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Dans le système national burkinabè la constitution garantie les droits humains (art 1-30)
parfois elle renvoie à la loi (art. 101).
§1 : La forme de la garantie
- Constitutionnalisation
- Classification
A- La constitutionnalisation des droits fondamentaux
- Titre 1 de la constitution du 11 juin 1991 est consacré aux droits de l’homme (droits et
devoirs fondamentaux).
. Le Burkina montre ainsi que la protection des droits de l’homme revêt une importance
capitale (Le BF accorde une importance capitale).
. Un aspect incontournable du constitutionnalisme, une partie est tjrs consacrée aux
droits fondamentaux dans la constitution.
. Signifie que ces droits ont un statut constitutionnel et qu’aucune norme interne ne
peut être supérieure à un droit fondamental (ces droits st intangibles).
B- La classification des droits fondamentaux
- Dans la constitution burkinabè, il y a une (quadruple) catégorisation des droits de
l’homme : droits et devoirs civils (chapitre 1), droits et devoirs politiques (chapitre
2), droits et devoirs économiques (chapitre 3) et des droits et devoirs sociaux culturels
(chapitre 4).
. Elle l’est en la forme parce qu’elle ne correspond pas à la catégorisation des droits de
l’homme (droits civils et politiques, droits économiques et sociaux culturels, droits de la
3ème génération. La classification incomplète dans la constitution, il manque la 3ème
catégorie.
. Au fond parce qu’il y a une fausse classification des droits civils et politiques dans des
droits économiques et sociaux-culturels (art 21 de la constitution : la liberté d’association). Et
une fausse classification des droits de la 3ème génération dans les droits de la 2ème (ex art. 29).
§2 : Le fond de la garantie
La constitution garantie les droits et devoirs civils (chapitre 1), droits et devoirs politiques
(chapitre 2), droits et devoirs économiques (chapitre 3) et des droits et devoirs sociaux
culturels (chapitre 4)
- Les droits et devoirs civils (art. 1er à 10) : protection de la vie, l’intégrité physique,
droit à la vie privée et familiale…
- droits et devoirs politiques (art. 11 à 13) : droit à l’information
- droits et devoirs économiques (art. 14 à 17) : droit de propriété,
- droits et devoirs sociaux et culturels (art. 18 à 30) : droit au travail, à la sécurité sociale,
logement…
§1 : La compétence normative
La réglementation des libertés publiques donne lieu à une double compétence normative.
Une classification des libertés s’avère délicate à cause de l’interdépendance entre les
libertés qui s’interpénètrent et qui se complètent.
1- La typologie des libertés
- Les libertés individuelles (consacrées à l’homme en tant que personne humaine)
- Les libertés sociales (consacrées à l’individu en tant que membre d’une société)
- Les libertés économiques (consacrées à l’homme en tant qu’agent économique)
a- Libertés individuelles (consacrées à l’homme en tant que personne humaine)
Elles ressortent d’une philosophie individualiste de l’homme tirée de la révolution française de
1789.
Elles visent à protéger l’individu des contraintes arbitraires des pouvoirs publics.
. La plus importante est sans conteste la sureté qui s’analyse comme l’état de l’homme qui
n’est ni arrêté, ni détenu qui jouit donc de la liberté d’aller et venir.
L’art 2 de la constitution de 1991consacre la sureté à son al. 1.
L’objet véritable de la sureté comme le souligne Jean Rivero « c’est donc la sécurité juridique
de l’individu face au pouvoir ».
. La sureté est assortie de la liberté « d’aller et venir » que M. Rossi qualifie de liberté
locomotrice.
Cette liberté consiste pour l’individu à pouvoir se déplacer suivant ses désirs et c’est dans ce
sens que l’on peut également parler de liberté de circulation.
L’art 9 de la constitution consacre cette liberté en ces termes « la libre circulation des personnes
et des biens, le libre choix de la résidence et le droit d’asile sont garantis ».
