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Section 4 

: Les effets du contrat


§ 1 : Les effets du contrat entre les parties

Article 1103 du code civil


Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.

A – Le principe de la prohibition de la révocation unilatérale

Article 1193 du code civil

Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des
parties, ou pour les causes que la loi autorise.

Une seule partie ne peut pas décider de modifier ou de révoquer le


contrat. Le contrat ne peut être modifié ou révoqué que si les parties
parviennent à trouver un accord en ce sens ou en raison des exceptions
légales.

B – Les exceptions à la prohibition

1) Les cas classiques de révocation unilatérale

Dans le droit de la vente, les parties peuvent revenir sur leur


engagement.

Article 1590 du code civil


Si la promesse de vendre a été faite avec des arrhes chacun des contractants est maître de
s'en départir,
Celui qui les a données, en les perdant,
Et celui qui les a reçues, en restituant le double.

Interdiction des engagements perpétuels

Article 1210 du code civil


Les engagements perpétuels sont prohibés.

Chaque contractant peut y mettre fin dans les conditions prévues pour le contrat à durée indéterminée.
Exemple de la fin du mandat :

Article 2003 du code civil

Le mandat finit :
Par la révocation du mandataire,
Par la renonciation de celui-ci au mandat,
Par la mort, la tutelle des majeurs ou la déconfiture, soit du mandant, soit du mandataire.

2) L’innovation : la résolution par notification : Si le débiteur est


défaillant pour satisfaire à son engagement, le créancier peut résoudre le
contrat par voie de notification, qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée.

Article 1226 du code civil


Le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification. Sauf urgence, il doit
préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai
raisonnable.

La mise en demeure mentionne expressément qu'à défaut pour le débiteur de satisfaire à son obligation, le
créancier sera en droit de résoudre le contrat.

Lorsque l'inexécution persiste, le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les raisons qui la
motivent.

Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit alors prouver la
gravité de l'inexécution.

C – La possibilité de réviser le contrat en cas de changement de


circonstances imprévisible

Article 1195 du code civil


Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend
l'exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n'avait pas accepté d'en assumer le
risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle
continue à exécuter ses obligations durant la renégociation.
En cas de refus ou d'échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution
du contrat, à la date et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander d'un commun
accord au juge de procéder à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai raisonnable, le
juge peut, à la demande d'une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux
conditions qu'il fixe.

Renégociation du contrat en cas de changement de circonstances imprévisible lors


de la conclusion du contrat, une partie peut demander la renégociation du contrat.
Si refus ou échec de la renégociation :
- soit les parties peuvent convenir de la résolution du contrat.
- soit les parties conviennent de demander au juge d’adapter le contrat
- A défaut d’accord, une des parties peut saisir le juge et celui-ci décidera de réviser
le contrat ou d’y mettre fin.

§ 2 : Les effets du contrat à l’égard des tiers

Article 1199 du code civil


Le contrat ne crée d'obligations qu'entre les parties.
Les tiers ne peuvent ni demander l'exécution du contrat ni se voir contraints de l'exécuter,
sous réserve des dispositions de la présente section et de celles du chapitre III du titre IV.

C’est l’application de l’effet relatif du contrat. Le contrat ne peut pas créer


d’obligations pour les tiers.

Il existe des exceptions à ce principe.

A. La transmission du contrat aux ayants cause universels ou à titre


universel
Faute de stipulation contraire, le contrat est transmis aux ayants cause
universels ou à titre universel (héritiers légitimes, légataires universels ou à
titre universel qui recueillent en principe tous les droits et obligations de
l’auteur).
Les contrats conclus intuitu personae prennent fin avec la mort de l’une des
parties (ex : contrat de mandat).

B. L’opposabilité du contrat aux tiers

Article 1200 du code civil


Les tiers doivent respecter la situation juridique créée par le contrat.
Ils peuvent s'en prévaloir notamment pour apporter la preuve d'un fait.

L’acquéreur d’un bien pourra opposer à tous les droits qu’il tient du contrat de vente.

Mais les tiers peuvent opposer le contrat aux parties : ex : « un locataire blessé du
fait de la mauvaise conception d’un immeuble peut agir en responsabilité
extracontractuelle contre l’architecte »1.

1
Exemple cité par Rémy Cabrillac, Droit des obligations, Dalloz, 12e éd., n°129.

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