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ENCG SETTAT Introduction à l’étude du droit de l’entreprise

Cours
L’introduction à l’étude du droit
de l’entreprise

Année universitaire2020-20121
Introduction
ENCG SETTAT Introduction à l’étude du droit de l’entreprise

Titre I : Droit objectif


Partie I : la règle de droit et les sources du droit
Chapitre I : Les caractères essentiels de la règle de Droit
Section1 : la règle de droit est une règle générale et abstraite
Section2 : la règle de droit est sanctionnée par l’autorité publique
Chapitre II : les sources du droit
Section1 : les sources traditionnelles
Section2: les sources modernes
Partie II : Le système judiciaire
Chapitre I : La procédure judiciaire et les juridictions
Section 1 : La procédure judiciaire
Section 2 : les juridictions de droit commun
Section 3 : les juridictions d’exception

Chapitre II: les corps judiciaires


Section 1 : les magistrats
Section 2 : les auxiliaires de la justice

Titre II : les droits subjectifs

Partie I : Les objets et les sujets des droits subjectifs


Chapitre I : l’objet des droits
subjectifs
Section1 : la classification des droits
Section2 : la classification des choses
Section3 : la classification des biens

Chapitre II : les sujets des droits subjectifs


Section1 : L’identification des sujets
Section2 : Les groupements de personnes morales
Partie II : Les obligations et la responsabilité
Chapitre I : L’obligation source du contrat
Section1 : La notion l’obligation
Section2 : Les caractéristiques essentielles du régime du contrat
Chapitre II : la responsabilité civile et la responsabilité
pénale
Section1 : la responsabilité délictuelle et la responsabilité contractuelle
Section2 : la responsabilité pénale

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Introduction

la notion de « Droit » peut-être défini comme un ensemble de règles de conduite


destinées à organiser la vie en société, et qui ont vocation à s'appliquer à toutes les
personnes qui forment le corps social . Ces règles qui sont formulées de manière générale et
impersonnelle, concernent chacun et ne désignent personne en particulier.
Le mot « Droit » correspond, dans ce premier sens, à ce que les juristes appellent le «
Droit objectif ». « Law »
Dans son second sens, le Droit désigne «les pouvoirs et les prérogatives individuelles
que les personnes ont vocation à puiser dans le corps de règles qui constitue le Droit
objectif». On parle alors de « droits subjectifs ». « Rights »
Généralement, le droit est constitué par l’ensemble des règles imposées par l’autorité
publique, pour régir l’organisation de la société et la situation qui est faite aux individus. Il
réglemente les rapports qui se forment entre l’Etat, les collectivités publiques et les
particuliers ainsi que les rapports qui peuvent se nouer entre les particuliers dans le cadre
de la famille ou dans le domaine des contrats.

les branches de droit

Elles se subdivisent en deux grandes catégories : le droit privé et le droit public.


Chacune de ces deux branches comprend un droit interne et un droit international à savoir :

 le Droit public et ses subdivisions.


*Quelles sont les différentes disciplines relevant du Droit public ?
Les principales branches de cette discipline sont : le Droit constitutionnel, le Droit
administratif, les libertés publiques, le Droit fiscal, le Droit international public ...)
 Le Droit privé et ses subdivisions.
*Quelles sont les disciplines relevant du Droit privé ?
Le Droit civil et le Droit commercial constituent les principales matières du Droit privé.
 Les Droits mixtes.
La notion de Droit mixte, s’étend à toute branche du Droit qui réalise une combinaison
de règles relevant, pour les unes du Droit public, et pour les autres du Droit privé Il s’agit

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essentiellement : du Droit pénal, du Droit de la procédure civile, du Droit social, et du Droit


international privé.

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1/ définition
Le droit public a pour objet l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques(les
régions, les provinces, les préfectures et les communes). Le droit public s’occupe également
des rapports de droit qui peuvent se nouer entre d’une part, l’Etat et les collectivités
publiques, et d’autre part, les simples particuliers.
Ex1 : la détermination des attributions du parlement et du gouvernement est une
question de droit public (le droit constitutionnel), parce qu’il s’agit de fixer les compétences
des deux organes d’Etat : le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
Ex2 : la réglementation d’un service public, comme l’enseignement ou le transport
relève d’une autre branche du droit public : le droit administratif.
En résume que le droit public s’attache à tous les rapports de doit qui mettent en
cause l’Etat ou l’un de ces démembrements.
En revanche, le droit privé ne s’intéresse qu’aux rapports des personnes privé entre
elles.
Ex1 : Les questions relatives au statut personnel, familial et successoral, comme la
réglementation du mariage, la liquidation des successions, la tutelle qui s’exerce sur la
personne et les biens d’un enfant mineur.
Ex1 : Les questions relatives au droit du contrat et des obligations : la vente,
l’hypothèque, le contrat du bail, …
N.B/ on peut également citer mais avec des réserves, exemples des droit pénal comme
le meurtre, le viol, l’escroquerie

2/ critères de distinction
a- Critère relatif à la finalité de la règle de droit
- Le droit public se trouve au service de la société, son but consiste à donner
satisfaction à l’intérêt général.
- Le droit privé est au service de l’individu, il se propose protéger les intérêts
particuliers.
Toutefois, ces deux fonctions ne sont pas tout à fait exactes. Dans certains cas, le droit
public prend en considération également les intérêts particuliers. Dans d’autres cas, le droit
privé préoccupe de l’intérêt général

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Ex1 : des dispositions du droit public qui s’efforcent d’assurer le respect de la


liberté individuelle.
Ex2 : des dispositions du droit privé dominées par les intérêts particuliers, tient
compte de l’intérêt général. Les obligations sur les parents vis-à-vis de leurs enfants et
réciproquement, des obligations incombent aux enfants notamment l’obligation alimentaire.

b- Critère relatif aux caractères de la règle de droit


Pour mieux opposer les deux branches du droit, d’autres auteurs ont soutenu qu’elles
ont des caractères différents :
Le droit public serait un droit impératif ou contraignant qui permet de soumettre
l’individu à la volonté de l’Etat.
Le droit privé serait un droit libéral, un droit faisant régner la volonté de l’individu. Un
particulier ne peut être tenu d’exécuter une obligation que dans la mesure où il avait
librement accepté notamment en signant un contrat.
NB/ le droit public n’est pas exclusivement un droit impératif. C’est aussi un droit
libéral, un droit qui garantit aux citoyens la liberté de circuler, la liberté d’opinion, la liberté
expression ou la liberté d’association. A l’opposé, si le droit privé est en général, un droit
libéral, il comporte également un certain nombre de dispositions impératives qui, à l’exemple
des règles de droit public, s’imposent aux particuliers (ex. L’obligation de la constitution
d’une dot l’une des conditions de la conclusion du mariage même son caractère est
symbolique art 26 de l’ancienne Moudaouana, art 26et 28 Code de la Famille).

c- critère relatif aux sanctions des règles de droit


On peut répertorier trois séries de différences d’ordre technique entre le droit public
et le droit privé :
Sérié1
* le droit privé est dominé par un principe séculaire d’après lequel « nul ne peut se
faire justice à soi-même». Un particulier ne peut pas obliger le débiteur de s’acquitter de sa
dette. Il doit au préalable saisir le tribunal compétent pour faire connaître l’existence du
droit invoqué par u jugement.

