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Pratiques psychologiques 15 (2009) 191–201

Dossier
L’anxiété maternelle de séparation et l’aménagement
du temps de travail
Maternal separation anxiety and adaptation
of working time
M. Robin
CNRS UMR 8069, laboratoire de psychologie environnementale, université Paris-Descartes,
institut de psychologie, 71, avenue Édouard-Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt, France
Reçu le 1er janvier 2007 ; accepté le 1er septembre 2008

Résumé
Afin d’examiner les raisons du choix et l’efficacité des stratégies de conciliation liées à l’aménagement
du temps de travail, nous présentons deux recherches empiriques qui mettent en lien le niveau d’anxiété
maternelle de séparation et le choix de la durée des horaires de travail. La première étude a été menée auprès
de deux groupes de salariées, l’un composé de 41 mères travaillant à temps complet, l’autre de 33 mères ayant
choisi de travailler à temps partiel. La seconde étude porte sur 45 employées de la grande distribution ayant
la possibilité de choisir leurs horaires de travail soit en décalé (tôt le matin, tard le soir), soit en journée.
Les résultats confirment que, sur un plan psychologique, la question du temps travaillé est cruciale pour
les mères actives. Ils illustrent comment les contraintes nouvelles liées aux mutations du monde du travail
(flexibilité, précarité) peuvent être tantôt subies par les femmes, tantôt réappropriées par elles au service de
la conception qu’elles ont de la conciliation famille/travail.
© 2008 Société française de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
In order to examine the reasons of the choice and the effectiveness of the strategies of conciliation related
to the adaptation of working time, we present two empirical studies which investigate the relationships
between the level of maternal separation anxiety and the choice of the duration of the schedules of work.
The first study was conducted among two groups of working mothers, one of 41 mothers working at full-
time, the other of 33 mothers having chosen to work part-time. The second study relates to 45 employees
of mass marketing having the possibility of choosing nonstandard work schedules (early the morning, late

Adresse e-mail : monique.robin@univ-paris5.fr.

1269-1763/$ – see front matter © 2008 Société française de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.prps.2008.09.004
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the evening) or in day. The results confirm that, on a psychological level, the question of worked time is
crucial for the active mothers. They illustrate how the new constraints related to the changes of the world of
work (flexibility and precariousness) can be sometimes undergone by the women, sometimes appropriated
by them in order to reconcile work and their family role.
© 2008 Société française de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Travail des femmes ; Anxiété de séparation ; Stratégies de conciliation ; Horaires de travail

Keywords: Working mothers; Maternal anxiety; Strategies of conciliation; Work schedules

1. Introduction

À partir des années 1960, tous les pays occidentaux ont connu une très forte croissance du taux
d’activité des femmes, avec des variations importantes des modèles d’emploi selon les pays. La
France est un des pays européens où le travail féminin à temps complet et en continu, c’est-à-dire
sans interruption après la naissance des enfants, constitue la norme dominante (Thévenon, 1999).
D’après l’enquête « emploi » de l’INSEE de 2005, 80,2 % des mères françaises ayant un seul
enfant de moins de trois ans sont présentes sur le marché du travail, dont 16,1 % à temps partiel
et 10 % en recherche d’emploi 1 .
Cependant, l’intégration de la dimension familiale dans le rapport des femmes à l’emploi conti-
nue d’être une réalité majeure, malgré l’évolution des modèles de rôles sexués que connaissent
à l’heure actuelle la plupart des sociétés occidentales. De l’ensemble des travaux portant sur la
répartition des rôles dans le couple, la revue de questions réalisée par Thompson et Walker (1989)
montre une persistance de la spécialisation sexuée des rôles dans tous les domaines (économique,
domestique et familial) et met en évidence les résistances des hommes et des femmes à un partage
moins différencié des fonctions selon le sexe. Ainsi, de nombreuses femmes continuent d’osciller
entre un modèle traditionnel, dans lequel elles s’identifient à leur rôle de mère et d’épouse, et un
modèle axé sur la réussite professionnelle comme moyen d’épanouissement personnel (Dubé et
Auger, 1984).
La recherche sur l’articulation famille/travail a introduit le concept de « conflits de rôles » pour
rendre compte de l’incompatibilité mutuelle des pressions provenant des domaines familiaux et
professionnels (Barnett et Baruch, 1985). Les notions de « surcharge de rôles », de « tensions entre
les rôles », d’« incompatibilité entre les rôles » sont quelquefois utilisées de façon équivalente. La
nécessité qui est faite aux femmes de devoir concilier au jour le jour leurs rôles multiples engendre
des contradictions, parfois sources de désordres psychologiques et somatiques, bien que le rapport
entre l’activité professionnelle des mères et leur bien-être apparaisse assez complexe d’après la
revue de littérature réalisée par Klumb et Lampert (2004).

