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Cours de droit fondamental

Fiches préparées par Khalid ILAL


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Le contenu du droit
Les branches du droit

Le droit objectif est l'ensemble des règles juridiques qui gouvernent les rapports des sujets
entre eux et avec les choses.

Le droit est donc omniprésent ; il régit tous les aspects de la vie en société.
C’est pour ça, qu’il existe plusieurs catégories de règles juridiques, et qui ne cessent de se
multiplier parallèlement à l’évolution de la société.

Plusieurs classifications de droit sont envisagées, selon les domaines visés, les personnes
assujetties, le degré de l’obligation, la forme, le contenu …

Traditionnellement, on classe les branches de droit en deux catégories essentielles :

 le droit public et le droit privé ;


 le droit national et le droit international.

A ces disciplines principales, on peut ajouter, aussi, des disciplines « accessoires », appelées
les « sciences auxiliaires du droit ».

Par ailleurs, le caractère obligatoire de la loi, fait que la distinction entre loi impérative et loi
supplétive, revêt une importance particulière en droit marocain et constitue (pour certains
juristes) une classification typique.

Plan de la séquence

Introduction générale

A- Le droit public

1- Le droit constitutionnel
2- Le droit administratif
3- Le droit des finances publiques
4- Le droit fiscal
5- Le droit international public

B- Le droit privé

1- Le droit civil
2- Le droit des affaires
3- Le droit social
4- Le droit pénal
5- Le droit judiciaire privé
6- Le droit international privé

C- Lois impératives et lois supplétives

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Fiche n° 3 : Les branches du droit
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A- Le droit Public

Cette branche de droit est composée de règles qui ont pour objet l’organisation et le
fonctionnement des pouvoirs publics. Il régit également les rapports des collectivités
publiques avec les particuliers.

C’est un droit «protecteur» de l’intérêt général.

Le droit public regroupe l’ensemble des dispositions réglementant :

 d’une part la constitution, le fonctionnement et l’organisation des institutions publiques et,


 d’autre part, les rapports entre la puissance publique et les personnes privées.

Les domaines du droit public sont :

 le droit constitutionnel
 le droit administratif
 le droit des finances publiques
 le droit fiscal
 le droit international public

1- Le droit constitutionnel

Le droit constitutionnel est une « technique de l’autorité ».


C’est « la science des règles juridiques suivant lesquelles s’établit, s’exerce et se transmet le
pouvoir politique ».
C’est « l'ensemble des règles de droit qui détermine la composition, les mécanismes et les
compétences ou pouvoirs des organes supérieurs de l’Etat, gouvernants et peuples ».

Le droit constitutionnel regroupe l'ensemble des règles qui président à l'organisation politique
de l'Etat et à son fonctionnement ainsi que celui de l’ensemble des institutions publiques.
Il encadre également la participation du peuple à l'exercice du pouvoir politique.
C’est le droit constitutionnel qui permet de déterminer la nature du régime politique d’un Etat.

Le droit constitutionnel est institutionnel, relationnel et substantiel.

2- Le droit administratif

Il a pour objet principal d'organiser les rapports que les autorités administratives (Etat,
régions, collectivités et communes) entretiennent avec les particuliers, personnes privées.

« Le droit administratif est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les relations de
l’administration avec les particuliers, et qui s’appliquent à l’organisation, à l’action et aux
activités administratives ainsi qu’aux contentieux administratifs. »

Le droit administratif s’intéresse aux structures administratives, à l’organisation


administrative de l’Etat, aux interventions par lesquelles les autorités publiques assurent la
satisfaction des besoins de la collectivité.

Le droit administratif évoque l’idée du service public, l’idée d’activités exercées dans le but
de l’intérêt général.
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Le droit administratif détermine aussi le statut des organes chargés des tâches administratives,
il précise leurs moyens d’action, leurs pouvoirs, leurs obligations et réglemente également le
contrôle de leurs activités. Il s’agit, notamment :

 de l’Etat, pouvoir central dans le domaine administratif (Roi, gouvernement) ;


 des services déconcentrés de l’Etat (walis, gouverneurs, pachas, super-caids, caids..)
 des établissements publics, personnes morales de droit public.

3- Le droit des finances publiques

Les finances publiques relèvent des sciences sociales, et ont pour objet l'étude du phénomène
financier public dans sa globalité : ressources, charges, trésorerie, procédure budgétaire et
comptable, politique budgétaire...

Les finances publiques sont au cœur de la décision publique, elles constituent le moyen
financier de l’action de l’administration ;

Le droit des finances publiques détermine les modes d’utilisation de l’ensemble des
ressources de l’Etat et des collectivités locales. (ressources et dépenses).

