Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Règles juridiques : des règles obligatoire et assorties de sanctions.
3 caractéristiques principales de la règle juridique
1) Elle est générale ou individuelle
▪ Générale : s’adresse à une catégorie de personnes abstraitement définies (toutes les
personnes de + 18 ans)
▪ Individuelle : s’adresse à un(e) ou plusieurs destinataires identifié(es)
1) Obligatoire
▪ Les règles juridiques sont prescriptives et coercitives (sanction si on ne la respecte
pas)
▪ La sanction peut consister en une répression mais aussi une réparation
1) Impérative ou supplétive
▪ Impérative : la règle s’impose à ses destinataires sans que ceux-ci puissent en écarter
l’application
▪ Supplétive : La règle est subsidiaire mais non facultative (ex : dans un contrat de vente
il faut payer en une fois mais si les deux parties sont d’accord on peut payer en deux
fois.)
2
Partie II. Qui détient des droits et lesquels ?
1. Classification des droits subjectif
Droit ayant une valeur économique ou pécuniaire ou une valeur d’échange. Reprend tout le
patrimoine d’une personne (est tous les biens qui ont une valeur en argent d’une personne
(nos dettes aussi). Le patrimoine varie en permanence)
On distingue
Le droit de créance : droits de relation d’obligation entre des personnes, droit en vertu
desquels une personne (créancière) peut exiger quelque chose d’une autre personne
(débitrice)
Il est possible d’être à la fois débiteur et créancier ex : taxi, il est débiteur de m’amener là où
je veux et il est créancier de ce que je lui dois. Ou un chauffagiste est débiteur du fait qu’il
doit réparer mon évier tel jour et créancier du fait que je dois le payer pour son travail.
Le droit réels : droit de propriétés, droit sur quelque chose de tangible, ce n’est pas une
relation avec une personne, c’est mon droit sur un objet. C’est un droit opposable à
tout le monde, personne ne peut s’approprier mon téléphone par exemple. C’est non
temporaire un objet en notre possession l’est pour toujours.
3
1.3 Les droits intellectuels
Droit qui mélange les droit patrimoniaux et extrapatrimoniaux
Ex : droit d’auteur sur une chanson, un roman, une création
Il porte sur quelque chose de non tangible.
Les droits intellectuels sont temporaires, par exemple la musique classique est libre de droit.
On peut aussi hériter de ces choses mais avec une durée limitée (une dizaine d’année).
Personnalité juridique : aptitude à être titulaire de droits (subjectifs) et d’obligations (càd sujet
actif ou passif).
Sujetpersonne qui a la faculté d’avoir des droits (pas de distinction entre les personnes qui
ont beaucoup et ceux qui on peu de droits)
Objet Chose qui n’a pas de droits
A. Personnes Physiques
Tous les êtres humains disposent de la personnalité juridique
Depuis la naissance jusqu’à la mort uniquement pour les droits patrimoniaux, pas pour
l’avortement
A. Personnes morales
Entité abstraite, groupe de personne ou de biens à laquelle la loi attribue une
personnalité juridique distincte de celle qui la compose. Être immatériel,
construction juridique qui peut avoir des droits patrimoniaux,
extrapatrimoniaux, … attention elle n’a pas de tous les droits
extrapatrimoniaux.
Il y a deux catégories de personnes morales
▪ Personnes morales de droit publique : créées par l’autorité publique (ex : Etat belge)
▪ Personnes morales de droit privé : créées par des particuliers (ex : société, association)
Elles acqueront la personnalité juridique si elles remplissent les conditions légales :
4
o Association à but non lucratif : groupement de personnes qui vont rassembler
leur effort qui ne distribue pas ses bénéfices à ses membres (code des sociétés
et des associations, art 1-2)
o Différents types de société : personne morale qui a pour but de réaliser un
bénéfice
A défaut d’être une personne de droit privé, il y a les groupements de fait qui n’ont pas de
personnalité juridique. (Des lois particulières et la jurisprudence reconnaissent cependant,
parfois un droit d’action limité à certains groupements de fait
A. Capacité de jouissance
Aptitude à être titulaire de droits et d’obligations
Pour les personnes physiques
▪ Capacité est la règle (elle peut varier, on peut nous punir en nous restreignant certain
droit)
Incapacité de jouissance
1. Rares
2. Toujours partielles (Const., art.17 et18)
3. Fondées sur une idée de sanction et subsidiairement d’inaptitude
Pour les personnes morales
Même capacité que les personnes physiques mais limitations liées à leurs caractéristiques
A. Capacité d’exercice
Aptitude à mettre en œuvre les droits et obligations dont on est titulaire
Pour les personnes morales :
En principe chacun est capable d’exercer ses droits, donc une incapacités d’exercice est une
exception.
5
Pour les personnes morales
▪ Par nature : incapables d’exercer elles-mêmes leurs droits et d’obligations, ils ne
peuvent agir que par l’intermédiaire de leurs organes
o Un organe ne peut être composé non seulement de personnes physiques mais
également de personnes morales ; des personnes physiques sont forcément
requises in fine.
o Si posés dans les limites des compétences de l’organe, ses actes sont
considérés comme les actes de la personne morale
7
1. Au niveau fédéral
Par le roi, la chambre et le Sénat (Const.art.36)
2.2Procédure d’élaboration
Différents types de procédure, selon la matière concernée
A. Monocaméralisme
= une seule assemblée intervient
Au niveau fédéral quand seul le Roi et le Sénat compte et bicaméral quand le
Sénat intervient
Au niveau fédéré, les régions et les communautés qui n’ont respectivement qu’un seul
parlement.
La procédure monocamérale à 7 étapes :
1) Initiative législative : proposition d’une nouvelle loi émise par les deux branches du
pouvoir législatif (niveau fédéral et fédéré) Const., art.75 al.1
Proposition de loi = initiative prise par un ou plusieurs députés (droit d’initiative = individuel)
Projet de loi = initiative prise par le roi (niveau fédéral) ou le gouvernement (communautaire
ou régional)
2) Consultation de la section de législation du Conseil d’Etat : Le conseil d’Etat est une
juridiction qui comprend deux sections, ici c’est la section législative qui intervient.
