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Section 1. Classification des droits subjectifs
Il y a deux grandes catégories de droits subjectifs: c’est une summa divisio: un droit
subjectif est dans une des deux catégories.
Les droits évaluables en argent, ils ont une valeur pécuniaire, monétaire. Les prérogatives
La définition mis par Mr. Brenat– c’est un droit auquel le système auxquelles le système
juridique reconnaît une valeur pécuniaire patrimoniale. juridique refuse de leur
Ils peuvent être catégorisés en droits réels et droits personnels. donner une valeur
I. La variété des droits patrimoniaux monétaire (il peut être
évaluable en argent, mais
il ne reconnaît pas que
cela doit être monétaire).
Il existe 3 types:
civil, civique et droits de
la personnalité.
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Fruits→ ce sont les choses qui peuvent retirer de la chose sans porter atteinte à sa substance, louer et
prendre un revenu. Mais en vendant, on devient plus propriétaire en qualité de récupérer le fruit.
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de sûreté).
En dépit de la différence entre les droits patrimoniaux réels et personnels, ils vont
relever d’un régime commun conforme à leur nature.
Les droits patrimoniaux→ circulation, circulation même du droit de la propriété du
bien. Il y a 4 caractéristiques que présentent tous les droits patrimoniaux:
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PATRIMOINE
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§2. Fait juridique/ Acte juridique
Il y a des droits qui s’acquièrent car cela a été voulu et des droits qui s’acquièrent en
dehors de toute volonté individuelle.
Fait juridique et acquisition à titre originaire Acte volontaire sans chercher effets : voler et
(naissance + acquisition de la personnalité prison
juridique) Contrat: accord de volonté entre deux
Fait juridique entraîne circulation: acquisition à personnes destinées à produire des obligations
titre dérivée (mort+ circulation du droit des et ça a eu lieu que parce qu’il a été voulu.
défunts)
Fait juridique entraîne extinction de tous les
droits extrapatrimoniaux
Le caractère personnel: Une est du côté actif (le créancier) en droit de demander
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quelque chose, et le débiteur est tenu d’exécuter une chose. A la différence des droits réels
qui ne supposent pas l’intervention d’une deuxième personne, les droits personnels
supposent la réalisation d’une prestation par le débiteur pour atteindre la satisfaction du
créancier. Ils sont personnels car ils relient deux personnes au moins.
Le deuxième est de caractère patrimonial : le rapport d’obligation est comme ayant
une valeur patrimoniale, cad monétaire. Il est donc cessible = transmet entre vifs. Ex:
réaliser des opérations sur des dettes. + Transmissible (au décès du titulaire ses obligations
circulent). Un rapport d’obligation est prescriptif (acquisitive: compliqué, extinctive), s'éteint
après 5 ans. Et ils sont saisissables (saisie des créances). Ainsi une obligation est un droit
personnel et patrimonial.
Le droit patrimonial est aussi contraignant : le créancier est en mesure d’exiger du
débiteur la réalisation d’une prestation. S’il ne s’exécute pas, le créancier dispose en principe
d’une voie de droits pour l’obtenir.
L’obligation est un lien de droit, en ce sens que son exécution forcée peut être exigée,
l’obligation est composée de deux éléments: debitum (la dette elle-même) (prestation ou
abstention) et l'obligation, lequel est le pouvoir de contraindre le débiteur, de le poursuivre
en justice.
Il y a une distinction entre obligations civiles et obligations naturelles. Les
obligations civiles sont classiques celles dans lesquelles le créancier dispose de moyens à
forcer le débiteur à s’exécuter. Mais le droit français positif reconnaît un autre type
d’obligation qu’on appelle les obligations naturelles. A1100, alinéa 1 “Les obligations
naissent d’actes juridiques, des faits juridiques ou de la seule autorité de la loi”. Alinéa 2
“Elles peuvent naître de l’exécution volontaire ou la promesse d’exécution d’un devoir de
conscience envers autrui” (obligation naturelle). Les obligations naturelles ne sont pas doté
de force contraignante avant leur exécution. Le créancier ne dispose de moyens lui
permettant de forcer le débiteur à s’exécuter. Si le débiteur s'exécute ou s’il prend
l’engagement de respecter cette obligation naturelle, elle devient civile. Il ne pourra pas
demander d’être remboursé. Si le débiteur a pris l’engagement de s’exécuter il aura
délibérément transformé l’obligation naturelle en obligation civile (pouvoir de contrainte).
Il y a deux hypothèses principales d’obligations naturelles:
1) Les devoirs de conscience Des situations dans lesquelles il existe un devoir dicté par la
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morale ou la conscience (ex: si une personne, qui se sent tenue d’un devoir de
conscience, accomplit volontairement une prestation, en sachant qu’elle n’est pas liée
juridiquement, elle ne pourra pas réclamer de restitution, on dit que cette obligation
naturelle s’est transformée en obligation civile).
2) Obligation naturelle qui s’applique à ce que l’on appelle les obligations civiles
imparfaites : une obligation qui avait vocation à être civile mais qui a été affectée
par un événement qui l’a empêché de se former correctement ou de survivre. C’est
typiquement le cas de l’obligation civile prescrite : atteinte par prescription extinctive
qui empêche de perdurer. L’obligation civile dégénère post-prescription.
