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L’EXECUTION DES CONTRATS, à retenir :

I/ LES EFFETS DU CONTRAT ENTRE LES III/ LES ACTIONS OUVERTES AUX CREANCIERS
PARTIES
A/ L’EXECUTION DU CONTRAT DE BONNE FOI IV/ L’EXTINCTION DE L’OBLIGATION : LE PAIEMENT
B/ LA DUREE DU CONTRAT DE L’OBLIGATION
C/ LE JUGE ET LA FORCE OBLIGATOIRE DU
CONTRAT V/ LES SANCTIONS DE L’INEXECUTION DU CONTRAT
A/ LES SANCTIONS VISANT A L’EXECUTION DU
II/ LES EFFETS DU CONTRAT A L’EGARD DES CONTRAT
TIERS B/ LES SANCTIONS VISANT A L’ANEANTISSEMENT DU
A/ L’EFFET RELATIF DU CONTRAT CONTRAT
B/ LES LIMITES A L’EFFET RELATIF C/ LA REPARATION DU PREJUDICE CAUSE PAR
C/ EXCEPTIONS A L’EFFET RELATIF L’INEXECUTION CONTRACTUELLE

Selon l’article 1103 du Code civil, « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faits ».
→ Un contrat valablement conclu a donc force obligatoire ;
→ Si le contrat produit des effets entre les parties, des tiers peuvent également être
concernés.
→ Le mode normal d’exécution du contrat est le paiement. Il conduit à l’extinction d’une
dette.
→ Si le contrat est inexécuté ou mal exécuté, des sanctions sont mises en œuvre.

I/ LES EFFETS DU CONTRAT ENTRE LES PARTIES

A/ LA FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT

1. Les obligations voulues par les parties


Les parties sont libres de déterminer le contenu de leur contrat, sous réserve de respecter
l’ordre public et les bonnes mœurs.
Un contrat peut comporter différents types d’obligations :

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DEFINITION CONSEQUENCES ILLUSTRATION

Le débiteur La seule inobtention du Le transporteur s’engage à livrer une


s’engage à résultat suffit à marchandise à un point donné, dans un
atteindre un caractériser délai convenu. En cas de retard, il est
objectif l’inexécution présumé responsable.
Obligation de préalablement Le débiteur devra → Pour s’exonérer de sa
résultat fixé et convenu. apporter la preuve de responsabilité, il devra prouver que
l’existence d’un cas de l’inexécution est due, par exemple, à
force majeure. une intempérie.

Le débiteur Il incombe au créancier Le médecin ne s’engage pas à guérir


s’oblige à de prouver que son malade.
mettre en l’inobtention du → Si le malade n’est pas guéri et qu’il
Obligation de œuvre tous les résultat est due à une estime que le médecin a commis une
moyens moyens à sa faute du débiteur faute, il devra la prouver.
disposition pour
atteindre un
objectif fixé.

Le débiteur Le débiteur ne peut pas En cas de contrat de transport de


garantit tous les s’exonérer en prouvant marchandise à délai garanti, le
Obligation de cas l’existence d’un cas de transporteur est responsable du retard
garantie d’inobtention force majeure. de livraison quel qu’en soit le motif
du résultat

2. Les obligations imposées par le juge :


■ Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites
que leur donnent l’équité, l’usage ou la loi.
■ Les juges ont créé 2 obligations générales qui ont désormais une grande portée :

DEFINITION

Obligation pour l’une des parties de fournir à l’autre des informations


Obligation permettant une bonne exécution du contrat.
d’information Nombreux professionnels concernés (médecin, avocat…) les incitant à
préconstituer la preuve complète de l’exécution de leur obligation.
Obligation de Le débiteur ne doit pas causer de dommage corporel à son cocontractant pour
sécurité l’exécution du contrat.

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B/ LA RENÉGOCIATION DU CONTRAT

Le contrat conclu s’impose aux parties. Il est néanmoins possible d’envisager une modif du
contrat par les parties ou par le juge.

1. La modification du contrat par les parties


→ Par l’accord des parties.
→ Par des clauses spécifiques. (Ex. : clause d’indexation, clause de variation de prix).
→ Par un droit de révocation unilatérale exceptionnel.
– accordé par le législateur à certains contractants (ex. : droit de repentir exercé par le
consommateur dans la vente à distance )
– prévu par les contractants eux-mêmes au moyen d’une clause de dédit qui permet à l’un
d’entre eux de se désengager en échange du versement d’une indemnité (ex. : clause de
dédit-formation permettant à un salarié de rompre le contrat de travail alors qu’il vient de
bénéficier d’une formation allant au-delà des obligations légales de l’employeur).

