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Fiche 1 : LES AVANTS CONTRAT
I- Contrôle de connaissances
- Promesse de contrat : contrat par lequel une personne, le promettant, s’engage envers
le bénéficiaire de la promesse à conclure un contrat déterminé si le bénéficiaire
manifeste sa volonté.
- Promesse unilatérale de vente : contrat par lequel, le promettant s’engage à vendre
un bien à une personne déterminée appelée bénéficiaire si cette personne exprime sa
volonté.
- Promesse unilatérale d’achat : contrat par lequel le futur acquéreur d’un bien, le
promettant, s’engage à acquérir le bien si le propriétaire (le bénéficiaire) exprime sa
volonté.
- Promesse synallagmatique de vente : contrat par lequel le propriétaire d’un bien
s’engage à vendre le bien et l’acquéreur à l’acheter.
- Pacte de préférence : contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de contracter avec lui pour le cas où elle déciderait
de contracter.
- Droit de préemption : droit d’origine légal accordé à une personne d’acquérir un bien
en priorité lorsque le propriétaire manifeste sa volonté.
Le délai dans la promesse unilatérale de vente est soumis à la liberté contractuelle des parties.
Ainsi, les parties sont libres de fixer le délai d’option. Par conséquent, la levée de l’option doit
se faire dans ce laps de temps de peur d’être caduque à l’expiration du délai.
Lorsqu’un aucun délai n’a été fixé par les parties, la jurisprudence a décidé que le bénéficiaire
dispose d’un délai raisonnable pour lever l’option.
A l’égard du bénéficiaire :
Le bénéficiaire dispose d’un droit d’option en vertu duquel, il dispose pendant un certain
temps d’une exclusivité contractuelle quant à la conclusion du contrat. Pendant le délai, il
peut accepter de lever ou de refuser de conclure le contrat définitif.
A l’égard du promettant :
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La promesse unilatérale de vente créé une obligation de faire à l’égard du promettant dans ses
rapports avec le bénéficiaire. Celui-ci s’est engagé à contracter, son consentement devient
donc irrévocable. Il est obligé de contracter avec le bénéficiaire de la promesse au cas où
celui-ci lèverait l’option.
La promesse unilatérale de vente créé aussi une obligation de ne pas faire dans ses rapports
avec les tiers. En effet, lors de la promesse, celui-ci ne s’est pas seulement engagé à contracter
avec le bénéficiaire, il s’est aussi obligé à ne pas contracter avec les tiers jusqu’à l’expiration
du délai d’option ou après le refus du bénéficiaire.
La sanction en cas de violation d’une promesse unilatérale diffère selon deux cas :
- Dans le cas où le promettant rétracte son offre avant la levée de l’option, il viole son
obligation de faire à laquelle il était assujetti. Cette violation est sanctionnée soit par
une exécution forcée ou de la résolution de la promesse de vente. Il donne aussi droit à
des dommages et intérêts sur le fondement de l’article 1142 du code civil.
En droit comparé, le législateur français a consacré dans les dispositions de l’article 1124
du code civil, laquelle disposition prévoit : « la révocation de la promesse unilatérale
pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n’empêche pas la formation du
contrat. »
- Au cas où le promettant contracte avec un tiers, il viole son obligation de ne pas faire.
Cette violation est sanctionnée d’abord par l’octroi des dommages et intérêts sur le
fondement de l’article 1142 du code civil. Il peut aussi obtenir du juge la nullité du
contrat. Néanmoins, cette nullité est subordonnée à la réunion de deux conditions
cumulatives : la preuve de l’existence d’une promesse et la preuve de la mauvaise foi
de l’acquéreur.
Le pacte de préférence est défini par la jurisprudence comme le contrat par lequel une partie
s’engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de contracter avec lui pour le cas où
elle déciderait de contracter. Quant au droit de préemption, c’est un droit d’origine légal
accordé à une personne d’acquérir un bien en priorité lorsque le propriétaire manifeste sa
volonté.
Ressemblances :
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On note aussi un rapprochement dans leurs régimes juridiques. En effet, ils obéissent
exclusivement au droit commun des contrats. Leurs validités supposent que la chose, objet du
contrat, soit suffisamment déterminée.
Divergences :
La distinction se perçoit aussi au niveau des sanctions. S’agissant de la violation d’un pacte de
préférence, la sanction est moins rigoureuse que la sanction en cas de violation du droit de
préemption.
Les sanctions en cas de violation du pacte de préférence ont connu une évolution avec la
jurisprudence (chambre mixte, du 26 mai 2006). Lorsqu’un contrat a été conclu avec un tiers
en violation d’un pacte de préférence, le bénéficiaire peut obtenir la réparation du préjudice
subi. Lorsque le tiers connaissait l’existence du pacte de préférence et l’intention du
bénéficiaire de s’en prévaloir, ce dernier peut agir en nullité ou demander au juge sa
substitution au tiers dans le contrat1.
- Si le tiers est de bonne foi, c’est-à-dire qu’il n’avait pas connaissance du pacte
encore moins de l’intention du bénéficiaire de s’en prévaloir, le droit de créance du
bénéficiaire lui est inopposable. La vente conclue en violation du pacte de
préférence est valable et seule la responsabilité contractuelle du débiteur pourra être
engagée à l’égard du bénéficiaire du pacte, d’où l’octroi de dommages et intérêts sur
le fondement de l’article 1142 du code civil.
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Art 1123 al.2 du code civil français
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- Si le tiers est de mauvaise foi, c’est-à-dire qu’il avait connaissance du pacte et
l’intention du bénéficiaire de s’en prévaloir, le bénéficiaire peut exiger l’annulation
du contrat passé en méconnaissance de ses droits ou obtenir du juge sa substitution à
l’acquéreur dans le contrat. ces sanctions ne peuvent être prononcées qu’à condition
que le bénéficiaire rapporte la preuve de la mauvaise foi de l’acquéreur.
Promesse unilatérale de vente est un contrat par lequel, le promettant s’engage à vendre un
bien à une personne déterminée appelée bénéficiaire si cette personne exprime sa volonté.
Contrairement au pacte de préférence, la promesse unilatérale ne fait naitre à l’égard du
bénéficiaire, aucun droit préférentiel. Il ne bénéficie que d’un droit d’option pour la
conclusion du contrat définitif. Ainsi en cas de violation d’une promesse unilatérale de vente,
lorsque le promettant rétracte son offre avant la levée de l’option, il viole son obligation de
faire à laquelle il était assujetti. Cette violation est sanctionnée soit par une exécution forcée
ou de la résolution de la promesse de vente. Il donne aussi droit à des dommages et intérêts
sur le fondement de l’article 1142 du code civil. Au cas où le promettant contracte avec un
tiers, il viole son obligation de ne pas faire. Cette violation est sanctionnée d’abord par
l’octroi des dommages et intérêts sur le fondement de l’article 1142 du code civil. Il peut aussi
obtenir du juge la nullité du contrat. Néanmoins, cette nullité est subordonnée à la réunion de
deux conditions cumulatives : la preuve de l’existence d’une promesse et la preuve de la
mauvaise foi de l’acquéreur.
Promesse unilatérale de vente est un contrat par lequel, le promettant accorde au bénéficiaire,
le droit d’opter pour la conclusion de la vente de son bien dont les éléments essentiels sont
déterminés et pour la formation duquel, il ne manque que le consentement du bénéficiaire.
Quant au pacte de préférence, c’est un contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de contracter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter.
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forcée. Tandis que dans le pacte de préférence, en plus de ces sanctions, le bénéficiaire
pourra obtenir du juge, sa substitution à l’acquéreur de mauvaise foi.
4. L’analyse des obligations des parties dans le contrat de pacte de préférence avant
la conclusion du contrat projeté.
Outre l’obligation de faire, il pèse sur l’auteur du pacte, une obligation d’information et de
renseignement. En effet, il doit notifier au bénéficiaire tous les renseignements relatifs au
contrat projeté.
- Dans ses rapports avec les tiers, il pèse sur l’auteur du pacte, une obligation de ne pas
faire. Il ne doit pas ainsi disposer du bien sans d’abord le proposer en priorité au bénéficiaire
de sorte à engager sa responsabilité contractuelle.
5. La durée du pacte de préférence (Civ. 1re, 22 déc. 1959, Bull. civ. I, no 558 ; RTD
civ. 1960. 323, obs. J. Carbonnier)
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La durée su pacte de préférence est soumise à la liberté contractuelle des parties. Elles
peuvent librement par les parties. Si les parties n’ont pas convenu d’un délai, le juge peut
prononcer une durée appelée délai raisonnable.