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* dans le cadre du droit public, si l’administration prétend avoir un droit contre un


particulier, par exemple le paiement des impôts directs, elle bénéficie d’un privilège
exorbitant, c’est le privilège de l’exécution forcée.
Sérié2
* s’agissant d’un litige de droit privé, l’exécution des jugements peut être assurée par
des mesures de contrainte qu’on appelle les voies d’exécution (ex : la saisine des biens de
débiteur).
* dans le cadre du droit public, ces voies d’exécution sont exclues chaque fois que
l’administration est mise en cause (l’application de cette disposition a loi est toujours en
question).
Sérié3
Au niveau de la compétence d’organisation judiciaire
* les litiges de droit privé sont soumis aux juridictions judiciaires à savoir : les tribunaux
de 1ère instance, les cours d’appel et la cour suprême.
* les litiges de droit public sont soumis aux juridictions administratives à savoir : les
tribunaux administratifs, les cours d’appel administratives et la cour suprême (la chambre
administrative).
Afin d’entamer le cours de l’introduction l’étude de droit de l’entreprise, il est
préférable de connaître certaines catégories de disciplines relatives aux études de droit.

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Les disciplines extérieures au droit


1/ L’économie politique
Le facteur économique joue un rôle très important dans l’élaboration du droit public
et privé. Certains économistes ont prétendu que le droit et l’économie constituent deux
mondes étrangers l’un à l’autre.
Cette doctrine s’est développée à partir d’une idée simple : l’économie politique
présente un caractère purement descriptif. Son rôle ne consiste pas à poser des règles de
conduite, mais à observer des faits, à décrire les phénomènes économiques, comme
l’inflation, la hausse des prix, le chômage…Toujours d’après cette doctrine, le droit présente
au contraire un caractère normatif. Cela vaut dire que la mission du droit ne consiste pas à
décrire des phénomènes, mais à poser des règles de conduite appelées normes, règles qui
doivent s’imposer aux particuliers et aux tribunaux, comme la règle pénale qui interdit de
tuer ou la règle posée par la loi civile et qui assure le respect des engagements assumés dans
un contrat.
La plus part des juristes considèrent que le droit constitue l’un des instruments de la
politique économique. Ainsi, quand l’Etat décide de diriger l’économie, d’orienter les
activités économiques, il sera conduit à adopter un plan, qui est un document juridique
(selon l’article 75 de la constitution 2011 : plans et programmes pluriannuels le parlement
vote les dépenses d’investissement).
2/ La science politique
Si le droit public a pour objet de fixer les règles de l’organisation et le fonctionnement
de l’Etat, la science politique s’intéresse à la vie réelle d’une société. Utilisant les enquêtes,
les sondages et les autres méthodes de la sociologie juridique, elle se propose de rendre
compte des phénomènes d’opinion et des mœurs politiques. Ainsi, c’est la science politique
qui fait connaitre les groupes de pression, les différentes forces sociales qui ont intérêts
opposées et qui orienter l’action de l’Etat.
3/ La science Administrative
De la science politique, on peut rapprocher la science administrative qui, faisant
appel aux mêmes techniques sociologiques, s’attache à d’autres aspects de la réalité
sociales, à savoir l’activité et le fonctionnement de l’administration ex : pour promouvoir

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l’investissement et éviter les obstacles qui ont été établi entre les promoteurs et
l’Administration, l’Etat a instauré les centres régionaux investissements.
Les disciplines auxiliaires au droit
1/ l’histoire du droit
Si l’histoire générale relève tous les événements qui se sont succédé et qui ont
marqué telle ou telle civilisation, l’histoire du droit est essentiellement l’histoire des
institutions juridiques. Cette discipline se propose de comparer Le droit actuellement en
vigueur et qu’on appelle le droit positif au droit qui était appliqué autrefois.
2/ le droit comparé
Si l’histoire du droit opère des comparaisons dans le temps entre le droit positif et
le droit ancien, le droit comparé, la comparaison se fait dans l’espace. Il s’agit de confronter
notre droit actuel (le droit positif marocain) aux droits qui sont pratiqués dans les autres
pays.
Ces études comparatives peuvent viser des systèmes de droit distincts tels que les
droits occidentaux et les droits socialistes, mais elles peuvent aussi s’appliquer à des
législations étrangères qui appartiennent au même système, comme le droit musulman ex :
une étude qui porte sur le droit de la famille au Maroc et en Tunisie. Les réformes
intervenues au Maroc sont plus respectueuses de la tradition islamique qu’en Tunisie.
L’histoire du droit et le droit comparé sont par conséquent les meilleurs auxiliaires
des sciences juridiques.
Pour connaître le droit positif marocain, il faut remonter aux origines :
essentiellement au droit musulman, mais aussi aux pratiques et coutumes locales, aux
apports du régime de protectorat, sans négliger l’influence exercée par d’autres législations
étrangères.
3/ la sociologie juridique
Si la sociologie en générale s’attache à tous les faits sociaux et à toutes les
intuitions sociales, la sociologie juridique ou sociologie du droit s’intéresse uniquement aux
phénomènes juridiques.
C’est une science jeune, qui commence à se développer. Elle peut également aider
le législateur qui décide d’introduire des réformes. La sociologie juridique permet, en effet,
de connaître le comportement des citoyens devant les règles de droit. Pour saisir ses

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réactions, elle utilise des techniques appropriées : l’analyse de documents juridiques, la


jurisprudence, les enquêtes, les sondages.
L’intérêt de la sociologie juridique est d’assurer l’avènement d’une législation
adaptée aux exigences sociales du moment. A l’inverse, des réformes qui ignorent les
besoins de la société risquent de ne recevoir aucune application et tomber en désuétude.

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TITRE I : Le Droit objectif

Partie I : la règle de droit et les sources du droit


Chapitre I : Les caractères essentiels de la règle de Droit

La règle de droit, devant régir la vie sociale et les rapports entre les particuliers, se
présente comme une règle de conduite : elle impose, interdit ou permet tel ou tel
comportement.
Il faut au préalable dégager ses caractères essentiels, à savoir : la généralité et
l’abstraction, l’obligation et la sanction par l’autorité publique.

Section I : La règle de droit est une règle générale et abstraite

1 – La généralité : caractère commun à toute norme juridique


Selon J.L. Aubert : « la règle de droit concerne chacun et ne désigne personne en
particulier »1.
En effet, la règle juridique n’est pas faite pour un individu ou pour un acte. C’est une
disposition absolument impersonnelle qui s’adresse, à toutes les personnes qui remplissent
les conditions d’application de cette règle.

2 – Portée relative de la généralité de la règle de droit

 La généralité de la règle de droit se trouve parfois atténuée, dans la mesure où


elle concerne une situation plus ou moins étroitement définie.

 les dispositions de l’art. 90 de la constitution de 2011, ne concernent qu’une


seule personne le Chef du gouvernement, cependant, elles demeurent des règles
générales, abstraites et impersonnelles.

 On assiste également à la régression de la généralité de la règle de droit,


lorsqu’elle ne s’applique qu’à une catégorie limitée de personnes déterminées par leurs
activités.
- Exemple :

1
J.L. Aubert « introduction à l’étude au droit’ ; collection U, Armand Colin ; Paris, 1984, p.10.

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 Les règles du droit commercial pour les commerçants ;


 Celles du droit du travail pour les salariés ;
 Il en est de même pour les règles relatives au statut des avocats, des médecins,
des architectes, etc.