Le droit des obligations est un domaine de droit privé, c’est une des disciplines
fondamentales en droit. Ce droit est sectorisé, il porte sur plusieurs thèmes différents
Comment se fait-il que A soit créancier de B?
Les contrats sont toujours conclus avec des particuliers et soumis à un droit commun.
Le contrat est l’instrument fondamental des relations de droit privés, qui a vocation à
s’appliquer à des opérations extrêmement différentes, ils ne partagent pas les mêmes
enjeux ou difficultés.
Exemples:
- Uber: contrat de transport
- Café: contrat de prestation de service (X transfert de propriété)
- Biscuits: contrat de vente
On a besoin de classifier ces contrats en fonction de l’opération réalisée, il y a des
particularités dont le système juridique devra tenir compte.
On a d’abord la notion de contrat, puis la classification des contrats.
I. La notion de contrat
A1101 pose la définition du contrat “Le contrat est un accord de volonté entre deux
personnes ou plusieurs personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou éteindre des
obligations”. Cette définition est le résultat d’une réforme importante par une ordonnance
(A38) du 10 février 2016 du régime général de l’obligation et du droit de la preuve et la loi
d’une ratification du 20 avril 2018. La nouvelle définition du contrat met l’accent sur deux
éléments: La volonté + la production d’effets en termes d’obligations
Le lien entre le contrat et l’obligation: Ce qui fait la caractéristique du contrat que ce n’est
pas uniquement un accord de volonté, mais aussi les effets qu’il produit sont nécessairement
tendus vers un rapport d’obligation. En 1804, le contrat était perçu comme une convention
par laquelle une ou plusieures personnes s’obligent envers une ou plusieurs: reconnaît que le
contrat est créateur d’obligations. Il y a une différence entre contrat et convention qui ne
peut pas créer d'obligations mais faire les autres. La nouvelle définition assimile convention
et contrat, donc la définition du contrat est plus large depuis 2016. La critique est que la
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définition n’est pas allée au bout de la modernisation du contrat, il y a avait une distance
avec la notion d'obligation.
Au-delà de la place centrale des obligations dans le contrat, un élément qui n’a jamais
été hésité est que le contrat est un accord de volonté; la volonté individuelle est au cœur du
mécanisme actuel. Il faut comprendre également que le contrat n’est pas la seule source
volontaire d’obligations.
Pour bien cerner la notion du contrat, on va s’intéresser à la conception du contrat,
avant de la distinguer d’autres sources d’obligations.
A. La conception idéologique du contrat
La définition du contrat dans l’article 1101 du Code civil, consacre la volonté
individuelle qui marque une certaine conception idéologique du contrat.
Le droit fait reposer le contrat sur le principe de l’autonomie de la volonté = le contrat
est fondé sur la volonté individuelle. En fait, l’évolution du contrat a remis en question ce
principe d’autonomie de la volonté. Le principe de l’autonomie de la volonté est le
prolongement direct de sacralisation de l’individu qui s’épanouit pleinement au moment des
Lumières à partir du XVIIème siècle (basculement de la philosophie : du divin à l’individu).
Il y a 2 conséquences d’ordre général de ce principe: les relations sociales sont conçues de
manière abstraite (égalité entre les individus) + optimiste; les relations sociales s’ajustent de
manière optimale, un juste équilibre est automatiquement trouvé. Comme conséquence sur
le contrat, découle le postulat fondamental qui considère que tous les cocontractants sont
égaux entre eux et que tout ce qui est contractuel et juste, ainsi que, le juste accord est
automatiquement obtenu.
Le négotium L’instrumentum
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« conventions »). Entre les parties contractantes, le contrat a la force d’une loi. Il va créer
entre les parties des normes obligatoires au sens juridique, dont leur non-respect est
sanctionné (ex: mesures d’exécution forcée).
La dernière règle liée à la place de la volonté individuelle est l’effet relatif du contrat.
Cela signifie que seules les personnes qui ont consenti au contrat sont tenues par sa force
obligatoire. A 1199: “Le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties. Les tiers ne peuvent
ni demander l’exécution du contrat ni se voir contraints de l'exécuter".
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Les deux principes cardinaux posés par l’article 2 du code civil :
Dispositions impératives
Disposition de la loi nouvelle d’ordre public Jurisprudence rend immédiatement
impérieux applicable aux contrats en cours, les effets
(Ex : texte de 2008 modifie délais de légaux du contrat en cours.
paiements entre professionnels)
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à être négocié avant l’entrée en vigueur, mais conclut après son entrée en vigueur,
même application.
❖ Dérogation: contrat soumis à la loi ancienne : Contrat de travail à une époque
lorsque la loi prévoit que le licenciement est libre . Le contrat est rompu avant le texte :
il ne va pas l’appliquer. Si le texte nouveau est intervenu antérieurement à la
conclusion du contrat : l’employeur doit verser une indemnité en cas de licenciement.
