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ECONOMIE GENERALE

OBJECTIF GENERAL :
A l’issue de ce module, vous serez capable de maîtriser la terminologie économique
fondamentale et d'identifier les mécanismes qui relient les divers aspects de l'activité
économique.

SOMMAIRE

LEÇON N°01 : ECONOMIE GENERALE……………………………………………..…………P2


LEÇON N°02 : LE REVENU……………………………………………………………………....P15

LEÇON N°03 :LA MONNAIE……………………………………………………………………...P35

LEÇON N° 04 : LE MARCHE……………………………………………………………………..P2
LEÇON N°05 :LA PRODUCTION…………………………………………………………….…P72

LEÇON N°06 :LES REGIMES ECONOMIQUES ET L'ECONOMIE


ALGERIENNE…………………………………………………………………………………………..P114

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INTRODUCTION GENERALE :
Economie politique, économie générale ou même science économique désigne cette science
sociale dont l'objet est d'appréhender l'ensemble des phénomènes quantifiables ou non qui
composent l'activité économique de l'homme dans la société.

C'est aussi la discipline qui traite de la production, de la distribution et de la consommation


des biens et des services nécessaires à la vie des hommes et à leur bien-être.

Ainsi, l'économie doit répondre aux interrogations suivantes :


Qui produit ? Pourquoi produit-il ? Comment produit-il ?

Ceux qui produisent ont un revenu. Comment celui-ci est-il réparti ?

Les quantités des biens et services produits sont consommés.

Quel est le niveau de cette consommation ? Quelle est sa nature ?

L'économie n'est pas réservée aux spécialistes.

Ne sommes-nous pas tous, à un moment ou à un autre, des économistes ? Nous faisons tous de
l'économie sans le savoir ne serait-ce qu'en mettant un peu d'argent de côté…

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LEÇON N°01 : INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE
GENERALE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de


définir l’économie et d’identifier les agents économiques et leurs opérations.

PLAN DE LA LEÇON :

I- NOTIONS DE L'ECONOMIE :
1- Activité économique, sciences économiques, politique économique
2- Notion de besoin
3- Notion de bien économique

II- LES AGENTS ECONOMIQUES :


1- Généralités
2- Les ménages
3- Les entreprises
4- L'extérieur ou l’étranger
5- L'Etat
6- Les institutions financières

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I.NOTIONS D'ECONOMIE :

L’economiste s’intéresse à une part précise de l'activité de l'homme et à une catégorie de ses
besoins : Les besoins satisfaits par des biens économiques.

Qu'entend-on par activité économique, besoins et bien économique ?

1. Définition de l'activité économique :


L'homme puise dans les ressources naturelles et puis les transforme. Il prend le minerai de fer
et le transforme en acier. Il prend l'argile et la transforme en briques. Il les transforme pour
les adapter à la satisfaction de ses besoins.

L'activité économique est donc le résultat des efforts par lesquels les hommes tentent
d'adapter la nature à la satisfaction de leurs besoins.

L'homme primitif qui pêche un poisson procède à un acte économique. Le poisson mangé cru
ou cuit contribuera à la satisfaction d'un besoin, le besoin de se nourrir.

Il s'agit certes, du premier degré de l'activité économique mais l'économie de pêche, de


chasse ou même de cueillette est un premier pas vers ce qu'on appelle aujourd'hui la fonction
économique de production.

A l'aube de l'humanité, cette fonction économique était simple. Cueillir un fruit, chasser un
animal, pêcher un poisson constituait une fonction simple.

Actuellement, avec le développement économique, la fonction économique de production


devient de plus en plus complexe parce que les biens économiques produits se diversifient de
plus en plus, à tel point qu'il est difficile voire impossible de les énumérer.

Le schéma de la fonction économique de production se présente comme suit :

Fonction économique de production


--------------------------- -----------------------
: Ressource : ------------------------- Bien :
: Naturelle Economique :
--------------------------- : Acte de Produire -------------------------

Poisson Pêcher Poisson pêché


Mûre Cueillir Mûre cueillie

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2. Activité économique, science économique, politique
économique
L'activité économique peut être définie comme le recensement et la description des
ressources, des biens produits et consommés dans un espace déterminé et dans une période
donnée.

La science économique désigne la discipline qui se fixe pour objet de rechercher d'abord les
lois de fonctionnement des variables économiques, puis le meilleur mode de fonctionnement
d'une ou plusieurs variables.

La science économique peut aussi avoir comme synonyme "l'économie politique".

Exemple : En allant au marché, on constate que les prix de certains produits sont très élevés.
Quelques semaines après on observe le contraire. Les prix de ces mêmes produits ont baissé
pourquoi ?

La science économique nous enseigne la loi de l'offre et la demande lorsque la demande


augmente les prix montent. Le marché est donc régi par des lois.

En plus de l'activité économique et de la science économique, on parle de la politique


économique c'est à dire l'ensemble des décisions et actions de l'Etat en vue de répartir au
mieux les ressources d'un pays.

Politique économique et économie politique n'ont pas le même sens. La politique économique
d'un pays ; l'Algérie par exemple tachera d'obtenir le meilleur taux de croissance autrement
dit, l'augmentation de la production brute, le meilleur niveau d'emplois, le meilleur niveau
des prix.

3. Notion de besoin :
Le besoin est tout ce qui est nécessaire ou jugé nécessaire à la vie de l'homme. Le besoin de
boire et le besoin de s'habiller sont une nécessité vitale pour l'homme. Le besoin d'écouter de
la musique ou de regarder des fleurs sont des besoins secondaires.

Pour satisfaire le besoin de s'alimenter, le besoin de s'habiller, il faut des aliments et des
habits. Ces produits nous sont fournis par l'industrie à partir de matières premières qui se
trouvent en quantité limitée. Notre planète en constitue un réservoir où l'espèce humaine
prélève de quoi se satisfaire mais la contenance de ce réservoir est très limitée alors que les
besoins et les désirs des hommes sont à peu près infinis.

Que doit faire l'économiste ? Quel est son rôle exact ? Son rôle consiste à alléger
le fardeau de la rareté des ressources économiques qui pèse sur l’humanité, s'il y avait tout
en abondance et sans aucune limite nous n'aurions besoin ni d'économistes, ni d'analyses
économiques.

4. Notion de biens économiques :

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Dans l'état de nature, on peut affirmer que toutes les conditions sont réunies pour la
naissance d'une activité économique. Les données propices existent, ce sont les ressources
humaines et les ressources naturelles. Ces ressources vont se créer, se renouveler (faune,
flore), s'épuiser (minerai), s'améliorer (amendement des sols) ou se détériorer (pollution des
eaux, de l'atmosphère).

Le bien économique est le résultat de la transformation des ressources, un bien économique


doit répondre aux conditions suivantes :

- Il doit exister en quantité limitée ;


- Il est utilisé pour la satisfaction d'un besoin.

Le bien économique nous amène à distinguer entre biens matériels et services non matériels.
Ces derniers sont utilisés aussi pour la satisfaction de différents besoins ; par exemple des
services fournis par les banques, les agences de voyage.

II.LES AGENTS ECONOMIQUES :


Grâce au miracle de la pensée, dont nous sommes dotés, vous et moi avons provoqué notre
rencontre. Nous avons décidé de la faire durer tout au long de la confection de ce cours
d’économie générale. Cela pour observer le monde qui bouge, une manière de percer le
secret de ses mécanismes et règles de fonctionnement en matière économique.

Nous avons choisi la démarche qui consiste à saisir ce monde sous une échelle réduite. Notre
imagination s’est arrêtée sur un échantillon qui nous a semblé être représentatif. C’est celui
d’un quartier qui renfermerait presque toutes les couches sociales, voire constitué d’une
population cosmopolite.

Pour compléter notre démarche, nous avons convenu que notre observation s’exercera
d’abord sur les phénomènes communs, sensibles à tout le monde, ensuite sur quelques cas de
comportements isolés et la faire réorienter en fin de parcours sur tout le monde.

Généralités :
Recensons donc ce qui peut être communs à tous les habitants de ce quartier cosmopolite,
c’est-à-dire les faits et gestes, absolument identiques, qui sont produits par eux, qu’ils
soient âgés ou non, riches ou pauvres, pieux ou mécréants, travailleurs ou chômeurs,
autochtones ou étrangers, noirs ou blancs, momentanément calmes ou agités, rarement ou
fréquemment tristes, heureux, insouciants, inquiets, malades…

Nous relevons que, pour se maintenir en vie, tous respirent de l’air pour qu’ils n’étouffent
pas, dorment pour réparer leur sommeil, mangent pour calmer leur faim, se reposent
momentanément pour lutter contre la fatigue, se vêtissent pour affronter le froid, s’abritent
dans leur logement et ailleurs pour se couvrir contre les phénomènes nuisibles à leurs
activités et à leur santé qui peuvent être d’origine naturelle ou/et humaine (vents, pluies,
rayons solaires brûlants, agressions, vols, regards inquisiteurs…).

Notre attention fut particulièrement attirée par le fait que les individus organisent le
déroulement de leur vie au sein de la cellule familiale, au niveau d’un cercle social, sur le

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lieu de travail, par rapport au lien d’appartenance à une nation pour les étrangers, voire par
rapport à des liens d’affinité lorsqu’il s’agit de passion ou/et de pratique d’une activité telles
celles ayant trait à la religion, au sport, à la distraction…

Nous nous sommes aussi rendu compte que toutes ces organisations reposent sur la cellule
familiale. C’est grâce à elle qu’en fait les autres organisations se forment. L’élève d’une
école vient d’elle, de même pour l’ouvrier d’une usine, le sportif d’un club, les pieux se
prosternant dans un lieu de culte, le chômeur « hétiste », le touriste, l’émigré…

Nous nous rappelâmes dès lors, grâce à cette tendance à vouloir vivre en groupe, que l’esprit
grégaire avait toujours prévalu dans la vie. On le retrouve chez l’homme comme chez
l’animal. Nous nous sommes efforcés d’expliquer cela par la nécessité de la solidarité qui se
manifeste systématiquement, surtout à l’annonce d’un danger, au sein d’un groupe
quelconque de vivants. En effet le bébé a besoin d’abord de sa mère, enfant ensuite de ses
parents biologiques, jeune ou adulte plus tard de la société ou de la nation à laquelle il ou
elle appartient, et … bien beaucoup plus tard, sous le poids d’un âge très avancé et souvent
frappé d’incapacité physique, il aura besoin de beaucoup de soin médical, d’assistance et de
présence de ses proches : Filles, fils, brus, gendres…

Complétons le décor par les autres éléments constitutifs de ce quartier : Ecoles primaires,
collèges d’enseignement moyen, lycées, centre de formation professionnelle, voire
université, mosquée, hôpital, cliniques, dispensaires, postes de police et de gendarmerie,
peut être casernes de pompier et de militaires, magasins de commerce (épiceries,
boulangeries, crémeries, boucheries, coiffeurs …), cabinets de profession libérale (médecins
privés, avocats, huissiers, experts comptables, architectes…), entreprises artisanales et
industrielles, quelques fermettes, salles de cinéma et de théâtre, cafés, hôtels,
administrations locales (daïra, commune, douane, recette de contributions diverses…).

2. Les ménages :
A ce stade de réflexion, la question est en fait de savoir pourquoi l’économiste a consacré le
vocable de ménage comme un matériau qu’il utilise pour les besoins de sa discipline.

Nous avons fait allusion à ce concept tout au long du déroulement de notre imagination
portant sur l’observation des éléments constitutifs du quartier cosmopolite. Le ménage
occupe partout une place dans ce quartier : De la cellule familiale atomique jusqu’au niveau
du groupe social d’appartenance ou encore par rapport au lien unissant un groupe d’étrangers
partageant la même conviction religieuse ou culturelle.

Dans notre quête de vérité, nous avons retenu celui que le statisticien utilise dans ses travaux
pour définir le ménage. C’est d’ailleurs ce que lui a emprunté l’économiste. Le premier,
l’emploi pour désigner le groupe d’individus vivant sous un même toit et le second, celui
engageant des dépenses pour vivre ensemble. Le point les unissant étant l’organisation de la
vie commune.

Ce n’est donc plus la notion de cellule familiale qui est privilégiée ici mais plutôt celle d’un
ensemble d’individus organisant d’une façon durable leur vie en un lieu commun. Le ménage

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peut encore être défini comme une catégorie statistique qui regroupe les occupants d’une
même résidence principale, qu’ils soient parents ou non.

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Les ménages sont des agents économiques comme le sont les entreprises, l’administration (ou
l’Etat) et l’étranger. En tant qu’acteur économique, le ménage :

- Assure au moins l’une des trois fonctions suivantes : Il produit des biens, il les répartit ou il
les consomme ;

- Entretien avec les autres agents économiques des relations qu’ils organisent ensemble dans
les circuits économiques.

La population des ménages est une donnée fondamentale dans le calcul économique. Tout
membre d’un ménage est un consommateur et, s’il est en âge de travailler, un producteur ou
il aspire à l’être. A ce propos les incidences démographiques sur l’économie d’un pays
existent :

- Au niveau du ménage : Dans le cas d’une famille la proportion d’enfants, d’adultes et de


vieillards conditionne son mode de vie en ce qui concerne la nature des besoins à satisfaire
pour chaque tranche d’âge, l’activité ou la capacité productive des parents et l’occupation
ou l’oisiveté des grands-parents ;

- Au niveau de la collectivité : Le mode de répartition des budgets de l’Etat entre les besoins
d’équipement (construction d’écoles, de routes, d’hôpitaux…) et de fonctionnement (salaires
des fonctionnaires, entretien des hôpitaux…).

3. Les entreprises :
Reprenons notre illustration et citons ci-après les organisations à considérer comme ayant la
qualité d’entreprise. Il suffit de retenir à cet effet le critère nous facilitant la sélection de
celles qui ont pour rôle dans la communauté humaine de faire travailler certains membres des
ménages en leur donnant en contrepartie un revenu (salaire, profit…), et à condition que ce
revenu ne soit pas servi par l’Etat. Grâce à cette orientation nous recensons les organisations
suivantes :

- Institutions de formation : Ecoles privées car elles constituent une exploitation


commerciale dans la mesure où l’Etat d’ailleurs en fait commence, bien que marginalement
pour le moment, à s’en dessaisir ; dans ce cas les enseignants ne sont plus fonctionnaires
mais de simples salariés ;

- Cliniques : Dans ce cas aussi il peut s’agir d’exploitation commerciale privée ;

- Magasins de commerce : Quasiment, ils sont le fait de commerçants privés ;

- Cabinets de profession libérale : Relève là aussi d’exploitation privée ;

- Entreprises artisanales et industrielles : Même si elles appartiennent à l’Etat, leur


personnel n’est pas formé de fonctionnaires ;

- Fermettes : Petites fermes appartenant à des agriculteurs privés ; même constituant la


propriété publique les agriculteurs ne sont pas considérés comme fonctionnaires ;

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- Cinéma, théâtre, cafés et hôtels : Car leur personnel n’est pas rémunéré par
l’administration locale (mairie ou daïra).

Nous pouvons définir l’entreprise de plusieurs manières. Empruntons celle que propose
l’économiste « François Perroux » : « L’entreprise est une organisation de la production dans
laquelle on combine les prix des divers facteurs de la production apportés par des agents
distincts du propriétaire de l’entreprise en vue de vendre un bien ou des services sur le
marché, pour obtenir par différence entre deux prix (prix de revient et prix de vente) le plus
grand gain monétaire possible ».

Les facteurs de production dont il est question sont en général au nombre de trois, à savoir :
Le travail, le capital et la matière. Le premier est fourni par l’être humain, le deuxième est
constitué d’une partie fixe (matériels, terrains, bâtiments…) et d’une autre qui porte sur les
disponibilités monétaires et financières (emprunts bancaires et autres), le troisième se
matérialise par les matières premières et fournitures à transformer et aussi de marchandises
destinées à la vente en l’état.

Ce qui nous ramène à compléter essentiellement cela par d’autres caractéristiques des
entreprises :

- But : L’entreprise justifie son existence par la perspective de réaliser des bénéfices qui
assureront sa pérennité et son développement ;

- Nature juridique : Entreprise individuelle ou sociétaire, l’exemple pour le premier cas


peut être l’épicier du quartier, le coiffeur, le cordonnier… et le second une compagnie de
transport dont le capital est apporté par plusieurs individus ;

- Forme juridique : Entreprise publique, mixte ou privée, le capital de la première


constitue la propriété de l’Etat ou de ses démembrements (mairie, daïra, wilaya,
ministère…), celui de la deuxième appartient à des particuliers privés associés avec l’Etat et
la troisième est détenu intégralement par des personnes privées ;

- Secteurs économiques : L’entreprise peut exercer son activité dans le secteur primaire
(agriculture, pêche), dans le secteur secondaire (industries) ou dans le secteur tertiaire
(services) ; pour le premier cas il pourrait s’agir d’exploitation spécialisée dans la production
des céréales, pour le deuxième dans celle des ordinateurs et pour le troisième dans le
tourisme ou le commerce de gros ou de détail. Il existe d’autres classifications telle celle
portant sur les branches économiques, par exemple : Energie, textile, bâtiments et travaux
publics, chimie, hydraulique…

- Nous pouvons relever que l’entreprise, quel que soit son secteur économique ou branche
d’activité, exerce une activité aléatoire car ses dirigeants ne maîtrisent pas les données sur
le niveau du chiffre d’affaires (montant des ventes) à atteindre et sur celui du prix de revient
résultant du processus de production. Les principales causes peuvent être les suivantes :

- Le prix de vente : Est déterminé par le marché, dépend de la demande, subit l’influence
de la concurrence et décidé parfois par les pouvoirs publics ;

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- La quantité à vendre : Est liée à plusieurs facteurs en plus de ceux relatifs au prix tels
que l’évolution du goût des ménages, la conjoncture… ;

- La technologie : Qui influence les délais de production, la qualité des produits, la


formation des prix de revient, etc…
- Terminons ce chapitre en traitant maintenant de la taille que peut avoir une entreprise. Elle
est déterminée selon les critères de volume du chiffre d’affaires, de l’effectif en personnel,
de l’implantation géographique, etc… On distingue souvent trois catégories : La petite, la
moyenne et la grande entreprise.

- Les grandes entreprises ont tendance à se concentrer selon l’une des formes suivantes :

- La concentration verticale ou intégrale : Elle consiste à faire passer un bien de


l’état de matière première à celui de produit fini, par exemple dans le domaine du textile
lorsqu’il s’agirait d’une entreprise qui fait de l’élevage d’ovins pour tondre la laine, dans une
étape suivante elle exploitera pour cela une entreprise de filature…ainsi de suite jusqu’à la
confection et la distribution des vêtements ;

- La concentration horizontale : Il s’agira de grosse fabrication de produits identiques


sous plusieurs formes par une entreprise, par exemple dans le domaine de la parfumerie ;

- La diversification : La firme assure la production ou la vente d’un certain nombre de


produits différents ;

- Le groupe : Résultat d'un processus de concentration complexe à l'exemple des holdings


(industrie ou finance) et des ententes tels les trusts et les cartels dans la perspective de
contrôler et d'influencer suffisamment sur les mécanismes du marché.

Nous avons opté pour le choix du quartier cosmopolite à titre d'illustration et venons
d'introduire l'idée qui consiste à mettre en évidence que les entreprises, qu'elles qu'en soient
leurs caractéristiques, peuvent être composées exclusivement d'associés nationaux ou
d'étrangers comme elles peuvent appartenir aux deux catégories. De même qu'il est normal
que des immigrés travaillent chez nos compatriotes ou chez les autochtones, voire même
chez tout le monde à la fois.

Cette précision nous conduit vers la compréhension de la nature des rapports


qu'entretiennent les notions entres elles. En un mot parler de l'étranger.

4. L'extérieur ou l'étranger :
Réfléchissons d'abord sur les aspects économiques de notre émigration à l'étranger. Il est
souvent relevé dans la mal vie des jeunes le besoin de rejoindre l'étranger pour s'y établir,
travailler et songer à envoyer des mandats à la famille sous l'emprise supposée de la précarité
de la vie chez nous. Cela est aussi le rêve qui a été caressé par nos voisins africains (maliens,
camerounais, togolais, tchadiens…) soit pour s'établir chez nous, soit se servir de notre
territoire pour y transiter afin de rejoindre l'Europe du Sud.

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Dans les deux cas de figure, l'étranger dépensera son argent pour résider même
momentanément et le gagnera par les moyens qu'il utilisera (bourse d'étude, salaire
temporaire, aide de solidarité familiale ou tribale…). S'il arriverait à en épargner une partie,
certainement il songera à l'envoyer à sa famille encore établie dans le pays d'origine.

Les entreprises étrangères aussi font parvenir dans leur pays les bénéfices qu'elles réalisent à
l'extérieur.

Les échanges qu'entretiennent les nations ne s'opèrent pas seulement au niveau de la mobilité
des travailleurs, mais aussi dans le cadre des voyages qu'entreprennent les touristes dans les
deux sens : Nous recevons des touristes et nous voyageons à travers le monde. Durant les
séjours à l'étranger le touriste dépense et en fait profiter l'économie du pays où il se rend.
Cela se traduira par l'apport en devises pour ce pays.

Même si nous ne nous rendons pas à l'étranger, ses produits sont importés par nos entreprises
comme nos produits lui sont vendus grâce aux exportations de nos commerçants. Les
échanges ici sont réalisés au moyen de la circulation des marchandises.

Aux échanges de marchandises et la circulation des gens à travers le monde pour le plaisir de
voyager ou pour le besoin de travailler, il faut compléter cela par la circulation et l'emploi
des capitaux et monnaies. Par exemple dans le premier cas l'entreprise étrangère ou non qui
investit un capital peut être constitué partiellement ou totalement par des devises et dans le
second l'utilisation de la monnaie en devises par le touriste étranger.

Tirons donc de ce parcours une conclusion. Nous pouvons dire que l'étranger, ou l'extérieur,
comprend les agents économiques entreprenant leurs activités économiques dans d'autres
pays. Ils peuvent être résidents (émigrés et immigrés) ou non (touristes) de ces pays. Leur
caractéristique commune réside dans leur participation à la production des richesses du pays
où ils entreprennent leurs activités de production et/ou distribution.

La notion d'extérieur est liée à celle du commerce extérieur. Celui-ci en effet permet la
réalisation des échanges entre les nations. Ces échanges sont réalisés grâce aux excédents de
richesse que dégage chaque pays. Ils sont favorables pour un pays si ses exportations
dépasseraient ses importations. Dans ce cas ses réserves en devises étrangères s'améliorent et
lui donne la capacité d'augmenter ses importations, de prêter ou de placer cet excédent de
monnaies étrangères à l'étranger, voire même d'investir dans d'autres pays.

Ce cas de figure montre aussi qu'en dehors de l'échange de marchandises ou de services


(transports, tourisme…), il peut exister celui des capitaux (investissement et prêts ou
emprunts) et de transfert de revenus financiers (intérêts produits par les placements et les
bénéfices par les investissements). Ce qui signifie, en un mot, qu'une nation peut accroître sa
richesse (sa production globale) grâce à l'apport de l'étranger en cas où elle dégage des
excédents commerciaux (exportations supérieures aux importations), et financiers
(rapatriements des revenus d'investissements et de placements à l'étranger).

Reprenons le décor de notre quartier et relevons ce qui a été omis d'être examiné. Nous nous
rendons compte que tout ce qui relève de l'Etat n'a pas fait l'objet d'attention. Alors prenons-
le maintenant en charge.

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5. L'Etat :

Donnons-nous la peine de recenser les organismes et organisations qui emploient des


fonctionnaires à qui l'Etat distribue des revenus en contrepartie de leur travail.

Après le passage en revue des éléments constitutifs du quartier, nous obtenons la liste
suivante renfermant ce que nous avons décidé de retenir comme institutions de l'Etat. A
savoir : Certaines écoles primaires, tous les collèges d'enseignement moyen, tous les lycées,
les centres de formation professionnelle publics, l'université, la mosquée, l'hôpital, quelques
cliniques, tous les dispensaires, les postes de police et de gendarmerie, les casernes de
pompiers et de militaires, les administrations locales (daïra, commune, douane, recette de
contributions diverses…).

Nous avons pris la précaution de ne retenir que les institutions dont les travailleurs sont
réellement des fonctionnaires et perçoivent leurs salaires qui sont inscrits au budget de l'Etat.
D’avantage il s'agit bien aussi d'institutions n'ayant pas de but lucratif, c'est-à-dire elles
travaillent sans avoir l'intention de réaliser des profits monétaires. Leur but est de nature
sociale.

Grâce à ces précautions nous avons étendu notre réflexion en reconstituant les liens de
rattachement, aussi bien pour le bureau de poste et de télécommunication que pour la
recette des contributions diverses, le premier à l'administration des postes et
télécommunication au sein de laquelle est intégré le centre de chèques postaux et, la
seconde au Trésor public.

Le Trésor public relève du Ministère chargé des finances et il a pour missions principales :

- L'exécution des budgets de l'Etat en assurant les services financiers des collectivités locales
(wilayate, dairate, mairies), des établissements publics et en se chargeant de mettre en
application le régime des subventions ;

- La perception des recettes et le paiement des dépenses ;

- La recherche de financement des déficits budgétaires ;

- La tenue des comptes chèques pour certaines catégories d'agents économiques.

L'organisation repose sur le fonctionnement de son circuit, à cet effet, des structures
nationales et régionales lui sont propres :

- L'ACCT : L'Agent Comptable Centrale du Trésor en tant qu'organe national ;


- La Trésorerie principale et la Trésorerie centrale ;
- Les Trésoreries de wilaya ;
- Les recettes des impôts ;
- Les recettes des douanes ;
- Les recettes des domaines ;
- Les agences comptables, dont les titulaires sont nommés ou agréés des établissements à
caractère administratif.
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Quant au centre des chèques postaux, pour clôturer cette première série de cours, il est
placé sous l'autorité du Ministère des postes et télécommunications, il assure la collecte des
fonds des agents économiques en leur assurant ses services financiers, dispose plus de 3000
guichets répartis à travers le territoire national, il tient près de cinq millions de comptes
courants.

Actuellement, il est question, dans le cadre de faire jouer à l'Etat ses missions classiques :
Régulateur social, puissance publique en matière de police et de justice, protecteur des
citoyens…, de réorganisation de cette institution, en envisagent, par exemple, de séparer les
opérations de poste ou de courrier avec les prestations téléphoniques. Cela est déjà entamé
avec la création de la société des postes et d'Algérie Télécom.

Pour ce dernier cas, il a été créé un organe de surveillance en tant qu'établissement public de
régulation.

6. Les institutions financières :


6.1. Définition : L’établissement financier est le lien de rencontre de l’offre et la
demande sur les capitaux (monnaie), il peut être une banque ou une compagnie d’assurance
ou un marché financier.

Donc, l’établissement financier c’est un lieu d’échange de monnaie et non pas de


marchandise ou de service.

6.2. Les plus importants établissements financiers :


a. Les banques : C’est un établissement ou une entreprise qui vit du commerce de l’argent et
des titres de toute nature, effet de commerce et valeurs de bourse. Le public qu’elle reçoit
lui confie des fonds qu’elle utilise pour son compte :

- d’opérations d’escompte ;
- d’opérations de crédit ;
- d’opérations financières.

Cette définition indique bien une triple spécialisation des banques :

 Les banques de dépôts : Ce sont elles qui reçoivent les fonds de leurs clients et leur
accordent des crédits à court terme, surtout sous forme d’escompte.

 Les banques de crédit : Elles accordent des crédits à moyen et long terme, en échange de
certaines garanties.

 Les banques d’affaires : Leur activité principale est de prendre des participations dans les
entreprises à l’aide des fonds déposés pour plus de deux ans par les particuliers.
Dans la pratique, les distinctions que nous avons indiquées ne soient pas absolument
rigoureuses.

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b. Les assurances : Les conséquences financière et économique d’un incendie, d’un vol ou de
dégâts des eaux peuvent entrainer des répétassions graves pour une entreprise, il est donc
indispensables de la protéger par une prévention efficace.
La souscription d’un contrat d’assurance motivée par ce souci de prévention.

c. Les marchés financiers :

 Sur le marché des capitaux :Les détenteurs de l’offre sont les agents dits à
« capacité »d’épargne positive, en l’occurrence les ménages essentiellement et aussi les
entreprises quoique celle-ci préfèrent généralement réincorporer leurs bénéfices dans leur
propre activité ou distribuer des dividendes à leurs actionnaires.

Les demandeurs sont d’une part les états, l’état providence moderne nécessitant des
investissements considérables et d’autres part bien sûr les entreprises : ce sont les agents que
l’on appelle « à besoin de financement ».

 La bourse : Est le lieu d’échange des titres négociables. Avant de pouvoir faire l’objet de
transactions, les actions doivent être introduites par les sociétés qui désirent se financer par
la cotation. Cette opération doit respecter un certain nombre de règles.
Les études tendent à prouver que pour se développer une économie a besoin d’un marché
financier actif et organisé et d’un système bancaire fiable.

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LEÇON N° 02: LE REVENU

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de déterminer


le concept du revenu.

PLAN DE LEÇON:

INTRODUCTION

I - PROBLEMATIQUE

II - LA RELATION DE CAUSALITE

III -LES FORMES DE REVENU


1 - Le salaire
2 - L'intérêt
3 - Le profit
4 - La rente

IV - LES DESTINATIONS DE REVENU


1 - Les besoins économiques
2 - Les biens économiques
3 - Structure de l'emploi de revenu

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INTRODUCTION :
Poursuivant le cheminement de notre réflexion, pris dans le cadre de la confection du cours
précédent, pour procéder à l’élargissement de l’échelle du quartier cosmopolite, illustration
dans le développement du raisonnement entrepris alors, à celle maintenant d’un pays. Dans
ce cas de figure, d’autres acteurs économiques surgissent dans ce nouveau paysage, il s’agira
de certains d’entre eux, comme exemple des : pêcheurs, agriculteurs, gardes forestiers,
douaniers, ambassadeurs et consuls, entreprises de transports routiers, maritimes et aériens,
entreprises hydrauliques de toutes catégories (chargées de la construction et de gestion de
barrages, du traitement des eaux, de la commercialisation…), entreprises de travaux routiers
et de réalisation d’ouvrages d’art…

I.PROBLEMATIQUE :

Pour traiter l’objet de ce cours (concept de revenu) d’une façon aisée et claire, il y a lieu à
partir de ce paysage, certes élargi et enrichi mais complexe dès qu’il s’agirait de bien le
cerner, de dégager un nombre restreint et saisissable de catégories homogènes d’individus
selon un critère qui leur est commun et cela quelles que soient leurs activités économiques. A
priori ce critère ne peut paraître qu’à travers la nature du revenu que perçoivent les
personnes afin de subvenir à leurs besoins quotidiens.

Cette démarche suppose que chaque catégorie (ou nature) de revenu est au préalable bien
définie pour que l’on puisse avec clairvoyance classer les individus sur cette base. Une autre
difficulté surgit à ce niveau de la réflexion et qui exige de nous la prospection d’une voie,
comme étape intermédiaire, qui nous permettra de poursuivre notre réflexion dont l’objectif
est d’aboutir à la catégorisation des individus selon le critère commun qui se situe au niveau
de la nature de revenu.

Pour surmonter cette difficulté, la démarche des économistes a toujours consisté à faire
associer la nature du revenu à l’objet du travail des individus ayant ou pas une activité
économique.

Reprenons à notre compte cette démarche et séparons d’abord, par mesure de précaution,
les individus ayant une occupation économique de ceux qui n’en ont pas mais qui sont
toutefois pris en charge par la collectivité nationale :

- Personnes ne travaillant pas : Principalement les enfants en bas âge, écoliers, collégiens,
étudiants, chômeurs (personnes en âge de travailler), malades durables, handicapés mentaux
et physiques et vieillards ;

- Personnes exerçant une activité productive : Employés au sein des administrations de


l’Etat et des entreprises, ouvriers, enseignants, pêcheurs, agriculteurs, commerçants toutes
catégories confondues (marchands de légumes et fruits, laitiers, boulangers, bouchers,
médecins libéraux, avocats, cordonniers, maroquiniers, experts comptables…), douaniers,
gardes forestiers, gendarmes, policiers, pompiers, journalistes, entrepreneurs, industriels…

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Mais cela demeure insuffisant car il existe par ailleurs une autre catégorie d’individus, que
nous n’avons pas cités jusque-là, qui perçoivent régulièrement des revenus sans travailler.
Donc il peut être utile de compléter ce qui vient d’être réalisé précédemment par cette
nouvelle catégorie d’individus assez particulière.

Observons à cet effet la communauté nationale et recensons ces personnes


vraisemblablement privilégiées car elles paraissent bénéficier de ressources financières sans
fournir probablement aucun effort intellectuel ou physique. Selon la liste proposée ci-dessus
nous pouvons supposer qu’il s’agirait des étudiants, des malades durables, des handicapés
mentaux et physiques, des vieillards retraités, des chômeurs déclarés… Cependant, ceci n’est
pas exhaustif car à réfléchir davantage nous pouvons remarquer que les propriétaires
d’entreprises, les bailleurs de biens immobiliers et fonciers ainsi que ceux de capitaux n’y
figurent pas, et pourtant c’est une catégorie de gens souvent oisives et utilisant leur temps
soit dans les voyages, soit dans des activités caritatives et autres.
Enfin reprenons toutes ces données et utilisons les maintenant d’une façon méthodique pour
formaliser le contenu de ce cours qui, lui-même, dérive du concept de revenu.

II.LA RELATION DE CAUSALITE :

Le fait de relier le revenu à l’objet du travail c’est admettre qu’il constitue


fondamentalement sa contrepartie. Dans le vécu quotidien ne dit-on pas selon l’adage
populaire que «tout travail mérite salaire » ? Ne s’agit-il pas là d’un concept économique
(salaire) utilisé même dans un jargon compris par tout le monde ? Seulement, il est employé
sans discernement, car tous les objets de travail sont confondus et la cause du salaire n’est
pas ramenée à une certaine catégorie de travail. A ce sujet, les économistes y remédient en
levant les ambiguïtés.

En effet, le salaire est une forme parmi tant d’autres de revenu. C’est pour cela que nous
avons pris la précaution plus haut de classer les bénéficiaires de revenu selon leur
participation ou non, directement ou pas, à l’activité productive de la collectivité nationale,
sans toutefois perdre de vue l’objet de leur contribution qui doit y être associé.

