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OBJECTIF GENERAL :
A l’issue de ce module, vous serez capable d’acquérir les notions fondamentales
essentielles qui constituent l’ossature du droit administratif.
SOMMAIRE
PLAN DE LA LEÇON :
INTRODUCTION
CONCLUSION
QUESTIONS DU COURS
Qu’est-ce que le droit administratif ? Pourquoi une introduction générale au cours de droit
administratif ? Quelle est la place et le rôle du droit administratif dans la vie d’une société et
des institutions dont elle se dote ? Ce sont à ces questions que cette introduction, longue
I – L’OBJET DU
mais nécessaire car utile au plan intellectuel qu’elle tentera de répondre.
DROIT
Le droit administratif est constitué par les règles qui découlent soit de la loi, soit du
AMINISTRATIFINT
règlement, soit de la jurisprudence, soit des principes généraux du droit ou de la coutume
RODUCTION
provenant : sociale ou de la religion. Ces règles ont pour fonction d’organiser
de la pratique
l’administration et son activité au service de la société et de l’intérêt général.
L’introduction à cette matière technique et ardue car non codifiée, donc éparpillée est utile
et nécessaire puisqu’elle devra permettre d’expliquer certains concepts bien complexes qu’il
faudra comprendre pour qu’ils puissent être facilement assimilés.
Comme indiqué plus haut, nous débuterons l’examen de notre introduction au cours de droit
administratif par une interrogation : en quoi consiste l’objet du droit administratif ?
L’étude de l’organisation
Le droit administratif peut être défini comme un ensemble de règles juridiques résultant de
administrative du pays :I – L’OBJET
la loi (textes élaborés par le Gouvernement ou le Parlement, votés par le Parlement et
DU DROIT
promulgués par leAMINISTRATIF
Président de la République) et du règlement (décrets, arrêtés émanant du
Président de la République, du Président du Gouvernement et des Ministres, Walis et
Présidents d’Assemblées Populaires Communales) et portant sur l’organisation et l’activité de
l’administration.
L’administration est constituée quant à elle par l’ensemble des autorités, des agents et
institutions chargées, sous l’autorité des pouvoirs politiques (Parlement et Président de la
République) d’assurer et d’exercer les fonctions et les multiples interventions de l’Etat. Il
s’agit là globalement de l’objet et du domaine du droit administratif. Ce domaine est très
vaste .Il comprend :
Leadministrative
rapport constitue :la manifestation la plus importante de l’activité administrative. Il
apparaît sous des formes les plus diverses dans lesquelles l’administré devient selon le cas, le
bénéficiaire des prestations de l’administration (cas de la santé, de l’éducation gratuite) le
collaborateur de l’administration, son fournisseur, la victime d’accidents imputables à
l’administration, la victime d’injustices de voies de faits, d’abus de pouvoir imputables à
l’administration….etc.
Ces moyens sont constitués par les biens matériels que l’administration possède à titre de
patrimoine et qu’elle emploie. Ces biens sont régis par le droit domanial appelé aussi droit du
4- L’étude
domaine duutilise
public. Elle contentieux administratif
aussi des personnels désignes gérésentendu
par le droit de la fonction
publique dont le statut est édicté par l’ordonnance du 06-03 du 15 Juillet 2006.
comme controle juridictionnel de l’administration :3-
L’administration utilise enfin pour son fonctionnement et la réalisation de sa mission de
L’étude
service publicdes moyens
(santé, d’action
éducation, de l’administration
formation, :
emploi,…etc) des moyens financiers que lui
attribue le souverain (assemblée nationale) sous forme de budget annuel voté par la loi de
finances. Ces moyens financiers sont quant à eux gérés et régis par les règles du droit des
finances publiques. Il convient donc de dire que le droit du domaine public, celui de la
fonction publique ainsi que celui des finances publiques constituent des matières autonomes
mais constituant ensemble le droit administratif.
L’idée générale réside dans le fait que certains actes administratifs pris ou commis par les
autorités habilitées sont dans certains cas contestables. Ces actes engendrent des situations
II–LA TECHNIQUE
litigieuses JURIDIQUE
dans lesquelles DU DROIT
sont confrontés ADMINISTRATIF
l’administration :4- L’étude
et les administrés. Le juge
administratif constitue dans ces cas, l’organe étatique spécialisé ayant pour fonction de
du contentieux administratif entendu comme controle
résoudre les litiges en question en appliquant les règles du droit.
juridictionnel de l’administration :
Cette activité constitue ce qui est désigné sous le vocable de contentieux administratif qui
donne naissance, au pouvoir du juge administratif, de contrôler la légalité des actes de
l’administration chaque fois qu’il en est saisi. L’étude de l’organisation de la justice
administrative, de la compétence du juge administratif, du régime juridique des recours
portés devant le juge par les administrés constituent une partie importante du droit
administratif.
L’activité juridique consiste quant à elle dans l’accomplissement par les individus d’actes
matériels et d’actes juridiques susceptibles de produire des effets de droit faisant naître de
nouvelles règles de droit, d’une part ou modifiant ou supprimant des règles de droit ou des
situations juridiques d’autre part. Il peut donc être affirmé que les règles de droit, les
situations juridiques et les actes juridiques constituent les trois éléments essentiels de la
technique juridique. Examinons chacun de ces éléments.
L’ensemble des règles de droit en vigueur dans un pays à un moment donné, constitue le
premier élément de l’ordonnancement juridique appelé aussi arsenal juridique. Qu’est ce
qu’une règle de droit ?
2- Notion de situations
juridiques
Définition 1- Notion
: La:règle de droit de règles
est une prescription de portée générale qui règle les rapports
de les
entre droit : eux-mêmes et les citoyens et l’administration. Cette règle de droit est dite
citoyens
nécessaire et obligatoire en ce sens qu’elle est impersonnelle (ne vise pas une personne ou
une catégorie de personnes déterminées) et générale (qui oblige tous les citoyens puisque nul
n’étant au-dessus).
Par situation juridique, on entend l’ensemble des droits et obligations dont une personne
peut être titulaire. A titre d’exemples, sont dites situations juridiques, la situation de
propriétaire d’un bien, d’un titre, la situation d’incapable (enfant, mineur, malade mental),
la3- Les de
situation actes juridiques
créancier :2- laNotion
ou de débiteur, situation de fonctionnaire public…
de situations juridiques :
Le droit distingue deux catégories de situations juridiques. Il y a les situations juridiques dites
générales et impersonnelles dites aussi situations juridiques légales ou règlementaires, il y a
aussi les situations juridiques individuelles ou subjectives se rattachant au sujet du droit ou
de l’obligation.
a - L’acte juridique règle :C’est celui qui crée, modifie ou supprime des situations générales
et impersonnelles et qui formule des règles de droit dites générales et impersonnelles. A ce
titre, la loi et le règlement constituent des actes règles puisqu’ils ont pour fonction de régir
des situations juridiques générales et impersonnelles.
b - L’acte juridique subjectif : C’est celui qui crée, supprime, complète ou modifie une
situation juridique individuelle, subjective. A ce titre, le contrat et la convention ou accord
entre les individus constitue chacun un acte juridique subjectif..
c -L’acte-condition : Il est le plus souvent un acte à portée individuelle. Il est celui qui
attribue à une personne une situation générale objective en rapport avec les effets des
prescriptions législatives et règlementaires. Il constitue en fait le complément de l’acte règle
en ce qu’il confère aux individus, des situations dont le contenu a été déterminé par des
actes règles (lois ou règlements) mais qui généralement en dehors de leur concrétisation par
des actes-conditions, resteraient des situations abstraites, théoriques non réalisées. Pour
illustrer, on peut citer le mariage (en droit privé) et la nomination d’un fonctionnaire (en
Les actes bilatéraux ou plurilatéraux sont eux-mêmes de deux sortes : les actes bilatéraux ou
plurilatéraux qui sont des actes juridiques collectifs, c’est le cas par exemple de la
délibération d’une assemblée, de la plate-forme d’action d’une association. Dans ces cas, les
parties concourantes manifestation une volonté générale faisant que le but poursuivi est le
même pour toutes les parties concernées.
Il y a des actes bilatéraux ou plurilatéraux dans lesquels les volontés poursuivent des buts
différents, ceux-ci sont dits actes conventionnels. Dans ce cas, le contrat est le type même
de l’acte bilatéral conventionnel dans lequel, chacune des deux parties vise à obtenir que
l’autre partie accepte d’assumer une obligation en contrepartie de celle qu’elle accepte elle-
même.
Nous venons d’examiner la technique du droit administratif à travers l’analyse des différentes
notions de règles de droit, de situations juridiques, et d’actes juridiques. Le paragraphe
suivant sera consacré à l’étude des fonctions juridiques de l’Etat ou autrement dit qu’elles
sont les grandes fonctions classiques de l’Etat.
1-pouvoir
- Le Les actes
exécutif juridiques
; organiques ou
- Le pouvoir législatif ;
formels de l’Etat :III- LES POUVOIRS
- Le pouvoir judiciaire.
JURIDIQUES DE L’ETAT :
Les trois pouvoirs sont exercés séparément par trois (03) organes l’un vis-à-vis de l’autre qui
sont :
Tout acte qui émane de ces trois (03) pouvoirs peut se définir du point de vue formel ou
organique, c'est-à-dire en considérant l’organe qui les exerce, ou du point de vue matériel,
c'est-à-dire en considération du contenu de la matière auquel se rapportent. Examinons
chacune de ces deux classifications.
Dans les Etats modernes, l’activité de l’administration est en effet soumise au contrôle
juridictionnel, cela veut dire que l’administration ne dispose pas d’un pouvoir total, à la
limite arbitraire. Tout comme les particuliers, l’administration fonctionne sur un ensemble de
règles de droit qu’elle doit respecter. Dans les cas où elle viendrait à les enfreindre, ceux qui
en pâtissent peuvent s’adresser aux tribunaux pour faire redresser et réparer les préjudices à
eux causés par l’action de l’administration. C’est le système de l’Etat légal que l’Etat
Algérien a adopté, système qui vise à garantir les administrés contre l’Etat, donc à protéger
les libertés des personnes.
Dans d’autres pays comme l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique, le droit administratif
n’existe pas en tant que branche de droit. Cela ne veut pas dire que l’administration n’est
pas soumise au droit. Bien au contraire, c’est par un souci extrême de libéralisme, de
protection des libertés individuelles et par méfiance extrême à l égard de l’administration,
considérée comme susceptible de menacer et de limiter les libertés individuelles, que les
Anglais et Américains ont refusé de consacrer l’idée du droit administratif en tant que
branche autonome du droit.
Dans leur système dit Anglo-Saxon, les agents publics et administration sont soumis au droit
commun dans les mêmes conditions que les particuliers. Dans ces systèmes, l’administration
ne dispose pas de droits exorbitants, la loi est la même pour tous et également au dessus de
tous.
Pour revenir au système Français qui a servi de système essentiel de référence pour le droit
administratif Algérien, notons que celui-ci fonctionne selon une dualité de juridictions du fait
de l’existence d’une juridiction administrative complètement séparée de la hiérarchie des
tribunaux judicaires. La juridiction administrative dans le système Français est constituée par
un corps de tribunaux ayant à son sommet un tribunal suprême qui est le conseil d’Etat.
L’unité des juridictions qui stipule que les mêmes juridictions connaissent les litiges du droit
commun, et administratif été le caractéristique de l’organisation judiciaire Algérienne.
La promulgation de la Constitution en Novembre 1996 a consacré le principe de dualité avec
la création des tribunaux administratifs et le Conseil d’Etat en parallèle avec les juridictions
du droit commun.
1.1-
2 – La
Lesloiprincipes
écrite et généraux
les textes du
règlementaires
droit :1- : La loi écrite constitue la source
essentielle du droit administratif. Ainsi, il existe différents grands textes qui régissent des
Les sources
domaines dudedroit
importants administratif
l’organisation : de l’administration tels par exemple :
et de l’activité
- Le statut général de la fonction publique qui régit le caractère des agents publics…
Il existe aussi une multitude de textes législatifs et règlementaires qui régissent les diverses
matières administratives spéciales, c'est-à-dire le fonctionnement de tel ou tel autre service
public (La Défense Nationale, l’Education Nationale, la Santé, le Sport etc…) le régime de
telle ou telle autre intervention de l’Etat (intervention économique, surveillance des libertés
publiques, le droit d’association, l’information etc…).
En Algérie, les sources textuelles du droit administratif sont la constitution, les traités, les
différentes lois, règlements et les codes. Mais en droit administratif, ceux-ci ne jouent pas le
même rôle qu’en droit privé. En quoi consiste chacune de ces sources ?
La constitution : C’est un texte qui régit les institutions politiques ainsi que les secteurs
importants du droit administratif. Ainsi, il est important de se reporter à la constitution pour
comprendre :
La loi : Elle est la source essentielle du droit administratif et sert de base au contrôle de
légalité exercé par le juge sur l’action. La loi est l’expression de la volonté populaire, elle est
à ce titre général et impersonnel.
Les règlements : Ils sont quant à eux de plusieurs sortes et de différents niveaux. Il y a :
Tous ces textes examinés, sont rangés hiérarchiquement, et en vertu du parallélisme des
normes. Aucune règle inférieure ne peut contrevenir à une règle supérieure ; cela veut dire
qu’une loi ne peut pas être modifiée, abrogée ou complétée que par une autre loi, qu’un
décret ne peut être modifié, abrogé, ou complété que part un autre décret ou une norme
supérieure, c'est-à-dire une loi ; qu’un arrêté ministériel ne peut pas être complété, modifié
ou abrogé que par un autre arrêté ou une norme supérieure (loi, décret).
Les codes : L’ensemble des textes concernant le droit administratif n’ont pas l’objet n’ont
pas l’objet d’une codification contrairement à ce qui a été fait en droit privé (codes de
commerce, civil, pénal ; code de procédure civile et pénale…etc.).
- Le droit administratif, droit jeune est constitué des règles qui n’ont pas encore atteint une
stabilité suffisante pour être fixées dans le cadre d’un code.
- Le droit administratif est un droit touffu et complexe qui rend malaisée toute codification.
- C’est un droit dont les règles les plus importantes se trouvent dans la jurisprudence dont la
compréhension suppose une certaine connaissance préalable du droit.
Malgré toutes ces difficultés, des efforts ont été consentis dans les sens d’une codification de
certaines matières de droit administratif et ont permis de donner le jour à certains codes,
tels celui de la wilaya et de la commune, les codes de la santé, de l’urbanisme, des
investissements…etc.
1.2 – La coutume comme source du droit administratif :La coutume est définie par
le dictionnaire Larousse comme étant une habitude, un usage qui par la force de sa répétition
passe dans les mœurs et les usages de la société. Elle finit par constituer une manière
ordinaire d’agir, consacrée par une règle de droit. Dans le domaine du droit que nous
étudions, la coutume n’est pas étrangère à la formation de certaines règles et à la
construction de certaines théories. On peut notamment signaler son influence sur la théorie
du domaine public en particulier sur la règle de l’inaliénabilité (qui ne se vend pas, qui ne se
transfert pas) du domaine public qui est l’exemple le plus typique de création coutumière. A
ce titre, un Etat ne vend pas des biens appartenant à la collectivité nationale tels (les terres,
les écoles, les hôpitaux, les aéroports…etc).
Ces réserves appartenant au domaine public ont été concédées à la SONATRACH qui est une
société algérienne, mais le sentiment national a assimilé le transfert des quantités en
question de pétrole, à l’aliénation d’une part de souveraineté nationale.
Il faut dire enfin que le projet n’avait pas été suffisamment expliqué et qu’il ne visait pas une
quelconque perte de souveraineté. C’était simplement une vente par anticipation du pétrole
algérien.
La troisième grande source du droit administratif est la jurisprudence que nous allons
examiner ci-dessous.
Dans le système Français, le juge administratif ainsi que le conseil d’Etat ont été tout au long
de l’histoire les principaux initiateurs de règles jurisprudentielles du droit administratif.
Ainsi, ces deux institutions ont été les maîtres d’œuvre de certaines théories fondamentales
érigées en principes généraux du droit administratif, tels :
Cette jurisprudence qui sert de référence et de source d’inspiration au juge Algérien présente
l’avantage de la souplesse et permet de suppléer au vide juridique.
De même, puisque n’étant pas codifiée donc non rigide et dépourvue du caractère de fixité,
elle permet à l’action du juge d’évoluer et de s’adapter facilement à l’évolution de la vie
sociale qui ne cesse d’engendrer de nouvelles situations juridiques pas toujours prévues par le
droit positif en vigueur.
Le droit administratif se réfère également à d’autres sources dites secondaires et qui sont les
principes généraux du droit d’une part, ainsi que la doctrine d’autre part. Que représentent
ces deux notions ?
- Le principe d’égalité des citoyens devant la loi avec l’ensemble de ses conséquences,
l’égalité des citoyens devant l’impôt, devant l’accès aux fonctions publiques, l’égalité de
tous les citoyens devant les services publics. L’application de ce principe tend à la
suppression, à l’interdiction, des passe-droits, des abus droit.
2.2 – Origine des principes généraux du droit : Pour certains auteurs, les principes
généraux résultant du comportement social et de la conscience collective et se transforment
en coutumes. La plupart des grands principes généraux confirmés aujourd’hui à travers tous
les systèmes de droit ont été codifiés à travers deux grands textes universellement connus à
savoir :
- La convention de vienne régissant les relations entre Etats et le traitement des prisonniers
de guerre.
Pour d’autres auteurs, l’origine des principes généraux du droit est purement
jurisprudentielle et qu’ils émanent donc du juge qui dépasse sa fonction qui consiste à rendre
justice, crée également une partie du droit.
2.3 – Quelle est la valeur juridique des principes généraux du droit ?Pour
répondre à cette question, il conviendra de déterminer si les principes généraux du droit ont
valeur de droit positif d’une part, et de situer leur place dans la hiérarchie des règles du
droit.
Pour certains auteurs, les principes généraux du droit ne sont que l’énonce de vérités
philosophiques ou idéologiques sans valeur juridique mais qui servent à inspirer le législateur
sans s’imposer au juge. Pour d’autres, ils ont valeur de loi, donc valeur obligatoire et
s’imposent à l’administration.
Dans le système juridique algérien, il est plutôt rare de constater la violation des principes
généraux du droit, dont la plupart étaient recensés dans la charte nationale : (droit à
l’enseignement gratuit, droit au travail, droit à la médecine gratuite…).