Si la loi intervient entre la formation du contrat et la rupture : jurisprudence adopte
une solution dérogatoire à la soumission des situations en voie de constitution à la loi
nouvelle : la Cour de cassation décide que les conditions de formation du contrat mais
aussi tous les effets du contrat à venir demeurent soumis à la loi en vigueur au jour de
sa conclusion. Quant bien même la rupture interviendrait postérieurement à l’entrée
en vigueur de la loi nouvelle, les conséquences de la rupture resteront soumises à la loi
applicable au jour de la conclusion. La raison est qu’en matière contractuel, on met
cette permanence de la loi du jour de conclusion. On attache une importance à la
stabilité de l’environnement juridique du contrat. Le contrat a force obligatoire car les
parties l’ont voulu. Si on s’engage dans le cadre d’un contrat, c’est parce qu’on
anticipe les effets à venir. Si le législateur change les règles du jeu, les prévisions des
parties sont déjouées.
❖ Loi se déclare applicable aux effet avenirs des contrats passés: La loi de 2018 sur
les 20 articles différents de ceux de l’ordonnance, une dizaine sont déclarés
interprétatifs par la loi. L’interprétation entre en vigueur pour un contrat conclu en
2017.
NB. Si le contrat est conclu entre le 1er octobre 2016 et le 30 septembre 2018, le
principe est que le contrat (conditions de formation/effets) est intégralement soumis à
l’ordonnance de 2016. Si conclu avant 2016 et il produit des effets entre 2016 et 2018 ou
après 2018, il sera soumis à la loi en vigueur avant 2016.
La loi de 2018 a écarté l’exception d’application immédiate des dispositions d’ordre
public impérieux.
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A. Le contrat et les notions voisines
Il s’agit d’abord de distinguer entre le contrat et d’autres situations:
Pas tous les Produisent des effets à cause Acte juridique reposant sur la volonté
échanges de d’une seule volonté. Ils créent des de plusieurs: le consentement de
volontés sont des obligations (rapprochement): il toutes les parties est essentiel pour
contrats, car ils n’est pas reconnu de créer des produire des effets à leur égard. Il a
n’engagent à rien. obligations dès lors que le débiteur vocation de produire des effets à
Ne crée pas un ne l’a pas accepté. l’égard de sujets qui n'ont pas pris
rapport Situation née d'une seule volonté part individuellement à la création de
obligatoire. au bénéfice d’un tiers. l’acte juridique collectif (collectif car
Ex: invitation à Ex: offre de contracter, obligation cette manifestation d’une seule
déjeuner, de ne pas retirer pour un délai volonté va produire des effets à
l’autostop Transformation d’obligation l’égard d’une collectivité)
naturelle en civile, par Deux types: conventionnels et
engagement du débiteur unilatéraux
Employeur pris engagements Ex: conventions collectives de
informels à l’égard des salariés. travail/ délibération d’assemblée
général
A.1105 “Les contrats, qu’ils aient ou non une dénomination propre, sont soumis à des règles
générales, qui sont l’objet du présent sous-titre. Les règles particulières à certains contrats
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sont établies dans les dispositions propres à chacun d’eux. Les règles générales s’appliquent
sous réserve de ces règles particulières.
Au droit romain, il fallait que le contrat soit nommé pour qu’il soit valable, lequel
laisse peu de place à l’évolution de l’instrument juridique contractuel.
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Un accord consensuel se Supplément est un écrit Remise de la chose
forme par la rencontre de (acte sous seing privé ou Ex: contrat de prêt
l’offre et l'acceptation. acte authentique) (emprunteur utilise la chose prêté,
Ex: cession de chargé à lui de la restituer: contrat
créance, la donation non formé tant que chose non
remise)
Contrat de gré à gré: les termes Contrat d’adhésion: les termes préparés par l’une des
sont discutés par les parties, les parties et qui ne sont pas sujets à discussion, l’autre ne
stipulations sont négociables. fait qu’y adhérer/
Manifestation de situations déséquilibrées (dispositions
protégeant la personne qui ne l’a pas préparé).
Distinguer contrat unilatéral et acte unilatéral : Dans le contrat unilatéral, une seule
personne est obligée, mais un accord de volontés est nécessaire. Tandis que dans l’acte
unilatéral, une seule personne s’engage et son obligation naît de sa seule volonté.
L’intérêt de la distinction
❖ Inexécution : dans un contrat synallagmatique, les obligations sont
interdépendantes, donc si une partie n‘exécute pas son obligation: l’autre peut refuser
d’exécuter la sienne (exception d’inexécution), elle peut aussi demander la résolution
du contrat
A.1107 “Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit de l’autre un
avantage en contrepartie de celui qu’elle procure. Il est à titre gratuit lorsque l’une des
parties procure à l’autre un avantage sans attendre ni recevoir de contrepartie”.
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dimanche par mois). Elle va rester gratuite car la valeur relative de chacun des avantages
est complètement disproportionnée.
Intérêt de la distinction: des contrats qui pourraient être rescindés pour cause de
lésion ne le peuvent pas s’ils sont aléatoires, car les parties ont accepté le risque d’une
grave disproportion (aléa chasse la lésion).
