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Université Hassan II

Faculté des Sciences Juridiques


Economiques et Sociales Ain Sebaa

Cours
d’Introduction aux Sciences Juridiques
Bachelor G/H
Semestre 1

Pr. ANASS ETTASSOULI


Email : anas.tsouli@gmail.com

Année universitaire 2021 - 2022


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Plan de la matière
 Introduction générale
◦ Disciplines extérieures au droit
◦ Disciplines auxiliaires au droit
◦ Disciplines juridiques ( branches du droit)
I- le droit objectif (règle de droit)
a- objet de la règle de droit
b- caractères de la règle de droit
c- règle de droit et les autres règles de conduite
d- fondement de la règle de droit

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II- sources du droit
a- droit musulman
b- droit coutumier
c- loi et règlement
d- jurisprudence
e- doctrine
III- les droits subjectifs
a- sources des droits subjectifs
b- les sujets des droits subjectifs
c- la classification des droits subjectifs

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Problématique

Droit Economie

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Introduction générale

Prérogatives Règles imposées

Droits subjectifs Droit objectif

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 Les disciplines extérieures au droit
◦ Economie politique : un caractère purement
descriptif. Consiste à observer des faits, à
décrire les phénomènes économiques
(inflation, la hausse des prix, la crise de
l’énergie…).
◦ Science politique : s’intéresse à la vie réelle
d’une société. Science qui fait connaitre les
groupes de pression, les différentes forces
sociales qui orientent l’action de l’Etat.
◦ Science administrative : l’étude de l’activité et
le fonctionnement de l’administration

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 Les disciplines auxiliaires au droit
◦ Histoire du droit : les événements qui ont
marqué une civilisation. C’est l’histoire des
institutions juridiques. ( la comparaison du droit
dans le temps – droit actuel avec le droit du
passé)
◦ Droit comparé : comparaison du droit positif
dans l’espace. Confronter le droit marocain aux
droits pratiqués dans les autres pays
◦ Sociologie juridique : ou sociologie du droit
s’intéresse aux phénomènes juridiques. Permet
de connaitre le comportement des citoyens
devant les règles de droit

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 Les disciplines juridiques
◦ Critères de distinction entre droit public et droit
privé
1- selon la finalité de la règle de droit
Droit public : satisfaire l’intérêt général
Droit privé : protéger les intérêts particuliers
2- selon les caractères de la règle de droit
Droit public : un droit impératif
Droit privé : droit libéral
3- selon les sanctions de la règle de droit
Droit public : l’administration a le privilège
d’exécution d’office (impôts)
Droit privé : saisir le tribunal au préalable
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 Les matières du droit public et droit privé
1- Droit public
- Droit constitutionnel : ensemble des règles qui
déterminent l’organisation politique de l’Etat
- Droit administratif : ayant pour objet organisation
et fonctionnement de l’administration
- Finances publiques et droit fiscal : la gestion des
finances de l’Etat et des administrations : recettes,
impôts, dépenses, budget.
- Libertés publiques : droits de l’individu dans la
société et en assurer leur sauvegarde.

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2- Droit privé
- Droit civil : droit commun et la matière
fondamentale de tout le droit privé
- Droit commercial : règles régissant les
commerçants et l’activité commerciale
- Droit de la famille : régit le mariage, la filiation, le
divorce, la succession, …
- Droit du travail : régit la relation entre l’employeur
et l’employé (droit et obligations)
- Droit pénal : règles générales appliquées aux
infractions et leurs sanctions
- Procédure civile : l’exercice des actions en justice
et le déroulement du procès
- Procédure pénale : organisation, déroulement et le
jugement du procès pénal
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Notion de droit : ensemble des règles
gouvernant la vie des hommes en société.

Droit objectif : ensemble des règles de


conduite qui régissent les rapports entre les
hommes ( sous formes des codes).

droits ou droits subjectifs : les prérogatives


que le Droit reconnait à un individu ou à un
groupe d’individus (propriété, vote,
mariage…).

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La règle de droit et les autres règles
de conduite
 Les règles morales : ensemble des règles
de mœurs et des usages de bienséance,
d’éducation et de politesse auxquels il est
habituel de se conformer.
Le droit souvent influencé par la morale,
cependant, de nombreuses règles de droit
n’ont rien de moral, à l’inverse, des règles
morales ne sont pas consacrées par le droit
(SDF et assister une personne en péril).