Concernant la place des principes généraux du droit dans la hiérarchie des règles de droit, là
aussi les positions des différents auteurs ne sont pas toujours concordantes.
- Pour certains, ces principes ont valeur de loi et se situent donc au niveau constitutionnel
et devraient donc s’imposer au juge et au législateur. Cependant, cette conception est
constamment remise en question, puisque ces principes peuvent non seulement ne pas
s’imposer au juge mais aussi être enfreints par le législateur lorsque la nécessité l’impose.
- Ils ont une valeur dite « infra-législative » (c'est-à-dire inférieure à la loi) puisqu’ils ne
s’imposent pas aux législateurs qui peuvent les transgresser, les modifier, les adapter etc…).
Après l’étude de la notion de principe général de droit, comme source secondaire du droit
administratif, qu’en est-il à présent de l’autre source secondaire à savoir la doctrine.
3- La doctrine :
Le dictionnaire QUILLET définit la doctrine comme l’ensemble des opinions et positions
intellectuelles que l’on adopte ou que l’on professe sur quelques matières. En ce domaine,
c’est donc l’ensemble des opinions que les auteurs de droit (professeurs, législateurs,
auteurs) adoptent et professent.
4 - L’autonomie
Le rôle de la doctrine, n’est pas à proprement parler, d’être une source de droit. Toutefois,
lesdu droit
auteurs de droit les plus éminents, ont contribué de par leurs études, leurs œuvres et
leurs opinions à l’élaboration
administratif :3- de grandes règles du droit. Certains d’entre-deux continuent à
avoir une grande influence sur l’évolution de la jurisprudence et l’élaboration du droit.
La doctrine :
Parmi les auteurs Algériens du droit administratif, il y a lieu de citer essentiellement AHMED
MAHIOU et MAHFOUD GHOZALI.
1- Les anciens qui datent de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle parmi lesquels
il convient de citer Léon DUGUIT, Maurice Hauriou, Gaston, GEZE….et d’autres.
2- Parmi les auteurs récents dont les ouvrages ont constitué les références essentielles pour
les étudiants Algériens en droit, il y a lieu de connaître Jean RIVERO ; André DE LAUBADERE ;
Georges VEDEL…Certains ouvrages de ces auteurs sont réédités régulièrement et font encore
autorité tant en FRANCE qu’en ALGERIE ainsi que dans d’autres pays qui se sont inspirés du
système français d’organisation et de droit administratif.
Après avoir examiné les sources du droit administratif, il convient d’étudier à présent un de
ses caractères importants, celui de son autonomie par rapport aux branches du droit.
Ainsi dans ces pays, (Anglo-Saxons notamment) certaines institutions comme l’expropriation,
la réquisition ne constitue pas des règles de droit administratif mais des exceptions ou des
dérogations à un droit commun applicables seulement à l’Etat. Dans ces systèmes, il n’ y a
qu’un seul droit (le droit commun) avec un seul juge, et quelques rares dérogations ou
exceptions commandées par l’intérêt général, et exécutées par l’Etat.
Dans le système Français par contre (qui nous sert historiquement de référence), le principe
est que l’activité de l’administration est soumise à des règles spécifiques formant le droit
administratif et à un juge propre constituant le juge administratif.
« La responsabilité qui peut incomber à l’Etat pour les dommages causés aux particuliers ne
peut pas être régie par les principes établis dans le code civil pour les rapports de particulier
à particulier ».
Cette position du tribunal des conflits par rapport à la responsabilité de l’administration à été
étendue à l’ensemble du droit administratif.
- Le pouvoir de contraindre les citoyens à fournir certaines prestations telles les impôts, le
service militaire, le service civil, l’interdiction de s’installer professionnellement dans
certaines zones…etc.
- Le privilège d’action d’office ou d’exécution d’office qui est une procédure particulière que
l’administration peut mettre en œuvre lorsqu’une personne ne respecte pas une décision
administrative.
En droit administratif, c’est au particulier qu’il revient de s’adresser au juge pour contester
la régularité de la décision administrative pour faire valoir ses droits, par contre les autorités
administratives se délivrent elles-mêmes le titre exécutoire qui rend leurs décisions
applicables d’elles-mêmes.
De même, puisque la décision est d’elle-même exécutoire, l’action devant le juge n’est pas
suspensive, n’arrête pas l’application de la décision attaquée. Voila résumées, les
prérogatives accordées à l’administration au nom de l’intérêt général dont elle à la charge.
Ces prérogatives qui paraissent exorbitantes sont cependant, assorties en contrepartie, des
subjections qui pèsent sur l’administration.
Les sujétions de puissance publique :Il convient de ne pas perdre de vue que le droit
administratif ne comporte pas seulement que les droits exorbitants conférés à
l’administration. En effet, il ne faut pas omettre que sur l’administration pèsent des
obligations non moins exorbitantes.
Ainsi à côté de la puissance publique, il y a la servitude publique. Pour illustrer, il peut être
cité les exemples suivants :
- L’administration est assujettie à des règles strictes pour le recrutement de ses agents
(statut général de la fonction publique) et pour le choix de ses co-contractants contrairement
aux particuliers qui peuvent choisir librement leurs employés et leurs co-contractants.
Cette panoplie de sujétions complète et équilibre les prérogatives de puissance publique pour
constituer les éléments originaux du droit administratif et consacrer l’autonomie de cette
branche. Toutefois cette autonomie n’est pas totale, ni absolue puisqu’elle rencontre des
limites que nous allons étudier ci-dessous.
Les raisons des interférences entre les deux branches du droit sont nombreuses et l’on peut
citer parmi elles quelques-unes dont :
- Le développement des entreprises publiques à caractère économique qui impose que celles-
ci se soumettent au droit privé pour une meilleure rentabilité économique.
- Souvent la difficulté rencontrée pour délimiter les domaines respectifs du droit administratif
et des autres droits rapprochent le doit public et le droit privé. Ces rapprochements donnent
lieu à des interférences fréquentes qu’il convient de préciser ci-dessus.
a- Souvent il y a correspondance des règles du droit administratif avec celles du droit privé
tout en s’en distinguant.
Bien souvent, les règles du droit administratif s’inspirent des règles du droit privé tout en les
modifiant et en les adaptant. Cette pratique d’où résulte une certaine analogie entre les
règles des deux catégories de droit (public et privé) s’explique par l’existence de principes
Cette analogie (ressemblance d’une chose avec une autre, ici des règles du droit public avec
celles du droit privé) s’explique aussi par l’élaboration du droit administratif par des
spécialistes connaissant parfaitement le droit civil et interprétant l’ensemble des règles du
droit administratif à la lumière de leur conception du droit civil.
- La notion de force majeure consacrée par le droit administratif est empruntée au droit civil.
Certaines règles de droit public sont parfois empruntées purement et simplement au droit
privé. Cet emprunt est quasi-automatique chaque fois que l’administration veut se placer
dans les mêmes conditions qu’un particulier. Par exemple, s’agissant d’acquérir un
immeuble, l’administration peut mettre en œuvre la procédure d’expropriation qui est une
institution du droit public, mais elle peut aussi rechercher un arrangement ou une entente
amiable avec le propriétaire et acquérir l’immeuble en question par l’achat en passant un
contrat conforme aux stipulations du droit civil.
Ces emprunts ne sont pas unilatéraux, c’est- à- dire qu’il n’ y a pas que le droit administratif
qui emprunte aux droits civil et commercial, puisque le juge statuant en matière civile peut à
son tour être amené à appliquer les règles du droit administratif.
La théorie de l’autonomie du droit administratif par rapport aux autres branches du droit a
été l’occasion d’une longue controverse et d’analyses abstraites et formelles qui voilent les
réalités historiques et qui ne tiennent pas compte du fait que le droit doit nécessairement
évoluer avec le contexte économique et social qu’il est appelé à régir.
Il convient de retenir que si le droit administratif est apparu tard en tant que corps de règles,
distinct du droit civil, cela est dû à une évolution historique de la société, de ses mœurs
politiques et de ses pratiques économiques.
Après avoir étudié les bases du droit administratif, il convient à présent d’étudier le champ
d’application de cette branche du droit.
1.1-
2. Les
Le actes d’autorité
critère :Dans l’activité
de service public de :1-
l’Etat, il y a certains actes qui sont fondés
sur l’idée de la puissance unilatérale de l’Etat, c’est la puissance publique fondée sur
Les actes de puissance publique :
l’autorité de l’Etat. Pour accomplir ces actes, les organes et services de l’Etat procèdent au
moyen d’ordres, d’interdictions, de règlements unilatéraux qui ne sollicitent pas l’avis des
administrés mais qui s’imposent à eux.
Dans cette hypothèse, l’Etat accomplit des actes d’autorité. L’ensemble de l’activité de
l’Etat fondée sur ce type d’actes, relève de règles spéciales qui constituent le droit
administratif.
1.2- Les actes de gestion :Il y a aussi, l’autre aspect de l’activité de l’Etat, dans
laquelle ce dernier ne fait pas usage de sa volonté unilatérale de commandement et de ses
prérogatives de puissance publique.
Dans cette hypothèse, l’Etat agit comme n’importe quel particulier le ferait dans la gestion
de son patrimoine. C’est le cas par exemple lorsque l’Etat passe un contrat, achète des
équipements maintient ses infrastructures, détermine les budgets de fonctionnement ou
d’équipement des différents Ministères, des Wilayates etc.……
Après avoir examiné les actes de puissance publique constitués par les actes d’autorité et
ceux de gestion, qu’en est-il à présent du critère de service public ?
Le service public peut être défini de différentes manières, cependant, l’ensemble de ces
définitions se complètent mutuellement, ainsi en première définition, le service public peut
être appréhendé comme l’ensemble des opérations dont se charge l’Etat, qu’il accomplit et
qui intéresse le public, c'est-à-dire la société. Comme deuxième définition, le service public
VI-être approché
peut LES CARACTERES
comme l’ensemble desDE différentes branches, d’administration de l’Etat et
L’ADMINISTRATION
l’ensemble ET
des intérêts de la collectivité DU
nationale auxquels cet Etat doit pourvoir.
A DROIT ADMINISTRATIF
ce titre, certaines activités et certaines branches, comme la Santé, l’Education Nationale,
la ALGERIEN :2. Le
Défense Nationale, critère l’Ordre
la Formation, de Public, l’Electricité, l’Eau, les Transports
etc.…constituent autant de services publics dévolus exclusivement à l’Etat en tant
service public :
qu’activités et qui ne peuvent être confiées à des particuliers. Ces activités constituent aussi
autant de branches d’administration de l’Etat. Ce sont des services, organiquement parlant,
de l’Etat.
Cette notion de service public a été considérée au début du 20ème siècle comme le fondement
même du droit administratif puisque selon la doctrine « tout ce qui concerne l’organisation et
le fonctionnement des services publics proprement dits, centraux ou locaux, soit que
l’administration agisse par voie de contrat (acte de gestion) soit qu’elle procède par autorité
(acte de puissance publique), constitue une opération administrative qui est par sa nature de
la compétence administrative, c'est-à-dire du champ d’application du droit administratif.
C’est ainsi que l’acte administratif, le contrat administratif, le domaine public, la fonction
publique sont définis par référence à l’organisation et son fonctionnement des services
publics.
Service public = droit administratif, cependant, dans la pratique, cette équation ne se vérifie
pas toujours puisque l’administration emprunte dans bien des situations des règles au droit
privé (droit civil et commercial notamment) autrement dit l’administration peut agir de deux
façons :
1- Soit en utilisant les prérogatives de puissance publique qui entraînent pour elle le bénéfice
des privilèges et d’obligations découlant du droit public ;
2- Soit en utilisant les mêmes procédés que les particuliers (gestion privée) qui entraînent la
soumission de l’Etat au droit privé.
Après avoir examiné le champ d’application du droit administratif, qu’en est-il des caractères
de l’administration et du droit Algérien. Il convient donc de les examiner sans perdre de vue,
que l’administration et le droit administratif Algériens devront subir une rapide évolution
compte tenu du processus enclenché de démocratisation de la vie publique, de la
libéralisation de la vie politique et économique devant résulter de l’instauration du
multipartisme.
Le regard avec un certain, recul sur l’administration et le droit administratif Algérien les fait
apparaître comme un champ de rapport de forces où interférent, où agissent des facteurs
politiques et technique, c’est en examinant tour à tour l’ensemble de ces facteurs que nous
comprendrons mieux les caractères essentiels des institutions administratives de l’Algérie.
Nous examinerons donc tour à tour :
- S’ils sont dépendants, ou imbriqués l’un dans l’autre, jusqu’où peuvent aller cette
dépendance et cette imbrication ?
- Enfin quelles sont les conséquences de ce type de rapports sur la vie des institutions du
pays et sur le fonctionnement de l’Etat ? A ces questions, les régimes politiques ont apporté
des réponses diverses.
Les Etats-Unis, eux par contre, ont connu pendant longtemps une forte instabilité de leur
administration en vertu de la pratique qui voulait que les postes administratifs reviennent
automatiquement au parti vainqueur aux élections présidentielles.
Ce système appelé « Spoil System » (en Anglais) ou « Système des dépouilles » a entraîné de
graves inconvénients dont l’instabilité des fonctionnaires qui devait perturber sérieusement le
fonctionnement des services de l’Etat.
Ces inconvénients ont poussé les Américains à abandonner cette pratique pour la remplacer
par celle du « Merit System » ou « Système de mérite » qui stipule que « le poste de
responsabilité est confié à celui qui le mérite quelles que soient ses tendances au plan
politique », l’essentiel étant que les fonctions confiées soient assumées avec compétence.
Il convient de retenir que dans les régimes multipartisans et libéraux, les parties politiques ne
sont pas maîtres de l’appareil administratif bien que chacun d’eux exerce sur cet appareil
une influence plus ou moins importante selon qu’il participe ou non au pouvoir.
Les régimes de parti unique : Les régimes modernes de parti unique sont apparus au
XXème siècle à partir de la révolution d’octobre 1917 de l’Union Soviétique. Ces régimes vont
transformer profondément le schéma classique d’organisation libérale de l’administration. Il
est possible de les classer en trois catégories :
a- Les régimes de type marxiste ou communiste : Dans ces types de régimes, les rôles
respectifs du parti et de l’administration s’intègrent de sorte que l’Etat et la société
constituent le même ensemble. Dans cette conception, l’administration constitue
l’instrument de domination aux mains du parti, elle se retrouve dans un rapport de
subordination à l’égard du parti.
Dans le régime marxiste ou communiste, le parti est le parti du prolétariat, classe sociale
dominante. L’administration se trouve donc entre les mains du prolétariat considéré comme
classe sociale promoteur de la révolution socialiste, cela est la théorie du régime.
b- Les régimes de type fasciste : L’histoire du monde a connu bien des régimes fascistes
dont le parti nazi Allemand, les partis fascistes Italien (Mussolini), Espagnol (du général
Franco) ; Portugais (du général Salazar). Ils avaient pour mission de dominer totalement l’Etat
non point pour le mettre au service du parti mais au service du chef du parti.
Ces régimes justifiaient, au nom de l’Etat, tous les abus commis par les chefs des parties en
question, il est vrai que le culte de la personne, dans ses régimes fascistes était-tel qu’il était
admis que rien ne saurait exister en dehors de la volonté de ces chefs
c- Les régimes des pays du Tiers-monde :Ces régimes sont très disparates, certains sont
proches du modèle marxiste (Ethiopie, Bénin), d’autre du modèle fasciste (Zaïre, Cambodge
des khmers rouges), d’autres enfin empruntent à la fois aux modèles marxiste et fasciste et
arrivent à constituer un amalgame qui rend leur classification impossible. Cet Etat de fait
n’empêche pas le problème des rapports parti-administration de se poser.
Les coups d’Etat fréquents dans ces pays, sont en réalité la conséquence des difficultés qu’il
y avait à déterminer les rôles respectifs des différentes instituions constituant ces Etats
(parti, administration, armée). Il convient de retenir que les partis uniques dans la plupart
des pays du Tiers- Monde ont servi, ou continuent de servir de paravent derrière lequel
s’abrite soit un régime militaire, soit un régime de pouvoir personnel.
Cependant, le problème des rapports entre le parti et l’administration se pose selon deux
points de vue :
- Du point de vue organique (celui des organes constituant l’Etat, en nous demandant quels
sont les rapports entre le parti et l’administration, ces institutions doivent-elles s’imbriquer,
se confondre l’une dans l’autre ou bien se distinguer ?
- Du point de vue fonctionnel en nous demandant quelles sont les fonctions et prérogatives
respectives du parti et de l’administration ?
C’est sous ce double point de vue que nous essayerons d’analyser la situation que connaissait
l’Algérie dans un passé tout à fait récent pour mieux entrevoir, comprendre les
transformations qualitatives fondamentales que va induire la démocratisation en cours de la
vie politique et institutionnelle.
a- Les rapports organiques :En Algérie, il convient de remarquer que l’affiliation au parti
FLN, lorsqu’il constituait le parti unique, était libre. Le citoyen Algérien avait entière liberté
de s’affilier ou de ne pas s’affilier au parti du FLN. Toutefois, cette liberté se trouvait
compromise, dès lorsqu’il était question pour le citoyen d’accéder à certains postes de la
fonction publique ou de la fonction politique.
En effet, pour accéder à ces postes en question, l’affiliation au FLN était requise. C’est du
moins ce qui était prévu théoriquement, car dans la réalité des nominations aux emplois
supérieurs de la fonction publique, la filiation au parti FLN n’était pas toujours la condition
essentielle.
Il est aussi arrivé que l’administration et le parti unique se soient disputés les meilleurs
éléments. Cependant, comme l’administration offrait de meilleures garanties de sécurité et
de stabilité de l’emploi, elle est dans la plupart des cas, parvenue à enlever au parti unique
les meilleurs éléments que présentait le marché national de l’emploi, ceci faisait que les
intellectuels ou les techniciens allaient plus dans l’administration qu’au parti qui accusait un
état de sous encadrement important.
Par ailleurs, cette ordonnance prévoyait la possibilité de détachement des personnels du parti
vers l’administration et réciproquement afin de ne pas isoler ces deux institutions l’une de
l’autre. Cette disposition a permis un réel rapprochement entre le parti et l’administration.
Malgré ce rapprochement qui devait conduire à l’intégration l’un dans l’autre (parti et
administration), il était aisé de constater un réel déséquilibre des rapports entre
l’administration et le parti et en défaveur du parti qui ne faisait en fait qu’avaliser les
décisions élaborées par l’administration et les rendait sous forme de résolutions adoptées lors
des réunions du comité central du parti FLN.
