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INTRODUCTION GENERALE
La vie en société fait peser sur l’Homme une série d’obligations qui
peuvent avoir comme source la religion, la morale, la logique etc. En effet, on
peut être obligé envers Dieu, envers sa famille, son clan, son groupe ethnique.
Si toutes ces obligations ont un certain aspect normatif1, elles ne relèvent pas
toutes du droit2. L’obligation sanctionnée par la loi tire sa source du droit
positif.
1
La norme a une double signification. Dans un sens général, elle est une règle de conduite sociale auquel un
groupe se réfère pour organiser ses relations internes et à l’égard des tiers. Dans ce sens, la norme peut être du
droit positif ou du droit naturel. Par contre, dans un sens kelsénien, la norme ne peut être produite que par
l’Etat. Elle peut prendre plusieurs formes (loi, décret, arrêté, décision) et doit respecter une certaine hiérarchie
(au sommet de laquelle il y a la Constitution). V. Hans Kelsen, Théorie pure de l ‘Etat, Dalloz, 1962. Pour Kelsen,
op. cit. p. 62, « un ordre est un système de normes.»
2
La règle de droit est une règle de conduite sociale. Elle doit remplir les caractères suivant : générale,
impersonnelle et obligatoire. Mais il faut rajouter à ces critères classiques « la portée normative » de la règle.
En effet, selon le Conseil constitutionnel français, en plus des critères classiques sus énoncés, la loi doit avoir
une portée normative. La formule se contentant de dire que « l’objectif de l’école est la réussite de tous les
élèves » ne peut être considérée comme une loi qui a « pour vocation d’énoncer des règles et doit par suite
être revêtue d’une portée normative ». V. Conseil constitutionnel, Décision n ° 2005-512 Dc du 21 avril 2005,
citée par Muriel Fabre Magnan, Introduction générale au droit, Paris, PUF, 2012, 298 p.
3
François Terré et alii, Droit civil : Les obligations, Paris, Dalloz, 10ème éd. 2009, 747 p. p. 1.
4
« Ensemble de normes ou d’institutions gouvernant les relations internes d’une société humaine » (F. Rigaux).
Pour que l’on puisse parler d’ordre juridique, il faut un organe producteur de règles de droit obligatoires et une
autorité de contrainte chargée de faire respecter ces règles. V. Santi Romano, L’ordre juridique, Paris, Dalloz,
1975; Jacques Chevalier, L’ordre juridique, Damien Gérard, Ordre juridique : autonomie et dépendance, une
introduction, in Les cahiers du CediCE, 2007, n° 12.
5
Article 1er du Code des obligations civiles et commerciales (COCC).
6
Dieu de la mythologie romaine. Dieu des commencements et des fins, des choix et des portes. Symbolisé par
un buste à deux faces reproduisant le même visage.
7
La notion de meuble par détermination de la loi prévue à l’article 529 du Code civil (action, obligation, rente
perpétuelles ou viagères, soit sur l’Etat soit sur des particuliers) peut ici être rappelée.
8
La définition de la notion de bien a évolué. Avant, on considérait que le bien était « toute chose matérielle
susceptible d’appropriation d’individuelle ». Désormais on considère que le bien est « un droit existant au
profit des personnes, physiques ou morales, et pouvant exister à leur avantage soit principalement en relation
de la personne et de ses droits primordiaux, soit par rapport à une personne (droit de créance ou droit
personnel) ou à une chose (droit réel).
9
Droit du propriétaire de la chose de suivre en quelques mains qu’elle passe, peu importe que le possesseur
soit de bonne ou de mauvaise foi.
10
Droit de se faire payer en priorité sur le prix de cession de la chose.
11
Jean Carbonnier, Droit civil, T. 4, Les obligations, Paris, PUF, 2000, 22e éd. n°7 ;
12
Passim
13
V. le cas des parents qui ont volontairement hébergé leur fils majeur et qui ne peuvent plus tard exiger le
versement d’une pension car, en agissant ainsi, ils se sont volontairement acquittés d’une obligation naturelle
non sujette à répétition » : Civ. 1ère, 5 avr. 1993, n° 90-21734.
14
Article 192 COCC.
15
Art. 192 COCC.
16
V. art. 193 COCC
17
Civ. 1ère, 21 nov. 2006, RTD civ. 2007, p. 119, obs. Jacques Mestre; Bertrand Fages.
18
C’est le cas du concubin qui s’était engagé envers sa concubine à lui verser une pension mensuelle en cas de
rupture de leur union libre. La promesse ainsi prise a transformé cette obligation naturelle en obligation
juridique. Civ. 2ème, 9 mai 1988, n°86-18561.
19
Rémy Libchaber, La transformation d'une obligation naturelle en obligation civile ne suppose pas l'existence
d'une obligation civile préexistante, D. 1996, p. 120.
20
Civ. 1ère, 4 janv. 2005, n°2-18904, RTD civ. 2005, p. 397, obs. J. Mestre et B. Fages.
21
V. art. 3 COCC et 1101 Code civil.
22
V. art. 6 COCC.
23
Ibid
24
La clause de non sollicitation est une clause insérée dans le contrat de travail et qui impose au salarié de ne
pas solliciter les services de ses anciens collègues de travail. Ceci généralement pour prévenir les débauchages.
Elle peut également prendre d’autres formes. Mais pour la Cour de cassation française, la clause de non
sollicitation est illicite puisqu’elle est une clause de non concurrence déguisée. Sur la différence entre clause de
non concurrence et clause de non sollicitation, V. Soc. 27 octobre 2009, n° 08-41.501.
25
V. art. 6 COCC.
26
Le droit réel est un pouvoir direct et immédiat d’une personne sur une chose. Il y a deux catégories de droits
réels. Les droits réels principaux au rang desquels on trouve le droit de propriété et les démembrements du
droit de propriété (usus, fructus, abusus), et les droits réels accessoires qui consistent en l’affectation au
paiement d’un ou plusieurs biens appartenant en général au débiteur, par exemple l’hypothèque. Pour des
développements plus détaillés sur la question, V. F. Terré ; Ph. Simler, Droit civil, Les biens, Paris, Dalloz, 7ème
édit. 852 p., p. 863 et s.
27
V. F. Terré (alii), Droit des obligations, Dalloz, 2009, 10ème édit. pp. 7 et 1100.
28
Art. 4 COCC.
29
Jean-Louis Corréa, Contribution à l’étude de l’obligation de donner en droit sénégalais des obligations, in
Nouvelles Annales africaines, Rev. de la fac. De Dr. de l’UCAD, 2014, 37 p. (à paraitre).