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Vocation d'être complété par
contrats d’application
Ex: contrat de franchise ou de
concession (producteur et distributeur qui
a zone géographique d'exclusivité)
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I. Les conditions tenant au consentement des parties
Avant la réforme de 2016, le Code civil ne concevait le consentement que d’une
seule manière : l’expression de la volonté de chacune des parties. Mais c’est aussi la
rencontre des volontés individuelles. Il y a une dimension collective et une dimension
individuelle.
Article 1113: “Le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation
par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter
d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur”.
Ce schéma simple n’est pas la seule manière de parvenir à la conclusion d’un contrat,
il y a des situations complexes (contrat à distance, négociés).
Le Code civil ne l'aborde pas avant 2016. L’article 1113 et suivant sont dédiés à
l’offre et à l’acceptation.
a. L’offre :
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La proposition doit être ferme (intention d’être lié en cas d’acceptation) et précise
tous les éléments nécessaires à la formation d’un contrat (ex: contrat de vente doit porter
sur la chose et le prix au moins).
Article 1114 “l’offre, faite à personne déterminée ou indéterminée, comprend les
éléments essentiels du contrat envisagés et exprime la volonté de son auteur d’être lié en
cas d’acceptation. A défaut, il y a seulement invitation à entrer en négociation. “
Il faut s’interroger sur la durée pendant laquelle cette offre va lier le pollicitant?
- Le principe est que l’offre peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas parvenue
à son destinataire ( A.1115 “elle peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas
parvenue à son destinataire).
- A partir du moment qu’il émet l’offre, elle produit des effets à son égard qui se
concrétisent par l’exigence que le policitant maintienne son offre pendant un certain
temps. Soit le pollicitant fixe un délai pendant lequel il sera possible d’accepter l’offre.
Soit il n’indique pas le délai.
- Avant 2016, la jurisprudence fixe le critère d’un délai raisonnable : (Ancien
Code , A.1116 “elle ne peut être rétractée avant l’expiration du délai fixé par son
auteur ou, à défaut, l’issue d’un délai raisonnable.” — tant que le délai fixé/ le
délai raisonnable n’a pas écoulé = l’offre est valide. Le caractère raisonnable du
délai est soumis à l’appréciation du juge.
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Pendant le délai, peut-il y avoir un événement qui provoque l’extinction de l’offre/ sa
caducité:
A.1117 “l’offre est caduque à l’expiration du délai fixé par son auteur ou, à défaut, à
l'issue d’un délai raisonnable.
Elle l’est également en cas d'incapacité ou de décès de son auteur, ou de décès de son
destinataire.
- Incapacité du pollicitant: il est frappé d’incapacité pendant la durée d’efficacité de
l’offre
- Le décès du pollicitant entraîne la caducité de l’offre. (Exception : cour de Cassation :
lorsque l’offre est faite avec un delai particulier à une personne déterminée, cette
offre survit au décès du pollicitant et passe aux héritiers)
- Décès du destinataire : règle issue de la loi de ratification de 2018. Dans un premier
temps, le décès du destinataire n'emporte pas la disparition de l’offre (les héritiers
pouvaient l’accepter). Ainsi, l’offre ne présentait pas un caractère d’intuitu personae
(l’importance de la personnalité de l’interlocuteur : sauf si le polluant s'exprimait
clairement). La loi de ratification modifie la règle, le policitant peut d’ailleurs indiquer
que l’offre est destinée aux héritiers.
- NB. Si c’est une personne morale, le décès de l’individu/associé ayant fait l’offre
n’emporte pas la caducité. La personne morale fait écran aux individus qui la
composent.
Si pendant le délai, le pollicitant décide de révoquer son offre, quelles sont les
conséquences?
L’offre est efficace, mais la volonté du policitant change, cette décision ne peut avoir
un effet avant l’acceptation. C’est le cas de la révocation de l’offre.
A.1116 “La rétraction de l’offre en violation de cette interdiction empêche la conclusion du
contrat. Elle engage la responsabilité extracontractuelle de son auteur dans les conditions
du droit commun sans l’obliger à compenser la perte des avantages attendus du contrat”.
La rétraction de l’offre constitue une faute, il y a deux possibilités.
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Arrêt 2008, n’est pas représentatif de la position majoritaire, l’arrêt considère que la
rétraction de l’offre pendant le délai n’emporte pas son extinction.
Avec la réforme de 2016, la loi opte pour la solution majoritaire laquelle donne effet à
la révocation = empêche la formation du contrat = responsabilité du policitant engagée
(responsabilité extracontractuelle). NB. Le préjudice indemnisable ne peut pas porter sur
la perte des avantages attendus des contrats. En revanche, il est possible d’obtenir
indemnisation de la perte de chances d’obtenir ces avantages. (demande indemnisation
d’une partie et pas la totalité des avantages attendus du contrat).
