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DROIT ADMINISTRATIF

OBJECTIF GENERAL :
A l’issue de ce module, vous serez capable d’acquérir les notions fondamentales
essentielles qui constituent l’ossature du droit administratif.

SOMMAIRE

LEÇON N° 01 : INTRODUCTON GENERALE AU DROIT ADMINISTRATIF ............P2


LEÇON N° 02 :LES DONNEES JURIDIQUES DE L’ORGANISATION DE
L’ADMINISTRATION ALGERIENNE ...................................................... P2
LEÇON N° 03: LA FONCTION ADMINISTRATIVE ..................................... P2
LEÇON N°04:LES FORMES DE L’ACTION ADMINISTRATIVE ........................ P2
LEÇON N°05: LA FONCTION PUBLIQUE .............................................. P2
LEÇON N°06 : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF .................................. P2

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LEÇON N° 01 : INTRODUCTON GENERALE AU DROIT
ADMINISTRATIF
OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable d’identifier les
notions de base du droit administratif.

PLAN DE LA LEÇON :

INTRODUCTION

I – L’OBJET DU DROIT ADMINISTRATIF :


1- L’étude de l’organisation administrative du pays
2- L’étude de l’activité administrative
3- L’étude des moyens d’action de l’administration
4- L’étude du contentieux administratif entendu comme contrôle juridictionnel de
l’administration.

II–LA TECHNIQUE JURIDIQUE DU DROIT ADMINISTRATIF :


1- Notion de règles de droit
2- Notion de situations juridiques :
3- Les actes juridiques

III – LES POUVOIRS JURIDIQUES DE L’ETAT :


1- Les actes juridiques organiques ou formels de l’Etat
2- Les actes juridiques matériels de l’Etat

IV – LES BASES DU DROIT AMINISTRATIF :

1- Les sources du droit administratif


2- Les principes généraux du droit
3- La doctrine
4- L’autonomie du droit administratif

V – LE CHAMP D’APPLICATION DU DROIT AMINISTRATIF :


1 - Les actes de puissance publique
2 - Le critère de service public

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VI – LES CARACTERES DE L’ADMINISTRATION ET DU DROIT ADMINISTRATIF
ALGERIENS :
1- Les facteurs politiques
2- Les facteurs techniques

CONCLUSION

QUESTIONS DU COURS

QUELQUES ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

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INTRODUCTION :

Qu’est-ce que le droit administratif ? Pourquoi une introduction générale au cours de droit
administratif ? Quelle est la place et le rôle du droit administratif dans la vie d’une société et
des institutions dont elle se dote ? Ce sont à ces questions que cette introduction, longue
I – L’OBJET DU
mais nécessaire car utile au plan intellectuel qu’elle tentera de répondre.
DROIT
Le droit administratif est constitué par les règles qui découlent soit de la loi, soit du
AMINISTRATIFINT
règlement, soit de la jurisprudence, soit des principes généraux du droit ou de la coutume
RODUCTION
provenant : sociale ou de la religion. Ces règles ont pour fonction d’organiser
de la pratique
l’administration et son activité au service de la société et de l’intérêt général.

L’introduction à cette matière technique et ardue car non codifiée, donc éparpillée est utile
et nécessaire puisqu’elle devra permettre d’expliquer certains concepts bien complexes qu’il
faudra comprendre pour qu’ils puissent être facilement assimilés.

I – L’OBJET DU DROIT AMINISTRATIF

Comme indiqué plus haut, nous débuterons l’examen de notre introduction au cours de droit
administratif par une interrogation : en quoi consiste l’objet du droit administratif ?
L’étude de l’organisation
Le droit administratif peut être défini comme un ensemble de règles juridiques résultant de
administrative du pays :I – L’OBJET
la loi (textes élaborés par le Gouvernement ou le Parlement, votés par le Parlement et
DU DROIT
promulgués par leAMINISTRATIF
Président de la République) et du règlement (décrets, arrêtés émanant du
Président de la République, du Président du Gouvernement et des Ministres, Walis et
Présidents d’Assemblées Populaires Communales) et portant sur l’organisation et l’activité de
l’administration.

L’administration est constituée quant à elle par l’ensemble des autorités, des agents et
institutions chargées, sous l’autorité des pouvoirs politiques (Parlement et Président de la
République) d’assurer et d’exercer les fonctions et les multiples interventions de l’Etat. Il
s’agit là globalement de l’objet et du domaine du droit administratif. Ce domaine est très
vaste .Il comprend :

1. L’étude de l’organisation administrative du pays :

L’administration, à travers son organisation, apparaît comme un ensemble complexe


d’autorités, d’institutions et d’organismes comprenant le pouvoir central (Présidence de la
République, Gouvernement, Ministères), le pouvoir local (Wilaya, Daîrate, Communes) ainsi
2. 2- L’étude de l’activité administrative :L’étude de
que les multiples organismes et établissement publics chargés de gérer les différents services
l’organisation
publics de administrative
l’Etat et des collectivités du pays
locales tels que :
l’Enseignement, la Santé, la Formation,
l’Emploi, les Sports, la Protection Sociale,…etc.

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2- L’étude de l’activité administrative :
Si au plan formel, l’administration constitue une organisation, elle est avant tout, au plan
pratique une série d’activités et de missions assurées par toutes les autorités et tous les
organes qui la constituent en tant qu’organisation. Le droit administratif a aussi pour fonction
3- L’étude
d’analyser des dans
cette activité moyens
le rapport d’action de entre d’une part l’administration,
essentiel existant,
etl’administration :2- L’étude de l’activité
d’autre part l’administré.

Leadministrative
rapport constitue :la manifestation la plus importante de l’activité administrative. Il
apparaît sous des formes les plus diverses dans lesquelles l’administré devient selon le cas, le
bénéficiaire des prestations de l’administration (cas de la santé, de l’éducation gratuite) le
collaborateur de l’administration, son fournisseur, la victime d’accidents imputables à
l’administration, la victime d’injustices de voies de faits, d’abus de pouvoir imputables à
l’administration….etc.

3- L’étude des moyens d’action de l’administration :

Ces moyens sont constitués par les biens matériels que l’administration possède à titre de
patrimoine et qu’elle emploie. Ces biens sont régis par le droit domanial appelé aussi droit du
4- L’étude
domaine duutilise
public. Elle contentieux administratif
aussi des personnels désignes gérésentendu
par le droit de la fonction
publique dont le statut est édicté par l’ordonnance du 06-03 du 15 Juillet 2006.
comme controle juridictionnel de l’administration :3-
L’administration utilise enfin pour son fonctionnement et la réalisation de sa mission de
L’étude
service publicdes moyens
(santé, d’action
éducation, de l’administration
formation, :
emploi,…etc) des moyens financiers que lui
attribue le souverain (assemblée nationale) sous forme de budget annuel voté par la loi de
finances. Ces moyens financiers sont quant à eux gérés et régis par les règles du droit des
finances publiques. Il convient donc de dire que le droit du domaine public, celui de la
fonction publique ainsi que celui des finances publiques constituent des matières autonomes
mais constituant ensemble le droit administratif.

4- L’étude du contentieux administratif entendu comme controle


juridictionnel de l’administration :

L’idée générale réside dans le fait que certains actes administratifs pris ou commis par les
autorités habilitées sont dans certains cas contestables. Ces actes engendrent des situations
II–LA TECHNIQUE
litigieuses JURIDIQUE
dans lesquelles DU DROIT
sont confrontés ADMINISTRATIF
l’administration :4- L’étude
et les administrés. Le juge
administratif constitue dans ces cas, l’organe étatique spécialisé ayant pour fonction de
du contentieux administratif entendu comme controle
résoudre les litiges en question en appliquant les règles du droit.
juridictionnel de l’administration :
Cette activité constitue ce qui est désigné sous le vocable de contentieux administratif qui
donne naissance, au pouvoir du juge administratif, de contrôler la légalité des actes de
l’administration chaque fois qu’il en est saisi. L’étude de l’organisation de la justice
administrative, de la compétence du juge administratif, du régime juridique des recours
portés devant le juge par les administrés constituent une partie importante du droit
administratif.

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Après avoir examiné sommairement l’objet du droit administratif, quelle est à présent la
technique juridique du droit administratif ?

II–LA TECHNIQUE JURIDIQUE DU DROIT ADMINISTRATIF :


Ce qui est entendu par technique juridique du droit administratif, c’est l’analyse de l’arsenal
de textes juridiques d’une part, et de l’activité juridique d’autre part. L’arsenal ou
l’ordonnancement juridique comporte l’ensemble des règles de droit qui régissent le
1- Notion de
fonctionnement de larègles de droitainsi
société considérée, :II–LA
que TECHNIQUE
les diverses situations juridiques dont
JURIDIQUE
peuvent DUl’administration
être titulaire DROIT ADMINISTRATIF : de l’autre.
d’un côté et les individus

L’activité juridique consiste quant à elle dans l’accomplissement par les individus d’actes
matériels et d’actes juridiques susceptibles de produire des effets de droit faisant naître de
nouvelles règles de droit, d’une part ou modifiant ou supprimant des règles de droit ou des
situations juridiques d’autre part. Il peut donc être affirmé que les règles de droit, les
situations juridiques et les actes juridiques constituent les trois éléments essentiels de la
technique juridique. Examinons chacun de ces éléments.

1- Notion de règles de droit :

L’ensemble des règles de droit en vigueur dans un pays à un moment donné, constitue le
premier élément de l’ordonnancement juridique appelé aussi arsenal juridique. Qu’est ce
qu’une règle de droit ?
2- Notion de situations
juridiques
Définition 1- Notion
: La:règle de droit de règles
est une prescription de portée générale qui règle les rapports
de les
entre droit : eux-mêmes et les citoyens et l’administration. Cette règle de droit est dite
citoyens
nécessaire et obligatoire en ce sens qu’elle est impersonnelle (ne vise pas une personne ou
une catégorie de personnes déterminées) et générale (qui oblige tous les citoyens puisque nul
n’étant au-dessus).

2- Notion de situations juridiques :

Par situation juridique, on entend l’ensemble des droits et obligations dont une personne
peut être titulaire. A titre d’exemples, sont dites situations juridiques, la situation de
propriétaire d’un bien, d’un titre, la situation d’incapable (enfant, mineur, malade mental),
la3- Les de
situation actes juridiques
créancier :2- laNotion
ou de débiteur, situation de fonctionnaire public…
de situations juridiques :
Le droit distingue deux catégories de situations juridiques. Il y a les situations juridiques dites
générales et impersonnelles dites aussi situations juridiques légales ou règlementaires, il y a
aussi les situations juridiques individuelles ou subjectives se rattachant au sujet du droit ou
de l’obligation.

2.1- Les situations juridiques légales ou règlementaires : Ces situations dites


aussi générales et impersonnelles sont celles dont le contenu est le même pour toutes les
personnes qui en sont titulaires. Ce contenu est le même pour tous les individus car il est
déterminé du fait des lois et des règlements. A titre d’exemples nous pourrons citer les droits

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et obligations du commerçant, du magistrat, du fonctionnaire, des mineurs (enfants), des
instituteurs, des notaires…etc.

2.2 – Les situations juridiques individuelles ou subjectives :Ces situations sont


celles dont le contenu, déterminé individuellement peut varier d’un titulaire de situation
juridique à un autre. A titre d’exemple, on peut citer les situations d’un créancier, d’un
locataire, d’un débiteur, d’un contribuable ….Ces situations différent d’un individu à l’autre
car leur contenu est déterminé par l’acte individuel qui à la fois crée la situation juridique,
fixe son contenu en fonction de l’engagement de chacun et lui confère droit ou obligation
selon le cas. Ces situations comportent néanmoins certains éléments déterminés par des
dispositions générales et impératives de la loi ou du règlement.

Il convient à présent d’examiner la notion d’actes juridiques.

3- Les actes juridiques :


Qu’est ce l’acte juridique ? C’est la formalisation d’une volonté dont le but ou l’effet consiste
à modifier l’ordonnancement juridique existant en le complétant, en le modifiant ou en
supprimant certaines dispositions. Ces actes peuvent être classés :
III- LES POUVOIRS
- Soit d’après leurs effets (genre de modification juridique qu’ils impliquent) et c’est la
JURIDIQUES
classification matérielle ; DE
L’ETAT :3- Les actes
- Soit d’après le mode de manifestation de volonté qu’ils empruntent, c’est la classification
juridiques :
formelle.

3.1- Classification matérielle des actes juridiques :Cette classification permet de


distinguer trois catégories d’actes juridiques :

a - L’acte juridique règle :C’est celui qui crée, modifie ou supprime des situations générales
et impersonnelles et qui formule des règles de droit dites générales et impersonnelles. A ce
titre, la loi et le règlement constituent des actes règles puisqu’ils ont pour fonction de régir
des situations juridiques générales et impersonnelles.

b - L’acte juridique subjectif : C’est celui qui crée, supprime, complète ou modifie une
situation juridique individuelle, subjective. A ce titre, le contrat et la convention ou accord
entre les individus constitue chacun un acte juridique subjectif..

En effet, à l’occasion du contrat, de la convention ou de l’accord, les parties discutent et


modèlent à leurs convenances le contenu de leurs situations juridiques, l’objet, ainsi que les
modalités de leurs droits et obligations respectifs.

c -L’acte-condition : Il est le plus souvent un acte à portée individuelle. Il est celui qui
attribue à une personne une situation générale objective en rapport avec les effets des
prescriptions législatives et règlementaires. Il constitue en fait le complément de l’acte règle
en ce qu’il confère aux individus, des situations dont le contenu a été déterminé par des
actes règles (lois ou règlements) mais qui généralement en dehors de leur concrétisation par
des actes-conditions, resteraient des situations abstraites, théoriques non réalisées. Pour
illustrer, on peut citer le mariage (en droit privé) et la nomination d’un fonctionnaire (en

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droit public) qui sont des actes-conditions ; ils entraînent dès leur réalisation, l’attribution
aux concernés du statut légal objectif de l’homme ou de femme mariés et du fonctionnaire
public.

Il convient toutefois de remarquer que si l’attribution de situations générales résultes le plus


souvent d’actes-conditions, ce fait ne constitue pas la règle, puisque dans certains cas,
l’attribution de situations générales peut résulter aussi de simples faits ; c’est le cas
notamment de la majorité qui déclenche et attribue à la personne le statut de l’individu
majeur.

Qu’en est-il à présent du deuxième type de classification ?

3.2 - Classification formelle des actes-juridiques : Du point de vue des différents


modes de manifestation de la volonté dont l’acte juridique est l’expression et la
formalisation, on distingue l’acte juridique unilatéral qui traduit littéralement, la
manifestation d’une volonté unique ainsi que les actes bilatéraux et plurilatéraux qui mettent
respectivement en rapport deux ou plusieurs volontés.

Les actes bilatéraux ou plurilatéraux sont eux-mêmes de deux sortes : les actes bilatéraux ou
plurilatéraux qui sont des actes juridiques collectifs, c’est le cas par exemple de la
délibération d’une assemblée, de la plate-forme d’action d’une association. Dans ces cas, les
parties concourantes manifestation une volonté générale faisant que le but poursuivi est le
même pour toutes les parties concernées.

Il y a des actes bilatéraux ou plurilatéraux dans lesquels les volontés poursuivent des buts
différents, ceux-ci sont dits actes conventionnels. Dans ce cas, le contrat est le type même
de l’acte bilatéral conventionnel dans lequel, chacune des deux parties vise à obtenir que
l’autre partie accepte d’assumer une obligation en contrepartie de celle qu’elle accepte elle-
même.

Nous venons d’examiner la technique du droit administratif à travers l’analyse des différentes
notions de règles de droit, de situations juridiques, et d’actes juridiques. Le paragraphe
suivant sera consacré à l’étude des fonctions juridiques de l’Etat ou autrement dit qu’elles
sont les grandes fonctions classiques de l’Etat.

III- LES POUVOIRS JURIDIQUES DE L’ETAT :


Tout pouvoir de l’Etat résulte des dispositions de la constitution qui révèle dans le titre
relatif (à l’organisation des pouvoirs) trois (03) pouvoirs qui sont :

1-pouvoir
- Le Les actes
exécutif juridiques
; organiques ou
- Le pouvoir législatif ;
formels de l’Etat :III- LES POUVOIRS
- Le pouvoir judiciaire.
JURIDIQUES DE L’ETAT :
Les trois pouvoirs sont exercés séparément par trois (03) organes l’un vis-à-vis de l’autre qui
sont :

- Le Gouvernement dit aussi l’exécutif pour ce qui est administratif ;

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- Le Parlement composé des deux chambres, l’Assemblée Populaire National et le Conseil de
la Nation pour ce qui est législatif ;
- Le corps judiciaire pour ce qui est de la justice.

Tout acte qui émane de ces trois (03) pouvoirs peut se définir du point de vue formel ou
organique, c'est-à-dire en considérant l’organe qui les exerce, ou du point de vue matériel,
c'est-à-dire en considération du contenu de la matière auquel se rapportent. Examinons
chacune de ces deux classifications.

1- Les actes juridiques organiques ou formels de l’Etat :


Dans ce type de classification, les actes juridiques sont classés par rapport à l’organe qui en
est l’auteur. A ce titre, les actes accomplis par l’organe législatif sont des actes
formellement législatifs, de même pour les actes exécutifs ou juridictionnels qui sont
2- Les actes
formellement juridiques
administratifs matériels de l’Etat :1- Les actes
ou juridictionnels.
juridiques organiques ou formels de l’Etat :
2- Les actes juridiques matériels de l’Etat :
Du point de vue matériel, les actes législatifs, administratifs (ou exécutifs) et
juridictionnels se définissent d’après leur nature et leur contenu internes. Ainsi le pouvoir
législatif consiste de la part de l’Etat, à formuler des règles de droit. L’acte législatif, du
IV – LES BASES DU DROIT ADMINISTRATIF :2-
point de vue matériel concerne toutes les dispositions à caractère général, impersonnel,
Les actes
abstrait, juridiques
édictées matériels
par l’Etat. Le de l’Etat
pouvoir exécutif par le :biais de ses différents organes prend
des décisions individuelles sous la forme d’acte-condition ou d’acte subjectif. Quant au
pouvoir judiciaire, il se distingue des deux autres par le fait qu’elle intervient pour résoudre
les litiges et contentieux nés à l’occasion de l’application des actes législatifs et
administratifs.

IV – LES BASES DU DROIT ADMINISTRATIF :


Le droit administratif n’est pas conçu, ni adopté de la même manière par tous les Etats à
travers le monde. Ainsi, cette branche du droit a un rôle plus ou moins important suivant sa
place dans les différents systèmes et régimes politiques. Une des principales données qui
différencie les systèmes de gouvernement concerne l’aménagement de la légalité
1- Les sources du droit administratif :IV –
administrative et de la justice administrative, c'est-à-dire les modalités selon lesquelles
LES BASESestDU
l’administration DROIT
assujettie ADMINISTRATIF
au respect :
du droit et au contrôle du juge administratif.

Dans les Etats modernes, l’activité de l’administration est en effet soumise au contrôle
juridictionnel, cela veut dire que l’administration ne dispose pas d’un pouvoir total, à la
limite arbitraire. Tout comme les particuliers, l’administration fonctionne sur un ensemble de
règles de droit qu’elle doit respecter. Dans les cas où elle viendrait à les enfreindre, ceux qui
en pâtissent peuvent s’adresser aux tribunaux pour faire redresser et réparer les préjudices à
eux causés par l’action de l’administration. C’est le système de l’Etat légal que l’Etat
Algérien a adopté, système qui vise à garantir les administrés contre l’Etat, donc à protéger
les libertés des personnes.

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Dans certains Etats comme en France, il a été créé pour l’administration et ses litiges avec
les administrés, un droit spécial et des tribunaux spéciaux appelés les tribunaux
administratifs coiffés par le conseil d’Etat qui constitue le dernier ressort en matière de
contentieux administratif.

En l’Algérie, après la promulgation de la Constitution en Novembre 1996, et la consécration


du principe de dualité et la création du Conseil d’Etat (Loi organique n° 98-01 du 30 Mai 1998)
et les tribunaux administratif (Loi n° 98-02 du Mai 1998) .Les litiges administratifs doivent
être portés devant ces juridictions.

Dans d’autres pays comme l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique, le droit administratif
n’existe pas en tant que branche de droit. Cela ne veut pas dire que l’administration n’est
pas soumise au droit. Bien au contraire, c’est par un souci extrême de libéralisme, de
protection des libertés individuelles et par méfiance extrême à l égard de l’administration,
considérée comme susceptible de menacer et de limiter les libertés individuelles, que les
Anglais et Américains ont refusé de consacrer l’idée du droit administratif en tant que
branche autonome du droit.

Dans leur système dit Anglo-Saxon, les agents publics et administration sont soumis au droit
commun dans les mêmes conditions que les particuliers. Dans ces systèmes, l’administration
ne dispose pas de droits exorbitants, la loi est la même pour tous et également au dessus de
tous.

Pour revenir au système Français qui a servi de système essentiel de référence pour le droit
administratif Algérien, notons que celui-ci fonctionne selon une dualité de juridictions du fait
de l’existence d’une juridiction administrative complètement séparée de la hiérarchie des
tribunaux judicaires. La juridiction administrative dans le système Français est constituée par
un corps de tribunaux ayant à son sommet un tribunal suprême qui est le conseil d’Etat.

L’unité des juridictions qui stipule que les mêmes juridictions connaissent les litiges du droit
commun, et administratif été le caractéristique de l’organisation judiciaire Algérienne.
La promulgation de la Constitution en Novembre 1996 a consacré le principe de dualité avec
la création des tribunaux administratifs et le Conseil d’Etat en parallèle avec les juridictions
du droit commun.

1- Les sources du droit administratif :


Le droit administratif résulte de trois sources principales que l’on retrouve dans toutes les
branches du droit et qui sont : la loi écrite et l’ensemble des textes à caractère
règlementaire, la coutume et la jurisprudence, ceux-ci vont être examinés tour à tour.

1.1-
2 – La
Lesloiprincipes
écrite et généraux
les textes du
règlementaires
droit :1- : La loi écrite constitue la source
essentielle du droit administratif. Ainsi, il existe différents grands textes qui régissent des
Les sources
domaines dudedroit
importants administratif
l’organisation : de l’administration tels par exemple :
et de l’activité

- Le code de la Commune qui organise les collectivités locales communales ;

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- Le code de la Wilaya qui organise les activités de la Wilaya en tant qu’entité territoriale et
administrative ;

- Le statut général de la fonction publique qui régit le caractère des agents publics…

Il existe aussi une multitude de textes législatifs et règlementaires qui régissent les diverses
matières administratives spéciales, c'est-à-dire le fonctionnement de tel ou tel autre service
public (La Défense Nationale, l’Education Nationale, la Santé, le Sport etc…) le régime de
telle ou telle autre intervention de l’Etat (intervention économique, surveillance des libertés
publiques, le droit d’association, l’information etc…).

En Algérie, les sources textuelles du droit administratif sont la constitution, les traités, les
différentes lois, règlements et les codes. Mais en droit administratif, ceux-ci ne jouent pas le
même rôle qu’en droit privé. En quoi consiste chacune de ces sources ?

La constitution : C’est un texte qui régit les institutions politiques ainsi que les secteurs
importants du droit administratif. Ainsi, il est important de se reporter à la constitution pour
comprendre :

- Les notions de règlement et de pouvoir règlementaire ;


- Le principe de la séparation des autorités administratives et judiciaires ;
- Les garanties offertes aux administrés en matière de libertés publiques ;
- La répartition des matières entre les pouvoirs législatif et exécutif.

Les traités : Les traités internationaux régulièrement ratifiés par le Président de la


République et publiés au journal officiel s’imposent en règle générale à l’administration. La
constitution pose cette obligation en reconnaissant aux traités une autorité équivalente à
celle de la loi.

La loi : Elle est la source essentielle du droit administratif et sert de base au contrôle de
légalité exercé par le juge sur l’action. La loi est l’expression de la volonté populaire, elle est
à ce titre général et impersonnel.
Les règlements : Ils sont quant à eux de plusieurs sortes et de différents niveaux. Il y a :

- Les décrets présidentiels qui émanent du Président de la République ;


- Les décrets exécutifs qui émanent du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Les arrêtés pris par les Ministres ;
- Les arrêtés préfectoraux pris par les Walis ;
- Les arrêtés municipaux pris par les Présidents des Assemblées Populaires Communales.

Tous ces textes examinés, sont rangés hiérarchiquement, et en vertu du parallélisme des
normes. Aucune règle inférieure ne peut contrevenir à une règle supérieure ; cela veut dire
qu’une loi ne peut pas être modifiée, abrogée ou complétée que par une autre loi, qu’un
décret ne peut être modifié, abrogé, ou complété que part un autre décret ou une norme
supérieure, c'est-à-dire une loi ; qu’un arrêté ministériel ne peut pas être complété, modifié
ou abrogé que par un autre arrêté ou une norme supérieure (loi, décret).

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A ce titre, un décret ne pourra pas modifier, abroger ou compléter une loi, de même qu’un
arrêté ne pourra pas modifier, abroger ou compléter une loi ou un décret.

Les codes : L’ensemble des textes concernant le droit administratif n’ont pas l’objet n’ont
pas l’objet d’une codification contrairement à ce qui a été fait en droit privé (codes de
commerce, civil, pénal ; code de procédure civile et pénale…etc.).

L’absence de codification doit sans doute tenir de plusieurs raisons :

- Le droit administratif, droit jeune est constitué des règles qui n’ont pas encore atteint une
stabilité suffisante pour être fixées dans le cadre d’un code.

- Le droit administratif est un droit touffu et complexe qui rend malaisée toute codification.

- C’est un droit dont les règles les plus importantes se trouvent dans la jurisprudence dont la
compréhension suppose une certaine connaissance préalable du droit.

Malgré toutes ces difficultés, des efforts ont été consentis dans les sens d’une codification de
certaines matières de droit administratif et ont permis de donner le jour à certains codes,
tels celui de la wilaya et de la commune, les codes de la santé, de l’urbanisme, des
investissements…etc.

Nous venons d’examiner la source essentielle du droit administratif qui consiste en


l’ensemble des textes. La seconde source à examiner réside dans la coutume.

1.2 – La coutume comme source du droit administratif :La coutume est définie par
le dictionnaire Larousse comme étant une habitude, un usage qui par la force de sa répétition
passe dans les mœurs et les usages de la société. Elle finit par constituer une manière
ordinaire d’agir, consacrée par une règle de droit. Dans le domaine du droit que nous
étudions, la coutume n’est pas étrangère à la formation de certaines règles et à la
construction de certaines théories. On peut notamment signaler son influence sur la théorie
du domaine public en particulier sur la règle de l’inaliénabilité (qui ne se vend pas, qui ne se
transfert pas) du domaine public qui est l’exemple le plus typique de création coutumière. A
ce titre, un Etat ne vend pas des biens appartenant à la collectivité nationale tels (les terres,
les écoles, les hôpitaux, les aéroports…etc).
Ces réserves appartenant au domaine public ont été concédées à la SONATRACH qui est une
société algérienne, mais le sentiment national a assimilé le transfert des quantités en
question de pétrole, à l’aliénation d’une part de souveraineté nationale.

Il faut dire enfin que le projet n’avait pas été suffisamment expliqué et qu’il ne visait pas une
quelconque perte de souveraineté. C’était simplement une vente par anticipation du pétrole
algérien.

La troisième grande source du droit administratif est la jurisprudence que nous allons
examiner ci-dessous.

1.3- La jurisprudence comme source du droit administratif :Il existe des


situations relevant du droit administratif qui n’ont fait l’objet d’aucune législation ou

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réglementation écrite. Le juge statuant en matière administrative n’a pas hésité à combler
les lacunes résultant du vide juridique, soit en précisant soit en créant des règles de droit.
Ainsi, de jugement en jugement, il a été élaboré une partie des règles de droit administratif,
notamment celles relatives au contentieux administratif. Au titre de l’exposé ci-dessus l’on
peut affirmer qu’une partie du droit administratif est d’origine jurisprudentielle.

Dans le système Français, le juge administratif ainsi que le conseil d’Etat ont été tout au long
de l’histoire les principaux initiateurs de règles jurisprudentielles du droit administratif.
Ainsi, ces deux institutions ont été les maîtres d’œuvre de certaines théories fondamentales
érigées en principes généraux du droit administratif, tels :

- La théorie de la responsabilité de l’administration (l’administration répond des dommages


qu’elle cause) ;
- La théorie de la mutabilité des contrats (l’administration peut dans certains cas modifier le
contenu des contrats) ;
- La théorie de la nullité des actes administratifs (le juge peut dans certains cas annuler un
acte administratif jugé abusif).

Cette jurisprudence qui sert de référence et de source d’inspiration au juge Algérien présente
l’avantage de la souplesse et permet de suppléer au vide juridique.

De même, puisque n’étant pas codifiée donc non rigide et dépourvue du caractère de fixité,
elle permet à l’action du juge d’évoluer et de s’adapter facilement à l’évolution de la vie
sociale qui ne cesse d’engendrer de nouvelles situations juridiques pas toujours prévues par le
droit positif en vigueur.

Le droit administratif se réfère également à d’autres sources dites secondaires et qui sont les
principes généraux du droit d’une part, ainsi que la doctrine d’autre part. Que représentent
ces deux notions ?

2 – Les principes généraux du droit :


A propos des principes généraux du droit qui ont une influence directe sur l’élaboration des
règles du droit administratif, il convient de poser trois questions : comment peut –on définir
ces principes ? D’où viennent-ils ? Quelle valeur juridique ?
2.1- Définition relative aux principes généraux du droit : Les principes généraux
du3-
droitLasontdoctrine
un certain :2
nombre– deLes principes
principes qui ne sont pas toujours formalisés dans des
textes juridiques (lois, règlements) sous forme de dispositions. Ils sont dits généraux, cars ils
généraux du droit :
sont généralement inscrits dans les préambules des grands textes tels la Constitution ; les
exposés des motifs des lois et règlements. Ces principes généraux s’imposent et doivent être
respectés par l’administration. A titre d’exemples on peut citer :

- Le principe d’égalité des citoyens devant la loi avec l’ensemble de ses conséquences,
l’égalité des citoyens devant l’impôt, devant l’accès aux fonctions publiques, l’égalité de
tous les citoyens devant les services publics. L’application de ce principe tend à la
suppression, à l’interdiction, des passe-droits, des abus droit.

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- Le principe des droits de la défense selon lequel nul ne peut être sanctionné sans qu’il ne lui
soit donné la possibilité de présenter sa défense.

- Le principe de la non-rétroactivité des actes administratifs selon lequel ceux-ci ne peuvent


produire d’effet que pour l’avenir et jamais pour le passé. Le terme « rétroactivité » est
dérivé du verbe rétroagir, de l’adjectif rétroactif et du nom rétroaction…etc et, qui implique
l’idée de quelque chose qui agit sur le passé.

2.2 – Origine des principes généraux du droit : Pour certains auteurs, les principes
généraux résultant du comportement social et de la conscience collective et se transforment
en coutumes. La plupart des grands principes généraux confirmés aujourd’hui à travers tous
les systèmes de droit ont été codifiés à travers deux grands textes universellement connus à
savoir :

- La déclaration Française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (révolution Française


de 1789) ;

- La déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 (fin de la deuxième


guerre mondiale) ;

- La convention de vienne régissant les relations entre Etats et le traitement des prisonniers
de guerre.

Pour d’autres auteurs, l’origine des principes généraux du droit est purement
jurisprudentielle et qu’ils émanent donc du juge qui dépasse sa fonction qui consiste à rendre
justice, crée également une partie du droit.

2.3 – Quelle est la valeur juridique des principes généraux du droit ?Pour
répondre à cette question, il conviendra de déterminer si les principes généraux du droit ont
valeur de droit positif d’une part, et de situer leur place dans la hiérarchie des règles du
droit.

Pour certains auteurs, les principes généraux du droit ne sont que l’énonce de vérités
philosophiques ou idéologiques sans valeur juridique mais qui servent à inspirer le législateur
sans s’imposer au juge. Pour d’autres, ils ont valeur de loi, donc valeur obligatoire et
s’imposent à l’administration.

Dans le système juridique algérien, il est plutôt rare de constater la violation des principes
généraux du droit, dont la plupart étaient recensés dans la charte nationale : (droit à
l’enseignement gratuit, droit au travail, droit à la médecine gratuite…).

Concernant la place des principes généraux du droit dans la hiérarchie des règles de droit, là
aussi les positions des différents auteurs ne sont pas toujours concordantes.

- Pour certains, ces principes ont valeur de loi et se situent donc au niveau constitutionnel
et devraient donc s’imposer au juge et au législateur. Cependant, cette conception est
constamment remise en question, puisque ces principes peuvent non seulement ne pas
s’imposer au juge mais aussi être enfreints par le législateur lorsque la nécessité l’impose.

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- Pour d’autres, la place exacte des principes généraux de droit varie selon le principe en
cause. Il a été proposé une solution qui situe certains principes généraux de droit entre la loi
et le règlement. A ce titre :

- Ils ont une valeur dite « infra-législative » (c'est-à-dire inférieure à la loi) puisqu’ils ne
s’imposent pas aux législateurs qui peuvent les transgresser, les modifier, les adapter etc…).

- Ils ont une valeur dite « suppra-règlementaire » c'est-à-dire supérieure au règlement)


puisqu’ils sont supérieurs aux décrets et aux autres règlements pris par le pouvoir exécutif.
Ce pouvoir donc s’y soumettre sans quoi le contrôle du juge annule les textes règlementaires
pris, contrairement aux dispositions et prescriptions contenues dans les principes généraux de
droit transgressés.

Après l’étude de la notion de principe général de droit, comme source secondaire du droit
administratif, qu’en est-il à présent de l’autre source secondaire à savoir la doctrine.

3- La doctrine :
Le dictionnaire QUILLET définit la doctrine comme l’ensemble des opinions et positions
intellectuelles que l’on adopte ou que l’on professe sur quelques matières. En ce domaine,
c’est donc l’ensemble des opinions que les auteurs de droit (professeurs, législateurs,
auteurs) adoptent et professent.
4 - L’autonomie
Le rôle de la doctrine, n’est pas à proprement parler, d’être une source de droit. Toutefois,
lesdu droit
auteurs de droit les plus éminents, ont contribué de par leurs études, leurs œuvres et
leurs opinions à l’élaboration
administratif :3- de grandes règles du droit. Certains d’entre-deux continuent à
avoir une grande influence sur l’évolution de la jurisprudence et l’élaboration du droit.
La doctrine :
Parmi les auteurs Algériens du droit administratif, il y a lieu de citer essentiellement AHMED
MAHIOU et MAHFOUD GHOZALI.

Parmi les auteurs Français, il y a deux catégories de doctrinaires :

1- Les anciens qui datent de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle parmi lesquels
il convient de citer Léon DUGUIT, Maurice Hauriou, Gaston, GEZE….et d’autres.