Les finances publiques sont réputées pour leur conformisme à des règles préétablies, et
reconnues comme les meilleures ou les seules valables (l'orthodoxie budgétaire). L’objectif
recherché est la régularité, l’opportunité et l’efficacité des opérations financières publiques
mettant en jeu les fonds publics.

C’est dans cet esprit, que le droit des finances public est intimement lié à d’autres disciplines,
plus ou moins quantitatives, (qui classiquement et pour certains auteurs de droit, en
constituent des branches) ; notamment le droit fiscal, le droit de la comptabilité publique et le
droit budgétaire.

4- Le droit fiscal

Le droit fiscal est une branche de la science fiscale ; il se définit comme l’ensemble des règles
relatif à l’impôt.

C'est l'ensemble des règles qui déterminent le mode de calcul, de recouvrement, de contrôle et
de contentieux, des différents impôts et taxes que l'Etat peut réclamer aux particuliers et aux
entreprises.

Le droit fiscal se définit aussi comme étant la branche du droit permettant la participation des
sujets de droit à l’organisation financière de l’Etat et à l’expression de sa politique
économique et sociale ; du fait que l’impôt constitue la plus importante ressource publique.

A noter que l’impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire, de caractère
obligatoire, effectué en vertu de prérogative de puissance publique, à titre définitif, sans
contrepartie déterminée en vue d’assurer le financement des charges publiques de l’Etat, des
collectivités territoriales et des établissements publics administratifs.

Les impôts au Maroc sont divers ; on peut les classer, selon plusieurs critères, en :
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 impôts, taxes et redevances ;
 impôts et parafiscalité ;
 impôts réels et impôts personnel ;
 impôts directs et impôts indirects

a- Impôt, taxe et redevance

L’impôt est un prélèvement pécuniaire, obligatoire, définitif et sans contrepartie (impôt sur le
revenu, droits d’enregistrement, la taxe sur la valeur ajoutée TVA, la taxe d’habitation !…) ;
Un impôt ne correspond pas au coût d'un service rendu et son paiement n'implique aucune
contrepartie.

La taxe est théoriquement, un prélèvement financier obligatoire perçu par une administration
en contrepartie des prestations offertes pour un service public ou la possibilité d’utiliser un
ouvrage public.
Son montant ne dépend pas du coût du service rendu, et tout un chacun doit la payer, même
s'il ne bénéficie pas du service. Les recettes d'une taxe peuvent être affectées à un secteur
spécifique, contrairement à celles des impôts.
Exemples : Taxe professionnelle, taxes de services communaux …

Une redevance est également une somme versée par l'usager d'un service ou d'un ouvrage
public. La redevance est pour compenser le juste coût d'un service.
À la différence de la taxe, son montant est proportionnel au service rendu et seuls les usagers
qui profitent directement de ce service la payent ; celui qui n’utilise pas le service ne la paye
pas (donc non obligatoire pour tout le monde). Le produit récolté sert uniquement au service.
Exemples :
Redevance d’occupation temporaire du domaine public pour un usage lié à la construction, ou
pour un usage commercial, industriel ou professionnel ;
Redevance sur les ventes dans les marchés de gros et halles aux poissons, …

b- Impôt et parafiscalité
La taxe parafiscale est une composante du système fiscal marocain ;
mais, la moins connue du grand public, du fait de son caractère sectoriel/spacial.
La parafiscalité est définit comme étant « les prélèvements obligatoires, institués par voie
d’autorité, et affectés à des organismes distincts de l’Etat et des collectivités locales, dans un
but économiques ou social ».
Les taxes parafiscales sont perçues dans un « intérêt économique et social » et affectées à un
organisme déterminé, autre que l’Etat, les collectivités territoriales… c’est-à-dire des
établissements publics.
La parafiscalité touche de nombreux secteurs économiques : plusieurs matériaux de
construction, tourisme, l’audio-visuel :
Taxe spéciale sur le ciment,
Taxe spéciale sur le fer et le béton,
Taxe spéciale sur le sable…
Taxe aérienne pour la solidarité et la promotion touristique,
Taxe sur la promotion du paysage audiovisuel national…
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La parafiscalité se caractérise par son soubassement à la fois légal et réglementaire : les taxes
et droits parafiscaux sont institués par des textes réglementaires, voire administratifs, sur la
base de prérogatives légales ;
Certains textes autorisent des entités (établissements publics) à percevoir des droits et/ou
taxes pour renforcer leur autofinancement.