Par ailleurs, les rapports organiques pouvaient être analysés au niveau de l’implantation
respective de l’administration et du parti. Le système qui prévalait au temps du parti unique
était celui des hiérarchies parallèles qui faisaient que l’administration et le parti
s’implanteraient par circonscriptions territoriales par services et par branches d’activité. Au
titre par exemple de l’implantation territoriale, la structure du parti épousait la structure
administrative avec la Kasma au niveau de la commune, la fédération au niveau de la Daïra et
la Mouhafadha au niveau de la Wilaya.
Qu’en est-il à présent des rapports fonctionnels entre l’administration et le parti unique ?
Elle a souvent été la cause d’empiètement réciproque de l’administration sur le parti et vis
versa, donc aussi de conflits entre le parti et l’administration.
Examinons pour mieux comprendre, le schéma théorique de la répartition de ces tâches ainsi
que les difficultés pratiques qui en ont résulté.
Le schéma théorique :Ce schéma était celui prévu par la charte de Tripoli et d’Alger qui
prévoyaient un schéma très simple consistant à confier au parti du FLN l’ensemble des tâches
de conception et à l’administration, l’ensemble des tâches d’exécution.
- Enfin, celle du contrôle, qui consiste à veiller sur l’application et l’exécution effective des
directives générales émanant du parti.
Les difficultés pratiques :Ces difficultés ont été nombreuses, nous n’examinerons que les
plus marquantes :
- En premier lieu, il n’est pas toujours facile dans la pratique de distinguer les limites entre la
mission de conception et celle d’exécution. La réalité, vécue dans bien des secteurs a prouvé
que l’administration concevait la politique et les programmes divers, lesquels étaient avalisés
par le parti sous forme de résolutions, qui revenaient pour exécution au niveau de
L’on a également vu l’administration récuser le parti dans bien des situations (récuser veut
dire ne pas admettre certaines décisions) en se réfugiant derrière des attitudes
bureaucratiques et paralysantes.
Le parti unique est quant à lui parvenu au moyen d’une organisation importante à devenir un
appareil complètement bureaucratique, incapable de concevoir, d’animer ou de contrôler ;
c’était l’identification du parti unique à une seconde administration dont le budget équivalait
ou dépassait même celui de certains secteurs relevant de l’administration.
Le problème global des relations entre le parti unique et l’administration de l’Etat avant fait
l’objet d’une résolution du conseil de la révolution en Novembre 1965 (le conseil de la
révolution était l’organe de commandement et l’organe législatif après que la constitution et
l’assemblée nationale furent suspendues consécutivement au coup d’Etat du 19 Juin 1965).
Cette résolution prévoyait les modalités et procédures de collaboration aux différents niveaux
et dans les différents secteurs de la vie nationale entre les institutions relevant du parti
unique et celles de l’administration. Mais cette résolution n’a pas reçu d’application effective
dans la réalité pratique du terrain.
Ce déséquilibre peut paraître, avec le recul, bien inévitable compte tenu du modèle de
développement économique choisi par l’Algérie et qui privilégiait les aspects techniques et
technologiques par rapport aux aspects idéologiques et à la mobilisation des masses.
- C’est d’abord une administration de souveraineté dont les tâches principales étaient : le
maintien de l’ordre, la police, l’armée, la justice. Un tel système ne devait pas s’occuper,
des activités économiques lesquelles étaient sensées ressortir de l’initiative privée qui
appartenait essentiellement aux colons.
- C’est ensuite une administration qui devait être limitée dans ses moyens. Ses missions étant
limitées aux fonctions de souveraineté, ses besoins matériels, humains et financiers devaient
être aussi limités.
Avec l’indépendance, tous ces caractères qui devaient être ceux de l’administration
Algérienne allaient être vite remis en question compte tenu d’une part de la nécessité et de
l’ampleur des programmes de développement mis en œuvre pour sortir le pays du chaos
résultant d’une guerre de libération nationale dévastatrice et de 130 années de colonisation,
et d’autre part, d’une option socialiste posée comme principe politique par les chartes de la
Soummam, de Tripoli et Alger.
- L’administration algérienne devait vite voir son activité dépasser les missions classiques de
souveraineté pour s’étendre à tous les secteurs de la vie économique et sociale qui échappent
peu à peu à l’initiative privée. L’Etat se transforme en industriel, en commerçant, en
agriculteur...L’extension des activités de l’Etat voit naître et se développer un véritable droit
public économique qui devait encadrer toutes les activités publiques économiques par un
réseau d’institutions et de règlementations ;
- L’Etat devait vite avoir un énorme besoin en hommes, en moyens matériels et en finances.
Les dépenses publiques de fonctionnement et d’équipements devaient vite devenir l’élément
déterminant de l’équilibre économique du pays, de sorte que le capital privé se voit confier
un rôle négligeable ;
Par de là ces données socio-politiques, le droit Algérien est un droit jeune en pleine mutation
et formation. L’interventionnisme économique de l’Etat a constitué le motif de la formation
d’un droit public économique sur lequel peu d’études ont été menées.
Après avoir étudié successivement les facteurs politiques puis les facteurs économiques et
sociaux, il convient à présent d’examiner les facteurs techniques qui ont contribué à
l’édification des caractères de l’administration et du droit administratif Algériens.
2 - Les
Avant facteurs
d’examiner techniques
les techniques : branche du droit, il convient de préciser certaines
de cette
notions concernant l’élaboration, l’application et le contrôle des règles du droit
administratif.
L’élaboration des règles du droit administratif :Le pouvoir d’élaboration des règles
du droit administratif revient au parlement qui l’exerce sous forme de lois, et au
gouvernement sous forme de décrets présidentiels ou de décrets exécutifs, ces derniers sont
du ressort de chef du gouvernement. L’Assemblée Nationale légifère dans les domaines
déterminés par la Constitution, le Gouvernement quant à lui prend des décrets pour les
matières relevant du domaine règlementaire.
Après avoir examiné l’aspect concernant l’élaboration des règles du droit administratif qu’en
est-il de leur application ?
- Des institutions importantes ont connu une existence éphémère tels que le Commissariat à
l’Organisation de la Gestion des Entreprises (COGE) ou le Commissariat à l’Innovation et à la
Réforme Administrative (CRIA) ;
Les exemples de ce genre sont nombreux et il serait fastidieux de les citer tous et c’est pour
cela que nous allons passer à l’examen des difficultés d’application des règles du droit
administratif sur un nouveau plan : le plan humain.
Pour remédier à cette situation de manque dramatique de compétences, il fut créé divers
établissements de formation dont l’Ecole Nationale d’Administration et les centres de
formation administrative. Leurs missions étaient de former pour satisfaire les besoins des
rouages administratifs en personnels qualifiés à tous les niveaux et pour tous les secteurs de
l’Etat chargés de la gestion administrative.
1- Le contrôle administratif (contrôle intérieur) :Ce contrôle est celui exercé par
l’administration en son sein. Pour ce faire, elle dispose de services spéciaux d’inspection
placés aux différents niveaux de la hiérarchie, coiffés par un inspecteur général placé auprès
du ministre. Les plus connus parmi les services d’inspection sont les services d’inspection des
finances, ainsi que la cour des comptes créée par la loi de Mars 1980.
Cette cour chargée du contrôle des comptes de l’administration et des entreprises publiques,
ne constitue pas une juridiction, dès lors qu’elle constate une malversation ou une mauvaise
gestion, elle ne peut juger l’auteur puisqu’elle n’en a pas missions, elle ne peut que le
différer devant le juge qu’elle saisit.
- Il y a le recours pour excès de pouvoir, appelé aussi recours en annulation, et qui concerne
tous les cas où les particuliers actionnent l’administration en justice, car ils considèrent que
l’acte pris par l’administration, n’est pas conforme à la loi, le juge en constatant l’illégalité
prononce l’annulation de l’acte qui ne peut plus être exécuté par l’administration, ou qui est
tenu de procéder à réparation si l’acte a été exécuté et s’il a été cause de préjudice pour
celui qui a intenté l’action en annulation. Ce recours est exercé devant la chambre
administrative, ou le conseil d’Etat.
Ces recours de pleine juridiction sont faits devant les chambres administratives des cours.
La compétence des cours en question obéit des règles sociales quant à sa détermination. Ces
règles, seront étudiées au titre d’un chapitre ultérieur.
Le juge administratif pour sa part doit avoir un rôle bien plus actif, les auteurs et les
spécialistes doivent quant à eux initier de multiples études qui auront à constituer la
doctrine. Par ces vœux s’achève l’introduction générale au cours de droit administratif.
L’intérêt général justifie donc le caractère exorbitant de ce droit qui est l’instrument de la
réalisation de la puissance publique, qui n’est autre que la puissance collective qu’exerce
l’appareil administratif mandaté par la constitution dont se dote la nation pour assurer les
différents équilibres sociaux, politiques, économiques et culturels.
Législation et règlements :
- Statut général de la fonction publique.
- Code de la Commune
- Code de Wilaya
I.ETUDE
PLAN DELECON
DE LA LA NOTION
: DE LA PERSONNE MORALE :LEÇON N°
02 : LES DONNEES JURIDIQUES DE L’ORGANISATION DE
I - ETUDE DE LA NOTION DE LA PERSONNE MORALE
L’ADMINISTRATION ALGERIENNE
1- La notion de la personne morale
2- Les différentes personnes morales
3- Le régime juridique commun aux diverses personnes morales.
II - LA DECENTRALISATION ET LA CENTRALISATION
1- La notion de centralisation
2- La notion de déconcentration
3- La notion de décentralisation
4 – Avantages et inconvénients résultants de la centralisation et à la décentralisation
CONCLUSION
2.1- Les personnes morales de droit privé :Les personnes morales de droit privé sont
3 – Le régime juridique commun aux
en règle générale, celles qui ne disposent pas de prérogatives de puissance publique et qui ne
diverses
peuvent personnes
pas imposer morales
d’obligations aux tiers.:2
Ces –personnes
Les morales ne sont pas habillées à
différentes
agir personnes
au nom de la puissance morales
publique, : au nom de l’Etat.
c'est-à-dire
a- Les sociétés qui sont des personnes morales fondées sur un contrat de société et dont
l’objet réside dans la réalisation et le partage des bénéfices. Les sociétés sont civiles ou
commerciales suivant leur forme et selon qu’elles font ou qu’elles ne font pas des actes de
commerce.
b- Les autres personnes morales de droit privé ont d’autres buts que le partage des bénéfices.
Ce sont les syndicats et les associations. Les syndicats ont pour unique objet de défendre les
intérêts professionnels des travailleurs. Les associations, quant à elles, peuvent être créées
pour toutes sortes de causes à l’exception de la réalisation et du partage de bénéfices. Ce
sont des personnes morales à but non lucratif.
2.2- Les personnes morales de droit public : Les personnes morales de droit public
se caractérisent par le fait qu’elles détiennent des prérogatives et attributions de la
puissance publique, c'est-à-dire de l’Etat.
Ces personnes morales du droit public se répartissent en trois catégories qui sont :
- L’Etat détient une vocation administrative générale et une capacité d’action sur le plan
national (Ensemble du territoire national) et sur le plan international (Affaires étrangères).
- Les collectivités locales qui correspondent aux Wilayates (Ou départements) et aux
Communes. Ces collectivités locales ont une vocation administrative limitée correspondant
pour chacune d’elles à une partie du territoire national. L’Algérie compte en 1992, 48
Wilayates et 1541 Communes. Ces collectivités locales dotées de la personnalité morale de
droit public, n’ont aucune vocation sur le plan international. Les prérogatives
sont définies pour l’essentiel par les codes de la Wilaya et de la Commune.
Il convient de signaler qu’il n’existe pas de personnes morales publiques en dehors des trois
catégories étudiées ci-dessus. On peut, en définitive, définir l’établissement public comme
étant toute personne publique autre que l’Etat et les collectivités locales exerçant une
prérogative de puissance publique.
C’est dans la catégorie des personnes morales spéciales que l’on peut ranger par exemple les
Centres Privés de Formation Professionnelle, les Ecoles Privées, les Cliniques Privées qui
assurent un service public, tout en étant régis au plan statutaire par le droit privé. C’est aussi
le cas des Entreprises Publiques que la profession de commerce relève du droit privé.
Il convient de dire en définitive, qu’il existe un problème de frontière dans certains cas entre
personnes morales de droit public et personnes morales de droit privé et qui engendre un
certain embarras pour ranger certains groupements dans l’une ou l’autre des catégories
étudiées.
3.1.La première règle :Dans tous les cas de personnes morales il y a désignation de
personnes physiques qui agissent pour le compte de celles-ci et en leur nom. En effet, une
II – LA CENTRALISATION ET LA DECENTRALISATION :3 – Le régime
personne morale ne peut agir par elle-même. Ainsi, dans une société à responsabilité limitée
oujuridique
SARL, c’est commun aux diverses
le gérant désigné personnes
par acte notarié, morales
qui agit pour : et au nom de la
le compte
SARL. De même, dans une société par actions, c’est le président directeur général qui agit
pour le compte de la société, habilité pour cela, par l’assemblée générale des actionnaires et
le conseil d’administration. Ces exemples concernent quelques cas de personnes morales de
droit privé.
La même règle de l’organe désigné agissant au nom et pour le compte de la personne morale
est également valable pour l’ensemble des personnes morales de droit public. Ainsi, un
établissement public. (Hôpital, Centre de Formation etc) ne peut agir valablement que par un
organe régulièrement désigné en la personne d’un directeur ou chef d’établissement qui le
dirige et qui agit au nom et pour le compte de l’établissement et dans la limite des missions
de ce dernier.
3.2.La seconde règle : Elle consiste en ce que les personnes morales de droit public ou
de droit privé (À l’exception de l’Etat qui dispose d’une compétence large) voient leur
activité et leur capacité limitées par le principe de spécialité ou de la spécialisation. Ce
principe interdit à ces personnes morales d’agir ou de faire des actes ne se rapportant pas à
l’objet et aux missions particulières définis par le statut de la personne morale considérée.
Ainsi, ce principe interdit à un hôpital de créer un service de transport de marchandises de
même qu’une société de commerce ne saurait être autorisée à créer un hôpital.
Après avoir examiné les notions de personnes morales de droit public et de droit privé, il
convient à présent d’étudier les modalités d’organisation et de fonctionnement de ces
personnes morales à travers la notion de décentralisation.
Les relations entre ces diverses administrations qui exercent le pouvoir administratif,
notamment entre le niveau local et le niveau central, posent le problème des modalités de
leur organisation qui répondent à certains principes de structures que sont la centralisation,
la décentralisation, la concentration ou la déconcentration.
Il conviendra d’examiner tour à tour les développements qui vont suivre ce que recouvre
chacune des notions énoncées ainsi que les avantages et les inconvénients qui résultent de
l’application effective de chacune d’elles à travers les systèmes d’organisation. L’étude
s’achèvera sur l’examen de la notion de tutelle administrative.
1. La notion de centralisation :
Un appareil ou un système administratif est dit centralisé dès lors qu’il réunit l’ensemble de
pouvoirs administratifs entre les mains d’une seule autorité centrale en principe celles du
Président de la République. L’Etat est dans ce cas incarné, par un seul organe central qui
délègue une partie de ses pouvoirs au seul Chef du Gouvernement et aux Ministres, ses
collaborateurs
2- La directs. notion
Les autres agents
de de l’Etat sont intégrés dans des structures
hiérarchisées placées sous l’autorité directe des différents Ministres qui représentent l’Etat et
déconcentration :1. La notion
dont la mission consiste à assurer l’exécution des mesures et des décisions prises par
de centralisation
l’autorité centrale. :
Tel que décrit ci-dessus, il ressort qu’un système administratif totalement ou fortement
centralisé est difficile à concevoir. Ce type d’organisation existe exclusivement dans les
régimes monarchiques conservateurs.
2- La notion de déconcentration :
Le système organisé suivant les modalités de la déconcentration peut être défini comme un
système dans lequel toutes les décisions de grande importance et à caractère national
relèvent de la compétence de l’autorité centrale qui néanmoins, confère aux organes et aux
pouvoirs locaux, représentant le pouvoir central, certains pouvoirs de décision ayant un
impact
3 local. – La notion de
décentralisation :2- La notion de
Cette formule de la déconcentration vers les mains des organes locaux de certains pouvoirs
dedéconcentration :
décision allège les charges des Ministères qui n’ont pas à prendre de décisions en matière
d’affaires locales.
La déconcentralisation est motivée par le fait que l’on considère que les organes locaux
représentant le pouvoir central sont mieux placés pour comprendre, prendre en charge et
résoudre les affaires locales. Cette déconcentration permet aussi d’éviter l’afflux de tous les
problèmes des localités vers le pouvoir central et d’éviter la surcharge et l’asphyxie de celui-
ci. Elle permet aussi d’éviter les lenteurs et les complications dans le traitement des affaires.
Les organes agissant au nom de l’autorité centrale, c'est-à-dire de l’Etat sont le Wali au
niveau de la Wilaya ou Département ainsi que le Chef de Daïra au niveau de la Daïra ou
arrondissement. Ils sont les agents privilégiés qui réalisent et par lesquels se réalise la
déconcentration. Ils sont habilités par leurs statuts respectifs ainsi que par le code de la
Wilaya à agir et à décider aux lieux et place des Ministres à propos de certaines opérations.
La déconcentration est plus ou moins grande et développée à raison des pouvoirs plus ou
moins importants que le pouvoir central accordé aux Walis et aux Chefs de Daïrate. Quel que
soit le niveau de développement de la déconcentration (Compte tenu de l’importance des
pouvoirs et des compétences remis aux Walis et aux Chefs de Daïrate), celle-ci ne doit pas
être confondue avec la décentralisation qui constitue un mode différent de l’organisation de
l’administration, ce que nous examinerons au chapitre qui suivra.
3 – La notion de décentralisation :
La décentralisation se traduit dans la pratique différemment de la déconcentration. Pour
cela, il convient d’examiner au titre de ce chapitre ce qu’est la décentralisation ou comment
la définir ainsi que les différentes formes que cette notion peut revêtir.