2- Parmi les auteurs récents dont les ouvrages ont constitué les références essentielles pour
les étudiants Algériens en droit, il y a lieu de connaître Jean RIVERO ; André DE LAUBADERE ;
Georges VEDEL…Certains ouvrages de ces auteurs sont réédités régulièrement et font encore
autorité tant en FRANCE qu’en ALGERIE ainsi que dans d’autres pays qui se sont inspirés du
système français d’organisation et de droit administratif.

Après avoir examiné les sources du droit administratif, il convient d’étudier à présent un de
ses caractères importants, celui de son autonomie par rapport aux branches du droit.

4 - L’autonomie du droit administratif :


Que signifié la notion d’autonomie du droit administratif ? En quoi est –il autonome ?
Autonome par rapport à quoi ? C’est la réponse à ces questions qui nous permettra de
préciser cette notion.

V-LE CHAMP D’APPLICATION DU DROIT


ADMINISTRATIF
TAG0721 SEMESTRE I :4 DROIT
- L’autonomie
ADMINISTRATIF du Propriété CNFEPD Page 15
droit administratif :
L’idée d’autonomie du droit administratif par rapport aux autres branches du droit suppose
l’existence de règles spécifiques concernant l’activité de l’administration. Dans la plupart des
pays, il existe des règles particulières à l’activité de l’Etat sans qu’il n’existe un dispositif
complet de règles de droit administratif.

Ainsi dans ces pays, (Anglo-Saxons notamment) certaines institutions comme l’expropriation,
la réquisition ne constitue pas des règles de droit administratif mais des exceptions ou des
dérogations à un droit commun applicables seulement à l’Etat. Dans ces systèmes, il n’ y a
qu’un seul droit (le droit commun) avec un seul juge, et quelques rares dérogations ou
exceptions commandées par l’intérêt général, et exécutées par l’Etat.

Dans le système Français par contre (qui nous sert historiquement de référence), le principe
est que l’activité de l’administration est soumise à des règles spécifiques formant le droit
administratif et à un juge propre constituant le juge administratif.

C’est exceptionnellement que l’activité de l’administration sera portée devant le juge


ordinaire ou qu’elle sera soumise au droit commun ou privé. A titre d’exemple, les marchés
que passe l’administration avec des fournisseurs sont régis par la réglementation des marchés
publics et non par le code de commerce, de même que les contentieux qui en résultent sont
jugés par le juge administratif.

Il en résulte une dualité concernant le droit applicable à l’activité de l’administration d’une


part, et le juge habilité à connaître du contentieux de l’administration, de l’autre part. De
cette dualité découle l’autonomie du droit administratif dont il convient d’analyser les
manifestations et les limites pour enfin voir comment définir le droit administratif.

4.1- Les manifestions de l’autonomie du droit administratif :La thèse de


l’autonomie du droit administratif a reçu sa première formulation dans un célèbre arrêt
(décision de justice) celui de l’affaire Blanco rendu en France par le tribunal des conflits en
février 1873 concernant la responsabilité de l’administration. Cette affaire se résume ainsi :
Une demoiselle, Agnès Blanco est renversée par un train appartenant à l’Etat. Les parents de
la jeune fille actionnent l’Etat en justice. Durant la procédure, le problème s’est posé de
savoir, si ceux-ci pouvaient invoquer les règles du droit privé pour obtenir la réparation du
préjudice subi par leur fille. Le tribunal des conflits chargé de délimiter les champs
d’application du droit public et privé devait décider que :

« La responsabilité qui peut incomber à l’Etat pour les dommages causés aux particuliers ne
peut pas être régie par les principes établis dans le code civil pour les rapports de particulier
à particulier ».

Cette position du tribunal des conflits par rapport à la responsabilité de l’administration à été
étendue à l’ensemble du droit administratif.

Pour caractériser cette autonomie du droit administratif, il conviendra d’examiner deux


autres notions ; celle des prérogatives dite de puissance publique ; celle des sujétions de
puissance qui constituent la contrepartie des prérogatives. Le terme sujétion désigne ici les
obligations de la puissance publique.

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Les prérogatives de puissance publique : Le droit administratif reconnaît à l’administration
des pouvoirs importants sur les administrés d’où la consécration d’une réelle inégalité de
droit au profit de l’administration et au détriment des administrés. L’ensemble de ces droits
constitue ce que nous avons appelé les prérogatives de puissance publique. Parmi ces
prérogatives l’on peut citer :

- Le pouvoir d’imposer des prescriptions : c’est le pouvoir règlementaire en vertu duquel


l’administration édicte des prescriptions obligatoires ; à titre d’exemple, on peut citer les
différentes interdictions relatives au code de la route, aux attroupements …etc ; une telle
prérogative n’est pas susceptible d’être reconnue dans les rapports entre particuliers.

- Le pouvoir de contraindre les citoyens à fournir certaines prestations telles les impôts, le
service militaire, le service civil, l’interdiction de s’installer professionnellement dans
certaines zones…etc.

- Le privilège d’action d’office ou d’exécution d’office qui est une procédure particulière que
l’administration peut mettre en œuvre lorsqu’une personne ne respecte pas une décision
administrative.

Le privilège du préalable qui est une prérogative de l’administration présente un double


aspect :

1- C’est la possibilité, reconnue à l’administration de prendre des décisions exécutoires,


c'est-à-dire applicables immédiatement sans recours au juge. Par contre en droit privé, un
particulier ne peut jamais de lui-même contraindre un autre particulier à exécuter une
obligation. Il doit d’abord s’adresser au juge pour faire reconnaître son droit, obtenir un titre
exécutoire et réaliser son droit.

En droit administratif, c’est au particulier qu’il revient de s’adresser au juge pour contester
la régularité de la décision administrative pour faire valoir ses droits, par contre les autorités
administratives se délivrent elles-mêmes le titre exécutoire qui rend leurs décisions
applicables d’elles-mêmes.

2- L’administration se trouve toujours dans la position du défendeur; en d’autres termes,


grâce au privilège du préalable qu’elle contraint l’administré à prendre dans le procès, la
position défavorable du demandeur, qui consiste à prouver que la décision contestée est
illégale, irrégulière et l’administration a tort.

De même, puisque la décision est d’elle-même exécutoire, l’action devant le juge n’est pas
suspensive, n’arrête pas l’application de la décision attaquée. Voila résumées, les
prérogatives accordées à l’administration au nom de l’intérêt général dont elle à la charge.
Ces prérogatives qui paraissent exorbitantes sont cependant, assorties en contrepartie, des
subjections qui pèsent sur l’administration.

Les sujétions de puissance publique :Il convient de ne pas perdre de vue que le droit
administratif ne comporte pas seulement que les droits exorbitants conférés à
l’administration. En effet, il ne faut pas omettre que sur l’administration pèsent des
obligations non moins exorbitantes.

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Ces sujétions sont toutes les contraintes que comporte le droit administratif et qui s’imposent
à l’administration.

Ainsi à côté de la puissance publique, il y a la servitude publique. Pour illustrer, il peut être
cité les exemples suivants :

- L’administration ne peut agir qu’en conformité avec l’intérêt général ;

- Les missions de l’administration sont déterminées par la loi ou le règlement et


l’administration ne peut s’en écarter sans commettre d’illégalités réprimées par le juge ;

- L’exercice d’une compétence administrative est généralement obligatoire et ne peut faire


l’objet d’une renonciation ou d’une délégation alors que pour le particulier la capacité
d’action n’est pas toujours obligatoire. Il est libre de faire ou ne pas faire un acte juridique.

- L’administration est assujettie à des règles strictes pour le recrutement de ses agents
(statut général de la fonction publique) et pour le choix de ses co-contractants contrairement
aux particuliers qui peuvent choisir librement leurs employés et leurs co-contractants.

Cette panoplie de sujétions complète et équilibre les prérogatives de puissance publique pour
constituer les éléments originaux du droit administratif et consacrer l’autonomie de cette
branche. Toutefois cette autonomie n’est pas totale, ni absolue puisqu’elle rencontre des
limites que nous allons étudier ci-dessous.

4.2- Les limites à l’autonomie du droit administratif : Jusqu’à la seconde guerre


mondiale, l’ensemble de la doctrine consacrait irréversiblement la thèse de l’autonomie
totale du droit administratif par rapport au droit privé. Depuis, cette thèse ne correspond
plus à la réalité car il y a de plus en plus de liens et d’interférences entre les deux branches
du droit et plus particulièrement entre le droit administratif, le droit civil et le droit
commercial.

Les raisons des interférences entre les deux branches du droit sont nombreuses et l’on peut
citer parmi elles quelques-unes dont :

- Le développement des entreprises publiques à caractère économique qui impose que celles-
ci se soumettent au droit privé pour une meilleure rentabilité économique.

- Le développement de l’interventionnisme et du dirigisme économique de l’Etat avec comme


conséquence, la soumission d’activités privées au droit administratif notamment dans le
cadre de la réglementation des marchés publics, lesquels marchés sont dans grand nombre de
cas conclus avec des entreprises privées.

- Souvent la difficulté rencontrée pour délimiter les domaines respectifs du droit administratif
et des autres droits rapprochent le doit public et le droit privé. Ces rapprochements donnent
lieu à des interférences fréquentes qu’il convient de préciser ci-dessus.
a- Souvent il y a correspondance des règles du droit administratif avec celles du droit privé
tout en s’en distinguant.

Bien souvent, les règles du droit administratif s’inspirent des règles du droit privé tout en les
modifiant et en les adaptant. Cette pratique d’où résulte une certaine analogie entre les
règles des deux catégories de droit (public et privé) s’explique par l’existence de principes

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généraux de droit dominant toutes les branches du droit constituant le socle de tout système
juridique.

Cette analogie (ressemblance d’une chose avec une autre, ici des règles du droit public avec
celles du droit privé) s’explique aussi par l’élaboration du droit administratif par des
spécialistes connaissant parfaitement le droit civil et interprétant l’ensemble des règles du
droit administratif à la lumière de leur conception du droit civil.

En matière d’interpénétration et d’emprunts réciproques des deux branches du droit, on peut


citer les exemples suivants :

- La notion de force majeure consacrée par le droit administratif est empruntée au droit civil.

- En matière de contrats, la règle de l’immutabilité (immuable ; qui ne change pas) a été


assouplie par le droit administratif pour permettre à l’administration de pouvoir modifier les
contrats qu’elle a conclus.

- En matière de responsabilité, le droit administratif s’est inspiré de la notion de faute pour


créer celle relative à la « faute de service » qui est le fondement de la responsabilité
administrative.

b- Les emprunts purs et simples au droit privé

Certaines règles de droit public sont parfois empruntées purement et simplement au droit
privé. Cet emprunt est quasi-automatique chaque fois que l’administration veut se placer
dans les mêmes conditions qu’un particulier. Par exemple, s’agissant d’acquérir un
immeuble, l’administration peut mettre en œuvre la procédure d’expropriation qui est une
institution du droit public, mais elle peut aussi rechercher un arrangement ou une entente
amiable avec le propriétaire et acquérir l’immeuble en question par l’achat en passant un
contrat conforme aux stipulations du droit civil.

Ces emprunts ne sont pas unilatéraux, c’est- à- dire qu’il n’ y a pas que le droit administratif
qui emprunte aux droits civil et commercial, puisque le juge statuant en matière civile peut à
son tour être amené à appliquer les règles du droit administratif.

La théorie de l’autonomie du droit administratif par rapport aux autres branches du droit a
été l’occasion d’une longue controverse et d’analyses abstraites et formelles qui voilent les
réalités historiques et qui ne tiennent pas compte du fait que le droit doit nécessairement
évoluer avec le contexte économique et social qu’il est appelé à régir.

Il convient de retenir que si le droit administratif est apparu tard en tant que corps de règles,
distinct du droit civil, cela est dû à une évolution historique de la société, de ses mœurs
politiques et de ses pratiques économiques.

L’apparition du droit administratif devait correspondre au passage d’une formation


économique et social de type féodal (dans laquelle les relations d’autorité se confondent
avec l’autorité du roi) à une formation économique et sociale de type capitaliste qui exige
que soient délimitées le champ des activités de l’Etat soumises à des règles particulières par
opposition à celles des individus soumises à d’autres règles, celles du droit privé.

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Il convient aussi globalement de faire un double constat correspondant à un double
mouvement : le premier est celui de la publicisation du droit privé (emprunts fréquents au
droit public), le second qui n’est perçu que récemment est celui de la « privatisation » au
plan juridique des activités de l’Etat qui résulte du fait que les services, les entreprises et les
contrats de l’Etat sont de plus en plus soumis aux règles du droit civil et commercial.

Après avoir étudié les bases du droit administratif, il convient à présent d’étudier le champ
d’application de cette branche du droit.

V-LE CHAMP D’APPLICATION DU DROIT ADMINISTRATIF :


La détermination du champ d’application du droit administratif fait essentiellement appel à
deux critères : Celui des actes de puissance publique et celui du service public. Ce sont donc
en principe tous les actes comportant l’un ou l’autre des deux critères, et souvent les deux
ensembles qui entrent dans le champ du droit administratif. Que signifient donc les notions
d’actes de puissance publique et de service public ?
1- Les actes de puissance publique :V-LE CHAMP
1- Les actes de puissance
D’APPLICATION DU DROIT publique :
ADMINISTRATIF :
Dans les actes de puissance publique, il convient de distinguer deux sortes : Les actes
d’autorité et les actes de gestion. Cette distinction est apparue en France au milieu du XIXème
siècle.

1.1-
2. Les
Le actes d’autorité
critère :Dans l’activité
de service public de :1-
l’Etat, il y a certains actes qui sont fondés
sur l’idée de la puissance unilatérale de l’Etat, c’est la puissance publique fondée sur
Les actes de puissance publique :
l’autorité de l’Etat. Pour accomplir ces actes, les organes et services de l’Etat procèdent au
moyen d’ordres, d’interdictions, de règlements unilatéraux qui ne sollicitent pas l’avis des
administrés mais qui s’imposent à eux.

Dans cette hypothèse, l’Etat accomplit des actes d’autorité. L’ensemble de l’activité de
l’Etat fondée sur ce type d’actes, relève de règles spéciales qui constituent le droit
administratif.

1.2- Les actes de gestion :Il y a aussi, l’autre aspect de l’activité de l’Etat, dans
laquelle ce dernier ne fait pas usage de sa volonté unilatérale de commandement et de ses
prérogatives de puissance publique.

Dans cette hypothèse, l’Etat agit comme n’importe quel particulier le ferait dans la gestion
de son patrimoine. C’est le cas par exemple lorsque l’Etat passe un contrat, achète des
équipements maintient ses infrastructures, détermine les budgets de fonctionnement ou
d’équipement des différents Ministères, des Wilayates etc.……

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Ces actes sont des actes de gestion, qui peuvent, suivant la réglementation, soit relever du
droit administratif, soit du droit privé.

Après avoir examiné les actes de puissance publique constitués par les actes d’autorité et
ceux de gestion, qu’en est-il à présent du critère de service public ?

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2. Le critère de service public :

Le service public peut être défini de différentes manières, cependant, l’ensemble de ces
définitions se complètent mutuellement, ainsi en première définition, le service public peut
être appréhendé comme l’ensemble des opérations dont se charge l’Etat, qu’il accomplit et
qui intéresse le public, c'est-à-dire la société. Comme deuxième définition, le service public
VI-être approché
peut LES CARACTERES
comme l’ensemble desDE différentes branches, d’administration de l’Etat et
L’ADMINISTRATION
l’ensemble ET
des intérêts de la collectivité DU
nationale auxquels cet Etat doit pourvoir.

A DROIT ADMINISTRATIF
ce titre, certaines activités et certaines branches, comme la Santé, l’Education Nationale,
la ALGERIEN :2. Le
Défense Nationale, critère l’Ordre
la Formation, de Public, l’Electricité, l’Eau, les Transports
etc.…constituent autant de services publics dévolus exclusivement à l’Etat en tant
service public :
qu’activités et qui ne peuvent être confiées à des particuliers. Ces activités constituent aussi
autant de branches d’administration de l’Etat. Ce sont des services, organiquement parlant,
de l’Etat.

Cette notion de service public a été considérée au début du 20ème siècle comme le fondement
même du droit administratif puisque selon la doctrine « tout ce qui concerne l’organisation et
le fonctionnement des services publics proprement dits, centraux ou locaux, soit que
l’administration agisse par voie de contrat (acte de gestion) soit qu’elle procède par autorité
(acte de puissance publique), constitue une opération administrative qui est par sa nature de
la compétence administrative, c'est-à-dire du champ d’application du droit administratif.

C’est ainsi que l’acte administratif, le contrat administratif, le domaine public, la fonction
publique sont définis par référence à l’organisation et son fonctionnement des services
publics.

Ce raisonnement permet d’établir l’équation suivante :

Service public = droit administratif, cependant, dans la pratique, cette équation ne se vérifie
pas toujours puisque l’administration emprunte dans bien des situations des règles au droit
privé (droit civil et commercial notamment) autrement dit l’administration peut agir de deux
façons :

1- Soit en utilisant les prérogatives de puissance publique qui entraînent pour elle le bénéfice
des privilèges et d’obligations découlant du droit public ;

2- Soit en utilisant les mêmes procédés que les particuliers (gestion privée) qui entraînent la
soumission de l’Etat au droit privé.

Après avoir examiné le champ d’application du droit administratif, qu’en est-il des caractères
de l’administration et du droit Algérien. Il convient donc de les examiner sans perdre de vue,
que l’administration et le droit administratif Algériens devront subir une rapide évolution
compte tenu du processus enclenché de démocratisation de la vie publique, de la
libéralisation de la vie politique et économique devant résulter de l’instauration du
multipartisme.

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L’administration sera l’instrument de la collectivité nationale à travers un Parlement dans
lequel seront représentées l’ensemble des sensibilités et des opinions politiques que recèle le
champ politique national.

VI- LES CARACTERES DE L’ADMINISTRATION ET DU DROIT


ADMINISTRATIF ALGERIEN :

Le droit administratif Algérien s’élabore depuis l’indépendance ; il est en conséquence un


droit jeune qui a emprunté force caractères au droit administratif Français, aux modèles
Soviétique et Yougoslave. Il convient cependant, de noter que ces emprunts n’ont pas été
purement est simplement annexés au droit administratif Algérien. Ils ont surtout servi de
1- Les facteurs politiques :VI- LES CARACTERES DE
référence, de source d’inspiration au législateur Algérien qui a dû les modeler, les adapter
L’ADMINISTRATION
afin qu’ils s’intègrent au ET DU DROIT
contexte ADMINISTRATIF
socio-économique Algérien et qu’ils agissant
favorablement sur celui-ci.
ALGERIEN :
Le droit administratif Algérien n’est donc pas une copie conforme du droit Français,
Soviétique ou Yougoslave comme l’affirment avec facilité certains. Il n’est pas non plus un
assemblage de systèmes puisés à divers horizons. Il possède son autonomie et son unité, il
constitue un véritable système juridique, un ensemble de règles et de structures qui ont
répondu à une phase historique de développement de l’Algérie (Phase post-indépendance) et
qui ont permis aux institutions de l’Etat de fonctionner comme elles ont fonctionné depuis
l’indépendance.

Le regard avec un certain, recul sur l’administration et le droit administratif Algérien les fait
apparaître comme un champ de rapport de forces où interférent, où agissent des facteurs
politiques et technique, c’est en examinant tour à tour l’ensemble de ces facteurs que nous
comprendrons mieux les caractères essentiels des institutions administratives de l’Algérie.
Nous examinerons donc tour à tour :

- Les facteurs politiques ;


- Les facteurs techniques.

1- Les facteurs politiques :


Depuis l’indépendance l’Algérie a vu ses institutions fonctionner sous l’empire d’un système
politique caractérisé par un parti unique. Cette donnée politique fondamentale, amène à
poser la question des rapports entre l’administration et le ou les partis. Il convient donc de
situer d’abord le problème.
2 - Les facteurs
Position du problème :Les rapports entre l’administration et les partis politiques posent
techniques :1- Les facteurs
problème dans tous les régimes politiques. Ces problèmes peuvent être posés ainsi :
politiques :
- En cas de parti unique, l’administration et le parti unique doivent-ils être indépendants ou
dépendants l’un de l’autre ?

- S’ils sont dépendants, ou imbriqués l’un dans l’autre, jusqu’où peuvent aller cette
dépendance et cette imbrication ?

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- Lequel du parti ou de l’administration doit dominer l’autre ?

- Enfin quelles sont les conséquences de ce type de rapports sur la vie des institutions du
pays et sur le fonctionnement de l’Etat ? A ces questions, les régimes politiques ont apporté
des réponses diverses.

Les régimes multi partisans et libéraux :Afin de ne pas troubler le fonctionnement de


leurs administrations et d’éviter que ne se développent en leur sein des luttes partisanes, les
régimes multi partisans et libéraux ont pour principe de renforcer le principe de neutralité au
sein de leurs administrations.

Ainsi en Angleterre et en France, l’administration est en principe neutre et ne subit que


faiblement l’influence des partis, lesquels accusent d’ailleurs l’administration de constituer
un pouvoir décisif autonome. Cette neutralité a pour résultat la stabilité de l’administration
devant la mouvance des partis et leur alternance au pouvoir, cette stabilité de
l’administration dans ces deux pays contribue à satisfaire leurs communautés respectives.

Les Etats-Unis, eux par contre, ont connu pendant longtemps une forte instabilité de leur
administration en vertu de la pratique qui voulait que les postes administratifs reviennent
automatiquement au parti vainqueur aux élections présidentielles.

Ce système appelé « Spoil System » (en Anglais) ou « Système des dépouilles » a entraîné de
graves inconvénients dont l’instabilité des fonctionnaires qui devait perturber sérieusement le
fonctionnement des services de l’Etat.

Ces inconvénients ont poussé les Américains à abandonner cette pratique pour la remplacer
par celle du « Merit System » ou « Système de mérite » qui stipule que « le poste de
responsabilité est confié à celui qui le mérite quelles que soient ses tendances au plan
politique », l’essentiel étant que les fonctions confiées soient assumées avec compétence.

Il convient de retenir que dans les régimes multipartisans et libéraux, les parties politiques ne
sont pas maîtres de l’appareil administratif bien que chacun d’eux exerce sur cet appareil
une influence plus ou moins importante selon qu’il participe ou non au pouvoir.

Qu’en est-il à présent de l’administration en régime de parti unique ?

Les régimes de parti unique : Les régimes modernes de parti unique sont apparus au
XXème siècle à partir de la révolution d’octobre 1917 de l’Union Soviétique. Ces régimes vont
transformer profondément le schéma classique d’organisation libérale de l’administration. Il
est possible de les classer en trois catégories :

a- Les régimes de type marxiste ou communiste : Dans ces types de régimes, les rôles
respectifs du parti et de l’administration s’intègrent de sorte que l’Etat et la société
constituent le même ensemble. Dans cette conception, l’administration constitue
l’instrument de domination aux mains du parti, elle se retrouve dans un rapport de
subordination à l’égard du parti.

Dans le régime marxiste ou communiste, le parti est le parti du prolétariat, classe sociale
dominante. L’administration se trouve donc entre les mains du prolétariat considéré comme
classe sociale promoteur de la révolution socialiste, cela est la théorie du régime.

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Les pays dits de l’Est, socialistes ayant ces dernières années basculés vers le système libéral
(Yougoslavie, Bulgarie, Pologne, Tchécoslovaquie, République Démocratique Allemande,
URSS), la conception et le fonctionnement de leurs administrations respectives vont donc
subir des transformations qualitatives importantes, cela n’empêche cependant pas que
certains pays demeurent encore organisées selon le type marxiste ou communiste, il s’agit
essentiellement de la Chine, du Vietnam, ou de Cuba, et de la Corrée du Sud.

b- Les régimes de type fasciste : L’histoire du monde a connu bien des régimes fascistes
dont le parti nazi Allemand, les partis fascistes Italien (Mussolini), Espagnol (du général
Franco) ; Portugais (du général Salazar). Ils avaient pour mission de dominer totalement l’Etat
non point pour le mettre au service du parti mais au service du chef du parti.

Ces régimes justifiaient, au nom de l’Etat, tous les abus commis par les chefs des parties en
question, il est vrai que le culte de la personne, dans ses régimes fascistes était-tel qu’il était
admis que rien ne saurait exister en dehors de la volonté de ces chefs

c- Les régimes des pays du Tiers-monde :Ces régimes sont très disparates, certains sont
proches du modèle marxiste (Ethiopie, Bénin), d’autre du modèle fasciste (Zaïre, Cambodge
des khmers rouges), d’autres enfin empruntent à la fois aux modèles marxiste et fasciste et
arrivent à constituer un amalgame qui rend leur classification impossible. Cet Etat de fait
n’empêche pas le problème des rapports parti-administration de se poser.

Les coups d’Etat fréquents dans ces pays, sont en réalité la conséquence des difficultés qu’il
y avait à déterminer les rôles respectifs des différentes instituions constituant ces Etats
(parti, administration, armée). Il convient de retenir que les partis uniques dans la plupart
des pays du Tiers- Monde ont servi, ou continuent de servir de paravent derrière lequel
s’abrite soit un régime militaire, soit un régime de pouvoir personnel.

Cependant, le problème des rapports entre le parti et l’administration se pose selon deux
points de vue :

- Du point de vue organique (celui des organes constituant l’Etat, en nous demandant quels
sont les rapports entre le parti et l’administration, ces institutions doivent-elles s’imbriquer,
se confondre l’une dans l’autre ou bien se distinguer ?

- Du point de vue fonctionnel en nous demandant quelles sont les fonctions et prérogatives
respectives du parti et de l’administration ?

C’est sous ce double point de vue que nous essayerons d’analyser la situation que connaissait
l’Algérie dans un passé tout à fait récent pour mieux entrevoir, comprendre les
transformations qualitatives fondamentales que va induire la démocratisation en cours de la
vie politique et institutionnelle.

Les rapports parti-administration en Algérie sous l’ère du parti unique :


Durant la guerre de libération, le problème des rapports entre le parti et l’administration ne
se posait pas tout puisque le Front de Libération National constituait la dynamique de toutes
les activités orientées exclusivement dans le but de libération du pays.

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A l’indépendance, cependant, il fallait mettre sur pied un Etat en mesure de prendre en
charge les tâches de reconstruction nationale et de développement économique. Ces tâches
n’ayant pas été dès le départ considérées comme étant du ressort du parti, il fallait donc
s’atteler à la constitution d’une puissante administration, qui allait compte tenu de l’urgence
et de l’ampleur des programmes de développement à mettre en œuvre, déterminer les
rapports qu’elle devait entretenir avec le parti unique. Quels sont donc ces rapports.

a- Les rapports organiques :En Algérie, il convient de remarquer que l’affiliation au parti
FLN, lorsqu’il constituait le parti unique, était libre. Le citoyen Algérien avait entière liberté
de s’affilier ou de ne pas s’affilier au parti du FLN. Toutefois, cette liberté se trouvait
compromise, dès lorsqu’il était question pour le citoyen d’accéder à certains postes de la
fonction publique ou de la fonction politique.

En effet, pour accéder à ces postes en question, l’affiliation au FLN était requise. C’est du
moins ce qui était prévu théoriquement, car dans la réalité des nominations aux emplois
supérieurs de la fonction publique, la filiation au parti FLN n’était pas toujours la condition
essentielle.

Il est aussi arrivé que l’administration et le parti unique se soient disputés les meilleurs
éléments. Cependant, comme l’administration offrait de meilleures garanties de sécurité et
de stabilité de l’emploi, elle est dans la plupart des cas, parvenue à enlever au parti unique
les meilleurs éléments que présentait le marché national de l’emploi, ceci faisait que les
intellectuels ou les techniciens allaient plus dans l’administration qu’au parti qui accusait un
état de sous encadrement important.

Pour remédier donc à ce sous encadrement, l’ordonnance du 17 Février 1971 organisant le


statut du personnel du parti et de ses organisations de masses (UNPA, UNJA, UNFA , ONM,
UGTA…) ainsi que la carrière des membres du parti, a été inspirée du statut général de la
fonction publique.

Par ailleurs, cette ordonnance prévoyait la possibilité de détachement des personnels du parti
vers l’administration et réciproquement afin de ne pas isoler ces deux institutions l’une de
l’autre. Cette disposition a permis un réel rapprochement entre le parti et l’administration.

Malgré ce rapprochement qui devait conduire à l’intégration l’un dans l’autre (parti et
administration), il était aisé de constater un réel déséquilibre des rapports entre
l’administration et le parti et en défaveur du parti qui ne faisait en fait qu’avaliser les
décisions élaborées par l’administration et les rendait sous forme de résolutions adoptées lors
des réunions du comité central du parti FLN.

Par ailleurs, les rapports organiques pouvaient être analysés au niveau de l’implantation
respective de l’administration et du parti. Le système qui prévalait au temps du parti unique
était celui des hiérarchies parallèles qui faisaient que l’administration et le parti
s’implanteraient par circonscriptions territoriales par services et par branches d’activité. Au
titre par exemple de l’implantation territoriale, la structure du parti épousait la structure
administrative avec la Kasma au niveau de la commune, la fédération au niveau de la Daïra et
la Mouhafadha au niveau de la Wilaya.

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Toutefois, si le principe d’implantation était le même, il n’en demeure pas moins que le parti
était moins bien structuré que l’administration pour les raisons évoquées plus haut, à savoir
que l’administration présentait davantage d’attrait aux compétences dont disposait le pays.

Qu’en est-il à présent des rapports fonctionnels entre l’administration et le parti unique ?

b- Les rapports fonctionnels entre l’administration et le parti unique Ces rapports


fonctionnels s’analysent à travers la répartition des missions et des fonctions entre
l’administration et le parti. Si cette répartition avait été facile à concevoir en théorie, en
pratique elle a été bien difficile à mettre en œuvre.

Elle a souvent été la cause d’empiètement réciproque de l’administration sur le parti et vis
versa, donc aussi de conflits entre le parti et l’administration.

Examinons pour mieux comprendre, le schéma théorique de la répartition de ces tâches ainsi
que les difficultés pratiques qui en ont résulté.

 Le schéma théorique :Ce schéma était celui prévu par la charte de Tripoli et d’Alger qui
prévoyaient un schéma très simple consistant à confier au parti du FLN l’ensemble des tâches
de conception et à l’administration, l’ensemble des tâches d’exécution.

La mission d’exécution de l’administration comporte deux tâches importantes ; il s’agit de la


concrétisation des directives générales du gouvernement (qui était le gouvernement du parti
unique) et du parti, c'est-à-dire de la mise en œuvre de moyens nécessaires (humains,
matériels, financiers, juridiques) pour atteindre les objectifs déterminés par le parti.

La seconde mission, consiste simplement en l’exécution des tâches quotidiennes, qui


constituent la part la plus importante de l’administration.

La mission de conception du parti recouvre trois fonctions :

- Celle de la conception et de l’élaboration de la doctrine générale (idéologie, culture,


orientation), des programmes généraux et des lignes directrices de la politique
administrative. Cette tâche de conception et d’élaboration se faisait en liaison étroite avec la
politique économique et sociale du pays.

- Celle de l’animation, c'est-à-dire la fonction d’impulsion de manière à inciter les principaux


organes de l’Etat à agir pour éviter que ne s’installent la routine, l’inertie, voire
démobilisation.

- Enfin, celle du contrôle, qui consiste à veiller sur l’application et l’exécution effective des
directives générales émanant du parti.

Ce schéma théorique apparemment simple et cohérent s’est cependant, heurté à de sérieuses


difficultés au cours de son application.

 Les difficultés pratiques :Ces difficultés ont été nombreuses, nous n’examinerons que les
plus marquantes :

- En premier lieu, il n’est pas toujours facile dans la pratique de distinguer les limites entre la
mission de conception et celle d’exécution. La réalité, vécue dans bien des secteurs a prouvé
que l’administration concevait la politique et les programmes divers, lesquels étaient avalisés
par le parti sous forme de résolutions, qui revenaient pour exécution au niveau de

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l’administration. I y a donc en premier, empiètement de l’administration sur une mission
essentielle relevant du parti.

- En second lieu, il y a eu des phases (dans la vie politique et institutionnelle du pays)


d’omnipotence (c’est-à-dire de domination totale) de l’une ou l’autre des deux institutions en
présence. Ainsi, l’on a vu le parti vouloir transformer l’administration en un simple rouage
mécanique qui ne pouvait plus agir sans lui en référer, d’où des retards et parfois risque de
paralysie.

L’on a également vu l’administration récuser le parti dans bien des situations (récuser veut
dire ne pas admettre certaines décisions) en se réfugiant derrière des attitudes
bureaucratiques et paralysantes.

- En troisième lieu, on a vu l’administration s’identifier au parti, et le parti s’identifier à


l’administration. On a d’ailleurs bien consacré la formule « l’administration du parti ». Cette
difficulté a permis d’aboutir à une administration qui dans bien des cas « oubliait
d’administrer » pour se consacrer à des discussions et des querelles d’ordre politique.

Le parti unique est quant à lui parvenu au moyen d’une organisation importante à devenir un
appareil complètement bureaucratique, incapable de concevoir, d’animer ou de contrôler ;
c’était l’identification du parti unique à une seconde administration dont le budget équivalait
ou dépassait même celui de certains secteurs relevant de l’administration.

Le problème global des relations entre le parti unique et l’administration de l’Etat avant fait
l’objet d’une résolution du conseil de la révolution en Novembre 1965 (le conseil de la
révolution était l’organe de commandement et l’organe législatif après que la constitution et
l’assemblée nationale furent suspendues consécutivement au coup d’Etat du 19 Juin 1965).

Cette résolution prévoyait les modalités et procédures de collaboration aux différents niveaux
et dans les différents secteurs de la vie nationale entre les institutions relevant du parti
unique et celles de l’administration. Mais cette résolution n’a pas reçu d’application effective
dans la réalité pratique du terrain.

Ce déséquilibre peut paraître, avec le recul, bien inévitable compte tenu du modèle de
développement économique choisi par l’Algérie et qui privilégiait les aspects techniques et
technologiques par rapport aux aspects idéologiques et à la mobilisation des masses.

Quand est-il à présent de l’administration Algérienne dans son rôle économique ?

L’administration économique Algérienne :Le système administratif hérité par


l’Algérie au lendemain de l’indépendance était de nature libérale puisque résultant du
système administratif libéral Français. Les caractéristiques de ce système Algérien étaient
essentiellement les suivantes :

- C’est d’abord une administration de souveraineté dont les tâches principales étaient : le
maintien de l’ordre, la police, l’armée, la justice. Un tel système ne devait pas s’occuper,
des activités économiques lesquelles étaient sensées ressortir de l’initiative privée qui
appartenait essentiellement aux colons.

- C’est ensuite une administration qui devait être limitée dans ses moyens. Ses missions étant
limitées aux fonctions de souveraineté, ses besoins matériels, humains et financiers devaient
être aussi limités.

