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Cours
Introduction à l’étude du droit (IED)
M. Fadil , M.MAJIDI
Ensemble 2et3
Année Universitaire 2020-2021
Plan du cours
Introduction
1- Définitions générales
2- Les sources du droit
Grand I La règle de droit
1- Les caractères fondamentaux de la règle de droit
2- L’application de la règle de droit
3- La disparition de la règle de droit
Grand II L’Etat
1- Définition
2- Les différentes formes d’Etat
3- L’organisation des pouvoirs
4- Les institutions politiques marocaines
Grand III L’organisation administrative
1- Principes généraux : Centralisation, Déconcentration, Décentralisation
2- L’administration d’Etat
3- Les collectivités territoriales
Grand IV: l'organisation judiciaire marocaine:
1-les tribunaux de droit commun
2-les tribunaux specialisés
3-la cour de cassation
Indications bibliographiques
1- Ouvrages
Anwar M. L’organisation administrative, REMALD n° 120, Coll.
Manuels et travaux universitaires, 2018.
Benyahia M., Introduction générale au droit Les éditions maghrébines,
Casablanca
Bonnard, Introduction au droit Ellipses Universités
Boudahrain A., Eléments de droit public marocain, Ed. L’Harmattan, 1994
Cornu G., Vocabulaire juridique, PUF, Paris, 1990
Courbe P., Introduction générale au droit, Dalloz
Eddahbi A., Institutions administratives, Casablanca, 1994
Fadil A. Lexique des collectivités territoriales, Casablanca, 2017
Guillien R. et Vincent J., Lexique des termes juridiques, Editions
Dalloz, Paris, 1999
Jalal Essaid M., Introduction à l’étude du droit, Imprimerie de
Fédala, Mohammedia, 2000, Collection Connaissances
Rousset M. et Garagnon J., Droit administratif marocain, Ed. La Porte,
2003
2- Périodiques
- Actualité juridique Droit administratif (AJDA)
- Revue de droit public (RDP)
- Revue marocaine d’administration locale et de développement (REMALD)
- Revue marocaine de droit, d’économie et de gestion (RMDEG)
Introduction
1- Définitions Générales
Le mot « droit » a en français deux acceptions. Dans un premier sens, le
droit - au singulier- désigne l’ensemble des règles impersonnelles gouvernant
les rapports des hommes en société et s’imposant au besoin par la contrainte. Il
s’agit du droit objectif, au sens de ﻗﺎﻧونen arabe et de law en anglais.
Dans un deuxième sens, les droits – au pluriel – considérés du point de
vue de leurs titulaires, visent les diverses prérogatives dont bénéficie un
individu. A titre d’exemple, on cite le droit de propriété sur une chose ou le
droit de créance sur une personne. Il s’agit des droits subjectifs, au sens de
ﺷﺧﺻﯾﺔ ﺣﻘوقet de right.
Quant au droit positif, il est l’ensemble des règles juridiques
effectivement en vigueur dans un Etat donné à un moment donné.
Les droits varient d’un pays à l’autre et changent également dans le
temps.
1-1- Droit public et droit privé : Une séparation fondamentale Depuis les
romains, les règles de droit se divisent traditionnellement en droit public et
droit privé, appelées aussi « summa divisio ». Cette séparation coutumière et
historique se justifie par des caractères spécifiques à chaque discipline et
délimite la compétence des juridictions.
Elle peut revêtir soit une dimension internationale et l’on oppose le droit
international et le droit interne, soit, on se situe dans le cadre du droit interne
et la distinction porte sur le droit public interne et le droit privé interne.
1-1-1- La distinction droit interne / droit international
Le droit interne ou le droit national est le droit qui s’applique dans un
Etat déterminé. Le droit international concerne les relations internationales,
soit entre les Etats, soit entre les individus. Aussi distingue-t-on le droit
international public qui régit les rapports entre Etats souverains ou entre les
Etats et les organisations internationales notamment étatiques comme
l’Organisation des Nations Unies (ONU) ou l’Union Africaine et le droit
international privé qui réglemente les rapports entre particuliers de
nationalités différentes.
Exemple : Une marocaine épouse un espagnol au Portugal ; ils résident en France et
veulent divorcer. Quelle loi faut-il appliquer pour régler leur divorce ?
b) La loi cadre ou loi d’orientation a un contenu très général qui pose les
principes généraux d'une réforme ou les grandes orientations d'une politique à
suivre dans un domaine donné. Elle décrit un programme avec des objectifs et
des engagements et sert de cadre à des textes d'application et à des décrets.