Section II : la règle de droit est obligatoire


Le caractère obligatoire est lié à la règle de droit dès sa naissance. Le degré de leur
obligation donne lieu à deux catégories de règles : les règles impératives, prohibitives ou
d’ordre public; et les règles supplétives, facultatives ou interprétatives.

1 – Les règles impératives ou d’ordre public


Les règles impératives ou d’ordre public s’imposent sans que les parties ne puissent y
déroger par des accords particuliers. Tel est le cas de la plupart des dispositions relevant du
droit public et du droit pénal.

2 – les règles supplétives ou interprétatives


Les règles supplétive, « suscitent une conduite particulière, mais les parties
peuvent parfaitement y déroger, choisir par contrat d’autres règles qui leur conviennent
davantage que les règles légales ». Ces règles sont nombreuses dans le cadre du droit des
contrats. Elles ne s’imposent qu’à défaut de volonté, expresse ou tacite, contraire des
particuliers.

Section III : la sanction étatique de la règle de droit


La contrainte institutionnelle permet à l’autorité publique de sanctionner le non-
respect de la règle de droit.
1- la notion de sanction
En principe, la règle de droit est assortie d’une sanction, au cas où elle serait
transgressée. La sanction prévue permet d’en garantir le respect.
2- Les différents types de sanctions
Les sanctions rendues par le juge, peuvent être soit civiles soit pénales.

A) les sanctions civiles


Les sanctions civiles sont réparties en deux catégories : celles qui sont destinées à
assurer la réparation et celles engendrant une contrainte.

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A1- la réparation
Les sanctions donnant lieu à réparation sont de deux types : la nullité des actes
juridiques viciés; et les dommages et intérêts.
A2- la contrainte
Il existe deux types de contrainte : la contrainte directe (concerne la personne elle-
même, et la contrainte indirecte (concerne ses biens).

B) les sanctions pénales


Ces peines sanctionnent les actes de délinquance et doivent en principe être
proportionnées à la gravité de l’infraction. A cet effet, le code pénal regroupe les infractions
en trois catégories : les crimes, les délits et les contraventions. (Art. 111 du Code pénal).

B1 – les crimes
Les peines criminelles principales sont selon l’article 16 du code pénal : la peine de
mort (capitale) ; la réclusion perpétuelle ; la réclusion à temps pour une durée de 5 à 30
ans ; la résidence forcée ; la dégradation civique.
B2- les délits
Ce sont des infractions de gravité moyenne. Leur sanction est précisée par l’article 17,
en ces termes : « les peines délictuelles principales sont :

 l’emprisonnement ;

 l’amende de plus de 1200 dirhams. »


(La durée de la peine d’emprisonnement est d’un mois au moins et cinq années au
plus, sauf le cas de récidive ou autres où la loi détermine d’autres limites).
A cet égard, le Code pénal distingue entre deux types de peines délictuelles : les
délits correctionnels, et les délits de police.

a- Les délits correctionnels


Comme le précise l’article 111 al. 2 du CP, est considérée délit correctionnel : «
toute infraction que la loi punit d’une peine d’emprisonnement dont elle fixe le maximum
à plus de deux ans… ». C’est le cas des articles 401, 505, et 520 du Code pénal.

b- Les délits de police


Moins grave que le délit correctionnel, le délit de police est comme le précise
l’article 111 alinéa 3 du C.P. toute : « infraction que la loi punit d’une peine

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d’emprisonnement dont elle fixe le maximum à deux ans, ou moins de deux, ou d’une
amende de plus de 1200 dirhams ». Articles 386 et 400 du C.P.

B3- Les contraventions


Selon l’article 18 du C.P : « les peines contraventionnelles principales sont : La
détention de moins d’un mois ; l’amende de 30 à 1200 dirhams.

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Chapitre II : les sources du droit

Il est certain que la loi constitue la principale source de droit objectif. Seul le terme
« loi » doit être compris dans un sens très large, pour désigner à la fois la loi proprement dite
et les règlements2. Mais, on peut se demander s’il y a d’autres sources de notre droit positif.
La coutume qui émane des simples pratiques est-elle une source de notre droit
positif?
Pour répondre à ces questions, on va distinguer trois catégories : les sources
traditionnelles, les sources modernes et les sources complémentaires.
Section1 : les sources traditionnelles
Les sources traditionnelles du droit marocain sont représentées par deux éléments : le
droit musulman et le droit coutumier.
A : le droit musulman
Dans un pays comme le Maroc qui a toujours été un carrefour de grandes civilisations,
il ne fait pats sans doute que la société marocaine a évolué. De plus la vie moderne ne cesse
d’engendrer des besoins nouveaux.
Compte tenu de cette évolution, on serait tenté de croire que la loi islamique n’est
plus tout à fait adaptée aux conditions de vie actuelles des marocaines. Pour permettre une
meilleure organisation de la société et les rapports entre les citoyens, ne conviendrait-il pas
de donner la préférence à la législation moderne? Peut-on arrêter ce choix avec toutes les
conséquences qui pourraient en découler, notamment au regard du statut personnel,
familial et successoral.
A l’exception de quelques rares Etats comme la Turquie ou l’Albanie qui ont laïcisé
leur droit et remplacé la loi coranique par des codes européens, la plus part des pays
musulmans continuent à proclamer- dans leurs constitutions, leurs codes ou leurs lois – leur
attachement à l’Islam et au droit musulman.
C’est le cas notamment de la constitution marocaine du 29 juillet 2011.

2
-La loi proprement dite c’est celle qui est normalement votée par le parlement ou qui est prise, à titre exceptionnel, par un
organisme qui, pour une raison ou une autre, s’est substitué au parlement. Ces lois sont stricto sensu également désignées par
le terme : textes législatifs.
- Les règlements ou textes règlementaires émanent du pouvoir exécutif.

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Après avoir précisé, dans son préambule, que le Royaume du Maroc est un « Etat
musulman souverain », qui accorde la prééminence à la religion musulmane dans son
référence national, cette constitution dispose dans son article 3, que « l’Islam est la religion
de l’Etat qui garantit à tous le libre exercice des cultes».
Les sources du droit musulman sont nombreuses. Les plus importantes sont le
Coran et la Sunna.

1- Le Coran
Le Coran est la parole de Dieu révélée au prophète dont le texte écrit nous a été
rapporté par des témoignages multiples.
Les dispositions coraniques peuvent être distinguées selon leur degré de généralité,
leur sens et leur caractère obligatoire.

2- La Sunna
La Sunna signifie la conduite du Prophète constituée par ses paroles (hadiths), ses
pratiques (la manière de prier ou de faire le pèlerinage) et ses approbations tacites ou
expresses.
B : le droit coutumier
C’est la source la plus vivante et qui traduit le mieux les besoins et les aspirations des
citoyens. A la différence des dispositions législatives ou règlementaires, les règles
coutumières ne sont pas élaborées par un corps constitue de l’Etat, comme le parlement ou
le gouvernement. Elles procèdent directement et spontanément des pratiques populaires.
La coutume ou « orf » peut être définit comme étant une règle de droit qui découle
d’une pratique ancienne, d’un usage qui s’était prolongé dans le temps. Cela veut dire que
les particuliers ont pris l’habitude d’agir de telle ou telle manière. C’est l’un des aspects les
plus importants des coutumes qui apparaissent comme des actes qui se répètent lentement
et constamment. Un précédent isolé ne suffit pas pour donner naissance à une règle de droit
de cette nature. Il est à peine besoin de rappeler l’adage : « une fois n’est pas coutume ».
La coutume comporte deux éléments :
- un élément matériel : c’est la pratique prolongée dans le temps et dans l’espace.
- un élément psychologique : c’est le caractère obligatoire de cet usage ou plus
exactement la croyance populaire au caractère obligatoire de l’usage.