. Droit à la vie privée et familiale : art 6 de la constitution
b- Les libertés sociales (consacrées à l’homme en tant que membre d’une société
Les libertés qui correspondent aux activités humaines de caractère non-économique, se
distinguent généralement par leur aspect intellectuel : elles sont très variables et ne se
confondent pas aux libertés économiques en ce qu’elles ne sont pas orientées vers des intérêts
purement ou au moins essentiellement matériels. C’est en ce sens que l’on a coutume de les
appeler liberté de la pensée ou encore liberté intellectuelle. Ex : liberté d’opinion, liberté de
la presse, liberté de croyance, de non croyance, de réunion, de spectacle, de culte….
L’article 7 de la constitution consacre la liberté de croyance, de non croyance, de conscience,
d’opinion religieuse, philosophique, de culte, de réunion, de la pratique de la coutume ainsi que
la liberté de cortège et de manifestation
Art 8 consacré, a la liberté d’opinion, de presse et le droit à l’information.
c- Les libertés à contenu économique (consacrées à l’homme en tant qu’agent
économique)
La doctrine a défini ces droits économiques comme une notion de liberté à contenu
économique pour désigner par ex la liberté de travail, la propriété privée, la liberté
d’entreprises ou du commerce et de l’industrie.
La liberté du travail est consacrée par l’art 19 qui interdit de faire des discriminations en matière
d’emploi.
La liberté de travail recouvre le droit au travail, le droit d’avoir des conditions descentes de
travail et d’emploi, le droit à un salaire équitable.
La liberté de travail est étroitement liée à la liberté syndicale et au droit de grève.
C’est pourquoi l’art 21 consacre la liberté syndicale en ces termes « la liberté syndicale est
garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contrainte et sans limitations autres que
celles prévues par la loi ».
La liberté de l’industrie et du commerce ou liberté d’entreprise est garantie par l’art 16. Cette
liberté se définit comme le droit d’user de ses talents, de ses facultés intellectuelles.
§2 : Le régime normatif
- Le régime répressif
- Et le régime non répressif
A- Le régime répressif
On le présente en général comme le plus favorable aux libertés publiques : l’individu sans
aucune déclaration préalable d’intention met lui-même directement en mouvement sa
liberté, sauf à répondre de ses abus devant le juge constitutionnel (Roche J et Pouille A.)
La liberté étant la règle, l'interdiction l'exception. Par exemple : l'exercice de la liberté
d'expression, en cas de la diffamation, la responsabilité de l'utilisateur de ce droit est
engagée.
Il consiste à interdire certaines actions attentatoires aux libertés publiques qui sont alors érigées
en infraction pénale impliquant des sanctions.
Il en existe 2 :
Même dans un régime dit libéral, l'exercice de toute liberté peut être interdit par une mesure de
police s'il y a des risques de troubles graves de l'ordre public que l'autorité responsable n'a pas
les moyens d'empêcher. Certes, une possibilité est ouverte au citoyen de demander au juge
l'annulation de la décision d'interdiction.
Ex : le droit de grève
Les droits de l’homme et les libertés publiques peuvent être violés par une multitude d’acteurs.
Qui est chargé de veiller à la protection des droits fondamentaux et des libertés publiques ?
La mise en œuvre des droits de l’homme est assurée par 2 types de juridictions : il s’agit d’une
part de la juridiction spécialisée (la juridiction constitutionnelle) et d’autre part des
juridictions ordinaires.
Au Burkina c’est le conseil constitutionnel qui est compétent pour protéger les droits
fondamentaux garantis par la constitution en vertu de l’article 152 de la constitution : « le
conseil constitutionnel est l’institution compétente en matière constitutionnelle et électorale …
il interprète les dispositions de la constitution »
La loi organique N° 033-12/AN du 11 juin 2012 donne une compétence spéciale au conseil
constitutionnel en matière de contentieux des droits fondamentaux.