L’incapacité est la situation d’une personne qui n’est pas capable de conclure un acte
juridique. En matière contractuelle, les règles relatives à la capacité sont contenues dans les
dispositions de l’article 1123 du code civil selon lesquelles : « Toute personne peut
contracter, si elle n'en est pas déclarée incapable par la loi. » L’article 1124 énumère les
incapables de contracter dans lesquels on a les mineurs, les interdits et généralement tous ceux
à qui la loi a interdit certains contrats.
- Les majeurs incapables sont frappés d’une incapacité générale. Ils ne peuvent donc
conclure un pacte de préférence (acte d’administration) ainsi que la promesse
unilatérale qui est un acte de disposition.
- Les prodigues et faibles d’esprits et les mineurs non émancipés sont frappés d’une
incapacité relative. Ils ne peuvent conclure une promesse unilatérale qui est un acte de
disposition. Mais ils peuvent conclure des actes d’administrations, donc le pacte de
préférence.
I. Contrôle de connaissance
Le contrat de vente est défini par l’article 1582 du code civil comme la convention par
laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer.
La vente est un contrat consensuel. Elle se forme dès l’échange des consentements.
(Art 1583 du code civil)
La vente est un contrat synallagmatique, elle fait naitre des obligations à la charge des
deux parties. (Art 1582 du code civil)
La vente est un contrat à titre onéreux, elle assujettie les parties à se donner
respectivement de la marchandise en contrepartie d’une somme d’argent. (Art1106 du
code civil)
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La vente est un contrat commutatif car la somme d’argent donnée par l’acheteur est
regardée comme l’équivalent en espèce de la marchandise qu’il a reçu. (Art 1104 du
code civil)
La vente est un contrat translatif de propriété. (Art 1583 du code civil)
La vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer.
(Art 1582 du code civil) En tant que convention, la vente est soumise d’abord aux conditions
de l’article 1108 du code civil. Concernant la capacité de vendre ou acheter, l’article 1594 du
code civil dispose : « Tous ceux auxquels la loi ne l'interdit pas peuvent acheter ou vendre. »
Autrement dit, tout le monde peux vendre ou acheter sauf les interdit ou les incapables.
L’article 1595 du code civil interdit la vente entre les époux à certaines conditions. Toutefois,
en tant que convention, la vente est interdit aux mineurs, aux interdits et généralement tous
ceux à qui la loi a interdit certains contrats, selon l’article 1124 du code civil.
Selon l’article 1598 du code civil, tout ce qui est dans le commerce peut être vendu lorsque
des lois particulières n'en ont pas prohibé l'aliénation. En effet, pour être valable, la vente
doit porter sur une chose aliénable, c’est-à-dire que la chose doit exister. On ne peut concevoir
une vente portant sur une chose inexistante ou si la chose disparait. En plus d’exister, la chose
doit appartenir au vendeur. De plus, la chose doit être déterminée ou déterminable.
Pour être valable, le prix de vente doit être réel et sérieux. En effet, on entend par prix réel, un
prix non fictif et non simulé. Ainsi, le prix exprimé dans l’acte de vente doit avoir vocation à
être payé.
Quant au prix sérieux, c’est celui qui n’est pas dérisoire. Le prix dérisoire est celui qui
présente avec la chose une disproportion qu’on ne peut pas considérer comme une
contrepartie de cette chose. Autrement dit, ce prix doit exprimer la réalité et doit être
considéré comme l’équivalent de la chose livrée.
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au moment de l'échange des consentements afin de transférer valablement ses droits sur la
chose.
La propriété de la chose par le vendeur étant une condition requise pour la validité du contrat,
toute vente de la chose dont le vendeur n'est pas propriétaire doit pouvoir être frappée de
nullité, comme le rappelle très justement l'article 1599 du Code civil.
La règle paraît imposée par le bon sens ; elle n’a pourtant pas toujours existé.
Ainsi, la vente de la chose d’autrui produirait des effets dans les cas suivant :
1/ La propriété apparente : La vente de la chose d'autrui n'est pas annulée lorsque le vendeur
était, pour l'acheteur, le propriétaire apparent de la chose (Cour de cassation, 1ère civile, 9
janv. 1996 : Bull. civ. 1996, I, Cour de cassation, 1ère civile, 18 novembre 1997 : Bull. civ.
1997, I, n° 316).
Cela suppose que l'acheteur ignorait, comme tout le monde, que le vendeur n'était pas
propriétaire. On dit que la vente de la chose d’autrui est valable, lorsque l’acheteur est de
bonne foi.
C'est le cas par exemple pour les ventes de choses de genre, puisque le transfert de propriété
n'intervient que lors de l'individualisation de la chose. Ainsi, le vendeur doit être propriétaire
de la chose lors de son individualisation.
C'est également le cas lorsque dans le contrat de vente, les parties ont fait de l'entrée en
propriété du bien par le vendeur un terme suspensif.
Ainsi, la vente ne sera nulle que si le vendeur ne parvient pas à acquérir la chose avant le
terme.
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Toutefois, Le consensualisme du contrat de vente n’exclut pas qu’un certain formalisme soit
requis. L’article 1582 al.2 du code civil affirme que la vente : « peut être faite par acte
authentique ou sous seing privé ». Les raisons de cette précision de formalisme diffèrent. Il
s’agit en effet, de rapporter la preuve de l’acte, d’assurer la protection des parties ou des tiers,
ou de garantir l’opposabilité de l’acte à ces derniers.
CAS 1 :
M. Warifatchai, propriétaire de plusieurs immeubles dans la capitale abidjanaise, confie à son
plus fidèle et loyal locataire de lui vendre un jour s’il lui viendrait à l’esprit, la maison qu’il
loue à pas moins de 40 millions. Ce que le locataire accepta. Le neveu du locataire qui a
entendu cette conversation, prétend dès lors que la vente est formée et que son oncle devrait
finaliser cette vente chez un notaire.
Dès lors, se pose la question suivante : la convention passée entre M. Warifatchai et son
locataire peut-il être légitimement qualifiée de vente ?
RESOLUTION DU PROBLEME
M. WARIFATCHAI confie à son plus fidèle locataire de lui vendre un jour s’il lui venait à
l’esprit, la maison qu’il lui loue à pas moins de 40 millions, et à M. BIOR, le locataire, de
répondre : «Quel immense honneur que ce serait d’acquérir votre maison. Que le bon Dieu
vous entende ! » Cette convention peut-elle être qualifiée de vente ?
En l’espèce, M. Warifatchai, pour récompenser la loyauté de son locataire, lui confie de lui
vendre un jour s’il lui venait à l’esprit, la maison qu’il lui loue à pas moins de 40 millions.
Dans cette proposition, certes l’on connait la chose, objet du contrat, qui est la maison, mais
le prix n’est pas précis ‘’à pas moins de 40 millions’’. Ainsi, l’offre n’est pas précise. Rien
n’indique dans l’espèce, la volonté de M. Warifatchai de conclure le contrat définitif en cas
d’acceptation. Alors on peut affirmer que l’offre faite au locataire, n’est pas ferme.
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Malgré le souhait du locataire d’acquérir la maison, nous pouvons légitimement dire que cette
convention n’est pas un contrat de vente. Alors le raisonnement du locataire n’est pas
pertinent.
Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s’engage à proposer prioritairement
à son bénéficiaire de contracter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter.
En espèce, le propriétaire confie à son locataire que, si un jour il lui vient à l’esprit de vendre
l’appartement que celui-ci loues, c’est à lui, son meilleur locataire, qu’il le cèdera, à pas
moins de 40 millions de F CFA.
Ainsi cette convention peut être analysée comme un pacte de préférence. Le locataire vient
d’acquérir un droit de priorité sur la maison qu’il loue, par cette promesse.
CAS 2 :
Celui qui accepte une offre de vente peut-il se rétracter pendant la livraison de la chose ?
Selon l’article 1583 du code civil, la vente : « est parfaite entre les parties et la propriété est
acquise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on est convenu de la chose et du
prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le prix payé ». Autrement dit dès
l’échange des consentements, le vendeur perd ses prérogatives sur la chose laquelle est
automatiquement transférée à l’acheteur. En effet, la rencontre des volontés scelle
définitivement le sort des contractants, qui se trouvent irrémédiablement engagés dans la voie
contractuelle.
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En l’espèce, Les parties négocient et tombent d’accord sur le prix de 1 200 000 F, Toutefois,
une fois à la gare, Julien qui reçoit l’appel du vendeur se ravise et lui dit qu’il souhaitait
désormais s’offrir un ordinateur MacBook et que pour l’heure il n’a plus assez d’argent pour
acquérir les deux articles.
En l’espèce, il pèse sur l’acheteur une double obligation : celle de prendre livraison de la
chose et celle de payer le prix.
Ainsi, le vendeur pourra soit obtenir des dommages et intérêts pour inexécution de ses
obligation, soit obtenir du juge, l’exécution forcée de l’obligation de l’acheteur soit en se
faisant autoriser à mettre la marchandise en dépôt aux frais de l’acheteur. (Article 1264)
I. Contrôle de connaissance
On entend par effets réels, les effets liés à la propriété de la chose, objet du contrat de vente.