3.1
4. – Définition
Avantages de laet
notion de décentralisation : La décentralisation est le modèle
inconvénients
d’organisation administrative dans lequel certains pouvoirs de décision et certaines
résultantrelèvent
compétences de la du
centralisation
pouvoir d’organeset de élus, représentant la communauté locale.
locaux
laorganes
Ces décentralisation :3 sont
représentatifs, élus – La notion de la décision ainsi, que de son exécution.
responsables
de décentralisation :
TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 40
Dans un système décentralisé, le pouvoir n’appartient pas exclusivement au seul pouvoir
central. A côté de l’Etat, il existe les collectivités ayant la personnalité morale et qui
participent au pouvoir de décision.
La décentralisation, quant à elle, permet que certains pouvoirs de décision soient exercés par
des organes élus par les citoyens et soumis seulement au contrôle de tutelle de
l’administration centrale.
Il convient toutefois, de noter que dans le système Algérien, cette notion de décentralisation
technique ou par service se trouve quelque peu réduite du fait que ces personnes morales ne
jouissent ni d’une autonomie organique et fonctionnelle, ni d’une réelle autonomie
financière.
Ainsi, sur le plan financier, ces établissements dépendent du budget de l’Etat qui les dote
annuellement d’une allocation budgétaire.
Sur le plan organique, les dirigeants de ces établissements sont désignés et nommés par la
collectivité publique de rattachement (L’Etat, la Wilaya ou la Commune) au lieu d’être issus
d’élections. Ainsi, les dirigeants de ces types d’établissements sont soumis au contrôle
hiérarchique qui s’exerce aussi bien sur leurs personnes (Pouvoir de nomination, de sanction,
de révocation, de mutation etc.) que sur leurs actes, ce qui signifie que certaines décisions
importantes sont parfois prises sur instruction du Ministre ou du Wali.
Quels sont à présent les avantages et les inconvénients qui résultent de la centralisation et de
la décentralisation.
De même, la centralisation permet une uniformisation du statut des citoyens sur l’ensemble
du territoire national. Dans ce cas les citoyens sont égaux devant l’action administrative.
- Le risque d’étouffement des autorités centrales par l’afflux de toutes les affaires à traiter à
ce niveau de pouvoir ;
- Les lenteurs administratives résultant de l’envoi et du renvoi des dossiers et affaires entre
les échelons supérieurs et les échelons inférieurs ;
- L’ignorance des réalités locales et des besoins réels des administrés dus à l’éloignement des
autorités centrales par rapport au contexte local. Il s’ensuit dans la plupart des cas de
propositions de solutions inappropriées à des problèmes réels quant à eux.
A titre d’exemple, on peut dire que pour construire une route, un marché, une école ou un
hôpital, les autorités locales sont mieux placées que les autorités centrales pour juger et
décider de l’opportunité de ces types d’entreprises.
Il convient par ailleurs, de dire que les correctifs qu’offre la déconcentration au mode
centralisé d’organisation administrative restent insuffisants et pratiquement inopérants
comparés aux avantages qu’il y a dans la décentralisation.
Pour ce qui est des inconvénients résultant de la décentralisation il convient d’en énumérer
quelques-uns dont :
- Celui de voir les intérêts locaux primer sur l’intérêt national. Il n’est pas en effet rare, de
voir des collectivités locales se replier sur elles-mêmes et faire l’impasse sur la solidarité
nationale et des impératifs dépassant les intérêts de la collectivité locale ;
- Celui d’une sous-administration des collectivités locales du fait que toutes ne disposent pas
de toutes les compétences appropriées. En effet les compétences humaines sont surtout
concentrées dans les milieux urbains et les grandes villes notamment. Cet état de fait ne va
pas sans préjudicier, par exemple les Communes sahariennes et celles de l’intérieur du pays
en général.
Ces inconvénients sont réels. Néanmoins, ils sont surmontables à terme par la formation des
hommes. Ils sont en tous les cas moins importants que ceux que peut engendrer la
bureaucratie d’un mode centralisé d’organisation administrative.
Nous venons d’achever l’étude des notions de centralisation et de décentralisation avec les
inconvénients et avantages qui en découlent. Le thème suivant à examiner se rapporte à la
notion de la tutelle administrative.
Outre la tutelle administrative il existe une autre forme de contrôle administratif qui est le
contrôle hiérarchique ou le pouvoir hiérarchique. Quelles sont les distinctions qu’il convient
de faire entre la tutelle administrative et le contrôle hiérarchique ?
Le pouvoir hiérarchique est ce pouvoir qu’un chef, un supérieur exerce sur ses agents, sur ses
subordonnés,
3- Les buts c'est-à-dire ceux qui travaillent
de la tutelle sous ses ordres.
administrative :2 – Le Ministre par exemple,
Distinction exerce
du pouvoir
le pouvoir hiérarchique sur l’ensemble des agents des services de son Ministère. Le pouvoir
de tutelle et du pouvoir hiérarchique :
hiérarchique est un pouvoir inconditionné, un pouvoir total sous réserve bien sûr que celui
qui l’exerce ne commette pas d’illégalité ou d’actes violant les statuts et les différents textes
organisant les relations de travail. Dans le cadre général de ces statuts et des textes
organisant les relations de travail, le supérieur hiérarchique a le droit de donne à ses
subordonnés tous les ordres qu’il juge bons. Il a toujours, sauf textes contraires, le pouvoir de
réformer ou d’annuler les actes ou les décisions de ses subordonnés.
Le pouvoir de tutelle ne comporte pas la possibilité de donner des ordres. En effet, les
organes de personne morale publique sous tutelle ont la responsabilité des intérêts de celle-ci
et ne sont tenus en droit que par les lois et règlements : l’autorité de tutelle peut intervenir,
exercer son pouvoir de tutelle pour faire respecter les lois et règlements par les organes sous
tutelle, mais l’autorité de tutelle ne peut ajouter de son propre chef des prescriptions, des
ordres ou des instructions complémentaires.
L’autorité de tutelle tient de la loi, le pouvoir d’annuler les actes et décisions des organes
qu’elles contrôlent, voire dans certains cas de se substituer à ces organes. Ce pouvoir de
tutelle n’existe que dans les conditions prévues par la loi et non comme une compétence
générale telle que celle qui s’attache au pouvoir hiérarchique.
En définitive, sur le pouvoir hiérarchique, on pourra dire qu’il s’exerce et se déploie au sein
d’une personne morale unique et qu’il met en œuvre des relations de commandement de
chef à subordonné, de supérieur hiérarchique à inférieur hiérarchique.
Le pouvoir de tutelle, quant à lui, met en rapport l’Etat et d’autres personnes morales de
droit public. Ce pouvoir de tutelle met en œuvre des relations entre l’Etat, gardien de
l’intérêt général au sens entier du terme, qui est habilité à contrôler des personnes morales
de droit public ayant un intérêt propre et spécialisé. Il développe une relation de contrôleur à
contrôlé.
Qu’en est-il à présent des buts de la tutelle ? C’est ce qui va être examiné au titre suivant.
- Le premier consiste à faire respecter la légalité par les personnes morales qui sont soumises
au pouvoir de tutelle.
4 second
- Le – but
Lesest un
procédés de Dans
but d’opportunité. la cetutelle
cadre la tutelle a pour fonction de réaliser
une bonne administration des collectivités décentralisées. Un tel contrôle est jugé
administrative :3- Les buts de la tutelle
nécessaire, car les autorités décentralisées peuvent manquer de compétence et de
administrative
l’expérience : ou faire preuve de négligence et parfois de partialité.
nécessaires
Il convient, après avoir examiné les buts de la tutelle, d’étudier les procédés de sa mise en
œuvre.
La décentralisation suppose quant à elle les organes ou agents dirigeant la personne morale
administrative soient issus d’élections au lieu d’être nommés. En définitive la nomination est
incompatible avec la tutelle qu’il faut envisager essentiellement comme un contrôle a
posteriori. C'est-à-dire un contrôle exercé après prise de décision ou réalisation de l’acte
administratif.
Qu’en est-il à présent de la tutelle sur les actes qui complète la tutelle sur les agents et les
organes ?
4.2 – La tutelle sur les actes de la personne morale administrative :La tutelle à
l’égard des actes a pour contenu le contrôle exercé par l’autorité de tutelle sur les actes des
autorités décentralisées, à la fois pour assurer le respect de la légalité ou la conformité des
décisions et des actes administratifs par rapport à la loi et pour, dans bien des cas, vérifier
l’opportunité et l’utilité des actes que compte réaliser l’autorité décentralisée.
Il s’agit là d’autres buts de la tutelle, réalisés à travers le contrôle des actes. Ce contrôle
peut connaître une intensité qui va de la simple approbation à la substitution d’office en
passant par l’annulation pure et simple de l’acte de l’autorité décentralisée, par décision de
l’autorité centrale ou déconcentrée.
Le contrôle des actes par l’autorité de tutelle se traduit soit l’approbation soit par
l’annulation, soit enfin par la substitution d’office. Mais que recouvre chacune de ces trois
notions ?
- Tacitement c'est-à-dire de manière sous entendue, sans que l’approbation ne fasse l’objet
d’un écrit exprimant ni l’accord ni le désaccord de la part de l’autorité de tutelle.
Cette procédure d’approbation tacite permet d’éviter que l’autorité de tutelle ne fasse la
sourde oreille et ne bloque l’action des personnes morales décentralisées par leur silence.
Dans ce cas d’approbation tacite, si au-delà de certains délais prévus par la loi (1 mois
généralement), aucune réponse n’est exprimée, le silence de l’autorité de tutelle, sur la
décision proposée pour approbation, est considéré comme approbation tacite dite aussi
approbation explicite. A titre d’exemple, il convient de citer le code communal qui stipule
que « Les délibérations de l’Assemblée Populaire Communale sont considérées comme
approuvées par le Wali lorsque ce dernier n’a pas fait connaître sa réponse dans un délai de
trois mois ».
D’autres décisions sont simplement susceptibles d’annulation du simple droit du Wali qui juge
de l’opportunité ou non de la décision qui lui est soumise. Dans ces cas le Wali décide, si oui
ou non l’annulation doit être prononcée.
Ce pouvoir des substitutions apparaît comme une procédure énergique et sévère dont l’abus
par l’autorité de tutelle peut conduire à dévier et récupérer la décentralisation.
C’est pour cette raison que la loi pose deux conditions pour que puisse jouer le pouvoir de
substitution.
La première c’est que la personne décentralisée (Le Président d’APC par exemple) refuse
de faire un acte ordonné par la loi (Exemple cas dans lequel il faut impérativement
déclencher un plan d’urgence ou « Hors-sec » en situation de calamité, de catastrophe ou de
fléau).
La seconde c’est que la personne décentralisée n’a pas pris les décisions conformes aux
obligations que lui reconnaissent la loi ou la réglementation.
La décentralisation, pour être efficace ne doit pas être étouffée par les autorités de tutelles
chargées au contraire de l’asseoir et de la conforter en participant à la formation des agents
et des organes décentralisées aux moyens desquels et par lesquels elle se réalise.
Un auteur Français, Michel Miaille, disait à la Faculté de Droit de Ben Aknoun, dans les années
1970 « Qu’il ne fallait pas que la main de la centralisation enlève ce que donne la main de la
décentralisation » .
Cet édifice fait de personnes morales de droit public, de personnes morales de droit privé et
de personnes morales dites spéciales, fonctionne selon des articulations différentes suivant
CONCLUSION
que les rapports entre :personnes morales découlent du principe de la décentralisation ou de
celui de la déconcentration des personnes morales par rapport à l’Etat entendu au sens de
pouvoir central.
Réponses
N° Questions
Vrai Faux
La Présidence de la République, la Présidence du
Gouvernement, les Ministères, les Wilayas, les Daïra, les
EXERCICES
1 AUTO-CORRIGES
Communes (ne paspublics
et les Etablissements envoyer lescorrection)
sontà la
structures qui composent l'administration Algérienne
La Constitution est la première source du pouvoir
2
administratif en Algérie
Les notions de personnalité morale, de centralisation et
de décentralisation ainsi, que de tutelle administrative
3
sont les principes de base de l'organisation administrative
Algérienne
La pyramide de l'administration Algérienne est constituée
au sommet par la Présidence de la République et, à la
4 base par l'Assemblée Populaire Communale. Les
Ministères, la Wilaya et la Daïra sont les paliers
intermédiaires
La personne morale constitue une personne au sens
5
juridique et non au sens physique
La personne morale est dotée d'une existence juridique
6
ainsi que de droits et d'obligations
La personne morale n'est pas dotée de domicile entendu
7
au sens juridique
La personne morale se confond avec les personnes
8
physiques qui la constituent
Une personne morale est une personne juridique qui
9
résulte d'une construction de l'imagination et qui n'est pas
une réalité physiologique telle celle de la personne
physique humaine
01 VRAI
02 VRAI
03 VRAI
04 VRAI
LEÇON N° 03 : LA FONCTION ADMINISTRATIVE
05 VRAI
REPONSES AUX EXERCICES
AUTO-CORRIGES
06 VRAI
07 FAUX
08 FAUX
09 VRAI
OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir les
instruments juridiques de l'action administrative (les actes administratifs unilatéraux et les
contrats administratifs ou marchés publics).
LEÇON
PLAN DE N° 03 : LA: FONCTION ADMINISTRATIVE
LA LEÇON
INTRODUCTION
Nous aborderons à présent les instruments juridiques de l'action administrative. Il s'agit plus
précisément des actes administratifs unilatéraux et des contrats administratifs ou marchés
publics.
I- LES ACTES ADMINISTRATIFS
I- LES ACTES
UNILATERAUX :INTRODU
ADMINISTRATIFS UNILATERAUX :
CTION
Les rapports:entre particuliers sont toujours fondés sur un consentement mutuel. La seule
volonté d'autrui ne suffit pas à modifier la situation juridique d'un particulier.
Aussi les actes unilatéraux ne peuvent s'insérer dans les rapports juridiques entre personnes
de droit privé. Il n'en va pas de même en droit administratif où l'acte unilatéral est
d'application courante.
1. Les éléments caractéristiques de l'acte
En effet, l'administration a la prérogative de modifier la situation juridique d'un administré
administratif
sans son consentement. unilatéral :I- LES ACTES
OnADMINISTRATIFS UNILATERAUX
définit l'acte administratif : exécutoire comme étant "l'acte dans
unilatéral ou décision
lequel l'administration met en œuvre ce pouvoir de modification unilatéral de situation
juridique".
a- L'acte administratif unilatéral est un acte juridique :Pour cerner cette première
caractéristique, il faut tout d'abord définir la notion d'acte juridique.
L'acte juridique est une manifestation de volonté émanant d'une personne juridique et
destinée à produire des effets de droit, c'est-à-dire de créer, supprimer ou modifier une
situation juridique.
Aussi, l'acte administratif doit-il créer, supprimer ou modifier une situation juridique.
Exemples :
Ce texte qui est un acte juridique individuel crée des droits et des obligations à la charge de
l'intéressé dont notamment le droit au traitement, le droit au congé...etc.
2- Un décret exécutif fixant les modalités d'application d'une disposition du code de la route.
Ce texte pris en application d'une loi, crée une situation à porter générale car tous les
automobilistes se trouveront dans la situation objective qu'il fait naître.
L'acte administratif est un acte juridique élaboré par une autorité administrative dans le
cadre de ses compétences légales.
Ces personnes publiques (Ou autorités administratives) sont : Le chef de l'Etat, le chef du
Gouvernement, les autorités de la Wilaya, celles de la Commune, le Conseil d'Administration
d'un Etablissement Public à caractère Administratif (E.P.A).
Sur cette base, on distinguera les actes administratifs des autorités publiques administratives
conformément au tableau :
Autorités Nature des actes administratifs
Chef de l'Etat Décret Présidentiel
Chef du Gouvernement Décret Exécutif
Ministres Arrêté Ministériels ou Intér- Ministériels
Wali Arrêté du wali
Président d'A.P.C.*1 Arrêté Municipal
1
* A.P.C = Assemblée Populaire Communale
Par exemple, l'acte de nomination ou de révocation d'un fonctionnement prend effet le jour
même de la décision.
Par ailleurs, il faut savoir que parmi l'ensemble des actes pris par l'administration, une partie
seulement revêt le caractère d'acte exécutoire. Par conséquent, il faut faire la distinction
entre les actes ayant une valeur juridique obligatoire et les actes n'ayant qu'une valeur
indicative.
Quelle qualification donner aux circulaires et instructions de service ? Peuvent- elles être
considérées comme étant des actes administratifs exécutoires ? Sur ces questions les avis sont
partagés.
Concernant la nature juridique des circulaires, certains juristes avancent l'idée que ce sont
des actes intermédiaires "De nature hybride" qui se situent entre la décision exécutoire et
l'instruction de service.
Les circulaires interprétatives :Ce ne sont pas des actes administratifs parce qu'elles
n'apportent rien de nouveau au système juridique en vigueur. Elles n'imposent ni droits, ni
obligations nouvelles.
Ces circulaires sont des textes d'explication, elles mentionnent les dispositions applicables,
elles les commentent mais sans rien ajouter.
2
* A.P.W = Assemblée Populaire de Wilaya
3
* C.A = Conseil d'Administration
4
* E.P.A = Etablissement Public à caractère Administratif.
Après, avoir présenté les principales caractéristiques de l'acte administratif unilatéral, nous
abordons maintenant leur classification.
a- Le critère organique ;
b- Le critère formel ;
c- Le critère de but.
b- La classification selon le critère formel :Ce critère s'attache à la manière dont l'acte est
établi. L'acte administratif se présente généralement sous la forme d'un dispositif divisé en
articles, et procédé de motifs et de visas.
L'acte administratif individuel est celui qui s'adresse à une personne déterminée ou à un
nombre déterminé de personnes.
De cette distinction, découlent des effets juridiques importants relatifs à leur régime
juridique. Cette question sera traitée dans la deuxième partie du cours.
Mais signalons dès à présent, que l'acte administratif, selon qu'il soit règlementaire ou
individuel, est soumis à un mode de publicité distinct, c'est le cas également des conditions
de retrait ou d'abrogation qui obéissent à des règles particulières.
LeII-principe
LES de légalité
CONTRATSADMINISTRATIFS
: OU MARCHES
PUBLICS :2. Le régime juridique des actes administratifs
unilatéraux :
TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 57
Définition :Légalité signifie au sens strict "Action" selon la loi, et le principe de légalité
signifie que l'administration doit respecter la règle de droit.
Après ces quelques mots sur le principe de légalité, nous allons analyser les composantes du
régime juridique des actes administratifs unilatéraux.
