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AXE 2 : LES BASES JURIDIQUES DES ENGAGEMENTS CONTRACTUELS DE

L’ENTREPRISE

Il faut savoir que les affaires sont basées sur des liens contractuels (entre entreprise et
salariés ; entreprise et fournisseur ; entreprise et clients ; entreprise et Etat) d'où l’intérêt pour
l’étudiant de maitriser les fondements juridiques de ces liens contractuels.
En droit marocain la source essentielle doit être cherchée dans le dahir des obligations et
contrats (D.O.C) qui date du 12 août 1913.
L'objet de notre cour sera l'étude des règles générales, notamment celles qui résultent d'un acte
juridique (contrat) ou l’obligation.
Définition et classification des obligations :
-- définition : le terme obligation a plusieurs sens, en droit commercial il désigne un titre
émis par une société commerciale, elle peut être employée pour désigner un devoir de respecter
une décision ou prescription de l'autorité publique, en droit civil l'obligation a un double sens :
le premier sens désigne une prestation due par le débiteur à son créancier, exemple dans un
contrat de vente, l'acheteur a l'obligation de verser le prix. Dans un sens plus large il exprime
un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes.
L'obligation comporte donc l'idée de devoir.
L'obligation suppose donc l'idée de la contrainte donc la possibilité des créanciers d'obtenir
un remboursement.
La classification des obligations :
Généralement on peut classer l’obligation en obligation de moyen et obligation de résultat
Dans l'obligation de moyens, le débiteur est tenu d'employer tous les moyens possibles en
vue d'obtenir un résultat, exemple : le médecin ne s'engage pas à guérir son patient mais à faire
son possible pour le soigner.
L'obligation de résultat : le débiteur est tenu d'atteindre un résultat précis, exemple : le
transporteur est tenu de transporter les passagers à bon port.
Que ce soit au niveau de l’obligation de moyens de obligation de résultat, et que la faute
dans le premier cas est approuvée (il faut qu'elle soit prouvée par la victime). Elle est présumée.
Dans le deuxième cas, le débiteur ne peut pas s'exonérer que s'il prouve de la qu’il y a eu un cas
de force majeure.
La classification moderne :
La classification moderne retient le fait juridique et l'acte juridique. L’acte juridique c'est
une manifestation de volonté destinée à produire un effet juridique. L'acte juridique peut être
unilatéral (une seule volonté se manifeste) exemple : une donation. L'acte peut être bilatérale
(il existe une diversité de contrats) exemple : les contrats solennels (contrats de mariage) ou
l'écrit est important, les contrats aléatoires (contrat d'assurance, contrats d'adhésion, crédit,...
Etc.)
Les faits juridiques sont tous les faits qui ne dépendent pas de la volonté de leur auteur et
qui fait naître une obligation juridique.