Au-delà, d’ailleurs, deux courants d’opinion continuent encore de s’affronter à propos de la


distribution de la production nationale entre les citoyens par le moyen des revenus. L’une
reprend la règle de justice distributive pour observer le principe «à chacun selon ses
besoins » et l’autre celle de justice commutative qui consiste à mettre en application le
principe «à chacun selon son travail ».

Dans le premier cas l’Etat est chargé de la distribution de la richesse entre les citoyens et
dans le second ce rôle est dévolu à l’entreprise. Dans la réalité l’on a tendance à appliquer le
second principe tout en l’atténuant selon les circonstances avec l’intervention de l’Etat qui
veille à ce que ceux qui ne peuvent pas participé à la production de la richesse ne soient pas
sacrifiés, à savoir : les enfants, les vieillards, les infirmes, les malades et les sans-emploi…

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III.LES FORMES DE REVENU :

1. Le salaire :
Sachant, selon ce qui vient d’être établi ci-dessus, que le salaire est la contrepartie du
travail, les individus qui le perçoivent sont ceux qui constituent quasiment les corps
des ouvriers industriels et agricoles, des employés administratifs tous grades confondus, des
fonctionnaires civils et militaires, des marins pêcheurs et autres… autrement dit tous ceux qui
vivent exclusivement de leur force de travail qu’ils fournissent à leurs employeurs et que l’on
peut ranger dans deux catégories d’agents économiques : les entreprises et l’Etat.

Il est bien évident que dans ce cadre l’autorité morale de ces deux agents économiques est
incarnée par les cadres dirigeants pour les entreprises et au sommet de la pyramide de l’Etat
par le cadre de la Nation en charge de la fonction publique au plan de la gestion
administrative et aussi, complémentairement, par celui en charge des finances.

1.1- Contenu conceptuel : Le salaire constitue la rémunération du travail en tant que


facteur de production. Dans le cadre de l’organisation de la production de la richesse, le
travail implique un lien de subordination entre l’individu (travailleur) et l’entreprise ou
l’Administration publique qui l’emploie. Sur cette base, le salaire est le prix du travail loué
ou utilisé par un employeur, il est un élément du prix de revient d’un bien produit ou d’un
service fourni ; c’est ce que dans le jargon comptable l’on désigne par le coût de la main-
d’œuvre ou dans celui de l’économie par le prix du facteur travail ou de la force de travail. Il
est à préciser que cette rémunération est forfaitaire du fait qu’il est impossible d’évaluer
avec exactitude l’énergie humaine consommée durant le processus de production ; cela
s’explique par le fait que la force de travail est reconstituée ou reproduite quel que soit le
niveau atteint par le salaire.

1.2- Caractéristiques :
- Le salaire est perçu par la majorité des individus qui représentent près de la moitié de la
population en âge de travailler ou aussi peuvent constituer environ le sixième de la
population globale ;

- Le salaire est un revenu anticipé car il est versé avant que les recettes de l’entreprise
(chiffre d’affaires ou produits de vente) ou de l'Administration (perception des impôts et
taxes) même si elles n’atteignent pas encore le stade de finition dans le processus de
production ;

- Le salaire est vital pour le travailleur car il peut être l’unique source de revenu et
constitue par là le moyen de satisfaction de ses besoins et ceux de sa famille, son absence
peut l’amener à la misère et l’exposer même à des fléaux sociaux (vols entres autres) ;

- Le salaire est un revenu forfaitaire dans la mesure où le résultat financier (perte) pourrait
ne pas le couvrir une fois les recettes sont réalisées ;

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- Le salaire est un revenu social puisqu’il fait l’objet de négociation entrant dans le cadre
des conventions collectives (charte arrêtée entre les représentants des travailleurs – syndicat
– et l’employeur) ;

- Le salaire est un revenu de personne du fait qu’il ne peut être considéré exclusivement
comme une rémunération de facteur de production sachant qu’on lui associe des charges
familiales : allocations familiales, salaire unique…

1.3- Aspects économiques : En tant que prix du facteur travail, le salaire dépend de son
niveau d’offre dans un secteur donné de l’activité économique ou sociale et de son
rendement au niveau de la production.

a- Le marché du travail : Il existe à ce niveau des contraintes qui s’affrontent entre l’offre
et la demande de sorte à fixer le niveau du prix ; toutefois ce marché possède ses propres
caractéristiques, ainsi :

Au niveau de l’offre : le travail n’est pas une marchandise que l’on peut stocker, le chômage
constitue au contraire une perte pour la collectivité, aussi les qualifications professionnelles
sont variables selon les secteurs d’activité économique et, en outre, le salaire ne peut être
fixé en dessous d’un minimum vital ;

Au niveau de la demande : elle est élastique en ce sens où le salaire varie au sein d’une
certaine amplitude et d’après une échelle des prix, il existe un maximum au-dessus duquel
l’employeur aurait tendance à substituer le travailleur par la machine, comme il existe un
minimum en dessous duquel le travailleur renoncerait à son emploi ou serait incité à en
chercher un autre de substitution.

b- L’impact de la productivité du travail sur le salaire : La variation de rendement obtenu


durant des unités de temps constantes crée la possibilité de faire modifier le coût du travail.
Ainsi une baisse de productivité du travail peut obliger l’employeur à faire baisser le taux
horaire s’il est habituellement plus élevé que le minimum vital de sorte à lui faire éviter une
perte financière lors de la vente des produits fabriqués. De même, un accroissement de
productivité peut inciter les travailleurs à revendiquer une hausse des salaires en avançant
l’argument du partage du surplus financier que leur employeur dégagerait de ses ventes.

c- Les modes de calcul du salaire :Généralement le salaire est calculé en fonction du temps
consacré à la production par le travailleur et de son rendement. On distingue les formes
suivantes :

- Salaire au temps : Rémunération qui constitue le produit du taux horaire et du temps utilisé
dans la production, soit Salaire = taux horaire x nombre d’heures, son inconvénient réside
dans le fait que le travailleur n’est pas encouragé à accroître son rendement ;

- Salaire aux pièces : Déterminé en multipliant le taux à la pièce par le nombre de pièces
produites, son avantage se situe au niveau de l’accroissement du rendement mais il conduit le
travailleur au surmenage et il peut occasionner des rebuts dans la production;

- Salaire à prime de rendement libre : La prime est ajoutée au salaire fixe par l’employeur
au cas où le travailleur réaliserait des gains en temps lui permettant de produire davantage,
il suscite un intéressement chez le travailleur mais il est difficile pour lui de le vérifier;
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- Salaire à prime imposée ou salaire différentiel : Calculé sur la base d’un tarif minimum si
le rendement n’est pas atteint et d’un tarif plus élevé au cas où le rendement serait atteint
ou dépassé, l’effort est exigé pour atteindre le niveau prévu de la production qu’il est
difficile de calculer et voire cela est mal perçu par les travailleurs qui le considèrent comme
une contrainte et de l’arbitraire.

- Salaire à prime de productivité : Bénéfice sur gains de productivité, il peut intéresser les
travailleurs grâce à l’effort collectif fourni.

1.4- Aspect social : Le salaire est perçu dans ce cadre au niveau :


- De la hiérarchisation : Elle repose sur l’éventail des rémunérations qui se justifie par la
nature du travail fourni, ou par la qualification professionnelle du travailleur. La gamme des
salaires est fixée d’une façon rigide au sein de chaque catégorie professionnelle sur la base
d’indices ; généralement les entreprises mettent au point une grille d’indices valables pour
toutes les catégories socioprofessionnelles et au sein de laquelle une discrimination est
établie grâce au système des points indiciaires, du niveau des échelles et du nombre de
compartiments que renferme chacune d’elles ;

- De la solidarité à travers les charges sociales : Matérialisée par les cotisations aux
assurances sociales grâce aux prélèvements directs sur le salaire de chaque travailleur ayant
à sa charge une famille nombreuse ou non en percevant en plus de son salaire des allocations
familiales, de couvrir divers risques encourus par lui : maladies, incapacités suite à divers
événements malencontreux (accidents…), etc…;

- De la fixation des salaires : Depuis l’avènement de la Loi n° 90-11 relative aux relations de
travail, le salaire fait l’objet de négociation entrant dans le cadre des conventions
collectives ; cependant l’Etat intervient pour garantir un minimum de rémunération.

Nous venons d’étudier la forme d’un revenu (salaire) que perçoivent les individus qui
fournissent la force de travail à leurs employeurs. Traitons maintenant des autres formes de
revenu perçu par les personnes qui ne travaillent pas mais qui compensent cela par d’autres
modalités de participation à la production de la richesse nationale.

2. L’intérêt :
En passant en revue la catégorie des individus ne travaillant pas, nous relevons que ceux qui
sont susceptibles de percevoir des intérêts sont les bailleurs de capitaux. Ce sont des gens qui
possèdent suffisamment d’argent et qui le prêtent dans l’intention de le faire fructifier, à
savoir leur objectif consiste à ce que la somme d’argent, avant son remboursement intégral,
leur donne naissance à des encaissements d’une série de petites sommes, calculées sur la
base d’un taux, étalés durant la période de prêt ; c’est le cas par exemple des personnes qui
détiennent des livrets d’épargne auprès d’une banque et grâce auxquels ils profitent de
l’enrichissement de leurs dépôts d’argent au moyen des intérêts qui viennent s’y ajouter.

Il est bien évident que pour des personnes ne travaillant pas et se contentent seulement des
encaissements d’intérêts pour vivre décemment, cela suppose qu’elles ont placé des sommes
très importantes. Nous sommes ici en présence bien sûre des cas des personnes aisées. Mais

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cela n’empêche pas que du côté de la banque existe, et pour les besoins de son activité
commerciale et financière, une multitude de personnes qui placent auprès d’elle des sommes
d’argent aussi dérisoires soient-elles.

2.1- Définition : L’intérêt est le revenu procuré par l’emploi d’un capital financier. Il est
calculé selon un taux dont le niveau varie en fonction de la situation économique et
financière du pays, voire du monde.

2.2- Caractéristiques et distinctions : L’intérêt est le prix du service rendu par le


capital lorsque celui-ci est une monnaie (somme d’argent). Au cas où le capital serait en
nature (bien matériel par exemple un appartement), le revenu qu’il produit est désigné par le
vocable de loyer. S’il s’agit par ailleurs d’une terre agricole exploitée par une personne autre
que son propriétaire, le revenu (loyer de la terre) est appelé « fermage ». En outre, la perte
de valeur d’un patrimoine commercial ou industrielle (véhicule, bâtiment, machine…) est
appelée « amortissement » ; l’entreprise profite de cela car l’amortissement constitue une
réserve pour elle et qu’elle utilisera le moment venu pour remplacer un équipement usé et
démodé pour pouvoir continuer son activité.

2.3- Détermination du taux d’intérêt : Le taux d’intérêt oscille entre l’avantage que
compte retirer l’emprunteur et le sacrifice que peut consentir le prêteur. Dans le premier cas
le niveau ne doit pas être bas de sorte à ce qu’il soit attractif et dans le second le coût
occasionné ne doit pas grever le coût de production du bien ou service de manière à lui
permettre d’avoir un prix compétitif sur marché, c’est-à-dire au moins égal à celui pratique
par les concurrents.

D’une façon générale, le taux d’intérêt est à rapprocher au prix qui fluctue en fonction du
rapport qui existe entre l’offre et la demande, en d’autres termes, le taux est élevé lorsque
les emprunteurs sont nombreux et la somme des capitaux ne permet pas de satisfaire
complètement leur demande tandis que le niveau bas du taux d’intérêt existe lorsque cette
situation est inversée : somme des capitaux plus importante que celle dont ont besoin les
emprunteurs.

3. Le profit :
Lors du passage en revue des individus constituant les catégories déterminées plus haut, nous
n’avons pas retenu les propriétaires d’entreprises et de petits commerce, les professions
libérales, les petits exploitants agricoles… aux premiers, qui confient leurs entreprises à des
gérants ou à des cadres dirigeants, et distribuent une partie des bénéfices que leurs
entreprises réalisent, les autres vivent de leur activité productive sans toutefois être
dépendants d’un patron, c’est-à-dire, ils travaillent pour leur propre compte.

Dans les deux cas, ces individus participent à la production des richesses. La différence est
que dans le premier cas, les individus se contentent de confier la gestion et l’exploitation de
leurs entreprises (représentées par ce que l’on appel capital) à des dirigeants ou gérants,
eux-mêmes salariés, et dans le second, ils dirigent et exploitent leurs affaires commerciales,
agricoles, artisanales, industrielles et autres,

C’est-à-dire ; respectivement, ils participent à la production indirectement (par


l’intermédiaire d’autres individus) et directement (lorsque c’est eux qui s’impliquent).
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3.1- Définition : Le profit est l’excédent monétaire dégagé lors de l’encaissement
occasionné par la vente d’une marchandise (céréale, viande, légume, fruit, lait, médicament,
vêtement, meuble, outil…) ou par la fourniture d’un service (consultation d’un médecin,
transport, spectacle…) par rapport à son prix de revient. C’est la différence entre le prix de
vente et le prix de revient au cas où le premier serait supérieur au second (le contraire
constitue une perte).

3.2- Caractéristiques :
- Le profit est distinct du salaire, il rémunère le facteur capital tandis que le salaire le
facteur travail ;

- Le profit est distinct de l’intérêt qui rémunère le capital financier ;

- Le profit est aléatoire parce que le prix de vente fluctue sur le marché et peut être
inférieur au prix de revient ;

- Le profit est un revenu résiduel du fait qu’il dérive des revenus principaux qui sont le
salaire et l’intérêt, aussi il n’apparaît que si les autres facteurs de production (travail et
outils de production ou d’exploitation essentiellement) sont complètement rémunérés, c’est-
à-dire pour le travail par le salaire et l’outil par l’amortissement.

3.3- Origine et justification : Le profit a pour origine des facteurs externes et internes
à l’entreprise. Les premiers contribuent à la formation des coûts de facteurs de production
(crédits bancaires et financiers, matières premières, leurs transports) circulant au niveau des
marchés des capitaux (banques, bourses…), des biens et services (fournisseurs de matières,
d’équipements, assureurs…) que l’entreprise supporte, car il s’agit là de données exogènes
(externes et incontrôlables) sur lesquelles elle n’a aucun pouvoir d’action. Les seconds
résultent de la combinaison des facteurs de production (travail et outils de production) sur
lesquelles l’entreprise possède un pouvoir d’action car elle organise le temps de travail et la
répartition des outils de production entre ses travailleurs selon ses convenances ou son
organisation.

Dans ces conditions l’entreprise est confrontée à un double choix pour pouvoir dégager son
profit celui d'atténuer les contraintes des marchés tant en amont qu’en aval (acheter les
matières à bon prix et vendre à meilleur prix) et en plus celui de la meilleure combinaison
(organisation) de ses propres facteurs de production.

Le profit est une catégorie capitaliste. Il est la condition de l’accumulation du capital


(accroissement du patrimoine physique et monétaire de l’entreprise). Il assure la pérennité
de l’entreprise. Il permet de dégager des recettes fiscales supplémentaires pour l’Etat
(augmentation du volume des impôts). Il complète, au cas où le total des amortissements est
insuffisant, le financement de renouvellement ou de modernisation des investissements.
Enfin, il réalise les conditions de distribution des dividendes (parts du profit) aux actionnaires
(propriétaires de l’entreprise ou du capital), voire même verser des intéressements financiers
au personnel qui élèveraient le niveau, ou augmenteraient le volume, des salaires.

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4- La rente :
Il existe dans la vie des individus, quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent
(travailleurs ou non), qui songent que leurs descendants et conjoints (époux ou épouses) ainsi
qu’eux-mêmes ne sont pas à l’abri du besoin bien qu’ils ont hérité d’un patrimoine ou d’une
fortune paraissant confortable pour la vie ou qu’ils vivent dans des conditions luxueuses de
farniente. Après leur prise de conscience de la vérité des aléas de la vie (accidents graves les
transformant en handicapés, calamités naturelles, déconfiture, vieillesse, maladies…), ils
prennent des précautions pour préserver leurs patrimoines (terres, bâtiments, capital
colossal…) sans les aliéner à d’autres, par tous les moyens possibles telle que leur vente, tout
en assurant la satisfaction de leurs besoins grâce aux versements de sommes d’argent à des
intervalles de temps réguliers (mois, trimestre…) pendant une période préalablement fixée ou
tout au long du restant de leur vie et de celle de leurs héritiers.

4.1- Définition générale : La rente est un contrat par lequel le débirentier s’engage, en
contrepartie de la réception du patrimoine (bien ou capital) qu’il exploitera, à verser au
crédirentier une certaine somme d’argent (arrérages) périodiquement (mois, trimestre…)
pendant une durée préalablement fixée (10, 20,30 ans…) ou illimitée.

4.2- Catégories : On distingue la rente temporaire dont la durée est limitée de la rente
viagère si elles cessent au décès du ou des crédirentiers et il est courant de rencontrer les
formes suivantes :

- Rente viagère immédiate : Le capital constitutif de la rente est versé en une seule fois et
les arrérages en sont servis sans délai ;

- Rente différée : Les arrérages sont versés dès que le rentier atteint l'âge fixé dans le
contrat ;

- Rente à capital aliéné : Le décès du rentier ou de l’assuré ne provoque pas le


remboursement du capital tel que c’est fixé par le contrat ;

- Rente à capital réservé : Le capital est remboursé sans intérêt au décès de l’assuré ;

- Rente à capital réversible : Suite au décès du rentier, la rente continue à être versée aux
personnes préalablement désignés dans le contrat (conjoint, héritiers ou autres) ;

- Rente réductible : Contrat souscrit pour deux crédirentiers qui perçoivent les arrérages tant
qu’ils sont en vie, si l’un d’eux décède l’autre continuera à les percevoir jusqu’à concurrence
d’une certaine proportion fixée déjà dans le contrat.

3.4- Caractéristiques et distinctions : Il peut sembler que le profit et la rente ont une
certaine similitude alors qu’entre eux existe une différence de nature : le profit est le fruit
des efforts d’une organisation de travail dirigée consciemment par un chef d’entreprise
habile, ce qui n’est pas le cas de la rente dont le bénéficiaire (crédirentier) est caractérisé
par un comportement très passif.

Autrefois, la rente était comprise exclusivement comme revenu foncier « Ricardo », grand
économiste anglais, a fait reposer sa théorie au dixième siècle sur la rente foncière. Selon lui,
la mise en valeur du sol commence par la culture des terres les plus fertiles par une
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population peu nombreuse, puis son augmentation en nombre la pousse à mettre en culture
celles qui sont moins fertiles. La différence entre les deux catégories de terres donne la rente
foncière car, selon lui, elle constitue un don de la nature.

Cependant, la différence de coût et de rendement n’existent pas seulement en agriculture,


elle existe aussi dans d’autres domaines. D’ailleurs, cette théorie est contredite surtout
lorsque l’on prend en considération les progrès techniques en matière de productivité et les
découvertes à travers le monde de terres plus fertiles.

4.4- Acception retenue : Dorénavant la rente apparaît dès que le prix d’un bien ou d’un
service est supérieur ou égal à son coût marginal consécutivement aux circonstances
produites par le hasard. Nous verrons ci-après que le coût marginal se produit lorsque la
satisfaction d’un besoin commence à fléchir et à être saturée. On parle souvent actuellement
de :

- Rente urbaine : Conséquence de la rareté des espaces à bâtir ; le surplus dégagé à chaque
époque suivante de la vente du mètre carré constitue une rente ;

- Rente des mines : Différence d’extraction d’une matière première entre deux espaces
géographiques éloignés l’un de l’autre ; le coût d’extraction du pétrole dans le Golf Arabique
est moins élevé que celui occasionné dans la Mer du Nord, leur différence est une rente
favorable aux arabes ;

- Rente de situation : Liée à la conjoncture favorable à la pénurie d’un facteur de production


ou à la concurrence imparfaite, cela a été le cas par exemple de la main-d’œuvre du Nord
que Sonatrach recrute pour les champs pétroliers du Sud où elle souffrait de la pénurie du
travail.

Quelle que soit sa forme, le revenu est un moyen de subsistance pour les individus. Toutefois
ils l’utilisent différemment car leurs besoins diffèrent ainsi que leurs motivations. Ce qui nous
amène maintenant à étudier la structure (répartition) de ses destinations.

IV.LES DESTINATAIRES DE REVENU :

Les besoins que l’homme doit satisfaire sont nombreux, voire illimités. En effet, tout le
monde aimerait bien accéder à tous les bienfaits existants sur terre : manger de tout, habiter
des maisons individuelles avec piscine(s) et jardins féeriques, rouler dans des grosses voitures
très récentes et de prestige, porter des vêtements très recherchés, voyager très souvent à
travers le Monde… et quasiment ne pas travailler ! La raison est que nous n’avons pas de
revenus qui permettent de réaliser tous nos rêves ou de répondre à tous nos caprices. Le
paradis terrestre n’existe pas. C’est pour cela que nous devons travailler pour produire les
biens en mesure de satisfaire nos besoins. Nous sommes donc en présence de besoins
illimités, que nous éprouvons, et de rareté de biens, que nous subissons et contre qui nous
devons lutter grâce au travail en tant que facteur de production.

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1. Les besoins économiques :
La notion économique du besoin est différente des autres notions utilisées par d’autres
disciplines. La médecine définit le besoin par rapport à la quantité de calories nécessaires à
la vie d’une personne, la sociologie aux mœurs et coutumes d’une civilisation, la loi ou la
morale aux interdits ou non. Par contre, la notion économique ramène le besoin à l’individu.
La raison réside dans la variation du besoin d’un individu à un autre. C’est l’exigence de
chaque individu, pris isolément, qui est déterminante.

1.1- Acception retenue : En économie, le besoin est défini en tant qu’expression du


désir de disposer de moyens susceptibles d’anticiper ou de mettre un terme à des sensations
de souffrance ou de privation. Par exemple, le désir de construire une maison individuelle est
éprouvé probablement par un ménage dès que sa taille devient importante ou à la suite des
nuisances provoquées par le voisinage immédiat caractérisé par des incivilités. L’isolement du
ménage est une anticipation d’un événement qui doit se produire en sa faveur, il s’agira dans
ce cas de figure de mettre un terme aux bruits et autres inconvenances qu’un voisinage
dépourvu du sens civique ou moral. Cela est utile pour ce ménage, ne serait-ce que pour des
raisons de confort moral ou/et matériel.

1.2- Nature et classification : Le besoin peut être satisfait par une chose matérielle
(tangible) ou non. Ainsi le besoin de santé est comblé par la consultation d’un médecin qui
détient une science et par le traitement prescrit et qui repose sur la consommation des
médicaments.

On distingue généralement les catégories suivantes de besoins :

- Besoins physiologiques : Se nourrir, se vêtir, s’abriter, se soigner, pratiquer du sport…, en


un mot il s’agit d’assurer la maintenance du corps en reproduisant son énergie et en assurant
son hygiène ;
- Besoins intellectuels : Lire, étudier, se cultiver, s’informer des progrès techniques et
scientifiques, se documenter…, c’est entretenir ses fonctions cérébrales ayant trait à
l’esprit ;
- Besoins moraux : Invoquer et louer Dieu à tout moment, observer ses obligations
religieuses… pour donner un sens à sa vie terrestre ;
- Besoins civiques : Accomplir les bonnes actions, participer à la vie de la cité sous toutes ses
formes (vote, activité associative et/ou politique)… se sentir partie prenante d’une nation en
s’impliquant dans le déroulement de ses activités.
D’autres classifications des besoins économiques existent. Contentons-nous de celle de
« Maslow » qui la fait reposer sur les motivations psychologiques de l’individu en formulant
les hypothèses suivantes :
- Un individu éprouve de nombreux besoins qui n’ont pas tous la même importance et peuvent
donc être hiérarchisés ;
- Un individu cherche d’abord à satisfaire le besoin qu’il juge important ;
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- Un besoin cesse d’exister, au moins pendant quelque temps, lorsqu’il a été satisfait et
l’individu cherche dans ce cas à satisfaire le besoin suivant qui est le plus important.
Il schématise la hiérarchie des besoins selon la pyramide suivante :

5.
Besoins
d’accomplis-
sement de soi

4. Besoins d’estime
(Reconnaissance, statut)

3. Besoins d’appartenance
et d’affection

2. Besoin de sécurité

1. Besoins physiologiques

Il est bien évident que l’on satisfasse successivement : d’abord les besoins physiologique,
après ceux de sécurité, ensuite d’affection ou d’appartenance, puis d’estime et enfin
d’accomplissement de soi.

2. Les biens économiques :

Communément le besoin est toute chose qui peut contribuer à satisfaire des besoins humains
et qui n’existent qu’en quantité limitée.

2.1- Utilité et rareté : Les notions d’utilité et de rareté sont intimement liées à celle du
besoin. L’utilité est l’aptitude d’une chose, quelle que soit sa nature (interdite ou non), à
donner satisfaction d’un besoin. Cette chose doit être utile parce qu’elle est rare. Le degré
de rareté est une grandeur relative car la quantité d’un bien désirée varie non seulement
d’une personne à une autre mais aussi, elle n’est pas constante avec l’écoulement du temps
pour le même individu. Son expression se mesure selon le rapport suivant :

Nombre d’unités disponibles du bien


Degré de satisfaction =
Nombre d’unités désirés par un individu

Généralement plus ce rapport est inférieur à l’unité (un ou 100 %), plus la rareté devient
considérable ; aussi il ne peut être supérieur à l’unité car à partir de ce niveau, le besoin est
saturé, c’est-à-dire ; on ne désire plus le bien ou encore le besoin est intégralement satisfait.

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Par exemple ; ma faim cesse de me faire souffrir si je mange trois baguettes de pains de 200
grammes chacune ; au-delà cela devient un supplice ; par contre si je ne me procure que
deux baguettes le degré de rareté est de : 2 (disponibles) / 3 (désirés) = 0,67 ou bien 67 % de
satisfaction, autrement dit ; il faut encore le tiers de la ration pour saturer le besoin.

2.2- Caractéristiques :Le bien est économique s’il répond aux conditions suivantes :
- Existence d’un besoin chez l’individu ;

- Possibilité pour l’individu d’appliquer l’objet à la satisfaction de son besoin ;

- La quantité du bien est limitée par rapport au besoin de l’homme.

La production se justifie donc parce que les biens sont rares et les besoins sont illimités. Elle
porte sur les biens matériels (tangibles) et sur les services (biens immatériels).

2.3- Classifications : Comme les besoins, les biens sont classés de différentes façons ou
selon l’approche que l’on se propose de faire, ainsi :

 Selon la destination :

- Biens et services de consommation directe (aliments par exemple) ;

- Biens et services de production (transports et traitement des matières premières).

 Selon l’usage :

- Bien d’un seul usage, l’utilisation est immédiate (pain par exemple),

- Bien d’usage durable, l’utilisation s’échelonne dans le temps (vêtement par exemple) ;

 Selon la durée de vie :

- Bien durable : Il est tangible et survie à plusieurs utilisations (vêtements, meubles…) ;

- Bien périssable : Il est tangible et consommé en une seule fois ou en un petit nombre de
fois (fruits par exemple) ;

- Service : Il est tangible, indissoluble et variable car il constitue une activité, un avantage ou
une satisfaction qui font l’objet d’une transaction (réparation, transport…).

 Selon la nature du produit :

- Biens indépendants : Armoire, véhicule, maison… ;

- Biens substituables : Café ou thé, dessert de fruits ou de pâtisserie… ;

- Biens complémentaires : Café et sucre, plume et papier….

L’approche marketing repose sur une autre classification qui privilégie les habitudes d’achat
des consommateurs, à savoir :

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- Produits d’achats courants : Les achats sont fréquents, rapides et avec un minimum
d’effort de comparaison ; il en est ainsi pour les biens de

- première nécessité (lait, pain, huile…), d’achats impulsifs (gâteaux…) et de dépannage


(parapluie…) ;

- Produits d’achats réfléchis : Ils supposent l’existence de l’idée de comparaison, de


critères… ; cela peut porter par exemple sur l’aspect pratique, la qualité, le prix, le
style.. (téléviseur, meubles…) ;

- Produits de spécialité : C’est le cas de ceux qui possèdent des caractéristiques uniques, des
images de marque bien définis et pour lesquels un effort d’achat doit être fait (ordinateur
personnel…) ;

- Produits non recherchés : Dont on ignore l’existence ou auxquels on ne pense pas


naturellement (innovations sans notoriété tel le bracelet montre en métal précieux) ;

- Matières premières et composants : Rentrant dans le produit fini (minerais, eau…) ;

- Biens d’équipement : Destinés à la production des biens et services (fraiseuse…) ;

- Fournitures et services : N’entrant pas dans la composition du produit fini (transport,


énergie électrique…).

Enfin, grâce à ces éléments concourant à la confection de cette rubrique du cours, procédons
maintenant à la répartition du revenu entre les différentes utilisations que peut opérer un
travailleur, un capitaliste ou un rentier.

3. structure de l’emploi du revenu :


Généralement la plus grande partie, si l’on se réfère sur ce qui a été développé à propos des
besoins et biens économiques (schéma de « Maslow » par exemple), du revenu est consacrée
à l’alimentation des individus. Parmi d’autres besoins aussi importants à satisfaire, ceux
ayant trait aux vêtements, au logement, à l’éducation, à l’entretien du logement, à la santé
et à l’hygiène, au transport, aux loisirs… une partie du revenu, aussi infime soit-elle, peut
être préservée et conservée pour la dépenser plus tard, dans ce cas, contrairement au
premier où il s’agissait de consommation, nous venons d’évoquer l’épargne.

3.1- la consommation : La consommation varie, tant en quantité qu’en qualité d’un


ménage à un autre du fait que les revenus sont différents par rapport à leur montant et leur
forme et aussi par rapport à la catégorie d’appartenance des individus ; il est bien évident
qu’un salarié à bas revenu et chef de famille nombreuse, dépense son revenu dans ce qui est
très utile en quantité plus importante en ce qui concerne les produits de première nécessité
(pain, lait, huile, céréales…) d’abord, et ensuite le reliquat il le partage entre le loyer du
logement, le paiement des quittances d’électricité, d’eau et de gaz, les vêtements et
l’éducation des enfants. Tandis que pour un couple sans enfant et à haut revenu la partie
réservée à la consommation peut être relativement moins importante.

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a- Propension à consommer : Le fait de lier la consommation au revenu c’est évoquer le
rapport entre eux. Les économistes l’appellent la propension à consommer à savoir :

Consommation
Propension à consommer =
Revenu
Ce rapport est bien évidemment inférieur à l’unité (un ou 100 %) parce que l’on ne peut
dépenser plus que le montant du revenu, à moins d’emprunter de l’argent ou de s’endetter. Il
varie d’un ménage à un autre car c’est le niveau du revenu qui conditionne le volume de la
consommation, c’est-à-dire ; nous pouvons avoir la relation suivante en désignant le revenu
par L, la propension à consommer par x et la consommation par C :

x = C
C=xL
L

En effet, si la consommation est de 16 000 DA pour un revenu de 20 000 DA, la propension à


consommer (16/20) est de 0,8 (ou 80 % de ce revenu), soit :

C = 0,8 (20 000)


C = 16 000

b- Propension marginale à consommer :D’une période à une autre la consommation et


même le revenu peuvent varier ; leur rapport constitue ce que l’on appelle la propension
marginale à consommer. Supposons que la consommation est passée de 16 000 DA à 18 000
DA et le revenu de 20 000 DA à 24 000 DA, la propension marginale serait de :

18 000 – 16 000 2000


= = 0,5
24 000 – 20 000 4 000

Tandis que la nouvelle propension à consommer est de :

18 000
= 0,75
24 000

Sachant qu’elle était précédemment de 0,8 ; ce qui revient à dire que l’élévation du niveau
de revenu peut se traduire fort probablement par la tendance à consacrer moins de part de
revenu à la consommation en celle-ci augmente d’une façon absolue (de 16 000 à 18 000, soit
un accroissement de 2 000).

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3.2- L’épargne : Selon ce qui vient d’être énoncé, il est bien évidemment que l’épargne
s’exprime en fonction du niveau du revenu et du degré de satisfaction des besoins de
consommation. Il est d’abord utile d’évoquer ses caractéristiques principales.

a- Définition : D’après l’économiste Prix Nobel en 1971 John Richard Hicks « l’épargne est
le contraire de la consommation, ce n’est pas le contraire de la dépense » car elle est
affectée pour les besoins :

- D’une consommation que l’on reporte pour plus tard ;

- De formation d’une thésaurisation ;

- De constitution du capital.

b- Origine : L’épargne dérive du revenu quelle qu’en soit sa forme (salaire, profit, rente…) ;
elle est le résultat de la différence entre le revenu et une série de ponctions qui sont
essentiellement l’impôt direct, les différentes cotisations à caractère de solidarité sociale et
la consommation immédiate, à savoir schématiquement :

Impôts directs

REVENU Cotisations sociales diverses


Consommation immédiate
Revenu disponible
Epargne

Ce schéma illustre bien les trois affectations du revenu évoquées ci-dessus. On peut aussi
parler des rapports suivants :

c- Propension à épargner : Est le complément à l’unité (un) de la propension moyenne à


consommer, c’est-à-dire :

Propension à épargner = 1 – propension à consommer

Si nous prenons le dernier cas considéré ci-dessus, la propension à épargner est de :

18 000
Propension à épargner = 1 –
24 000

0,25
= 1 - 0,75 =

Autrement dit, le revenu est employé entre la consommation et l’épargne respectivement


à 75 % et 25 %.

d- Propension marginale à épargner : Il s’agit simplement du complément à l’unité de la


propension marginale à consommer, à savoir en reprenant ce même cas :

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2 000
Propension marginale à épargner = 1 –
4 000

0,5
= 1 - 0,5 =
Prenons un autre exemple pour lequel la consommation est passée de 17 000 DA à 20 000
DA et le revenu de 28 000 DA à 37 000 DA :
20 000 – 17 000
Propension marginale à consommer =
37 000 – 28 000
0,33

= 3 000 / 9 000=

D’où la propension marginale à épargner : 1 - 0,33 = 0,67

e- Formes d’épargne :

 Epargne spontanée : Elle relève de la volonté de la personne, c’est-à-dire aucune


contrainte extérieure ne lui est imposée pour la constituer ; cela peut être le cas par
exemple de garder une partie du revenu chez soi ou de la déposer à la CNEP à titre de
précaution pour les dépenses susceptibles de se produire à l’avenir.