2. La modification du contrat par le juge


Principe : En application de la liberté contractuelle, le juge n’intervient pas dans la vie du
contrat
Exceptions :
- Le recours au juge en application de la théorie de l’imprévision : À la demande d’une des
parties, le juge peut intervenir dans l’économie du contrat.
- Un pouvoir donné au juge par la loi : Le législateur donne aussi le pouvoir au juge de
modifier le contrat dans certains cas.
Exemples : Augmenter une clause pénale si elle est manifestement excessive ou dérisoire.
En cas de surendettement des particuliers le juge peut reporter ou échelonner le paiement de
certaines dettes.

C/ L’INTERPRETATION DU CONTRAT

Les contrats peuvent présenter des ambiguïtés ou des contradictions soumises à


l’interprétation du juge.
→L’interprétation sert donc principalement à rechercher les intentions des parties.
Il existe diverses règles d’interprétation :
- En faveur du débiteur dans un contrat de gré à gré
- En faveur du consommateur dans un contrat d’adhésion)

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II/ LES EFFETS DU CONTRAT À L’ÉGARD DES TIERS

A/ L’EFFET RELATIF DU CONTRAT


1. Principe :
Le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties.
Sauf exceptions (stipulation et promesse pour autrui, contrats collectifs), le contrat n’oblige
que les parties, il n’a aucun effet obligatoire sur les tiers (ceux qui n’ont pas contracté).

2. L’opposabilité du contrat aux tiers : délimitation du principe


• Le contrat peut créer une situation juridique qui s’impose à tous (ex. : vente-
transfert de la propriété d’un bien).
• Les tiers peuvent opposer le contrat aux parties : Un tiers peut invoquer un contrat
auquel il n’est pas partie à titre d’élément de preuve (ex. : tentative de dissimulation
d’une réalité par les parties).
• Les parties peuvent opposer le contrat aux tiers. Les 1/3 doivent respecter la
situation juridique créée par le contrat et ils peuvent engager leur responsabilité s’ils
incitent une personne à violer ses engagements contractuels (ex. : un employeur qui
incite un salarié à rompre son contrat de travail pour l’embaucher).

B/ LA TRANSMISSION DU CONTRAT AUX AYANTS CAUSE :

L’ayant-cause est celui qui tient son droit d’une autre personne appelée « auteur ».

Il existe 2 catégories d’ayants cause :


• Les ayants-cause universels ou à titre universel :
Ils acquièrent le patrimoine tout entier de son auteur (ayant-cause universel) ou une fraction
de celui-ci (ayant-cause à titre universel).
Ils continuent la personne du défunt → Ils succèdent aux droits et aux créances de son
auteur. Ils sont tenus des dettes).

• Les ayants cause à titre particulier :


= des personnes qui reçoivent un ou plusieurs droits (ou biens) particuliers de leur « auteur».
En principe les obligations afférentes au bien transmis ou acquis ne lui sont pas opposable.
La loi détermine si celui qui reçoit ce droit (ou bien) devient débiteur ou créancier à la
place de son auteur
Exemple : transmission du bail à l’acquéreur d’un immeuble.
Certains contrats sont conclus intuitu personae (ex. : contrat de travail) : le décès
d’une des parties met fin au contrat.

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C/ LES DEROGATIONS AU PRINCIPE DE L’EFFET RELATIF QUI RESULTENT DE LA LOI :

1. La stipulation pour autrui :


La stipulation pour autrui est un contrat conclu entre 2 personnes : le stipulant et le
promettant.
La stipulation pour autrui prévoit que le promettant exécutera une prestation pour un tiers
au contrat : le bénéficiaire (ex. : assurance-vie).

2. La promesse pour autrui :


La promesse pour autrui ou promesse de porte-fort est l’engagement pris, par une
personne envers une autre, qu’un tiers fera quelque chose.
Si l’engagement n’est pas tenu par le porte-fort, ce dernier est redevable de dommages-
intérêts ; sa responsabilité contractuelle est alors mise en œuvre.
Exemple ◗ ◗ Un imprésario signe un contrat avec un organisateur de spectacles et se porte
fort que la vedette l’acceptera, alors que son mandat ne le lui permet pas. Sa responsabilité
est alors engagée. ◗

III/ L’EXTINCTION DE L’OBLIGATION : LE PAIEMENT DE L’OBLIGATION


→ Il consiste en l’exécution de la prestation due ;
→ Il doit être fait dès que la dette est exigible.
→ Il libère le débiteur et éteint la dette.