Un exemple est la loi-cadre n° 51.17 relative au système de l'éducation, de
l'enseignement, de la formation et de la recherche scientifique destinée à
"pérenniser et sécuriser la réforme tant attendue du système éducatif".
2-1-5- La jurisprudence
Elle est constituée par l’ensemble des décisions rendues par les
différentes juridictions appelées à trancher les litiges. Le juge qui n’a pas à
refuser de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de
la loi, doit appliquer et « fait » le droit :
• en interprétant les lois et règlements,
• en jugeant des affaires qu’aucun texte n’a envisagées,
• en adaptant les lois existantes à des situations nouvelles non
prévues par les textes.
La jurisprudence constitue ainsi une véritable source du droit et influence
les règles de droit à venir.
2-1-6- La coutume (« orf »)
Source indirecte du droit, la coutume se définit comme une pratique
générale et prolongée. Elle comporte à la fois des éléments objectif ou matériel,
à savoir la répétition de situations et d’évènements dans le temps, et subjectif
ou psychologique, en l’occurrence la volonté de la part des individus de
reconnaître cet usage.
La coutume cesse de s’appliquer quand elle tombe en désuétude ou
lorsqu’une loi différente intervient.
2-1-7- La doctrine
Il s’agit des travaux, commentaires et opinions des juristes, universitaires
et auteurs qui étudient le droit sur les lacunes et imperfections des règles
appliquées ou l’absence de règles dans certains domaines. Son rôle est dans
une certaine mesure d’inspirer des lois nouvelles; le législateur est amené à agir
sur des problèmes évoqués par la doctrine. Elle s’exprime dans les thèses,
ouvrages, notes et articles.
2-1-8- La religion
La place de la religion dans la vie politique, juridique et sociale varie selon
les Etats. Dans les Etats laïcs, la religion et l’Etat sont séparés. Dans les Etats
musulmans par exemple, la religion influence la règle de droit.
Au Maroc, « L’Islam est la religion de l’Etat,… » (art. 3 Const.). Des pans
entiers du droit privé marocain sont largement influencés par le droit
musulman ; c’est le cas des questions du statut personnel et successoral.
Date d’entrée
en vigueur de la loi
*- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - *- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -*
Situations antérieures * Situations futures
* Domaine d’application de la nouvelle loi
*
Le droit et la morale
Grand II L’Etat
L’Etat, toujours écrit avec un « E » majuscule, désigne la personne morale
de droit public ; il est une forme élaborée de la vie commune d'une société
humaine. Par
extension, il comprend l'ensemble des institutions et des services qui
permettent de gouverner et d'administrer un pays : ministères, administrations
déconcentrées ou décentralisées, etc.
Au sens étymologique, le mot « Etat » vient du latin status, qui signifie
forme de gouvernement, régime.
Il convient d’analyser, d’abord la définition de l’Etat, ensuite ses
différentes formes avant d’appréhender l’organisation des pouvoirs.
1- Définition
Selon R. Carré de Malberg (1861-1935), l’Etat est une communauté
d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où
résulte pour le groupe envisagé, dans ses rapports avec ses membres, une
puissance suprême d’action, de commandement et de coercition.
L’Etat existe donc dès lors que sont réunis trois éléments : un territoire
défini, une population vivant sur ce territoire et consentant à un pouvoir de
commandement et de contrainte (pouvoir politique). Si l’un de ces éléments
manque, l’Etat n’existe pas.
2-2-1- La confédération
La confédération désigne une association de plusieurs Etats
indépendants qui, par un traité constitutif, confient l’exercice de certaines de
leurs compétences, à des organes communs. Les Etats confédérés ne
renoncent pas entièrement à leur souveraineté.
La confédération finit souvent par éclater au profit de ses Etats
membres ou évolue vers la fédération ou l’Etat fédéral.
Exemples de confédérations :
- La Confédération des États-Unis d’Amérique de 1777 à 1789,
- La République Arabe Unie (RAU) constituée de l'Égypte et de la Syrie
entre 1958 et 1961.
- La Confédération de Sénégambie (1982-1989)
Le roi dispose enfin d’une liste civile (art. 45 Constit.) et d’un cabinet royal.