1.1. L’anxiété maternelle de méparation : un concept à l’interface de l’individuel et du social

Dans le champ d’étude des conflits de rôles famille/travail chez les femmes, les recherches
sur l’« anxiété maternelle de séparation » sont apparues aux États-Unis dans les années 1980.
Après avoir observé la complexité des forces conflictuelles qui s’expriment parfois chez

1 Premiers résultats de l’enquête sur l’emploi 2005. INSEE Première, 1070.


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certaines mères lorsqu’il s’agit de concilier leur rôle familial et leur activité profession-
nelle (Hock et al., 1980), les travaux de cette équipe se sont orientés vers la définition,
l’opérationnalisation et l’approfondissement du concept d’anxiété maternelle de séparation (Hock
et al., 1989).
L’anxiété maternelle de séparation a été définie comme un état émotionnel désagréable lié aux
expériences de séparation. Il s’exprime par des sentiments d’anxiété, de tristesse, de culpabilité,
par des préoccupations en liaison avec la séparation, le désir de maintenir un contact physique étroit
avec l’enfant, des attitudes concernant la valeur ou l’importance exclusive des soins maternels (par
exemple, la crainte que les besoins physiques et émotionnels de l’enfant ne soient pas satisfaits
sur son lieu de garde), la croyance que l’enfant se sent mieux avec sa mère qu’avec toute autre
personne.
En effet, la question de la délégation temporaire des responsabilités et des soins aux enfants à des
tierces personnes se joue sur le registre subtil de la concurrence/complémentarité où interviennent
l’histoire personnelle et familiale de la mère et l’influence des normes sociales de « la bonne
mère », c’est-à-dire, celle qui est entièrement disponible et dévouée à sa famille (Bloch et Buisson,
1998).
D’après l’ensemble des travaux menés par l’équipe de Hock, les différences individuelles dans
les niveaux d’anxiété maternelle de séparation sont à la fois déterminées par des caractéristiques
de personnalité de la femme et par la représentation qu’elle a des rôles sociaux liés au sexe. Il s’agit
donc d’un concept qui se situe à l’interface de la psychologie individuelle et de la psychologie
sociale.
En ce qui concerne les déterminants individuels de l’anxiété de séparation, les recherches
ont établi le lien entre ce vécu difficile et l’état de santé émotionnelle de la mère : celles
ayant un haut niveau d’anxiété de séparation ont des représentations plus négatives d’elles-
mêmes et un risque plus élevé de symptômes dépressifs (Hock et Schirtzinger, 1992). En outre,
l’anxiété de séparation est associée chez les femmes à la nature de leurs propres expériences
d’attachement pendant l’enfance. Lutz et Hock (1995) et Scher et al. (1998) ont montré que
les mères ayant des hauts niveaux d’anxiété de séparation ont établi pendant l’enfance avec
leurs propres parents une relation peu sécurisante qui ne leur permet pas de réguler de façon
satisfaisante les questions liées à l’étroitesse du lien mère–enfant, et donc, aux situations de
séparation.
En ce qui concerne la représentation des rôles sociaux liée au sexe, celle-ci est fortement
dépendante du niveau socioéconomique et culturel : les femmes ayant un faible niveau d’études
ont tendance à avoir des conceptions plus traditionnelles du rôle maternel et sont moins orien-
tées vers la reprise d’une activité professionnelle après la naissance de leur premier enfant
(Hock et al., 1984). Les femmes les moins instruites ont des niveaux plus élevés d’anxiété
maternelle de séparation (McBride et Belsky, 1988), bien que celles ayant fait des études supé-
rieures se soient pas à l’abri de ressentir des conflits entre leur rôle professionnel et leur rôle
familial (DeMeis et al., 1986). Mais, ce qui apparaît le plus important est l’adéquation entre
les désirs de la femme et son statut actuel au regard de l’emploi (McBride et Belsky, 1988 ;
Hock et al., 1989). Ainsi, les mères qui préfèrent retravailler ont moins d’anxiété de sépara-
tion que celles qui préfèrent rester à la maison et leur anxiété diminue plus vite au cours de
la première année (DeMeis et al., 1986). Les femmes qui retournent au travail malgré leur
souhait initial de rester à la maison après la naissance de l’enfant éprouvent des conflits de
rôles entre leur engagement professionnel et leurs préoccupations concernant les besoins de
l’enfant, conflits qui sont associés à de hauts niveaux d’anxiété de séparation (Hock et al.,
1980).
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1.2. Le temps de travail et les stratégies de conciliation des femmes

