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Introduction générale
La règle de droit
L’introduction à l’étude du droit offre aux stagiaires l’occasion de connaitre la teneur du droit,
les caractères d’une règle de droit, les différentes branches du droit, ses sources, ses sujets, ses
applications et ses interprétations.
Plan du cours
L’introduction à l’étude du droit est un préambule à l’étude du droit positif, qui cherche à
découvrir l’application de la règle de droit dans divers domaines de la vie en société afin
d’instaurer ordre et justice.
Ainsi, pour un profane, le mot « droit » désigne ce qui ordonne, ce qui interdit. L’idée
qu’on a du droit est essentiellement liée à la contrainte, à la sanction. Le droit, comme règle
de conduite par la contrainte, est lié à une autorité publique reconnue, imposante, capable de
définir et d’appliquer la sanction.
le droit est partout, il cerne tous les aspects de la vie en société : il régit la vie en famille, nos
rapports au travail, il cadre notre activité économique, notre relation avec l’Etat … ;
Partout, il y a du droit.
le droit est un phénomène vivant : les règles de droit ne cessent d’évoluer (du moins pour le
droit positif), elles naissent, vivent, évoluent et meurent ; elles s’appliquent à un moment
donné, sur un territoire donné et à l’égard de sujets de droit en situations juridiques données.
Leur caractère non immuable leur permet d’évoluer dans leur contenu.
le droit est complexe : complexe par sa définition, par ses caractères essentiels, par ses
sources, par ses branches, par ses applications et interprétations …
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Fiche n° 1 : Introduction générale – La règle de droit
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Cours de droit fondamental
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il désigne l’ensemble des règles générales qui s’appliquent dans un Etat, à un moment
donné ;
c’est l’ensemble de règles juridiques qui régissent la vie des hommes en société ;
c’est ce qui est appelé : droit objectif (Law) ;
Ainsi, l'objet du droit objectif est de délimiter les droits subjectifs des personnes.
Il reconnaît, en effet, des prérogatives aux individus qui ne sont que des droits subjectifs à se
prévaloir dans leurs relations avec les autres.
Le droit positif est l’ensemble de règles de conduite qui régissent la vie en société, adossées
de sanction affligées par l’autorité publique, en cas d’infraction.
Une « règle de droit » est une règle de conduite sociale dont le respect est assuré par
l’autorité publique ; elle a, donc, l’aspect d’un certain commandement ; c’est pour cela
qu’elle est obligatoire, générale, permanente et coercitive.
N.B : Au sens strict, le droit peut être définit comme étant un code, une législation, régissant
une branche, une profession ou une organisation … tel le droit civil, le code des assurances, le
droit d’associations …
Mais en général, le droit est l’ensemble des règles juridiques instaurées par l’Etat, et imposées
à ses sujets pour les respecter, sous peine de sanctions.
La finalité de la règle de droit est d'assurer la sécurité et l'ordre social, elle se doit donc d’être
obligatoire et s'imposer par la contrainte, la coercition.
Une règle de droit est une règle de conduite en société, obligatoire, générale et abstraite.
C’est une règle permanente et coercitive.
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Cela signifie qu’elle s’applique d’une même façon à tous les individus sans exception, dans
une société donnée.
Elle est impersonnelle et ne tient pas compte des particularismes individuels ; qu’elle a un
caractère objectif.
La règle de droit est rédigée en termes abstraits ; elle ne s’applique pas à telle, ou telle
personne nommément désignée ; mais à toutes les personnes sans distinction, ou bien à une
catégorie de personnes déterminées, se trouvant dans une situation juridique déterminée.
Ce caractère général de la règle de droit est théoriquement une garantie contre toute
discrimination personnelle, en vertu du principe d’égalité que reconnaissent normalement les
différentes constitutions des pays.
C’est aussi un gage de continuité et de permanence de la règle juridique dont l’application
n’est généralement pas limitée dans le temps et/ou dans l’espace (tant que le législateur ne l’a
pas amendée ou abrogée !)
La règle de droit est obligatoire pour toutes les personnes à qui elle s’applique : son action est
généralement de permettre, d’ordonner, de défendre, ou de punir.
La règle de droit ordonne et interdit, dans le but d’instaurer et de maintenir l’ordre public, la
sécurité et la justice dans la vie en société. Son respect est donc obligatoire par tous les sujets,
sous peine de sanctions.
Ce caractère coercitif contraignant, assuré par les autorités publiques sous forme de sanctions
civiles, administratives ou/et pénales, lui garantit son caractère obligatoire et impose un
alignement de la conduite des individus (plus ou moins et à des degrés différents).
Certaines règles de conduite sont aussi assignées à régir le comportement des individus en
société, telles la religion, la morale et les règles de convenance. Que les distinguent-elles
d’une règle de droit ?
La règle religieuse, d'essence divine, se démarque par rapport à la règle de droit qui est une
œuvre humaine.
