.

3. Quels sont les effets du contrat entre les parties ? (5 points)

Voici ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi et publié sur Moodle :

§ 6 : Le principe de l’effet relatif du contrat

Le contrat ne crée d’obligations c’est-à-dire d’engagements que pour les personnes qui
ont contracté en signant un document ou même verbalement.

Les tiers c’est-à-dire les personnes extérieures au contrat ne sont pas engagées par le
contrat et ne peuvent pas en principe s’en prévaloir.

2?
A. Bénabent, droit des obligations, LGDJ, 17e éd., n° 191, p. 159.
3
Ibid.
-2-
Article 1199 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Le contrat ne crée d'obligations qu'entre les parties.
Les tiers ne peuvent ni demander l'exécution du contrat ni se voir contraints de l'exécuter, sous réserve
des dispositions de la présente section et de celles du chapitre III du titre IV.

Voici ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi :


Il est attendu des étudiants qu’ils évoquent certains points du cours mais pas l’intégralité.

§ 1 : Les effets du contrat entre les parties

Article 1103 du code civil


Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.

A – Principe de la prohibition de la révocation unilatérale

Article 1193 du code civil

Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties, ou pour
les causes que la loi autorise.

Le contrat ne peut être modifié ou révoqué que par un nouvel accord.

B – Exceptions à la prohibition

1) Les cas classiques de révocation unilatérale

Dans le droit de la vente, les parties peuvent revenir sur leur engagement.

Article 1590 du code civil


Si la promesse de vendre a été faite avec des arrhes chacun des contractants est maître de s'en départir,
Celui qui les a données, en les perdant,
Et celui qui les a reçues, en restituant le double.

Interdiction des engagements perpétuels

Article 1210 du code civil

-3-
Les engagements perpétuels sont prohibés.

Chaque contractant peut y mettre fin dans les conditions prévues pour le contrat à durée indéterminée.

Exemple de la fin du mandat :

Article 2003 du code civil

Le mandat finit :
Par la révocation du mandataire,
Par la renonciation de celui-ci au mandat,
Par la mort, la tutelle des majeurs ou la déconfiture, soit du mandant, soit du mandataire.

2) L’innovation : la résolution par notification : Le débiteur est défaillant pour


satisfaire à son engagement, le créancier peut résoudre le contrat par voie de
notification, qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée.

Article 1226 du code civil


Le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification. Sauf urgence, il doit préalablement
mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai raisonnable.

La mise en demeure mentionne expressément qu'à défaut pour le débiteur de satisfaire à son obligation, le créancier
sera en droit de résoudre le contrat.

Lorsque l'inexécution persiste, le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les raisons qui la motivent.

Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit alors prouver la gravité de
l'inexécution.

C – La possibilité de réviser le contrat en cas de changement de


circonstances imprévisible

Article 1195 du code civil


Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l'exécution
excessivement onéreuse pour une partie qui n'avait pas accepté d'en assumer le risque, celle-ci peut
demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue à exécuter ses obligations
durant la renégociation.
En cas de refus ou d'échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du contrat,
à la date et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander d'un commun accord au juge de procéder
à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d'une partie,
réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu'il fixe.

Renégociation du contrat

Si refus ou échec de la renégociation :


- soit les parties peuvent convenir de la résolution du contrat.
- soit les parties conviennent de demander au juge d’adapter le contrat
- soit elles ne s’entendent pas, une des parties peut saisir le juge et celui-ci décidera de réviser
le contrat ou d’y mettre fin.
-4-
II – Cas pratiques (10 points)

Vous devez reprendre la méthode de résolution des cas pratiques vue en travaux dirigés. Les
différents cas sont indépendants et peuvent être traités dans le désordre.

Les époux Vantail sont de riches propriétaires fonciers. Ils ont dernièrement vendu plusieurs
terrains.

1. Pour le premier terrain, Monsieur Pesetas pensait faire une magnifique affaire en l’achetant
car il avait compris que le prix de ce terrain constructible de 6200 mètres carrés à côté de
Rodez, était de 20 000 euros. Le prix était en réalité de 200 000 euros. Que conseillez-vous à
Monsieur Pesetas ? (3 points)

Voici ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi et publié sur Moodle :

i. Les différents types d’erreur


- les erreurs constitutives automatiquement d’un vice du consentement

- L’erreur obstacle : le contrat n’a pas pu se former en raison de la gravité


de l’erreur. Il s’agit d’un quiproquo entre les parties.

Ex : A pense vendre une maison X et B pense acheter une maison Y.


A pense acheter une maison à 20 000 € alors que le prix est de 200 000 €
A pense vendre et B recevoir à titre de donation

2. Pour le deuxième terrain de 2400 mètres carrés situé près de Toulouse, il a suscité le coup
de foudre des époux Dupont. Ils ont été séduits par la petite rivière qui passe à proximité du
terrain et par le cadre champêtre. Les époux Dupont n’ont pas voulu laisser passer l’opportunité
d’acheter ce terrain et d’y faire construire une belle maison dessus. Ils ont donc contacté les
époux Vantail qui ont accepté de leur vendre le terrain au prix de 250 000 euros. Les époux
Dupont ont rapidement déchanté quand ils ont appris, après avoir rencontré le maire du village,
que le permis de construire ne leur serait pas accordé en raison du risque d’inondation dû à la
rivière proche du terrain. Le maire du village leur a également appris qu’une route allait
prochainement passer près du terrain. Les époux Dupont sont effondrés, que leur
conseillez-vous de faire ? (4 points)

Le cours relatif aux vices du consentement et à l’obligation de bonne foi a été diffusé et traité en
amphi et publié sur Moodle :

Le raisonnement des étudiants sur les deux problèmes doit être apprécié largement car il n’y a
pas de solution précise attendue. Voici les questions qui peuvent être soulevées :
S’agissant de la constructibilité du terrain. Est-ce un dol ou plus précisément une réticence
dolosive ? Ou est-ce simplement une erreur sur les qualités substantielles ? Cela entraîne-t-il la
nullité du contrat de vente ?

Quant au passage d’une route à proximité du terrain, est-ce un manquement à l’obligation de


bonne foi de la part des vendeurs ou bien une réticence dolosive s’il est possible de démontrer
qu’ils avaient connaissance de la construction d’une telle route ?

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3. Pour le troisième terrain situé à Labège, les époux Vantail ont réussi à le vendre deux fois.
Le premier acheteur est Monsieur Primo qui s’est mis d’accord avec les époux Vantail sur le
terrain et sur son prix le 28 septembre 2019. Le deuxième acheteur est Madame Secundo qui
s’est mise d’accord avec les époux Vantail sur le terrain et sur son prix le 29 novembre 2019,
elle a fait publier la vente la première. Qui est le nouveau propriétaire du terrain  ? Pourquoi ? (3
points).

Voici ci-dessous le passage du cours diffusé et traité en amphi et publié sur Moodle :

Règles de publicité :
La vente d’immeuble est parfaite entre les parties dès leur accord, elle ne devient opposable
aux tiers qu’après l’accomplissement d’une publicité au service de la publicité foncière.
Si une personne vend deux fois le même immeuble, le nouveau propriétaire n’est pas celui qui
a acheté le premier, mais celui qui a fait publier la vente le premier.

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