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Cours de droit fondamental

Fiches préparées par Khalid ILAL


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Les droits subjectifs

Introduction générale

Nous rappelons que l'objet du droit objectif est, entre autre, de délimiter les droits subjectifs
des personnes.
Il reconnaît, en effet, des prérogatives aux individus, qui ne sont que des droits subjectifs à se
prévaloir, dans leurs relations avec les autres.

Ainsi, le droit positif crée le droit réel, détermine sa portée, son champ d’application, et les
effets juridiques conséquents.

Plan de la séquence

Introduction générale ‫هظرية احلق‬


I- Les sources des droits subjectifs ‫مصادر احلق‬
1- Les actes juridiques ‫املاهوهية‬ ‫امترصفات‬
2- Les faits juridiques ‫اموكائع املاهوهية‬

II- Classification des droits subjectifs ‫اكسام احلق‬


A- Selon la nature
1- Les droits politiques ‫امس ياس ية‬ ‫احللوق‬
2- Les droits civils ‫املدهية‬ ‫احللوق‬
B- Selon l’objet
1- Les droits personnels ‫احللوق امشخصية‬
2- Les droits réels ‫احللوق امعينية‬
3- Les droits intellectuels ‫احللوق امفكرية‬

Les droits subjectifs ont pour origine des événements de la vie qui entrainent des effets
juridiques. Ils reposent sur des faits juridiques et des actes juridiques ;
Autrement, ce sont les actes et les faits juridiques qui constituent les sources des droits
subjectifs.

I- Les sources des droits subjectifs : Acte et fait juridique

1- L’acte juridique

L’acte juridique est le comportement d’une ou plusieurs personnes, accompli avec la volonté,
de modifier une situation juridique (création, amendement, transfert, extinction).

/es actes juridiques se caractérisent par la volonté du sujet, à travers son action, à créer des
effets juridiques.
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Exemples :

l’achat d’un logement est un acte juridique volontaire et a effets juridiques voulus :
l’acquéreur devient propriétaire du logement et doit en payer le prix,
le promoteur vendeur, doit délivrer le bien immeuble et en touchera le prix.

On peut classer les actes juridiques en fonction du nombre de personnes impliquées dans
l’acte, en actes unilatéral ou conventionnel (multilatéral).

L’acte juridique est unilatéral lorsqu’une seule personne manifeste sa volonté.


Le testament, la donation, la reconnaissance d’un enfant naturel … en sont des exemples.

L’acte juridique peut être conventionnel : il exprime l’accord des volontés de deux personnes
(acte juridique bilatéral) ou de plusieurs personnes (actes juridique multilatéral).
Il nécessite donc un échange de consentements.

C’est le cas du contrat (de ventes, de location, d’assurance…) ou d’une convention collective
de travail (accord entre employeurs et salariés)

Par ailleurs, l’acte juridique peut être à titre gratuit ou à titre onéreux ;

Pour le premier, la personne accorde un avantage sans demander la contrepartie en échange ;


il repose sur l’idée de bienfaisance et de libéralité. (ex : le contrat de donation)

Le second repose sur l’idée d’échange, il comporte des avantages réciproques pour chacune
des parties. (ex : le contrat de vente)

Enfin, l’acte juridique peut être sous-seing privé ou authentique ;

Le premier est un acte sous signatures privées, rédigé par les parties ou par un écrivain public,
mais sans l’intervention d’un officier public.

Le second, adoulaire ou notarié, est reçu par un officier public ayant le droit d’instrumenter dans le
lieu où l’acte a été rédigé et sous réserve de respecter les solennités (modalités) requises par la loi.

2- Le fait juridique

Le fait juridique est un événement dont les conséquences juridiques ne sont jamais voulues.
Les faits juridiques sont des agissements matériels, indépendants de la volonté du sujet à créer
des effets juridiques ; ou des événements naturels (calamités naturelles) ou de la vie de
l’individu.

Les faits juridiques sont très variés ; on peut les classer en deux grandes catégories : les faits
juridiques involontaires et les faits juridiques volontaires.

a- Les faits juridiques involontaires

Ce sont des événements indépendants de la volonté de l’homme ;


des évènements non voulus par les personnes impliquées :

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Exemples :
 événements de la vie de l’individu, tels la naissance, maladie,
 événements physiques tels une foudre, une tempête, une inondation
 événements sociaux tels une guerre, une grève
 événements accidentels, comportements non voulues

b- Les faits juridiques volontaires

Ce sont des comportements provoqués intentionnellement par leur auteur, mais dont les
conséquences juridiques n’ont pas été souhaitées ou recherchés ;

C’est par exemple la publication de propos mensongers pour nuire à une personne : le
comportement est volontaire, mais les conséquences juridiques ne sont pas voulues.

II- Classifications des droits subjectifs

Au Maroc, le préambule de la constitution de 2011 réaffirme :

 l’objectif de construire un « Etat de droit démocratique » ;

 l’attachement explicite aux droits de l’homme tels qu’ils sont universellement reconnus ;

 l’engagement constitutionnel de l’Etat à « bannir et de combattre toute discrimination à


l’encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de
l’origine sociale ou régionale, de la langue, du handicap ou de quelconque circonstance
personnelle que ce soit » ; (la discrimination est une infraction pénale)

Par ailleurs, le titre II énonce les différentes libertés et droits fondamentaux ;

Ainsi, l’article 19 garantit le principe de l’égalité : l’homme et la femme jouissent à égalité


des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social et culture ;

La constitution affirme aussi :

 le droit à la vie ; (art 20)


 le droit à la sécurité de sa personne et de ses proches : la détention arbitraire ou secrète et
la détention forcée constituent des crimes ; (art 21)
 le droit à la protection de ses biens ;
 le droit à l’intégrité physique ou morale ; (art 22)
 nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors de la loi ; (art 23)
 des garanties en matière de procédure pénale (motifs de détention, droit de garder le
silence …) ;
 le droit à une assistance juridique ;
 la présomption d’innocence ;
 le droit à un procès équitable ;
 le droit à la protection de sa vie privée ; (art 24)
 le domicile est inviolable ;
 le doit au secret des communications ;