- MODALITES DE PAIEMENT :
Les conditions du paiement sont fixées par les parties dans la limite du cadre légal :

- PREUVE DU PAIEMENT :
→ La charge de la preuve incombe donc au débiteur. Le Code civil prévoit que « le
paiement se prouve par tout moyen »

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IV/ LES SANCTIONS DE L’INEXECUTION DU CONTRAT

A/ LES SANCTIONS VISANT A L’EXECUTION DU CONTRAT

1. L’exception d’inexécution :
Une partie au contrat fait pression sur son cocontractant en refusant d’exécuter ses
propres obligations.
Exemple : Un acheteur qui n’a pas reçu livraison d’une marchandise refuse de payer le solde
du prix.
❖ 3 conditions doivent être réunies :
Contrat synallagmatique Nécessité d’obligations interdépendantes entre parties

Inexécution d’une • Gravité suffisante


obligation • Notification de l’inexécution dans les meilleurs délais
Suspension d’exécution • Proportionnalité et licéité de la suspension
de l’obligation • Riposte proportionnée au manquement contractuel

❖ L’exception d’inexécution ne met pas fin au contrat, elle suspend l’exécution des
obligations contractuelles et offre 3 issues :
– le débiteur exécute son obligation ;
– le créancier demande l’exécution forcée ;
– le créancier décide de mettre fin au contrat (résolution).

2. L’exécution forcée de l’obligation :


L’exécution forcée consiste en le recours aux tribunaux ou à la force publique pour
contraindre le débiteur à s’exécuter, même en l’absence de dommage par le créancier.

La mise en demeure du débiteur = un préalable nécessaire à l’exécution forcée.


Formes de la mise en demeure :
• Par sommation : un acte signifié par huissier de justice
• Par lettre recommandée (dans les rapports commerciaux), simple lettre
• Par injonction de payer : requête auprès du juge civil ou commercial

3. La réduction du prix :
Le créancier d’une obligation imparfaitement exécutée peut solliciter du débiteur une
réduction proportionnelle du prix sans recours au juge.

2 situations :
• Le prix n’a pas encore été versé : Le créancier doit préalablement mettre en demeure le
débiteur d’exécuter parfaitement son obligation. En l’absence d’exécution, le créancier
notifie sa décision de réduire le prix dans les meilleurs délais.
• Le prix a été versé : Le créancier demandera par l’intermédiaire d’un juge le
remboursement du prix à hauteur de la réduction envisagée.

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B/ LA RESOLUTION, UNE SANCTION VISANT A L’ANEANTISSEMENT DU CONTRAT

1. Les 3 types de résolution :


• La clause résolutoire prévoit qu’en cas d’inexécution de telle ou telle de ses obligations par
le débiteur, la résolution du contrat interviendra de plein droit. (après mise en demeure)
• La résolution par notification consiste à laisser au créancier la possibilité de résoudre le
contrat par voie de notification mais à ses risques et périls.
• La résolution judiciaire est prononcée par le juge.

2. Les effets de la résolution du contrat :


La résolution met fin au contrat.
Elle n’a pas d’effet rétroactif pour les contrats à exécution successive ;

3. L’anéantissement pour force majeure :


Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement échappant au contrôle
du débiteur qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat
et dont les effets ne peuvent être évités par des mesures appropriées empêche
l'exécution de son obligation par le débiteur ».

Les caractères de la force majeure : imprévisible - insurmontable et inévitable

C/ LES SANCTIONS VISANT A LA REPARATION : LA RESPONSABILITE CIVILE CONTRACTUELLE


(allocation de dommages et intérêts)

1. Les 4 conditions de la responsabilité civile contractuelle :


Pour que la responsabilité civile contractuelle (RCC) soit mise en œuvre, 4 conditions doivent
être réunies :
Un contrat doit exister avec un créancier et un débiteur d’une ou plusieurs
Un lien contractuel
obligations
La faute réside dans l’inexécution du contrat ; degré de faute différent
Une faute du débiteur
selon le type d’obligation (de moyens ou de résultat)
Le préjudice peut être matériel, corporel ou moral.
Un préjudice que le
La réparation de la « perte subie » et du « gain manqué ».
créancier doit prouver
Seul le préjudice prévisible est indemnisé.

Un lien de causalité Le préjudice est la conséquence directe de la faute.

2. Les causes d’exonération :


Dans certains cas, la responsabilité du débiteur est écarté :

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