30
Art. 5 COCC.
31
V. M. Fabre-Magnan, Le mythe de l’obligation de donner, RTD civ. 1996, p. 85. L’auteur rappelle que ce sont
dans de rares cas que l’on rencontre en droit français cette obligation. Il en est ainsi lors d’une vente stipulée
avec une clause de réserve de propriété. V. plus récemment A.-S. Courdier-Cuisinier, Nouvel éclairage sur
l’énigme de l’obligation de donner (essai sur les causes d’une controverse doctrinale), RTD civ. 2005, p. 521 ; Q.
Guiguet-Schielé, Repenser l’échange, RTD 2013, p. 539 ; G. Pignarre, L’obligation de donner à usage dans
l’avant-projet Catala : une analyse critique, RTD civ. 2007, p.384.
32
J. P. Chazal, Le transfert de propriété par le seul effet des obligations dans le Code civil, RTD civ. 2000, p. 477.
33
En droit français, cette distinction est de création doctrinale, après seulement s’en ait suivie une
consécration jurisprudentielle. Par contre en droit sénégalais, cette distinction est consacrée par la loi.
34
Art. 7 COCC.
45
En droit français, des réformes importantes ont été apportées au Code civil, au droit des obligations
précisément. Des projets d’envergure existent également, par exemple le projet Catala ou le projet de réforme
de la Chancellerie. V. Réforme du droit des contrats : Le débat, in Droit et patrimoine, n° 240, Oct. 2014, pp. 38-
71.
46
Denis Mazeaud, Droit des contrats : réforme à l’horizon ! D. 2014, p. 291, op. cit. p. 292.
47
Pierre Bourel, La formation du contrat en droit sénégalais, RSD, sept. 1969, pp. 33-54, op. cit. p. 37.
48
En droit français, il y a cinq sources d’obligations ; la loi, le contrat, le quasi-contrat, le délit et le quasi-délit.
V. M. Fabre Magnan, Droit des obligations, op. cit. p. 7.
49
Contrairement au droit français, le COCC n’a consacré que deux quasi-contrats : la gestion d’affaires (art.
157) et l’enrichissement sans cause (art. 160). Le droit français consacre, en sus de ces deux catégories, le
paiement de l’indu.
50
Eric Descheemaeker, Quasi-contrat et enrichissement injustifié en droit français, RTD civ. 2013, p. 1.
51
C’est la distinction classique entre acte juridique et fait juridique. Le contrat est un acte juridique alors que le
quasi-contrat est un fait juridique. Mais les deux sont des sources d’obligations.
Objectifs spécifiques
Si on peut vivre toute une vie sans avoir affaire au droit pénal, on peut
difficilement passer une journée sans conclure un contrat. La vie des
individus est tissée de contrats. Pour se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer
etc. Il en est de même concernant les personnes morales.
Mais si toute la vie est maillée de contrats, toutes les situations
relationnelles ne relèvent pas du domaine du contrat. D’où l’importance de
distinguer d’abord le contrat des notions voisines (sous-section I).
53
Youssef Guenzoui, Les querelles doctrinales, RTD civ. 2013, p. 47.
54
Civ. 1re 28 mars 1995, RTD civ. 1995, p. 887, obs. J. Mestre.
55
V. art. 5 de l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le GIE.
56
V. art. 30 Acte uniforme sur le droit commercial général.
57
M. Fabre-Magnan, Droit des obligations : contrat et engagement unilatéral de volonté, op. cit. p. 725 et s.
58
C’est-à-dire en les adaptant selon ce qui est nécessaire.
59
Ces solutions sont proposées aussi par l’avant-projet CATALA de réforme du droit des obligations en France
qui envisage de faire entrer l’acte unilatéral dans le code civil en le soumettant aux règles applicables au
contrat.
60
V. Jacques Ghestin, La notion de contrat, D. 1990, p. 147.
61
Sur le principe que l’acte de complaisance ne crée pas une obligation. Com. 25 sept. 1984, Bull. civ. IV, n°
242, p. 164.
62
Civ. 3ème ,11 mai 2006, D. 2006, p. 2510.
63
Civ. 2ème, 26 janv. 1994, RTD civ. 1994, p. 864, obs. Patrice Jourdain.
64
Catherine Thieberge, Libres propos sur la transformation du droit des contrats, RTD civ. 1997, p. 357.
65
Paris, 26 septembre 1995, RTD civ. 1996, p. 143, obs. J. Mestre
66
Didier Mayer, L’amitié, JCP 1994, I, n° 2663.
67
Alain Viandier, La complaisance, JCP 1980, I, 2987 ;
68
Cass. 2ème, 18 mars 1992, IV, 1525.
69
Civ. 1re 13 janvier 1998, D. 1998, p. 580, note Viala.
Il arrive que des personnes s’engagent « sur l’honneur ». Cette pratique est
désignée sous l’expression gentlemen’s agreement. Il faut se demander si ces
engagements sont juridiquement pourvus de force contraignante.72 Lorsque
de tels engagements se situent dans l’ordre des relations familiales, ils sont
généralement privés de cette force et relèvent seulement des rapports de
courtoisie ou de complaisance.73 Dans les autres cas, il en va autrement.
Ainsi, la jurisprudence a jugé que lorsque le failli s’engage sur l’honneur, lors
de la conclusion du concordat ou ultérieurement, à payer ses créanciers « en
cas de retour à meilleure fortune », son engagement était juridiquement
obligatoire.74
C. L’acte collectif
70
Cette question sera étudiée plus tard.
71
Civ. 1re 1er décembre 1969, D. 1970, p. 422.
72
Bruno Oppetit, L’engagement d’honneur, D. 1979, p. 106.
73
Civ. 2e 27 nov. 1985, Bull. civ. II, p. 168, RTD civ. 1986, p. 749.
74
Req. 4 juill. 1904, S. 1905, 1, 37.
75
A-L. Pastré –Boyer, L’acte juridique collectif, PUAM 2006, préf. R. Cabrillac.
A. Le contenu
B. Les conséquences.
A. Les causes
B. Les conséquences
Affaiblissement du consensualisme
79
D. Mazeaud, Promesse unilatérale de vente: la cour de cassation a ses raisons, D. 2011, p. 1457.
80
D. Mazeaud, Loyauté, solidarité, fraternité, la nouvelle devise contractuelle ?, Mélanges François Terré,
1999, p. 603 et s ;
81
M. Deschamps ; F. Marty, L’analyse économique du droit est-elle une théorie scientifique du droit ?
Méthodologie Juridique – Droit Prospectif / Revue de la Recherche Juridique, n° 22, 2008, pp. 2541-2569
82
D. Mainguy, L’efficacité de l’efficacité de la rétractation de la promesse unilatérale de contracter, D. 2011, p.
1460 ;
83
J. Ghestin, L’utile et le juste dans les contrats, D. 1982, p. 1.
84
Idem.
