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Introduction

I. LE DROIT
A. Le droit objectif
B. Les droits subjectifs
C. La classification des droits subjectifs

II. LES SUJETS DU DROIT


A. Notions: personnalité - capacités
B. Début de la personnalité
C. Fin de la personnalité
I. LE DROIT
A. Le droit objectif
= Système juridique entier, ensemble de normes, de
règles qui, d’une part, sont établies par l’autorité
régulièrement constituée, et d’autre part, sont
sanctionnés par cette autorité.

— Droit positif
= Droit objectif déterminé, considéré à un instant
déter miné, dans un pays déterminé.
B. Les droits subjectifs
— = prérogatives que le droit objectif,
• Tantôt reconnait aux individus,
• tantôt, met à leur disposition.

C. La classification des droits subjectifs


— Trois classifications:
1. La classification fondamentale
— Ressortissant au droit public ou droits politiques
(= ensemble des règles touchant l’organisation de l’Etat,
de ses différents entités et de leur fonctionnement).
— Ressortissant au droit privé ou droits civils (=
ensemble des règles régissant les relations entre
particuliers).

2. Les classifications des droits civils


— Selon la nature des droits
- Droits réels portent directement et nécessairement
sur une chose. Existent en nombre limité. Ils sont
opposables à tous.
- Droits de créance réels portent directement et
nécessairement sur une ou plusieurs personnes.
- Droits de l’homme constituent notre socle
démocratique commun.
- Droits des personnes et des familles touchent à son
identité propre, à son statut au sein du couple et de la
famille.

— Selon le critère de l’opposabilité aux tiers


- Droits absolus sont opposables par leur titulaire à
tous les autres sujets de droit et s’imposent donc au
respect de tous.
Ils sont tous munis d’un droit de suite (= attribut attaché à
un droit subjectif. Droit de « suivre » la chose ou le droit.
Certaines disposent du droit de préférence.
— Remarque: la théorie jurisprudentielle de l’abus de droit

Absolu ne signifie pas illimité. La théorie de l’abus de droit limite


cet exercice. La jurisprudence a considéré que, dans certaines
hypothèses, il y avait abus du droit dont on est titulaire.

— Ainsi:
• lorsque l’on exerce son droit uniquement dans le dessin de
nuire à autrui
• lorsqu’entre plusieurs manières d’exercer son droit, avec la
même utilité pour soi, on choisit précisément la manière qui
nuit à autrui.
• lorsqu’il y a disproportion entre le profit que l’on retire de
l’utilisation de ce droit et le dommage causé à autrui par
l’utilisation de ce droit.
- Droits relatifs ne sont pas opposables à tous les autres
sujets de droit.

Par eux-mêmes, ils sont démunis du droit de suite et du


droit de préférence.

— Selon le caractère patrimonial


- Droits patrimoniaux sont directement appréciable
en argent et, en principe cessibles.
- Droits extra-patrimoniaux ne sont pas
directement appréciables en argent et, en principe,
incessibles.
3. Comment devenir titulaire d un ou plusieurs
droits subjectifs
a. Rapport entre droit objectif et droits subjectifs
Les droits subjectifs sont reconnus par le droit objectif.
N’existe pas d’autres que ceux prévus par le droit
objectif. Le droit objectif est considéré comme un
catalogue abstrait qui constitue le cadre de tous les
droits subjectifs.

b. L’acte juridique et le fait juridique


- Acte juridique = acte licite, émanant des individus,
accompli volontairement et intentionnellement dans le
but de produire des effet juridiques.
- Fait juridique = fait, soit licite soit illicite, émane soit
des individus soit de la nature, accompli au maximum
volontairement et produit au moins un effet juridique.

Remarque: faute civile au sens large

- Dol (dolus malus) : acte ou abstention volontairement


dommageable. Il y a dol indépendamment du caractère
excusable de l’erreur qui en résulte.
- Faute au sens étroit (culpa) : acte ou abstention
involontairement dommageable.
1. Faute lourde (culpa lata) : comportement dénué de bon sens.
2. Faute légère (culpa levis)
- culpa levis in concreto : par rapport à l’attitude même
de la personne à qui on impute la faute.
- culpa levis in abstracto : par rapport au critère du bon
père de famille.
3. Faute la plus légère (culpa levissima) : plus petit
acte ou petite abstention involontairement
dommageable.

