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INTRODUCTION GENERALE
Avant d’entamer l’étude proprement dite de notre cours, il importe dans une
première analyse de disséquer la signification du mot « droit». Le mot droit peut
être défini sous 2 sens principaux : le sens objectif et le sens subjectif.
Dans le premier sens, le droit signifie l’ensemble des règles qui sous la garantie
de la contrainte publique, sociale ou étatique gouvernent les rapports des
individus vivant en société, tant sur le plan national qu’international.
Ainsi défini, le droit est envisagé sous l’angle de son objet, lequel objet est
d’assurer l’ordre dans la société, le besoin d’éviter l’anarchie, le besoin d’éviter
que là où il y a les hommes il y ait du désordre.
Dans le 2ème sens appelé «droit subjectif», le droit signifie l’ensemble des
prérogatives, des facultés, des libertés ou des possibilités que le droit objectif
reconnaît à un individu ou groupe d’individus, et dont ces derniers peuvent se
prévaloir dans leurs rapports les uns avec les autres en invoquant, si nécessaire,
la protection et l’aide des pouvoirs publics.
Dans ce sens, le droit est envisagé sous l’angle de son bénéficiaire appelé « sujet
de droit ». D’où l’expression « droit subjectif ».
Exemples:
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’adage latin : « ubisocietasubi jus »
qui signifie que « Là où il y a une société humaine, là, il y aura forcément le
droit ».
A. Définition du droit
Le droit qui se manifeste de façon multiforme dans les sociétés humaines dont il
conditionne l’existence en y faisant régner l’ordre est défini comme étant
l’ensemble des règles qui, sous la garantie d’une contrainte sociale, publique ou
étatique, régissent les rapports des hommes vivant en société tant sur le plan
national que sur le plan international.
Dans cette définition, le droit est envisagé sous l’angle de son objet. C’est pour
cela qu’on le désigne sous l’expression « droit objectif » ou encore sous
l’appellation « droit positif ». Si ces deux termes sont souvent considérés
comme synonymes, il importe de noter qu’un examen approfondi permet de
déceler entre eux une dégager une légère nuance.
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Quand on parle du droit positif burundais, on vise toutes les règles de droit en
vigueur en ce moment, et ce droit n’est pas forcément le même que celui de
l’année passée ou de celui d’il y a 10 ans.
- Le caractère étatique
- Le caractère contraignant
La notion de droit est liée au fait que l’homme ne peut vivre que dans une
société organisée. Pour qu’il y ait droit, il faut qu’il y ait un groupement humain
organisé. Le droit n’aurait ni sens ni utilité dans le cas d’un homme isolé, vivant
seul dans un monde qui lui est propre.
En tout état de cause, qu’il s’agisse des unes ou des autres, le rôle de
l’Etat est de les faire respecter sans distinction parce que toutes ces règles
intéressent la collectivité étatique et sont nécessaires pour le bon fonctionnement
de la société toute entière.
Il ne suffit pas d’avoir des règles de droit. Il faut encore les faire respecter.
La règle de droit doit revêtir un caractère obligatoire. Dépourvue de ce cachet,
elle pourrait devenir illusoire et ne pourrait pas être observée. D’où la nécessité
d’une contrainte sociale, étatique ou publique pour assurer l’efficacité des règles
de droit. La règle juridique est une norme dont le caractère obligatoire est
garanti par l’intervention éventuellement des sanctions.
En effet, dès lors que la règle de droit vise à organiser la société, il faut
s’assurer qu’elle sera respectée même par ceux quine s’y rallient pas facilement
de leur propre gré. La menace d’une sanction vaincra sans doute leur réticence.
Dans le cas contraire, la mise en œuvre de la sanction aura pour effet le
rétablissement de l’ordre perturbé. Les sanctions qui renforcent la règle de droit
sont de nature différente : il ya les sanctions civiles et les sanctions pénales.
Elles protègent essentiellement les intérêts particuliers ou privés. Elles ont pour
objet de remettre les choses dans leur pristine état c’est-à-dire dans la situation
où elles se trouvaient avant la violation de la règle de droit, l’état initial ou l’état
primitif.
Parfois, la sanction civile pourra consister dans la mise à néant d’un acte
juridique passé en violation des conditions prescrites pour la validité dudit acte.
Les règles de la morale comme les règles du droit positif sont destinées à
régir l’activité humaine. Mais la morale et le droit ne sont pas confondus. On
peut sans doute relever des points de convergence mais des divergences existent
entre ces deux disciplines.