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 les libertés de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes leurs formes, (art 25)
 les libertés de création, de publication et d’exposition en matière littéraire et artistique et
de recherche scientifique et technique ;
 le droit d’accéder à l’information détenue par l’administration publique, les institutions
élues et les organismes investis de mission de service public ; (art 27)
 la liberté de la presse (expression et diffusion d’informations, idées et opinions ; (art 29)
 les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique ;
 les libertés d’association et d’appartenance syndicale et politique ;
 le droit de grève ;
 le droit aux soins de santé ; (art 31)
 le droit à la protection sociale,
 le droit à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’Etat;
 le droit à une éducation moderne, accessible et de qualité ;
 le droit à l’éducation sur l’attachement à l’identité marocaine et aux constantes nationales
immuables ;
 le droit à la formation professionnelle ;
 le droit à l’éducation physique et artistique ;
 le droit à un logement décent ;
 le droit au travail et à l’appui des pouvoirs publics en matière de recherche d’emploi ou
d’auto-emploi ;
 le droit à l’accès aux fonctions publiques selon le mérite ;
 le droit à l’accès à l’eau et à un environnement sain;
 le au développement durable.
 le droit à la protection de la famille (fondée sur le lien légal du mariage) ; (art 32)
 le droit à la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et
politique du pays ; (art 33)
 le droit des jeunes à s’insérer dans la vie active et associative
 le droit à l’assistance à ceux en difficulté d’adaptation scolaire, sociale ou professionnelle,
 le droit à l’accès des jeunes à la culture, à la science, à la technologie, à l’art, au sport et
aux loisirs (potentiel créatif et innovant) ;
 le droit à des politiques destinées aux personnes et aux catégories à besoins
spécifiques, notamment les vulnérables, et les handicapés ; (art 34)
 le droit à la propriété (art 35)
 le droit à la liberté d’entreprendre et la libre concurrence ;

Par ailleurs, la constitution reconnaît également, des droits qualifiés de politiques ;

En effet, le Titre premier réaffirme que :

 la souveraineté appartient à la Nation qui l’exerce directement, par voie de référendum, et


indirectement, par l'intermédiaire de ses représentants…
 la Nation choisit ses représentants au sein des institutions élues par voie de suffrages
libres, sincères et réguliers ...

 les pouvoirs publics œuvrent à la création des conditions permettant de généraliser


l’effectivité de la liberté et de l’égalité des citoyennes et des citoyens, ainsi que de leur
participation à la vie politique, économique, culturelle et sociale ...

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 les pouvoirs publics sont tenus d’observer la stricte neutralité vis-à-vis des candidats et la
non-discrimination entre eux (fondement de la légitimité de la représentation
démocratique) ...
 le droit, aux citoyens, de présenter des motions en matière législative et des pétitions aux
pouvoirs publics, et de saisir la cour constitutionnelle …

 les partis politiques œuvrent à l’encadrement et à la formation politique des citoyennes et


des citoyens, ainsi qu’à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion
des affaires publiques. Ils concourent à l’expression de la volonté des électeurs et
participent à l’exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de l’alternance par les
moyens démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles.

 les organisations syndicales des salariés, les chambres professionnelles et les


organisations professionnelles des employeurs contribuent à la défense et à la promotion
des droits et des intérêts socioéconomiques des catégories qu’elles représentent.

 les associations de la société civile et les organisations non gouvernementales se


constituent et exercent leurs activités en toute liberté, dans le respect de la constitution et
de la loi.
La constitution prévoit même un titre particulier consacré à la bonne gouvernance (le Titre
XII) dans lequel est précisé que les services publics sont soumis aux normes de qualité, de
transparence, de reddition des comptes et de responsabilité ;
Elle envisage l’adoption d’une charte des services publics qui « fixe l’ensemble des règles de
bonne gouvernance relatives au fonctionnement des administrations publiques, des régions et
des autres collectivités territoriales et des organismes publics » (art 157) ;
Par ailleurs, le Titre II prévoit la création de plusieurs institutions de bonne gouvernance qui
devraient être dotées de statut leur accordant l’autonomie nécessaire à l’accomplissement de
leurs missions …
Devant cette grande diversité des droits subjectifs, les juristes ont optés pour une
classification selon deux critères : la nature et l’objet ;
Selon la nature, on parle de droits politiques et droits civils ;

Selon l’objet (ou la chose), on distingue les droits patrimoniaux des droits extrapatrimoniaux

A- Classification selon la nature :

Cette classification se manifeste en droits politiques et droits civils.

1- Les droits politiques


Les droits ou libertés politiques sont des prérogatives permettant à l’individu de gérer les
affaires politiques ; de participer à la gouvernance et aux décisions politiques ; à travers le
droit d’élire, le droit d’être élu, le droit à des fonctions publiques, la liberté d’opinion et
d’expression, d’appartenance syndicale et politique, de manifestations pacifiques …

Ce sont des droits réservés aux citoyens nationaux, selon les conditions et les qualités fixées
par le droit national.

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Les droits politiques, au sens large, sont l'ensemble des libertés individuelles ou collectives
nécessaires au fonctionnement d'une démocratie. Ils varient donc selon les pays.

Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (Monde, 1948)


Convention européenne des droits de l'homme (Conseil de l'Europe, 1950)
Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples (OUA 1981)
Déclaration sur les droits de l'homme en Islam (le 5 août 1990, au Caire)
La Charte arabe des droits de l'homme (adoptée en mai 2004, à Tunis)…

2- Les droits civils

Les droits civils sont reconnus à l’individu en tant qu’être humain ; ce sont les droits non
politiques.

Il s’agit de droits fondamentaux, tels le droit à la vie, le droit à la propriété, le droit à la


circulation, le droit au travail, à l’éducation, à la santé, à la sécurité sociale, à la protection de
la famille et des enfants …, reconnus aussi bien aux nationaux qu’aux étrangers, afin de les
protéger et de protéger leurs valeurs innées, et de leur permettre d’exercer des activités pour
gagner leur vie.

D’après la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), ce sont les droits
économiques, sociaux et culturels qui ont pour but d’assurer à chacune et chacun la
satisfaction de ses besoins de base et des conditions favorables à son épanouissement
personnel.

Ces droits impliquent une intervention de l’État.

Les droits civils sont soit publics soit privés.

Les droits civils publics sont reconnus par le droit public, à l’individu en tant qu’être humain,
donc naturels, et qualifiés de droits d’l’Homme. Ces droits visent la protection de la personne
de l’individu, une protection corporelle et morale.
Ce sont des droits auxquels l’individu ne peut renoncer, et ne peuvent s’éteindre par la
prescription.

Les droits civils privés émanent du droit privé, notamment le droit civil ; elles garanties à
l’individu ses agissements pour réaliser ses intérêts personnels. Ils regroupent les droits de la
famille (droits entre époux, droits des enfants, la succession, la pension alimentaire) et les
droits patrimoniaux (droit de propriété et droit de créances).

B- Classification selon l’objet :

Selon leur objet, les droits subjectifs sont classés en :

 droits personnels ;
 droits réels ; et
 droits intellectuels.

1- Les droits personnels


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Un droit personnel, ou droit de créance, est un pouvoir juridique concédé à une personne
d'exiger d'une autre personne, qu'elle fasse ou ne fasse pas ou donne quelque chose.