C. Classification au sein des actes juridiques et au sein


des faits juridiques
— Faits juridiques : licites ou illicites; émanant de la
nature ou des individus, volontaires ou involontaires.
— Actes juridiques: trois critères de classification
1. Selon le nombre de personnes intervenant dans la
formation de l’acte :
- Acte unilatéral : émanant d’une seule personne
- Acte bilatéral/multilatéral : émanant de deux ou de
plusieurs personne

2. Selon le moment où l’acte sort ses effets :


- Acte entre vifs : effets au vivant de son tuteur
- Acte à cause de mort : effets après le décès de son auteur
— 3.Selon l’existence ou non d’une contre-prestation :
- Acte à titre onéreux : comporte une contre-prestation
- Acte à titre gratuit : n’impliquant pas de contre-prestation
• libéralités
• actes juridiques à titre gratuit qui ne sont pas des
libéralités
II. LES SUJETS DE DROITS
A. Notions
1. La capacité de droit
Personnalité juridique = aptitude reconnue par le droit
objectif à des sujets de droit, d’être titulaires de droits
subjectifs.

— Deux catégories de sujets de droit :


- Personnes physiques : tous les humains, sans
exception, sont dotés de la même aptitude à être
titulaires de droits subjectifs.
- Personnes morales : entités intellectuelles abstraites,
auxquelles le droit objectif attribue la personnalité
juridique moyennant la réunion de conditions strictes.
— 2. La capacité de fait
—Aptitude, pour un sujet de droit, à exercer lui-même les
droits subjectifs dont il est titulaire.

B.Début de la personnalité juridique


1. La règle
— Réunion de trois conditions cumulatives : la naissance d’un
enfant vivant et viable.
Principe de simultanéité qui fixe le point de départ de
la personnalité juridique au moment prévis de la
naissance.
— 2. La règle
—La règle «l’enfant simplement conçu est tenu pour déjà né
chaque fois qu’il s’agit de ses avantages » a pour effet de
déroger au principe de simultanéité.
—A pour effet de faire rétroagir un jour de la conception,
l’octroi de la personnalité juridique à l’enfant né vivant et
viable, afin de lui permettre de bénéficier de certains
avantages et d acquérir des droits.

— C. Fin de la personnalité juridique


— La personnalité juridique prend avec le décès de la
personne physique.
Livre 1
DES CHOSES OU
DES BIENS
I. LES BIENS
A. Notion
B. Patrimoine
C. Classification des biens

II.LES DROITS REELS


1. Notion
2. La possession et la détention
3. Le droit de propriété
III.LES SERVITUDES PERSONNELLES
1. L’usufruit
2. L’usage & l’habitation
I. LES BIENS
A. Notions
— 1. Biens au sens large
— Toutes les valeurs économiques, pécuniaires,
— susceptibles d'appartenir à l'actif du patrimoine d'une
personne physique ou morale. Selon les cas, ces valeurs
pécuniaires sont tangibles ou intangibles.

— 2. Biens au sens étroit


— Biens tangibles qui font l’objet d’un droit de propriété.
— B. Patrimoine
1. Notion
Ensemble, des biens et des obligations dont une personne
physique ou morale est titulaire.
Les biens forment l'actif du patrimoine. Les obligations, charges,
forment le passif du patrimoine.

2. Intérêt de la notion de patrimoine


L'actif du patrimoine constitue de plein droit la garantie de la
bonne exécution de ses obligations.
L’actif du patrimoine en tant que garantie de passif est appelé la
sûreté générale.
C. Classifications des biens
1. Biens corporels et biens incorporels

a. Biens corporels
Biens que l’on peut toucher, qui sont tangibles.

On distingue :
— les biens corporels appropriés
— les biens corporels non appropriés mais appropriables
b. Biens incorporels
Biens que l'on ne peut pas toucher.