Sont rôle est de vérifier la proposition ou le projet de loi. Elle contrôle :
8
▪ La compétence de l’auteur : la répartition des compétences est-elle respectée ? et la
procédure d’élaboration de la loi (monocaméralisme ou bicaméralisme)
▪ Le respect des normes supérieurs (la constitution, le droit international, …)
▪ L’utilité : juridiquement, le texte est-il pertinent ?
▪ La qualité du texte : la cohérence interne (la structure, prend-il adéquatement place
dans le tissu légal existant ?) la rédaction, la traduction
Elle donne un avis non contraignant
Elle est pour les propositions de loi facultatives (LCCE art. 4 et 2 §1)
Elle est pour les projets de loi Obligatoire (LCCE art.3, § 1) SAUF exception : si le projet
porte sur les budgets, les comptes, les emprunts, les opérations domaniales ou de l’armée
et si c’est urgent, seuls les deux premiers points seront vérifiés.
1) Phase parlementaire : discussion à la chambre ou au parlement de la communauté ou
de la région.
La proposition de loi sera envoyée à la commission compétente
Au niveau fédéral : affaires sociales ; justice ; finances et budgets
Au niveau communautaire : éducation ; enfance et santé ; budgets
Au niveau : mobilité ; emploi ; logement
La mise à l’agenda est très importante, elle permet de prioriser les propositions
1. Le pouvoir exécutif
Le pouvoir de mettre les lois en œuvre
10
3.1 Les actes à portée individuelle et règlements adoptés au niveaux fédéral,
fédérés et décentralisés
Pour la mise en œuvre des lois, le pouvoir exécutif adopte des règles de 3 ordres :
1) De façon autonome : il peut s’occuper de la fonction publique et le maintien de l’ordre
publique au niveau fédéral et sous tutelle au niveau communal
2) Il adopte les règles nécessaires pour que les lois soient exécutées Const., art. 108 et
loi spécial art. 20
Toujours sur base d’une loi au sens large, sans qu’elle ait à le préciser, si ce cadre est
dépassé, des sanctions sont possibles (cf. partie IV)
3) Il est habilité à produire des normes développant le cadre légal. Const., art. 105 « le
Roi n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribuent formellement la Constitution et
les lois particulières portées en vertu de la Constitution même » (pour le niveau
fédéral).
L’interprétation de cette loi a évolué et à permit de créer de nouvelle loi permettant
plus de chose au pouvoir exécutif. C’est une loi d’habilitation ou loi cadre. Cette loi
d’habilitation à certaines conditions :
▪ Temps limité
▪ Fixent des lignes à suivre
▪ Les décisions prisent par le pouvoir exécutif doivent être confirmé par le pouvoir
législatif
Qui est le pouvoir exécutif ?
a) Au niveau fédéral : le Roi sous contreseing ministériel (Const., art 37 et 106)
b) Au niveau fédéré : le gouvernement concerné dans chaque communauté et région
c) Au niveau local : les autorités de chaque commune et province
La Belgique est un Etat décentralisé les communes et les provinces disposent d’un
certain degré d’autonomie : pouvoir exécutif dans l’intérêt de la commune/province
(Const., art 41 et 162)
Le pouvoir normatif de ces entités locales est encadré par deux principes :
▪ La hiérarchie normative : pouvoir de décision subordonné aux lois (au sens large)
▪ Le contrôle sous tutelle : les décisions communales/provinciales peuvent être annulées
par l’autorité de tutelle (les régions le plus souvent) si elles ne respectent pas :
1. La légalité (toutes les règles de droit hiérarchiquement supérieures)
2. L’intérêt général (défini par l’autorité de tutelle)
Comment ?
Par des actes administratifs à portée individuelle
Ex : permis d’urbanisme octroyé par la commune, subvention d’une asbl,…
Par des actes administratifs à portée générale/réglemntaire
11
▪ Au niveau local : règlements et ordonnances ex : règlement provincial
d’administration intérieur, ordonnance communale de police, …
Tous ces actes sont inférieurs aux lois (au sens large) et à la Constitution. Ils n’ont pas la
même force « normative »
1. Le pouvoir judiciaire
2) Interprétation : la loi est une œuvre purement humaine. Le juge doit essayer de tirer
une solution de la loi, d’y trouver un sens.
12
3) Création : la loi ne peut pas tout couvrir ce qui fait qu’il y a des lacunes, le juge doit
trancher et ne peut pas se réfugier derrière le silence de la loi. Le juge doit créer une
solution.
4) Adaptation : Les lois sont très anciennes (code civil 1804), le juge doit réactualiser
les lois, se mettre à la place d’un juge de l’époque.
Différentes décisions :
▪ Parfois, le juge est tenu par une décision antérieur (Cour de Cassation ou après une
décision préjudicielle à la Cour constitutionnelle ou à la Cour de Justice de l’Union
européenne)
13
▪ Certains arrêts ont une portée générale (arrêt de la Cour constitutionnelle ou de la
SCACE (=section du contentieux administratif du conseil d’Etat)
1) Le juge ou conseiller
14
En cas de contestation relative à un droit subjectif, un juge judiciaire tranchera le litige
(Const., art. 144 et 145)
▪ L’ordre judiciaire : juges qui règlent les litiges entres personnes privées et
sanctionnent les auteurs d’infractions aux lois pénales.
▪ En dehors de cet ordre il existe d’autres juridictions dans d’autres ordres juridiques
(international, européens, …) et le Conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle
▪ La Cour de cassation
▪ Le Conseil d’Etat
▪ La Cour constitutionnelle
Ils vérifient les contentieux objectif (si les règlements sont conformes à la loi et la
constitution. Ils ont un effet erga omnes et non individuelle)
▪ Affaires civiles de faible valeur : max 5000€ (C. jud., art. 590)
15
▪ Sauf si litige = attribué par la loi à une autre juridiction (donc = juge par défaut pour
les petites affaires)
▪ Certaines compétences spécifiques, de tout montant (C. jud., art. 591); Notamment
divers problèmes liés au logement et certains problèmes familiaux
Appel :
▪ Crime si peine criminelle = privation de liberté de 5 ans à la perpétuité (C. pén., art. 7 à 9)
▪ Délit si peine correctionnelle = privation de liberté de 8 jours à 5 ans (C. pén., art. 25),
amende de min. 26€ (C. pén., art. 38), peine de travail de 46 à 300h (C. pén., art. 37quin-
quies), peine de probation autonome d’un an ou deux (respect de condition particulières),
peine de surveillance électronique
▪ Contravention si peine de police = privation de liberté de 7 jours max (C. pén., art. 28),
amende de 25€ max (C. pén., art. 38), peine de travail de 20 à 45h (C. pén., art. 37quin-
quies) , peine de probation autonome de 6 à 12 mois
Le tribunal de police
Compétences
▪ Des contraventions
▪ Devant le tribunal correctionnel, pour les aspect pénaux (C.i.Cr., art., 172,174)
Devant le tribunal Civil pour les aspects civils si le montant est supérieur à 2000 euro
(C.jud., art.577)
16
=> Composé de plusieurs chambres
a) Le tribunal civil
Compétences
Toutes les affaires civiles de 5000 euros au moins (C.jud., art. 568)
Compétences résiduelles (toutes les affaires qui ne sont as pris par d’autre juridiction
selon la loi.)
