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Chapitre I : Les garanties normatives des droits de l’homme

Comment un système constitutionnel protège les droits fondamentaux ? (Caractères


généraux de la protection constitutionnelle)

1- L’inscription constitutionnelle des droits fondamentaux : les droits fondamentaux


sont-ils dans le bloc de constitutionnalité ? Au BF le préambule fait partie intégrante de
la constitution dont les déclarations y font partie également.
2- La garantie des droits et libertés : comment est faite la garantie dans la constitution ?
- Garantie de fond
. L’effet immédiat des droits fondamentaux : applicabilité directe des droits
fondamentaux conditionne l’effectivité : savoir si les droits fondamentaux sont
directement applicables ou si une loi de développement est nécessaire (le juge
constitutionnel reste fidèle à la doctrine Vedel selon laquelle l’imprécision d’une
disposition constitutionnelle n’en supprime pas le caractère normatif)

. La « nécessaire réserve de la loi » en la matière signifie qu’il faut réserver au


législateur la définition de l’essentiel de la réglementation applicable. La loi dispose d’une
compétence irréductible pour la règlementation des droits constitutionnellement reconnus, le
pouvoir règlementaire étant limité à la mise en œuvre des normes posées par le législateur.

- Garantie procédurale ou juridictionnelle


. Justice constitutionnelle
. Justice ordinaire (civile, pénale, administrative)

Dans le système national burkinabè la constitution garantie les droits humains (art 1-30)
parfois elle renvoie à la loi (art. 101).

Section 1 : les droits fondamentaux dans la constitution

Nous verrons la forme de la garantie et le fond de la garantie.

§1 : La forme de la garantie

- Constitutionnalisation
- Classification
A- La constitutionnalisation des droits fondamentaux
- Titre 1 de la constitution du 11 juin 1991 est consacré aux droits de l’homme (droits et
devoirs fondamentaux).
. Le Burkina montre ainsi que la protection des droits de l’homme revêt une importance
capitale (Le BF accorde une importance capitale).
. Un aspect incontournable du constitutionnalisme, une partie est tjrs consacrée aux
droits fondamentaux dans la constitution.
. Signifie que ces droits ont un statut constitutionnel et qu’aucune norme interne ne
peut être supérieure à un droit fondamental (ces droits st intangibles).
B- La classification des droits fondamentaux
- Dans la constitution burkinabè, il y a une (quadruple) catégorisation des droits de
l’homme : droits et devoirs civils (chapitre 1), droits et devoirs politiques (chapitre
2), droits et devoirs économiques (chapitre 3) et des droits et devoirs sociaux culturels
(chapitre 4).

Cette catégorisation est inappropriée.

. Elle l’est en la forme parce qu’elle ne correspond pas à la catégorisation des droits de
l’homme (droits civils et politiques, droits économiques et sociaux culturels, droits de la
3ème génération. La classification incomplète dans la constitution, il manque la 3ème
catégorie.

. Au fond parce qu’il y a une fausse classification des droits civils et politiques dans des
droits économiques et sociaux-culturels (art 21 de la constitution : la liberté d’association). Et
une fausse classification des droits de la 3ème génération dans les droits de la 2ème (ex art. 29).

Elle est incomplète et imprécise.

§2 : Le fond de la garantie

La constitution garantie les droits et devoirs civils (chapitre 1), droits et devoirs politiques
(chapitre 2), droits et devoirs économiques (chapitre 3) et des droits et devoirs sociaux
culturels (chapitre 4)

- Les droits et devoirs civils (art. 1er à 10) : protection de la vie, l’intégrité physique,
droit à la vie privée et familiale…
- droits et devoirs politiques (art. 11 à 13) : droit à l’information
- droits et devoirs économiques (art. 14 à 17) : droit de propriété,
- droits et devoirs sociaux et culturels (art. 18 à 30) : droit au travail, à la sécurité sociale,
logement…

Section 2 : les libertés publiques dans la loi

Exemple de libertés publiques : la liberté de pensée, de conscience, d'opinion, d'expression,


d'association, de réunion, de manifestation, d'aller et venir.