Dans la rupture des négociations, il n’y a pas l’indemnisation de la perte des chances.
b. L’acceptation :
L’acceptation = il faut que le destinataire manifeste sa volonté de conclure le contrat
aux conditions de l’offre. L’acceptation doit être efficace (forme le contrat, intervient avant
la caducité de l’offre ou sa révocation). D’autre part, il ne faut pas que l’acceptation modifie
de manière substantielle les termes de l’offre. (A.1118 “L’acceptation est la manifestation de
volonté de son auteur d’être lié dans les termes de l’offre” ).
Alinéa 2 “Tant que l'acceptation n’est pas parvenue à l’offrant, elle peut être librement
rétractée, pourvu que la rétraction parvienne à l’offrant avant l’acceptation”. Il faut que
l’acceptation soit rétractée avant qu’elle parvienne à l’offrant. Le contrat est alors conclu,
dès que l’acceptation parvient à l’offrant, c’est la théorie de la réception de l’acceptation,
laquelle met l’accent sur la nécessité pour le pollicitant d’être informé de l’acceptation de
son offre.
Dans l’hypothèse où « l’acceptation » modifie les termes de l’offre, il ne s’agit pas
d’une acceptation mais d’une contre-proposition ou une contre-offre (A.1118 alinéa 3
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“l’acceptation non conforme à l’ofre est dépourvue d’effet, sauf à constituer une offre
nouvelle”) .
Il y a une zone grise dans cette correspondance à l’offre : si on modifie le prix, le
contrat ne se forme pas. Mais si l’acceptation correspond aux éléments essentiels mais il y’a
une discordance sur des éléments secondaires (garantie conventionnelle de deux ans).
La lettre de l’article 1118 indique que l’acceptation doit porter sur tous les éléments de l’offre.
Les conditions générales invoquées par une partie n’ont effet à l’égard de l’autre que si
elles ont été portées à la connaissance de celle-ci et si elle les a acceptées. (A. 1119) “En cas
discordance entre des conditions générales invoquées par l’une et l’autre des parties, les
clauses incompatibles sont sans effet”.
A.1121 : “La loi ou le contrat peut prévoir un délai de réflexion, qui est le délai avant
l’expiration duquel le destinataire de l’offre ne peut manifester son acceptation ou un délai
de rétraction, qui est le délai avant l'expiration duquel son bénéficiaire peut rétracter son
consentement.” La loi peut alors prévoir un délai de réflexion, qui est le délai avant
l’expiration duquel le destinataire de l’offre ne peut manifester son acceptation; ou un délai
de rétractation, qui est le délai avant l’expiration duquel son bénéficiaire peut rétracter son
consentement.
L’acceptation peut s’exprimer de différentes façons : elle peut être explicite, elle peut
être implicite/tacite, l’implicite c’est un comportement extériorisé, l’acceptation implicite
résulte du commencement de l’exécution du contrat.
Le silence a-t-il vocation à constituer une acceptation ? En principe non, mais il y a
des exceptions (A.1120 “Le silence ne vaut pas acceptation, à moins qu’il n’en résulte
autrement de la loi, des usages, des relations d’affaires ou de circonstances particulières”)
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modification du production, si le Elle n’est pas la même dans
contrat, si fournisseur ne répond la loi et la jurisprudence
l’assureur est pas, son silence vaut antérieure (jurisprudence: offre
silencieux acceptation. faite dans l’intérêt exclusif de son
pendant 10 Usage secundum destinataire, alors le silence vaut
jours, cela legem (coutume qui exception.)
constitue une s’applique en vertu de la (loi: jurisprudentielle:
acceptation loi) créancier propose remise de
dette puis poursuit le débiteur)
Ces dispositions peuvent être écarté dans les contrats conclus entre professionnels
(site marchand pour une activité gérée par des professionnels)
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Délai de rétractation de 14 jours reconnue au consommateur (à compter de la
réception du bien si le contrat porte sur une chose, ou à compter de la conclusion du contrat
si le contrat porte sur une prestation de service). C’est la possibilité reconnue
postérieurement à la formation du contrat, de revenir sur son engagement et reprendre son
consentement au contrat. C’est comme si le contrat n’était jamais conclu. Si un site
marchand fonctionne à distance, ça s’applique aussi pour les contrats « click and collect ».
Le contrat doit nécessairement s’accompagner par un bordereau. Il va devoir prendre en
charge les frais de réexpédition.
b. Les contrats négociés
D’un point de vue chronologique, on se situe avant la rencontre de l’offre et de
l’acceptation, c’est la période précontractuelle est réduite à rien dans le schéma simple
(offre et acceptation sans discussion). Les parties vont discuter les termes de leur accord
éventuel et à différents stade.
Les pourparlers précontractuels : A. 1112 “l’initiative, le déroulement et la rupture
des négociations précontractuelles sont libres. Ils doivent impérativement satisfaire aux
exigences de la bonne foi. En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du
préjudice qui en résulte ne peut avoir pour objet de compenser ni la perte des avantages
attendus du contrat non conclu, ni la perte de chance d’obtenir ces avantages”. Le contrat
trouve alors son origine dans une invitation à entrer en pourparlers, il s’agit de simple
offre de négociation; qui a comme nature un fait juridique et pas comme le contrat un acte
juridique.
