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Droit administratif marocain

Organisation administrative- action administrative – contentieux


administratif

Pr. Mohammed FADIL


Le plan de cours

INTRODUCTION GENERALE 3

PARTIE I : L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE : 5

Chapitre I : Le pouvoir central au Maroc 5


Section 1 : Le Roi 5
Section 2 : Le gouvernement 6
Section 3 : Les organes locaux de l'administration centrale de l'Etat 7

Chapitre II : Les collectivités territoriales 8

PARTIE II : L’ACTION ADMINISTRATIVE 11

Chapitre I : L'acte administratif unilatéral 11

Chapitre II : Le contrat administratif 18


Section 1 : La notion de contrat administratif 18
Section 2 : Les principaux types de contrats administratifs 19

Chapitre III : La police administrative 21


Section 1 : La préservation de l'ordre public 21
Section 2 : L'organisation de la police administrative 22

Chapitre IV : Le service public 23

PARTIE III : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF 24


Section 1 : Les compétences des tribunaux administratifs : 24
Section 2 : Des recours en annulation pour excès de pouvoir devant les tribunaux administratifs 26

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Introduction générale

Cette introduction répondra aux questions suivantes :


1) Qu’est-ce que le droit administratif ?
2) Quels sont les caractères du droit administratif ?
3) Quelles sont les sources du droit administratif ?
4) C'est quoi l’administration ?
5) Quels sont les aspects essentiels du droit administratif ?
Etant donné, le droit administratif est définit comme « un ensemble des règles juridiques qui
régissent les relations de l’administration avec les administrés, et qui s’appliquent à
l’organisation, l'action administrative et au contentieux administratif ».
Il faut préciser que :
- L’Organisation administrative : l’administration d’Etat et les collectivités territoriales.
La centralisation et la décentralisation.
- L’Action administrative : Les moyens et les fonctions de l’administration
- Contentieux administratif : Le juge, le tribunal, et le procès… (les juridictions
administratives, les compétences, les procédures…)

Les caractères du droit administratif :


- A: Un droit jurisprudentiel ( prétorien)
- B: Un droit de déséquilibre (ou autoritaire)
- C: un droit autonome
- D : Un droit en évolution
Les sources du droit administratif :
- A: La Constitution
- B: La jurisprudence
- C: La législation
- D : Le règlement

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L’Administration :
« L’Administration est l’ensemble du personnel, et des organes qui exercent l’activité
administrative qui consiste à satisfaire les besoins d’intérêt général. ».
- Sens organique : ensemble des organes chargés d’exécuter les diverses tâches
administratives publiques
- Sens fonctionnel : les activités de l’Administration l’ordre public et le service public
L'administration et le droit administratif :
On dit simplement que le droit administratif, c'est le droit de l'administration. Et c'est très
largement vrai, mais ce n'est qu'en partie vrai.
Toute l'activité administrative n'est pas soumise au droit administratif.( ex: les activités a
caractère industriel et commercial). Ou alors, d’autre part, des personnes privées soumises au
droit administratif les fédérations, les ordres, ect.)
Le droit administratif comprend deux aspects essentiels :
1- Les structures de l'administration,
2- Ses fonctions, ses moyens d'action.
Les structures : L’Etat, les régions, les préfectures et les provinces, les communes, les
établissements publics…
Les fonctions : Généralement, on peut caractériser deux grandes fonctions :
-D’une part, elle tend à soumettre la vie sociale à un ordre juridique déterminé. Autrement dit,
l’administration veille à l’ordre public en garantissant la paix et la sécurité publique
indispensables à une vie paisible en société. Donc, l’administration remplit sa fonction
normative, ayant pour objet de prescrire, d’autoriser, d’interdire ou d’encadrer certaines
activités.
-D’autre part, l’activité administrative tend à réaliser la distribution de prestations aux membres
de la collectivité,…. en exerçant sa fonction de prestation, l’administration fournit des biens et
des services (enseignement, santé…)
Les moyens : Les administrations s’expriment par le truchement d’actes de droit privé ou
d’actes administratifs (contractuels ou unilatéraux).
Exemples : Acte administratif unilatéral : Autorisation de construire…
Contrat administratif : Marchés publics, les contrats de concession…

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Partie I : L’organisation administrative :

L’organisation administrative est fondée sur deux modalités principales " la centralisation et la
décentralisation".
Ces modalités représentent les modes d’exercice du pouvoir administratif au sein de l’État et
des collectivités territoriales.
Dans le premier système (la centralisation), on peut rejeter l'existence juridique des collectivités
territoriales en concentrant la gestion des affaires nationales et locales entre les mains du
pouvoir central.
Dans le second système (décentralisation), c’est pratiquement le contraire, il reconnait à
l'intérieur d'un même Etat, l'existence juridique des collectivités locales ayant leur propre
autonomie administrative et financière et disposant en même temps d'organes propres leur
permettant d'assurer la gestion de leurs propres affaires.