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Une autre caractéristique de la règle coutumière, mais qui n’est pas essentielle,
c’est qu’elle se transmet généralement de façon orale.

Section2: les sources modernes

A- Les sources internationales : les traités et les accords internationaux

Les traités internationaux sont des accords conclus entre Etats souverains, fixant les
règles obligatoires à appliquer aux situations qu'ils soumettent à leur compétence. Ils
empruntent parfois d'autres appellations : charte, protocole, accord, convention, pacte. Ces
traités ont une portée très variable, mais leur régime juridique est le même.
Les traités bilatéraux : ces traites règlent un problème très particulier entre deux
Etats. Le Maroc est ainsi engage avec de nombreux pays dans des conventions douanières,
des conventions fiscales, des conventions d'établissement (fixant le droit des marocains à
accomplir des affaires à l'étranger, et celui des étrangers a en accomplir au Maroc .... ).
Les traités d'unification du droit : en l'absence de traité, les lois de chaque pays ont
tendance à régir les affaires dès l'instant où elles ont affaire avec ce pays. Pour éliminer les
contradictions pouvant exister entre ces différentes législations à propos d'une même
opération juridique, les Etats concluent entre eux des traités tendant à soumettre et un
régime identique certains aspects des affaires par exemple : la vente des marchandises ou
leur transport.
Les traités d'organisation économique : Ces traités et la différence des précédents,
n'ont pas pour objectif principal de trancher des difficultés juridiques, leur but est de faciliter
les relations économiques entre Etats. D'où des règles de droit que le juriste et l'homme
d‘affaires ne peut ignorer.
Les traités, pour entrer en vigueur, doivent être ratifiés et publies au Bulletin officiel.
C'est le Roi qui ratifie les traités, c'est-à-dire confirme les engagements internationaux
pris par le Royaume du Maroc.

B- Les sources nationales

Ces actes sont la principale source du droit. Bien que communément et abusivement
dénommés "lois", ils se présentent en fait sous des formes distinctes et leur force obligatoire
est inégale.

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En vertu du principe dit de "légalité", la force obligatoire de ces actes est liée à leur
origine : les règles constitutionnelles qui sont à la source de toutes les autres, ont
naturellement une autorité supérieure et fixent l'autorité que l'on doit reconnaitre aux
autres normes.

a- La constitution

La constitution détermine l’organisation et le fonctionnement de l’Etat et les pouvoirs.


Elle a ainsi précisé la compétence du parlement et de l’exécutif pour élaborer des règles de
droit (lois et règlements).
La constitution est complétée par des lois organiques, n'ayant pas le caractère de lois
constitutionnelles, fixant les modalités de l‘organisation et du fonctionnement de ces
pouvoirs publics.

b- Les Dahirs (décrets royaux)

Les dahirs sont des textes législatifs édictés par le Roi. La constitution marocaine
reconnait au Roi un pouvoir législatif, il peut donc soumettre, par dahir, tout projet ou
proposition de loi.

c- Les lois

Les lois sont des textes votés par le parlement. La loi au sens strict est un texte vote
par le parlement. On utilise parfois ce mot pour désigner tout acte émanant de l'autorité
publique.
Les lois ne peuvent être prises que dans les domaines définis par la (libertés des
citoyens, état civil, organisation de la justice, régimes électoraux, détermination et
recouvrement de l’impôt ...).
L'initiative des lois appartient tant au premier ministre (projet de loi) qu'aux députés
(proposition de lois).
Après débat général, il peut être apporté des modifications (amendements) aux textes
en discussion, ensuite le texte est voté.
Procédure de mise en vigueur : une fois adoptée, la loi, pour entrer en vigueur, doit
être promulguée et publiée.

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La promulgation qui est l'ordre d'exécution de la loi résulte d'une décision (dahir) du
Roi.
La publication de la loi se fait par insertion au bulletin officiel.
La loi reste en vigueur tant qu'elle n'est pas abrogée, cette abrogation peut être
expresse- une loi dit que telle autre loi est abrogée - ou tacite lorsque le texte nouveau est
inconciliable avec les dispositions anciennes.
La loi est subordonnée à la constitution et ne peut donc comporter de dispositions qui
lui soient contraires. Mais les juridictions administratives et judiciaires sont incompétentes
pour contrôler la conformité de la loi aux dispositions de la constitution. Ce contrôle relève
d'un organe spécifique, c'est la cour constitutionnelle son rôle est de contrôler la
constitutionnalité des lois.

d- Les textes émanant du pouvoir exécutif

Les règlements autonomes : ce sont des textes juridiques pris par le premier ministre
dans les domaines réservés au gouvernent par la constitution.
Les décrets d’application: complètent les dispositions de la loi sur des points précis
prévus par ladite loi, ou précisent les conditions d’applications d’une loi. Ils doivent
respecter l’esprit de la loi.

C- Les sources complémentaires

Les sources complémentaires c.à.d. les sources qui complètent la loi. Le droit a besoin
qu’il soit complété. Le droit peut être complété par deux éléments :
Soit par la jurisprudence, soit par la doctrine.
La jurisprudence est un effort intellectuel fourni par les magistrats (les juges) se sont
des jugements et des arrêts des magistrats de la cour appel et la cour suprême afin de
compléter ou interpréter la loi.
 Quad une loi fait l’objet des plusieurs interprétations d’une manière différente. Les
magistrats vont donner une seule et dernière interprétation.
On a dit que la jurisprudence s’établit par les magistrats. Dans la doctrine on trouve
une panoplie de personnes qui opèrent dans le même environnement : il peut être avocats,
magistrats, professeurs universitaires, professionnels, chercheurs …qui traitent des sujets
par des articles, des ouvrages, des recherches.
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D- La hiérarchie des normes (voir la pyramide de Kelsen)

Chaque texte de niveau inférieur doit être conforme aux textes du niveau
supérieur.
La cour l constitutionnelle est chargée de Vérifier et de contrôler la conformité des
lois et des traités à la Constitution.
Les traités déclarés non conformes à la Constitution ne peuvent être ratifies
qu’après révision de celle-ci.
E. L’application de la loi
En règle générale, les lois et règlements sont destinés à régir l'avenir sans limitation de
temps, il est dans la nature de la loi de garder indéfiniment sa force obligatoire. Cependant,
permanence ne signifie pas perpétuité, les textes restent en vigueur aussi longtemps qu'ils
ne sont pas abrogés. On distingue en ce qui concerne l’abrogation,, la loi et le temps et la et
l’espace.
a- L'abrogation

Le pouvoir d'abroger revient naturellement à l'autorité qui a le pouvoir de faire la loi


ou le règlement.

* L'abrogation expresse

L'abrogation expresse résulte d'un article de la loi ou du règlement qui indique que tel
ou tel autre texte est abrogé.