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- C’est enfin, une administration soumise à un contrôle étroit sur le plan politique devant le
parlement (assemblée nationale) et sur le plan juridique devant le juge administratif
Français.

Avec l’indépendance, tous ces caractères qui devaient être ceux de l’administration
Algérienne allaient être vite remis en question compte tenu d’une part de la nécessité et de
l’ampleur des programmes de développement mis en œuvre pour sortir le pays du chaos
résultant d’une guerre de libération nationale dévastatrice et de 130 années de colonisation,
et d’autre part, d’une option socialiste posée comme principe politique par les chartes de la
Soummam, de Tripoli et Alger.

Les conséquences attendues de ce revirement se traduisaient de la matière suivante :

- L’administration algérienne devait vite voir son activité dépasser les missions classiques de
souveraineté pour s’étendre à tous les secteurs de la vie économique et sociale qui échappent
peu à peu à l’initiative privée. L’Etat se transforme en industriel, en commerçant, en
agriculteur...L’extension des activités de l’Etat voit naître et se développer un véritable droit
public économique qui devait encadrer toutes les activités publiques économiques par un
réseau d’institutions et de règlementations ;

- L’Etat devait vite avoir un énorme besoin en hommes, en moyens matériels et en finances.
Les dépenses publiques de fonctionnement et d’équipements devaient vite devenir l’élément
déterminant de l’équilibre économique du pays, de sorte que le capital privé se voit confier
un rôle négligeable ;

Par de là ces données socio-politiques, le droit Algérien est un droit jeune en pleine mutation
et formation. L’interventionnisme économique de l’Etat a constitué le motif de la formation
d’un droit public économique sur lequel peu d’études ont été menées.

Après avoir étudié successivement les facteurs politiques puis les facteurs économiques et
sociaux, il convient à présent d’examiner les facteurs techniques qui ont contribué à
l’édification des caractères de l’administration et du droit administratif Algériens.

2 - Les facteurs techniques :


Comme nous l’avons examiné aux paragraphes précédents l’élaboration des règles de droit
administratif résulte grandement des différentes données politiques, économiques et
sociales. Cette élaboration dépend aussi de données techniques qui constituent l’objet même
du cours de droit administratif.

2 - Les
Avant facteurs
d’examiner techniques
les techniques : branche du droit, il convient de préciser certaines
de cette
notions concernant l’élaboration, l’application et le contrôle des règles du droit
administratif.

L’élaboration des règles du droit administratif :Le pouvoir d’élaboration des règles
du droit administratif revient au parlement qui l’exerce sous forme de lois, et au
gouvernement sous forme de décrets présidentiels ou de décrets exécutifs, ces derniers sont
du ressort de chef du gouvernement. L’Assemblée Nationale légifère dans les domaines
déterminés par la Constitution, le Gouvernement quant à lui prend des décrets pour les
matières relevant du domaine règlementaire.

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Il faudrait noter que , l’Algérie, avant la promulgation de la Constitution de 28 Novembre
1996, ne possède pas d’organisme consultatif qui, pouvait aider les autorités, dans leur tâche
technique, d’élaboration et de rédaction des textes de droit, après la création du Conseil
d’Etat en vertu de la loi organique n° 98-01 DU 30 Mai 1998, il est attribué au Conseil d’Etat
un rôle consultatif dans l’élaboration des textes de loi , on retrouve les mêmes dispositions en
droit Français dont le conseil constitutionnel, intervient après coup pour déclarer
constitutionnellement conforme ou anti- constitutionnel un texte de loi ou un règlement voté
par l’assemblée nationale ou pris par le gouvernement. L’avis a posteriori rendu par le conseil
constitutionnel, confirme ou infirme selon le cas, la loi ou le règlement contesté dont il est
saisi. L’avis du conseil constitutionnel s’impose tant à l’assemblée nationale qu’au
gouvernement.

Après avoir examiné l’aspect concernant l’élaboration des règles du droit administratif qu’en
est-il de leur application ?

L’application des règles du droit administratif :Les structures mentales et


culturelles de la société Algérienne fortement désarticulées par une longue colonisation n’ont
pas facilité l’adhésion à un dispositif juridique pas toujours en harmonie et en adéquation
avec la personnalité Algérienne, d’autant plus que ce dispositif juridique était fortement
inspiré de celui du colonisateur. Cet état de fait a conduit à de multiples obstacles d’ordre
structurel et humain en ce qui concerne l’application des règles administratives. Quels sont
donc ces obstacles ?

 Au plan de l’organisation : L’administration Algérienne dégage un trait frappant celui de


son instabilité. De celle-ci résultent des empiètements, des chevauchements de compétence,
des défaillances, des querelles administratives, le tout débouchant sur la sous-administration
chronique et une bureaucratie paralysante. Pour confirmer cette instabilité il suffira
d’illustrer par quelques exemples :

- Le Ministère de la Formation Professionnelle dissous en 1987 a été recréé en 1990, et appelé


aujourd’hui Ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnels ;

- Le Ministère des Moudjahidines dissous en 1990 a été recréé en 1991 ;

- Le Ministère de l’Information dissous en 1990 a été recréé sous l’intitulé du ministère de la


Communication en 1991 ;

- Le Ministère de la Planification a été remplacé par un Conseil National à la Planification ;

- Des institutions importantes ont connu une existence éphémère tels que le Commissariat à
l’Organisation de la Gestion des Entreprises (COGE) ou le Commissariat à l’Innovation et à la
Réforme Administrative (CRIA) ;

- L’organisation de la Wilaya a connu plusieurs réformes organiques, des directions de Wilaya,


l’on est passé aux divisions de Wilaya pour revenir en 1990 aux mêmes directions de Wilaya.

Les exemples de ce genre sont nombreux et il serait fastidieux de les citer tous et c’est pour
cela que nous allons passer à l’examen des difficultés d’application des règles du droit
administratif sur un nouveau plan : le plan humain.

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 Au plan humain : Au lendemain de l’indépendance, l’administration Algérienne s’est
trouvée totalement dépourvue d’administrateurs en qualité et en quantité suffisante du fait
du départ massif des Français établis en Algérie. Cette indisponibilité d’administrateurs a vu
ses effets s’amplifier face à l’ampleur des activités et des programmes qu’il fallait en toute
urgence accomplir pour remettre en marche les institutions de l’Etat et la vie du pays. Ce
manque de moyens humains devait constituer assez durablement un réel goulot
d’étranglement pour l’efficacité de l’Etat.

Pour remédier à cette situation de manque dramatique de compétences, il fut créé divers
établissements de formation dont l’Ecole Nationale d’Administration et les centres de
formation administrative. Leurs missions étaient de former pour satisfaire les besoins des
rouages administratifs en personnels qualifiés à tous les niveaux et pour tous les secteurs de
l’Etat chargés de la gestion administrative.

Qu’est-il à présent du contrôle des règles du droit administratif après la description de la


situation qu’ont connu les institutions de l’Etat en matière d’encadrement ?

Le contrôle des règles du droit administratif :L’administration est soumise à deux


types de contrôles ; celui qu’elle exerce sur elle-même dit aussi auto-contrôle ou contrôle
intérieur, celui exercé de l’extérieur par le juge. Nous examinerons successivement ces deux
catégories :

1- Le contrôle administratif (contrôle intérieur) :Ce contrôle est celui exercé par
l’administration en son sein. Pour ce faire, elle dispose de services spéciaux d’inspection
placés aux différents niveaux de la hiérarchie, coiffés par un inspecteur général placé auprès
du ministre. Les plus connus parmi les services d’inspection sont les services d’inspection des
finances, ainsi que la cour des comptes créée par la loi de Mars 1980.

Cette cour chargée du contrôle des comptes de l’administration et des entreprises publiques,
ne constitue pas une juridiction, dès lors qu’elle constate une malversation ou une mauvaise
gestion, elle ne peut juger l’auteur puisqu’elle n’en a pas missions, elle ne peut que le
différer devant le juge qu’elle saisit.

Le contrôle administratif est également exercé quotidiennement par le supérieur


hiérarchique sur le collaborateur subalterne en vertu de la responsabilité exercée.

2- Le contrôle contentieux (contrôle extérieur) :Cette deuxième catégories de contrôle, dit


contrôle contentieux est exercé par le juge statuant en matière administrative ; ce contrôle
revêt deux aspects :

- Il y a le recours pour excès de pouvoir, appelé aussi recours en annulation, et qui concerne
tous les cas où les particuliers actionnent l’administration en justice, car ils considèrent que
l’acte pris par l’administration, n’est pas conforme à la loi, le juge en constatant l’illégalité
prononce l’annulation de l’acte qui ne peut plus être exécuté par l’administration, ou qui est
tenu de procéder à réparation si l’acte a été exécuté et s’il a été cause de préjudice pour
celui qui a intenté l’action en annulation. Ce recours est exercé devant la chambre
administrative, ou le conseil d’Etat.

- Il y a le recours de pleine juridiction ou recours en indemnisation. Il est exercé par tout


particulier qui subit un dommage par la faute de l’exécution d’un acte administratif.

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Dans ce cas, le particulier en question peut demander réparation devant le juge statuant en
matière administrative, c’est par le moyen de ce recours de pleine juridiction (ou encore en
indemnisation) que la responsabilité de l’administration est mise en jeux pour obtenir le
versement d’une indemnité correspondant au dommage subi par le demandeur (celui qui a
engagé l’action en justice) du fait de l’administration.

Ces recours de pleine juridiction sont faits devant les chambres administratives des cours.
La compétence des cours en question obéit des règles sociales quant à sa détermination. Ces
règles, seront étudiées au titre d’un chapitre ultérieur.

Ce double contrôle juridictionnel, c'est-à-dire, le recours en annulation et le recours en


indemnisation, est important pour une double raison : D’abord, il assure et impose à la
puissante administration le respect de la légalité, ensuite il permet au juge statuant en
matière administrative de préciser les règles du droit administratif et même de créer
certaines qui formeront la jurisprudence.

Cependant, la jurisprudence en matière administratif et avec la création du Conseil d’Etat


commence à connaître une évolution même si elle reste limitée. En définitive, la
connaissance du droit administratif Algérien, par les citoyens, nécessite une plus grande
publicité par l’administration qui l’élabore, qui l’applique et qui le contrôle dans son
application.

Le juge administratif pour sa part doit avoir un rôle bien plus actif, les auteurs et les
spécialistes doivent quant à eux initier de multiples études qui auront à constituer la
doctrine. Par ces vœux s’achève l’introduction générale au cours de droit administratif.

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CONCLUSION :

Le droit administratif résulte de la loi et du règlement. Il régit le fonctionnement de


l’administration, son organisation ainsi que ses rapports avec les administrés, au service
desquels elle active. Ce droit administratif peut paraître exorbitant par rapport au reste du
droit qui régit les rapports entre les particuliers, cependant s’il est réellement exorbitant
CONCLUSION
c’est :
parce que l’intérêt général qu’incarne l’administration ou autrement dit le service
public, prime sur le simple intérêt individuel.

L’intérêt général justifie donc le caractère exorbitant de ce droit qui est l’instrument de la
réalisation de la puissance publique, qui n’est autre que la puissance collective qu’exerce
l’appareil administratif mandaté par la constitution dont se dote la nation pour assurer les
différents équilibres sociaux, politiques, économiques et culturels.

QUELQUES ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE :

Cette bibliographie comprend les ouvrages essentiels de référence, d’auteurs Algériens ou


étrangers exerçant pour la plupart les fonctions de professeurs de droit dans les Universités,
ainsi que des mémoires de doctorat de l’institut de droit et des sciences économiques
d’Alger.
LEÇON N° 02 : LES DONNEES JURIDIQUES DE L’ORGANISATION DE
L’ADMINISTRATION ALGERIENNEQUELQUES ELEMENTS
Ouvrages et auteurs Algériens :
DE BIBLIOGRAPHIE :
Ahmed MAHIOU : Cours d’instituions administratives
Abderrahmane REMILI : Les instituions administratives Algériennes
Abderrahmane REMILI : L’administration Algérienne
A.BOUSSOUMAH : Les grands services publics
Missoum SBIH : L’administration publique Algérienne.

Ouvrages et auteurs étrangers :


André DE LAUBADERE : Traité élémentaire de droit administra Tome I et II.

Georges VEDEL : Droit administratif

C.BONTEMP : Histoire des institutions Algériennes

Jean Mary AUBY et : Fonction publique; biens publics et travauxRobert DUCOS-ADER


publics.

J-MOREAU : Administration régionale, locale et municipale.

G.PEISER : Contentieux administratif

J-CHEVALIER et D.LOSCHAK : Introduction à la Science administrative.


R.SAVY : Droit public économique

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Mémoires de Doctorat et auteurs :
C.BENAKEZOUH : L’administration territoriale déconcentrée en Algérie (1974)

S.BENAISSA : L’aide de l’Etat aux collectivités locales (1971)

A.BENCHENEB : Le contentieux des biens de l’Etat (1975)

Mme MANSOUR.F : La compétence des cours en matière administrative (1972)

M.STAMBOULI : Les structures administratives et le développement économiques (1968)

A.TOUDERT : Les finances locales et l’intervention communale (1973)

Législation et règlements :
- Statut général de la fonction publique.

- Code de la Commune

- Code de Wilaya

- Décrets portant attributions et organigrammes des Ministères

- Les lois de finances.

- Décrets portant attributions et organisation d’établissements publics à caractère


administratif (Etablissements Hospitaliers, d’Enseignement Supérieur ; de Formation
Professionnelle etc…).

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LEÇON N° 02 : LES DONNEES JURIDIQUES DE L’ORGANISATION
DE L’ADMINISTRATION ALGERIENNE

OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de


définir les données de l’organisation de l’administration algérienne.

I.ETUDE
PLAN DELECON
DE LA LA NOTION
: DE LA PERSONNE MORALE :LEÇON N°
02 : LES DONNEES JURIDIQUES DE L’ORGANISATION DE
I - ETUDE DE LA NOTION DE LA PERSONNE MORALE
L’ADMINISTRATION ALGERIENNE
1- La notion de la personne morale
2- Les différentes personnes morales
3- Le régime juridique commun aux diverses personnes morales.

II - LA DECENTRALISATION ET LA CENTRALISATION
1- La notion de centralisation
2- La notion de déconcentration
3- La notion de décentralisation
4 – Avantages et inconvénients résultants de la centralisation et à la décentralisation

III - LA TUTELLE ADMINISTRATIVE


1- Définition de la tutelle administrative
2- Distinction du pouvoir de tutelle et pouvoir hiérarchique
3- Les buts de la tutelle administrative
4- Les procédés de la tutelle administrative

CONCLUSION

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I.ETUDE DE LA NOTION DE LA PERSONNE MORALE :

1- La notion de la personne morale :


Le droit considère certains groupements de personnes, légalement autorisés, comme des
personnes juridiques, distinctes des personnes physiques qui composent ces groupements.
1- La notion de la personne morale :I.ETUDE DE LA
Ces groupements, le droit les qualifie de personnes morales pour les différencier des
NOTION
personnes DE LA
physiques PERSONNE
ou individus MORALE :
qui les constituent.
2 – Les différentes personnes
L’habillage juridique de personnalité morale attribue au groupement en question, perçu en
morales :1- La notion de la personne
tant que personne juridique, des droits, des obligations, une unité et une permanence en
morale
matière :
d’existence, même si les personnes qui composent ce groupement ne sont pas les
mêmes dans le temps.

La personnalité morale de ces groupements résulte d’une construction intellectuelle (Produit


de l’imagination) mais est suffisante, puisque consacrée, reconnue par la loi pour conférer à
ceux-ci le statut de sujet de droit qui lui permet d’agir dans des domaines précis (Economie,
Commerce, Protection des enfants, Protection des malades, des personnes âgées….) d’avoir
un patrimoine, d’agir (Ou ester) en justice, d’avoir une raison sociale, un non, un siège ou
domicile etc.

Quelles sont à présent les différentes personnes morales ?

2 – Les différentes personnes morales :


Il conviendra de distinguer deux grandes catégories de personnes morales : Celles relevant du
droit privé et celles qui ressortissent du droit public. D’autres personnes morales dites
spéciales relèvent à la fois du droit privé et du droit public.

2.1- Les personnes morales de droit privé :Les personnes morales de droit privé sont
3 – Le régime juridique commun aux
en règle générale, celles qui ne disposent pas de prérogatives de puissance publique et qui ne
diverses
peuvent personnes
pas imposer morales
d’obligations aux tiers.:2
Ces –personnes
Les morales ne sont pas habillées à
différentes
agir personnes
au nom de la puissance morales
publique, : au nom de l’Etat.
c'est-à-dire

Parmi ces personnes morales de droit privé on peut citer :

a- Les sociétés qui sont des personnes morales fondées sur un contrat de société et dont
l’objet réside dans la réalisation et le partage des bénéfices. Les sociétés sont civiles ou
commerciales suivant leur forme et selon qu’elles font ou qu’elles ne font pas des actes de
commerce.

b- Les autres personnes morales de droit privé ont d’autres buts que le partage des bénéfices.
Ce sont les syndicats et les associations. Les syndicats ont pour unique objet de défendre les
intérêts professionnels des travailleurs. Les associations, quant à elles, peuvent être créées
pour toutes sortes de causes à l’exception de la réalisation et du partage de bénéfices. Ce
sont des personnes morales à but non lucratif.

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Ces syndicats et associations ne peuvent jouir de la personnalité morale, donc de la capacité
d’avoir des droits et des obligations, qu’à partir du moment où ils sont devenus licites c'est-à-
dire reconnus ou agréés par décision du Ministère de l’Intérieur ou de la Wilaya, dans le cadre
de la loi.

2.2- Les personnes morales de droit public : Les personnes morales de droit public
se caractérisent par le fait qu’elles détiennent des prérogatives et attributions de la
puissance publique, c'est-à-dire de l’Etat.

Ces personnes morales du droit public se répartissent en trois catégories qui sont :

- L’Etat détient une vocation administrative générale et une capacité d’action sur le plan
national (Ensemble du territoire national) et sur le plan international (Affaires étrangères).

- Les collectivités locales qui correspondent aux Wilayates (Ou départements) et aux
Communes. Ces collectivités locales ont une vocation administrative limitée correspondant
pour chacune d’elles à une partie du territoire national. L’Algérie compte en 1992, 48
Wilayates et 1541 Communes. Ces collectivités locales dotées de la personnalité morale de
droit public, n’ont aucune vocation sur le plan international. Les prérogatives
sont définies pour l’essentiel par les codes de la Wilaya et de la Commune.

- Les établissements publics qui constituent un moyen de mise en œuvre et de réalisation


d’un service public (Mission dévolue à l’Etat) ont une mission donnée par la spécialité de
l’activité qui leur est assignée. Un Hôpital Public, une Ecole Publique, un Centre de
Formation Professionnelle, un Institut Public d’Enseignement supérieur constituent des
établissements publics qui agissent pour le compte de l’Etat, de la puissance publique, et
réalisent une mission de service public et d’intérêt général. Le but de ces établissements est
en conséquence à caractère non lucratif qui ne tend pas à la réalisation et au partage de
bénéfices.

Il convient de signaler qu’il n’existe pas de personnes morales publiques en dehors des trois
catégories étudiées ci-dessus. On peut, en définitive, définir l’établissement public comme
étant toute personne publique autre que l’Etat et les collectivités locales exerçant une
prérogative de puissance publique.

2.3- Les personnes morales spéciales : On qualifie de personnes morales spéciaux


certains groupements qui présentent un aspect mixte et qui relèvent à la fois du droit privé
pour certains aspects et du droit public, pour d’autres. C’est le cas par exemple de personnes
privées chargées d’un service public.

C’est dans la catégorie des personnes morales spéciales que l’on peut ranger par exemple les
Centres Privés de Formation Professionnelle, les Ecoles Privées, les Cliniques Privées qui
assurent un service public, tout en étant régis au plan statutaire par le droit privé. C’est aussi
le cas des Entreprises Publiques que la profession de commerce relève du droit privé.

Il convient de dire en définitive, qu’il existe un problème de frontière dans certains cas entre
personnes morales de droit public et personnes morales de droit privé et qui engendre un
certain embarras pour ranger certains groupements dans l’une ou l’autre des catégories
étudiées.

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Le constat de cette insuffisance que ni les législateurs, ni les juristes n’ont réussi à rattraper
définitivement, n’empêche pas l’existence d’un régime juridique commun aux diverses
personnes morales. C’est ce que nous examinerons au point suivant.

3 – Le régime juridique commun aux diverses personnes morales :


Le régime juridique commun aux diverses personnes morales, qu’elles soient de droit public
ou de droit privé, comporte essentiellement deux règles que nous examinerons ci-dessous.

3.1.La première règle :Dans tous les cas de personnes morales il y a désignation de
personnes physiques qui agissent pour le compte de celles-ci et en leur nom. En effet, une
II – LA CENTRALISATION ET LA DECENTRALISATION :3 – Le régime
personne morale ne peut agir par elle-même. Ainsi, dans une société à responsabilité limitée
oujuridique
SARL, c’est commun aux diverses
le gérant désigné personnes
par acte notarié, morales
qui agit pour : et au nom de la
le compte
SARL. De même, dans une société par actions, c’est le président directeur général qui agit
pour le compte de la société, habilité pour cela, par l’assemblée générale des actionnaires et
le conseil d’administration. Ces exemples concernent quelques cas de personnes morales de
droit privé.

La même règle de l’organe désigné agissant au nom et pour le compte de la personne morale
est également valable pour l’ensemble des personnes morales de droit public. Ainsi, un
établissement public. (Hôpital, Centre de Formation etc) ne peut agir valablement que par un
organe régulièrement désigné en la personne d’un directeur ou chef d’établissement qui le
dirige et qui agit au nom et pour le compte de l’établissement et dans la limite des missions
de ce dernier.

3.2.La seconde règle : Elle consiste en ce que les personnes morales de droit public ou
de droit privé (À l’exception de l’Etat qui dispose d’une compétence large) voient leur
activité et leur capacité limitées par le principe de spécialité ou de la spécialisation. Ce
principe interdit à ces personnes morales d’agir ou de faire des actes ne se rapportant pas à
l’objet et aux missions particulières définis par le statut de la personne morale considérée.
Ainsi, ce principe interdit à un hôpital de créer un service de transport de marchandises de
même qu’une société de commerce ne saurait être autorisée à créer un hôpital.

Après avoir examiné les notions de personnes morales de droit public et de droit privé, il
convient à présent d’étudier les modalités d’organisation et de fonctionnement de ces
personnes morales à travers la notion de décentralisation.

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II – LA CENTRALISATION ET LA DECENTRALISATION :
Le pouvoir administratif central est constitué par le Président de la République et le Premier
Ministre ou Chef du Gouvernement relayés par les ministères qui forment, ensemble,
l’administration centrale. Ce pouvoir administratif central est relayé au niveau local par les
Wilayas et les Communes.
1.Etablissements
Les La notionPublicsde centralisation
Nationaux, participent:II – LA
dans leurs spécialités respectives ou suivant
CENTRALISATION
leur ETduLA
spécialisation, à l’exercice DECENTRALISATION
pouvoir : Suivant leur statut,
administratif central ou local.
ces établissements sont dotés d’une mission et d’une compétence à caractère national ou
local.

Les relations entre ces diverses administrations qui exercent le pouvoir administratif,
notamment entre le niveau local et le niveau central, posent le problème des modalités de
leur organisation qui répondent à certains principes de structures que sont la centralisation,
la décentralisation, la concentration ou la déconcentration.

Il conviendra d’examiner tour à tour les développements qui vont suivre ce que recouvre
chacune des notions énoncées ainsi que les avantages et les inconvénients qui résultent de
l’application effective de chacune d’elles à travers les systèmes d’organisation. L’étude
s’achèvera sur l’examen de la notion de tutelle administrative.

1. La notion de centralisation :
Un appareil ou un système administratif est dit centralisé dès lors qu’il réunit l’ensemble de
pouvoirs administratifs entre les mains d’une seule autorité centrale en principe celles du
Président de la République. L’Etat est dans ce cas incarné, par un seul organe central qui
délègue une partie de ses pouvoirs au seul Chef du Gouvernement et aux Ministres, ses
collaborateurs
2- La directs. notion
Les autres agents
de de l’Etat sont intégrés dans des structures
hiérarchisées placées sous l’autorité directe des différents Ministres qui représentent l’Etat et
déconcentration :1. La notion
dont la mission consiste à assurer l’exécution des mesures et des décisions prises par
de centralisation
l’autorité centrale. :
Tel que décrit ci-dessus, il ressort qu’un système administratif totalement ou fortement
centralisé est difficile à concevoir. Ce type d’organisation existe exclusivement dans les
régimes monarchiques conservateurs.

Dans un système républicain, ce mode d’organisation serait inefficace et conduirait à


l’asphyxie.

Toutefois, la centralisation s’accompagne d’une déconcentration qui permet à l’autorité


centrale de déléguer certains de ses pouvoirs à certains organes locaux. Ces organes locaux
désignés par l’autorité centrale agissent au nom de celle-ci dans la limite des pouvoirs qui
leur sont délégués.

L’exemple Algérien pouvait être considéré comme un système centralisé jusqu’à la


constitution de Févier 1989 qui introduisait la possibilité d’une décentralisation effective par

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la désignation sur la base d’un choix populaire par des élections locales d’une Assemblée
Populaire de Wilaya et d’une Assemblée Populaire communale, désignées respectivement par
les abréviations A.P.W et A.P.C. Ces deux assemblées chargées statutairement de la gestion
et de la promotion des intérêts locaux, représentent aussi les différentes tendances politiques
par le moyen des candidats élus.

2- La notion de déconcentration :

Le système organisé suivant les modalités de la déconcentration peut être défini comme un
système dans lequel toutes les décisions de grande importance et à caractère national
relèvent de la compétence de l’autorité centrale qui néanmoins, confère aux organes et aux
pouvoirs locaux, représentant le pouvoir central, certains pouvoirs de décision ayant un
impact
3 local. – La notion de
décentralisation :2- La notion de
Cette formule de la déconcentration vers les mains des organes locaux de certains pouvoirs
dedéconcentration :
décision allège les charges des Ministères qui n’ont pas à prendre de décisions en matière
d’affaires locales.

La déconcentralisation est motivée par le fait que l’on considère que les organes locaux
représentant le pouvoir central sont mieux placés pour comprendre, prendre en charge et
résoudre les affaires locales. Cette déconcentration permet aussi d’éviter l’afflux de tous les
problèmes des localités vers le pouvoir central et d’éviter la surcharge et l’asphyxie de celui-
ci. Elle permet aussi d’éviter les lenteurs et les complications dans le traitement des affaires.

Les organes agissant au nom de l’autorité centrale, c'est-à-dire de l’Etat sont le Wali au
niveau de la Wilaya ou Département ainsi que le Chef de Daïra au niveau de la Daïra ou
arrondissement. Ils sont les agents privilégiés qui réalisent et par lesquels se réalise la
déconcentration. Ils sont habilités par leurs statuts respectifs ainsi que par le code de la
Wilaya à agir et à décider aux lieux et place des Ministres à propos de certaines opérations.

La déconcentration est plus ou moins grande et développée à raison des pouvoirs plus ou
moins importants que le pouvoir central accordé aux Walis et aux Chefs de Daïrate. Quel que
soit le niveau de développement de la déconcentration (Compte tenu de l’importance des
pouvoirs et des compétences remis aux Walis et aux Chefs de Daïrate), celle-ci ne doit pas
être confondue avec la décentralisation qui constitue un mode différent de l’organisation de
l’administration, ce que nous examinerons au chapitre qui suivra.

3 – La notion de décentralisation :
La décentralisation se traduit dans la pratique différemment de la déconcentration. Pour
cela, il convient d’examiner au titre de ce chapitre ce qu’est la décentralisation ou comment
la définir ainsi que les différentes formes que cette notion peut revêtir.

3.1
4. – Définition
Avantages de laet
notion de décentralisation : La décentralisation est le modèle
inconvénients
d’organisation administrative dans lequel certains pouvoirs de décision et certaines
résultantrelèvent
compétences de la du
centralisation
pouvoir d’organeset de élus, représentant la communauté locale.
locaux
laorganes
Ces décentralisation :3 sont
représentatifs, élus – La notion de la décision ainsi, que de son exécution.
responsables
de décentralisation :
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Dans un système décentralisé, le pouvoir n’appartient pas exclusivement au seul pouvoir
central. A côté de l’Etat, il existe les collectivités ayant la personnalité morale et qui
participent au pouvoir de décision.

Ont le statut de personnes morales de droit public participant à la décentralisation, la Wilaya


et la Commune dans la mesure où ces deux institutions jouissent de l’autonomie organique et
fonctionnelle par rapport au pouvoir central et qu’elles n’agissent que dans le cadre de la
prise en charge des intérêts des communautés et collectivités locales.

3.2-Distinctions entre décentralisation et déconcentration : Il convient d’établir


deux types de distinction entre décentralisation et déconcentralisation, l’une à caractère
technique, l’autre à caractère politique.

a- Au plan politique : La déconcentration constitue une technique de commandement


dépourvue totalement de teneur et d’esprit démocratique puisqu’elle concentre l’ensemble
des pouvoirs aux mains de l’administration centrale. La décentralisation ‫ل‬quant à elle, repose
sur l’esprit et les valeurs démocratiques puisqu’elle vise à faire gérer le maximum d’affaires
locales par la communauté elle-même ou ses représentants.

b- Au plan technique : La déconcentration remet certains pouvoirs à des agents locaux


désignés et nommés par l’administration centrale. Ces agents locaux sont des fonctionnaires
de l’Etat, représentant celui-ci et agissant en son nom au niveau local. Ils sont soumis au
pouvoir hiérarchique de l’administration centrale et ne sont responsables que devant celle-ci.

La décentralisation, quant à elle, permet que certains pouvoirs de décision soient exercés par
des organes élus par les citoyens et soumis seulement au contrôle de tutelle de
l’administration centrale.

Pour illustrer et tendre compréhensibles les différences de fond existant entre la


décentralisation et la décentration, il convient de mettre en rapport deux institutions : la
Daïra et la Commun. On peut dire que la Commune est une institution décentralisée puisque
dotée d’une Assemblée Populaire et d’un Président d’Assemblée ou Maire élus par les
habitants de la Commune. L’assemblée élue, de même que le maire élu, sont chargés par la
communauté locale de gérer les affaires locales. La Daïra, par contre, constitue une
circonscription administrative territoriale regroupant plusieurs Communes. Elle constitue une
institution déconcentrée parce que l’organe qui la dirige, le Chef de Daïra, est un agent
nommé et désigné par le pouvoir central et représente l’Etat.

3.3 – Les formes de la décentralisation : Il y a en pratique deux formes de


décentralisation : celle dite de décentralisation territoriale et celle dite de décentralisation
par services et que nous examinerons tour à tour à travers leurs contenus respectifs.

a- La décentralisation territoriale : La décentralisation territoriale est celle qui se fait au


profit des personnes morales de droit public représentant un groupement, un ensemble
territorial que sont la Wilaya ou la Commune, c’est la reconnaissance, à travers cette
décentralisation de la personnalité morale à une circonscription territoriale avec comme
prérogatives, le droit d’avoir un patrimoine distinct de celui de l’Etat, d’établir un budget
autonome, d’exercer des attributions de puissance publique.

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b- La décentralisation technique dite aussi décentralisation par services :La
décentralisation technique dite aussi décentralisation par service est celle qui s’effectue par
le transfert d’attributions spécialisées et du pouvoir de décision dans un domaine précis (La
Santé, la Formation, l’Education…) à des personnes morales de droit public spécialisées pour
la prise en charge et la réalisation d’un service public déterminé et du ressort de l’Etat ou de
la puissance publique. Ces personnes morales sont désignées sous le vocable d’établissements
publics. L’Université de Constantine, celle d’Alger, les Hôpitaux publics, l’Institut Pasteur, les
Centres de Formation Professionnelle, les Centres de Formation Administrative, l’Ecole de
Vétérinaire, l’Ecole Nationale d’Administration, sont des services décentralisés spécialisés les
uns et les autres dans les soins, la formation, la recherche et diverses autres prestations.

Il convient toutefois, de noter que dans le système Algérien, cette notion de décentralisation
technique ou par service se trouve quelque peu réduite du fait que ces personnes morales ne
jouissent ni d’une autonomie organique et fonctionnelle, ni d’une réelle autonomie
financière.

Ainsi, sur le plan financier, ces établissements dépendent du budget de l’Etat qui les dote
annuellement d’une allocation budgétaire.

Sur le plan organique, les dirigeants de ces établissements sont désignés et nommés par la
collectivité publique de rattachement (L’Etat, la Wilaya ou la Commune) au lieu d’être issus
d’élections. Ainsi, les dirigeants de ces types d’établissements sont soumis au contrôle
hiérarchique qui s’exerce aussi bien sur leurs personnes (Pouvoir de nomination, de sanction,
de révocation, de mutation etc.) que sur leurs actes, ce qui signifie que certaines décisions
importantes sont parfois prises sur instruction du Ministre ou du Wali.

Quels sont à présent les avantages et les inconvénients qui résultent de la centralisation et de
la décentralisation.

4. Avantages et inconvénients résultant de la centralisation et de


la décentralisation :
Les deux modes d’organisation administrative comportent chacun à la fois des avantages et
des inconvénients que nous examinerons ci-dessous.

4.1 – Avantages et inconvénients de la centralisation :Les avantages de la


centralisation sont essentiellement
III – LA TUTELLE les suivants :
ADMINISTRATIVE :4. Avantages et inconvénients
résultant
- Par de la ilcentralisation
la centralisation y a accroissement et deforce
de la la décentralisation : de l’Etat et
de l’autorité centrale donc
de l’ordre. Dans certaines circonstances la centralisation permet, si elle est doublée d’une
réelle déconcentration, d’une action sûre et directe de l’autorité centrale, c'est-à-dire du
gouvernement (Cas de catastrophes naturelles, de programmes spéciaux de développement à
mettre en œuvre…)

De même, la centralisation permet une uniformisation du statut des citoyens sur l’ensemble
du territoire national. Dans ce cas les citoyens sont égaux devant l’action administrative.

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Par contre les inconvénients de la centralisation sont importants et nombreux. Parmi ceux-ci
convient de citer :

- Le risque d’étouffement des autorités centrales par l’afflux de toutes les affaires à traiter à
ce niveau de pouvoir ;

- Les lenteurs administratives résultant de l’envoi et du renvoi des dossiers et affaires entre
les échelons supérieurs et les échelons inférieurs ;

- La bureaucratie et l’autoritarisme qui résultent nécessairement de la centralisation de


l’autorité et du pouvoir et décision ;

- L’ignorance des réalités locales et des besoins réels des administrés dus à l’éloignement des
autorités centrales par rapport au contexte local. Il s’ensuit dans la plupart des cas de
propositions de solutions inappropriées à des problèmes réels quant à eux.