Qui est compétent pour réguler les libertés publiques ?

§1 : La compétence normative

La réglementation des libertés publiques donne lieu à une double compétence normative.

A- La compétence du pouvoir législatif et du pouvoir règlementaire


1- La compétence du pouvoir législatif
Le pouvoir législatif est le 1er législateur. Il fixe le régime de liberté publique. En la matière,
c’est la compétence d’attribution : art 101.
- Compétence pour fixer les conditions liées à la violation des libertés publiques
- La loi détermine les principes concernant … l’exercice des libertés publiques. La loi se
limite à fixer les grands principes
2- Le pouvoir réglementaire
Il est un législateur secondaire en matière de liberté publique en s’occupant des détails de liberté
publique. Ex : liberté de presse, protection de la liberté syndicale). Il dispose d’une compétence
de droit commun.
2 types de compétences en matière de liberté publique
- D’une part il prend des règlements d’exécution : ce st les règlements pris en vertu
d’une loi art : 101 al. 2.
- Il dispose d’autre part d’un pouvoir réglementaire autonome. Il détermine ex nihilo, ils
sont pris en vertu de l’art 108 de la constitution.

B- La typologie et formulation des libertés

Une classification des libertés s’avère délicate à cause de l’interdépendance entre les
libertés qui s’interpénètrent et qui se complètent.
1- La typologie des libertés
- Les libertés individuelles (consacrées à l’homme en tant que personne humaine)
- Les libertés sociales (consacrées à l’individu en tant que membre d’une société)
- Les libertés économiques (consacrées à l’homme en tant qu’agent économique)
a- Libertés individuelles (consacrées à l’homme en tant que personne humaine)
Elles ressortent d’une philosophie individualiste de l’homme tirée de la révolution française de
1789.
Elles visent à protéger l’individu des contraintes arbitraires des pouvoirs publics.
. La plus importante est sans conteste la sureté qui s’analyse comme l’état de l’homme qui
n’est ni arrêté, ni détenu qui jouit donc de la liberté d’aller et venir.
L’art 2 de la constitution de 1991consacre la sureté à son al. 1.
L’objet véritable de la sureté comme le souligne Jean Rivero « c’est donc la sécurité juridique
de l’individu face au pouvoir ».
. La sureté est assortie de la liberté « d’aller et venir » que M. Rossi qualifie de liberté
locomotrice.
Cette liberté consiste pour l’individu à pouvoir se déplacer suivant ses désirs et c’est dans ce
sens que l’on peut également parler de liberté de circulation.
L’art 9 de la constitution consacre cette liberté en ces termes « la libre circulation des personnes
et des biens, le libre choix de la résidence et le droit d’asile sont garantis ».
. Droit à la vie privée et familiale : art 6 de la constitution