Le régime juridique des actes administratifs renvoit à la vie de l'acte. En premier lieu, il est
élaboré, dans un second, il entre en vigueur, en troisième lieu, il est exécuté, enfin il
disparaît. Donc nous étudierons successivement ces questions.
a- La règle de la hiérarchie des actes administratifs :La hiérarchie des actes correspond à la
hiérarchie des organes de l'administration, et chaque organe tire sa compétence de la loi qui
détermine les règles à respecter. A titre d'exemple, et en application de cette règle, les
arrêtés doivent être en conformité avec les lois et les décrets pour qu'ils ne soient pas
entachés d'illégalité. En outre, les circulaires et instructions doivent respecter les lois,
décrets et arrêtés.
Si elle sort des limites fixées par la loi, l'acte administratif serait entaché du vice
d'incompétence et serait annulé si le juge en est saisi.
Telles sont les questions que nous nous posons lorsqu'on analyse la règle de la compétence.
Ces questions seront, par ailleurs, nos repères pour les développements qui suivront :
- La suppléance ;
- La délégation.
La suppléance joue lorsque la loi prévoit que lorsqu'un agent administratif déterminé est
absent ou empêché, il sera suppléé (Remplacé) dans l'exercice de ses fonctions par un autre
agent.
La délégation par contre, permet à une autorité de confier, si elle l'estime utile, à un agent
déterminé une ou plusieurs de ses attributions.
A titre d'exemple, c'est le code de la Commune qui fixe les attributions du Président de
l'Assemblée Populaire Communale, ce dernier ne peut agir dans des domaines de compétence
qui ne sont pas les siens.
Autrement dit, ce pouvoir lui échappe pour les autres Communes du Pays. Par conséquent si
le règlement du Président de l'APC d'Oran excède ce cadre, il serait entaché du vice
d'incompétence.
Aux trois questions posées à propos de la règle de la compétence, ajoutons-en une quatrième.
Dans la pratique administrative les deux situations peuvent apparaître, d'où l'utilité
d'identifier les deux situations.
Dans ce cas, on dit que la loi ne laisse aucune marge d'appréciation, aucune liberté au
Président de l'A.P.C dont la compétence est liée.
Dans quels cas la compétence est discrétionnaire ?Dire que l'administration dispose d'un
pouvoir discrétionnaire, cela signifie que l'autorité apprécie l'opportunité de prendre telle
décision ou telle autre, en respectant, néanmoins, le principe de légalité.
Mais s'il est vrai que, l'acte d'une autorité publique doit respecter la règle de droit posée par
l'autorité supérieure, ce principe doit se combiner avec la marge d'initiative qu'il convient de
laisser aux autorités administratives. C'est cette marge d'appréciation qui se traduit
juridiquement par l'existence éventuelle d'un pouvoir discrétionnaire laissé aux autorités
administratives.
- Le parallélisme des formes :Cette règle concerne l'acte administratif qui intervient en vue
de supprimer ou de modifier un acte antérieur. Cet acte contraire doit émaner de la même
autorité et être de même nature que l'acte initial.
- La procédure consultative :La technique consultative d'une manière générale, est une
forme d'organisation du travail administratif. Ce procédé fait appel à un organisme chargé de
donner son avis sur la mesure à prendre.
1- La consultation facultative est celle qui est sollicitée sans texte, spontanément. L'autorité
administrative n'était pas tenue de solliciter cet avis, elle ne sera pas tenue de le suivre.
2- La consultation obligatoire est celle qui est prévue par un texte mais qui laisse
l'administration libre de la décision finale, l'administration demande l'avis mais n'est pas
obligée de le suivre. L'obligation de solliciter l'avis est une formalité substantielle, c'est-à-dire
que l'absence d'avis entraînerait un vice de procédure.
3- Enfin, la consultation assortie de l'exigence de l'avis conforme est celle dans laquelle
"L'autorité administrative est tenue non seulement de solliciter l'avis mais encore de le
- Le principe des droits de la défense :Ce principe repose sur la procédure contradictoire. Il
s'agit du droit pour l'administré de présenter ses observations et objections contre une mesure
que l'administration s'apprête à prendre. Autrement dit, lorsque l'administration doit prendre
une sanction, elle doit mettre l'intéressé en mesure de présenter sa défense.
Ce sont la présentées de façon sommaire, les règles de procédures auxquelles on doit s'y
référer lors de l'élaboration des actes administratifs.
a- L'entrée en vigueur des actes administratifs unilatéraux :L'entrée en vigueur d'un acte
indique le moment à partir duquel il est susceptible de produire ses effets. L'entrée en
vigueur qui précède l'exécution est elle-même conditionnée par sa publicité. Celle-ci diffère
selon que l'acte vise une situation juridique objective (Acte règlementaire) ou une situation
juridique subjective (Acte individuel).
La publication des actes règlementaires :En règle générale, pour ce qui est de la date
d'entrée en vigueur, les lois et règlements sont exécutoires sur l'ensemble du territoire
national un jour franc après leur publication au journal officiel.
Selon la loi, les lois et règlements sont obligatoires à Alger, un jour franc après leur
publication et partant ailleurs dans l'étendue de chaque Daïra un jour franc après que le
journal officiel qui les contient soit parvenu au Chef-lieu de cette Daïra. Cette règle générale
est fixée par le code civil.
La notification :La notification est une technique de publicité qui concerne une décision
individuelle, elle s'effectue par la voie administrative, c'est-à-dire le plus souvent par une
lettre adressée à l'intéressé.
- L'acte met à la charge du particulier une obligation : Dans cette situation, le particulier
est tenu d'exécuter.
L'exécution avec sanctions :Il arrive que les administrés refusent de se conformer à la
décision émise par l'administration, c'est ce qui entraînera la mise en œuvre de sanctions
pénales, administratives et financières.
- Les sanctions pénales :L'autorité administrative ne peut prendre elle-même des sanctions
pénales à l'encontre des administrés qui refuseraient de se conformer aux règlements. Elle
exécutera des sanctions pénales émises par les tribunaux répressifs.
- Les sanctions administratives :Elles s'appliquent à toute personne qui n'observe pas un
acte. Exemple : Le permis de conduire sera retiré à celui qui ne respectera pas le code de la
route.
L'exécution assurée par la force :Lorsque les sanctions pénales et administratives s'avèrent
insuffisantes pour contraindre les administrés à se conformer aux actes administratifs,
l'administration va réaliser directement, elle-même, l'application en faisant appel, à la force
publique contre le récalcitrant, c'est là le privilège de l'exécution d'office.
L'exécution est en principe prévue par la loi, mais elle peut réaliser également sans
intervention législative, cela peut se produire en cas d'urgence ou lors de circonstances
exceptionnelles.
2.3- La fin de l'acte administratif :La fin ou la disparition de l'acte administratif pose
le problème du temps d'application de l'acte.
La réponse est simple : Sauf dispositions contraires prévoyant la disparition de l'acte. Celui-ci
s'applique sans limitation de temps. La fin de l'acte constitue la fin de son application.
Nous savons, par ailleurs que l'application d'un acte administratif produit des effets
juridiques. Aussi, il y a lieu de se poser la question suivante : Quelles sont les incidences de la
fin d'application de l'acte sur les effets qu'a pu produire l'acte durant sa vie juridique ?
a- L'acte peut disparaître en faisant rétroactivement disparaître les effets juridiques qu'il
avait créés (C'est la technique du retrait).
c- La fin rétroactive de l'acte :En règle générale, les effets des actes administratifs à l'égard
des intéressés ne peuvent être antérieurs à la date de l'acte. Par exemple un arrêté signé le
20 Avril 1992 ne peut avoir d'effets qu'à partir de cette date : C'est là le principe classique de
la non – rétroactivité.
Aussi, mettre fin de façon rétroactive à l'acte administratif ; ne constitue-t-il pas une remise
en cause du principe de rétroactivité.
L'acte a prévu une fin rétroactive :Dans ce cas l'acte est assorti d'une condition résolutoire
qui est constituée par un évènement incertain dont la survenance met fin rétroactivement à
l'acte. Prenons un exemple pour faciliter la compréhension de cette première hypothèse.
- Un acte nouveau met fin à la décision antérieure :C'est la théorie du retrait, l'acte
nouveau remet en cause le passé.
Définition du retrait :Le retrait est la décision prise par l'auteur de l'acte retiré, ou par son
supérieur hiérarchique, d'annuler l'acte, c'est-à-dire de le considérer comme n'ayant jamais
existé. Le retrait rétroagit le jour de la signature de la décision retirée. Donc le retrait efface
l'acte pour l'avenir et pour le passé portant ainsi atteinte au principe de la non-rétroactivité
des actes administratifs. Le droit administratif opère une distinction entre le retrait des actes
légaux et le retrait des actes illégaux.
Le retrait des actes légaux :La règle générale est que l'acte administratif régulier ne peut
pas faire l'objet d'un retrait. Or, ici une distinction est établie entre actes créateurs de droits
et actes non créateurs de droits. Si l'acte a créé des droits, le retrait est impossible. Pour les
actes non créateurs de droits, le retrait est possible.
Le retrait des actes illégaux : L'acte irrégulier peut toujours être retiré par son auteur ou
son supérieur hiérarchique. L'administration procède ainsi à réparer une illégalité, elle agit ici
comme l'aurait fait le juge s'il avait été saisi.
a- La fin de l'acte pour l’avenir :Dans ce cas les effets passés subsistent, la période passée
n’est pas remise en cause.
- L’abrogation :L'abrogation met fin à l'acte pour l'avenir. L'acte d'abrogation émane soit de
l'auteur de l'acte, soit de son supérieur hiérarchique. Cet acte fixe, en outre, la date de fin
de l'acte qui ne peut avoir un effet rétroactif si ce ne serait plus une abrogation mais un
retrait.
C'est pour cela qu'on dit que l'abrogation sauvegarde le principe de la non-rétroactivité et à la
régale du respect des droits acquis.
Il faut savoir par ailleurs, opérer une distinction entre l'abrogation des actes règlementaires
et l'abrogation des actes individuels. L'abrogation des actes règlementaire est toujours
possible, à tout moment, car les particuliers n'ont pas de droits acquis au maintien d'une
réglementation.
Pour les actes individuels, l'abrogation est également toujours possible s'ils n'ont pas fait
acquérir de droits aux particuliers. Dans le cas contraire l'abrogation doit se faire dans le
respect des conditions fixées par la loi.
- Les circonstances nouvelles :Il arrive que des circonstances de fait et de droit amènent à
reconsidérer l'acte administratif. L'administration peut prendre alors une nouvelle décision,
c'est-à-dire modifier sinon abroger l'acte initial.
- Le terme extinctif :Le terme extinctif met fin à l'acte pour l'avenir. L'acte administratif
peut prévoir sa durée dans une de ses dispositions.
C'est ainsi que nous clôturons la première partie de la présente leçon consacrée aux actes
administratifs unilatéraux, la seconde partie sera réservée à l'étude des contrats
administratifs ou marchés publics
Le contrat est bilatéral lorsqu'il réunit deux personnes juridiques. Il est plurilatéral lorsqu'il
est conclu entre plus de deux personnes juridiques. Il se distingue de l'acte administratif
unilatéral en ce que les effets de droit qu'il produit sont conclus ou acceptés par les parties
du1. Définition
contrat du
(C'est-à-dire lescontrat administratif
co-contractants) alors que pour :II- LES CONTRATS
la décision exécutoire ces effets
ADMINISTRATIFS
sont imposés. OU MARCHES PUBLICS :
Pour l'étude des contrats administratifs nous avons opté pour la démarche suivante:
Avant d'essayer de dégager les éléments de définition du contrat administratif, il est utile de
savoir que l'administration peut passer deux types de contrats :
1- Des contrats identiques à ceux des particuliers et régis par le droit civil et commercial.
Dans ce cas, l'administration agit comme une personne privée et le régime juridique de ces
2. n'obéit
contrats La que formation
partiellement audes contrats
droit administratif.
2-administratifs :1. de
Des contrats différents Définition du contrat
ceux que concluent les particuliers.
administratif :
1.1- Les éléments de définition :Un contrat est administratif lorsqu’une partie au
moins du contrat est une personne publique et qu'il contient des clauses exorbitantes du droit
privé et qu'il a pour objet l'exécution même d'un service public.
- Le premier critère concerne les parties du contrat. Les personnes publiques seules peuvent
passer entre elles ou avec les personnes privées (Particuliers, entreprises...) des contrats
administratifs.
- Le deuxième critère concerne le contenu du contrat qui est défini dans des clauses, c'est-à-
dire les articles du contrat.
On dit qu'un contrat est administratif lorsqu'il contient des clauses exorbitantes du droit
privé ; ces clauses sont dites exorbitantes car ce sont des dispositions qui ne pourraient en
aucun cas figurer dans un contrat privé parce- qu'elles remettraient en cause le principe
d'égalité entre les personnes juridiques. Ces clauses expriment, en réalité, les prérogatives de
puissance publique dont dispose l'administration.
Par ailleurs, un contrat est également administratif lorsqu'il a pour objet l'exécution d'un
service public ; c'est-à-dire que le co-contractant participe directement à
l'exécution même du service public, même si le contrat ne comprend pas de classes
exorbitantes.
Enfin, il faut signaler que ces deux critères ont été avancés par la jurisprudence et ont
suscité de grandes controverses doctrinales. En fait, ce débat relatif aux critères du contra
administratif concerne la théorie classique du contrat.
Nous reprenons dans notre leçon, les principaux contrats ceux couramment utilisés par les
personnes publiques :
a- Il y a d'abord les contrats appelés marchés. Les trois les plus importants sont les marchés
de travaux publics, les marchés de fournitures et les marchés de services.
- Les marchés de travaux publics :Ce sont les contrats par lesquels des entrepreneurs
s'engagent, vis-à-vis de l'administration, à exécuter des travaux d'intérêt général relatif à des
immeubles. En contrepartie, l'administration s'engage à verser le prix convenu.
- Les marchés de fournitures :Les marchés de fournitures sont les contrats permettant à
l'administration d'obtenir les marchandises qui lui sont nécessaires, notamment les biens
mobiliers de toutes sortes.
- Les marchés de services :Ces marchés ont pour objet l'achat de service au sens
économique, c'est-à-dire d'une prestation : Transports de personnes ou de biens, assurances,
services bancaires,... etc.
b- Ensuite, viennent les contrats administratifs qui sont règlementés par des lois particulières.
Il s'agit, notamment, des contrats d'emprunt public de l'Etat (Ce sont des contrats par
lesquels, l'Etat ou une autre personne publique se fait prêter une somme d'argent.), les
contrats comportant occupation du domaine public (Ce sont des contrats par lesquels
l'administration autorise des particuliers à occuper un terrain faisant partie du domaine
public).
c- En troisième lieu, la concession de service public par laquelle l'administration confie à une
entreprise publique la mission de faire fonctionner un service public en se rémunérant sur les
usagers. Par exemple : L'exploitation des transports publics, des cinémas, des théâtres,
...etc.
Après la définition et la classification des contrats administratifs, nous allons examiner les
règles relatives à leur formation.
Pour l'étude de la formation des contrats, nous articulerons nos développements autour de
deux questions :
1-3. L’exécution
Comment se des administratifs
fait la passation des contrats contrats?
2-administratifs :2. des
Sur quoi se fait l'accord La parties
formation des
au contrat ? contrats
administratifs :
Donc, Dans un premier point nous aborderons la passation des contrats administratifs, alors
que dans un second point, il s'agira de dire quelques mots sur les clauses du contrat.
a- Les auteurs du contrat :Pour identifier les auteurs du contrat, il faut se poser la question
suivante : Qui peut contracter ?
- Les parties au contrat :Très souvent, le contrat administratif met en présence une personne
publique et une personne privée qui élaborent un contrat afin d'entreprendre une opération
déterminée.
La personne publique doit être une personne morale capable juridiquement de contracter : Il
s'agit de l'Etat, de la Wilaya, de la Commune ou d'un Etablissement Public à caractère
Administratif (E.P.A).
Du côté de l'administration publique, pour savoir qui peut être signataire du contrat, il faut se
référer à la réglementation des marchés publics (Décret présidentiel 02-250 du 24 Juillet 2002
portant réglementation des marchés publics).
A retenir que le Ministre est compétent pour les marchés de l'Etat, le Wali pour ceux de la
Wilaya, le Directeur pour ceux des Etablissements Publics à caractère Administratif, le
Président de l'A.P.C, pour ceux des Communes.
Si ces règles de compétence ne sont pas respectées, la validité juridique du marché est en
cause, en dira alors que le marché est frappé de nulleté.
Cette question revêt une importance capitale. Aussi, la procédure de passation des marchés
est strictement règlementée. Généralement, l'administration ne choisit pas librement son co-
contractant, et ne passe pas librement un accord avec lui.
Nous savons, par ailleurs, que les marchés publics sont des contrats écrits.
On appelle cahiers des charges les documents écrits qui constituent l'ensemble des clauses et
conditions des marchés publics.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en pratique le partenaire de l'administration (C'est-à-dire le co-
contactant) n'est jamais admis à discuter les clauses du contrat. Elles sont pour lui, des
charges à prendre ou à laisser. C'est pour cela qu'on dit qu'un contrat administratif est
toujours un contrat d'adhésion. Le co-contractant peut seulement discuter les conditions
financières (Le prix) et les conditions de livraison dans certains cas.
On peut dire donc, que le cahier des charges est fixé unilatéralement par l'administration,
sauf pour les clauses financières. Il comprend trois documents :
- Le cahier des clauses administratives générales : (C'est l'ensemble des clauses juridiques
applicables à tous les marchés de même nature);
- Le cahier des prescriptions communes (Il fixe les dispositions techniques applicables à tous
les marchés portant sur une même nature de travaux, de fournitures et de services);
- Le cahier des prescriptions spéciales (Il fixe les clauses propres à chaque contrat).
Le décret 02-250 du 24 Juillet 2002 modifié et complété portant réglementation des marchés
publics dans son article 50 définit les mentions que doit contenir un cahier des charges.
L'inégalité, au profit de l'administration s'explique par le fait que celle-ci agit dans l'intérêt
4- L'extinction des contrats
général alors que le co-contractant qui est souvent une personne privée poursuit un intérêt
administratifs
particulier. :3.
Mais est ce que L’exécution des
réellement l'intérêt contrats est sacrifié ?
du co-contractant
administratifs :
En réalité les deux parties au contrat possèdent des droits et sont soumis à des obligations.
Dans un premier point, nous allons étudier les droits de l'administration d'où nous déduirons
les obligations du co-contractant, alors que dans un second point, nous évoquerons les
obligations de l'administration pour mettre en évidence les droits du co-contractant.