 Epargne forcée : Elle est décidée par les agents économiques autres que le ménage ; c’est
le cas de l’augmentation de l’impôt décidée par l’Administration pour faire face à
l’accroissement de ses dépenses publiques.

F-les différents emplois de l’épargne :

Pour les ménages la décision d’épargne pour :

 Consommation future : Pour acheter ultérieurement pour se protéger contre certains


risques, pour assurer leur retraite, les ménages accumulent durant leur vie active pour
désépargner pendant leur retraite.

 Investissement et placement : Les ménages peuvent aussi épargner en vue d’obtenir des
intérêts, à travers des placements ou des investissements financiers

3.3- Budget : L’agent économique structure souvent à titre prévisionnel l’emploi de son
revenu ; par exemple pour un ménage, disposant de revenus disponibles s’étalant ainsi durant
l’année en milliers de dinars :

Mois jan fév mr avr ma jn jul aot sep oct nv dc

Revenus 80 75 82 90 88 92 60 50 70 80 86 95

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Qui prévoit le budget de ses dépenses sur la base de ce qui vient d’être énoncé de la façon
suivante :

Mois jan fév mr avr ma jn jul aot sep oct nv dc

Revenus. 80 75 82 90 88 92 60 50 70 80 86 95

Dépenses

Aliments 30 28 31 27 32 35 40 36 32 28 30 27

Vêtements 10 7 6 8 5 11 4 4 28 21 18 12

Logement 15 16 14 13 13 13 12 12 19 17 15 14

Divers 8 8 10 9 8 14 12 13 9 11 12 13

Thésaurisât 7 6 11 13 10 9 -8 -15 -18 3 1 9

Epargne 10 10 10 20 20 10 0 0 0 0 10 20

Total 80 75 82 90 88 92 60 550 70 80 86 95

Nous pouvons résumer ainsi ce budget :

Mois jan fév mr avr ma jn jul aot sep oct nv dc

Revenus 80 75 82 90 88 92 60 50 70 80 86 95

Consommation 63 59 61 57 58 73 68 65 88 77 75 66
Thésaurisât 7 6 11 13 10 9 -8 -15 -18 3 1 9
Epargne 10 10 10 20 20 10 0 0 0 0 10 20

Ces variations enregistrées au niveau de la consommation peuvent être expliquées par le fait
de l’alternance des quatre saisons qui se caractérisent par des biens de consommation
propres à chacune d’elle, notamment en matière d’alimentation. Le ménage est amené
périodiquement à faire des choix entre les biens et services susceptibles de satisfaire ses
besoins propres à chaque saison. Cependant, la variation des prix peut influer sur ses choix de
telle sorte à ce qu’il soit poussé à établir une hiérarchie dans ses choix. A ce sujet, la
satisfaction partielle ou totale que peut procurer une quantité d’un bien quelconque servirait
d’indicateur de ses choix. Les économistes la désignent par la notion d’utilité.

b- L’utilité totale : Exprime le nombre de doses que peut consommer un individu et en


relation avec le degré de satisfaction obtenu par chacune d’elle, les économistes désignent le
degré de satisfaction par le vocable « util » ; prenons par exemple la consommation par
personne d’un certain nombre de verres d’eau ayant pour contenance 15 centilitres,
l’individu boira un certain nombre de verres pour lui procurer l’entière satisfaction et au-
delà, il commencera à éprouver une l’envie de les vomir car cela suscitera chez lui à partir de
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ce niveau un dégoût ; schématisons cet exemple par les données énoncées dans le tableau
suivant en supposant que la satisfaction complète est obtenue lorsque le nombre total de
verres d’eau lui procure 100 utils :

Nombre Quantité
de verres d’utils

1 40
2 65
3 85
4 100
5 80

Selon cet exemple, la satisfaction entière est obtenue grâce à la consommation de 4 verres
d’eau, au-delà il y a une désutilité dans la mesure où le nombre d’utils est passé à 80,
chutant de 20.

c- L’utilité marginale : Est mesuré par le degré de satisfaction procuré au fur et à mesure
que l’on augmente la quantité d’un bien ; ainsi le deuxième verre d’eau a procuré un nombre
additionnel d’utils de 25 car le premier a procuré 40 et leur total est de 65, à savoir selon les
données du tableau suivant :

Nombre
Utilité Utilité
de verres
totale marginale

1 40
2 65
25
3 85
20
4 100
15
5 80
-20

L’utilité marginale, qui situe les niveaux de satisfaction procurés par un ensemble de biens et
services, est un moyen qui permet à l’individu d’établir son budget car son revenu constitue
pour lui une contrainte en ce sens où il est limité tandis que ses besoins sont immenses. Il
sera amené à sacrifier la satisfaction de certains besoins au profit de celle des autres qui lui
paraissent les plus indispensables au cas où son revenu serait une importante contrainte, de
remplacer certains biens par d’autres qui lui procurent beaucoup plus d’utils…

Il est aussi bon de savoir qu’au niveau du pays, l’utilité marginale varie d’un individu à un
autre même au sein d’un ménage en ce sens où l’enfant en bas âge n’a pas les mêmes besoins
que ses parents ou ses frères et sœurs ; cela est aussi vérifiable lorsqu’il s’agit de comparer
l’utilité marginale d’un famille modeste à celle d’une famille aisée dont les revenus peuvent
être colossaux. La famille modeste éprouve des difficultés pour satisfaire quantitativement
les besoins d’alimentation tandis que la famille aisée non seulement sature ce genre de
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besoins mais elle l’améliore qualitativement : par exemple les repas de la première sont
composés davantage de céréales (pain, pâtes, couscous), de peu de variété de légumes,
quelquefois de fruits à bon marché et rarement de viande et de poisson ; les repas seconde
sont très riches en aliments divers et suffisamment fournie. Il n’est pas étonnant que dans le
premier cas une carence alimentaire existe chez l’individu et dans le second il s’empiffre
jusqu’à se rendre malade.
Ce qui par ailleurs nous amène à dire que ce n’est pas le lieu de résidence (sud, hauts
plateaux, nord, est, ouest, ville ou compagne…) qui influe sur la composition et la quantité
des biens susceptibles de satisfaire une même catégorie de besoins (alimentation, logement,
vêtements…) mais plutôt c’est le niveau du revenu.

Par conséquent la diversité et le volume des dépenses de consommation sont conditionnés par
le niveau du revenu, lui-même est propre à chaque catégorie socioprofessionnelle (ouvriers,
employés, agriculteurs, commerçants, forestiers, pêcheurs, médecins libéraux ou non,
avocats, juges, artisans, cadres d’entreprise dirigeants ou non…).Ainsi, le budget (revenu
limité) est structuré différemment d’une catégorie professionnelle à une autre. De même
qu’il faut dans ce cadre faire correspondre la structure du budget (alimentation, vêtements,
logement…) à la qualité des membres d’un ménage car parmi eux certains disposent de
revenu et d’autres pas du tout (enfants, vieillards, handicapés, femmes au foyer…).

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LEÇON N° 03: LA MONNAIE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir les
différentes formes de la monnaie.

PLAN DE LA LEÇON:

INTRODUCTION

I - L’UTILITE ECONOMIQUE DE LA MONNAIE

II - LES DIFFERENTES FORMES DE MONNAIE

III -L’INFLATION ET LA MONNAIE

IV - LE CHOMAGE ET LA MONNAIE

V - LA POLITIQUE MONETAIRE

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INTRODUCTION :
Votre observation de la société vous a conduit à constater que les agents économiques
entreprennent des activités en vue d’obtenir une certaine somme d’argent. C’est le moyen de
matérialiser les revenus qu’ils perçoivent en contrepartie du travail ou d’un autre moyen de
production qu’ils fournissent. Cela bien évidemment dans le but poursuivi par eux d’acquérir
immédiatement ou plus tard les biens dont ils ont besoin, objet de leur budget.

L’argent est partout, chez tout le monde, passe de main en main. Celui qui n’en a pas assez
rêve d’en accumuler et celui qui en est quasiment dépourvu s’inquiète pour son
avenir…même l’Etat n’est pas épargné devant l’importance prise par l’argent lorsqu’il s’agit
pour lui d’envisager la collecte de l’impôt ou de payer ses fonctionnaires. Tous les agents
économiques sont pris dans le tourbillon monétaire.

Commençons ensemble à comprendre d’abord l’utilité de la monnaie dans notre vie, ensuite
les raisons de ses limites à répondre à toutes les attentes des individus et enfin les liens
qu’elle pourrait sembler entretenir avec les autres aspects de la vie économique d’un pays,
sans omettre en outre de relever au terme de la réflexion l’existence ou l’absence de moyens
susceptibles de la maîtriser.

I.L’UTILITE ECONOMIQUE DE LA MONNAIE :

Le revenu est la contrepartie financière du travail, c’est la rémunération par exemple de


l’effort physique des ouvriers et de l’effort intellectuel des employés administratifs.

Toutefois, le revenu peut être distribué en nature. Ce mode de rémunération était pratiqué
autrefois en l’absence de la monnaie, voire il est pratiqué de nos jours surtout dans la pêche.
Dans cette activité ce qui est pêché est partagé généralement entre le propriétaire du
chalutier (ou sardinier), le capitaine et les marins, par exemple le premier recevrait la
moitié de la quantité du poisson pêché, le deuxième le cinquième et les autres le reste.
C’était le cas aussi en matière agricole, à savoir le régime du «khemas » caractérisé par le
partage de la récolte entre le propriétaire terrien et les paysans.

La rémunération en nature favorisait alors la pratique du troc ayant pour finalité l’échange de
biens entre eux. Par exemple les marins ou les paysans échangeraient le poisson ou les
légumes et fruits, en surplus chez eux, contre d’autres biens dont ils éprouvent le besoin à
titre de consommation et de production. Les nombreux inconvénients de ce mode d’échange
figuraient parmi les causes du recours à la monnaie en tant qu’intermédiaire dans les
échanges modernes.

Grâce à la découverte de la monnaie que le troc fût décomposé en deux opérations : L’achat
et la vente. Le marin, ou le paysan, écoulerait rapidement et facilement son produit au
mandataire contre de la monnaie en accomplissant l’acte de vente et ce dernier celui
d’achat. A son tour, le mandataire le vendrait aux commerçants détaillants qui se
chargeraient de le vendre aux consommateurs. Ces derniers l’achèteraient grâce à leurs
revenus déjà perçus en numéraires ou en espèces (monnaie).

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Nous pouvons déduire que la monnaie assure le déroulement des activités économiques : Le
marin de pêcher, le mandataire et les commerçants d’exercer leur rôle d’intermédiaires, les
consommateurs de reproduire leurs énergies productives… cela est valable aussi dans tous les
autres secteurs économiques : La monnaie permet à l’entreprise industrielle, par exemple,
d’acheter les matières premières pour les transformer en produits finis, de les vendre aux
grossistes qui les revendent aux détaillants, en tant qu’intermédiaires entre eux et les
consommateurs…

Ces échanges (ou transactions) se déroulent ainsi grâce à la fixation de prix pour chaque bien
ou service. Le prix n’est que l’expression monétaire en ce sens où la valeur d’un bien est
donnée par un certain nombre d’unités monétaires, tel bien est échangé contre 200 dinars et
tel autre contre 10 dollars… voire aussi 1 dollar contre 80 dinars. A ce propos nous pouvons
dire que la monnaie est un moyen de mesure utilisé dans la réalisation des transactions
commerciales.

Nous avons précédemment observé que les personnes, généralement dans leur démarche
rationnelle, sont prévenantes lorsqu’il s’agit pour elles d’utiliser leurs revenus pour satisfaire
leurs besoins, une partie est consacrée immédiatement pour leur consommation et une autre
pour celle reportée à plus tard. Le report de la consommation à une échéance est possible
que si elles épargnent d’ici là une partie de leurs revenus, c’est-à-dire constituer une
réserve. Généralement, le report de la dépense est justifié par le prix très élevé du bien à
acquérir ou par la célébration d’un événement prévisible, par exemple l’achat d’un véhicule
dont le prix ne peut être payé immédiatement et qu’il faut accumuler durant plusieurs mois,
voire plusieurs années, pour le premier cas de figure et pour le second cela peut être une
fête de mariage qui nécessiterait des dépenses considérables de consommations diverses
(aliments, vêtements, équipements, frais divers).

Nous pouvons déduire que la monnaie sert d’intermédiaire dans les échanges car elle
constitue un étalon de mesure des biens et services, un moyen de paiement des transactions
commerciales et une réserve de valeur.

II.LES DIFFERENTES FORMES DE MONNAIE :

Dans la vie courante, le règlement d’une dette, créée à la suite d’une transaction
commerciale, peut être effectué de différentes manières. La Sonelgaz accepte par exemple
que ses clients paient leurs quittances de consommation d’électricité et de gaz soit par
chèque, soit en espèces (en numéraires), voire par mandat-poste. Cette entreprise propose
même à ses clients de s’acquitter de leurs dettes en autorisant le Centre des Chèques Postaux
d’opérer le prélèvement de leurs comptes pour alimenter celui de la Sonelgaz, soit par le
moyen de virement de compte à compte.

Il est observé que les agents économiques (ménages, entreprises, administrations) des pays
avancés effectuent souvent leurs paiements soit par chèques, soit par carte monétique. Les
paiements en espèces (billets de banque et pièces de monnaie) sont généralement réservés
pour les achats de biens à prix modiques tels que les journaux, le pain…

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Ce qui n’est pas le cas chez nous (en Algérie) dans la mesure où la quasi-totalité des
paiements se font en espèces. L’utilisation des chèques et virements est observée toutefois
surtout chez les entreprises et les administrations de l’Etat.

Donc les formes de la monnaie sont constituées par les billets de banque, les pièces de
monnaie, les chèques, les virements et les cartes monétiques.

Successivement, selon l’évolution historique de la monnaie, est apparue d’abord la monnaie


fiduciaire et ensuite la monnaie scripturale.

La monnaie fiduciaire est représentée par les billets de banque et les pièces de monnaie.
Ces dernières sont désignées par le vocable de monnaie divisionnaire.

Tandis que la monnaie scripturale est constituée par les dépôts que les banques reçoivent de
leurs clients ; leur utilisation dans les transactions commerciales est réalisée grâce aux
chèques, virements et cartes monétiques.

Nous pouvons donc dire que la monnaie scripturale est beaucoup plus utilisée dans les pays
avancés que dans les pays sous-développés. Chez ces derniers plutôt c’est la monnaie
fiduciaire qui sert fréquemment comme moyen de paiement.

L’utilisation abusive de la monnaie fiduciaire favorise le marché informel que l’on désigne
dans le jargon populaire par marché noir. Celui-ci est un frein au développement des
économies des pays pauvres en ce sens où l’Etat éprouve des difficultés à collecter l’impôt
indispensable pour accomplir ses missions classiques de régulateur social. En effet, le marché
informel rend possible l’évasion fiscale.

Il est donc bien évident que plus l’utilisation de la monnaie scripturale est considérable plus
les transactions commerciales sont transparentes, sachant qu’elles constituent la base de
calcul et de collecte de l’impôt. Ce qui d’ailleurs explique le fait que les pays développés se
portent bien dans la mesure où l’Etat arrive à assurer correctement ses missions.

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III.L’INFLATION ET LA MONNAIE :

Dans le temps les prix fluctuent. Avant les années quatre-vingt-dix, le prix d’une baguette de
pain voisinait 1,5 DA et aujourd’hui 10 DA. C’est le cas de la quasi-totalité des autres biens et
services. Le tableau suivant illustre bien les variations de prix en ce qui concerne certains
produits de première nécessité enregistrés en 1971 et actuellement :

Unité : Dinar
Prix unitaire en Variations en
Biens
DA %
Désignation Unité 1971 2011 Globale

Pain..………..... 350 g 0,35 10 27.571


Riz ………….…. 1 kg 1,42 140 97.59
Mouton ……..…. 1 kg 11,5 750 64.21
Poulet ……..…... 1 kg 8,4 340 39.47
Lait ………….… 1l 0,9 25 26,78
Œufs ……….…. 1 pièce 0,41 9 20.95
Beurre ….... 250 g 2,77 110 38.71
Huile de table….. 1l 2,2 130 58.09
Pois chiches …… 1 kg 1,97 200 100.52
Pommes de terre. 1 kg 0,65 50 75.92
Orange … 1 kg 0,84 60 70.42

Cela peut être interprété globalement par une augmentation annuelle des prix au voisinage
de 10 % durant les trente-deux années écoulées.

Autrement dit, d’une façon très simplifiée et sur la base de cet exemple, pour acquérir la
même quantité de biens, il aurait fallu augmenter annuellement de 10 % du volume de la
monnaie. Ce qui voudrait dire aussi que le revenu devait augmenter de 10 % par an pour
permettre à un ménage de consommer toujours la même quantité de biens.

En outre, l’explication peut être celle qui consiste à dire que la monnaie a perdu sa valeur.
En effet, l’unité monétaire (1 dinar) permettait d’acquérir 100 centilitres (un litre pour 0,9
dinar) de lait en 1971 et maintenant que près de 4 centilitres (un litre pour 25 dinars), soit
une dégradation de valeur de 96 % (1 – 1/25).

Au début des années soixante-dix, le dinar permettait d’acheter environ 1 kg de pain et de


nos jours 34 DA pour la même quantité, là aussi le dinar a perdu près de 97 % (1 – 1/34) de sa
valeur.

Cette situation s’explique par les déséquilibres économiques enregistrés durant ce tiers de
siècle. En effet, les capacités de production du pays n’était pas en mesure de combler les

10  0,35
1
 27.57
0,35
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déficits apparus au niveau de la satisfaction des besoins de consommation. Cela est vérifié
lorsque l’on se rend compte du poids trop lourd pour l’économie nationale des importations,
surtout en matière de produits de première nécessité (céréales, lait, huile, sucre,
médicaments…).

Ce constat situe l’inflation au niveau des déséquilibres économiques en ce sens où


l’accroissement de la quantité de monnaie nationale remédie aux déficits de capacité de la
production nationale hors hydrocarbures (nous développerons plus loin ce point lorsqu’il
s’agira de traiter les termes du commerce mondial).

L’inflation a généralement pour origine la pression excessive de la demande des biens,


comme nous venons de le voir en matière de consommation relativement incompressible suite
surtout à une démographie galopante, et aussi leurs coûts.

Le salaire, en tant que coût de la main-d’œuvre, augmente dans le temps. Le taux horaire
était de l’ordre de 1,73 DA dès le milieu de l’année 1971 et maintenant autour de 100 DA,
soit une variation annuelle de 13,5 %. Le prix des matières premières aussi augmente, c’est
par exemple le cas du ciment en tant qu’élément de coût d’un logement et dont le prix était
en 1971 de 100 DA la tonne et maintenant près de 6 000 DA, soit une variation de 13,65 % par
an.

Pour conclure l’inflation, ayant pour origine la demande ou/et les coûts, entretient une
relation de causalité avec la monnaie, généralement elle suscite un accroissement de son
volume.

IV.LE CHOMAGE ET LA MONNAIE :

Vous avez certainement constaté dans la vie courante que ceux qui ne travaillent pas
constituent une charge pour leur famille et aussi pour la société toute entière. Parmi eux
seuls ayant la capacité de travailler qui peuvent être considérés comme chômeurs, les
enfants, les vieillards ou les handicapés ne peuvent pas être classés dans cette catégorie de
gens inactifs et en mesure de travailler.

Le B.I.T (Bureau International du Travail relevant de l’Organisation des Nations Unies)


considère comme chômeurs les personnes qui sont, durant la semaine de référence, sans
travail, disponibles pour travailler et surtout qui sont à la recherche d’un travail.

Selon cette définition, les femmes au foyer ne sont pas considérées en chômage, de même
que les jeunes gens oisifs et ne faisant pas de demande d’emploi par l’intermédiaire des
bureaux de main-d’œuvre, relevant d’un organisme officiel susceptible de procéder au calcul
du taux de chômage sévissant dans le pays.

Existe-t-il un rapport entretenu entre le chômage et la monnaie ? C’est l’objet de cette


rubrique du cours. Toutefois, le chômage volontaire est écarté de notre champ de réflexion
dans la mesure qu’il ne rentre pas dans la définition du BIT, c’est-à-dire la population des
personnes en mesure de travailler et qui n’éprouvent pas le besoin de faire des demandes
d’emploi ; il s’agira plutôt ici de chômage involontaire qui frappe les gens en situation de
recherche d’un emploi.

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L’économiste de renom J.M. KEYNES établit un rapport direct entre l’inflation et le chômage
en développant la théorie de l’inflation contenue. La situation qui lui est favorable est celle
rencontrée lorsque les entreprises maintiennent leurs prix (demeurant fixes ou constants)
pendant qu’elles sont confrontées à la pénurie de main-d’œuvre. Elles évitent délibérément
l’augmentation du coût de main-d’œuvre, suite à des recrutements nouveaux, susceptibles
de résoudre leur problème en matière d’accroissement de leurs capacités de production. Ce
cas de figure existe lorsque l’offre de main-d’œuvre est favorable aux travailleurs préférant
le chômage, malgré qu’il puisse paraître volontaire car les travailleurs dans ce cas sont en
situation de recherche d’emploi.

Cependant, les chômeurs demeurent une charge dans le cadre de la solidarité sociale. Comme
l’inflation détériore le pouvoir d’achat de la monnaie, le chômage en fait de même. Cela
nous ramène à l’Etat-providence que nous avons traité auparavant. Dans ce cadre, le coût
social est supporté grâce aux mécanismes des transferts, formés par les cotisations sociales et
par la collecte de l’impôt.

Il s’agit donc de financer le chômage grâce aux transferts constitués par les retenus sur les
revenus. Il est bien évident que l’augmentation du coût du chômage, que doit supporter la
CNC (Caisse Nationale du Chômage), se traduirait fort probablement par l’élévation du taux
des cotisations des assurances sociales pour les entreprises et pour les travailleurs disposant
de revenus.

Les cotisations d’assurances sociales entrent dans la formation des coûts, donc des prix.
L’inflation par les prix est donc inévitable et ce qui nous ramène au problème
d’accroissement monétaire et de perte de pouvoir d’achat.

L’accroissement des retenues sociales sur les salaires des travailleurs aurait pour conséquence
la modification dans leur comportement de consommateurs et d’épargnants, de deux choses
l’une : Ils réduisent soit leur train de vie, soit leurs épargnes ou placements productifs. Cela
entraînerait, dans les deux cas de figure, le ralentissement de la vie économique et des
équilibres au niveau des entreprises. Celles-ci pour maintenir le profit, elles auront tendance
à augmenter leurs prix au cas où elles seraient confrontées à des méventes…

En résumé, le chômage entretient des liens avec l’inflation et le déséquilibre monétaire, son
accroissement en est la cause. La dernière crise financière que l’Argentine a subi récemment
en est un bon exemple ; faute de quantité suffisante en monnaie à cause de l’exacerbation
du chômage, les argentins étaient contraints à s’adonner aux pratiques du troc que l’on
croyait disparu, quand bien même ils étaient conscients que ce mode d’échange constitue un
frein au progrès social.

V.LA POLITIQUE MONETAIRE :

Nous venons d’établir des liens de causalité entre la monnaie et certains facteurs des
déséquilibres économiques. Prévenir et lutter contre ceux-ci nécessite une politique qu’un
système bancaire puisse concevoir et mettre en application. Il s’agit du cadre institué par la
Loi n° 90-10 du 14 avril 1990, modifiée et complétée par l’ordonnance n° 03-11 du 26 août
2003 relative à la monnaie et au crédit.

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Pour la bonne compréhension de l’objet de la politique monétaire, il est bon d’abord de
traiter ces supports, ensuite de situer les organes du système bancaire qui les utilisent et,
finalement, de saisir les leviers qu’elle nécessite pour sa mise en œuvre mais après avoir
traité le fondement théorique de l’équilibre économique.

1. La masse monétaire et ses contreparties :

La fonction prépondérante de la monnaie réside dans son utilisation comme moyen de


paiement des transactions commerciales. Les moyens de paiement, comme nous l’avons vu
précédemment, sont matérialisés par la monnaie fiduciaire (billets de banque et pièces de
monnaie) et par la monnaie scripturale (dont les supports sont le chèque, le virement, la
carte monétique…) devenue possible grâce à la constitution des dépôts bancaires. C’est ce
que l’on appelle dans le jargon économique la masse monétaire.

En d’autres termes, la masse monétaire comprend globalement les billets de banque (car la
monnaie divisionnaire n’est que leur constituant) et les dépôts, soit en désignant la masse
monétaire par la lettre M et ses deux éléments par B (billets de banque) et D (dépôts) :

M = B + D (1)

Les besoins monétaires « M » en matière de transactions commerciales s’expriment donc en


quantité de « B » et de « D ». La première est mise en circulation par la banque centrale à
qui l’Etat a délégué son privilège de l’émission de la monnaie et la seconde relève du
domaine des banques commerciales.

Si la quantité de billets mise en circulation peut être maîtrisée par l’Etat, par contre les
dépôts peuvent lui échapper parce qu’ils sont essentiellement formés par des crédits que les
banques octroient à leurs clients. Ce qui constitue ici le problème essentiel que la politique
monétaire doit résoudre pour éviter les déséquilibres économiques.

En plus du crédit qui est la contrepartie des dépôts, il existe deux autres à savoir : Les
réserves de change et les avances que la banque centrale accorde au Trésor public, soit en
désignant par « CP » la contrepartie de la masse monétaire « M » et ses éléments, par « R »
les réserves de change, « T » les concours accordés au Trésor par la banque centrale et « C »
les crédits à l’économie accordés par les banques commerciales :

CP = R + T + C (2)

Evidemment la relation (1) est équivalente à la relation (2), c’est-à-dire :

M = CP ou B+D = R+T+C

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A la date du 31 décembre 1999 en milliards de dinars, ces agrégats monétaires ont été les
suivants :
Contreparties Masse monétaire

Eléments Montant Eléments Montant

Réserves de 169,6 Billets et pièces 440,3


change
Dépôts 1 028,1
Avances Trésor 159,0

Crédits à 1 139,8-
-----------
l’économie ---------
1 468,4
1 468,4

Nous pouvons confirmer ce qui a été dit précédemment à propos de la préférence pour la
monnaie fiduciaire encore importante dans notre pays, à savoir :

440 ,3
 0,29 985
1 468 ,4

Soit près de 30 % de la masse monétaire est constituée par des billets de banque et pièces de
monnaie, dans les pays développés est bien moins élevée que cela.

2. Le système bancaire :

Le système bancaire peut être schématisé ainsi selon les dispositions de la loi sur la monnaie
et le crédit :

Le Gouverneur
Préside
Dirige informe
Le C.M.C 2

La Banque d’Algérie
La Commission bancaire
Instruit et refinance
Réglemente
Le Trésor contrôle
Les banques commerciales

2
Conseil de la monnaie et du crédit, composé de neuf membres désignés par le Président de la République au même titre que le Gouverneur
de la Banque centrale.

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Au sommet du système bancaire, le gouverneur coordonne les activités du Conseil de la
Monnaie et du Crédit et de la Commission Bancaire en les présidents et aussi la Banque
d’Algérie en la dirigeant.

La politique monétaire est décidée par le Conseil de la Monnaie et du Crédit en promulguant


les règlements. Informée, la Banque d’Algérie y contribue pour soutenir la politique
monétaire et l’entretenir grâce aux instructions qu’elle édicte pour définir les modalités
pratiques de son application utile aux banques. La Commission Bancaire veille à la bonne
application des dispositions des règlements et des instructions.

La Banque d’Algérie refinance les banques en organisant et en orientant le marché


monétaire, moyen par lequel elles obtiennent des crédits sous forme de réescompte d’effets,
d’opérations de pension et d’avances diverses. Le Trésor comble son déficit de trésorerie en
obtenant auprès de la Banque d’Algérie des avances, crédit ne dépassant pas la durée de 240
jours (moins d’un an).

Les banques, titulaires de comptes ouverts dans les livres de la Banque Centrale qu’elle
alimente suite au refinancement qu’elle leur accorde, distribuent grâce à cela et à d’autres
moyens (dépôts de la clientèle et fonds propres) des crédits à leurs clients (entreprises et
ménages) selon les normes définies et prévues par la réglementation bancaire (règlements du
CMC et instructions).

Les crédits distribués par les banques aux clients forment leurs dépôts qu’ils utilisent aux
moyens de chèques, virements et autres instruments de paiement.

Schématisons tout le processus de distribution des crédits à l’économie ainsi :

Banque d’Algérie

Refinance

Les Banques qui

Accordent des crédits qui forment

Les Dépôts des agents économiques


(Ménages et entreprises) qui les utilisent grâce

Aux supports de paiement


(Chèques….et billets de banque) pour

Dénouer les transactions commerciales

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La Banque d’Algérie fait supporter un taux d’intérêt (loyer de l’argent) aux banques variable
selon la nature du crédit (en mai 2003 le taux de réescompte fixé à 4,5 % et le taux de
découvert beaucoup plus élevé). Il s’agit ici du prix d’achat de leurs ressources financières.

Les banques à leur tour font supporter à leur clientèle des taux d’intérêts supérieurs à ceux
pratiqués par la Banque Centrale. Cela leur permet de réaliser des marges bénéficiaires.

Donc l’argent a un coût, par exemple : Obtenir un crédit de 100 unités monétaires au taux de
8 % coûterait à son terme 108, c’est-à-dire généralement au moment de son remboursement.
Les huit unités monétaires sont supportées par l’utilisateur du crédit et constituent la marge
bénéficiaire pour la banque qui l’accorde.

3. La recherche de l’équilibre économique :


Vous avez décidé un jour d’observer combien de fois le billet de 200 DA, compris dans la
somme de 10 000 DA retirée de votre compte postal, a changé de main. Vous en êtes servi
pour acheter 2 Kg d’abricot ; le marchand de fruits l’a restitué à votre ami contre un billet de
500 DA suite à son achat de 3 Kg de pommes ; votre ami s’en est servi pour acheter 10
baguettes de pain ; le boulanger l’a rendu à un de vos voisins qui l’utilisa pour acheter 4 litres
de lait chez le crémier du quartier, ce dernier l'avait remis à son fournisseur qui le déposa à
sa banque pour alimenter son compte. Vous tirez la conclusion que votre billet de 200 DA a
permis le dénouement de 4 transactions (achats séparés d’abricots, de pommes, de pain et de
lait), c’est-à-dire il a circulé quatre fois.

FISCHER, suite à ses travaux de recherche, avait abouti à intégrer la vitesse de la monnaie
dans sa théorie des équilibres économiques. Il avait pris, dans ce cadre en ligne de compte, la
masse monétaire « M », sa vitesse de circulation « v » entre les agents économiques, le
niveau général des prix « p » pratiqués et le volume des transactions « t » donnant lieu à la
relation suivante :
M.v = p.t ou (B + D).v = p.t
(3)

On a : p.t = PIB

Cela se traduit ainsi pour notre exemple :

v = 4, M = 100 et p.t = 400.

La lecture de cette relation correspond à la théorie quantitative de la monnaie, c’est-à-dire


que la monnaie est une variable sur laquelle peut agir l’autorité monétaire (le Conseil de la
Monnaie et du Crédit). Dans ce cas par exemple ; l’inflation a pour origine la quantité de la
monnaie car elle apparaît comme la conséquence dont la cause est le supplément de
monnaie.

Ainsi, si la vitesse de rotation « v » demeure constante tandis que la quantité de monnaie


« M » augmente équivaudrait à l’augmentation des transactions en terme de valeur « v.t ».
Celle-ci (variation des transactions en valeur) peut être le résultat soit de l’élévation du
niveau général « p » des prix, soit au contraire l’augmentation du volume des transactions

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« t » avec des prix constants, soit aussi l’accroissement simultané et proportionné des deux
« v.t ».

Prenons un cas concret pour mieux comprendre cela. Soit :


M = 100 (milliards de dinars) ; v = 20 ; p = 5 ; t = 400. La relation est donc :
100 × 20 = 400 × 5 (avec niveau d’équilibre de
2000)
Si la vitesse de circulation demeure constante et la masse monétaire accroît de 10 unités (dix
milliards), l’équilibre pourrait être réalisé selon certains cas.

Le premier cas consiste à réaliser une augmentation du volume de la production à un niveau


de prix demeurant constant, soit :

110 × 20 = 440 × 5 (niveau 2200)

Cette hypothèse est invraisemblable dans la mesure où cela nécessite des investissements
pour augmenter la capacité de production des entreprises.

L’hypothèse la plus probable est celle que l’on observe souvent, à savoir le maintien du
niveau de production et l’accroissement de la demande des consommateurs car leurs revenus
sont améliorés de 10 unités monétaires. Cette situation est inflationniste ce qui est vérifié
par la relation :

110 ×20 = 400 × 5,5

Le seuil général des prix est passé ainsi de 5 à 5,5 pour maintenir l’équilibre économique au
niveau de 2 200, ce qui ne résout pas le problème de quantité de monnaie.

Dans ce cas, l’autorité monétaire (le CMC) doit anticiper en prenant des mesures à maintenir
toujours la masse à 100 et en évitant la masse additionnelle de 10. C’est une mesure de
politique monétaire que nous allons qualifier après le deuxième exemple que nous allons
traiter maintenant.

Il peut se produire que la vitesse de rotation augmente. Ainsi 20 passerait à 25. Si nous
voulons maintenir l’équilibre au niveau de 2000 (400 × 5), il faudrait réduire la masse
monétaire de 20 afin de la ramener de 100 à 80, en effet :

80 × 25 = 400 × 5

Cela maintiendrait le niveau initial de 2 000, pouvoir d’achat constant que souhaiteraient les
consommateurs.

Quel que soit le cas de figure de variation de la vitesse de circulation, l’autorité monétaire
veillerait à ce que le niveau de la masse monétaire soit celui qui permet de réaliser les
équilibres économiques de telle sorte à éviter l’inflation. C’est pour cela que nous avons
cherché dans notre exemple à maintenir le niveau général des prix à 5.

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Sachant que la masse monétaire est formée de billets de banque et de dépôts susceptibles de
croître à la suite d’octroi de crédits additionnels, l’autorité monétaire agirait sur ceux-ci
(crédits) pour juguler l’inflation grâce aux mesures de politique monétaire qu’elle fera
appliquer aux banques.

