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Synthèse Droit (ESPO1176)

Partie I. Qu’est-ce que le droit


1. Approche étymologique

 Droit : vient de directum en latin « l’application des principes de droit » puis


« l’ensemble des lois »
o Juridique : vient de ius et dicere en latin : « ce qui est relatif au droit »
 Norme : vient de norma en latin « équerre » et va devenir la règle au sens « respecter »
ou « référence obligatoire »
Il y a donc,

▪ Des normes juridiques, inscrites dans la loi


▪ Des normes non juridiques, (le droit peut se les approprier)
Il est difficile de différencier le juridique du non juridique.

1. Trois sens du mot « droit »

1.1 Le droit naturel

Valeurs et principes universels et immuables, exprimant un idéal supérieur de justice. Quand


on affirme quelque chose comme un droit sans se rattacher à une règle juridique par principe
ou conviction. C’est un droit qui vaut même s’il n’est pas respecté par exemple, on n’a pas le
droit de tuer quelqu’un, même si dans certaines civilisations cela est permit, pour moi cela
reste inadmissible.
Iusnaturalistes : personnes qui estiment qu’il existe des règles qui s’imposent même si elles ne
sont pas reprises dans le droit ou la constitution (ex : qui est imposé par une religion)
Positivistes : personnes qui disent que le droit est seulement ce qui est reprit dans la loi (ex : le
droit des enfants, à l’époque les enfants hors mariage n’avaient pas les mêmes droits que les
autres mais la société a évolué et ce qui a primé est l’égalité entre les enfants.)
La séparation entre le droit naturel et les autres droits est flou.

1.2 Le droit objectif/positif

Ensemble de règles juridiques applicables dans un ordre juridique.


Ordre juridique : règles qui s’appliquent à un groupe d’être humain, groupe social déterminé
Il existe autant d’ordres juridiques que de groupements sociaux  l’Etat n’a pas le monopole
du droit mais il a le monopole de la violence physique légitime (mettre ne prison)

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Règles juridiques : des règles obligatoire et assorties de sanctions.
3 caractéristiques principales de la règle juridique
1) Elle est générale ou individuelle
▪ Générale : s’adresse à une catégorie de personnes abstraitement définies (toutes les
personnes de + 18 ans)
▪ Individuelle : s’adresse à un(e) ou plusieurs destinataires identifié(es)
1) Obligatoire
▪ Les règles juridiques sont prescriptives et coercitives (sanction si on ne la respecte
pas)
▪ La sanction peut consister en une répression mais aussi une réparation
1) Impérative ou supplétive

▪ Impérative : la règle s’impose à ses destinataires sans que ceux-ci puissent en écarter
l’application
▪ Supplétive : La règle est subsidiaire mais non facultative (ex : dans un contrat de vente
il faut payer en une fois mais si les deux parties sont d’accord on peut payer en deux
fois.)

Faire la distinction entre impérative et supplétive


 Objet : enjeu fondamental (règle impérative) ou privé (règle supplétive)
 Forme : la règle prévoit explicitement son application sous peine de sanction (ex :
« nonobstant toute convention contraire » règle impérative vs « sauf convention
contraire » règle supplétive)
 Sanction : la règle prévoit des conséquences en cas de violation (règle impérative) ou
non (règle supplétive)
La sanction = répression, réparation ou annulation

1.1 Le droit subjectif

« J’ai le droit à », « j’ai le droit de »


Ce droit est garanti juridiquement, quiconque dispose d’un droit subjectif peut agir en justice
pour en exiger le respect.
Le droit subjectif est le pouvoir d’action reconnu à une personne (créancier) d’exiger d’une
autre personne (débiteur) une prestation ou une abstention.
Attention, il ne doit être laissé aucune marge d’appréciation au débiteur.

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Partie II. Qui détient des droits et lesquels ?
1. Classification des droits subjectif

1.1 Les droits patrimoniaux

Droit ayant une valeur économique ou pécuniaire ou une valeur d’échange. Reprend tout le
patrimoine d’une personne (est tous les biens qui ont une valeur en argent d’une personne
(nos dettes aussi). Le patrimoine varie en permanence)

On distingue
 Le droit de créance : droits de relation d’obligation entre des personnes, droit en vertu
desquels une personne (créancière) peut exiger quelque chose d’une autre personne
(débitrice)
Il est possible d’être à la fois débiteur et créancier ex : taxi, il est débiteur de m’amener là où
je veux et il est créancier de ce que je lui dois. Ou un chauffagiste est débiteur du fait qu’il
doit réparer mon évier tel jour et créancier du fait que je dois le payer pour son travail.

 Le droit réels : droit de propriétés, droit sur quelque chose de tangible, ce n’est pas une
relation avec une personne, c’est mon droit sur un objet. C’est un droit opposable à
tout le monde, personne ne peut s’approprier mon téléphone par exemple. C’est non
temporaire un objet en notre possession l’est pour toujours.

1.2 Les droits extrapatrimoniaux ou « de la personnalité »

Droits qui n’ont pas de valeur pécuniaire  définition « négative »


Droits inhérents à une personne  définition « positive »
On ne peut pas les échanger et ils sont hors commerce
Attention, droit de la personne différent du droit de la personnalité
Trois caractéristiques
 Opposables à tous
 Inaliénables : on ne peut pas nous le prendre, nous en privé, on ne peut pas y renoncer,
ni la transmettre
 Imprescriptibles : pas de dates de « péremption »

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1.3 Les droits intellectuels
Droit qui mélange les droit patrimoniaux et extrapatrimoniaux
Ex : droit d’auteur sur une chanson, un roman, une création
Il porte sur quelque chose de non tangible.
Les droits intellectuels sont temporaires, par exemple la musique classique est libre de droit.
On peut aussi hériter de ces choses mais avec une durée limitée (une dizaine d’année).

1. Les personnes juridiques

Personnalité juridique : aptitude à être titulaire de droits (subjectifs) et d’obligations (càd sujet
actif ou passif).
Sujetpersonne qui a la faculté d’avoir des droits (pas de distinction entre les personnes qui
ont beaucoup et ceux qui on peu de droits)
Objet Chose qui n’a pas de droits

1.1 Deux catégories de personnes

A. Personnes Physiques
 Tous les êtres humains disposent de la personnalité juridique
Depuis la naissance jusqu’à la mort uniquement pour les droits patrimoniaux, pas pour
l’avortement

▪ La naissance : moment où on commence à être une personne, point de départ est la


naissance de l’enfant vivant et viable, il y a cependant une dérogation uniquement en
faveur de l’enfant in utero s’il nait vivant et viable ex : pour un héritage si son père
meurt avant la naissance. Code civil art.326 (délai légal)
▪ La mort : n’est pas défini juridiquement, tendance actuelle mort cérébrale

A. Personnes morales
 Entité abstraite, groupe de personne ou de biens à laquelle la loi attribue une
personnalité juridique distincte de celle qui la compose. Être immatériel,
construction juridique qui peut avoir des droits patrimoniaux,
extrapatrimoniaux, … attention elle n’a pas de tous les droits
extrapatrimoniaux.
Il y a deux catégories de personnes morales

▪ Personnes morales de droit publique : créées par l’autorité publique (ex : Etat belge)
▪ Personnes morales de droit privé : créées par des particuliers (ex : société, association)
Elles acqueront la personnalité juridique si elles remplissent les conditions légales :

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o Association à but non lucratif : groupement de personnes qui vont rassembler
leur effort qui ne distribue pas ses bénéfices à ses membres (code des sociétés
et des associations, art 1-2)
o Différents types de société : personne morale qui a pour but de réaliser un
bénéfice
A défaut d’être une personne de droit privé, il y a les groupements de fait qui n’ont pas de
personnalité juridique. (Des lois particulières et la jurisprudence reconnaissent cependant,
parfois un droit d’action limité à certains groupements de fait

1.1 La capacité de jouissance

A. Capacité de jouissance
 Aptitude à être titulaire de droits et d’obligations
Pour les personnes physiques

▪ Capacité est la règle (elle peut varier, on peut nous punir en nous restreignant certain
droit)
Incapacité de jouissance
1. Rares
2. Toujours partielles (Const., art.17 et18)
3. Fondées sur une idée de sanction et subsidiairement d’inaptitude
Pour les personnes morales
Même capacité que les personnes physiques mais limitations liées à leurs caractéristiques

▪ Spécialité naturelle : au vu de leur nature (personne moral, immatérielle)


▪ Spécialité légale : en vertu de la loi (limites de chacune selon sa définition, ses
caractéristiques)
▪ Spécialité statuaire : en fonction de leurs statuts (limites de l’objet social déterminé par
les fondateurs)
 Un acte posé hors de ces limites ont une portée nulle

A. Capacité d’exercice
 Aptitude à mettre en œuvre les droits et obligations dont on est titulaire
 Pour les personnes morales :
En principe chacun est capable d’exercer ses droits, donc une incapacités d’exercice est une
exception.

▪ Toujours instaurées par la loi


▪ À interpréter restrictivement
▪ Fondées sur une idée de protection (la personne sera assistée (conseillée) ou
représentée

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 Pour les personnes morales
▪ Par nature : incapables d’exercer elles-mêmes leurs droits et d’obligations, ils ne
peuvent agir que par l’intermédiaire de leurs organes
o Un organe ne peut être composé non seulement de personnes physiques mais
également de personnes morales ; des personnes physiques sont forcément
requises in fine.
o Si posés dans les limites des compétences de l’organe, ses actes sont
considérés comme les actes de la personne morale

Bilan des 4 principes concernant les personnes morales


1. Légalité : elles prennent seulement une forme prévue par le droit objectif
2. Représentation : elles agissent par l’entremise des organes définis par la loi et
leur acte constitutif (leurs statuts)
3. Séparation des patrimoines : elles ont leur propre patrimoine (distinct de celui
des personnes physiques qui agissent en tant que leurs organes)
4. Spécialité (nature, loi, statuts) : elles ne peuvent disposer de droits et agir que
dans les limites de leur définition

Partie III. Qui produit le droit ?


1. Le pouvoir constituant
Est le premier producteur de droit belge
 Le pouvoir constituant originaire
Le congrès national, première assemblée délibérative de l’Etat belge (1831). Le congrès
définit les bases du nouvel Etat. Il rédige la constitution (texte fondamental de l’ordre
juridique belge) et puis est dissout.
La constitution est le point de départ de tout le droit belge.

 Le pouvoir constituant dérivé


Révisions du texte de la constitution, par les autorités prévues dans la constitution.
(Const.Art.195)
C’est le pouvoir constituant qui touche à la constitution mais ce n’est pas l’originaire de 1830-
1831. Il est désigné en dérivé par la constitution.
Il est très compliqué de changer la constitution (c’est volontaire).
La constitution est
Au sens matériel : ensemble de règles ayant pour objet l’organisation, le fonctionnement et les
compétences des organes supérieurs d’un État, ainsi que les droits fondamentaux des
individus et des groupes.
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Au sens formel : ensemble de règles suprêmes issues d’un acte juridique unilatéral de
fondation posé par un pouvoir souveraine et donc la modification exige le respect de règles
procédurales plus contraignantes que celles qui s’appliquent à la modification des autres
règles juridiques.
La constitution ne peut être révisée qu’après des élections provoquées par une déclaration
de révision, qui précise quels articles peuvent être concernés.
La révision requiert de rassembler un très grand nombre de présences et de voix parmi les
élus.
A la base, la Belgique est un Etat unitaire (un seul pouvoir législatif, un seul pouvoir exécutif,
un seul pouvoir judiciaire).
Depuis 1970, la Belgique est un Etat fédéral  séparation des pouvoirs Const. Art.1
Il y a 3 régions (flamande, wallonne et Bruxelles capitale) et 3 communautés (flamande,
française et germanophone).
Compétences d’attribution pour les entités fédérées = Le pouvoir constituant dérivé a dressé
une liste de ce que les différentes communauté et région peuvent faire.
Compétence résiduaire = tout le reste, l’autorité fédéral s’occupe de tout ce dont les
communautés et régions ne s’occupent pas.