Le travail à temps partiel est souvent considéré comme étant au service de la conciliation
famille/travail pour les femmes salariées. Un temps de travail réduit apparaît ainsi comme le
moyen permettant d’accorder deux systèmes de valeurs qui s’opposent : la volonté d’exercer une
activité professionnelle et l’attachement au rôle familial traditionnel de la femme (Kergoat, 1984).
Toutefois, l’augmentation du chômage, du sous-emploi et de la précarité dans les années quatre-
vingt ont considérablement élevé le taux d’emploi à temps partiel qui est aujourd’hui souvent
accepté « faute de mieux » par la plupart des salariés (Maruani, 2000). D’après les enquêtes
Emploi de l’INSEE, la proportion de femmes actives occupant un travail à temps partiel est passé
de 19 % en 1982 à 32 % en 1999. Galtier (1999) distingue le « temps partiel choisi » qui correspond
au temps partiel dit « scolaire » des femmes de milieu social élevé ne travaillant pas le mercredi, et
« le temps partiel contraint », de durée plus faible, qui concerne surtout les salarié(e)s en situation
socioéconomique difficile. Les femmes, surtout peu diplômées, sont les plus vulnérables et tendent
de plus en plus à être reléguées dans des emplois à temps partiel précaires, aux horaires de travail
atypiques, souvent peu compatibles avec la vie familiale (Maruani, 2000).
Afin d’examiner la nature des choix et l’efficacité des stratégies de conciliation liées aux
horaires et à la durée du temps de travail, nous présentons deux recherches empiriques explo-
ratoires qui mettent en lien le niveau d’anxiété maternelle de séparation, comme indicateur de
difficultés psychologiques liées aux conflits de rôles famille/travail, et le choix de la durée et des
horaires de travail, comme stratégie de conciliation. La première étude a été menée auprès de
femmes ayant choisi de travailler à temps partiel, comparées à des femmes travaillant à temps
complet. La seconde étude porte sur des employées de la grande distribution ayant la possibilité
de choisir leurs horaires de travail soit en décalé (tôt le matin, tard le soir), soit en journée. Nous
formulons l’hypothèse que les nouvelles formes d’aménagement du temps de travail liées aux
mutations de la société seraient tantôt subies par les femmes, tantôt réappropriées par elles au
service de la conception qu’elles ont de la conciliation famille/travail et de leur représentation du
rôle maternel.

2. Une enquête sur le travail à temps partiel choisi

Tout en souscrivant aux réserves nécessaires à propos de la difficulté à cerner véritablement


la notion de « choix » (Maruani, 2000), nous avons entrepris une étude comparant des femmes
qui se présentent comme ayant volontairement décidé de travailler à temps partiel à des femmes
travaillant à temps complet.
Pour évaluer si le choix du travail à temps partiel constitue bien une stratégie efficace de
conciliation famille/travail, nous avons comparé le niveau d’anxiété maternelle de séparation
dans ces deux groupes. Nous avons également pris en compte le degré de satisfaction des femmes
par rapport à la durée du temps de travail, considéré comme un indicateur de l’écart entre leurs
attentes et la réalité de leur situation actuelle à l’égard du temps travaillé.