Appel donner contre les décisions prisent par le juge de paix et du tribunal de police
en matière civile si le montant est supérieur à 2000 euros (C.jud., art. 577, 601bis,
617)
Appel
Auprès de la Cour d’appel (chambre civile)
Sauf si le tribunal civil était lui-même l’instance d’appel et si le montant est inférieur à
2500 euros
b) Le tribunal correctionnel
Compétence
Les délits (C.l.cr., art.179)
o Exception : délits de presse et délits politique (= Cour d’assises), si délits de
presse à caractère xénophobe ou raciste tribunal correctionnel
Crimes « correctionnalisés »
Appel contre les jugements du tribunal de police (aspects pénaux) (C.I.cr., art., 174)
Appel (C.jud., art. 162)
Auprès de la Cour d’appel
Sauf si le tribunal correctionnel était lui-même l’instance d’appel
17
c) Le tribunal de l’application des peines
Composé de 3 juges : un juge professionnel et 2 assesseurs spécialisés (1 en matière
pénitentiaire et l’autre en réinsertion sociale)
Compétences
Exécution des peines privatives de liberté de plus de trois ans
Appel
Pas d’appel
4) Le tribunal de l’entreprise
Composé de 3 juges : un président (juge professionnel) et 2 assesseurs appelés « juges
consulaires », issus du monde des affaires (C. jud., art. 84 et 85)
Compétences
Les contestations entre entreprises (C.jud., art. 573) et contre une entreprise
Compétences spécifiques : faillites, droit des sociétés, … (C.jud., art. 574 et 575)
Appel
Auprès de la Cour d’appel (chambre civile) sauf si le montant est inférieur à 2500
euros (C.jud., art. 602 et 617)
18
5) Le tribunal du travail
Composé de 3 juges : un président et 2 assesseurs (appelés « juges sociaux », issu du monde
du travail) (C.jud., art. 84 et 85)
Compétences
Litiges relatifs au droit du travail (entre employeur et travailleur) (C.jud., art.578)
Litiges relatifs au droit de la sécurité sociale (chômage, pension, etc) (C.jud., art. 580
à 582)
Le règlement collectif de dettes (C.jud., art. 578, 14°)
Appel
Auprès de la Cour du travail (C. jud., art. 607 et 617, al.2)
6) Le tribunal d’arrondissement
Constitué des présidents des tribunaux de première instance, du travail et de l’entreprise
Compétences
Compétence du tribunal saisi (C.jud., art.639 et 640)
o Exclusivité de compétences
Appel
Pas d’appel (C.jud., art. 642)
7) La cour d’appel
5 cours d’appel (Const., art. 156)
5 chambres : civile, correctionnelle, de la famille, du règlement à l’amiable, de la jeunesse
Compétences (C. jud., art. 602)
Appels formés contre les jugements
o Des tribunaux civil et correctionnel rendus en premier ressort
o Du tribunal de la famille (+ règlement à l’amiable) et de la jeunesse
En premier ressort et dernier ressort pour les infractions commises par les ministres
des gouvernements fédéral et fédérés dans l’exercice de leurs fonctions (« privilège de
juridiction ») (Const., art. 103, 125)
8) La cour du travail
5 cours du travail, composé d’un président (juge professionnel) et de deux assesseurs, appelés
« conseillers sociaux » (C. jud., art. 103)
19
Compétences
Appels formé contre les jugements du tribunal du travail (C. jud., art. 607)
9) La cour d’assises
Composé de 3 juges professionnels et 12 jurés tirés au sort parmi al population (C. jud., art.
119§1, 123).
Non permanentes (C. jud., art. 115)
Compétences (Const., art.150)
Crimes
o Sauf les crimes commis par les ministres (cour d’appel) et les mineurs (tribunal
de la jeunesse)
Délits politiques
Délits de presse
o Sauf si inspirés par le racisme ou la xénophobie alors tribunal correctionnel
Arrêts pas susceptibles d’appel
20
21
22
23
4.5 Cinq grands principes applicables au pouvoir judiciaire
1) Le principe du contradictoire et de l’égalité des armes
Contradictoire : « les parties à la cause » peuvent connaitre et discuter toute « pièce »
présenté au juge
Égalité des armes : les parties peuvent développer leurs arguments dans des conditions
qui ne les désavantages pas nettement par rapport à leur adversaire.
24
Soumettre un litige déjà tranché à un juge, en vue d’obtenir une nouvelle décision (C.
jud., art. 21)
3 sortes :
o L’opposition : la partie jugée par défaut (= en son absence) demande au juge
de réexaminer l’affaire (pas d’opposition sur opposition)
o L’appel : la partie mécontente d’une décision judiciaire sollicite une juridiction
supérieure (« double degré de juridiction »)
o Le pouvoir en cassation : sur la légalité de la décision (Const., art. 147)
jugement du jugement et non pas un troisième degré de juridiction.
3) L’interdiction de l’arrêt de règlement
Les juges résolvent des litiges singuliers mais sans jamais édicter de norme générale et
abstraite (= séparation des pouvoirs) (C. jud., art. 6)
4) La publicité des audiences
Const., art. 148
Seul l’ordre et les bonnes mœurs peuvent justifier un « huis clos »
5) La publicité et la motivation des décisions
Le prononcé de la décision est toujours public (Const., art. 149)
Les juges doivent toujours motiver leurs décisions, c’est-à-dire répondre aux
arguments développés par les parties en indiquant les éléments qui sont pertinents
pour trancher le conflit (faits, règles applicables, interprétation de la loi, …)
1. Le contrat
5.1 Définition et cadre légal
A. Définition
Le contrat, ou convention, est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes
avec l’intention de faire naître des effets de droit. (C. civ., art. 5.4) autrement dit, c’est
un accord de volontés manifeste entre au moins deux personnes afin de produire des
effets de droit.