85
F. Terré, Ph. Simler, Y. Lequette, Droit civil, Les obligations, op. cit. pp. 43-47.
86
R. Demogue, Traité des obligations en général, t. 6, Paris, 1931, n° 3.
87
D. Mazeaud, Loyauté, solidarisme, fraternité : la nouvelle devise contractuelle ? », op. cit.
88
J. Carbonnier, Droit civil, Les obligations, Tome IV, p. 191.
89
M. Fabre-Magnan, Droit des obligations. 1- Contrat et engagement unilatéral, op. cit. p. 65
90
J. Carbonnier, L’évolution contemporaine du droit des contrats, Journées R. Savatier, cité par H. Lecuyer,
Redéfinir la force obligatoire du contrat ?, Petites affiches, 6 mai 1998.
Intérêt de la distinction
91
C’est le cas des fiançailles pour lesquelles la présence de deux témoins majeurs au moins et d’un
représentant de chaque famille est exigée pour leur validité. Cette formalité rend les fiançailles solennelles. V.
art. 104 et du Code de la famille.
92
Les contrats relatifs à la remise d’une chose doivent être distingués des contrats translatifs de propriété tels
que la vente ou l’échange dans la mesure où ces derniers emportent transfère d’un droit réel. Ce à quoi ne
donne pas lieu un contrat relatif à la remise d’une chose qui donne plutôt lieu à une obligation de faire.
Intérêts de la distinction
93
Article 43 al. 1 COCC « le contrat est synallagmatique lorsque les contractants s’obligent par réciprocité l’un
envers l’autre ». Ainsi, c’est la réciprocité des obligations des parties qui fait la spécificité du contrat
synallagmatique et non le fait que les parties assument des obligations. En effet, on peut donner l’exemple du
contrat de cautionnement dans lequel le créancier et la caution assument toutes des obligations mais ces
dernières n’étant pas réciproques, on ne saurait qualifier le contrat de synallagmatique mais plutôt de contrat
unilatéral.
94
Art. 43 al. 2 COCC.
Un contrat à titre onéreux est celui par lequel chacune des parties
recherche un avantage qui est la contrepartie de celui qu’il procure à l’autre.
Exemple du contrat d’assurance, contrat de travail. Un contrat à titre gratuit
est celui dans lequel une partie procure à l’autre un avantage sans rien
recevoir en échange. Exemple de la donation.
Intérêt de la distinction
En raison des dangers que représentent les contrats à titre gratuit pour le
disposant et sa famille, ces derniers sont soumis à des règles spéciales tant en
ce qui concerne la capacité, le pouvoir, les règles de fond et de forme.
- Contrat commutatif et contrat aléatoire
Intérêt de la distinction
Intérêt de la distinction
Un contrat est dit interne lorsque tous ses éléments à savoir le lieu de
conclusion, le lieu d’exécution, l’objet, la nationalité et la résidence des
parties sont localisés à l’intérieur des frontières d’un pays. Un contrat est
international dès lors qu’il présente un élément d’extranéité c'est-à-dire qu’il
a des liens avec au moins deux ordres juridiques.
Un contrat international est régi par la loi choisie par les parties ; c’est la
loi d’autonomie. A défaut de choix, le contrat est régi par la loi du pays avec
lequel il présente les liens les plus étroits.
Paragraphe IV : Classification quant à la qualité des contractants
Le contrat de gré à gré est celui dont les termes ont été librement discutés
et consentis par les parties. Le contrat d’adhésion est celui dont la conclusion
résulte non d’une libre discussion mais de l’adhésion de la partie
économiquement faible au projet pré rédigé par la partie forte. Exemple du
L’expression vise des contrats qui, tout en étant liés entre eux, conservent
leur individualité, à la différence du contrat complexe. En d’autres termes, le
groupe de contrats associe plusieurs contrats sans en faire un contrat unique.
Parmi les groupes de contrat on distingue les chaînes de contrats qui
portent en tout ou en partie sur le même objet. Tel est le cas d’une série de
ventes successives ayant toutes pour objet le même bien ; vente du fabricant
au grossiste, du grossiste au détaillant, du détaillant au consommateur. La
chaîne est dite homogène dans ce cas puisqu’il s’agit des contrats de même
nature (la vente). Lorsque des contrats successifs portant sur le même objet
sont de nature différente, il y a chaîne hétérogène. Achat de matériaux pour
construire (vente) construction (contrat d’entreprise), cession par le maître
d’ouvrage (vente).
Paragraphe VI : Contrat d’échange et contrat d’organisation
Les contrats d’échange sont ceux qui ont pour objet de réaliser une
permutation des biens ou des services. Exemple de la vente, du louage.
Le contrat d’organisation a pour objet de réaliser non une permutation
de biens ou services mais une agrégation de biens et services afin d’atteindre
un certain but ; exemple du contrat de société.
Contrat simple et contrat conjonctif
Intérêt de la distinction
Objectifs spécifiques
Section 1. Le consentement
95
Les autres éléments indispensables à la formation du contrat ne se retrouvent pas à l’identique dans tous les
systèmes juridiques. Le droit anglais fait de la « consideration », contrepartie fournie ou promise par un
cocontractant, l’élément fondamental du contrat. Les projets européens ignorent les notions de cause ou
d’objet, préférant la notion de contenu du contrat.
96
Article 58 COCC.
97
Article 59 COCC.
a. L’offre ou la pollicitation
99
Com. 6 mars 1990, JCP 1990, II, 21583, note B. GROSS.
100
J. Ghestin, Traité de Droit civil », « Le contrat : Formation », 3e éd. n° 295.
Caractères de l’offre
L’offre et le délai
101
Civ. 1re, 2 déc. 1969, Bull. civ. n° 381.
102
Civ. 3e, 10 mai 1989, D. 1990, 365. Civ. 3e 10 déc. 1997, Bull. Civ. n° 223
103
B. Fages, Rétraction de l’offre pendant le délai fixé par l’offrant, RTD civ. 2008, p. 474.
104
J. Mestre, Offre, acceptation... puis rétractation de l'acceptation par l'acceptant à la suite de la non-
acceptation de son acceptation par l'offrant !, RTD civ. 1999, p. 81.
