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LE DROIT ET SES DIVISIONS

Section 1. La notion de droit

Le mot « droit » désigne deux ensembles qui diffèrent profondément : « le droit » (ou droit objectif) et « les droits » (ou
droits subjectifs).

I. Le droit ou droit objectif

Il y a dans l'esprit de chacun une idée vague selon laquelle lorsque plusieurs êtres vivent ensemble, il existe un besoin
d'ordonner leurs conduites. Pour cela, l'existence de règles est nécessaire et cet ensemble de règles compose le droit.

Le droit objectif peut ainsi se définir comme l'ensemble des règles de conduite qui régissent les rapports entre les hommes.

II. Les droits ou droits subjectifs

Les droits subjectifs sont les prérogatives que le droit reconnait à un individu ou à un groupe d'individus et dont ceux-ci
peuvent se prévaloir dans Ieurs relations avec les personnes ou avec les choses.

Exemples : les droits du locataire, le droit de vote, le droit de propriété.

Le titulaire de droit est traditionnellement désigné comme le sujet de droit (de là vient l’expression « droits subjectifs »).

Section 2. La règle de droit

Le droit se définit comme un ensemble de règles de conduite sociale. Toutefois, il existe bien d’autres règles qui ne sont pas
juridiques. Sont exclues de cette étude les règles de courtoisie.

I. La règle de droit et les autres règles

Outre les règles de droit, d’autres règles sociales régissent – avec plus ou moins de force – la vie des hommes en société :
règles morales, règles religieuses, etc. Ces règles peuvent se confondre avec la règle de droit ou au contraire connaitre des
divergences.

Exemples
 Le droit, comme la morale ou la religion, condamne le meurtre et le vol.
 L’obligation de conduire à droite imposée par le Code de la route est totalement détachée de considérations
morales ou religieuses.
 Le devoir d’aider un SDF n’est pas prévu par le droit. Seule l’obligation d’assister une personne « en péril » est
consacrée par le droit.

Le droit et la morale ou la religion ne peuvent être totalement dissociés et le droit est souvent même influencé par la morale.
À l’inverse, certaines règles morales ne sont pas consacrées parle droit.

II. Les caractères non spécifiques de la règle de droit

A. Le caractère général de la règle de droit

Aux termes de l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la loi « doit être la même pour tous […] ». Ce
principe d’égalité trouve une manifestation dans la formulation de la règle de droit qui doit être générale et abstraite.
La forme d’un certain nombre de règles de droit illustre cette généralité.
Exemples :
 Article 8 du Code civil :« Tout Français jouira des droits civils ».
 Article 9 du Code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée ».

La règle de droit s’applique donc à toutes les personnes sans distinction. La généralité de la règle de droit est une garantie
contre la discrimination individuelle.

B. Le caractère obligatoire de la règle de droit

Le caractère obligatoire de la règle de droit se manifeste de différentes manières. En effet, la règle de droit est obligatoire
quel que soit son objet.

Les règles imposent des obligations plus ou moins strictes.

La règle de droit peut éventuellement laisser une certaine liberté d’action. En effet, à côté des règles impératives qui
s’imposent aux individus, il existe des règles supplétives qui ne s’appliquent qu’aux individus qui ne les ont pas écartées.

Pour obtenir des individus qu’ils se conforment à la règle de droit, des contraintes ou sanctions sont prévues. Dans certains
cas, la sanction vise à punir pour avoir transgressé la règle de droit : c’est le rôle de la sanction pénale.
Dans d’autres cas, la sanction permet de contraindre par la force les individus à se conformer à la règle.
Parfois enfin, la sanction vise à réparer le préjudice qui résulte du non-respect de la règle ou à annuler un acte vicié.
Dans ces deux types de situations, il s’agira de sanctions civiles.

III. Les caractères spécifiques de la règle de droit

A. La sanction d’état.
La justice privée étant interdite, c’est l’État qui est chargé de faire respecter le droit. Ceci est un critère qui permet de
distinguer la règle de droit des autres règles.

Exemple : lorsque le juge condamne un locataire qui ne paie pas son loyer à quitter les lieux, il arrive que celui-ci refuse. En
pareil cas, l’État doit procéder à l’expulsion du locataire.

B. La finalité sociale directe et immédiate

S’il est exact que les règles de droit embrassent de très nombreuses relations sociales, elles ne sont pas les seules à assurer la
fonction d’organisation de la société. Les règles morales et religieuses peuvent tendre à cet objectif avec quelques nuances.