A ce titre, on s’intéressera :
Principe : Selon l’article 1583 du code civil, la vente : « est parfaite entre les parties et la
propriété est acquise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on est convenu de la
chose et du prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le prix payé ». Il en résulte
que le transfert de propriété intervient lors de l’échange de consentements. Il est instantané et
automatique.
Limites : d’abord, le transfert de propriété solo consensu vaut que pour les crps certains. Pour
les choses de genre, le transfert est reporté jusqu’à l’individualisation de la chose.
En second lieu, il faut faire remarquer que cette règle n’est pas sans dangers pour les tiers.
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Transfert de risques :
Principe : le transfert de risque est un effet inhérent au transfert de propriété. Il en résulte que
les risques de la chose incombent au propriétaire. Par conséquent, si le contrat est
immédiatement translatif de propriété, les risques passent à l’acheteur dès l’échange de
consentements.
Limite : d’abord, elle peut être écartée par les parties, sous le fondement de la liberté
contractuelle. En effet, dans leur convention, les parties peuvent dissocier le transfert de
propriété du transfert de risque.
Les effets personnels sont ceux qui découlent du rapport d’obligation généré par le contrat de
vente. Ainsi, on a :
Obligation de délivrance : la délivrance est l’acte matériel par lequel le vendeur met le bien
cédé à la disposition de l’acquéreur. En effet, le vendeur doit délivrer la chose vendue dans
l’état où elle se trouve au moment de la vente. Il en résulte que la chose livrée doit être
conforme à celle prévue dans le contrat. Ainsi, chaque fois qu’une différence se révèle entre la
chose livrée et les indications du contrat, l’acheteur est en droit d’invoquer l’inexécution de
l’obligation de délivrance.
Garantie contre l’éviction : le vendeur doit d’abord garantir l’acheteur contre son fait
personnel. En effet, c’est une conséquence directe de l’obligation de délivrance qui pèse sur le
vendeur. L’article 1625 du code civil impose au vendeur de garantir à son acheteur une
possession paisible de la chose vendue. Le vendeur ne doit pas causer des troubles de droit,
toute atteinte à la propriété de l’acheteur que le vendeur prétend fonder sur un droit, et de fait,
toute atteinte que le vendeur ne prétend pas fonder sur un droit, à la possession et à la
propriété de l’acheteur.
Ensuite, le vendeur doit garantir l’acheteur contre les troubles émanant des tiers. Les troubles
ne sont pris en compte que lorsqu’ils présentent certaines caractéristiques à savoir que le
trouble doit être né et actuel, c’est-à-dire qu’il doit constituer une véritable menace contre la
propriété de l’acheteur. Cette dernière garantie est subordonnée certaines conditions :
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Garantie contre les vices cachés : le vendeur doit garantir à l’acheteur une chose apte à
l’usage auquel elle est destinée. Cette garantie est prévue par l’article 1641 du code civil en
ces termes : « Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose
vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet
usage, que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les
avait connus. »
- Le vice doit être caché, c’est-à-dire que l’acquéreur n’a pas eu connaissance au
moment de la vente.
- Le vice doit être rédhibitoire, il doit empêcher l’usage normal de la chose.
Autrement dit, c’est le vice qui doit rendre la chose impropre à son usage.
- Le vice doit être inhérent à la chose. Ce qui signifie qu’il doit être imputable à
la vente.
Obligations de l’acheteur :
Obligation de payer le prix : l’acheteur a pour obligation de payer au vendeur ou a son
représentant le prix convenu et ses accessoires.
Au visa de l’article 1641 du Code civil, l’analyse des juges du fond est censurée par la
première chambre civile au motif que « les défauts affectant la boîte de vitesses du véhicule
rendaient celui-ci impropre à l’usage auquel il était destiné, ce dont il résultait qu’ils
constituaient des vices cachés et que la garantie de ceux-ci était l’unique fondement possible
de l’action ».
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présentait l’immense avantage pour l’acheteur déçu d’échapper au bref délai de l’action en
garantie des vices cachés, lorsqu’il l’avait laissé passer.
L’article 1583 du Code Civil traite la question et énonce que la vente « est parfaite entre les
parties, et la propriété est acquise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on est
convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le prix payé. ».
En effet, il ressort de ce texte que, le transfert de propriété se réalise dès que la vente est
parfaite. C'est à dire dès que les volontés se sont rencontrées sur la chose et sur le prix. Ainsi,
la doctrine classique, estime que le transfert de propriété est un effet du contrat. Les enjeux de
cela concernent, d'une part, le transfert de la propriété. C'est à dire le bénéfice du droit réel par
l'acheteur. Mais d'autre part, il convient de dire que le transfert de propriété immédiat est un
cadeau empoisonné, car il transfère aussi à l'acheteur les risques. (res perit domino) Ainsi
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même s'il n'a pas payé, ni reçu son bien, il supporte tout de même les risques de la chose.
Dans le cas, par exemple, d'une perte pendant la livraison, il devra tout de même payer le prix.
Pour d’autres, le contrat de vente, qui rappelons-le est une convention par laquelle l'un
s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer, engendre des obligations, notamment celle de
transférer la propriété. Elle est pour eux une obligation de donner.
Le vice caché est un défaut qui affecte l'usage normal de la chose tandis que le défaut de
conformité résulte d'une différence entre la chose convenue et la chose livrée et affecte donc
seulement l'usage convenu du bien vendu.
Ressemblances :
CAS PRATIQUES :
CAS 1
« IMPRIM PLUS » est une société d’imprimerie basée à Bouaké. En 2013, elle a passé auprès
de la société « PRINT IMPACT » la commande d’une machine d’imprimerie d’occasion de
marque BOSCH d’une valeur de 20 millions de F CFA. Quelques temps après, IMPRIM
PLUS contacte la venderesse pour lui signifier un grognement assourdissant dans le moteur de
la machine assez gênant pour les travailleurs. Sans protester, PRINT IMPACT dépêche, à ses
propres frais, trois techniciens qui règlent rapidement le problème. Plus d’une année s’est
écoulée lorsque PRINT IMPACT, qui n’a toujours pas reçu le reliquat du prix de vente,
interpelle pour une énième fois sa cocontractante à ce sujet. Mais, cette dernière lui répond
qu’elle entend saisir le TPI de Bouaké pour demander la résolution de la vente, le
remboursement de l’acompte ainsi que des dommages et intérêts pour tous les désagréments
subis depuis qu’elle utilise « ce vieux tas de ferraille ».
Les faits ainsi relatés sont relatifs aux effets du contrat de vente.
Dès lors se pose le problème suivant : une machine d’occasion qui faisait un bruit
assourdissant mais qui a été réparer par le vendeur peut-elle faire l’objet d’un recours pour
garantie contre les vices cachés de la part de l’acquéreur ?
RESOLUTION DU PROBLEME
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La machine d’imprimerie d’occasion, objet du contrat de vente entre la société IMPRIM
PLUS et la société PRIM IMPACT, faisait un bruit assourdissant assez gênant pour les
travailleur. Mais celle-ci a été rapidement réparée par le vendeur. Cette machine peut-elle
valablement faire l’objet d’un recours à la garantie contre les vices cachés ?
L’article 1641 du code civil dispose : « Le vendeur est tenu de la garantie à raison des
défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou
qui diminuent tellement cet usage, que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné
qu'un moindre prix, s'il les avait connus. » De ce texte, il ressort que les conditions de recours
à cette garantie sont essentiellement et cumulativement au nombre de 3.
D’abord le vice doit être caché. Ensuite le vice doit être rédhibitoire, il doit rendre impropre
l’usage de la chose. Enfin le vice doit être imputable à la vente.
En l’espèce, le contrat de vente portait sur une machine d’occasion. Au moment de la vente,
l’acheteur n’avait pas eu connaissance du bruit assourdissant que faisait la machine.
Toutefois, le vice a été rapidement réparé par le vendeur, de sorte que l’acquéreur continuait
d’utiliser la machine et ne s’est plus plaint.
Les trois conditions énoncées par l’article 1641 sont cumulatives. Le vice n’étant plus
rédhibitoire, car la machine a été réparée, alors celle-ci ne peut plus faire l’objet d’un recours
en garantie contre les vices cachés.
PRINT IMPACT, qui n’a toujours pas reçu le reliquat du prix de vente, interpelle pour une
énième fois sa cocontractante à ce sujet. Mais, cette dernière lui répond qu’elle entend saisir le
TPI de Bouaké pour demander la résolution de la vente, le remboursement de l’acompte
ainsi que des dommages et intérêts pour tous les désagréments subis depuis qu’elle utilise
« ce vieux tas de ferraille ». Cette action est-elle recevable ?