Il s’agit donc d’obligation de faire ou de ne pas faire entre deux personnes, l'un étant le
créancier, l'autre le débiteur.

L’obligation permet donc d’exiger la prestation d’une autre personne.

Exemple :
une entreprise de chantier s’engage pour rénover une maison : le maitre de l'ouvrage (le
commanditaire des travaux) dispose d'un droit personnel à son encontre, s'agissant d'une
obligation de faire.

Les sources d’un droit personnel sont :

 la loi (obligations en dehors de toute volonté) ;


 les obligations réciproques des contrats (synallagmatiques) ;
 l’obligation unilatérale (déclaration unilatérale de volonté) ;
 les obligations issues des quasi-contrats (obligations tacites et fait licite dans le cadre de la
gestion de l’affaire, du paiement de l’indu ou de l’enrichissement sans cause) ;
 les obligations résultant des délits (fait illicite volontaire) ; et
 les obligations résultant des quasi-délits (fait illicite involontaire).

Les droits personnels ne sont pas opposables à tous ;


le bénéficiaire du droit peut être confrontée à l'insolvabilité de l'autre ;
le droit personnel ne permet pas de suivre les biens passés entre d’autres mains.

2- Les droits réels

Il s’agit d’un pouvoir juridique exercé par une personne sur une chose.

le pouvoir sur la chose est donc direct et immédiat ;


il n'y a qu'un titulaire du droit (le sujet acif), donc pas de sujet passif ;
le droit réel ne crée aucune obligation à la charge de personne ;

le droit réel est opposable à tous ;


le bénéficiaire du droit ne peut être confrontée à l'insolvabilité de l'autre ;

Ainsi, le droit réel dispose de deux attributs : un droit de préférence et un droit de suite.

 le droit de suite : le titulaire peut exercer son droit sur le bien quel que soit son usage ;
donc de suivre les biens passés entre d’autres mains ; Il s'agit d'un droit opposable à tous
et, notamment, à tout acquéreur (indépendamment de sa bonne ou mauvaise foi) de
poursuivre un bien en quelque main qu'il passe ;

Exemple :
le propriétaire d’une voiture qu’on la lui a volée peut reprendre sa voiture entre les mains
d’un acquéreur ayant acheté la voiture auprès du voleur.
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 le droit de préférence : c’est un droit accordé en priorité à un créancier, ce qui lui permet
d'être payé avant les autres créanciers. Ainsi, le droit de préférence est une prérogative,
une exception au principe de l'égalité entre les créanciers ;

Exemple :
un immeuble peut faire l'objet de plusieurs hypothèques, qui sont inscrites dans un
certains ordre à la conservation foncière ; et celui qui se retrouve en tête de liste bénéficie
d'un droit de préférence, il sera payé en premier.

Les droits réels se divisent en deux catégories : réels principaux et réels accessoires :

a- Les droits réels principaux :

Le droit réel principal est le droit établi en lui-même sans qu’il soit nécessaire de se référer à
un autre droit ;
Le pouvoir est exercé sur la chose elle-même (un droit direct et immédiat sur la chose).

Exemple :

Le droit de propriété ‫ حق امللكية‬est le droit le plus important et le plus complet que puisse
exercer une personne sur une chose : le propriétaire peut se servir de la chose (sa propriété),
d’en disposer, d’en percevoir les produits et les fruits …

La loi n° 39-08 portant code des droits réels (CDR) prévoit dans son article 9, la liste des
droits réels principaux suivants :

 le droit de propriété ; ‫امللكية‬ ‫حق‬


 les servitudes et les services fonciers ; ‫امعلارية‬ ‫حق الارففاق اامتصصتات‬
 l’usufruit ; ‫الاهتفاع‬
‫حق‬
 la rente viagère ; ‫حق امعمر‬
 le droit d’usage ; ‫حق الاس تعال‬
 le droit de superficie ; ‫حق امسطصية‬
 l’emphytéose ; ‫حق امكراء امطويل الامد‬
 le droit de habous ; ‫حق احلبس‬
 le droit de zina ; ‫حق امزينة‬
 le droit de haoua ; ‫حق امهواء اامتعلية‬
 les droits coutumiers confirmés avant … ‫احللوق امعرفية املنشاة بوجه حصيح‬
Vue l’importance de cette catégorie de droits, il est intéressant de les définir, de préciser leurs
éléments et de déduire leurs caractères respectifs ; notamment le droit de propriété et les
« démembrements de la propriété » qualifiés parfois de droits réels imparfaits, comme
l’usufruit et les servitudes.

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i- Le droit de propriété

Le droit de propriété confère au propriétaire du fonds le pouvoir exclusif de l’utiliser, de


l’exploiter et d’en disposer. Seuls la loi ou l’accord le limitent en cela. (art 14 du CDR)

C’est un droit :

 exclusif (chaque chose a un propriétaire, et un seul) ;


 perpetuel (lié à l’existence de la chose) ;
 absolu (opposabilité et prérogatives : utiliser, exploiter, en disposer) ;

L’étendue, les prérogatives du droit de propriété sont :

 le droit d’usage : de l’utiliser (l’usus) ;


 le droit d’exploiter : de percevoir les droit (le fructus) ; et
 le droit d’en disposer : modifier, transformer ou détruire (abusus).

ii- Le droit d’usufruit :

L’article 79 du CDR stipule que l’usufruit est un droit réel qui autorise l’usufruitier à se servir
et à exploiter le bien d’autrui ;

L’usufruit est acquis par la volonté des parties ou en vertu de la loi et peut être établi à terme
ou à condition ;

L’usufruit peut être établi sur : (art 81)

 la propriété immobilière ;
 le droit de superficie ;
 le droit de « zina » ;
 le droit de « haoua ».

L’usufruit est un droit réel principal qui porte exclusivement sur les biens immeubles, mais
pas sur les biens meubles ;
L’usufruitier peut jouir par lui-même, donner à ferme, hypothéquer ou aliéner son droit.

L’usufruitier a le droit de jouir de toute espèce de fruits, soit naturels, soit industriels, soit
civils, que peut produire l’immeuble dont il a l’usufruit.

Le propriétaire ne peut, par son fait ni de quelque manière que ce soit, nuire aux droits de
l’usufruitier.

Le propriétaire peut céder à une autre personne le droit de se servir d’une chose et d’en
percevoir les fruits ou les revenus ; on dit qu’il en donne l’usufruit qui est un droit d’usage et
de jouissance de la chose d’autrui.