* L'abrogation tacite

L'abrogation peut être tacite, c'est-à-dire résulter implicitement d'un nouveau texte, la
loi nouvelle est en opposition avec les dispositions antérieures, sans préciser qu'elle les
abroge.
Les textes successifs étant incompatibles entre eux, l'ancien et le nouveau ne peuvent
recevoir application en même temps, il faut donc choisir entre les deux lois, c'est la plus
récente qui l'emporte.

b- La loi et le temps

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. Le principe de la non- rétroactivité de la loi nouvelle :


A son entrée en vigueur, une loi nouvelle et suite au principe du non rétroactivité des
lois, la loi ne s’applique pas aux affaires antérieures.
Exception de ce principe :
La loi pénale la plus douce
Les lois d’annulation
. Le principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle :
Le principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle signifie que dés la publication de la
nouvelle loi dans le bulletin officiel, c’est son entrée en vigueur. Elle s’applique
immédiatement Exception de l’effet immédiat de la loi nouvelle:
Quand il s’agit d’un contrat ;
Quand le législateur décide le report de l’application immédiate de la nouvelle loi.
c- La loi et l’espace

. Le principe de la territorialité des lois

Chaque Etat élabore sa propre loi qui s’applique dans la limite de son propre
territoire, elle s’applique à tous les résidents quelque soit leurs origines. Généralement, La
loi d’un Etat ne s’applique pas ailleurs :

Exception de ce principe :

- L’immunité diplomatique

. Le principe de la personnalité des lois

Selon ce principe, les lois sont applicables à toute personne qui se trouve dans le
territoire national. L’exception de ce principe est le le fait d’appliquer aux étrangers les lois
de leurs Etats d’origines en matière du droit constitutionnel et le statut personnel.

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PARTIE II : L’organisation judiciaire

L’organisation judiciaire au Maroc désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du


royaume.

Chapitre I : La procédure judiciaire et les juridictions


Le terme tribunal est réservé à des juridictions inférieures telles que le tribunal de
première instance.
Par contre, le terme cour s’applique uniquement aux juridictions supérieures, aux
cours d’appel et à la cour de cassation.
On remarque que le terme juridiction est plus large.il désigne aussi bien un tribunal,
une cour d’appel ou même la cour de cassation.
Section 1 ; la procédure judiciaires
Le terme procédure désigne l’ensemble des formalités par les quelles une difficulté
d’ordre juridique peut être soumis à un tribunal.

La procédure peut être inquisitoire ou accusatoire


Dans la procédure inquisitoire, Le juge a le pouvoir de diriger lui-même l'instruction du
procès. Il ordonne les mesures d'instruction qui lui paraissent nécessaire pour découvrir la
vérité, il retarde ou accélère la procédure, il a le devoir de tout mettre en œuvre pour
découvrir la vérité, même contre le gré des plaideurs.. C'est la procédure utilisée en matière
pénale où le litige met en jeu des intérêts publics.
Dans la procédure accusatoire, ce sont les plaideurs qui font l'instruction de leur
affaire rassemblant les preuves, développant leurs arguments....Cette procédure est utilisée
en matière civile où les intérêts en litige sont des intérêts d'ordre privé. Le service public de
justice est au service des personnes privées. Le juge n'est plus alors qu'un arbitre entre les
plaideurs.
La procédure est contradictoire
Tout jugement est le résultat d'une confrontation entre les prétentions des plaideurs.
Le juge doit entendre les deux parties avec une égale attention. Chaque plaideur doit

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pouvoir contredire les arguments de son adversaire, opposer ses preuves à celles de la partie
adverses.
Ce principe est général, il est applicable à tous les ordres de juridictions, à tous les
plaideurs.
 La procédure est publique
Le pouvoir de justice doit s'exercer en pleine lumière, la clandestinité faisant douter de
l'impartialité du juge. Chacun peut ainsi apprécier comment la justice est rendue. Cependant
dans les cas où la publicité des débats risquerait de créer le scandale, ou de divulguer des
informations qui doivent rester dans le secret de famille (cas de divorce), l'audience est alors
à huis clos. Tout jugement doit être lu en audience publique.
A/ La justice étatique

Les principes applicables au procès peuvent être présentés de façon chronologique. Ils
concernent l’action en justice, l’instance, le jugement et les voies de recours.

* L’action en justice

L’action en justice est une faculté, un pouvoir légal de s’adresser à la justice pour
obtenir le respect de la loi : c’est le droit, pour l’auteur d’une prétention, d’être entendu sur
le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou le mal fondée. Pour l’adversaire, l’action
est le droit de discuter le bien-fondé de cette prétention. (Pas d’intérêt pas d’action, la
qualité et la capacité).

- Les conditions

Ne peuvent ester en justice que ceux qui ont capacité, qualité et intérêt pour faire
valoir leurs droits selon le principe « pas d’intérêt pas d’action»;

- La mise en œuvre

La mise en œuvre prend la forme de demande ou de défense : la demande en justice


est l’acte juridique par lequel une personne soumet au juge une prétention. Les moyens de
défenses permettent au défendeur de réagir contre l’attaque dont il est l’objet.

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- La compétence

La compétence est l’aptitude d’une juridiction à connaître d’un procès. Cette aptitude
s’apprécie sur deux plans différents :

Compétence d’attribution : la compétence d’attribution permet de déterminer,


en tenant compte de l’objet et de la valeur du litige, devant quel type de juridiction.

Compétence territoriale : il existe un certain nombre de juridictions de même


type réparties sur le territoire national. Parmi les différentes juridictions d’un même type, les
tribunaux de commerce par exemple, il faut chercher celui qui sur le plan territorial, sera
compétent.

* L’instance

L’instance est la série des actes d’une procédure allant de la demande en justice
jusqu’au jugement. C’est un rapport juridique particulier qui oblige les plaideurs à accomplir
des actes de procédure, et le juge à rendre une décision.

- déroulement : l’introduction de l’instance suppose une demande initiale,


généralement sous forme d’assignation, par laquelle le défendeur est officiellement avisé du
déclenchement de la procédure, ainsi que la saisine du tribunal par la remise à son
secrétariat-greffe d’une copie d’assignation.

- le jugement : on désigne par le jugement toute décision de justice par quoi le juge
dit le droit et ordonne en conséquence les mesures nécessaires pour en assurer le respect.
Le jugement doit être rédigé ; il comprend certains indications relatives aux conditions dans
lesquelles il a été rendu (juridiction, date, nom des juge …), les motifs, c.à.d les raisons de la
décision. Il doit être prononcé c.à.d lu en audience publique et notifié c.à.d porté à la
connaissance de l’adversaire.

Le jugement, dès son prononcé, il produit trois effets à savoir :

1- il dessaisit le juge, qui ne peut plus revenir à sa décision ;

2- le jugement est doté de l’autorité de la chose jugée, ce qui a pour effet de


rendre irrecevable toute nouvelle demande formée entre les mêmes parties, pour le même
objet, sur le même fondement.

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3- le jugement doté de la force exécutoire, il peut donner lieu à l’exécution forcée.

- les voies de recours : pouvoir remettre en cause ce qui a été jugé est une garantie de
bonne justice. Sont ouverts à cette fin plusieurs voies de recours, dites ordinaires pour
certains, et extraordinaires pour les autres.

B/ La preuve

Les problèmes de preuve ont une importance primordiale dans le déroulement du


procès. En effet, il ne suffit ni d’avoir un droit ni que ce droit ait été violé. Il faut avant tout
rapporter la preuve de ce doit et de sa violation.