N.B : Par le biais de la parafiscalité, l’Etat transforme un prélèvement affecté en un


prélèvement non affecté (Principe de non affectation, d’égalité, d’inconstitutionnalité même)

c- Impôt réel et impôt personnel :

L’impôt réel porte sur un événement économique sans considération de la situation


personnelle de son détenteur (les droits d'enregistrement ; la TVA).
L’impôt personnel atteint l’ensemble de capacité de redevance contribuable en tenant compte
de la situation et de ses charges de famille (l’IR).
Un impôt réel est un impôt qui s'applique de manière uniforme sur un bien ou un acte alors
que l'impôt personnel taxe le capital ou le revenu en tenant compte de la situation du
contribuable.

L’avantage d’un impôt réel est la recherche :


 de la simplicité de fonctionnement, en se focalisant sur les opérations et pas les personnes,
 du respect des libertés individuelles ;
 du coût de gestion réduit, le recouvrement est assuré par le redevable au profit du fisc …

Toutefois, l’inconvénient majeur de l’impôt réel est d’être aveugle et injuste ;


L’impôt réel ne tient pas compte de la capacité du contribuable : le riche et le plus modeste
sont taxés de la même manière.

L’avantage d’un impôt personnel est :

 l’accessibilité : le contribuable établit sa propre déclaration d’imposition ;


 la sincérité : suite à un système de contrôle de vérification des déclarations et des fraudes ;
 la justice et l’égalité, à travers un impôt dégressif aménagé selon les capacités
contributives de chacun …
Toutefois, l’inconvénient majeur de l’impôt personnel est d’être inquisitorial (attentatoire aux
libertés) et exigent en termes de critères de personnalisation de l’impôt.

d- Impôt direct et impôt indirect :

Les impôts directs sont supportés et payés au trésor public par la même personne ;
Les impôts indirects sont supportés par une personne, mais payés par une tierce personne.
Ainsi, on retient le critère de l’incidence :
 les impôts directes à la charge de ceux qui y sont assujettis ; et
 les impôts indirects dont la charge peut être reportée par les contribuables sur des tiers qui
deviennent ainsi des véritables redevables.
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Le contribuable est la personne qui supporte effectivement la charge de l'impôt. Il est celui
qui fait le décaissement effectif du montant de l'impôt.

Tandis que, le redevable est celui qui est le débiteur du montant de l'impôt vis-à-vis de
l'administration fiscale. Ce dernier est censé collecter l’impôt dû et le reverser au trésor
public.

Sont ainsi considérés comme des impôts directs l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les sociétés,
la taxe d'habitation, la taxe professionnelle …

Sont considérés comme des impôts indirects, la TVA, les droits de douanes, les taxes des
produits pétroliers …

5- Le droit international public

Le droit international public se définit, en termes simples, comme étant l’ensemble des règles
contraignantes en vigueur au niveau international.

Le droit international public régit essentiellement les relations entre Etats souverains, les
rapports entre les Etats et les organisations internationales, la coopération internationale.

La plupart des règles du droit international public reposent sur des conventions diplomatiques,
des traités ou de simples usages.

La fonction première du droit international public est d’assurer la paix et la stabilité, c’est une
fonction d’ordre ; mais également, et de plus en plus, la protection et le bien des êtres
humains.

Sur le plan thématique, les normes du droit international peuvent régir des domaines ou des
problèmes aussi différents que :

 l’interdiction du recours à la force : les Etats doivent régler leurs différends par des
moyens pacifiques ;

 les droits de l’homme : toute personne peut exiger le respect de ses droits fondamentaux
(droit à la vie, intégrité physique, liberté personnelle, liberté d’opinion… ;

 la protection des êtres humains pendant les conflits armés ; notamment la protection des
civils, des blessés et des prisonniers de guerre ;

 la lutte contre le terrorisme et d’autres crimes graves ;

 l’environnement : par l’instauration de normes visant la protection du climat et la


préservation des ressources ; et

 autres dispositions d’ordre technique ou administratif touchant le commerce, le


développement, les télécommunications, les transports…

N.B :
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La faiblesse du droit international public, c’est que les règles de conduite qu’il édicte à l’égard
des Etats ne sont pas sanctionnées efficacement, pour ne pas dire qu’elles ne sont pas
sanctionnées du tout.

Cela est dû à l’absence d’une autorité super-étatique, disposant d’un pouvoir de contrainte à
l’égard de l’Etat qui viole les règles du droit international public.

Il existe cependant des tribunaux internationaux notamment la Cour Internationale de Justice


(CIJ) qui siège à Lahaye, aux Pays-Bas ; mais les décisions de cette cour ne s’appliquent que
si l’Etat auquel elles s’adressent veut bien s’y soumettre (cette infériorité du droit public
international a fait dire à certains auteurs, qu’il ne s’agit pas vraiment de droit, mais d’un
ensemble d’usages dépossédés de caractère obligatoire).

B – Le droit Privé :

Le droit privé représente l’ensemble des règles qui organisent les rapports des personnes
privées entre elles.