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Les règles de religion régissent la relation de l’Homme dans sa vie en société, dans un cadre
d’adoration et de peur, de crainte et d’espoir. La sanction-là couvre aussi bien les pensées que
les actes alors qu’une règle de droit ne s’intéresse qu’aux comportements extérieurs.
Ceci marque la suprématie de la règle de religion sur le droit, puisqu’il s’agit d’une émanation
divine, prescrite par ALLAH (Connaisseur, Tout-Puissant et Miséricorde) ; elle est
exhaustive, parachevée et agréée ; donc immuable et juste.
ُ الْ َي ْو َم َأ ْْكَلْ ُت لَ ُ ُْك ِدينَ ُ ُْك َو َأتْ َم ْم ُت عَلَ ْي ُ ُْك ِن ْع َم ِِت َو َر ِض.. )
ُ ُ َيت ل
( ُك ْاْل ْس ََل َم ِدينًا
ِ
Al Ma’ida – 3 « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous
Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous »
En effet, alors que le Droit comporte des sanctions concrètes, prévisibles et organisées par les
pouvoirs publics, la morale n’est sanctionnée que par la conscience (le for intérieur) ou la
pression sociale.
Par ailleurs, certains règles de droit trouvent leur fondement dans le respect de la morale (cas
d’homicide, d’atteinte à l’honneur ou de viol) ;
Le champ d’application de la morale est plus large que celui du droit qui se limite aux
comportements extérieurs directement préjudiciables à l’ordre social, loin des intentions et
pensées, instinct et passion de l’individu.
N.B : le droit touche parfois des domaines dont la finalité s’oppose à la morale, tel la
prescription, l’enrichissement sans cause…
Dans la vie sociale, les individus finissent par adopter un bon nombre d’usages, d’habitudes,
de compliments, de règles de bienséance, de règles de courtoisie … (Exemple : l’échange de
salut, les visites de la famille ou des amis, les actes de félicitations ou de condoléances,
l’étiquette de style de vie …)
n’est pas générale : elle peut s’appliquer à une collectivité, mais pas à l’ensemble de la
société ;
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n’est pas obligatoire : le non-respect d’une règle de convenance ne peut troubler l’ordre
public ; et par conséquent, elle n’est pas sanctionnée par l’autorité publique, mais juste par
un sentiment de culpabilité ou une indignation sociale éventuelle.
Et pourtant, bien que un bon nombre de ces règles sont extérieures au droit, la règle de
convenance peut dans certains cas devenir une règle juridique (Exemple : l’abstention de
fumer en public qui était à l’origine une règle de pure convenance a été intégrée au droit par
Dahir promulguant la loi 15/91).
L‘inobservation d’une règle de droit expose le contrevenant à une sanction, civile, pénale ou
administrative.
Une sanction civile est « une disposition légale de remise en ordre, ne relevant pas du code
pénal, prise par une autorité judiciaire, lorsqu'une infraction est constatée. La remise en ordre
peut être l'obligation de se conformer au comportement légal ou d'indemniser le préjudice
subi (matériel ou moral) ».
i- La réparation
nullité de l’acte ;
le versement de dommages et intérêts
Lorsqu’un acte juridique (contrat par exemple) a été conclu sans respecter les règles relatives
à sa conclusion, la partie lésée peut demander réparation et abolir ce contrat : le déclarer nul et
de nul effet.
C’est une grave sanction. Elle vise sans doute à priver, pour l’avenir, un acte contraire à la loi
de tout effet. Elle se propose aussi d’effacer tous les produits par cet acte dans le passé.
Par ailleurs, toute personne qui occasionne par son comportement un dommage à autrui
engage sa responsabilité. La réparation du préjudice subi par la victime consiste précisément à
lui attribuer une somme d’argent à titre de dommages intérêts.
La contrainte est soit directe sur la personne du contrevenant (expulsion d’un local en location
en cas de non-paiement du loyer dû), soit indirecte sur ses biens (opposition sur le salaire d’un
débiteur insolvable suite à un jugement de saisie-arrêt).
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La loi pénale détermine et constitue en infractions les faits de l'homme qui, à raison du trouble
social qu'ils provoquent, justifient l'application à leur auteur de peines ou de mesures de
sûreté.
Les peines et mesures de sûreté, édictées au code pénal marocain, sont applicables aux
majeurs de dix-huit ans grégoriens révolus.
Sont applicables aux mineurs délinquants les règles spéciales prévues au livre III de la loi
relative à la procédure pénale.
Elles sont principales lorsqu'elles peuvent être prononcées sans être adjointes à aucune autre
peine ;
Elles sont accessoires quand elles ne peuvent être infligées séparément ou qu'elles sont les
conséquences d'une peine principale.
1° La mort ;
2° La réclusion perpétuelle ;
3° La réclusion à temps pour une durée de cinq à trente ans ;
4° La résidence forcée ;
5° La dégradation civique.