Selon l’article 1648 du code civil, « L'action résultant des vices rédhibitoires doit être
intentée par l'acquéreur, dans un bref délai, suivant la nature des vices rédhibitoires, et
l'usage du lieu où la vente a été faite. »
En l’espèce, ce n’est qu’un an plus tard, après que vendeur l’interpelle pour le paiement du
prix de la machine, que IMPRIM PLUS décide de saisir le tribunal.
Compte tenu de la nature du vice qui pourrait être découvert le premier jour de l’utilisation de
la machine, nous pouvons dire que son action serait irrecevable car le délai n’est pas bref.
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1. Le contrat de bail doit-il être fait nécessairement par écrit pour être valable ?
Le bail à usage d’habitation est le contrat qui consiste à mettre en location, un immeuble
ou un local servant d’habitation moyennant un loyer. C’est un contrat consensuel qui est
soumis à la liberté contractuelle des parties. Depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2018-575
du 13 juin 2018 relative au bail à usage d’habitation, le contrat de bail doit être passé par écrit.
En effet, avant l'entrée en vigueur de la loi de 2018 sur le bail à usage d'habitation, on pouvait
louer verbalement. La preuve du contrat de bail passés verbalement étant inefficace et peu
fiable, a sans doute poussé le Législateur à exiger la forme écrite, jugée plus avantageuse.
Ainsi, cette exigence transparait désormais à travers la lecture de l'alinéa 1 de l'article 414 du
nouveau Code de la construction et de l'habitat : "Le contrat de bail à usage d’habitation est
écrit. Il peut être conclu à durée déterminée ou à durée indéterminée". On peut légitiment
déduire que dans le but de protéger les parties, cette forme est plus un moyen de preuve
qu’une condition de validité. Alors le défaut d’écrit n’invalide pas le contrat de bail à usage
d’habitation.
Elles sont énumérées par l’article 426 du code de la construction et de l’habitat. Ainsi, Le
bailleur est obligé, sans qu’il soit besoin d’aucune stipulation particulière :
Le bailleur est tenu d’entretenir l’immeuble ou le local loué, conformément à l’usage prévu
au contrat et d’y faire à ses frais, toutes les grosses réparations, notamment celles
concernant les murs porteurs ou de soutènement, les voûtes, les toitures, les poutres,
les murs de clôture, les canalisations et fosses d’aisance, les puisards, les installations
encastrées, les ascenseurs, les escaliers, les planchers, la vétusté de l’immeuble ou du
local, le ravalement des façades de l’immeuble ou du local loué, et également tous travaux
rendus nécessaires par un cas de force majeure. Pour lequel il a été loué ;
Selon l’article 1721 du code civil, « Il est dû garantie au preneur pour tous les vices ou
défauts de la chose louée qui en empêchent l'usage, quand même le bailleur ne les aurait pas
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connus lors du bail. » l’obligation de garantie est perçue comme un prolongement de
l’obligation de délivrance à laquelle est assujetti le bailleur. En effet, Le bailleur est tenu de
délivrer au locataire l’immeuble ou le local loué avec les équipements mentionnés au contrat
de bail en bon état de fonctionnement et de le garantir des vices ou défauts affectant lesdits
équipements. (Art429)
Le bailleur doit faire jouir le locataire de la chose louée. Il s’agit d’une obligation de ne pas
faire qui contraint le bailleur de ne pas troubler la jouissance du locataire. C’est ainsi que,
l’article 434 CCH prévoit que : « Le bailleur ne peut, pendant la durée du bail, sans
l’autorisation expresse du locataire changer la forme de l’immeuble ou du local à usage
d’habitation loué. »
Le bailleur a aussi l’obligation de garantir le locataire contre le comportement des tiers qui
trouble la jouissance des lieux. En effet, il n’est tenu que de garantir les troubles de droit,
c’est-à-dire en cas d’éviction partielle ou totale.
Selon l’article 435, Le locataire est tenu d’utiliser l’immeuble en bon père de
famille, conformément aux stipulations du contrat de bail et de payer le loyer convenu.
Selon l’article 438 du CCH, à l’expiration du bail, le locataire est tenu de restituer
l’immeuble ou le local loué dans l’état dans lequel il se trouvait au moment de la conclusion
du contrat de bail. En cas de transformation de l’immeuble loué, le locataire est libéré de
cette obligation, lorsque le bailleur accepte de conserver les transformations effectuées.
Selon l’article 104 de l’acte uniforme OHADA relatif au droit commercial général, Les
parties fixent librement la durée du bail. Le bail à usage professionnel peut être conclu pour
une durée déterminée ou indéterminée. A défaut d’écrit ou de terme fixé, le bail est réputé
conclu pour une durée indéterminée.
Selon l’article 412 al. 2 du CCH, le locataire ne peut céder son bail ni sous‐louer ou laisser à
la disposition de tiers, même à titre gratuit, les locaux loués.
19
Toutefois, lorsque la cession est faite aux ascendants et descendants directs du locataire, et
que ce dernier continue d’honorer ses obligations contractuelles à l’égard du bailleur, la
cession sera opposable au bailleur.
L’article 423 du CCH dispose : « Le loyer peut être révisé à la hausse ou à la baisse, tous les
trois ans. » par conséquent, toute augmentation du loyer de la part du bailleur est soumise à
une période de 3 ans.
Toutefois, le bailleur qui veut faire une augmentation du loyer doit préalablement notifier son
intention au locataire par tout moyen, au moins trois (3) mois avant la date d'effet de ladite
augmentation et après la troisième année de la conclusion du contrat de bail ou de la
précédente augmentation, sous peine de nullité de la clause contractuelle consacrant ladite
augmentation.
Le bailleur peut obtenir l’expulsion du locataire que lorsque celui-ci manque à ses
obligations contractuelles conformément aux dispositions de l’article 445 du CCH.
Le bailleur est tenu de faire toutes les grosses réparations, sauf les réparations d'entretien
appelées parfois réparations locatives.
Ces réparations dites locatives ou de menu entretien sont à titre d'exemple le recrépissement
du bas des murailles des appartements et autres lieux d'habitation, à la hauteur d'un mètre, les
pavés et carreaux des chambres, lorsqu'il y a quelques-unes cassées, les vitres à moins qu'elles
ne soient cassées par un accident extraordinaire et de force majeure, dont le locataire ne peut
être tenu, les portes, portes de cloison ou les fermetures et serrures.
Mais, aucune de ces réparations locatives n'est à la charge du locataire si elles sont dues à la
vétusté ou à un cas de force majeure.
Le bailleur est tenu en outre de faire les grosses réparations notamment celles concernant les
murs porteurs ou de soutènement, les voûtes, les toitures, les poutres, les murs de clôture, les
canalisations et fosses d'aisance, les puisards, les installations encastrées, les ascenseurs, les
escaliers, les planchers, la vétusté de l'immeuble ou du local, le ravalement des façades de
l'immeuble ou du local loué, et également tous travaux rendus nécessaires par un cas de force
majeure.
Toutefois, il en est dispensé si celles-ci sont rendues nécessaires par la faute du locataire.
8. Que peut faire le locataire lorsque le bailleur refuse de procéder aux réparations
lui incombant ?
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Le locataire dispose, après une mise en demeure infructueuse, des voies légales suivantes :
- Il peut demander à la justice de l'autoriser à procéder à ces réparations lui-même, mais aux
frais du bailleur après avoir informé ce dernier par tout moyen. Le locataire se remboursera
par prélèvements échelonnés, sur le loyer dû. (Art 431 al. 2 du CCH)
- Il peut enfin demander la résiliation du contrat de bail pour défaut des travaux incombant au
bailleur. (Art 431 al. 5 du CCH)
Le locataire qui ne paie pas son loyer ne peut être expulsé qu'après une décision de justice
ayant ordonné son expulsion.
Le propriétaire ne peut se faire justice à lui-même quelles que soient les dispositions du bail
consenti au locataire.
Lorsqu'un locataire ou occupant ne paie pas son loyer le propriétaire saisit le tribunal d'une
demande d'expulsion. (Art 445 al.1 du CCH)
Le locataire peut demander au juge un délai pour procéder au paiement de ses arriérés de
loyers. Il s'agit du délai de grâce accordé par le juge au locataire, qui ne peut excéder trois
(03) mois. (Art 446 du CCH)
10. Dans quels cas, un propriétaire peut-il obtenir l’expulsion d'un locataire ou d’un
occupant de bonne foi ?
Un locataire de bonne foi est un locataire qui exécute régulièrement son contrat de bail,
notamment le paiement de ses loyers.
Le propriétaire peut toutefois entreprendre une procédure d'expulsion dans les cas suivants :
- s'il offre à celui qu'il évince un local de remplacement conforme à ses besoins
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Mais les motifs évoqués doivent être réels et légitime, s'il s'agit de subterfuges utilisés pour
expulser le locataire de bonne foi, le bailleur s'expose à être condamné à payer des
dommages-intérêts au locataire.