Chapitre I : Le pouvoir central au Maroc

Le pouvoir central au Maroc est organisé comme suit :


- I :Le Roi
- II : Le gouvernement
- III : Les organes locaux de l'administration centrale de l'Etat

Section 1 : Le Roi

Le Roi occupe une place spécifique dans la structure et le fonctionnement du pouvoir central,
il est placé au-dessus des institutions politiques (Parlement, gouvernement...)

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Section 2 : Le gouvernement

Le gouvernement se compose du Chef du Gouvernement et des ministres, et peut comprendre


aussi des Secrétaires d’Etat.
La loi organique définit, notamment, les règles relatives à l’organisation et la conduite des
travaux du gouvernement, et au statut de ses membres. Elle détermine également les cas
d’incompatibilité avec la fonction gouvernementale, les règles relatives à la limitation du cumul
des fonctions, ainsi que celles régissant l’expédition, par le gouvernement sortant, des affaires
courantes.

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Section 3 : Les organes locaux de l'administration centrale de l'Etat

L’administration territoriale est donc constituée :


- des organes locaux de l’État qui sont les services déconcentrés (services extérieurs des
ministres chargés d’une mission spéciale)
- et d’autorités administratives générales placées aux différents niveaux territoriaux.
L’implantation géographique de ces organes est basée sur la division du territoire national en
circonscriptions administratives déterminées.
Les rapports de l’administration centrale avec les organes locaux sont aménagés selon la
technique de la déconcentration.

• L’administration territoriale est donc constituée:


A : les services déconcentrés des administrations centrales
Ils ont pour tâche la mise en œuvre la politique des administrations centrales et la réalisation
des opérations matérielles que cela implique.
La plupart des ministères ont des services déconcentrés implantés en règle générale dans chaque
province ou préfecture

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B : les agents de l'autorité
Du haut de la pyramide à sa base, interviennent :
- le Wali pour la wilaya,
- le Gouverneur de la province ou de la préfecture,
- le chef de cercle ou super Caïd pour le cercle
- le Caïd pour l'arrondissement urbain ou la circonscription rurale…

Chapitre II : Les collectivités territoriales

Pour étudier l’Organisation des collectivités territoriales, c’est-à-dire (l'administration locale


décentralisée), c’est-à-dire (les collectivités territoriales)
Il faut rappeler que : « l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une
régionalisation avancée » selon :(Art.1).
Il faut rappeler aussi que : « L’organisation territoriale du Royaume repose sur plusieurs
principes » selon :(Art. 136) :
- Libre administration,
- Coopération et de solidarité.
- La participation des populations concernées à la gestion de leurs affaires
- Développement humain intégré et durable.

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Les repères juridiques du droit des collectivités territoriales (le cadre juridique)
La Constitution:
Article 1 et ( le titre 9 : Des régions et des collectivités territoriales 135-146)
Les lois:
- la loi organique n° 111-14 relative aux régions
- la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces
- la loi organique n°113-14 relative aux communes
-la loi organique n° 34.15 modifiant et complétant la loi organique n° 59.11 relative à l'élection
des membres des conseils des collectivités territoriales
Le règlement :
- La charte nationale de la déconcentration administrative ( 2018)
-Les décrets du 3 juillet 2017 fixant les mécanismes et les outils nécessaires
d’accompagnement de la région en vue d’atteindre une bonne gouvernance dans la gestion de
ses affaires et dans l’exercice des compétences qui lui sont dévolues.
- Les décrets du 29 juin 2016 pris pour l'application des dispositions de l'article 52, 50, 49 des
lois organiques

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- Décret du 20 février 2015 fixant le nombre des régions, leurs dénominations leurs chefs lieux
ainsi que les préfectures et provinces qui les composent
Catégories des collectivités territoriales en 2015
Régions : 12 , Préfectures et provinces : 75 (préfectures 13) (Provinces 62), Communes : 1503

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Partie II : L’action administrative

L’Action administrative est :


Les moyens de l’administration ( les actes administratifs unilatéraux et les contrats
administratifs)
Et les fonctions de l’administration ( la police administrative et le service public).