2.1. Méthodologie

2.1.1. Participantes et procédure


L’échantillon porte sur 74 femmes actives vivant en couple, ayant au moins un enfant de moins
de six ans, travaillant selon des horaires standards en journée. Environ 40,6 % des femmes ont
choisi de travailler à temps partiel (n = 30) et 59,4 % travaillent à temps complet (n = 44).
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L’ensemble de la population est constitué de femmes ayant principalement entre 20 et 40 ans


(27 % des femmes ont entre 20 et 30 ans, 63 % entre 31 et 40 ans et 10 % ont plus de 41 ans).
Quarante et un pour cent des mères ont un seul enfant, 48 % en ont deux et 11 % en ont 3. Trente
pour cent occupent une profession de catégorie supérieure, 14 % une profession de catégorie
intermédiaire et 56 % ont des emplois peu qualifiés. Trente-quatre pour cent des femmes ont un
niveau d’études inférieur au baccalauréat, 14 % ont fait des études supérieures courtes (inférieures
à bac +3) et 25 % ont fait des études supérieures longues (supérieures à bac +4). On relève une
relation significative entre le niveau d’instruction des femmes et la durée de leur temps de travail
(Khi2 [2] = 6,2, p ≥ 0,04) avec une surreprésentation du travail temps partiel pour les femmes
ayant fait des études supérieures courtes (64,3 %) et une surreprésentation du travail à temps
complet pour les femmes ayant fait des études supérieures longues (76 %).
Les mères ont été recrutées par connaissance et par rencontres à la sortie de certaines écoles
de la région parisienne. Deux questionnaires leur ont été distribués avec remise d’une enveloppe
pour le retour garantissant l’anonymat et la confidentialité des informations.

2.1.2. Instruments de mesure


Un premier questionnaire regroupe les informations sociodémographiques et deux questions
mesurant la satisfaction par rapport à la durée du temps de travail (autoévaluation de la satis-
faction, selon une échelle Likert en cinq points) et une appréciation de leurs souhaits éventuels
de modification de la durée de leur temps de travail actuel selon quatre catégories (souhait de
réduire, augmenter, maintenir le nombre actuel d’heures de travail, se retirer temporairement ou
définitivement du marché du travail).
Un second questionnaire évalue l’anxiété maternelle de séparation. Il est composé de
19 attitudes relatives au vécu émotionnel de la femme liées à la question de la séparation mère-
enfant en lien avec son activité professionnelle et à la délégation de la garde des enfants à une
tierce personne. Les sujets doivent indiquer leur opinion sur une échelle Likert en cinq points
allant de : « pas du tout d’accord » à « complètement d’accord »2 . Cet outil constitue la version
française adaptée de la Maternal Separation Anxiety Scale (Hock et al., 1989), construite et
validée par Robin et al., 1999. L’homogénéité de l’échelle est satisfaisante (coefficient alpha de
Cronbach = 0,89) permettant de calculer un score d’anxiété maternelle de séparation.
Quatre groupes ont été constitués en croisant la durée du temps de travail (sur le critère plus
des 35 heures hebdomadaires légales en France pour un temps complet et moins de 35 heures)
et la satisfaction par rapport à cette durée (recodage dichotomisé de l’échelle de satisfaction) :
mères travaillant à temps complet et satisfaites, mères travaillant à temps complet et insatisfaites,
mères travaillant à temps partiel et satisfaites, mères travaillant à temps partiel et insatisfaites. Les
scores moyens d’anxiété maternelle de séparation dans ces quatre groupes ont été comparés par
analyse de variance.