11. Un état des lieux est-il utile lors de l'entrée dans les lieux ?
Il est nécessaire pour le locataire de faire établir un état des lieux, contradictoirement avec le
bailleur lors de son entrée et de sa sortie. En effet, l'absence d'état des lieux ou de constat fait
présumer, à l'avantage du bailleur, que les lieux ont été remis en bon état de réparations
locatives au preneur.
En outre, si un état des lieux a été fait à l'entrée, le locataire doit rendre la maison louée telle
qu'il l'a reçue, suivant l'état qui a été dressé excepté ce qui a péri ou a été dégradé par vétusté
ou force majeure.
Avec le nouveau Code de la construction et de l'Habitat, le bailleur est tenu (dans l'obligation)
de faire un état des lieux contradictoire de l'immeuble ou du local à usage d'habitation loué en
présence du locataire ou de son représentant dûment mandaté, en début et en fin de bail. (Art
427 du CCH)
La loi ne fait pas obligation au locataire de souscrire une assurance. Les parties au contrat
peuvent cependant convenir que le locataire devra souscrire une assurance.
Surtout qu'il faut noter qu'en cas d'incendie, le locataire répond de celui-ci, à moins qu'il ne
prouve que l'incendie soit arrivé par cas fortuit ou force majeure ou par vice de construction
ou encore que le feu a été communiqué par une maison voisine. (Art 1733 du code civil)
A l'expiration du bail écrit les occupants de bonne foi des locaux d'habitation bénéficient de
plein droit sans l'accomplissement d'aucune formalité du maintien dans les lieux loués, aux
clauses et conditions du contrat primitif.
Sont considérés comme occupants de bonne foi, les locataires, sous-locataires ainsi que les
occupants qui habitant dans les lieux en vertu ou en suite d'un bail écrit, d'une sous-location
régulière, exécutent leurs obligations, notamment le paiement du loyer exigible. (Art 439 du
CCH)
En matière de loyers impayés, la prescription est de 5 ans, sauf en matière de location en garni
(pension de famille, hôtel) où la prescription est de 6 mois.
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Le locataire qui est poursuivi pour le paiement de loyers qui remontent à plus de 5 ans ou 6
mois selon les cas sus énoncés peut soulever "in limine litis" la prescription.
Lorsqu’on se trouve en présence d'un locataire insolvable, la seule solution est d’essayer
d'obtenir son expulsion dans les meilleurs délais.
Le bailleur peut demander l'expulsion forcée du locataire, devant le juge des référés, après la
transmission de la lettre de demande de résiliation, sans respecter le délai de contestation de la
résiliation du bail prévu ci-dessus.
En cas d'expulsion forcée du locataire, celui-ci reste tenu du paiement des loyers échus du fait
de son occupation de l'immeuble ou du local à usage d'habitation. (Art 445 du CCH)
Les faits ainsi relatés sont relatifs aux litiges nés entre un bailleur et son locataire parti
à un contrat de bail à usage d’habitation.
Henri Mazeaud et M. François Terré concluent un contrat de bail à usage d’habitation dont le
loyer s’élève à 50 000f sans l’accomplissement d’aucune formalité exigée par la loi. Quelques
temps après, le bailleur décide de procéder à une augmentation. Cette augmentation est-elle
légitime ? le locataire peut-il valablement s’y opposer ?
23
Selon les dispositions de l’article 423 du CCH, Le loyer peut être révisé à la hausse ou à la
baisse, tous les trois ans. De plus, le bailleur qui veut faire une augmentation du loyer doit
préalablement notifier son intention au locataire par tout moyen, au moins trois (3) mois avant
la date d'effet de ladite augmentation et après la troisième année de la conclusion du contrat
de bail, sous peine de nullité de la clause contractuelle consacrant ladite augmentation.
En l’espèce, six mois après que Henri soit titularisé et maintenu à son poste au Lycée de
Daloa, Monsieur Terré, son bailleur, qui a eu cette information envoie aussitôt une lettre au
jeune enseignant lui notifiant une augmentation du loyer qui passe désormais à 150 000 F
CFA.
Les dispositions sus énoncé sont d’ordre public, toute clause contractuelle contraire à ces
dispositions est nulle. L’augmentation prévue par le bailleur est contraire à ces dispositions,
ainsi, elle est nulle.
Elle n’est pas légitime, du coup le locataire peut valablement s’y opposer.
Excédé par les agissements de son bailleur, Henri, pour refuser l’augmentation de loyer
notifiée dans la lettre, reproche l’inexécution de certaines réparations à son bailleur. Dès lors,
toutes les réparations à faire au cours du bail, incombent-elles au bailleur ?
Selon l’article 431 du CCH, le bailleur est Le bailleur est tenu de faire toutes les grosses
réparations, sauf les réparations d'entretien appelées parfois réparations locatives. En effet, ces
réparations dites locatives ou de menu entretien sont à titre d'exemple le recrépissement du
bas des murailles des appartements et autres lieux d'habitation, à la hauteur d'un mètre, les
pavés et carreaux des chambres, lorsqu'il y a quelques-unes cassées, les vitres à moins qu'elles
ne soient cassées par un accident extraordinaire et de force majeure, dont le locataire ne peut
être tenu, les portes, portes de cloison ou les fermetures et serrures.
En l’espèce, Henri reproche à son bailleur de ne pas avoir réparé la serrure de sa porte. Cette
réparation est une réparation locative, ainsi le bailleur n’est pas tenu de l’exécuter.
Si, le bailleur n’est pas tenu des réparations locatives, il est néanmoins tenu en outre de faire
les grosses réparations notamment celles concernant les murs porteurs ou de soutènement, les
voûtes, les toitures, les poutres, les murs de clôture, les canalisations et fosses d'aisance, les
puisards, les installations encastrées, les ascenseurs, les escaliers, les planchers, la vétusté de
l'immeuble ou du local, le ravalement des façades de l'immeuble ou du local loué, et
également tous travaux rendus nécessaires par un cas de force majeure. En l’espèce, le
bailleur s’est vu reproché les réparations concernant la toiture que le locataire qualifie de
véritable passoire.
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III- DE L’EXPULSION DU LOCATAIRE
Conformément aux dispositions de l’article 445 du CCH, le bailleur peut obtenir l’expulsion
du locataire que lorsque celui-ci manque à ses obligations contractuelles. En effet, le
propriétaire ne pouvant se faire justice à lui-même, doit saisir le tribunal d'une demande
d'expulsion.
En l’espèce, le bailleur adresse un avis d’expulsion à son locataire sans aucune formalité
particulière.
Cette expulsion n’aura aucun effet car elle ne respecte pas les conditions de forme prévues par
les dispositions de l’article sus énoncées.
DISSERTATION :
Selon Maslow, l'individu ressent le besoin de se protéger lui et ses proches. Ce besoin de
sécurité passe nécessairement par l’acquisition d’un logement. Il sera emmené à contracter un
bail à usage d’habitation qui est un contrat est soumis à la liberté contractuelle. En effet, la
liberté contractuelle est principe qui suppose que chacun est libre de contracter ou de ne pas
contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du contrat dans
les limites fixées par la loi. Quant au bail à usage d’habitation, c’est le contrat qui consiste à
mettre en location un immeuble ou un local servant d’habitation moyennant un loyer.
Autrefois appelé louage, le bail est un contrat hérité du droit romain. En pratique et dans le
code civil, le terme bail est préféré quand l’opération porte sur un immeuble. C’est un contrat
consensuel soumis à la liberté contractuelle de la partie. Celles-ci étaient libres de déterminer
la forme et le contenu du contrat. Depuis 2018, le législateur s’est immiscé dans ce contrat
afin de protéger les parties.
L’étude d’un tel sujet suscite un intérêt pratique et juridique. Du point de vue juridique, le la
preuve de ce contrat qui était difficile autrefois est aujourd’hui facilité avec l’exigence de
l’écrit. Du point de vue pratique, les parties seront désormais sur la même longueur d’onde
puisque la forme du contrat se trouve dans les textes. Ceci contribue ainsi à limiter les abus de
la part des propriétaires.
Dès lors nous sommes tentés de nous demander : la conclusion du bail à usage d’habitation
est-elle totalement soumise à la volonté des parties ?