Le droit ne régit que la conduite des hommes tant qu’ils vivent dans la
société. Si ses règles peuvent être empruntées à la morale, ce sera là à la morale
sociale à laquelle le droit ferait recours.
On doit noter cependant que même si le domaine du droit est moins étendu que
celui de la morale, le droit formule parfois des règles dont la morale ne se
préoccupe pas, et même des règles immorales. Ainsi, les règles de droit en
matière de circulation routière sont indifférentes vis-à-vis de la morale.
A ce titre, la règle de droit est une réalité d’essence sociale. Par contre, la
morale est la règle à laquelle l’homme se sent obligé d’obéir pour respecter sa
propre humanité et celle d’autrui.
Le droit quant à lui est fait pour assurer l’ordre et la paix dans une société.
Les règles qu’il pose ne visent pas la perfection.
Le droit admet des gestes ou des pensées que la morale réprouve. C’est ainsi
par exemple que le mensonge est condamné par la morale quelque en soit la
gravité, mais n’est pas toujours condamné comme une faute décisive par le droit.
C’est l’exemple de l’adage en matière de mariage « trompe qui peut ».
Les règles de droit par contre sont d’origine étatique. Il peut s’agir des règles
édictées par les gouvernants, tout comme il peut s’agir de celles consacrées ou
ratifiées par ceux-ci après une lente élaboration coutumière.
Les sanctions des règles juridiques ont par contre une origine externe. Elles sont
positives ou sociales en ce sens qu’elles sont infligées par les pouvoirs publics.
Les gouvernants les feront respecter par la force sociale ou publique comme les
peines d’emprisonnement, les amendes, etc.
Nonobstant le décalage entre le droit et la morale au niveau des critères que nous
venons de relever, il subsiste des liens assez étroits entre les deux disciplines.
Dans ce contexte, on peut relever l’art.122 du CPF qui impose aux époux des
devoirs généraux et mutuels de cohabitation, de fidélité, de secours et
d’assistance. Si ce sont des devoirs de droit, ils sont également avant tout des
devoirs moraux. Il y a ainsi une sorte de connexité du droit positif et de la
morale dans ce sens.
Elles sont très importantes dans la vie sociale et il est habituel de s’y conformer
parce qu’elles contribuent puissamment au fonctionnement de la vie en société,
en développant des sentiments de solidarité, de sympathie, etc.
La question qui se pose est celle de savoir si ces règles de convenance sociale
peuvent être considérées comme des règles de droit. La réponse est négative car,
ces règles ne sont pas assorties de sanctions sociales ou étatiques. Et c’est dans
ce sens qu’il est possible de parler de relations non juridiques.
Il est multiple dans ce sens que les relations sociales qu’il est destiné à
régir appellent en raison de leur diversité des solutions différentes. Des
regroupements peuvent être donc opérés dans ce qu’on appelle les branches du
droit qui sont des ensembles de règles constituées autour des principes
communs.
La règle de droit peut être formulée par une autorité sociale établie à cet
effet et dont le rôle est de formuler par écrit les règles de caractère général. Les
règles de droit écrit sont ainsi élaborées et promulguées par le ou les organes
ayant dans l’Etat le pouvoir de confectionner des normes juridiques.
Le droit interne qu’on appelle aussi le droit national est ainsi dénommé
parce que c’est le droit positif en vigueur dans un Etat déterminé, le droit ayant
des sanctions et des sources propres à cet Etat, le droit qui réglemente les
rapports sociaux qui se situent à l’intérieur de cet Etat sans qu’aucun élément
ressortissant d’un autre Etat n’intervienne dans ces rapports.
Le droit public comprend l’ensemble des règles qui, dans un Etat donné
président à l’organisation de l’Etat et gouvernent ses rapports avec les
particuliers. Il englobe tous les rapports de droit dans lesquels l’Etat intervient
pour maintenir l’ordre, maintenir les services publics, etc.
A. Le droit constitutionnel
les devoirs et les droits fondamentaux des citoyens de cet Etat (les libertés
publiques).
B. Le droit administratif
C. Le droit fiscal
Le mot « fisc » et ses dérivés viennent du latin « fiscus » qui veut dire panier. A
Rome, on désignait par ce terme les paniers dans lesquels les collecteurs
d’impôts mettaient leurs recettes
Aujourd’hui, le droit fiscal désigne la branche du droit public qui détermine les
modalités suivant lesquelles il est contribué aux charges publiques en
déterminant les contribuables, l’assiette de l’impôt, le mode de calcul de l’impôt,
ainsi que les modalités de perception des différents prélèvements.