2.2. Résultats

On constate (Tableau 1) que peu de femmes travaillant à temps partiel se déclarent insatisfaites
de la durée de leur temps de travail (n = 2). Par conséquent, les analyses ont été poursuivies sur
les trois autres groupes de femmes. Les femmes qui travaillent à temps complet et qui en sont

2 Exemples d’items : « Quand je suis loin de mon enfant, il me manque beaucoup et je me sens très seule » ; « Un enfant

est perturbé quand il reste avec une baby-sitter ou quelqu’un qui le garde ».
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Tableau 1
Moyennes des scores d’anxiété maternelle de séparation (écarts-type) en fonction de la durée du temps de travail et de la
satisfaction.
Durée du temps Niveau de satisfaction/durée Effectif % Score moyen d’anxiété
de travail du temps de travail n = 74 maternelle de séparation

Temps partiel Satisfaction 28 38 48,1 (13,2)


Temps partiel Insatisfaction 2 3 55,6 (11,1)
Temps complet Satisfaction 31 42 51,1 (10,1)
Temps complet Insatisfaction 13 18 56,0 (13,4)

insatisfaites présentent les niveaux les plus élevés d’anxiété maternelle de séparation, alors que
les femmes qui se disent satisfaites de la durée du temps de travail ont des niveaux plus faibles
d’anxiété de séparation, quelle que soit la durée de leur temps de travail. Le F global n’est pas
significatif alors que la comparaison post hoc des moyennes (test de comparaison planifiée) est
significative entre le groupe des femmes travaillant à temps complet et insatisfaites qui s’oppose
au groupe des femmes travaillant à temps partiel et satisfaites (p ≥ 0,05).
Le Tableau 2 montre une relation significative entre le niveau d’anxiété maternelle à la sépa-
ration et les souhaits relatifs à la durée du temps de travail pour l’ensemble de l’échantillon. On
notera qu’aucune femme n’ayant déclaré souhaiter augmenter la durée de son temps de travail,
les résultats ont porté sur trois groupes de femme : souhaits de maintien de la durée du temps de
travail, souhaits de réduction et souhaits d’arrêts de travail. Les femmes qui souhaitent maintenir
la durée de leur temps de travail actuel ont des niveaux d’anxiété de séparation plus faibles que
celles qui souhaitent réduire cette durée ou cesser de travailler (F [2, 71] = 3,09, p ≥ 0,05).

3. Une enquête sur le travail à horaires atypiques

L’activité à temps partiel est aujourd’hui très souvent cumulée aux emplois à horaires atypiques,
c’est-à-dire décalés sur la nuit, le matin, le soir et/ou la fin de semaine, notamment dans les secteurs
d’emploi féminins peu qualifiés (hôtellerie restauration, nettoyage, commerce) (Maruani, 2000).
L’échelle française mesurant l’anxiété maternelle de séparation a été proposée à un échantillon de
mères actives, employées de la grande distribution et dont le contrat de travail offre la possibilité de
choisir leurs horaires, soit en horaires décalés (tôt le matin, tard le soir), soit en journée. C’est cette
possibilité de choisir son horaire de travail, ouvrant une petite marge de manœuvre à l’intérieur
de l’univers fermé et contraignant de ces emplois, qu’il nous a paru intéressant d’explorer. Nous
avons fait l’hypothèse que les femmes qui choisissent de travailler en horaires décalés, horaires leur
laissant plus de disponibilités en journée pour s’occuper elles-mêmes de leur famille, auraient plus
de difficultés psychologiques à se séparer de leurs enfants que les mères ayant choisi de travailler
en journée, ce qui se traduirait par un niveau plus élevé d’anxiété maternelle de séparation dans le

Tableau 2
Moyennes des scores d’anxiété maternelle de séparation (écarts-type) en fonction des souhaits par rapport à la durée du
temps de travail.
Souhaits durée du temps de travail Effectif n = 74 % Score moyen d’anxiété maternelle de séparation

Maintien durée actuelle 25 33,8 46,08 (10,8)


Arrêt de travailler 9 12,2 52,44 (15,4)
Réduction de la durée actuelle 40 54,0 53,37 (11,3)
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premier cas. L’anxiété maternelle renvoyant également aux difficultés de délégation de la garde
des enfants à des tierces personnes, nous avons fait l’hypothèse que les femmes ayant des niveaux
plus élevés d’anxiété maternelle de séparation rechercheraient davantage un mode d’accueil de
l’enfant dans le cadre plus sécurisant des proches de la famille (conjoint, grand-mère).