 Le pouvoir constituant est le premier producteur de droit historiquement et


hiérarchiquement. Const.art.33

2.Le pouvoir législatif


2.1 La loi fédérale, le décret et l’ordonnance

La loi au sens « stricte » : les lois fédérales


La loi au sens « large » : les lois fédérales, les décrets et les ordonnances
Loi adoptée par les régions et les communautés  décret
Loi adoptée par la région Bruxelles capitale  ordonnance
Les décrets et les ordonnances ont le même rang hiérarchique
Par qui produit les lois ?
Une loi est adoptée seulement si elle est votée par des personnes qui vont voter les lois. Il y a
au niveau fédérale, régionale et des communautés des assemblés d’élus qui votent ces lois.

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1. Au niveau fédéral
Par le roi, la chambre et le Sénat (Const.art.36)

▪ Le roi, est désigné « par ordre de primogéniture » (Const.art.38) et il règne mais ne


gouverne pas. Tous ses actes sont contre signé par un ministre (contreseing
ministériel) (Const.art.106) Ses ministres sont aux nombres de 15 et sont nommé par
le roi. Const.art.96
▪ La chambre est une assemblé délibérative composé de 150 députés (Const.art.63) élus
tous les 5 ans (législature) par les belges ayant au moins 18 ans. Pour être député, il
faut remplir 4 conditions (Const.art.64) : être belge, domicilié en Belgique, majeur,
jouir de ses droits civils et politiques.
▪ Le Sénat est une assemblé délibérative composé de 60 sénateurs désignés par les
parlements des entités fédérés (Const., art.67) pour être sénateur, il faut remplir les
mêmes conditions que pour un député.
Les 3 branches n’ont pas la même importance (Const, art.74). Seul le Roi et la Chambre
intervient sauf pour les matières visées aux Const, art. 77 et 78.
1. Au niveau fédéré
Le pouvoir décrétale ou ordonnanciel (= pouvoir législatif) est exercé collectivement par le
parlement et le gouvernement de la communauté ou de la région concernée.
Chaque parlement est constitué de députés élus tous les 5 ans aux mêmes conditions qu’au
niveau fédéral par les personnes issues de l’entité concernée. Chaque gouvernement est
composé de ministres nommés par le parlement de l’entité concernée, à l’issue des élections.

2.2Procédure d’élaboration
Différents types de procédure, selon la matière concernée
A. Monocaméralisme
= une seule assemblée intervient
Au niveau fédéral quand seul le Roi et le Sénat compte et bicaméral quand le
Sénat intervient
Au niveau fédéré, les régions et les communautés qui n’ont respectivement qu’un seul
parlement.
La procédure monocamérale à 7 étapes :
1) Initiative législative : proposition d’une nouvelle loi émise par les deux branches du
pouvoir législatif (niveau fédéral et fédéré) Const., art.75 al.1
Proposition de loi = initiative prise par un ou plusieurs députés (droit d’initiative = individuel)
Projet de loi = initiative prise par le roi (niveau fédéral) ou le gouvernement (communautaire
ou régional)
2) Consultation de la section de législation du Conseil d’Etat : Le conseil d’Etat est une
juridiction qui comprend deux sections, ici c’est la section législative qui intervient.
Sont rôle est de vérifier la proposition ou le projet de loi. Elle contrôle :

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▪ La compétence de l’auteur : la répartition des compétences est-elle respectée ? et la
procédure d’élaboration de la loi (monocaméralisme ou bicaméralisme)
▪ Le respect des normes supérieurs (la constitution, le droit international, …)
▪ L’utilité : juridiquement, le texte est-il pertinent ?
▪ La qualité du texte : la cohérence interne (la structure, prend-il adéquatement place
dans le tissu légal existant ?) la rédaction, la traduction
Elle donne un avis non contraignant
Elle est pour les propositions de loi  facultatives (LCCE art. 4 et 2 §1)
Elle est pour les projets de loi  Obligatoire (LCCE art.3, § 1) SAUF exception : si le projet
porte sur  les budgets, les comptes, les emprunts, les opérations domaniales ou de l’armée
et si c’est urgent, seuls les deux premiers points seront vérifiés.
1) Phase parlementaire : discussion à la chambre ou au parlement de la communauté ou
de la région.
La proposition de loi sera envoyée à la commission compétente
Au niveau fédéral : affaires sociales ; justice ; finances et budgets
Au niveau communautaire : éducation ; enfance et santé ; budgets
Au niveau : mobilité ; emploi ; logement

La mise à l’agenda est très importante, elle permet de prioriser les propositions

La procédure de chaque commission dans l’ordre :


1) Présentation générale de l’initiative par son auteur
2) Discussion générale avec les membres de la commission
3) Examen article par article, éventuels amendements
4) Vote article par article
5) Vote sur le tout

En séance plénière, procédure dans l’ordre


1) Présentation du rapport de la commission par le(s) rapporteur(s)
2) Discussion générale sur les principes du projet
3) Examen et vote des articles les uns après les autres, avec amendements possibles
4) Vote sur l’ensemble du texte

Les votes en commission et en séance plénière (Const., art.53)


al.3 = quorum de présences = 51% (majorité de ses membres réunie)
al. 1 et 2 = quorum de votes = 51% (majorité des suffrages)
Les abstentions sont comptabilisées pour les présences mais pas pour les votes
Il peut y avoir des quorums renforcés pour des lois « spéciales » les lois spéciales le
sont pour deux raisons : leur objet et les quorums spéciaux
1) La sanction : acte par lequel le Roi ou le gouvernement en leur qualité de branche du
pouvoir législatif, donnent respectivement leur assentiment au texte adopté par la
chambre ou le parlement communautaire/régional concerné Const., art. 36, 106,109
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Condition pour que la Loi puisse exister
Exemple de formule : « Philippe, Roi des Belges, A tous, présents et à venir, Salut. La
chambre des représentants a adopté et Nous sanctionnons ce qui suit », « Le parlement
wallon a adopté et Nous, Gouvernement wallon, sanctionnons ce qui suit »

2) La promulgation : Acte par lequel le Roi ou le gouvernement en leur qualité de


branche du pouvoir exécutif, attestent l’existence de la loi et en ordonnent l’exécution
▪ Conditionne la force exécutoire de la loi
▪ Confère sa date à la loi
▪ Couvre les vices de procédure éventuels
Condition pour que la loi ait une force exécutoire
Exemple de formule : « Promulguons la présente loi, ordonnons qu’elle soit revêtue du
sceau de l’Etat et publiée par le Moniteur belge »
1) Publication : conditionne la force obligatoire au sens large (Const., art. 190). Elle est
publiée dans le moniteur belge sans délai obligatoire. Sans publication, la loi n’est pas
obligatoire.
2) Entrée en vigueur : en principe 10 jours après sa publication sauf indication contraire
dans la loi.

A. Procédure bicamérale intégrale (Const., art.36)


Const., art.77  La chambre des représentants et le Sénat sont compétents sur un pied
d’égalité pour : … (voir la loi)
Le droit d’initiative appartient à chacune des branches du pouvoir législatif fédéral mais ceux
du Sénat est limité par l’article 77.
La navette parlementaire : le texte fait l’aller-retour d’une assemblée à l’autre, jusqu’à
l’accord des deux, avant de pouvoir passer aux sanction, promulgation, signature, publication
et entrée en vigueur.
B. Procédure bicamérale optionnelle
Ou bicaméralisme virtuelle. Le Sénat peut intervenir s’il le souhaite mais de toute façon c’est
la chambre qui aura le dernier mot.
Les sénateurs n’ont pas le droit d’initiative (Const., art75, al.1) mais il dispose d’un droit
d’évocation (Const., art. 75, al. 2) Pour cela, il y a des quorums plus exigeant que ceux de
l’article 53 de la constitution. Le Sénat ne pourra évoquer que s’il a au moins 1/3 des
parlementaires de chaque groupe linguistique qui sont favorable à l’évocation du sujet.
(Const., art. 78 §2)

1. Le pouvoir exécutif
Le pouvoir de mettre les lois en œuvre

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3.1 Les actes à portée individuelle et règlements adoptés au niveaux fédéral,
fédérés et décentralisés

Pour la mise en œuvre des lois, le pouvoir exécutif adopte des règles de 3 ordres :
1) De façon autonome : il peut s’occuper de la fonction publique et le maintien de l’ordre
publique au niveau fédéral et sous tutelle au niveau communal
2) Il adopte les règles nécessaires pour que les lois soient exécutées Const., art. 108 et
loi spécial art. 20
Toujours sur base d’une loi au sens large, sans qu’elle ait à le préciser, si ce cadre est
dépassé, des sanctions sont possibles (cf. partie IV)
3) Il est habilité à produire des normes développant le cadre légal. Const., art. 105 « le
Roi n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribuent formellement la Constitution et
les lois particulières portées en vertu de la Constitution même » (pour le niveau
fédéral).
L’interprétation de cette loi a évolué et à permit de créer de nouvelle loi permettant
plus de chose au pouvoir exécutif. C’est une loi d’habilitation ou loi cadre. Cette loi
d’habilitation à certaines conditions :
▪ Temps limité
▪ Fixent des lignes à suivre
▪ Les décisions prisent par le pouvoir exécutif doivent être confirmé par le pouvoir
législatif
Qui est le pouvoir exécutif ?
a) Au niveau fédéral : le Roi sous contreseing ministériel (Const., art 37 et 106)
b) Au niveau fédéré : le gouvernement concerné dans chaque communauté et région
c) Au niveau local : les autorités de chaque commune et province
La Belgique est un Etat décentralisé  les communes et les provinces disposent d’un
certain degré d’autonomie : pouvoir exécutif dans l’intérêt de la commune/province
(Const., art 41 et 162)
Le pouvoir normatif de ces entités locales est encadré par deux principes :
▪ La hiérarchie normative : pouvoir de décision subordonné aux lois (au sens large)
▪ Le contrôle sous tutelle : les décisions communales/provinciales peuvent être annulées
par l’autorité de tutelle (les régions le plus souvent) si elles ne respectent pas :
1. La légalité (toutes les règles de droit hiérarchiquement supérieures)
2. L’intérêt général (défini par l’autorité de tutelle)

Comment ?
Par des actes administratifs à portée individuelle
Ex : permis d’urbanisme octroyé par la commune, subvention d’une asbl,…
Par des actes administratifs à portée générale/réglemntaire

▪ Au niveau fédéral : arrêtés royaux


▪ Au niveau des entités fédérées : arrêtés du gouvernement

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▪ Au niveau local : règlements et ordonnances ex : règlement provincial
d’administration intérieur, ordonnance communale de police, …

Tous ces actes sont inférieurs aux lois (au sens large) et à la Constitution. Ils n’ont pas la
même force « normative »

3.2 Procédure d’élaboration


Il suffit que la loi soit promulguée pour qu’un arrêté puisse être adopté
5 étapes :
1) L’initiative : prise par le roi au niveau fédéral, le gouvernement dans les entités
fédérées
2) La loi peut imposer certaines formalités préalables à l’adoption des arrêtés
3) Avis de la Section de législation du Conseil d’Etat doit être demandé (LCCE, art.3,
§1), sauf deux exceptions
▪ Si l’arrêté porte sur certaines matières
▪ S’il y a urgence
1) Publication (Const., art.190)
2) Entrée en vigueur le 10ème jour après la publication dans le Moniteur belge, sauf autre
disposition dans l’arrêté
Remarque : au niveau local, la procédure est différente (publication par d’autres voies que le
Moniteur belge).