2 éléments constitutifs
o Acte juridique : acte volontaire poser en connaissance de causes et
conséquences (>< fait juridique : acte non voulu, encore moins les
conséquences)
o Bi- ou multilatéral : le contrat est conclu par au moins deux personnes
attention sa bilatéralité concerne sa formation, quant à ses effets, le contrat
peut être :
Synallagmatique : bilatéral (C.civ., art 5.6, al. 1er) : les cocontractants
s’obligent réciproquement
Unilatéral (C. civ., art. 5.6, al. 2) : deux personnes s’accordent mais une
seul partie s’engage
25
B. Cadre légal
Droit commun des contrats = dans le Code civil (livre 5) principalement des règles
suplétives
Plus dans certaines autres lois surtout conc. Des catégories particulières de contrats
5.2 Principes
A. Liberté contractuelle
Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et
le contenu du contrat = « l’autonomie de la volonté » (C. civ., art 5.14)
Limite : la liberté n’est pas absolue, on ne peut déroger à l’ordre public ni aux règles
impératives (C. civ., art. 1.3, al. 3) sous peine de nullité, le contrat doit respecter :
o Les lois d’ordre public (celles qui touchent aux intérêts essentiels de l’Etat et
de la collectivité, ou qui fixe les bases juridiques sur lesquelles repose l’ordre
économique ou moral de la société, (y est aussi assimilé les lois relatives aux
bonnes mœurs (Cass., 9 décembre 1948). La sanction sera même la nullité
absolue.
o Certaines autres lois impératives limitent également l’autonomie de volonté,
sous peine de nullité relative (ou partielle)
En interdisant
En obligeant
En imposant un contenu à certains contrats sur la forme (certaines
mentions doivent y apparaitre) ou sur le fond (certaines clauses sont
obligatoires ou interdites)
B. Consensualisme
Les contrats sont formés solo consensu, par le seul échange des consentements (C.
civ., art. 5.28) (C. civ., art. 5.5, al. 1er)
Bien distinguer :
o Negotium : substance du contrat, existe par le simple accord de volonté
o Instrumentum : forme du contrat, peut être variable (document écrit, mail, …)
et poursuit des fins probatoires (pouvoir prouver)
Limite : la loi impose parfois le respect de certaines formalités, pour protéger les
parties plus faibles ou attirer l’attention des parties sur l’importance de leur
engagement (information, publicité, …) il s’agit alors de contrats solennels.
C. Convention-loi
Pacta sunt servanda : le contrat lie les parties = « Le contrat valablement formé tient
lieu de loi à ceux qui l’ont fait » (C. civ., art. 5.69)
Le contrat s’impose aussi aux juges (C. civ., art. 5.70, al. 1er)
La loi prévoit plusieurs tempéraments à ce principe
26
o Ex : une partie peut mettre fin au contrat sans l’accord de ses cocontractants
o La force obligatoire du contrat peut ne pas être immédiate
o Parfois, les juges ont le pouvoir de modifier certains éléments contractuels
D. Exécution de bonne foi
Les conventions doivent être exécutées de bonne foi, elles doivent faire preuve d’un
comportement honnête et raisonnable (C. civ., art. 5.73, al. 1er)
Les juges chercheront l’intention des parties et vérifierons qu’elles font preuves de
bonne foi.
Ce principe à 2 fonctions :
o Complétive : permet de compléter le contrat, vu le comportement exigé des
parties
o Modératrices : vérifier qu’il n’y a pas abus de droit
E. Relativité des effets internes
Les parties régissent leur propre relation, sans engager autrui
« Le contrat ne fait naitre des obligations qu’entre les parties. Les tiers ne peuvent
demander l’exécution d’une obligation contractuelle que si la loi le prévoit (…) ». (C.
civ., art. 5.103, al.1er)
Ceci porte sur les effets internes du contrat
A. La période précontractuelle
Le temps du « pourparlers préparatoires », propositions et contre-propositions
Les parties ne sont pas encore engagés dans les liens de l’acte juridique (C. civ., art.
5.15, al. 1er)
o Ceci dit, s’applique quand même :
Le principe de la liberté contractuelle (C. civ., art 5.15, al 1er)
Le principe de bonne foi (C. civ., art. 5.73, al. 1er)
La responsabilité des parties en négociation (C. civ., art. 1382 et 5.17,
al. 1er et 2) qui peut être engagé si l’une d’entre elle commet une faute
D’où
o Obligations particulières dans le cours des négociations, prévues par la loi et la
jurisprudence
o Sanction des abus du droit de rompre les négociations
Documents préparatoires : documents produit pendant la période précontractuelle
(calendrier des négociations, promesse de contracter, offre, …)
27
o La valeur juridique de ses documents n’est pas claire, cela est à déterminer par
les juges
o Parmi ses documents, l’offre est particulièrement importante (C. civ., art.
5.19 al 1er) = proposition unilatérale ferme et précise de contracter, à laquelle il
ne manque plus que l’acceptation de son/sa destinataire pour qu’un contrat soit
conclu. Il est formulé de la seule initiative d’une partie ou après négociations.
Il peut être adressé à une personne déterminée (offre réceptice) ou à un nombre
indéterminé de destinataires (offre publique) (C. civ., art. 5.19, al. 2)
2 effets :
Une fois réceptionnée, elle est obligatoire pour son auteur (C.
civ., 5.19, al. 3)
La seule acceptation par le destinataire forme le contrat (C. civ.,
art. 5.18)
Donc 3 conditions pour qu’une offre soit valable
1. Fermeté : s’il y a réserve de subjective (ex : mentions « sans
engagement »), il ne s’agit pas d’une offre, par contre les
réserve objective (ex : mentions « sous réserve de stock
disponible ») sont admise.
2. Complétude : l’offre doit porter sur tous les éléments
substantiels du contrat
3. Extériorité : l’offre doit être parvenue à ses destinataires
B. Acceptation de l’offre
Consentement du destinataire de l’offre, transforme un acte unilatéral en acte bilatéral
(le contrat) (C. civ., art. 5.18)
Seule l’acceptation pure et simple de l’offre forme le contrat, si il y a des divergences
sur un ou des éléments essentiels du contrat alors, il y a une contre-offre (rend la
première offre caduque) (C. civ., art 5.20, al. 1er) si divergences sur des éléments
accessoires alors, l’offre est acceptée (C. civ., art. 5.20, al. 2)
Aucune condition de forme n’est imposée, l’acceptation peut être expresse ou tacite.
