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Inroduction à l’étude de

Droit/Droit Civil

Dr. Abdessadek BOUNAGUI


abdessadekbounagui@gmail.co
m
Le droit est ce qui ordonne,
ce qui interdit
Le droit est liée essentiellement à
la contrainte, à la sanction
Les règles de droit sont destinées
à régir les rapports humains.
Le droit régit naturellement les
rapports économiques,
Les rapports des individus avec
l’Etat, les rapports des Etat entre
eux.
Le Droit recouvre plusieurs notions.

Comme toute science, le droit a aussi


son langage.

La science juridique emprunte parfois


au langage usuel, son vocabulaire
mais le sens en est parfois différent,
plus large ou plus restreint.
Il y a le Droit, qu'on serait
tenter d'écrire avec une
majuscule et les droits, avec
une minuscule :
tantôt, on entend par droit,
l'ensemble des règles
juridiques,
ce qu'on appelle
"le droit objectif"
tantôt, on entend par droit, telle ou telle
prérogative dont une personne est titulaire,
dont elle est le sujet, on parle alors des
"droits subjectifs".
Le droit recouvre deux ensembles différents
qui diffèrent profondément, même s'ils se
situent en relation. En effet, l'objet du droit
objectif est de délimiter les droits subjectifs
des personnes.
LE DROIT OBJECTIF
Le droit est, en premier lieu, « un ensemble de
règles destinées à organiser la vie en
société ».
A cet ensemble, on applique l'expression Droit
objectif.
Il s'agit de délimiter la part de liberté et de
contrainte de chacun.
Il faut définir ce qui est permis ou pas pour
que la vie sociale soit possible.
La société établit des règles destinées à régir
son fonctionnement, et par voie de
conséquence, à organiser les relations des
personnes qui la composent.
Le droit objectif est constitué par l'ensemble de
ces règles juridiques.
Lorsqu'on étudie la règle de droit objectif, cela
signifie qu'on prend en considération
la règle de droit, en elle-même et pour elle-
même, abstraction faite de son contenu.
On envisage ce qui est commun
à toutes les règles juridiques :
ses caractères,
ses classifications,
ses sources,
son domaine d'application,
etc.
LE DROITS SUBJECTIFS
Le mot droit a une seconde signification.
Le Droit objectif reconnaît, en effet, des
prérogatives aux individus.
Ces prérogatives sont des droits subjectifs
dont les individus peuvent se prévaloir dans
leurs relations avec les autres.
Il ne faut pas perdre de vue que le droit a pour
but d'organiser la vie en société, donc de
régir des personnes qu'on appelle sujets de
droit.
Dans ce second sens, le droit est envisagé de
façon plus concrète et particulière.
On examine les droits dont une personne est
titulaire,
les prérogatives individuelles que les
personnes ont vocation à puiser dans le corps
de règles constitué par le droit objectif.
Le droit, pris dans son sens subjectif, désigne
alors:
Une prérogative accordée à telle ou telle
personne.
Il s'agit par exemple
du droit de propriété,
de droit de vote,
du droit de grève,
du droit d'exercer l'autorité parentale sur ses
enfants, etc.
C'est un droit subjectif qu'on envisage
lorsqu'on affirme : « j'ai le droit de faire telle
et telle chose en vertu de ma qualité de
parent ou de propriétaire »
mais d'une norme de droit objectif qu'on parle
de condamner quelqu'un à réparer un
dommage.
Ces deux significations du mot
droit ne s'opposent pas, elles sont
complémentaires.
Ce sont deux façons différentes
d'envisager le même phénomène,
les deux faces d’un même miroir :
Le droit.
Le droit objectif tend à déterminer
les droits subjectifs des individus.
LES CARACTERES DE LA REGLE DE
DROIT
La règle de droit présente deux caractères
essentiels :
- C’est une règle obligatoire;
- C’est une règle sanctionnée par l’autorité
publique.
C’est par ces deux traits caractéristiques - le
caractère obligatoire et l’existence d’une
sanction exercée par l’Etat - que la règle de
droit se distingue de toutes les autres règles
de conduite.
La règle de droit a un caractère
obligatoire
Ce caractère obligatoire marque en quelque
sorte la règle de droit dès sa naissance.
C’est l’autorité publique qui élabore la règle
de droit et l’impose aux citoyens.
En principe, toute règle de droit est obligatoire.
Le rôle de la loi ne consiste pas à faire des
recommandations.
Il s’agit plutôt de véritables commandements.
Cependant, il existe, dans cette force
obligatoire, des degrés.
Certaines règles s’imposent de façon plus
impérative que d’autres.
On distingue de la sorte deux grandes
catégories de lois :
1. Les lois impératives
2. Les lois supplétives ou interprétatives.
1ère catégorie: les lois impératives ou d’ordre public