1. Le pouvoir judiciaire

 Un producteur de droit à l’activité non normative (Les décisions de justice n’obligent


que les parties à la cause. Il produit du droit à portée individuelle)
 Juridiction : organismes qui disent le droit
▪ L’ordre judiciaire : tranche les conflits entre particuliers ou entre un particulier et une
autorité publique ou infrastructure pénal.
▪ Juridiction administrative : examine la légalité des actes administratives
▪ La Cour de cassation : Vérifie la légalité de décision rendu en dernier ressort
▪ La Cour constitutionnel : même rôle que le conseil d’Etat mais un rôle au-dessus, elle
vérifie que les lois soient conforme à la constitution

 Office du juge (rôle)


1) Qualification : Mettre un habillage juridique sur un fait. Trouver le bon texte de loi.
Le juge est coincé entre la loi qui est général et son affaire qui est un cas particulier.

2) Interprétation : la loi est une œuvre purement humaine. Le juge doit essayer de tirer
une solution de la loi, d’y trouver un sens.

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3) Création : la loi ne peut pas tout couvrir ce qui fait qu’il y a des lacunes, le juge doit
trancher et ne peut pas se réfugier derrière le silence de la loi. Le juge doit créer une
solution.
4) Adaptation : Les lois sont très anciennes (code civil 1804), le juge doit réactualiser
les lois, se mettre à la place d’un juge de l’époque.

4.1 L’effet des décisions de justice sur les parties au litige


À la suite d’un jugement, la décision incarne la vérité à la condition qu’elle soit définitive
(qu’il n’y a plus de recours possible). Elle est présumée vrai. Cette autorité est relative, elle ne
contraint uniquement les parties concernées par l’affaire.

Différentes décisions :

▪ Une décision définitive : On ne peut plus changer


▪ Une décision avant-dire droit : décision avant l’instruction de la demande
▪ Une décision passée en force de chose jugées : décision qui n’est plus susceptible de
recours ordinaire. Soit on a dépassé les délais, soit on a agi dans les délais mais on a
perdu en opposition ou en appel.
▪ Une décision irrévocable : on ne peut l’amener devant la Cour de cassation ni refaire
un recours.
4.2 La jurisprudence comme source générale de droit
2 sens possibles :
1) Ensemble de décisions individuelles rendues par les juges. La règle de droit à portée
individuelle, source pour les parties au litige.
2) Tendances, normes communes qui se dégagent des décisions rendues par les juges.

La jurisprudence est une source de droit, dans son second sens ?

• La règle du précédent obligatoire n’est pas applicable en Belgique


 La jurisprudence n’est donc pas toujours une source de droit à portée générale +
C.jud., art 23 (décisions jurisprudentielles = autorité de chose jugée relative) et C. jud.,
art 6 (interdiction des arrêts de règlement)
• Mais l’autorité de fait de la jurisprudence est incontestable dans les faits, surtout
▪ En cas de jurisprudence constante
▪ Pour la jurisprudence des juridictions supérieures
 La jurisprudence à une portée limité tant qu’on n’oublie pas l’influence considérable
de la jurisprudence sur le droit dans son ensemble.
Remarques

▪ Parfois, le juge est tenu par une décision antérieur (Cour de Cassation ou après une
décision préjudicielle à la Cour constitutionnelle ou à la Cour de Justice de l’Union
européenne)
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▪ Certains arrêts ont une portée générale (arrêt de la Cour constitutionnelle ou de la
SCACE (=section du contentieux administratif du conseil d’Etat)

4.3 Les acteurs et actrices du procès

1) Le juge ou conseiller

▪ C’est un magistrat du siège


▪ Mène des débats judiciaire et tranche des litiges
▪ 2 grandes exigences : Indépendances (Const., art. 151) et Impartialité (principe
général + CEDH, art. 6)
2) Le ministère public

▪ C’est une magistrature debout ou le parquet. C’est le procureur du Roi, le procureur


général, l’avocat général ou l’auditeur du travail
▪ Rôle :
o En matière civile  Le MP aide le juge, il ne prend pas partie à l’affaire et
seulement pour certains types d’affaires.
o En matière pénale  Prend partie à la cause : Le MP exerce l’action publique,
il recherche les infractions, dirige l’enquête préliminaire, poursuit les
personnes soupçonnées, requiert l’application de la loi pénale, exécute les
condamnations
▪ C’est un magistrat de l’ordre judiciaire et organe du pouvoir exécutif
3) L’avocat

▪ Représente et défend son client devant la cour ou le tribunal


▪ Il est obligatoire devant certaines juridictions seulement
▪ Il a le monopole de la plaidoirie (sauf exceptions) et secret professionnel
4) Le greffier

▪ Assiste le juge durant les audiences


▪ Assure un rôle de secrétariat
5) L’huissier

▪ Dresse et signifie les « exploits de justice » (= communication des actes de justice)


▪ Exécute les décisions de justice
▪ Effectue des constatations matérielles à la demande de particuliers

4.4 La pyramide des juridictions de l’ordre

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En cas de contestation relative à un droit subjectif, un juge judiciaire tranchera le litige
(Const., art. 144 et 145)

▪ L’ordre judiciaire : juges qui règlent les litiges entres personnes privées et
sanctionnent les auteurs d’infractions aux lois pénales.
▪ En dehors de cet ordre il existe d’autres juridictions dans d’autres ordres juridiques
(international, européens, …) et le Conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle

 Le premier degré de juridiction (1er ressort)  rend des jugements


 Le 2ème degré de juridiction (dernier ressort ou appel)  rend des arrêts
 Cour de Cassation  rend des arrêts

Les trois juridictions suprêmes

▪ La Cour de cassation
▪ Le Conseil d’Etat
▪ La Cour constitutionnelle
 Ils vérifient les contentieux objectif (si les règlements sont conformes à la loi et la
constitution. Ils ont un effet erga omnes et non individuelle)

Les juridictions de l’ordre judiciaire

1) Les juges de paix (=juge de proximité)


Compétences principales :

▪ Affaires civiles de faible valeur : max 5000€ (C. jud., art. 590)

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▪ Sauf si litige = attribué par la loi à une autre juridiction (donc = juge par défaut pour
les petites affaires)
▪ Certaines compétences spécifiques, de tout montant (C. jud., art. 591); Notamment
divers problèmes liés au logement et certains problèmes familiaux
Appel :

▪ Lorsque le montant = supérieur à 2000€ (C. jud., art. 617)


▪ Devant le tribunal civil OU de la famille (C. jud., art. 577
2) Le tribunal de police
Classification tripartite des infractions

▪ Crime si peine criminelle = privation de liberté de 5 ans à la perpétuité (C. pén., art. 7 à 9)
▪ Délit si peine correctionnelle = privation de liberté de 8 jours à 5 ans (C. pén., art. 25),
amende de min. 26€ (C. pén., art. 38), peine de travail de 46 à 300h (C. pén., art. 37quin-
quies), peine de probation autonome d’un an ou deux (respect de condition particulières),
peine de surveillance électronique
▪ Contravention si peine de police = privation de liberté de 7 jours max (C. pén., art. 28),
amende de 25€ max (C. pén., art. 38), peine de travail de 20 à 45h (C. pén., art. 37quin-
quies) , peine de probation autonome de 6 à 12 mois

→ Des circonstances atténuantes peuvent justifier

▪ La « correctionnalisation » des crimes


▪ La « contraventionnalisation » des délits

Le tribunal de police
Compétences

▪ Des contraventions

▪ Des délits contraventionnalisés

▪ De certaines compétences spécifiques, en particulier les infractions au Code de la


route, y compris en leurs aspects civils (C.jud., 601bis et C.i. Cr., art. 138)
Appel

▪ Devant le tribunal correctionnel, pour les aspect pénaux (C.i.Cr., art., 172,174)
Devant le tribunal Civil pour les aspects civils si le montant est supérieur à 2000 euro
(C.jud., art.577)

3) Le tribunal de première instance

16
=> Composé de plusieurs chambres
a) Le tribunal civil
Compétences
 Toutes les affaires civiles de 5000 euros au moins (C.jud., art. 568)
 Compétences résiduelles (toutes les affaires qui ne sont as pris par d’autre juridiction
selon la loi.)
 Appel donner contre les décisions prisent par le juge de paix et du tribunal de police
en matière civile si le montant est supérieur à 2000 euros (C.jud., art. 577, 601bis,
617)
Appel
 Auprès de la Cour d’appel (chambre civile)
 Sauf si le tribunal civil était lui-même l’instance d’appel et si le montant est inférieur à
2500 euros

b) Le tribunal correctionnel
Compétence
 Les délits (C.l.cr., art.179)
o Exception : délits de presse et délits politique (= Cour d’assises), si délits de
presse à caractère xénophobe ou raciste  tribunal correctionnel
 Crimes « correctionnalisés »
 Appel contre les jugements du tribunal de police (aspects pénaux) (C.I.cr., art., 174)
Appel (C.jud., art. 162)
 Auprès de la Cour d’appel
 Sauf si le tribunal correctionnel était lui-même l’instance d’appel

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c) Le tribunal de l’application des peines
Composé de 3 juges : un juge professionnel et 2 assesseurs spécialisés (1 en matière
pénitentiaire et l’autre en réinsertion sociale)
Compétences
 Exécution des peines privatives de liberté de plus de trois ans
Appel
 Pas d’appel

d) Le tribunal de la famille (+ chambres de règlement à l’amiable)


Compétences
 Droit de la personne et droit de la famille (C. jud., art. 572bis)
o Il existe aussi des chambres de règlement à l’amiable = modes alternatifs de
résolution des conflits (médiation, conciliation, …) aux choix des parties ou
sur décision du juge
Appel
 Auprès de la Cour d’appel (chambre de la famille ou du règlement à l’amiable)
(C.jud., art. 602)
e) Le tribunal de la jeunesse
Compétences
 Affaires civiles et protecionnelles qui concernent les mineurs (toujours dans l’intérêt
du mineur)
 Affaires pénales qui concernent les mineurs
Appel
 Auprès de la Cour d’appel (chambre de la jeunesse) (C.jud., art. 602)

4) Le tribunal de l’entreprise
Composé de 3 juges : un président (juge professionnel) et 2 assesseurs appelés « juges
consulaires », issus du monde des affaires (C. jud., art. 84 et 85)
Compétences
 Les contestations entre entreprises (C.jud., art. 573) et contre une entreprise
 Compétences spécifiques : faillites, droit des sociétés, … (C.jud., art. 574 et 575)
Appel
 Auprès de la Cour d’appel (chambre civile) sauf si le montant est inférieur à 2500
euros (C.jud., art. 602 et 617)