Le droit privé comprend essentiellement le droit civil (qui reste le tronc commun), ainsi que
d’autres matières spécialisées, qui se sont progressivement détachées du droit civil ;
notamment :

 le droit commercial,
 le droit social,
 le droit pénal ;
 le droit judiciaire privé ou Procédure civile ; et
 le droit international privé.

N.B : le droit pénal, le droit judiciaire privé (Procédure civile) et le droit international privé
sont considérés, par certains juristes, des matières mixtes du droit :

 pour certains, ils relèvent du droit privé, et


 pour d’autres, ils constituent des branches du droit public.

1- Le droit civil

Le droit civil contient les règles de droit commun qui s’appliquent aux rapports des
particuliers entre eux dès lors qu’un texte spécifique fait défaut. Il est dénommé « le droit
privé commun » applicable à tous sauf lorsque certains rapports sont régis par des dispositions
particulières.

Il régit tous les rapports juridiques entre particuliers au sein de la société :

 il concerne bien évidemment l’un des domaines les plus vastes de l’expression de la
volonté des parties, à savoir le droit des obligations et des contrats ;

 il réglemente aussi les éléments qui permettent d’individualiser les personnes (nom, état
civile et le domicile).
 il réglemente encore toutes les questions inhérentes au code du statut personnel ou droit de
la famille (mariage, filiation, répudiation) ;
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 il réglemente enfin les droits subjectifs : prérogatives reconnus aux particuliers et qui
portent soit sur des choses (les droits réels), soit qui s’exercent contre une personne (les
droits personnels ou de créance) ;

2- Le droit commercial

Le droit commercial est la loi qui régit les actes de commerce et les commerçants ;

Le droit commercial est l’ensemble des règles relatives au commerçant, au fonds de


commerce, aux effets de commerce, aux contrats commerciaux, et aux difficultés de
l’entreprise.

Par ailleurs, le monde des affaires se caractérise par la grande diversité des acteurs, des actes
de commerces, des instruments commerciaux, et d’enjeux socio-politico-économiques ;

ainsi, à côté de la loi n° 15-95 formant code de commerce au Maroc, d’autres lois et codes
viennent parachever cet arsenal juridique de droit des affaires, notamment :

 la loi 15-97 sur les sociétés anonymes ;


 la loi 5-96 sur les autres sociétés commerciales ;
 la loi 17-97 sur la propriété industrielle ;
 la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence ;
 la loi 34-96 sur la bourse des valeurs ;
 la loi 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés ;
 la loi 17-99 formant code des assurances ;
 la loi 42-12 sur le marché à terme des instruments financiers …

3- Le droit social

Le droit du travail est l’ensemble des règles juridiques applicables aux rapports de travail,
individuels et collectifs, entre les employeurs du secteur privé et les salariés qu’ils emploient
sous leur pouvoir et leur direction.

Le droit du travail régit le travail sous subordination.

On entend par rapports individuels de travail, les rapports qui sont issus du contrat de travail
et qui intéressent, à titre isolé, l’employeur d’une part et le salarié d’autre part. Ils concernent :

 les conventions relatives au travail (le lien contractuel et les obligations respectives) ;
 la protection du mineur et de la femme au travail ;
 la durée du travail ;
 les jours de repos hebdomadaires, jours de fêtes et jours fériés ;
 les congés ;
 l’hygiène et la sécurité des salariés ;
 le salaire (détermination, salaire minimum garanti, paiement et garanties) ;

On entend par rapports collectifs du travail, les rapports qui intéressent un ou plusieurs
employeurs et un groupe de salariés. Il s’agit de prérogatives en matière de :

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 syndicats professionnels ;
 délégués des salariés ;
 comité d’entreprise ;
 intermédiation en matière de recrutement et d’embauche ;
 organes de contrôle ;
 règlement des conflits collectifs du travail (conciliation, arbitrage) ;

Le but d’une telle réglementation (loi 65-99 formant code de travail au Maroc) est de :

 favoriser la protection du salarié, considéré comme étant la partie la plus faible dans ce
rapport ;
 d’apporter une amélioration de ses conditions de vie et de travail ; et
 jouer un rôle garant de la protection des droits de l’ordre public (droit social) ;
 favoriser l’investissement et le climat des affaires ;
 harmoniser le cadre normatif et institutionnel marocain avec standards internationaux…

4- Le droit pénal

Le droit pénal est « l’ensemble des règles juridiques qui organisent la réaction de l’Etat vis-à-
vis des infractions et des délinquants » ;
C’est « l’ensemble des normes juridiques qui réglementent le recours de l’Etat à la sanction
pénale »

Le droit pénal est une matière de droit public quant à son objet même ; puisque destiné à
déterminer les agissements contraires à l’ordre social établit et à organiser la répression de ces
infraction.
En effet les peines infligées et les mesures de rééducation sont toujours prononcées au nom de
l’Etat.