3.1. Méthodologie

3.1.1. Participantes et procédure


L’échantillon est composé de 45 employées de la grande distribution, ayant au moins un enfant
de moins de trois ans, vivant en couple et dont le conjoint exerce une activité professionnelle. Les
deux-tiers des femmes sont caissières et l’autre tiers est constitué d’agents de ménage, d’étalagistes
et de manutentionnaires. Environ 57,8 % des conjoints occupent un emploi non qualifié, 31,1 %
de catégorie intermédiaire et 11,1 % de catégorie supérieure. Trois groupes équilibrés de 15 sujets
ont été formés : employées travaillant en horaires du matin (de 5 heures à 10 heures), employées
travaillant en journée (de 10 heures à 16 heures) et employées travaillant en horaires du soir (de
16 heures à 22 heures). Les contrats de travail sont de 20 heures hebdomadaires pour 64 % de
l’échantillon et de 30 heures pour 36 % de l’échantillon. Environ 31,1 % des enfants sont gardés
par un membre de la famille (père, grand-mère) et les autres enfants se répartissent de façon
équilibré entre les modes d’accueil externalisés (crèche, halte-garderie, assistante maternelle).
Les sujets ont été recrutés sur leur lieu de travail (un magasin de grande distribution en région
parisienne), après accord des responsables de l’établissement. Deux questionnaires ont été dis-
tribués pendant la pause ou à la fin de leur journée de travail et retournés de façon anonyme une
semaine plus tard. Le taux de réponse est de 83 % 3 .

3.1.2. Instruments de mesure


Un premier questionnaire porte sur les informations sociodémographiques, les caractéristiques
de l’emploi des deux conjoints, le mode de garde des enfants, les modalités de prise en charge
des enfants en dehors des horaires d’ouverture de la structure d’accueil, l’organisation de la prise
en charge des enfants entre les deux parents.
Le second questionnaire porte sur l’évaluation de l’anxiété maternelle de séparation au moyen
de l’échelle déjà présentée.

3.2. Résultats

Les résultats présentés dans le Tableau 3 montrent que les mères qui choisissent de travailler
en horaires décalés (tôt le matin ou tard le soir) se caractérisent par un niveau plus élevé d’anxiété
maternelle de séparation que celles qui travaillent en journée (F [2, 42] = 8.04, p ≥ 0,01). Elles ont
aussi davantage tendance à avoir recours à un mode de garde à l’intérieur de la famille (grand-
mère, conjoint), plutôt qu’à une crèche ou une nourrice (Khi2 [4] = 10,53, p ≥ 0,03). Toutefois, les
niveaux d’anxiété maternelle de séparation ne différencient pas de façon significative les différents
modes de garde.

3 Le recueil des données pour cette enquête a été réalisé par Mélanie Ostel, étudiante en maîtrise de psychologie sociale

à l’université Paris-Descartes. Étant employée parallèlement dans cet établissement, cette étudiante a présenté l’étude à ses
collègues et responsables hiérarchiques comme la réalisation d’un mémoire de recherche universitaire. Son implication
professionnelle sur le terrain explique le taux de réponses élevé. Nous la remercions pour sa participation à cette étude.
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Tableau 3
Moyennes des scores d’anxiété maternelle de séparation (écarts-type) et type de mode de garde en fonction du choix des
horaires de travail.
Choix des horaires Score d’anxiété Mode de garde
de travail maternelle à la séparation (effectifs)
n = 45 Membre de Crèche Assistante
la famille Halte-garderie maternelle

Horaires décalés le matin (n = 15) 44 (10,1) 5 6 4


Horaires en journée (n = 15) 36 (8,4) 2 4 9
Horaires décalés le soir (n = 15) 49 (9,6) 7 7 1
Score d’anxiété maternelle à la séparation 46,6 (11,1) 43,4 (9,7) 39,7 (10,4)