18
5) Le tribunal du travail
Composé de 3 juges : un président et 2 assesseurs (appelés « juges sociaux », issu du monde
du travail) (C.jud., art. 84 et 85)
Compétences
 Litiges relatifs au droit du travail (entre employeur et travailleur) (C.jud., art.578)
 Litiges relatifs au droit de la sécurité sociale (chômage, pension, etc) (C.jud., art. 580
à 582)
 Le règlement collectif de dettes (C.jud., art. 578, 14°)
Appel
 Auprès de la Cour du travail (C. jud., art. 607 et 617, al.2)
6) Le tribunal d’arrondissement
Constitué des présidents des tribunaux de première instance, du travail et de l’entreprise
Compétences
 Compétence du tribunal saisi (C.jud., art.639 et 640)
o Exclusivité de compétences
Appel
 Pas d’appel (C.jud., art. 642)

7) La cour d’appel
5 cours d’appel (Const., art. 156)
5 chambres : civile, correctionnelle, de la famille, du règlement à l’amiable, de la jeunesse
Compétences (C. jud., art. 602)
 Appels formés contre les jugements
o Des tribunaux civil et correctionnel rendus en premier ressort
o Du tribunal de la famille (+ règlement à l’amiable) et de la jeunesse
 En premier ressort et dernier ressort pour les infractions commises par les ministres
des gouvernements fédéral et fédérés dans l’exercice de leurs fonctions (« privilège de
juridiction ») (Const., art. 103, 125)

8) La cour du travail
5 cours du travail, composé d’un président (juge professionnel) et de deux assesseurs, appelés
« conseillers sociaux » (C. jud., art. 103)

19
Compétences
 Appels formé contre les jugements du tribunal du travail (C. jud., art. 607)
9) La cour d’assises
Composé de 3 juges professionnels et 12 jurés tirés au sort parmi al population (C. jud., art.
119§1, 123).
Non permanentes (C. jud., art. 115)
Compétences (Const., art.150)
 Crimes
o Sauf les crimes commis par les ministres (cour d’appel) et les mineurs (tribunal
de la jeunesse)
 Délits politiques
 Délits de presse
o Sauf si inspirés par le racisme ou la xénophobie alors tribunal correctionnel
 Arrêts pas susceptibles d’appel

10) La cour de cassation


Une seule cour de cassation en Belgique (Bruxelles)  juridiction suprême de l’ordre
judiciaire
Compétences
 Juge la légalité des décisions rendues en dernier ressort et non le fond des affaires
(Const., art. 147 ; C. jud., art. 608)
La cour de cassation « connaît des décisions rendues en dernier ressort » = un pourvoi en
cassation est possible quand l’appel a été exercé, s’il est possible (C. jud., art. 608)
Procédure (C. jud., art. 1110, 1119, 1120)
 S’il juge que la loi est bien appliquée  Il ne « casse pas » la décision attaquée
 S’il juge que la loi n’est pas bien appliquée 
o Il « casse » la décision attaquée et renvoie la cause à une autre juridiction de
même rang que celle qui a rendu la décision attaquée
o Cette juridiction jugera l’affaire sur le fond mais devra suivre la décision de la
cour de cassation

20
21
22
23
4.5 Cinq grands principes applicables au pouvoir judiciaire
1) Le principe du contradictoire et de l’égalité des armes
 Contradictoire : « les parties à la cause » peuvent connaitre et discuter toute « pièce »
présenté au juge
 Égalité des armes : les parties peuvent développer leurs arguments dans des conditions
qui ne les désavantages pas nettement par rapport à leur adversaire.

2) Les voies de recours

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 Soumettre un litige déjà tranché à un juge, en vue d’obtenir une nouvelle décision (C.
jud., art. 21)
 3 sortes :
o L’opposition : la partie jugée par défaut (= en son absence) demande au juge
de réexaminer l’affaire (pas d’opposition sur opposition)
o L’appel : la partie mécontente d’une décision judiciaire sollicite une juridiction
supérieure (« double degré de juridiction »)
o Le pouvoir en cassation : sur la légalité de la décision (Const., art. 147)
jugement du jugement et non pas un troisième degré de juridiction.
3) L’interdiction de l’arrêt de règlement
 Les juges résolvent des litiges singuliers mais sans jamais édicter de norme générale et
abstraite (= séparation des pouvoirs) (C. jud., art. 6)
4) La publicité des audiences
 Const., art. 148
 Seul l’ordre et les bonnes mœurs peuvent justifier un « huis clos »
5) La publicité et la motivation des décisions
 Le prononcé de la décision est toujours public (Const., art. 149)
 Les juges doivent toujours motiver leurs décisions, c’est-à-dire répondre aux
arguments développés par les parties en indiquant les éléments qui sont pertinents
pour trancher le conflit (faits, règles applicables, interprétation de la loi, …)

1. Le contrat
5.1 Définition et cadre légal
A. Définition
 Le contrat, ou convention, est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes
avec l’intention de faire naître des effets de droit. (C. civ., art. 5.4) autrement dit, c’est
un accord de volontés manifeste entre au moins deux personnes afin de produire des
effets de droit.
 2 éléments constitutifs
o Acte juridique : acte volontaire poser en connaissance de causes et
conséquences (>< fait juridique : acte non voulu, encore moins les
conséquences)
o Bi- ou multilatéral : le contrat est conclu par au moins deux personnes
attention sa bilatéralité concerne sa formation, quant à ses effets, le contrat
peut être :
 Synallagmatique : bilatéral (C.civ., art 5.6, al. 1er) : les cocontractants
s’obligent réciproquement
 Unilatéral (C. civ., art. 5.6, al. 2) : deux personnes s’accordent mais une
seul partie s’engage

25
B. Cadre légal
 Droit commun des contrats = dans le Code civil (livre 5) principalement des règles
suplétives
 Plus dans certaines autres lois surtout conc. Des catégories particulières de contrats

5.2 Principes
A. Liberté contractuelle
 Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et
le contenu du contrat = « l’autonomie de la volonté » (C. civ., art 5.14)
 Limite : la liberté n’est pas absolue, on ne peut déroger à l’ordre public ni aux règles
impératives (C. civ., art. 1.3, al. 3) sous peine de nullité, le contrat doit respecter :
o Les lois d’ordre public (celles qui touchent aux intérêts essentiels de l’Etat et
de la collectivité, ou qui fixe les bases juridiques sur lesquelles repose l’ordre
économique ou moral de la société, (y est aussi assimilé les lois relatives aux
bonnes mœurs (Cass., 9 décembre 1948). La sanction sera même la nullité
absolue.
o Certaines autres lois impératives limitent également l’autonomie de volonté,
sous peine de nullité relative (ou partielle)
 En interdisant
 En obligeant
 En imposant un contenu à certains contrats sur la forme (certaines
mentions doivent y apparaitre) ou sur le fond (certaines clauses sont
obligatoires ou interdites)
B. Consensualisme
 Les contrats sont formés solo consensu, par le seul échange des consentements (C.
civ., art. 5.28) (C. civ., art. 5.5, al. 1er)
 Bien distinguer :
o Negotium : substance du contrat, existe par le simple accord de volonté
o Instrumentum : forme du contrat, peut être variable (document écrit, mail, …)
et poursuit des fins probatoires (pouvoir prouver)
 Limite : la loi impose parfois le respect de certaines formalités, pour protéger les
parties plus faibles ou attirer l’attention des parties sur l’importance de leur
engagement (information, publicité, …) il s’agit alors de contrats solennels.

C. Convention-loi
 Pacta sunt servanda : le contrat lie les parties = « Le contrat valablement formé tient
lieu de loi à ceux qui l’ont fait » (C. civ., art. 5.69)
 Le contrat s’impose aussi aux juges (C. civ., art. 5.70, al. 1er)
 La loi prévoit plusieurs tempéraments à ce principe
26
o Ex : une partie peut mettre fin au contrat sans l’accord de ses cocontractants
o La force obligatoire du contrat peut ne pas être immédiate
o Parfois, les juges ont le pouvoir de modifier certains éléments contractuels
D. Exécution de bonne foi
 Les conventions doivent être exécutées de bonne foi, elles doivent faire preuve d’un
comportement honnête et raisonnable (C. civ., art. 5.73, al. 1er)
 Les juges chercheront l’intention des parties et vérifierons qu’elles font preuves de
bonne foi.
 Ce principe à 2 fonctions :
o Complétive : permet de compléter le contrat, vu le comportement exigé des
parties
o Modératrices : vérifier qu’il n’y a pas abus de droit
E. Relativité des effets internes
 Les parties régissent leur propre relation, sans engager autrui
 « Le contrat ne fait naitre des obligations qu’entre les parties. Les tiers ne peuvent
demander l’exécution d’une obligation contractuelle que si la loi le prévoit (…) ». (C.
civ., art. 5.103, al.1er)
 Ceci porte sur les effets internes du contrat

5.3 Formation du contrat

A. La période précontractuelle
 Le temps du « pourparlers préparatoires », propositions et contre-propositions
 Les parties ne sont pas encore engagés dans les liens de l’acte juridique (C. civ., art.
5.15, al. 1er)
o Ceci dit, s’applique quand même :
 Le principe de la liberté contractuelle (C. civ., art 5.15, al 1er)
 Le principe de bonne foi (C. civ., art. 5.73, al. 1er)
 La responsabilité des parties en négociation (C. civ., art. 1382 et 5.17,
al. 1er et 2) qui peut être engagé si l’une d’entre elle commet une faute
 D’où
o Obligations particulières dans le cours des négociations, prévues par la loi et la
jurisprudence
o Sanction des abus du droit de rompre les négociations
 Documents préparatoires : documents produit pendant la période précontractuelle
(calendrier des négociations, promesse de contracter, offre, …)

27
o La valeur juridique de ses documents n’est pas claire, cela est à déterminer par
les juges
o Parmi ses documents, l’offre est particulièrement importante (C. civ., art.
5.19 al 1er) = proposition unilatérale ferme et précise de contracter, à laquelle il
ne manque plus que l’acceptation de son/sa destinataire pour qu’un contrat soit
conclu. Il est formulé de la seule initiative d’une partie ou après négociations.
Il peut être adressé à une personne déterminée (offre réceptice) ou à un nombre
indéterminé de destinataires (offre publique) (C. civ., art. 5.19, al. 2)
 2 effets :
 Une fois réceptionnée, elle est obligatoire pour son auteur (C.
civ., 5.19, al. 3)
 La seule acceptation par le destinataire forme le contrat (C. civ.,
art. 5.18)
 Donc 3 conditions pour qu’une offre soit valable
 1. Fermeté : s’il y a réserve de subjective (ex : mentions « sans
engagement »), il ne s’agit pas d’une offre, par contre les
réserve objective (ex : mentions « sous réserve de stock
disponible ») sont admise.
 2. Complétude : l’offre doit porter sur tous les éléments
substantiels du contrat
 3. Extériorité : l’offre doit être parvenue à ses destinataires
B. Acceptation de l’offre
 Consentement du destinataire de l’offre, transforme un acte unilatéral en acte bilatéral
(le contrat) (C. civ., art. 5.18)
 Seule l’acceptation pure et simple de l’offre forme le contrat, si il y a des divergences
sur un ou des éléments essentiels du contrat alors, il y a une contre-offre (rend la
première offre caduque) (C. civ., art 5.20, al. 1er) si divergences sur des éléments
accessoires alors, l’offre est acceptée (C. civ., art. 5.20, al. 2)
 Aucune condition de forme n’est imposée, l’acceptation peut être expresse ou tacite.
En principe, « qui ne dit mot consent » n’est pas applicable : le silence doit être
« circonstancié » pour qu’il y ait acceptation (C. civ., art. 5.20, al. 3)
 Quand et où le contrat est-il formé ?
o Quand et où se rencontrent l’offre et l’acceptation, le lieu et le moment
détermine : le tribunal compétent, la loi applicable, la partie propriétaire de la
chose à tel ou tel moment.
o Droit commun = théorie de la réception, le contrat prend forme dès que le
destinataire a raisonnablement pris connaissance de l’acceptation et pour
l’offrant même s’il n’en a pas encore pris connaissance
o Régime supplétif
 Les parties peuvent opter pour d’autres modalités comme :
 Théorie de l’émission : le contrat est formé là où et quand le
destinataire de l’offre décide de l’accepter
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 Théorie de l’expédition : le contrat est formé là où et quand le
destinataire de l’offre se dessaisit de son acception
 Théorie de l’information : le contrat est formé là où et quand
l’offrant prend connaissance de l’acceptation
o Consécration en 2022 (C. civ. art. 5.21, al 1er) et (C. civ., art. 1.5, al. 2)

5.4 Interprétation du contrat


En cas de désaccord entre les parties contractantes,
1. On cherchera l’intention commune des parties, au moment où elles ont conclu le contrat (C.
civ., art. 5.64, al. 1er)
2. On privilégiera le sens utile des clauses (C. civ., art. 5.65, 1°)
En général, on optera pour une interprétation stricte voire restrictive des clauses contractuelles
et dispositions légales applicables.