Elles s’imposent de façon absolue à tous.


Les particuliers, comme les tribunaux, ne
peuvent écarter une règle impérative.
C’est le cas de la plupart des dispositions
légales du droit public et du droit pénal.
Ainsi, toute atteinte à la vie d’autrui est
incriminée par le Code pénal.
C’est une règle impérative que les particuliers
ne peuvent se dispenser d’appliquer.
Les poursuites seront engagées, même si la
future victime était consentante ou se
trouvait dans un état désespéré.
De la sorte, l’euthanasie tombe sous le coup de
la répression, même si l’auteur de l’acte
bénéficie généralement d’une modération de
la peine.
Dans le même ordre d’idées, l’article 407 du
Code Pénal punit de l’emprisonnement d’un
an à 5 ans le complice d’un suicide qui s’est
réalisé avec l’accord de la victime.
En droit civil, les lois impératives sont plus
rares.
On peut relever quelques exemples relatifs à
des questions qui intéressent au plus haut
point l’Etat, comme les éléments constitutifs
et les conditions du mariage.
C’est le cas des empêchements au mariage.
Le mariage avec la mère, la soeur, la nièce, la
tante, la belle-mère ou la nourrice est interdit
et les intéressés n’ont pas la possibilité
d’éviter l’application de cette disposition
impérative.
De même, si une dot n’a pas été prévue dans le
contrat de mariage, ce mariage n’est pas
valable.
C’est ce qui résulte de l’article 5 de la
Moudaouana.
Pour souligner davantage le caractère impératif
de cette disposition, le même texte prohibe
l’accord des parties qui aurait pour objet la
suppression de la dot.
Et pour ne rien laisser au hasard, un autre
article du Code du Statut Personnel, l’article
21 précise que le mari ne peut contraindre son
épouse à la consommation du mariage avant le
paiement de la dot.
Les bons comptes font les bons amis!
A propos de ces lois impératives, les auteurs
parlent également, et même plus souvent, de
règles d’ordre public:
Il ne s’agit pas nécessairement de règles
destinées à sauvegarder la paix publique.
Il faut plutôt comprendre par ces termes qu’il
s’agit de dispositions qui traduisent des
principes fondamentaux ou des valeurs
sacrées de notre société.
C’est pourquoi elles s’imposent de façon
absolue, les particuliers n’étant pas admis à
en écarter l’application.
2ème catégorie: les lois supplétives ou interprétatives

Ces lois ne s’imposent pas de façon


impérative: les particuliers peuvent les
écarter.
Pour cela, il leur suffit de manifester une
volonté en ce sens.
Ces lois supplétives se proposent en réalité de
combler à l’avance le silence éventuel,
observé par les auteurs d’un contrat.
En effet, les particuliers, faute de temps ou si
les connaissances juridiques nécessaires leur
font défaut, n’ont pas toujours la possibilité
d’aménager toutes les modalités d’une
transaction.