b- Les libertés sociales (consacrées à l’homme en tant que membre d’une société
Les libertés qui correspondent aux activités humaines de caractère non-économique, se
distinguent généralement par leur aspect intellectuel : elles sont très variables et ne se
confondent pas aux libertés économiques en ce qu’elles ne sont pas orientées vers des intérêts
purement ou au moins essentiellement matériels. C’est en ce sens que l’on a coutume de les
appeler liberté de la pensée ou encore liberté intellectuelle. Ex : liberté d’opinion, liberté de
la presse, liberté de croyance, de non croyance, de réunion, de spectacle, de culte….
L’article 7 de la constitution consacre la liberté de croyance, de non croyance, de conscience,
d’opinion religieuse, philosophique, de culte, de réunion, de la pratique de la coutume ainsi que
la liberté de cortège et de manifestation
Art 8 consacré, a la liberté d’opinion, de presse et le droit à l’information.
c- Les libertés à contenu économique (consacrées à l’homme en tant qu’agent
économique)
La doctrine a défini ces droits économiques comme une notion de liberté à contenu
économique pour désigner par ex la liberté de travail, la propriété privée, la liberté
d’entreprises ou du commerce et de l’industrie.
La liberté du travail est consacrée par l’art 19 qui interdit de faire des discriminations en matière
d’emploi.
La liberté de travail recouvre le droit au travail, le droit d’avoir des conditions descentes de
travail et d’emploi, le droit à un salaire équitable.
La liberté de travail est étroitement liée à la liberté syndicale et au droit de grève.
C’est pourquoi l’art 21 consacre la liberté syndicale en ces termes « la liberté syndicale est
garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contrainte et sans limitations autres que
celles prévues par la loi ».
La liberté de l’industrie et du commerce ou liberté d’entreprise est garantie par l’art 16. Cette
liberté se définit comme le droit d’user de ses talents, de ses facultés intellectuelles.

2- La formulation des différentes libertés

Certaines libertés à travers leurs formulations sont assorties de conditions restrictives.


D’autres par contre semblent ne souffrir d’aucune restriction même si leur contenu reste vague.

a- Les libertés sous restriction


Le maintien de l’ordre quelle que soit l’étendue des dispositions constitutionnelles ou
législatives, reste un souci majeur pour les pouvoirs publics.
C’est pourquoi certaines libertés par leur nature, sont de véritables « points
d’achoppement » entre les citoyens et l’autorité publique.
Dans la constitution du 11 juin 1991, les libertés sous restriction sont le plus souvent assorties
de formules telles que :
- « … dans les conditions prévues par la loi »,
- « … sous réserve du respect de la loi »,
- « … sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et de la
personne humaine ».
En somme, il s’agit des libertés règlementées et cela ne va pas sans poser de problème.
Souvent la loi n’intervient pas pour préciser l’exercice de la liberté ou alors cette règlementation
intervient en réalité en une restriction pure et simple. C’est pourquoi certains auteurs tels que
OBOU n’hésitent pas à qualifier de telles libertés de « libertés piégées ».
La plupart des libertés sous restriction sont les libertés sociales (liberté de la pensée ou encore
liberté intellectuelle).
C’est l’ex de :
- l’art 8 relatif à la presse, l’opinion, l’information
- l’art 7 relatif à la liberté de croyance, de conscience, d’opinion religieuse,
philosophique (Liberté d'opinion, de pensée, d'expression (en matière politique,
religieuse, philosophique), d’exercice de culte, de réunion….
- de même les articles 12, 13 relatifs à la liberté d’association, à la liberté syndicale,
d’enseignement, d’instruction, de propriété intellectuelle, de création artistique,
scientifique et technique sont tous sous restriction.
Certaines raisons qui paraissent faciles à trouver pour restreindre des libertés, car les notions
d’ordre public, de bonnes mœurs, de condition humaine, sont des notions juridiques
incertaines qui peuvent être comparées à des enveloppes vides, prêtes à tout contenir. Ces
restrictions, contribuent à affaiblir la protection des libertés publiques, sinon à favoriser leur
négation.