4. Mesures de politique économique :


Ratio de solvabilité : La réglementation bancaire oblige les banques à distribuer les crédits
de telle sorte que leurs fonds propres (capital libéré + réserves diverses) rapportés au total
des crédits à distribuer soit supérieur ou égal à 8 % ; pour des fonds propres de 100 unités
monétaires, le volume maximum des crédits à accorder serait de 1250 ou le volume serait
inférieur à ce montant, par exemple 1 000 DA pour lequel le ratio de solvabilité est de :

100
 0,1 soit 10 %  8 %
1 000

Cette mesure oblige les banques à plafonner le montant des crédits qu’elles accorderont à
leurs clients.

Taux de réescompte : L’autorité monétaire encourage la distribution des crédits par les
banques en opérant des diminutions du taux de refinancement, au cas où elle décide de
réduire le coût des ressources des banques. Elle procède à son élévation lorsque qu’elle veut
éviter l’inflation pour décourager la distribution en contenant ou réduisant les dépôts
bancaires. Il s’agit en fait ici d’accroissement du coût de l’argent qui découragerait les
banquiers car elles le répercuteraient sur le coût de distribution des crédits qui exercerait
une pression sur leurs marges bénéficiaires.

« L’open market » : La banque centrale procède à des ventes de titres (bons du Trésor par
exemple) aux banques à des prix compétitifs (inférieurs à ceux pratiqués sur le marché
financier) pour éponger leurs surliquidités ; le but est de réduire leur capacité de distribution
de crédit en agissant sur leurs encaisses de telle sorte à les réduire.

La réserve obligatoire : La banque centrale oblige les banques à faire bloquer une partie de
leurs liquidités à son niveau ; cette procédure consiste pour elle, à faire appliquer par les
banques un certain taux sur les dépôts qu’elles détiennent pour le compte de leurs clients.
Soit par exemple pour la banque X, les dépôts que ses clients lui ont confiés s’élèvent à 2
milliards de dinars et que la banque centrale a fixé le taux de réserve obligatoire à 4,55 %, la
banque X bloquera en monnaie fiduciaire (billets de banque) la somme de :

2 000 000 000 × 4,55 % = 31 000 000

Cette somme de 31 millions de dinars est soustraite des liquidités de la banque X, ou encore
ses capacités de distribution des crédits sont diminuées de ce montant-là.

Bref, la politique monétaire a pour objet le maintien d’un certain niveau de la masse
monétaire, en relation avec sa vitesse de circulation, dans le but de juguler l’inflation.
L’autorité monétaire l’utilise comme moyen d’action sur les liquidités des banques.

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LEÇON N° 04 : LE MARCHE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir le


marché et ses différents types.

PLAN DE LA LEÇON :

I – GENERALITES
1- La contrainte des moyens
2- Les notions de marché

II – LA DEMANDE
1- Définition
2- La demande globale d’un bien
3- La demande individuelle d’un bien

III – L’OFFRE
1- Définition
2- L’offre globale d’un bien

IV – LA FORMATION DES PRIX


1- Définition
2- L’équilibre du marché
3- Le mécanisme du marché

V – DIFFERENTES SORTES DE MARCHE


1- Notion d’espace géographique
2- Notion d’objet du marché
3- Marchés informels
4- L’ « e- commerce »

CONCLUSION

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I.GENERALITES :

1. La contrainte des moyens :


Les agents économiques, notamment les ménages et les entreprises, perçoivent des revenus
(salaires, rentes, profits, recettes des ventes…) dans le but de les utiliser au niveau du
marché ; là où ils achèteront les biens et services susceptibles de satisfaire leurs besoins de
nourriture, d’habillement, de sécurité, de production…

Toutefois, chaque ménage n’acquiert3 les biens et services, dont il éprouve le besoin, que
dans la limite de ce que lui permet le niveau atteint par son revenu monétaire.

Cela est vrai aussi pour l’entreprise, car elle non plus ne peut écouler une certaine quantité
de ses marchandises sur le marché que selon ce que peuvent lui permettre ses capacités de
production.

Les ménages et les entreprises, respectivement, se présentent au niveau du marché en tant


que demandeurs et offreurs, ou bien se rencontrent, pour procéder aux échanges selon la
limite de leurs moyens financiers ; les uns acquièrent les biens, selon ce que leurs revenus
leur permettent, et les autres n’offrent sur le marché que ce qu’ils peuvent produire, même
si souvent l’offre totale et la demande globale seraient déséquilibrées.

Ce qui nous amène à poser le problème de choix à faire entre différents biens et services
pour satisfaire nos besoins.

S’agit-il d’acheter plutôt tels légumes et fruits que tels autres, beaucoup de céréales (pain,
semoule, farine, pâtes…) que de viande (rouge de veau ou de mouton, poisson, poulet…) ? De
tels choix satisfont certains besoins et non tous les besoins.

En effet, à chaque ménage, par exemple, son mode de vie, telle est la réalité de la vie.
Cependant, elle peut l’améliorer en travaillant davantage pour accroître ses revenus
monétaires.

Dans l’histoire de l’humanité, une telle réalité a toujours été présente. D’ailleurs le marché,
en tant que catégorie économique, existe depuis une certaine époque.

2. Les notions de marché :

En remontant loin dans le temps, comme nous venons de l’exposer plus haut, le marché était
une nécessité pour les individus pour échanger entre eux des biens, sous forme de troc
d’abord et qui ensuite s’est décomposé en opérations d’achat et vente grâce à l’introduction
de la monnaie, en un lieu donné et à un moment déterminé. Donc à l’origine le marché
désignait un lieu où les gens se donnaient rendez-vous pour réaliser leurs opérations de troc,
convenance4 d’échanges d’ailleurs qui est maintenue jusqu’à nos jours.

3
Acquiert : Verbe acquérir, voulant dire devenir possesseur de quelque chose.
4
Convenance : Rapport que deux choses peuvent avoir d’une façon conforme ou qui détermine leur accord.

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En effet, n’observez-vous pas l’organisation de marché d’une façon périodique en un lieu
donné ? C’est le cas pour le commerce des véhicules d’occasion ou aussi le cas des quinzaines
commerciales et, encore, l’organisation de marchés hebdomadaires de certains biens tels les
produits domestiques comme ceux de l’électroménager et d’habillement.

Nous pouvons relever en outre que ces marchés sont spécialisés dans le commerce de gros ou
de détail d’un seul ou plusieurs biens. L’exemple est aussi celui des foires commerciales
nationales ou internationales organisées dans chaque pays.

Toujours selon la référence à l’espace (lieu) où se déroulent les opérations d’échange, le


marché s’est élargi en lui attribuant une zone géographique. Nous vivons actuellement à l’ère
du regroupement de certains pays dans le cadre d’un marché continental ou régional.

Par ailleurs, toutes les Nations du monde songent5 depuis les années quarante, tout juste
après la fin de la deuxième guerre mondiale, à la mondialisation du marché. Ce projet a
commencé à être une réalité avec la mise en application progressive des décisions de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

En plus des notions d’espace, on distingue celles liées à la population et à la forme juridique
des relations commerciales entre des partenaires économiques, ainsi, le marché de l’énergie
qui nous renvoie aux entreprises chargées de sa production et de leur clientèle. Quant à la
notion juridique, elle évoque6 l’objet ou la qualité des agents économiques du contrat
d’échange : Le marché des fournitures, les marchés publics, le marché des matières
premières, le marché du travail, le marché des capitaux.

Par conséquent, le marché peut être déterminé par le lieu d’échange ; zone géographique du
commerce, le contrat d’échange et la population le constituant. Ces notions sont apparues à
la suite du progrès enregistré par le commerce à travers l’histoire de l’humanité. Voire7, il
est question maintenant du commerce électronique, encore une autre forme de marché.

Procédons maintenant d’abord à l’étude, selon l’approche marketing 8, des différents types de
marchés pour traiter ensuite des perspectives9 qui leur sont envisagées, cela avant d’analyser
les mécanismes de formation des prix au plan théorique tel que les « néoclassiques » les ont
formulés, école de pensée économique qui fera l’objet d’un traitement à part plus loin dans
ce même cours.

5
Songer : Penser à quelque chose ou se préoccuper d’elle.
6
Evoquer : Rappeler par la mémoire.
7
Voire : Et même.
8
Marketing : Discipline ayant pour objet l’étude de marché et les techniques de communication et de vente.
9
Perspectives : Idées que l’on se fait pour un événement susceptible de se produire dans l’avenir.
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II.LA DEMANDE :

1. Définition
:
La demande est l’expression des besoins selon leur utilité et leur volume. A vrai dire :

La demande est exprimée par le degré d’intensité10 que les besoins exercent sur un
individu ou/et sur une collectivité.

Dans la pratique, la demande est déterminée sur la base de la quantité des besoins.
Toutefois dans ce cadre ne sont pris en compte que les besoins solvables, c’est ceux qui sont
susceptibles d’être satisfaits grâce aux mécanismes du marché.

Pour cela, il est tenu compte aussi de la variation de la demande dans le temps. La raison
réside par le fait que les besoins, généralement, augmentent en intensité ou en quantité mais
ils ne peuvent être satisfaits que dans la limite imposée par les niveaux des prix et revenus.

Donc la demande varie dans le temps. Le lieu où elle est exprimée l’influence aussi dans sa
composition, à savoir elle obéit au mode de vie de la société pour laquelle elle est
déterminée, dans la majorité des cas, l’observation des règles religieuses, en matière de
consommation, elle est la plus déterminante, ainsi pour une telle communauté, la
consommation de la viande du porc est permise, tandis que pour les musulmans, elle est
strictement interdite. Ce qui nous amène à dire aussi que les consommateurs opèrent des
choix en matière d’achats de biens.

2. La demande globale d’un bien :


Nous venons de constater brièvement que la demande est influencée par, non seulement, le
niveau des prix d’un bien donné et des revenus des consommateurs, mais aussi, par le
moment et lieu où ils l’expriment, sachant qu’elle ne satisfait que les besoins solvables et
que les biens qui la forment sont utiles pour les consommateurs.

Soit la consommation quotidienne de baguettes de pain en Algérie est la suivante, sachant


que sa quantité est exprimée en fonction du prix unitaire du pain et que nous envisageons de
représenter sous forme de courbe mathématique :
Points Prix unitaire Quantité
(coordonnées) (unité : dinars) (millions de baguettes)

A 16 37
B 12 40
C 8 50
D 4 62
E 2 83

10
Intensité : Degré d’activité, d’énergie, de puissance, de pression.

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Sur la base de ce tableau nous pouvons constater qu’à chaque niveau de prix d’une baguette
de pain, existe une certaine quantité demandée par la population, plus le prix diminue et
plus la quantité globale augmente. Situons les points (les coordonnées de la courbe de la
demande) sur le graphe suivant, dont l’axe des coordonnées représente les différents niveaux
de prix et celui des abscisses les quantités demandées :

90
80 83
70
60 62

Quantité
50 50
40 40 37
30
20
10
0
1 2 3 4 5

Prix

La capacité d’achat du pain pour l’ensemble de la population algérienne est la suivante pour
chacun des paliers (A, B, C, D et E), obtenue en multipliant le prix unitaire par la quantité
correspondante, à savoir :

Paliers Demande globale


(coordonnées) (en millions de dinars)

A 592
B 480
C 400
D 248
E 166

Ceci peut se traduire par le fait que la satisfaction des besoins en pain s’obtient au fur et à
mesure que les prix baissent. Les ménages pourraient, dans ce cas, améliorer leur pouvoir
d’achat et les gains obtenus (par exemple 152 millions entre les dépenses comprises entre
248 et 400 millions) les consacrer aux achats d’autres biens et services ou les épargner.

3– Demande individuel d’un bien :


Toutefois dans ce cas de figure, un ménage, qui ne dégage pas d’excédent monétaire à
consacrer pour l’achat d’autres biens ou/et pour l’épargner, doit d’abord obtenir l’intégralité
de satisfaction tirée du bien considéré (le pain dans le cas de notre exemple). Cela veut dire
aussi que le ménage atteint le maximum de consommation du bien, car au-delà de ce niveau
de satiété11 la consommation additionnelle peut nuire à sa santé et elle constitue pour lui
plutôt une souffrance. La surconsommation est, non seulement, un gaspillage mais aussi elle
crée une désutilité.

11
Satiété : Etat d’une personne rassasiée.

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A ce niveau de raisonnement, nous traitons alors la volonté d’achat d’un ménage ou d’un
individu. Poursuivons notre réflexion sur le même produit, à savoir le pain. Un individu est
rassasié12 en consommant encore une fois trois baguettes de pain, davantage il constitue pour
lui un supplice et moins son besoin n’est pas satisfait intégralement. Représentons cela selon
les données du tableau suivant :

Nombre de Degré (%) de Utilité


baguettes ou satisfaction ou utilité marginale
quantité totale

1 50 50
2 80 30
3 100 20
4 40 - 60
5 20 - 20

3.1- L’utilité cardinale : Sur la base de cette réflexion que nous venons d’emprunter à la
pensée « néoclassique », nous pouvons conclure que l’accroissement de la consommation
d’un bien trouve sa limite au moment où la satisfaction d’un besoin est saturée.

Il est question ici de l’utilité cardinale selon laquelle l’utilité marginale, différence entre
deux niveaux de satisfaction ou d’utilité totale, régresse et tend vers zéro au fur et à mesure
que l’on ajoute des doses d’aliments.

3.2- L’utilité ordinale :Dans la vie pratique toutefois cela n’est pas observé par les
consommateurs. En effet, la notion d’utilité varie d’un individu à un autre et aussi il est
difficile de la mesurer avec la précision souhaitée. D’ailleurs le pain ne se consomme pas
seul, quand bien même que sa quantité varie selon le niveau et la qualité de vie d’un
ménage.

Dans cet ordre d’idées, en ce qui concerne le ménage, ou plus précisément la maîtresse de
maison et son mari, il s’agira plutôt de faire des choix sur les plats à préparer sur la base de
leur contenu et de leur qualité. Leurs choix sont basés sur leurs préférences portées sur tel ou
tel plat. C’est la notion d’utilité ordinale qui consiste à hiérarchiser ou classer selon ses
préférences les biens et les services.

12
Rassasié : Apaisé complètement de la faim.

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III – L’OFFRE :

1. Définition :
L’offre est exprimée à travers le volume de production d’une entreprise susceptible d’être
écoulé sur le marché ; elle est la contrepartie de la demande.

Contrairement au consommateur qui envisagerait de tirer le maximum de satisfaction de ses


achats de biens et services, l’entrepreneur (ou le commerçant) par contre, chercherait à
augmenter son bénéfice. Il ne mettra un bien ou un service sur le marché que si cette
condition est remplie.

Le prix est le principal déterminant dans la décision d’offre de l’entrepreneur. La


justification réside dans le fait que le prix est imposé par le marché à l’entrepreneur. Sa
stratégie consisterait pour lui à produire au moindre coût.

L’efficience de la gestion de l’entreprise repose sur la quête permanente d’un rendement des
facteurs de production (matières premières, équipements, main-d’œuvre…) de plus en plus
élevé ou d’une productivité souhaitée.

Efficience, rendement et productivité feront l’objet d’un développement ultérieur dans ce


cours. Cela nous fait toutefois évoquer les capacités de production d’une entreprise ;
l’importance de ses moyens influence le volume de sa production, de même, plus ces moyens
sont sophistiqués, plus l’entreprise aura des avantages en matière de qualité du bien ou du
service destiné au marché.

La nature et la taille des moyens ainsi que leur modernisation en rapport avec les nouvelles
technologies constituent autant d’atouts13 pour se positionner vis-à-vis des concurrents au
niveau du marché. Tout cela fera l’objet d’un traitement particulier plus tard au niveau du
cours. Par contre contentons-nous pour le moment de traiter l’offre de l’entreprise et ses
différents aspects.

13
Atout : Moyen de réussite ou de succès.

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2. L’Offre globale d’un bien :
Illustrons l’offre globale du pain. Il sera question maintenant de déterminer la quantité à
faire écouler au niveau du marché selon, à la fois, les capacités de production de l’entreprise
et les prix pratiqués, données que nous avons estimées ainsi selon le tableau suivant :
Points Prix unitaire Quantité
(coordonnées) (unité : dinar) (millions de baguettes)

F 16 100
G 12 70
H 8 50
I 4 30
J 2 20

D’où la représentation de la courbe de l’offre globale :

120

100 100

80
Quantité

70
60
50
40
30
20 20

0
1 2 3 4 5
Prix

Nous relevons bien que la pente de cette courbe est croissante ; la baisse des prix est suivie
par la réduction du volume de l’offre, tendance opposée à celle de la demande. Dans cet
ordre de raisonnement, les recettes globales en millions de dinars sont ainsi établies pour
chaque niveau de l’offre :
Paliers Recette globale
(coordonnées) (en millions de dinars)

F 1600
G 840
H 400
I 120
J 40

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Alors que les profits enregistrés pour chaque palier sont les suivants en relation avec les taux
de rentabilité financière correspondants obtenus en divisant leur montant par le chiffre
d’affaires (recette globale) :

Profits
Paliers
(coordonnées) Montants Taux
(en millions de dinars) (en %)

F 48 3
G 58,8 7
H 72 18
I 26,4 22
J 10 25

L’offre globale se situerait au niveau du palier « H » parce que le bénéfice atteindrait le


montant maximum bien que le taux de rentabilité serait de 18 %. Son augmentation et sa
réduction ne procurent pas de profit plus élevé. Le raisonnement des entrepreneurs tendrait
vers la fixation du niveau de leur production journalière au voisinage de 50 millions de
baguettes.

Au-dessus de ce volume de production, les entreprises doivent augmenter leur capacité de


production en investissant, ce qui engendrait des coûts supplémentaires causant la réduction
de leur profit. C’est ce que nous pouvons relever sur le tableau : Pour des productions de 100
et 70 millions de baguettes, les profits respectifs sont de 48 et 58,8 millions contre 72
millions de dinars pour un niveau de production inférieur situé à 50 millions de baguettes.

De même pour des niveaux de production inférieurs à 50 millions de baguettes, les profits
sont aussi inférieurs : 30 et 20 millions susceptibles de réaliser des profits correspondants de
26,4 et 10 millions de dinars ; cela bien que les taux de rentabilité sont plus élevés
soit respectivement de 22 % et 25 % contre seulement 18 % portant sur le choix retenu par les
entreprises.

Dans les deux cas de figures extrêmes et rejetés, les entreprises n’arriveraient pas à couvrir
les charges fixes (amortissements des équipements et main-d’œuvre essentiellement) ; dans
le premier cas, des productions supérieures à 50 millions de baguettes, les charges fixes sont
très importantes en raison du coût élevé des nouveaux investissements, et dans le second,
elles demeurent globalement constantes mais croissantes pour chaque baguette vendue.

Dans les deux cas, il y aurait un sous-emploi des équipements et moyens humains, c’est-à-dire
les entreprises fonctionnent en dessous de leurs capacités de production.

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IV- LA FORMATION DES PRIX :

1. Définition
:
Le prix est l’expression monétaire de la valeur marchande d’un bien ou d’un service.
Autrement dit, le prix est le nombre d’unités monétaires qu’il faut échanger contre un
nombre d’unités d’un bien ou contre un service déterminé.
Dans la réalité d’une économie libérale ou de marché, les prix ne demeurent pas fixes ou
constants et obéissent à la loi de l’offre et de la demande. Cette loi est d’ailleurs
actuellement vérifiée en Algérie en ce qui concerne, dans la majorité des cas, de certains
marchés tels ceux des fruits et légumes, des viandes et poissons et des « biens d’occasion ».

Certes, certains prix de certains biens demeurent constants mais pas pour une longue
période. La baguette de pain autrefois valait 1 DA tandis que maintenant son prix moyen est
de 8 DA. Depuis quelques années les prix de l’eau, de l’électricité, du gaz, des carburants et
de certains autres biens enregistrent des hausses, chaque semestre ou à chaque nouvelle
année.

Ces variations obéissent aux lois du marché de chaque bien. Les prix soutenus par l’Etat des
produits de première nécessité n’existent pratiquement pas en ce qui concerne surtout
l’huile, le sucre, le lait, la semoule. Progressivement en outre, le prix de l’énergie sera celui
du marché, ceci explique son augmentation périodique décidée par Sonelgaz pour faire
prendre conscience à ses clients de la nécessité d’une consommation mesurée ou rationnelle,
surtout celle de l’électricité, qui doit être en relation avec leurs capacités de paiement,
elles-mêmes liées au niveau de leurs revenus.

2- L’équilibre du marché :
La sphère du marché ne cesse de s’élargir. Bientôt, la quasi-totalité des entreprises
algériennes seront soumises à la réalité du marché ; dans cette perspective, le processus de
privatisation des entreprises publiques, ou l’ouverture de leur capital au secteur privé,
répond en fait, non seulement, aux exigences du marché national mais aussi prépare la mise
en place des conditions d’exercice du commerce mondial.

Dans ce cadre, le secteur des télécommunications a déjà commencé sa transformation.


L'administration des postes et télécommunication a donné naissance à ACTEL, entreprise à
but lucratif appelée à lutter contre la concurrence d’autres entreprises privés : aujourd’hui
déjà contre Optimum Telecom Algérie (Djezzy), Ooredoo et autres.

Cette ouverture du marché des télécommunications et entreprise pour augmenter l’offre des
prestations de service de communication du fait que le marché algérien est loin d’être
saturé. Beaucoup de demandes sont depuis longtemps en attente au niveau d’ACTEL. Il suffit
de les satisfaire grâce à l’accroissement de l’offre que les autorités publiques veulent élargir
à d’autres entreprises, privées. Le but visé est celui de faire pression sur les prix, plus l’offre
émane de plusieurs entreprises, plus les prix tendront vers la baisse en raison de la réduction
de la tension de la demande.

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Donc, l’interaction entre l’offre et la demande est la cause de la fixation des prix.
Techniquement, le prix d’un bien est déterminé par le point de rencontre des courbes de la
demande et de l’offre, au niveau de l’intersection de leurs coordonnées.

Reprenons l’exemple du pain et rassemblons les courbes de sa demande et de son offre sur un
même graphe, à savoir :

Prix (en millions de dinars)


A F
16 – * offre *
B G
12 – * *
C
8– H *
I D
4– J * * E
2– * * demande
Qtés
0 20 30 37 40 50 62 70 83 100 (millions)

L’intersection des deux courbes se situe au niveau de leurs coordonnés « C , H » grâce


auxquelles le prix de 8 DA est valable pour une production de 50 millions de baguettes
de pain. Ce qui confirme les calculs faits plus haut.

Donc, le niveau de prix d’un bien est déterminé par l’alignement de son offre sur sa
demande. C’est le moment où la demande est égale à l’offre en termes monétaires, c’est-à-
dire à l’instant où le vendeur accepte d’écouler son bien à un prix que l’acheteur accepte de
payer, ou encore quand il y’a un accord de volonté entre eux sur la nature du bien et sur son
prix.

L’équilibre du marché est trouvé à ce niveau-là, quand la courbe de la demande est coupée
en un de ses points par celui des autres points de la courbe de l’offre. Dans notre cas, il s’agit
de leurs coordonnées « C.H » correspondantes au chiffre 8 relevé sur l’axe des coordonnées
représentant les prix possibles et à celui de 50 lu sur l’axe des abscisses indiquant le volume
de production des baguettes de pain.

Toutefois dans la réalité, le marché n’est jamais équilibré. Les raisons reposent
essentiellement sur les rapports de force entretenus au niveau de la concurrence, la sous-
utilisation des équipements de production suite à des pannes et à des ruptures
d’approvisionnement en matières premières, les aléas de la vie (intempéries, tremblements
de terre, incendies, guerres, grèves…) et l’inflation.

Ce qui revient à dire que les prix varient en fonction des niveaux de l’offre et de la demande.
Une mauvaise récolte de pommes de terre fait flamber son prix car son offre ne satisfait pas
suffisamment sa demande ; des retards d’importations de blé incitent les gens à spéculer
dans l’intention d’exploiter l’opportunité pour tirer le maximum de bénéfice en pratiquant
des prix démesurés… Ce qui nous invite à parler des mécanismes du marché pour traiter ces
divers phénomènes.

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3- Mécanisme du marché :
3.1- La concurrence : Son fonctionnement normal repose sur les conditions de la pureté
et de la perfection du marché ; c’est la raison pour laquelle en théorie, on fait référence à la
notion de marché de concurrence pure et parfaite.

a- Caractéristiques de la pureté : Elles sont au nombre de trois, à savoir :

- Atomicité du marché : Indicateur de l’existence d’une multitude d’agents économiques


identiques qui participent à la demande et l’offre d’un bien économique, cela peut être le
cas du marché des fruits et légumes ;

-Homogénéité14du produit : Qualité et nature qu’ont les unités d’un bien qui font que les
demandeurs (acheteurs) et les offreurs (vendeurs) n’arrivent pas à établir de différence entre
elles, par exemple le lait servi en sachet d’un litre ;

- Liberté dans l’activité économique : Absence de contraintes ou de barrières susceptibles


d’empêcher ou d’entraver les agents économiques d’investir dans une branche quelles que
soit ses particularités, c’est-à-dire tout le monde peut faire du commerce et devenir
industriel s’il le veut sans aucune restriction d’ordre discriminatoire (sexe, religion,
idéologie, ethnie, région, nation…) ou autre.

b - Conditions de perfection : Sont par contre au nombre de deux qui doivent être remplies
au même moment :

-Transparence du marché : Existence et circulation permanente d’informations sur ce qui se


passe réellement et fidèlement au sein du marché, c’est essentiellement le véritable prix
pratiqué à un moment et en un lieu donnés ainsi que son unicité ;

-Mobilité des facteurs de production : Libre circulation des travailleurs et des outils de
production à travers les différentes branches d’activité économique, là aussi il ne doit pas y
avoir de barrières ou d’obstacles qui empêchent leur transfert d’un espace de production à
un autre.

Cependant dans la pratique actuelle, la théorie du marché de concurrence pure et parfaite


trouve ses limites. La raison est donnée par la typologie15 réelle des marchés.

3.2- Typologie des marchés : Elle est obtenue généralement en utilisant les critères du
nombre des acteurs sur un marché donné, de l’homogénéité du bien et le comportement des
entrepreneurs en leur qualité d’offreurs.

La typologie des marchés est généralement décrite ainsi sous forme de tableau :

14
Homogénéité : De la même nature, formée d’une même substance.
15
Typologie : Classification par type.

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OFFRE

Grand Petit
D nombre nombre Unicité
E Grand Concurrence
M nombre parfaite Oligopole Monopole
A Petit Oligopole Monopole
N nombre Oligopsone bilatéral contrarié
D Monopsone Monopole
E Monopsone contrarié bilatéral
Unicité

a - La souveraineté d’un seul acteur économique :Elle est vérifiée dans la situation où il
existe soit un seul offreur devant une multitude de demandeurs ou un seul demandeur
confronté à une multitude d’offreurs ; ce sont les cas du monopole unilatéral et du
monopsone. Dans le premier cas, le prix est imposé par l’offreur unique et dans le second, il
est à l’appréciation du demandeur aussi unique.

Cette situation favorise les contre-performances économiques tels la fixation arbitraire du


prix, le niveau de production dérisoire, l’insatisfaction de la demande, la mauvaise qualité du
produit, la faible rémunération des facteurs de production et le frein au progrès et surtout la
persistance de la rareté.

Il convient de dire néanmoins que les autorités publiques et politiques luttent contre une
telle situation. Aux Etats-Unis d’Amérique, leader du libéralisme, une loi contre le monopole
est mise en application depuis déjà plusieurs décennies. De même, en Algérie la loi sur la
concurrence existe depuis quelques années.

b - La bilatéralité du marché : Situation caractéristique à deux possibilités : Le monopole et


l’oligopole bilatéraux, dans le premier cas un seul offreur est confronté à un seul demandeur,
dans le second cas, on est en présence de quelques vendeurs confrontés à un nombre réduit
d’acheteurs. La formation des prix est le résultat des pressions des uns sur les autres en
matière surtout des volumes réduits de l’offre et de la demande. Une telle situation est très
rare dans la vie pratique ou encore elle est très mal appréhendée.

c - La contrariété des marchés : Situation susceptible de se réaliser au cas où la


souveraineté d’un seul agent économique est sensible à l’étroitesse du marché ; ce sont les
cas du monopole ou monopsone contrarié, caractérisé l’un par la confrontation limitée à un
nombre très réduit d’acheteurs et l’autre par celle contraignante de quelques vendeurs. Dans
la vie pratique une telle éventualité n’est pas évidente.

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d -Le déséquilibre des marchés :Les rapports de force entretenus au sein des marchés sont
en faveur de la catégorie d’acteurs économiques (offreurs ou demandeurs) dont la présence
est manifestée par leur petit nombre, quelques vendeurs confrontés à une multitude
d’acheteurs ou peu d’acheteurs ayant en face d’eux un nombre très élevé de vendeurs ; il est
observé dans la pratique commerciale que c’est le premier cas qui existe, voire on a
enregistré l’existence à une certaine étape d’évolution des échanges commerciaux du
duopole caractérisé par la maîtrise du marché, par seulement deux offreurs tandis que les
demandeurs sont en nombre très élevé.

Cette dernière typologie de marché a favorisé l’émergence 16 des ententes entre offreurs sous
forme de :

- Cartel : Le but poursuivi par les offreurs consiste à exploiter leur situation de façon à tirer
le profit maximum, attitude qui les pousse à fixer pour chacun d’eux le prix et la part de
production ; c’est le cas de l’OPEP, l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole dont
l’Algérie en fait partie ;

- Trust : Forme de cartel avec la caractéristique des membres de l’entente qui ne sont pas
tenus par leurs obligations contrairement au cartel dont les adhérents ont intérêt à respecter
leurs engagements en matière de prix et de volume de production ; phénomène de monopole
apparu aux Etats-Unis d’Amérique et qui est à l’origine de la loi contre une telle catégorie
d’entente ;

-La collusion : Une autre forme de trust mais cette fois-ci les offreurs s’accordent seulement
d’une façon informelle17 sur un certain niveau de prix.
Nous venons de passer en revue les différentes possibilités d’influence des niveaux de prix qui
dénaturent les principes de marché de concurrence pure et parfaite. Cela pour dire qu’en
réalité nous sommes loin de ce que la pensée économique a pu imaginer.

Toutefois, il y a lieu de méditer sur les perspectives que projette la mondialisation, l’objet de
la réflexion portera sur les possibilités et limites de concrétisation des conditions théoriques
de la concurrence pure et parfaite. En un mot ; que recherchent au juste les auteurs de la
mondialisation à travers leur projet ?

Une telle question suscite en nous le besoin de clore 18 ce chapitre sur le marché par l’étude
de ses différentes sortes19.

16
Emergence : Apparition.
17
Informelle : Nature de quelque chose qui est contraire aux règles ou aux normes fixées et en application.
18
Clore : Fermer complètement.
19
Sorte : Genre, traits caractéristiques qui distinguent une chose.

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V – DIFFERENTES SORTES DE MARCHE :

Le marché peut être différencié principalement selon que l’on se réfère aux notions de lieu
de son déroulement ; de la nature des échanges effectués en son sein, ou encore des
pratiques sociales. Cinq critères permettent de nous l’indiquer ; ils ont trait à l’espace
géographique, au comportement connu ou non des agents économiques et aux opérations
effectuées par les ménages, par les entreprises et celles portant sur la monnaie ou l’argent.

1 - Notion d’espace géographique :


Dans le cadre de la notion d’espace géographique, on distingue les différents marchés
suivants :

1.1- Marchés locaux ou de proximité : Ils sont caractérisés par les transactions
commerciales se déroulant dans un rayon d’action très réduit, généralement dans la cité où
sont établis les offreurs et les demandeurs de biens et services ; il peut s’agir du commerce
du détail localisé dans un quartier ou du commerce de gros dont les transactions se déroulent
dans la même wilaya ou dans les wilaya limitrophes par exemple.

Ce genre de marché porte généralement sur les biens de consommation : Alimentation,


habillement, services de soin et d’entretien… Le volume des transactions est très élevé, son
déroulement est continu. Les demandeurs sont très nombreux tandis que les offreurs sont en
nombre plus réduit. Les prix varient selon la nature des biens objets des transactions
commerciales, la plupart d’entre eux demeurent constant durant une certaine période et
généralement ne dépassant pas une année. Les biens échangés sont de natures diverses.

1.2- Marché national : Les opérations d’échanges se déroule sur le territoire d’un pays
donné, elles portent sur des biens et services très diversifiés et très étendus : De la baguette
de pain ou de la pomme de terre jusqu’à la construction d’usines ou d’hôpitaux et
d’ouvrages d’art.

Le dénouement des opérations est réalisé exclusivement, pour le moment, avec la monnaie
nationale.

Dans ce cadre, le niveau des prix est lié à la nature du régime économique et fiscal du pays,
au stade de son développement ou rythme de sa croissance, des pratiques sociales et des
rapports de force établis au sein des marchés.

1.3- Marché régional : Les transactions commerciales se déroulent au niveau de quelques


pays géographiquement voisins ; le marché maghrébin, le marché des pays du Golf ou des
pays de l’Afrique de l’ouest constituent des exemples. Généralement, ce marché renferme
des pays rivaux car souvent produisant une gamme étroite de produits semblables ; son
développement au sein de la région enregistre un rythme très lent.