A titre d’exemple, on peut dire que pour construire une route, un marché, une école ou un
hôpital, les autorités locales sont mieux placées que les autorités centrales pour juger et
décider de l’opportunité de ces types d’entreprises.

Il convient par ailleurs, de dire que les correctifs qu’offre la déconcentration au mode
centralisé d’organisation administrative restent insuffisants et pratiquement inopérants
comparés aux avantages qu’il y a dans la décentralisation.

4.2 – Avantages et inconvénients de la décentralisation : D’emblée il y a lieu


de dire que la décentralisation comparée à la centralisation présente beaucoup plus
d’avantages que d’inconvénients.

Les avantages sont nombreux. Il convient de les énumérer :

- Le procédé de décentralisation suppléé l’action de l’Etat en aidant celui-ci à faire prendre


en charge, au niveau local, les problèmes, les affaires et les intérêts locaux ;

- Le procédé de décentralisation permet de sauvegarder les particularités et les vocations


locales en évitant l’uniformisation des solutions propres à toute centralisation ;

- Le procédé de décentralisation favorise l’apprentissage de la gestion démocratique puisque


les élus locaux apprennent à gérer les intérêts de la communauté qui les a élus et devant
laquelle ils sont responsables. Les collectivités locales, dit-on, constituent une véritable école
d’apprentissage de la démocratie et où les gestionnaires élus acquièrent d’utiles expériences
au contact des réalités quotidiennes.

Pour ce qui est des inconvénients résultant de la décentralisation il convient d’en énumérer
quelques-uns dont :

- Celui de voir les intérêts locaux primer sur l’intérêt national. Il n’est pas en effet rare, de
voir des collectivités locales se replier sur elles-mêmes et faire l’impasse sur la solidarité
nationale et des impératifs dépassant les intérêts de la collectivité locale ;

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- Celui de voir les responsables élus pratiquer le favoritisme afin d’obtenir leur réélection par
des agissements peu orthodoxes au détriment d’une bonne gestion et de l’intérêt général de
la collectivité ;

- Celui d’une sous-administration des collectivités locales du fait que toutes ne disposent pas
de toutes les compétences appropriées. En effet les compétences humaines sont surtout
concentrées dans les milieux urbains et les grandes villes notamment. Cet état de fait ne va
pas sans préjudicier, par exemple les Communes sahariennes et celles de l’intérieur du pays
en général.

Ces inconvénients sont réels. Néanmoins, ils sont surmontables à terme par la formation des
hommes. Ils sont en tous les cas moins importants que ceux que peut engendrer la
bureaucratie d’un mode centralisé d’organisation administrative.

Nous venons d’achever l’étude des notions de centralisation et de décentralisation avec les
inconvénients et avantages qui en découlent. Le thème suivant à examiner se rapporte à la
notion de la tutelle administrative.

III – LA TUTELLE ADMINISTRATIVE :


1. Définition de la tutelle administrative :
En droit administratif le terme tutelle sert à désigner le contrôle que les agents de l’Etat
1. Définition
exercent sur les actes de
des la tutelle
organes décentralisés pour faire respecter la légalité, éviter les
administrative
abus :IIIet–préserver
administratifs possibles LA TUTELLE
l’intérêt national au regard des intérêts locaux.
2 – Distinction du pouvoir de tutelle et du
ADMINISTRATIVE
Il faut
pouvoir hiérarchique : administrative
donc dire que la tutelle
:1. Définition
s’exerce plus dans l’intérêt du tuteur, c'est-à-
de la
dire l’Etat que dans l’intérêt des collectivités décentralisées qui ne sont pourtant à aucun
tutelle
point de vueadministrative
considérées comme :des personnes morales mineures ou incapables.

Outre la tutelle administrative il existe une autre forme de contrôle administratif qui est le
contrôle hiérarchique ou le pouvoir hiérarchique. Quelles sont les distinctions qu’il convient
de faire entre la tutelle administrative et le contrôle hiérarchique ?

2 – Distinction du pouvoir de tutelle et du pouvoir hiérarchique :


Bien que délicate, cette distinction est néanmoins importante puisque c’est elle qui
détermine un régime de décentralisation. Par rapport à un régime de déconcentration.

Le pouvoir hiérarchique est ce pouvoir qu’un chef, un supérieur exerce sur ses agents, sur ses
subordonnés,
3- Les buts c'est-à-dire ceux qui travaillent
de la tutelle sous ses ordres.
administrative :2 – Le Ministre par exemple,
Distinction exerce
du pouvoir
le pouvoir hiérarchique sur l’ensemble des agents des services de son Ministère. Le pouvoir
de tutelle et du pouvoir hiérarchique :
hiérarchique est un pouvoir inconditionné, un pouvoir total sous réserve bien sûr que celui
qui l’exerce ne commette pas d’illégalité ou d’actes violant les statuts et les différents textes
organisant les relations de travail. Dans le cadre général de ces statuts et des textes
organisant les relations de travail, le supérieur hiérarchique a le droit de donne à ses
subordonnés tous les ordres qu’il juge bons. Il a toujours, sauf textes contraires, le pouvoir de
réformer ou d’annuler les actes ou les décisions de ses subordonnés.

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Le pouvoir de tutelle est, quant à lui, très différent en ce sens qu’il ne met pas en rapport un
supérieur et des subordonnés, mais un contrôleur qui est l’autorité de tutelle et des
contrôlés, c'est-à-dire les organes de la personne morale de droit public sous tutelle. A ce
titre, le pouvoir de tutelle est un pouvoir conditionné dans la mesure où celui-ci ne s’exerce
que dans les cas et sous les formes prévues par la loi.

Le pouvoir de tutelle ne comporte pas la possibilité de donner des ordres. En effet, les
organes de personne morale publique sous tutelle ont la responsabilité des intérêts de celle-ci
et ne sont tenus en droit que par les lois et règlements : l’autorité de tutelle peut intervenir,
exercer son pouvoir de tutelle pour faire respecter les lois et règlements par les organes sous
tutelle, mais l’autorité de tutelle ne peut ajouter de son propre chef des prescriptions, des
ordres ou des instructions complémentaires.

L’autorité de tutelle tient de la loi, le pouvoir d’annuler les actes et décisions des organes
qu’elles contrôlent, voire dans certains cas de se substituer à ces organes. Ce pouvoir de
tutelle n’existe que dans les conditions prévues par la loi et non comme une compétence
générale telle que celle qui s’attache au pouvoir hiérarchique.

En définitive, sur le pouvoir hiérarchique, on pourra dire qu’il s’exerce et se déploie au sein
d’une personne morale unique et qu’il met en œuvre des relations de commandement de
chef à subordonné, de supérieur hiérarchique à inférieur hiérarchique.

Le pouvoir de tutelle, quant à lui, met en rapport l’Etat et d’autres personnes morales de
droit public. Ce pouvoir de tutelle met en œuvre des relations entre l’Etat, gardien de
l’intérêt général au sens entier du terme, qui est habilité à contrôler des personnes morales
de droit public ayant un intérêt propre et spécialisé. Il développe une relation de contrôleur à
contrôlé.

Qu’en est-il à présent des buts de la tutelle ? C’est ce qui va être examiné au titre suivant.

3- Les buts de la tutelle administrative :


La tutelle administrative exercée par les autorités centrales ou les autorités déconcentrées
sur les personnes morales publiques décentralisées vise deux buts essentiels :

- Le premier consiste à faire respecter la légalité par les personnes morales qui sont soumises
au pouvoir de tutelle.

4 second
- Le – but
Lesest un
procédés de Dans
but d’opportunité. la cetutelle
cadre la tutelle a pour fonction de réaliser
une bonne administration des collectivités décentralisées. Un tel contrôle est jugé
administrative :3- Les buts de la tutelle
nécessaire, car les autorités décentralisées peuvent manquer de compétence et de
administrative
l’expérience : ou faire preuve de négligence et parfois de partialité.
nécessaires

Toutefois, lorsque le contrôle de l’opportunité est trop rigoureux, il aboutit nécessairement à


la subordination des organes sous tutelle, donc à l’altération et parfois à la suppression de la
décentralisation. A ce titre, il faut dire qu’aucune liberté ne s’exerce sans risque, et le risque
d’une administration imparfaite est la rançon de la liberté des intéressés de gérer eux-mêmes
les affaires de leur communauté et de leur collectivité locale.

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Ce risque ne doit pas être exagéré puisqu’il peut être moindre que celui de voir le pouvoir
central ou ses agents, administrer les affaires locales d’une façon beaucoup plus
insatisfaisante, l’ensemble de ces considérations expliquent que le contrôle de l’opportunité
de l’action des organes sous tutelles soit limité par la loi.

Il convient, après avoir examiné les buts de la tutelle, d’étudier les procédés de sa mise en
œuvre.

4 – Les procédés de la tutelle administrative :

La tutelle est le pouvoir qu’exerce l’autorité centrale (Le Ministre) ou l’autorité


déconcentrée (Le Wali) sur les actes ou les décisions des agents ou des organes des personnes
morales administratives dans le cadre de la décentralisation. Il convient donc d’examiner tour
à tour la tutelle sur les agents ou organes et la tutelle sur les actes
4.1 – La tutelle sur les agents ou les organes de la personne morale
4 – Les procédés
administrative de la
: La tutelle tutelle
dispose administrative
de deux :
procédés de contrôle, il s’agit de la nomination
et du pouvoir disciplinaire, qui sont aussi deux moyens de pression. Le pouvoir de nomination
constitue le procédé le plus efficace dont peut user l’autorité qui exerce le pouvoir de tutelle
sur les agents et les organes de la personne morale administrative.

Ayant ce pouvoir de nomination, l’autorité de tutelle dispose aussi du pouvoir de révocation,


c'est-à-dire du pouvoir de mettre fin dans certaines conditions précisées par les lois et la
réglementation, aux fonctions d’agents ou d’organes de la personne morale administrative.

Ce pouvoir de nomination et de révocation, on le rencontre surtout à propos des


établissements publics dont les directeurs et les conseils d’administration sont désignés par le
Chef de l’Etat, le Chef du Gouvernement ou les Ministres (Exemple : La Banque Centrale
d’Algérie, les Hôpitaux, les Universités, les Etablissements Publics de Formation…)

Dans l’ensemble de ces cas la nomination altère, considérablement le principe de la


décentralisation et justifié en fait, l’assimilation des établissements publics à des organes
déconcentrés. Ce pouvoir de nomination et celui de la révocation ressemblent davantage au
pouvoir hiérarchique.

La décentralisation suppose quant à elle les organes ou agents dirigeant la personne morale
administrative soient issus d’élections au lieu d’être nommés. En définitive la nomination est
incompatible avec la tutelle qu’il faut envisager essentiellement comme un contrôle a
posteriori. C'est-à-dire un contrôle exercé après prise de décision ou réalisation de l’acte
administratif.

En principe, lorsqu’on se trouve en présence d’autorités décentralisées contrevenant ou


transgressant la loi ou la réglementation, l’autorité centrale peut révoquer le représentant
élu ou dissoudre l’assemblée délibérante, mais ne pourrait remplacer ni l’un, ni l’autre. Par
contre, s’agissant de personnes morales administratives, déconcentrées, l’autorité centrale
procédera elle-même à la révocation et à la nomination de nouveaux dirigeants.

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Par ailleurs, certains types de sanctions pouvant être infligées aux agents déconcentrés (Wali,
Chefs de Daïrate, Directeurs de l’exécutif de Wilaya, Secrétaires Généraux d’APC…) ne
peuvent pas être appliqués aux agents et organes élus puisque la loi ne l’autorise pas. Ainsi il
ne saurait être possible de déplacer un Président d’Assemblée Populaire Communale ni même
de le rétrograder.

Qu’en est-il à présent de la tutelle sur les actes qui complète la tutelle sur les agents et les
organes ?

4.2 – La tutelle sur les actes de la personne morale administrative :La tutelle à
l’égard des actes a pour contenu le contrôle exercé par l’autorité de tutelle sur les actes des
autorités décentralisées, à la fois pour assurer le respect de la légalité ou la conformité des
décisions et des actes administratifs par rapport à la loi et pour, dans bien des cas, vérifier
l’opportunité et l’utilité des actes que compte réaliser l’autorité décentralisée.

Il s’agit là d’autres buts de la tutelle, réalisés à travers le contrôle des actes. Ce contrôle
peut connaître une intensité qui va de la simple approbation à la substitution d’office en
passant par l’annulation pure et simple de l’acte de l’autorité décentralisée, par décision de
l’autorité centrale ou déconcentrée.

Le contrôle des actes par l’autorité de tutelle se traduit soit l’approbation soit par
l’annulation, soit enfin par la substitution d’office. Mais que recouvre chacune de ces trois
notions ?

a- L’approbation : L’approbation est un pouvoir dévolu à l’autorité de tutelle. Cette


approbation concerne certaines décisions prises par l’organe décentralisé. Ces décisions ne
deviennent applicables qu’après leur approbation. Leur exécution n’a lieu qu’après l’accord
de l’autorité de tutelle.

Cette approbation peut être donnée de deux façons :

- Expressément c'est-à-dire par accord écrit formulé par l’autorité de tutelle.

- Tacitement c'est-à-dire de manière sous entendue, sans que l’approbation ne fasse l’objet
d’un écrit exprimant ni l’accord ni le désaccord de la part de l’autorité de tutelle.

Cette procédure d’approbation tacite permet d’éviter que l’autorité de tutelle ne fasse la
sourde oreille et ne bloque l’action des personnes morales décentralisées par leur silence.
Dans ce cas d’approbation tacite, si au-delà de certains délais prévus par la loi (1 mois
généralement), aucune réponse n’est exprimée, le silence de l’autorité de tutelle, sur la
décision proposée pour approbation, est considéré comme approbation tacite dite aussi
approbation explicite. A titre d’exemple, il convient de citer le code communal qui stipule
que « Les délibérations de l’Assemblée Populaire Communale sont considérées comme
approuvées par le Wali lorsque ce dernier n’a pas fait connaître sa réponse dans un délai de
trois mois ».

b- L’annulation : Le pouvoir d’annulation permet à l’autorité de tutelle de faire disparaître,


d’anéantir, d’annuler les actes pris par les organes décentralisés et qu’elle considère comme
illégaux ou contraires à la loi. A titre d’exemple, le code communal ne dispose que la nullité

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de plein droit est prononcée par le Wali à l’encontre des délibérations des Assemblées
Populaires Communales qui portent sur un objet étranger à leurs attributions ou qui sont
prises en violation de la loi ou du règlement.

D’autres décisions sont simplement susceptibles d’annulation du simple droit du Wali qui juge
de l’opportunité ou non de la décision qui lui est soumise. Dans ces cas le Wali décide, si oui
ou non l’annulation doit être prononcée.

c- Le pouvoir de substitution :Ce procédé permet à l’autorité de tutelle de décider au lieu


et à la place de l’autorité décentralisée sous tutelle.

Ce pouvoir des substitutions apparaît comme une procédure énergique et sévère dont l’abus
par l’autorité de tutelle peut conduire à dévier et récupérer la décentralisation.

C’est pour cette raison que la loi pose deux conditions pour que puisse jouer le pouvoir de
substitution.

La première c’est que la personne décentralisée (Le Président d’APC par exemple) refuse
de faire un acte ordonné par la loi (Exemple cas dans lequel il faut impérativement
déclencher un plan d’urgence ou « Hors-sec » en situation de calamité, de catastrophe ou de
fléau).

La seconde c’est que la personne décentralisée n’a pas pris les décisions conformes aux
obligations que lui reconnaissent la loi ou la réglementation.

Ces modalités de tutelle administrative lorsqu’elles sont excessivement mises en œuvres


deviennent contraignantes et vident la décentralisation de son contenu, de son objectif et de
son efficacité. En effet, il n’est pas toujours utile d’accroître les compétences et les pouvoirs
des autorités décentralisées, si par ailleurs, on soumet leurs décisions, dans leur ensemble, à
un contrôle systématique, tatillon et contraignant.

La décentralisation, pour être efficace ne doit pas être étouffée par les autorités de tutelles
chargées au contraire de l’asseoir et de la conforter en participant à la formation des agents
et des organes décentralisées aux moyens desquels et par lesquels elle se réalise.

Un auteur Français, Michel Miaille, disait à la Faculté de Droit de Ben Aknoun, dans les années
1970 « Qu’il ne fallait pas que la main de la centralisation enlève ce que donne la main de la
décentralisation » .

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CONCLUSION :
Nous venons d’examiner les données juridiques de l’organisation administrative Algérienne.
Ces données constituent, aussi, des procédés et des techniques utilisés pour la construction
d’un édifice sur lequel repose l’ensemble de l’administration Algérienne et de l’appareil
économique relevant du domaine de l’Etat.

Cet édifice fait de personnes morales de droit public, de personnes morales de droit privé et
de personnes morales dites spéciales, fonctionne selon des articulations différentes suivant
CONCLUSION
que les rapports entre :personnes morales découlent du principe de la décentralisation ou de
celui de la déconcentration des personnes morales par rapport à l’Etat entendu au sens de
pouvoir central.

Il reste évident que tout choix en matière de décentralisation ou de déconcentration reste


déterminé d’une part, par la nature et la forme politique de l’Etat, et d’autre part, par le
niveau de développement de la communauté nationale à différents points de vue, notamment
économique, social, politique et culturel. A titre d’exemple, il va sans dire, qu’un Etat,
démocratique ne pourra pas fonctionner sur le principe organisationnel de la
déconcentration. De même, pour que les fonctions diverses de l’Etat soient bien prises en
charge, la loi prévoit un système d’exercice et de contrôle de la responsabilité de tous les
organes constitutifs de l’Etat. Ce système organisé suivant le principe de la mise en œuvre de
la tutelle administrative développe un ensemble de procédés qui permettent un contrôle
mutuel des différents organes constitutifs de l’Etat.

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EXERCICES AUTO-CORRIGES (ne pas envoyer à la correction)

Réponses
N° Questions
Vrai Faux
La Présidence de la République, la Présidence du
Gouvernement, les Ministères, les Wilayas, les Daïra, les
EXERCICES
1 AUTO-CORRIGES
Communes (ne paspublics
et les Etablissements envoyer lescorrection)
sontà la
structures qui composent l'administration Algérienne
La Constitution est la première source du pouvoir
2
administratif en Algérie
Les notions de personnalité morale, de centralisation et
de décentralisation ainsi, que de tutelle administrative
3
sont les principes de base de l'organisation administrative
Algérienne
La pyramide de l'administration Algérienne est constituée
au sommet par la Présidence de la République et, à la
4 base par l'Assemblée Populaire Communale. Les
Ministères, la Wilaya et la Daïra sont les paliers
intermédiaires
La personne morale constitue une personne au sens
5
juridique et non au sens physique
La personne morale est dotée d'une existence juridique
6
ainsi que de droits et d'obligations
La personne morale n'est pas dotée de domicile entendu
7
au sens juridique
La personne morale se confond avec les personnes
8
physiques qui la constituent
Une personne morale est une personne juridique qui
9
résulte d'une construction de l'imagination et qui n'est pas
une réalité physiologique telle celle de la personne
physique humaine

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REPONSES AUX EXERCICES AUTO-CORRIGES

01 VRAI
02 VRAI
03 VRAI
04 VRAI
LEÇON N° 03 : LA FONCTION ADMINISTRATIVE
05 VRAI
REPONSES AUX EXERCICES
AUTO-CORRIGES
06 VRAI
07 FAUX
08 FAUX
09 VRAI

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LEÇON N° 03 : LA FONCTION ADMINISTRATIVE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir les
instruments juridiques de l'action administrative (les actes administratifs unilatéraux et les
contrats administratifs ou marchés publics).

LEÇON
PLAN DE N° 03 : LA: FONCTION ADMINISTRATIVE
LA LEÇON

INTRODUCTION

I- LES ACTES ADMINISTRATIFS UNILATERAUX


1- Les éléments caractéristiques de l'acte administratif unilatéral
2- Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux

II- LES CONTRATS ADMINISTRATIFS OU MARCHES PUBLICS


1- Définition du contrat administratif
2- La formation des contrats administratifs
3- L'exécution des contrats administratifs
4- L'extinction des contrats administratifs

EXERCICES AUTO- CORRIGES

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INTRODUCTION :
L'objet de la leçon précédente était consacré à l'étude des données et aspects juridiques de
l'organisation de l'administration Algérienne, et de l'administration centrale dans une
seconde.

Nous aborderons à présent les instruments juridiques de l'action administrative. Il s'agit plus
précisément des actes administratifs unilatéraux et des contrats administratifs ou marchés
publics.
I- LES ACTES ADMINISTRATIFS
I- LES ACTES
UNILATERAUX :INTRODU
ADMINISTRATIFS UNILATERAUX :
CTION
Les rapports:entre particuliers sont toujours fondés sur un consentement mutuel. La seule
volonté d'autrui ne suffit pas à modifier la situation juridique d'un particulier.

Aussi les actes unilatéraux ne peuvent s'insérer dans les rapports juridiques entre personnes
de droit privé. Il n'en va pas de même en droit administratif où l'acte unilatéral est
d'application courante.
1. Les éléments caractéristiques de l'acte
En effet, l'administration a la prérogative de modifier la situation juridique d'un administré
administratif
sans son consentement. unilatéral :I- LES ACTES
OnADMINISTRATIFS UNILATERAUX
définit l'acte administratif : exécutoire comme étant "l'acte dans
unilatéral ou décision
lequel l'administration met en œuvre ce pouvoir de modification unilatéral de situation
juridique".

Il importe de traiter premièrement les éléments caractéristiques de l'acte administratif


unilatéral, puis l'étude de son régime juridique.

1. Les éléments caractéristiques de l'acte administratif


unilatéral :
Ce présent titre contiendra deux sous-titres. En premier lieu, nous tenterons de définir l'acte
administratif unilatéral, et en second lieu nous aborderons la classification des actes
administratifs unilatéraux.

1.1- Définition de l'acte administratif unilatéral :Additivement à la définition de


l'acte administratif unilatéral citée plus haut, ajouterons celle-ci qui englobe l'ensemble de
1. Les éléments caractéristiques de l'acte administratif
ses caractéristiques.
unilatéral :
"L'acte administratif unilatéral est un acte juridique émanant d'une autorité administrative et
revêtant le caractère d'une décision exécutoire".

De cette définition découlement les éléments caractéristiques de l'acte administratif


unilatéral qui sont les suivants :

a- C'est un acte juridique ;

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b- Il émane d'une autorité administrative ;
c- Il revêt une valeur exécutoire.
Nous développerons ces trois éléments, à l'aide d'exemples, afin de faciliter leur
compréhension :

a- L'acte administratif unilatéral est un acte juridique :Pour cerner cette première
caractéristique, il faut tout d'abord définir la notion d'acte juridique.

L'acte juridique est une manifestation de volonté émanant d'une personne juridique et
destinée à produire des effets de droit, c'est-à-dire de créer, supprimer ou modifier une
situation juridique.

Aussi, l'acte administratif doit-il créer, supprimer ou modifier une situation juridique.

Exemples :

1- Un décret exécutif (C'est un acte administratif émanant du Chef du Gouvernement) portant


nomination d'un directeur au sein de l'institut national de la formation professionnelle.

Ce texte qui est un acte juridique individuel crée des droits et des obligations à la charge de
l'intéressé dont notamment le droit au traitement, le droit au congé...etc.

2- Un décret exécutif fixant les modalités d'application d'une disposition du code de la route.

Ce texte pris en application d'une loi, crée une situation à porter générale car tous les
automobilistes se trouveront dans la situation objective qu'il fait naître.

b- L'acte administratif émane d'une autorité administrative (Critère organique):Cette


deuxième caractéristique s'appuie sur le critère organique pour définir l'acte administratif
unilatéral. Tout simplement on se pose la question suivante : Qui a fait l’acte ?

L'acte administratif est un acte juridique élaboré par une autorité administrative dans le
cadre de ses compétences légales.

Ces personnes publiques (Ou autorités administratives) sont : Le chef de l'Etat, le chef du
Gouvernement, les autorités de la Wilaya, celles de la Commune, le Conseil d'Administration
d'un Etablissement Public à caractère Administratif (E.P.A).

Sur cette base, on distinguera les actes administratifs des autorités publiques administratives
conformément au tableau :
Autorités Nature des actes administratifs
Chef de l'Etat Décret Présidentiel
Chef du Gouvernement Décret Exécutif
Ministres Arrêté Ministériels ou Intér- Ministériels
Wali Arrêté du wali
Président d'A.P.C.*1 Arrêté Municipal

1
* A.P.C = Assemblée Populaire Communale

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A.P.C /A.P.W.*2 Délibérations
3
C.A.* d'un E.P.A.* 4 Délibérations
c- L'acte administratif unilatéral est une décision exécutoire : Contrairement à une
personne privée, l'administration dispose d'une prérogative essentielle, celle de prendre des
décisions exécutoire par elles-mêmes. En effet, l'administration possède le privilège de faire
exécuter ses décisions immédiatement. Aussi, dès que l'acte administratif est intervenu, il
produit ses effets à l'égard des personnes visées.

Par exemple, l'acte de nomination ou de révocation d'un fonctionnement prend effet le jour
même de la décision.

Par ailleurs, il faut savoir que parmi l'ensemble des actes pris par l'administration, une partie
seulement revêt le caractère d'acte exécutoire. Par conséquent, il faut faire la distinction
entre les actes ayant une valeur juridique obligatoire et les actes n'ayant qu'une valeur
indicative.

Parmi les actes à caractère indicatif on cite généralement : Les renseignements


administratifs, les discours ou déclarations d'un homme politique ou d'un fonctionnaire, les
actes préparatoires à une décision administrative (Les avis, les propositions, les rapports, les
exposés des motifs...etc).

Quelle qualification donner aux circulaires et instructions de service ? Peuvent- elles être
considérées comme étant des actes administratifs exécutoires ? Sur ces questions les avis sont
partagés.

 La question des circulaires : L'action administrative se manifeste, le plus souvent, sous la


forme de décrets ou arrêté portés à la connaissance du public par la publication ou la
notification. Elle se réalise également par le biais des circulaires ou instructions adressées par
le Ministre ou une autre autorité administrative à ses subordonnés dans le cadre de ses
activités et de son pouvoir hiérarchique.

Concernant la nature juridique des circulaires, certains juristes avancent l'idée que ce sont
des actes intermédiaires "De nature hybride" qui se situent entre la décision exécutoire et
l'instruction de service.

En pratique, deux types de circulaires peuvent être conçues :

- Les circulaires interprétatives ;

- Les circulaires règlementaires.

Les circulaires interprétatives :Ce ne sont pas des actes administratifs parce qu'elles
n'apportent rien de nouveau au système juridique en vigueur. Elles n'imposent ni droits, ni
obligations nouvelles.

Ces circulaires sont des textes d'explication, elles mentionnent les dispositions applicables,
elles les commentent mais sans rien ajouter.

2
* A.P.W = Assemblée Populaire de Wilaya
3
* C.A = Conseil d'Administration
4
* E.P.A = Etablissement Public à caractère Administratif.

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Les circulaires règlementaires :Les circulaires règlementaires sont des circulaires qui
ajoutent à l'état de droit antérieur, qui modifient l'ordonnancement juridique. Elles créent
des droits et obligations à l'égard des tiers. Elles sont dès lors règlementaires puisqu'elles
comptent des dispositions générales et impersonnelles. C'est pour cette raison que les
circulaires règlementaires sont des actes administratifs.

Après, avoir présenté les principales caractéristiques de l'acte administratif unilatéral, nous
abordons maintenant leur classification.

1.2- La classification des actes administratifs unilatéraux :Il y a une variété


d'actes administratifs. Aussi pour procéder à leur classification, il faut s'appuyer sur certains
critères. Parmi ces critères, il faut citer :

a- Le critère organique ;
b- Le critère formel ;
c- Le critère de but.

a- La classification selon le critère organique :En utilisant ce critère, on identifie l'acte en


référence à l'autorité dont il émane.

b- La classification selon le critère formel :Ce critère s'attache à la manière dont l'acte est
établi. L'acte administratif se présente généralement sous la forme d'un dispositif divisé en
articles, et procédé de motifs et de visas.

Exemple : (Le critère formel)

Pour, l'élaboration et la rédaction d'un décret, il est nécessaire d'identifier ses


caractéristiques et ses composantes.

 Décret exécutif n°92-401 du 31 Octobre 1992 portant création


Titre et
numérotation
d'un Institut Islamique pour la formation des cadres du culte à In-
Salah (Wilaya de Tamanrasset).
Préambule  Le Chef du Gouvernement
 Sur le rapport du Ministre des affaires religieuses.
 Vu la Constitution, notamment son article 81
 Vu le décret n°81-102 du 23 Mai 1981, modifié et complété,
portant création et fixant les statuts des Instituts Islamiques pour
la formation des cadres du culte, notamment son article 4.
 Vu le décret exécutif n°92-124 du 20 Mars 1992 portant régime
des études dans les Instituts Islamique pour la formation des
cadres du culte.

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Décrète:

Dispositif Article 1er : Il est à In Salah (Wilaya de Tamanrasset) Un Institut


Islamique pour la formation des cadres du culte.
Article 2ème : L'Institut sus- visé est régi dans son organisation et
fonctionnement par les statuts annexés au décret n°81-102 du 23 Mai
1981 sus- visé.
Article 3ème : Le présent décret sera publié au journal officiel de la
République Algérienne Démocratique et Populaire.

Fait à Alger le 31 Octobre 1992.

Signature Belaid Abdesselam.

c- La classification selon le critère de but : En s'interrogeant sur le but de l'acte, on établit


inévitablement une distinction entre les actes administratifs règlementaires et les actes
administratifs individuels.

L'acte administratif individuel est celui qui s'adresse à une personne déterminée ou à un
nombre déterminé de personnes.

Par contre, l'acte administratif règlementaire vise un nombre indéterminé de personnes, il


édicte une règle générale, permanente et obligatoire pour tous.

De cette distinction, découlent des effets juridiques importants relatifs à leur régime
juridique. Cette question sera traitée dans la deuxième partie du cours.

Mais signalons dès à présent, que l'acte administratif, selon qu'il soit règlementaire ou
individuel, est soumis à un mode de publicité distinct, c'est le cas également des conditions
de retrait ou d'abrogation qui obéissent à des règles particulières.

Après la définition et la classification de l'acte administratif unilatéral, nous allons tenter de


cerner maintenant son régime juridique.

2. Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux :


On entend par "Régime juridique" des actes administratifs, l'ensemble des règles qui
gouvernent leur élaboration, leur exécution et leur retrait. Ces règles doivent obéir à un
principe essentiel en droit administratif : Le principe de légalité.

Il nous semble utile de réserver quelques développements à ce principe.

LeII-principe
LES de légalité
CONTRATSADMINISTRATIFS
: OU MARCHES
PUBLICS :2. Le régime juridique des actes administratifs
unilatéraux :
TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 57
Définition :Légalité signifie au sens strict "Action" selon la loi, et le principe de légalité
signifie que l'administration doit respecter la règle de droit.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 58


Le principe de légalité appliqué à l’administration :Ce principe appliqué à l'administration
exprime donc, la règle selon laquelle l'administration doit agir conformément au droit. On
serait tenté de croire, de prime abord, qu'il n'y a là rien d'original car même les particuliers
ont pour obligation d'agir conformément au droit. Ce constat est juste en apparence
seulement.

En effet, le principe de légalité appliqué à l'administration ne signifie pas uniquement la


soumission de celle-ci à des règles qu'elle a elle- même élaborées.

Après ces quelques mots sur le principe de légalité, nous allons analyser les composantes du
régime juridique des actes administratifs unilatéraux.

Le régime juridique des actes administratifs renvoit à la vie de l'acte. En premier lieu, il est
élaboré, dans un second, il entre en vigueur, en troisième lieu, il est exécuté, enfin il
disparaît. Donc nous étudierons successivement ces questions.

2.1- L'élaboration des actes administratifs unilatéraux : Lors de l'élaboration


des actes administratifs unilatéraux l'administration doit respecter les règles suivantes :

a- La règle de la hiérarchie des actes administratifs ;


b- La règle de compétence ;
c- La règle de la procédure.

a- La règle de la hiérarchie des actes administratifs :La hiérarchie des actes correspond à la
hiérarchie des organes de l'administration, et chaque organe tire sa compétence de la loi qui
détermine les règles à respecter. A titre d'exemple, et en application de cette règle, les
arrêtés doivent être en conformité avec les lois et les décrets pour qu'ils ne soient pas
entachés d'illégalité. En outre, les circulaires et instructions doivent respecter les lois,
décrets et arrêtés.

b- La règle de la compétence :Dans le cadre de l'organisation des activités administratives,


chaque autorité possède la compétence pour décider à propos d'une matière donnée ou dans
un champ géographique fixé.

Si elle sort des limites fixées par la loi, l'acte administratif serait entaché du vice
d'incompétence et serait annulé si le juge en est saisi.

- L'autorité administrative est-elle personnellement compétente pour décider ?


- L'autorité est-elle matériellement compétente ?
- L'autorité est-elle territorialement compétente ?

Telles sont les questions que nous nous posons lorsqu'on analyse la règle de la compétence.

Ces questions seront, par ailleurs, nos repères pour les développements qui suivront :

- L'autorité administrative est-elle personnellement compétente pour décider ?La


compétence est personnelle, c'est là la règle générale. Cela signifie que l'autorité
administrative chargée de prendre une décision doit agir elle-même, personnellement. Elle

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 59


ne peut pas renoncer à exercer sa compétence en donnant à un autre agent le mandat d'agir
à sa place.

Néanmoins, afin de combler l'absence ou l'empêchement temporaire de l'agent


personnellement compétent pour agir et pour ne pas paralyser les activités administratives,
on a introduit des exceptions à la règle de la compétence personnelle. La loi a prévu deux
procédés :

- La suppléance ;
- La délégation.

La suppléance joue lorsque la loi prévoit que lorsqu'un agent administratif déterminé est
absent ou empêché, il sera suppléé (Remplacé) dans l'exercice de ses fonctions par un autre
agent.

La délégation par contre, permet à une autorité de confier, si elle l'estime utile, à un agent
déterminé une ou plusieurs de ses attributions.

- L'autorité est-elle matériellement compétente ?La répartition matérielle des pouvoirs


s'effectue par le biais de textes juridiques. Cela signifie que les actes des autorités
administratives doivent avoir une assise juridique.

A titre d'exemple, c'est le code de la Commune qui fixe les attributions du Président de
l'Assemblée Populaire Communale, ce dernier ne peut agir dans des domaines de compétence
qui ne sont pas les siens.

- L'autorité est-elle territorialement compétente ?Une autorité administrative peut être


personnellement compétente sans qu'elle le soit territorialement. Dans ce cas, sa décision est
entachée d'irrégularité. Prenons un exemple pour illustrer et mieux comprendre ce cas.