N.B :
La dégradation civique, lorsqu'elle constitue une peine principale, est, sauf disposition
spéciale contraire, prononcée pour une durée de deux à dix ans.
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1° L'interdiction légale ;
2° La dégradation civique ;
3° La suspension de l'exercice de certains droits civiques, civils ou de famille ;
4° La perte ou la suspension du droit aux pensions servies par l'Etat et les établissements
publics… ;
5° La confiscation partielle des biens appartenant au condamné … ;
6° La dissolution d'une personne juridique ;
7° La publication de la décision de la condamnation.
L'interdiction légale et la dégradation civique quand elle est accessoire, ne s'attachent qu'aux
peines criminelles. Elles n'ont pas à être prononcées et s'appliquent de plein droit.
N.B :
La confiscation consiste dans l'attribution à l'Etat d'une fraction des biens du condamné ou de
certains de ses biens spécialement désignés.
La dissolution d'une personne juridique consiste dans l'interdiction de continuer l'activité
sociale, même sous un autre nom et avec d'autres directeurs, administrateurs ou gérants. Elle
entraîne la liquidation des biens de la personne juridique.
1 - L'emprisonnement ;
2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams.
La durée de la peine d'emprisonnement est d'un mois au moins et de cinq années au plus, sauf
les cas de récidive ou autres où la loi détermine d'autres limites.
N.B : Tout condamné doit subir entièrement les peines prononcées contre lui, à moins que
n'intervienne l'une des causes d'extinction, d'exemption ou de suspension ci-après :
1° La mort du condamné;
2° L'amnistie (le législateur éteint la peine et efface même la condamnation) ;
3° L'abrogation de la loi pénale;
4° La grâce (du ressort du Roi et à effet surtout sur l’aspect répressif) ;
5° La prescription;
6° Le sursis à l'exécution de la condamnation;
7° La libération conditionnelle;
8° La transaction (amende pour éviter le pénal) lorsque la loi en dispose expressément.
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Conformément au droit administratif, le fonctionnaire doit assumer ses fonctions selon les
exigences du service, et dans l’intérêt général.
Il doit exercer ses fonctions dans le respect des décisions du supérieur hiérarchique.
Tout manquement de la part du fonctionnaire à ses obligations est considéré comme faute
disciplinaire, notamment :
Les sanctions disciplinaires applicables aux fonctionnaires comprennent par ordre croissant de
gravité : (art 66 du Statut général de la fonction publique)
Avertissement ;
Le blâme ;
La radiation du tableau d'avancement ;
L'abaissement d'échelon ;
La rétrogradation ;
La révocation sans suspension des droits à pension ;
La révocation avec suspension des droits à pension
L'exclusion temporaire privative de toute rémunération, sauf les prestations familiales
pour une durée qui ne peut excéder six mois ;
La mise à la retraite d'office.
Conformément à la loi 55-99 formant code de travail, la sanction disciplinaire est un acte
unilatéral pris par l’employeur pour sanctionner le comportement fautif du salarié.
Les différentes sanctions qui s’appliquent au sein de l’entreprise doivent être répertoriées dans
le règlement intérieur, (lorsque l’entreprise en a un).
Les sanctions disciplinaires pour faute non grave sont prévues à l’article 37 du code du
travail.
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l’avertissement ;
le blâme ;
un deuxième blâme ou la mise à pied pour une durée n'excédant pas huit jours ;
un troisième blâme ou le transfert à un autre service ou, le cas échéant, à un autre
établissement, le lieu de résidence du salarié étant pris en considération.
Les infractions aux dispositions du titre VII de la loi 104-12 et des textes pris pour son
application (Dispositions particulières relatives aux biens, produits ou services dont le prix est
réglementé) peuvent faire l’objet soit de transactions (amende pour éviter le pénal), soit de
sanctions administratives, soit de sanctions judiciaires.
Sera instituée par voie réglementaire l’autorité habilitée à procéder aux transactions et à
prononcer les sanctions administratives.
Les sanctions prévues par la C.G.I (code général des impôts) n'ont pas le même objet dans la
mesure où elles sont spécifiques et varient selon la situation du contribuable.
Les sanctions applicables en matières fiscales sont classées généralement en deux catégories :
les sanctions fiscales (dénommées aussi sanctions administratives) et les sanctions pénales.
Les sanctions administratives, dénommées aussi sanctions fiscales puisqu’elles ont comme
effet généralement l'accroissement de l'impôt, sont :
en cas de rectification d'un résultat déficitaire, tant que le déficit n'est pas résorbé ;
De plus, cette sanction de 100% est infligée à tout complice conformément à l'article 187 du
CGI stipulant que : « Une amende égale à 100% du montant de l'impôt éludé est applicable à
toute personne ayant participé aux manœuvres destinées à éluder le paiement de l'impôt ;
assisté ou conseillé le contribuable dans l'exécution des dites manœuvres, indépendamment de
l'action disciplinaire si elle exerce une fonction publique »…
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