Il est entouré de plusieurs conseillers qu’il nomme et révoque.
4-2-2- Fonctionnement
Le parlement n’est pas un organe permanent. Il siège en sessions
divisées en plusieurs séances.
On distingue :
- Les sessions ordinaires, au nombre de deux par an. La première dont
l’ouverture est présidée par le roi, se tient le deuxième vendredi du mois
d’octobre (session d’automne), la seconde, le deuxième vendredi du mois
d’avril (session du printemps). Leur durée est de quatre mois (art. 65 Constit.).
- Les sessions extraordinaires qui peuvent se tenir à la demande du chef
du gouvernement ou du tiers des membres de la chambre des représentants ou
de la majorité de ceux de la chambre des conseillers. Elles prennent fin, une fois
l’ordre du jour épuisé (art. 66 Constit.).
Si les deux chambres se réunissent séparément, elles peuvent
exceptionnellement tenir des réunions communes à l’initiative du roi ou du
chef du gouvernement, à l’occasion par exemple de l’ouverture par le roi de la
session d’automne, des déclarations du chef du gouvernement, de la
présentation du projet de loi de finances, etc. (art. 68 Constit.).
Les séances sont publiques mais peuvent être tenues à huis clos à la
demande du chef du gouvernement ou du tiers des membres de la chambre
concernée (art. 68 Constit.).
4-2-3- Compétences
Les compétences du parlement concernent essentiellement les domaines
de la production législative et celui du contrôle politique du gouvernement et
de l’évaluation des politiques publiques (art. 70 Constit.).
4-3-1- Composition
Le gouvernement est composé du chef du gouvernement, des ministres,
et éventuellement des secrétaires d’Etat (art. 87 Constit.).
- Le chef du gouvernement
Dans l’actuelle constitution, le terme de chef du gouvernement succède à
celui de premier ministre avec des pouvoirs plus importants. Il est nommé par
le roi et sur sa proposition, le roi nomme les autres membres du gouvernement.
C’est également le roi qui met fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres
du gouvernement, à son initiative et après consultation du chef du
gouvernement. Celui-ci peut demander au roi de mettre fin aux fonctions d’un
ou de plusieurs membres du gouvernement et sa démission entraine le renvoi
de l’ensemble du gouvernement par le roi (art. 47 Constit.).
Toutefois, le roi ne peut démettre le chef du gouvernement de ses
fonctions que s’il démissionne de son propre chef ou perd la confiance du
parlement.
4-3-2- Attributions
Le gouvernement met en œuvre son programme, sous l’autorité du chef
du gouvernement. Pour y parvenir, il dispose de l’administration et supervise
l’action des entreprises et établissements publics (art. 89 Constit.).
1-1- La centralisation
Du verbe « centraliser » qui veut dire rassembler dans un même centre (la
capitale) aux mains d’une seule autorité. La centralisation administrative est un
système dans lequel l'ensemble des pouvoirs de décision est détenu par des
autorités au sommet de l’Etat.
1-2- La déconcentration
Elle constitue une atténuation de la centralisation : « c’est le même
marteau qui frappe mais le manche est plus court ». Elle consiste dans
l’existence de relais locaux, répartis sur le territoire, qui recueillent les
demandes et les sollicitations, les transmettent au niveau central dont ils
reçoivent délégation et des instructions.
1-3- La décentralisation
Elle repose sur le transfert d’attributions de l'Etat vers des institutions
publiques disposantd'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière.
Néanmoins, celles-ci restent sous la surveillance de l'Etat.
Dans ce mode d’organisation administrative, on note la présence de
personnes morales de droit public autres que l’Etat. Celles-ci possèdent une
autonomie mais pas la souveraineté.
2- L’administration d’Etat
Elle constitue l’élément essentiel de l’armature administrative, et ses
organes sont en même temps des organes politiques. Elle se compose de
l’ensemble des ministères qui possèdent des organes d’exécution répartis sur
l’ensemble du territoire.
2-1-1- Le Roi Le
Roi, chef de l’Etat, est compétent pour les nominations aux postes clés de l’Etat
pourvus en conseil des ministres. D’autres nominations peuvent intervenir sans
délibération en conseil des ministres. Ce pouvoir peut être délégué au chef du
gouvernement (Voir supra).
Présentation générale
3-1- La commune
Elle est la collectivité territoriale de base. La distinction commune
urbaine et commune rurale est supprimée.