Exemple : Le Président de l'A.P.C d'Oran a personnellement le pouvoir de règlementer le


stationnement au sein de cette ville, mais seulement dans les limites géographiques de celle-
ci.

Autrement dit, ce pouvoir lui échappe pour les autres Communes du Pays. Par conséquent si
le règlement du Président de l'APC d'Oran excède ce cadre, il serait entaché du vice
d'incompétence.

Aux trois questions posées à propos de la règle de la compétence, ajoutons-en une quatrième.

- L'agent possède-t-il une compétence discrétionnaire ou une compétence liée ?Nous


savons, maintenant, qu'une décision administrative est dite régulière, lorsqu'elle est prise par
une autorité compétente personnellement, matériellement et territorialement.

Toutefois, même lorsqu'une autorité administrative réunit les conditions relatives à sa


compétence, est-elle tenue d'agir ou bien peut-elle apprécier l'opportunité de prendre ou non
une décision ?

Dans la pratique administrative les deux situations peuvent apparaître, d'où l'utilité
d'identifier les deux situations.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 60


Dans quels cas il y a compétence liée ?On dit qu'il y a compétence liée quand
l'administration est obligée de prendre telle décision dès lors qu'elle se trouve devant telle
circonstance de fait.

Exemple : Pour la délivrance de la Carte Nationale d'Identité, le Président de l'A.P.C


concerné doit y procéder lorsque les conditions légales sont remplies et réunies par le
postulant.

Dans ce cas, on dit que la loi ne laisse aucune marge d'appréciation, aucune liberté au
Président de l'A.P.C dont la compétence est liée.

Dans quels cas la compétence est discrétionnaire ?Dire que l'administration dispose d'un
pouvoir discrétionnaire, cela signifie que l'autorité apprécie l'opportunité de prendre telle
décision ou telle autre, en respectant, néanmoins, le principe de légalité.

Mais s'il est vrai que, l'acte d'une autorité publique doit respecter la règle de droit posée par
l'autorité supérieure, ce principe doit se combiner avec la marge d'initiative qu'il convient de
laisser aux autorités administratives. C'est cette marge d'appréciation qui se traduit
juridiquement par l'existence éventuelle d'un pouvoir discrétionnaire laissé aux autorités
administratives.

c- La règle de procédure :L'élaboration de l'acte administratif exige un certain formalisme


qu'il est nécessaire de respecter. La règle de procédure s'appuie sur trois principes
classiques :

- Le parallélisme des formes ;


- La procédure consultative ;
- Le principe des droits de la défense.

- Le parallélisme des formes :Cette règle concerne l'acte administratif qui intervient en vue
de supprimer ou de modifier un acte antérieur. Cet acte contraire doit émaner de la même
autorité et être de même nature que l'acte initial.

- La procédure consultative :La technique consultative d'une manière générale, est une
forme d'organisation du travail administratif. Ce procédé fait appel à un organisme chargé de
donner son avis sur la mesure à prendre.

Il est classique de distinguer trois modalités de procédure consultative :

1- La consultation facultative est celle qui est sollicitée sans texte, spontanément. L'autorité
administrative n'était pas tenue de solliciter cet avis, elle ne sera pas tenue de le suivre.

2- La consultation obligatoire est celle qui est prévue par un texte mais qui laisse
l'administration libre de la décision finale, l'administration demande l'avis mais n'est pas
obligée de le suivre. L'obligation de solliciter l'avis est une formalité substantielle, c'est-à-dire
que l'absence d'avis entraînerait un vice de procédure.

3- Enfin, la consultation assortie de l'exigence de l'avis conforme est celle dans laquelle
"L'autorité administrative est tenue non seulement de solliciter l'avis mais encore de le

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 61


suivre". Un texte doit prévoir cette procédure. Si l'administration ne respectait pas l'avis, ce
fait entraînerait une irrégularité.

- Le principe des droits de la défense :Ce principe repose sur la procédure contradictoire. Il
s'agit du droit pour l'administré de présenter ses observations et objections contre une mesure
que l'administration s'apprête à prendre. Autrement dit, lorsque l'administration doit prendre
une sanction, elle doit mettre l'intéressé en mesure de présenter sa défense.

Ce sont la présentées de façon sommaire, les règles de procédures auxquelles on doit s'y
référer lors de l'élaboration des actes administratifs.

2.2- L'entrée en vigueur et l'exécution des actes administratifs unilatéraux :


Il faut distinguer deux phases : L'entrée en vigueur et l'exécution des actes administratifs
unilatéraux.

a- L'entrée en vigueur des actes administratifs unilatéraux :L'entrée en vigueur d'un acte
indique le moment à partir duquel il est susceptible de produire ses effets. L'entrée en
vigueur qui précède l'exécution est elle-même conditionnée par sa publicité. Celle-ci diffère
selon que l'acte vise une situation juridique objective (Acte règlementaire) ou une situation
juridique subjective (Acte individuel).

La publication des actes règlementaires :En règle générale, pour ce qui est de la date
d'entrée en vigueur, les lois et règlements sont exécutoires sur l'ensemble du territoire
national un jour franc après leur publication au journal officiel.

Selon la loi, les lois et règlements sont obligatoires à Alger, un jour franc après leur
publication et partant ailleurs dans l'étendue de chaque Daïra un jour franc après que le
journal officiel qui les contient soit parvenu au Chef-lieu de cette Daïra. Cette règle générale
est fixée par le code civil.

La notification :La notification est une technique de publicité qui concerne une décision
individuelle, elle s'effectue par la voie administrative, c'est-à-dire le plus souvent par une
lettre adressée à l'intéressé.

b- L'exécution des actes administratifs unilatéraux :Avec l'exécution des actes


administratifs, une situation juridique nouvelle se crée. A ce moment, plusieurs hypothèses
peuvent se présenter en fonction du contenu de l'acte. Nous allons présenter ces hypothèses.

- L'exécution incombe à l'administration : C'est le cas par exemple de la cessation de


paiement d'un fonctionnaire révoqué ;

- L'acte a accordé au particulier un droit : Là c'est au particulier d'user de son droit.


L'administration est tenue de ne pas y faire obstacle. L'exemple classique dans ce cas est
celui du permis de conduire ;

- L'acte met à la charge du particulier une obligation : Dans cette situation, le particulier
est tenu d'exécuter.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 62


Ce sont là des hypothèses qui peuvent apparaître avec la mise en œuvre de l'acte. Mais que
faut-il faire lorsque les administrés refusent l'application de l'acte ? Quels sont les moyens
dont dispose l'administration pour contraindre les administrés à se conformer au règlement ?

L'administration dispose de deux moyens classiques :

- L'exécution avec sanctions ;


- L'exécution assurée par la force.

Nous devons examiner ces deux procédés.

 L'exécution avec sanctions :Il arrive que les administrés refusent de se conformer à la
décision émise par l'administration, c'est ce qui entraînera la mise en œuvre de sanctions
pénales, administratives et financières.

- Les sanctions pénales :L'autorité administrative ne peut prendre elle-même des sanctions
pénales à l'encontre des administrés qui refuseraient de se conformer aux règlements. Elle
exécutera des sanctions pénales émises par les tribunaux répressifs.

- Les sanctions administratives :Elles s'appliquent à toute personne qui n'observe pas un
acte. Exemple : Le permis de conduire sera retiré à celui qui ne respectera pas le code de la
route.

- Les sanctions financières :Il s'agit surtout des amendes.

 L'exécution assurée par la force :Lorsque les sanctions pénales et administratives s'avèrent
insuffisantes pour contraindre les administrés à se conformer aux actes administratifs,
l'administration va réaliser directement, elle-même, l'application en faisant appel, à la force
publique contre le récalcitrant, c'est là le privilège de l'exécution d'office.

L'exécution est en principe prévue par la loi, mais elle peut réaliser également sans
intervention législative, cela peut se produire en cas d'urgence ou lors de circonstances
exceptionnelles.

2.3- La fin de l'acte administratif :La fin ou la disparition de l'acte administratif pose
le problème du temps d'application de l'acte.

Quelle est la durée d'application de l'acte unilatéral ?

La réponse est simple : Sauf dispositions contraires prévoyant la disparition de l'acte. Celui-ci
s'applique sans limitation de temps. La fin de l'acte constitue la fin de son application.

Nous savons, par ailleurs que l'application d'un acte administratif produit des effets
juridiques. Aussi, il y a lieu de se poser la question suivante : Quelles sont les incidences de la
fin d'application de l'acte sur les effets qu'a pu produire l'acte durant sa vie juridique ?

Nous nous trouvons là en face de deux hypothèses :

a- L'acte peut disparaître en faisant rétroactivement disparaître les effets juridiques qu'il
avait créés (C'est la technique du retrait).

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 63


b- La fin de l'acte ne vaut que pour l'avenir et les effets passés sont maintenus. C'est la
technique de l'abrogation. Nous allons donc examiner tour à tour ces deux hypothèses :

c- La fin rétroactive de l'acte :En règle générale, les effets des actes administratifs à l'égard
des intéressés ne peuvent être antérieurs à la date de l'acte. Par exemple un arrêté signé le
20 Avril 1992 ne peut avoir d'effets qu'à partir de cette date : C'est là le principe classique de
la non – rétroactivité.

Aussi, mettre fin de façon rétroactive à l'acte administratif ; ne constitue-t-il pas une remise
en cause du principe de rétroactivité.

En réalité, à ce niveau également, deux situations peuvent être envisageables :

- L'acte prévoit cette fin dans son dispositif ;


- Un acte nouveau met fin à la décision antérieure (C'est la technique du retrait).

 L'acte a prévu une fin rétroactive :Dans ce cas l'acte est assorti d'une condition résolutoire
qui est constituée par un évènement incertain dont la survenance met fin rétroactivement à
l'acte. Prenons un exemple pour faciliter la compréhension de cette première hypothèse.

Exemple : Pour règlementer des activités économiques, le Conseil National de la


planification initie une circulaire règlementaire prévoyant que des garanties fiscales seront
accordées si certains investissements sont réalisés.

- Un acte nouveau met fin à la décision antérieure :C'est la théorie du retrait, l'acte
nouveau remet en cause le passé.

Définition du retrait :Le retrait est la décision prise par l'auteur de l'acte retiré, ou par son
supérieur hiérarchique, d'annuler l'acte, c'est-à-dire de le considérer comme n'ayant jamais
existé. Le retrait rétroagit le jour de la signature de la décision retirée. Donc le retrait efface
l'acte pour l'avenir et pour le passé portant ainsi atteinte au principe de la non-rétroactivité
des actes administratifs. Le droit administratif opère une distinction entre le retrait des actes
légaux et le retrait des actes illégaux.

 Le retrait des actes légaux :La règle générale est que l'acte administratif régulier ne peut
pas faire l'objet d'un retrait. Or, ici une distinction est établie entre actes créateurs de droits
et actes non créateurs de droits. Si l'acte a créé des droits, le retrait est impossible. Pour les
actes non créateurs de droits, le retrait est possible.

Exemple : Un décret dont l'application est suspendue à l'adoption de mesures


complémentaires, le décret sous les mesures complémentaires, n'a pas créé de droits dans le
passé, il y a possibilité de retrait.

 Le retrait des actes illégaux : L'acte irrégulier peut toujours être retiré par son auteur ou
son supérieur hiérarchique. L'administration procède ainsi à réparer une illégalité, elle agit ici
comme l'aurait fait le juge s'il avait été saisi.

a- La fin de l'acte pour l’avenir :Dans ce cas les effets passés subsistent, la période passée
n’est pas remise en cause.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 64


C'est surtout la théorie de l'abrogation qui joue ici, mais deux autres procédés peuvent
également présenter les circonstances nouvelles et le terme extinctif.

Nous allons examiner ces trois procédés.

- L’abrogation :L'abrogation met fin à l'acte pour l'avenir. L'acte d'abrogation émane soit de
l'auteur de l'acte, soit de son supérieur hiérarchique. Cet acte fixe, en outre, la date de fin
de l'acte qui ne peut avoir un effet rétroactif si ce ne serait plus une abrogation mais un
retrait.

C'est pour cela qu'on dit que l'abrogation sauvegarde le principe de la non-rétroactivité et à la
régale du respect des droits acquis.

Il faut savoir par ailleurs, opérer une distinction entre l'abrogation des actes règlementaires
et l'abrogation des actes individuels. L'abrogation des actes règlementaire est toujours
possible, à tout moment, car les particuliers n'ont pas de droits acquis au maintien d'une
réglementation.

Pour les actes individuels, l'abrogation est également toujours possible s'ils n'ont pas fait
acquérir de droits aux particuliers. Dans le cas contraire l'abrogation doit se faire dans le
respect des conditions fixées par la loi.

- Les circonstances nouvelles :Il arrive que des circonstances de fait et de droit amènent à
reconsidérer l'acte administratif. L'administration peut prendre alors une nouvelle décision,
c'est-à-dire modifier sinon abroger l'acte initial.

- Le terme extinctif :Le terme extinctif met fin à l'acte pour l'avenir. L'acte administratif
peut prévoir sa durée dans une de ses dispositions.

C'est ainsi que nous clôturons la première partie de la présente leçon consacrée aux actes
administratifs unilatéraux, la seconde partie sera réservée à l'étude des contrats
administratifs ou marchés publics

II- LES CONTRATS ADMINISTRATIFS OU MARCHES


PUBLICS :
Un contrat est un accord de volonté de deux ou plusieurs personnes juridiques qui a pour
objet de créer, supprimer ou modifier une situation juridique subjective.

Le contrat est bilatéral lorsqu'il réunit deux personnes juridiques. Il est plurilatéral lorsqu'il
est conclu entre plus de deux personnes juridiques. Il se distingue de l'acte administratif
unilatéral en ce que les effets de droit qu'il produit sont conclus ou acceptés par les parties
du1. Définition
contrat du
(C'est-à-dire lescontrat administratif
co-contractants) alors que pour :II- LES CONTRATS
la décision exécutoire ces effets
ADMINISTRATIFS
sont imposés. OU MARCHES PUBLICS :
Pour l'étude des contrats administratifs nous avons opté pour la démarche suivante:

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 65


D'abord nous définirons la notion du contrat administratif en premier, puis nous examinerons
les règles qui concernent sa formation, son exécution et enfin les procédés concernant son
extinction.

1. Définition du contrat administratif :

Avant d'essayer de dégager les éléments de définition du contrat administratif, il est utile de
savoir que l'administration peut passer deux types de contrats :

1- Des contrats identiques à ceux des particuliers et régis par le droit civil et commercial.
Dans ce cas, l'administration agit comme une personne privée et le régime juridique de ces
2. n'obéit
contrats La que formation
partiellement audes contrats
droit administratif.

2-administratifs :1. de
Des contrats différents Définition du contrat
ceux que concluent les particuliers.
administratif :
1.1- Les éléments de définition :Un contrat est administratif lorsqu’une partie au
moins du contrat est une personne publique et qu'il contient des clauses exorbitantes du droit
privé et qu'il a pour objet l'exécution même d'un service public.

A la lecture de cette définition, on constate que la notion du contrat administratif résulte de


la combinaison de deux critères :

- Le premier critère concerne les parties du contrat. Les personnes publiques seules peuvent
passer entre elles ou avec les personnes privées (Particuliers, entreprises...) des contrats
administratifs.

- Le deuxième critère concerne le contenu du contrat qui est défini dans des clauses, c'est-à-
dire les articles du contrat.

On dit qu'un contrat est administratif lorsqu'il contient des clauses exorbitantes du droit
privé ; ces clauses sont dites exorbitantes car ce sont des dispositions qui ne pourraient en
aucun cas figurer dans un contrat privé parce- qu'elles remettraient en cause le principe
d'égalité entre les personnes juridiques. Ces clauses expriment, en réalité, les prérogatives de
puissance publique dont dispose l'administration.

Comme exemples de clauses exorbitantes, citons celles qui confèrent à l'autorité


administrative un pouvoir de résiliation du contrat sans mise en demeure préalable et sans
indemnité.

Par ailleurs, un contrat est également administratif lorsqu'il a pour objet l'exécution d'un
service public ; c'est-à-dire que le co-contractant participe directement à
l'exécution même du service public, même si le contrat ne comprend pas de classes
exorbitantes.

Enfin, il faut signaler que ces deux critères ont été avancés par la jurisprudence et ont
suscité de grandes controverses doctrinales. En fait, ce débat relatif aux critères du contra
administratif concerne la théorie classique du contrat.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 66


1.2- Les types de contrats :Il est difficile, en pratique, d'énumérer tous les contrats
susceptibles d'être conclus par l'administration publique et ce en raison de la grande variété
des missions qui lui sont dévolues.

Nous reprenons dans notre leçon, les principaux contrats ceux couramment utilisés par les
personnes publiques :
a- Il y a d'abord les contrats appelés marchés. Les trois les plus importants sont les marchés
de travaux publics, les marchés de fournitures et les marchés de services.

- Les marchés de travaux publics :Ce sont les contrats par lesquels des entrepreneurs
s'engagent, vis-à-vis de l'administration, à exécuter des travaux d'intérêt général relatif à des
immeubles. En contrepartie, l'administration s'engage à verser le prix convenu.

- Les marchés de fournitures :Les marchés de fournitures sont les contrats permettant à
l'administration d'obtenir les marchandises qui lui sont nécessaires, notamment les biens
mobiliers de toutes sortes.

- Les marchés de services :Ces marchés ont pour objet l'achat de service au sens
économique, c'est-à-dire d'une prestation : Transports de personnes ou de biens, assurances,
services bancaires,... etc.

b- Ensuite, viennent les contrats administratifs qui sont règlementés par des lois particulières.
Il s'agit, notamment, des contrats d'emprunt public de l'Etat (Ce sont des contrats par
lesquels, l'Etat ou une autre personne publique se fait prêter une somme d'argent.), les
contrats comportant occupation du domaine public (Ce sont des contrats par lesquels
l'administration autorise des particuliers à occuper un terrain faisant partie du domaine
public).

c- En troisième lieu, la concession de service public par laquelle l'administration confie à une
entreprise publique la mission de faire fonctionner un service public en se rémunérant sur les
usagers. Par exemple : L'exploitation des transports publics, des cinémas, des théâtres,
...etc.

Après la définition et la classification des contrats administratifs, nous allons examiner les
règles relatives à leur formation.

2. La formation des contrats administratifs :


Un contrat est formé lorsque l'accord de volonté des parties au contrat est acquis, c'est-à-dire
devenu définitif. Cet accord se fait sur des clauses, donc sur le contenu du contrat.

Pour l'étude de la formation des contrats, nous articulerons nos développements autour de
deux questions :

1-3. L’exécution
Comment se des administratifs
fait la passation des contrats contrats?
2-administratifs :2. des
Sur quoi se fait l'accord La parties
formation des
au contrat ? contrats
administratifs :
Donc, Dans un premier point nous aborderons la passation des contrats administratifs, alors
que dans un second point, il s'agira de dire quelques mots sur les clauses du contrat.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 67


2.1- La passation des contrats administratifs : Nous devons, d'une part, identifier
les auteurs du contrat, c'est-à-dire les parties et les signataires du contrat, puis essayer de
comprendre comment qu'il est procédé à la passation d'un marché public.

a- Les auteurs du contrat :Pour identifier les auteurs du contrat, il faut se poser la question
suivante : Qui peut contracter ?

- Les parties au contrat :Très souvent, le contrat administratif met en présence une personne
publique et une personne privée qui élaborent un contrat afin d'entreprendre une opération
déterminée.

La personne publique doit être une personne morale capable juridiquement de contracter : Il
s'agit de l'Etat, de la Wilaya, de la Commune ou d'un Etablissement Public à caractère
Administratif (E.P.A).

- Les signataires du contrat :Du côté du partenaire de l'administration (Le co-contractant)


lorsqu'il s'agit d'une personne physique c'est l'intéressé lui- même qui signe le contrat. Si c'est
une personne morale telle une société commerciale, la réponse découle du statut de la
société qui prévoit quel est l'organe habilité à engager la société.

Du côté de l'administration publique, pour savoir qui peut être signataire du contrat, il faut se
référer à la réglementation des marchés publics (Décret présidentiel 02-250 du 24 Juillet 2002
portant réglementation des marchés publics).

A retenir que le Ministre est compétent pour les marchés de l'Etat, le Wali pour ceux de la
Wilaya, le Directeur pour ceux des Etablissements Publics à caractère Administratif, le
Président de l'A.P.C, pour ceux des Communes.

Le Ministre, le Wali, ou le Directeur (Et le Président de l'A.P.C à un vice-président) peuvent


déléguer leurs pouvoirs à un fonctionnaire sous leurs ordres.

Si ces règles de compétence ne sont pas respectées, la validité juridique du marché est en
cause, en dira alors que le marché est frappé de nulleté.

b- La procédure de passation des marchés :Lorsqu'on traite de la procédure de passation des


marchés, c'est en fait la question suivante que nous posons : Comment passe- t- on un marché
public ?

Cette question revêt une importance capitale. Aussi, la procédure de passation des marchés
est strictement règlementée. Généralement, l'administration ne choisit pas librement son co-
contractant, et ne passe pas librement un accord avec lui.

La réglementation oblige l'administration à :

- Respecter les modes et les procédures de passation ;


- Garantir et sauvegarder l'intérêt économique et financier du pays ;
- Eviter les fraudes.

Nous savons, par ailleurs, que les marchés publics sont des contrats écrits.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 68


2.2- Les clauses des contacts administratifs (Les cahiers des charges) :Le
contenu du contrat administratif résulte des clauses du contrat.

On appelle cahiers des charges les documents écrits qui constituent l'ensemble des clauses et
conditions des marchés publics.

Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en pratique le partenaire de l'administration (C'est-à-dire le co-
contactant) n'est jamais admis à discuter les clauses du contrat. Elles sont pour lui, des
charges à prendre ou à laisser. C'est pour cela qu'on dit qu'un contrat administratif est
toujours un contrat d'adhésion. Le co-contractant peut seulement discuter les conditions
financières (Le prix) et les conditions de livraison dans certains cas.

On peut dire donc, que le cahier des charges est fixé unilatéralement par l'administration,
sauf pour les clauses financières. Il comprend trois documents :

- Le cahier des clauses administratives générales : (C'est l'ensemble des clauses juridiques
applicables à tous les marchés de même nature);
- Le cahier des prescriptions communes (Il fixe les dispositions techniques applicables à tous
les marchés portant sur une même nature de travaux, de fournitures et de services);
- Le cahier des prescriptions spéciales (Il fixe les clauses propres à chaque contrat).

Le décret 02-250 du 24 Juillet 2002 modifié et complété portant réglementation des marchés
publics dans son article 50 définit les mentions que doit contenir un cahier des charges.

3. L’exécution des contrats administratifs :


L'exécution du contrat consiste dans la réalisation de l'objet du contrat par le co-contractant
d'une part, et d’autre part, dans le paiement du prix, la fourniture des avantages stipulés,...
etc par l'administration. C'est lors de l'exécution des contrats administratifs qu'apparaissent
les particularités de ces derniers par rapport aux contrats privés.

L'inégalité, au profit de l'administration s'explique par le fait que celle-ci agit dans l'intérêt
4- L'extinction des contrats
général alors que le co-contractant qui est souvent une personne privée poursuit un intérêt
administratifs
particulier. :3.
Mais est ce que L’exécution des
réellement l'intérêt contrats est sacrifié ?
du co-contractant
administratifs :
En réalité les deux parties au contrat possèdent des droits et sont soumis à des obligations.

Dans un premier point, nous allons étudier les droits de l'administration d'où nous déduirons
les obligations du co-contractant, alors que dans un second point, nous évoquerons les
obligations de l'administration pour mettre en évidence les droits du co-contractant.

3.1- Les droits de l’administration : Ces droits se résument en trois types de pouvoirs :
a- Le pouvoir de contrôle ;
b- Le pouvoir de sanction ;
c- Le pouvoir de modification unilatéral et de résiliation.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 69


a- Le pouvoir de contrôle :L'administration dispose d'un pouvoir de direction et de contrôle
dans l'exécution du contrat. Généralement, une clause dans le contrat prévoit les modalités
d'exercice de ce pouvoir.

Exemple : L'administration peut contrôler elle-même l'exécution du contrat au jour le jour,


cela entraîne le droit pour elle de pénétrer sur le chantier (S'il s'agit de travaux publics) ou
dans l'entreprise (S'il s'agit de fournitures), de donner des ordres sur la manière d'exécuter, de
vérifier les procédés techniques utilisés,... etc.

b- Le pouvoir de sanction :Lorsque le co-contractant n'exécute pas les obligations prévues,


l'administration peut :

- S'adresser au juge pour obtenir la condamnation de l'entrepreneur ou du fournisseur à verser


des dommages et intérêts. Dans ce cas, le juge peut prononcer la résiliation du contrat au
détriment de la partie défaillante ;
- Suspendre ses propres obligations en procédant d'abord à l'arrêt du versement des sommes
prévues ;
- Prononcer les pénalités de retard conformément aux dispositions du contrat.

c- Le pouvoir de modification unilatéral et de résiliation :Alors que les contrats entre


particuliers ne peuvent être modifiés qu'à la suite d'un accord de volonté entre les parties, le
contrat administratif peut être modifié unilatéralement par l'administration.

En outre, la possibilité est offerte à l'administration de résilier le contrat unilatéralement.

L'ensemble des pouvoirs dont dispose l'administration lors de l'exécution des contrats, se
justifie par le fait que ces derniers ont pour but d'assurer la marche des services publics et de
satisfaire les besoins d'intérêt général.

3.2- Les obligations de l’administration : Les obligations de l'administration


s'articulent autour des deux (02) questions suivantes :

a- Le paiement du prix convenu ;


b- Le respect de l'équilibre financier du contrat.

a- Le paiement du prix convenu :C'est une obligation pour l'administration et un droit pour
le co-contractant qui doit recevoir le prix stipulé dans le contrat. Ce prix est irrévocable.

Dans les marchés publics, le paiement obéit à une règle générale qui est la règle du paiement
après service fait. Cela signifie que l'administration paie le prix convenu une fois que le
travail est effectué ou la fourniture est livrée.

b- Le respect de l'équilibre financier du contrat :En période d'exécution anormale, c'est-à-


dire lorsque se produisent certains évènements imprévisibles de nature à troubler l'exécution
du contrat en rendant sa réalisation très onéreuse pour le co-contractant, l'administration
doit rétablir l'équilibre financier. Mais l'exécution anormale dont il s'agit dans ce cas ne doit
pas résulter d'une faute du co-contractant.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 70


4- L'extinction des contrats administratifs :

La fin du contrat peut intervenir prématurément pour des raisons internes ou externes. En
premier lieu, l'extinction du contrat peut résulter :

- En raison de circonstance tenant à la personne du co-contractant (Décès par exemple);


- Sur décision de l'administration (Résiliation par exemple).
LEÇON N°04 : LES FORMES DE L’ACTION
En second lieu, en raison de la force majeure qui "Bouleverse de façon imprévisible,
ADMINISTRATIVE4- L'extinction des contrats
irrésistible et définitive l'exécution du contrat". En outre, le terme normal du contrat est
administratifs
atteint :
lorsque les prestations sont réalisées dans leur objet et leur durée conformément aux
dispositions du contrat.

Dans certains contrats, l'extinction fait surgir un certain nombre de problèmes matériels,
financiers et juridiques.

La constatation de l'exécution du contrat revêt une importance capitale car elle conditionne
le règlement du prix.

Nous allons aborder les deux points suivants :

1- La constatation de l'exécution de la prestation ;


2- Le règlement du prix.

4.1- La constatation de l'exécution de la prestation : Cette opération revêt des


aspects particuliers selon l'objet des contrats, particulièrement dans les marchés publics et
les concessions.

a- La réception dans les marchés publics :Dans les marchés publics de travaux, elle consiste
pour l'administration co-cotractante à constater et à vérifier l'exécution des travaux avant
d'entrer en possession des ouvrages.

b- L'exécution de la durée prévue dans les concessions :Elle marque le terme du contrat et
conduit à régler le sort des biens de la concession.

4.2- Le règlement du prix :Nous abaderons deux (02) aspects de cette importante
question :

a- L'établissement du prix ;
b- Le paiement du prix.

a- L'établissement du prix :Dans certains contrats l'établissement du prix est l'aboutissement


d'opérations contradictoires qui tient les parties. A titre d'exemple, dans les marchés publics
de travaux, la procédure est particulièrement complexe, elle donne lieu à des constats qui
portent sur les opérations matérielles de vérification des prestations exécutées et à des
décomptes qui fixent le montant des sommes dues au titulaire du marché.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 71


Généralement, on décompose ces derniers en décomptes mensuels, décomptes finals et
décomptes généraux récapitulatifs.
b- Le paiement du prix : Dans le respect des règles de la comptabilité publique, le paiement
ne peut avoir lieu qu'après "Service fait".

LEÇON N°04 : LES FORMES DE L’ACTION ADMINISTRATIVE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable d’identifier


l’action administrative.

PLAN DE LA LEÇON :
LEÇON N°04 : LES FORMES DE L’ACTION ADMINISTRATIVE
INTRODUCTION

I- LA POLICE ADMINISTRATIVE
1- La notion de police administrative
2- L’exercice du pouvoir de police

II- LES SERVICES PUBLICS


1- La notion juridique du service public
2- Les modes de gestion des services publics
3- Les principes de fonctionnement et le régime de l’organisation des services publics

III- L’ENTREPRISE PUBLIQUE ECONOMIQUE (E.P.E)


1- La notion d’entreprise publique économique
2- Les organes de l’entreprise publique économique

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 72


INTRODUCTION :
Les formes traditionnelles d’intervention de l’Etat, sont suivant leur but de deux ordres. En
vue d’assurer l’ordre public, l’Etat impose à la libre initiative des particuliers, les disciplines
indispensables, par des prescriptions générales ou individuelles : Tel est l’objet de la police
administrative.

Lorsque la libre activité des particuliers ne permet pas d’assurer la satisfaction d’un besoin
I- LAparticulièrement
général, POLICE important et utile pour la société, l’Etat prend en charge ce besoin
et assume, directement ou indirectement cette activité en créant un service public qui
ADMINISTRATIVE :
fournit à la collectivité et aux particuliers les prestations nécessaires.
INTRODUCTION :
Enfin, sans pour autant les ériger en service public, l’Etat accorde à certaines activités
industrielles, et commerciales un intérêt particulier, il crée des entreprises publiques.

Ces quelques remarques en guise d’introduction, qui amènent à exposer la démarche que
nous avons choisie pour cette leçon qui sera articulée autour de trois grands axes. D’abord, il
s’agira d’examiner la notion de police administrative. Ensuite, nous aborderons le service
public (définition et modes de gestion). Enfin, la troisième partie sera réservée à l’étude de
l’entreprise publique économique dans ses aspects juridiques et organisationnels.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 73


I- LA POLICE ADMINISTRATIVE :
La police administrative est définie généralement comme étant l’ensemble des interventions
des autorités administratives compétentes faites dans le but d’assurer l’ordre public et qui
consiste à limiter la libre activité des particuliers par des décisions à caractère général ou
individuel. Apportant des restrictions aux libertés des citoyens, la police administrative
s’exerce dans le cadre de la loi.
1- La
Pour notion
l’étude de la de police
police administrative, on examinera d’abord la notion de police
administrative
administrative :I- LAlesPOLICE
puis on abordera conditions d’exercice de pouvoirs de police.

ADMINISTRATIVE : administrative :
1- La notion de police

Lorsque les juristes tentent de cerner la notion de police administrative, ils soulignent
souvent l’ambivalence du terme « police » qui renvoi apparemment à plusieurs significations.
Ce terme évoque, tout d’abord, les agents de police en tenue, chargés de maintenir l’ordre
et la tranquillité. Ce terme désigne, par ailleurs, une activité, une fonction administrative,
une réglementation. Pris dans ce sens, on parlera alors des pouvoirs de police du Wali, du
2- L’exercice
président du En
d’A.P.C,…etc. pouvoir delepolice
définitive, terme «:1-Police » renvoi à deux significations qui
La notion
découlent de critères
de deux police(Le
administrative : le critère matériel).
critère organique et

Sous l’angle du critère organique : La police est l’ensemble des personnels chargés de
l’exécution des règlements et qui ont pour but le maintien de l’ordre. Il s’agit dans ce cas des
forces de police. On s’intéresse là, plus précisément au modèle organisationnel des services
de la police nationale. Il faut savoir que l’organisation et le fonctionnement des forces de
police varient en fonction du régime politique et du système administratif adoptés par l’Etat.

Sous l’angle du critère matériel : La police consiste en une activité des autorités
administratives. C’est donc l’ensemble des interventions administratives consistant en des
interdictions tendant à assurer le maintien de l’ordre public, en apportant des limites aux
libertés des individus. Exemple : La police de la circulation, la police de la chasse …Les
autorités titulaires de ce pouvoir sont désignées par la loi.

Par ailleurs, en tant qu’activité administrative, la police administrative doit être distinguée
de la police judiciaire, ainsi que des autres fonctions administratives. Nous verrons donc deux
questions :

- La distinction entre la police administrative et la police Judiciaire ;


- La police administrative et les autres fonctions administratives.

1.1- Police administrative et police judiciaire : La distinction repose sur l’objet de


l’activité. La police administrative est préventive ; elle tend « à prévenir un trouble de
l’ordre public », à éviter le désordre en prenant, à l’avance les mesures nécessaires.

Par contre, la police judiciaire est répressive ; elle tend à « constater une infraction, à réunir
les preuves de celle-ci ; à livrer les autorités à la justice ».

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 74


Ces deux activités sont exercées par des autorités distinctes relevant de l’une ou de l’autre
police. Le tableau ci-dessous, synthétise la comparaison entre ces deux polices.
Tableau n° 01 : Distinction police judiciaire / Police administrative

Polices/Buts Police judiciaire Police administrative


et Autorités
- Rechercher les auteurs -Elle permet d’éviter le
Buts d’infraction en vue de les désordre par la
livrer à la justice. réglementation.
- Elle est répressive - Elle est préventive.
- Elle intervient une fois
l’infraction accomplie

- Elles relèvent d’argents et - Les autorités


Autorités d’officiers de police administratives et officiers
judiciaire qui agissent sous de la police judiciaire.
l’autorité du procureur de la
république.

Pour faciliter la compréhension de la police administrative comme activité d’intérêt public, il


faut la situer parmi d’autres actions administratives.

1.2- Police administrative et fonctions administratives :Il s’agit là de situer la


police administrative par rapport à d’autres fonctions administratives. D’abord nous
rappellerons la signification juridique du mot police (a), puis nous établirons une distinction
entre la police et le service (b), et entre la police générale et les polices spéciales (c).

a- Rappel des significations juridiques du mot « police » : A ce niveau également, nous


résumons dans un tableau les principales significations du mot « police ».