On distingue :
— les droits réels : portent directement et
nécessairement sur une chose.
— droits de créance: droits qui portent directement
et nécessairement sur une personne.

2. Biens appropriés et biens non appropriés mais


appropriables
— Choses appropriées : font l'objet d'un droit de propriété .
— Choses non appropriées mais appropriables :
• res nullius s.l., n'ont pas de propriétaire actuellement,
mais susceptibles d'en avoir :
• Les res nullius s.s. : biens appropriables mais qui
n'ont jamais été approp iés.
• Les res derelictae : biens abandonnés librement et
volontairement par leur propriétaire.
— 3. Biens consomptibles et biens non consomptibles
— Choses consomptibles : disparaissent après leur
premier usage.
— Choses non consomptibles : résistent à l'usage.
4. Biens librement interchangeables et bien non
librement interchangeables
a. Notion
— Choses librement interchangeables (genera s.l.)
Choses qui n’ont pas de valeur propre, peuvent être
remplacées par d'autres choses semblables.

— Choses non librement interchangeables (species s.l.)


Choses qui ont en elles-mêmes une valeur particulière, qui
ne peuvent être remplacées par d'autres choses semblables.
b. Intérêts pratiques de la distinction
1. Dénomination et règles applicables à certains contrats
2. Le titre de ait dont on dispose (species)
3. L’inexécution fautive définitive de ses obligations par
le débiteur
4. L’application de la théorie des risques
— Risque lorsqu’un dommage trouve sa cause, son
origine, dans une cause étrangère.
— Règle applicable à la perte casu de choses qui sont à
la disposition de leur propriétaire la chose périt
pour le maître
— Règles applicables à la perte casu de choses qui font
l'objet d'une obligation
- Species : le débiteur d’une chose certaine est
libéré de la perte casu de cette chose.
- genera : les choses de genre ne périssent pas.
5. Le moment du transfert de propriété

5. Biens meubles et biens immeubles


a. Notion
• Biens immeubles :
—- Par nature : le sol et ce qui y est incorporé de
façon durable.
- Par destination : meubles que la loi répute fictivement
immeubles.
- Par l'objet auquel ils s'appliquent : droits qui s'appliquent à
un objet immobilier.

• Biens meubles : choses qui se déplacent par elles-mêmes,


choses qui peuvent être déplacées facilement, pratiquement
sans aucune détérioration.
- Par nature : choses qui se meuvent par elles-mêmes ou qui
peuvent être déplacées facilement.
- Par anticipation : immeubles par nature mais qui sont déjà
envisagés comme séparés du sol.
- Par détermination de la loi : droits qui s'appliquent à un
meuble.
b. Intérêts pratiques de la distinction
1. La publicité foncière
Toutes les mutations immobilières et les actions en justice
concernant un bien immeuble doivent être mentionnées
dans un registre officiel : le registre de la conservation des
hypothèques.

— La transcription
— L’inscription
— La mention marginale
2. Les actions immobilières
• Les actions possessoires

• L'action en expropriation pour cause d'utilité publique,

• L'action en rescision pour lésion

3. La prescription acquisitive abrégée


4. La matière de la faillite et du concours entre créanciers
5. Le droit fiscal
6. Le régime des saisies
6. Biens multiples considérés comme formant un tout et
biens multiples non considérés comme formant un tout

— Biens multiples considérés comme formant un tout :


lorsqu'un ensemble de biens apparaît comme uni par un lien
réel ou fictif.
• Les choses collectives
• Les hérédités jacentes
• Le patrimoine
— Biens multiples non considérés comme formant un tout
7. Biens principaux et biens accessoires
a. Notion