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D. Le droit pénal
F. Le droit judiciaire
Le droit judiciaire est la branche du droit public qui a trait à l’exercice de juger
par les cours et tribunaux. Il pourvoit à la constitution des juridictions et à
l’organisation de leurs compétences respectives ainsi qu’à la détermination de la
procédure suivant laquelle les juridictions pourront exercer leurs pouvoirs.
Le droit privé est l’ensemble des règles juridiques qui, dans un Etat donné
gouvernent les rapports que les particuliers ou les collectivités privées peuvent
avoir entre eux.
A. Le droit civil
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Le droit civil peut être considéré comme étant la branche du droit privé
qui constitue le droit commun des rapports entre les particuliers ou les
collectivités privées et qui leur est applicable dans la mesure où ces rapports
n’appartiennent pas à une catégorie de rapports juridiques régie par une branche
spécialisée du droit privé.
Les principales sous- branches du droit civil sont groupées comme suit :
C’est la branche du droit civil qui règlemente les droits subjectifs que les
personnes peuvent avoir sur les choses du monde extérieur en vue de s’en
approprier l’utilité en totalité ou en partie. Le droit des biens réglemente
également les différents biens meubles et immeubles.
Le droit des successions règle le sort des biens laissés par une personne à
sa mort(le de cujus). Cette branche du droit civil est encore régie par le droit
coutumier au Burundi.
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B. Le droit commercial
C. Le droit social
Le terme «droit social» est ici employé pour désigner la branche du droit
privé qui s’applique au travail individuel ou collectif, travail s’exerçant dans le
cadre d’un contrat de travail qui instaure les mécanismes de protection contre les
risques inhérents à la prestation du travailleur (réparation des accidents de
travail, pension de vieillesse ou d’invalidité, etc).
Il est constitué par l’ensemble des règles juridiques qui régissent les
rapports de droit des sujets de la société internationale (les Etats souverains et
les organisations internationales).
La réponse est donnée par une règle de droit international appelée « règle de
rattachement ».
La loi burundaise ne s’applique pas forcément à toutes les situations qui naissent
sur le territoire burundais. Les étrangers résidant au Burundi peuvent continuer à
être régis par leurs droits nationaux parce que le droit burundais leur donne cette
possibilité. Inversement, les Burundais passant les actes à l’étranger, peuvent
continuer à être régis par le droit burundais si la loi du pays où ils se trouvent
leur donne cette possibilité.
Section I. La loi
Le droit trouve son centre de gravité dans la loi. Le mot «loi» est
susceptible de 2 sens différents : le sens formel appelé aussi sens strict et
précis ainsi que le sens matériel appelé sens large.
Au sens strict, appelé aussi sens formel, la loi désigne toutes les
dispositions éditées par l’organe étatique investi du pouvoir législatif par la
constitution élaborées selon mes et procédures également prévues par la
constitution. Au Burundi, le pouvoir législatif est exercé par le parlement qui
comprend deux chambres. L’Assemblée Nationale et le Sénat. Une fois que
celui-ci adopte une loi, cette dernière est ensuite promulguée par le Président de
la République.
La loi peut être également définie du point de vue matériel ou large. Sous
cet angle, elle se ramène à toute règle de droit écrite formulée d’une manière
générale un organe étatique compétent dans l’exercice du pouvoir législatif ou
même du pouvoir exécutif.
D’une manière générale, on peut dire que la règle de droit s’applique dans le
cadre territorial pour lequel elle a été faite et mise en vigueur. Les autorités
étatiques ne doivent obéissance qu’aux règles appartenant à leur ordre juridique
sans que les normes en vigueur dans les autres systèmes juridiques puissent les
obliger. C’est le principe de la territorialité de la loi.
La règle de droit a une force obligatoire, ce qui est du reste considéré comme
l’un des caractères inhérents à toute règle de droit. Pour déterminer la durée de
cette force obligatoire, il faut rechercher à partir de quel moment la règle de
droit entre en vigueur et comment elle disparaît ou perd sa force. Ces aspects
vont être examinés autour de 3 questions à savoir, la question de l’entrée en
vigueur de la loi, celle de l’effet de la règle de droit une fois mise en vigueur et
enfin celle de l’abrogation de la loi.