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1.4 - Marché continental : Bloc commercial et économique de pays souvent relevant
d’un même continent, les plus en vue sont :

- Le CAEM (ou le Comecon, Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) : Créé en 1949 et


dissout après l’avènement de la chute du mur de Berlin en 1991, réunissant les pays suivants :
Albanie, Bulgarie, Cuba, Hongrie, Mongolie, Pologne, RDA (République Démocratique
Allemande), Roumanie, Tchécoslovaquie, URSS (devenue Russie), son but était la coordination
des plans de développement des économies nationales et institution de marché commun) ;

- La CEE: (Communauté Economique Européenne) : Créée en 1957 par le traité de Rome,


réunissant au départ six pays (Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas et Luxembourg),
en 1973 trois pays l’ont rejoint (Danemark, Grande-Bretagne et Irlande), la Grèce l’a rejoint
en 1981, l’Espagne et le Portugal en font partie depuis 1986 ; elle devient Union Européenne
depuis le traité de Maastricht en 1993 que trois pays (Autriche, Finlande et Suède) ont rejoint
depuis 1995 ; elle compte actuellement 25 pays après l’intégration de la Hongrie, la Pologne
et la Tchéquie ; Chypre, Estonie, Lettonie, Lutianie, Malte, Norvège ; dans ce cadre et tout
au début l’idée était de créer un Marché commun européen au sein duquel le système de
libre échange est instauré, ensuite la création d’une monnaie unique « l’Euro » qui a été
mise en circulation dès janvier 2002 par la BCE

(Banque Centrale Européenne) ; actuellement une constitution d’un grand état des nations
européennes est en voie d’adoption par les gouvernements ;

-Le CCASG (Cooperation Council for the Arab States of the Gulf) : Créé en 1981 et
regroupant l’Arabie Saoudite, le Bahrein, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le
Qatar ;

- L’UMA (Union du Maghreb Arabe) : Créée en 1989, regroupant l’Algérie, la Libye, le Maroc,
la Mauritanie et la Tunisie, son objectif consiste à faire de la région un espace économique
intégré au sein duquel il y aurait une union douanière et une liberté de circulation des biens
et des personnes ; elle demeure toujours à l’état de projet ;

- L’APEC (Asia-Pacific Economique Coopération) : Créée en 1989 à l’initiative de l’Australie,


regroupant en plus de ce pays Brunéi, Canada, Chili, Chine populaire, Corée du Sud, Hong
Kong, Indonésie, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée,
Philippine, Singapour, Taïwan, Thailande et Etats-Unis d’Amérique ; l’objectif consiste à faire
abolir les barrières douanières ;

- Le MERCOSUR (Mercado Comun del Sur) : Crée en 1991, regroupant l’Argentine, le Brésil,
le Paraguay, l’Uruguay, la Bolivie, le Chili et le Pérou et ayant pour objectif un marché
commun ;

- L’ALENA ou NAFTA (Accord de Libre-Echange Nord-Américain) : Créé en 1992, constitué


par le Canada, les Etats-Unis d’Amérique et le Mexique ; son but est la réduction d’abord et
ensuite l’élimination des barrières douanières durant une période de 15 ans à compter de
1994.

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1.5 - Le marché mondial : Caractérisé par la circulation des biens et facteurs de
production à travers toute la planète, leur volume constitue une gêne pour les agents
économiques car il a été toujours influencé par le régime économique des Etats ; il a subi,
certes dans le temps, des améliorations liées aux conditions historiques de développement
mais le dirigisme économique de chaque pays est dominant, c’est le cas du protectionnisme
suivi par la plupart des pays ainsi que celui de la pratique du dumping :

-Le protectionnisme : Existe depuis l’antiquité, au temps même de la civilisation


pharaonique, et survit encore partiellement en ce qui concerne certaines activités
économiques ; ce régime économique est préféré par le fait que l’on pense principalement à
assurer la sécurité nationale (cheptel déplacé clandestinement de l’Algérie vers les pays
voisins), le niveau de vie en raison des différences de prix pratiqués dans divers pays, la
préservation de l’emploi et de la production nationale ;

-Le dumping : Est pratiqué pour permettre aux entreprises d’être compétitives sur le marché
extérieur du fait qu’elles vendent à prix inférieur à celui qu’elles pratiquent sur le marché
national ; c’est une manière détournée pour conquérir les marchés extérieurs.

Les nations ont recours aussi à la pratique du contingentement (ou quota) pour des raisons
essentiellement financières ; le but poursuivi est de fixer le volume des importations en
relation avec un plafond de dépenses autorisées et à ne pas dépasser ; l’Algérie l’a mis en
œuvre pratiquement depuis les premières années de son indépendance jusqu’au début des
années 1990, c’était la procédure des AGI (Autorisation Globale d’Importation).

Les contraintes d’expansion20 du commerce extérieur demeurent encore celles liées aux
droits de douane. La politique de l’Etat consiste à susciter les volumes des exportations et
des importations à travers les tarifs douaniers, ainsi les produits de luxe sont lourdement
taxés contrairement aux produits de première nécessité dont les droits de douane sont
faibles.

Toutefois, les barrières douanières seraient un jour détruites si l’on prenne en considération
les objectifs arrêtés dans le cadre de l’organisation future du commerce international. Cela a
commencé d’abord par les processus des négociations bilatérales ou/et multilatérales (19),
notamment avec les différents rounds du GATT sous l’égide de l’ONU et maintenant avec les
négociations d’adhésion à l’OMC.

L’OMC est l’aboutissement du déroulement des travaux menés dans le cadre des rounds
successifs du GATT.

a- Le GATT (General Agreement on Tariffs and Trad) ou (Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce) : Le but poursuivi était l’expansion du commerce international
grâce à la réduction et l’élimination des obstacles aux échanges, notamment les tarifs
douaniers et les contingents ;

20
Expansion : Augmentation de volume.

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b- L’OMC :Est créée le 15 avril 1994 à Marrakech où s’est déroulée la conférence ministérielle
en vue de la signature de l’accord final obtenu suite à l’aboutissement des travaux menés par
les USA, l’Union Européenne et le Japon ayant conclu un préaccord le 14 décembre 1993 sur
la réduction des droits de douane, soit quatre mois plus tôt. Ses activités ont commencé en
janvier 1995 ;

c- Le WEF (Word Economic Forum ou (forum mondial de l’économie) : Créé en 1971,


dénommé alors Forum de Management Européen jusqu’à 1988, ayant pour siège Davos en
Suisse ; ses activités entrent dans le cadre d’un colloque annuel des patrons d’entreprises et
élargi aux chefs d’Etat et de gouvernement ;

d- Le FSM (Forum Social Mondial) : Au sein duquel les « altermondialistes » ont trouvé une
tribune, notamment suite au forum social de Porto Alegre, ville brésilienne gérée par le parti
des travailleurs ; ce forum constitue une sorte de contre-pouvoir au WEF qui milite pour la
pensée néo-libérale contre laquelle les « altermondialistes » se mobilisent ; leurs actions de
mobilisation sont largement médiatisées depuis les colloques du WEF à Seattle (USA) en
1999, Gênes (Italie) en 2001 et Canûn (Mexique) en 2003. Leur projet est la défense et la
protection des intérêts des faibles, tels les petits producteurs de coton de l’Afrique de
l’Ouest, les paysans sans terre du Brésil, les pauvres de Bangkok, les démunis en eau de la
Bolivie ou du Sri Lanka, l’élimination de la dette extérieure des pays pauvres ; en un mot ils
militent contre la concentration de la décision économique au niveau planétaire, source du
développement de la pauvreté et de l’exclusion sociale des plus faibles, voire leurs actions
tendent vers d’autres luttes comme celle contre l’occupation israélienne de la Palestine et la
guerre des USA contre l’Irak.

- Poids et structure du commerce mondial : Tout au long du 19ème siècle et jusqu’à la


moitié du siècle dernier, les puissances coloniales, particulièrement l’Angleterre et la France,
détenaient la quasi-totalité du commerce mondial ; elles imposaient les termes de l’échange
car leur monnaie était velléitaire21 et toutes les colonies étaient subordonnées à leur
économie nationale.

Cette position dominante demeure jusqu’à nos jours au plan économique en ce sens où les
pays du « G 7 » (groupe des sept : Allemagne, Canada, Japon, France, Grande-Bretagne, Italie
et Etats-Unis d’Amérique) détiennent à eux seuls la moitié du marché mondial.

Cette part de marché passe à plus de 70 %, si à ce groupe sont ajoutés 17 autres pays avec
qui développent les mêmes intérêts commerciaux ou de puissance, tels que : La Russie,
l’Australie, le Groenland, l’Islande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et la Turquie.

C’est contre cette domination que certains pays se sont regroupés sous forme de cartel pour
tenter de faire maintenir un certain niveau de prix de leurs produits, souvent il s’agit de pays
du sud de la planète et exportateurs de matières premières ; c’est le cas des pays
exportateurs de pétrole (OPEP), du phosphate pour lequel le Maroc est le principal
exportateur mondial, de la bauxite pour laquelle l’ « IBA » (Association Internationale de la
Bauxite) a été créée en mars 1974 par l’Australie, la Guinée, la Guyane, la Jamaïque, la
Sierra Leone, le Surinam et l’ex-Yousgoslavie. Il est aussi à signaler que dans le domaine

21
Velléité : Gêne exercée subtilement par une domination.

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agricole certains pays producteurs sont en petit nombre tels : la Malaisie, l’Indonésie, la
Thaïlande et le Sri Lanka pour le caoutchouc naturel ; le Brésil et la Colombie pour le café ;
l’Inde et le Sri Lanka pour le thé ; les pays d’Amérique centrale et l’Equateur pour les
bananes.

Cependant, le Canada détenant la moitié des exportations mondiales du nickel et partageant


les premiers rôles avec les Etats-Unis et l’Australie quant à la production du blé.

- Notion d’objet du marché :En matière d’objet du marché, on en distingue généralement


trois grandes catégories : la première renferme les biens et services destinés à la
consommation des ménages, la deuxième, les facteurs de production et la troisième, les
capitaux. Aussi, les deux premières constituent la sphère de production physique et la
dernière la sphère de production monétaire, soit schématiquement :

Sphère monétaire
Sphère physique

(Intersection unissant les deux sphères où s’opèrent


les échanges de la monnaie contre les biens et services)

Les trois types de marchés

2.1- Les marchés des biens et services : Lieux de confrontation essentiellement des
ménages et des entreprises selon la nature des biens, eux-mêmes aussi peuvent être
subdivisés en trois types :

a- Marchés de biens tangibles de consommation : Au sein desquels les entreprises mettent à


la disposition des ménages et de l’administration des relevant de l’alimentation, de
l’hygiène, d’entretien et de la culture tels le pain, les pâtes, le lait, l’huile, les viandes
(Poulet), légume, l’eau, savon, livre, ordinateur, téléphone, énergie…. A leur niveau, les
tensions sur le prix sont fortes car la demande est élastique et ne cesse d’augmenter, leurs
rapports de force sont souvent en faveur des offreurs car les consommateurs constituent non
seulement un nombre immense mais aussi leurs très fortes fréquences d’achats ; cela
nécessite parfois l’intervention de l’Etat pour éviter des désordres et conflits, notamment
pour ce qui est des produits de première nécessité.

b - Marchés des biens tangibles durables : Au niveau desquels les tensions sont moins fortes,
à l’exception de ceux principalement de l’habillement ; leur objet est caractérisé
essentiellement, en plus de l’habillement, par les biens d’équipement (meubles, décoration,
voitures, électroménager, sanitaire…) et par l’habitat sous toutes formes (ensembles
collectifs et individuels) ; les rapports de force sont aussi en faveur des offreurs qui sont en
nombre beaucoup plus réduit.

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c - Marchés des services : La gamme des services est très variée.Cela va du transport
quotidien ou de la location du logement jusqu’aux voyages périodiques d’affaires ou rares
déplacements en villégiature22 en passant par les consultations de médecins, les
communications (courriers postaux, téléphones, internet…), les spectacles (cinéma, théâtre,
cirque, stade…), le tourisme…A l’exception des marchés de transport publique et de
l’immobilier en location, les tensions sont moins fortes car le nombre de consommateurs
constitue une partie relative de la population globale ; les prix ont tendance à évoluer plus
lentement à l’exception surtout de ceux du transport publique.

2.2- Marchés des facteurs de production : Destinés exclusivement aux entreprises et


concernent globalement les équipements de production, les matières et fournitures destinées
à être transformées et la main-d’œuvre :

a - Marchés de biens de production : Une gamme variée de produits : Du bus ou de l’avion


pour le transport jusqu’aux grandes installations complexes de la construction navale ou
aéronautique, de raffinerie des hydrocarbures, de sidérurgie, de métallurgie, de la chimie, de
construction mécanique, d’équipements de travaux publiques… en passant par les petites
machines-outils des artisans et petits entrepreneurs industriels ; les prix enregistrent
généralement une très lente évolution et font dans certains cas l’objet de négociation entre
demandeurs et offreurs durant une longue période, notamment en ce qui concerne les
marchés publics proposés par l’Etat et ses démembrements (communes, wilaya, ministères…)
et la construction d’usines et d’aéronefs ou même de camions et bus.

b -Marchés des matières premières : Se trouvent en amont23 des systèmes de production et


constituent une chaîne dont les maillons sont les entreprises d’une branche d’activité
économique, par exemple : La chaîne de production de la branche automobile comprend les
maillons suivants : Les minerais extraits et transformés par les entreprises de sidérurgie,
celles-ci fournissent leur production en tant que matières aux entreprises de métallurgie, qui
à leur tour les destinent aux entreprises de construction mécanique, etc….

Les prix de certaines matières premières sont cotés en bourse tels le pétrole, l’or, le café, le
coton, le phosphate… car la pression exercée est très forte en matière de prix aussi bien par
les demandeurs que par les offreurs qui sont en général connus si l’on considère leur nombre
réduit.

c – Marché du travail : Difficile à saisir, surtout dans les pays en développement comme
l’Algérie ; La raison réside, dans le fait que le système de collecte d’information , est
défaillant même si les agences privées et gouvernementales de l’emploi sont mises en place ;
là aussi, comme s’il s’agissait d’un bien économique quelconque, l’offre de travail
excédentaire (niveau élevé du chômage) favorise la distribution de salaires faibles surtout
lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre non qualifiée ou dépourvue de spécialité professionnelle ;
toutefois, les pressions des syndicats ouvriers peuvent être fortes de telle sorte que l’Etat
intervienne pour garantir le minimum de revenu aux couches des travailleurs les plus

22
Villégiature : Séjour de vacances.

23
Amont : En entrée dans le processus d’une activité productive.

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défavorisées ; par contre, la résorption rapide des crises passagères dans certaines branches
économiques favorise l’élévation du niveau des salaires ; de toutes les manières au sein du
marché du travail sont entretenus trois sortes de rapports de forces pour déterminer le
niveau du prix du travail, à savoir ceux des patrons, des syndicats et de l’Etat, chacun d’eux
exploitent les conjonctures économiques pour faire valoir ses droits au moment des
négociations.

2.3- Marchés de capitaux : Leur objet est spécifique car il s’agit des formes de la
monnaie qui est produite et mise en circulation par le système bancaire et financier comme
nous l’avons étudié dans la série précédente ; les offreurs et les demandeurs sont constitués
par des acteurs appartenant aux quatre catégories d’agents économiques : Ménages,
entreprises, Etat et étranger. Les conditions de marché de concurrence pure et parfaite
peuvent être remplies contrairement aux autres marchés que nous venons d’étudier.

a - Marché monétaire :Regroupe les banques et établissements financiers pour assurer leurs
liquidités monétaires, en matière d’encaisses et de crédits ; le niveau de prix (taux
d’intérêts) est régulé généralement par la Banque Centrale en fonction d’une certaine
politique monétaire qu’elle met en œuvre ; la concurrence est entretenue par les banques
entre elles en ce qui concerne la rémunération des dépôts des clients et des crédits qu’elles
leur accordent.

b - Marchés financiers : Caractérisés par les nouvelles émissions des valeurs mobilières
(actions, certificats d’investissements, obligations) et titres assimilés, comme les bons de
Trésor. ils servent aussi, au déroulement des transactions boursières ; l’émission des valeurs
constitue le marché primaire et les opérations boursières forment le marché secondaire,
c’est-à-dire le marché d’occasion ; leurs points faibles résident dans la spéculation, c’est-à-
dire la pratique des prix ne reflétant pas la réalité, sachant que le prix d’une action par
exemple augmente selon l’ampleur d’une demande factice24 entretenue par des spéculateurs
pour tirer le maximum de profit, leur technique consiste à décourager l’offre des valeurs
ciblées afin de les racheter ensuite à bas prix pour les revendre finalement avec une très
grande plus-value financière, à l’opposé : La technique consiste à l’exagérer alors qu’elles ne
reflètent pas réellement leur valeur boursière et ce que l’on désigne par « bulle financière ».

Néanmoins, les marchés financiers constituent un système de régulation des liquidités


monétaires, c’est-à-dire transformer rapidement des créances (valeurs mobilières) à court et
moyen terme en disponibilités immédiates, facteurs de multiplication des transactions
effectuées sur les autres marchés.

24
Factice : Artificiel ou imité.

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3- Marchés informels :
Les marchés informels sont caractérisés par l’opacité25 des transactions commerciales car les
offreurs opèrent en clandestinité ; cette situation est favorisée par le phénomène et sa
persistance dans l’entretien de la rareté des biens, c’est le cas présent dans les pays en
développement, ou dans où sévit la pauvreté ; toutefois, cela existe aussi dans les pays riches
en ce qui concerne le commerce interdit pour des produits nuisant à la santé publique
(drogues) et à la sécurité nationale (trafic des armes).

Dans tous les pays du monde, les produits de contrebande sont écoulés au niveau du marché
informel, que l’on désigne aussi par marché noir ou parallèle, parce qu’ils circulent à travers
leurs frontières en clandestinité en échappant au contrôle de leurs douanes.

Ce genre de commerce présente deux catégories d’inconvénients qui sont l’évasion fiscale,
donc réduisant les recettes de l’Etat, et la très mauvaise qualité des produits écoulés. En
outre, ces produits sont souvent le résultat de la contrefaçon, objet des préjudices
moraux et physiques causés aux consommateurs attirés par le faible prix mais trompés sur
leur origine et leur qualité alors qu’ils sont vendus sous le label des entreprises célèbres à
travers leur marque.

Au plan monétaire, du fait de l’absence de transparence, les transactions commerciales


échappent au circuit bancaire officiel et alimentent celui du marché noir des devises.

Donc le marché informel est caractérisé par la contamination des sphères de production
physique et monétaire en les rendant peu performantes. Son développement est réalisé au
détriment de ces deux sphères économiques car les consommateurs sont détournés de
l’économie officielle par l’économie informelle.

Les délinquants arrivent à élargir leurs activités informelles jusqu’à s’engouffrer dans ce qui
est appelé la nouvelle économie.

4- Le « e-commerce » :
Le marché en ligne est devenu depuis ces dernières années possibles grâce à l’élargissement
du parc des PC (ordinateurs personnels). On compte actuellement plus de 633 millions
d’internautes, soit 10 % de la population de la planète terre.

Le volume mondial des ventes au niveau de ce nouveau marché est estimé au titre de l’année
2003 à près de 300 milliards de dollars américains, avoisinant 20 fois les recettes
d’exportation du pétrole de l’Algérie ! Le marché enregistrerait à partir de maintenant un
taux de croissance de l’ordre de 60 % par an.

Il est à signaler que ce chiffre englobe les ventes effectuées au niveau du marché national
des principaux Etats et au niveau du commerce mondial ; les Etats-Unis d’Amérique qui
occupent, la première place avec une part du marché du tiers, suivi de l’Europe avec 15 %. La

25
Opacité : Nature de quelque chose qui n’est pas transparente.

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Chine avec ses 68 millions d’internautes constituent à l’avenir un marché très porteur en la
matière.

Pour ce qui est de l’Algérie, l’élargissement du secteur de la téléphonie et du parc


informatique fera subir à son marché une mutation qualitative non négligeable ; la
propagation rapide du cybercafé en est un exemple, et un élan pour le commerce de demain.

CONCLUSION :
1- Définition :
Le marché est le moyen par lequel est organisé le dénouement des transactions
commerciales entre les agents économiques.

2- Nature :
Le marché est une catégorie économique propre au régime capitaliste car il permet la
recherche par les entreprises d’un profit maximum et par les ménages l’utilisation
avantageuse de leurs revenus.

3- Mécanismes :

L’équilibre du marché est obtenu grâce à la confrontation de l’offre à la demande qui situe le
niveau des prix lui correspondant.

La demande augmente au fur et à mesure que le prix diminue en ayant pour conséquence la
diminution de l’offre. Celle-ci par contre augmente au cas où le prix augmente en réduisant
la demande.

L’utilité marginale chez le consommateur et le coût marginal subit par l’entrepreneur


régulent aussi le marché en raison de la contrainte budgétaire du premier et de la
maximisation du profit par le second.

3.1- Utilité marginale : Est obtenue lorsque le besoin du consommateur est saturé,
c’est la dernière dose d’une série d’unités quantitatives d’un bien (ou d’un service) qui
élimine le besoin chez le consommateur.

Du fait de la difficulté de la saisir et de la contrainte budgétaire, le consommateur opte pour


la préférence d’un bien à un autre procurant la satisfaction identique même si leurs quantités
diffèrent.

3.2- Coût marginal : Est le rapport de la variation du coût total d’un bien à celle de ses
quantités ; il permet à l’entreprise de situer le niveau de l’offre lui procurant le
maximum de profit qui correspond au coût marginal le plus faible.

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3.3- Concurrence pure et parfaite :
- Trois conditions de pureté : L’atomicité du marché, l’homogénéité du produit et la
liberté dans l’activité économique ;

- Deux conditions de perfection : Transparence du marché et mobilité des facteurs de


production.

3.4- Typologie :
- Monopole : Caractérisé par un offreur et une multitude de demandeurs ;

- Monopole contrarié : Existe lorsque l’unique offreur est confronté à quelques demandeurs
susceptibles de s’entendre ;

- Monopole bilatéral : Apparaît lorsque l’unique offreur est confronté à un seul demandeur ;

- Monopsone : L’unique demandeur en face d’une multitude d’offreurs ;

- Monopsone contrarié : Le demandeur unique confronté à un nombre très réduit d’offreur ;

- Oligopole : Quelques offreurs confrontés à une multitude de demandeurs ; cas de formation


de cartel et de trust ;

- Oligopole bilatéral : Rapports de force entre quelques demandeurs et offreurs ;

- Oligopsone : Quelques demandeurs en présence d’une multitude d’offreurs ;

- Concurrence : Multitude de demandeurs et d’offreurs.

Les cas courants sont les formes de monopole et d’oligopole tandis que les conditions de la
concurrence pure et parfaite ne sont remplies que dans les marchés financiers.

4 - Différentes sortes de marchés :


Le marché regroupe trois notions auxquelles vient s’ajouter une quatrième :

- Notion d’espace géographique : Renferme le marché de proximité, le marché national, le


marché régional, le marché continental et le marché mondial ; cette notion est favorable au
regroupement de pays à l’échelle régionale ou continentale pour créer des zones de libre-
échange : marché commun européen, mercosur, aséan, aléna…voire la tendance actuelle est
la convergence des nations vers l’adhésion aux principes de l’OMC ;

- Notion d’objet : Englobe les marchés de biens et services, de biens industriels, de facteurs
de production (matières, équipements et travail) et de capitaux (marché monétaires et
marchés financiers) ;

- Notion liée au comportement des agents économiques : Portant sur les failles du marché
officiel par lesquelles s’engouffrent les pratiques anormales du marché informel ;

- Notion liée au progrès technologique : Caractérisée par les pratiques commerciales au


moyen des réseaux électroniques et informatiques.
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5 - Articulation des marchés :
Le marché en réalité peut prendre une ou plusieurs formes, le marché national s’articule avec
le marché mondiale et au sein de chacun sont brassées toutes les notions liées à l’objet, au
comportement des agents économiques et au progrès technologique ; par exemple le marché
national enregistre toutes les transactions officielles et informelles, quel que soit l’objet et la
technique.

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LEÇON N° 05 : LA PRODUCTION

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir les
ressources de la production.

PLAN DE LA LEÇON :

I- GENERALITES

II- LA TERRE

III- LE TRAVAIL

IV- LE CAPITAL

V-LA DECOMPOSITION DE LA PRODUCTION NATIONALE

VI- LA PRODUCTION ET SES RELATIONS AVEC L’INFLATION ET LE


CHOMAGE

VII- RESUME

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I.GENERALITES :

Nous avons déjà évoqué principalement que :

- La production répond à une demande car elle concrétise l’offre ;

- La production est limitée dans son volume car elle dépend des moyens rares qui sont mis
en œuvre pour l’obtenir ;

- La production est diversifiée car elle est le résultat des activités économiques relevant des
secteurs : primaire (agriculture et pêche), secondaire (industrie et artisanat) et tertiaire
(commerce et services) ;

- La production est liée à l’espace géographique qui peut être le territoire national ou le
reste du monde ;

- La production dépend de la nature du sous-sol pouvant ou non contenir des richesses


naturelles tels le pétrole et les minerais.

L’offre est fixée au niveau de chaque entreprise. Elle arrête son volume qui lui permet de
tirer le maximum de profit. Cela évidemment selon la réalité du marché ; en effet la
situation du marché par exemple de monopole ou d’oligopole influence le niveau de prix qui,
lui-même, constitue le moyen utilisé par l’entreprise pour fixer sa marge de bénéfice.

Le marché, lui-même, est plus ou moins important selon la population exprimant la


demande à son niveau ; c’est en réalité le nombre d’habitants d’un pays qui détermine
surtout le volume et la qualité de la demande. Dans ce cadre, aussi, c’est la structure de la
population (pyramide des âges) qui indique aux entreprises la nature des biens et services à
produire, par exemple la population scolaire donne une estimation de fournitures (cahiers,
stylos, livres…) à fabriquer et à vendre. Dans la majorité des cas, la population de vieillards
permet d’estimer la fourniture des médicaments pour les maintenir en bonne santé, etc…

De même que le marché ne peut pas être négligeable lorsque l’on songe aux besoins communs
de la société. Souvent dans ce cas l’Etat intervient pour remplir ses missions en matière de
production de routes et d’infrastructures d’assainissement ou de salubrité publique par
exemple.

Le volume de l’offre est déterminé aussi par le type et la quantité des moyens utilisés pour
l’obtenir. L’augmentation de la superficie des terres cultivables se traduit par
l’accroissement de la production agricole, la multiplication et la modernisation de bateaux
par celle de la quantité de poissons pêchés, la construction permanente d’usines entretient
l’accroissement des biens industriels et alimentaires, l’amélioration des conditions de séjour
au niveau des établissements hôteliers se traduit souvent par l’attrait de touristes en nombre
plus élevé; il est évident que cela n’est réalisé que grâce à des capitaux financiers plus
importants et toujours plus accrus.

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La localisation géographique est aussi déterminante pour le choix de la nature et de la
quantité des biens et services à produire. Les régions plus ensoleillées favorisent
généralement le tourisme, certaines sont dotées de richesses naturelles (sous-sols renfermant
des métaux précieux, de minerais divers…) et sont fertiles ou non.

Le climat peut favoriser certains produits : la banane principalement dans les régions
tropicales et la datte dans quelques pays arabes parmi lesquels l’Algérie en est favorisée dans
ce genre de production agricole.

Le relief aussi est déterminant dans la production d’un pays, souvent les montagnes sont
utilisées pour la plantation des arbres fruitiers ou pour le tourisme d’hiver, surtout
lorsqu’elles sont dotées d’infrastructures sportives, notamment en équipements de transports
téléphériques et en système d’hôtellerie adéquat.

Toutefois nous ne pouvons pas produire tout. Que cela soit en quantité ou en qualité. Par
conséquent, nos besoins ne sont pas forcément satisfaits intégralement, certains sont saturés
partiellement et d’autres ne le sont pas du tout. Les causes ne sont pas seulement d’ordre
naturel : localisation géographique de la production, le climat et le relief du pays, le sol
fertile ou non, le sous-sol recelant ou pas de richesses… Elles peuvent être d’ordre
organisationnel, culturel, historique, politique et depuis quelque temps écologique. Il s’agit
de facteurs de production.

En outre, la production peut être perçue comme une dimension en termes physique et
monétaire. Dans les deux cas les facteurs de production sont pris en ligne de compte. Les
facteurs de production sont généralement regroupés dans trois notions qui sont : ressources
rares, besoins illimités et efficacité dans l’utilisation des ressources.

Les ressources comprennent les trois catégories suivantes : la terre, le travail et le capital.
Le premier est propre à la nature, la deuxième à l’homme et la troisième à l’organisation
sociale.

II- LA TERRE :

1– Définition économique :
La terre est une notion très large en matière économique par rapport à celle que l’on saisit
habituellement dans la vie pratique. En ce qui nous concerne, la notion comprend ce que
peuvent donner comme produits les facteurs évidents : le sol et le sous-sol, et auxquels il
faut ajouter les fonds marins et les facteurs de production de l’énergie comme le soleil ou le
vent et les courants d’eau, car ils produisent de l’électricité, les premiers de la production de
l’énergie grâce à la conversion en électricité au moyen de cellules photo-électriques, les
seconds grâce aux centrales hydroélectriques.

La rareté du facteur terre s’explique par le fait que nous ne pouvons, par exemple, cultiver
que l’espace inclus dans le territoire national ou pêcher dans les eaux maritimes rattachées
au pays ou dans celles qui sont communes à toutes les nations (zone internationale de pêche).
Dans tous les cas de figure, la planète terre ne s’élargit pas ou ne grossit pas au fur et à
mesure que le temps s’écoule.

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2– Etendue géographique de l’Algérie :

La superficie totale de l’Algérie est de 2,38 millions de km², représentant près du tiers des
pays maghrébins (y compris l’Egypte et sans le Sahara occidental), moins d’un dixième du
continent africain au sein duquel elle se classe deuxième après le Soudan et avant la Libye
(respectivement 2,8 et 1,8 millions km²), plus des deux tiers du territoire de l’Inde ou de
l’Union Européenne, un peu plus du quart du territoire des Etats-Unis et 1,78 % de la terre
ferme du globe. Les eaux territoriales sont de l’ordre de 26 000 km², sur lesquelles l’Algérie
exerce sa souveraineté, et qui peuvent s’étendre aux eaux internationales selon le Droit de la
Mer, notamment d’après les dispositions de la Convention de 1982.

Le territoire algérien est composé de plus des 4/5 de désert et moins du cinquième de terre
utile qui est répartie ainsi entre :

- Superficie agricole utilisée (SAU) pour …. 20 % ;


- Pacages et parcours pour ………………… 78 % ;
- Terre non agricole pour ……………….…… 2 %.

3– La composition de la production :
L’agriculture fournit annuellement la quantité moyenne des principaux produits suivants :
- céréales ………………………… 46 millions de quintaux à partir de 3 200 hectares ;
- pommes de terre ………………… 10 millions de quintaux ;
- figues …………………………… 7 millions de quintaux ;
- dattes …………………………… 4 millions de quintaux ;
- agrumes ………………………… 3,5 millions de quintaux ;
- tomates …………………………… 3 millions de quintaux ;
- oignons ………………………… 3 millions de quintaux ;
- raisins de table …………………. 1,5 millions de quintaux.

Les forêts, occupant une superficie estimée à 4 millions d’hectares, fournissent


annuellement en moyenne 14 mille tonnes de lièges et 38 mille tonnes d’alfa en tant que
produits dominants.

L’élevage au titre de l’année 1998 portait essentiellement sur les :


- volailles ………………. 90 millions de têtes ;
- moutons ……………… 17 millions de têtes ;
- chèvres ……………….. 3 millions de têtes ;
- ovins …………………. 1,3 millions de têtes ;
- ânes …………………… 230 mille têtes ;
- chameaux …………….. 120 mille têtes ;
- mulets ………………… 80 mille têtes ;
- chevaux ………………. 70 mille têtes.

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Le territoire maritime national fournit annuellement une quantité moyenne de
poissons de l’ordre d’un million de tonnes.

Les principaux produits extraits chaque année sont pour :


- les hydrocarbures ……. 800 000 barils ;
- le fer …………………. 2,8 millions de tonnes ;
- les phosphates ………… 1,2 millions de tonnes ;
- le zinc ……………….. 10 mille tonnes ;
- le sel ………………… 180 mille tonnes.-

4– Destination de la production :
Les produits fournis par la Nature, grâce à l’intervention de l’homme, sont destinés pour une
partie directement à la consommation (oranges, figues fraîches, dattes, pommes de terre,
tomates…) et une autre partie à être transformée par le secteur industriel et
artisanal (confiture d’orange, concentré de tomate…fer en plaque métallique puis en
machines, le bois en meubles et mobiliers…).

Aussi sans oublier qu’une réserve de produits agricoles est constituée en semences pour être
utilisée dans les prochaines compagnes agricoles.

5– Déséquilibres de la production nationale :


Les déséquilibres de la production nationale sont caractérisés par les excédents de certains
produits et par les déficits enregistrés au niveau des autres produits. Le réajustement est
opéré grâce aux échanges marchands avec l’étranger.

Les excédents de production nationale sont exportés, c’est le cas notamment des
hydrocarbures et des dattes.

Toutefois l’Algérie subie un déficit qu’elle comble par des importations ; essentiellement
elles concernent les céréales pour presque autant que celles produites localement (46
millions de quintaux), les viandes représentant approximativement le tiers de la
consommation globale, le bois, le café et le thé.

6– Rendements et limites :
Les déficits de la production nationale peuvent être en partie compensés de diverses façons.
Cela grâce à la réorganisation des moyens, à leur modernisation, à leur augmentation ou à
l’introduction de nouvelles technologies.

6.1– Actions politiques d’accroissement de la production : De tout temps, les


Etats ont recouru à la révision des textes législatifs afin de mettre en place une nouvelle
organisation de l’agriculture. C’est le cas de l’Algérie qui a connu dès son indépendance une
réforme agraire, une décennie après une révolution agraire et actuellement un nouveau
paysage en train de s’installer. L’objectif visé consiste à accroître la production tout en
envisageant sa répartition équitable entre les membres de la communauté nationale.

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La première réforme avait pour but de confier les terres des colons et celles nationalisées aux
fellahs dans le cadre d’une gestion autogérée. Chacune des exploitations agricoles est dirigée
par un fonctionnaire de l’Etat et à qui sont associés les fellahs au sein d’un comité de
gestion. L’expérience n’a pas enregistré de succès car on a enregistré la chute de la
production et par voie de conséquence des déficits financiers.

Le but de la révolution agraire des années soixante-dix consistait à résoudre les problèmes de
gestion enregistrés tout au long de la première décennie de l’indépendance de l’Algérie. Elle
n’a pas connu aussi de succès au plan de l’amélioration de la production et les exploitations
agricoles ont généré par ailleurs des endettements importants.

Actuellement, dans le cadre de la transition de l’économie planifiée vers l’économie de


marché, des nouvelles dispositions sont progressivement mises en œuvre. Mais le problème
délicat de la propriété de la terre ne trouve pas encore d’issue à sa solution ; à l’exception
de certaines terres nationalisées qui sont restituées à leurs anciens propriétaires ou à leurs
héritiers, le problème du foncier n’est pas encore totalement résolu.

L’expérience de l’accession à la propriété foncière dans le sud algérien, entreprise durant la


décennie quatre-vingt, a donné certes des résultats encourageants tout au début mais les
problèmes de l’endettement et de la logistique, à cause de l’éloignement, persistent encore :
essentiellement, concernant les coûts d’extraction de l’eau et de transport des produits très
élevés.

6.2– Facteurs techniques de rendement :


a - L’eau L’irrigation des terres algériennes souffre de l’irrégularité de la pluviométrie et de
la faiblesse des moyens d’extraction, de rétention et de distribution hydrauliques.