Chapitre I : L'acte administratif unilatéral

Les actes des autorités administratives

Les actes juridiques Les actes matériels

Les actes administratifs


Les actes de droit privé

Les actes administratifs


unilatéraux Les contrats
administratifs

Les circulaires
Les actes décisoires Les actes non décisoires

(les décisions) Les directives

Les autres

Décisions explicites Décisions implicites

Actes Actes non Actes Actes non


réglementaires réglementaires réglementaires réglementaires
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L'acte administratif unilatéral est une manifestation de volonté, de caractère juridique
émanant d’une autorité publique et disposant des prérogatives de puissance publique,
c’est une prérogative de l’administration de créer des obligations à l’égard des administrés, tout
en utilisant le caractère contraignant, et sans leur consentement.
Il est donc :
- Acte juridique (ni matériel ; ni de fait) un acte volontaire.
- Acte administratif unilatéral (ni législatif ; ni juridictionnel ; ni royal)
- Acte pris en vue de produire des effets de droit), il a pour effet de modification de
l’ordonnancement juridique

Définition de la décision administrative : une décision administrative est un acte


administratif unilatéral qui affecte l'ordonnancement juridique

Affecter l'ordonnancement juridique


(Comment ?)

Soit : modifier Soit : réaffirmer le


l'ordonnancement contenu de
juridique l'ordonnancement
juridique

Soit créer une Soit supprimer Soit confirmer Soit rejeter une
règle nouvelle une règle une décision demande
qui s'ajoute à existante (une faisant partie de d'autorisation
l'ordonnanceme règle de moins) l'ordonnancemen
nt juridique ( t juridique
une règle de
plus)
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La distinction entre acte unilatéral et contrat :
- Considérant le nombre des auteurs de l’acte on peut dire que l’acte unilatéral est l’acte pris
par un seul auteur. Mais un acte peut-être unilatéral, alors qu’il a deux ou plusieurs auteurs,
c’est le cas des arrêtés interministériels. Il s’agit donc d’une pluralité d’auteurs qui ont collaboré
à la formation de l’acte administratif, celui-ci n’exprime en réalité qu’une seule volonté qui est
celle de l’administration.
- Considérant le consentement de leurs destinataires. Une autorisation administrative peut
résulter d’un acte administratif unilatéral. Pourtant, le plus souvent, elle est bel et bien sollicitée
par son destinataire ;
- La nomination d’un fonctionnaire prend la forme d’un acte administratif unilatéral.
Cependant, la jurisprudence admet, qu’elle ne produit des effets juridiques que si elle est
acceptée par le candidat.
NB: ► Le critère pertinent du caractère unilatéral d’un acte : le destinataire de l’acte n’est pas
également auteur de l’acte.

Les actes administratifs unilatéraux non décisoires

Il s’agit d’actes qui ne présentent pas la qualité de décisions exécutoires, mais ils servent
souvent à les préparer, Ils sont donc non susceptibles pour recours. Mais leur illégalité peut être
invoquée à l’appui d’un, recours contre la décision, finale.
Les actes juridiques à caractère préparatoire ne sont pas créateurs de droits, donc, ils ne
peuvent pas être attaqués devant le juge. Parce ce qu’ils ne sont que des actes qui préparent une
décision qui sera prise (Exemples : les propositions, les recommandations, les avis, vœux d'un
organe consultatif, projets, renseignement, enquêtes, les mises en demeure…)
Les mesures d'ordre interne sont le témoin d’une vie intérieure de l’administration. Ils tendent
à assurer un certain ordre interne. Leur objet est de régir l’organisation et le fonctionnement
interne des services.
Les circulaires sont des actes pris généralement par les ministres ou chefs de service et
adressées aux subordonnés afin de commenter et d’expliquer et interpréter le contenu des lois
et règlements que ces derniers sont appelés à appliquer. Les circulaires sont donc un instrument
de circulation de l’information entre les services d’un département ministériel.
Les directives sont des normes d’orientation adressées par les ministres, dans l’exercice de leur
pouvoir discrétionnaire, à leurs subordonnés pour leur fixer une ligne générale de conduite et
assurer la cohérence de leurs actions, dans le cas ou ce contenu n'est pas fixé par des textes
préétablis.