25
La réponse à cette question sera axée autour de ces deux axes d’études. D’abord nous
montrerons la liberté contractuelle apparente dans le bail à usage d’habitation (I) ensuite
l’encadrement de cette liberté par les textes (B)
L'article 1102 du Code civil, dans lequel la liberté contractuelle apparaît, dispose que : «
Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de
déterminer le contenu et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi. La liberté
contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent l'ordre public. ». En tant
que convention, le bail à usage d’habitation n’échappe pas à ce principe. Ainsi, le principe de
liberté contractuelle dans le bail à usage d’habitation est défini à travers le fond (A), mais
également la forme du contrat (B)
L’article 411 du code de la construction et de l’habitat dispose : « le bail est libre. Nul ne peut
être contraint au bail. » Autrement dit, les propriétaires ont la liberté de louer ou de ne pas
louer leurs immeubles. La liberté de contracter ou non le contrat de bail à usage d’habitation
réside dans l'expression de sa volonté. En effet, il ne peut se voir obligé de signer un contrat.
Cette décision se révèle être personnelle. La liberté de contracter ou non le contrat de bail
permet également au bailleur, si une volonté est émise, d'entrer dans des phases de
négociations. Cette phase permet en effet de discuter avec un potentiel locataire, des termes
du contrat pour le futur. Il est important de mettre en avant que le fait d'entamer des
négociations n'oblige pas le bailleur à accepter le contrat de bail.
Ensuite, la liberté de choisir son cocontractant fait également partie du principe de liberté
contractuelle. En effet, bailleur est dans le droit de choisir la personne avec laquelle il
souhaite contracter le contrat de bail. La liberté de contracter implique une motivation
concernant le choix de la personne avec laquelle le contrat sera signé. En effet, un contractant
est libre de refuser ou d'accepter de contracter avec quelque personne que ce soit. La liberté
du choix du cocontractant peut également permettre de ne pas motiver le choix du contractant.
Cela signifie en d'autres termes que le choix peut être porté sur un individu plutôt qu'un autre,
sans avoir besoin de fournir quelque explication que ce soit. On dit que le bail est un contrat
institu personae.
La forme du principe de liberté contractuelle est définie par l'article 1102 du Code civil, et
notamment par l'alinéa 1. Selon cette disposition, chacun est libre de déterminer le contenu et
la forme du contrat dans les limites fixées par la loi. En effet, le contrat de bail à usage
d’habitation est un contrat consensuel, c'est-à-dire qu'ils reposent sur l'accord des deux
parties. La forme du contrat est libre de choix par les partis qui le composent. Ainsi, le contrat
peut être écrit si tel est le souhait des contractants, ou bien rester oral par consentement
26
mutuel. Ce type de contrat se distingue des contrats dits solennels et des contrats dits réels,
qui doivent respecter une certaine formalité et ne jouissent par conséquent pas des mêmes
principes que les contrats consensuels.
Les contrats solennels se doivent de respecter à la lettre des législations mises en place, sans
quoi les contrats seront dits nuls et invalides. L'écrit du contrat se devra d'être authentique, à
savoir dans le cas d'un contrat de donation, d'un contrat de mariage, d'un contrat dans le cadre
d'une hypothèque… Les contrats solennels comprennent également les contrats sous seing
privé. Cela signifie littéralement par le biais d'une signature privée. Nous retrouvons ce type
de contrats dans le cadre de contrats d'assurance par exemple.
Les contrats réels concernent quant à eux les contrats qui reposent sur la donation d'un objet,
d'une chose. Nous pouvons à ce titre citer les contrats de dépôt. Le contrat de dépôt consiste
en un acte, composé d'un déposant et d'un dépositaire. Le dépositaire obtient ainsi une chose
appartenant au déposant, et en a la garde et l'obligation d'une restitution en nature.
Contrat consensuel, dont le contenu est soumis à la volonté des parties, la liberté contractuelle
apparente dans le contrat de bail à usage d’habitation est aujourd’hui très encadrée par les
pouvoirs publics par l’institution du code de la construction et de l’habitat.
La liberté contractuelle apparente dans le contrat de bail à usage d’habitation est aujourd’hui
très encadrée tant dans sa forme (A) que dans son fond (B)
Le bail à usage d’habitation est le contrat qui consiste à mettre en location, un immeuble ou
un local servant d’habitation moyennant un loyer. C’est un contrat consensuel qui est soumis
à la liberté contractuelle des parties. Depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2018-575 du 13
juin 2018 relative au bail à usage d’habitation, le contrat de bail doit être passé par écrit. En
effet, avant l'entrée en vigueur de la loi de 2018 sur le bail à usage d'habitation, on pouvait
louer verbalement. La preuve du contrat de bail passés verbalement étant inefficace et peu
fiable, a sans doute poussé le Législateur à exiger la forme écrite, jugée plus avantageuse.
Ainsi, cette exigence transparait désormais à travers la lecture de l'alinéa 1 de l'article 414 du
nouveau Code de la construction et de l'habitat : "Le contrat de bail à usage d’habitation est
écrit. Il peut être conclu à durée déterminée ou à durée indéterminée". Le bail est conclu dès
l’accord de volonté des parties, mais doit nécessairement faire l’objet d’écrit dans le but de
protéger les parties.
Aussi, selon l’alinéa 2 de l’article 414 du CCH, le contrat de bail à usage d’habitation
fait obligatoirement l’objet d’enregistrement auprès de l’administration fiscale. En effet, Le
contrat de bail à usage d’habitation est enregistré conformément aux conditions et modalités
prévues par le Code général des Impôts. Le bailleur ou son représentant remet au
locataire, dans le délai de trente jours calendaires, après l’accomplissement des formalités
27
requises, un exemplaire de l’acte d’enregistrement du contrat de bail à usage d’habitation
délivré par l’administration fiscale.
Connu sous l’appellation de caution pas un abus de langage, le dépôt de garantie est une
somme d’argent exigée par le bailleur au locataire comme le précise l’article 416 du CCH
pour, garantir l’exécution de ses obligations en fin de contrat notamment les dégradations,
les impayés ainsi que les divers manquements qui pourraient survenir de son fait. Le dépôt
de garantie est à l’origine de vives polémiques tant son usage faisait l’objet d’abus de la part
des propriétaires qui, profitant de la forte demande ont soumis les particuliers à des exigences
financières quasi insurmontables. C’est pourquoi depuis la loi de 2018 relative au bail à usage
d’habitation intégrée dans le CCH de 2019, le législateur a plafonné cette garantie à deux
mois de loyers.
En cas de stipulation d’une garantie locative, un état des lieux écrit et contradictoire doit être
signé entre les parties, au plus tard le jour de l’entrée en jouissance des lieux par le locataire
et, également, le dernier jour de location, en fin de contrat de bail à usage d’habitation.
Cette garantie locative est remboursée au preneur dans un délai d’un mois à compter de la
restitution des clés, déduction faite, le cas échéant, des sommes restant dues au
bailleur et des sommes dont celui‐ci pourrait être tenu, sous réserve qu’elles soient dûment
justifiées.
FICHE 5 : LE CREDIT-BAIL
I. Contrôle de connaissances
Définition : Le crédit-bail se définit comme la convention par laquelle une entreprise dite
crédit bailleur acquiert sur la demande d'un client la propriété d'un bien en vue de le donner en
location à ce client pour une durée déterminée en contrepartie d'un loyer.
28
Les différents types du crédit-bail :
On entend par rapport le lien de connexité que le crédit-bail peut entretenir avec d'autres
contrats tels la location, la vente, le prêt d'argent, la vente à tempérament.
La société de crédit-bail, le crédit bailleur qui est généralement une institution financière
acquiert la propriété d’un bien professionnel à la demande d’une entreprise (appelée crédit-
preneur) auprès du fournisseur.
Le crédit bailleur donne le bien en location au crédit-preneur pour une période déterminée.
Le crédit bailleur est donc propriétaire du bien et l’entreprise, bénéficiaire du crédit-bail, en
est locataire comme dans un contrat de bail classique. La particularité du crédit-bail tient à ce
qu’il s’agit d’une location assortie d’une option d’achat.
L'établissement de crédit-bail n'est pas un véritable propriétaire bien qu'il en ait la qualité
juridique. C’est pourquoi dans la réalité économique, il s’agit d’un instrument de crédit
utilisant le louage de choses. En d'autres termes il est qualifié d'instrument de crédit car il
permet au preneur de louer un bien sans avoir à l'acheter. Le preneur paie des loyers
périodiques pour l'utilisation du bien, mais n'a pas à débourser le coût d'achat complet du
bien.
Le crédit-bail s'avère être un avantage important pour les entreprises qui recourent à ce moyen
de financement. Les avantages du crédit-bail résident en trois points essentiels : l'apport
personnel, la non altération de l'endettement et la déduction d'impôt.
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Ces avantages sont à répartir entre la société de crédit-bail et vous en qualité de client. En
effet, la société qui loue le bien pour vous a la possibilité d'investir sans avoir pour autant à
fournir un apport personnel. Pour ce qui est de vos avantages, en tant que société nécessitant
un bien, est que le matériel loué dans le cadre de ce crédit-bail n'est pas inclus dans le bilan.
Cela n'altère donc pas votre endettement et donc la possibilité pour vous d'utiliser du matériel
peu coûteux sans altérer votre niveau d'endettement.