Chapitre 1. L'acte juridique ou le contrat

Contrats : Etudier la formation des contrats revient à analyser les éléments de ce contrat,
une constatation s'impose, en retrouvant le contrat un certain nombre d'éléments sans lesquels
le contrat ne pourrait pas valablement se former, le droit impose des conditions de fond et de
forme à fin de prévoir les risques et d'assurer la protection des contractants.
Nous allons nous concentrer dans ce sens sur les conditions de fond de la validité du contrat.
les conditions de fond de la validité du contrat.
L'article 2 et 33 du dahir des obligations et contrats stipule qu'un contrat ne peut se former
valablement que si certaines conditions de fond sont réunies, en effet il faut que les parties aient
voulu s'engager (problème du consentement section 1), il faut qu'ils aient la qualité de
contracter (problème de capacité section 2), les parties doivent avoir un objet déterminé licite
et légal (section 3) il faut que les parties aient une cause (section 4).
Section 1 : le consentement
Trois problèmes se posent à ce niveau :
1 -- pourquoi le consentement doit-il exister ?
2 -- quelle forme prend-il et comment est-il exprimé ?
3-- quels sont les défauts qui sont susceptibles de porter atteinte à ce consentement et lui
enlever toute valeur contractuelle (les vices, les défauts de ce consentement).
1 . La nécessité du consentement
La théorie classique du contrat repose sur le principe de l'autonomie de la volonté qui est
un principe philosophique et juridique, ce qui signifie que l'Homme est libre par essence et par
conséquent il ne peut s'obliger que par sa propre volonté, et c'est cette volonté qui engendre le
principe du consensualisme qui doit être exprimé et extériorisé.
2 . La manifestation du consentement
Il ne suffirait pas que mon consentement existe, de manière abstraite il faut encore qu'il soit
extériorisé, le processus du consentement comporte trois étapes :
1e étape : l'offre
L’offre est généralement expresse, elle peut être écrite comme elle peut être orale, le fait
d'exposer des objets dans une vitrine constitue une offre. Une offre peut être faite au public, elle
peut être privée elle peut être assortie d'un délai. L’offrant n'a pas le droit de se rétracter dans
ce délai, l'offre peut être sans délai.
La révocation est possible après un délai raisonnable.
2e étape : l'acceptation
C’est une manifestation de volonté par laquelle une personne donne son accord, elle doit être
l'adhésion au contenu précis de l'offre.
3e étape : la réunion de l’offre et de l’acceptation
Le contrat est conclu lorsque l'offre est ferme et complète. Émanant d'un contractant et accepté
d'une manière explicite et sans réserve par l’autre partie
En conclusion : pour qu'un contrat soit valablement conclu il faut que le consentement soit
intègre, c'est-à-dire non vicié.
Un consentement est considéré comme vicier lorsqu'il y a altération de la volonté dans
son élément de conscience (article 39 du DOC indique que le contrat doit être annulé lorsque
le consentement est donné par erreur, surpris par Dol ou extorquer par violence.
les vices du consentement
A. L’erreur
L'erreur est une représentation inexacte de la réalité par l'un des contractants.
L'appréciation de l'erreur relève du juge qui tient compte de l'expérience, de l'âge, du sexe,...
Etc., certains auteurs opposent l'erreur sur la substance et l’erreur sur la personne.
-- l'erreur sur la substance est considérée comme un vice du consentement, c'est-à-dire c'est
l'erreur qui empêche la rencontre de deux volontés, de ce fait le contrat est entaché d'une nullité
absolue.
B. le dol
Le dol est représenté par des manœuvres frauduleuses, pour induire une personne en erreur
à fin qu'elle accepte la signature d’un contrat (articles 52 à 56). Le dol est une escroquerie ou
bien tromperie destinée à pousser une personne à conclure un contrat, il existe deux éléments
dans le dol : l'élément moral et l'élément matériel.
C. la violence
C’est une pression exercée sur la volonté de l'une des partis pour la contraindre à contracter.
Elle est prévue dans les articles 46 à 51 du D.O.C, et se distingue de l'erreur et du dol, en effet
dans l'erreur, la partie se trompe, dans le dol elle est trompée et dans la violence sa volonté n’est
plus libre, il s'engage sous la contrainte.
Pour donner ouverture à la rescision, la violence doit être déterminante et illégitime.
Section 2 : La qualité de contracter
La qualité est appréciée différemment, on fait la différence entre celui qui contracte pour
son propre compte, il doit avoir la capacité de le faire. et celui qui contracte pour autrui, il doit
avoir le pouvoir de le représenter.
Définition de capacité : le DOC dans son article 3 ne donne pas une définition exacte et
claire de la capacité, mais il renvoi au code de la famille, la loi qui régit le statut personne,
toute personne est capable d'obliger et de s'obliger. Si elle n'en est déclarée incapable par la
loi.
Paragraphe 1 : la capacité de contracter pour soi-même
L’accord de volonté qui constitue le contrat ne peut produire effet que s’il émane d’une
personne ayant la capacité de contracter, cette capacité est définie comme l'aptitude d'une
personne à participer à des actes juridiques, cette personne est non seulement titulaire de droits
mais il faut qu'elle exerce ses droits.
-- La capacité d'exercice : normalement, toute personne a le droit de contracter
personnellement des actes, cependant cette capacité d'exercice peut être retirée à des personnes
jugées incapables pour assurer la défense de leurs intérêts en raison de l'âge ou d'une altération
mentale, ces personne ne peuvent contracter que par l'intermédiaire d'un représentant légal, le
mineur ne peut agir seul dans la vie juridique, en situation normale c'est le père qui est
responsable de ses actes, en cas de décès du père, le tuteur sera désigné par un juge.
-- La capacité de jouissance : C’est l'aptitude à être sujet de droit, par conséquent
l'incapacité de jouissance prive l'individu de tous ses droits ; c'est une privation du droit de
contracter.

Section 3 : La licéité de l’objet


Le contrat ne peut porter que sur des choses qui sont dans le commerce, en effet la liberté
contractuelle a aussi ses limites en principe d'autonomie de la volonté, en effet des individus ne
peuvent contracter sur des objets qui sont hors du commerce.

Section 4 : La notion de la cause


la cause peut être entendue, soit dans le sens de la raison immédiate et directe de
l'engagement, la deuxième signification de la cause peut être entendue comme le mobile ayant
déterminé à contracter.

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