— Biens principaux : servent immédiatement, par eux-mêmes,


aux besoins des personnes.
— Biens accessoires : servent médiatement, par
l'intermédiaire d'un bien principal, aux besoins des
personnes.
b. Intérêts pratiques de la distinction
1) Interprétation et exécution des contrats
Le principe d'exécution de bonne foi des contrats oblige le
débiteur à délivrer non seulement ce qui est exprimé dans le
contrat, mais également les accessoires qui accompagnent
logiquement la chose principale.
2) Accession s.l.
Le mode d’acquisition de la propriété des choses accessoires,
soit incorporées de façon indissoluble dans la chose principale,
soit produites par la chose principale.
Remarque: les fruits s.l., toutes les choses accessoires produites par
une chose principale. Au sein des fruits s.l., on distingue :
— fruits s.s. : choses accessoires produites par la chose
principale périodiquement et sans épuisement de la chose
principale.
— fruits naturels s.l. : fruits produits de manière organique.
- fruits naturels s.s.: produits de façon purement spontanée.
- fruits industriels : produits grâce a un certain travail de l'homme.
— fruits civils : fruits produits de façon non organique.
—Produits : choses accessoires produites par une chose
principale de façon ponctuelle ou irrégulière, et/ou avec
épuisement de la chose principale.
—produits aménagés en fruits : produits exploités de manière
telle que leur production devienne régulière, même si elle
épuise la substance de la chose principale.

8. Biens divisibles et biens indivisibles


a. Notion
— Biens divisibles
Choses qui, après morcellement, conservent de manière
proportionnelle les caractéristiques qu’avait la chose entière.
— Biens indivisibles
Toutes les autres choses.
b. Intérêts pratiques de la distinction
1) Usufruit conjoint
L’usufruit est un droit réel qui permet à son titulaire,
l’usufruitier, d’exercer les droits d'usage et de jouissance de
choses appartenant à une autre personne, appelée le nu-
propriétaire qui conserve, quant à lui, le droit de disposer de
la chose.
L'usufruit est un droit divisible : l'usufruit conjoint désigne la
situation juridique de plusieurs personnes exerçant
simultanément le même droit d'usufruit sur un même bien.
— 2) Copropriété
Situations dans lesquelles le droit de propriété d'une chose se
trouve divisé.
Différentes sortes de copropriété :

— Selon l’origine :
- Copropriété volontaire
- copropriété fortuite

— Selon le régime juridique :


- copropriété ordinaire
- copropriété forcée
9. Biens dans le commerce et biens hors commerce
a. Notion
Le commerce est la circulation juridique des biens et des
droits.
— Biens dans le commerce
Ce sont ceux qui se prêtent à cette circulation.

—Biens hors commerce


Biens qui ne peuvent pas faire l'objet de convention ni être
acquis par prescription. Echappent à toute appropriation
privée et à toute circulation juridique.
II.LES DROITS REELS
A.Introduction
— Droit réel : droit subjectif civil qui porte directement et
nécessairement sur une chose et par lequel une personne
exerce un pouvoir juridique sur cette chose.

—En droit positif, il existe neuf droits réels :

— Le droit de propriété ; Ÿ L’emphytéose ;


— L’usufruit ; Ÿ La superficie ;
— L’usage ; Ÿ Le gage ;
Ÿ L’hypothèque.
— L’habitation ;
— Les servitudes prédiales ;
Classement selon deux critères :
— Selon l’étendue du pouvoir juridique qu’ils confèrent sur la
chose :
- Le « ius in re sua » (« droit sur sa propre chose ») : droit de
propriété
- Le « ius in re aliena» (« droit sur la chose d’autrui ») : huit
au des droits réels.
— Selon l’autonomie d’existence :
- Les droits réels principaux ou droits réels de jouissance
- Les deux droits réels accessoires ou droits réels de garantie :
gage et hypothèque.
B. La possession
1. Notions
a. La possession
Manifestation extérieure d'un droit réel dont on est ou
on n’est pas le titulaire . Situation de fait.

— La possession s.l. recouvre :


—La possession s.s. (possessio rei) est la possession
appliqu e au droit de propriété.
—La quasi-possession (possessio iuris) concerne les
droits réels autres que le droit de propriété
2. La possession et la détention
a. Possession
La possession implique la réunion des éléments : le
corpus et l’animus.
— le corpus : c'est l'élément matériel.
— l’animus : c'est l'élément intentionnel, intellectuel.