En moyenne, il est enregistré 400 millimètres d’eau de pluie par an, soit moins du tiers de ce
que bénéficient la plupart des grands pays européens. Globalement ; cependant plus des ¾
des quantités d’eau de pluie rejoignent la mer, le reste est partagé entre l’agriculture et les
autres agents économiques, notamment avec les ménages et entreprises industrielles.

Il est envisagé à faire combler le déficit en eau qui sera comblé par la construction de
nouveaux barrages, l’augmentation de la quantité à extraire dans le sud grâce aux nappes
existantes qui recèlent d’immenses réserves et au dessalement de l’eau de mer. Dans ce
cadre, il est aussi prévu la lutte contre la pollution et le traitement des eaux usées par les
stations d’épuration.

b – L’étendue et le degré d’exploitation : Dès les années soixante-dix, il a été procédé à


la réalisation du barrage vert. L’action consiste à retenir l’avancée du désert en construisant
une ceinture boisée tout au long des hauts plateaux de l’ouest en est dans le but de préserver
le peu des terres utiles à l’agriculture.

Ensuite, durant les années quatre-vingt, l’extension de la superficie agricole par l’accession à
la propriété foncière, au bout d’un certain nombre d’années de jouissance d’abord, dans le
sud.

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Cela dans la perspective d’une part de pratiquer une culture extensive et d’autre part
réaliser une culture intensive. La culture extensive permet l’augmentation de la production
grâce à la mise en valeur de nouvelles terres. La culture intensive est obtenue grâce à
l’amélioration du rendement des terres déjà cultivées.

Quelle que soit la forme de la culture, le rendement est obtenu grâce à l’amélioration
biologique des engrais. Dans ce cadre, la production des engrais chimiques contribuent d’une
façon appréciable à l’augmentation de la production. De même que la pratique des
techniques d’OGM (Organisme Génétiquement Modifié) augmente non seulement la quantité
de la production mais aussi elle multiplie les espèces.

Toutefois, la technique des OGM rencontre des difficultés à sa généralisation suite aux
différentes épidémies, voire pandémies, qui sont en train actuellement de sévir dans
plusieurs pays, notamment les pays riches et les pays asiatiques : maladie de la vache folle
(ESB), fièvre aviaire (des volailles) déclenchée actuellement en Asie…

6.3– Loi des rendements en décroissement :Du fait de la rareté de la « ressource


terre », le rendement obtenu selon les différentes techniques et organisations de la
production trouve sa limite. A partir d’un certain volume de production le rendement à
l’hectare commence à se réduire.

Supposons que l’on dispose de 1 000 hectares et sur lesquels est cultivé le blé. La production
exprimée en kilogramme et selon un coût financier, exprimée en dinar pour chacune des
situations :

Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse de


pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM
Quantité 1 500 000 3 000 000 3 500 000 5 000 000 6 000 000

Coût 2 500 000 4 000 000 6 150 000 10 000 000 15 000 000
total

Les rendements moyen et marginal à l’hectare pour chaque situation seraient donc :

Poids en kilogramme
Exclusivement Déficit en eau de la faiblesse
Rendement à eau de pluie de pluviométrie par
l’hectare obtenu Faible Forte Irrigation barrage
pour une dépense pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Moyenne de 1 0,6 0,75 0,569 0,5 0,4


DA

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Autrement dit, la production maximum est obtenue grâce à la meilleure combinaison des
techniques en relation avec la variation du rendement marginal à l’hectare et pour 1 DA
dépensé.

Dans ce cas de figure, il est profitable d’opter pour la combinaison portant sur la plus forte
pluviométrie ; la raison réside dans le fait que le rendement a atteint le niveau de 0,75 Kg
contre 0,6 Kg précédemment toujours pour 1 DA dépensé.

Toutefois, les rendements régressent au fur et à mesure que nous améliorons les
combinaisons au cas où il n’est pas enregistré de forte pluviométrie car nous sommes poussés
par la nécessité d’augmenter la production totale : au lieu de 1 500 000 Kg cela serait soit
l’une des trois combinaisons : 3 500 000 Kg, 5 000 000 Kg ou 6 000 000 Kg.

Ce qui revient à dire aussi que l’accroissement des moyens se traduit par un rendement
moindre à l’hectare, surtout lorsque l’on prenne en ligne de compte le coût additionnel, à
savoir en reprenant le même exemple, tout en prenant la précaution de déterminer les
augmentations de production et de dépenses totales par rapport à la combinaison portant sur
la faible pluviométrie :

Exclusivement eau de pluie Déficit en eau de la faiblesse de pluviométrie


par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Quantité
- totale 1 500 000 3 000 000 3 500 000 5 000 000 6 000 000
- initiale 1 500 000 1 500 000 1 500 000 1 500 000
- variat. 1 500 000 2 000 000 3 500 000 4 500 000

Coût 2 500 000


- total 4 000 000 6 150 000 10 000 000 15 000 000
- initial 2 500 000 2 500 000 2 500 000 2 500 000
- variat. 1 500 000 3 650 000 7 500 000 12 500 000
-margin 1 1,825 2,143 2,778

Donc cela corrobore ce qui a été avancé en ce qui concerne le choix de la combinaison de
« forte pluviométrie » car le coût marginal est le plus faible. Cependant, au cas où nous
sommes amenés à combler le déficit en eau, la combinaison « irrigation par barrage » en
appoint de « faible pluviométrie » paraît être la plus profitable occasionnant un coût marginal
de 1,825 DA que celles de « OGM » et « barrage et OGM » engendrant respectivement des
coûts marginaux de 2,143 DA et 2,778 DA.

Dans la pratique, le choix porterait souvent sur la production maximum sans tenir compte ni
du rendement, ni du coût marginal le plus bas. Cette démarche risque d’être écartée à
l’avenir dans le cadre de la mondialisation.

En effet, plus tard tout pays opterait pour le coût de la production le plus faible, enregistré
au niveau du marché mondial, plutôt que pour la quantité la plus élevée qu’il pourrait obtenir
dans quelle que condition que ce soit.
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III- LE TRAVAIL :

1. Définitions :
Le travail représente la perte ou la dépense d’énergie humaine, appelé aussi force de travail.
Il n’est pas un bien homogène car il recouvre des formes très différentes : essentiellement le
travail intellectuel et le travail manuel.

Le travail intellectuel est immatériel car il est le produit de l’esprit ou essentiellement des
activités cérébrales. Il exige beaucoup de compétences professionnelles et/ou scientifiques,
la première participe souvent directement à une production matérielle et la seconde plutôt à
une contribution abstraite : par exemple un ingénieur d’usine et un chercheur de laboratoire.
Toutefois, la découverte scientifique servira plus tard au développement et à la
diversification des biens et services, il s’agira donc d’une participation différée à la
production matérielle. D’une façon générale, le travail intellectuel est le fruit du personnel
d’encadrement et de conception d’une entreprise. Il s’agit encore d’un travail complexe.

Le travail manuel est obtenu surtout après des efforts physiques. L’individu ne réfléchit
pratiquement pas car il est conditionné par le déroulement de la production, il obéit à
l'exigence de son rythme surtout s’il est ouvrier affecté sur une chaîne de montage de
produits (voitures, téléviseurs, réfrigérateurs…) . Dans ce cas, la machine lui impose ses
mouvements physiques car il est dépendant d’elle. Son travail est donc simple, il est précisé
dans un manuel de procédures ou sur une fiche décrivant les tâches qu’il doit accomplir selon
leur ordonnancement (classement ou hiérarchisation).

Dans une entreprise ou dans une exploitation agricole les travailleurs manuels composent le
personnel d’exécution : employés, ouvriers, saisonniers agricoles…

2– La quantité de travail :

La quantité de travail est mesurée de différentes façons. Généralement, elle est déterminée
sur la base du temps consacré à la production d’un bien ou d’un service, c’est-à-dire en
nombre d’heures. Cela est plus facile pour le travail manuel que pour le travail intellectuel.

Le travail manuel participe directement au processus de production, il est soumis à la


cadence de transformation des matières ou au rythme de la fabrication des biens ; c’est aussi
le cas pour la fourniture des services tels le transport assuré par la conduite des bus par un
personnel qui lui est attaché (chauffeurs, receveurs, mécaniciens…) et la restauration grâce
au travail des cuisiniers et serveurs. Dans ce cas, le travail est intimement lié à la quantité de
temps (nombre d’heures) utilisée dans la production.

Tandis que le travail intellectuel est plutôt apprécié par rapport à sa nature. Le chercheur
scientifique, l’architecte, le médecin… consacrent des temps de travail variables, le premier
selon l’objet de sa recherche, le deuxième selon la nature du travail commandé et le
troisième selon le genre de maladie.
Le temps du chercheur est quasiment beaucoup plus important de celui des deux autres, voire
même inconnu car aléatoire, il est même immense s’il s’agirait d’une recherche dans les

TAG0721 SEMESTRE I ECONOMIE GENERALE Propriété CNFEPD Page 82


nouvelles technologies en matière de découverte ou d’une recherche axées sur la mise au
point d’un vaccin empêchant la propagation des maladies nouvelles.

L’architecte utilise une quantité de temps qui est déterminée par l’objet du contrat passé
avec son client. Son temps sera très important pour un projet de construction de toute une
ville et marginal lorsqu’il est question de construire une petite maison.

Dans le premier, cas il sera amené à travailler en collaboration avec d’autres intervenants
dans le projet : autorités politiques (différents ministères et députés) et administratives
(Trésor public pour le foncier, départements d’assainissement pour le traitement des eaux
usées…), représentants de la société civile (associations militant pour un environnement sain
ou pour l’écologie…) et diverses entreprises (Algérienne des Eaux, Sonelgaz, ACTEL…) ; il est
nécessaire que le temps de travail de l’architecte dépend aussi de celui que consacre les
autres agents économiques impliqués dans le même projet, dans ce cadre, la quantité du
temps utilisée par l’architecte est conforme à l’ampleur et la complexité du travail qui lui est
demandé d’effectuer.

Dans le second cas, l’architecte n’a pratiquement qu’un seul partenaire qui est le futur
propriétaire de la petite maison. Les difficultés sont déjà aplanies avant qu’il n’entame son
travail grâce, notamment, à l’acte de propriété du terrain sur lequel sera bâtie la maison, à
l’autorisation de construction délivrée par les autorités compétentes (direction de
l’urbanisme et de l’habitat entre autres) et au modèle de maison désiré.

Le médecin consacre une quantité de temps selon la gravité et la nature de la maladie à


soigner. Une maladie nécessitant une intervention chirurgicale nécessite, en plus de la
spécialité du médecin, l’écoulement d’un temps beaucoup plus important que celui réalisé
pour prescrire des médicaments pour traiter une grippe bénigne.

Par conséquent, la durée de travail est déterminée par la qualité de l’agent qui le fournit
(travailleur manuel ou travailleur intellectuel) et par la nature de son résultat (fabrication
d’une machine ou d’une chaise, construction d’une ville ou d’une cabane, recherche d’un
nouveau vaccin, cueillette des olives…).

2.1. Les paramètres démographiques :La quantité potentielle de l’emploi est


représentée par la population en âge de travailler, c’est-à-dire, les résidents sur le territoire
algérien dont leur âge est compris entre 18 et 60 ans, cela est en relation avec l’âge
maximum de scolarité au niveau de l’école fondamentale et l’âge de départ en retraite.
Cette population brute avoisine actuellement une quinzaine de millions de personnes.

En matière économique, c’est la population active qui est prise en ligne de compte. Elle
comprend les personnes exerçant un travail et celles qui sont en chômage. Au titre de l’année
2002 elle est estimée à 9,3 millions d’individus dont 2,4 millions se trouvant en situation de
chômage.

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La population active est ainsi structurée durant l’année 2002 :

Qualité de la population Nombre en milliers %


Personnes effectivement occupées 5 435 58,42
Personnes travaillant à domicile 1 455 15,64
Personnes en chômage 2 413- 25,94
Total de la population active 9 303 100

Les personnes qui ne sont pas comprises dans la population active sont :

- Les enfants et adolescents âgés moins de 18 ans ;


- Les retraités et non retraités âgés plus de 60 ans ;
- Les adultes dont l’âge est compris entre 18 et 60 ans qui ne demandent pas à travailler,
parmi lesquels par exemple les femmes au foyer.

3. Le chômage :
Selon la définition consacrée par le BIT (Bureau International du Travail, organisme de l’ONU
dont le siège est à Genève), le chômage constitue la population d’individus en situation de
demandeurs d’emploi.

En Algérie, le calcul du chômage s’opère à partir des statistiques fournies par l’ANEM (Agence
Nationale de l’Emploi) vers qui sont orientées les demandes des individus et offres d’emplois
des entreprises d’une part et, d’autre part, par l’ONS (Office National des Statistiques). La
moyenne annuelle gravite autour de 2,5 millions de chômeurs.

Le chômeur est une charge pour la société qui lui octroie une allocation mensuelle. Il s’agit
d’un revenu qui rentre dans le cadre des transferts, sachant que l’allocation est fournie sans
contrepartie de production.

Pour réduire les dépenses publiques portant sur la prise en charge des chômeurs, deux
dispositions législatives sont mises en œuvre, à savoir :

- L’encouragement des jeunes chômeurs à créer leur propre entreprise par le biais de l’ANSEJ
(Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes) ;

- La réinsertion des chômeurs plus âgés à créer aussi leur propre entreprise par le biais de la
CNAC (Caisse Nationale d’Assurance Chômage).

Dans les deux cas, le but consiste à faire bénéficier les demandeurs d’un crédit dont une
partie est gratuite, c’est-à-dire sans paiement d’intérêt, à la charge du Trésor public et une
autre à faible taux d’intérêt bancaire. Toutefois, une part réduite de l’ensemble des besoins
personnels de financement du projet est apportée par les concernés, par exemple
l’estimation du projet s’élevant à dix millions de dinars, l’apport personnel sera de 2 millions,
le crédit gratuit de 3 millions et le crédit onéreux de 5 millions de dinars.

Ces dispositifs visent à transformer la situation des chômeurs en producteurs, c’est-à-dire des
acteurs de la production nationale. L’effet est favorable pour faire éviter à la CNC des
déficits financiers et permettre aussi bien à la CNAS (Caisse Nationale d’Assurances Sociales)
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qu’au Trésor public d’accroître leurs recettes, pour la première l’augmentation des
cotisations sociales et pour le second celle des rentrées fiscales.

Par conséquent, la prévention et la lutte contre le chômage est salutaire pour l’économie
nationale. C’est pour cela que l’on qualifie le chômage de fléau, autrement dit un stock de
travail improductif et coûteux pour la société.

4. La productivité :

La productivité est obtenue lorsque la même quantité de travail permet l’accroissement de la


production durant une unité de temps. Par exemple la productivité de deux (02) meubles
obtenue par un ouvrier qui a réalisés hier la production de dix (10) meubles et aujourd’hui
douze (12) meubles.

L’unité de temps peut être celle qui est convenue entre le personnel et la direction d’une
entreprise ou celle qui est établie comme norme technique de production au sein d’un
secteur économique, pour le premier cas cela peut être l’heure travaillée et pour le second
nombre de barils de pétrole extrait à partir d’un gisement.

La productivité du travail est différente du rendement du travail, la première comme nous


venons de la définir est la concrétisation d’un accroissement de la production durant la même
unité de temps en relation avec la quantité constante du travail, à savoir en reprenant notre
exemple :

12 – 10
p = ------------- = 2
1

Tandis que le rendement peut être la production moyenne d’une journée, autrement dit, en
ce qui concerne l’exemple considéré :

10 + 12
r = --------------- = 11
2

5. Relation de la terre avec le travail en termes de production :

La loi des rendements décroissants trouve sa véritable application lorsque l’on observe la
variation de la production obtenue de la combinaison « terre/travail ».

Reprenons à cet effet l’exemple de la production du blé en prenant cette fois-ci l’emploi
d’une main-d’œuvre saisonnière.

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Supposons les cinq combinaisons donnent lieu pour chacune d’elle le nombre de travailleurs
agricoles suivant :

Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse de


pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Quantité en quint 15 000 30 000 35 000 50 000 60 000

Nombre de trav.
100 220 260 400 500

Le rendement serait donc le suivant pour chaque combinaison durant la compagne agricole :

Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse de


pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Rendements 150 136,36 134,62 125 120

Nous constatons que plus nous augmentons l’effectif du personnel agricole,le rendement
régresse à l’hectare. En effet,il s’agit là de deux dimensions l’une représentée par la terre
qui est constante et l’autre par le travail qui est variable, les deux dimensions sont
inversement proportionnelles entre elles.

6. Catégories de travail :

Le travail peut porter sur divers biens et services. Les uns nécessitent un travail propre à
chaque agent du personnel pour lequel il est spécialisé et les autres exigent la
complémentarité de plusieurs agents du personnel. Le chauffeur d’autobus et le mécanicien
fournissent un travail distinct de l’un et de l’autre, le premier est chargé du transport des
clients et le second de l’entretien et de la réparation du véhicule. Tandis la fabrication du
véhicule nécessite la contribution d’un ensemble de travailleurs pour une multitude
d’opérations : la conception, méthode, approvisionnement en matières premières, usinage,
montage, peinture…

L’objet d’entreprise (production de véhicule, concessionnaires commerciaux, station de


service en carburants, assurances…) indique la catégorie du travail. Il s’agira d’un travail
individuel ou d’un travail collectif.

Le travail individuel est caractérisé par la production d’un agent du personnel. Le rendement
et la productivité est liée à l’emploi de ce même agent, par exemple le nombre de clients
transportés par jour en moyenne durant une semaine par le chauffeur d’autobus en ce qui
concerne son rendement, à savoir selon les données suivantes :
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Jours
samedi dimanche lundi mardi mercredi jeudi vendredi
Nombre de
voyageurs 1500 1 900 1 400 1 300 1 600 900 500

Total 9 100
Rendement 1 300
Par contre, la productivité consiste à calculer la variation par rapport à une norme admise au
sein du secteur, par exemple, Supposons qu’elle est fixée à 1 000 voyageurs transportés par
jour, la productivité est positive car elle est de 300 voyageurs supplémentaires. Comme la
productivité peut être négative au cas où cette même norme est comparée au nombre de
voyageurs transportés le jeudi et vendredi pour lesquels elle est respectivement de – 100 et -
500.

Il est bien entendu qu’au cas où la productivité est positive, l’entreprise obtient des
bénéfices et dans le cas contraire elle subit des pertes financières.

Le travail collectif est la contribution complémentaire de plusieurs agents du personnel dans


la production d’un bien ou d’un service. Généralement, le travail collectif est quasiment
répandu dans les entreprises industrielles. Il est difficile de cerner la cause du rendement ou
de contre-performance ou d’analyser le sens de la productivité, dans ce cas,ce qui est mis en
cause c’est beaucoup le type d’organisation de la production : organisation traditionnelle,
organisation moderne, automatisation perfectionnée ou non de la production, maîtrise ou non
des nouvelles technologies…

Le rendement et la productivité sont globalement calculés dans le cas du travail collectif,


mais il faut seulement prendre la précaution de beaucoup plus l’attribuer au modèle de
l’organisation mis en application qu’au personnel employé.

IV- LE CAPITAL :

1. Définition :
La production d’un bien, ou d’un service, nécessite la combinaison des trois facteurs que sont
la terre, le travail et le capital.

Dans le cadre de la production agricole, le fermier utilise la terre et le travail fourni par les
fellahs employés par lui et auxquels il leur associe les tracteurs, outillages, équipements
d’irrigation et d’arrosage, semences et engrais.

Tout ce qui est employé ici, en plus de la terre et du travail humain, constitue le capital :
tracteurs, outillages, équipements d’irrigation, semences, engrais…
C’est ce qui peut être constaté et vérifié dans tous les autres secteurs d’activité : extraction
de minerais, leur transformation aboutissant à divers biens finaux (voitures, tubes de
canalisation, plaques et charpentes métalliques servant à la construction d’usines ou
autres…), pêche de poissons pour la consommation directe ou pour la conserverie…

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L’industriel emploie des bâtiments à usage d’usinage et d’administration, des machines et
équipements divers, des matières premières et fournitures diverses, de l’énergie (carburants
et électricité) auxquels il ajoute dans son processus de production la terre et le travail, la
première servant d’espace sans lequel l’usine ne serait pas construite et le second de main-
d’œuvre utile pour le déroulement de son activité productive. Le capital dans ce cas est
constitué d’usines, de bâtiments administratifs, de machines, de matières et d’énergie.

Aussi dans le secteur tertiaire, celui des services, le commerçant de gros (ou de détail)
exerce son activité grâce à un personnel, constitué essentiellement de manutentionnaires et
de vendeurs, à l’espace géographique sur lequel sont construits ses entrepôts et surfaces de
vente, et au capital qu’il engage dans son exploitation : marchandises essentiellement,
équipements de stockage et d’achalandage, éclairage et système de conservation grâce à
l’énergie électrique, matériel de transport… Ce qui peut être vérifié, les activités de
tourisme ou de transport, pour la première, le capital est constitué d’hôtels et restaurants et
la seconde d’avions, d’autobus ou de taxis.

Par conséquent, dans toutes les branches d’activité économique le capital est associé à la
terre et au travail. Ce qui nous autorise à dire que la production est réalisée grâce à la
combinaison de ces trois facteurs.

Le capital comprend donc principalement à la fois un stock de biens de production (bâtiments


et machines), des biens intermédiaires (matières premières destinées à être transformées
pour obtenir d’autres biens, comme la farine servant à produire du pain et elle-même
obtenue à partir du blé) et de l’énergie.

Cependant, contrairement à la terre et au travail, en tant que ressources rares et facteurs de


production, le capital constitue une dimension variable. La quantité de stock capital peut se
détériorer comme elle peut s’enrichir, l’écoulement du temps favorise son vieillissement par
son usage, son renouvellement par sa reproduction et sa modernisation pour accroître
l’activité productive.

2. Investissement :

L’usure dans le temps des équipements de production, à la suite de leur emploi dans le
processus de production, nécessite leur renouvellement et leur modernisation ; leur
remplacement par de nouveaux équipements plus productifs, grâce aux progrès techniques et
scientifiques, rentre dans le cadre surtout de maintenir l’entreprise compétitive au niveau du
marché.

Au plan quantitatif, c’est-à-dire le désir de produire toujours plus, l’entreprise cherche à


conquérir de nouvelles parts de marché pour accroître son profit et, aussi, au plan qualitatif,
grâce à la modernisation des équipements, elle est obligée de fabriquer des produits
améliorés pour se maintenir au niveau du marché afin de faire face à une concurrence de plus
en plus acharnée entre elle et les entreprises de sa branche d’activité.

Le renouvellement des équipements et leur modernisation sont assurés par des financements.
Ceux-ci doivent être rentables en ce sens où ils doivent permettre à l’entreprise de maintenir
au moins ou d’élever surtout le niveau de son profit. Il existe plusieurs façons de réaliser le

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financement des investissements que l’on peut rassembler dans deux catégories : ressources
financières internes et externes à l’entreprise, la première est qualifiée d’autofinancement
et la seconde formée par des emprunts divers.

2.1– Autofinancement : Le financement est assuré par les moyens propres à l’entreprise
et au cas où elle dégagerait des excédents de trésorerie ou ce que l’on appelle cash-flows,
c’est-à-dire des liquidités monétaires supplémentaires susceptibles de devenir des capacités
de paiement.

Le noyau dur, ou l’élément fondamental, de l’autofinancement est l’amortissement défini


comme l’usure comptable subie à travers l’écoulement du temps par les équipements de
production (bâtiments, machines…). Chaque année fiscale, les entreprises constituent des
amortissements représentant la dépréciation de leurs outils de production et/ou
d’exploitation. Il s’agit de pratique autorisée par l’Etat sur la base des textes fiscaux,
notamment les dispositions de la Loi des finances.

Concrètement, l’amortissement est une réserve que l’entreprise constitue chaque année et
cela grâce à la réduction des dividendes (parts de bénéfice) qu’elle distribue aux actionnaires
(propriétaires de l’entreprise ayant apporté le capital). Autrement dit, elle procède à la
réduction de ses bénéfices et ayant pour incidence la diminution de l’impôt, par exemple la
situation comptable suivante exprimée en milliers de dinars d’une entreprise quelconque :

Opérations Dépenses Recettes

1. Ressources (produits) :
- chiffre d’affaires (total des ventes) 204 300
Une telle - intérêts perçus des placements 1 709 situation ne
renferme pas les
2. Charges :
- matières premières et fournitures 58 817
- transports d’approvisionnement 11 938
- énergie 16 989
- salaires des travailleurs 34 517
- impôts et taxes divers 6 129
- intérêts et commissions bancaires 16 344
- frais divers de gestion 275
------------ -----------
totaux 145 009 -
206 009
Bénéfice brut 61 000
IBS (impôts sur les bénéfices des 18 300
sociétés) 30%
Bénéfice net
(réserves diverses et dividendes à 42 700
distribuer)

TAG0721 SEMESTRE I ECONOMIE GENERALE Propriété CNFEPD Page 89


amortissements. Supposons, pour pallier cela, que les biens de production ayant été achetés
pour une somme globale de 200 000 000 DA et dont la durée moyenne de vie selon la
réglementation fiscale est de 10 ans, d’où l’amortissement en milliers de dinars :
200000
 20000 DA.
10
Suite à cela le tableau précédent est complété ainsi :

Opérations Dépenses Recettes

1. Ressources (produits) :
- chiffre d’affaires (total des ventes) 204 300
- intérêts perçus des placements 1 709

2. Charges :
- matières premières et fournitures 58 817
- transports d’approvisionnement 11 938
- énergie 16 989
- salaires des travailleurs 34 517
- impôts et taxes divers 6 129
- intérêts et commissions bancaires 16 344
- frais divers de gestion 275
- amortissements 20 000
------------ ------------
totaux 165 009 206 009
Bénéfice brut 41 000
IBS (impôts sur les bénéfices des sociétés) 12 300
30%
Bénéfice net
(réserves diverses et dividendes à 28 700
distribuer)

La pratique des amortissements a ramener le bénéfice net de 42,7 à 28,7 millions, soit une
différence de 14 millions d’une part et, d’autre part l’impôt à payer au Trésor public est
passé de 18,3 à 12,3 millions et d’où une réduction de 6 millions. Les économies réalisées sur
les dividendes et l’impôt s’élèvent à 20 millions représentant respectivement ce que nous
venons de calculer : 14 et 6 millions.

Dans ce cas, il faut à l’entreprise attendre dix ans, à partir de l’acquisition des équipements,
pour les renouveler. Toutefois, d’ici là l’accumulation des amortissements ne le permettrait
pas à cause, généralement, de l’inflation (augmentation des prix), peut être le niveau du prix
atteindrait 250 millions par exemple. Dans ce cas, l’entreprise aurait recours à ses réserves
auxquelles nous avons fait allusion ci-dessus. Reprenons le cas considéré et supposons que
l’ensemble des réserves (obligatoires, statutaires…) doivent être constituées sur la base d’un
taux moyen de 5 % sur les bénéfices nets, à savoir :

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- Bénéfice net ……….. 28 700 000
- Réserves …………… 1 435 000
--------------
Dividendes …27 265 000

L’autofinancement annuel dégagé s’élèverait dans ces conditions à :

- Amortissements ….. 20 000 000


- Réserves ………….. 1 435 000
----------------
Total …… 21 435 000

Dans les deux cas, il s’agit en fait d’une épargne que l’entreprise réalise. Pour
l’amortissement, elle réduit les dépenses des actionnaires et de l’Etat, aussi pour les réserves
en comprimant davantage les revenus des actionnaires, à travers les dividendes distribués,
elle diminue d’autant leurs dépenses.

Toutefois, les réserves sont variables d’une année à une autre car elles sont liées au montant
des bénéfices réalisées contrairement à l’amortissement qui est constant, sachant qu’il est
calculé sur le montant de l’outil de production lui-même stable. Supposons enfin la situation
comptable exprimée en millions de dinars de cette entreprise durant les dix années de vie de
ses équipements :

Autofinancements
Agrégats 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 totaux

Amortiss 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 200

Réserves 0,1 0,5 0,3 0,2 0,5 1 0,9 1,4 0,8 0,1 5,8
--------
205,8

Si le coût de renouvellement des équipements au terme de leur durée de vie s’élèverait à 250
millions de dinars, l’entreprise doit recourir à un financement externe pour combler la
différence de 44,2 millions de dinars (250 – 205,8).

2.2– Financements externes : L’origine des financements externes est l’épargne des
ménages et de l’Etat ou la création monétaire que nous avons déjà étudiés dans les séries
précédentes. Dans le premier cas, l’épargne est fonction du niveau atteint par le revenu et la
portion consacrée à la consommation et dans le second, il s’agit du pouvoir donné aux
banques et établissements financiers de créer, selon les dispositions des règlements
bancaires, de la monnaie ou des liquidités bancaires.

Les entreprises ont deux possibilités pour capter l’épargne pour l’utiliser dans le cadre de
financement de leurs investissements :

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- Soit solliciter directement les ménages en s’adressant aux marchés financiers ;
- Soit recourir aux crédits bancaires, forme indirecte d’employer les dépôts des ménages ;
Donc il s’agira d’épargne des ménages dans les deux cas.

La différence réside dans le fait que les marchés financiers sont sollicités généralement par
les grandes entreprises, et le crédit bancaire est utilisé dans la majorité des cas par les
petites entreprises. En effet l’épicier de votre quartier, pour développer son affaire en
agrandissant son magasin, s’adressera à sa banque plutôt que d’émettre des actions ou des
obligations, sachant pour les premières une façon d’augmenter le capital donnant droit à des
dividendes variables et la seconde un emprunt sous forme de titres ouvrant droit à la
perception d’intérêt annuel fixe.

Dans tous les cas de figure, l’investissement est possible grâce à une épargne, qu’elle soit
interne à l’entreprise (autofinancement), qu’elle soit externe dont l’origine se trouve au
niveau des comportements des ménages ou de l’Etat. Aussi, l’investissement a un coût qui
peut prendre diverses formes : dividendes distribués suite à l’émission d’actions, intérêts
payés suite à l’émission d’obligation ou à l’obtention d’un crédit bancaire.

Les entreprises se trouveraient donc en situation de demandeurs et les ménages d’offreurs de


fonds. Dès lors, nous sommes en présence d’un marché de l’argent où les mécanismes de
formation des prix fonctionneraient. Le prix de l’argent dans ce cas est le taux d’intérêt ; en
effet l’accroissement du taux se traduirait par une forte demande des entreprises pour inciter
les ménages à épargner davantage, la baisse du taux signifierait que la demande régresse
contre une offre croissante.

2.3– Notion large de l’investissement :


a – Investissements des ménages et de l’Etat : Au niveau de l’économie nationale (macro-
économie) l’investissement n’est pas seulement propre aux entreprises. En effet, les ménages
et l’Etat, en tant qu’agents économiques, réalisent des investissements, les premiers en
achetant des équipements, ou biens durables et en accédant à la propriété d’un logement, le
second en améliorant et en construisant les infrastructures diverses, notamment le réseau
routier et les équipements d’assainissement des eaux usées par exemple.

Là aussi, ces deux catégories d’agents économiques ont recours à leurs moyens propres et/ou
à des financements extérieurs. Le financement propre est réalisé grâce à des économies
conséquentes et le financement externe grâce aux marchés financiers et intermédiaires
financiers (banques et établissements financiers).

Il est évident que les ménages s’adresseront à leurs banques pour financer leurs
investissements. Ils opteront à priori pour celles qui leur fait payer des intérêts les plus bas ;
la raison est que dans une économie de marché (ou libérale) les banques, comme les
entreprises commerciales et industrielles, pratiquent la concurrence entre elles par le moyen
du taux d’intérêt qui est le prix de l’argent.

Par contre, le Trésor public (caissier de l’Etat) sollicitera les marchés financiers en émettant
des titres tels les bons du Trésor ou d’équipement. Les souscripteurs (acquéreurs des titres
d’Etat) sont les ménages et les entreprises, y compris les banques et établissements
financiers.
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L’avantage majeur des marchés financiers se situe au niveau de la possibilité de transformer
les titres ou les valeurs mobilières (actions, obligations et bons du Trésor) en liquidité. Par
exemple un détenteur de valeurs mobilières peut les revendre au niveau de la bourse au cas
où il éprouve le besoin de liquidité. Il s’agit d’un marché d’occasion comme c’est le cas d’un
marché hebdomadaire des voitures.

b – Investissements internationaux : L’investissement national peut avoir aussi pour origine


l’épargne étrangère. Il s’agira de construction par exemple des usines sur le territoire
national par les entreprises internationales et de souscription de valeurs mobilières des
entreprises nationales (ou résidentes) par les étrangers (non-résidents). Nous qualifions le
premier cas d’IDE (Investissements Directs Etrangers) et le second d’IIE (Investissements
Indirects Etrangers).

Cependant, cette épargne étrangère se traduit par le transfert des intérêts et dividendes vers
l’étranger. Par exemple l’entreprise Coca Cola transfert chaque année ses bénéfices vers les
Etats-Unis d’Amérique ou vers sa banque résidente dans un pays autre que l’Algérie.

Il est possible aussi que des algériens placent leur épargne, ou investissent, à l’étranger. Alors
dans ce cas, la réglementation des changes les obligent à faire rapatrier leurs dividendes et
intérêts, formés de devises étrangères, vers l’Algérie.
c – Investissement immatériel : Nous venons de saisir que la portée de l’investissement
réside dans la possibilité offerte aux agents économiques d’accroître leurs activités,
acquisition de nouvelles usines par les entreprises, construction de logements par les
ménages, réalisation d’infrastructures par l’Etat…la finalité étant l’accumulation du capital,
sachant qu’il est constitué de bâtiments et machines ou d’habitations et de réseau routier.

La modernisation des nouvelles usines dotées de technologies récentes est le fruit de la


recherche et du développement scientifiques. Cela n’est possible que grâce à la formation et
à l’éducation dispensées dans les établissements scolaires et universitaires, qu’ils soient
privés ou publics.

La finalité de l’éducation et de la formation est l’élévation des compétences intellectuelles


et professionnelles aussi bien des travailleurs manuels qu’intellectuels. Aussi les dépenses
effectuées à cet effet ne constituent pas des revenus pour ceux qui en bénéficient car ils ne
fournissent pas de travail en contrepartie.