Exemple : si dans un contrat de vente, l’acheteur se plaint d’une insuffisance de


quantité de produits livrés, il devra prouver d’une part que le vendeur s’était engagé une
quantité supérieure et d’autre part que l’engagement du vendeur n’a pas été respecté.

En d’autres termes, il ne suffit pas d’affirmer qu’on est victime de la violation d’un
droit, il faut toujours en établir la réalité.

Trois questions se posent ; il faut savoir :

- Qui doit prouver : c’est la charge de la preuve ;

- Par quel moyen on doit prouver : parce que la loi limite les moyens de preuve dont
on dispose : ce sont les moyens de preuve ;

- comment on doit prouver : c’est l’admissibilité des moyens de preuve.

1- La charge de la preuve

Déterminer la charge de la preuve consiste à savoir quelle est la partie qui, au cours de
procès, doit prouver ce qu’elle allègue.

Le principe : la charge de la preuve incombe au demandeur en justice. Ce lui qui


réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Et réciproquement, celui qui se prétend
libéré doit justifier le payement ou le fait qui a produit l’exécution de son obligation.

Présomptions légales : Il est des cas dans lesquelles on est dispensé d’apporter la
preuve directe d’un fait dont la loi présume l’existence à partir d’autres éléments ; la loi
oblige à tenir pour vraie une conséquence qu’elle détruit d’un fait connu; Le bénéficiaire de

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la présomption est dispenser de toute preuve dans ce cas : la présomption simple et la


présomption irréfragable

* La présomption simple : quand l’adversaire est autorisé à apporter la preuve ; elle


entraine dans ce cas un renversement de la charge de la preuve. Exemple : toute personne
physique inscrite au registre de commerce est présumée avoir la qualité de commerçant,
mais les tiers peuvent combattre cette présomption : ils peuvent apporter la preuve qu’en
dépit de son inscription l’intéressé n’a pas la qualité de commerçant.

* La présomption irréfragable : dans la présomption irréfragable la preuve est


interdite. La règle de preuve devient règle de fond. Exemple : la présomption de paiement,
lorsque le créancier remet son titre de créance à son débiteur.

2- Les moyens de la preuve

Il faut distinguer entre les preuves préconstituées, préparées à l’avance à savoir les
écrits et les autres preuves constituées après coup.

* Les écrits :

Ils sont très importants dans la pratique, puisqu’ils constitués dès l’origine, dès
qu’un acte est passé, pour servir de preuve dans un litige éventuel. On distingue entre les
actes authentiques et les acte sous seing privé.

- Les actes authentiques : ce sont des actes qui ont été dressés sous une forme
solennelle, en principe par un officier public (le notaire) ce sont des actes notariés établis
entre les parties et le notaire.

- Les actes sous seing privé : ce sont les actes les plus courants dans le monde des
affaires, à défaut de sécurité parfaite, ils offrent le double avantage de la rapidité et de la
simplicité. Ils ne sont soumis en principe à aucun formalisme .

* Les preuves constituées après coup

Les écrits, preuves préconstituées, servent quotidiennement, en dehors même de tout


litige et de tout procès. Les autres preuves, constituées après coup, supposent au contraire
qu’un litige a déclaré et que l’on est obligé de prouver en justice l’existence d’un droit que
l’on évoque. Elles ont un caractère juridique remarquable.

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- les témoignages : ce sont les dépositions en justice des témoins, qui relatent les
faits dont ils ont une connaissance personnelle. Le juge apprécie librement la valeur d’un
témoignage.

- l’aveu et le serment : l’aveu est la reconnaissance volontaire devant le juge du droit


devant son adversaire ; Le serment n’est plus déféré qu’en désespoir de cause, lorsqu’un
plaideur n’a plus aucun ressource de preuve.

- les constats : il s’agit pour une partie de faire constater un fait dont elle tiendra plus
tard les conséquences juridiques dans un procès éventuel (ex : conditions d’un accident,
états des malfaçons…). On peut spontanément demander à un huissier de justice ou à un
expert de dresser un constat.

3- L’admissibilité des moyens de preuve

On ne peut pas prouver n’importe quoi n’importe comment. La loi règlemente avec
précision la façon de produire en justice les différents moyens de preuve. En réalité, la
rigueur de la loi est autrement forte en matière civile qu’en matière commerciale.

* En matière civile

Il faut distinguer selon que l’on veut prouver un fait juridique ou un acte juridique.

- un fait juridique : est un fait quelconque auquel la loi attache directement une
conséquence juridique, sans que son auteur ait nécessairement recherché lui-même cette
conséquence. Tel le cas en matière de la responsabilité civile ; l’auteur d’un accident commis
par simple imprudence doit réparer le dommage il a causé ; il est évidement que la preuve
préconstituée, sous forme d’un écrit probatoire. Aussi tous les modes de preuve sont
admissible l’accident pourra être prouvé par témoins, constats, expertises, …

- un acte juridique : est un acte juridique est une manifestation volontaire destinée à
produire des effets juridiques, tel est le cas des contrats puisque leur objet est de créer des
engagements juridiques. La loi impose assez un rigorisme sévère : la preuve ne se fait que
par un écrit (authentique ou sous seing privé) spécialement rédigé à cette fin au moment de
la formation de l’acte(les particuliers qui passent un contrat ont donc l’impérieuse obligation
de constater leur accord dans un écrit).

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* En matière commerciale

Le principe est celui de la liberté des preuves en matière commerciale. Il n’est pas donc
nécessaire d’établir un écrit représentant les formes légales pour prouver la multitude des
contrats qui sont journellement passés dans le monde des affaires. En cas de litiges, tous les
moyens de preuve sont admis.

Section 2 : les juridictions de droit commun


Aux termes de l’article 1er du dahir du 15 juillet 1974 tel qu’il a été modifié et
complété en dernier lieu le dahir du 17 août 2011 portant promulgation de la loi n° 1-74-
338( B.O n° 5978 du 15/09/2001, p 2074) et selon également le dahir du 25 octobre 2011
portant promulgation de la loi n° 58.11 relative à la cour de cassation ( ( B.O n° 5989 du
26/10/2011, p 5228), l’organisation judiciaire comprend les juridictions de droit commun
suivantes :
1- Les tribunaux de première instance ;
2- Les tribunaux administratifs ;
3- Les tribunaux de commerce ;
4- Les cours d’appel ;
5- Les cours d’appel administratives ;
6- Les cours de d’appel de commerce ;
7- La cour de cassation.
Ces juridictions, ont soit une vocation générale(Les tribunaux de première instance, les
cours d’appel, la cour de cassation) en ce sens qu’elles ont compétence de principe à
connaitre de tous les litiges et contestations soulevés par les plaideurs sous réserve des
affaires expressément dévolues à d’autres juridictions, soit une compétence limitée à des
affaires déterminées : ce sont les juridictions spécialisées en matière administrative ou
commerciale.
A côté des juridictions de droit commun, il existe des juridictions d’exception.
Aujourd’hui, unique service des tribunaux d’exception concerne les juridictions militaires.