— b. Détention
Situation de fait de celui qui dispose seulement du
corpus. Le détenteur n'a pas l'intention d'exercer
directement sur la chose quelque droit que ce soit, il n'a
pas l’animus.
3. Caractères et vices de la possession
— caractères :
- la continuité
- la paisibilité
- la publicité
- l'absence d'équivoque

La possession qui réunit ces quatre caractéristiques est dite utile.


— les vices :
- la discontinuité
- la violence
- la clandestinité
- l’équivoque

a. Continuité et discontinuité
La possession continue s'exerce avec régularité dans
l'accomplissement des actes d'usage.

b. Paisibilité et violence
La possession paisible est donc celle qui ne débute ni
ne se maintient par la violence.
c. Publicité et clandestinité
La possession est dite clandestine lorsque le possesseur
ne se comporte pas ouvertement comme le véritable
titulaire du droit.

d. Equivoque et non-équivoque
La possession est non-équivoque lorsque les faits
matériels par lesquels elle se manifeste sont dépourvus
d'ambiguïté, lorsqu'il n'y a pas de doute sur la nature du
droit possédé.

4. Effets de la possession
a) Condition de la prescription acquisitive
b) Cond tion de l’occupation
c) Protection via les actions possessoires
- Complainte (trouble actuel)
- Dénonciation de nouvel œuvre (trouble à venir)
- Réintégrande (suite à violence ou voie de fait

— Conditions d’intentement communes :


- Au bénéfice du possesseur d’un immeuble ou d’un droit
réel immobilier susceptible d’être acquis pas
prescription.
- A intenter dans l’année qui suit le trouble ou la voie de fait.
Conditions propres à la complainte et à la dénonciation (…) :
- Possession utile
- Possession depuis minimum 1 an.

d) Acquisition des fruits et produits aménagés en fruits


e) Remboursement des impenses
- Impenses nécessaires
- Impenses utiles
- Impense voluptuaires
Théorie des impenses (subsidiaire et supplétive) :
- Impenses nécessaires : remboursées intégralement.
- Impenses utiles : dans les limites de la plus-value
- Impenses voluptuaire : non remboursées.

f) Accession
— Acquisition de la possession
— Par l’effet - d’un acte unilatéral
- d’un acte bilatéral
- de la loi
Tradition = acte physique par lequel une chose passe de
la possession d’une personne à la possession d’une
autre.
- tradition symbolique
- tradition « brevi manu » (de brève main)

— Perte de la possession
— Par l’effet - d’un acte unilatéral
- d’un acte juridique
- de la perte du corpus

— Constitut possessoire
Présomptions légales attachées à la possession
= présomptions légales non-irréfragables

a) De non interversion du titre de détention en titre de


possession (art. 2231 C.civ)
b) De possession (art. 2230 C.civ)
c) De continuité (art. 2234 C.civ)
d) De bonne foi du possesseur (art. 2268 C.civ)
e) De titularité (art. 2230 C.civ)
3. Le droit de propriété
= droit réel qui permet à son titulaire de retirer toute
l’utilité de la chose sur laquelle il porte :
- usus
- fructus = plena in re potestas
- abusus

Restrictions au droit de propriété


1. Restrictions d’origine jurisprudentielle
- interdiction de l’abus de droit
- troubles des voisinages
2. Restrictions d’origine légale
> Dans l’intérêt général :
- Expropriation pour cause d’utilité publique
- Réquisition
- Prescriptions urbanistiques

> Dans l’intérêt du voisin :


- Servitudes légales et naturelles

3. Restrictions d’origine conventionnelle


Modes originaires d’acquisition de la propriété

> Modes originaires :


Ils créent par eux-mêmes un droit de propriété :
- Occupation - Accession
- Invention - Spécification

- Prescription acquisitive - Acquisition des fruits (…)

> Modes dérivés:


Ils ont pour effet de transférer le droit de propriété.
=> Application de la règle « Nemo plus iuris… »
Classement des modes dérivés :
> selon le moment où il sort se effets :
- entre vifs
- à cause de mort
> selon l’existence ou non d’une contre-prestation
- à titre onéreux
- à titre gratuit
> selon la quantité de biens acquis
- succession universelle
- succession à titre universel
- succession à titre particulier
Modes originaires
a) L’occupation :
= mode originaire d’acquisition de la propriété des res nullius
s.l. et des res communes acquises pour partie.