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♦ La publication
Tout d’abord, il s’impose que son authenticité soit assurée. Ensuite, il faut
que la règle soit effectivement connue par les citoyens qu’elle intéresse ou du
moins que les citoyens soient mis à mesure de la connaître avant qu’elle ne leur
soit imposée.
Parfois, l’autorité qui promulgue une règle de droit intercale un délai entre
le moment de la promulgation de la règle de droit et le moment où la règle
deviendra obligatoire. On désigne ce délai par l’expression latine «vocatio legis»
qu’on traduit en français comme étant «le délai légal d’information».
Il s’agit en réalité d’un délai pendant lequel les citoyens auront l’occasion
de prendre connaissance de la nouvelle règle de droit promulguée et publiée.
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Une fois que le délai de la vocation legisest expiré, la loi sera censée
connue par tout le monde même si en réalité certains n’en ont pas pris
connaissance ou s’ils n’ont pas été à mesure d’en prendre. C’est le sens de la
maxime ou de la présomption : « Nul n’est censé ignorer la loi ».
Cette question qui pourrait sembler facile à résoudre est en réalité une des
plus délicates. L’art. 2 du Code Napoléon semble répondre à la question en
précisant que: « La loi dispose pour l’avenir et n’a pas d’effet rétroactif ». De ce
principe, on peut dégager deux propositions distinctes :
Cela veut dire qu’une loi n’est pas applicable aux situations juridiques dont les
faits ont été entièrement consommés sous la loi précédente.
Cela veut dire qu’à partir du moment où une loi est mise en vigueur, elle va
régir immédiatement les situations juridiques qui vont naître postérieurement à
cette mise en vigueur.
Dire qu’une loi n’a pas d’effet rétroactif signifie qu’il ne faut pas
appliquer une loi à des actes ou des faits juridiques qui se sont passés
antérieurement au moment où cette loi a acquis force obligatoire en vue de
modifier ou d’effacer les effets juridiques produits sous la loi ancienne.
Lorsque les lois pénales sont plus douces c’est-à-dire lorsqu’elles suppriment ou
adoucissent une pénalité, on admet qu’elles rétroagissent. On parle alors de la
rétroactivité « in mitius » ;c’est-à-dire la rétroactivité au mieux ou pour faire du
bien.
En réalité, si le législateur estime qu’un fait ou un acte ne doit plus être réprimé
avec la même sévérité qu’autrefois ou qu’il n’est plus justifié de lui confier un
caractère fautif, il est équitable que les adaptations que le législateur apporte à la
loi pénale s’appliquent aux actes accomplis avant leur entrée en vigueur, que ces
adaptations prescrivent une peine moins forte ou qu’elles suppriment purement
et simplement l’infraction. Il serait en effet inhumain et illogique d’infliger une
peine que le législateur vient de supprimer ou de réduire parce qu’il l’a trouvée
excessive. Il faut donc appliquer aux délinquants antérieurs la loi nouvelle, tout
au moins s’il y a encore moyen de le faire.
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3. L’abrogation
Abroger une loi c’est lui enlever sa force obligatoire. Soit on la supprime
purement et simplement, soit on la remplace par une loi ou une disposition
nouvelle. Il y a deux modes d’abrogation unanimement reconnus, à savoir
l’abrogation expresse et l’abrogation tacite. Mais il existe à côté de ces deux
modes un 3éme mode controversé dans l’état actuel de notre droit positif à
savoir l’abrogation par désuétude.
a. L’abrogation expresse
L’abrogation est expresse quand elle est formulée par une disposition de
la nouvelle loi qui déclare la loi ancienne abrogée en tout ou en partie.
L’abrogation d’une règle de loi émanant d’une autorité ne peut résulter que
d’un acte de la même autorité c’est-à-dire de l’autorité de la même
hiérarchie ou de l’autorité de la hiérarchie supérieure.
Ainsi, dans le droit positif burundais, une loi ne peut pas être abrogée que par
une autre loi ou par une disposition constitutionnelle. Un décret ne peut être
abrogé que par un autre décret ou par une loi ou même par une disposition
constitutionnelle.
Un arrêté ne peut être abrogé que par un autre arrêté ou par un décret ou par une
loi ou par une disposition constitutionnelle.