Au sens matériel Ce mot désigne une forme d’action administrative


dont le but est le maintien de l’ordre public.
Au sens formel La police administrative se définit par l’autorité qui
intervient et par le régime de son intervention.
Au sens organique Il s’agit de l’ensemble des personnels de police. On
évoque ici le service public de police

Tableau n° 02 : Significations juridiques du mot « police »

b- Police et service public : La notion de service public sera abordée dans la seconde partie
de la présente leçon. A ce niveau, nous comparons globalement les deux procédés : Police et
service public. On serait tenté de croire, de prime abord, que ces deux notions s’opposent.

Dans ses activités de police, l’administration réglemente les activités privées pour leur
permettre de s’exercer, elle ne se substitue pas à elles et agit par voie de prescription. Dans
ses activités de service public, l’administration prend en charge la satisfaction d’un besoin,
elle se substitue aux activités privées et agit par voie de prestations gratuites ou payantes.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 75


Mais ces deux procèdes de l’action administrative (police et service public) se rapprochent
également. En effet, le maintien de l’ordre peut être considérer comme une mission de
service public.

2- L’exercice du pouvoir de police :

D’abord, nous définirons les autorités de police administrative, puis nous évoquerons les
procédés de police et enfin, nous nous interrogerons sur les limites du pouvoir de police. Donc
nous verrons trois points :

- Les autorités compétentes ;


3. procédés
- Les En période
de policenormale
; :2- L’exercice
dulimites
- Les pouvoir de police
du pouvoir :
de police.

2.1- Les autorités compétentes : Les autorités de police sont les organes administratifs
compétents pour prendre les mesures de police, c’est-à-dire les actes entrant dans l’objet du
pouvoir de police. Il arrive que ces autorités soient les mêmes que celles qui dirigent les
personnels de police, mais le plus souvent ce n’est pas le cas. A titre d’exemple, le ministre
de l’intérieur est le responsable hiérarchique des personnels civils de la police de l’Etat, mais
il n’est pas une autorité de police administrative.

En outre, on fait très souvent la distinction entre les autorités de police générale et les
autorités de police spéciale.

a- Les autorités de police générale : Ces autorités prennent des mesures de police de l’ordre
public général. A distinguer entre l’autorité centrale qui agit pour l’ensemble de la nation,
l’autorité agissant au nom de la wilaya et enfin l’autorité agissant au nom de la commune.

- L’autorité centrale :Pour l’Etat, l’autorité de police est le chef de l’Etat. Toutefois, le chef
du gouvernement exerce également des compétences de police par des règlements de police
pris par décrets exécutifs. Exemple : Les mesures de police prises par l’autorité centrale :
(Se référer au décret présidentiel n° 92-44 de la 09/02/1992 portant instauration de l’état
d’urgence).

- L’autorité agissant au nom de la Wilaya :Au sein de la wilaya, c’est le wali qui est le seul
détenteur de la police générale ; l’Assemblée Populaire de Wilaya n’y participe pas. Les
pouvoirs de police du wali ainsi que les moyens dont il dispose sont fixés par le code de la
wilaya.

Il est utile de savoir, globalement, que le Wali le respect des lois et règlements de la police
administrative, il est responsable du maintien de l’ordre public. A ce titre, il peut prendre,
par arrêté, toute mesure nécessaire à l’échelle de la wilaya. Il a pour mission, en outre, de
réglementer l’exercice de certaines activités. Exemple : La police de la chasse, la protection
civile, la police sanitaire…

Nous savons, par ailleurs, que le wali dispose d’un pouvoir de tutelle sur les communes, par
conséquent, les arrêtés du président de l’APC portant sur des mesures de police doivent faire

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l’objet d’une approbation par le wali. C’est la une façon pour ce dernier de contrôler
l’exercice du pouvoir de police au sein des communes de la wilaya.
Ajoutons également que le wali peut se substituer au président de l’APC (dans le cadre de son
pouvoir de tutelle). En effet, lorsque le Président d’APC refuse ou néglige de prendre une
mesure de police, le Wali, après l’avoir mis en demeure d’agir, peut agir à sa place.

Par ailleurs, lorsque l’ordre, la sécurité des personnes et des biens ou la salubrité publique
sont gravement menacés au sein d’une ou de plusieurs communes situées dans le territoire de
la wilaya, le wali peut se substituer au président d’APC pour prendre les mesures nécessaires.

Quels sont les moyens mis à la disposition du Wali pour l’exercice de son pouvoir de police ?

Le Wali est le chef des personnels de police d’Etat dans la Wilaya, sous l’autorité du ministre
de l’intérieur.

- L’autorité agissant au nom de la Commune : La principale autorité de police générale est


le Président de l’APC qui est responsable dans sa commune du maintien de l’ordre, de la
sécurité, de la salubrité et de la tranquillité.

Selon le code de la Commune, le Président de l’APC est chargé sous le contrôle de l’APC et
sous la surveillance de l’autorité supérieure de l’exercice des pouvoirs de police qui lui sont
dévolus par la loi.

A la lecture de cette disposition, deux remarques s’imposent :

1- Le Président d’A.P.C exerce ses attributions de police sous le contrôle de l’assemblée


populaire communale. Aussi, l’organe délibérant est en droit de demander des comptes à son
président à propos de l’usage de son pouvoir de police.

2- La surveillance de l’autorité supérieure signifie que l’activité de police est considérée à la


fois comme une affaire propre de la commune et une affaire de l’Etat.

b- Les autorités de police spéciales : Nous avons déjà abordé cette question. Il faut savoir
que ces autorités sont diverses et nombreuses ; chaque police appelle une organisation
spécifique : Exemple : Les polices spéciales formant la police municipale :

-La police de la circulation (Qui assure la commodité du passage dans les rues, places et voies
publiques) ;

- La police des funérailles et cimetières,… etc.

2.2- Les divers procédés de police : Il faut noter que la mesure de police revêt
toujours la forme de prescription unilatérale et exclut tout rapport consensuel. On distingue,
a ce sujet :

- La réglementation ;
- Les mesures particulières ;
- La coercition.

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a- La réglementation : Elle est la mesure de police « par excellence ». L’autorité de police
peut imposer des dispositions générales restrictives des libertés, pénalement sanctionnées. La
réglementation peut fixer un régime permettant l’exercice d’une activité.

b- Les mesures particulières :Ces mesures reposent normalement sur des règles générales.
Elles sont écrites, verbales et peuvent se manifester par un geste (agent réglant la
circulation) et consistent dans des autorisations ou des interdictions. Par exemple :
L’interdiction de manifestation.

c- La coercition :Il s’agit de la possibilité de mettre en œuvre la force matérielle pour


prévenir ou faire cesser un désordre. L’usage de la coercition se rattache aux règles générales
sur l’exécution forcée par la voie répressive ou la voie administrative. L’intervention des
forces armées obéit à la loi.

Comment concilier les exigences du maintien de l’ordre avec celles des libertés individuelles ?

C’est par cette question qu’on introduit le débat de la portée et des limites du pouvoir de
police.

2.3- Les limites du pouvoir de police :Lorsqu’on traite des limites du pouvoir de
police, on aborde essentiellement, deux aspects de la question à savoir la portée et le
contrôle du pouvoir de police (c’est-à-dire le contrôle de son exercice).

En réalité, la problématique se résume à cette idée centrale : L’exercice de la police


administrative à pour effet de limiter les libertés et les droits des citoyens. Toutefois, ces
règlements de police s’avèrent nécessaires pour le maintien de l’ordre public. Le droit,
lorsqu’il réglemente l’action de l’administration et le juge quand il contrôle celle-ci, doivent
tendre à concilier les nécessités concrètes du maintien de l’ordre et le principe des libertés
individuelles. De ce point de vue, il convient de distinguer les périodes normales des périodes
exceptionnelles.

3. En période normale :
La période normale est celle où l’ordre public n’est pas troublé par une cause extérieure
(guerre internationale), ou intérieure (guerre civile, émeutes..) ou naturelle (calamités
naturelles).

Evidemment, sous l’angle du droit, la période normale n’a pas à être proclamée ou définie.
Le pouvoir de police doit alors s’exercer « normalement » dans le cadre du principe de
4.
légalité. En est donc
Sa portée période
limitée par la reconnaissance juridique des libertés publiques et
exceptionnelle
son contrôle est exercé:3. En
par le juge.
période normale
4. En période :
exceptionnelle :
Les périodes exceptionnelles se caractérisent par une situation de crise qui peut avoir des
origines internationales (guerre, crise internationale) ou des origines internes (troubles
sociaux, soulèvement populaire, guerre civile, tremblement de terre, …etc)

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II- LES SERVICES PUBLICS :4.
Sous l’angle du droit, on distingue deux sortes de régimes exceptionnels : L’Etat de siège et
l’Etat d’urgence. C’est la constitution qui fixe les pouvoirs exceptionnels des pouvoirs publics
durant ces régimes exceptionnels.

II- LES SERVICES PUBLICS :


L’exécution des règlements administratifs ne se manifeste pas seulement sous la forme
négative de mesures de police qui interdisent certains actes ou agissements, elle se manifeste
également sous une forme plus positive. L’organisation et le fonctionnement des services
publics, nécessaires à la satisfaction des besoins des citoyens. Nos développements seront
articulés autour des questions suivantes :

1-La
Sur notion juridique
quels critères se base-t-ondu
pour définir un service public ?
2-service public
Quels sont les :II-gestion
modes de LESdes services publics ?
3-SERVICES
Quels sont les PUBLICS :
principes d’organisation et de fonctionnement des services publics ?

1. La notion juridique du service public :


Comment définir la notion de service public sachant que c’est une des notions du droit
administratif les plus difficiles à cerner. Nous vous proposons deux définitions :

- Première définition :« Le service public est une activité de production de biens ou de


services, destinée à satisfaire un besoin reconnu d’intérêt public par les pouvoirs publics, et
organisée et gérée par la puissance publique ou sous son contrôle ».
2. 2-Les modes de gestion des services
- Deuxième définition
publicsLa : « Le service
notion public du
juridique est une activité d’intérêt général,
service que la
collectivité publique décide d’assumer et qu’elle place sous sa haute direction.
public :
Cette activité est soumise à un ensemble de règles communes et, dans une proportion
variable suivant les fins de l’action administrative, au droit administratif »

A la lecture de ces deux définitions, nous constatons que deux critères sont mis en évidence
pour cerner la notion de service public. C’est d’abord une activité : C’est le service public-
activité, c’est donc le critère matériel. C’est par ailleurs, une entité juridiquement organisé :
C’est le service public-institution, c’est le critère organique.

Ces deux définitions renvoient également au régime juridique du service public. Ainsi, nous
continuons nos développements en analysant les deux critères avancés par la doctrine et la
jurisprudence pour définir le service public, puis nous examinerons son régime juridique.

1.1- Les critères du service public : On appelle critère, un instrument, une notion, qui
permet de distinguer une chose d’une autre, une institution d’une autre institution.

Nous le savons, pour définir la notion de service public, on se réfère soit au critère organique,
soit au critère matériel.

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a- Le critère organique (le service public/institution) : La notion de service public renvoie
d’abord à l’administration, en général, ou à une institution administrative déterminée.
Exemple : le service public des douanes, le service public de la justice …C’est l’aspect
organique qui apparaît ici. Selon la vision traditionnelle, dès qu’il y a présence d’une
institution administrative, il y a un service public.

b- Le critère matériel (Le service public/activité).Le service public est également (et
surtout) une activité caractérisée par son but. Cette notion recouvre toute activité entreprise
en vue de satisfaire l’intérêt général. On distinguera donc l’activité du service public de
l’activité privée.

Le première a pour finalité l’intérêt public et ne doit pas se soucier de faire un bénéfice
quelconque, la seconde vise le profit individuel et la réalisation de bénéfices.

Il est utile de savoir que ces deux conceptions de la notion de service public étaient
fortement liées au début du XIXème siècle et se confondaient même. Cette confusion entre ces
deux significations du service public (service public/activité = service public/institution)
résultat du fait que toute activité d’intérêt général était prise en charge par l’administration
qui bénéficiait d’un régime juridique propre soumis aux règles du droit public.

En revanche, les autres activités qui étaient de nature privée, relevaient de l’initiative privée
et étaient régies par le droit privé.

Il est utile de savoir, en outre, que dans le contexte du droit français, l’Ecole du Service
Public dirigée par "Léon Duguit" a utilisé la notion en lui donnant une finalité au double plan
juridique et politique.

A retenir qu’au plan juridique, la notion de service public à été utilisée pour définir le champ
d’application du droit public et la compétence du juge administratif.

Au plan politique, cette notion servit à définir le champ d’intervention de la puissance


publique. Mais l’équation service public/activité = service public/institution allait être remise
en cause au fur et à mesure de l’évolution des réalités économiques et sociales et des
finalités assignées au service public. En définitive, il faut retenir que la notion de service
public est une notion évolutive. Elle variera suivant les conceptions idéologiques dominantes
au sein de l’Etat.

1.2- Le régime juridique des services publics : IL est à noter qu’il existe un régime
juridique commun à tous les services publics et des régimes juridiques diversifiés suivant la
nature de l’activité des services public.

-Le régime commun à tous les services publics : Ce régime forme un corps de règles de
droit administratif imposant des sujétions, des obligations et fournissant des prérogatives, des
privilèges de puissance publique, aux organismes chargés du fonctionnement du service. Ces
règles concernant la création, l’organisation et le fonctionnement du service.

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Nous avons réservé le troisième chapitre de cette partie du cours pour l’étude des principes
de fonctionnement et du régime de l’organisation des services publics. Donc, nous aborderons
ici, uniquement la création des services publics.

- La création des services publics : La création d’un service public ne peut résulter que
d’une décision d’une autorité publique et, plus précisément, d’un organe compétent de
l’Etat, d’une wilaya ou d’une commune. Tout service public est nécessairement national, de
wilaya ou communal.

Pour l’Etat, la création peut résulter d’un acte à valeur législative (Loi) ou réglementaire
(Décret). En réalité la désignation de l’autorité compétente pour créer et organiser un service
public national dépend de la répartition des pouvoirs entre le parlement et le gouvernement
fixée par la constitution. Pour les wilayate et les communes, c’est l’assemblée populaire de
wilaya et l’assemblée populaire communale qui sont compétentes.

2-Les modes de gestion des services publics


Lorsque la puissance publique crée un service public, elle doit l’organiser et pour cela, il faut
choisir d’abord un mode de gestion.

Qu’est-ce qu’un mode de gestion ?


3-Les
C’est principes
un ensemble deet fonctionnement
de règles d’institutions juridiques et le
cohérentes qui permettent d’assurer
lerégime de de l’activité
fonctionnement l’organisation des
d’intérêt public services
qu’est le service public.
publics
Nous avons.2-Les modes
déjà signalé que de gestion
le service des
public estservices
essentiellement une activité d’intérêt
publics
public. Celle-ci doit être organisée et doit fonctionner efficacement afin de satisfaire les
besoins des citoyens. La finalité commune des modes de gestion est de permettre l’efficacité
technique et économique de la gestion et le contrôle des autorités publiques sur le service
public. Traditionnellement, lorsqu’on aborde la question des modes de gestion des services
publics, on établit une distinction entre les modes classiques et les modes nouveaux de
gestion.

2.1- Les modes classiques de gestion : On distingue généralement trois modes


classiques des gestions :

a- La régie ;
b- La concession de service public ;
c- L’établissement public.

a- La régie : Un service public est géré en régie lorsque sa gestion est directement assurée
par la collectivité publique qui a la responsabilité de ce service. Il s’agit là d’une gestion
directe du service public par la personne publique qui l’a créé (c’est-à-dire l’Etat, la Wilaya,
la Commune). Cette gestion peut prendre trois formes :

- La régie directe ;
- La régie autonome ;
- La régie intéressée.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 81


 La régie directe : Dans cette forme de gestion, c’est l’administration elle-même qui agit,
par ses propres agents et ses finances en utilisant des techniques juridiques du droit public

L’administration centrale et locale fonctionne sous forme de régie directe.

 La régie autonome : Lorsque le service public est doté de la personnalité morale donc de
l’autonomie juridique, on dit qu’il s’agit d’une régie autonome.

 La régie intéressée : C’est une variante de la gestion en régie. Dans cette situation, la
personne physique ou morale qui gère est intéressée financièrement par les résultats de
l’exploitation.

b- La concession de service public : La concession est une convention (Contrat administratif)


par laquelle l’administration charge une personne physique ou morale d’assurer le
fonctionnement d’un service public.

La concession, comme forme de gestion, consiste dans la prise en charge par une personne
(Le concessionnaire) d’un service pendant une certaine durée, en assumant les dépenses et
en se rémunérant sur les usagers du service. Ce mode de gestion se rapproche beaucoup de la
régie intéressée.

c- L’établissement public : Qu’est-ce qu’un établissement public ?


L’établissement public est une personne morale de droit public créée par l’Etat, la Wilaya ou
la Commune afin d’assurer la gestion d’un service public. C’est pour cela qu’on dit également
qu’un établissement public est un service public personnalisé.

A l’origine, il n’existait qu’une seule catégorie d’établissement public qui se distinguait de


l’établissement d’utilité publique : un établissement d’utilité publique est un organisme
d’initiative privée, géré par des particuliers, auquel l’Etat a accordé la reconnaissance
d’utilité publique.

2.2- Les modes nouveaux de gestion : Parmi les modes nouveaux de gestion des
services publics, nous avons choisi l’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial
(E.P.I.C). Nous présenterons ses principales caractéristiques puis nous le comparerons à
l’Etablissement Public à caractère Administratif (E.P.A).

A l’origine, l’E.P.I.C est né en se distinguant de l’E.P.A. Il marquait l’intervention de l’Etat


dans la vie économique.

L’E.P.I.C, selon la loi d’orientation sur les entreprises publiques : C’est la loi n° 88-01 du 12
janvier 1988 sur les entreprises publiques qui fixe les principales caractéristiques de l’E.P.I.C
(se référer aux articles 44 à 47).

Ce qu’il faut retenir globalement : L’E.P.I.C, se définit par la réunion de trois critères : Une
production marchande, une tarification préétablie, l’existence d’un cahier de clauses
générales.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 82


Son régime juridique est « Mixte » ; ses relations avec l’Etat et son schéma organisationnel
interne obéissent aux règles du droit public. Dans ses rapports avec les tiers, il est régi par le
droit commercial. Il dispose d’un patrimoine distinct qui reste public et d’un bilan propre. Il a
donc un statut de commerçant public.

COMPARAISON ENTRE L’E.P.A ET L’E.P.I.C

Tableau n° 03 :

Ressemblances Différences

- Gestion d’un service public. - L’activité de l’E.P.A est non


- Création et organisation par un commerciale et non lucrative (pas de
texte législatif ou réglementaire. bénéfices), celle de l’E.P.I.C est
- Personnalité morale de droit industrielle ou commerciale et
public. lucrative (sa gestion doit être
- Bénéfice de prérogatives de équilibrée ou bénéficiaire).
puissance publique. - Le régime juridique de l’E.P.A est
dominé par les règles du droit public,
celui de l’E.P.I.C est mixte.

Tableau n° 04 :

Fonctions E.P.A E.P.I.C


Personnel Fonctionnaires ou agents Salariés de droit privé (droit
publics. du travail).
Usagers Ils sont dans une Situation contractuelle de
situation légale et droit privé.
réglementaire
Contrats Administratifs De droit privé.
Budget Partie du budget général Budget autonome
de l’Etat (comptabilité (comptabilité commerciale).
publique).
contentieux Administratif Mixte

3-Les principes de fonctionnement et le régime de l’organisation


des services publics.

- Quels sont les principes qui régissent le fonctionnement des services publics ?
- Quelle est l’organisation interne des services publics ?

III- L’ENTREPRISE PUBLIQUE


TAG0721 SEMESTRE I
ECONOMIQUEPropriété
DROIT ADMINISTRATIF
(E.P.E)CNFEPD
:3-LesPage
principes
83
de fonctionnement et le régime de l’organisation des services
C’est à ces deux questions que nous tenterons d’apporter des éléments de réponse.

3.1- Egalité, continuité, adaptation : Principes de fonctionnement des


services publics : Ces trois principes s’imposent à tous les services publics. Ils orientent
leur fonctionnement.

a- Le principe d’égalité devant les services public : Tous les citoyens qui remplissent les
conditions légales et réglementaires ont un droit égal aux prestations du service. Il ne peut,
théoriquement, y avoir de discrimination fondée sur la richesse, la race, la religion, les
amitiés ou la parenté, …etc. Exemple : un facteur ne peut refuser de porter les lettres à un
administré sous prétexte qu’il ne lui donne jamais de pourboire.

b- Le principe de la continuité du service public : La première idée qui se dégage de ce


principe est que le service public vise à satisfaire l’intérêt général, or, cette satisfaction doit,
le plus souvent être permanente (Soins, eau, gaz, électricité…). De cette permanence
découle le principe de la continuité.
En outre, ce principe dérive de l’idée selon laquelle l’Etat et ses appareils fonctionnent en
permanence, régulièrement de façon discontinue.

c- Le principe d’adaptation du service public : Le service public doit subir des modifications
et s’adapter en vue de satisfaire les exigences nouvelles qui surgissent. Les effets de ce
principe sont nombreux et variés.

Exemple : Le droit de modifier les tarifs du service public, le droit de supprimer une ligne
d’autobus…
Ces mesures prises par l’administration visent à adapter le service public aux nouvelles
exigences techniques, économiques et sociales.

3.2- Le régime de l’organisation des services publics :Il s’agira ici de présenter le
schéma classique de l’organisation d’un service public quel que soit son objectif. Sur le plan
organisationnel, à travers les textes portant création et organisation de services publics
(Notamment les EPA et EPIC), il n’apparaît pas de modèle d’organisation type appliqué à tous
les services publics. A titre d’exemple, pour les établissements publics, on retrouve
généralement deux types d’organes : Un organe d’administration et un organe de gestion.

a- L’organe d’administration : C’est l’organe collégial chargé d’entériner les actes de la


direction générale de l’établissement. Il constitue l’organe de tutelle comprenant un
représentant de l’autorité de tutelle et des administrations centrales, des délégués du
personnel de l’établissement. Cette instance qui se réunit au moins deux fois par an sur
convocation de son président délibère sur :

- Le projet de budget élaboré par le directeur ;


- L’orientation de l’établissement ;
- Le fonctionnement général et le règlement intérieur ;
- Les projets d’acquisition, d’aliénation ou d’échange d’immeubles ;
- L’acceptation des dons….

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 84


Les relations entre le directeur et le conseil d’administration sont en principe permanentes.
Le directeur participe avec voix consultative aux réunions du conseil et en est généralement
chargé du secrétariat.

b- L’organe de gestion : Le directeur de l’établissement constitue l’instance exécutive. Il est


nommé par l’autorité de tutelle. Il est assisté parfois d’un secrétaire général, d’un ou
plusieurs adjoints (Directeurs) en fonction de l’importance de l’établissement et d’un agent
comptable.

Quelles sont les missions générales d’un directeur d’établissement ?

Ce sont les statuts des établissements qui fixent les prérogatives de l’organe de gestion , il
est chargé notamment :

- De représenter l’établissement dans tous les actes de la vie civile ;


- D’assurer l’exécution des décisions du conseil d’administration ;
- D’établir le projet de budget ;
- D’engager et d’ordonner les dépenses ;
- De diriger l’ensemble des services de l’établissement et de disposer du pouvoir disciplinaire.

Enfin, la troisième partie de cette leçon sera consacré à l’étude de l’Entreprise Publique
Economique, ses aspects juridiques (La notion d’entreprise publique) et organisationnels (Les
organes de l’entreprise publique).

III- L’ENTREPRISE PUBLIQUE ECONOMIQUE (E.P.E) :

Le statut de l’Entreprise Publique Economique découle des lois n° 88-01 à 04 du 12 Janvier


1988 relatives à la réforme de l’entreprise publique.

Dans le cadre de cette leçon, nous n’aborderons pas l’ensemble des aspects découlant du
régime juridique de l’entreprise publique économique, nous examinerons essentiellement
La questions.
deux notion d’Entreprise Publique Economique :III-
L’ENTREPRISE
En PUBLIQUE
premier lieu, nous définirons ECONOMIQUE
la notion (E.P.E)
d’entreprise publique : des dispositions
à la lumière
de la loi n° 88-01 du 12 Janvier 1988 portant loi d’orientation sur les entreprises publiques
économique ; en second lieu, il s’agira de présenter le schéma organisationnel de l’Entreprise
Publique Economique (EPE). Ces deux points seront traités à travers deux chapitres : Le
premier sera consacré à l’étude de la notion d’Entreprise Publique Economique (Loi 88-01 du
12 Janvier 1988), le second sera relatif aux organes de l’Entreprise Publique Economique.

1. La notion d’Entreprise Publique Economique :

La notion d’entreprise publique économique à été introduite dans le droit positif Algérien par
la loi n° 88-01 du 12 Janvier 1988. Les dispositions de cette loi ont un profond impact sur le

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droit de l’entreprise publique au double plan du régime juridique des activités et de
l’organisation.

Avant d’aborder les éléments caractéristiques de l’entreprise publique économique, il nous


semble utile d’essayer de cerner la notion d’entreprise.

1.1- Les tentatives de définition de la notion d’entreprise : La notion


d’entreprise n’appartenant pas exclusivement à la sphère du droit, par conséquent, il n’est
pas aisé de la définir juridiquement.

En effet, l’entreprise fait partie également du champ de l’économie. C’est pour cette raison
qu’il est difficile de dissocier la définition juridique de la définition économique.

Aussi, note Gérard Farjat : « Lorsque les juristes s’attachent à définir l’entreprise, ils
prennent généralement à leur compte les éléments retenus par les économistes ».
L’entreprise est définie comme une organisation autonome à laquelle sont affectés des
moyens d’explication qu’elle met en œuvre pour exercer une activité économique.

Curieusement, la majorité des économistes entres eux, recours à l’autonomie juridique pour
donner une définition sûre de l’entreprise. Pour un autre juriste, M.Pailrusseau :
« L’entreprise est une réalité économique, et la société, l’organisation juridique de
l’entreprise ».

Selon cette thèse, l’entreprise constitue une phase d’évolution de l’organisation de la société
commerciale. Cette évolution apparaît schématiquement de la façon suivante :

Les associés furent d’abord liés par une société très proche du contrat, puis une société
/institution mettant en jeu des mécanismes de droit public, et substituant la démocratie
représentative à la démocratie directe du contrat. Enfin, au stade de l’entreprise, les
associés n’ont plus à s’exprimer en ce qui concerne les problèmes de direction et de gestion
de la société.

Le pouvoir naît de la nécessité de gouverner l’entreprise. C’est là donc une approche de


l’entreprise sous l’angle du droit des sociétés.

Pour ce qui est l’entreprise publique, il nous semble utile, afin de comprendre sa genèse de
situer son émergence dans le contexte du droit administratif français. Dans ce système,
l’avènement de l’entreprise publique a soulevé la question de savoir qu’il s’agit d’une
catégorie originale au sein des activités publiques industrielles et commerciales et, plus
précisément par rapport à la notion de service public industriel et commercial (S.P.I.C).

A noter également que les vagues de nationalisation, au lendemain de la seconde guerre


mondiale ont constitué un facteur important pour le développement du secteur public
industriel et commercial qui s’est concrétisé par la création d’entreprises économiques
publiques. Ce mouvement a soulevé un problème de qualification juridique du secteur public
dans son ensemble et, plus précisément de la notion d’entreprise publique.

Se basant sur des critères dégagés par la jurisprudence, certains auteurs ont tenté de définir
la notion d’entreprise publique par des éléments positifs et des éléments négatifs.

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 Les éléments positifs : L’entreprise publique se caractérise par :

- La personnalité morale ;
- Un objet industriel et commercial ;
- Un mode de gestion et de fonctionnement très proche de celui des entreprises privées ;
- Une impulsion et un contrôle de l’Etat ou de personnes publiques.

 Les éléments négatifs :

- L’entreprise publique n’est pas nécessairement un établissement public et ne gère pas


nécessairement un service public.

Pour conclure, nous proposons une autre définition de la notion d’entreprise publique, celle
du professeur M.Boussoumah :

« Par entreprise publique, il faut entendre une masse de biens individualisée , contrôlée
directement ou indirectement par l’Etat ayant une activité industrielle et commerciale en
vue de produire des biens et des services vendus contre un prix, et soumise aux exigences du
marché et de l’intérêt collectif » .

Nous constatons donc qu’à la différence du service public, l’élément organique et l’élément
matériel se confondent. La notion d’entreprise recouvre la réalité économique et juridique
correspondant à une activité spécialisée d’intérêt générale.

En définitive, les traits communs qui permettent de conceptualiser la notion d’entreprise


publique sont au nombre de trois :

- La personne morale ;
- L’activité de production vendue à un prix ;
- Le contrôle public direct ou indirect.

Après ces tentatives de définitions de la notion d’entreprise, nous allons présenter quelques
éléments de définition de l’entreprise publique économique en nous appuyant sur les
dispositions de loi n° 88 -01 et n° 88-045.

1.2- Définition de l’entreprise publique économique : Nous verrons les aspects


suivants :

- L’EPE : Personne morale régie par la commercialité et ayant un objet strictement


économique ;
- Création et disparition de l’E.P.E

a- L’Entreprise Publique Economique (EPE) est une personne morale régie par la
commercialité et ayant un objet strictement économique : Distincte de l’Etat, l’E.P.E, est
selon la loi, une personne morale régie par les règles du droit commercial. Elle a, par ailleurs,

5
Loi n° 88-04 du 12 Janvier 1988 modifiant et complétant l’ordonnance n° 75-59 du 26 Septembre 1975 portant
code de commerce et fixant les règles particulières applicables aux autres entreprises publiques économiques.

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la pleine capacité juridique de stipuler, s’engager et contracter, d’une manière autonome,
par le biais de ses organes habilités à cette fin, par les statuts, conformément aux règles de
commerce et aux dispositions législatives en vigueur en matière d’obligations civiles et
commerciales.
L’EPE, a un objet strictement économique. Elle constitue selon l’article 3, alinéa 1 er de la loi
n° 88-01 « un moyen privilégié de production de biens et de services et d’accumulation de
capital ».

Enfin, l’E.P.E, est une société par actions ou une société à responsabilité limitée dont l’Etat
et/ou les collectivités locales détiennent, directement ou indirectement, la totalité des
actions et/ou parts sociales. Toutefois, la loi précise que « seules les personnes morales de
droit public ou les entreprises publiques économiques peuvent détenir des actions ou les parts
sociales dans le capital social d’une entreprise publique économique et ce, dans le respect de
proportions prévues par les statuts ».

A noter, en outre, que dans le cadre de la réforme de l’entreprise publique bien qu’une
partie du patrimoine de celle-ci demeure public, l’administration publique, ne peut plus
s’ingérer dans la gestion interne de l’entreprise.

En effet, l’article 58 de la loi n° 88-01 stipule : « Nul ne peut s’immiscer dans


l’administration et la gestion de l’entreprise publique économique, en dehors des organes
régulièrement constitués et agissant dans le cadre de leurs attributions respectives ».

Ce même article institue le délit d’ingérence en précisant que « toutes infraction à cette
disposition constitue une gestion de fait et entraîne l’application des règles de responsabilité
civile et pénale prévues en la matière ».

b- Création et disparition de l’E.P.E :

- La création de l’E.P.E :L’E.P.E est créé par :

- Décision du gouvernement ;
- Décision de tout organe également habilité à fond une E.P.E ou participer à la souscription
d’une partie de son capital social par l’acquisition d’actions ou de titres participatifs ;
- Décisions conjointes d’autres entreprises publiques économiques.

- La dissolution et la liquidation de l’E.P.E : La loi prévoit trois formes de dissolution :

- La dissolution en cas de pertes financières importantes ;


- La dissolution déguisée par voie de fusion ou de scission ;
- La dissolution par voie judiciaire.

Ajoutons à cela que les voies d’exécution sont désormais applicables à l’actif social. Il s’agit-
là de garanties supplémentaires offertes aux créanciers sociaux de l’E.P.E et qui visent à
contraindre cette dernière à payer une obligation.

2. Les organes de l’Entreprise publique Economique :

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Dans le schéma organisationnel de l’E.P.E, on établit une distinction entre trois grandes
fonctions :

- La fonction liée au droit de propriété des actionnaires ;


- La fonction d’administration ;
- La fonction de gestion.

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Chacune de ces fonctions est assumée par l’organe y afférent, conformément à la loi et dans
les limites des statuts de l’entreprise. Nous verrons donc, successivement, les organes
suivants :

- l’Assemblée Générale (A.G) ;


- Le Conseil d’Administration (C.A) ;
- Le Directeur Général (D.G).

1.2- L’Assemblée Générale : Elle constitue l’organe souverain de l’entreprise. Les


membres des assemblées générales des E.P.E créées en forme de société par actions sont
désignés par les fonds de participation qui désignent les personnes de leurs choix pour les y
représenter. Ces personnes ont les mêmes droits et obligations et encourent les mêmes
responsabilités civiles et pénales que les administrateurs en nom propre. L’Assemblée
Générale de l’E.P.E, en forme de SARL, est constituée de l’ensemble des associés et/ou des
mandataires ainsi que les représentants des travailleurs.

Pour ce qui est de ses attributions, sachons que :

- L’A.G ordinaire adopte le projet de plan à moyen terme de l’EPE. Elle statue sur les
rapports du Conseil d’Administration et des commissaires aux comptes. Elle approuve ou
rejette le bilan. Elle détermine la part des bénéfices à distribuer dans les limites statuaires ;

- L’A.G extraordinaire quant à elle, peut augmenter ou réduire le capital social, décider la
fusion, la scission, la dissolution de l’EPE ou la prise de participation dans d’autres E.P.E

2.2- Le Conseil d’Administration (C.A) : Le conseil d’administration est composé au


minimum de sept (07) administrateurs et, au maximum de douze (12) membres. Les
administrateurs représentent des catégories socioprofessionnelles différentes.

- Deux (02) membres statuaires ou de droit représentant les travailleurs ;


- Cinq (05) représentants, au minimum, et dix (10) représentants au maximum nommés ou
renouvelés dans leurs fonctions par l’assemblée générale ordinaire.
- L’Etat à la faculté de désigner deux administrateurs.

En outre, les personnes morales actionnaires des E.P.E peuvent faire partie du conseil
d’administration, en désignant un administrateur qui doit les représenter.

Les administrateurs des EPE sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent les
mêmes responsabilités civile et pénale que s’ils étaient administrateurs en leur nom propre.

Quant à ses attributions, à noter que le conseil d’administration est chargé de définir et de
conduire la politique de l’E.P.E. Ainsi, il arrête les perspectives à moyen terme de l’E.P.E
met en œuvre les stratégies d’action et de programme que la direction générale exécute sous
son contrôle.

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3- La Direction Générale (D.G) :

Au plan organisationnel, l’E.P.E est fondée sur une hiérarchie des organes avec une
indépendance des pouvoirs. Les taches d’administration ne se confondent pas avec celles de
direction qui sont assurées par le Président du Conseil d’Administration ou un Directeur
Général, ou encore par un ou plusieurs gérants quand l’E.P.E épouse le moule juridique de la
SARL.