Les compétences du personnel ainsi acquises sont considérées comme une amélioration des
capacités productives comme s’il s’agissait de l’obtention d’une machine nouvelle acquise
avec la particularité qu’elle soit moderne, dotée des technologies récentes. Il s’agit donc de
capital humain.

La notion générale de l’investissement renferme aussi bien l’accroissement du capital


(physique et humain) de l’entreprise que celui des ménages, de l’Etat et des étrangers.

Les investissements constituent la cause de l’accumulation du capital, c’est-à-dire son


enrichissement, son accroissement ou son développement. Cela a pour but d’élever le niveau
et d’améliorer qualitativement la production.

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V- DECOMPOSITION DE LA PRODUCTION :

Nous venons de saisir que la production est le résultat de la combinaison des trois principaux
facteurs que sont la terre, le travail et le capital. La notion de la première renferme tout ce
qui existe sur la planète et appartenant à la nature (fonds marins, atmosphère, sol et sous-
sol), celles du deuxième l’énergie que dépense l’homme dans le cadre des activités
économiques et du troisième l’ensemble des moyens financiers et physiques dont dispose
l’entreprise.

Ces facteurs de production sont mis en œuvre au niveau des différentes filières de production
à l’échelle d’un pays et/ou du monde entier. Chacune des filières est composée d’une série
d’entreprises complémentaires et d’un ensemble de secteurs et branches économiques.

1– Le circuit économique :

Par exemple pour mettre à la disposition des ménages les concentrés de tomate, les trois
secteurs économiques sont concernés : primaire (agriculture), et secondaire (industrie) et
tertiaire (commerce).

Dans ce cas de figure, aussi, plusieurs entreprises relevant de plusieurs branches économiques
participent à la production : les engrais fournis par les entreprises chimiques, les
équipements (tracteurs…) et petits outillages (bêches, râtoirs…) par les entreprises
industrielles, les semences par les coopératives agricoles, l’eau par les entreprises de
barrages, forages, traitement et distribution, voire par d’autres entreprises industrielles
fabriquant les pompes d’extraction d’eau des nappes phréatiques et puits, l’exploitation
agricole qui est représenté par les tomates en tant que légume, les entreprises qui les
transforment en concentrés et au bout de la filière les commerçants (petites et grandes
surfaces de distribution).

Donc, la production est confiée à une série d’entreprises pour la réaliser avant même de la
répartir entre les consommateurs. Entre l’entreprise ou l’exploitation, qui produit le bien ou
le service, et le consommateur existe un ensemble d’intermédiaires, chacun d’eux a un rôle
économique.

Nous savons aussi que la production matérielle est répartie entre les agents économiques
contre leurs revenus monétaires, contre les salaires en ce qui concerne les travailleurs ou les
ménages, contre les profits les entrepreneurs et commerçants, contre les intérêts les
épargnants, contre les pensions les retraités…

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Le circuit économique est schématiquement le suivant :

Revenus distribués
en contrepartie du travail
fourni

Matières
Premières Entreprises Dépenses de
consommation
Ménages
Outil de
Thésaurisation
production
MARCHES

Impôt Etat Impôt


Crédit

Épargne
Banque

Etablissement financières

bourse
Les marchés constituent donc le cœur du circuit économique, vers lequel la production des
entreprises est orientée et à partir duquel elle est distribuée à tous les agents économiques :
aux ménages au titre de leur consommation, à l’Etat pour assurer ses missions (éducation,
santé, sécurité, routes…), aux entreprises entre elles en ce qui concerne les matières qu’elles
transforment et les équipements qui leur assurent et organisent les activités économiques.

Pour saisir la part de participation des entreprises dans la production, les économistes
utilisent les agrégats de la comptabilité nationale, essentiellement ceux du PIB, des
consommations intermédiaires et de la valeur ajoutée en combinaison avec les concepts
d’agents économiques. En contrepartie, il existe aussi d’autres agrégats qui nous précisent
comment et par qui les biens et services sont consommés, il s’agit là de tout ce qui se passe
en aval de la production.

2. La composition de la production :
La production est calculée au coût du marché, c’est-à-dire au prix que l’entreprise fait payer
à ses clients. Ce prix renferme deux catégories d’agrégats économiques, l’un est le coût
qu’elle supporte en amont de sa production et qu’elle paye à ses différents fournisseurs et
prestataires de services (assureurs, transporteurs…), l’autre est le coût des facteurs qu’elle a
utilisés tout au long du déroulement de son processus de production. Il s’agit en fait des deux
agrégats de la comptabilité nationale : « consommations intermédiaires » et « valeur
ajoutée » ; rassemblés ces deux agrégats forment la production.

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2.1- Consommations intermédiaires : Les consommations intermédiaires constituent
les flux de matières et de prestations de service reliant les entreprises appartenant à la
même filière d’activité économique.
Leur finalité est, de permettre à l’entreprise, se trouvant en aval au niveau de chaque relais
de la filière, de faire dérouler son processus de production ; pour l’ébéniste par exemple ses
consommations intermédiaires sont constituées par le bois, la colle, les clous, le service
fourni par le transporteur, l’électricité fournie par Sonelgaz pour faire fonctionner les
machines…

Principalement, ce sont les dépenses, autrement dit, effectuées pour l’achat de la matière
première et des fournitures destinées à être traité pour obtenir un meuble, auxquelles sont
ajoutées celles qui ont permis leur acheminement du lieu d’approvisionnement à l’atelier de
l’ébéniste et aussi celles de l’énergie électrique.

Il s’agit là de la filière du bois. Son origine est la forêt et sa destination finale est le
consommateur. Reprenons les différents acteurs économiques de cette filière tout en
estimant les coûts financiers successifs de leurs activités productives.

Le point de départ de la filière se situe dans les forêts où sont coupés les arbres par une
corporation de bûcherons regroupés en entreprise appelée « BOIFOR ». Celle-ci écoule sa
production à un ensemble d’entreprises de scierie que nous désignerons, pour simplifier, par
le sigle « BOISCIE ». Le troisième relais est formé par les ébénistes et menuisiers que nous
rassemblerons sous le générique « EBEM ». Enfin, le dernier relais est formé par les
commerçants de meubles et mobiliers que nous convenons de regrouper sous la dénomination
« COMEM » auprès de qui s’approvisionnent les consommateurs : ménages, entreprises et
administration. Pour simplifier, supposons que le transport est effectué par les propres
moyens de chaque ensemble de ces quatre (04) activités économiques.

Les bûcherons « BOIFOR » paient 10 millions DA au Trésor public, représentant la concession


des forêts pour couper les arbres. Ils supportent des amortissements pour 20 millions, au titre
de l’usure de leurs outils. Ils tirent des salaires et profits de 70 millions pour subvenir à leurs
besoins et à ceux de leur famille.

Au départ, nous relevons qu’il s’agit là, exclusivement, de revenus distribués : concession en
tant que revenu de l’Etat, amortissement celui des outils de production, salaires et profits
ceux des bûcherons. La raison réside dans le fait qu’il n’existe pas d’entreprises se trouvant
en amont de la filière du bois, donc le coût des consommations intermédiaires est nul.

Cela n’est pas le cas des autres ensembles : la « BOISCIE » qui s’approvisionne auprès de la
« BOIFOR », l’ « EBEM » auprès d’elle et la « COMEM » auprès de celle-ci. Respectivement, les
factures de chacune des trois premiers portent sur les montants de 100, 370 et 950 millions
DA ; celles de «COMEM » établies aux consommateurs, représentées par le marché, s’élèvent
à 1 000 DA. Soit d’après le tableau suivant :

Boifor Boiscie Ebem Comem Marché

Consommations
Plus explicitement, les consommateurs déboursent 1 milliard DA aux surfaces com
intermédiaires 0 100 370 950 1 000

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Nous constatons par contre que des différences existent entre ces différents montants :
100 et 370, 950 et 370, 1000 et 950 ! ; Elles représentent les valeurs ajoutées que nous allons
traiter maintenant.

2.2 – Valeur ajoutée : La valeur ajoutée représente la rémunération des facteurs de


production. La « BOIFOR » n’a fait que rémunérer les facteurs de production :

- La forêt (terre) au moyen de la concession versée à l’Etat ;


- L’outil de production au moyen des amortissements que les bûcherons garderont en
réserves ;
- Le travail des bûcherons au moyen des salaires et profits qu’ils dégagent de leur
exploitation forestière.

Les autres ensembles aussi doivent distribuer ces revenus : salaires des ouvriers et employés,
profits des actionnaires, impôts et taxes pour l’Etat, amortissements des équipements de
production… Le tableau suivant donne le résumé pour cela :

Boifor Boiscie Ebem Comem Marché

Consommations
Intermédiaires 0 100 370 950 1 000

Valeur ajoutée 100 270 580 50


---------- --------- --------- ----------
Totaux 100 370 950 1000

Donc, la valeur ajoutée est la part de contribution de chaque entreprise dans sa filière
économique, aussi dans la production nationale. Dans ce cadre, l’entreprise distribue des
revenus qu’elle occasionne durant le déroulement de ses activités productives propres à sa
filière, par exemple les filières : tissu pour l’habillement, ciment pour la construction,
énergie pour le chauffage... de l’élevage au vêtement pour le tissu, de la carrière au
logement pour le ciment, du gisement du gaz jusqu’au compteur de consommation
domestique pour l’énergie…

Enfin, il est question maintenant de qualifier la somme des consommations intermédiaires et


valeurs ajoutées dégagée au niveau de chaque relais d’une filière d’activité économique, par
exemple 100 millions pour «BOIFOR », 370 millions pour « BOISCIE », 950 pour « EBEM » et
1000 pour « COMEM ».

2.3– Formes de la production nationale : La production nationale est calculée


selon plusieurs formes et selon le contenu que nous lui attribuons.

a – La PIB (Production Intérieure Brute) : Renferme les valeurs ajoutées occasionnées par la
production globale d’un pays ; selon le cas considéré, la PIB de la filière bois est de 1
milliards de dinars représentant la somme des valeurs ajoutées dégagées par les 4 relais de la
branche d’activité, ainsi structurée :

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- BOIFOR ……………… 100
- BOISCIE ……………… 270
- EBEM ………………… 580
- COMEM ……………… 50
----------
PIB de la filière …… 1 000

Mais réellement, il faut leur soustraire les importations, produites à l’étranger, et les droits
et taxes les ayant occasionnés, à savoir en complétant notre exemple par d’autres données,
avec un nouvel acteur économique la « BOISIED » comme entreprise étrangère et en tant
qu’investisseur direct :

Boifor Boiscie Ebem Boisied Comem Marché

Consommations
Intermédiaires 0 100 590 240 1 360 2 260
dont importations (250) (240)
droits de douane (50) (70)
100 270
Valeur ajoutée 80
au profit des 810 610
étrangers : -------- --------
- salaires et 100 370 (2) (32) ---------
assimilés 0 30 (47) 1 440 820 + 1
- profits 100 340 -------- -------- 440
1 400 850
Totaux 90 30
Stocks finaux 1 360 820
Chiffres d’affaires

D’où la Production Intérieur Brute comme nous la calculons dans la vie professionnelle :

Boifor Boiscie Ebem Boisied Comem Totaux

Valeur ajoutée 100 270 810 610 80 1 870

Importations - 250 - 240 - 490

Droits douane 50 70 120

Totaux 100 270 610 440 80


PRODUCTION INTERIEURE BRUTE 1 500

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Cette production peut augmenter au cas où la « Boisied » et la « Comem » exportent.
Supposons que ces deux agents exportent pour un total de 267 millions de dinars, la PIB serait
donc de 1 767 millions (1500 + 267), car ils auraient été produits sur le territoire national.

Donc, en désignant la PIB par P, les valeurs ajoutés par VA et les droits et taxes à
l’importation par Dti, nous avons l’identité suivante :

P = VA + Dti

b – Le PIB (Produit Intérieur Brut) : Trouve son expression dans la somme des
consommations de tous les agents économiques (ménages, Etat et entreprises), de leurs
investissements, de leurs stocks de biens et du solde de la balance commerciale (différence
entre les exportations et les importations).

Au titre de l’année 2002, le PIB de l’Algérie a été le suivant en milliards de dinars :

- Consommation des ménages …….……. 1 971,7


- Consommation du gouvernement …….. 683,2
- Formation Brute du Capital Fixe (I) …… 1 102,2
- Variations de stocks …………………… 253,0
- Exportations nettes (balances comm.) … 522,6
-----------
le PIB ……….. 4 455,3

Soit en désignant le PIB par Y, la consommation des ménages par C, la consommation du


gouvernement par G, les investissements (équivalents à l’épargne) par I, les variations de
stocks par St, les exportations par X et les Importations par M :

Y = C + G + I + St + ( X – M)

c – Le PNB (Produit National Brut) :Est obtenu du PIB diminué des différences de revenus de
facteurs transférés et rapatriés, par exemple pour le cas de la filière bois une partie des
salaires versés par l’EBEM et la BOISIED ainsi que les profits de cette dernière qui sont
transférés vers l’étranger ; c’est le cas aussi des mandats reçus en Algérie par les familles
d’immigrés travaillant à l’étranger.

Au terme de l’année 2002, le PNB de l’Algérie est structuré ainsi :

- Le PIB ……………………… 4 455,3


- Opérations de transferts …… - 177,8
----------
PNB……. 4 277,5

Dans ce cas il y a eu plus de transferts vers l’étranger que de rapatriements. En désignant les
opérations de transferts par Tr et celles de rapatriement par Rp, nous avons l’identité
suivante :
PNB = Y - (Tr – Rp)

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3. Le revenu national :
Nous avons déjà saisi que la production est destinée en partie à la consommation et en une
autre à l’épargne pour être utilisée comme investissement. Cela n’est aussi possible que
grâce aux revenus, les agents économiques perçoivent en contrepartie de leur participation
dans la production.

Aussi, nous savons que les revenus se répartissent dans leur utilisation en impôts et
cotisations diverses, en consommation et en épargne transformée en investissements, sans
oublier les stocks représentant le financement par les entreprises grâce aussi à leurs revenus
(chiffres d’affaires).

Par ailleurs, nous n’ignorons pas que dans le cadre des échanges internationaux les excédents
de la production nationale sont destinés (exportations) aux non-résidents (étrangers) et ses
déficits sont comblés par la production étrangère (importations), autrement dit, le tout
formant le revenu national.

Le revenu national, que nous désignons par RN, est la composante de la richesse nationale. Il
nous renseigne comment la production est répartie entre les citoyens. Selon le principe de
fonctionnement du circuit économique le RN n’est que la contrepartie du PNB estimé en coût
des facteurs. En effet le PNB que nous venons de communiquer est calculé au coût du
marché, l’identité portant sur le RN est la suivante en désignant par PNB’ son origine.

Le PNB, s’obtient en retranchant du PNB les impôts directs (TVA) et eux-mêmes diminués
des subventions accordées par l’Etat aux entreprises, à savoir pour le cas du PNB’ de
l’Algérie en milliards de dinars au titre de l’année 2002 :

- PNB ………………………. 4 277,5


- Subventions ……………….. 0,5
- Impôts indirects …………... – 223,4
-----------
PNB’………. 4 054,4

C’est aussi le montant du RN qui renferme en tant que contrepartie :

- Revenus des salariés …………………….. 1 030,3


- Revenus des travailleurs indépendants ….. 1 006,3
- Paiements de transferts …………………. 546,0
- Autres transferts de l’étranger …………… 44,3
-------------
Revenu brut …………2 626,9

- Impôts et cotisations …………………….. - 280,7


-------------
Revenu disponible …….. 2 346,2

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- Epargne nationale ………………………… 1 708,2
-------------
R.N. ……………. 4 054,4
Il est bien entendu clair que le RN est affectée à la consommation et aux investissements.

VI.LA PRODUCTION ET SES RELATIONS AVEC L’INFLATION ET LE CHOMAGE :

Nous venons d’établir le fait que d’une part la production nécessite des facteurs, parmi
lesquels le travail, et que d’autre part son volume qui est conditionné par la maximisation du
profit recherché par l’entreprise, cela en relation avec le niveau des prix formés par les
mécanismes du marché.

Donc, production, travail et prix sont intimement liés en raison du fonctionnement des
mécanismes du marché. La production est écoulée selon un certain prix, tout en sachant que
le coût du travail est inclus dans la formation du prix.

La production est donc exprimée selon des prix qui fluctuent dans le temps. Dans la réalité,
les prix ont tendance à augmenter dans la majorité des cas, ce qui revient à dire que l’on
enregistre une inflation au niveau du marché d’une façon continue si l’on se réfère à
l’histoire économique.

Autrement dit, le PIB (utilisé dans l’analyse économique) peut croître au plan monétaire sans
toutefois satisfaire totalement les besoins quantitatifs d’une communauté nationale ; les
principales raisons sont principalement l’évolution démographique et la création des
nouveaux produits. Nous observons dans la vie des nations que le taux d’accroissement du PIB
est différent du taux de progression de leur population ; cette situation est caractérisée par
la pauvreté qui est loin d’être éliminée, le chômage qui persiste, les prix qui augmentent sans
cesse et que l’on désigne par le vocable d’inflation.

L’inflation crée souvent les difficultés d’écoulement des stocks de produits par les
entreprises. Ce qui, simultanément, entraîne la réduction du volume de la production et le
découragement des entreprises à embaucher du personnel, voire, les entreprises sont tentées
de procéder aux licenciements lorsqu’elles envisagent de résoudre leurs problèmes de
gestion, soit consécutivement à la réduction des profits, soit à la suite des pertes financières
qu’elles subissent. Il est apparu récemment, par ailleurs, que le prix augmente non seulement
par l’évolution du coût du travail mais aussi par le droit de polluer que doivent payer les
entreprises à l’Etat.

Cela se traduit par une crise en ce sens où le marché n’arrive plus à jouer son rôle de
régulateur économique. Les mécanismes du marché ne jouent pas dans ce cas de figure leur
rôle de stabilité sociale : l’inflation, en tant que facteur de réduction de la consommation,
favorise la baisse du pouvoir d’achat des revenus, elle incite en outre à la chute de la
production et au gonflement du chômage.

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Le monde moderne est confronté depuis l’accélération de l’industrialisation et le
développement de l’urbanisme à de nouveaux problèmes d’ordre écologique. Le
développement économique favorise en fait la détérioration de la qualité de vie des
citoyens : pollution, encombrement routier, gaspillage des ressources naturelles, épuisement
des ressources fossiles (pétrole par exemple) … L’activité de l’homme, fondée sur l’économie
de marché, en est souvent incriminée et l’intervention de l’Etat est de plus en plus sollicitée.

L’intervention de l’Etat est devenue, en effet, vitale pour pallier les défaillances du marché.
D’une part grâce aux aides sociales qu’il accorde aux pauvres, afin de maintenir ou d’élever
le niveau de la consommation globale, et d’autre part pour combler les déficits de la
production globale et les défaillances du marché tout en mettant en œuvre des actions
d’incitation fiscale, de politique monétaire et de lutte contre la détérioration de la qualité de
vie.

1– L’inflation :
1.1– L’inflation par les coûts : Dans le prix sont inclus les coûts des éléments des
consommations intermédiaires et de la valeur ajoutée.

L’augmentation de la valeur monétaire de l’un de ces éléments a pour conséquence


l’élévation du niveau des prix. En faisant varier le coût de chacun d’eux, il est possible de
l’expliquer selon l’exemple fourni par le tableau contenant certaines éventualités mises en
relation avec le prix d’un bien quelconque, exprimé en dinars :

Situation Cas de situation postérieure


Coûts antérieure 1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80
- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95

Valeur ajoutée

- salaires 24 24 24 30 24 24 24
- impôts 8 8 8 8 10 8 8

- amortissem 1 1 1 1 1 2 1
- profits 4 4 4 4 4 4 6
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39

---------- ------- ------- ------- ------- ------- -------


PRIX 132 140 135 138 134 133 134

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Nous relevons donc, que chaque tendance haussière du coût de l’un ou d’une partie des
facteurs de production entraîne l’élévation systématique du niveau des prix, à savoir :

- Le prix est passé de 132 à 140 à cause de l’augmentation du coût des matières de l’ordre de
8;
- Le prix est passé de 132 à 135 à cause de l’augmentation du coût des services de l’ordre de
3;
- Le prix est passé de 132 à 138 à cause de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre de
l’ordre de 6;
- Le prix est passé de 132 à 134 à cause de l’augmentation du niveau des impôts de l’ordre de
4;
- Le prix est passé de 132 à 133 à cause de l’augmentation des amortissements des
équipements de l’ordre de1, suite peut-être à leur modernisation ou renouvellement ;
- Le prix est passé de 132 à 134 à cause de l’augmentation des profits de l’ordre de 2 ;

Cela n’est, toutefois, vrai que dans le cas de figure d’une entreprise monopolistique, cas
traité précédemment, c’est-à-dire l’entreprise est seule sur le marché en l’absence de
concurrents. Ce qui lui permet d’imposer les prix.

Dans la pratique, l’entreprise confrontée à une concurrence, a tendance à maintenir et faire


croître plutôt son profit au détriment principalement des salaires et amortissements. La
réduction des salaires est possible soit par la réduction des effectifs en personnel grâce à la
possibilité de licenciement, soit par le renoncement à la distribution partielle ou totale des
primes et avantages divers (primes de rendement, repas servis aux travailleurs ou leur
transport…).

1.2– L’inflation par le prix :Nous savons aussi que le prix est déterminé par les
mécanismes du marché, c’est-à-dire selon la loi de l’offre et de la demande qui est en
relation avec la contrainte de la concurrence que les entreprises pratiquent entre elles. Dans
ce cas de figure les entreprises puissantes, car elles peuvent être les plus performantes ou
productives, réussissent à comprimer les coûts de production ou les prix de revient tout en
augmentant leurs profits en raison de l’insatisfaction de la demande globale.

Reprenons l’exemple précédent sur la base de quelques périodes et en donnant aussi une
variante de déséquilibres entre l’offre et la demande en quantité exprimée en millions
d’unités :
Période de Périodes postérieures
Coûts référence A B C D E F

Demande 100 110 130 150 140 160 150


Offre 100 100 110 120 130 140 150
Déséquilibre 0 - 10 - 20 - 30 - 20 - 10 0
Prix de vente 132 145,2 156 165 142,2 150,9 132

- cons. interm 95 95 104,5 114 102,3 133 95


- coûts internes 33 33 36,6 39,6 35,5 46,2 33
- profits 4 17,2 14,9 11,4 4,4 -28,3 4

TAG0721 SEMESTRE I ECONOMIE GENERALE Propriété CNFEPD Page 103


Le niveau du prix équivalant à 132 est vérifié lorsque l’offre rejoint la demande : le cas de
référence est « F ». Le profit est plus élevé au cas où la demande augmente et l’offre
demeure la même : le cas « A ». Les profits régressent lorsque l’offre progresse même si elle
ne satisfait pas intégralement la demande. Généralement, le déséquilibre élevé, entre l’offre
et la demande selon le cas « D », se traduit systématiquement par des prix de marché plus
élevé. Autrement dit, plus l’écart entre l’offre et la demande s’élargit plus les prix
flambent ; il s’agit là de cas aggravant de l’inflation.

1.3- L’incidence de l’inflation sur le PIB : Grâce aux exemples considérés, nous
avons pu établir que l’inflation a pour effet la réduction tendancielle du PIB en tant qu’offre
globale. La raison est que la progression du PIB réduit le déséquilibre entre l’offre et la
demande comme ça été les cas de référence « F ». Aussi, l’alignement de l’offre sur la
demande n’avantage pas les entreprises car elles enregistrent les plus bas profits.

C’est pour cela, essentiellement, que dans la réalité le PIB ne couvre jamais la totalité de la
demande des citoyens. Le PIB et l’inflation progressent même à des taux différents, par
exemple en Algérie, selon les sources officielles, il est enregistré au titre de l’année 2003 un
taux de croissance du PIB voisin de 6 % tandis que l’inflation progresse autour de 3 %. Ces
deux taux ont été calculés selon un dinar courant. Alors, quelle serait la valeur du PIB si nous
l’avons calculé selon un dinar constant ? C’est ce que nous allons traiter maintenant grâce à
ce que l’on appelle l’indice de consommation. Où l’IPC (Indice de Prix de Consommation).

1.4– L’I.P.C :L’I.P.C est calculé par l’ONS sur la base d’un panier de biens et services
consommés durant une période, généralement, l’année par une moyenne des ménages
algériens. L’indice national est déterminé, principalement, en fonction de 260 articles et sur
la base d’un échantillon de 17 villes et villages représentatifs du territoire national.

Pour comprendre cela, prenant le panier de biens suivants en relation avec deux périodes et
selon les prix pratiqués et les quantités consommées par un ménage de taille moyenne (7
membres) durant chacune d’elles :

Périodes
Groupes Unités 2002 2003
d’articles quantité prix moyen quantité prix moyen

Céréales Kg 850 60 820 70


Légumes Kg 1 760 30 1 730 35
Fruits Kg 750 80 660 100
Viandes Kg 60 500 40 600
Services Divers 1 000 100 95 104

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L’indice est obtenu selon la méthode de pondération suivante :

Périodes
Groupes 2002 2003
d’articles Quant Prix my Totaux Quant Prix my Totaux

Céréales 850 60 51 000 820 70 57 400


Légumes 1 760 30 52 800 1 730 35 60 550
Fruits 750 80 60 000 660 100 66 000
Viandes 60 500 30 000 40 600 24 000
Services 1 000 100 100 000 950 104 98 800
--------- ----------
293 800 306 750

Soit le rapport des dépenses totales :

306 750
-------------- = 1,044
293 800

Cela veut dire que l’inflation a été de 4,4 % selon les variations des quantités et des prix. La
consommation est exprimée ainsi en dinar courant, mais exprimée en dinar constant la
consommation serait aussi constante, à savoir :

306 750
-------------- = 293 800
1,044
1.5– Le PIB nominal et le PIB réel : Le PIB nominal est exprimé en dinar courant
tandis que le PIB réel l’est au dinar constant. Soit par exemple les données suivantes en
fonction d’un dinar courant :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 53 55,65 60,102

IPC (base : 1999) 1 1,03 1,05 1,08

Croissance annuelle 6% 5% 8%

L’évolution du PIB réel est la suivante en fonction de l’année de base qui est 1999 :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 51,46 53 55,65

Croissance 2,92 % 2,99 % 5%


annuelle
TAG0721 SEMESTRE I ECONOMIE GENERALE Propriété CNFEPD Page 105
Cette façon de calculer le PIB réel est appelée la méthode de déflatement du PIB.

1.6– La stagflation : Parfois les pays enregistrent l’accroissement du PIB et aussi


l’absence de recul de l’inflation, voire même l’impossibilité de sa progression. On dit qu’on
est en situation de dépression économique dans le cas des pays développés. Cela d’ailleurs
est observé dans les pays sous-développés : PMA (Pays Moins Avancés) ou PED (Pays En
Développement). Dans les deux cas, nous sommes devant une situation pouvant sembler
paradoxale.

Par exemple la stagflation a été perceptible en Algérie durant les années 2001 et 2002. En
effet, ces deux périodes ont été caractérisées par des taux de croissance du PIB et de
l’inflation quasiment voisins, c’est-à-dire autour de 3 %.

2– Le chômage :
Le fonctionnement quasi exclusif des mécanismes du marché risque de favoriser l’élévation
du niveau des profits comme nous l’avons traité plus haut. Le plein emploi de la main-
d’œuvre dans ce cas devient probablement impossible. Les entreprises préfèrent selon cette
logique accroître leurs profits plutôt que d’élever le niveau des salaires. L’Etat s’interpose
entre les entreprises et les travailleurs en tant qu’arbitre afin d’assurer la concorde sociale.

2.1– L’incidence de la résorption du chômage sur le prix de la production :


Reprenons le cas de figure de l’exemple précédent (p.48) tout en envisageant une progression
du coût de main-d’œuvre et en y maintenant les prix du marché, à savoir :

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Situation Cas de situation postérieure
Coûts antérieure 1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80
- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95

Valeur ajoutée

- salaires 24 25 26 30 31 32 33

- impôts 8 8 8 8 10 8 8
- amortissement 1 1 1 1 1 2 1

- profits 4 3 2 4 -3 -4 -3
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39

---------- ------- ------- ------- ------- ------- -------


PRIX DE MARCHE 132 140 135 138 134 133 134

Nous remarquons que, même avec la variation favorable des prix de marché, les profits
diminuent car il est enregistré une progression des salaires. Par contre, le maintien du niveau
des salaires à 24 permet :

- Soit la réalisation du même niveau des profits de 4, selon les cas n° 1 et n° 2 ;


- Soit l’augmentation des profits pour atteindre le sommet de 10, selon le cas n° 3 ;
- Et le maintien du niveau 4, selon les trois derniers cas.

Le maintien du niveau des salaires a pour conséquence, généralement, la réduction des


effectifs en personnel. Concrètement, l’amélioration du salaire d’un travailleur à titre
individuel pousse l’entreprise à procéder aux licenciements pour maintenir le niveau de sa
masse salariale. Reprenons toujours le même exemple en supposant que l’entreprise produit
1 million d’unités par an et que le salaire moyen (charges patronales comprises) est en
progression pour chacune des situations. Sur cette base, les données sont les suivantes tout
en maintenant le niveau de la masse salariale à 24 000 000 dinars :

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Situation Cas de situation
Coûts antérieure postérieure
1 2 3 4 5 6

- masse salariale 24 24 24 24 24 24 24
(millions
dinars) 240 265 295 310 325 350 400
- salaire moyen
100 91 84 77 74 69 60
(milliers
dinars)
- effectifs

Même avec un effort de progression relative de la masse salariale fournit par l’entreprise, les
effectifs auront tendance à se réduire, soit :

Situation Cas de
Coûts antérieure situation
postérieure
1 2 3 4 5 6

- masse 24 26 27 28 29 30 31
salariale
(millions 240 265 295 310 325 350 400
dinars)
- salaire moyen 100 98 92 90 89 86 78
(milliers
dinars)
- effectifs

Cela nous amène à pouvoir supposer que les effectifs des travailleurs pourraient progresser,
généralement, moins vite que la masse salariale ; la raison réside dans le fait que les
entrepreneurs ne voudront pas subir la détérioration des profits d’une part et, d’autre part,
ils subissent les contraintes des mécanismes du marché, à savoir, essentiellement, la
tendance baissière des prix due à la concurrence essentiellement.

La résorption du chômage est souvent limitée à cause du fonctionnement des mécanismes du


marché car elle a engendré l’augmentation des prix. En outre, dans le cas où le plein emploi
de la main-d’œuvre est réalisé, le PIB serait gonflé sous l’effet de l’inflation et les
entreprises éprouveraient des difficultés de faire écouler leur production. Une telle situation
se traduirait systématiquement par le licenciement des travailleurs, voire par des fermetures
d’entreprises.

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2.2– La résorption du chômage et la croissance économique : La croissance
économique est le fait de la progression régulière du PIB au cas où l’inflation serait jugulée et
où aussi le chômage tendrait à se réduire.

L’inflation est jugulée si l’écart relatif entre le PIB réel et le PIB nominal ne s’élargit pas
d’une façon démesurée. Cette situation est possible au cas où l’IPC tend vers l’unité, à savoir
en reprenons l’exemple du PIB algérien traité ci-dessus tout en réduisant l’IPC:

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 53 55,65 60,102

IPC (base : 1999) 1 1,02 1,01 1,005


au lieu de 1,.03 1.05 1,08

Croissance annuelle 6% 5% 8%

L’évolution du PIB réel serait par conséquent la suivante en fonction de l’année de base qui
est 1999 :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002


PIB en billions DA 50 51,96 55,10 59,80
au lieu de 51,46 53 55,65

Croissance annuelle 3,92 % 6,04 % 8,53 %


au lieu de 2,92 % 2,99 % 5%

Les écarts relatifs varieraient favorablement ainsi :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB réel précédent 50 51,46 53 55,65


PIB réel supposé 50 51,96 55,10 59,80
variation + 0,50 + 2,10 + 4,15

Cela voudrait dire, aussi, que le PIB réel est proche du PIB nominal ; en effet au titre de
l’exercice 2002 leur écart est rendu faible, à savoir 0,302 (60,102 – 59,8) alors qu’il était
de l’ordre de 4,452 (60,102 – 55,65).

Cette situation aurait été possible au cas où, la progression du PIB nominal serait le résultat
de la productivité des facteurs de production. Toutefois, la productivité n’est pas souvent
favorable à la résorption du chômage quand bien même elle favorise la réduction des coûts de
production. La cause est toujours les contraintes de fonctionnement des mécanismes du
marché. En effet, toutes les entreprises poursuivent le même but de la productivité pour être
plus compétitives sur le marché de façon à accroître, ou maintenir, leur part de marché.
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3– La lutte contre les défaillances du marché en rapport avec
l’emploi :
3.1– L’influence du marché sur le niveau de l’emploi : Nous venons de constater
que les entreprises subordonnent leurs activités productives à la logique de fonctionnement
des mécanismes du marché. Le volume et la valeur de leur production en dépend. Ce qui se
traduit par le fait que l’emploi de la quantité des facteurs de production, notamment le
travail, en est la conséquence, c’est-à-dire c’est le marché qui conditionne par exemple la
qualification professionnelle et les effectifs en personnel à utiliser.

Cela est justifié par le fait que les mécanismes du marché sont à l’origine de la détermination
du niveau des prix. Leur élévation entretient l’inflation et décourage les entreprises à
embaucher du personnel. Devant une telle situation le chômage ne recule pas mais il tend à
augmenter dans la mesure où les nouveaux arrivés sur le marché de travail ne sont pas
recrutés par les entreprises.

La progression du chômage se traduit, automatiquement, par l’élévation du niveau des


transferts (allocation chômage) que doit débourser l’Etat par l’intermédiaire de la CNC
(Caisse Nationale du Chômage). L’augmentation dans ce cadre des dépenses de la CNC
entraîne aussi celle des cotisations sociales au détriment des salariés et des entreprises.

Reprenons l’exemple traité plus haut et considérons cette fois que les cotisations sociales,
comprises dans les salaires, augmentent et ce qui va aussi se traduire par l’augmentation des
impôts d’une unité monétaire chacune, à savoir tout en maintenant les prix du marché :

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Situation Cas de
Coûts antérieure situation
postérieure

1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80
- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95
Valeur ajoutée

- salaires 24 26 27 31 32 33 34
- impôts 8 9 9 9 11 9 9
- amortissem 1 1 1 1 1 2 1

- profits 4 1 0 2 -5 -6 -5
au lieu de 3 2 4 - 3 -4 -3
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39
---------- ------- ----- ----- ----- ----- -----
PRIX DE MARCHE 132 140 135 138 134 133 134

Cela est rendu possible au détriment des profits qui ont régressé de deux unités monétaires
car les niveaux de prix ont été maintenus. Dans la réalité, les entreprises préfèrent réduire
les effectifs en personnel pour maintenir au moins les niveaux de leurs profits.