En principe, « qui ne dit mot consent » n’est pas applicable : le silence doit être
« circonstancié » pour qu’il y ait acceptation (C. civ., art. 5.20, al. 3)
Quand et où le contrat est-il formé ?
o Quand et où se rencontrent l’offre et l’acceptation, le lieu et le moment
détermine : le tribunal compétent, la loi applicable, la partie propriétaire de la
chose à tel ou tel moment.
o Droit commun = théorie de la réception, le contrat prend forme dès que le
destinataire a raisonnablement pris connaissance de l’acceptation et pour
l’offrant même s’il n’en a pas encore pris connaissance
o Régime supplétif
Les parties peuvent opter pour d’autres modalités comme :
Théorie de l’émission : le contrat est formé là où et quand le
destinataire de l’offre décide de l’accepter
28
Théorie de l’expédition : le contrat est formé là où et quand le
destinataire de l’offre se dessaisit de son acception
Théorie de l’information : le contrat est formé là où et quand
l’offrant prend connaissance de l’acceptation
o Consécration en 2022 (C. civ. art. 5.21, al 1er) et (C. civ., art. 1.5, al. 2)
B. Organisation
Catégorisés en différentes branches, comme le droit interne
C. Sources
Deux majeurs :
La coutume
Le traité : accord de volonté conclu entre deux ou plusieurs sujet de droit international
et destiné à produite des effets obligatoires. Conclu par les sujets de droit international
public, soit les Etats et/ou les organisations internationales
o Procédure d’un traité
1. Négociations : par les représentants des Etats (en Belgique
pouvoir exécutif) (Const., art. 167)
2. Signature : par les représentants susmentionnés.
Arrêt des négociations et du texte final
Confère sa date et son lieu
Ne rend pas le traité contraignant mais impose une obligation de
bonne foi aux Etats signataires
29
3. Assentiment : acte par le quel le pouvoir législatif marque son accord
(cruciale du point de vue démocratique) (Const., art. 167, §§2 et 3) en
Belgique, requiert l’intervention du pouvoir législatif, qui adopte une
loi d’assentiment.
4. Ratification : acte par lequel l’Etat signifie officiellement aux autres
Etats contractant son acceptation du traité, par lequel il donne son
consentement à être lié par le traité. Action du pouvoir exécutif.
L’engagement devient définitif
5. Entrée en vigueur : généralement fixé par le traité en lui-même,
souvent subordonnée à la réunion d’un nombre significatif de
signatures ou ratifications
6. Enregistrement et publication : envoie du texte au Secrétariat général
de l’Organisation des Nations Unies + publication, au niveau
international et interne, en Belgique dans le Moniteur belge en même
temps que la loi d’assentiment
Remarque : il est possible d’adhérer à un traité ultérieurement à sa négociation et son entrée
en vigueur
o Effets des traités :
En droit international, ratifications régulières
En droit belge, un traité sera obligatoire à 3 conditions
1. Il entre en vigueur dans l’ordre juridique international
2. Il a reçu l’assentiment du pouvoir législatif le concernant
3. Il a été publié dans le moniteur belge
Conseil :
o Aucun acte législatif, aucune décision définissant une politique ne peut être
prit sans son accord
o Réunit les ministres de chaque Etat compétant pour le point à discuter
Cour de justice de l’Union européenne :
o Tranche les litiges qui concernent l’application du droit européen par les Etats
membres et par les institutions européennes
o Composée d’un juge par l’Etat membre, désigné pour 6 ans
B. Le Conseil de l’Europe
Organisation rassemblant 47 Etats membres (peut la rejoindre : tout Etat européen au sens
géographique à condition de respecter la prééminence du droit et les droits fondamentaux
(« l’Etat de droit »)
Organes
Secrétariat général
Comité des ministres (ministre des affaires étrangères de chaque Etat membre)
Assemblé consultative (parlementaires nationaux, qui se réunissent 4 fois par
an pour poser les questions de leur choix au Comité des ministres
Principalement tourné vers la protection des droits fondamentaux, a encadré la
conclusion de nombreux traités en la matière
Traités le plus important : Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales (CEDH)
Signé à Rome le 4 novembre 1950
Garantit
o Les droits et libertés lié à l’intégrité de la personne
o Les droits et libertés liés à l’autonomie et à l’épanouissement de la
personne
o Garanties processuelles
o Garantie de l’égalité
A un effet direct
o Les juges sont les premiers gardiens de la CEDH
o Rem : certaines dispositions sont indérogeables et d’autres peuvent
faire l’objet d’une marche d’appréciation par les Etats
A instauré un véritable système régional de protection des droits fondamentaux
o Contrôle juridictionnel très performant : la Cour européenne des droits
de l’homme (CrEDH)
Compte autant de juge que d’Etats membres
Peut être saisie après épuisement des voies de recours interne
32
Peut ordonner à un Etat de mettre fin à une violation de la
CEDH, ses arrêts ont une portée déclaratoire mais une grande
morale et politique
7. « Petites » sources du droit
7.1 Les principes généraux du droit
A. Notion
Règle que le juge qualifie de juridique et applique comme telle, sans avoir à se référer à une
quelconque règle écrite.
3 caractéristiques :
Non écrits, même si parfois elles sont consacrées dans une règle écrite (soit dans un
texte, soit apparaissant dans un texte
Généraux : camp d’application indéterminé
Perméables à la norme sociale, laquelle fonde leur caractère obligatoire : elles
traduisent les valeurs morales de la société et se dégagent d’une volonté collective,
d’une opinion partagée
B. Une source de droit ?
Aujourd’hui, les PGD sont reconnus comme sources de droit mais c’est le résultat d’un long
processus à partir de l’idée que le droit pourrait être entièrement contenu dans les règles
écrites et dans la crainte d’un « gouvernement des juges »
3 arguments :
- Recours aux PGD nécessaire, parfois obligatoire (C. jud., art. 5)
- Les législateurs les a reconnus lui-même comme source de droit (C. jud., art.2)
- Les juges révèlent les PGD, qui sont « évidents », ils sont découverts non pas créés par
les juges.