b- Les libertés sans restriction


Les libertés publiques ont souvent été considérées comme des droits naturels de
l’homme. Partant de ce principe, le législateur ne pourra supprimer ou diminuer ces libertés
inhérentes à la personne humaine dans leur règlementation positive, sans faire œuvre vaine.
Cette conception a été à la base de la déclaration française de 1789 qui faisait une assimilation
des libertés publiques aux droits naturels de la personne. Les hommes de la révolution ont cru
à l’existence de droits naturels inaliénables et imprescriptibles et les ont proclamés
solennellement. Toute fois de nombreuses dispositions positives ont montré combien étaient
fragiles ces droits proclamés dérivant du droit naturel.
Cet optimisme un peu naïf n’allait pas résister à l’épreuve du temps : considérer les libertés
publiques comme des droits naturels et ajouter que le législateur a le devoir de les
protéger, ne constitue pour le citoyen aucune garantie. La reconnaissance à l’individu de
certains droits, relève du droit positif et non du droit naturel : il n y a pas de droit supérieur à
la législation positive. Or cette conception des libertés publiques tendait à placer celle-ci au-
dessus de l’Etat en oubliant que ce qui était important pour les libertés, c’est bien des règles de
droit positif, seul cadre juridique de ces libertés.
En d’autres termes ce qui est important, ce ne sont pas les règles morales, éthiques, religieuses,
mais des règles juridiques dont seul l’Etat a le monopole.
C’est pourquoi, la théorie des libertés publiques considérées comme des droits naturels a perdu
peu à peu ses adeptes. De cette théorie, il reste que certaines libertés apparaissent tellement
fondamentales que le législateur a tenu à en faire « des espaces sacrés des libertés » dans
sa réglementation. Celles-ci sont constituées en partie par les libertés individuelles qui
conditionnent l’existence même des autres libertés.
Ex :
- Art 1 relatif aux « discriminations de toute sorte, notamment celles fondées sur la race,
l’ethnie, la religion… »
- Art 2 relatif à la protection de la vie, la sureté et l’intégrité physique
- Art 6 relatif à la demeure, au domicile, la vie privée et familiale, le respect de la
correspondance
- Art 15 relatif au droit de propriété
- Art 19 relatif au travail.
La remarque que l’on peut faire au niveau des libertés sans restriction, c’est qu’elles
ne présentent pas de menaces réelles pour l’ordre public. Elles sont en outre faciles à
contenir et laissent présager de la part de l’Etat, un Etat providentiel. Les formulations à
travers des formules telles que « l’Etat œuvre à… », Laisse penser que l’Etat n’a qu’une
obligation de moyen quant à leur garantie. En fait, l’Etat se borne à les reconnaitre sans
pour autant préciser les moyens dont il dispose pour les garantir.

§2 : Le régime normatif

Deux régimes existent :

- Le régime répressif
- Et le régime non répressif

A- Le régime répressif

On le présente en général comme le plus favorable aux libertés publiques : l’individu sans
aucune déclaration préalable d’intention met lui-même directement en mouvement sa
liberté, sauf à répondre de ses abus devant le juge constitutionnel (Roche J et Pouille A.)
La liberté étant la règle, l'interdiction l'exception. Par exemple : l'exercice de la liberté
d'expression, en cas de la diffamation, la responsabilité de l'utilisateur de ce droit est
engagée.

Il consiste à interdire certaines actions attentatoires aux libertés publiques qui sont alors érigées
en infraction pénale impliquant des sanctions.

B- Le régime non répressif

Il en existe 2 :

- Le régime préventif : consiste à subordonner l’exercice des libertés publiques à des


conditions qui doivent être vérifiées par l’administration et fixées par la loi pour
l’autorisation préalable d’exercice selon la loi. Ce régime suppose une intervention
préalable d'une autorité publique. De ce fait, le citoyen perd la possibilité d'agir
spontanément. Il peut se voir opposer une interdiction, l'exigence d'une autorisation
préalable ou d'un agrément.

Même dans un régime dit libéral, l'exercice de toute liberté peut être interdit par une mesure de
police s'il y a des risques de troubles graves de l'ordre public que l'autorité responsable n'a pas
les moyens d'empêcher. Certes, une possibilité est ouverte au citoyen de demander au juge
l'annulation de la décision d'interdiction.

Ex : le droit de grève

- Le régime de la déclaration préalable : exige de la personne qui veut exercer sa liberté


publique d’en informer l’autorité publique. La déclaration préalable consiste dans
l'obligation faite aux personnes désireuses d'exercer certaines activités d'en informer au
préalable la puissance publique grâce à une déclaration précisant l'objet et les modalités
de l'activité envisagée. Ex la liberté d’association
Chapitre II : les garanties institutionnelles des droits de l’homme

Les droits de l’homme et les libertés publiques peuvent être violés par une multitude d’acteurs.