6. Sources internationales et européennes


6.1 Le droit international
A. Auteur
Le droit international est créé par les Etats et les organisations internationales. Il n’y a pas de
pouvoir législatif, ni de pouvoir constituant central.

B. Organisation
Catégorisés en différentes branches, comme le droit interne
C. Sources
Deux majeurs :
 La coutume

 Le traité : accord de volonté conclu entre deux ou plusieurs sujet de droit international
et destiné à produite des effets obligatoires. Conclu par les sujets de droit international
public, soit les Etats et/ou les organisations internationales
o Procédure d’un traité
 1. Négociations : par les représentants des Etats (en Belgique 
pouvoir exécutif) (Const., art. 167)
 2. Signature : par les représentants susmentionnés.
 Arrêt des négociations et du texte final
 Confère sa date et son lieu
 Ne rend pas le traité contraignant mais impose une obligation de
bonne foi aux Etats signataires

29
 3. Assentiment : acte par le quel le pouvoir législatif marque son accord
(cruciale du point de vue démocratique) (Const., art. 167, §§2 et 3) en
Belgique, requiert l’intervention du pouvoir législatif, qui adopte une
loi d’assentiment.
 4. Ratification : acte par lequel l’Etat signifie officiellement aux autres
Etats contractant son acceptation du traité, par lequel il donne son
consentement à être lié par le traité. Action du pouvoir exécutif.
L’engagement devient définitif
 5. Entrée en vigueur : généralement fixé par le traité en lui-même,
souvent subordonnée à la réunion d’un nombre significatif de
signatures ou ratifications
 6. Enregistrement et publication : envoie du texte au Secrétariat général
de l’Organisation des Nations Unies + publication, au niveau
international et interne, en Belgique dans le Moniteur belge en même
temps que la loi d’assentiment
Remarque : il est possible d’adhérer à un traité ultérieurement à sa négociation et son entrée
en vigueur
o Effets des traités :
 En droit international, ratifications régulières
 En droit belge, un traité sera obligatoire à 3 conditions
 1. Il entre en vigueur dans l’ordre juridique international
 2. Il a reçu l’assentiment du pouvoir législatif le concernant
 3. Il a été publié dans le moniteur belge

6.2 Les droit européens


Des règles applicables dans l’ordre juridique belge émanent également de constructions
régionales
A. L’Union européenne
Organisation régionale créée en 1957, projet politique étendu à divers domaine et dotée de
compétences d’attribution parfois exclusive ou parfois partagées.
Organes de l’UE
 Parlement européen
o Composé de parlementaire élus (mandat de 5 ans) au suffrage universel, dans
chaque Etat membre
o Participe au pouvoir législatif, approuve le budget de l’Union et exerce un
certain contrôle de la commission
o Rôle(s) dans le processus législatif :
 Co-décision :
 Procédure de droit commun
30
 Projet de texte élaboré par la commission
 Rôle conultatif
 Fiscalité
 Avis non liant
 Rôle d’approbation
 Lutte contre la discrimination
 Le parlement approuve ou désapprouve le texte, sans pouvoir
l’amender
 Rôle d’avis conforme
 Adhésion des nouveaux Etats membre
 Avis qui le lie au Conseil
 Commission européenne
o Composé de 27 membres (un commissaire par Etat, mandat de 5 ans) + sa
présidente + le haut représentant pour les affaires étrangères
o 3 grandes missions : détient le monopole de l’initiative législative, gardienne
des traités, fonction exécutive
 Conseil européen :
o Organe de concertation politique : logique intergouvernementale
o Composé des chefs d’Etat ou de gouvernement de chacun des Etats membre +
le président + le président de la commission européenne

 Conseil :
o Aucun acte législatif, aucune décision définissant une politique ne peut être
prit sans son accord
o Réunit les ministres de chaque Etat compétant pour le point à discuter
 Cour de justice de l’Union européenne :
o Tranche les litiges qui concernent l’application du droit européen par les Etats
membres et par les institutions européennes
o Composée d’un juge par l’Etat membre, désigné pour 6 ans

Règles de droit de l’UE

 Traités fondateurs (signés par tous les Etats membres)


 Traités (signé par l’UE elle-même)
31
 Règlements : effet direct  s’appliquent directement dans les Etats membres, sans
devoir y être transposés
 Directives : obligatoires pour les Etats membres. Les Etats doivent les transposer dans
leur droit interne, en gardant une marge de manœuvre quant au moyen d’atteindre cet
objectif
 Décisions : en général, œuvre du Conseil, obligatoires et à portée générale ou
individuelle

B. Le Conseil de l’Europe
Organisation rassemblant 47 Etats membres (peut la rejoindre : tout Etat européen au sens
géographique à condition de respecter la prééminence du droit et les droits fondamentaux
(« l’Etat de droit »)
 Organes
 Secrétariat général
 Comité des ministres (ministre des affaires étrangères de chaque Etat membre)
 Assemblé consultative (parlementaires nationaux, qui se réunissent 4 fois par
an pour poser les questions de leur choix au Comité des ministres
 Principalement tourné vers la protection des droits fondamentaux, a encadré la
conclusion de nombreux traités en la matière
 Traités le plus important : Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales (CEDH)
 Signé à Rome le 4 novembre 1950
 Garantit
o Les droits et libertés lié à l’intégrité de la personne
o Les droits et libertés liés à l’autonomie et à l’épanouissement de la
personne
o Garanties processuelles
o Garantie de l’égalité
 A un effet direct
o Les juges sont les premiers gardiens de la CEDH
o Rem : certaines dispositions sont indérogeables et d’autres peuvent
faire l’objet d’une marche d’appréciation par les Etats
 A instauré un véritable système régional de protection des droits fondamentaux
o Contrôle juridictionnel très performant : la Cour européenne des droits
de l’homme (CrEDH)
 Compte autant de juge que d’Etats membres
 Peut être saisie après épuisement des voies de recours interne

32
 Peut ordonner à un Etat de mettre fin à une violation de la
CEDH, ses arrêts ont une portée déclaratoire mais une grande
morale et politique
7. « Petites » sources du droit
7.1 Les principes généraux du droit
A. Notion
Règle que le juge qualifie de juridique et applique comme telle, sans avoir à se référer à une
quelconque règle écrite.
3 caractéristiques :
 Non écrits, même si parfois elles sont consacrées dans une règle écrite (soit dans un
texte, soit apparaissant dans un texte
 Généraux : camp d’application indéterminé
 Perméables à la norme sociale, laquelle fonde leur caractère obligatoire : elles
traduisent les valeurs morales de la société et se dégagent d’une volonté collective,
d’une opinion partagée
B. Une source de droit ?
Aujourd’hui, les PGD sont reconnus comme sources de droit mais c’est le résultat d’un long
processus à partir de l’idée que le droit pourrait être entièrement contenu dans les règles
écrites et dans la crainte d’un « gouvernement des juges »
3 arguments :
- Recours aux PGD nécessaire, parfois obligatoire (C. jud., art. 5)
- Les législateurs les a reconnus lui-même comme source de droit (C. jud., art.2)
- Les juges révèlent les PGD, qui sont « évidents », ils sont découverts non pas créés par
les juges.
Arguments discutables mais ont fondé la reconnaissance des PGD comme source de droit

C. Elaboration
Pas de procédure, seule étape  l’édiction, du PGD par un juge, le PGD repose sur un
« consensus quasi unanime », c’est une évidence confirmée par les juges. Chaque PGD a été
reconnu, créé, interprété différemment.

D. Rang hiérarchique
Selon la doctrine et la jurisprudence  rang législatif
Mais certains reconnus comme « supralégislatifs » (apparaissent dans la Constitution ou des
textes internationaux)
 Les PGD ont le même rang hiérarchique que la « matrice textuelle » dont ils sont
inférés (s’il y en a une)
7.2 La coutume
33
A. Notion
Pratique généralisé caractérisée par une certaine ancienneté et constance dans le temps, tenue
pour obligatoire par les intéressés. Subsiste essentiellement en droit civil, commercial et
social
B. Rapports avec la loi
4 cas de figure :
1. La coutume dans la loi  a été codifié
2. La coutume secundum legem  la règle écrite fait référence à la coutume ou aux usages
3. La coutume praeter legem  complète la loi sans que cette dernière le prévoie
explicitement
4. La coutume contra legem  contre la loi (la loi impérative prime sur la coutume et la
coutume prime sur la règle supplétive)

7.3 La doctrine
Commentaires publiés sur le droit, écrit par des professeurs de droit + certains praticiens
Fonctions : décrire et expliquer les règles de droit en vigueur et porter une appréciation sur
ces règles
C’est une source de roit importante, car influence et façonne le droit mais pas contraignante
(car non officielle), contrairemetn à la loi et la décision de justice

7.4 Le soft law


Source de régulation sociale soft, « zone grise » entre contraignant et non-contraignant, mais
crucial pour comprendre le phénomène juridique
2 types :
 Soft law parce que son contenant est « mou » : règles contraignantes inscrites dans un
instrument dépourvu de force obligatoire
 Soft law parce que son contenu est mou : règles inscrites dans un instrument
obligatoire mais dont le contenu est imprécis au point de ne pas les rendre (fort)
contraignantes
Pas toujours évident de distinguer hard et soft law, parce que les effets normatifs de ce dernier
peuvent être très fort. (si un juge appuie sa décision sur du soft law, la pertinence de cette
source devra être très bien justifiée, idéalement en la combinant avec du hard law.

Partie IV. Qui contrôle le droit ?