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 La règle religieuse : L'étymologie du mot
« religion » est incertaine. Pour les uns, il
fait référence aux verbes ligare ou religare
qui signifie lier, relier. Selon cette
acception, la religion constituerait un lien
entre les personnes et concernerait les
relations entretenues avec une divinité. Pour
les autres, la religion signifie revenir sur ce
que l'on fait et renvoie donc aux scrupules,
à la ferveur. La religion édicte des règles
afin d'organiser les relations avec la
Divinité ainsi qu’avec les autres personnes.
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Les caractères de la règle de droit
 La règle de droit est générale :
le droit est destiné à être respecté par tous.
Aux termes de l’article 6 de la constitution
marocaine : « tous, personnes physiques
ou morales, y compris les pouvoirs
publics, sont égaux devant la loi et tenus
de s’y soumettre ».

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 La règle de droit est abstraite :
Rédigée en termes abstraits. Par exemple :
Art 21 de la constitution « toute personne a
droit à la sécurité de sa personne »
Art 78 du D.O.C « chacun est responsable du
dommage moral ou matériel qu’il a causé »
Art 88 du D.O.C « chacun doit répondre du
dommage causé par les choses qu’il a sous
sa garde »
L’abstraction de la règle de droit est une
garantie contre la discrimination
individuelle
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 La règle de droit est obligatoire :
il ne s’agit pas de simples recommandations
mais de véritables commandements.
Le caractère obligatoire se manifeste de
différentes manières :
- Certaines règles obligent : est tenu, doit
- Certaines règles interdisent : est interdit, ne
peut être
- Certaines règles reconnaissent un droit : a
droit de, peut

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 La règle de droit est contraignante
sanctionnée par l’autorité publique afin que
les individus s’y conforment. Souvent la
simple crainte de la sanction suffit à obtenir
le respect de la règle.
La justice privée étant interdite, il revient à
l’Etat de faire respecter le droit.
La sanction peut être pénale ou civile

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Types de règles de droit
 Règles impératives :
s’imposent en toutes circonstances et on ne
peut en écarter l’application par des
conventions contraires (par exemple, les lois
qui fixent les conditions de validité du
mariage).
Parmi les règles impératives, certaines ont une
force obligatoire renforcée. Ce sont les règles
d’ordre public « considérées comme
essentielles qui s’imposent pour des raisons de
moralité ou de sécurité dans les rapports
sociaux ». Il est alors impossible d’y déroger
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 Règles supplétives :
sont des règles simplement facultatives. Les
particuliers peuvent en écarter l’application.
Elles ne s’appliquent que si les sujets de
droit n’ont pas exprimé une volonté
contraire ; elles suppléent l’absence de
volonté particulière exprimée. En
choisissant une règle spéciale, les
particuliers rejettent l’application de la règle
supplétive, mais s’ils n’ont exprimé aucun
choix, celle-ci s‘applique. Par exemple, si
des époux ne choisissent pas par contrat de
mariage un régime matrimonial particulier,
on appliquera le régime prévu par la loi.
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Le fondement de la règle de droit
 Les doctrines naturelles (idéalisme)
Recherche le fondement du droit dans un
idéal de justice qui serait au-dessus des
règles elles-mêmes. Le droit naturel est
donc un ensemble de principes immuables
et universels qui s’imposent à l’homme. Ces
principes sont inscrits dans la conscience de
l’homme formant une sorte de morale
universelle. Des lois naturelles de la vie en
société que les hommes peuvent découvrir
par leur seule raison.
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 Les doctrines positivistes (positivisme)
Rejettent toute idée de justice émanant du droit
naturel. Le droit positif s’impose en tant que
tel, qu’il soit juste ou injuste :
 Le positivisme étatique :
Le droit est tout entier composé des règles
édictées par l’Etat. La règle de droit est issue
de la force, imposée et sanctionnée par l’Etat.
 Le positivisme sociologique :
Ce courant voit dans le droit un produit social
élaboré par la conscience collective. Il faut
analyser les phénomènes juridiques pour
dégager les lois sociologiques qui expliquent
l’apparition du droit
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Sources de la règle de droit
I- Sources traditionnelles
A- le droit musulman (religion)
Règles de conduite dont la plupart trouvent
leur origine dans les sources originelles : le
coran et la sunna. Leur apport important au
niveau du droit familial et successoral.
Le Maroc est un Etat musulman et le Roi
commandeur des croyants et veille au
respect de l’Islam
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B- le droit coutumier
Ensembles de règles mises en place par la
pratique continue et l’usage habituel. Elles
peuvent concerner uniquement certains
secteurs. C’est un droit non écrit qui se
transmet de façon orale.
Un usage ne devient coutume que s’il est :
Général : largement répandu dans un milieu
donné
Constant : régulièrement suivi
Ancien : ayant une durée assez longue