Arguments discutables mais ont fondé la reconnaissance des PGD comme source de droit
C. Elaboration
Pas de procédure, seule étape l’édiction, du PGD par un juge, le PGD repose sur un
« consensus quasi unanime », c’est une évidence confirmée par les juges. Chaque PGD a été
reconnu, créé, interprété différemment.
D. Rang hiérarchique
Selon la doctrine et la jurisprudence rang législatif
Mais certains reconnus comme « supralégislatifs » (apparaissent dans la Constitution ou des
textes internationaux)
Les PGD ont le même rang hiérarchique que la « matrice textuelle » dont ils sont
inférés (s’il y en a une)
7.2 La coutume
33
A. Notion
Pratique généralisé caractérisée par une certaine ancienneté et constance dans le temps, tenue
pour obligatoire par les intéressés. Subsiste essentiellement en droit civil, commercial et
social
B. Rapports avec la loi
4 cas de figure :
1. La coutume dans la loi a été codifié
2. La coutume secundum legem la règle écrite fait référence à la coutume ou aux usages
3. La coutume praeter legem complète la loi sans que cette dernière le prévoie
explicitement
4. La coutume contra legem contre la loi (la loi impérative prime sur la coutume et la
coutume prime sur la règle supplétive)
7.3 La doctrine
Commentaires publiés sur le droit, écrit par des professeurs de droit + certains praticiens
Fonctions : décrire et expliquer les règles de droit en vigueur et porter une appréciation sur
ces règles
C’est une source de roit importante, car influence et façonne le droit mais pas contraignante
(car non officielle), contrairemetn à la loi et la décision de justice
34
- Conflit vertical : deux normes de niveaux différents ont le même objet
- Conflit horizontal : deux normes de même niveau ont le même objet
2. les règles de droit n’ont pas d’effet rétroactif, càd, qu’elles ne s’appliquent pas à des faits
ou des actes juridiques antérieurs à leur publication. Sauf exceptions :
Rétroactivité indispensable à la réalisation d’un objectif d’intérêt général
Rétroactivité des lois pénales plus douce
Situation nées avant mais dont les effets se produisent après
3. Les règles de droit valent en principe pour une durée indéterminée, jusqu’à ce qu’elles
soient « mise à mort » par une abrogation ou une annulation
35
3. Conflits horizontaux et verticaux
Deux grands principes à ce sujet :
La hiérarchie des normes : chaque norme de niveau inférieur doit être conforme aux
normes de niveau supérieur
L’exclusivité des compétences : une seule autorité est compétente pour disposer de
chaque question (chaque conflit horizontal est forcément vertical)
Plusieurs mécanismes de contrôle pour éviter ces conflits :
A. Contrôles préventifs vs curatifs (quand il y a conflit)
37
4) Exception d’illégalité
Const., art. 159
Juges sont obligés de ne pas appliquer un texte réglementaire contraire aux lois
= annulation
Contrôle= légalité interne et externe
A. Droit économique
Pourquoi un droit (spécifique) de l’entreprise ?
o Car besoins spécifiques des entreprises :
o Rapidité de conclusion des transactions
o Formalisme allégé (preuve)
o Sécurité juridique (faillite)
Du droit « commercial ou droit « économique »
o La figure originaire du commerçant
o Substitution de la notion plus englobante d’entreprise
o Répercussion sur le droit judiciaire
Qu’est-ce qu’une « entreprise » ? (Code de droit économique., art. I.1.1°)
o « Toute personne physique qui exerce une activité professionnelle à
titre indépendant » professions libérales
o « Toute personne morale » sociétés + asbl
39
o « Toute autre organisation sans personnalité juridique »inclusion
des « sociétés simples » (associations de fait)
Les principes directeurs du droit économique
a) Liberté d’entreprendre
o Code de droit économique., art. II.3
o Dans le respect notamment du cadre européen
b) Liberté d’établissement
o Code du droit économique., art.III.3, al. 1er
o Contreparties de l’entreprise, tant à l’égard de l’Etat que du
client
c) Protection de la concurrence
o Prohibition des accords entre entreprise (sur la fixation des prix,
sur la limitation de la production, …)
o Prohibition de l’abus de position dominante ou de
« l’exploitation abusive d’une position de dépendance
économique » du cocontractant
o Limitation des concentrations d’entreprises (fusion ou
absorption)
d) Protection des consommateurs
o Information de marché
- Affichage des caractéristiques du produit et du prix
- Publicité comparative
- Annonces de réduction de prix
- Liquidations
- Soldes
o Contrats passés avec les consommateurs
- « Clauses claires et compréhensibles »
- Rétractation en cas de vente à distance (sans motivation ni
frais), avec droit corrélatif d’essayer le bien au préalable
- Contrat conclu électroniquement : information « claire et
apparente » avant de passer commande
- Annulation des « clauses abusives » (modification unilatérale du
prix, des caractéristiques du produit à livrer, du délai de
livraison, …)
e) Pratiques de marché
o Prohibition des pratiques commerciales :
- « déloyales » (abus de la vulnérabilité du consommateur)
40
- « trompeuses » (fausses informations)
- « agressives » (harcèlement et contrainte)
o Réglementation des communications non souhaitées (limitation du
marketing direct)
o Prohibition de la vente à perte (exception pour les soldes et les
liquidations notamment)
41
f) Insolvabilité des entreprises
f.1 : procédure de réorganisation judiciaire
• Objectif : sauvegarder « la continuité de tout ou partie des
actifs ou des activités de l'entreprise » (art. XX.39, al. 1er,
du Code de droit économique)
→ restructurer pour rebondir et éviter la faillite (entre-temps gelée)
• Formes
- Accords séparés avec les créanciers (diminution de la
dette, étalement de son paiement, diminution des intérêts
de retard, etc.)
- « accord collectif » (qui ne requiert pas l’unanimité pour
entrer en vigueur)
- « transfert » de certaines activités à une entreprise tierce
• Définition :
- Le débiteur a « cessé ses paiements de manière
persistante » …
- …et son crédit se trouve « ébranlé » (art. XX.99, al. 1er,
du Code de droit économique).
• Objectif : mettre le patrimoine du débiteur sous la gestion
d'un curateur, chargé tout à la fois :
- D'« administrer » le patrimoine du failli
- De le « liquider »
- De « répartir le produit de la liquidation » entre les
créanciers (art. XX.98 du Code de droit économique).