Le propriétaire n’a plus les pouvoirs d’user du bien et d’en percevoir les fruits, ces pouvoirs
se trouvent réduits à un droit de nu-propriété ; ç-à-d qu’il ne conserve que le droit de disposer
de la chose (pouvoir d’aliénation).

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L’usufruit s’éteint par : (art 99)

 le décès de l’usufruitier ;
 l’expiration du temps pour lequel il a été accordé ;
 la perte totale de la chose sur laquelle l’usufruit est établi ;
 la renonciation expresse à l’usufruit ;
 la réunion sur la même tête des deux qualités d’usufruitier et de propriétaire.

L’usufruit accordé aux personnes morales s’éteint à l’issue d’un délai maximum de quarante
ans (art 100).

L’usufruit peut aussi s’éteindre par l’abus que fait l’usufruitier de sa jouissance, soit en
commettant des dégradations sur le fonds, soit en le laissant dépérir faute d’entretien (art 104)

iii-Les servitudes et les services fonciers

L’article 37 du CDR définie la servitude comme « un droit réel constitué par une charge
imposée sur un fonds pour l’usage ou l’utilité d’un fonds appartenant à un autre
propriétaire ».

La servitude est une charge imposée à un immeuble, terrain ou bâtiment, appelé « fonds
servant ou grevé » et établie à l’avantage d’un autre immeuble appelé « fonds dominant ».

La servitude dérive soit de la situation naturelle des lieux ou des obligations imposées par la
loi, soit des conventions entre les propriétaires.

Les servitudes naturelles consistent en une charge imposée par la situation naturelle des lieux
sur un fonds au profit d’un fonds voisin.
La servitude légale est une charge imposée par la loi à un immeuble ; elle peut être décidée
pour cause d’utilité publique ou particulière.

Il existe une grande variété de servitudes :

 servitude de puisage (art 50)


 servitude de canalisation (art 56)
 servitude d’écoulement et d’évacuation (art 60)
 servitude de passage (art 64)
 droit de surplomb (art 66 et suivants)

Le droit de puisage est un quart d’eau utilisé pour irriguer les terres et les plantations qui s’y
trouvent.

Le droit de canalisation est le droit de faire passer l’eau d’irrigation provenant d’une source
située sur le fonds d’un tiers pour la faire déboucher sur le fonds à irriguer, au moyen de
canaux ou de conduites.

Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en
découlent naturellement sans que la main de l’homme y ait contribué.
Le propriétaire inférieur ne peut pas élever de digue qui empêche cet écoulement.
Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur.

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Tout propriétaire d’un fonds qui n’a sur la voie publique aucune issue ou qu’une issue
insuffisante pour l’exploitation de sa propriété peut réclamer un passage sur les fonds de ses
voisins, moyennant une indemnité appropriée sous réserve d’établir ce passage à un endroit
susceptible d’occasionner le moins de dommage au fonds servant.

Quant au droit de surplomb, il est interdit pour le propriétaire d’un fonds de :

pratiquer dans un mur mitoyen, des fenêtres ou balcons ou toute autre ouverture similaire,
sans le consentement du propriétaire du fonds voisin ;

ouvrir des terrasses, balcons ou autres ouvertures similaires sur la propriété de son voisin s’il
n’y a deux mètres de distance. Cette distance est réduite à un mètre seulement si elles sont
obliques.

Lorsqu’une servitude est constituée au profit d’un fonds donné, elle accorde à son propriétaire
tout ce qui est nécessaire pour faire usage de ce droit.
Le propriétaire du fonds dominant a le droit d’entreprendre les travaux nécessaires pour user
de son droit et pour le conserver ; il doit exercer ce droit de la manière la moins dommageable
pour le fonds servant.

Les frais des ouvrages nécessaires à l’exercice et à la conservation de la servitude sont à la


charge du propriétaire du fonds dominant sauf stipulation contraire.

Les droits de servitude s’éteignent pour l’une des causes suivantes : (art 69)

 par l’expiration du terme fixé :


 par la renonciation du propriétaire du fonds dominant à son droit de servitude ;
 par la réunion du fonds servant et du fonds dominant entre les mains d’un même
propriétaire ;
 lorsque le fonds dominant et le fonds servant se trouvent dans une situation telle que ce
droit ne peut plus être exercé ;
 par la perte totale du fonds dominant et du fonds servant ;
 par la disparition de l’objet pour lequel le droit a été créé.

Quant aux services fonciers, ils font l’objet du chapitre II du CDR (art 70 à 78) ; on peut en citer les
cas suivants :

 une personne peut obliger son voisin à fixer les limites de leurs fonds contigus ;

 les voisins peuvent réclamer la suppression des nuisances de voisinage dépassant la limite
habituelle ;

 le propriétaire ne peut pas planter d’arbres, arbrisseaux et arbustes ou autres plantes près
de la limite de son fonds ni les remplacer si elles sont mortes, coupées ou arrachées sans
tenir compte des distances prescrites par les règlements … (2m ou 50cm : à défaut) ;

 il n’est pas permis de planter près des constructions de son voisin des arbres dont les
racines s’étendent ;

 le propriétaire a le droit de clôturer son fonds sous réserve que cela n’empêche pas le
propriétaire du fonds voisin d’exercer ses droits ;
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 les usines et autres édifices nuisibles à la santé, dangereux ou perturbant la tranquillité


doivent être édifiés suivant les caractéristiques et distances et à l’intérieur des zones
définies par la loi ;

 tout propriétaire ou acquéreur d’un fonds craignant pour des raisons sérieuses
l’effondrement d’un bâtiment mitoyen ou sa démolition partielle doit demander à son
propriétaire ou acquéreur de faire le nécessaire pour empêcher son effondrement ;

 le propriétaire ou acquéreur de l’immeuble menacé de préjudice suite à des fouilles ou


autres travaux entrepris sur le fonds mitoyen doit réclamer au propriétaire ou au
responsable des travaux de prendre les dispositions nécessaires pour empêcher la survenue
de préjudice tout comme il peut demander l’arrêt de tels travaux.

iv- droit viager (ou la rente viagère)

L’article 105 du CDR définit le viager comme « un droit réel basé sur l’octroi de la jouissance
d’un bien sans compensation, établi pour la durée de vie du débirentier et du crédirentier ou
pour une durée déterminée »

Le viager est établi par l’offre et le consentement des deux parties. ;


Sous peine de nullité, le contrat de viager doit être établi par acte authentique ;
Le constat des lieux n’est pas exigible pour la validité du contrat viager.

Le débirentier est tenu d’occuper le fonds en viager en y résidant lui-même ou en récoltant les
fruits. Ce droit ne peut être transféré qu’au crédirentier ou à sa succession.