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Le régime juridique des décisions administratives

L’acte administratif unilatéral, Pour qu’il soit valable, (en dehors du respect des règles de fond),
l'acte administratif unilatéral doit satisfaire un certain nombre de conditions :
D'abord, au moment de son élaboration. Ensuite, le temps de son application. Et enfin, il doit
être obéit par les administrés.

L'élaboration des décisions

L’élaboration de l’acte administratif unilatéral soulève deux questions essentielles (qui? Et


comment ?): qui ? , il s’agit de la compétence ; comment ? La procédure et la forme.

1) Les règles de compétence

La compétence peut être définie comme « le pouvoir de poser des normes ». Dans le cas en
espèce, il s’agit du pouvoir de prendre des actes administratifs unilatéraux.
En effet l’acte administratif unilatéral ne peut être pris que par une autorité ayant été légalement
investie de la compétence de le faire.
On distingue trois types de règles de compétence : (- La compétence matérielle- La compétence
territoriale - La compétence temporelle)

A: Les types de compétences


- La compétence matérielle « rationne materiae » :
La dimension matérielle : Renvoie au domaine dans lequel une autorité administrative peut
intervenir (prendre des décisions). Chaque autorité administrative se voit assimiler un domaine
d'intervention et ne peut intervenir que dans ce cadre. (sur le fondement de textes)
- La compétence territoriale « rationne loci » :
La dimension territoriale : Les autorités administratives sont compétentes dans un domaine
donné mais aussi sur un territoire donné dont l'étendue varie (autorités nationales, locales...).
- La compétence temporelle « rationne temporis » :
La dimension temporelle : Se rapporte à la période pendant laquelle l'autorité administrative
peut légalement intervenir.
B: La délégation de compétence
Le titulaire de la compétence peut déléguer cette dernière, par le mécanisme de délégation :
l'autorité compétente peut organiser la répartition de l'autorité par ce mécanisme.

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La délégation doit etre prévue par un texte, doit être publiée, explicite, doit étre partielle et
non définitive.

2) Les règles de procédure et de forme

A: Les règles de forme


a) La forme écrite (la règle)
b) La motivation des actes administratifs.
c) Le visa.
d) La signature et la date
e) Le contreseing
B: les règles de procédures
L’édiction d’un acte administratif est soumise à des formalités qui lui assurent la transparence.
a) La consultation ou la procédure consultative :
b) La consultation facultative :
c) L'avis obligatoire :
d) L'avis conforme :

L'application des décisions dans le temps

L’élaboration de l’acte administratif unilatéral soulève la question du temps de l'entrée en


vigueur et aussi la sortie de vigueur. Une fois édictées, les décisions administratives s’insèrent
dans l’ordonnancement juridique, soit en accordant des droits, soit en imposant des obligations.
Il s’agit donc de rechercher à partir de quand les décisions administratives produisent leurs
effets.

1) L'entrée en vigueur des décisions administratives

A: la publicité
Vise à porter à la connaissance des intéressés les décisions qui les concernent. ( voir les
modalités plus haut)
B: la non rétroactivité
Ce principe répond à une nécessité fondamentale de l'Etat de droit qui implique que les
individus puissent connaitre a tout moment leurs droits et leurs obligations.

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NB: à cette règle il y a une exception :
+ des actes à portée rétroactive qui ont pour but l'exécution d'un jugement d'annulation (rendu
sur recours pour excès de pouvoir)
+ la reconstitution de la carrière d'un agent public dont la révocation a été annulé implique
soient prises des mesures ayant effet dans le passé.