3.1- Les droits de l’administration : Ces droits se résument en trois types de pouvoirs :
a- Le pouvoir de contrôle ;
b- Le pouvoir de sanction ;
c- Le pouvoir de modification unilatéral et de résiliation.
L'ensemble des pouvoirs dont dispose l'administration lors de l'exécution des contrats, se
justifie par le fait que ces derniers ont pour but d'assurer la marche des services publics et de
satisfaire les besoins d'intérêt général.
a- Le paiement du prix convenu :C'est une obligation pour l'administration et un droit pour
le co-contractant qui doit recevoir le prix stipulé dans le contrat. Ce prix est irrévocable.
Dans les marchés publics, le paiement obéit à une règle générale qui est la règle du paiement
après service fait. Cela signifie que l'administration paie le prix convenu une fois que le
travail est effectué ou la fourniture est livrée.
La fin du contrat peut intervenir prématurément pour des raisons internes ou externes. En
premier lieu, l'extinction du contrat peut résulter :
Dans certains contrats, l'extinction fait surgir un certain nombre de problèmes matériels,
financiers et juridiques.
La constatation de l'exécution du contrat revêt une importance capitale car elle conditionne
le règlement du prix.
a- La réception dans les marchés publics :Dans les marchés publics de travaux, elle consiste
pour l'administration co-cotractante à constater et à vérifier l'exécution des travaux avant
d'entrer en possession des ouvrages.
b- L'exécution de la durée prévue dans les concessions :Elle marque le terme du contrat et
conduit à régler le sort des biens de la concession.
4.2- Le règlement du prix :Nous abaderons deux (02) aspects de cette importante
question :
a- L'établissement du prix ;
b- Le paiement du prix.
PLAN DE LA LEÇON :
LEÇON N°04 : LES FORMES DE L’ACTION ADMINISTRATIVE
INTRODUCTION
I- LA POLICE ADMINISTRATIVE
1- La notion de police administrative
2- L’exercice du pouvoir de police
Lorsque la libre activité des particuliers ne permet pas d’assurer la satisfaction d’un besoin
I- LAparticulièrement
général, POLICE important et utile pour la société, l’Etat prend en charge ce besoin
et assume, directement ou indirectement cette activité en créant un service public qui
ADMINISTRATIVE :
fournit à la collectivité et aux particuliers les prestations nécessaires.
INTRODUCTION :
Enfin, sans pour autant les ériger en service public, l’Etat accorde à certaines activités
industrielles, et commerciales un intérêt particulier, il crée des entreprises publiques.
Ces quelques remarques en guise d’introduction, qui amènent à exposer la démarche que
nous avons choisie pour cette leçon qui sera articulée autour de trois grands axes. D’abord, il
s’agira d’examiner la notion de police administrative. Ensuite, nous aborderons le service
public (définition et modes de gestion). Enfin, la troisième partie sera réservée à l’étude de
l’entreprise publique économique dans ses aspects juridiques et organisationnels.
ADMINISTRATIVE : administrative :
1- La notion de police
Lorsque les juristes tentent de cerner la notion de police administrative, ils soulignent
souvent l’ambivalence du terme « police » qui renvoi apparemment à plusieurs significations.
Ce terme évoque, tout d’abord, les agents de police en tenue, chargés de maintenir l’ordre
et la tranquillité. Ce terme désigne, par ailleurs, une activité, une fonction administrative,
une réglementation. Pris dans ce sens, on parlera alors des pouvoirs de police du Wali, du
2- L’exercice
président du En
d’A.P.C,…etc. pouvoir delepolice
définitive, terme «:1-Police » renvoi à deux significations qui
La notion
découlent de critères
de deux police(Le
administrative : le critère matériel).
critère organique et
Sous l’angle du critère organique : La police est l’ensemble des personnels chargés de
l’exécution des règlements et qui ont pour but le maintien de l’ordre. Il s’agit dans ce cas des
forces de police. On s’intéresse là, plus précisément au modèle organisationnel des services
de la police nationale. Il faut savoir que l’organisation et le fonctionnement des forces de
police varient en fonction du régime politique et du système administratif adoptés par l’Etat.
Sous l’angle du critère matériel : La police consiste en une activité des autorités
administratives. C’est donc l’ensemble des interventions administratives consistant en des
interdictions tendant à assurer le maintien de l’ordre public, en apportant des limites aux
libertés des individus. Exemple : La police de la circulation, la police de la chasse …Les
autorités titulaires de ce pouvoir sont désignées par la loi.
Par ailleurs, en tant qu’activité administrative, la police administrative doit être distinguée
de la police judiciaire, ainsi que des autres fonctions administratives. Nous verrons donc deux
questions :
Par contre, la police judiciaire est répressive ; elle tend à « constater une infraction, à réunir
les preuves de celle-ci ; à livrer les autorités à la justice ».
b- Police et service public : La notion de service public sera abordée dans la seconde partie
de la présente leçon. A ce niveau, nous comparons globalement les deux procédés : Police et
service public. On serait tenté de croire, de prime abord, que ces deux notions s’opposent.
Dans ses activités de police, l’administration réglemente les activités privées pour leur
permettre de s’exercer, elle ne se substitue pas à elles et agit par voie de prescription. Dans
ses activités de service public, l’administration prend en charge la satisfaction d’un besoin,
elle se substitue aux activités privées et agit par voie de prestations gratuites ou payantes.
D’abord, nous définirons les autorités de police administrative, puis nous évoquerons les
procédés de police et enfin, nous nous interrogerons sur les limites du pouvoir de police. Donc
nous verrons trois points :
2.1- Les autorités compétentes : Les autorités de police sont les organes administratifs
compétents pour prendre les mesures de police, c’est-à-dire les actes entrant dans l’objet du
pouvoir de police. Il arrive que ces autorités soient les mêmes que celles qui dirigent les
personnels de police, mais le plus souvent ce n’est pas le cas. A titre d’exemple, le ministre
de l’intérieur est le responsable hiérarchique des personnels civils de la police de l’Etat, mais
il n’est pas une autorité de police administrative.
En outre, on fait très souvent la distinction entre les autorités de police générale et les
autorités de police spéciale.
a- Les autorités de police générale : Ces autorités prennent des mesures de police de l’ordre
public général. A distinguer entre l’autorité centrale qui agit pour l’ensemble de la nation,
l’autorité agissant au nom de la wilaya et enfin l’autorité agissant au nom de la commune.
- L’autorité centrale :Pour l’Etat, l’autorité de police est le chef de l’Etat. Toutefois, le chef
du gouvernement exerce également des compétences de police par des règlements de police
pris par décrets exécutifs. Exemple : Les mesures de police prises par l’autorité centrale :
(Se référer au décret présidentiel n° 92-44 de la 09/02/1992 portant instauration de l’état
d’urgence).
- L’autorité agissant au nom de la Wilaya :Au sein de la wilaya, c’est le wali qui est le seul
détenteur de la police générale ; l’Assemblée Populaire de Wilaya n’y participe pas. Les
pouvoirs de police du wali ainsi que les moyens dont il dispose sont fixés par le code de la
wilaya.
Il est utile de savoir, globalement, que le Wali le respect des lois et règlements de la police
administrative, il est responsable du maintien de l’ordre public. A ce titre, il peut prendre,
par arrêté, toute mesure nécessaire à l’échelle de la wilaya. Il a pour mission, en outre, de
réglementer l’exercice de certaines activités. Exemple : La police de la chasse, la protection
civile, la police sanitaire…
Nous savons, par ailleurs, que le wali dispose d’un pouvoir de tutelle sur les communes, par
conséquent, les arrêtés du président de l’APC portant sur des mesures de police doivent faire
Par ailleurs, lorsque l’ordre, la sécurité des personnes et des biens ou la salubrité publique
sont gravement menacés au sein d’une ou de plusieurs communes situées dans le territoire de
la wilaya, le wali peut se substituer au président d’APC pour prendre les mesures nécessaires.
Quels sont les moyens mis à la disposition du Wali pour l’exercice de son pouvoir de police ?
Le Wali est le chef des personnels de police d’Etat dans la Wilaya, sous l’autorité du ministre
de l’intérieur.
Selon le code de la Commune, le Président de l’APC est chargé sous le contrôle de l’APC et
sous la surveillance de l’autorité supérieure de l’exercice des pouvoirs de police qui lui sont
dévolus par la loi.
b- Les autorités de police spéciales : Nous avons déjà abordé cette question. Il faut savoir
que ces autorités sont diverses et nombreuses ; chaque police appelle une organisation
spécifique : Exemple : Les polices spéciales formant la police municipale :
-La police de la circulation (Qui assure la commodité du passage dans les rues, places et voies
publiques) ;
2.2- Les divers procédés de police : Il faut noter que la mesure de police revêt
toujours la forme de prescription unilatérale et exclut tout rapport consensuel. On distingue,
a ce sujet :
- La réglementation ;
- Les mesures particulières ;
- La coercition.
b- Les mesures particulières :Ces mesures reposent normalement sur des règles générales.
Elles sont écrites, verbales et peuvent se manifester par un geste (agent réglant la
circulation) et consistent dans des autorisations ou des interdictions. Par exemple :
L’interdiction de manifestation.
Comment concilier les exigences du maintien de l’ordre avec celles des libertés individuelles ?
C’est par cette question qu’on introduit le débat de la portée et des limites du pouvoir de
police.
2.3- Les limites du pouvoir de police :Lorsqu’on traite des limites du pouvoir de
police, on aborde essentiellement, deux aspects de la question à savoir la portée et le
contrôle du pouvoir de police (c’est-à-dire le contrôle de son exercice).
3. En période normale :
La période normale est celle où l’ordre public n’est pas troublé par une cause extérieure
(guerre internationale), ou intérieure (guerre civile, émeutes..) ou naturelle (calamités
naturelles).
Evidemment, sous l’angle du droit, la période normale n’a pas à être proclamée ou définie.
Le pouvoir de police doit alors s’exercer « normalement » dans le cadre du principe de
4.
légalité. En est donc
Sa portée période
limitée par la reconnaissance juridique des libertés publiques et
exceptionnelle
son contrôle est exercé:3. En
par le juge.
période normale
4. En période :
exceptionnelle :
Les périodes exceptionnelles se caractérisent par une situation de crise qui peut avoir des
origines internationales (guerre, crise internationale) ou des origines internes (troubles
sociaux, soulèvement populaire, guerre civile, tremblement de terre, …etc)
1-La
Sur notion juridique
quels critères se base-t-ondu
pour définir un service public ?
2-service public
Quels sont les :II-gestion
modes de LESdes services publics ?
3-SERVICES
Quels sont les PUBLICS :
principes d’organisation et de fonctionnement des services publics ?
A la lecture de ces deux définitions, nous constatons que deux critères sont mis en évidence
pour cerner la notion de service public. C’est d’abord une activité : C’est le service public-
activité, c’est donc le critère matériel. C’est par ailleurs, une entité juridiquement organisé :
C’est le service public-institution, c’est le critère organique.
Ces deux définitions renvoient également au régime juridique du service public. Ainsi, nous
continuons nos développements en analysant les deux critères avancés par la doctrine et la
jurisprudence pour définir le service public, puis nous examinerons son régime juridique.
1.1- Les critères du service public : On appelle critère, un instrument, une notion, qui
permet de distinguer une chose d’une autre, une institution d’une autre institution.
Nous le savons, pour définir la notion de service public, on se réfère soit au critère organique,
soit au critère matériel.
b- Le critère matériel (Le service public/activité).Le service public est également (et
surtout) une activité caractérisée par son but. Cette notion recouvre toute activité entreprise
en vue de satisfaire l’intérêt général. On distinguera donc l’activité du service public de
l’activité privée.
Le première a pour finalité l’intérêt public et ne doit pas se soucier de faire un bénéfice
quelconque, la seconde vise le profit individuel et la réalisation de bénéfices.
Il est utile de savoir que ces deux conceptions de la notion de service public étaient
fortement liées au début du XIXème siècle et se confondaient même. Cette confusion entre ces
deux significations du service public (service public/activité = service public/institution)
résultat du fait que toute activité d’intérêt général était prise en charge par l’administration
qui bénéficiait d’un régime juridique propre soumis aux règles du droit public.
En revanche, les autres activités qui étaient de nature privée, relevaient de l’initiative privée
et étaient régies par le droit privé.
Il est utile de savoir, en outre, que dans le contexte du droit français, l’Ecole du Service
Public dirigée par "Léon Duguit" a utilisé la notion en lui donnant une finalité au double plan
juridique et politique.
A retenir qu’au plan juridique, la notion de service public à été utilisée pour définir le champ
d’application du droit public et la compétence du juge administratif.
1.2- Le régime juridique des services publics : IL est à noter qu’il existe un régime
juridique commun à tous les services publics et des régimes juridiques diversifiés suivant la
nature de l’activité des services public.
-Le régime commun à tous les services publics : Ce régime forme un corps de règles de
droit administratif imposant des sujétions, des obligations et fournissant des prérogatives, des
privilèges de puissance publique, aux organismes chargés du fonctionnement du service. Ces
règles concernant la création, l’organisation et le fonctionnement du service.
- La création des services publics : La création d’un service public ne peut résulter que
d’une décision d’une autorité publique et, plus précisément, d’un organe compétent de
l’Etat, d’une wilaya ou d’une commune. Tout service public est nécessairement national, de
wilaya ou communal.
Pour l’Etat, la création peut résulter d’un acte à valeur législative (Loi) ou réglementaire
(Décret). En réalité la désignation de l’autorité compétente pour créer et organiser un service
public national dépend de la répartition des pouvoirs entre le parlement et le gouvernement
fixée par la constitution. Pour les wilayate et les communes, c’est l’assemblée populaire de
wilaya et l’assemblée populaire communale qui sont compétentes.
a- La régie ;
b- La concession de service public ;
c- L’établissement public.
a- La régie : Un service public est géré en régie lorsque sa gestion est directement assurée
par la collectivité publique qui a la responsabilité de ce service. Il s’agit là d’une gestion
directe du service public par la personne publique qui l’a créé (c’est-à-dire l’Etat, la Wilaya,
la Commune). Cette gestion peut prendre trois formes :
- La régie directe ;
- La régie autonome ;
- La régie intéressée.
La régie autonome : Lorsque le service public est doté de la personnalité morale donc de
l’autonomie juridique, on dit qu’il s’agit d’une régie autonome.
La régie intéressée : C’est une variante de la gestion en régie. Dans cette situation, la
personne physique ou morale qui gère est intéressée financièrement par les résultats de
l’exploitation.
La concession, comme forme de gestion, consiste dans la prise en charge par une personne
(Le concessionnaire) d’un service pendant une certaine durée, en assumant les dépenses et
en se rémunérant sur les usagers du service. Ce mode de gestion se rapproche beaucoup de la
régie intéressée.
2.2- Les modes nouveaux de gestion : Parmi les modes nouveaux de gestion des
services publics, nous avons choisi l’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial
(E.P.I.C). Nous présenterons ses principales caractéristiques puis nous le comparerons à
l’Etablissement Public à caractère Administratif (E.P.A).
L’E.P.I.C, selon la loi d’orientation sur les entreprises publiques : C’est la loi n° 88-01 du 12
janvier 1988 sur les entreprises publiques qui fixe les principales caractéristiques de l’E.P.I.C
(se référer aux articles 44 à 47).
Ce qu’il faut retenir globalement : L’E.P.I.C, se définit par la réunion de trois critères : Une
production marchande, une tarification préétablie, l’existence d’un cahier de clauses
générales.
Tableau n° 03 :
Ressemblances Différences
Tableau n° 04 :
- Quels sont les principes qui régissent le fonctionnement des services publics ?
- Quelle est l’organisation interne des services publics ?
a- Le principe d’égalité devant les services public : Tous les citoyens qui remplissent les
conditions légales et réglementaires ont un droit égal aux prestations du service. Il ne peut,
théoriquement, y avoir de discrimination fondée sur la richesse, la race, la religion, les
amitiés ou la parenté, …etc. Exemple : un facteur ne peut refuser de porter les lettres à un
administré sous prétexte qu’il ne lui donne jamais de pourboire.
c- Le principe d’adaptation du service public : Le service public doit subir des modifications
et s’adapter en vue de satisfaire les exigences nouvelles qui surgissent. Les effets de ce
principe sont nombreux et variés.
Exemple : Le droit de modifier les tarifs du service public, le droit de supprimer une ligne
d’autobus…
Ces mesures prises par l’administration visent à adapter le service public aux nouvelles
exigences techniques, économiques et sociales.
3.2- Le régime de l’organisation des services publics :Il s’agira ici de présenter le
schéma classique de l’organisation d’un service public quel que soit son objectif. Sur le plan
organisationnel, à travers les textes portant création et organisation de services publics
(Notamment les EPA et EPIC), il n’apparaît pas de modèle d’organisation type appliqué à tous
les services publics. A titre d’exemple, pour les établissements publics, on retrouve
généralement deux types d’organes : Un organe d’administration et un organe de gestion.
Ce sont les statuts des établissements qui fixent les prérogatives de l’organe de gestion , il
est chargé notamment :
Enfin, la troisième partie de cette leçon sera consacré à l’étude de l’Entreprise Publique
Economique, ses aspects juridiques (La notion d’entreprise publique) et organisationnels (Les
organes de l’entreprise publique).
Dans le cadre de cette leçon, nous n’aborderons pas l’ensemble des aspects découlant du
régime juridique de l’entreprise publique économique, nous examinerons essentiellement
La questions.
deux notion d’Entreprise Publique Economique :III-
L’ENTREPRISE
En PUBLIQUE
premier lieu, nous définirons ECONOMIQUE
la notion (E.P.E)
d’entreprise publique : des dispositions
à la lumière
de la loi n° 88-01 du 12 Janvier 1988 portant loi d’orientation sur les entreprises publiques
économique ; en second lieu, il s’agira de présenter le schéma organisationnel de l’Entreprise
Publique Economique (EPE). Ces deux points seront traités à travers deux chapitres : Le
premier sera consacré à l’étude de la notion d’Entreprise Publique Economique (Loi 88-01 du
12 Janvier 1988), le second sera relatif aux organes de l’Entreprise Publique Economique.
La notion d’entreprise publique économique à été introduite dans le droit positif Algérien par
la loi n° 88-01 du 12 Janvier 1988. Les dispositions de cette loi ont un profond impact sur le
En effet, l’entreprise fait partie également du champ de l’économie. C’est pour cette raison
qu’il est difficile de dissocier la définition juridique de la définition économique.