Le régime de cette phase de discussion expressément réglementé par le Code civil
(après la réforme de 2016) va dépendre de l’existence ou pas d’un contrat. Ce n’est pas un
accord définitif, mais un contrat portant sur ces négociations. Elles peuvent être
non-contractuelles ou contractuelles.
i. Les négociations non-contractualisés:
Ce sont des discussions entreprises dans la perspective de la conclusion d’un contrat
en dehors de toute accord de volonté organisant ces discussions. Le régime juridique de ces
négociations non-contractualisés est assez simple et il repose sur le principe de la liberté.
A.1112 “L’initiative, le déroulement et la rupture des négociations précontractuelles sont
libres”. D’ailleurs, la phase de négociation crée une obligation, celle de conduire les
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négociations de bonne foi, une obligation générale. Chacun doit révéler au partenaire
toute “information dont l’importance est déterminante pour son consentement dès lors que,
légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant”.
On entend par cela “les informations qui ont un lien direct et nécessaire avec le contenu du
contrat ou la qualité des parties”. Il ne s’agit pas des informations portant sur l’estimation
de la valeur de la prestation.
Chaque partie à la négociation peut rompre les pourparlers à tout moment, il s’agit du
droit de rupture unilatérale des pourparlers précontractuels sous réserve que son exercice
ne soit pas abusif. D’ailleurs, il y a des limites pour empêcher les abus, alinéa 2 “En cas de
faute commise dans les négociations, la reparation du prejudice qui en résulte ne peut avoir
pour objet de compenser ni la perte des avantages attendus du contrat non conclu, ni la
perte de chance d’obtenir ces avantages”. Si la rupture des négociations est abusive/
brutale = responsabilité civile extracontractuelle de l’auteur de la faute (A.1382). Cette
réparation ne peut être ni sur la perte des avantages, ni la perte de chance d’obtenir des
avantages. Le raisonnement est que si les négociations sont rompues, il n’y a aucune
chance pour la victime de la rupture d’obtenir ces avantages. On s’interroge sur ce qui est
indemnisable : généralement au-delà du préjudice moral, ce sont les frais engagés dans la
négociation qui n’ont finalement servi à rien (factures d’hôtel, frais de restauration).
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conclusion du contrat final. Il y a plusieurs catégories de contrats lesquels constatent
l’avancée vers le contrat définitif:
Pacte de préférence
Il peut devenir synallagmatique ou à titre La Cdc avait décidé que la révocation était
onéreux interdite mais efficace, la sanction était
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donc la responsabilité contractuelle mais ne
formait pas le contrat (arrêt Consort-Cruz)
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censée compenser le préjudice subi par le promettant qui s’est engagé à ne pas
vendre son bien à une autre personne pendant la durée de “l’option”.
a. La capacité
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Capacité de jouissance Capacité d’exercice
Principe Article 1145 : “Toute personne physique peut contracter sauf en cas
d’incapacité prévue par la loi. La capacité des personnes morales est limitée par les règles
applicables à chacune d’entre elles; sont déclarés incapables de contracter par la loi, les
mineurs non émancipés et les majeurs protégés, lesquels disposent de régimes de protection
distincts. (A.1146)
NB. Un majeur ne faisant l’objet d’aucune mesure de protection spéciale est juridiquement
considéré capable, mais il peut être frappé d’un trouble mental. L’acte accompli sous
l’empire de ce trouble n’est pas en principe valable. Mais pour que l’acte soit déclaré nul, il
faut prouver l’insanité d’esprit au moment de la conclusion.
Article 1147 “l’incapacité de contracter est une cause de nullité relative” - En principe, l’acte
conclu alors que son auteur êtait incapable est nul (nullité relative)
A.1148 “Toute personne incapable de contracter peut néamoins accomplir seule les actes
courants autorisés par la loi ou l’usage, pourvu qu’ils soient conclus à des conditions
normales”
A.1149 “La simple déclaration de majorité faite par le mineur ne fait pas obstacle à
l’annulation”.
L’acte en nullité est prescrit pour 5 ans.
= nullité implique la restitution de ce qui est reçu par les parties à l’acte irrégulier.
Limites :
- Incapable peut accomplir seuls les actes courants autorisés par la loi/ usage pourvu
qu’ils soient conclus à des “conditions normales” (A.1148)
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- La nullité n’est pas encourue lorsque la lésion résulte d’un événement imprévisible
- Le mineur ne peut se soustraire aux engagements qu’il a pris dans l’exercice de sa
profession (A.1149)
- Le contractant capable peut faire obstacle à l’action en nullité engagée contre lui en
établissant que l’acte était utile à la personne protégée et exempt de lésion ou qu'il a
profité à celle-ci. Aussi la confirmation de l’acte par son cocontractant devenu ou
redevenu capable (A1151).
b. Représentation
La représentation: un représentant va être chargé de s’exprimer à la place d’une
autre, il va s’exprimer à la place d’autrui
Comment devient-on titulaire d’un pouvoir de représentation?
La sanction d’un représentant allé au-delà du pouvoir qui lui a été conféré?