105
J. Mestre, Du maintien de l’offre pendant un délai raisonnable, RTD civ. 1993, p. 345.
106
Req. 28 fév. 1870, DP 1871, 1, 61.
107
Bordeaux, 17 janvier 1870, D. P. 71, 2, 96. S. 70, 2, 219.
b. L’acceptation
Le silence et l’acceptation.
108
R. Demelombe, Cours de code Napoléon, t. XXIV, Pedom-Lauriol, 1877, n° 63 et s.
109
V. loi 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques, art. 24.
110
B. Fages, L’augmentation du prix de l’offre, RTD civ. 2008, p. 102.
111
Alexandra Bensamoun, Précisions sur la place du silence en droit, D. 2006, p. 1025.
112
Arrêt de principe : Civ. 25 mai 1870, DP 1870, 1, 257 ; S. 1870, 1, n° 147.
113
F. Terré ; P. Simler ; Y. Lequette, Droit civil : Les obligations, Paris, Dalloz, 8e éd. 2002, n° 124.
114
Com. 9 janv. 1956, Bull. n° 17. Un commissionnaire à la bourse ne pouvait ignorer qu’après avoir reçu une
commande écrite, le fait de ne pas répondre télégraphiquement vaut acceptation.
115
Req. 29 mars 1938, DP 1939, 1, 5, note Voirin.
116
Req. 29 mars 1938, DP 1939, 1, 5, note Voirin.
117
Civ. 24 mai 2005, D. 2006, p. 1925, note A. Bensamoun.
a. Le contrat à distance
Intérêts du débat
Théorie proposées
Selon une seconde théorie, le contrat n’est formé qu’après une véritable
rencontre des volontés ; l’acceptation doit avoir été portée à la connaissance
du pollicitant. Tant qu’une des parties ignore l’acception de l’autre, le contrat
n’est pas formé. Cette théorie connaît aussi des variantes.
Dans sa version la plus exigeante, ce système repose sur le postulat que
l’on ne peut admettre la naissance du lien obligatoire que lorsque le
pollicitant a pris connaissance de la réponse affirmative et concordante de son
correspondant ; par exemple : il ouvre cette lettre. C’est alors la théorie de
l’information. On peut considérer que le contrat est formé au moment et au
lieu où est reçue l’acceptation (théorie de la réception au sens strict; exemple :
la lettre d’acceptation est dans la boîte de l’offrant).
Si la doctrine dominante considère que moment et lieu de formation du
contrat doivent obéir aux mêmes règles, une opinion contraire a été défendue.
123
Com. 20 mars 1972, JCP 1973, II, 17543.
124
Paris, 10 mars 2000, JCP 2001, II, 10470.
125
Com. 22 fév. 1994, Bull. IV, n° 79.
126
Civ. 1re, 14 juin 2000, Contrats, conc. Consom. 2000, n° 174.
127
Com. 7 janv.et 22 avril 1997, D. 1998, 45, note P. CHAUVEL. Com.23 mai 1989, JCP 1989, E, II, 18761.
128
Versailles, 1er avril 1999, RJDA 1999, n° 1285.
129
Ibrahim Najjar, L’accord de principe, D. 1991, p. 57.
130
Soc. 24 mars 1958, JCP 1958, II, n° 10868, note J. Carbonnier.
131
M. Fabre-Magnan, Droit des obligations : Contrat et engagement unilatéral, op. cit. p. 236 et s.
132
V. F. Terré (alii), Droit civil, Les obligations, 10e éd. op. cit. p. 198.
133
Une telle position a été prise déjà dans un arrêt du 15 septembre 1993 de la Cour de cassation. Elle a été
quasi unanimement critiquée par la doctrine. V. Bénac-Schmidt, D. 1994, p. 507. Cette position de la Cour a été
réitérée par un arrêt du 11 mai 2011. V. D. Mainguy, L’efficacité de l’efficacité de la rétraction de la promesse
unilatérale, RTD civ. 2011, p. 1460 ; D. Mazeaud, Promesse unilatérale, la Cour de cassation a ses raisons, D.
2011, p. 1457.
134
V. Jean-Pierre TOSI, Le droit des obligations au Sénégal, Paris, LGDJ, 1981, 413 p., p. 61.
A. L’erreur
135
Suzanne Lequette, Réflexions sur la durée du pacte de préférence, RTD civ. 2013, p. 491.
136
« Le droit de préemption d’origine conventionnelle résulte du pacte de préférence. Ce pacte est soumis aux
règles des promesses de vente. » V. art. 319 COCC. Le pacte de préférence en tant que droit de préemption
conventionnelle a toujours posé problème en droit français (voir Civ. 3ème 30 avr. 1997, D. 1997, p. 475, note D.
Mazeaud) mais réunie en chambre mixte, la Cour de cassation jugea que « le bénéficiaire d’un pacte de
préférence est en droit de demander l’annulation du contrat passé avec un tiers en méconnaissance de ses
droits et d’obtenir sa substitution à l’acquéreur, à la condition que ce dernier ait eu connaissance, lorsqu’il a
contracté, de l’existence du pacte de préférence et de l’intention du bénéficiaire de s’en prévaloir » Ch. Mixte,
26 mai 2006, n°03-19376 et 03-19496, RTD civ. 2006, p. 550, obs. J. Mestre et B. Fages ; D. 2006, p. 1861, note
P. Y. Gautier, 1864, note D. Mainguy, et p. 2644, obs. B. Fauvarque-Cosson.
Deux conditions sont posées par l’article 62 pour justifier une annulation
du contrat pour erreur. L’existence d’une erreur déterminante (1.1) la
connaissance par le contractant du motif déterminant de l’erreur (1.2).
137
Cass. Civ. 28 janv. 1913, S. 1913, 1, 487 ; Com. 20 oct. 1970, JCP 1971, II, n° 16916, note J. Ghestin.
138
J. P. Tosi, Droit des obligations au Sénégal, op. cit. p. 76.
139
V. art. 30 COCC.
B. Le dol
Il n’y a point de consentement valable … s’il a été surpris par dol, dispose
l’article 61, et l’article 63 de rajouter le dol est « une tromperie provoquée par
140
Article 62 al. 2 COCC.
141
Y. Loussouarn, obs. RTD civ. 1971, 131.
142
J. Ghestin, note JCP 1971, II, 16916.
143
Article 63 alinéa 1.
144
V. article 63 al. 2 COCC.
145
Civ. 3e 23 avril 1971, JCP 71, II, 16841.