2) La sortie de vigueur

Les actes administratifs ne sont pas destinés à s'appliquer indéfiniment. La disparition de l’acte
unilatéral peut être le résultat de diverses causes. Les plus importantes sont le retrait et
l’abrogation.
A: L’abrogation de l’acte
L’administration conserve toujours la possibilité de modifier à tout moment la réglementation
qu’elle peut édicter. Elle dispose donc de la liberté d’abroger les actes non créateurs de droit.
Pour bien saisir cette notion on doit distinguer entre les actes réglementaires et les actes non
réglementaires. Et parmi ces derniers, entre les actes créateurs de droits et les actes non créateurs
de droits
-1- L’abrogation des règlements : ne soulève pas de difficultés. Les citoyens ne disposent
d'aucun droit au maintien d'un acte à portée générale. L'abrogation est possible à tout moment.
-2- L’abrogation des actes non réglementaires : Si l'acte n'a pas fait naître de droits, il peut
toujours être abrogé.
B: Le retrait des actes administratifs
Il peut être définit comme la reconnaissance d’un droit à l’erreur laissé à l’administration durant
un bref délai. Le retrait a pour finalité de restaurer la légalité méconnue. Avec le retrait, l'acte
est considéré comme n'ayant jamais existé, il est annulé rétroactivement.
1- L’acte administratif régulier : Les conditions de retrait dépendent d’abord du point de savoir
si l’acte est créateur ou non des droits.
2- L’acte administratif irrégulier : Le retrait d’un acte administratif diffère selon que nous
sommes en présence d’un acte créateur ou non de droit.

L'exécution des décisions administratives

Les actes administratifs sont pris pour être exécutés, l'exécution permet un fonctionnement
normal de l'administration qui a en charge l'intérêt général. Lorsque les administrés refusent de
se conformer à une décision, l’administration peut les y obliger par plusieurs moyens :
(l’application des sanctions et l’exécution forcée).

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1) L'application des sanctions

A: Les sanctions pénales


Elles sont prononcées par les juridictions répressives. Ces sanctions pénales doivent être
expressément prévues par un texte…
B: Les sanctions administratives
Il s'agit de sanctions relevant du droit administratif et prise par l'autorité administrative,
Exemples : fermeture d'un établissement, le retrait d’autorisations ou d’agréments, licenciement
d'un fonctionnaire pour faute grave, avertissement, « amendes administratives »)…

2) L'exécution forcée

Deux situations doivent être éclairées :


1- Ou bien l’administration recourt au juge pour faire exécuter sa décision : ex. en vue
d’expulser l’occupant d’un local administratif ;
2- Ou bien l’administration peut agir d’office : c’est « l’exécution d’office » dite aussi exécution
forcée d’une décision.

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Chapitre II : Le contrat administratif

L'administration peut conclure deux types de contrats :

Contrats administratifs Contrats de droit privé

(Soumission au droit administratif et à la compétence du juge administratif) (Soumission au droit privé et à la compétence du juge judiciaire)

Contrats administratifs par Contrats administratifs par Contrats de droit privé par Contrats de droit privé par
détermination de la loi application des critères détermination de la loi détermination de la
jurisprudentiels jurisprudence
(La qualification textuelle)

Critère organique

(Une personne publique


au moins)

Critère matériel

Clauses exorbitantes Régime exorbitant En relation avec service


public

Section 1 : La notion de contrat administratif

Le contrat est le deuxième moyen juridique de l’action administrative, par lequel


l’administration se procure habituellement les biens et les services dont elle a besoin pour
accomplir sa mission. L'administration peut recourir au contrat pour mettre en œuvre ses
missions d'intérêt général, sauf dans certains domaines.

Cependant, les contrats que passent l'administration, bien qu'ils se reposent fondamentalement
sur un accord de volonté, ce qui les approche des contrats conclus par les particuliers, s'en
distinguent d'une façon plus au moins poussée :

1- Les conditions de formation sont destinés à protéger les intérêts des collectivités non
seulement contre les cocontractants, mais aussi contre leurs propres agents.

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2- les contrats administratifs sont caractérisé par le fait qu'il consacre le principe de
supériorité de la volonté de l'administration, alors que le droit commun des contrats repose sur
celui de l'égalité que traduit l'autonomie de la volonté.

Section 2 : Les principaux types de contrats administratifs

Les activités de service public ne sont pas gérées de manière uniforme car les procédés de
gestion sont divers et ont connu une grande évolution qui tend vers l’implication, de plus en
plus, de l’initiative privée. Ainsi, l’organisation et la gestion des services publics par les
collectivités publiques sont susceptibles de revêtir les principales formes suivantes :
- La gestion directe : La collectivité gère directement le service. La gestion peut être intégrée
aux services de la collectivité qui assume le fonctionnement du service avec ses propres moyens
et ses propres agents.
- La gestion déléguée : La collectivité délègue à un opérateur public ou privé les missions
globales de gestion d’un ouvrage ou d’un service public. Les missions sont ou combinent : la
conception, la construction, la réhabilitation, l’exploitation, l’entretien, la maintenance et le
financement. La collectivité reste propriétaire des équipements.
- Le partenariat public-privé : Le PPP est un mode de financement par lequel une autorité
publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou
contribuant au service public. Le partenaire privé reçoit en contrepartie un paiement du
partenaire public et/ ou des usagers du service qu’il gère.