4. Discussion

Le concept d’anxiété maternelle de séparation, développé aux États-Unis par Hock et al. (1989)
renvoie aux enjeux psychologiques des conflits de rôles liés à l’articulation famille/travail chez
les femmes. L’opérationnalisation de ce concept, sur laquelle se sont appuyées les deux études
empiriques présentées dans ce travail, permet d’évaluer les difficultés émotionnelles ressenties
par certaines femmes lorsqu’elles doivent quitter leurs enfants pour aller travailler et les confier
à un mode de garde.
Parallèlement, la recherche portant sur l’interface famille/travail a décrit la diversité des
stratégies utilisées par les femmes pour concilier leurs responsabilités familiales et leur vie pro-
fessionnelle (Spain et Bedard, 1990). Entendons-nous d’abord sur le terme de « stratégie », qui
n’est pas forcément très adéquat et que nous utilisons faute de mieux. La notion de stratégie
renvoie à celle de « choix ». Mais lorsqu’une femme choisit, par exemple, de travailler à temps
partiel, peut-on parler de véritable choix ou de « libre choix » au sens de « non contraint », comme
le questionne Zarifian (1996) ? Il serait donc plus juste de penser en termes de négociations et
d’arbitrages que la femme ferait avec elle-même et avec son entourage. Au cours de cette transac-
tion, sont prises en compte un certain nombre d’enjeux psychologiques, de valeurs et de normes
familiales ainsi que les contraintes et ressources du milieu relatives aux différents domaines de
vie : économique, vie sociale et personnelle, accomplissement dans le travail, reconnaissance par
le conjoint, vie quotidienne etc. C’est seulement lorsque le choix du travail à temps partiel s’inscrit
dans un itinéraire professionnel et familial précis et maîtrisé que l’on peut alors parler de stratégie
de conciliation.
Les deux études présentées ici interrogent les enjeux psychologiques du travail des femmes.
Les résultats confirment la nature cruciale de la question de l’équilibre des temps professionnels
et familiaux pour les mères actives (Robin et al., 2001). Rappelons que d’après l’enquête récente
de sociologie, réalisée en France, le temps consacré par les mères aux tâches parentales équivaut
à une demi-journée de travail en plus de la durée de travail professionnel auquel s’ajoute le
travail domestique (Barrère-Maurisson et al., 2000). La confrontation des résultats de nos deux
études suggère que pour certaines femmes, le temps consacré au travail semble être perçu comme
s’exerçant au détriment du temps familial.
La première recherche a montré que les femmes qui avaient choisi de travailler à temps
partiel présentent des niveaux d’anxiété maternelle de séparation plus faibles que celles qui,
travaillant à temps complet, en sont insatisfaites et souhaiteraient réduire leur temps de travail,
voire l’interrompre. Le lien que nous avons mis en évidence entre les choix des femmes et leurs
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souhaits, la satisfaction/insatisfaction par rapport à la durée de leur temps de travail et les niveaux
d’anxiété maternelle de séparation montre qu’il s’agit bien, au travers de la question du temps
de travail, d’un enjeu psychologique important : celui de leur disponibilité au service de la vie
familiale, disponibilité, qui avec le modèle de l’« irremplaçabilité », constituent le cœur de la
norme sociale de la « bonne mère » (Bloch et Buisson, 1998). Rappelons, avec Neyrand (2000),
que bien que le travail des femmes soit devenu en France, comme dans la plupart des sociétés
occidentales, une norme sociale et que se transforment parallèlement les modèles de rôles sexués,
les femmes continuent d’adhérer à ce que leur rôle (social) de mères leur confère de suprématie
relationnelle dans le rapport à l’enfant. Ce n’est donc pas la durée du temps de travail en tant que
telle qui est associée à l’anxiété de séparation, mais le degré par lequel cette durée s’accorde aux
souhaits de la mère. Cela va dans le sens des résultats de Barker (1993) selon lesquels les femmes
qui travaillent à plein temps, indépendamment de leur volonté, rapportent le plus faible niveau de
satisfaction au travail.
Les données dont nous disposons ne permettent pas de savoir si dans le groupe des femmes
travaillant à temps partiel, le fait d’avoir fait ce choix a constitué une réponse, qui se serait avérée
satisfaisante, face à des difficultés de séparation éventuelles, lesquelles se seraient situés en amont