Il existe plusieurs conflits :
- Conflit spatial : une loi belge et une loi étrangère ont le même objet
- Conflit temporel : deux lois successives ont le même objet

34
- Conflit vertical : deux normes de niveaux différents ont le même objet
- Conflit horizontal : deux normes de même niveau ont le même objet

1. Conflits dans le temps


Situation où les éléments sont rattachés à plusieurs ordres nationaux distincts (extranéité)
Règles résolvant ces conflits  droit international privé
- Le droit international privé belge
o Fixe la compétence des juges belges pour les conflits qui concerne des litiges
entre étrangers ou se déroulant à l’étranger, pour autant qu’il y ait un certain
lien avec la Belgique
o Détermine la règle applicable lorsqu’une situation est susceptible d’être régie
par deux ou plusieurs législations nationales différentes.
o Détermine si les décisions de justice rendues à l’étranger ont des effets en
Belgique
Le droit international privé est le droit international par son objet mais national par les règles
internes où a lieu l’évènement.
2. Conflits dans le temps
Trois grandes règles permettent de régler ces difficultés :
1. les règles de droit on un effet immédiat, càd qu’elles sont obligatoires dès leur entré en
vigueur (mais possibles dispositions transitoires destinés à prolonger les effets de la norme
ancienne au-delà de l’entrée en vigueur de la norme nouvelle)

2. les règles de droit n’ont pas d’effet rétroactif, càd, qu’elles ne s’appliquent pas à des faits
ou des actes juridiques antérieurs à leur publication. Sauf exceptions :
 Rétroactivité indispensable à la réalisation d’un objectif d’intérêt général
 Rétroactivité des lois pénales plus douce
 Situation nées avant mais dont les effets se produisent après
3. Les règles de droit valent en principe pour une durée indéterminée, jusqu’à ce qu’elles
soient « mise à mort » par une abrogation ou une annulation

35
3. Conflits horizontaux et verticaux
Deux grands principes à ce sujet :
 La hiérarchie des normes : chaque norme de niveau inférieur doit être conforme aux
normes de niveau supérieur
 L’exclusivité des compétences : une seule autorité est compétente pour disposer de
chaque question (chaque conflit horizontal est forcément vertical)
Plusieurs mécanismes de contrôle pour éviter ces conflits :
A. Contrôles préventifs vs curatifs (quand il y a conflit)

1) Contrôle préventif par la section de législation du Conseil d’Etat


 Donne un avis quand sont élaborées les propositions et les projets de loi spéciales et
lois au sens large
o Obligatoire pour les projets
o Facultatif pour les propositions
 Sur la légalité
o Interne : le contenu de la norme proposée respecte-t-il les normes supérieurs
o Externe : l’auteur de la norme proposé est-il compétent, en vertu des normes
supérieurs
 Contrôle de type judiciaire au sens faible
2) Contrôle curatif par la cour constitutionnelle
Composé de 12 juges, dans une parité linguistique, professionnelle et une certaine diversité
sexuelle
Compétence établie par Const., art. 142 et Loi spéciale du 6 janvier 1989 sur la Cr. Const,
art. 1
 Contrôles les lois au sens larges
36
 Règles de référence : les règles répartitrices des compétences, certaines parties de la
Constitution (Titre II + art. 143, §1, 170, 172 et 191)

B. Contrôle des normes de rang infra-législatif


1) Contrôle préventif par la section de législation du Conseil d’Etat (voir A.)
2) Contrôle préventif et/ou curatif et de l’autorité de tutelle sur les actes de l’autorité
décentralisée
 Avant + après adoption :
o Contrôle préventif (par avis, approbation ou autorisation)
o Contrôle curatif (annulation ou suspension de la norme déjà validée)
 Sur des aspects différents :
o Juridiques (de légalité, de conformité avec des normes supérieurs)
o Politiques (d’opportunité, de conformité avec « l’intérêt général »
3) Contrôle curatif exercé par la Section du contentieux administratif du Conseil d’Etat
Contrôle de tous les actes administratifs à la demande de toute personne physique ou morale
justifiant d’un intérêt
Annulation si :
 Vice de forme
 Illégalité interne (contraire au contenu des normes hiérarchiquement supérieures)
 Illégalité externe (ne respecte pas les règles réparatrices des compétences)
Arrêt : autorité
 Erga omnes : l’acte administratif disparait de l’ordre juridique
 Rétroctive : comme si n’avait jamais existé

37
4) Exception d’illégalité
Const., art. 159
 Juges sont obligés de ne pas appliquer un texte réglementaire contraire aux lois
 = annulation
 Contrôle= légalité interne et externe

Synthèse des contrôles juridictionnels


Contentieux objectif = conflit

Partie VI. Que prescrit le droit ? (branche du droit)


.I La répartition des règles juridiques en branches
Une « branche du droit regroupe l’ensemble des règles destinées à régir un domaine
particulier des rapports sociaux.

A. Les vertus d’une telle classification


 Mise en ordre du droit positif
 Détermination de la juridiction compétente
B. Une première ligne de démarcation
 Droit international/européen vs. Droit interne
C. Une seconde ligne de démarcation (en droit interne)
 Droit privé vs. Droit public
 Attention la cloison est artificielle et poreuse
D. Enumération succincte des branches de droit interne
Droit privé
o Droit civil : droit commun des rapports entre personnes privés
38
o Droit économique : régit l’ensemble des relations économiques et
des activités des entreprises
o Droit des sociétés : régit la forme juridique que prennent les
entreprises personnes morales
o Droit international privé : régit les situations de droit privé
marquées par un élément d’extranéité
Droit publique
o Droit constitutionnel : régit le fonctionnement de l’Etat et
énonce les droits fondamentaux
o Droit administratif : régit l’organisation des autorités
administratives et leurs rapports avec les particuliers
o Droit fiscal : régit la fixation et la collecte de l’impôt
o Droit de la sécurité sociale : organise la prise en charge par la
société des risques sociaux
o Droit pénal : détermine les faits socialement répréhensibles et
leurs sanctions
o Droit de la procédure pénale : assure la mise en œuvre concrète
du procès pénal

.I Approfondissement de certaines branches

A. Droit économique
Pourquoi un droit (spécifique) de l’entreprise ?
o Car besoins spécifiques des entreprises :
o Rapidité de conclusion des transactions
o Formalisme allégé (preuve)
o Sécurité juridique (faillite)
Du droit « commercial ou droit « économique »
o La figure originaire du commerçant
o Substitution de la notion plus englobante d’entreprise
o Répercussion sur le droit judiciaire
Qu’est-ce qu’une « entreprise » ? (Code de droit économique., art. I.1.1°)
o « Toute personne physique qui exerce une activité professionnelle à
titre indépendant »  professions libérales
o « Toute personne morale »  sociétés + asbl

39
o « Toute autre organisation sans personnalité juridique »inclusion
des « sociétés simples » (associations de fait)
Les principes directeurs du droit économique
a) Liberté d’entreprendre
o Code de droit économique., art. II.3
o Dans le respect notamment du cadre européen
b) Liberté d’établissement
o Code du droit économique., art.III.3, al. 1er
o Contreparties de l’entreprise, tant à l’égard de l’Etat que du
client
c) Protection de la concurrence
o Prohibition des accords entre entreprise (sur la fixation des prix,
sur la limitation de la production, …)
o Prohibition de l’abus de position dominante ou de
« l’exploitation abusive d’une position de dépendance
économique » du cocontractant
o Limitation des concentrations d’entreprises (fusion ou
absorption)
d) Protection des consommateurs
o Information de marché
- Affichage des caractéristiques du produit et du prix
- Publicité comparative
- Annonces de réduction de prix
- Liquidations
- Soldes
o Contrats passés avec les consommateurs
- « Clauses claires et compréhensibles »
- Rétractation en cas de vente à distance (sans motivation ni
frais), avec droit corrélatif d’essayer le bien au préalable
- Contrat conclu électroniquement : information « claire et
apparente » avant de passer commande
- Annulation des « clauses abusives » (modification unilatérale du
prix, des caractéristiques du produit à livrer, du délai de
livraison, …)
e) Pratiques de marché
o Prohibition des pratiques commerciales :
- « déloyales » (abus de la vulnérabilité du consommateur)
40
- « trompeuses » (fausses informations)
- « agressives » (harcèlement et contrainte)
o Réglementation des communications non souhaitées (limitation du
marketing direct)
o Prohibition de la vente à perte (exception pour les soldes et les
liquidations notamment)

41
f) Insolvabilité des entreprises
f.1 : procédure de réorganisation judiciaire
• Objectif : sauvegarder « la continuité de tout ou partie des
actifs ou des activités de l'entreprise » (art. XX.39, al. 1er,
du Code de droit économique)
→ restructurer pour rebondir et éviter la faillite (entre-temps gelée)
• Formes
- Accords séparés avec les créanciers (diminution de la
dette, étalement de son paiement, diminution des intérêts
de retard, etc.)
- « accord collectif » (qui ne requiert pas l’unanimité pour
entrer en vigueur)
- « transfert » de certaines activités à une entreprise tierce

• Définition :
- Le débiteur a « cessé ses paiements de manière
persistante » …
- …et son crédit se trouve « ébranlé » (art. XX.99, al. 1er,
du Code de droit économique).
• Objectif : mettre le patrimoine du débiteur sous la gestion
d'un curateur, chargé tout à la fois :
- D'« administrer » le patrimoine du failli
- De le « liquider »
- De « répartir le produit de la liquidation » entre les
créanciers (art. XX.98 du Code de droit économique).
• Procédure : le tribunal désigne un curateur, qui agit dans
l’intérêt des créanciers.
→ concrètement, il :
- dresse l’inventaire des biens
- ordonne les « mesures urgentes » qui sont nécessaires
pour « la sûreté et la conservation » des biens de la
masse
- décide de la continuation éventuelle des contrats (de bail,
de travail, …) en cours
- poursuit l’exécution des créances dont le failli serait
titulaire
- décide le cas échéant de poursuivre provisoirement
l’activité du failli

42
- …
• effets :
- le failli est « dessaisi » de l’administration de ses biens
→ inopposabilité à la masse de tous les actes ultérieurs
- Période suspecte : le tribunal peut faire rétroagir le début de
la cessation de paiement (et, partant, l’inopposabilité à la
masse), de manière à priver d’effet certaines manœuvres
suspectes de la part du débiteur
- Les créances, même non encore échues, deviennent exigibles
- Les créanciers sont placés en situation de concours (sauf
s’ils ont une sûreté réelle), ce qui à la fois empêche toute
action individuelle de leur part et lie leur sort.