Le débirentier doit veiller à la conservation du fonds en bon père de famille. Il supportera les
dépenses nécessaires pour sa conservation et son entretien. Il supportera également les
charges ordinaires imposées sur ce fonds.

v- Le droit d’usage

Le droit d’usage donne « droit à son titulaire d’utiliser la chose défini ou de bénéficier de ses
fruits » ; et ce dans la limite du nécessaire.

Le droit d’habitation se restreint à ce qui est nécessaire pour l’habitation de celui à qui ce droit
est concédé et de ceux qui sont à sa charge.

Il n’est pas permis à celui qui jouit du droit d’usage d’en disposer ;

Le titulaire du droit d’usage sur un fonds s’oblige à la préservation du fonds aussi bien que le
ferait le propriétaire du fonds ;

Le titulaire du droit d’usage n’est assujetti aux charges ordinaires liées au fonds et aux frais de
réparation et d’entretien qu’au prorata de ce dont il jouit.

Le droit d’usage peut être établi sur : (art 110)


 la propriété immobilière ;
 le droit de superficie ;
 le droit de zina ou amélioration ;
 le droit de haoua ou élévation.
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vi- Le droit de superficie

L’article 116 du CDR définit le droit de superficie comme « un droit réel immobilier qui
consiste en la possession de bâtiments, ouvrages ou plantations sur un fonds appartenant à
autrui ».

Le titulaire du droit de superficie peut l’aliéner et l’hypothéquer ;


il se transmet par préemption, par succession ou testament.

Le droit de superficie s’éteint par :


 la renonciation expresse ;
 la réunion entre les mains d’une même personne de la nue-propriété et du droit de
superficie ;
 la perte totale des bâtiments, ouvrages ou plantations.

vii- L’emphytéose

L’article 121 du CDR stipule que « le bail emphytéotique des biens immeubles confère au
preneur un droit réel susceptible d’hypothèque » ;

Ce droit peut être cédé et saisi dans les formes prescrites pour la saisie immobilière.

Ce bail doit être consenti pour une durée supérieure à dix ans et inférieure à quarante ans ;

Il s’éteint à son expiration.

viii- Le droit de zina

L’article 131 définit Le droit de zina comme « un droit réel qui confère à son titulaire la
propriété de la construction qu’il a édifiée de ses deniers sur le terrain d’autrui.

Il nait sur titre avec l’édification de la construction et est transmis par préemption, succession
ou testament.

Le titre établissant le droit de zina doit préciser le type de construction, ses caractéristiques et
ses dimensions.
Il définit aussi les droits et obligations du titulaire de ce droit.

Le titulaire du droit de zina peut aliéner la construction qu’il a édifiée, l’hypothéquer et


acquérir à son profit des servitudes actives et la grever de servitudes passives pour un temps
qui n’excèdera pas la durée de l’exercice de ce droit.

La durée du droit de zina ne peut excéder quarante années. En cas de stipulation de durée
supérieure ou de silence du contrat, la durée considérée sera de quarante ans.

Le droit de zina s’éteint par :


 l’expiration de sa durée ;
 la renonciation expresse ;
 la réunion sur une même tête des qualités de titulaire du droit de zina et de nu-propriétaire,
 la perte totale de la construction.
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ix- Le droit de haoua et surélévation

L’article 138 définit le droit de haoua et surélévation comme « un droit réel qui consiste en la
possession d’une partie déterminée de l’espace vertical qui surplombe une construction
existante, propriété d’un tiers, dans le but d’ériger au-dessus une construction autorisée par les
lois et règlements ».

Le droit de haoua et surélévation est établi sur titre.


Le titre doit indiquer le type de construction à édifier, ses caractéristiques et ses dimensions.

Le titulaire du droit de haoua et surélévation peut l’aliéner ou l’hypothéquer ou acquérir au


profit du fonds des servitudes actives et le grever de servitudes passives, en adéquation avec
sa nature.

Le droit de haoua est transmis par préemption, succession ou testament.

Le titulaire du droit de haoua et surélévation ne peut aliéner l’espace vertical qui surplombe
sa construction sans le consentement du propriétaire de l’étage inférieur.

b- Les droits réels accessoires :

Un droit réel accessoire est un droit qui n’est pas établi par lui-même, mais s’appuie sur
l’existence d’un droit personnel et constitue une garantie pour son paiement.

Les droits réels accessoires sont des droits exercés par une personne sur une chose, et qui
n’ont pas d’autonomie propre puisqu’ils accompagnent toujours un autre droit, généralement
un droit de créance.

Il s’agit des droits exercés sur la valeur de la chose ;


le droit réel accessoire offre donc un droit sur la chose, mais celui-ci n’est utile que pour la
valeur que la chose représente.

Ce sont seulement l'accessoire d'un droit de créance qui renforce l’efficacité des droits réels.
Les droits réels accessoires sont appelés aussi droits des garanties ou sûretés.

Ils sont accordés à un créancier sur les biens de son débiteur pour garantir la créance :
hypothèque d’un immeuble, gage d’un bien meuble, nantissement de fonds de commerce ou
de marchandises… sont constitués en garantie d'une créance.

L’article 10 de la loi n° 39-08 formant code des droits réels prévoit la liste des droits réels
accessoires suivants :

 les privilèges ;
 L’antichrèse (le nantissement d’une chose immobilière) ; et
 les hypothèques.

i- Les privilèges ‫حلوق الامتياز‬


L’article 142 du CDR définit le privilège comme « un droit réel accessoire qui accorde à un
créancier la priorité par rapport aux autres créanciers même hypothécaires ».
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Le rang des privilèges (d’être payé) est défini par la loi.

Les privilèges produisent leurs effets même en cas de non-inscription à la conservation


foncière.

Le privilège est un droit réel offrant à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence ;
C’est un droit réel accessoire, accompagnant le droit de créance et affecté en garantie ;
C’est un privilège définit par la loi, pour un intérêt général ou des considérations sociales.

Les seules créances privilégiées sur les immeubles sont :

 les frais de justice pour la réalisation de l’immeuble et la distribution de son prix ;


 les droits du Trésor, (ce privilège ne s’exerce sur les immeubles qu’à défaut de mobilier).

Les privilèges sont de deux types : privilèges généraux et privilèges spéciaux ;

Les privilèges généraux sont soit doublement généraux (super privilèges), soit simplement
généraux ;

L’article 1248 du DOC prévoit trois domaines de super privilèges :

 les salaires (caractère alimentaire et de subsistance) ;


 les frais de justice (intérêt de la communauté) ; et
 les dettes d’une entreprise en difficulté (privilèges de procédure et de conciliation)

Le même article prévoit la liste des privilèges simplement généraux, qui ne s’exercent que sur
les meubles du débiteur, il s’agit de :

 privilège du trésor ;
 privilège des caisses de sécurité sociale ;
 privilèges garantissant le paiement des frais funéraires ;
 privilège bénéficiant aux professionnels de santé pour les frais de dernière maladie ;
 privilège accordé en garantie de paiement du salaire différé des gens de service.

