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Corrigé Cas pratique séance 2

Cas 1/ Montmirail

I/ Problème juridique

A la lumière des faits établis la vente d’une prestation de services est-elle établie ?

II/ Règle de droit

La validité du contrat s’appuie sur trois éléments caractéristiques :

v Un consentement libre et éclairé


v Un contenu licite et certain
v Une capacité juridique des parties

Le consentement est acquis lorsque l’offre rencontre une acceptation :

A/ L’offre :
1°) Notion

L’offre de contracter, ou pollicitation, est un acte unilatéral de volonté par lequel une personne, le
pollicitant, fait connaître, d’une part, son intention ferme de contracter avec une autre personne (le
destinataire) et, d’autre part, les termes essentiels du contrat proposé.

L’offre est, en d’autres termes, une proposition à conclure un contrat

Distinctions
L’offre doit être distinguée de plusieurs notions avec lesquelles il convient de ne pas la confondre :

Ø Offre de contracter et engagement unilatéral de volonté


L’engagement unilatéral de volonté oblige son auteur à exécuter la prestation promise
L’offre de contracter n’engage à rien son auteur tant qu’elle n’a pas été acceptée, le principe
étant qu’elle peut être librement révoquée.
Ø Offre de contracter et invitation à entrer en pourparlers
L’invitation à entrer en pourparlers ne fixe pas les éléments essentiels du contrat, de sorte que
si elle est acceptée, le contrat ne saurait être formé
L’offre de contracter prévoit quant à elles tous les éléments nécessaires à la rencontre des
volontés. En cas d’acceptation, le contrat est conclu, sans que le pollicitant puisse négocier.
Ø Offre de contracter et promesse unilatérale de contrat
La promesse unilatérale de contrat est un avant-contrat, en ce sens qu’elle est le produit d’un
accord de volontés.
o L’offre de contracter ne s’apparente pas à un avant-contrat, dans la mesure où, par définition,
elle n’a pas été acceptée.
2°) Les caractères de l’offre

« L’offre, faite à personne déterminée ou indéterminée, comprend les éléments essentiels du contrat
envisagé et exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation ».
Bien que, étonnamment, cette disposition n’en fasse pas directement mention, il en ressort que, pour être
valide, à tout le moins pour être efficace, l’offre doit être ferme et précise.
a) La fermeté de l’offre

1/ L’absence de réserve
§ L’offre doit être ferme
§ Par ferme, il faut entendre que le pollicitant a exprimé sa volonté « d’être lié en cas
d’acceptation».
§ Autrement dit, l’offre doit révéler la volonté irrévocable de son auteur de conclure le
contrat proposé.
§ Plus concrètement, l’offre ne doit être assortie d’aucune réserve, ce qui aurait pour
conséquence de permettre au pollicitant de faire échec à la formation du contrat en
cas d’acceptation
§ Cela lui permettrait, en effet, de garder la possibilité de choisir son cocontractant
parmi tous ceux qui ont répondu favorablement à l’offre
§ Or au regard de la théorie de l’offre et de l’acceptation, cela est inconcevable.
§ L’auteur de l’offre ne saurait disposer de la faculté d’émettre des réserves, dans la
mesure où il est de l’essence de l’offre, une fois acceptée, d’entraîner
instantanément la conclusion du contrat.
§ Elle ne saurait, par conséquent, être assortie d’une condition, faute de quoi elle
s’apparenterait à une simple invitation à entrer en pourparlers.

b) La précision de l’offre

Dans la mesure où aussitôt qu’elle sera acceptée, l’offre suffira à former le contrat, elle doit être
suffisamment précise, faute de quoi la rencontre des volontés ne saurait se réaliser.

« L’offre, faite à personne déterminée ou indéterminée, comprend les éléments essentiels du contrat
envisagé »
Essentiels : « les éléments centraux, spécifiques, qui traduisent l’opération juridique et économique
que les parties veulent réaliser » .
Autrement dit, il s’agit des éléments dont la détermination constitue une condition de validité du
contrat

A contrario, l’offre pourra être considérée comme précise, bien que les modalités d’exécution du
contrat n’aient pas été exprimées par le pollicitant ( voyez l’arrêt sous Cour de cassation 3e civ., 28
oct. 2009), sauf à ce qu’il soit d’usage qu’elles soient tenues pour essentielles par les parties.
Rien n’interdit, par ailleurs, à l’offrant de conférer un caractère essentiel à un élément du contrat qui,
d’ordinaire, est regardé comme accessoire.