2. L’aspect psychologique
146
Civ. 3e 15 nov. 2000, JCP 2002, II, 10153, obs. Mazeaud.
147
Civ ; 1re , 3 mai 2000, JCP 2001, II, n° 10 153, note C. Jamin.
148
Riom, 12 mai 186++84, S 1885, II, 13.
149
Com. 2 juin 1981, Bull ; II, n° 205.
150
Diminution, par le juge, de la prestation pécuniaire prévue au contrat en cas d’inexécution incomplète ou
défectueuse de son obligation par l’autre partie.
C. La violence
1. Aspect délictuel
a. L’élément matériel
b. L’élément injuste
156
L’un des premiers arrêts est Soc. 1er avr. 1954, Bull civ. Sect. n° 223, 171 « le dol peut être constitué par le
silence d’une partie dissimulant à son cocontractant un fait qui, s’il avait été connu de lui, l’aurait empêché de
contracter ; mais le silence ainsi gardé doit être relatif à une circonstance ou à un fait que le cocontractant était
excusable de ne pas connaitre ».
Pour que la violence soit une cause de nullité, elle doit susciter chez la
victime un sentiment de crainte d’exposer sa personne, ses proches ou sa
fortune à un mal considérable et présent. Peu importe que le mal redouté soit
réel ; il suffit que le sentiment de crainte soit effectif et grave. L’appréciation
se fait in concreto : les tribunaux recherchent si celui qui demande la nullité
était effectivement sous l’empire de la crainte.
Lorsque la main d’une personne a été guidée de force pour obtenir sa
signature, le consentement n’est pas donné sous l’empire de la crainte, mais
de façon plus radicale, le consentement est inexistant.
157
Cass. Civ. 25 fév. 1879, D. P. 79, 1, 273.
158
Com. 30 jan. 1974, D. 74, 382. Il en va autrement si l’emploi des voies de droit est détourné de son but, s’il
devient abusif ; ainsi commet une violence illicite celui qui menace son débiteur de saisie et de procès pour lui
extorquer des engagements excessifs, pour atteindre autre résultat que celui auquel il pouvait légitimement
prétendre (Req. 17 août 1865, S. 65, 1, 399. Req. 6 avril 1903S, 1904, 1, 505.
159
Portalis dans le Discours préliminaire notait : un homme qui traite avec un autre homme doit être attentif et
sage ; il doit veiller à son intérêt, prendre les informations convenables.
160
Civ 1ère, 2008, SCI La Renardière c. SCI Audrey.
161
Cass. 1re civ. 24 nov. 1976, Bull. I, n° 370; “celui qui traite avec un professionnel n’est pas dispensé de lui
fournir les renseignements qui sont en sa possession et dont l’absence altère le consentement de son
cocontractant ».
162
Cass. Civ. 19 mars 1985, Bull. civ. I, n° 98, RTD civ. 1986, 339.
Section 2. La capacité
163
C’est le Livre V du Code de la famille, en ses articles 273 à 367, qui règle la matière.
164
V. J. P. Tosi, Le droit des obligations, op. cit. p. 85.
165
Art. 276 du Code la famille.
166
Art. 340 du Code de la famille.
167
Article 86 COCC.
168
La distinction incapacité de protection et incapacité de défiance ou de suspicion . Cette distinction repose
sur le but poursuivi. L’incapacité de défiance ce sont toutes celles qui ne visent pas à protéger la volonté et les
intérêts de l’incapable lui-même.
Deux questions méritent d’être étudiées ici. Les actes permis (A) et les
remèdes offerts à l’incapable (B).
170
Voir en ce sens l’article 168 COCC sur le paiement au créancier incapable.
171
F. Julienne, Le mineur, acteur de la vie économique ? A propos de la loi du 15 juillet 2010, Droit de la famille,
n°11, nov. 2010, étude n° 31.
172
Art. 283 du Code de la famille.
173
Art. 300 du Code de la famille.
174
Art. 345 Code de la famille. C’est un régime temporaire, mis en place pendant la durée de l’internement du
majeur ou des soins qui lui sont prodigués. Un curateur d’office sera nommé pour gérer les biens du majeur
incapable.
175
Art. 357 du Code de la famille. C’est un régime de représentation continue du majeur incapable. La
protection instaurée est très forte. Tous les actes accomplis par l’incapable après le jugement sont nuls de
droit. Les actes faits avant le jugement sont annulables si la preuve de l’altération des facultés mentales du
majeur, au moment où il passait ces actes, est rapportée.
176
Art. 359 du Code de la famille. C’est un régime d’assistance, mis en place lorsque les facultés mentales du
majeur sont altérées de telle façon que sans) être hors d’état d’agir par lui-même, il a besoin d’être conseillé ou
contrôlé dans les actes de la vie civile (prodigalité, intempérance, oisiveté). Assistance obligatoire pour les actes
les plus importants, pour les autres peuvent être réduits en cas d’excès.
177
Art. 73 COCC.
178
Art. 74 COCC.
179
Figure de style consistant à retirer certains mots d’une phrase. « Je t’aimais inconstant ; qu’eussé-je fait
fidèle ? » Racine. L’ellipse est ; si tu avais été fidèle. Dictionnaire Littré.
180
M. Fabre-Magnan, Droit des obligations, op. cit. p. 376.
181
M. Fabre-Magnan, op. cit. p. 375.
182
V. F. Terré (alii), Droit civil, Les obligations, op. cit. 281.
A. Un objet possible
183
Art. 74 al. 3.
184
Mais la vente n’est pas annulée, elle est résolue de plein droit.
B. Un objet licite
Cette condition est fixée par l’article 47 littera 3 COCC. Cette condition
est très générale, elle vise à faire respecter par les contractants l’ordre public
et les bonnes mœurs. L’illicéité du contrat peut toucher, selon les contrats,
soit un fait personnel (la prestation), comme par exemple le fait de promettre
de réaliser un délit, soit un bien matériel (la chose objet de la prestation)
comme un contrat portant sur la cession d’un bien public, car ces biens sont
inaliénables.
L’objet doit également être déterminé et déterminable.
185
Art. 174 al. 1er COCC.
186
Art. 174 al 2 COCC.
A. Le domaine de la lésion
187
V. F. Terré, Droit civil, Les obligations, op. cit. p. 317.
188
On le sait déjà, le contrat est la loi des parties et l’affaire des parties, dès lors le juge ne peut pas s’immiscer
dans le contrat pour en rééquilibrer les clauses On se rappelle de ces mots de Portalis disant que tout homme
qui traite avec un autre homme doit être attentif et sage.