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Le régime juridique des contrats administratifs

La conclusion des contrats administratifs L'exécution des contrats administratifs

Direction et
La forme controle
Modification
Les pouvoirs de
unilatéral
l'administration
Sanction
Le contenu

Résiliation

Les droits
Les doits et les obligations
du contractant

Les obligations

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Chapitre III : La police administrative

La police administrative est un mode d’intervention administrative ayant pour effet d’encadrer
les libertés des citoyens dans le but de sauvegarder l’ordre public. Dans ce sens, La police
administrative désigne les institutions qui sont chargées d'assurer le maintien de l'ordre public,
elle désigne aussi l'activité de maintien de l'ordre public.
L'activité de police se caractérise par : La prise de décisions juridiques ( ex: un arrêté du
président de la commune pour réglementer la circulation dans une commune) donc des
décisions administratives et des activités matérielles ( par ex: contrôles routiers,
surveillances...).
Section 1 : La préservation de l'ordre public

L’ordre public correspond à un certain ordre social, cet ordre social doit permettre l'exercice
par chacun de ses libertés et ne doit « en principe » constituer qu'une limite collective nécessaire
(donc la plus réduite possible).

A: L'ordre public général


L'ordre public est d'abord tel qu’il définit par M. Hauriou est un "ordre matériel et extérieure"
L'ordre public se décompose en trois éléments : trilogie classique :
La sécurité publique: qui consiste à empêcher les dommages aux personnes et aux bien
(réglementation de la circulation, l'accès à l'espace public....)
La tranquillité publique: faire cesser ou prévenir des troubles (émeutes, agitations, bruits...)
La salubrité publique: lutte contre les épidémies, la pollution, santé publique, hygiène...)
L'ordre public comprend aussi un aspect moral: il s'agit d'empêcher le "trouble des consciences"
NB: Le contenu de la notion de l'ordre public est variable dans le temps.

B: L'ordre public spécial


Correspond à des impératifs particuliers fixés aux autorités de police. Il ne s'agit plus de
défendre l'ordre public général, mais de défendre certaines valeurs spécifiques. C’est la
possibilité ou le pouvoir de préserver le maintien de l’ordre dans des domaines particuliers ( ex.
La police des chemins de fer, La police de la chasse et la pêche, La police économique, La
police de l’environnement …).

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Le caractère préventif de l'ordre public

La police administrative a un caractère préventif, la police judiciaire a un caractère répressif.


La prévention consiste à « anticiper sur des troubles possibles », tandis que la répression a pour
but de "contester l'infraction à la loi pénale, d'en rassembler les preuves et de rechercher les
auteurs« …
- Le contentieux relatif à la police administrative ressort de la juridiction administrative.
- Le contentieux relatif à la police judiciaire ressort de la juridiction judiciaire.
NB : Une mission de la police administrative peut aussi se transformer en mission de police
judicaire. La question est alors de savoir quelle est la mission principale et celle qui est
secondaire. (ex: une mission de protection d'un convoi "police administrative" se transformer
en poursuite des individus ayant attaqué ce convoi.
Au Maroc, les agents d’autorité, gouverneurs, Pachas et Caids peuvent, en vertu de l’article 33
et 20-4 du Code de procédure pénale, procéder en tant qu’officiers de police judiciaire. D’autres
agents publics peuvent également se voir confier certaines fonctions de police judiciaire dans
le domaine de leurs activités ( ex. les agents des Eaux et Forets, inspecteurs de chemin de fer)

Section 2 : L'organisation de la police administrative

Quelles sont les autorités administratives qui détiennent des pouvoirs de police administrative ?
Deux types de police administrative : la police administrative générale et les polices
administratives spéciales.
A: Les autorités de police générale

Au niveau national : Le chef du gouvernement : détient le pouvoir de police générale. L'article