Dans les villes de Casablanca, Rabat, Salé, Fès, Tanger et Marrakech, sont
créés des arrondissements.
Son organisation et l’étendue de ses attributions ont sensiblement
changé depuis les premiers textes organisant les collectivités décentralisées.
3-1-1- Organisation
Une commune peut être créée ou supprimée par décret.
Ses affaires sont gérées par un conseil, organe délibérant, élu au
suffrage universel direct pour une durée de six ans. Le nombre des conseillers
communaux à élire est fonction de la population (11 au minimum et 61 au
maximum pour les communes non divisées en arrondissements ; 81 au
minimum et 131 au maximum pour les communes divisées en arrondissements)
Pour les communes dont la population est égale ou inférieure à 35 000
habitants, l’élection se fait au scrutin uninominal à la majorité relative à un
tour. Dans les communes de plus de 35 000 habitants et conseils
d’arrondissements, l’élection est au scrutin de liste à la représentation
proportionnelle à un tour suivant la règle du plus fort reste sans panachage ni
vote préférentiel.
Le conseil communal désigne:
- un président et des vice-présidents ou adjoints élus pour la même
durée que le conseil.
Dans les communes dont les conseillers sont élus au scrutin uninominal,
tout membre du conseil peut faire acte de candidature.
Dans les communes dont les conseillers sont élus au scrutin de liste, seuls
les élus têtes de listes classés parmi les cinq premières listes peuvent présenter
leur candidature.
Pour être élu, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages
lors des deux premiers tours. Dans le cas contraire, le candidat qui obtient la
majorité relative au troisième tour est élu président. En cas d'égalité, c'est le
plus jeune des candidats qui l'emporte.
Après trois ans d’exercice, il peut être démis de ses fonctions par les 2/3
des conseillers en exercice en présentant une requête à cet effet. En cas de
refus du président de présenter sa démission, le conseil peut demander, par
délibération approuvée par les ¾ des membres en exercice, au gouverneur de
la préfecture ou de la province de saisir le tribunal administratif compétent
pour demander la révocation du président. Le tribunal statue sur la demande
dans un délai de trente jours de sa saisine.
Le nombre des vice-présidents varie en fonction du nombre des
membres du conseil communal. Le président et les vice-présidents forment le
bureau du conseil.
- un secrétaire, élu, en dehors du bureau, chargé de la rédaction et de la
conservation des procès-verbaux des séances ; un secrétaire adjoint, chargé
d’assister le secrétaire et de le remplacer en cas d’absence ou d’empêchement,
peut être élu.
- des commissions permanentes pour l'étude des questions et la
préparation des affaires à soumettre à l'examen et au vote du conseil. Leur
nombre varie entre deux (minimum) et cinq (maximum) :
*la commission chargée de la planification, du budget et des finances ;
* la commission chargée des services publics.
Lors des candidatures à la présidence de ces commissions, il y a lieu de
respecter le principe de parité et une commission permanente au moins est
présidée par l’opposition.
Outre ces commissions, le conseil peut constituer des commissions
thématiques provisoires pour une durée limitée et un objet déterminé ou des
commissions d’enquête pour procéder à une enquête concernant la gestion de
la commune. Elles cessent d’exister une fois leur mission accomplie.
3-1-2- Fonctionnement
Le conseil se réunit annuellement en trois sessions ordinaires
obligatoires (mois de février, mai et octobre). La durée de chaque session est
de quinze(15) jours ouvrables consécutifs. Lorsque les circonstances l'exigent,
il peut se réunir en session extraordinaire à la demande de son président, du
gouverneur ou son représentant ou du tiers de ses membres sur la base d’un
ordre du jour fixé par le président ; cette session ne peut excéder sept (7) jours
ouvrables consécutifs. Les séances sont publiques et peuvent avoir lieu à huis
clos. La présence des conseillers aux sessions est
obligatoire.
Le conseil ne délibère valablement que si le quorum requis par la loi est
atteint et sur les questions inscrites à l'ordre du jour.
Grâce aux pétitions, les citoyens et associations peuvent demander
l'inscription à l'ordre du jour du conseil de toute question relevant de sa
compétence.
Les délibérations sont prises à la majorité absolue (la moitié +1) des
membres en exercice ou des suffrages exprimés, selon les cas, sauf dérogation.