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II- Sources modernes
A- la loi
Normes juridiques émanant du parlement
(chambres des représentants et chambre des
conseillers)
Lois ordinaires : se sont des lois au sens étroit
et l’œuvre stricte du parlement, qu’il
s’agisse d’une proposition ou d’un projet
Lois organiques : ont pour objet de fixer les
modalités d’organisation et de
fonctionnement des pouvoirs publics

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B- le règlement
Normes juridiques émanant exclusivement
du pouvoir exécutif (gouvernement) :
Le dahir (souverain)

Les décrets (chef du gouvernement)

Les arrêtés ministériels (ministres)

Directives (circulaires et notes)

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III- Sources interprétatives
A- la jurisprudence
Ensemble des décisions rendues par les
juridictions de l’Etat. La solution suggérée par
un ensemble de décisions concordantes
rendues par les juridictions sur une question de
droit.
- le juge est lié par la loi, il a vocation non pas de
créer la règle de droit, mais d’appliquer, et
éventuellement d’interpréter une règle conçue et
élaborée par le législateur.
- contrairement aux juges anglo-saxons, un juge
marocain n'est pas lié par les décisions qu'ont pu
rendre ses collègues, il n'y a pas de précédents
judiciaires. 26
B- la doctrine
Travaux de recherche et de réflexion des
juristes, professeurs universitaires
(théoriciens) et praticiens du droit
(magistrats, avocats, experts, notaires).
Ces opinions n’ont pas une force obligatoire
mais contribuent à l’élaboration de la règle
de droit.

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Sanctions de la règle de droit

Sanctions civiles : Sanctions pénales :

Contraintes qui Peines qui visent à


visent à réparer le réprimer un
préjudice et le comportement
dommage qui contraire à la loi et à
résulte du non l’ordre public (punir
respect de la règle pour avoir violer la
de droit règle de droit)
2
8
1- sanctions civiles
A- sanctions assurant la réparation
- La nullité : acte contraire à la loi (contrat
vicié, les actes de l’incapables)
- Les dommages-intérêts : versement d’une
somme d’argent à la victime du dommage
(inexécution ou retard d’exécution)

B- sanctions produisant une contrainte


- Directement sur la personne : expulsion
- Indirectement sur les biens : saisie de biens

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2- sanctions pénales
A- crimes : peine de mort (capitale),
réclusion perpétuelle, réclusion à temps (5 à
30 ans), résidence forcée, dégradation
civique
B- délits :
- Délits correctionnels : emprisonnement de 2
à 5 ans
- Délits de police : emprisonnement d’un
mois à 2 ans et d’une amende supérieure à
1200 dh
C- contraventions : détention de moins d’un
mois et une amende de 30 à 1200 dh
30
Les droits subjectifs
les prérogatives que le Droit reconnait à un
individu ou à un groupe des individus et
dont ceux-ci peuvent se prévaloir dans leurs
relations avec les personnes (droits
personnels) ou avec les choses (droits réels).

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Classification des droits subjectifs
Selon le patrimoine : l’ensemble des
rapports de droit, susceptibles d’une
évaluation en argent et dans lesquels une
personne est engagée soit positivement (par
exemple, droit de créance, de propriété) soit
négativement (par exemple : dette,
servitude).
Il faut distinguer entre :
 Les droits patrimoniaux : tous les droits qui
sont estimables en argent, et peuvent être
exprimés en termes comptables, dans une
formulation pécuniaire
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 Les droits extrapatrimoniaux : droits qui
n’entrent pas directement dans le patrimoine
et qui ne sont pas dans le commerce
juridique. Droits incessibles, insaisissables
et imprescriptibles.
Ex : droit à la vie, droit à l’intégrité
physique, droit à la justice, …
Ces droits sont consacrés par les
conventions et les chartes internationales et
la constitution

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Droits patrimoniaux

Droits réels
Droits personnels
Droits qui naissent de la
Droits qui naissent de la
relation juridique entre
relation juridique entre
les personnes et les
les personnes (créance)
choses (propriété)

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Sources des droits subjectifs