89 et 90 de la Constitution lui attribué le pouvoir réglementaire. L’article 90 de la Constitution
permet au chef du gouvernement de déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres qui peuvent
ainsi être éventuellement habilités à intervenir en matière de police.
L’article 145 de la Constitution les walis de région, les gouverneurs des préfectures et des
provinces représentent le pouvoir central et sont chargés de l'application des lois ce qui recouvre
évidemment les pouvoirs de police administrative qu'ils exercent au nom de l'Etat.
Au niveau local:
Le principe est posé par l'article 100 de la loi organique relative aux communes qui dispose que
le président exerce les pouvoirs de police administrative communales par voie d'arrêtés
réglementaires et de mesures de police individuelles portant autorisation, injonction ou
interdiction dans les domaines d'hygiène, la salubrité, la tranquillité publique et la sureté des
passages. Ces domaines font l'objet d'une énumération destinée à expliciter ce que recouvre
cette compétence générale. L'article 110 de ladite loi rappelle que le président exerce le pouvoir

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de police administrative communale à l'exception des matières qui sont réservées au gouverneur
de la préfecture ou de la province qui font l'objet d'une énumération : la plus importante
concerne évidemment le maintien de l'ordre et de la sécurité sur le territoire communal, les
associations, les rassemblements publics et la presse, les élections et référendum, les syndicats,
la réglementation des armes, la police de la chasse, les passeports, le contrôle des prix....

B: Les autorités de police spéciale

Les autorités de police spéciale sont très nombreuses (ex: Le président du conseil communal :
délivrance du permis de construire, et le Gouverneur pour : la police des gares, les mines, police
sanitaire…aussi Les ministres pour : les publications étrangères, ministre de la culture est
compétent en
Les personnels de la police se divisent en : Police nationale, Les forces auxiliaires, La
gendarmerie royale.
NB: Des personnes privées peuvent exercer des pouvoirs de police spéciale, sous le contrôle et
après l'agrément de l'autorité administrative.

Chapitre IV : Le service public

Administrer consiste d'abord à produire des actes juridiques : des normes, de nombreuses
décisions individuelles ou collectives et des contrats. Ensuite à fournir des prestations aux
particuliers. Ce droit fondamentalement prétorien, s'articule autour des notions de service
public, de puissance publique et d'intérêt général.
L'essentiel de l'action administrative consiste à assurer le fonctionnement des services
publics, qui sont la raison d'être de l'administration. La notion de service public a longtemps été
considérée comme le fondement de toutes les particularités du droit administratif et l'état de la
compétence de la juridiction administrative.

Définition : Un service public est une activité exercée directement par l'autorité publique ou
sous son contrôle, dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général.

Le juge administratif s’assure de la présence du critère d'intérêt général pour savoir si une
activité donnée est conduite dans l’intérêt général. C’est donc un critère tenant au but de
l’activité plus qu’à son objet. Ainsi, l’intérêt général se distingue de l’intérêt individuel.

Aussi, l’activité d’intérêt général doit entretenir certains liens avec une personne publique
pour être qualifiée d’activité de service public. Cela ne pose pas de problèmes lorsque l’activité
est gérée directement par une personne publique. Cependant, lorsque l’activité est exercée par
une personne privée, il faudra vérifier si cette dernière s’est vue confier cette mission de service
public soit par le législateur ou par une personne publique qui contrôle l’activité.

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Partie III : Le contentieux administratif

Le droit du contentieux administratif est la branche du droit qui se concentre sur la résolution
des conflits qui découlent de l'application des règles administratives. Ces conflits peuvent
survenir entre des administrés et les autorités administratives, mais ils peuvent également
impliquer des conflits entre différentes autorités administratives ou même entre des particuliers.

Section 1 : Les compétences des tribunaux administratifs1 :

1) De la compétence en raison de la matière

Les tribunaux administratifs sont compétents, pour juger, en premier ressort :


- les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des autorités
administratives,
- les litiges relatifs aux contrats administratifs
- les actions en réparation des dommages causés par les actes ou les activités des personnes
publiques, à l'exclusion toutefois de ceux causés sur la voie publique par un véhicule
quelconque appartenant à une personne publique.
- Les litiges nés à l'occasion de l'application de la législation et de la réglementation des pensions
et du capital-décès des agents de l'Etat, des collectivités locales, des établissements publics et
du personnel de l'administration de la Chambre des représentants et la chambre des
conseillers,
- les actions contentieuses relatives aux recouvrements des créances du Trésor,
- les litiges relatifs à la situation individuelle des fonctionnaires et agents de l'Etat, des
collectivités locales, des établissements publics, des fonctionnaires de l’administration de la
Chambre des représentants et des fonctionnaires de l’administration de la Chambre des
conseillers ,
- l’appréciation de la légalité des actes administratifs.