1 condition : la prise de possession effective.


b) L’ invention:
= mode originaire d’acquisition de la propriété des trésors (≠
res nullius s.l. ou res derelicta).
condition : la découverte du trésor même sans prise de
possession matérielle.
— Cpdt :
l’invention ne crée pas nécessairement le droit de
propriété dans le chef de l’inventeur.
c) La prescription acquisitive :
= mode originaire d’acquisition de la propriété et de l’action
qui sanctionne ce même droit (action de revendication) par
possession de ce droit…
- pendant un certain laps de temps et
- moyennant certaines conditions

Raison d’être : la sécurité juridique


+ équilibre entre les intérêts du possesseur et ceux du véritable r
priétaire
> En faveur du possesseur :
- présomption de possession
- présomption de continuité de la possession
- présomption de bonne foi
- exigence de la bonne foi à l’initium possessionis
- mécanisme de jonction des possessions

> En faveur du véritable propriétaire :


- présomption de non-interversion de titre
- exigence d une durée, variable de possession
- exigence de conditions, variables, générales et parfois
spéciales
Conditions et types de prescription acquisitive

> Conditions communes :


- possession utile
- chose dans le commerce

> Types de prescription acquisitives :


- ordinaire (30 ans)
- abgrégée (10 à 20 ans)
- instantanée ou par 3 ans
d) La spécification :
= mode originaire d’acquisition de la propriété d’une chose
nouvelle créée par le spécificateur part r d un bien
appartenant à autrui.
Principes d’équité : rôle principal dévolu au juge.
Règles du Code civil indicatives.

e) L’accession :
Accession s.l.
= mode originaire d’acquisition de la propriété des choses
accessoires produites par la chose principale ou incorporées
dans une chose principale.
Règle générale : « Accessorium sequitur principale »
Accession s.s.
= mode originaire d’acquisition de la propriété d’une chose
accessoire incorporée dans une chose principale appartenant
à autrui.
— Critère : existence indépendante.
Conditions légales :
- Deux choses distinctes ;
- Rapport de principal à accessoire ;
- Incorporation matérielle d’une chose à l’autre ;
- Lien matériel non susceptible d’être enlevé ;
- Conf lit de propriété.
— Caractéristiques :
- Régime supplétif
- Accession = instantanée (sauf exceptions)
- Accession = définitive

— Accession naturelle (fait de la nature)


— Accession artificielle (produit du travaille de l’homme)
=> « La propriété du sol emporte la propriété du
dessous et du dessus »
Triple présomption non-irréfragable :
constructions, plantations, ouvrages
présumés :
- avoir été réalisés par le propriétaire du terrain ;
- avoir été financés par celui-ci ;
- appartenir à celui-ci.

Si présomption renversée : distinction si…


- construction avec les matériaux d’autrui ;
- construction sur le fonds ou dans l’immeuble d’autrui.
e) L’acquisition de fruits et produits aménagés en fruits
par une personne autre que le propriétaire de la chose
principale :

Exception à la règle
« Accessorium sequitur principale »

Extinction du droit de propriété


> Extinction relative :
Le droit disparaît dans le chef de son titulaire actuel et
se retrouve dans le chef d’un nouveau titulaire
(transmission).
— > Extinction absolue :
— Le droit disparaît à l’égard de toute personne.
- disparition matérielle de la chose ;
- disparition juridique de la chose ;
- disparition du droit, sans disparition de la chose.
Sanctions du droit de propriété
= Moyens de protection.
> Action en revendication
Action réelle, accordée au titulaire du droit de propriété, qui
lui permet, en principe, de reprendre la chose faisant l’objet
de son droit de propriété, en quelques mains qu’elle se
trouve, pour autant que celle-ci ne soit pas librement
interchangeable.