Aussi, note Gérard Farjat : « Lorsque les juristes s’attachent à définir l’entreprise, ils
prennent généralement à leur compte les éléments retenus par les économistes ».
L’entreprise est définie comme une organisation autonome à laquelle sont affectés des
moyens d’explication qu’elle met en œuvre pour exercer une activité économique.
Curieusement, la majorité des économistes entres eux, recours à l’autonomie juridique pour
donner une définition sûre de l’entreprise. Pour un autre juriste, M.Pailrusseau :
« L’entreprise est une réalité économique, et la société, l’organisation juridique de
l’entreprise ».
Selon cette thèse, l’entreprise constitue une phase d’évolution de l’organisation de la société
commerciale. Cette évolution apparaît schématiquement de la façon suivante :
Les associés furent d’abord liés par une société très proche du contrat, puis une société
/institution mettant en jeu des mécanismes de droit public, et substituant la démocratie
représentative à la démocratie directe du contrat. Enfin, au stade de l’entreprise, les
associés n’ont plus à s’exprimer en ce qui concerne les problèmes de direction et de gestion
de la société.
Pour ce qui est l’entreprise publique, il nous semble utile, afin de comprendre sa genèse de
situer son émergence dans le contexte du droit administratif français. Dans ce système,
l’avènement de l’entreprise publique a soulevé la question de savoir qu’il s’agit d’une
catégorie originale au sein des activités publiques industrielles et commerciales et, plus
précisément par rapport à la notion de service public industriel et commercial (S.P.I.C).
Se basant sur des critères dégagés par la jurisprudence, certains auteurs ont tenté de définir
la notion d’entreprise publique par des éléments positifs et des éléments négatifs.
- La personnalité morale ;
- Un objet industriel et commercial ;
- Un mode de gestion et de fonctionnement très proche de celui des entreprises privées ;
- Une impulsion et un contrôle de l’Etat ou de personnes publiques.
Pour conclure, nous proposons une autre définition de la notion d’entreprise publique, celle
du professeur M.Boussoumah :
« Par entreprise publique, il faut entendre une masse de biens individualisée , contrôlée
directement ou indirectement par l’Etat ayant une activité industrielle et commerciale en
vue de produire des biens et des services vendus contre un prix, et soumise aux exigences du
marché et de l’intérêt collectif » .
Nous constatons donc qu’à la différence du service public, l’élément organique et l’élément
matériel se confondent. La notion d’entreprise recouvre la réalité économique et juridique
correspondant à une activité spécialisée d’intérêt générale.
- La personne morale ;
- L’activité de production vendue à un prix ;
- Le contrôle public direct ou indirect.
Après ces tentatives de définitions de la notion d’entreprise, nous allons présenter quelques
éléments de définition de l’entreprise publique économique en nous appuyant sur les
dispositions de loi n° 88 -01 et n° 88-045.
a- L’Entreprise Publique Economique (EPE) est une personne morale régie par la
commercialité et ayant un objet strictement économique : Distincte de l’Etat, l’E.P.E, est
selon la loi, une personne morale régie par les règles du droit commercial. Elle a, par ailleurs,
5
Loi n° 88-04 du 12 Janvier 1988 modifiant et complétant l’ordonnance n° 75-59 du 26 Septembre 1975 portant
code de commerce et fixant les règles particulières applicables aux autres entreprises publiques économiques.
Enfin, l’E.P.E, est une société par actions ou une société à responsabilité limitée dont l’Etat
et/ou les collectivités locales détiennent, directement ou indirectement, la totalité des
actions et/ou parts sociales. Toutefois, la loi précise que « seules les personnes morales de
droit public ou les entreprises publiques économiques peuvent détenir des actions ou les parts
sociales dans le capital social d’une entreprise publique économique et ce, dans le respect de
proportions prévues par les statuts ».
A noter, en outre, que dans le cadre de la réforme de l’entreprise publique bien qu’une
partie du patrimoine de celle-ci demeure public, l’administration publique, ne peut plus
s’ingérer dans la gestion interne de l’entreprise.
Ce même article institue le délit d’ingérence en précisant que « toutes infraction à cette
disposition constitue une gestion de fait et entraîne l’application des règles de responsabilité
civile et pénale prévues en la matière ».
- Décision du gouvernement ;
- Décision de tout organe également habilité à fond une E.P.E ou participer à la souscription
d’une partie de son capital social par l’acquisition d’actions ou de titres participatifs ;
- Décisions conjointes d’autres entreprises publiques économiques.
Ajoutons à cela que les voies d’exécution sont désormais applicables à l’actif social. Il s’agit-
là de garanties supplémentaires offertes aux créanciers sociaux de l’E.P.E et qui visent à
contraindre cette dernière à payer une obligation.
- L’A.G ordinaire adopte le projet de plan à moyen terme de l’EPE. Elle statue sur les
rapports du Conseil d’Administration et des commissaires aux comptes. Elle approuve ou
rejette le bilan. Elle détermine la part des bénéfices à distribuer dans les limites statuaires ;
- L’A.G extraordinaire quant à elle, peut augmenter ou réduire le capital social, décider la
fusion, la scission, la dissolution de l’EPE ou la prise de participation dans d’autres E.P.E
En outre, les personnes morales actionnaires des E.P.E peuvent faire partie du conseil
d’administration, en désignant un administrateur qui doit les représenter.
Les administrateurs des EPE sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent les
mêmes responsabilités civile et pénale que s’ils étaient administrateurs en leur nom propre.
Quant à ses attributions, à noter que le conseil d’administration est chargé de définir et de
conduire la politique de l’E.P.E. Ainsi, il arrête les perspectives à moyen terme de l’E.P.E
met en œuvre les stratégies d’action et de programme que la direction générale exécute sous
son contrôle.
Au plan organisationnel, l’E.P.E est fondée sur une hiérarchie des organes avec une
indépendance des pouvoirs. Les taches d’administration ne se confondent pas avec celles de
direction qui sont assurées par le Président du Conseil d’Administration ou un Directeur
Général, ou encore par un ou plusieurs gérants quand l’E.P.E épouse le moule juridique de la
SARL.
Ajoutons, en outre que le D.G est, soit un administrateur désigné par le conseil
d’administration, soit le président du conseil d’administration, lui-même. C’est pour cela que
l’on dit que le D.G conduit la gestion de l’entreprise, alors que le conseil d’administration
surveille son action.
Directeur Général
« pouvoir de gestion »
o mandate
o révoque
o nomme
o contrôle
Question n°01 :
Quels sont les caractères communs des établissements publics à caractère administratif ?
Question n°02 :
Répondez aux questions suivantes par oui ou non :
EXERCICE D’APPLICATION :
N° Questions Oui Non
Question n°01 :
Tout établissement public administratif se caractérise par :
Enfin la règle de rattachement signifie que chaque établissement relève soit de l’Etat, soit
d’une collectivité territoriale.
Question n°02 :
1 OUI
2 NON
3 NON
4 OUI
5 NON
6 OUI
OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable d’appliquer les
règles du droit de la fonction publique.
PLAN DE LA LEÇON :
LEÇON N°05
INTRODUCTION : LA FONCTION PUBLIQUE
I- LES BASES DU DROIT DE LA FONCTION PUBLIQUE
1- Composition et situation juridique du personnel de l’administration.
2- Sources et conceptions du droit de la fonction publique
3- L’organisation générale de la fonction publique.
Pour assurer le fonctionnement des services publics, l’Etat, les Wilayas, les Communes et les
Etablissements publics utilisent un personnel. Ce personnel peut être classé en deux
catégories. Il y a d’une part les fonctionnaires publics proprement dit, C'est-à-dire ceux régis
par un statut particulier différent de celui des employés des entités à caractère économique.
D’autre part, il y a un personnel non fonctionnaire de l’Etat et des collectivités publiques
considérés comme des « Contractuels ».
I.LES BASES DE DROIT DE LA
On étudiera, dans notre leçon, seulement le statut des fonctionnaires proprement dit, c'est-à-
dire INTRODUCT
ceux soumis
FONCTION aux dispositions des textes de la fonction publique.
ION
Mais : signification peut–on donner à l’expression « Fonction publique » ?
quelle
Cette expression est susceptible de deux utilisations. Au sens étroit, elle renvoie à la notion
de fonctionnaires publics. Au sens large, elle désigne alors, l’ensemble des régimes juridiques
applicables aux personnels de l’administration.
Dans notre droit, le premier statut général de la fonction publique date de 1966. Il s’agit de
l’ordonnance n°66-133 du 2 Juin 1966.
Ce texte a été remplacé en 1985 par le décret n°85-59 du 23 Mars 1985 portant statut type
des travailleurs des institutions et administrations publiques découlant de la loi n°78-12 du 5
Août 1978 relative au statut général des travailleurs.
Dans nos développements, on dégagera d’abord les bases du droit de la fonction publique,
puis on examinera le déroulement de la carrière du fonctionnaire.
1. Composition
Composition et situation
et situation juridique
juridique du du personnel de
l’administration
personnel :
de l’administration :I.LES
BASES
1.1- DE DROIT
Composition DE LA FONCTION
du personnel de l’administration : Le personnel de
l’administration est, au point de vue juridique, hétérogène. Les fonctionnaires publics
constituent la catégorie la plus importante de ce personnel, mais ils n’en constituent qu’une
catégorie.
L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 dans son article 4 a défini le fonctionnaire en ces
termes : « Est fonctionnaire l’agent qui, nommé dans un emploi publique, a été titulaire dans
un grade de la hiérarchie administrative. La titularisation est l’acte, par lequel, le
fonctionnaire est confirmé dans son grade ».
Nous étudierons, dans nos développements, l’ensemble des dispositions de ce texte de façon
détaillée. A retenir, à ce niveau, que des définitions du fonctionnaire, se dégagent le plus
souvent deux caractéristiques : La permanence de l’emploi, l’intégration dans une hiérarchie
administrative.
Aussi, selon la jurisprudence du conseil d’Etat français, pour qu’un agent soit fonctionnaire, il
faut qu’il « Occupe à titre permanent un emploi permanent ». Par conséquent, l’exigence de
la permanence conduit à exclure de la catégorie des fonctionnaires, les agents temporaires.
Par contre, les stagiaires qui accomplissent un temps d’épreuve en vue d’une titularisation
ultérieure, ne sont pas considérés comme fonctionnaires.
Le décret 85-59 du 23 Mars 1985 portant statut type des travailleurs des institutions et
administrations publiques, mettait le fonctionnaire vis-à-vis de l’institution ou de
l’administration dans une situation statutaire et règlementaire, et il écarte idée de contrat
de la fonction publique comme base de situation juridique du fonctionnaire.
L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 portant statut général de la fonction publique toute en
mettant le fonctionnaire vis-à-vis de l’institution ou l’administration en situation statutaire,
elle institue le principe du contrat de la fonction publique. On peut dire que l’ordonnance 06-
03 citée ci-dessous à élargir la notion de fonctionnaire.
Quelles sont les raisons du principe dit « Situation statuaire et réglementaire ?et quels sont
les effets ?
Il y a donc nécessairement primauté des intérêts du service sur les intérêts personnels de
l’agent, nécessité de pouvoir modifier à tout instant, les règles d’organisation du service.
Ajoutons également qu’il est plus compréhensible que ces exigences soient plus facilement
satisfaites avec :
- La situation de droit public qui permettra l’application des règles exorbitantes destinées à
préserver l’intérêt du service ;
- Toutefois, le fonctionnaire peut intenter un recours pour excès de pouvoir contre les
décisions administratives violant les lois et règlements qui organisent sa situation.
- Enfin, dès lors que la situation juridique du fonctionnaire est légale ou réglementaire et non
subjective, il résulte que l’acte de nomination n’est pas un acte subjectif, plus précisément il
n’est pas un contrat.
- Aussi, la jurisprudence administrative a affirmé que « L’acte de nomination est un acte
individuel attributif d’une situation générale et impersonnelle, c'est-à-dire un acte
condition ».
Dans un premier lieu, nous examinerons les sources du droit de la fonction publique
Algérienne. Dans un second lieu, il s’agit d’aborder deux conceptions de la fonction
publique : Le système dit de la carrière et le système de l’emploi.
2.1 – Les sources du droit de la fonction publique : Comme les autres domaines
du droit administratif, le droit de la fonction publique peut émaner de règles
jurisprudentielles ou de réglementations écrites ou des deux sources concurremment.
3- L’organisation générale de la fonction publique :2. Sources
En réalité, la réglementation écrite en matière de fonction publique a codifié les grands
et conceptions
principes dujurisprudence
dégages par la droit de la fonction publique
administrative. :
La réglementation écrite apparaît très
souvent sous la forme suivante :
Dans notre droit, le premier statut général de la fonction publique a été publié sous forme
d’ordonnance, il s’agit donc de l’ordonnance n°66-133 du 2 Juin 1966. Pour la compréhension
de la philosophie de ce texte, il y a lieu de le situer dans son conteste politique et juridique.
Puis en 2006 l’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 portant statut général de la fonction
publique, cette ordonnance a repris la plupart des dispositions du décret 85-59 avec quelques
nouvelles dispositions qui s’inscrivent dans le développement du secteur publique.
Puis en 1985, l’ordonnance de 1966 céda la place à un texte réglementaire (décret n° 85-59
du 23 Mars 1985 portant statut type des travailleurs des institutions et administrations
publiques) qui s’en est largement inspiré tout en s’inscrivant dans l’approche globale
développée par la loi n°78-12 du 5 Août 1978 portant statut général du travailleur (SGT).
Nous devons situer très schématiquement le décret 85-59 dans son contexte juridique puis
rappeler son objet et son champ d’application.
a- Le contexte juridique : L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006, a prévue des statuts type
applicables à chaque secteur d’activité et des statuts particuliers des organismes employeurs.
- Fixer les règles statutaires qui sont applicables aux travailleurs exerçant au sein des
institutions et administrations.
2.2- Conceptions de la fonction publique : Il est utile de savoir que dans tous les
Etats démocratiques, le droit de la fonction publique est dominé par des principes qui ont
pour but de faire des fonctionnaires des serviteurs de l’Etat. On doit citer à cet égard :
- Le principe de l’égal accès à la fonction publique, qui prohibe les discriminations fondées
sur le sexe, la race, la religion ou les opinions politiques ;
- Le principe de recrutement par voie de concours qui ne connaît d’exception que pour
certains hauts fonctionnaires politiques (Recrutement discrétionnaire) ou pour certains agents
subalternes (Recrutement par contrat) ;
- A cela s’ajoutent des principes qui résultent du fait que les fonctionnaires participent à la
gestion de services publics. Aussi, sont-ils tenus par une obligation de neutralité et de
réserve ;
- Enfin, ces fonctionnaires ne peuvent cumuler un emploi public et une profession privée. Ils
ne peuvent faire grève dans les mêmes conditions que les salariés privés.
Ce sont là, des principes généraux. Mais il faut savoir sur tout qu’il existe plusieurs
conceptions possibles de ce que doit être la fonction publique dans l’Etat.
Il existe des éléments communs à tous les systèmes modernes d’une part, et il existe, d’autre
part, des éléments spécifiques à chaque système. On établit généralement une distinction
entre le système de l’emploi et le système de la question :
a- Les éléments communs à tous les systèmes : En plus des principes généraux cotés plus
haut, il faut noter que, dans tous les Etats modernes « La fonction publique est considérée
comme un ensemble de compétences légales que le titulaire doit exercer dans l’intérêt
générale ». Par conséquent, elle ne peut être constituée par des droits patrimoniaux au profit
des fonctionnaires.
Pour illustrer ce modèle, on cite les Etats-Unis d’Amérique liée au « Spoil system » qui écarte
l’idée d’une poursuite ininterrompue d’une carrière dans la fonction publique.
En d’autres terres, le « Spoil système » ou système des dépouilles exprime le lien entre le
parti au pouvoir et les fonctionnaires. En application de ce système, le parti qui remporte les
élections installe aux fonctions publiques des personnes qui lui sont favorables et l’on aidée à
conquérir le pouvoir.
- Le système de carrière : Dans ce système, l’agent public une fois recruté, devient
membre d’un corps organisé et hiérarchisé, dont il gravit ensuite les échelons. C’est cette
conception qui est adoptée par la fonction publique Algérienne.
Cette direction qui représente l’organe central de la fonction publique est chargée des
missions suivantes :
Donc c’est cette instance qui trace la politique nationale en matière de gestion des
ressources humaines dans la fonction publique. En plus de cet organe central, il existe des
organismes internes de la fonction publique, ce sont les commissions paritaires.
C’est là, présentée de façon très sommaire l’organisation de la fonction publique. Mais il faut
savoir qu’il existe également une structure interne de la fonction publique.
Le corps est l’ensemble des fonctionnaires soumis au même statut et ayant vocation au même
grade.
Le grade est la place juridique occupée par le fonctionnaire dans la hiérarchie de son corps.
Tout grade est un titre juridique donnant vocation à occuper certains emplois.
L’emploi, en tant que tel, n’est pas défini par le statut de la fonction publique. On lui donne,
traditionnellement, un contenu matériel (Une fonction à remplir) et financier (il doit être
budgétairement prévu).
Il est à noter que le grade ne se confond pas avec l’emploi. Non seulement en ce qu’il ne
constitue pas une fonction, mais un titre, mais encore en ce que garde et emploi, notions en
elle-même distinctes, ne sont en outre pas nécessairement solidaires.
Enfin, sachez que les grades sont eux-mêmes divisés en catégories, sections qui
correspondant à des indices servant de base pour la détermination de la rémunération.
Après avoir abordé dans une première partie, les principes de base du droit de la fonction
publique ; dans une seconde partie, nous analysons les éléments constitutifs de la relation de
travail au sein des administrations et institutions publiques.
1.1 .Le recrutement : En règle générale, dans la plupart des systèmes de fonction
1- Le recrutement, la période d’essai et la confirmation :II –
publique, l’accès des citoyens aux emplois publics est dominé par un principe général, celui
LE
de DEROULEMENT
« L’égale admissibilité ». DE LA CARRIERE DU FONCTIONNAIRE :
Tout en respectant ce principe général, le statut type et les statuts particuliers définissent
2-conditions
les L’évaluation :1- que
d’accès ainsi Le les
recrutement, ladepériode
procédés pratiques d’essai et
recrutement.
la confirmation :
Pour cerner la question du recrutement, nous examinerons dans un premier point le principe
de l’égale admissibilité aux emplois publics, puis dans un second, les conditions générales
d’accès et enfin, dans un troisième point, la diversité des procédés de recrutement.