• Procédure : le tribunal désigne un curateur, qui agit dans
l’intérêt des créanciers.
→ concrètement, il :
- dresse l’inventaire des biens
- ordonne les « mesures urgentes » qui sont nécessaires
pour « la sûreté et la conservation » des biens de la
masse
- décide de la continuation éventuelle des contrats (de bail,
de travail, …) en cours
- poursuit l’exécution des créances dont le failli serait
titulaire
- décide le cas échéant de poursuivre provisoirement
l’activité du failli
42
- …
• effets :
- le failli est « dessaisi » de l’administration de ses biens
→ inopposabilité à la masse de tous les actes ultérieurs
- Période suspecte : le tribunal peut faire rétroagir le début de
la cessation de paiement (et, partant, l’inopposabilité à la
masse), de manière à priver d’effet certaines manœuvres
suspectes de la part du débiteur
- Les créances, même non encore échues, deviennent exigibles
- Les créanciers sont placés en situation de concours (sauf
s’ils ont une sûreté réelle), ce qui à la fois empêche toute
action individuelle de leur part et lie leur sort.
c) Avantage patrimonial
o Objectif de réaliser un bénéfice (sinon asbl ou fondation)
o Nature :
43
o Avantage direct (accroissement du patrimoine de
l’associé)
o Avantage indirect (réalisation d’une économie)
o Répartition
o Ne doit pas être de part égale
o Mais nullité de la convention qui réserve tout le bénéfice
à l’un des associés
o Contrepartie
o La marque de l’affectio societatis
o Mais pas un élément constitutif d’une société
Typologie des sociétés
a) société simple (association de fait)
o Principe : absence de personnalité juridique
o Deux associés au minimum
o Pourquoi y recourir ?
o Des formalités obligatoires (pour la constitution d’une
société juridique avec personnalité juridique) n’ont pas
été accomplies
o Le besoin de collaboration est temporaire
o Rapport préexistant de grande proximité (le cas échéant
familiale) entre les associés
o Conséquence : « Les associés sont personnellement et
solidairement tenus à leur égard sur leur patrimoine propre »
(art. 4:14, al. 1er, CSA).
→ patrimoine propre pas protégé, saisissable par les créanciers
o Avantages :
o Pas de capital minimal requis…
o …ni de plan financier
o Les frais de constitution sont limités (sinon nuls)
o La publication des statuts au Moniteur belge n’est pas
exigée
c.2 agréments
o Principe : distinguer les coopératives sous-tendues par un
objectif sociétal des autres, et les soutenir
o « coopérative agréée »
45
o Respect des « principes coopératifs » (adhésion
ouverte, démocratie interne, taux d’intérêt modéré
pour les dividendes, …)
o Avantages ? d’ordre fiscal et social
o « coopérative agréée en tant qu’entreprise sociale »
o a pour but principal de « générer un impact sociétal
positif pour l'homme, l'environnement ou la
société », le tout dans « l'intérêt général » (art. 8:5
CSA)
→ par exception, le but n’est pas ici l’enrichissement des
associés
o Liquidation : patrimoine restant réaffecté à un objet
similaire
o Avantage ? insertion dans les circuits de l’économie
sociale
d) société anonyme
o Principe : société non pas de personnes mais de capitaux
(→ « anonyme »)
o Conséquences :
o Capital minimal requis (61.500 euros)
o Libre cessibilité des actions
o Décès ou faillite d’un associé sans incidence sur
l’existence de la société
o Modification des statuts à la majorité simple des
actionnaires
o Nombreux traits communs, pour le reste, avec la société à
responsabilité limitée :
o Constitution : acte authentique et plan financier
o Droit de vote attaché aux actions : liberté des
actionnaires
o Responsabilité des associés : limitée
o …
49
Financement ?
o Par l’État
o Cotisations, émanant des travailleurs (salariés et
indépendants) comme des employeurs → régimes
contributifs
☞ l’allocation touchée par un individu n’est pas le
produit mathématique de ce qu’il aura cotisé
→ pierre d’angle = solidarité
Versement ?
o Par l’État
o Via des intermédiaires non publics pour le chômage
(syndicats) et les soins de santé (mutualités), sauf
exception
b) régime non contributif (aide sociale)
Certains passent à travers les mailles des régimes contributifs (celui qui n’a jamais
travaillé, celui qui est handicapé, …)
→ nécessité d’un régime subsidiaire (et non contributif) : l’aide sociale
D. Droit pénal
Infractions et peines
a) types d’infractions
o Crime
o Délit
o Contravention
b) types de peines
voir tribunal de police
☞ A côté de ces peines dites principales, on a aussi
des peines accessoires (qui viennent en complément d’une
peine principale)
o Interdiction de certains droits politiques et civils
(provisoirement ou même à vie), tels que le droit de remplir
des fonctions ou emplois publics, l’éligibilité, le droit de
vote, …
o Mise à la disposition du tribunal de l'application des peines :
peine conçue « aux fins de protection de la société » contre
les agissements de personnes ayant commis « certains faits
graves portant atteinte à l'intégrité de personnes ».
→ Après sa peine principale de réclusion ou d’emprisonnement, le
condamné est mis (pendant 5 à 15 ans) à la disposition du tribunal de
l'application des peines, qui peut décider de la poursuite de la privation de
liberté (ou alors d’une libération sous surveillance).
o Confiscation spéciale (dont l’objectif est d’empêcher le
condamné de profiter matériellement de l’infraction qu’il a
perpétrée), sur :
o Les choses formant l'objet de l'infraction (drogue, arme
prohibée, …)
o Celles qui ont servi à la commettre (voiture-bélier
utilisée pour défoncer un distributeur de billets par
exemple)
51
o Celles qui ont été produites par l'infraction (faux billets
par exemple)
o Les avantages patrimoniaux tirés directement de
l'infraction (l’argent issu du trafic de drogue ou d’armes
par exemple) …
o …et les biens et valeurs qui leur ont été substitués (qui
ont été achetés avec de l’argent sale)
Circonstances atténuantes
o Peuvent justifier :
o La « contraventionnalisation » des délits (jugés alors par le
tribunal de police plutôt que par le tribunal correctionnel)
o La « correctionnalisation » des crimes (jugés alors par le
tribunal correctionnel plutôt que par la cour d’assises)
o Absence d’énumération par la loi
→ jurisprudence (l’environnement familial du prévenu
ou de l’accusé, sa situation professionnelle, son passé,
ses aveux, etc.)