Le vote a lieu au scrutin public. Exceptionnellement, il a lieu au scrutin secret.
Le gouverneur ou son représentant assiste aux séances sans droit de
vote. Les délibérations sont affichées dans les huit jours qui suivent, par
extrait, au siège de la commune.
3-1-3- Compétences
Il faut distinguer les attributions du conseil communal et celles de son
président.
3-1-3-1- Les compétences du conseil communal
Le conseil communal est compétent pour offrir les services de proximité
aux habitants de la commune. Plus précisément, il exerce trois catégories de
compétences.
3-1-3-1-1 - Les compétences propres : elles sont exclusives à la commune
et concernent les secteurs suivants :
** Programme d’action communal : décrit pour six années, dans une
perspective de développement et sur la base d'une démarche participative
prenant en considération notamment l'approche genre, les actions de
développement dont la réalisation est prévue sur le territoire de la commune. Il
peut être mis à jour à compter de la troisième année de sa mise en œuvre.
- La révocation
Elle est décidée par le tribunal administratif à la demande du
représentant de l’Etat, à l’encontre du président, vice-président ou membre du
conseil communal, toutes les fois qu’un motif grave le justifie : entretenir des
intérêts privés avec la commune dont il est membre, refus ou abstention
d’exercer les attributions dévolues par la loi, etc.).
3-1-5-L’arrondissement
Les communes de Casablanca, Rabat, Salé, Fès, Tanger et Marrakech sont
divisées en arrondissements.
L’arrondissement est un échelon de proximité de l’administration de la
ville, dépourvu de la personnalité juridique, mais jouissant d'une autonomie
administrative et financière.
Le nombre des arrondissements, leurs limites géographiques, leur
dénomination, et le nombre légal de conseillers d'arrondissement à y élire sont
fixés par décret
Sauf dispositions contraires, l’arrondissement obéit aux mêmes règles
qui régissent la commune.
L’arrondissement est doté d’un organe délibérant élu (conseil
d’arrondissement) et d’un organe exécutif (président du conseil
d’arrondissement).
3-2-2- Fonctionnement
Le conseil préfectoral ou provincial doit se réunir trois fois par an, en
session ordinaire (janvier, mai et octobre) au cours de séances normalement
publiques, des sessions extraordinaires étant aussi possibles, à l’initiative du
président du conseil ou à la demande du gouverneur ou du tiers des membres
en exercice.
La police des séances est assurée par le président du conseil ou, à défaut,
par le gouverneur.
Du point de vue procédural, le président du conseil établit, avec la
collaboration du bureau, l’ordre du jour des sessions. Le conseil ne peut
valablement délibérer que si le quorum est réuni et uniquement sur les
questions inscrites à l'ordre du jour. Les délibérations sont prises à la majorité
absolue des suffrages exprimés, sauf exception. Le vote a lieu au scrutin public.
Exceptionnellement, il se fait au scrutin secret.
Le gouverneur ou son représentant assiste aux séances du conseil sans
prendre part au vote.
Les délibérations sont affichées, par extrait, au siège de la préfecture ou
la province.
3-2-3- Compétences
S’agissant des attributions, il y a lieu de distinguer les attributions du
conseil préfectoral ou provincial et celles de son président, organe exécutif.
3-2-3-1- Les compétences du conseil
Le conseil préfectoral ou provincial règle par ses délibérations les affaires
de la préfecture ou de la province. Il a des compétences à caractère social
notamment : engager toutes actions de nature à promouvoir le développement
social dans le milieu rural, soutenir les actions de mutualisation et de
coopération entre les communes de son ressort territorial, etc.
- La suspension
En tant que mesure individuelle et précédant la révocation, elle frappe le
président du conseil préfectoral ou provincial ou le vice-président ou tout
membre dudit conseil reconnu responsable d'actes ou de faits graves
contraires à la loi et à l'éthique du service public.
- La révocation
Elle est prononcée par le tribunal administratif à la demande du
gouverneur, à l’encontre du président, vice-président ou membre du conseil
préfectoral ou provincial, toutes les fois qu’un motif grave le justifie :
entretenir des intérêts privés avec la préfecture ou la province dont il est
membre, refus ou abstention d’exercer les attributions dévolues par la loi, etc.