- Dépasse du pouvoir du représentant est inopposable au représentant
- Détournement de pouvoir : la situation d’un représentant qui en apparence agit dans
le cadre des pouvoirs mais qui a fait un usage du pouvoir contraire à ce qui est
conféré aux intérêts du représenté. Le Code civil prévoit la nullité de l’acte passé en
raison de ce détournement du pouvoir
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c. L’altération des facultés mentales
Altération des facultés mentales = absence totale de consentement. Le contrat ne peut
pas se concevoir s’il a été passé par une personne privée de tout discernement.
A.414-1 “pour faire un acte valable, il faut être sain d’esprit”. A. 1129 “conformément à
l’article 414-1, il faut être sain d’esprit pour consentir valablement à un contrat”.
Toute personne dont les facultés mentales sont altérées au moment de l’exécution du
contrat est en mesure de contester la validité de ce contrat.
Il va falloir prouver au moment de sa conclusion l’existence de ce trouble mental.
Régime différent selon que le trouble mental est évoqué avant ou après le décès de
celui qui a passé le contrat.Cette preuve pèse sur celui qui invoque l’existence de ce trouble.
Ce qui est contrôlé ce n’est pas le comportement/la source de l’insanité
(responsabilité civil), mais la réalité de l’insanité On ne s’intéresse qu’à la situation objective.
L’examen du contrat doit pouvoir dire qu’il pouvait seulement être passé par une
personne privée de sa faculté de discernement. Ceci-dit, il y’a deux tempéraments
❖ Remise en cause de contrat à titre gratuit ou donation = preuve libre
❖ Au moment du décès, une demande de curatelle ou tutelle a été introduite (il y avait
une suspicion de situation de fragilité)
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Article 1130 (ancien 1109) “L’erreur, le dol et la violence vicient le consentement
lorsqu’ils sont de telle nature que, sans eux, l’une des parties n’aurait pas contracté ou aurait
contracté à des conditions substantiellement différentes”.
Article 1131 “Les vices du consentement sont une cause de nullité relative du contrat”
a) L’erreur
L'erreur se définit comme une croyance nonconforme à la réalité, émanant de l’un des
contractants et déterminante de la conclusion du contrat.
A.1132 “L’erreur de droit ou de fait, à moins qu’elle ne soit inexcusable, est une cause de
nullité du contrat lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur
celles du cocontractant”.
L’erreur doit avoir déterminé l’accord à la convention : sans cette croyance fausse, le
contractant n’aurait pas donné son consentement. Elle doit porter alors sur les qualités
essentielles de la prestation ou celle du cocontractant.
- A.1133 “les qualités essentielles de la prestation sont celles qui ont été
expressément ou tacitement convenues et en considération desquelles les
parties ont contracté”. Alors l’erreur porte soit sur :
- La qualité même de l’objet
- L’aptitude de l’objet à réaliser le but poursuivi (qualité substantielle) -
conception subjective de la substance
- Exceptions dans lesquels l'erreur n’est pas retenue :
- Acceptation d’un aléa sur une qualité de la prestation (A.1133 alinéa 3)
- Erreur sur les qualités accessoires, secondaires
- Erreur ne porte que sur la valeur économique : elle n’est pas cause de
nullité, le contractant ne faisant de la prestation qu’une appréciation
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économique inexacte, sans se tromper sur les qualités essentielles de la
prestation (A. 1136)
- Motif du contrat, êtranger aux qualités essentielles de la prestation ou du
cocontractant n’est pas, faute de stipulation expresse, une cause de
nullité de la convention, quand bien même ce motif aurait été
déterminant.
- Seuls les contrats conclus intuitus personae peuvent donc être annulés
pour erreur sur la personne.
Le caractère déterminant de l’erreur fait l’objet d’une appréciation in concreto de la
part du juge, qui prendra en compte le contexte dans lequel le contrat a été conclu (âge,
qualités, compétences) (A.1130 alinéa 2). La qualité attribuée à la chose doit avoir déclenché
le consentement de son auteur. Sans cette croyance, sans la qualité qui, croyait-il,
caractérisait la chose, il n’aurait pas conclu le contrat.
L’erreur ne doit pas être inexcusable, erreur grossière. Il appartient à chacune des
parties de s’informer des éléments qu’elle juge déterminants de son consentement. L’erreur
est excusable quand elle a été provoquée par la réticence dolosive.
Sanction :
- La victime de l’erreur peut agir en nullité relative du contrat
- L’action en nullité dans être engagée dans un délai de 5 ans, dès la découverte du
vice
- Dommages et intérêts
Il y a des erreurs qui n’ont pas une influence sur la formation correcte du contrat:
❖ Qualité périphérique (sur élément non important)
❖ Valeur déterminé
b) Le dol
Article 1137 :
“ Alinéa 1: le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de
l’autre par des manoeuvres ou des mensonges”
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“Alinéa 2: constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l’un des
contractants d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre
partie”
“Alinéa 3: Néanmoins, ne constitue pas un dol le fait pour une partie de ne pas
révéler à son cocontractant son estimation de la valeur de la prestation”.