B. Droit des sociétés


Pourquoi, pour une entreprise, se mettre en société ?
o La société permet de lever les fonds nécessaires au développement de
l’activité, puisque les associés sont censés faire des « apports »
o Permet de soustraire le patrimoine propre des porteurs de l’activité à
l’entreprise des créanciers et de limiter dès lors l’éventuelle perte aux
apports
Définition et éléments constitutifs de la société
o Code des sociétés et des associations., art. 1 :1
a) Associés
o « Une ou plusieurs personnes »  société unipersonnelle possible
o Quand au moins deux personnes, l’acte de constitution de société
s’apparente à un contrat, et est soumis à des conditions de validité
b) Apports
o Modes de versement :
o En numéraire
o En nature (immeuble, locaux, … doit être évaluable en argent)
o En industrie (travaux, prestation de service, … non-inclusion
dans le patrimoine social

c) Avantage patrimonial
o Objectif de réaliser un bénéfice (sinon asbl ou fondation)
o Nature :
43
o Avantage direct (accroissement du patrimoine de
l’associé)
o Avantage indirect (réalisation d’une économie)
o Répartition
o Ne doit pas être de part égale
o Mais nullité de la convention qui réserve tout le bénéfice
à l’un des associés
o Contrepartie
o La marque de l’affectio societatis
o Mais pas un élément constitutif d’une société
Typologie des sociétés
a) société simple (association de fait)
o Principe : absence de personnalité juridique
o Deux associés au minimum
o Pourquoi y recourir ?
o Des formalités obligatoires (pour la constitution d’une
société juridique avec personnalité juridique) n’ont pas
été accomplies
o Le besoin de collaboration est temporaire
o Rapport préexistant de grande proximité (le cas échéant
familiale) entre les associés
o Conséquence : « Les associés sont personnellement et
solidairement tenus à leur égard sur leur patrimoine propre »
(art. 4:14, al. 1er, CSA).
→ patrimoine propre pas protégé, saisissable par les créanciers
o Avantages :
o Pas de capital minimal requis…
o …ni de plan financier
o Les frais de constitution sont limités (sinon nuls)
o La publication des statuts au Moniteur belge n’est pas
exigée

b) société à responsabilité limitée


o Principe : responsabilité des associés limitée aux apports
→ Immunisation du patrimoine propre, la perte sociale ne va
pas au-delà des capitaux investis
44
o Forme la plus répandue (et particulièrement adaptée aux PME)
o Constitution plus formelle que la société simple :
o un acte authentique est requis…
o …de même qu’un plan financier
o Souplesse malgré tout :
o pas de capital minimal requis
o pas de nombre minimal d’associés
o les associés décident librement du droit de vote attaché
(ou pas) aux actions
o …
c) société coopérative
c.1 lignes directives
o Principe : elle a pour but principal « la satisfaction des
besoins et/ou le développement des activités
économiques et/ou sociales de ses actionnaires […] »
(art. 6:1 du Code des sociétés et des associations).
→ les associés sont les premiers utilisateurs de la
société, et c’est d’ailleurs pour créer le produit recherché
qu’ils ont fondé la société
o Nécessité de se mettre ensemble pour rencontrer ce
besoin, de « coopérer »
o Importance du projet : remboursement des parts de
l’associé démissionnaire non pas à la valeur du jour de
son départ, mais à la valeur nominale d’origine
o 3 associés minimum est ici exigé
o Souplesse malgré tout :
o pas de capital minimal requis
o pas de modification des statuts pour l’arrivée de
nouveaux actionnaires (ni pour leur démission)

c.2 agréments
o Principe : distinguer les coopératives sous-tendues par un
objectif sociétal des autres, et les soutenir
o « coopérative agréée »

45
o Respect des « principes coopératifs » (adhésion
ouverte, démocratie interne, taux d’intérêt modéré
pour les dividendes, …)
o Avantages ? d’ordre fiscal et social
o « coopérative agréée en tant qu’entreprise sociale »
o a pour but principal de « générer un impact sociétal
positif pour l'homme, l'environnement ou la
société », le tout dans « l'intérêt général » (art. 8:5
CSA)
→ par exception, le but n’est pas ici l’enrichissement des
associés
o Liquidation : patrimoine restant réaffecté à un objet
similaire
o Avantage ? insertion dans les circuits de l’économie
sociale
d) société anonyme
o Principe : société non pas de personnes mais de capitaux
(→ « anonyme »)
o Conséquences :
o Capital minimal requis (61.500 euros)
o Libre cessibilité des actions
o Décès ou faillite d’un associé sans incidence sur
l’existence de la société
o Modification des statuts à la majorité simple des
actionnaires
o Nombreux traits communs, pour le reste, avec la société à
responsabilité limitée :
o Constitution : acte authentique et plan financier
o Droit de vote attaché aux actions : liberté des
actionnaires
o Responsabilité des associés : limitée
o …

C. Droit social (droit du travail et droit de la sécurité sociale)


Droit social
a) une source originale : la convention collective de travail (CCT)
a.1 principe
o Matière sensible → déléguée aux acteurs eux-mêmes
46
o Règle issue de la concertation entre syndicats et
employeurs/organisations patronales
a.2 catégories
o CCT intersectorielle :
o Conclue au sein du Conseil national du travail
o Champ d'application s'étend aux différentes
branches d'activité (Horeca, enseignement,
commerce, non marchand, …)
o CCT sectorielle :
o Conclue au sein d’une commission paritaire
o Champ d'application limité au secteur en question
o CCT d’entreprise :
o Conclue au sein de l’entreprise (en dehors donc
de tout organe paritaire)
o Champ d'application limité à l’entreprise en
question
a.3 force obligatoire
o CCT intersectorielle
o Obligatoire pour tous les employeurs et
travailleurs du pays
o Peut être endossée par un arrêté royal, ce qui a
pour effet d’empêcher toute dérogation
individuelle
o CCT sectorielle :
o Obligatoire pour tous les employeurs et
travailleurs du secteur, pour autant que ces
employeurs soient affiliés à l’une des
organisations patronales qui ont signé la CCT
o Peut être endossée par un arrêté royal, ce qui a
pour double effet d’empêcher toute dérogation
individuelle et d’étendre le caractère contraignant
de l’accord aux employeurs non affiliés
o CCT d’entreprise :
o Obligatoire pour tous les travailleurs de
l’entreprise et le dirigeant
o Pas susceptible d’être endossée par un arrêté
royal
b) une hiérarchie des sources originale
o Loi impérative (et d’ordre public)
47
o CCT endossée par arrêté royal :
o Conclue au sein du Conseil national du travail
o Conclue au sein d’une commission paritaire
o CCT non endossée par arrêté royal
o Conclue au sein du Conseil national du travail
o Conclue au sein d’une commission paritaire
o Contrat de travail écrit
o CCT (paritaire) vis-à-vis de l'employeur non affilié
o Loi supplétive
o Contrat de travail verbal
o Usages
Droit du travail
Branche du droit qui réglemente les relations qui se nouent entre les employeurs privés
et les travailleurs salariés sous leur autorité.
a) travailleur salarié
a.1 éléments constitutifs du contrat de travail (art. 2 et 3 de la loi du 3
juillet)
o « rémunération » → travailleur salarié
o Fourniture d’un « travail »
o « sous l’autorité d’un employeur » → lien de
subordination (mais négociation possible avant la
signature du contrat)
☞ différence ouvrier-employé ?
• travail « principalement d'ordre manuel » vs. travail
« principalement d'ordre intellectuel » (art. 2 et 3 de la
loi du 3 juillet 1978)
• frontière parfois floue dans la pratique

a.2 : autres contrats de travail


o Contrat de de travail domestique : travaux ménagers
o Contrat de représentant de commerce : visite et
prospection de clientèle
o Contrat d’occupation de travailleur à domicile (sans la
surveillance ou le contrôle direct de l’employeur)
o Contrat d’occupation d’étudiants
a.3 durée
48
o Contrat à durée indéterminée : terme incertain (mais pas à vie)
o Contrat à durée déterminée : terme certain
o Contrat pour un travail nettement défini : terme incertain mais
travail à décrire avec précision
o Contrat de remplacement (pour un motif « autre que le manque
de travail résultant de causes économiques, d'intempéries, de
grève ou de lock-out »)
b) autres statuts de travailleurs
b.1 indépendant
o Pas de lien de subordination
o Attention aux possibles « faux indépendants » (Uber, Deliveroo,
consultants, …) : liberté d’organisation du travail ? liberté
d’organisation du temps de travail ? contrôle hiérarchique ?
o Risque de requalification en justice (à l’initiative de l’ONSS)
b.2 fonctionnaire
o Son employeur est l’État
o Sa relation de travail est déterminée non pas par un contrat mais
par un statut (non négociable) → « agent statutaire »
o Engagé par concours
o Occupe son emploi à titre définitif
o Son emploi ne peut prendre fin que dans certains cas limitatifs
énumérés par la loi (démission volontaire, mise à la retraite,
révocation ou inaptitude professionnelle)
☞ essor aujourd’hui des agents « contractuels »
au sein de l’administration

Droit de la sécurité sociale


a) régimes contributifs
Branche du droit qui organise la prise en charge par la société des
risques sociaux (au sens large) : vieillesse, perte d’emploi, accident du
travail, maladie professionnelle, charges familiales, maladie, invalidité,
maternité, …
→ sept branches de la sécurité sociale :

49
Financement ?
o Par l’État
o Cotisations, émanant des travailleurs (salariés et
indépendants) comme des employeurs → régimes
contributifs
☞ l’allocation touchée par un individu n’est pas le
produit mathématique de ce qu’il aura cotisé
→ pierre d’angle = solidarité
Versement ?
o Par l’État
o Via des intermédiaires non publics pour le chômage
(syndicats) et les soins de santé (mutualités), sauf
exception
b) régime non contributif (aide sociale)
Certains passent à travers les mailles des régimes contributifs (celui qui n’a jamais
travaillé, celui qui est handicapé, …)
→ nécessité d’un régime subsidiaire (et non contributif) : l’aide sociale

Trois allocations différentes :


o Revenu d’intégration sociale (pour ceux qui se montrent
« disposé[s] à travailler »), versé par le CPAS
o Allocations aux personnes handicapées : allocation de
remplacement de revenus (compense le revenu professionnel
non touché en raison du handicap) et allocation d’intégration
(compense la perte d’autonomie de l’intéressé sur divers plans :
se déplacer, manger, se laver, s’habiller, …)
o Garantie de revenus aux personnes âgées (complément de
pension)
Quid de ceux qui n’affichent aucune disposition au
travail (sans-abri largement désocialisé par exemple) ?
→ nécessité d’un dernier filet de secours : l’aide sociale au
sens strict, inconditionnelle (« Toute personne a droit à l'aide
sociale. Celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une
vie conforme à la dignité humaine » : art. 1er de la loi du 8
juillet 1976 ).
50
Formes ?
o Aide pécuniaire structurelle (dont le montant est équivalent au
revenu d’intégration)
o Coup de pouce financier ponctuel (pour régler une facture
d’énergie par exemple)
o Aide non pécuniaire (colis alimentaire par exemple)
o Aide non matérielle (lettre de caution pour la garantie locative)

D. Droit pénal
Infractions et peines
a) types d’infractions
o Crime
o Délit
o Contravention
b) types de peines
voir tribunal de police
☞ A côté de ces peines dites principales, on a aussi
des peines accessoires (qui viennent en complément d’une
peine principale)
o Interdiction de certains droits politiques et civils
(provisoirement ou même à vie), tels que le droit de remplir
des fonctions ou emplois publics, l’éligibilité, le droit de
vote, …
o Mise à la disposition du tribunal de l'application des peines :
peine conçue « aux fins de protection de la société » contre
les agissements de personnes ayant commis « certains faits
graves portant atteinte à l'intégrité de personnes ».
→ Après sa peine principale de réclusion ou d’emprisonnement, le
condamné est mis (pendant 5 à 15 ans) à la disposition du tribunal de
l'application des peines, qui peut décider de la poursuite de la privation de
liberté (ou alors d’une libération sous surveillance).
o Confiscation spéciale (dont l’objectif est d’empêcher le
condamné de profiter matériellement de l’infraction qu’il a
perpétrée), sur :
o Les choses formant l'objet de l'infraction (drogue, arme
prohibée, …)
o Celles qui ont servi à la commettre (voiture-bélier
utilisée pour défoncer un distributeur de billets par
exemple)
51
o Celles qui ont été produites par l'infraction (faux billets
par exemple)
o Les avantages patrimoniaux tirés directement de
l'infraction (l’argent issu du trafic de drogue ou d’armes
par exemple) …
o …et les biens et valeurs qui leur ont été substitués (qui
ont été achetés avec de l’argent sale)
Circonstances atténuantes
o Peuvent justifier :
o La « contraventionnalisation » des délits (jugés alors par le
tribunal de police plutôt que par le tribunal correctionnel)
o La « correctionnalisation » des crimes (jugés alors par le
tribunal correctionnel plutôt que par la cour d’assises)
o Absence d’énumération par la loi
→ jurisprudence (l’environnement familial du prévenu
ou de l’accusé, sa situation professionnelle, son passé,
ses aveux, etc.)
o Faculté pour le juge (jamais une obligation)
Tentative
o Principe : la tentative doit pouvoir être punie, sauf à déforcer l’effet
dissuasif du droit pénal
o Conditions :
o « lorsque la résolution de commettre un crime ou un délit a
été manifestée par des actes extérieurs qui forment un
commencement d'exécution de ce crime ou de ce délit
[…] ».
o Ces actes « n'ont été suspendus ou n'ont manqué leur effet
que par des circonstances indépendantes de la volonté de
l'auteur » (art. 51 du Code pénal).
o Sanctions :
o Tentative de crime : punie de la peine « immédiatement
inférieure à celle du crime même »
o Tentative de délit : réduction de peine (bris de scellés,
mutilation génitale, …) ou punie de la même manière que le
délit lui-même (attentat, écoute téléphonique illégale, …)
o Tentative de contravention : pas punissable
Récidive
o Principe : inclination à la délinquance → peine plus sévère
o Condition : condamnation préalable →