189
L’égalité est l’âme du partage.
190
En droit français, la rescision peut être demandée par le vendeur s’il a consenti à la vente pour un prix
inférieur de plus des 7/12 de la valeur réelle de l’immeuble. Mais cette règle n’a pas été consacrée en droit
sénégalais. Bien au contraire, l’article 31 de la 2011-07 du 30 mars 2011 portant Régime de la propriété
foncière (J.O. du 13 août 2011, pp. 1047-1059) l’exclut expressément en ces termes « les actions en nullité
Section IV : La cause
pour défaut de forme, en résiliation pour éviction partielle, existence de servitude non apparente, lésion du
quart ou des sept douzième ou constitution de droits réels par un failli dans les dix jours qui ont précédé la
cessation de ses payements, sont irrecevables sur immeubles immatriculés » V. B. Sène ; A. Traoré, Recueil de
textes fonciers et domaniaux, 1ère édit. Credila, 535 p. p. 305.
191
Article 87 COCC.
192
Xavier Lagarde, Sur l’utilité de la théorie de la cause, D. 2007, p. 740.
1. L’énoncé du principe
2. Critique de la théorie
L’origine de cette théorie peut être trouvée dans les travaux d’Henri
Capitant et de Jacques Maury. La cause résiderait dans les motifs qui ont
poussé une partie à contracter. La cause est alors subjective et concrète ; elle
varie pour chaque contrat. La cause réside alors non pas dans la
contreprestation promise (cause de l’obligation) mais encore dans les motifs
propres au contractant et qui étaient pour lui déterminants. Cette conception
extensive présente l’avantage de permettre au juge de mesurer que
l’engagement contractuel avait réellement une raison d’être. Elle est un
important instrument de justice et d’équité. Mais elle présente l’inconvénient
de sacrifier la sécurité juridique, car les mobiles personnels du contractant
sont très variables et souvent inconnus de l’autre partie. C’est pourquoi, cette
conception large sert à détecter et annuler les conventions gravement
immorales et illicites.193
La difficulté principale tient à la multiplicité des motifs qui peuvent
pousser une personne à contracter. Les auteurs se sont accordés pour ne
considérer que le motif déterminant, « la cause impulsive et déterminante ».
C’est à cette conception que se rallie l’article 76 COCC « le contrat est nul
pour cause immoral ou illicite lorsque le motif déterminant de la volonté des
parties est contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. »
Paragraphe 2 : Les applications jurisprudentielles
193
Vu ces divergences, la jurisprudence française a fini par admettre au titre de la cause de l’obligation, le
mobile déterminant entré dans le champ contractuel. V. Cass. civ. 1ère 4 avril 2006, D. 2006, p. 2656 ; RTD civ.
2007, p. 105.
A. Absence de cause
194
J.-M. Guéguen, Le renouveau de la cause en tant qu’instrument de justice contractuelle, D. 1999, p.352, op.
cit. p. 353.
195
En ce sens cet arrêt de la cour de cassation française dans lequel la Haute juridiction a confirmé une Cour
d’appel d’avoir débouté le demandeur qui souhaitait la condamnation des compagnies d’assurances qui
assuraient le risque de non tenue d’une exposition de cadavres humains. Pour la Cour, la cause d’un tel contrat
d’assurance est illicite parce que contraire à l’ordre public. V. C. cass., 1e ch. Civ., arrêt n° 1250 du 29 octobre
2014.
196
« La charge de prouver l’absence de cause pèse sur celui qui l’allègue ». Art. 77 COCC.
Voir la cause dans l’intention libérale serait de peu d’utilité puisque celle-
ci se confond avec le consentement. Les tribunaux considèrent donc que la
cause est le motif déterminant qui a poussé l’auteur de la libéralité à
s’engager. Ainsi, deux époux peuvent obtenir la nullité pour absence de cause
197
Civ. 18 avril 1953, D 1953, 409 ; Gaz. Pal. 53, 2, 7.
198
Com. 22 oct. 1996, D. 1997, 121, note A. Sériaux.
199
J. Ghestin, Dans un contrat synallagmatique, la fausseté partielle de la cause ne peut entraîner la réduction
de l'obligation, D. 2007, p. 2574.
200
Civ. 1re , 11 mars 2003, JCP 2003, I, 142, n° 5, obs. J. Rochfeld.
201
Civ. 1re 20 nov. 1974, Bull. civ. n° 311.
202
J. Ghestin, La définition de l’absence de cause dans les contrats consensuels de prêt, D. 2009, p. 2080.
203
Cass. 1ère civ. 11 fév. 1986, JCP 1988, II, 21027.
204
Cass. Com. 21 oct. 1974, Bull. Civ. n° 255.
205
Adage en vertu duquel, d'une part, l'existence de la cause, exclusivement appréhendée comme une
condition de validité, n'est contrôlée qu'au jour de la formation du contrat et, d'autre part, sa disparition lors
de l'exécution du contrat n'affecte pas sa vitalité. V. D. Mazeaud, L’arrêt Canal « moins », D. 2010, p. 2481
206
On rappellera aussi le contentieux de l’imprévision qui se (re) pose et dont la Cour « sort » souvent en
invoquant l’absence de cause au moment de l’exécution du contrat. On citera l’arrêt de la chambre
commerciale Soffimat du 29 juin 2010. V. également infra partie du cours sur la force obligatoire du contrat.
207
Cass. 1ère civ. 13 juin 2006 : D. 2007, p. 277, note Ghestin ; D. 2006, p. 2642, obs. Amrani-Mekki et
Fauvargue-Cosson, RTD com. 2006, p. 593, obs. Pollaud-Dulliand. Cass. 1ère Civ., 4 avril 2006, D. 2006, p. 2641,
obs. Amrani-Mekki et Fauvargue-Cosson. Cass. 1ère civ. 28 oct.2010, D. 2011, p. 566, note Mazeaud. Plus
récemment, deux arrêts rendus par la chambre mixte de la Cour de cassation les arrêts n° 275 et 276 du 17 mai
2013. Sur ces arrêt, voir D. Mazeaud, L’important c’est la clause, l’important…, D. 2013, p. 1658.
208
D. Mazeaud, Groupes de contrats : liberté contractuelle et réalité économique, D. 2011, p. 566 ; J. Mestre ;
B. Fages, Cause : toujours plus !, RTD civ. 2007, p. 105 ; R. Boffa, Cause, caducité, indivisibilité : un bel ensemble
notionnel, D. 2006, p. 2656 ; S. Bros, Les contrats interdépendants : actualités et perspectives, D. 2009, p. 960.