En revanche, il est une matière de droit privé quant à sa technique ; puisque un bon nombre
de ses règles constitue la garantie et la sanction de droits subjectifs reconnus aux particuliers
(déposer plainte pour lancer les poursuites).

Par ailleurs, il faut distinguer entre :

 le droit pénal général ;


 le droit pénal spécial ; et
 la procédure pénale, ou droit pénal de forme

a- Le droit pénal général

Le droit pénal général comprend les règles générales s’appliquant à toutes les infractions et
leurs sanctions ainsi qu’aux conditions de la responsabilité pénale ;

C’est « le droit de l’infraction ».

Il ne s’intéresse pas à l’infraction in concreto, mais énonce les principes communs à toutes
les infractions et au régime général des sanctions qui leurs sont afférentes.

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Le droit pénal général est contenu dans les « Dispositions préliminaires », dans le livre
premier et le livre II du Code pénal ‘‘consolidé’’.

Les dispositions préliminaires constituent des règles générales du droit pénal, notamment :

 La loi pénale détermine et constitue en infractions les faits de l'homme qui, à raison du
trouble social qu'ils provoquent, justifient l'application à leur auteur de peines ou de
mesures de sûreté.

 Nul ne peut invoquer pour son excuse l'ignorance de la loi pénale.

 Nul ne peut être condamné pour un fait qui n'est pas expressément prévu comme
infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n'a pas édictées.

Nul ne peut être condamné pour un fait qui, selon la loi en vigueur au temps où il a été
commis, ne constituait pas une infraction.

Nul ne peut être condamné pour un fait qui, par l'effet d'une loi postérieure à sa
commission, ne constitue plus une infraction.

 Lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le moment où l'infraction a été commise et
le jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses, doit recevoir
application…

Le Livre premier - Des peines et des mesures de sûreté comporte trois titres :

Titre premier - Des peines


Chapitre premier - Des peines principales (criminelles, délictuelles et contraventionnelles)
Chapitre II- Des peines accessoires
Chapitre III - Des causes d’extinction, d’exemption, de suppression
Titre II - Des mesures de sûreté (personnelles ou réelles)
Titre III - Des autres condamnations (la restitution et l’attribution des dommages-intérêts)

Ces peines et mesures de sûreté sont applicables aux majeurs de dix-huit ans grégoriens
révolus.

A titre de rappel :

Les peines criminelles principales sont : (art 16)

1° La mort;
2° La réclusion perpétuelle;
3° La réclusion à temps pour une durée de cinq à trente ans;
4° La résidence forcée;
5° La dégradation civique.

Les peines délictuelles principales sont : (art 17)

1 - L'emprisonnement ;
2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams.
La durée de la peine d'emprisonnement est d'un mois au moins et de cinq années au plus

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Les peines contraventionnelles principales sont : (art 18)

1 - La détention de moins d'un mois ;


2 - L'amende de 30 dirhams à 1.200 dirhams7.

Les mesures de sûreté personnelles sont : (art 61)

1° La relégation;
2° L'obligation de résider dans un lieu déterminé;
3° L'interdiction de séjour;
4° L'internement judiciaire dans un établissement psychiatrique;
5° Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique;
6° Le placement judiciaire dans une colonie agricole;
7° L’incapacité d’exercer toutes fonctions ou emplois publics ;
8° L'interdiction d'exercer toute profession, activité ou art, subordonnés ou non à une
autorisation administrative;
9° La déchéance des droits de puissance paternelle.

Les mesures de sûreté réelles sont : (art 62)

1° La confiscation des objets ayant un rapport avec l'infraction ou des objets nuisibles ou
dangereux, ou dont la possession est illicite;
2° La fermeture de l'établissement qui a servi à commettre une infraction.

Les peines accessoires sont : (art 36)

1° L'interdiction légale;
2° La dégradation civique;
3° La suspension de l'exercice de certains droits civiques, civils ou de famille;
4° La perte ou la suspension du droit aux pensions servies par l'Etat et les établissements
publics. Toutefois, cette perte ne peut s'appliquer aux personnes chargées de la pension
alimentaire d'un enfant ou plus, sous réserve des dispositions prévues à cet égard par les
régimes des retraites.
5° La confiscation partielle des biens appartenant au condamné, indépendamment de la
confiscation prévue comme mesure de sûreté par l'article 89;
6° La dissolution d'une personne juridique;
7° La publication de la décision de la condamnation.