 La règle de droit poursuit le dessein d’organiser les rapports entre les hommes vivant en société. Ainsi, il réglemente les
rapports économiques et sociaux.
Exemples : rapports entre employeurs et salariés, rapports entre concurrents, rapports entre consommateurs et
professionnels, etc.

 Nos sociétés cherchent également, à travers l'élaboration de règles juridiques, à assurer la sécurité matérielle de leurs
membres. Ainsi, le droit tend à protéger les individus contre toute atteinte leur personne et à leurs biens.
Exemple : le droit protège les individus contre les agressions, les accidents, les vols, etc.

Les règles religieuses ou morales peuvent avoir des incidences sociales mais celles-ci ne sont pas les finalités immédiates
poursuivies par ces formes de règles. La finalité de la règle morale est l'épanouissement de la conscience. La règle religieuse
vise le salut de l'âme.
Section 3. Les divisions du droit

La multiplication des règles de droit a rendu nécessaire l'apparition de classifications qui présentent, en outre, un intérêt
méthodologique.

I. Le droit national et le droit international

Le droit national, aussi appelé « droit interne », est le droit en vigueur dans un État. Le droit national dispose de sources
propres à l'État dans lequel il s'applique.
Lorsqu'il y a un élément étranger dans une situation juridique (une personne étrangère, un contrat étranger, etc.), le droit
prend une qualification internationale.
Certaines règles régissent ainsi les rapports des particuliers entre eux alors qu'il existe un élément étranger : on parle de droit
international privé. D'autres règles s'appliquent aux rapports des États entre eux : on parle de droit international public.

II. Le droit public et le droit privé internes

A. L'existence de la distinction entre droit public et droit privé


Deux ensembles de règles peuvent être distingués : l'un s'applique aux relations entre les citoyens et l'État (au sens large) ;
l'autre concerne les relations entre individus privés.

 Le but du droit privé est de garantir les intérêts individuels tandis que le but du droit public est de satisfaire l'intérêt
général.
 En outre, le droit public est un droit impératif auquel il n'est pas possible de déroger, alors que le droit privé insiste sur la
volonté individuelle et permet souvent aux sujets de droit d'en écarter l'application.

B. Le droit public et ses différentes branches


Le droit public peut se définir comme l'ensemble des règles qui organisent le fonctionnement d'un État et qui gouvernent les
rapports de I’Etat et de ses agents avec les particuliers. Le droit public se subdivise en plusieurs branches.

Le droit constitutionnel est une branche du droit public qui rassemble les règles juridiques relatives
à la forme de l'État, à la constitution du gouvernement et des pouvoirs publics et à la participation
des citoyens à l'exercice de ces pouvoirs.
Le droit
constitutionnel
La Constitution du 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la Ve République et une source
essentielle de la matière. Adoptée par référendum, la Constitution organise les pouvoirs publics,
définit leur rôle et leurs relations.
Le droit administratif réglemente l'organisation des collectivités publiques (État, régions,
départements, communes) et des services publics ainsi que leurs rapports avec les particuliers.
Le droit
Le droit administratif est un droit inégalitaire. En effet, l'Administration étant au service de l'intérêt
administratif
général, elle doit disposer de moyens juridiques permettant de faire prévaloir l'intérêt général sur
les intérêts particuliers.
Le droit fiscal peut se définir comme l'ensemble des règles permettant à l'État de percevoir par le
Le droit fiscal biais de l'impôt, les moyens financiers pour remplir sa mission : redistribuer les richesses créées et
servir l'intérêt général (éducation, santé, sécurité).
Autres
D'autres branches du droit public sont progressivement apparues : droit des collectivités
branches du
territoriales, droit de l'urbanisme, droit de l'environnement, etc.
droit public
C. Le droit privé et ses différentes branches

Le droit privé est l'ensemble des règles qui gouvernent les rapports des particuliers entre eux ou avec les collectivités privées,
telles que les sociétés, les associations.

Le droit civil est le droit commun applicable aux relations entre particuliers. Il fixe les droits que
Le droit civil les particuliers peuvent exercer dans leurs rapports entre eux ainsi que les obligations
réciproques qui pèsent sur eux.
Le droit commercial est à la fois le droit des commerçants et le droit des actes de commerce. Le
commerce englobe les activités de fabrication, de distribution des produits et de négoce, ainsi
Le droit
que des activités connexes telles que celles de la banque, du transport, des assurances, etc.
commercial
Certaines activités professionnelles échappent au droit commercial : les activités agricoles,
artisanales et immobilières, ainsi que les professions libérales.
Le droit du Le droit du travail se définit comme l'ensemble des règles applicables aux relations entre
travail employeurs et salariés.

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