Le dol se traduit par un comportement destiné à induire une personne en erreur afin
qu’elle conclut le contrat. C’est une erreur provoquée. L’article 1137 le définit comme le fait
pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des manœuvres ou des
mensonges.
Constitue également un dol, la dissimulation intentionnelle par l’un des contractant
d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie;le silence gardé, la
réticence dolosive peuvent conduire à l’annulation du contrat s’ils ont servi à dissimuler une
information déterminante du consentement de la victime.
Néanmoins, le fait de ne pas relever son cocontractant son estimation de la valeur de
la prestation n’est pas constitutif d’un dol.
Pour prouver l’existence d’un dol: le demandeur en nullité doit prouver l’intention de
tromper du cocontractant (une simple négligence ne suffit pas). La seconde chose est le
caractère déterminant , la manœuvre employée doit avoir entraîné une erreur
d’appréciation ayant conduit à la conclusion du contrat. La victime du dol n’aurait pas
contracté sans cette erreur provoquée. Le rôle déterminant du dol dans la conclusion du
contrat est apprécié par le juge in concreto, en tenant compte de l’âge, des compétences et
de l’expérience de la victime. La considération de l’auteur du dol intervient aussi, tel que
l’obligation de renseignements pesant sur les cocontractants est plus sévèrement
sanctionnée s’il s’agit d’un professionnel.
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Dol principal Dol incident
La victime n’aurait pas contracté si elle La victime aurait contracté mais à des
n’avait été trompée conditions substantiellement différentes
La distinction entre le dol principal et le dol incident est remis en question dans la
mesure où la jurisprudence reconnaît à la victime la possibilité d’agir en nullité du contrat- et
non seulement en responsabilité- en raison du dol simplement incident (Civ 3, 22 juin 2005)
Auteur du dol : En principe, le dol doit émaner du cocontractant, mais il est également
constitué s’il émane du représentant, du gérant, du préposé ou du porte-fort du contractant;
il en ira de même lorsqu’il émane d’un tiers de connivence (Article 1138).
c) La violence
A.1140 “Il y a violence lorsqu’une partie s’engage sous la pression d’une contrainte qui lui
inspire la crainte d’exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal
considérable”.
Violence = une partie s’engage sous la pression d’une contrainte qui lui inspire la
crainte d’exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un “mal considérable”.
C’est la crainte qui pousse la victime de la violence à exprimer un consentement qui n’est
qu'apparent.
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Réforme de 2016, Article 1143 : abus de dépendance en vue de retirer un avantage
manifestement excessif (Civ 1, 3 avril 2002; refusant dépendance Com, 9 juillet 2019).
L’abus de dépendance ne se réduit pas à la dépendance économique, mais peut consister,
pour un contractant, à abuser la dépendance psychologique de son cocontractant à son
égard. Depuis la loi de ratification du 20 avril 2018, le champ personnel de l’abus de
dépendance a été restreint, puisque ce cas de violence ne peut désormais être valablement
invoqué que dans les rapports entre contractants seulement.
La jurisprudence prend en considération l’exploitation des circonstances.
La violence doit être:
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Sanction de la violence
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délivrance du consentement s’accompagne de mesures propres à assurer qu’il a été donné
dans des conditions garantissant son intégrité.
Ce sont des règles d’ordre public qui s’ajoutent à celles des vices du consentement
(les parties ne pourraient pas les écarter par une clause du contrat).
a) L’obligation précontractuelle ou contractuelle d’information
Obligation de renseignement : concerne les données objectives relatives à l’objet du
contrat, obligation de conseil (éclairer le cocontractant sur l’aptitude de l’objet du contrat à
satisfaire le besoin manifesté), obligation de mise en garde (avertir le cocontractant sur les
risque de l’opération)
Dans cet esprit, la réforme du 10 février 2016 introduit lors des négociations une
obligation de révéler toute information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre; sa violation peut entraîner, outre, l’allocation de dommages et
intérêts sur le fondement de l’article 1240, l’annulation du contrat (A1112-1).
L’obligation, et donc la responsabilité en cas de non-respect, sera précontractuelle si
sa délivrance doit précéder la conclusion du contrat et contractuelle si elle doit être
dispensée par la suite. Il arrive que l’obligation née avant le contrat, se prolonge après sa
conclusion.
b) Le délai de réflexion
Une partie ne doit pas donner son consentement qu’au terme d’un certain délai
c) Le délai de rétractation
Permet à une partie de revenir sur le consentement qu’elle a donné, pendant un
certain délai
d) Les mentions obligatoires
Certains textes exigent, à titre de validité, certains mentions obligatoires
e) Intelligibilité des clauses
Tout contrat proposé par un professionnel à un consommateur ou à un
non-professionnel doit être présenté et rédigé de façon claire et compréhensible. En cas de
doute il doit s’interpréter dans le sens le plus favorable au consommateur ou au
non-professionnel.
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f) Le dispositif des clauses abusives
Il est d'ordre public. Les contrats entre professionnels et non-professionnels ou
consommateurs, sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au
détriment du non-professionnel, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations
des parties au contrat.
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