de la décision. Des recherches ultérieures, plus qualitatives, devraient permettre de comprendre, si
pour une certaine catégorie de femmes, le choix du temps partiel constitue bien une stratégie effi-
cace de conciliation famille/travail, en termes de bien-être individuel. Le fait que l’insatisfaction
du sous-groupe de femmes travaillant à temps complet soit liée à un niveau élevé d’anxiété mater-
nelle de séparation confirme néanmoins l’importance pour l’équilibre psychologique du niveau
d’adéquation entre les aspirations de la femme et son statut actuel au regard de l’emploi (McBride
et Belsky, 1988 ; Hock et al., 1989).
Les résultats de la seconde étude portant sur des femmes ayant un emploi à temps partiel peu
qualifié, mais ayant la possibilité de choisir leurs horaires de travail, montrent que certaines mères,
privilégiant une conception traditionnelle des rôles sexués et ayant des difficultés à quitter leurs
enfants pour aller travailler, le choix d’un travail à horaires décalés permet de contribuer aux res-
sources du foyer tout en minorant les conséquences de la pratique de leur activité professionnelle
sur la vie familiale. Le fait de travailler très tôt le matin ou très tard le soir, c’est-à-dire pendant
les horaires de sommeil des enfants, permet de dégager plus de temps en journée au foyer et de
limiter ainsi le temps passé par l’enfant sur son lieu de garde. Si le courant féministe avait mis
l’accent sur la nature « invisible » du travail des femmes dans la sphère domestique, nous voyons
ici un retournement du concept où c’est l’activité professionnelle de la femme qui serait rendue
pratiquement invisible pour son entourage, comme l’avait remarqué Kergoat (1984), à propos du
temps partiel. Si l’on pousse cette logique à son extrême, le travail de nuit de certaines professions
permettrait aux mères d’être disponibles en journée pour s’occuper elles-mêmes de leurs enfants.
En revanche, contrairement à notre hypothèse, nous n’avons pas trouvé de lien entre le niveau
d’anxiété maternelle de séparation et le type de mode de garde adopté (cadre familial versus
structure externalisée). Si les femmes travaillant en horaires décalés ont tendance à davantage
faire garder leurs enfants par leur conjoint ou par la famille proche, il semble que les raisons en
soient plus d’ordre économique et pratique que psychologique.
Au-delà du caractère exploratoire des deux études présentées ici, nos résultats débouchent sur
deux types de réflexion plus larges.
La première remarque concerne la nature encore « optionnelle » du travail féminin, du point
de vue des représentations sociales, tant au niveau de l’homme que de celui de la femme. Quant
on évoque les questions d’« articulation famille/travail » ou de « conciliation famille/travail »,
il s’agit, à l’évidence, d’une problématique qui se conjugue encore principalement au féminin.
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À noter toutefois que la perspective de recherche sur les effets bénéfiques ou négatifs de l’interface
famille/travail sur l’individu s’est beaucoup développée en psychologie sociale du travail et en
sociologie depuis une décennie, tout en étant moins ancrée dans une problématique liée au genre
(Frone et al., 1992 ; Judge et Ilies, 2004 ; Netemeyer et al., 1996).
La seconde remarque porte sur la nécessité d’intégrer dans la recherche sur l’articulation
famille/travail et sur le fonctionnement familial l’impact des contraintes nouvelles liées aux muta-
tions du monde du travail et aux caractéristiques de l’emploi, telles que la mobilité, la flexibilité,
la précarité (Lewis et Cooper, 1999 ; Strazdins et al., 2004). Ainsi des chercheurs commencent
à travailler sur les effets de l’utilisation des aménagements proposés par certaines entreprises
pour faciliter l’interface famille/travail (Hammer et al., 2005) et des comparaisons internationales
portant sur les modèles transculturels d’articulation famille/travail dans un contexte de globali-
sation commencent à être réalisées (Hill et al., 2004). Nos résultats présentés ici suggèrent que
ces nouvelles contraintes du monde du travail peuvent être parfois subies par les intéressés, mais
peuvent aussi être réappropriées par eux (elles) au service de leur conception de la qualité de vie
« hors travail » (Curie et Hajjar, 1987).

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