Il est également à savoir que les loyers des crédits-baux sont déductibles de l'impôt sur les
bénéfices. Il vous faudra donc le déclarer sur votre déclaration de revenus pour qu'un
remboursement vous soit fait en milieu d'année. Chaque élément constitutif du contrat de
crédit-bail demeure négociable, de la durée à la périodicité, en passant par le montant des
loyers.
I. CONTRÔLE DE CONNAISSANCES
Le commodat : encore appelé contrat de prêt à usage, c’est un contrat parle lequel l’une des
parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à charge pour l’emprunteur de la rendre après
s’en être servit : c’est ce qui nous dit l’article 1875 du code civil ivoirien. Ainsi, selon les
dispositions des articles 1875 et 1876 du code civil, le prêt à usage a trois principaux
caractères lesquels sont :
En ce concerne la vente, elle se définit selon l’article 1582 comme une convention par
laquelle une personne s’oblige à livrer une chose et l’autre à payer. Les principaux de la vente
sont :
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Du point de vue de leurs caractères (commodat et la vente), nous constatons que ces deux
contrats n’ont pas le même caractère. La vente est essentiellement un contrat à titre onéreux
alors que le commodat est d’essence gratuit.
Ensuite quant au bail, selon l’article 1er de la loi n 2018-575 du 13 juin 2018 relative au bail
à usage d’habitation, « le contrat de bail à usage d’habitation est un contrat par lequel le
bailleur s’oblige à faire jouir le locataire d’un immeuble ou local à usage d’habitation pendant
un certain temps et moyennant un loyers que celui-ci s’oblige à lui payer ». Il faut dire que ce
contrat est un contrat à titre onéreux, un contrat comportant transfert de jouissance, un contrat
synallagmatique, consensuel. De cette approche notionnelle du bail, nous constatons que le
commodat se différencie du bail dans la mesure où le commodat n’emporte pas transfert de
jouissance et est à titre gratuit, ce qui n’est pas de même avec le bail.
Enfin , pour le dépôt, avant l’étude comparative, il faut dire que le dépôt se définit comme un
contrat de service par lequel une personne le déposant, remet une chose mobilière a une autre,
le dépositaire a charge de la garder et de la restituer à la premier demande. Comme caractère
du contrat de dépôt, il est à la fois : un contrat réel, un contrat unilatéral et un contrat à titre
gratuit. Le dépôt comporte les mêmes obligations de restitution à l’égard du déposant. La
ressemblance est encore plus frappante quand le dépôt est gratuit. La différence est que le
dépositaire n’a pas droit de se servir de la chose. Sa seule mission est de garder la chose.
FAUX car le prêt à la consommation est un contrat par lequel un prêteur (établissement
financier) met à disposition d’un emprunteur un somme d’argent qui devra être remboursée de
façon échelonnée dans le temps. De cette définition, il est évident que le prêt à la
consommation n’est pas un prêt de consommation car ils n’ont pas les mêmes caractères.
FAUX, cette question a été l’objet d’un débat doctrinal toutefois, la jurisprudence tranche
cette question et estime que le prêt à la consommation est un contrat réel en précisant que le «
prêt de consommation, contrat réel, ne se réalise que par la remise de la chose prêtée a
l’emprunteur ». Tant que ce bien n’est pas remis, le contrat n’est pas formé.
VRAI car dans le prêt de consommation, la chose objet du contrat peut être restitué par son
équivalent même si est a été utilisé ou a disparu.
VRAI, un contrat réel est un contrat dans lequel, le contrat est valablement formé qu’après la
remise de la chose. Ainsi donc nous constatons clairement que le prêt d’argent est un contrat
31
réel vu que le contrat de prêt d’argent se forme après que le prêteur est remis l’argent à
l’emprunteur.
Faux car cela dépend du caractère du contrat de prêt d’argent. En effet, ce contrat peut être à
titre onéreux ou à titre gratuit.
S’il est à titre onéreux, on parle valablement de prêt d’argent. C’est le général en matière se
prêt d’argent. Toutefois, ce prêt peut être fait à titre gratuit. Ici, on parle d’un contrat
d’honneur.
VRAI, l’obligation d’information est une obligation juridique définie par le code civil, selon
laquelle le vendeur ou le prestataire de service est contraint d’informer le consommateur sur
les points essentiels concernant les produits ou services proposés. Ainsi définie, cette
obligation n’est qu’a la charge du prêteur qui doit mettre en garde l’emprunteur des risques
liés au prêt d’argent pour assurer la réalité du consentement. Par ailleurs le législateur impose
des règles relatives à la publicité pour le prêt d’argent.
FAUX, en principe, selon l’article 1886 de code civil, « si pour user de la chose, l’emprunteur
a fait quelques dépense, il ne peut pas la répéter » en d’autre terme il ne peut pas demander
remboursement. Toutefois ce principe admet une exception avec l’article 1890 qui précise
que : « si, pendant la durée du prêt, l’emprunteur a été obligé, pour la conservation de la
chose, a quelque dépense extraordinaires, nécessaire et tellement urgente qu’il n’ait pas pu en
prévenir le prêteur, celui-ci sera tenu de la lui rembourser ». Ce remboursement ce fait avec le
cumule de ces trois conditions :
VRAI dans la vente comme de le mutuum, le vendeur/ le prêteur transfert une chose à
l’acheteur/ emprunteur. Ici, il faut dire que l’effet translatif se perçoit vu que le bien sort du
patrimoine pour l’autre.
FAUX certes l’emprunteur bénéficie de l’effet translatif du mutuum mais il faut dire que c’est
lors de l’emprunt de la chose car arriver à échéance, le prêteur aussi
32
DISSERTATION
Le prêt peut être définit comme un contrat par essence gratuit par lequel le prêteur transmet
l’usage de la chose à l’emprunteur qui doit le restituer à l’échéance de la convention. Le prêt
ainsi défini prend en compte d’une part le prêt des choses dont on peut user sans les détruire
et d’autre part celui des choses qui se consomment par l’usage qu’on en fait. Ici la première
espèce de prêt perçue par l’article 1875 du code civil est appelé le prêt d’usage ou commodat ;
la seconde est appelée prêt de consommation ou seulement prêt. Celui qui nous intéresse est le
prêt à l’usage ou commodat qui vient du latin commodum et qui signifie avantage. Le
commodat est définit par l’article 1875 du code civil comme « un contrat par lequel l’une des
parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à la charge par le preneur à la rentre sans
s’en être servi ». Il ressort de cet article que le commodat se forme dès la remise de la chose à
l’emprunteur. Ce contrat une fois forme a une a durée déterminée ou indéterminée. Ce sujet
revêt un intérêt juridique et pratique cela en sens que, l’on comprendra aisément le prêt à
usage et les effets juridiques qui y sont assortis.
Des lors, le problème de droit qui se pose est le suivant : quelle est la durée de l’engagement
des parties dans le commodat ?
Dans notre analyse, il conviendra de nous prononcer d’une part sur la question du prêt à usage
a durée déterminée et règlementer par le code civil (I) et d’autre part le silence de la loi sur le
prêt à usage à durée indéterminée. (II)
Cette partie de notre analyse s’articule autour de deux points, à savoir le terme explicite (A) et
le terme implicite (B)
On entend par le terme explicite, terme prévu conventionnellement, les parties décident de la
durée du prêt. Selon l’article 1888 du code civil, «le prêteur ne peut retirer la chose prêtée
qu’après le terme convenu ». Il apparait donc que les législateurs du code civil ceux sont
intéressés a l’hypothèse du prêt à usage durée déterminée. Comprenons par les dires du
législateur que la restitution de la chose prêtée ne peut être faite que si l’échéance convenu est
arrivée. Ce prêt essentiellement gratuit, ensuite au regard de l’article 1876 du code civil et
l’emprunteur possède le droit d’user de la chose, mais il ne peut s’en servir que conformément
a l’usage déterminé par la convention. Il profit de la chose que juste pour le temps qui lui est
accordé. En un mot, comprenons que dans le commodat, le temps est à durée déterminée et
cette durée bien que conventionnelle est issue du code civil. Notons qu’a chance de ce prêt,
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l’emprunteur en contreparties d’une obligation doit restituer de la chose dont il s’est servi.
Outre le terme explicite, il convient de nous intéresser sur le terme implicite dans le
commodat(B).