B. Illicéité de la cause
Pour être valable, le contrat ne doit pas être contraire à l’ordre public et
aux bonnes mœurs (article 76 COCC). La cause apparaît ainsi avec l’objet
comme les instruments de contrôle de la conformité des conventions à l’ordre
public et aux bonnes mœurs. Le contrat est illicite lorsqu’il est contraire à la
loi et immoral lorsqu’elle est contraire aux bonnes mœurs.211
Pour vérifier la licéité de la cause, la jurisprudence se réfère au motif
déterminant poursuivi par une partie. C’est la théorie subjective de la cause.
Mais il se pose une question importante. Faut-il exiger que le motif illicite
soit connu de l’autre partie pour annuler le contrat ? L’article 76 al.2 dispose
« le caractère déterminant du motif est établi lorsqu’il résulte des
circonstances de formation du contrat que les parties ne pouvaient ignorer la
cause.» Pose-t-il ainsi une règle de fond, autrement dit : exige-t-il la
connaissance du motif déterminant par toutes les parties, ou plutôt s’agit-il
d’une règle de preuve, qui n’aurait pour portée que de faciliter l’action en
nullité ? L’article 62 est construit voire rédigé, sur le modèle de l’article 62,
consacré à l’erreur. Et de fait, parlant de l’erreur, le même problème se pose.
Mais puisqu’il s’agit de protéger l’intérêt général, le juge sera davantage
enclin à caractériser plus facilement l’existence d’un motif déterminant de la
volonté.
209
Etat d’un acte juridique valable mais privé d’effet en raison de la survenance d’un fait postérieurement à sa
création. V. Lexique des termes juridiques, 16ème édit. La caducité intervient, pour plusieurs raisons objectives,
telles que la défaillance d’une condition suspensive, la disparition de la cause ou de l’objet. V. Marie-Christine
Aubry, Retour sur la caducité en matière contractuelle, RTD civ. 2012, p. 625 ; Antoine Hontbeyrie, La clause
pénale et la caducité du contrat, D. 2011, p. 2179.
210
D. Mazeaud, Defrénois, 1997, p. 336. Cité par F. Terré (alii), Droit civil les obligations, op. cit. p. 361.
211
Jerry Sainte-Rose, Pour un renouvellement de la cause illicite, D. 1998, p. 563.
212
Civ. 4 déc. 1956, JCP 1957, II, 10008.
213
Civ. 1re, 7 oct. 1998, D 1998, 563.
214
Civ. 1re, 4 Nov. 1982, Bull. civ. 319.
215
Civ. 1re 3 fév. 1999, D 1999, 267. Ass. plén. 29 oct. 2004, D 2004, 3175.
216
Civ. 1re 12 juill. 1989, JCP 1990, II, 21546.
Objectifs spécifiques
217
Civ. 1re , 1er déc. 1998, Bull. n° 338.
218
Art. 88 COCC.
A. Nullité absolue
B. Nullité relative.
220
Ch. mixte, 9 juill. 2004, D. 2004, 2175.
Objectifs spécifiques
Pour bien marquer la force obligatoire des contrats, les rédacteurs COCC
ont rapproché le contrat de la loi ; le contrat s’impose aux parties comme la
loi s’impose à l’ensemble des citoyens. On y a vu le principe de l’autonomie de
la volonté. Selon cette théorie, il y aurait entre la loi et le contrat non une
81 J. L. CORREA Droit des obligations Université Assane Seck de Ziguinchor
14-15
différence de nature mais une différence de degré. On remarquera que cette
analyse est critiquable. En effet, le pouvoir reconnu aux volontés
individuelles n’est pas originaire mais dérivé. Les contrats n’ont une force
obligatoire qu’autant qu’ils sont formés conformément à la loi. Le contrat n’a
de force obligatoire que lorsqu’il est conforme dans sa formation et dans sa
teneur à la loi. La loi n’entend donc pas entériner n’importe quel accord de
volonté. Contracter, ce n’est pas seulement vouloir, c’est aussi employer un
instrument forgé par le droit. La loi apporte la sanction au contrat en raison
de l’utilité sociale qu’il y a, pour la paix publique et le commerce, à ce que les
hommes respectent la parole qu’ils ont donnée. Aussi, admet-on que l’utilité
sociale du contrat constitue l’un des fondements de sa force obligatoire.
Si l’on fonde la force obligatoire du contrat sur son utilité sociale, on doit
aussi admettre, corrélativement, que cette force obligatoire est aussi au moins
partiellement subordonnée à l’utilité sociale du contrat. Il en résulte que
l’intensité de cette force obligatoire se trouvera atténuée partiellement si
cette utilité sociale fait défaut. Cette observation peut donc justifier en partie
l’intervention du législateur et du juge dans le contrat.
Malgré tout, le principe demeure l’irrévocabilité du contrat ; il doit aussi
être exécuté de bonne foi. Mais ce principe se complique lorsque les parties
ont caché leur volonté réelle derrière une volonté apparente, car il faut alors
protéger les tiers : c’est le problème posé par la simulation.
Paragraphe I : L’irrévocabilité du contrat
A. Le principe
221
Art. 97 COCC.
A vrai dire, le droit sénégalais des obligations n’accorde pas une place
importante à la bonne foi dans l’exécution du contrat. En effet, à s’en tenir
au COCC, il n’exige que le contrat soit exécuté de bonne foi. Naturellement,
pourrait-on dire, il devrait en être ainsi. Mais peut-on décider à la place du
législateur ? Il est fait référence à la bonne foi à l’article 103 COCC223 mais
uniquement en parlant de lacune du contrat, donc d’interprétation du
contrat. Pourrait-on en conclure dès lors que toutes les fois que les clauses du
contrat sont claires, le juge ne pourrait pas mettre à la charge du débiteur un
devoir d’exécution de bonne foi de son obligation et ainsi le sanctionner, le
cas échéant ?
222
Civ. 1re, 20 février 2001, D 2001, 705 note Jamin.
223
« En l’absence de volonté exprimée, le contrat oblige à toutes les suites que la loi, les usages, la bonne foi ou
l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature ».
224
« Elles doivent être exécutées de bonne foi ». Art. 1134 al. 3.
225
Flour et Aubert, 7e éd. N° 374.
226
Civ. 1re , 31 janvier 1995, D 1995, p. 389.