A titre préventif, le législateur le fait à leur


place, mais tout en leur laissant la possibilité
d’adopter, au moment de la rédaction de leur
convention, des clauses différentes.
les lois supplétives sont généralement assimilées à
des lois interprétatives.
Il faut toutefois préciser qu’il s’agit d’interpréter,
non pas la volonté du législateur, mais la volonté
des particuliers concernés par un rapport de
droit.
En prévoyant ces règles, le législateur ne fait
qu’interpréter la volonté probable des futurs
contractants.
Il suppose que ces personnes ont voulu telle ou
telle chose, à moins qu’elles n’aient manifesté
une volonté en sens contraire.
Si le domaine privilégié des règles impératives est
constitué par le droit public et le droit pénal, les
lois supplétives ou interprétatives sont assez
fréquentes dans le cadre du droit des contrats.
Supposons une vente qui porte sur un objet
mobilier, un objet que l’on peut déplacer
comme une table ou une chaise.
Normalement, l’acheteur doit prendre livraison
de la marchandise à l’endroit où elle se
trouvait au moment du contrat:
C’est-à-dire au magasin du commerçant.
Mais, les parties peuvent choisir un autre lieu
pour la livraison : par exemple
au domicile de l’acheteur.
C’est ce qui résulte de l’article 502 du D.O.C. :
« La délivrance doit se faire au lieu où la chose
vendue se trouvait au moment du contrat, s’il
n’en a été autrement convenu»
A travers cet exemple, on constate que le
législateur pose une règle, mais il laisse les
particuliers libres de l’observer ou de
l’écarter. C’est une règle supplétive de
volonté.
II- La règle de droit est sanctionnée
par l’autorité publique
C’est la puissance publique qui est habilitée à
faire respecter ces règles de conduite que
sont les règles de droit.
En d’autres termes, il existe toute une série de
sanctions qui sont destinées à assurer le
règne du droit.
Nous retiendrons uniquement les deux
grandes catégories qui représentent
l’essentiel du travail quotidien des différentes
juridictions du Royaume: les sanctions civiles
et les sanctions pénales.
A. Les sanctions civiles

Comparées aux sanctions qui s’appliquent en


matière pénale, les sanctions civiles sont
certainement plus fréquentes et plus
diversifiées.
De façon schématique, on peut les répartir en
deux grandes catégories selon l’effet
recherché:
la réparation ou la contrainte.
1. Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation

L’inobservation de la règle de droit dans les


relations qui s’établissent entre les
particuliers provoque un certain déséquilibre
que les sanctions civiles se proposent
précisément de réduire, en prévoyant
la nullité des actes juridiques viciés ou
des dommages-intérêts.
a.La nullité
C’est une grave sanction qui vise sans doute à
priver, pour l’avenir, un acte contraire à la loi de
tout effet, mais qui se propose aussi d’effacer
tous les effets produits par cet acte, dans le
passé.
Ainsi, aux termes de l’article 37 de la
Moudaouana: “le mariage avec une femme dont
l’homme est parent par alliance à un degré
prohibé est nul de plein droit avant comme après
sa consommation”.
De même, l’article 146 a privé de leur efficacité les
actes de gestion accomplis par des personnes en
état de démence ou de prodigalité.
b. Les dommages-intérêts

Toute personne qui occasionne par son


comportement un dommage à autrui engage
sa responsabilité.
La réparation du préjudice subi par la victime
consiste précisément à lui attribuer une
somme d’argent ou des dommages-intérêts.
2. Les sanctions civiles produisant une contrainte

Il faut distinguer suivant que la contrainte


provoquée est directe ou indirecte.
a. Certaines sanctions civiles exercent
une contrainte directe :

sur la personne elle-même.


Ainsi, la personne qui occupe un local sans
pouvoir justifier d’un contrat, écrit ou verbal,
de location risque de faire l’objet d’une
mesure d’expulsion.
b. D’autres sanctions civiles produisent
seulement une contrainte indirecte :

Dans cette hypothèse, la sanction s’exerce, non


contre la personne elle-même, mais contre
ses biens.
Si un débiteur refuse de payer ses dettes, il sera
possible, à la suite d’un jugement de
condamnation, de procéder à la saisie de ses
biens.
Il s’agit d’une vente forcée aux enchères
publiques, en vue de désintéresser les
créanciers avec le produit de la vente.
B. Les sanctions pénales
Conformément au principe de la légalité, la
législation pénale détermine tous les
comportements qui troublent la société.
Les auteurs de ces agissements anti-sociaux
s’exposent à des peines dont l’importance
varie en fonction de la gravité des faits
commis.
A cet égard, le Code Pénal distingue, selon la
gravité des sanctions, trois grandes
catégories d’infractions :
les crimes, les délits et les contraventions.
1. Les crimes :
Ce sont les infractions les plus graves.
Les peines qui les sanctionnent varient de la
dégradation civique jusqu’à la peine capitale,
en passant par la réclusion perpétuelle ou à
temps (de 5 à 30 ans).
Ainsi, si le meurtre est puni de la réclusion
perpétuelle, le meurtre commis avec
préméditation ou guet-apens est puni de la
peine de mort.
2. Les délits