o Faculté pour le juge (jamais une obligation)
Tentative
o Principe : la tentative doit pouvoir être punie, sauf à déforcer l’effet
dissuasif du droit pénal
o Conditions :
o « lorsque la résolution de commettre un crime ou un délit a
été manifestée par des actes extérieurs qui forment un
commencement d'exécution de ce crime ou de ce délit
[…] ».
o Ces actes « n'ont été suspendus ou n'ont manqué leur effet
que par des circonstances indépendantes de la volonté de
l'auteur » (art. 51 du Code pénal).
o Sanctions :
o Tentative de crime : punie de la peine « immédiatement
inférieure à celle du crime même »
o Tentative de délit : réduction de peine (bris de scellés,
mutilation génitale, …) ou punie de la même manière que le
délit lui-même (attentat, écoute téléphonique illégale, …)
o Tentative de contravention : pas punissable
Récidive
o Principe : inclination à la délinquance → peine plus sévère
o Condition : condamnation préalable →
52
o Suspension du prononcé : pas prise en compte (car pas de
condamnation).
o Sursis : pris en compte (car condamnation ici, seule l’exécution
de la peine étant suspendue).
o Types d’infractions :
o Infractions de même niveau (crime sur crime, délit sur délit,
contravention sur contravention)
o Sens descendant (délit sur crime)
o Sens ascendant (crime sur délit)
o Risque perpétuel ?
o si première infraction = un crime : oui
→ récidive dite perpétuelle
o si première infraction = un délit ou une contravention : non (la
récidive ne s’applique alors que si la nouvelle infraction
intervient dans un délai donné)
→ récidive dite temporaire
53
o Consécration non pas par la loi mais par la jurisprudence
Quasi-contrat
o Définition : « faits licites dont il résulte une obligation à charge
de la personne qui en profite sans y avoir droit, et, le cas
échéant, une obligation de leur auteur envers celle-ci » (art.
5.127, al. 2, du Code civil)
o Typologie :
o Gestion d'affaire : « lorsque, sans y être tenue, une personne
gère, volontairement et utilement, l'affaire d'autrui, sans qu'une
opposition du maître de cette affaire soit raisonnablement
prévisible » (art. 5.128, al. 1er, du Code civil).
o Paiement indu
o Enrichissement injustifié
b.3 loi
o « Chacun des époux contribue aux charges du mariage selon ses
facultés » (art. 221, al. 1er, de l’ancien Code civil)
o Obligation de contracter une assurance (RC automobile,
professionnelle, …)
55
o …
Droit des contrats
a) conditions de validité
a.1 énumération
Consentement
o Consubstantiel à la notion même de contrat (« Le
contrat, ou convention, est un accord de volontés entre
deux ou plusieurs personnes avec l'intention de faire
naître des effets de droit » : art. 5.4 du Code civil)
o Doit être « libre et éclairé » (art. 5.27, al. 1er, 1°, du
Code civil) → exempt de vices de consentement
→ Quels sont ces vices ?
56
o être dirigée contre la personne ou la fortune du
contractant même (ou d’un proche)
o émaner d’une personne (et pas de circonstances
extérieures)
o être « illégitime » (pas simplement crainte
révérencielle ou symbolique)
Dol (art. 5.35 du Code civil)
= manœuvres trompeuses d’une partie sans lesquelles
l’autre n’aurait pas marqué accord
o Conditions (pour qu’il puisse vicier le consentement) :
o être déterminant
o Consister en un élément matériel et un élément
intentionnel
o émaner de la personne avec qui on a conclu le
contrat (ou d’un tiers dont elle répond)
o Peut emporter, outre la nullité du contrat, un
dédommagement pour faute pré-contractuelle
o L’escroquerie et la tromperie sont aussi constitutives
d’un délit pénal
Abus de circonstance (art. 5.37 du Code civil)
= le « déséquilibre manifeste entre les prestations par
suite de l'abus par l'une des parties de circonstances liées
à la position de faiblesse de l'autre partie »
o Consécration de l’ancienne lésion qualifiée (≠ lésion
simple)
o Conditions (pour qu’il puisse vicier le consentement) :
o Exploitation consciente de la vulnérabilité de
l’autre partie
o Déterminant (à défaut, « adaptation » du contrat
plutôt que nullité)
Capacité
o Principe : « Toute personne peut contracter, si elle n'en est pas déclarée
incapable par la loi » (art. 5.40 du Code civil)
o Incapables :
o Mineurs
o Personnes bénéficiant d’une « protection judiciaire » (parce
qu'incapables de gérer leurs biens et/ou leur personne, en raison
notamment de leur état de santé)
57
o …
o Incapacité des mineurs :
o Relative (seuls eux peuvent l’alléguer)
o Non invincible (elle n’empêche pas certains actes juridiques
quotidiens)
Objet
o « Une obligation a pour objet une prestation qui peut consister à faire
ou ne pas faire quelque chose, à donner quelque chose ou à garantir
quelque chose » (art. 5.46, al. 2, du Code civil)
o Conditions de validité de l’objet :
o Prestation possible (dès le moment de la conclusion du contrat)
o Objet de la prestation dans le commerce
o Prestation déterminée ou déterminable
o Prestation licite (conforme à l’ordre public ainsi qu’aux lois
impératives)
Cause
o « La cause s'entend des mobiles qui ont déterminé chaque partie à
conclure le contrat, dès lors qu'ils sont connus ou auraient dû l'être de
l'autre partie » (art. 5.53 C. civ.)
o Tout contrat doit avoir une cause…
o …et celle-ci doit être licite
58
b) contenu du contrat
Le contrat via à engendrer des effets de droit :
o Le contrat vise à engendrer des effets de droit :
o Créer des obligations (vente par exemple)
o Modifier des obligations (avenant au bail par exemple)
o éteindre des obligations (résiliation concertée du contrat de
travail par exemple)
Ces obligations peuvent avoir pour objet de :
o Donner (livrer à l’acheteur le bien vendu par exemple)
o Faire quelque chose (contrat d’entreprise par exemple)
o Ne pas faire quelque chose (clause de non concurrence par
exemple)
59
c) intensité des obligations issues du contrat
60
61
62
63