Les causes d’extinction, d’exemption ou de suppression des peines sont : (art 49)

Tout condamné doit subir entièrement les peines prononcées contre lui, à moins que
n'intervienne l'une des causes d'extinction, d'exemption ou de suspension ci-après :

1° La mort du condamné;
2° L'amnistie;
3° L'abrogation de la loi pénale;
4° La grâce;
5° La prescription;
6° Le sursis à l'exécution de la condamnation;
7° La libération conditionnelle;
8° La transaction lorsque la loi en dispose expressément…
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Les causes d’extinction, d’exemption ou de suppression des mesures de sûreté : (art 93)

Sous réserve des dispositions des articles 103 et 104, les causes d'extinction, d'exemption ou
de suspension des mesures de sûreté sont :

1° La mort du condamné;
2° L'amnistie;
3° L'abrogation de la loi pénale;
4° La grâce;
5° La prescription;
6° La libération conditionnelle;
7° La réhabilitation;
8° La transaction, lorsque la loi en dispose expressément.

Le sursis à l'exécution de la peine n'a pas d’effet sur les mesures de sûreté.

N.B : les réserves des articles 103 et 104


Les causes d'extinction, d'exemption ou de suspension des mesures de sûreté, autres que la
mort, ne s'appliquent pas à l'internement judiciaire dans un établissement psychiatrique et au
placement judiciaire dans un établissement thérapeutique.
La déchéance des droits de puissance paternelle obéit aux règles d'extinction, d'exemption ou
de suspension qui lui sont propres.

Le Livre II, intitulé : « L’application à l’auteur de l’infraction des peines et des mesures de
sûreté » comporte deux titres :

Titre premier - De l'infraction


Chapitre i : des diverses catégories d’infractions
Chapitre ii : de la tentative
Chapitre iii : du concours d’infractions
Chapitre iv : des faits justificatifs qui suppriment l’infraction

Titre II - De l'auteur de l'infraction


Chapitre i : de la participation de plusieurs personnes à l’infraction
Chapitre ii : de la responsabilité pénale
Chapitre iii : de l’individualisation de la peine

L’infraction est « un acte ou une abstention contraire à la loi pénale et réprimé par elle »

L’infraction suppose la réunion de trois éléments : légal, matériel et moral.

Le principe de la légalité des incriminations et des peines se justifie par :

 ni infraction, ni peine, sans texte légal ;


 application de la loi dont les dispositions les moins rigoureuses ;
 non rétroactivité de la loi pénale.

Le droit pénal n’admet de réprimer la simple pensée coupable ; l’infraction n’existe comme
telle qu’avec un minimum de matérialisation de l’attitude coupable.
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Pour l’élément moral, l’acte n’est une infraction punissable que s’il y a responsabilité pénale,
c’est-à-dire si son auteur matériel est un être humain responsable, jouissant de ses facultés
mentales (l’imputabilité) et ayant commis une faute (la culpabilité).

Quant à la tentative ; (art 114 à 117)

« Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement d'exécution ou par des
actes non équivoques tendant directement à le commettre, si elle n'a été suspendue ou si elle
n'a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est
assimilée au crime consommé et réprimée comme tel ».

La tentative de délit n'est punissable qu'en vertu d'une disposition spéciale de la loi.

La tentative de contravention n'est jamais punissable.

Le concours d’infractions est définit par le code pénal, dans son article 119 comme étant
« l'accomplissement simultané ou successif de plusieurs infractions non séparées par une
condamnation irrévocable ».

En cas de concours de plusieurs crimes ou délit déférés simultanément à la même juridiction,


il est prononcé une seule peine privative de liberté dont la durée ne peut dépasser le maximum
de celle édictée par la loi pour la répression de l'infraction la plus grave.

Lorsqu'en raison d'une pluralité de poursuites, plusieurs peines privatives de liberté ont été
prononcées, seule la peine la plus forte est exécutée. Toutefois, si les peines prononcées sont
de même nature, le juge peut, par décision motivée, en ordonner le cumul en tout ou en partie,
dans la limite du maximum édicté par la loi pour l'infraction la plus grave.

Les peines pécuniaires qu'elles soient principales ou accessoires à une peine privative de
liberté se cumulent, à moins que le juge n'en décide autrement par une disposition expresse.

En cas de concours de plusieurs crimes ou délits, les peines accessoires et les mesures de
sûreté se cumulent, à moins que le juge n'en décide autrement par une disposition motivée.

En matière de contraventions, le cumul des peines est obligatoire.

Le chapitre IV du titre premier traite des faits justificatifs qui suppriment l’infraction ;

en effet, d’après l’article 124, il n'y a ni crime, ni délit, ni contravention :

1° Lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par l'autorité légitime ;
2° Lorsque l'auteur a été matériellement forcé d'accomplir ou a été matériellement placé dans
l'impossibilité d'éviter l'infraction, par un événement provenant d'une cause étrangère auquel
il n'a pu résister;
3° Lorsque l'infraction était commandée par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-
même ou d'autrui ou d'un bien appartenant à soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit
proportionnée à la gravité de l'agression.

