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La Ccass rejette le pourvoi. Relève que la faute commise était la seule à l’origine de la
faute abusive, donc il y a bien eu rupture abusive des pourparlers.
Question de droit :
Ce qui est important dans cette décision : elle réunit tous les critères utilisés par la
jurisprudence afin d’engager la responsabilité de l’auteur de la rupture.
La société assigne la SCI pour obtenir réparation du préjudice subi, lié au défaut
d’exploitation du local, et préjudice du fait de l’impossibilité d’ouvrir le commerce.
Non, car
De plus, si on sanctionne les réparations des gains espérés, cela revient à une exécution
par équivalent.
Perte de chance de poursuivre les négociations ; et dans une moindre mesure perte de
temps et de conclure avec quelqu’un d’autre.
L’offre et l’acceptation
Selon la CA, la rétractation de la dame était valable parce qu’elle avait été faite avant
l’émission de l’acceptation de l’offre.
Question de droit : Est-ce que le promettant avait le droit de rétracter leur offre
avant le délai déterminé ?
La réponse est non. Quand une offre est faite avec délai, la rétractation de cette offre
est fautive et entraîne l’octroi de dommages et intérêts. Pourquoi on ne force pas à
acheter, puisque le promettant s’est engagé ? Pourquoi on ne force pas le contrat étant
donné l’engagement de volonté ? Parce qu’il n’y a pas eu de rencontres des volontés.
Le décès de l’offrant provoque la caducité de l’offre non assortie d’un délai. S’il y avait
eu un délai, l’offre aurait été valable malgré le décès car elle aurait été transmise aux
ayants-droits, qui aurait dû exercer la volonté de leur père.
Est-ce qu’une promesse de contrat de travail vaut contrat de travail, et le salarié peut-il
prétendre aux indemnités pour rupture fautive du contrat de travail.
Il fallait savoir si c’était une offre de contrat de travail ou est-ce que c’est une promesse de
contrat de travail la qualification est essentielle au regard des sommes perçues.
Club de rugby qui propose à un jour de l’embaucher, et retire sa proposition avant que le
joueur l’accepte. Le joueur considérait que la promesse de contrat de travail valait contrat
de travail, et estimait avoir droit aux indemnités pour rupture abusive de contrat de travail.
En faisant reconnaitre l’existence d’une promesse de contrat, l’ex futur salarié, sollicitait la
requalification de la rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse : obtient le
versement de dommages et intérêts et de diverses indemnités, voir le payement des
salaires qui auraient été versés en cas de CDI. Si uniquement offre, cela se serait résolu
en simple dommages et intérêts.
Désormais, depuis 2016, l’offre et la promesse sont définis dans le Cc, et un régime précis
est prévu pour les 2.
Cet arrêt permet à la CCass de modifier sa position. Elle indique qu’il y a promesse
d’embauche quand le salarié dispose d’un véritable droit d’opter pour la conclusion du
contrat ; et qu’à défaut, il ne s’agit que d’une offre de contrat. Une offre de contrat, dès lors
qu’elle est sans délai, est révocable par l’employeur jusqu’à l’acceptation. L’employeur qui
retire même une offre d’embauche sera sanctionné, mais moins.
L’offre est un acte unilatéral qui émane d’une partie : il faudra une acceptation pour former
le contrat. Une promesse unilatérale est un avant contrat. Pour que ce soit une promesse,
il faut que le droit d’opter soit clairement précisé et pour que ce soit une promesse il faut
que le destinataire fasse savoir sa volonté d’exercer éventuellement son droit d’opter.
Accord de volonté qui dispose qu’une partie s’engage et que l’autre reste libre d’accepter
ou non.
La CCass reproche à la CA d’avoir conclu à une promesse sans avoir démontré que le
document offrait un droit d’opter (en l’occurrence il n’y avait pas de droit d’opter) : la
CCass a donc tranché en disant que c’était une offre de contrat de travail et pas une
promesse de contrat de travail.
Avant 2016 :
Après 2016 :
Question de droit : Une proposition qui n’offre pas à son destinataire le droit d’opter
pour la conclusion du contrat peut-elle être qualifié de promesse d’embauche dès
lors que les éléments essentiels du contrat sont déterminés, et qu’il ne manque
pour la formation dudit contrat que le consentement du bénéficiaire de l’offre ?
Polémique à la suite de cet arrêt : Les contrats ne valent que pour les parties l’ayant
conclu ensemble. Pas de contrat entre le bénéficiaire du pacte et le tiers ; pourtant on
sanctionne la mauvaise foi du tiers acquéreur vis-à-vis du bénéficiaire du pacte.
Toutefois, si on ne faisait pas comme ça, le pacte de préférence n’aurait pas beaucoup
d’intérêt.
Question de droit :
On savait que le tiers acquéreur avait connaissance du pacte et a conclu quand même. Il
fallait interpréter le principe jurisprudentiel précédent ; et pour assouplir ces conditions, on
peut se dire que dès lors que le tiers acquéreur a connaissance de l’existence du pacte de
préférence, il est à sa charge de se renseigner quant à l’intention du bénéficiaire du pacte
de s’en prévaloir. Fait peser la responsabilité sur le tiers acquéreur.
Sur quel fondement on opposerait ça au tiers qui n’est pas parti au contrat de pacte
de préférence ? Le fait d’avoir connaissance de l’existence d’un pacte de préférence et
de ne pas s’être renseigné pourrait se fonder sur la responsabilité délictuelle (puisqu’on
ne peut pas utiliser la responsabilité contractuelle car pas de contrat entre le tiers
acquéreur et le bénéficiaire du pacte) : toute faute qui cause dommage à autrui doit la
réparer.
La promesse de vente
Propriétaire qui consent à une promesse de vente avec un délai jusqu’au 1er septembre.
Quelques jours après la promesse, annonce son intention de ne plus vendre. Assigné la
dame à l’exécution forcée de la promesse de vente.
Question : quelle est la nature de l’obligation qui nait d’une promesse de vente ?
Arrêt intéressant car l’affaire est jugée sous le droit avant l’ordonnance car moment des
faits avant 2016 ; mais la CCass décide de s’aligner sur l’ordonnance même si elle n’est
pas applicable en l’espèce. On est dans le cadre de l’interprétation.
Confirmation de la jurisprudence de 2021 face à des juges de fond qui avaient appliqué la
jurisprudence de 1993 (Affaire Cruz).