52
o Suspension du prononcé : pas prise en compte (car pas de
condamnation).
o Sursis : pris en compte (car condamnation ici, seule l’exécution
de la peine étant suspendue).
o Types d’infractions :
o Infractions de même niveau (crime sur crime, délit sur délit,
contravention sur contravention)
o Sens descendant (délit sur crime)
o Sens ascendant (crime sur délit)
o Risque perpétuel ?
o si première infraction = un crime : oui
→ récidive dite perpétuelle
o si première infraction = un délit ou une contravention : non (la
récidive ne s’applique alors que si la nouvelle infraction
intervient dans un délai donné)
→ récidive dite temporaire

Causes de justification et de non imputabilité


Le principe : à circonstances exceptionnelles, régime exceptionnel
l’acte est purgé de son caractère infractionnel
a) Causes de justification
a.1 ordre de la loi et commandement de l’autorité
o Ordre de la loi : violation du secret professionnel du médecin
dans certaines situations par exemple
o Commandement de l’autorité :
o Cette autorité doit être publique
o Non exonération en cas de commandement
manifestement illégal
a.2 légitime défense
o Pour protéger son intégrité physique (ou celle d’autrui)
o Doit rester proportionnée (à l’agression)
o Limitée aux crimes et délits
a.3 état de nécessité
o Pour empêcher un dommage plus grand encore et protéger ainsi
une valeur supérieure (par exemple, entrer dans la maison
d’autrui pour retirer quelqu’un des flammes)

53
o Consécration non pas par la loi mais par la jurisprudence

b) causes de non imputabilité


Causes subjectives ici, car ayant trait non à l’acte en soi, mais à la personnalité de son
auteur.
b.1 trouble mentale
o Quand ? Lors de l’acte, pas du procès
o Conditions :
o Le discernement doit avoir été « aboli » (totalement
donc)
o Ne pas s’être mis soi-même dans cet état (drogues,
boissons, …)
b.2 contrainte
o Une force irrépressible (à laquelle il était donc impossible de
résister) ou la crainte d’un mal imminent,
o Nature de cette force :
o Physique (bousculade par exemple)
o Mentale (rébellion contre agents en cas de séquestration
illégale par exemple)
o À apprécier in concreto
o Conditions :
o Le discernement doit avoir été « aboli » (totalement
donc)
o Ne pas s’être mis soi-même dans cet état

E Droit des obligations et droit des contrats


Droit des obligations
a) définition
Une obligation est « lien de droit » en vertu duquel un individu (appelé créancier) peut
« exiger » d'un autre individu (le débiteur) l'exécution d'une prestation, « si nécessaire
en justice ». (art. 5.1 du Code civil)
→ ≠ obligation naturelle : dette subsiste mais exigibilité anéantie (dette prescrite par
exemple)
b) sources
b.1 actes juridiques
o Acte volontaire qui a pour effet de créer, modifier,
transmettre ou éteindre des droits et/ou obligations. Son
54
ou ses auteurs ont voulu l’acte et ses conséquences
juridiques.
o Typologie :
o Acte multilatéral : contrat
o Acte unilatéral : testament, offre de contracter,
résiliation unilatérale d’un bail, …
b.2 faits juridiques
responsabilité civile/ extracontractuelle
o Consiste à réparer le dommage causé à autrui par sa faute
(art. 1382 et s. de l’ancien Code civil)
o Extensions successives de son champ d’application :
o Défaut de soins, négligence, imprudence
o Dommage causé par quelqu’un dont on doit
répondre (parent-enfant, instituteur-élève,
employeur-employé, …)
o Animaux
o Choses (bâtiments par exemple)
o Actes non fautifs (responsabilité objective) :
accidents de la route, accidents du travail,
troubles de voisinage, …

Quasi-contrat
o Définition : « faits licites dont il résulte une obligation à charge
de la personne qui en profite sans y avoir droit, et, le cas
échéant, une obligation de leur auteur envers celle-ci » (art.
5.127, al. 2, du Code civil)
o Typologie :
o Gestion d'affaire : « lorsque, sans y être tenue, une personne
gère, volontairement et utilement, l'affaire d'autrui, sans qu'une
opposition du maître de cette affaire soit raisonnablement
prévisible » (art. 5.128, al. 1er, du Code civil).
o Paiement indu
o Enrichissement injustifié
b.3 loi
o « Chacun des époux contribue aux charges du mariage selon ses
facultés » (art. 221, al. 1er, de l’ancien Code civil)
o Obligation de contracter une assurance (RC automobile,
professionnelle, …)

55
o …
Droit des contrats
a) conditions de validité
a.1 énumération
Consentement
o Consubstantiel à la notion même de contrat (« Le
contrat, ou convention, est un accord de volontés entre
deux ou plusieurs personnes avec l'intention de faire
naître des effets de droit » : art. 5.4 du Code civil)
o Doit être « libre et éclairé » (art. 5.27, al. 1er, 1°, du
Code civil) → exempt de vices de consentement
→ Quels sont ces vices ?

Erreur (art. 5.34 du Code civil)


o Représentation « erronée » de la réalité
o Conditions (pour qu’elle puisse vicier le consentement) :
o Substantielle (porte sur un élément déterminant)
o Excusable (celle qu’aurait aussi commise
l’individu normalement raisonnable et prudent)
o Commune (l’élément déterminant l’est pour les
deux parties)
o Peut porter sur :
o La personne du cocontractant
o Le contrat lui-même
o L’objet du contrat
Violence (art. 5.36 du Code civil)
= la menace de violences
o Peut être :
o Physique (atteinte à l’intégrité physique)
o Matérielle (atteinte aux biens)
o Morale (chantage ou intimidation par exemple)
o Conditions (pour qu’elle puisse vicier le consentement) :
o être déterminante
o Faire craindre une « atteinte considérable » (à
l'intégrité physique, …)

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o être dirigée contre la personne ou la fortune du
contractant même (ou d’un proche)
o émaner d’une personne (et pas de circonstances
extérieures)
o être « illégitime » (pas simplement crainte
révérencielle ou symbolique)
Dol (art. 5.35 du Code civil)
= manœuvres trompeuses d’une partie sans lesquelles
l’autre n’aurait pas marqué accord
o Conditions (pour qu’il puisse vicier le consentement) :
o être déterminant
o Consister en un élément matériel et un élément
intentionnel
o émaner de la personne avec qui on a conclu le
contrat (ou d’un tiers dont elle répond)
o Peut emporter, outre la nullité du contrat, un
dédommagement pour faute pré-contractuelle
o L’escroquerie et la tromperie sont aussi constitutives
d’un délit pénal
Abus de circonstance (art. 5.37 du Code civil)
= le « déséquilibre manifeste entre les prestations par
suite de l'abus par l'une des parties de circonstances liées
à la position de faiblesse de l'autre partie »
o Consécration de l’ancienne lésion qualifiée (≠ lésion
simple)
o Conditions (pour qu’il puisse vicier le consentement) :
o Exploitation consciente de la vulnérabilité de
l’autre partie
o Déterminant (à défaut, « adaptation » du contrat
plutôt que nullité)

Capacité
o Principe : « Toute personne peut contracter, si elle n'en est pas déclarée
incapable par la loi » (art. 5.40 du Code civil)
o Incapables :
o Mineurs
o Personnes bénéficiant d’une « protection judiciaire » (parce
qu'incapables de gérer leurs biens et/ou leur personne, en raison
notamment de leur état de santé)
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o …
o Incapacité des mineurs :
o Relative (seuls eux peuvent l’alléguer)
o Non invincible (elle n’empêche pas certains actes juridiques
quotidiens)
Objet
o « Une obligation a pour objet une prestation qui peut consister à faire
ou ne pas faire quelque chose, à donner quelque chose ou à garantir
quelque chose » (art. 5.46, al. 2, du Code civil)
o Conditions de validité de l’objet :
o Prestation possible (dès le moment de la conclusion du contrat)
o Objet de la prestation dans le commerce
o Prestation déterminée ou déterminable
o Prestation licite (conforme à l’ordre public ainsi qu’aux lois
impératives)

Cause
o « La cause s'entend des mobiles qui ont déterminé chaque partie à
conclure le contrat, dès lors qu'ils sont connus ou auraient dû l'être de
l'autre partie » (art. 5.53 C. civ.)
o Tout contrat doit avoir une cause…
o …et celle-ci doit être licite

Sanctions (conséquences d’une invalidité du contrat)


o Le contrat « est nul » (sauf lorsque « la sanction de la nullité ne serait
manifestement pas appropriée, eu égard au but de la règle violée » : art.
5.57 du Code civil) …
o …mais « L'annulation résulte d'une décision de justice » (art. 5.59, al.
2, du Code civil)
o La nullité peut être partielle (lorsque seule une partie du contrat est
affectée)
o La nullité est absolue ou relative, suivant la nature de la loi violée

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b) contenu du contrat
Le contrat via à engendrer des effets de droit :
o Le contrat vise à engendrer des effets de droit :
o Créer des obligations (vente par exemple)
o Modifier des obligations (avenant au bail par exemple)
o éteindre des obligations (résiliation concertée du contrat de
travail par exemple)
Ces obligations peuvent avoir pour objet de :
o Donner (livrer à l’acheteur le bien vendu par exemple)
o Faire quelque chose (contrat d’entreprise par exemple)
o Ne pas faire quelque chose (clause de non concurrence par
exemple)

c) intensité des obligations issues du contrat

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c) intensité des obligations issues du contrat

Obligation de MOYENS Obligation de RÉSULTAT Obligation de GARANTIE

Le débiteur doit tout Le débiteur doit obtenir le Le débiteur doit tout


mettre en oeuvre pour résultat promis (sauf force mettre en oeuvre pour
obtenir le résultat promis majeure) éviter la réalisation d’un
dommage… et réparer ce
dommage s’il se produit
(sauf force majeure)
Le créancier déçu doit Le créancier déçu peut se Le créancier déçu peut se
parvenir à prouver que le contenter de montrer que contenter de montrer que
débiteur n’a pas fait preuve le résultat n’a pas été le dommage s’est produit
de la diligence requise obtenu
Exemples : médecin, Exemples : teinturier, Exemple : garantie du
avocat, agent immobilier, … garagiste, livreur, … bailleur contre les défauts
et vices de la chose louée

d) typologie des contrats

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