Il faut comprendre également par le terme implicite, un terme naturel de la chose. Aussi
l’article 1888 du code civil ajoute qu’a défaut de la convention, la chose ne peut être restituée
qu’après qu’elle a servi à l’usage pour lequel elle a été empruntée. Comprenons ici que le
terme implicite renvoie à l’utilité de la chose que le prêteur a voulu procurer à l’emprunteur
avec possibilité pour le juge d’obliger l’emprunteur à une restitution anticipée, si le prêteur a
un besoin pressant et imprévu de la chose prêtée. Mieux, la loi offre un privilège au prêteur
d’être en possession de la chose prêtée s’il en a besoin mais cela est conditionnel. Le prêteur
possède également le droit d’user de la chose mais il ne peut la saisir que conforment à
l’usage déterminé par la nature de la chose conformément à l’article 1880 du code civil. La
jurisprudence a donc reconnu l’existence d’un terme naturel ou implicite, prévisible, dans un
arrêt du 1989, la cour de cassation avait déduit de l’usage une certaine durée. Par la suite la
cour a ordonné toute référence à l’usage convenu. Au regard de cette analyse, si le prêt à
usage est à durée déterminée, il convient de nous intéresser sur silence de la loi sur le prêt à
usage à durée indéterminée.
Cette partie de notre analyse portera d’une part sur les revirements jurisprudentiels de la cour
quant au prêt à usage à durée indéterminée (A) et d’autre part d’une solution constante depuis
2004 sur la durée indéterminée du prêt à usage (B)
Dans l’hypothèse du prêt à usage à durée indéterminée, les parties n’ont pas fixés de terme à
l’avance ou que celui-ci ne puisse se déterminer de l’usage convenu, n’a pas été envisagée.
C’est pourquoi, il est revenu aux tribunaux de déterminer dans quelles conditions il est
possible au propriétaire de mettre fin à un prêt dont la durée n’est pas précisée. Lorsque le
prêt est à durée indéterminée, c’est à dire a été prêtée pour un usage potentiellement
permanent, il y a eu énormément de revirements jurisprudentiels. Avant 1996, la Cour de
cassation adopte la position suivante : le prêteur peut demander à n'importe quel moment la
restitution de la chose à l'emprunteur, sous réserve de respecter un délai de préavis
raisonnable. En 1996, la Cour de cassation impose au prêteur que l'emprunteur n'ait plus
besoin de la chose pour pouvoir lui demander la restitution de la chose (Cass 1ère civ, 19
novembre 1996, Bull Civ I, n°407 : « Le prêteur ne peut retirer la chose prêtée qu'après que le
besoin de l'emprunteur a cessé ») Cette solution était très favorable à l’emprunteur. En
1998 a lieu un nouveau revirement de jurisprudence. La Cour de cassation innove et ne
revient pas sur la jurisprudence antérieure. Elle élabore une nouvelle solution : lorsque le prêt
est à durée indéterminée, il revient au juge de fixer la durée du prêt, un terme raisonnable pour
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le prêt (Cass 1ère civ, 12 novembre 1998, Bull Civ I, n° 312) Des critiques ont été émises
à propos de cet arrêt notamment car le juge se voit reconnaitre un pouvoir
d’immixtion et car cette solution est de nature à engorger les tribunaux.
Outre les revirements jurisprudentiels de la cour quant au prêt à usage à durée indéterminée,
il convient de nous intéresser sur la solution constante depuis 2004 sur la durée indéterminée
du prêt à usage (B)
B. une solution constante depuis 2004 sur la durée indéterminée du prêt à usage
En 2004, la Cour de cassation revient à la solution originelle d'avant 1996 : le prêteur peut
mettre fin au contrat de prêt à tout moment. Il peut donc demander la restitution de la chose à
tout moment, à condition de respecter un délai de préavis raisonnable (Cass 1ère civ, 3 février
2004, Bull Civ I, n°34) Depuis, la solution est constante. Elle est cohérente par rapport
aux règles de droit traditionnellement applicables : En présence d'un contrat à durée
indéterminée, il est possible d'y mettre fin à tout moment. Chacune des parties a une faculté
de résiliation unilatérale.
CAS PRATIQUE
Le cas objet de notre présente étude relate les faits suivants : M. BENABENT réclame une
bague de fiançailles de 8.000.000 à Mlle MALAURIE après rupture de leurs fiançailles.
Celle-ci lui refuse la restitution de ladite bague. Afin d’oublier le chagrin de cette rupture, il
contacte son oncle M. MAZEAUD qui lui passe les clés de sa petite villa d’Assinie dans
laquelle il trouve à sa portée un véhicule, un sac de riz encore intact, une gazinière et une
bombonne de gaz à peine entamée. Mais, ce dernier pour être suffisamment autonome, va
contacter un prêt de 20.000 dollars avec la Banque de M. MAYER remboursable qu’après
5ans avec un taux d’intérêt de 11%. Le dollar était à 550 F CFA lors de la conclusion du
contrat mais aujourd’hui il est à 450 F CFA. Après 4 années de tranquillité, BENABENT
reçoit la visite de son cousin Henri MAZEAUD qu’il l’informe du décès et son père et lui
demande la restitution des biens. Quant à la Banque de M. MAYER, elle exige le
remboursement du crédit.
Les faits ainsi relatés traitent des contrats de mise à disposition, plus précisément des Prêts
(Prêt de consommation, prêt d’argent et prêt d’usage).
Le problème de droit qui se pose est le suivant : quelle est la nature juridique de toutes les
conventions passées par BENABENT ? Et quelles en sont les conséquences ?
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Quel est la nature juridique d’une bague de fiançailles ? À cette interrogation, la cour de
cassation répond en disant que si la bague est un bijou de famille, il s’agit d’un prêt à usage.
En revanche, si la bague est n’est pas un bijou familiale et est acheter par le futur époux il
s’agit d’un don manuel réalisé au profit de la fiancée.
L’article 1875 du code civil ivoirien dispose que : « le prêt à usage ou commodat est un
contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à la charge par
l’emprunteur de la rendre après s’en être servir ». En d’autres termes, le prêt à usage c’est le
fait de mettre à la disposition d’une personne une chose de façon gratuite sans que ce dernier
ne puisse le détruire.
Le prêt d’argent est la convention par laquelle le prêteur met une somme d’argent à la
disposition de l’emprunteur qui doit la restituer à l’échéance. En d’autres termes, le prêt
d’argent est le prêt de consommation par excellence.
Au regard de la règle de droit précitée et notre cas d’espèce, nous pouvons dire que l’acte
passé entre M. Mayer et BENABENT est un contrat de prêt d’argent qui est un prêt de
consommation.
Selon les dispositions de l’article 1875 du code civil, l’emprunteur doit rendre la chose «
après s’en être servir ». En d’autre terme, l’emprunteur doit rendre la chose au prêteur une
fois arrivé à échéance.
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En espèce, dans le cadre de ses fiançailles, BENABENT a offert une bague de estimée à
8.000.000 F à Mlle MALAURIE. Malheureusement, après leur rupture, BENABENT réclame
à MALAURIE la restitution de la bague de fiançailles que MALAURIE refuse
catégoriquement de rendre. De la confrontation de la règle de droit au cas d’espèce, et en se
basant sur la jurisprudence, si la bague est un bijou de famille, MALAURIE est dans
l’obligation de la lui rendre conformément à l’article 1875. Si la bague de fiançailles n’est pas
un bijou de famille, la jurisprudence estime qu’i n’y a pas restitution car il s’agirait d’un Don
manuel. Ainsi, MALAURIE n’est dans l’obligation de rendre la bague de fiançailles.
Conformément aux dispositions de l’article 1875 du code civil « l’emprunteur dot rendre la
chose après s’en être servi » c’est-à-dire que, l’emprunteur ne dispose que que de l’usage
temporaire de la chose mise à sa disposition. Dans ce cas d’espèce, M. Mazeaud passe les clés
de sa petite villa d’Assinie à BENABENT dans laquelle il lui laisse un véhicule, un sac de riz,
une gazinière et une bombonne de gaz qu’il lui demande d’utiliser en bon et due forme.
BENABENT utilise le véhicule au point d’en abimer les amortisseurs. 4 ans après
l’utilisation, il reçoit la visite inopinée de son cousin Henri Mazeaud qui l’informe du décès
de son père et demande la restitution des biens, entant l’unique héritier vu qu’il s’agissait d’un
prêt d’usage. Par conséquent, au regard de l’article 1875, BENABENT doit restituer les objets
qui lui sont prêtés de façon intact. Toutefois, vu que ce dernier a fait un mauvais usage de la
voiture au point d’abimer les amortisseurs, s’il ne les répare pas avant la restitution, en vertu
de l’article 1880, il verra sa responsabilité contractuelle être engagée. Quant au sac de riz qui
est bien consomptible, correspondant à un prêt de consommation, la restitution se fera par
équivalent ou en valeur.
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l’emprunteur. Les risques de ladite dépréciation sont escomptés à l’unique charge du prêteur.
En l’espèce, le cout du dollar qui valait 550 F CFA lors de la conclusion du contrat est passé à
450 F CFA l’unité. Pour conclure, la dépréciation de la valeur de la somme d’argent n’aura
aucune incidence sur le remboursement du prêt.
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