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Chapitre I : Les juridictions de droit commun

En principe les juridictions de droit commun (Les tribunaux de première instance, les
cours d’appel, la cour de cassation) obéissent à la technique de la collégialité. Les décisions
qu’elles rendent nécessitent le concours de plusieurs juges.
- Trois magistrats au niveau du tribunal de première instance ;
- Trois magistrats (ou cinq magistrats selon l’affaire) dans le cadre de la cour d’appel;
- Cinq magistrats au niveau de la cour de cassation.
Section 1 Les tribunaux de première instance
Depuis le décret du 3 octobre 2011, leur nombre a été fixé à70.
a- Organisation du tribunal de première instance
Un tribunal de première instance trois grandes catégories que l’on retrouve dans
toutes les juridictions :
* les magistrats de siège : qui ont pour mission de juger : le président et un certain
nombre de juges et des juges suppléants.
* les magistrats du ministère public ou du parquet, qui représente, auprès du tribunal,
la société en assurant l’intérêt général. Il s’agit du procureur du Roi et de ses adjoints : les
substituts.
* le personnel administratif qui est constitué par les greffiers et les membres du
secrétariat du parquet.
Le tribunal de première instance siège en principe avec trois magistrats et
l’assistance d’un greffier. Si, en matière pénale, la présence du représentant du ministère
public est obligatoire à l’audience, cette présence est facultative en toute autre matière sauf
dans des ca limitativement prévus par le législateur, comme c’est le cas dans le cadre de
nouveau code de la famille.
b- Compétence du tribunal de première instance

Elle est déterminée par la loi n° 34-10 du 17 août 2011. Juridiction de droit commun, le
tribunal de 1ère instance est doté d’une compétence générale. Selon la nature et
l’importance des litiges, il siège à juge unique ou avec une formation collégiale (trois juges).
Les juridictions communales et d’arrondissement n’existent plus depuis août 2011.
Elles ont été remplacées par les juridictions de proximité instituées par la loi 42-10 du 17

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août 2011. Elles se répartissent en deux sortes de sections : celles installées au sein des
tribunaux de première instance (communes urbaines) et celles installées dans le ressort du
centre du juge résident (communes rurales).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d’un greffier. Le ministère
public n’y est pas représenté. La procédure devant ces juridictions est orale et gratuite.
Elles connaissent des actions personnelles et mobilières dont le montant n’excède pas
5000 dirhams. Elles sont, en revanche, incompétentes à l’égard des litiges relatifs au statut
personnel, aux affaires immobilières, aux affaires sociales et aux expulsions.
Section 2 : La cour d’appel
À côté des juridictions de première instance, il existe des cours d’appel dont le rôle est
d’examiner les recours en appel des décisions rendues par les tribunaux de première
instance.
a- Organisation de la cour d’appel
La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait. Il existe 21 cours d’appel dont le
ressort s’étend sur plusieurs départements. Elles sont composées de magistrats répartis en
chambres (civile, sociale, criminelle, etc.) et jugent en collégialité (trois magistrats ou cinq
magistrats selon les affaires tranchées).
La cour d’appel de Rabat a compétence nationale en matière de terrorisme.
Les magistrats de siège : le premier président et les conseillers qui ont pour rôle de
rendre justice. En raison de la diversité qui caractérise ses attributions, la cour d’appel est
marquée par une grande spécialisation à la fois des magistrats (magistrats chargés de
l’instruction magistrats des mineurs…) et des chambres qui la composent (chambre d’appel
de statut personnel et successoral, chambre criminelle, chambre correctionnelle…).
* Le ministère public est représenté aux audiences des cours d’appel par le procureur
général et ses substituts généraux. Si la présence du magistrat du parquet est obligatoire à
l’audience pénale, son assistance en toute autre matière est facultative.
* la cour d’appel comprend également le personnel administratif qui est constitué par
les greffiers et les membres du secrétariat du parquet général.
Compétence de la cour d’appel
Elle connaît les appels des jugements de tribunaux de première instance et les appels r
des ordonnances rendues par leurs présidents. La cour d’appel constitue un second degré de
juridiction : elle examine une seconde fois les affaires déjà jugées en premier ressort par les

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tribunaux de première instance. Le législateur a reconnu à la juridiction d’appel des


attributions nouvelles, l’une de ses formations particulières : la chambre criminelle est
habilité à juger, en première instance, les infractions les plus graves : les crimes.

Section 3 : La cour de cassation (ancienne appellation : la cour suprême)


C’est une juridiction qui se trouve au somment de la hiérarchie judiciaire et dont la
création remonte au dahir 27 septembre 1957. Actuellement, son organisation et sa
compétence sont déterminées par le dahir du 15 juillet 1974. Le dahir du 25 octobre 2011
vient de consacrer la nouvelle dénomination : cour de cassation
a- Organisation de cour de cassation
* Les magistrats de siège : il s’agit du premier président, des présidents de chambre et
les conseillers.
* Le ministère public représenté par le procureur général du Roi, qui est assisté par les
avocats généraux.
* comme toutes les juridictions inférieures, la cour de cassation comporte également
un greffier et un secrétariat du parquet général.
La cour de cassation comprend six chambres : une chambre criminelle, une chambre
de statut personnel et successoral, une chambre commerciale, une chambre administrative,
une chambre sociale et une chambre criminelle. La cour de cassation est aussi une juridiction
collégiale. Les audiences sont tenues et les arrêts sont rendus par cinq magistrats. Dans
certains cas, cette collégialité peut être renforcée d’avantage.
b- compétence de cour de cassation
Les attributions de la cour de cassation et nombreuses et diversifiées :
- Les recours formés contre les actes et décisions par les quels les juge excédent leurs
pouvoirs ;
- les prises à partie contre les magistrats et les juridictions à l’exception de la cour de
cassation ;
- les règlements de juges entre les juridictions.
Il reste que deux principales attributions de la cour de cassation résident dans :
- les recours en annulations pour excès de pouvoir contre les décisions de certaines
autorités administratives. A cet égard, la cour de cassation statue en premier et dernier
ressort sur les recours en annulations pour excès de pouvoir dirigés contre les actes

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réglementaires ou individuels du premier ministre ainsi que sur les recours contre les
décisions des autorités administratives ;
- les pouvoir en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par
toutes les juridictions du royaume.
 La cour de cassation et donc chargée de contrôler la régularité de toutes les
sentences rendues au Maroc. Elle ne constitue pas un troisième degré de juridiction. Son
rôle se limite, en principe, à l’examen des questions de droit : c.à.d. vérifier si les tribunaux
et les recours d’appels ont bien appliqué la règle de droit et assurer l’unité d’interprétation
jurisprudentielle. Les questions de faits relèvent de l’appréciation souveraine des juridictions
inférieures.

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Chapitre II : Les juridictions de droit commun spécialisées


Il s’agit : des juridictions administratives et des juridictions de commerce.