Une ordonnance ne peut être abrogée que par une autre ordonnance, un décret,
un arrêté ou une loi.
b. L’abrogation tacite
L’abrogation tacite est celle qui ne résulte pas d’un texte exprès, mais de
l’incompatibilité qui existe entre une loi ancienne et une loi nouvelle. Pareille
abrogation suppose donc forcément une contradiction au niveau des textes. Cette
contradiction est directe si la deuxième loi nie ce qu’affirme la première. Elle
est par contre indirecte lorsque la loi nouvelle annonce une ou des dispositions
différentes de l’ancienne mais demeurant tout de même en rapport avec elle.
Une loi est dite abrogée par désuétude lorsque sans avoir été abrogée
officiellement elle n’est plus appliquée depuis longtemps alors que les
conditions d’application étaient pourtant réunies. Une question qui se pose alors
est de savoir si la loi peut être abrogée par un usage contraire ou cesser d’être
obligatoire par suite d’un non usage prolongé.
La coutume ne se révèle pas comme une loi ou par un acte unique, mais
plutôt par une répétition d’actes semblables et par la conception qui règne au
sujet de leur force obligatoire.
pour désigner tantôt l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux
d’un pays (jurisprudence burundaise ou togolaise), tantôt aussi il peut désigner
l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux sur une matière bien
déterminée (la jurisprudence sur le droit de propriété, sur le divorce, etc ), tantôt
aussi il peut désigner l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux
d’un certain degré ( exemple la jurisprudence de la Cour Suprême, de la Cour
d’Appel, etc).
Le juge n’est soumis à aucune règle bien précise mais dispose d’un pouvoir
souverain d’appréciation. Il ne devrait pas, bien entendu, dénaturer l’équité et
verser dans l’arbitraire.
La doctrine est constituée par l’ensemble des travaux des juristes tels que
les professeurs de droit, les magistrats, les avocats et tous les autres praticiens du
droit. Les opinions de ces différentes catégories de personnes sont exposées dans
les enseignements, les articles, les ouvrages, etc. Ces ouvrages ou ces études ont,
de tout temps, joué un grand rôle pour la connaissance et le développement du
droit.
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Section I. Définition
Le droit est ici envisagé sous l’angle de son bénéficiaire qui est le sujet de
droit, d’où l’expression «droit subjectif».
Les droits patrimoniaux sont ceux qui ont une valeur pécuniaire. C'est-à-
dire qu’on peut les évaluer en argent. Ils font partie du patrimoine. Celui-ci est
composé d’un actif et d’un passif. L’actif est constitué par des droits et des
biens, tandis que le passif comporte les obligations, les charges et les dettes.
De leur côté, les droits extrapatrimoniaux sont des droits qui ne sont pas
susceptibles d’être évalués en argent, et de ce fait, ils sont hors commerce.
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Les droits patrimoniaux sont ceux qui comme le qualificatif l’indique font partie
du patrimoine d’une personne. Ils ont pour caractéristique d’avoir une valeur
pécuniaire c’est à dire d’être évaluable en argent et d’être susceptibles des
transactions juridiques.
On peut donc les céder à un autre titulaire en les échangeant contre un autre bien
ou contre une somme d’argent. Mais à coté de cette cession à titre onéreux, ces
droits peuvent être également cédés à titre gratuit.
Les droits patrimoniaux sont également transmissibles càd qu’ils peuvent être
transmis aux héritiers.
Ils sont également saisissables, cela signifie que les créanciers du titulaire de ces
biens peuvent les faire saisir si leur titulaire n’exécute pas spontanément les
obligations qu’il aurait contractées envers ses créanciers. La saisie sera suivie de
la vente des biens saisis et le prix obtenu sera réparti entre ces créanciers.
Les droits patrimoniaux sont enfin prescriptibles càd qu’ils donnent effet lorsque
les conditions sont remplies à la prescription acquisitive ou à la prescription
extinctive. Le propre de la prescription est de consolider les situations qui se
prolongent dans le temps et subvenir à la situation éventuelle de la disparition
des preuves. Tantôt la prescription rend inattaquable la situation du possesseur
en lui permettant de puiser dans sa possession prolongée une preuve irrécusable
du droit qu’il possède. C’est la prescription acquisitive. Tantôt la prescription
met le débiteur à l’abri de la poursuite de son créancier qui aura longtemps
négligé d’exiger son payement. C’est la prescription extinctive ou libératoire.