La Direction Générale est responsable de la gestion et de l’exploitation de l’entreprise. Les


3- La du
pouvoirs Direction
D.G ou du Générale
gérant de la (D.G)
SARL se: fondent sur un certain nombre d’éléments par
lesquels la distinction que la loi opère entre la fonction d’administration et celle de direction
ou de gestion.
Les attributions du D.G ou du gérant sont deux types. Elles sont relatives au fonctionnement
de la société en tant qu’entité juridique, d’une part, et on trait à la poursuite de l’objet
social d’autre part. Dans ce contexte « le fondement du pouvoir du gestionnaire devient la
nécessité de gérer l’entreprise et non plus de représenter l’Etat dans l’exercice de son
pouvoir économique ».

Par ailleurs, la distinction entre l’administration et la direction de l’E.P.E vise un double


objectif :

- Une spécialisation des fonctions, accompagnée d’une hiérarchisation des organes ;


- Une condition pour l’indépendance du D.G.

Ajoutons, en outre que le D.G est, soit un administrateur désigné par le conseil
d’administration, soit le président du conseil d’administration, lui-même. C’est pour cela que
l’on dit que le D.G conduit la gestion de l’entreprise, alors que le conseil d’administration
surveille son action.

Enfin, l’article 31 de la loi n° 88-01 restaure la règle de l’unité de direction. La mise en


œuvre de cette règle implique qu’il ne saurait exister une pluralité de directeurs généraux.
Le tableau ci-dessous, schématise l’articulation des pouvoirs au sein de l’entreprise publique
économique.

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LES ORGANES DE L’ENTREPRISE PUBLIQUE ECONOMIQUE

Assemblée Conseil Président du


Générale D’Administration conseil
d’administration

LES ORGANES DE oL’ENTREPRISE


Mandataires PUBLIQUE ECONOMIQUE
- nomme des fonds de
participation ou o mandate
- révoque
des o contrôle
- Approuve entreprises, o nomme
actionnaires + o révoque
o Représentants o délègue les
des travailleurs pouvoirs
Commissaire
et/ou des
Aux comptes administrateurs
statutaires

Directeur Général
« pouvoir de gestion »

o mandate
o révoque
o nomme
o contrôle

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EXERCICE D’APPLICATION :

Question n°01 :
Quels sont les caractères communs des établissements publics à caractère administratif ?

Question n°02 :
Répondez aux questions suivantes par oui ou non :
EXERCICE D’APPLICATION :
N° Questions Oui Non

1 Le E.P.I.C ont le statut de


commerçant public
2 Les personnels des E.P.I.C sont
régis par le statut de la fonction
publique
3 La police judiciaire relève du
ministre de l’intérieur.
4 L’entreprise publique économique
renvoie au droit commercial pour
l’aménagement de ses structures.
5 Le Directeur Générale de
l’entreprise publique économique
est nommé par décret exécutif.
6 Les établissements publics
administratifs sont soumis aux
règles applicables à
l’administration.

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CORRECTION DE L’EXERCICE :

Question n°01 :
Tout établissement public administratif se caractérise par :

1- L’autonomie juridique et financière (personnalité morale) ;


2- La spécialité ;
LEÇON N°05 : LA FONCTION
3-PUBLIQUE
Le rattachement.
CORRECTION DE
DeL’EXERCICE
la personnalité:morale, l’établissement puise sa capacité civile et, par conséquent, son
autonomie par rapport à l’Etat.

Le critère de la spécialité renvoie aux attributions de l’établissement. Contrairement à l’Etat


ou aux collectivités territoriales qui ont une vocation générale, les établissements ne
disposent que d’une compétence d’attribution, c’est-à-dire limité au seul domaine qui leur a
été expressément assigné.

Enfin la règle de rattachement signifie que chaque établissement relève soit de l’Etat, soit
d’une collectivité territoriale.

Question n°02 :
1 OUI
2 NON
3 NON
4 OUI
5 NON
6 OUI

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LEÇON N°05 : LA FONCTION PUBLIQUE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable d’appliquer les
règles du droit de la fonction publique.

PLAN DE LA LEÇON :

LEÇON N°05
INTRODUCTION : LA FONCTION PUBLIQUE
I- LES BASES DU DROIT DE LA FONCTION PUBLIQUE
1- Composition et situation juridique du personnel de l’administration.
2- Sources et conceptions du droit de la fonction publique
3- L’organisation générale de la fonction publique.

II- LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE DU FONCTIONNAIRE


1- Le recrutement, la période d’essai et la confirmation
2- Notation, avancement et promotion
3- Positions et mouvements
4- La classification des postes de travail et la rémunération
5- Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime disciplinaire.

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INTRODUCTION :

Pour assurer le fonctionnement des services publics, l’Etat, les Wilayas, les Communes et les
Etablissements publics utilisent un personnel. Ce personnel peut être classé en deux
catégories. Il y a d’une part les fonctionnaires publics proprement dit, C'est-à-dire ceux régis
par un statut particulier différent de celui des employés des entités à caractère économique.
D’autre part, il y a un personnel non fonctionnaire de l’Etat et des collectivités publiques
considérés comme des « Contractuels ».
I.LES BASES DE DROIT DE LA
On étudiera, dans notre leçon, seulement le statut des fonctionnaires proprement dit, c'est-à-
dire INTRODUCT
ceux soumis
FONCTION aux dispositions des textes de la fonction publique.
ION
Mais : signification peut–on donner à l’expression « Fonction publique » ?
quelle

Cette expression est susceptible de deux utilisations. Au sens étroit, elle renvoie à la notion
de fonctionnaires publics. Au sens large, elle désigne alors, l’ensemble des régimes juridiques
applicables aux personnels de l’administration.

Dans notre droit, le premier statut général de la fonction publique date de 1966. Il s’agit de
l’ordonnance n°66-133 du 2 Juin 1966.

Ce texte a été remplacé en 1985 par le décret n°85-59 du 23 Mars 1985 portant statut type
des travailleurs des institutions et administrations publiques découlant de la loi n°78-12 du 5
Août 1978 relative au statut général des travailleurs.

Un nouveau statut général de la fonction publique promulgué par l’ordonnance 06-03 du 16


Juillet 2006, a substitué à la loi 78-18 du 15 Août 1978 et au décret n°85-59 du 23 Juillet 1985
précité.

Dans nos développements, on dégagera d’abord les bases du droit de la fonction publique,
puis on examinera le déroulement de la carrière du fonctionnaire.

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I.LES BASES DE DROIT DE LA FONCTION

Le droit de la fonction publique repose sur un ensemble de définitions, de principes


fondamentaux et de structures générales.

Dans cette première partie de la leçon, nous examinerons successivement : La composition et


la situation juridique du personnel de l’administration, les sources et les conceptions du droit
de la fonction publique et, enfin l’organisation générale de la fonction publique.

1. Composition
Composition et situation
et situation juridique
juridique du du personnel de
l’administration
personnel :
de l’administration :I.LES
BASES
1.1- DE DROIT
Composition DE LA FONCTION
du personnel de l’administration : Le personnel de
l’administration est, au point de vue juridique, hétérogène. Les fonctionnaires publics
constituent la catégorie la plus importante de ce personnel, mais ils n’en constituent qu’une
catégorie.

Globalement, à l’intérieur du personnel de l’administration apparaît une première distinction


entre les agents relevant du droit privé et les agents relevant d’un statut de droit public. Ces
2. 2.
derniers sont Sources et conceptions
les agents publics. A l’intérieur de ladu droit
catégorie de lapublics
des agents fonction
apparaissent
publique
une seconde :Composition
distinction entre les agentset situation juridique du
publics non fonctionnaires et personnel
les fonctionnaires
publics. Ces derniers étant soumis à un régime spécifique de droit public.
de l’administration :
Aussi, il convient de déterminer les critères par lesquels on reconnaît le fonctionnaire public.

Définition et critères du fonctionnaire : Le fonctionnaire ne constitue qu’une certaine


catégorie d’agents publics, soumis d’une part à l’ensemble des règles applicables aux agents
publics, d’autres parts à un corps de règles plus particulières qui sont les règles de la fonction
publique stricto sensu.

C’est la jurisprudence administrative qui a dégagé la définition et les critères du


fonctionnaire public en reconnaissant cette qualité à l’individu investi d’un emploi permanent
dans les cadres d’un service public.

L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 dans son article 4 a défini le fonctionnaire en ces
termes : « Est fonctionnaire l’agent qui, nommé dans un emploi publique, a été titulaire dans
un grade de la hiérarchie administrative. La titularisation est l’acte, par lequel, le
fonctionnaire est confirmé dans son grade ».

Nous étudierons, dans nos développements, l’ensemble des dispositions de ce texte de façon
détaillée. A retenir, à ce niveau, que des définitions du fonctionnaire, se dégagent le plus
souvent deux caractéristiques : La permanence de l’emploi, l’intégration dans une hiérarchie
administrative.

Nous allons expliciter ces deux caractéristiques.

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a- La permanence de l’emploi et son occupation : La permanence est la première condition
de la qualité de fonctionnaire. Cette permanence concerne aussi bien l’emploi en tant que
tel mais également l’occupation de cet emploi.

Aussi, selon la jurisprudence du conseil d’Etat français, pour qu’un agent soit fonctionnaire, il
faut qu’il « Occupe à titre permanent un emploi permanent ». Par conséquent, l’exigence de
la permanence conduit à exclure de la catégorie des fonctionnaires, les agents temporaires.

b - L’intégration dans une hiérarchie administrative : C’est l’intégration dans la


hiérarchie d’un corps, au moyen de la titularisation (Confirmation) qui confère la qualité de
fonctionnaire.

Par contre, les stagiaires qui accomplissent un temps d’épreuve en vue d’une titularisation
ultérieure, ne sont pas considérés comme fonctionnaires.

1.2 – Nature juridique de la situation des agents de L’administration : Il s’agit


d’examiner la nature juridique de la situation du fonctionnaire d’une part, puis celle du
personnel son fonctionnaire d’autre part.

a- Nature juridique de la situation du fonctionnaire : En disposant que le fonctionnaire est


vis-à-vis de l’institution ou de l’administration, dans une situation statutaire et
règlementaire.

Le décret 85-59 du 23 Mars 1985 portant statut type des travailleurs des institutions et
administrations publiques, mettait le fonctionnaire vis-à-vis de l’institution ou de
l’administration dans une situation statutaire et règlementaire, et il écarte idée de contrat
de la fonction publique comme base de situation juridique du fonctionnaire.

L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 portant statut général de la fonction publique toute en
mettant le fonctionnaire vis-à-vis de l’institution ou l’administration en situation statutaire,
elle institue le principe du contrat de la fonction publique. On peut dire que l’ordonnance 06-
03 citée ci-dessous à élargir la notion de fonctionnaire.

Quelles sont les raisons du principe dit « Situation statuaire et réglementaire ?et quels sont
les effets ?

Les raisons du principe : L’idée de la situation légale ou réglementaire consacrée par la


jurisprudence correspond aux intérêts et exigences du service public.

Il y a donc nécessairement primauté des intérêts du service sur les intérêts personnels de
l’agent, nécessité de pouvoir modifier à tout instant, les règles d’organisation du service.

Ajoutons également qu’il est plus compréhensible que ces exigences soient plus facilement
satisfaites avec :

- La situation de droit public qui permettra l’application des règles exorbitantes destinées à
préserver l’intérêt du service ;

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 98


- La situation légale et réglementaire qui permettra à l’Etat, seul juge des besoins du service,
d’établir unilatéralement la situation de ses agents et de la modifier à tout instant pour
l’adapter aux besoins de l’intérêt général.

Par ailleurs, du caractère légal ou réglementaire de la situation du fonctionnaire résultent


des conséquences consacrées par la jurisprudence du conseil d’Etat français.

- Les conséquences du principe : Nous synthétisons ces conséquences en cinq points :

- Le contenu de la situation du fonctionnaire est fixé à l’avance par voie générale et


impersonnelle au moyen des lois et règlements ;

- Le contenu de la situation du fonctionnaire, ses droits et obligations peuvent être modifiés


unilatéralement par l’Etat, à tout instant, sans que le fonctionnaire puisse invoquer de
prétendus « Droits acquis », ni réclamer une indemnisation quelconque ;

- Toutefois, le fonctionnaire peut intenter un recours pour excès de pouvoir contre les
décisions administratives violant les lois et règlements qui organisent sa situation.

- Enfin, dès lors que la situation juridique du fonctionnaire est légale ou réglementaire et non
subjective, il résulte que l’acte de nomination n’est pas un acte subjectif, plus précisément il
n’est pas un contrat.
- Aussi, la jurisprudence administrative a affirmé que « L’acte de nomination est un acte
individuel attributif d’une situation générale et impersonnelle, c'est-à-dire un acte
condition ».

b- Situation juridique du personnel non fonctionnaire : A la différence du personnel


fonctionnaire, uniformément, soumis à une situation légale ou réglementaire de droit public,
le personnel non fonctionnaire relève de régimes juridiques divers. Ces personnels se
trouvent, généralement, dans une situation de contractuel.

Donc, après avoir abordé la composition et la situation juridique du personnel de


l’administration nous étudierons, maintenant, les sources et les conceptions du droit de la
fonction publique.

L’ordonnance 06-03 prévoit aussi, et à titre exceptionnel, le recrutement d’agents


contractuels sur des emplois destinés à des fonctionnaires en attendant l’organisation d’un
concours de recrutement ou la mise en place d’un nouveau corps de fonctionnaires et en vues
de pouvoir à la vacance momentanées d’un emploi. Il peut être procédé au recrutement
d’agents contractuels pour la mise en charge d’opération revêtant un caractère conjoncturel.

Cette nouvelle vision de l’ordonnance 06-03 s’inscrit dans le processus global de la


modernisation de la fonction publique ce qui permet, entre autres, d’adapter les missions de
la fonction publique au nouveau rôle de l’Etat.

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2. Sources et conceptions du droit de la fonction publique :

Dans un premier lieu, nous examinerons les sources du droit de la fonction publique
Algérienne. Dans un second lieu, il s’agit d’aborder deux conceptions de la fonction
publique : Le système dit de la carrière et le système de l’emploi.

2.1 – Les sources du droit de la fonction publique : Comme les autres domaines
du droit administratif, le droit de la fonction publique peut émaner de règles
jurisprudentielles ou de réglementations écrites ou des deux sources concurremment.
3- L’organisation générale de la fonction publique :2. Sources
En réalité, la réglementation écrite en matière de fonction publique a codifié les grands
et conceptions
principes dujurisprudence
dégages par la droit de la fonction publique
administrative. :
La réglementation écrite apparaît très
souvent sous la forme suivante :

Il existe d’abord un statut général applicable à l’ensemble des fonctionnaires ; et de ce


statut, découleront des statuts particuliers régissant chaque corps de fonctionnaires.

Dans notre droit, le premier statut général de la fonction publique a été publié sous forme
d’ordonnance, il s’agit donc de l’ordonnance n°66-133 du 2 Juin 1966. Pour la compréhension
de la philosophie de ce texte, il y a lieu de le situer dans son conteste politique et juridique.
Puis en 2006 l’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006 portant statut général de la fonction
publique, cette ordonnance a repris la plupart des dispositions du décret 85-59 avec quelques
nouvelles dispositions qui s’inscrivent dans le développement du secteur publique.

Puis en 1985, l’ordonnance de 1966 céda la place à un texte réglementaire (décret n° 85-59
du 23 Mars 1985 portant statut type des travailleurs des institutions et administrations
publiques) qui s’en est largement inspiré tout en s’inscrivant dans l’approche globale
développée par la loi n°78-12 du 5 Août 1978 portant statut général du travailleur (SGT).

Nous devons situer très schématiquement le décret 85-59 dans son contexte juridique puis
rappeler son objet et son champ d’application.

a- Le contexte juridique : L’ordonnance 06-03 du 15 Juillet 2006, a prévue des statuts type
applicables à chaque secteur d’activité et des statuts particuliers des organismes employeurs.

b- Objet et champ d’application : Ce texte a pour objet de :

- Déterminer le secteur d’activité des institutions et administrations publiques ;

- Fixer les règles statutaires qui sont applicables aux travailleurs exerçant au sein des
institutions et administrations.

Globalement, le secteur d’activité des institutions et administrations publiques comprend les


services de l’Etat et des collectivités locales, ainsi que les établissements publics
administratifs qui en relèvent.

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Enfin, il faut savoir que l’ordonnance 06-03 constitue le cadre général d’où sont puisées les
règles relatives à la gestion des personnels de la fonction publique. En effet, ce texte fixe de
façon sommaire le régime juridique applicable aux personnels des institutions et
administrations publiques laissant aux statuts particuliers la possibilité de proposer des
dispositions spécifiques applicables a certaines catégories de travailleurs, « Compte-tenu des
particularités de fonction et d’emploi inhérentes à la nature de la mission de l’institution de
l’administration publique ».

2.2- Conceptions de la fonction publique : Il est utile de savoir que dans tous les
Etats démocratiques, le droit de la fonction publique est dominé par des principes qui ont
pour but de faire des fonctionnaires des serviteurs de l’Etat. On doit citer à cet égard :

- Le principe de l’égal accès à la fonction publique, qui prohibe les discriminations fondées
sur le sexe, la race, la religion ou les opinions politiques ;

- Le principe de recrutement par voie de concours qui ne connaît d’exception que pour
certains hauts fonctionnaires politiques (Recrutement discrétionnaire) ou pour certains agents
subalternes (Recrutement par contrat) ;

- A cela s’ajoutent des principes qui résultent du fait que les fonctionnaires participent à la
gestion de services publics. Aussi, sont-ils tenus par une obligation de neutralité et de
réserve ;

- Enfin, ces fonctionnaires ne peuvent cumuler un emploi public et une profession privée. Ils
ne peuvent faire grève dans les mêmes conditions que les salariés privés.

Ce sont là, des principes généraux. Mais il faut savoir sur tout qu’il existe plusieurs
conceptions possibles de ce que doit être la fonction publique dans l’Etat.

Il existe des éléments communs à tous les systèmes modernes d’une part, et il existe, d’autre
part, des éléments spécifiques à chaque système. On établit généralement une distinction
entre le système de l’emploi et le système de la question :

- Les éléments communs à tous les systèmes ;


- La distinction du système de l’emploi et du système de caractère.

a- Les éléments communs à tous les systèmes : En plus des principes généraux cotés plus
haut, il faut noter que, dans tous les Etats modernes « La fonction publique est considérée
comme un ensemble de compétences légales que le titulaire doit exercer dans l’intérêt
générale ». Par conséquent, elle ne peut être constituée par des droits patrimoniaux au profit
des fonctionnaires.

La conception moderne de la fonction publique connaît néanmoins des aménagements. Ces


derniers se rapportent à la façon dont est comprise « La soumission du fonctionnaire à ses
chefs hiérarchiques ainsi que le choix à adopter en matière d’organisation (De la fonction
publique) entre deux modèles (Ou systèmes) : Le système de l’emploi et le système de la
carrière.

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Nature de la subordination hiérarchique : On peut avoir plusieurs conceptions de la
subordination hiérarchique. Elle peut être « Technique et fonctionnelle » ou « Politique ». Le
choix entre l’une ou l’autre approche dépend de la conception qu’on se fait de la fonction
publique.

b- Système de l’emploi et système de la carrière :

- Le système de l’emploi : Ce système consiste à envisager la fonction publique sous l’angle


des tâches à accomplir, des activités à exercer et nullement sous l’angle d’une profession.
L’agent est recruté pour occuper un poste déterminé, auquel il restera en principe affectant
qu’il demeurera dans la fonction publique, il n’y « Fait pas carrière ».

Pour illustrer ce modèle, on cite les Etats-Unis d’Amérique liée au « Spoil system » qui écarte
l’idée d’une poursuite ininterrompue d’une carrière dans la fonction publique.

En d’autres terres, le « Spoil système » ou système des dépouilles exprime le lien entre le
parti au pouvoir et les fonctionnaires. En application de ce système, le parti qui remporte les
élections installe aux fonctions publiques des personnes qui lui sont favorables et l’on aidée à
conquérir le pouvoir.

- Le système de carrière : Dans ce système, l’agent public une fois recruté, devient
membre d’un corps organisé et hiérarchisé, dont il gravit ensuite les échelons. C’est cette
conception qui est adoptée par la fonction publique Algérienne.

3- L’organisation générale de la fonction publique :


La mise en œuvre des textes juridiques relatifs à la fonction publique pour la prise en charge
de la gestion des personnels des administrations publiques nécessitent également une
organisation tant au niveau central de l’état, qu’au sein de chaque administration.

Enfin, la gestion de ressources humaines de la fonction publique appelle également une


structuration propre à chaque corps de fonctionnaires.

3.1- L’organe central de la fonction publique et les commissions paritaires :


II – LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE DU
a-FONCTIONNAIRE
L’organe central de la:3- L’organisation
fonction générale
publique la direction généralede
de lalafonction publique
fonction
- La directionpublique
générale de: la fonction publique (DGFP) : Passant de l’autorité du Premier
Ministre, à l’autorité du secrétaire général de la fonction publique, qui est chargé de la
surveillance de l’application du statut général de la fonction publique et les statuts
particuliers qui en découlent, de la détermination avec les ministères des règles générales de
recrutement, de la surveillance avec le ministère chargé des finances, de l’application des
principes relatifs au classement des fonctionnaires et leur rémunération, à la tenue de la
réglementation et statistiques relative à la fonction publique.

Additivement à ce qui précède, il est possible de synthétiser les missions de la direction


générale de la fonction publique en trois points.

Cette direction qui représente l’organe central de la fonction publique est chargée des
missions suivantes :

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 102


- Définir avec les services des ministères et organismes concernés les règles régissant la
situation de leurs personnels, de mettre en œuvre les dites règles et de adapter aux
exigences du pays ;

- Veiller au respect de la réglementation relative aux carrières des personnels des


administrations de l’Etat, des collectivités locales et des organismes publics et à son
application harmonieuse dans les différents services gestionnaires ;

- Suivre l’évolution de l’emploi et la répartition des effectifs au sein des administrations de


l’Etat, des collectivités locales et des organismes publics.

Donc c’est cette instance qui trace la politique nationale en matière de gestion des
ressources humaines dans la fonction publique. En plus de cet organe central, il existe des
organismes internes de la fonction publique, ce sont les commissions paritaires.

- Les organes internes : les commissions paritaires :

La participation du personnel à l’administration de la fonction publique s’opère à l’intérieur


de chaque administration par l’institution des commissions paritaires.

Composition et rôle de ces commissions : Concernant la composition et le rôle des


commissions paritaires, à retenir qu’au sein de celles-ci, le personnel est représenté à égalité
avec l’administration. Elles sont chargées d’intervenir, à titre consultatif dans les mesures
concernant. Le recrutement, la notation, l’avancement, l’affectation et la discipline des
fonctionnaires.

C’est là, présentée de façon très sommaire l’organisation de la fonction publique. Mais il faut
savoir qu’il existe également une structure interne de la fonction publique.

3.2- La structure de la fonction publique : Il existe une structure interne de la


fonction publique, c'est-à-dire des catégories diverses (Corps, grade, emplois) au sein
desquelles les agents faisant partie de la même catégorie ont une condition identique et
différente de celle des agents appartenant aux autres catégories. Il faut faire la distinction
entre les notions fondamentales de la fonction publique et les subdivisions qui en découlent.

Tout fonctionnaire, appartient à un corps, possède un grade et occupe un emploi.

1- Qu’est-ce qu’un corps de fonctionnaire ?

Le corps est l’ensemble des fonctionnaires soumis au même statut et ayant vocation au même
grade.

2- Qu’est-ce qu’un grade ?

Le grade est la place juridique occupée par le fonctionnaire dans la hiérarchie de son corps.
Tout grade est un titre juridique donnant vocation à occuper certains emplois.

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 103


3- Qu’ce qu’un emploi ?

L’emploi, en tant que tel, n’est pas défini par le statut de la fonction publique. On lui donne,
traditionnellement, un contenu matériel (Une fonction à remplir) et financier (il doit être
budgétairement prévu).

Il est à noter que le grade ne se confond pas avec l’emploi. Non seulement en ce qu’il ne
constitue pas une fonction, mais un titre, mais encore en ce que garde et emploi, notions en
elle-même distinctes, ne sont en outre pas nécessairement solidaires.

Enfin, sachez que les grades sont eux-mêmes divisés en catégories, sections qui
correspondant à des indices servant de base pour la détermination de la rémunération.

Après avoir abordé dans une première partie, les principes de base du droit de la fonction
publique ; dans une seconde partie, nous analysons les éléments constitutifs de la relation de
travail au sein des administrations et institutions publiques.

II – LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE DU FONCTIONNAIRE :

1- Le recrutement, la période d’essai et la confirmation :


Dans un premier lieu, nous aborderons le recrutement, et dans le second, nous examinerons
la notion juridique en période d’essai et la confirmation.

1.1 .Le recrutement : En règle générale, dans la plupart des systèmes de fonction
1- Le recrutement, la période d’essai et la confirmation :II –
publique, l’accès des citoyens aux emplois publics est dominé par un principe général, celui
LE
de DEROULEMENT
« L’égale admissibilité ». DE LA CARRIERE DU FONCTIONNAIRE :

Tout en respectant ce principe général, le statut type et les statuts particuliers définissent
2-conditions
les L’évaluation :1- que
d’accès ainsi Le les
recrutement, ladepériode
procédés pratiques d’essai et
recrutement.
la confirmation :
Pour cerner la question du recrutement, nous examinerons dans un premier point le principe
de l’égale admissibilité aux emplois publics, puis dans un second, les conditions générales
d’accès et enfin, dans un troisième point, la diversité des procédés de recrutement.

a- Le principe : Le principe de l’égale admissibilité aux emplois publics est un principe


général du droit qui découle de l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme de 1789.
Cet article stipule « Tous les citoyens sont également admissibles à tous les emplois publics,
sans autre distinction que celle de leurs capacités et leurs talents ».

Quelles sont les conséquences de ce principe ?

De ce principe découlent deux conséquences essentielles :

1ère conséquence : Tous les citoyens peuvent avoir accès aux fonctions publiques s’ils
réunissent les conditions générales d’accès fixés par la loi.

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2ème conséquence : L’idée d’égale admissibilité implique que, dans l’accès à la fonction
publique, « Toutes les catégories de citoyens sont placées sur un pied d’égalité ».

Par ailleurs, ce principe trouve son application dans la règle de l’égalité des sexes, des races,
des opinions,…

b- Les conditions générales d’accès aux emplois publics : L’ordonnance 06-03, article 75,
énonce cinq conditions d’accès aux emplois publics :

1- La possession de la nationalité Algérienne ;


2- La jouissance des droits civiques ;
3- La détention de la qualification nécessaire ;
4- La condition d’âge, l’aptitude physique et mentale, ainsi que les qualifications exigées ;
5- La situation vis-à-vis du service national.

Notons que, l’administration dispose, toutefois, d’un pouvoir discrétionnaire concernant les
nominations des fonctions supérieures.

c- La diversité des procédés de recrutement : Les procès de recrutement des agents publics
sont variés, l’article 80 de l’ordonnance 06-03 a retenu quatre modalités de recrutement.

« Le recrutement dans un emploi de fonction publique s’effectue par voie de :

- Concours sur épreuves ;


- Concours sur titres pour certains corps de fonctionnaires ;
- Test professionnel ;
- Recrutement direct, parmi les candidats ayant subi une formation spécialisées prévues par
les statuts particuliers auprès d’établissements de formation habilites »

L’article 82 de l’ordonnance 06-03 prévoit que les modalités d’organisation et de


déroulement des concours prévus ci-dessus seront déterminées par voie réglementaire.

La question du recrutement était cernée, qu’en est-il de la période d’essai et de la


titularisation ?

1.2 – La période d’essai et la confirmation : Les candidats ayant satisfait aux


conditions prévues par le statut général sont recrutés en qualité de stagiaire. La décision de
recrutement du candidat établie par l’administration qui l’accueille devra préciser
impérativement :

- Le poste de travail auquel il est affecté ;


- Le grade, la catégorie et la section de la classification du dit posté ;
- La rémunération ;
- Le service d’affectation.

Cette décision doit être soumise au visa des organes de contrôle réglementaire.

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En règle générale, les stagiaires sont soumis à une période d’essai avant la confirmation
(Titularisation).

a- La période d’essai : En abordant la période d’essai, on traite inévitablement du statut du


stagiaire.

Ce sont les articles 83 à 92 l’ordonnance 06-03 qui règlementent le statut du stagiaire. A la


lecture de ces articles, les points suivants doivent être soulignés :

- Les stagiaires sont astreints selon la nature des tâches inhérentes au grade auquel il y a
vocation à appartenir, à l’accomplissement d’un stage préparatoire d’une durée année qui
peut, pour certain corps, être assorti d’une formation préparatoire à l’occupation de
l’emploi ;

A l’issue de la période d’essai (Stage) le stagiaire est soit :

- Titularisé dans son grade ;


- Astreint à une prorogation de stage, une fois pour une tiers durée ;
- Licencié sans préavis ni indemnité.

- Les stagiaires sont assujettis aux mêmes obligations que les fonctionnaires et bénéficie des
mêmes droits. Ils ne peuvent faire l’objet de mutation, de détachement ou de mise en
disponibilité ;

- Les stagiaires ne peuvent pas être éligibles à une commission administrative paritaire. Une
commission de recours ou un comité technique. Ils peuvent, toute fois, participer à l’élection
des représentants des fonctionnaires appartement au grade ou corps dans lequel il a vocation
à être titularisé ;

La période de stage est une période d’activité, elle est prise en compte dans le calcul de
l’ancienneté pour les promotions, l’avancement et la retraite.

b- La confirmation (titularisation) : Ce sont les articles 85 à 92 qui définissent les modalités


de confirmation de l’agent.

Sous quelle forme intervient la confirmation ?

La confirmation intervient par une décision administrative soumise au contrôle de conformité


de l’autorité chargée de la fonction publique, précisant notamment le poste de travail, le
grade, le classement et la rémunération de l’intéressé.

Il est à retenir également, que la confirmation confère à l’agent la qualité de fonctionnaire et


lui ouvre droit au bénéfice de l’ensemble des garanties fixées par le statut type et le statut
particulier du corps auquel il appartient.

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2- L’évaluation :
Tout fonctionnaire est soumis au cours de sa carrière, à une évaluation continue et
périodique destinée à apprécier, selon des méthodes appropries, ses aptitude
professionnelles :

- L’évaluation du fonctionnaire par finalité ;


- L’avancement ;
- La promotion ;
- L’action d’avantages liés au rendement et à la performance ;
3 – Positions
- L’action ethonorifiques et récompenses.
de distinctions
mouvements2-
2.1- Critères d’évaluation :
L’évaluation :
- L’ordonnance 06-03, portant statut général de la fonction publique, a cité les principaux
critères d’évaluation du fonctionnaire et elle a laissé au statut particulier le soin de prévoir
d’autre critère, compte tenu des spécificités de certains corps ;
- L’article 99 stipule que l’évaluation du fonctionnaire est fondée sur des critères objectifs
destinés à apprécier notamment :
- Le respect des obligations générales et statuaires.
- La compétence professionnelle ;
- L’efficacité et le rendement ;
- La manière de servir.

2.2 – La notation : Le pouvoir d’évaluation et d’appréciation relève de l’autorité


hiérarchique habilitée, elle est périodique, elle donne lieu a une note chiffrée accompagnée
d’une appréciation d’ordre général.

La note chiffrée est communiquée au fonctionnaire concerné qui peut la contester et saisir la
commission administrative paritaire compétente qui peut proposer sa révision.

2.3- L’avancement : L’ordonnance 06-03 définit l’avancement comme le passage d’un


échelon à l’échelon immédiatement supérieur et renvoi pour la façon dont –il continue et son
rythme au règlement.

2.4 – La promotion : La promotion consiste dans la progression du fonctionnaire au cours


de sa carrière, par le passage d’un grade immédiatement supérieur relevant du même corps
ou d’un corps immédiatement supérieur relevant.

Selon quelles modalités s’effectue la promotion ?

- Sur titre, parmi les fonctionnaires qui ont obtenu au cours de leur carrière les titres et
diplômes requis ;
- Après une formation spécialisée ;
- Par voie d’examen ou teste professionnels ;
- Au choix par voie d’inscription sur liste d’aptitude.

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Notons que le fonctionnaire ne peut bénéficier de deux promotions consécutives, par voie
d’inscription sur liste d’aptitude.

2.5 - Les distinctions honorifiques et les récompenses :


- Les distinctions honorifiques et les récompenses peuvent être décernées aux fonctionnaires
sous forme de médailles de mérites ou de courage et de brevets ministériels ;

- Les récompenses sont attribuées aux fonctionnaires qui, dans l’exercice de leur fonction ont
fait preuve d’acte de bravoure, dument établi, ou d’efforts exceptionnels ayant contribué à
améliorer la performance du service.

Nous allons à présent examiner les différentes positions dans lesquelles le fonctionnaire peut
être placé.

3 – Positions et mouvements

3.1- Positions : Tout travailleur est placé dans l’une des positions suivantes :
- L’activité ;
- Le détachement ;
- La disponibilité ;
- Le service national ;
-4
Le –hors-cadre.
La classification des postes
de travail et rémunération :3 –
L’activité est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement, dans l’institution ou
Positions etpublique
l’administration mouvements
dont il relève, les tâches liées à son grade d’appartenance.

Le détachement est la position du fonctionnaire placé hors de son corps d’origine, mais
continuant à bénéficier, dans ce corps, de ses droits à l’avancement et à la retraite.

La mise en disponibilité consiste en la cessation temporaire de la relation de travail, cette


position entraîne la suspension de la renumérotation du fonctionnaire ainsi que ses droits à
l’ancienneté, à l’avancement et à la retraite.

Le fonctionnaire appelé à effectuer son service national et placé dans la position dite service
national. Dans cette position, le fonctionnaire conserve les droits à l’avancement et à la
retraite.

Le fonctionnaire prend alors, son traitement d’activité et ne perçoit que sa solde militaire.

A l’expiration de la période de service national, le fonctionnaire est réintégré de plein droit


dans son grade d’origine, même en surnombre.

La position hors cadre est celle dans laquelle le fonctionnaire peut être placé, à sa demande
après épuisement de ses droits de détachement. Seuls, les fonctionnaires appartenant au
groupe « A » peuvent en bénéficier,

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Cette position est consacrée par un acte administratif individuel pris par l’autorité habilité et
ne peut excéder cinq (05) années.

Les fonctionnaires du groupe « A » sont l’ensemble des fonctionnaires ayant le niveau de


qualification requis pour l’exercice d’activités de conception, de recherche, d’études ou tout
niveau de qualification comparable.