Ce qui rend nécessaire la création d’institutions de protection.

Qui est chargé de veiller à la protection des droits fondamentaux et des libertés publiques ?

Section 1 : les institutions juridictionnelles

La mise en œuvre des droits de l’homme est assurée par 2 types de juridictions : il s’agit d’une
part de la juridiction spécialisée (la juridiction constitutionnelle) et d’autre part des
juridictions ordinaires.

§1- La juridiction spécialisée : le conseil constitutionnel

Au Burkina il y a un système de justice constitutionnelle centralisé, une seule juridiction est


compétente à savoir le juge constitutionnel.

Il s’agit d’une juridiction formellement compétente et qui était pratiquement insaisissable

A- Une juridiction formellement compétente

Au Burkina c’est le conseil constitutionnel qui est compétent pour protéger les droits
fondamentaux garantis par la constitution en vertu de l’article 152 de la constitution : « le
conseil constitutionnel est l’institution compétente en matière constitutionnelle et électorale …
il interprète les dispositions de la constitution »

La loi organique N° 033-12/AN du 11 juin 2012 donne une compétence spéciale au conseil
constitutionnel en matière de contentieux des droits fondamentaux.

B- Une institution précédemment insaisissable dans la pratique

Sous un double point de vue :

- en vertu de la constitution : art 157 les personnes autorisées st limitativement énumérées


( loi N° 033-12/AN du 11 juin 2012)

ü Le Président du Faso

ü le Premier ministre
ü le Président de l’Assemblée Nationale

ü un dixième (1/10) au moins des membres du parlement

- En vertu de la loi organique relative au Conseil constitutionnel : on accédait au conseil


constitutionnel par le truchement des juridictions suprêmes soit par la cour de
cassation soit par le conseil d’état (en instaurant l’exception d’inconstitutionnalité en
son article 25) seulement au niveau des droits fondamentaux. Les citoyens ne pouvaient
pas saisir le CC pour contester la régularité d’une loi. La nouvelle disposition de l’art
157 de la constitution précise que la question prioritaire de constitutionnalité est
introduite devant le conseil constitutionnel par le CE ou la cour de cassation.

. L’ article 25 suscité avait été invoqué dans l’affaire EROH ; la Société Etudes et
Réalisation d’Ouvrages Hydrauliques en abrégé EROH a saisi le Conseil
constitutionnel d’une requête tendant à constater une exception d’inconstitutionnalité
soulevée sans succès devant le premier Président de la Cour d’ Appel de Ouagadougou.
Le Conseil constitutionnel a déclaré la dite requête irrecevable aux motifs qu’ il revient
à la juridiction devant laquelle l’exception est soulevée de surseoir à statuer et saisir le
Conseil constitutionnel ; qu’en l’espèce, ce n’est pas la juridiction qui a saisi le Conseil,
mais la partie qui a soulevé l’exception d’inconstitutionnalité.

Une des grandes innovations est le pouvoir d’auto-saisine reconnu au Conseil


constitutionnel. (le Conseil constitutionnel peut se saisir de toute question relevant de
sa compétence s’il le juge nécessaire).