1ère conséquence : Tous les citoyens peuvent avoir accès aux fonctions publiques s’ils
réunissent les conditions générales d’accès fixés par la loi.
Par ailleurs, ce principe trouve son application dans la règle de l’égalité des sexes, des races,
des opinions,…
b- Les conditions générales d’accès aux emplois publics : L’ordonnance 06-03, article 75,
énonce cinq conditions d’accès aux emplois publics :
Notons que, l’administration dispose, toutefois, d’un pouvoir discrétionnaire concernant les
nominations des fonctions supérieures.
c- La diversité des procédés de recrutement : Les procès de recrutement des agents publics
sont variés, l’article 80 de l’ordonnance 06-03 a retenu quatre modalités de recrutement.
Cette décision doit être soumise au visa des organes de contrôle réglementaire.
- Les stagiaires sont astreints selon la nature des tâches inhérentes au grade auquel il y a
vocation à appartenir, à l’accomplissement d’un stage préparatoire d’une durée année qui
peut, pour certain corps, être assorti d’une formation préparatoire à l’occupation de
l’emploi ;
- Les stagiaires sont assujettis aux mêmes obligations que les fonctionnaires et bénéficie des
mêmes droits. Ils ne peuvent faire l’objet de mutation, de détachement ou de mise en
disponibilité ;
- Les stagiaires ne peuvent pas être éligibles à une commission administrative paritaire. Une
commission de recours ou un comité technique. Ils peuvent, toute fois, participer à l’élection
des représentants des fonctionnaires appartement au grade ou corps dans lequel il a vocation
à être titularisé ;
La période de stage est une période d’activité, elle est prise en compte dans le calcul de
l’ancienneté pour les promotions, l’avancement et la retraite.
La note chiffrée est communiquée au fonctionnaire concerné qui peut la contester et saisir la
commission administrative paritaire compétente qui peut proposer sa révision.
- Sur titre, parmi les fonctionnaires qui ont obtenu au cours de leur carrière les titres et
diplômes requis ;
- Après une formation spécialisée ;
- Par voie d’examen ou teste professionnels ;
- Au choix par voie d’inscription sur liste d’aptitude.
- Les récompenses sont attribuées aux fonctionnaires qui, dans l’exercice de leur fonction ont
fait preuve d’acte de bravoure, dument établi, ou d’efforts exceptionnels ayant contribué à
améliorer la performance du service.
Nous allons à présent examiner les différentes positions dans lesquelles le fonctionnaire peut
être placé.
3 – Positions et mouvements
3.1- Positions : Tout travailleur est placé dans l’une des positions suivantes :
- L’activité ;
- Le détachement ;
- La disponibilité ;
- Le service national ;
-4
Le –hors-cadre.
La classification des postes
de travail et rémunération :3 –
L’activité est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement, dans l’institution ou
Positions etpublique
l’administration mouvements
dont il relève, les tâches liées à son grade d’appartenance.
Le détachement est la position du fonctionnaire placé hors de son corps d’origine, mais
continuant à bénéficier, dans ce corps, de ses droits à l’avancement et à la retraite.
Le fonctionnaire appelé à effectuer son service national et placé dans la position dite service
national. Dans cette position, le fonctionnaire conserve les droits à l’avancement et à la
retraite.
Le fonctionnaire prend alors, son traitement d’activité et ne perçoit que sa solde militaire.
La position hors cadre est celle dans laquelle le fonctionnaire peut être placé, à sa demande
après épuisement de ses droits de détachement. Seuls, les fonctionnaires appartenant au
groupe « A » peuvent en bénéficier,
3.1 – Les mouvements : Les mutations ou la mobilité des fonctionnaires sont des
changements d’emploi ou de résidence, il peut avoir un caractère général et périodique ou un
caractère limité et ponctuel, elles interviennent dans la limite des impératifs du service.
Les changements peuvent avoir deux significations différentes : Lorsqu’ils sont décidés pour
sanctionner une faute commise par le fonctionnaire, ils constituent des mesures disciplinaires
soumises au régime juridique des sanctions disciplinaires.
Par ailleurs, la mutation d’office peut également, être décidée par l’administration dans
l’intérêt du service ; elle constitue dans ce cas, une mesure administrative qui échappe à la
procédure disciplinaire.
Selon l’article 114 les groupes A, B, C, D sont subdivisés en catégories correspondant aux
différents niveaux de qualification des fonctionnaires.
5 – Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime
a disciplinaire :4 – dans
– Les postes de travail La le
classification
cadre du SGT : Le des
SGT postes
a prévu lade travail
cotisation des et
postes sur la
rémunération
base :
d’un système cohérent de critères et de règles de cotation conformément à la méthode
nationale unique définie par le décret n°82-356 du 20 Novembre 1982.
Pour la cotation des postes, ce texte a retenu cinq (05) critères et treize (13) sous critères
avec leur pondération.
Ce qui ressort de cette approche c’est que le maximum de points est affecté à la qualification
qui découle de la formation de base et de l’expérience professionnelle.
Concernant le poste de travail dans le cadre de la fonction publique, le décret 85-59 nous
fournit les précisions suivantes :
a- Les postes de travail dans le cadre du SGT :Le SGT a prévu la cotation des postes sur la
base d’un système cohérent de critères et de règles de cotation conformément à la méthode
nationale unique définie par le décret n°82-356 du 20 Novembre 1982.
Pour la cotation des postes, ce texte a retenu cinq (5) critères et treize (13) sous critères
avec leur pondération.
Ce qui ressort de cette approche c’est que le maximum de points est affecté à la qualification
qui découle de la formation de base et de l’expérience professionnelle.
Concernant le poste de travail dans le cadre de la fonction publique, le décret 85-59 nous
fournit les précisions suivantes.
1- Les postes de travail sont regroupés en emplois. S’entendent par emplois, au sens du
décret 85-59, le regroupement des postes de travail dont les tâches principales sont
identiques ;
2- Les postes de travail identiques ou similaires sont classés au même niveau et ont le même
grade ;
3- Les emplois de même nature d’activité sont érigés en corps, chaque corps pouvant
regrouper un ou plusieurs grades.
Le regroupement des postes de travail dont les tâches principales sont identiques en emplois,
exprime clairement un des principes de la fonction publique de carrière, celui de la
polyvalence des qualifications des agents. Ce sont là exposées schématiquement certaines
questions relatives aux postes de travail.
– Obligation de désintéressement : Un fonctionnaire ne peut pas avoir des intérêts dans une
entreprise qui est en relation avec son service.
- Première façon : Par voie de prescriptions générales contenues dans les circulaires ou dans
instructions de service.
Alors que le premier repose sur le principe de la légalité des délits, c'est-à-dire que personne
ne peut être puni, sinon pour un acte rentrant dans la définition des textes établis par le
droit pénal, le système disciplinaire dans la fonction publique ne procède à aucune
énumération légale des fautes.
L’article 177 classe les fautes disciplinaires en 4 degrés dans les articles de 178 à 181 citent
quelques fautes professionnelles et laissent aux statuts particuliers le soin d’énuméré d’autre
faute.
b- Les sanctions disciplinaires : Les sanctions susceptibles d’être infligées aux fonctionnaires
sont classées, en fonction de la gravité des fautes commises en trois (03) degrés.
1er Degré :
- Le rappel à l’ordre ;
- L’avertissement écrit ;
- Le blâme.
2ème Degré :
3ème Degré :
4ème Degré :
c- La procédure disciplinaire :
- Le conseil de discipline doit être saisi, sur rapport motivé de l’autorité investi du pouvoir de
nomination, dans un délai maximal de quarante-cinq (45) jours, à compter de la date de la
constatation de la faute. Passé ce délai, la faute reprochée au fonctionnaire est prescrite ;
- Le fonctionnaire traduit devant la commission paritaire et tenue, sauf cas de force majeure,
de comparaître en personne ;
- Le fonctionnaire peut présenter des observations écrites ou verbales et citer des témoins ;
EXERCICE D’APPLICATRION :
Que savez-vous sur les obligations générales communes à tous les fonctionnaires.
En fait, chaque poste comporte un certain nombre d’obligations spécifiques qui résultent de
la nature même de la fonction.
LEÇON N°06 : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIFREPONSE DE
A titre d’exemple, l’agent de police est chargé d’assurer l’ordre public, le professeur de faire
L’EXERCICE D’APPLICATION :
son cours,….
Nous n’aborderons pas, ici, les obligations spéciales, nous nous contenterons d’exposer les
obligations générales communes à tous les fonctionnaires. Ces obligations peuvent être
résumées en quatre points.
2- Obligation de désintéressement :
Un fonctionnaire ne peut pas avoir des intérêts dans une firme qui est en relation avec son
service. Ces intérêts seraient considérés comme nature à compromettre son indépendance.
PLAN DE LA SERIE :
I- LEÇON
L'ORGANISATION
N°06 : DES JURIDICTIONS
LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
1- Les juridictions du droit commun
2- Les juridictions d’ordre administratif
3- Le tribunal des conflits
Cette leçon, par laquelle nous clôturons l’enseignement du droit administratif est une
introduction au contentieux administratif en Algérie.
Le contentieux administratif est constitué par l'ensemble des procès consécutifs à l'action de
I-
l'administration et de ses agents dans l'exercice de leurs fonctions. Pourquoi un contentieux
administratif ?
L’ORGANISATION
LaDES
raison d'être d'un contentieux administratif est due au fait que le législateur a estimé que
les personnes publiques administratives, en raison des particularités de leurs missions,
JURIDICTIONS
doivent être soumises à un juge particulier, le juge administratif, selon une procédure
:INTRODUCTION
particulière, la procédure contentieuse administrative.
:
I- L’ORGANISATION DES JURIDICTIONS :
L’organisation judiciaire Algérienne repose après la modification de la constitution en 1996
sur le principe de la dualité de juridiction (L’ordre judiciaire ordinaire et l’ordre
administratif).
Ce principe est consacré par la loi organique 05-11 du 17 Juillet 2005 modifiée et complétée
par la loi organique n° 17-06 du 27 mars 2017 relative à l’organisation judiciaire qui stipule
1. son
dans Lesarticle
juridictions ordinaires
2 que l’organisation (deAlgérienne
judiciaire droit comprend l’ordre judiciaire
commun)
ordinaire :I-administratif.
et l’ordre L’ORGANISATION DES
JURIDICTIONS :
1. Les juridictions ordinaires (de droit commun)
:
1.1- La Cour Suprême : La cour suprême a été créée en 1963. Elle constitue l’organe
régulateur de l’activité des cours et tribunaux relevant de l’ordre judiciaire, elle assure
l’unification de la jurisprudence à travers le pays et veille au respect de la loi.
La cour suprême, régie actuellement par la loi 89-21 du 12 Décembre 1989 modifiée et
complétée ; est composée de sept chambres (Civile, foncière, sociale, criminelle, délits et
contraventions, statut personnel, chambre commerciale et maritime).
2. Les juridictions de l’ordre administratif :1.
La cour suprême est compétente pour statuer sur les pourvois en cassation formés contre les
Les juridictions ordinaires (de droit commun) :
jugements et arrêts rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux de l’ordre judiciaire
ordinaire elle ne connaît pas du fond des affaires, sauf disposition législative contraire.
1.2- Les cours : La cour est la juridiction d’appel des jugements rendus par les tribunaux
en premier ressort. L’ordonnance 97-11 du 19 Mars 1997 relative au découpage judiciaire a
institué 48 cours, dont la compétence territoriale a été fixée par le décret exécutif 98-63 du
16 Février 1998. Actuellement 36 cours sont opérationnelles.
1.3- Les tribunaux : Le tribunal, dont le nombre est de 192 sur tout le territoire
national, constitue la juridiction de base, divisée en sections (Civile, délits, contraventions,
mineurs, sociale, commerciale, maritime, affaires familiales et financières), composé d’un
président, d’un magistrat du siège, d’un parquet et d’un greffier. Il statue à juge unique en
toutes matières sauf dispositions contraires de la loi, tel est le cas par exemple de la
juridiction sociale qui statue en forme collégiale en présence du juge concerné et de deux
assesseurs.
a- Ces compétences :
3.Le tribunal des conflits :2. Les juridictions
de
Lesl’ordre administratif
compétences judiciaires : :
- Le conseil d’Etat connaît, sur appel, des jugements rendus en premier ressort par les
juridictions administratives dans tous les cas où la loi n’en dispose pas autrement ;
- Des recours en interprétation et des recours en appréciation de la légalité des actes dont
le contentieux relève du conseil d’Etat.
b- Des compétences consultatives :Le conseil d’Etat donne son avis sur les projets de lois
avant leur examen par le conseil des ministres. Il jouit de l’indépendance dans l’exercice de
ses compétences judiciaires.
2.2- Les tribunaux administratifs :Créé par la loi n°98-03 du 30 Mai 1998 le tribunal
administratif constitue la juridiction de droit commun en matière administrative. Les règles
de procédure applicables devant ce tribunal sont déterminées par le code de procédure
civile.
Le tribunal administratif est organisé en chambres qui peuvent être subdivisées en sections,
actuellement, les anciennes chambres administratives des cours sont toujours compétentes
pour connaître des affaires administratives dont elles sont saisies, ce à titre transitoire et
jusqu’à l’installation des tribunaux administratifs.
Ses décisions ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux juridictions
des deux ordres. Elles sont prises à la majorité de voix. En cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.
Le Tribunal des conflits peut être saisi suivant deux hypothèses :
- Pour conflits négatifs : Pareil conflit existe quand les deux ordres de juridiction se sont
déclarés successivement incompétents.
Dans les deux cas le Tribunal des Conflits est saisi soit par renvoi du juge saisi, soit par
requête accompagnée d’un mémoire de la partie intéressée et délai fixe.
2ème Question :Quelles sont les règles qui régissent l'introduction du recours ?
1. Les caractéristiques de la
procédure
La procédure contentieuse: administrative se caractérise comme étant :
- Ecrite ;
- Inquisitoriale ;
- Secrète ;
- Sans effet suspensif.
2. 2. L'introduction
La procédure des recours
se déroule essentiellement par écrit car les parties au litige doivent soutenir
leur prétention au moyen de "Conclusions écrites", qui sont les seuls éléments dont le juge
:Les caractéristiques de la
tienne compte.
procédure :
Par ailleurs, on oppose le caractère inquisitorial de la procédure administrative au caractère
accusatoire de la procédure civile. Alors que la procédure accusatoire est dirigée par les
parties au litige, la procédure inquisitoire est dirigée par le juge.
Mais en pratique, cette opposition est, rarement, mise en oeuvre. Il y a plutôt, unification
des deux procédures. Il y a, plus précisément, une procédure générale de nature mixte :
Accusatoire pour certains aspects, inquisitoire pour d’autres.
En dernier lieu, il faut savoir que les recours formés devant les chambres administratives
n'ont pas d'effet suspensif et, donc, n'empêchent pas l'exécution de la décision contestée.
Pour qu'un recours soit recevable, il doit répondre à des conditions de fond et de forme. Ces
conditions sont au nombre de quatre.
Le requérant doit :
2.1- La règle du recours administratif préalable : Dans tour litige, on doit faire la
distinction entre deux phases : La phase précontentieuse et la phase contentieuse. La phase
précontentieuse existe préalablement à la saisine du juge.
Le code de procédure civile dans son article 169 bis s’il n’exige pas le recours préalable pour
que le contentieux administratif soit accepté, dans l’article 275 il prévoit que « Le recours en
annulation n’est pas recevable que lorsqu’il a été précède d’un recours hiérarchique porté
devant l’autorité administrative immédiatement supérieure ou à défaut d’une telle autorité,
d’un recours gracieux adressé à l’auteur de la décision ».
- Tout d'abord elle protège l'administration qui ne peut être traduite en justice avant d'avoir
pris, elle-même position sur le litige ;
- Elle permet aux supérieurs hiérarchiques d'être informés des griefs suscités par les décisions
de leurs subordonnés ;
- Le requérant peut obtenir gain de cause durant cette phase, sans avoir à engager, par
conséquent, une procédure juridictionnelle longue et coûteuse.
2.2- La qualité pour agir : En règle générale, pour que la requête soit prise en
considération par le juge, il faut que le demandeur ait la qualité pour saisir ce dernier. Plus
précisément, il faut qu'il possède la capacité d'ester en justice et justifier d'un intérêt pour
agir.
Il est à noter que, la capacité pour former un recours administratif contentieux est semblable
à celle de droit commun. C'est-à-dire pour les personnes physiques, elle repose sur les
conditions classiques de la représentation légale. Pour les personnes morales de droit privé,
ce sont leurs statuts qui désignent les organes habilités à les représenter en justice.
Enfin, pour les personnes morales de droit public (Etat, Wilaya, Commune, Etablissement
Public à Caractère Administratif) celles-ci sont représentées par leur organe exécutif.
Exemple :C'est le directeur du CFPA qui représente son établissement en matière de justice.
Ajoutons que le déclenchement de l'action en justice repose sur la règle classique suivante :
"Par d'intérêt, pas d'action". Cela signifie que tout requérant doit justifier un intérêt
personnel à la solution du litige dont il saisit le juge.
2.3- Les délais pour agir : Pour déférer une décision administrative devant le juge, le
plaignant doit respecter certains délais. Pour qu'il agisse, en connaissance de cause, il est
nécessaire qu'il connaisse le point de départ de ce délai et sa durée.
1- Le délai commence à courir, non pas à compter de la date de la décision initiale contestée,
mais à compter de la notification du rejet du recours administratif préalable ;
Autrement dit :
Le litige administratif consiste dans toute affaire où une personne publique est partie. C'est
personnes sont énoncées de façon restrictive par le législateur. Il s'agit de l'Etat, de la
Wilaya, de la Commune et d'un Etablissement Public à caractère Administratif.
C'est donc le critère organique qui est retenu par le législateur pour définir le litige
administratif.
Toutefois, il faut savoir que cette règle générale édictée par l'article 7 du code de procédure
civile est suivie de quelques exceptions.
Certains litiges qui étaient soumis au juge administratif sont, depuis l'introduction des
exceptions de l'article 7, dévolus au juge ordinaire. Ainsi, quatre catégories de litige sont
dévolues aux juridictions ordinaires : Il s'agit :
Quelles sont-elles ?
Enfin, en troisième lieu, une règle selon laquelle la responsabilité de l'administration est
substituée à celle de l'agent lorsqu'il est dans l'exercice de ses fonctions.