Les privilèges spéciaux sont caractérisés par le fait qu'ils portent sur un ou plusieurs biens
déterminés, qu'il s'agisse de biens mobiliers (les privilèges spéciaux mobiliers) ou
immobiliers (les privilèges spéciaux immobiliers).

L’article 1250 du DOC prévoit les principaux privilèges spéciaux mobiliers suivants :

 les loyers des immeubles ;


 les frais faits pour la conservation de la chose ;
 les salaires et remboursement dus à l’artisan, etc.

Les privilèges spéciaux immobiliers sont très proches des hypothèques légales, (le principe
d'indivisibilité le principe de spécialité). Ces privilèges sont économiquement très efficaces,
ils n'impliquent pas de dépossession. Ils offrent un droit de suite et d'un droit de préférence.
Le créancier doit procéder à quelques formalités, et doit notamment effectuer une publicité.

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ii- L’antichrèse ‫امرهن احليازي‬


L’article 145 du CDR définit l’antichrèse comme « un droit réel établi sur un immeuble
affecté par le débiteur ou sa caution réelle au créancier en garantie d’une créance. Elle confère
au créancier la possession et le droit de rétention du bien nanti jusqu’à l’acquittement de sa
créance ».

L’antichrèse ne s’établit que par écrit. Elle n’est valable que pour une durée déterminée.

Le contrat doit, sous peine de nullité, constater la possession du bien en gage s’il n’est pas
immatriculé.

L’antichrèse inclut le bien en gage et ses dépendances, ainsi que toutes les créations et
améliorations intervenues après l’acte, ou acquises par concession.

Pour être valable, le contrat d’antichrèse doit indiquer ce qui suit :

 l’identité des parties au contrat ;

 la désignation du bien en gage à travers la désignation de sa situation, sa superficie et ses


éléments constitutifs et ses limites ou le numéro de son immatriculation foncière si besoin
est ;

 la désignation du montant de la créance garantie par le gage ainsi que le délai convenu
pour le paiement.

Le nantissement portant sur les biens futurs est interdit.

L’antichrèse présente les effets suivants :

Le créancier dispose du droit de rétention du bien nanti et du droit de le vendre aux enchères
conformément aux dispositions légales pour se faire payer du prix par préférence aux autres
créanciers. Il dispose également du droit de suite en quelque main qu’il passe.

Les fruits du bien gagé reviennent au propriétaire. Le créancier doit les récolter et les remettre
au débiteur ou les conserver pour en imputer le prix sur le capital de la dette.

Le créancier est tenu, s’il n’en est autrement convenu, de payer les contributions et charges
annuelles de l’immeuble qu’il tient en antichrèse.
Il doit également, sous peine de dommages et intérêts, pourvoir à l’entretien et aux réparations
utiles et nécessaires de l’immeuble, sauf à prélever sur les fruits toutes les dépenses relatives à
ces divers objets.

Le créancier ne devient pas propriétaire de l’immeuble, par le seul défaut de paiement au


terme convenu ; toute clause contraire est nulle ;
en ce cas, il peut poursuivre l’expropriation de son débiteur par les voies légales.

Le créancier est responsable de la perte ou la détérioration de l’immeuble du fait de sa


négligence.

Le constituant doit payer au créancier les dépenses nécessaires que celui-ci a faites pour
l’immeuble nanti.
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L’antichrèse est inséparable de la créance qu’il garantit ; il dépend de cette créance quant à sa
validité et à son extinction. L’antichrèse s’éteint avec l’extinction totale de la créance
garantie.

Nonobstant la créance garantie, l’antichrèse s’éteint dans les cas ci-après :

 la renonciation expresse du créancier ;


 la perte totale de l’immeuble garanti ; et
 la confusion (réunion des qualités de créancier et de débiteur d'une même obligation)

La créance s’éteint par la vente forcée du bien par adjudication conformément aux
dispositions légales.

Le débiteur est tenu de payer la créance garantie et ses suites avant l’échéance de paiement.
Lorsque le créancier refuse de recevoir son paiement, le débiteur peut lui faire des offres
réelles puis consigner la somme ou la chose offerte auprès de la caisse des dépôts du tribunal ;
celui-ci prononcera la restitution du bien à son propriétaire et l’extinction de la créance après
s’être assuré du paiement de la créance dans sa totalité.

iii-L’hypothèque ‫امرهن امرمسي‬


L’article 165 du CDR définit l’hypothèque comme « un droit réel accessoire établi sur un
immeuble immatriculé ou en cours d’immatriculation, affecté à la garantie du paiement d’une
créance ».

L’hypothèque est une garantie que prend un prêteur sur un bien immobilier pour lequel il a
consenti un crédit. Elle permet au créancier de faire saisir le bien afin qu'il soit procédé à une
vente en justice pour être payé sur le prix, au cas où son propriétaire débiteur ne paierait pas
les sommes dues qu'il doit rembourser.

Pour faire reconnaître son droit, le créancier doit procéder à l'inscription de l'hypothèque au
service de la conservation foncière.

C'est la date de l'inscription qui permettra à l'hypothèque de prendre son rang.

La publicité des hypothèques est obligatoire pour être opposable aux tiers, autres créanciers.

Toute hypothèque régulièrement mentionnée aux titres fonciers conserve son rang et sa
validité, sans formalité nouvelle, jusqu’à la mention régulière, aux mêmes titres, de l’acte
libératoire.

L’hypothèque est indivisible et subsiste en entier sur les immeubles affectés, sur chacun et sur
chaque portion de ces immeubles.

L’hypothèque concerne l’immeuble affecté et ses accessoires ainsi que tous les ouvrages et
améliorations réalisés après la formation du contrat ou qui lui sont intégrés par concession.

Les types d’hypothèque :

L’hypothèque est forcée ‫اجلربي‬ ‫ امرهن امرمسي‬ou conventionnelle ‫امرهن امرمسي امرضايئ‬
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L’hypothèque forcée est celle qui est conférée sans le consentement du débiteur, et
seulement dans les cas déterminés par la loi.

Le Président du Tribunal peut, en cas d’urgence, ordonner sur requête, une inscription
conservatoire laquelle n’aura d’effet que jusqu’au jugement définitif à inscrire.
Le jugement définitif portant hypothèque prendra rang à la date de l’inscription conservatoire.