.
==> Sanction

La sanction du défaut de précision et de fermeté de l’offre n’est autre que la requalification en


« invitation à entrer en négociation».
Cela signifie dès lors que, en cas d’acceptation, le contrat ne pourra pas être considéré comme
formé, la rencontre des volontés n’ayant pas pu se réaliser.
Ni l’offrant, ni le destinataire de l’offre ne pourront, par conséquent, exiger l’exécution du contrat.

Deux options vont alors s’offrir à eux

• Soit poursuivre les négociations jusqu’à l’obtention d’un accord


• Soit renoncer à la conclusion du contrat
En toute hypothèse, tant que les partenaires ne se sont pas entendus sur les éléments essentiels du
contrat, la seule obligation qui leur échoit est de faire preuve de loyauté de bonne foi lors du
déroulement des négociations et en cas de rupture des pourparlers.

C) La manifestation de l’offre

L’offre « peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. »
Le législateur est manifestement venu entériner la position de la jurisprudence selon laquelle pour être
valide, l’offre doit être extériorisée.

==> Principe : le consensualisme


Conséquence du principe d’autonomie de la volonté, le consensualisme préside au processus de
rencontre des volontés.

Il en résulte que, par principe, la validité du contrat n’est subordonnée à la satisfaction d’aucunes
formes en particulier.

Le seul échange des consentements suffit à conclure le contrat.

Aussi, l’extériorisation de l’offre est libre, de sorte qu’elle peut être, soit expresse, soit tacite :

• L’offre expresse
§ L’offre est expresse lorsqu’elle est formulée oralement ou par le biais d’un écrit
• L’offre tacite
§ L’offre est tacite lorsque le pollicitant s’exprime par un comportement, une attitude.
§ Tel est le cas lorsqu’un objet est exposé dans la vitrine d’un magasin ou lorsqu’un
chauffeur de taxi stationne sur un emplacement dédié
§ Il en sera de même en matière de tacite reconduction d’un contrat à exécution
successive.
§ Lorsqu’un locataire reste dans les lieux qui lui sont loués après l’expiration du bail,
son attitude peut, en effet, être regardée comme une offre de renouvellement du
contrat.

Exception : le formalisme
Dans certains cas, le législateur exige l’établissement d’un écrit ainsi que la figuration de certaines
mentions sur l’offre de contracter.

Tel est par exemple le cas en matière de crédit à la consommation

Il en va de même en matière de contrat conclue par voie électronique, lorsque l’offre émane d’un
professionnel
B / l’acceptation

« La manifestation de volonté de son auteur d’être lié dans les termes de l’offre. »

Pour mémoire, l’article 1114 du Code civil définit l’offre comme « la volonté de son auteur d’être lié
en cas d’acceptation ».
Ainsi l’acceptation apparaît-elle comme le miroir de l’offre. Et pour cause, dans la mesure où elle est
censée venir à sa rencontre. L’acceptation est, en ce sens l’acte unilatéral par lequel l’acceptant signifie
au pollicitant qu’il entend consentir au contrat.

À la différence, néanmoins, de l’offre, l’acceptation, lorsqu’elle est exprimée, a pour effet de parfaire
le contrat.

Quand, en d’autres termes, l’offre rencontre l’acceptation, le contrat est, en principe, réputé formé.
Le pollicitant et l’acceptant deviennent immédiatement liés contractuellement.

III/ Application au cas

La validité du contrat s’appuie sur trois éléments caractéristiques :

Ø Un contenu licite et certain


Ø Une capacité juridique des parties
Ø Un consentement libre et éclairé.

A/ Analyse du consentement/ la rencontre de l’offre et de l’acceptation

1°) L’acceptation est-elle donnée ?

Analyse des faits

Réponse : non.

2°) L’offre est-elle établie ?

Analyse des faits

Une offre ferme ? Non

Une offre précise ? Non

3°) Conclusion

Une offre et une vente non formées


La sanction du défaut de précision et de fermeté de l’offre n’est autre que la requalification en
« invitation à entrer en négociation».
Cela signifie dès lors que, en cas d’acceptation, le contrat ne pourra pas être considéré comme
formé, la rencontre des volontés n’ayant pas pu se réaliser.

Ni l’offrant, ni le destinataire de l’offre ne pourront, par conséquent, exiger l’exécution du contrat.

CP 2 SHOOMAX

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CP 3 Lucie et Nathan

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