3.1 – Les mouvements : Les mutations ou la mobilité des fonctionnaires sont des
changements d’emploi ou de résidence, il peut avoir un caractère général et périodique ou un
caractère limité et ponctuel, elles interviennent dans la limite des impératifs du service.

Les mutations peuvent être imposées initialement par l’administration ou à la demande du


fonctionnaire.

Les changements peuvent avoir deux significations différentes : Lorsqu’ils sont décidés pour
sanctionner une faute commise par le fonctionnaire, ils constituent des mesures disciplinaires
soumises au régime juridique des sanctions disciplinaires.

Par ailleurs, la mutation d’office peut également, être décidée par l’administration dans
l’intérêt du service ; elle constitue dans ce cas, une mesure administrative qui échappe à la
procédure disciplinaire.

4 – La classification des postes de travail et rémunération :

4.1 – Classification des postes de travail et rémunération : La classification des


postes de travail des institutions et administrations publiques, est établie conformément aux
articles 114 à 117 de l’ordonnance 06-03 portant statut général de la fonction publique.

Le statut général fixe le cadre général de classification.

Selon l’article 114 les groupes A, B, C, D sont subdivisés en catégories correspondant aux
différents niveaux de qualification des fonctionnaires.
5 – Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime
a disciplinaire :4 – dans
– Les postes de travail La le
classification
cadre du SGT : Le des
SGT postes
a prévu lade travail
cotisation des et
postes sur la
rémunération
base :
d’un système cohérent de critères et de règles de cotation conformément à la méthode
nationale unique définie par le décret n°82-356 du 20 Novembre 1982.

Pour la cotation des postes, ce texte a retenu cinq (05) critères et treize (13) sous critères
avec leur pondération.

Ce qui ressort de cette approche c’est que le maximum de points est affecté à la qualification
qui découle de la formation de base et de l’expérience professionnelle.

S’agit-il de la qualification sanctionnée par un diplôme ou celle entendue dans le sens


d’aptitude à occuper un poste de travail donné ? En pratique, cette interrogation demeure
suspendue.

Concernant le poste de travail dans le cadre de la fonction publique, le décret 85-59 nous
fournit les précisions suivantes :

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Chaque catégorie comporte des échelons correspondant à l’avancement du fonctionnaire dans
son grade.

Le nombre de catégorie, le seuil minimal et maximal de chaque catégorie, le nombre


d’échelons ainsi que les règles d’avancement sont fixés par le décret.

a- Les postes de travail dans le cadre du SGT :Le SGT a prévu la cotation des postes sur la
base d’un système cohérent de critères et de règles de cotation conformément à la méthode
nationale unique définie par le décret n°82-356 du 20 Novembre 1982.

Pour la cotation des postes, ce texte a retenu cinq (5) critères et treize (13) sous critères
avec leur pondération.

Ce qui ressort de cette approche c’est que le maximum de points est affecté à la qualification
qui découle de la formation de base et de l’expérience professionnelle.

Mais quelle est la signification concrète de la notion de qualification ?


S’agit-il de la qualification sanctionnée par un diplôme ou celle entendu dans le sens
d’aptitude à occuper un poste de travail donné ? En pratique, cette interrogation demeure
suspendue …

Concernant le poste de travail dans le cadre de la fonction publique, le décret 85-59 nous
fournit les précisions suivantes.

b – Le poste de travail dans le cadre du décret 85-59 : Allant dans le sens de la


conception de la fonction publique basée sur la carrière, l’article 7 de ce texte nous éclaire
sur les points suivants :

1- Les postes de travail sont regroupés en emplois. S’entendent par emplois, au sens du
décret 85-59, le regroupement des postes de travail dont les tâches principales sont
identiques ;

2- Les postes de travail identiques ou similaires sont classés au même niveau et ont le même
grade ;
3- Les emplois de même nature d’activité sont érigés en corps, chaque corps pouvant
regrouper un ou plusieurs grades.

Le regroupement des postes de travail dont les tâches principales sont identiques en emplois,
exprime clairement un des principes de la fonction publique de carrière, celui de la
polyvalence des qualifications des agents. Ce sont là exposées schématiquement certaines
questions relatives aux postes de travail.

Qu’en est –il maintenant, de la rémunération des fonctionnaires ?

4.2 – La rémunération : La rémunération des fonctionnaires est fixée par la grille


nationale des salaires dont le principe et édicté par l’ordonnance 06-03 sus citée.

Cette ordonnance prévoit que la rémunération comprend le traitement et les primes et


indemnités. Elle précise aussi que le fonctionnaire bénéfice, en outre, des prestations à
caractère familial prévues par la réglementation en vigueur.

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5 – Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime
disciplinaire :

5.1 – Les droits et obligations du fonctionnaire :


a- Garanties et droit du fonctionnaire : Les articles de 26 à 39 ont défini les principaux
garanties et droits dont peuvent jouir les fonctionnaires.

Le fonctionnaire, dans le cadre de la réglementation, a droit à :

- L’adhésion à une organisation syndicale, à une association ;


5 – Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime
- La liberté d’opinion dans la liste de l’obligation de réserve qui lui incombe ;
disciplinaire :
- La rémunération après service fait ;
- La protection sociale ;
- Le bénéfice des œuvres sociales ;
- Les repos et congés légaux ;
- La formation et perfectionnement ;
- La promotion catégorielle.

Les fonctionnaires bénéficient, théoriquement, d’une garantie de stabilité et de sécurité dans


leur emploi, ils peuvent exercer le droit syndical dans les conditions prévues par la législation
en vigueur.

b- Les obligations générales du fonctionnaire : En dehors des obligations spéciales liées à


chaque poste, qui résultent de la nature même de la fonction, il existe des obligations
générales communes à tous les fonctionnaires pouvant être synthétisées autour de quatre
grands axes :

- Obligation de se consacrer à la fonction : Le fonctionnaire doit d’abord consacrer son


activité professionnelle à sa fonction. D’où la règle générale qui interdit le cumul de la
fonction publique avec une activité privée lucrative.

– Obligation de désintéressement : Un fonctionnaire ne peut pas avoir des intérêts dans une
entreprise qui est en relation avec son service.

– Obligation de discrétion professionnelle : Cela signifie que le fonctionnaire ne doit pas


communiquer à l’extérieur, les faits et les informations dont il a connaissance dans l’exercice
ou à l’occasion de ses fonctions.

– Obligation d’obéissance hiérarchique : La subordination hiérarchique est une technique


d’organisation de la fonction publique. Cela signifie que le fonctionnaire subordonné doit
obéir aux ordres de son supérieur.

Sous quelles formes les ordres sont-ils donnés ?

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Généralement, les ordres sont donnés de deux façons :

- Première façon : Par voie de prescriptions générales contenues dans les circulaires ou dans
instructions de service.

- Deuxième façon : Par voie d’ordre individuel.

5.2 – Le régime disciplinaire : La discipline au sein de la fonction publique lorsque le


fonctionnaire commet des fautes dans l’exercice de ses fonctions, il est soumis à une
répression disciplinaire.

Pour l’étude de la question de la discipline au sein de la fonction publique, il y a lieu


d’aborder les fautes disciplinaires puis les sanctions disciplinaires et enfin la procédure
disciplinaire.

a- la faute disciplinaire (Professionnelle) : On établit généralement une distinction entre


deux systèmes disciplinaires : Le système pénal et le système administratif.

Alors que le premier repose sur le principe de la légalité des délits, c'est-à-dire que personne
ne peut être puni, sinon pour un acte rentrant dans la définition des textes établis par le
droit pénal, le système disciplinaire dans la fonction publique ne procède à aucune
énumération légale des fautes.

L’article 177 classe les fautes disciplinaires en 4 degrés dans les articles de 178 à 181 citent
quelques fautes professionnelles et laissent aux statuts particuliers le soin d’énuméré d’autre
faute.

Cette absence s’explique par la nature spécifique de la répression disciplinaire au sein de la


fonction publique. En effet, les obligations du fonctionnaire sont trop nombreuses et trop
nuancées, le fonctionnement de l’administration trop complexe, pour qu’on puisse fixer au
préalable (A priori) ce qui est faute disciplinaire ou ce qui ne l’est pas.

Toutefois, on pourrait penser qu’il en résulterait pour le fonctionnaire un certain danger


d’arbitraire. Il n’est est rien car le juge administratif contrôle en principe les faits reprochés
au fonctionnaire constituant effectivement des fautes disciplinaires.

b- Les sanctions disciplinaires : Les sanctions susceptibles d’être infligées aux fonctionnaires
sont classées, en fonction de la gravité des fautes commises en trois (03) degrés.

1er Degré :

- Le rappel à l’ordre ;
- L’avertissement écrit ;
- Le blâme.

2ème Degré :

- La mise à pied de 1 à 3 jours ;

TAG0721 SEMESTRE I DROIT ADMINISTRATIF Propriété CNFEPD Page 114


- La rédaction du tableau d’avancement.

3ème Degré :

- La mise à pied de 4 à 8 jours ;


- L’abaissement d’un a deux échelons ;
- Le déplacement d’office.

4ème Degré :

- La rétrogradation dans le grade immédiatement inférieur ;


- Le licenciement

Qu’en est-il maintenant, de la procédure disciplinaire ?

c- La procédure disciplinaire :

- L’intervention des conseils disciplinaires :

La procédure disciplinaire : Il y’a intervention de la commission administrative paritaire


siégeant en conseil de discipline ayant l’application de toute sanction disciplinaire, autre que
les sanctions légères.

- La commission paritaire siégeant en conseil de discipline doit se prononcer dans un délai


n’excédant pas les quarante-cinq (45) jours, à compter de la date de sa saisine ;

- Le conseil de discipline doit être saisi, sur rapport motivé de l’autorité investi du pouvoir de
nomination, dans un délai maximal de quarante-cinq (45) jours, à compter de la date de la
constatation de la faute. Passé ce délai, la faute reprochée au fonctionnaire est prescrite ;

- Le fonctionnaire à l’encontre duquel une procédure disciplinaire est engagée, doit à la


notification des griefs formulés à son encontre et à la communication de l’intégralité de son
dossier disciplinaire dans un délai de 15 jours à compter du déclenchement de l’action
disciplinaire ;

- Le fonctionnaire traduit devant la commission paritaire et tenue, sauf cas de force majeure,
de comparaître en personne ;

- En cas d’absence au fonctionnaire dûment convoqué ou du rejet du motif invoqué pour


justifier son absence l’action disciplinaire suit son cours ;

- Le fonctionnaire peut présenter des observations écrites ou verbales et citer des témoins ;

- La commission administrative paritaire, siégeant en conseil de discipline, huit clos ;

- La commission administrative paritaire, siégeant en conseil de discipline, peut demander,


avant de statuer, a l’autorité investie du pouvoir de nomination, l’ouverture d’une enquête
administrative ;

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- La décision portant sanction disciplinaire est notifiée au fonctionnaire concerné dans un
délai n’excédant pas huit (08) jour, à compter de la date du prononcé de décision. Elle est
classée dans son dossier administratif.

EXERCICE D’APPLICATRION :

Que savez-vous sur les obligations générales communes à tous les fonctionnaires.

REPONSE DE L’EXERCICE D’APPLICATION :

Le fonctionnaire est soumis à un certain nombre d’obligations destinées à assurer le bon


EXERCICE D’APPLICATRION :
fonctionnement des services publics.

Quelles sont ces obligations ?

En fait, chaque poste comporte un certain nombre d’obligations spécifiques qui résultent de
la nature même de la fonction.
LEÇON N°06 : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIFREPONSE DE
A titre d’exemple, l’agent de police est chargé d’assurer l’ordre public, le professeur de faire
L’EXERCICE D’APPLICATION :
son cours,….

Nous n’aborderons pas, ici, les obligations spéciales, nous nous contenterons d’exposer les
obligations générales communes à tous les fonctionnaires. Ces obligations peuvent être
résumées en quatre points.

1- Obligation de se consacrer à la fonction :


Le fonctionnaire doit d’abord consacrer son activité professionnelle à sa fonction. D’où
l’interdiction du cumul de la fonction publique avec une activité privée.

2- Obligation de désintéressement :
Un fonctionnaire ne peut pas avoir des intérêts dans une firme qui est en relation avec son
service. Ces intérêts seraient considérés comme nature à compromettre son indépendance.

3- Obligation de discrétion professionnelle :


Un fonctionnaire ne doit pas communiquer à l’extérieur les faits et les informations dont il a
connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de ses fonctions.

4 - Obligation d’obéissance hiérarchique :


L’organisation même de la fonction publique repose sur la subordination hiérarchique. Cela
signifie que le fonctionnaire subordonné doit obéir aux ordres de son supérieur.

Ces ordres sont donnés de deux façons :

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- Par voie de prescriptions générales contenues dans les circulaires ou dans les instructions de
service ;

- Par voie d’ordres individuels.

LEÇON N°06 : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir la


notion du contentieux administratif.

PLAN DE LA SERIE :

I- LEÇON
L'ORGANISATION
N°06 : DES JURIDICTIONS
LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
1- Les juridictions du droit commun
2- Les juridictions d’ordre administratif
3- Le tribunal des conflits

II- LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE CONTENTIEUSE


1- Les caractéristiques de la procédure
2- L'introduction des recours

III- LE LITIGE ADMINISTRATIF


1- Définition de litige administratif

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INTRODUCTION :

Cette leçon, par laquelle nous clôturons l’enseignement du droit administratif est une
introduction au contentieux administratif en Algérie.

Tout d'abord, il serait nécessaire de définir la notion de contentieux administratif.

Le contentieux administratif est constitué par l'ensemble des procès consécutifs à l'action de
I-
l'administration et de ses agents dans l'exercice de leurs fonctions. Pourquoi un contentieux
administratif ?
L’ORGANISATION
LaDES
raison d'être d'un contentieux administratif est due au fait que le législateur a estimé que
les personnes publiques administratives, en raison des particularités de leurs missions,
JURIDICTIONS
doivent être soumises à un juge particulier, le juge administratif, selon une procédure
:INTRODUCTION
particulière, la procédure contentieuse administrative.

:
I- L’ORGANISATION DES JURIDICTIONS :
L’organisation judiciaire Algérienne repose après la modification de la constitution en 1996
sur le principe de la dualité de juridiction (L’ordre judiciaire ordinaire et l’ordre
administratif).

Ce principe est consacré par la loi organique 05-11 du 17 Juillet 2005 modifiée et complétée
par la loi organique n° 17-06 du 27 mars 2017 relative à l’organisation judiciaire qui stipule
1. son
dans Lesarticle
juridictions ordinaires
2 que l’organisation (deAlgérienne
judiciaire droit comprend l’ordre judiciaire
commun)
ordinaire :I-administratif.
et l’ordre L’ORGANISATION DES
JURIDICTIONS :
1. Les juridictions ordinaires (de droit commun)
:
1.1- La Cour Suprême : La cour suprême a été créée en 1963. Elle constitue l’organe
régulateur de l’activité des cours et tribunaux relevant de l’ordre judiciaire, elle assure
l’unification de la jurisprudence à travers le pays et veille au respect de la loi.

La cour suprême, régie actuellement par la loi 89-21 du 12 Décembre 1989 modifiée et
complétée ; est composée de sept chambres (Civile, foncière, sociale, criminelle, délits et
contraventions, statut personnel, chambre commerciale et maritime).
2. Les juridictions de l’ordre administratif :1.
La cour suprême est compétente pour statuer sur les pourvois en cassation formés contre les
Les juridictions ordinaires (de droit commun) :
jugements et arrêts rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux de l’ordre judiciaire
ordinaire elle ne connaît pas du fond des affaires, sauf disposition législative contraire.

1.2- Les cours : La cour est la juridiction d’appel des jugements rendus par les tribunaux
en premier ressort. L’ordonnance 97-11 du 19 Mars 1997 relative au découpage judiciaire a
institué 48 cours, dont la compétence territoriale a été fixée par le décret exécutif 98-63 du
16 Février 1998. Actuellement 36 cours sont opérationnelles.

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Chaque cour comprend, une chambre civile, une chambre pénale, une chambre
d’accusation, une chambre des référées, une chambre affaires familiales, une chambre des
mineurs.

La cour statue en formation collégiale.

1.3- Les tribunaux : Le tribunal, dont le nombre est de 192 sur tout le territoire
national, constitue la juridiction de base, divisée en sections (Civile, délits, contraventions,
mineurs, sociale, commerciale, maritime, affaires familiales et financières), composé d’un
président, d’un magistrat du siège, d’un parquet et d’un greffier. Il statue à juge unique en
toutes matières sauf dispositions contraires de la loi, tel est le cas par exemple de la
juridiction sociale qui statue en forme collégiale en présence du juge concerné et de deux
assesseurs.

2. Les juridictions de l’ordre administratif :


2.1- Le conseil d’Etat : Le conseil d’Etat Algérien a été créé en 1998, il relève du
pouvoir judiciaire. Il constitue l’organe régulateur de l’activité des juridictions
administratives. Il assure l’unification de la jurisprudence administrative à travers le pays et
veille au respect de la loi.

a- Ces compétences :
3.Le tribunal des conflits :2. Les juridictions
 de
Lesl’ordre administratif
compétences judiciaires : :

- Le conseil d’Etat connaît, sur appel, des jugements rendus en premier ressort par les
juridictions administratives dans tous les cas où la loi n’en dispose pas autrement ;

- Il connaît en premier et dernier ressort :

- Des recours en annulation formés contre les décisions réglementaires ou individuelles


émanant des autorités administratives centrales, des institutions publiques nationales et des
organisations professionnelles nationales ;

- Des recours en interprétation et des recours en appréciation de la légalité des actes dont
le contentieux relève du conseil d’Etat.

- Il connaît des recours en cassation contre les décisions de juridictions administratives


rendues en dernier ressort, ainsi que des recours en cassation des arrêts de la cour des
comptes.

b- Des compétences consultatives :Le conseil d’Etat donne son avis sur les projets de lois
avant leur examen par le conseil des ministres. Il jouit de l’indépendance dans l’exercice de
ses compétences judiciaires.

2.2- Les tribunaux administratifs :Créé par la loi n°98-03 du 30 Mai 1998 le tribunal
administratif constitue la juridiction de droit commun en matière administrative. Les règles
de procédure applicables devant ce tribunal sont déterminées par le code de procédure
civile.

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Ses décisions sont, sauf si la loi en dispose autrement, susceptibles d’appel devant le conseil
d’Etat.

Le tribunal administratif est organisé en chambres qui peuvent être subdivisées en sections,
actuellement, les anciennes chambres administratives des cours sont toujours compétentes
pour connaître des affaires administratives dont elles sont saisies, ce à titre transitoire et
jusqu’à l’installation des tribunaux administratifs.

3.Le tribunal des conflits :


Les conflits de compétence apparaissent lorsque deux juridictions affirment ou déclinent
leur compétence pour connaître d’une action portée devant elle, pour résoudre ces conflits
la constitution dans son article 152 de la constitution Algérienne dispose : « Il est institué un
tribunal des conflits pour le règlement des conflits de compétence entre la cour suprême et
le conseil d'État »

II.LAarticle a été misPROCEDURE


Cette en application par la loi organique 98-03 du 3 Juin 1998 portant
création du tribunal des conflits qui prévoit dans son article 3 qu’il statue sur les conflits de
ADMINISTRATIVE
compétence entre les juridictions relevant de l’ordre judiciaire ordinaires et les juridictions
CONTENTIEUSE
relevant de l’ordre administratif,:3.Le
il ne peut intervenir dans les conflits de compétence entre
tribunal
les des
juridictions conflits
d’un :
même ordre.

Ses décisions ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux juridictions
des deux ordres. Elles sont prises à la majorité de voix. En cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.
Le Tribunal des conflits peut être saisi suivant deux hypothèses :

- Pour conflits positifs : Il y a conflit positif d'attribution lorsqu'un tribunal de l'ordre


judiciaire prétend être compétent à propos d’un litige alors que le tribunal de l'ordre
administratif soutient au contraire que ce litige relève de sa compétence.

- Pour conflits négatifs : Pareil conflit existe quand les deux ordres de juridiction se sont
déclarés successivement incompétents.
Dans les deux cas le Tribunal des Conflits est saisi soit par renvoi du juge saisi, soit par
requête accompagnée d’un mémoire de la partie intéressée et délai fixe.

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II.LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE CONTENTIEUSE :
Il est à noter, que toutes les règles de procédure obéissent aux mêmes principes généraux à
savoir :

- Assurer une bonne administration de la justice ;


- Garantir l'intérêt des parties tout en éclairant le juge.

Nous devons répondre à deux questions principales :


Les caractéristiques de la procédure :II.LA
1PROCEDURE ADMINISTRATIVE CONTENTIEUSE :
ère Question :Quelles sont les principales caractéristiques de la procédure administrative
contentieuse ?

2ème Question :Quelles sont les règles qui régissent l'introduction du recours ?

1. Les caractéristiques de la
procédure
La procédure contentieuse: administrative se caractérise comme étant :

- Ecrite ;
- Inquisitoriale ;
- Secrète ;
- Sans effet suspensif.

2. 2. L'introduction
La procédure des recours
se déroule essentiellement par écrit car les parties au litige doivent soutenir
leur prétention au moyen de "Conclusions écrites", qui sont les seuls éléments dont le juge
:Les caractéristiques de la
tienne compte.
procédure :
Par ailleurs, on oppose le caractère inquisitorial de la procédure administrative au caractère
accusatoire de la procédure civile. Alors que la procédure accusatoire est dirigée par les
parties au litige, la procédure inquisitoire est dirigée par le juge.

Mais en pratique, cette opposition est, rarement, mise en oeuvre. Il y a plutôt, unification
des deux procédures. Il y a, plus précisément, une procédure générale de nature mixte :
Accusatoire pour certains aspects, inquisitoire pour d’autres.

En dernier lieu, il faut savoir que les recours formés devant les chambres administratives
n'ont pas d'effet suspensif et, donc, n'empêchent pas l'exécution de la décision contestée.

Qu'est ce qui justifie cette dernière caractéristique ?

Cette absence du caractère suspensif dans la procédure administrative s'explique par la


nature des décisions administratives qualifiées d'exécutoire et doivent, de ce fait, être
respectées tant que le juge n'a pas prononcé leur annulation.

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2. L'introduction des recours
:
Quelles sont les conditions de forme et de fond exigées pour qu'un recours soit recevable ?

Pour qu'un recours soit recevable, il doit répondre à des conditions de fond et de forme. Ces
conditions sont au nombre de quatre.

Le requérant doit :

- Exercer un recours administratif préalable ;


III.LEla qualité
- Avoir LITIGE pour ADMINISTRATIF
agir ;
:2. L'introduction
- Respecter des
des conditions de recours
délai ;
:
- Respecter des conditions de forme.

Nous allons développer, tour à tour, ces quatre conditions.

2.1- La règle du recours administratif préalable : Dans tour litige, on doit faire la
distinction entre deux phases : La phase précontentieuse et la phase contentieuse. La phase
précontentieuse existe préalablement à la saisine du juge.

Le code de procédure civile dans son article 169 bis s’il n’exige pas le recours préalable pour
que le contentieux administratif soit accepté, dans l’article 275 il prévoit que « Le recours en
annulation n’est pas recevable que lorsqu’il a été précède d’un recours hiérarchique porté
devant l’autorité administrative immédiatement supérieure ou à défaut d’une telle autorité,
d’un recours gracieux adressé à l’auteur de la décision ».

Préalablement à la saisine du juge administratif, le requérant doit introduire une requête


auprès de son administration, c'est la règle du recours administratif préalable.
Quelle est sa portée ?

- Tout d'abord elle protège l'administration qui ne peut être traduite en justice avant d'avoir
pris, elle-même position sur le litige ;

- Elle protège le justiciable en l'empêchant de former un recours contentieux superflu dans la


mesure où l'administration est disposée à lui donner satisfaction ;

- Elle permet aux supérieurs hiérarchiques d'être informés des griefs suscités par les décisions
de leurs subordonnés ;

- Le requérant peut obtenir gain de cause durant cette phase, sans avoir à engager, par
conséquent, une procédure juridictionnelle longue et coûteuse.

Le recours préalable appelle une décision préalable (A la phase contentieuse) émanant du


supérieur hiérarchique afin de trouver une solution au problème soulevé par le requérant.

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Ce qu'il faut retenir concernant cette question : Dans le cas où l'administration répond à
la réclamation du requérant, la décision est explicite qu'elle soit écrite ou même orale.

Si l'administration ne donne aucune suite au plaignant, on considère que le silence gardé


pendant trois mois de la part de l'administration, équivaut à une décision implicite de rejet
de la requête.

2.2- La qualité pour agir : En règle générale, pour que la requête soit prise en
considération par le juge, il faut que le demandeur ait la qualité pour saisir ce dernier. Plus
précisément, il faut qu'il possède la capacité d'ester en justice et justifier d'un intérêt pour
agir.

Il est à noter que, la capacité pour former un recours administratif contentieux est semblable
à celle de droit commun. C'est-à-dire pour les personnes physiques, elle repose sur les
conditions classiques de la représentation légale. Pour les personnes morales de droit privé,
ce sont leurs statuts qui désignent les organes habilités à les représenter en justice.

Enfin, pour les personnes morales de droit public (Etat, Wilaya, Commune, Etablissement
Public à Caractère Administratif) celles-ci sont représentées par leur organe exécutif.

Exemple :C'est le directeur du CFPA qui représente son établissement en matière de justice.

Ajoutons que le déclenchement de l'action en justice repose sur la règle classique suivante :

"Par d'intérêt, pas d'action". Cela signifie que tout requérant doit justifier un intérêt
personnel à la solution du litige dont il saisit le juge.

2.3- Les délais pour agir : Pour déférer une décision administrative devant le juge, le
plaignant doit respecter certains délais. Pour qu'il agisse, en connaissance de cause, il est
nécessaire qu'il connaisse le point de départ de ce délai et sa durée.

c- Le point de départ et son délai : Il est à retenir que :

1- Le délai commence à courir, non pas à compter de la date de la décision initiale contestée,
mais à compter de la notification du rejet du recours administratif préalable ;

2- En cas de silence de l'administration saisie d'un recours administratif préalable, le délai


court à compter du jour où la réponse implicite est requise, c'est-à-dire à l'expiration du délai
de trois mois après la saisine.

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III.LE LITIGE ADMINISTRATIF :
Il faut, au préalable, définir ce qu'on entend par " Litige administratif" avant d'identifier son
mode de solution avec les conflits de compétence qui peuvent en découler.

1. Définition du litige administratif :


La définition du litige administratif est donnée par l'article 7 du code de procédure civile.
Définition
- Qu'est-ce du litige
que prévoit cette disposition ?
administratif
- Sur :III.LE LITIGE
quels critères se base-t-elle pour définir le litige administratif ?
ADMINISTRATIF :
1.1- La règle générale posée par l'article 7 du code de procédure civile :
Cet article dispose :
2. Définition du litige administratif :
"Les cours connaissent en premier ressort et à charge d'appel devant la cour suprême, de
toutes les affaires, quel que soit leur nature où est partie l'Etat, la Wilaya, la Commune ou un
Etablissement Public à caractère Administratif……".

Autrement dit :

Le litige administratif consiste dans toute affaire où une personne publique est partie. C'est
personnes sont énoncées de façon restrictive par le législateur. Il s'agit de l'Etat, de la
Wilaya, de la Commune et d'un Etablissement Public à caractère Administratif.

C'est donc le critère organique qui est retenu par le législateur pour définir le litige
administratif.

Toutefois, il faut savoir que cette règle générale édictée par l'article 7 du code de procédure
civile est suivie de quelques exceptions.

1.2- Les exceptions de l'article 7 du code de procédure civile : Ces exceptions


découlent de l'article 7 lui-même et limite le champ des compétences des juridictions
administratives.

Certains litiges qui étaient soumis au juge administratif sont, depuis l'introduction des
exceptions de l'article 7, dévolus au juge ordinaire. Ainsi, quatre catégories de litige sont
dévolues aux juridictions ordinaires : Il s'agit :

1- Du contentieux des baux ruraux, d'habitation à usage professionnel, des baux


commerciaux, ainsi qu'en matière commerciale et sociale ;
2- Du contentieux de la voirie, c'est-à-dire des atteintes aux voies publiques ;

3- Les dommages causés par les véhicules administratifs ;


En effet, tout le contentieux tendant à la réparation des dommages causés par un véhicule
administratif relève de la compétence du juge ordinaire. Cette exception à la règle générale,
posée par l'article 7 a été analysée par la doctrine comme étant finalement une exception qui
appelle trois nouvelles règles.

Quelles sont-elles ?

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En premier lieu, il y a une règle de compétence. Cela signifie que toute action en
responsabilité tendant à réparer les dommages causés par un véhicule quelconque est
exercée devant les tribunaux ordinaires.

En second lieu, il y a une règle de fond selon laquelle l'appréciation de la responsabilité


s'effectue selon les règles du droit civil.

Enfin, en troisième lieu, une règle selon laquelle la responsabilité de l'administration est
substituée à celle de l'agent lorsqu'il est dans l'exercice de ses fonctions.

Contentieux des biens de l'Etat :La modification apportée, par l'ordonnance du 18


Septembre 1969 à l'article 7, redonne compétence aux tribunaux pour le contentieux relatif
aux biens dévolus à l'Etat.

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TABLE DE MATIERE
LEÇON N° 01 :INTRODUCTION AU DROIT ADMINISTRATIF ALGERIEN .……………………………… P2
I. L’OBJET DU DROIT AMINISTRATIF ..................................................................... P2
1.L’étude de l’organisation administrative du pays : ............................................. P2
2. L’étude de l’activité administrative : ............................................................ P2
3. L’étude des moyens d’action de l’administration : ............................................ P2
4. L’etude du contentieux administratif entendu comme controle juridictionnel de
l’administration : ....................................................................................... P2
II.LA TECHNIQUE JURIDIQUE DU DROIT ADMINISTRATIF : ........................................... P2
1. Notion de règles de droit : ......................................................................... P2
2. Notion de situations juridiques : .................................................................. P2
3. Les actes juridiques : ............................................................................... P2
III. LES POUVOIRS JURIDIQUES DE L’ETAT : ............................................................ P2
1. Les actes juridiques organiques ou formels de l’etat : ........................................ P2
2. Les actes juridiques matériels de l’Etat :........................................................ P2
IV . LES BASES DU DROIT ADMINISTRATIF :............................................................. P2
1. Les sources du droit administratif :............................................................... P2
2. Les principes généraux du droit : ................................................................. P2
3. La doctrine : ......................................................................................... P2
4. L’autonomie du droit administratif : ............................................................. P2
V.LE CHAMP D’APPLICATION DU DROIT ADMINISTRATIF : ............................................ P2
1. Les actes de puissance publique : ................................................................ P2
2.Le critère de service public : ....................................................................... P2
VI. LES CARACTERES DE L’ADMINISTRATION ET DU DROIT ADMINISTRATIF ALGERIEN : ......... P2
1. Les facteurs politiques : ............................................................................ P2
2. Les facteurs techniques :........................................................................... P2
LEÇON N° 02 :LES DONNEES JURIDIQUES DE ’ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION
ALGERIENNE ............................................................................................... P2
I.ETUDE DE LA NOTION DE LA PERSONNE MORALE : .................................................. P2
1. La notion de la personne morale : ................................................................ P2
2 .Les différentes personnes morales : .............................................................. P2
3 . Le régime juridique commun aux diverses personnes morales : ............................. P2
II . LA CENTRALISATION ET LA DECENTRALISATION : ................................................. P2
1.La notion de centralisation : ....................................................................... P2

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2. La notion de déconcentration : ................................................................... P2
3. La notion de décentralisation : .................................................................... P2
4.Avantages et inconvénients résultant de la centralisation et de la décentralisation : ... P2
III. LA TUTELLE ADMINISTRATIVE : ...................................................................... P2
1.Définition de la tutelle administrative : .......................................................... P2
2 .Distinction du pouvoir de tutelle et du pouvoir hiérarchique : ............................... P2
3. Les buts de la tutelle administrative : ........................................................... P2
4. Les procédés de la tutelle administrative :...................................................... P2
LEÇON N° 03: LA FONCTION ADMINISTRATIVE ...................................................... P2
I. LES ACTES ADMINISTRATIFS UNILATERAUX : ........................................................ P2
1.Les éléments caractéristiques de l'acte administratif unilatéral : ............................ P2
2.Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux : .................................... P2
II. LES CONTRATS ADMINISTRATIFS OU MARCHES PUBLICS : ....................................... P2
1.Définition du contrat administratif : .............................................................. P2
2.La formation des contrats administratifs : ....................................................... P2
3.L'exécution des contrats administratifs : ......................................................... P2
4. L'extinction des contrats administratifs : ........................................................ P2
LEÇON N°04:LES FORMES DE L’ACTION ADMINISTRATIVE ........................................ P2
I. LA POLICE ADMINISTRATIVE : .......................................................................... P2
1. La notion de police administrative : .............................................................. P2
2. L’exercice du pouvoir de police : ................................................................. P2
3.En période normale : ................................................................................ P2
4.En période exceptionnelle : ........................................................................ P2
II. LES SERVICES PUBLICS : ............................................................................... P2
1.La notion juridique du service public :............................................................ P2
2.les modes de gestion des services publics ........................................................ P2
3.Les principes de fonctionnement et le régime de l’organisation des services publics. . P2
III. L’ENTREPRISE PUBLIQUE ECONOMIQUE (E.P.E) : ................................................. P2
1.La notion d’Entreprise Publique Economique : .................................................. P2
2.Les organes de l’Entreprise publique Economique : ............................................ P2
3. La Direction Générale (D.G) : ..................................................................... P2
LEÇON N°05: LA FONCTION PUBLIQUE ............................................................... P2
I.LES BASES DE DROIT DE LA FONCTION ................................................................ P2
1.Composition et situation juridique du personnel de l’administration : ...................... P2
2.Sources et conceptions du droit de la fonction publique : ..................................... P2

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3. L’organisation générale de la fonction publique : .............................................. P2
II. LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE DU FONCTIONNAIRE : ........................................ P2
1. Le recrutement, la période d’essai et la confirmation : ...................................... P2
2. L’évaluation : ........................................................................................ P2
3 . Positions et mouvements .......................................................................... P2
4 . La classification des postes de travail et rémunération :..................................... P2
5 . Les droits et obligations du fonctionnaire et le régime disciplinaire :..................... P2
LEÇON N°06 : LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF ................................................... P2
I. L’ORGANISATION DES JURIDICTIONS :................................................................ P2
1.Les juridictions de droit commun : ................................................................ P2
2.Les juridictions de l’ordre administratif : ........................................................ P2
3.Le tribunal des conflits : ............................................................................ P2
II.LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE CONTENTIEUSE : ................................................. P2
1.Les caractéristiques de la procédure : .............................................................. P2
2.L'introduction des recours : ......................................................................... P2
III.LE LITIGE ADMINISTRATIF :............................................................................ P2
1.Définition du litige administratif : ................................................................. P2

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