Les droits patrimoniaux peuvent être classés en 3 catégories : Les droits réels,
les droits de créance et les droits intellectuels.
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Les droits réels sont limitativement énumérés par la loi. Ils se subdivisent en 2
groupes: les droits réels principaux et les droits réels accessoires.
Le plus important des droits réels principaux est le droit de propriété qui
confère à son titulaire une maîtrise totale de la chose qui en est l’objet. C’est le
droit réel le plus complet.
Il comprend :
♦ Le «fructus» ou droit de percevoir tout ce que la chose produit tel que les fruits
des arbres, les loyers des immeubles dont on est propriétaire, etc.
A côté du droit de propriété, notre droit positif reconnaît d’autres droits réels
principaux qui sont moins étendus que le droit de propriété. C'est-à-dire des
droits qui confèrent des pouvoirs moins importants que le droit de propriété. On
les appelle à ce titre des droits réels principaux démembrés de la propriété. Ces
derniers consistent en des prérogatives limitées sur les choses dont une autre
personne est propriétaire. Ce sont des droits réels démembrés portant sur la
chose d’autrui.
EX : L’usufruit.
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Ce sont des droits réels qui n’ont pas d’existence autonome ou propre. Ils
ne se conçoivent que comme accessoires d’un droit de créance dont ils
renforcent l’efficacité pour éviter l’insolvabilité du débiteur qui doit
normalement s’acquitter de sa dette.
Ex : Un créancier qui a prêté à son voisin une forte somme d’argent. Pour éviter
l’insolvabilité du voisin, le créancier exige à son voisin de constituer une
hypothèque ; c'est-à-dire un réel accessoire sur un immeuble de son voisin.
Nous venons de voir que le droit réel porte directement sur une chose qui
en est l’objet. Les droits personnels par contre, appelés aussi droits de créance
ou droits d’obligations s’exercent sur une personne.
Ex : Dans un contrat de travail, l’employé s’oblige à effectuer le travail qui lui
sera donné par son employeur.
Dans cette catégorie, rentrent les droits sur les créations intellectuelles
d’ordre littéraire ou artistique, les droits sur les inventions, les dessins et les
modèles industrielles brevetés, les noms commerciaux, les insignes, les marques
de fabrique, etc.
Ces droits couvrent la maîtrise de l’homme sur l’œuvre qu’a produite son
intelligence et son imagination.
3. Le droit au nom
Toute personne est désignée par un nom destiné à l’individualiser. Le droit
au nom est une prérogative qui permet à toute personne d’agir en justice contre
le tiers qui refuserait de lui donner son véritable nom d’une part et d’autre part
contre ceux qui se serviraient indûment de son nom.
Ces droits englobent les prérogatives reconnues à l’individu en tant que citoyen
et qui le fait participer au gouvernement de son pays. C’est notamment le cas du
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Dans l’extrême variété des événements qui peuvent servir comme condition
d’application des règles du droit objectif et qui peuvent ainsi déterminer la
naissance du droit subjectif, il est devenu classique de retenir deux sortes de
circonstances : les actes juridiques d’une part et les faits juridiques d’autre part.
La distinction faite entre ces deux notions repose sur la prise en considération du
rôle ou de l’absence du rôle de la volonté du sujet de droit dans la détermination
des effets juridiques de l’événement considéré.
A. Définition
Un acte juridique est dit unilatéral lorsque l’effet juridique auquel il tend
résulte de la volonté d’une seule personne.
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Un acte est dit bilatéral lorsqu’il est le résultat d’un accord de volonté
intervenu entre deux personnes ou même deux groupes de personnes.
Le contrat est l’acte juridique par excellence. Il est la principale source de droits
subjectifs.
Ex : Le mariage crée pour les conjoints un état ou un statut nouveau de gens
mariés avec pour eux des droits et des obligations nouveaux.
EX : La vente transfère à une nouvelle personne la propriété d’une chose qui
appartenait au vendeur.
● Les actes déclaratifs sont des actes qui n’engendrent aucune situation
juridique nouvelle, que ce soit en faisant naître un droit, en l’éteignant ou en le
transférant.
Ils ont pour seul objet d’apporter la constatation officielle d’une situation
juridique préexistante mais qui était jusque-là incertaine ou inefficace.
C’est un acte du père ou de la mère de l’enfant naturel qui a pour effet de créer
des droits et des obligations entre le parent qui reconnaît l’enfant et ce dernier.