Sont présumés accomplis dans un cas de nécessité actuelle de légitime défense : (art 125)

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1° L'homicide commis, les blessures faites ou les coups portés, en repoussant, pendant la nuit,
l'escalade ou l'effraction des clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habité
ou de leurs dépendances;

2° L'infraction commise en défendant soi-même ou autrui contre l'auteur de vols ou de


pillages exécutés avec violence.

Le titre II du Livre II est consacré à l’auteur de l’infraction, notamment :

 la participation de plusieurs personnes à l’infraction ;

 la responsabilité pénale ;

les personnes responsables (sain d'esprit et capable de discernement ; intention)


l'aliénation mentale
la minorité pénale
moins de douze ans : défaut de discernement
entre 12 ans et 18 ans : insuffisance de discernement

 l’individualisation de la peine

les excuses légales ;


les peines atténuées ;
les peines aggravées ;
la récidive.

b- Le droit pénal spécial

Le droit pénal spécial traite des règles qui régissent chacune des infractions en particuliers ;

C’est « le droit des infractions ».

Le législateur dresse une liste d’actes incriminés ;


et l’objet du droit pénal spécial est l’étude du régime particulier de chaque infraction : ces
éléments constitutifs ainsi que la peine qui lui est attribuée.

C’est la partie la plus concrète du droit pénal puisque le juge est amené à décider si les faits
dont il est saisi constituent ou non une infraction (c’est la qualification du fait) ;

Le droit pénal spécial est contenu en majeure partie dans le livre III du code pénal «Des
diverses infractions et de leur sanction». Ce livre est constitué de deux titres :

Titre premier - Des crimes, des délits correctionnels et des délits de police ;

contre la sûreté de l’Etat


le terrorisme
portant atteinte aux libertés et aux droits garantis aux citoyens
contre l’ordre public commis par des fonctionnaires
commis par des particuliers contre l’ordre public
contre la sécurité publique
des faux, contrefaçons et usurpations
contre les personnes

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contre l’ordre des familles et la moralité publique


contre les biens
l’atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données

Titre II – Des contraventions (de 1ère et 2ème classe)

N.B :
En dehors du code pénal, il existe plusieurs textes d’incrimination, réprimant des infractions
en matière d’affaires, de statut personnel, de protection de l’enfant …

c- la procédure pénale

La procédure pénale, ou droit pénal de forme concerne l’organisation, le déroulement et le


jugement du procès pénal.

Elle fixe les règles relatives à la recherche, à la poursuite et au jugement des auteurs
d’infractions.

Ainsi, constituent l’objet du droit de la procédure pénale :

 l’exercice de l’action publique et l’instruction ;


 la détermination des juridictions de jugement et les voies de recours ; et
 les procédures d’exécution

Le but de ce doit de forme ou de procédure est de garantir à la victime de l’infraction, par la


puissance publique, un procès équitable.

Ainsi, le code de la procédure pénale, promulgué par dahir n° 1-58-261 du 1er chaabane 1378
(10 février 1959) comporte sept livres :

Dispositions préliminaires (action publique et action civile)

Livre I - De la recherche et de la constatation des infractions


Livre II - Du jugement des infractions
Livre III - Des règles propres à l'enfance délinquante
Livre IV - Des voies de recours extraordinaires
Livre V - De quelques procédures particulières
Livre VI - De l'exécution des décisions de justice du casier judiciaire et de la réhabilitation
Livre VII - De la compétence à l'égard de certaines infractions commises hors du royaume et
des rapports avec les autorités judiciaires étrangères

5- Le droit judiciaire privé

Le droit judiciaire privé est l’ensemble des règles qui gouvernent l’organisation et le
fonctionnement de la justice en vue d’assurer aux particuliers la mise en œuvre et la sanction
de leurs droits subjectifs en matière de droit privé.

Le DJP est un droit de « sanction » ;


Le DJP a pour but de consacrer des droits subjectifs ;
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L’objet donc du DJP est de :

 définir les principes et règles de l’organisation judiciaire, et la compétence des différentes


juridictions ;

 étudier les règles de la théorie générale de l’action en justice et de la demande en justice ;

 étudier la procédure proprement dite.

Le droit judiciaire privé appliqué au Maroc à travers le code de procédure civile.

La loi est la principale source du droit judiciaire privé. Cependant à travers la pratique
judiciaire, la jurisprudence et la doctrine participent à sa conception.