227227
Com. 10 juill. 2007, D. 2007, 1839
228
Y. Picod, L’obligation de coopération dans l’exécution du contrat, JCP 1988, I, 3318.
229
Com. 8 mars 2005, RTD civ. 2005, 391.
Entre les parties, c’est en principe l’acte secret qui prévaut.230 Par
exemple, s’agissant d’une donation déguisée en vente, il importe d’abord que
les conditions de fond de la donation soient remplies. Ensuite, il faut respecter
les conditions de forme de la vente ; constituant la façade de l’opération,
l’acte apparent doit pouvoir faire illusion.
Encore faut-il pour que s’applique ce principe que l’acte secret soit
prouvé.231 L’acte secret ne peut être établi dans son existence et sa teneur que
conformément aux règles ordinaires de la preuve des actes juridiques.
230
V. art. 111 COCC.
231
En droit français, l’existence de l’acte secret sera établie au moyen d’une action en déclaration de
simulation.
232
V. art. 113 COCC.
233
Civ. 25 avril 1939, DP 1940, 1, 12, note G.L.
234
V. J. P. Tosi, Droit des obligations…, op. cit. p. 146.
235
V. art. 101 COCC.
236
V. art. 102 COCC.
237
V. art. 103 COCC.
238
V. aussi l’article 71 COCC.
A. La théorie de l’imprévision
239
Civ. 6 juin 1921, DP 1921, 1, 73.
240
CE 30 mars 1916, D 1916, 325.
241
V. art. 121 à 130 du COA.
242
Civ. 6 mars 1876, D 1876, 1, 193, note Giboulot.
243
Sur cette question, voir M. Fabre-Magnan, Droit des obligations, op. cit. p. 510 et s.
244
Com. 3 nov. 1992, note. G. Virassamy, RTD civ. 1993, p. 124, obs. J. Mestre.
245
Com 24 mars 1998, RTD civ. 1999, p. 98, obs. J. Mestre.
246
Com. 29 juin 2010, D. 2010, p. 2481, note D. Mazeaud.
2. La clause d’indexation
247
C’est une confirmation du fait que la cause ne sert plus seulement comme condition de validité du contrat
mais aussi comme moyen de contrôle de l’exécution du contrat. Mais pour être logique, la Haute juridiction
devrait, comme on le sait maintenant, frapper le contrat de caducité et non pas la révision du contrat.
248
V. Com. 3 oct. 2006, D. 2007, p. 765, cité par S. Porchy-Simon, Droit civil 2ème année, Les obligations, Paris, D.
Hypercours, 5ème édit. 555 p., p. 174.
Objectifs spécifiques
249
Les auteurs classiques considéraient cette règle comme une évidence. Ils y voyaient l’un des corollaires de
l’autonomie de la volonté : chaque individu étant indépendant, seule sa volonté peut restreindre sa liberté et le
lier. Avec le recul de la théorie de l’autonomie de la volonté, le principe de l’effet relatif des conventions s’est
maintenu mais a perdu de son caractère absolu.
250
R. Savatier, Le prétendu principe de l’effet relatif des contrats, RTD civ. 1934, p. 525.
Ce sont les personnes qui ont conclu le contrat, soit par elles-mêmes,
soit par l’intermédiaire d’un représentant. Ce sont les personnes obligées au
moment de la formation du contrat. Aux parties, on assimile les ayants cause
universels ou à titre universel (héritiers ab intestat, et légataires). En effet,
lorsqu’un des cocontractants est décédé à un moment où le contrat n’a pas
épuisé ses effets, ses ayants causes universels lui succèdent et deviennent en
ses lieu et place créanciers et débiteurs de ses obligations nées du contrat, car
le droit successoral leur fait prendre la place de leur auteur.251
Mais on peut citer également la situation du cessionnaire du contrat.
La cession de contrat peut résulter d’une convention. Une personne, le
cédant, transfère sa qualité de contractant avec les droits et obligations
qu’elle emporte à une autre personne, le cessionnaire, qui lui est substitué
dans le rapport contractuel. Le cessionnaire devient ainsi, pour l’avenir,
partie au contrat : il recueille les droits du cédant et assume ses obligations.
Encore faut-il, pour que la cession soit parfaite, que le cédant soit libéré de
ses obligations, que le cocontractant cédé consente à la cession.
Paragraphe II : La notion de tiers
Aux parties ainsi définies, on oppose les tiers. Les tiers ce sont les autres
sujets de droit. C’est là le sens le plus large du mot tiers. Il recouvre trois
réalités différentes.
251
Sauf dans les hypothèses ou la personne renonce à la succession ou ne l’accepte que sous bénéfice
d’inventaire ou que le contrat est établi intuiti personae.
Les contrats passés par un débiteur peuvent avoir un effet indirect sur
le patrimoine de ses créanciers en modifiant leur droit de gage général. Aussi,
la loi reconnaît-elle aux créanciers certaines actions pour les protéger (para I).
Même ailleurs, on il serait utile de revenir sur la question de l’opposabilité du
contrat (para II) et sur quelques autres exceptions bien connues telles que la
stipulation pour autrui et la promesse de porte-fort (Para III).
Paragraphe I : Les actions destinées à protéger les créanciers
252
Art. 201 COCC.
253
Art. 204 COCC.
254
Art. 205 COCC.
255
Civ. 22 juin 1864, DP 1, 412,
256
Civ. 1re, 26 janvier 1999, D. 1999, IR, 64.
La promesse de porte-fort est l’accord par lequel une partie promet à son
cocontractant d’obtenir le consentement d’une autre personne à une
opération juridique déterminée. La promesse de porte-fort consiste à
promettre le fait d’autrui. En pratique, le tiers dont le promettant se porte
fort a avec lui des relations de famille, d’amitié ou professionnelles. Le
promettant est souvent un représentant qui dépasse les limites de ses
pouvoirs. Exemple, un père se porte fort pour son fils. Il vend l’immeuble
appartenant à ce dernier en se portant fort qu’à sa majorité il ratifiera la
vente. Par exemple, un acheteur qui traite avec un indivisaire pour
l’acquisition d’un bien indivis demandera de se porter fort que les autres
coindivisaires ratifieront la vente. Le tiers est libre de s’engager ou non.257
Lorsqu’il accepte de s’engager, il est rétroactivement lié. Le porte-fort est
alors définitivement libéré de toute obligation. Si le tiers refuse de s’engager,
le contrat n’est pas formé et la responsabilité contractuelle du porte-fort est
engagée vis-à-vis de la personne auprès de qui il s’était porté fort.258
257
V. art. 55 COCC.
258
V. art. 56 COCC.