- Les actes d’administration sont ceux qui sont nécessaires pour la gestion
courante d’un bien. On entend par là, les actes qui ont pour but de faire fructifier
les biens. (ex. : la vente des fruits ou des récoltes, l’encaissement des loyers ou
des intérêts des sommes dues, etc.)
- Les actes de disposition sont ceux qui atteignent ou qui risquent d’atteindre la
valeur d’un bien considéré comme capital et qui ont une portée définitive ou de
longue durée. Ils modifient de façon définitive ou de longue durée la situation de
la personne qui les passe. Tel est le cas par exemple de l’aliénation ou de la
passation d’un contrat de bail de très longue durée portant sur un bien.
♦ L’acte à titre gratuit est par définition une libéralité c’est-à-dire une
générosité. Il n’engendre pour celui qui l’effectue aucune contrepartie. Il est
inspiré par un esprit de bienfaisance qu’on appelle « animus donandi »,
l’intention de donner.
♦ L’acte à titre onéreux par contre est celui dans lequel chacune des parties ne
s’oblige envers l’autre qu’en vue de recevoir ce celui-ci une prestation
considérée comme équivalente à ce qu’il s’engage elle-même à fournir. Il est
généralement inspiré de l’idée d’échange.Ainsi, en est-il du prêt à intérêt de la
banque.
5.Les actes entre vifs et les actes à cause de mort (mortis causa)
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♦ Les actes entre vifs sont ceux dont les effets se produisent du vivant des
parties.
♦ Les actes à cause de mort sont ceux dont les effets se produisent au décès de
l’une des parties contractantes.
Le droit admet plus facilement les actes entre vifs. Ce n’est que dans des cas
particuliers que le droit admet que la volonté puisse produire des effets
juridiques après la mort.
L’effet de l’acte juridique oblige les parties aussi fortement que peut le
faire une loi. La formule employée est en effet sans équivoque: « Les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites….».
L’acte juridique ne peut à leur endroit faire naitre des droits, ni créer des
obligations. C’est ce qui est exprimé par l’article 63 du CCLIII qui dispose au
sujet des contrats que ceux-ci ne peuvent en principe ni nuire aux tiers ni leur
profiter.
Mais la question qui se pose est celle de savoir si l’on peut déduire de là que
tout se passe à l’égard des tiers comme si l’acte juridique auquel ils sont
étrangers n’était pas intervenu. En effet, les tiers ne sont pas fondés à
méconnaitre l’acte juridique passé par les parties. Cet acte crée une situation
juridique qui s’impose à tous, au respect de tous. On dit que l’acte juridique est
opposable aux tiers.
L’opposabilité des actes juridiques signifie que les tiers ne sont pas admis à
se comporter en méconnaissance des actes intervenus.
Ainsi par exemple, si un mariage est conclu, seuls les époux qui l’ont voulu
sont mariés. Mais ils le sont à l’égard de tous. Les tiers auront donc à tenir
compte de leur statut d’époux des gens mariés lorsqu’ils entreront en rapport
avec eux.
§1 Notion
Ainsi, quand une personne cause un dommage à une autre par des coups et
blessures volontaires, elle a voulu le dommage mais non les conséquences
juridiques que la loi y attache. Sa volonté n’intervient pas dans la détermination
des effets rattachables à ce fait volontaire.
De toute manière, dans les faits juridiques, la loi reconnait à l’événement des
effets juridiques sans se préoccuper du point de savoir si les intéressés ont voulu
ces effets.
Les faits juridiques sont très nombreux et variés car les événements qui
influencent sur les relations humaines sont eux-mêmes nombreux et variés. Très
diverses aussi sont les formes que prennent ces relations au sein de la société.
Cette diversité empêche la construction d’une théorie générale applicable à tous
les faits juridiques. Chacun des faits que le droit retient pour lui rattacher l’effet
créateur, modificatif, translatif ou extinctif des droits subjectifs reçoit une
règlementation particulière.
On peut donc tout au plus se borner à donner un aperçu des principaux faits
juridiques en les rangeant dans deux catégories.
Comme tous les faits juridiques, les conséquences qui en résultent échappent
complètement à la volonté de l’auteur ou du sujet de droit. Leur particularité est
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La volonté de l’agent et de l’auteur est certes là. Les événements qui arrivent
sont voulus par lui. Mais comme tout fait juridique, les conséquences qui y sont
rattachées ne sont pas voulues par l’agent : responsabilité civile.
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