ü Le Président du Faso
ü le Premier ministre
ü le Président de l’Assemblée Nationale
. L’ article 25 suscité avait été invoqué dans l’affaire EROH ; la Société Etudes et
Réalisation d’Ouvrages Hydrauliques en abrégé EROH a saisi le Conseil
constitutionnel d’une requête tendant à constater une exception d’inconstitutionnalité
soulevée sans succès devant le premier Président de la Cour d’ Appel de Ouagadougou.
Le Conseil constitutionnel a déclaré la dite requête irrecevable aux motifs qu’ il revient
à la juridiction devant laquelle l’exception est soulevée de surseoir à statuer et saisir le
Conseil constitutionnel ; qu’en l’espèce, ce n’est pas la juridiction qui a saisi le Conseil,
mais la partie qui a soulevé l’exception d’inconstitutionnalité.
Une avancée considérable a été réalisée à partir de 2015, avec la nouvelle réforme apportée
par le Conseil National de la Transition (CNT). Selon l’art. 157 de la Loi constitutionnelle
n° 072-2015/CNT portant révision de la Constitution, le Conseil Constitutionnel peut être
saisi par « le Président du Faso, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée
Nationale ; un dixième au moins des membres de l’Assemblée Nationale. En outre, tout
citoyen peut saisir le Conseil Constitutionnel sur la constitutionnalité des lois, soit
directement, soit par la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité invoquée dans une
affaire qui le concerne devant une juridiction. Celle-ci doit sursoir jusqu’à la décision du
Conseil constitutionnel qui doit intervenir dans un délai maximum de trente jours à compter
de sa saisine. Le Conseil peut se saisir de toutes questions relevant de sa compétence s’il le
juge nécessaire »1. Ainsi, désormais, au Burkina Faso, le particulier a la possibilité de saisir
directement le Conseil Constitutionnel ou indirectement par le Conseil d’Etat et la Cour de
Cassation. Cela constitue un grand pas dans le cadre de la protection des droits
fondamentaux.
Le Conseil Constitutionnel a précisé que l’individu ne peut saisir le conseil constitutionnel
que lors d’un procès : voir décision n° 2020-024/CC Harouna DICKO, Aristide
OUEDRAOGO, Apsatou DIALLO, Bagnomboé BAKIONO et Lookmann Mahamoud
SAWADOGO.
Le pouvoir judiciaire est gardien des libertés individuelles et collectives. Il veille au respect des
droits et libertés définies dans la présente constitution (art 125). Par exemple un acte
administratif est justiciable devant le juge judiciaire s’il porte atteinte aux libertés publiques.
B- Le juge administratif
Il est juge de la légalité, il peut neutraliser les actes liberticides par les vertus du recours pour
excès de pouvoir.
1
Art. 157 de la Loi constitutionnelle n° 072-2015/CNT portant révision de la Constitution.
Au Burkina Faso, le Médiateur est une autorité constitutionnelle depuis la révision
constitutionnelle du 11 juillet 2012.
Son rôle :
Pour les droits fondamentaux le médiateur du Faso a pour rôle de défendre les citoyens face au
pouvoir public (exercer un recours gracieux).
Le médiateur du Faso est accessible au particulier (il peut être saisi s’il n’y a aucune voie de
recours, il peut être saisi si aucune juridiction n’est compétente). Il a un pouvoir de
recommandation et non d’exécution.
1991 à Paris : création de commission : les principes de Paris sur les institutions nationales des
droits de l’homme adopté en 1991 :
Cela avait pour objectif de mettre en place une institution indépendante pour la promotion des
droits de l’homme. Cette institution devait être indépendante politiquement et autonome
financièrement.
Objectifs :
- Promouvoir les DH
- Habilité à recevoir des plaintes des individus contre l’Etat.
Les ONG des droits de l’homme jouent un rôle parfois décisif de promotion (accroitre la
culture), de protection (aidant les particuliers à attaquer l’Etat) et de défense.
Elles s’occupent d’un seul droit ou d’une catégorie de droit. EX : FIAN Burkina (Foodfirst
Information and Action Network) ne s’occupe que du droit à l’alimentation.