Section 1 : Les juridictions administratives


Selon la loi n°41-90, les juridictions d’ordre administratif constituées au départ
exclusivement par les tribunaux administratifs. Par la suite la loi n°80-03 promulguée par le
dahir du 14 février 2006 a institué les cours d’appel administratives.
a- Les tribunaux administratifs
1- Organisation des tribunaux administratifs
- Un président et plusieurs magistrats ;
- Un ou deux commissaires royaux de la loi et du droit ; (l’art 2 a confié au président
du tribunal le soin de désigner, parmi les magistrat de ce tribunal, sur proposition de
l’assemblée générale et pour une période de deux ans, un ou plusieurs commissaires Royaux
de la loi et du droit.)
- un greffier.
2- compétence des tribunaux administratifs
Le tribunal administratif est doté une compétence générale, en matière administrative
ou pour les litiges qui mettent en cause l’administration. Ils sont habilités à juger, en premier
ressort :
* Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des
autorités administratives ;
* Les litiges relatifs aux contrats administratifs ;
* Les actions en réparation des dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques ;
* Le contentieux des pensions civils et militaires ;
* Le contentieux électoral ;
* Le contentieux fiscal ;
* Le contentieux de l’expropriation pour cause d’utilité publique.
b- les cours d’appel administratives
1 - l’organisation
On retrouve les mêmes principes :
- la collégialité, avec un président, des présidents de chambre et de conseillers ;

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- l’indépendance réelle du ministère public, le commissaire Royal de la loi et de droit ;


- Greffier.
2- La compétence
En règle générale, les cours d’appel administrations sont compétentes pour
connaître, en appel, des jugements rendus par tribunaux administratifs et des ordonnances
de leurs présidents.
Sauf dans quelques rares cas, les décisions des cours d’appel administratives
sont susceptibles de pourvoi en cassation devant la cour de cassation.

Section 2 : Les juridictions de commerce


Les juridictions de commerce sont instituées par la loi n° 53-95 promulguée par le
dahir n°1-97-65 du 12 février 1997. Elle prévoit la création des tribunaux de commerce et les
cours d’appel de commerce.
a- Les tribunaux de commerce
1- L’organisation des tribunaux de commerce
Les tribunaux de commerce comprennent : un président, des suppléants, des juges, et
un ministère public composé d’un procureur du roi et d’un ou plusieurs substituts ainsi
qu’un greffe et un secrétariat du parquet.
Ces tribunaux peuvent être divisés, dans le souci de mieux organiser leur
fonctionnement, en chambres selon la nature des affaires qui leur sont soumises. Toutefois
chaque chambre reste habilitée à connaitre de tout litige du ressort de ces tribunaux.
Pour assurer l’exécution des décisions des tribunaux de commerce, le président
désigne, sur proposition de l’assemblée générale du tribunal, un magistrat chargé du suivi
des procédures d’exécution.
Par ailleurs le président du tribunal de commerce est ainsi juge des référés. De ce fait,
il est habilité à prendre des mesures conservatoires, ordonner la remise en état, prévenir un
dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite.
2- Compétences des tribunaux de commerce
Les tribunaux de commerce sont compétents, selon l’article 5, pour connaitre :
-des actions relatives aux contrats commerciaux ;
-des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales ;
- des actions relatives aux effets de commerce ;

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-Des différends entre associés d’une société commerciale ;


- des différends à raison du fonds de commerce.
b- les cours d’appel de commerce
1- L’organisation
Les cours d’appel de commerce comprennent :
- Un premier président, des présidents de chambre, et des conseillers ;
- Un parquet général composé d’un procureur général du roi et des substituts
généraux ;
- Un greffe et un secrétariat du parquet général.
Elles se subdivisent en chambres, selon la nature des litiges.
Toutefois, chaque chambre reste compétente pour connaitre de tout litige porté
devant la cour.
2- Compétences
Les cours d’appel de commerce connaissent des appels interjetés contre les décisions
rendues en premier ressort seulement par les tribunaux de commerce. Cette voie de recours
est assortie d’un délai franc de 15 jours à compter de la date de notification de la décision.

Section 3 : Les juridictions d’exception


a- Le tribunal militaire permanent des F.A.R
1- Organisation
En temps de paix, la justice militaire est confiée à une juridiction unique, qui siège
normalement à rabat, mai qui peut se constituer ailleurs. Il s’agit du tribunal permanent des
forces armées Royales. il est composé essentiellement de juge militaires, choisis en fonctions
du grade l’accusé et selon la gravité de l’infraction commise, la présidence est confié à un
juge civil. C’est une garantie appréciable, destinée à mieux sauvegarder les droits des
justiciables.
2- Compétence
-il doit juger toutes les infractions commises par les militaires et les cadres de l’armée :
infractions spécifiques (désertion, rébellion…) ou de droit commun (meurtre, vol.. ) ;
- sa compétence peut également s’étendre aux civils qui ont commis :
* un crime au préjudice des membres des F.A.R ;
* ou une infraction contre la sûreté de l’Etat (espionnage, trahison).

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b- Les tribunaux militaires en temps de guerre


1- Organisation
A la différence du tribunal militaire permanent qui est une juridiction unique, les
tribunaux militaires du temps de guerre sont multiples : un tribunal par division des F.A.R :
2- Compétence
- Ces juridictions sont compétentes pour juger les militaires jusqu’au grade de
lieutenant-colonel inclus ;
- leur composition est la même que celle du tribunal militaire permanent, avec une
seule différence importante : la présidence est assurée, non par un juge civil, mais par un
officier de la l’armée. Cette dérogation qui limite les droits de la défense, peut s »expliquer
par les circonstances exceptionnelles consécutives à l’état de guerre.

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Chapitre II: les corps judiciaires

A l’exception des juridictions qui font appel à des représentants militaires, les autres
juridictions sont composées des magistrats professionnels. Dans l’exécution de leur mission,
les magistrats sont aidés par un certain nombre d’auxiliaires tels que les greffiers, les
huissiers de justice et même des avocats.

Section 1 : les magistrats


Bien qu’ils appartiennent à un cops unique, soumis aux mêmes conditions de
recrutement et aux mêmes obligations, les magistrats de siège et les magistrats du ministère
public exercent des fonctions différentes.

a- Les magistrats de siège

Ce sont ceux qui jugent, qui tranchent les procès qui leur sont soumis. La constitution
les protège par une règle fondamentale « ils sont inamovibles, » cette règle vise à mettre les
juges à l’abri des pressions qui peuvent s’exercer sur eux.: C’est une garantie de bonne
justice pour les justiciables.

b- Les magistrats du ministère public

A l’opposé des magistrats du siège, les magistrats du ministère public ne jugent pas. Ils
sont les représentants l’intérêt général auprès des différentes juridictions du Royaume.
C’est pour cela qu’ils ne bénéficient pas de la règle de l’inamovibilité. Ils constituent un corps
hiérarchisé dont chaque membre est subordonné à son supérieur:

Les pouvoirs hiérarchiques du procureur du Roi général auprès de la cour suprême sur
tous les procureurs du Roi près les cours d’appel;

Les pouvoirs du procureur général du Roi auprès de la cour d’appel sur tous les
procureurs du Roi de toutes les juridictions de son ressort.

Section 2 : les auxiliaires de la justice

Tous les magistrats, qu’ils soient juges ou représentants du ministère public, ont
besoin pour remplir leur mission, d’un certain nombre d’auxiliaires.

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ENCG SETTAT Introduction à l’étude du droit de l’entreprise

a- Les auxiliaires directes

Il s’agit essentiellement :

- les greffiers

Placé sous l’autorité du ministère de la justice, le corps des greffiers est chargé d’aider
les magistrats à accomplir leur mission les un s’occupent des audiences, les autres des
procédures commerciales.

- Les huissiers de justice

Leur mission est de :

. Procéder à toutes les notifications nécessaires à l’instruction des procédures;

. Dresser tous les actes requis pour l’exécution lorsque le mode de notification n’a pas été
précisé;

. Assurer l’exécution des décisions de justice et les actes ayant force exécutoire.

b- Les auxiliaires indirectes

Ils sont :

Les avocats, les notaires, les adouls, les experts…….

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