Ces infractions de gravité moyenne sont de


deux sortes:
a- Les délits correctionnels
Ils font appel à des peines d’emprisonnement
dont la durée est comprise entre 2 et 5 ans.
Citons, à titre d’exemple, l’article 494 du Code
Pénal qui punit de l’emprisonnement d’un an
à 5 ans et d’une amende celui qui
« par fraude, violences ou menaces, enlève une
femme mariée, la détourne ou la déplace ...
des lieux où elle était placée ».
b-Les délits de police
Ces infractions se situent entre les délits
correctionnels et les contraventions.
La peine d’emprisonnement encourue est d’un
minimum de 1 mois et d’un maximum égal ou
inférieur à 2 ans et d’une amende supérieure à
700 Dirhams.
C’est ainsi que l’article 483 du Code Pénal
prévoit une peine d’emprisonnement d’un mois
à 2 ans à l’encontre de celui qui se rend
coupable d’un outrage public à la pudeur, en se
promenant dans la rue dans un état de nudité
volontaire ou en faisant des gestes obscènes.
3. Les contraventions:

Il s’agit des infractions les moins graves qui


donnent lieu à des sanctions assez légères :
une amende de 300 à 700 Dirhams et (ou)
une courte détention.
C’est ainsi que le stationnement illicite n’est
puni que d’une simple peine d’amende.
Telles sont les principales sanctions civiles et
pénales qui permettent de faire respecter les
règles de droit.
La mise en oeuvre de l’une ou l’autre série de
sanctions suppose nécessairement
l’intervention de l’autorité publique et plus
précisément de l’autorité judiciaire.
Selon les cas, l’application d’une sanction
entraîne des incidences qui peuvent être
extrêmement graves sur la personne, son
honneur, sa liberté, sa vie ou sur ses biens.
II. - LA REGLE DE DROIT EST GENERALE
La règle de droit est générale : cela signifie
qu'elle a vocation à s'appliquer à toutes les
personnes qui forment le corps social.
Cela explique qu'elle soit toujours formulée de
manière générale et impersonnelle.
On rencontre souvent les formules :
"Quiconque..." ; "Toute personne...".
La règle concerne chacun et ne vise personne
en particulier.
Cela ne signifie pas pour autant que toutes les
règles de droit ont vocation à régir toutes les
personnes.
Parfois la règle de droit s'applique à un groupe
de personnes : les salariés, les employeurs,
les médecins, les consommateurs, les
propriétaires, les conducteurs d'automobiles,
les époux.
La règle est générale parce qu'elle a vocation à
s'appliquer à toute personne appartenant à
cette catégorie.
III. - LA REGLE DE DROIT EST PERMANENTE

On dit que la règle de droit est permanente


parce qu'elle a une application constante
pendant son existence. Elle a vocation à régir
l'avenir, à durer un certain temps. Cela ne
signifie pas que la règle de droit soit éternelle
: elle a un début et une fin. Cependant
pendant le temps où elle est en vigueur, elle
a toujours vocation à s'appliquer. Un juge ne
pourrait pas écarter l'application d'une loi
parce qu'elle ne lui paraît pas opportune.
La règle de droit est permanente parce qu'une
fois née, la règle de droit s'applique avec
constance et de façon uniforme à toutes les
situations qu'elle réglemente jusqu’à ce
qu’elle soit abrogée par l’autorité compétente
(en principe, la même que celle qui l’a fait
naître).
IV. - LA REGLE DE DROIT A UNE
FINALITE SOCIALE

Le droit a pour ambition de régler les relations


extérieures des hommes entre eux pour y
faire régner une certaine paix sociale.
Il a une finalité sociale.
La règle juridique est un facteur d'ordre, un
régulateur de la vie sociale.
Néanmoins, il ne s'agit pas là de la seule
finalité du droit.
Le Droit fournit un certain nombre de règles de
conduite destinées à faire régner, tout à la
fois, le progrès et la Justice.

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