3-3-1- 1- Composition
Sous l’empire de la loi n° 47-96 du 2 avril 1997 relative à l'organisation de
la région, la composition du conseil régional était hétérogène dans la mesure
où il comprenait des représentants des collectivités locales, des chambres
professionnelles et des salariés. Désormais, le conseil régional est homogène.
Ses membres (33 au minimum et 75 au maximum) sont élus pour une
durée de six ans au suffrage universel direct, au scrutin de liste à la
représentation proportionnelle suivant la règle du plus fort reste sans
panachage ni vote préférentiel. Au cas où un seul membre est à élire, l’élection
s’effectue au scrutin uninominal à la majorité relative à un tour.
Le ressort territorial de la préfecture, de la province ou de la préfecture
d’arrondissements constitue la base du découpage électoral de la région.
3-3-1-2- Fonctionnement
Le conseil régional élit en son sein, pour un mandat de six ans, un
président et plusieurs vice-présidents (6 au minimum et 9 au maximum) qui
forment le bureau dudit conseil.
Au terme de la troisième année d’exercice, le président peut être démis
de ses fonctions à la demande des 2/3 des conseillers régionaux, laquelle
délibération doit être votée par les ¾ des conseillers en exercice.
Il élit parmi ses membres un secrétaire, responsable de la rédaction et de
la conservation des procès verbaux des séances ; en même temps, est élu un
secrétaire-adjoint qui assiste le secrétaire et le remplace en cas d’absence ou
d’empêchement.
Il constitue au moins trois commissions permanentes et sept au plus pour
l'étude des affaires à soumettre au conseil. Elles sont chargées de l'examen :
- des questions de développement économique, social, culturel et
environnemental ;
- des questions financières, budgétaires et de programmation ;
- de l'aménagement du territoire.
Sur convocation de son président, comportant l’ordre du jour, le conseil
régional se réunit obligatoirement trois fois par an, en session ordinaire durant
les mois de mars, juin et octobre. La durée de chaque session est de quinze
jours ouvrables consécutifs. Lorsque les circonstances l'exigent, il se réunit en
session extraordinaire, à l’initiative du président, ou à la demande du tiers au
moins de ses membres ou du wali de la région.
Le wali de la région assiste sans droit de vote aux séances qui sont
publiques sauf exception.
Le conseil régional ne peut valablement délibérer que si plus de la moitié
de ses membres en exercice assiste à la séance à la première et à la deuxième
convocations, sans quorum la troisième fois et uniquement sur les questions
inscrites à l'ordre du jour.
Les délibérations sont prises à la majorité absolue des membres en
exercice ou des votants, le cas échéant et le vote a lieu au scrutin public sauf
dérogation.
3-3-1-3-Attributions
Il s’agit de passer en revue les attributions du conseil régional et celles de
son président, organe exécutif de la collectivité régionale.
3-3-1-3-1- Les compétences du conseil régional
Dans les limites du ressort territorial de la région, le conseil régional
décide des mesures à prendre pour assurer le développement intégré et
durable, notamment : améliorer l’attractivité et la compétitivité économique
du territoire régional, faire un usage optimal des ressources naturelles et veiller
à leur préservation, adopter les mesures d’encouragement des entreprises et
facilitant l’implantation d’activités génératrices de richesses et du travail, etc.
Il exerce des compétences propres, des compétences partagées avec
l’Etat et des compétences qui lui sont transférées par celui-ci.
La rubrique des compétences propres contient principalement la
préparation, l’exécution et le suivi du programme de développement régional
et du schéma régional d’aménagement du territoire, la formation
professionnelle, la formation continue et l’emploi, la formation des agents,
cadres et élus des collectivités territoriales, le développement rural, le
transport, la culture et l’environnement.
Les compétences partagées avec l’Etat intéressent la recherche
scientifique appliquée, la mise à niveau du monde rural, le développement des
zones montagneuses et des oasis, la mise à niveau sociale, la promotion de
l’habitat social, la protection contre les inondations, la préservation des
ressources hydrauliques, la promotion du tourisme.
Le contrôle sur le conseil régional pris dans son ensemble peut aboutir à
la dissolution. Lorsque des menaces pèsent sur le bon fonctionnement du
conseil régional ou sur les intérêts de la région ou lorsque le conseil régional
s’abstient ou refuse d’exercer les attributions qui lui sont imparties, il peut être
dissous par décision du tribunal administratif en vertu du déféré du ministre de
l’intérieur.