> Action négatoire


Action réelle que le véritable propriétaire peut intenter
contre quiconque prétend avoir sur sa chose un droit réel
de servitude (prédiale ou personnelle).
III. LES SERVITUDES PERSONNELLES
1. L’usufruit
= Droit réel qui confère à son titulaire (usufruitier) un
droit réel de jouissance temporaire su un bien
appartenant à une autre personne (nu-propriétaire), ainsi
que le droit de percevoir les fruits produits par la cho e
usufructuaire, à charge d en conserver la substance et d’en
jouir en bon père de famille.

Démembrement du droit de propriété :


- usufruitier : usus + fructus
- nu-propriétaire : abusus
Intérêts pratiques
- Droits successoraux du conjoint / cohabitant légal
- Instrument de planification successorale
- Décès d’un parent
Caractéristiques
Droit réel de jouissance…
… patrimonial
… absolu
… sur un meuble ou immeuble (art. 581 C.civ). « Ius in re
aliena »
Droit temporaire, au maximum viager.
— Modalités d’usufruit
- Usufruit conjoint
- Usufruit successif ou réversible
- Tontine en usufruit

— Usufruit conjoint :
— = constitué ab initio au profit de plusieurs personnes qui
seront simultanément usufruitières d’un même bien,
chacune pour une fraction précise.

— Usufruit successif :
— = constitué au profit de plusieurs personnes qui seront
successivement usufruitières d’un même bien, l’une après
l’autre.
— Tontine :
— = convention par laquelle deux personnes décident d’acquérir un
bien en indivision, en prévoyant que le survivant aura des droits
sur la totalité du bien,
- soit en pleine propriété,
- soit en usufruit…
… au décès de l’autre copropriétaire.
Þ clause de tontine / pacte tontinier.

Modes de constitution
- Légal -Conventionnel
- Testamentaire -Par prescription
Droits et obligations

Droits de l’usufruitier :
- Droit de jouissance (usus)
- Droit aux fruits (fructus)
- Droit de céder l’usufruit ou son exercice

Obligations de l’usufruitier :
A l’ouverture du droit…
- Obligation d’inventaire
- Obligation de caution
Pendant la durée du droit…
- Obligation de bon père de famille
- Obligation des réparations d’entretien
- Obligation des charges liées à l’usufruit

A l’extinction du droit…
- Obligation de remise au non-propriétaire
- Obligation de garantie

Droits du nu-propriétaire:
- Droit de disposer (abusus)
- Droit aux produits non aménagés en fruits
- Droit de reconstituer la pleine propriété à terme
Obligations du nu-propriétaire:
- Obligation de délivrer la chose usufructuaire
- Obligation passive
- Obligation des « grosses réparations »

Cas du quasi-usufruit
Quasi-usufruitier :
- Droits : usus, fructus, abusus
- Obligations :
- Inventaire ;
- Caution ;
- Charges liées à la chose usufructuaire ;
- En fin de droit, restitution en quantité et qualité identiques.
Causes d’extinction
- Mort de l’usufruitier
- Échéance d’un terme extinctif
- Consolidation
- Prescription
- Perte de la chose
- Déchéance pour abus de jouissance
- Renonciation par l’usufruitier

- Cas de l’usufruit successoral du conjoint survivant


- Cas du quasi-usufruit
Sanctions du droit d’usufruit
- Action confessoire (« vendicatio usufructus »)
- Actions possessoires

2. L’usage & l’habitation


Droit d’usage
= Droit d’usufruit limité aux besoins de l’usager et de sa
famille, en ce compris les enfants non encore nés au
moment de la constitution du droit (art. 630 C.civ.).

Droit d’usage = droit d’usus + fructus limités à la famille


Droit d’habitation
= Droit d’habiter une maison limité à l’habitant et à sa
famille, même si la famille n’existait pas encore au
moment de la constitution du droit (art. 632 C.civ.).

Droit d’habitation = droit d’usus limité à la famille

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