1
la loi n° 41-90 instituant des tribunaux administratifs

24
De la compétence des tribunaux administratifs en matière de pensions :

Les tribunaux administratifs sont compétents pour connaître des litiges nés à l'occasion de
l'application : ( entre autres)
- la loi n° 013-71 instituant un régime de pensions militaires, à l'exception des litiges relatifs à
l'application de l'article 32 de ladite loi ;
- la loi n° 1-74-92 portant affiliation des personnels de l'encadrement et de rang des Forces
auxiliaires au régime des pensions militaires ;
- dahir n° 1-77-216 créant un régime collectif d'allocations de retraite, à l'exception des litiges
relatifs à l'application de l'article 52 (alinéa 2) dudit dahir ;
- dahir n° 1-59-075 relatif au régime des pensions attribuées aux résistants et à leurs veuves,
descendants et ascendants;
- dahir n° 1-58-117 sur les pensions militaires au titre d'invalidité ; des dispositions législatives
et réglementaires relatives aux régimes de pensions et de prévoyance sociale exclus du
champ d'application du régime collectif d'allocation de retraite, conformément aux
dispositions de l'article 2 du dahir portant loi n° 1-77-216 précité ;
- dahir portant loi n° 1-76-534 relatif aux allocations forfaitaires attribuées à certains anciens
résistants et anciens membres de l'armée de libération et à leurs ayants cause;
- dahir portant loi n° 1-75-116 relatif à la rente spéciale attribuée aux ayants cause des
militaires morts par suite des opérations de la guerre;

Par dérogation, la Cour de cassation demeure compétente pour statuer en premier et dernier
ressort sur :
- les recours en annulation pour excès de pouvoir dirigés contre les actes réglementaires ou
individuels du Premier ministre ;
- les recours contre les décisions des autorités administratives dont le champ d'application
s'étend au-delà du ressort territorial d'un tribunal administratif.

2) De la compétence territoriale :

Les règles de compétence territoriale prévues par les articles 27 à 30 du code de procédure
civile sont applicables devant les tribunaux administratifs. Les recours en annulation pour excès
de pouvoir sont portés devant le tribunal administratif du domicile du demandeur ou devant
celui dans le ressort territorial duquel la décision a été prise.

Sont de la compétence du tribunal administratif de Rabat, le contentieux relatif à la situation


individuelle des personnes nommées par dahir ou par décret et le contentieux relevant de la
compétence des tribunaux administratifs mais né en dehors du ressort de ces tribunaux.

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Section 2 : Des recours en annulation pour excès de pouvoir devant les tribunaux
administratifs

Une décision administrative est entachée d'excès de pouvoir soit en raison de l'incompétence
de l'autorité qui l'a prise, soit pour vice de forme, détournement de pouvoir, défaut de motif ou
violation de la loi. La personne à laquelle une telle décision fait grief peut l'attaquer devant la
juridiction administrative compétente.

Les recours en annulation pour excès de pouvoir contre les décisions des autorités
administratives doivent être introduits dans le délai de soixante jours à compter de la publication
ou de la notification à l'intéressé de la décision attaquée.

Les voies de réformation :


L'appel: Les jugements rendus par les tribunaux administratifs peuvent être portés en appel
devant la Cour d’appel administratif dans un délai de 30 jours à compter de la notification du
jugement1.

Le recours en cassation: Les décisions rendues par les cours d'appel administratives
peuvent faire l'objet d'un pourvoi en cassation devant la Cour de Cassation sauf les décisions
rendues en matière de contentieux électoral et en matière d'appréciation de la légalité des
décisions administratives. Le délai pour interjeter un pourvoi en cassation est de 30 jours à
compter de la notification de l'arrêt.

1
"Les cours d'appel administratives sont compétentes pour connaître, en appel, des jugements rendus par les
tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs présidents, sauf dispositions contraires prévues par la
loi ». Art. 5 de la loi 80-03 instituant des cours d’appel administratives

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