Une avancée considérable a été réalisée à partir de 2015, avec la nouvelle réforme apportée
par le Conseil National de la Transition (CNT). Selon l’art. 157 de la Loi constitutionnelle
n° 072-2015/CNT portant révision de la Constitution, le Conseil Constitutionnel peut être
saisi par « le Président du Faso, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée
Nationale ; un dixième au moins des membres de l’Assemblée Nationale. En outre, tout
citoyen peut saisir le Conseil Constitutionnel sur la constitutionnalité des lois, soit
directement, soit par la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité invoquée dans une
affaire qui le concerne devant une juridiction. Celle-ci doit sursoir jusqu’à la décision du
Conseil constitutionnel qui doit intervenir dans un délai maximum de trente jours à compter
de sa saisine. Le Conseil peut se saisir de toutes questions relevant de sa compétence s’il le
juge nécessaire »1. Ainsi, désormais, au Burkina Faso, le particulier a la possibilité de saisir
directement le Conseil Constitutionnel ou indirectement par le Conseil d’Etat et la Cour de
Cassation. Cela constitue un grand pas dans le cadre de la protection des droits
fondamentaux.
Le Conseil Constitutionnel a précisé que l’individu ne peut saisir le conseil constitutionnel
que lors d’un procès : voir décision n° 2020-024/CC Harouna DICKO, Aristide
OUEDRAOGO, Apsatou DIALLO, Bagnomboé BAKIONO et Lookmann Mahamoud
SAWADOGO.

§2 : Les juridictions non spécialisées

Elles ne sont pas normalement compétentes en matière constitutionnelle mais compétentes en


matière de libertés publiques.

A- Le juge judiciaire (juge pénal, juge civil)

Le pouvoir judiciaire est gardien des libertés individuelles et collectives. Il veille au respect des
droits et libertés définies dans la présente constitution (art 125). Par exemple un acte
administratif est justiciable devant le juge judiciaire s’il porte atteinte aux libertés publiques.

B- Le juge administratif

Il est juge de la légalité, il peut neutraliser les actes liberticides par les vertus du recours pour
excès de pouvoir.

Section II : Les institutions non juridictionnelles

Certaines institutions contribuent à la sauvegarde des droits.

§ 1 : Les institutions publiques ayant une mission de protection des droits


fondamentaux

A- Le médiateur du Faso (arbre à palabre modernisé)

Il est une institution d’importance sociale et politique.

Mission : réconcilier l’administration et les administrés.


1
Art. 157 de la Loi constitutionnelle n° 072-2015/CNT portant révision de la Constitution.
Au Burkina Faso, le Médiateur est une autorité constitutionnelle depuis la révision
constitutionnelle du 11 juillet 2012.

On l’appelle Autorité Administrative Indépendante.

Son rôle :

- Défendre l’intérêt des citoyens face au pouvoir public


- Résoudre les litiges de façon amiable

Pour les droits fondamentaux le médiateur du Faso a pour rôle de défendre les citoyens face au
pouvoir public (exercer un recours gracieux).

Le médiateur du Faso est accessible au particulier (il peut être saisi s’il n’y a aucune voie de
recours, il peut être saisi si aucune juridiction n’est compétente). Il a un pouvoir de
recommandation et non d’exécution.

Il n’a pas un pouvoir de juridiction exécutoire.

B- La commission nationale des droits humains

1991 à Paris : création de commission : les principes de Paris sur les institutions nationales des
droits de l’homme adopté en 1991 :

Cela avait pour objectif de mettre en place une institution indépendante pour la promotion des
droits de l’homme. Cette institution devait être indépendante politiquement et autonome
financièrement.

Au BF c’est la Commission Nationale des droits de l’homme.

Objectifs :

- Promouvoir les DH
- Habilité à recevoir des plaintes des individus contre l’Etat.

§ 2 : Les Institutions privées

Les ONG des droits de l’homme jouent un rôle parfois décisif de promotion (accroitre la
culture), de protection (aidant les particuliers à attaquer l’Etat) et de défense.

A- Les ONG à vocation générale


Vocation générale : leurs activités couvrent tous les Droits de l’Homme : Commission
africaine des droits de l’homme et des peuples : affaire MBDHP contre BF 7 mai 2001.

B- Les ONG à vocation spéciale

Elles s’occupent d’un seul droit ou d’une catégorie de droit. EX : FIAN Burkina (Foodfirst
Information and Action Network) ne s’occupe que du droit à l’alimentation.

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