Fait juridique :
tout événement
Acte juridique :
et circonstance à
manifestation de
laquelle la loi
volonté destinée
attache
à produire des
d’autorité
effets de droit
certains effets de
droit
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I- Acte juridique
 Acte unilatéral : résultant de la
manifestation de volonté d’une seule
personne (testament, démission)

 Acte bilatéral : résultant d’un accord de


volonté de deux ou plusieurs (convention,
contrat)
 Contrat : l’accord de deux ou plusieurs
volontés en vue de faire naître un effet de
droit.
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II- les faits juridiques :
des agissements ou des événements
auxquels la loi attache des effets de droit.
Il peut s’agir de faits volontaires, comme de
faits involontaires, les deux entraînant des
conséquences juridiques. Ce qui distingue
les actes et les faits juridiques est l’existence
ou l’absence de volonté de la personne dans
la détermination des effets juridiques
produits par l’événement considéré et non
pas dans la réalisation de celui-ci (un fait
peut être volontaire ou involontaire, en
revanche, il produit des effets juridiques non
désirés par son auteur).
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Les faits juridiques peuvent être :
- Des faits de la nature : certains se rattachent à
la vie de l’homme (ex. : la naissance marque le
début de la capacité juridique et entraîne
l’acquisition de droits ; le décès ouvre la
succession), d’autres lui sont extérieurs (ex. :
un ouragan, un incendie peuvent être une cause
d’exonération de responsabilité).
- Des faits de l’homme : supposent quant à eux
une volonté de l’homme. Il s’agit
essentiellement des délits ou quasi-délits. Le
délit est un fait illicite volontaire et intentionnel
(le fait de causer intentionnellement un
dommage à autrui) alors que le quasi-délit est
un fait illicite volontaire mais non intentionnel.
Dans la mesure où ces faits causent des
dommages, ils sont source de responsabilité
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 Les droits réels :
1- le droit de propriété : conférant toutes les
prérogatives que l’on peut avoir sur un bien
2- l’usufruit : droit réel principal qui confère à
son titulaire le droit d’utiliser la chose et d’en
percevoir les fruits
3- les habous
4- les droits d’usage et d’habitation : droit de
l’usage d’une maison à une personne
déterminée, dans la mesure de ses besoins et de
ceux de sa famille
5- l’emphytéose : bail de longue durée portant
sur un immeuble
6- le droit de superficie
7- le droit de servitude
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I- Les sujets des droits subjectifs (les
personnes)
Personne juridique : titulaire de droit et
d’obligations ayant, de ce fait, un rôle dans
l’activité juridique.
Personnalité juridique : aptitude à être
sujet de droit qui est reconnue de plein droit
et sans distinction à tous les êtres humains.
L’utilité de la personnalité juridique : elle
est conférées aux personnes physiques et
aux personnes morales pour leur donner la
possibilité de faire valoir leurs droits et de
réaliser des actes juridiques
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II- Diversité des personnes juridiques
A- les personnes physiques
Sont les êtres humains. tous les êtres
humains sans exception sont dotés de la
personnalité juridique. Cela n’empêche pas
que certains d’entre eux ne soient pas aptes
à exercer tous les droits (cette mesure
provisoire es destinée à les protéger)
Ex : les mineurs n’ont pas la possibilité de
passer les contrats

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L’identification des personnes physiques
pour distinguer les personnes les unes des
autres, il est nécessaire de pouvoir les
individualiser :
- Le nom (nom de famille et le prénom)

- Le domicile (la localisation de la personne)

- L’état civil (naissance, décès, mariage,


divorce, …)

- Nationalité (en cas de conflit de lois) 42


B- les personnes morales
Groupement doté de la personnalité
juridique, donc titulaire lui-même de droits
et d’obligations, abstraction faite de la
personne des membres qui le composent :
société, association, syndicat, Etat,
collectivités territoriales, établissements
publics …
Groupements d’êtres humains ou de biens.
Elles relèvent du droit public ou du droit
privé.

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Les personnes morales de droit public :
- Collectivités territoriales : communes,
régions, provinces, préfectures, …
- Etablissements publics : universités;
hôpitaux, …
- Entreprises publiques : SNTL (société
nationale de transport et de logistique)
Les personnes morales de droit privé :
- Sans but lucratif : associations, syndicats,
fondations, …
- À but lucratif : sociétés (de personnes ou de
capitaux) , groupement d’intérêt
économique (GIE)
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