L’hypothèque conventionnelle ne peut être constituée que par écrit avec le consentement des
deux parties et n’a d’effet qu’après son inscription.

le constituant peut être le débiteur lui-même ou un tiers garant qui, consent l’hypothèque dans
l’intérêt du débiteur.

le constituant de l’hypothèque doit être propriétaire de l’immeuble hypothéqué et avoir la


capacité d’en disposer.

Par ailleurs, pour être valable, tout acte d’hypothèque doit indiquer :
 l’identité des co-contractants ;
 la désignation de l’immeuble hypothéqué, sa dénomination, sa situation, sa superficie, ses
composantes et le numéro du titre foncier ou de la demande d’immatriculation ;

 le montant de la créance garantie par l’hypothèque et le délai de paiement.

N.B : Le vendeur, l’échangiste ou le copartageant ayant garanti par une hypothèque


conventionnelle le paiement total du prix, ou de la soulte de l’échange peuvent obtenir
l’hypothèque forcée sur les immeubles vendus, échangés ou partagés, en vertu d’une décision
de justice.
La convention hypothécaire est un contrat signé par le débiteur et le créancier devant notaire.

Les biens du mineur ou de l’interdit ne peuvent être hypothéqués par le père, la mère, le tuteur
ou le mokadem (le tuteur datif désigné par le juge) que sur autorisation du juge.

L’hypothèque peut être consentie en garantie d’un crédit ouvert ou pour l’ouverture d’un
compte courant sous réserve que le plafond maximum soit défini dans l’acte constitutif
d’hypothèque.

Les effets de l’hypothèque :

L’hypothèque a des effets entre les parties (constituant et créancier hypothécaire) et à l’égard
des non-contractants.

 Effets à l’égard du constituant :

L’immeuble hypothéqué demeure sous la main du constituant qui peut l’utiliser, l’exploiter et
en disposer sans toutefois préjudicier au droit du créancier hypothécaire.

Le constituant de l’hypothèque peut faire tous les actes d’administration à l’égard de


l’immeuble hypothéqué et en percevoir les fruits jusqu’au moment de leur immobilisation, en
cas de non -paiement de la créance.

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Le constituant de l’hypothèque est garant de son efficacité ; il est responsable de sa


sauvegarde jusqu’au paiement de la créance ; le créancier hypothécaire peut s’opposer à tout
manquement avéré de sa garantie et prendre les mesures conservatoires nécessaires, aux frais
du constituant de l’hypothèque.

Si par la faute du constituant de l’hypothèque, l’immeuble affecté subit une perte ou une
détérioration, le créancier hypothécaire peut, à son choix, demander une sûreté suffisante ou
exiger le paiement immédiat de sa créance.

 Effets à l’égard du créancier hypothécaire :

Le créancier hypothécaire peut se faire payer, en fonction de son rang, après avoir procédé à
la vente de l’immeuble hypothéqué selon les formalités requises par la loi.

Si le prix de vente de l’immeuble hypothéqué ne suffit pas pour couvrir le montant de la dette,
le créancier hypothécaire peut revenir, pour le reliquat de sa créance, sur les biens du
constituant en tant que créancier ordinaire.

Est nulle toute convention contractuelle, même postérieure à la constitution de l’hypothèque,


qui autorise le créancier, en cas de non-paiement à l’échéance, à s’approprier l’immeuble
hypothéqué.
Toutefois, il peut être convenu, après l’échéance de la dette, que le débiteur cède aux
créanciers l’immeuble hypothéqué en paiement de la dette.

 Effets à l’égard des non-contractants :

Un droit de préférence : le créancier hypothécaire sera payé sur le prix de l’immeuble dans
l’ordre de son rang d’inscription, par préférence aux autres créanciers de rang inférieur et
avant les créanciers chirographaires.

Un droit de suite : le créancier hypothécaire peut, à l’échéance de la dette, poursuivre


l’immeuble hypothéqué en quelque main qu’il se trouve pour le recouvrement de sa dette.

Par ailleurs, l’hypothèque produit des effets à l’égard du tiers détenteur ;


Est réputé tiers détenteur toute personne qui, sans être tenue personnellement de la dette
garantie, acquiert par inscription de son titre, la propriété de l’immeuble hypothéqué.

Le tiers détenteur peut être subrogé au débiteur dans le paiement de la dette et ses accessoires.
Il jouit des termes et délais accordés au débiteur originaire.

Il peut également, avant l’échéance de la dette, purger l’immeuble de l’hypothèque s’y


rapportant en payant la dette et ses accessoires.

Il peut par contre user de la possibilité de délaissement renonciation.

Le délaissement est constaté par le greffier en chef du tribunal compétent sur procès-verbal
soumis au Président du tribunal pour approbation.
Une copie sera notifiée à tous les créanciers poursuivants dans un délai de huit jours de sa
date.

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Les droits réels immobiliers dont le tiers détenteur avait le bénéfice ou qu’il subissait, avant sa
possession, sur un immeuble délaissé renaissent après le délaissement.

Le tiers détenteur qui a payé la dette hypothécaire ou délaissé l’immeuble hypothéqué ou subi
l’expropriation a un recours tel que de droit contre le débiteur principal.

Le tiers détenteur est subrogé au créancier remboursé dans tous ses droits à l’égard du
débiteur originaire.

Le tiers détenteur peut prendre part aux enchères portant sur l’immeuble hypothéqué. S’il s’en
rend adjudicataire et en acquitte le prix et les accessoires, il est censé en être le propriétaire en
vertu de son premier titre d’acquisition.

Extinction de l’hypothèque

L’hypothèque s’éteint par :

 l’extinction de la créance garantie ;


 la mainlevée du créancier sur l’immeuble ;
 la perte totale de l’immeuble ;
 la confusion (réunion des qualités de créancier et de débiteur d'une même obligation).

L’hypothèque s’éteint aussi par la vente forcée de l’immeuble aux enchères conformément
aux dispositions légales.

3- Les droits intellectuels ‫احللوق امفكرية‬


Il s’agit de droits immatériels, ou droits d’innovation, permettant à la personne titulaire, de
jouir d’un droit de propriété exclusif, incorporel et opposable à tous, sur ses créations
intellectuelles.

Les droits de propriété intellectuelle sont les droits conférés à l'individu par une
création d’œuvre intellectuelle. Ils donnent généralement au créateur un droit exclusif sur
l'utilisation de sa création pendant une certaine période.

N.B : De fait, en dépit du renforcement de l’arsenal juridique marocain de protection des


droits de propriété intellectuelle et malgré l’alignement du pays aux standards internationaux
les plus élevés dans ce domaine, les risques de contrefaçon, de concurrence déloyale ou de
conflits sont élevés et représentent un risque financier significatif.