L’examen du dahir de 1974 relatif à l’organisation judiciaire et à la procédure civile fait


révéler que le système juridictionnel marocaine repose sur les trois principes suivants :

 le principe de l’indépendance de la justice


 le principe de l’accès libre et démocratique à la justice
 la recherche d’une bonne administration de la justice

Par ailleurs, l'organisation judiciaire comprend les juridictions de droit commun suivantes :

1° Les tribunaux de première instance ;


2° Les tribunaux administratifs ;
3° Les tribunaux de commerce ;
4° Les cours d'appel ;
5° Les cours d'appel administratives ;
6° Les cours d'appel de commerce ;
7° La Cour de cassation.

Le siège, le ressort et les effectifs de ces juridictions sont fixés par décret.

Pour plus de détail, Voir la fiche technique n° 6 relative aux juridictions au Maroc.

6- Le droit international privé :

Cette branche de droit se préoccupe des rapports privés comportant un élément


international, exemple, mariage mixte, problèmes de nationalité, conditions des étrangers …

Le droit international privé est un droit interne, constitué de règles juridiques nationales, qui
résolvent les conflits posés par les problèmes juridiques comprenant des éléments
d'extranéité ;

Le droit international privé détermine la compétence des juridictions nationales à régir des
rapports à caractère d’extranéité ou international, entre les personnes du droit privé.

Quatre branches constituent traditionnellement la matière du droit international privé :

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 la nationalité ;
 la condition des étrangers ;
 les conflits de lois ; et
 les conflits de juridiction ;

C- Lois impératives et lois supplétives

Le caractère obligatoire de la loi, fait que la distinction entre loi impérative et loi supplétive,
revêt une importance particulière et constitue une classification typique.

1- Loi impérative

Une loi impérative ou loi d'ordre public est une loi à laquelle on ne peut pas déroger, par
aucun moyen et en aucune circonstance. Elle s'impose à tous.

Une loi impérative est dictée pour maintenir l’ordre public ou protéger des parties :

 les lois d’ordre public sont des règles qui touchent aux intérêts essentiels de l’Etat ou de la
collectivité. Elles sont obligatoires et relèvent de l'organisation de la Nation, de
l'économie, de la morale, de la santé, de la sécurité, de la paix publique, aux droits et aux
libertés essentielles de chaque individu. (exemple : les règles du droit pénal)

 les lois impératives protègent aussi les intérêts privés des parties (surtout la partie la plus
faible, comme le locataire, le salarié, le consommateur ...) ; qui ne peuvent pas non plus y
déroger contractuellement, même par une manifestation expresse de leur volonté (par
contrat ou convention) ou en invoquant la coutume. (ex : règles de capacité)

Les clauses en contradiction avec une loi impérative sont nulles, (nullité relative en cas de
renonciation expresse à la protection légale, dans les limites et les modalités souvent
imposées dans la loi elle-même).

2- Loi supplétive

Les lois supplétives sont des lois auxquelles les parties peuvent déroger dans leur contrat,
c’est-à-dire s’écarter, voire même contredire ; notamment par une convention explicite
contraire. (exemple : convenir un délai ou un lieux de paiement du prix d’achat).

Les lois supplétives s’appliquent par défaut ; elles ne s’appliquent que si les parties n’ont pas
prévu autre chose. (exemple : ne pas prévoir la taxe d’édilité dans un contrat de location).

N.B :
Les juristes recourent, le plus souvent, à deux critères pour distinguer entre une loi impérative
et une loi supplétive :

 le critère « objet » de la règle de droit ; et


 le critère « expression » ou sémantique dans le texte de la règle de droit

Le premier critère est l’objet de la règle ; c’est l’objectif de la règle juridique de conduite :
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une loi impérative vise l’ordre public ;


une loi supplétive protège des intérêts individuels.

Le deuxième critère, d’ordre sémantique, est l’expression ou la formule utilisée, dans le texte
de rédaction de la règle ;

En droit pénal, l’expression « est puni … » ;


En droit civil, l’expression « est nul … »
ou « … on ne peut, à peine de nullité absolue… »
ou « nonobstant toute clause contractuelle contraire »
ou bien « les parties ne peuvent en aucun cas y déroger » …

indiquent qu’il s’agit d’une loi impérative ;

Exemple : « Entre musulmans, la stipulation d'intérêts est nulle et rend nul le contrat … »

Alors que l’expression : « …les parties peuvent prévoir … »


ou « … d’autres dispositions plus avantageuses peuvent être prévues … »

offre aux parties privées, la possibilités de déroger à une règle de droit par une convention
explicite plus avantageuse.

En droit social par exemple, « des périodes d'essai inférieures à celles mentionnées dans la
loi peuvent être prévues par le contrat de travail, la convention collective ou le règlement
intérieur ».

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