Les droits intellectuels sont de trois types :

 les droits de la propriété littéraire et artistique (droit d’auteur et droits voisins ou


connexes) ;

 les droits de la propriété industrielle (brevets d’inventions, marques, schémas, dessins et


modèles industriels, indications géographiques ou de provenance et les appellations
d’origine) ;

 les droits de la propriété commerciale (fonds commercial)

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En matière de propriété littéraire et artistique (dont le logiciel), le Maroc possède une


législation ad hoc et le Royaume est signataire de la convention de Berne. Les conditions de
protection sont similaires aux lois françaises, à savoir l’œuvre doit être originale, se présenter
sous la forme d’une expression et doit avoir un auteur.

Les droits accordés à l’auteur se subdivisent en droits patrimoniaux (droit exclusif durant la
vie de l’auteur et 70 après la mort de ce dernier) et droit moraux, inaliénables et
imprescriptibles.

Les droits pécuniaires sont gérés par un organisme public : le bureau marocain du droit
d’auteur (BMDA) ; c’est le BMDA qui gère sur le territoire marocain les intérêts des diverses
sociétés étrangères d’auteurs (en lien avec la SACEM).

L’invention doit respecter les règles de brevetabilité, à savoir nouveauté, activité inventive et
application industrielle ; Le titre de propriété industrielle protégeant les inventions est le
brevet d'invention, délivré pour une durée de protection de vingt ans (20) à compter de la date
dépôt de la demande.

Les schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés sont des titres de propriété
industrielle protégés pour une période de dix ans (10) à compter de la date de dépôt de leur
demande.

Les dessins ou modèles sont des éléments de propriété incorporels ; ce sont des créations
artistiques appliquées à l’industrie :
est considéré comme dessin industriel tout assemblage de lignes ou de couleurs ; et
comme modèle industriel, toute forme plastique, associée ou non à des lignes ou à des
couleurs, donnant une apparence spéciale à un produit industriel ou artisanal et pouvant servir
de type pour la fabrication d'un produit industriel ou artisanal.
Pour être enregistré, le dessin ou modèle doit être nouveau et présenter un caractère propre.
La protection du créateur dure 15 ans, à compter de la date du dépôt initial.
(Ou 5 ans à compter du premier dépôt, renouvelable 4 fois).

La marque doit être distinctive, licite et disponible,


la marque est protégée pour une durée de dix ans (10) indéfiniment renouvelable, dans les 6
mois précédant l’expiration de sa durée de validité.

Les indications géographiques ou appellations d’origine sont « toute indication qui sert à
identifier un produit comme étant originaire d’un territoire, d’une région ou d’une localité de
ce territoire, dans les cas où une qualité, réputation ou autre caractéristique déterminée du
produit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique… ».
l’indication géographique n’est pas un droit exclusif : le droit conféré se limite à interdire à
des concurrents extérieurs au lieu géographique (ou ceux à l’intérieur de la zone enregistrée et
qui ne respectent pas le cahier des charges) d’utiliser le nom.

La propriété commerciale est une expression juridique qui désigne le droit dont dispose le
locataire d'un bail commercial au renouvellement de son bail, ou à défaut, à l'obtention d'une
indemnité d'éviction.
Le locataire peut prétendre à la propriété commerciale (droit au bail) à compter du
24ème mois de location, sauf lorsqu'il à racheter ledit droit au bail à l'ancien locataire, auquel
cas il en est le propriétaire immédiatement et de plein droit.

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Pour mettre en œuvre le droit de propriété industriel, la répression semble le moyen le plus
usé, dans le cadre d’une triple action :

- Action douanière : au Maroc, la contrefaçon est considérée comme une infraction douanière.
La loi de finances 2014 a élargi les prérogatives de l’Administration des Douanes dans la lutte
contre la contrefaçon, notamment pour ce qui est de l’importation de marchandises portant
une marque contrefaite. De plus, depuis l’amendement n°23-13, les mesures aux frontières ne
sont plus limitées aux marques, mais étendues aux indications géographiques et aux
emballages.

- Action civile : ouverte au titulaire et au bénéficiaire exclusif du droit d’exploitation, elle doit
être engagée dans les 30 jours à compter de la mise en connaissance de cause du titulaire des
droits.
Deux choix d’indemnisation sont possibles : la demande des dommages et intérêts
correspondant au préjudice subi (souvent délaissée soit du fait de la méconnaissance des
procédures par les cabinets d’avocats soit car elle engendre des frais supplémentaires
(expertise) ou l’attribution d’une somme forfaitaire comprise entre 50.000 et 500.000 dh, dont
l’appréciation est laissée au juge.

- Action pénale : tout acte de contrefaçon peut être réprimé au pénal par une peine
d’emprisonnement assortie d’une amende, soit de l’une des deux peine uniquement.
Les sanctions en question sont en matière de brevet, dessin et modèle et indication
géographique : 2 à 6 mois de prison et/ou 50 000 à 500 000 dh d’amende.
En matière de marques, ces peines vont de de 3 mois à 1 an d’emprisonnement et/ou 100 000
à 1.000.000 dh d’amende.

N.B : Certains juristes utilisent le critère de « patrimoine » pour classer les droits subjectifs,
en droit patrimoniaux et droits exra-patrimoniaux.

Le patrimoine d’une personne désigne l’ensemble des rapports de droit susceptibles d’être
évalués en argent et dans lesquels une personne est engagée.
C’est l’ensemble de biens, droits et obligations d’une personne à un moment donné.

C- Les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux

1- Les droits patrimoniaux :

Les droits patrimoniaux sont des droits propres à chaque personne physique ou morale. C’est
ce que la personne possède en propre, ce qui peut faire l’objet d’une appréciation en argent.
Ceux-ci sont caractéristiques d’une personne dans sa singularité.

Ils sont cessibles (vente, don, échange…) et transmissibles (succession, saisie …)

Il s’agit de biens corporels et de biens incorporels.

 les biens corporels présentent un caractère concret et matériel :


la propriété foncière, par exemple

 les biens incorporels présentent un caractère juridique, immatériel :


droit de créance, part sociale dans une société, par exemple.

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2- Les droits extrapatrimoniaux

Ce sont des droits qui ne peuvent faire l’objet d’une appréciation en argent ;
Contrairement aux droits patrimoniaux, ils sont universels, propres à l’humanité entière ;
Ils sont inhérents à la personne humaine (naturels), dont on ne peut pas la priver ;

 droit à l’intégrité physique (droit à la vie …)

 droit à l’intégrité morale (droit au nom, droit au respect…)

 droit au respect de la vie privée

 droits fondamentaux (liberté de mouvement, de pensée, d’expression, de la presse, de


s’associer, de travailler, etc.)

Les droits extrapatrimoniaux sont inaliénables, insaisissables et imprescriptibles.

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