Pour mieux illustrer cela, reprenons l’exemple en rapport avec la masse salariale et les
effectifs, nous considérons maintenant que l’augmentation des cotisations sociales font varier
vers la hausse la masse salariale de 10 % et le salaire moyen de 15 % (pour inclure les
versements forfaitaires), tout en sachant que les entreprises décident de faire varier les
effectifs en personnel, à savoir :
Situation Cas de situation
Coûts antérieure postérieure

1 2 3 4 5 6

- masse salariale 24 29 30 31 32 33 33
(millions dinars)
- salaire moyen 240 305 339 357 374 403 460
(milliers dinars)
- effectifs 100 95 88 86 86 82 72
au lieu de 98 92 90 89 86 78

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Cette hypothèse, non seulement, favorise des licenciements de personnel, mais aussi, elle
réduit les profits des entreprises au cas où elles écoulent leur production toujours au même
prix du marché, sachant que la progression de la masse salariale entraîne l’augmentation du
coût de la production et réduit, dans ce cas, la marge bénéficiaire.

3.2– La relation entre le chômage et l’inflation : L’économiste anglais PHILLIPS a


établi en 1958 une relation directe entre le taux de chômage et le taux d’inflation. Sa
démonstration repose sur les différentes phases d’évolution de l’économie caractérisées
successivement, par :

- La récession économique : La demande globale est inférieure à l’offre globale suite au


chômage important causant la faible utilisation des capacités de production des entreprises
(phase A) ;

- La reprise économique : Enregistrement d’une progression de la demande grâce à


l’élévation du niveau d’utilisation des capacités de production et suite au recul du chômage
car les entreprises procèdent à l’embauche du personnel (phase B) ;

- L’expansion économique : La distribution de nouveaux salaires provoque simultanément


l’augmentation de la demande et la pénurie de produits favorable à l’inflation qui coïncide
avec le recul du chômage (phase C) ;

- La saturation des capacités de production : Occasionne l’augmentation des prix et le frein


à l’emploi de nouveaux salariés, donc le chômage résiduel ne peut pas être résorbé et les
nouveaux arrivants sur le marché du travail ne sont pas embauchés (phase D).

Ces quatre phases sont ainsi reportées sur la courbe de PHILLIPS :

Taux d’inflation

0 Taux de chômage

Donc le chômage et l’inflation sont deux dimensions inversement proportionnels ; en effet,


lorsque l’inflation augmente, le chômage diminue et inversement. Nous sommes devant une
situation déstabilisante pour l’ordre social que seule l’intervention de l’Etat peut rétablir.

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3.3– L’intervention de l’Etat : L’intervention de l’Etat devient, donc, vitale pour
réduire le chômage et l’inflation afin de préserver l’ordre social. Sachant que le chômage et
l’inflation déstabilisent la société suite au dérèglement des mécanismes de fonctionnement
du marché, la raison réside dans le fait qu’ils sont occasionnés par les difficultés
d’écoulement de la production offerte par les entreprises et à cause de cela elles sont
contraintes de renoncer à l’embauche, voire de réduire les effectifs en personnel ou de
recourir à la baisse des salaires.

Du fait que l’inflation influence le niveau de l’emploi, il suffit pour l’Etat de la combattre.
Pour cela, il dispose des moyens pour bloquer les prix et les salaires, encourager la
concurrence, réduire ses propres dépenses, réguler la masse monétaire et arrêter une
politique adéquate des revenus.

- Politique de contrôle des prix et de blocage des salaires : L’Etat impose au secteur public
un plafonnement des prix et des salaires et contrôle leur progression ;

- Politique budgétaire : Dès que la demande commence à augmenter démesurément, l’Etat


diminue ses dépenses pour la contenir ou la réduire ou augmenter les impôts ;

- Politique monétaire : L’Etat agit sur la masse monétaire en décourageant la distribution du


crédit pour la réduire de telle sorte à éviter des dépenses supplémentaires aux agents
économique afin de réduire l’inflation ;

- Politique des revenus : L’Etat arbitre entre les entrepreneurs et les salariés en organisant
des négociations entre eux afin de fixer les règles de partage entre les salaires et les profits
en poursuivant le but de modérer leur niveau.

VII- RESUME :

1– Facteurs de production :
L’organisation et la réalisation de la production nécessite la combinaison de trois facteurs que
sont la terre, le travail et le capital.

La terre comprend de ce que peut renfermer la Nature (sol, sous-sol, cours d’eau…), le travail
constitue l’énergie fournie par l’Homme et le capital relève de l’organisation sociale d’une
communauté humaine.

2– Elévation du niveau de production :


Le mode d’organisation des facteurs de production conditionne son niveau. Le rendement de
la terre peut être obtenu grâce au volume additionnel du travail et du capital qui lui sont
associés, toutefois, la limite quantitative de la terre obéit à la règle des rendements
décroissants.

La productivité du travail contribue à l’accroissement de la production en employant toujours


la même quantité du travail. Cette productivité peut être obtenue grâce à la formation qui
améliore les qualifications professionnelles. La formation est un facteur d’accumulation du
capital humain.
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D’une façon générale, une économie qui bénéficie d’une productivité du travail ou/et du
capital est une économie qui enregistre une croissance réelle car l’inflation est dans ce cas
contenue, voire elle recule.

3– Agrégats de la production :
3.1– La PIB : La Production Intérieure Brute mesure la valeur des richesses produites au
cours d’une année par toutes les entreprises résidant sur le territoire national ; il est la
somme des valeurs ajoutées, de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) et des droits de douane.
La valeur ajoutée constitue la contribution de chaque entreprise dans la réalisation des
richesses nationales. Le chiffre d’affaires (prix de vente) de l’entreprise est obtenu en
ajoutant à la valeur ajoutée les consommations intermédiaires, celles-ci forment la somme
des valeurs ajoutées des entreprises se trouvant en amont du circuit de production de chaque
entreprise.

3.2– Le PIB : Et obtenue en sommant la consommation des ménages, les dépenses du


gouvernement, les investissements nets, les stocks et la différence entre les exportations et
les importations.

3.3– Le PNB : Le Produit National Brut mesure la valeur des richesses produites au cours
d’une année par les entreprises résidentes, c’est-à-dire celles produites par les entreprises
étrangères sur le territoire national sont exclues.

3.4- Le RN : Le Revenu National est obtenu de la différence entre le PNB et les


amortissements. Il constitue aussi la somme de la rémunération du travail salarié (salaires +
charges sociales), des bénéfices nets distribués aux entrepreneurs et des autres revenus
(loyers des habitations, intérêts des placements…).

4– L’influence de l’inflation sur la production et sur le chômage :

L’inflation gonfle la production nominale. L’application de l’IPC (Indice des Prix de


Consommation) au PIB nominal permet d’obtenir le PIB réel, plus l’IPC est important plus
l’écart est important entre les PIB réel et nominal, dans ce cas, la croissance devient un
indicateur peu fiable car elle n’est pas obtenue grâce à la productivité des facteurs de
production.

L’inflation entretien, en outre, une relation de causalité avec le niveau de l’emploi. Son taux
élevé accroît le chômage. La démonstration est faite par le moyen de la courbe de Phillips.

5- Le rôle de l’Etat dans la prévention des défaillances du


marché :
L’Etat dispose d’au moins quatre moyens pour combattre l’inflation afin de faire reculer le
chômage : le contrôle des prix et le blocage des salaires, la réduction des dépenses publiques
et du déficit budgétaire, la politique monétaire et la politique des revenus.

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LEÇON N°06: LES REGIMES ECONOMIQUES ETL’ECONOMIE
ALGERIENNE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable de définir les
formes du régime économique en général et celui de l’économie algérienne en particulier.

PLAN DE LA LEÇON :

I- GENERALITES

II- LE REGIME ECONOMIQUE :

1- Formes du régime économique


2- La mondialisation

III- L’ECONOMIE ALGERIENNE :


1- Régime traditionnel
2- Régime colonial
3- Régime post-indépendance
4- L’endettement extérieur
5- La réforme économique
6- Le plan d’ajustement structurel (PAS)

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I.GENERALITES :

LE VOCABLE « REGIME » PEUT ETRE COMPRIS DE DIFFERENTES MANIERES. EN


EFFET, LES GENS L’UTILISENT DANS LEURS CONVERSATIONS POUR DESIGNER
DES SENS DIVERS ; PAR EXEMPLE NOUS LES ENTENDONS PARLER DE REGIME
ALIMENTAIRE, DE REGIME MONARCHIQUE, DU REGIME D’UN MOTEUR
AUTOMOBILE…
Les personnes évoquent le régime alimentaire lorsqu’elles parlent des règles à observer pour
entretenir et préserver leur santé ; le régime monarchique lorsqu’elles caractérisent
26 27
probablement les règles strictes auxquelles sont soumis les sujets d’un Etat royaliste ;
le régime d’un moteur lorsqu’elles désignent la vitesse de sa rotation que peut choisir un
automobiliste pour se déplacer.

Dans tous les cas de figure, le régime nous renseigne sur la logique retenue par les gens, pour
se conduire dans la vie : Surveiller la santé de façon à la préserver en s’abstenant de
consommer les aliments nuisibles ; faire attention à tout ce qui peut être fait ou dit pour
éviter de nuire l’ordre social établi en songeant à mener une vie tranquille ; accélérer ou
ralentir la vitesse du véhicule selon l’état de la route et le lieu où l’on peut se trouver.

En économie, les personnes parlent aussi de régime. Cela pour préciser : Comment sont
organisées et à quel rythme fonctionnent les activités humaines dans la production de leurs
richesses ? Comment et sur quelle base sont réparties les richesses produites entre les
membres de la société ? Le niveau atteint dans la satisfaction des besoins. En un mot, il
s’agit d’observer et de retenir la manière avec laquelle fonctionnent les activités
économiques et avec laquelle se comportent les agents économiques pour vivre en société.

Donc, le régime économique nous renseigne sur le mode de fonctionnement d’une


communauté humaine dans l’organisation de la production des richesses et dans
l’organisation de la distribution en son sein de ces richesses : Quels sont les agents
économiques qui décident de la production, de son volume et de sa composition ? Quels sont
ceux qui choisissent la manière avec laquelle la production est répartie entre eux ? Quels sont
ceux qui sont propriétaires des facteurs de production ? Sur quelle base est déterminée la
part de contribution de chaque agent économique dans la production et aussi la part qui
revient à chacun pour satisfaire ses besoins ? Le rythme observé dans la production pour
rattraper le déficit dans la consommation ou pour l’équilibrer à ce qui est seulement
nécessaire sans provoquer de gaspillage ? Le niveau minimum de consommation est-il atteint
ou dépassé ? Le régime économique choisi est-il le plus adapté pour mieux prévenir et lutter
contre l’inflation et le chômage ? La pauvreté peut-elle être éradiquée28 grâce au bon choix
d’un régime économique ? Comment le savoir ?

26
Strict (e) : Sévère, intransigeant(e), rigoureusement observé (e)
27
Sujet : Ressortissant d’un royaume de nature autoritaire contrairement au citoyen disposant plus de liberté dans une
république
28
Eradiqué : Supprimé, disparu et extirpé totalement grâce à l’action et à la volonté de l’homme.
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Les réponses à ces questions ont été formulées selon les époques que l’humanité a traversées
selon les vicissitudes29 de son Histoire. Chaque époque a été caractérisée par un modèle de
régime économique que l’homme a pu concevoir et adopté pour assurer sa vie. Les régimes
économiques connus se sont succédés depuis le néolithique 30 jusqu’à nos jours ; nous les
rangeons dans ce cours dans trois catégories, à savoir ceux antérieurs à l’avènement du
capitalisme, celui-ci qui continue à se consolider jusqu’à maintenant depuis la révolution
industrielle et l’éphémère31 expérience socialiste.

II. LE REGIME ECONOMIQUE:

Le régime économique est un statut juridique des rapports sociaux déterminant l'organisation
de la production des richesses et le mode de leur répartition entre les membres de la
communauté humaine ayant ou non participé aux activités productives.

1– Formes du régime économique :

1.1– Régimes primitifs : Organisations communautaires entrant dans le cadre quasi


exclusif de la cueillette, de la chasse, de la pêche et qui sont associés à des activités
élémentaires artisanales et au sein desquelles l'égalité entre les membres d'une peuplade
était coutumière.

1.2– Régimes intermédiaires : Reposent sur une organisation sociale où la production


des richesses qui ne sont pas réparties équitablement, on y distingue l'esclavagisme et le
féodalisme.

1.3 – Régimes modernes :


a- Capitalisme : Régime caractérisé par la propriété privé des moyens de production et
la détermination des prix par les mécanismes du marché grâce à la concurrence et à la liberté
d'entreprise.

b- Socialisme : Régime caractérisé par la propriété collective des moyens de production et la


détermination des prix relève de l'Administration grâce au système de planification mis en
place par l'Etat qui décide du mode de répartition des richesses.

2– La mondialisation :
Le stade actuel du mode des échanges entre les nations qui adhèrent aux principes régissant
les règles de fonctionnement du capitalisme ; l'OMC, en tant qu'organisation onusienne,
édicte les règles commerciales et arbitre les litiges qui peuvent surgir entre les Etats avec
droit de sanction, le but poursuivi est le démantèlement des barrières douanières.

29
Vicissitudes : Changements dans la succession d’événement, contraignants survenus tout au long
de la vie.
30
Néolithique : Dernière période de la préhistoire, c'est-à-dire celle qui date de deux siècles de notre
ère actuelle.
Ephémère : Très passagère, n’ayant pas duré longtemps.
31

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L'Algérie est en phase finale de négociation pour devenir membre à part entière de l'OMC.
Déjà les négociations d'association avec l'Union Européenne ont abouti sur un accord que les
parlementaires signeront pour sa mise en application, il rentre dans le cadre d'une zone de
libre d’échange entre l'Algérie et l'Union Européenne, et son but consiste à l'abattement de
part et d'autre des tarifs douaniers uniformes.
L'OMC a été créée en 1994 à Casablanca et a commencé ses activités dès le début de l'année
1995, résultat des différents rounds du GATT depuis 1947, après l'échec de mise en place de
l'OIT (Organisation Internationale du Commerce) prévu en 1945 à la Havane, elle aurait été le
quatrième pilier des organisations onusiennes, à savoir le Conseil de Sécurité, le Fonds
Monétaire International et la Banque Mondiale.

III. L’ECONOMIE ALGERIENNE :

1– Régime traditionnel :

Les habitants du territoire actuel de l’Algérie, partie intégrante de l’Afrique du Nord,


observaient les mêmes règles dans leurs activités que chez les autres peuples des autres
continents. Le régime économique était quasiment le même partout, comme nous l’avons
rapporté tout au début de cette série de cours, en Algérie les vestiges archéologiques et les
figures rupestres témoignent de son passé économique.

Toutefois l’évolution du mode de vie observé en Algérie, depuis l’antiquité jusqu’à la


colonisation française, n’avait pas eu le même caractère qu’en Europe plus particulièrement ;
elle était par contre semblable à celle enregistrée en Orient et en Afrique. Les différents
régimes qu’ont connus les pays occidentaux (Amérique et Europe essentiellement) n’avaient
pas été pratiqués en Algérie, certes au niveau de quelques endroits et d’une façon marginale
en ce qui concerne l’esclavagisme et le féodalisme. Aussi le capitalisme existe en Europe
depuis déjà cinq (05) siècles tandis qu’en Algérie, il n’est qu’à ses débuts.

1.1 – Mode de vie : Avant la colonisation française, le régime économique algérien


reposait sur une certaine harmonie entretenue par trois groupes sociaux, chacun exerçait une
activité économique complémentaire propre à la région où il était établit où qu’il sillonnait.

Les nomades, représentant la moitié de la population globale de l’Algérie, servaient de lien


entre les sédentaires du Nord et les habitants du Sud. Ces derniers organisaient et
contrôlaient les échanges effectués avec les pays africains et orientaux.

Du mois de mars au mois de septembre de chaque année, les nomades migraient vers le Nord
pour pratiquer « l’aâchaba », c’est-à-dire faire paître leur troupeau d’ovins grâce à l’herbe
verte abondante tout au long de cette période en parcourant les hauts plateaux, et pour
échanger les produits (dattes, sel…) du Sud contre ceux du Nord et des Hauts Plateaux
(céréales, fruits secs, huile…). D’Octobre à Mars, ils pratiquaient « l’aâzaba », c’est-à-dire ils
se retirent au Sud pour s’adonner à d’autres activités : agnelage, récolte agricole (dattes
essentiellement) au profit des « ksouriens » et échanges de produits du Nord contre ceux du
Sud.

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Les échanges n’étaient pas monétaires, car il s’agissait de la pratique du troc. Par exemple
les nomades échangeaient une mesure de dattes contre trois de blé durant « l’aâchaba »,
c’est-à-dire durant leur séjour au Nord, et deux mesures de blé contre une de dattes. Les
rapports n’étaient donc pas marchands. D’ailleurs la pratique de la « touiza » était courante ;
son déroulement, par exemple pour la tonte des moutons, était l’occasion festive à tel point
où les rapports sociaux d’essence culturelle étaient très développés et forts.

1.2 – La propriété foncière : A cette époque, la propriété de la terre se présentait sous


trois formes :

a – La propriété « Arch » : La terre appartient à la collectivité tribale ; l’étendue et


l’emplacement géographique étaient liés à la qualité, au rôle et au rang social de chaque
tribu. On en distinguait trois catégories :

- Plus influente les tribus constituées en zaouiate ;


- Plus guerrières les tribus makhzen ;
- Plus petites en taille et plus nombreuses.

b – La propriété « Beylek » : Les territoires appartenant à la Régence et se trouvant


généralement à la périphérie des villes forteresses et protégés par des remparts ; leur
exploitation agricole était réalisée grâce aux travaux de touiza imposés aux sédentaires.
L’artisanat se pratiquait alors au sein de ces villes forteresses. Les productions agricole et
artisanale satisfaisaient les besoins de la Régence et de son armée de Janissaires. Au profit de
la Régence la propriété « beylekale » s’ajoutait la propriété « aâzel ».

c – La propriété familiale « Melk » : La propriété « Melk » est une caractéristique que l’on
trouvait surtout au Nord du pays, là où existent une très faible étendue de terre et une forte
densité de population ; on y pratiquait l’agriculture d’autoconsommation le plus souvent, le
rare surplus de récolte était destiné à la pratique du troc.

Aussi bien les terres « Arch » que les terres « Melk » se transmettent par héritage et elles
étaient indivises et incessibles. La terre n’était pas pour les algériens un produit de
commerce.

1.3– Système économique : La production répondait à des besoins sociaux plutôt que
marchands, comme celle qui caractérise le capitalisme, elle n’était pas non plus de type
socialiste ou communiste pour laquelle la propriété des moyens de production est d’abord
collective des prolétaires et commune plus tard lorsque l’Etat disparaîtrait.

Le travail n’était pas rémunéré contre de la monnaie, il représentait un don en ce sens où il


n’était pas forcé ou obligatoire car l’algérien exerçait une activité sociale de solidarité à
travers les fréquentes touizate. Celle-ci était pratiquée d’ailleurs quotidiennement pour la
« raouya » (approvisionnement en eau). Certes la plus-value est profitable pour les plus
grands éleveurs par exemple lors de la tonte des moutons et tirée des petits pasteurs plus
nombreux, mais elle était voilée par les rapports sociaux au sein de chaque tribu.

Le chômage n’existait pas, voire inconnu, du fait que le rayonnement et la puissance de la


tribu se mesurait à l’aune de sa taille : Plus sa composante (familles et clans) est nombreuse
plus elle domine les autres, car sa sécurité n’est pas menacée en ayant la rapide capacité de
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lever des cavaliers guerriers, surtout si elle est dotée de nombreux bras pour le travail pour
couvrir les territoires très étendus, ne disait-on pas selon l’adage populaire : « La maison
nantie d’hommes est préférable à celle dotée de trésor monétaire ».

La vie était austère, où le gaspillage ne régnait pas comme maintenant, et permettait la


satisfaction des besoins essentielles (nourriture, habillement et logement). La production
était l’affaire de l’homme et la consommation celle de la maîtresse de maison (généralement
la belle-mère et rarement celle de sa brue). Les « khemass » recevaient le cinquième de leur
récolte agricole, les bergers étaient pris en charge par les éleveurs. Le surplus réalisé tant
dans l’élevage que dans l’agriculture seul était l’objet du troc.

Le chameau était le moyen de transport exclusif par excellence. Il servait, non seulement, au
transport des équipements de campement (tentes, ustensiles, literie…) pour les nomades,
mais aussi pour les biens à échanger. Il remplaçait le navire dans le commerce pratiquait
alors avec les pays voisins du sud et avec ceux de la péninsule arabe.

Le commerce avec les pays méditerranéens relevait du monopole de la Régence. Comme à


l’antiquité, l’Algérie était dotée de comptoirs commerciaux à l’image de ceux des phéniciens
d’autrefois. Dès 1520, les comptoirs commerciaux européens commençaient à s’installer et
constituaient un gisement fiscal pour le Dey. Quelque temps après, en l’an 1700 la Compagnie
française d’Afrique s’était installée. Contre les produits locaux, notamment le blé, on
importait le sucre, le café et les produits de mercerie.

2 – Régime colonial :
2.1 – Démantèlement des structures traditionnelles : Nous venons de relever que
le régime traditionnel reposait sur un système économique répondant à des besoins sociaux et
la propriété foncière était inaliénable, indivise et incessible. Cette situation constituait un
handicap pour la colonisation, elle tirait par contre sa substance du régime capitaliste.

La colonisation a commencé par l’accaparement des biens « beylikaux », ensuite


l’expropriation violente des tribus, notamment les plus hostiles, enfin la dépossession
administrative de celles ne justifiant pas leur propriété par un acte écrit ou fourni par
l’administration coloniale.

L’objectif de cette politique d’expropriation était double : la colonisation de peuplement


caractérisée par l’implantation des colons et la transformation de la terre en produit de
commerce. Les colons devaient assurer ainsi, durablement la main mise sur les richesses
algériennes et l’expropriation visait l’extension de la colonisation du Nord au Sud, ce dernier,
constituant un très vaste territoire, a toujours demeuré sous l’autorité militaire tandis que le
reste a été morcelé en circonscription administrative : Trois préfectures (Oran, Alger et
Constantine) et d’un ensemble de communes à caractère discriminatoire (communes mixtes à
forte population indigène et communes libres où résidaient les européens en nombre
appréciable).

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2.2– Naissance de deux secteurs : La colonisation s’est accaparé des terres les plus
riches, c’est-à-dire celles à rentes foncières très élevées, en agriculture et en gisement : la
Mitidja par exemple au Nord pour l’agriculture et l’exploitation à des fins industrielles de
l’alfa sur les hauts plateaux. Les terres pauvres clairsemées à travers le territoire national et
réparties en petits lots étaient laissées aux autochtones.

D’abord, la politique de cantonnement des tribus dans les territoires moins utiles à
l’expansion coloniale, ensuite au début du XX ème siècle l’interdiction du nomadisme à partir
d’une certaine frontière à la limite des portes ouvrant le Nord vers le Sud, et enfin, la
propagation monétaire, les conditions étaient réunies pour la promotion du capitalisme en
Algérie. Cela s’est accompagné par le déclin du transport par le moyen du chameau pour
laisser place au transport motorisé devenu indispensable pour relier les nouvelles villes
coloniales, encouragé par les Saint-Simoniens (socialistes utopistes français).

C’est grâce à cela que la compagne perdit sa domination sur la ville. Tout est dès lors décidé
à partir de la ville pour produire et pour organiser le marché. L’exode rural ne tarda pas à
rentrer dans les nouvelles habitudes à cause de la paupérisation rampante des autochtones.
Les dépossédés et les sans-emploi venaient alors grossir les rangs des chômeurs des villes et
se constituaient en une main-d’œuvre abondante et à bon marché. C’est ainsi que l’on assista
à l’avènement du salariat. Les emplois offerts étaient saisonniers et précaires : Hommes de
peine dans les villes, paysans pauvres aux services des colons pour une bouchée de pain
durant les compagnes saisonnières… A la sécurité de l’emploi au sein du régime tribale s'est
substituée la précarité dûe au chômage favorable au système du salariat.

La destruction du régime économique traditionnel avait donné pour effet le dualisme entre
deux secteurs économiques, l’un archaïque pour les besoins très élémentaires au sein duquel
exerçaient les autochtones et l’autre moderne des colons orienté vers le commerce extérieur
au profit de la métropole française.

Progressivement, le secteur moderne mécanisé et fortement monétarisé, consécutivement à


la création de la Banque de l’Algérie en 1851 et des SAP (Sociétés Agricoles de Prévoyance),
prenait de l’ampleur progressivement au détriment du secteur archaïque dépourvu des
moyens susceptibles d’élever le niveau de son rendement économique.

Ce secteur moderne s’était consolidé par l’apport des entreprises créées dans les secteurs de
l’industrie et des services, quasi intégralement accaparés aussi par les européens, notamment
dans le domaine de la transformation des matières et dans les transports (ferroviaire,
maritime et aérien surtout).

Au lendemain de l’indépendance, l’Algérie a hérité de ces deux secteurs.

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3 – Régimes post-indépendances :

3.1– L’autogestion :
a – Nature : L’autogestion consiste à confier la gestion d’une exploitation agricole,
industrielle ou commerciale au collectif des travailleurs ; leurs rémunérations sont extraites
des résultats financiers (bénéfices) qu’ils réalisent après l’écoulement de leur production ou
de leur stock de marchandises. L’Etat est, dans le cas algérien, propriétaire des moyens de
production.

b – Raison d’être : L’autogestion est une forme de socialisme que les Chartes de Tripoli en
1962 d’abord et ensuite d’Alger en 1964, confirmée en 1976 par la Charte Nationale, ont
envisagée comme moyen, non une finalité contrairement à la philosophie pour laquelle la
phase ultime est la construction du communisme, pour construire l’Etat algérien, notamment
dans le domaine économique.

C - Causes : Le secteur moderne mis en place par la colonisation durant 132 ans, devenu
dominant en 1962 dans l’économie algérienne, a été abandonné par les européens qui ont
rejoint massivement la métropole dès l’annonce de l’aboutissement des accords d’Evian en
mars 1962 ; le jeune Etat Algérien était amené à déclarer vacants en mars 1963 toutes les
exploitations agricoles et entreprises des différents secteurs. Devant une telle situation, la
solution était toute trouvée, d’ailleurs conforme à l’esprit de la charte révolutionnaire de
libération, dans l’instauration du système de l’autogestion ; dès lors la gestion du secteur
moderne avait été confiée aux travailleurs qui s’y trouvaient déjà.

Ce nouveau secteur autogéré s’est renforcé en outre par l’apport des terres et entreprises
nationalisées par l’Etat, biens appartenant à ceux qui ont trahi la révolution à ceux formant
la bourgeoisie de l’époque ayant collaboré avec le colonialisme.

d– Mode de gestion et d’activité :La direction d’une exploitation agricole ou d’une


entreprise était confiée à un fonctionnaire de l’Etat, assisté d’un comité de gestion composé
de représentants des fellahs ou des travailleurs, les semences et le matériel dans le domaine
agricole étaient fournis par des offices étatiques créés à cet effet, la commercialisation
aussi ; par exemple pour la distribution l’OFLA (office des fruits et légumes). Les recettes et
dépenses de chaque exploitation ou entreprise transitaient par la BNA créée en 1964 suite à
la nationalisation des banques étrangères car elles n’accompagnaient pas la politique du
développement économique tracée par le gouvernement, d’ailleurs avant cette date, la
distribution des crédits de compagnes agricoles avait été assurée par la Banque Centrale
d’Algérie créée en novembre 1962 .

e – L’industrialisation : Consécutivement à la mise en place du système autogéré dans les


exploitations agricoles et dans les entreprises de taille réduite, l’embryon de l’industrie
algérienne était le fait de la nationalisation des grandes entreprises dès l’indépendance : EGA
(actuellement SONELGAZ), Air Algérie, SNCFA (SNTF maintenant), CAD (Caisse Algérienne de
Développement et maintenant la BAD) … la création en 1964 de SONATRACH puis renforcée
par la nationalisation des compagnies pétrolières étrangères (Total, BP…) a donné le coup de
démarrage à la création d’une série d’entreprises, parmi lesquelles l’ENAP (L'Entreprise
Nationale des Peintures) anciennement la SNIC (Société Nationale des Industries Chimiques)
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et la SNVI(Société nationale des véhicules industriels), anciennement SONACOME (Société
Nationale de Construction Mécanique) .

La politique d’industrialisation a véritablement démarré avec les premiers plans de


développement, d’abord le plan triennal couvrant la période 1967-1969 ; après les trois plans
quadriennaux couvrant les années 1970-1973, 1974 -1977 et 1978-1981 ; et enfin deux
plans quinquennaux respectivement pour les périodes 1980-1984 et 1985-1989.

Le principe directeur était « l’industrie industrialisante » ; il repose sur le fait que la


réalisation des investissements dans les secteurs déclencheurs entraîne un effet de chaîne en
matière de création d’entreprises complémentaires, notamment en sidérurgie qui
déclencherait en chaîne toute une série d’entreprises regroupées autour des pôles de la
métallurgie et de la construction mécanique jusqu’aux BTP (Bâtiments et Travaux Publics)
sans omettre la mécanisation de l’agriculture (construction de tracteurs et de moissonneuses
batteuses essentiellement) ; leur prolongement même vers les industries électroniques.
Essentiellement, les entreprises du secteur de l’industrie étaient domiciliées auprès de la BEA
(Banque Extérieure d’Algérie), exception pour la SONACOME cliente de la BNA de laquelle
plus tard est née la BADR pour s’occuper exclusivement de l’agriculture tandis que le CPA
(Crédit Populaire d’Algérie), donnant naissance lui aussi à la BDL (Banque de Développement
Local). La BEA finançait le plus gros des investissements industriels, tels ceux de la SNS
(Société Nationale de la Sidérurgie) et de la SONATRACH.

3.3 – Le commerce : Au début de l’indépendance, l’Etat manifestait la volonté de


contrôler et voire de diriger tout le commerce. En effet, dans l’élan de l’autogestion, même
le commerce de détail lui était rattaché, mais d’une façon éphémère car l’expérience des
« MPS » (Magasin Pilote Socialiste) n’a pas donné de résultats concluants.

Trois grands offices étaient dominants tout juste après l’indépendance : OAIC (Office Algérien
Interprofessionnel des Céréales), ONACO (Office National du Commerce) et ONCV (Office
National du Commerce des Vins), sachant que ce dernier office était l’héritier de l’imposante
production vinicole à des fins d’exportation coloniale.

L’OAIC et l’ONACO était les piliers du monopole du commerce extérieur, le premier dans le
secteur sensible des céréales et le second de tout ce qui a trait aux produits alimentaires :
sucre, huile, café, lait, tomate concentrée, voire même la viande durant les années quatre
vingt, au Sud sa gamme de produit est plus large comprenant même les eaux minérales (alors
au Nord confié à l’EMA : « Entreprise Nationale des Eaux Minérales » et les tabacs (du ressort
dans le reste du pays de la SNTA : « Société Nationale des Tabacs et Allumettes ». Ces deux
offices consommaient la quasi-totalité de l’enveloppe budgétaire réservée aux importations
des produits alimentaires.

Cette prédominance est due au monopole de l’Etat sur le commerce extérieur. Dans ce cadre,
les entreprises publiques, de tous secteurs confondus étaient dotées, jusqu’à l’avènement de
la loi sur la monnaie et le crédit de 1990, d’enveloppes budgétaires appelées « AGI :
Autorisations Globales d’Importation ». La chambre de commerce, quant à elle, était chargée
de délivrer les licences d’importation aux entreprises privées et aux particuliers, mais cela
d’une façon marginale car le gros finançait les entreprises du secteur public.

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4 – L’endettement extérieur :
Tout au long de l’application des différents plans de développement, durant une vingtaine
d’années, le taux de croissance économique gravitait autour de 8 % à tel point qu’on
nourrissait l’espoir de réaliser un niveau de vie des citoyens algériens proches de celui des
espagnoles, voire rejoindre le niveau de développement de l’Espagne aux horizons de l’an
2000 !

Cet espoir était permis si l’on se référait au tissu industriel mis en place et aux grands pôles
d’activités économiques représentés notamment par Annaba en ce qui concerne l’industrie
sidérurgique, par Arzew et Skikda en matière d’industrie pétrochimique, aussi
essentiellement par les activités du commerce extérieur ayant saturé les ports comme c’est
le cas d’Alger, d’Oran, de Mostaganem et de Béjaïa.

Justement, les faiblesses de l’économie se trouvaient dans la nature et l’objet de son


commerce extérieur et aussi de son évolution, sachant que les besoins nationaux croissaient
sans cesse. La quasi-totalité des exportations réside dans un mono produit qu’est le pétrole
dont les recettes en devises permettaient à l’Etat d’assurer seul sa politique de
développement économique, du fait que les algériens ne dégageaient pas d’épargne et, plus
grave, de combler les déficits de la production nationale en produits de consommation par les
importations.

La crise pétrolière au milieu des années quatre vingt avait perturbé le rythme de croissance
habituel jusqu’à déséquilibrer la balance des paiements, à cause essentiellement, du poids
des remboursements de la dette extérieure. L’analyse de la balance de l’exercice 1987
l’illustre bien et à savoir, son solde était positif de la modique somme de 14 millions $
grâce à un refinancement (emprunts obtenus en capitaux) durant la même année de 3764
millions, sinon le déficit aurait atteint un niveau imaginable de l’ordre de 3 75O millions, soit
proche de 4 milliards $. Faute de refinancement les déficits enregistrés en milliards $ durant
les :

- Année 1994 …………….. 4,3 ;


- Année 1995 …………….. 6,2 ;
- Année 1996 …………….. 2,1.

Ce n’est qu’à partir de l’année 2OOO que la balance enregistre depuis un solde positif
gravitant d’abord autour de 6 milliards et depuis l’année 2003 ce chiffre a presque doublé.

Il faut comprendre que le solde de la balance des paiements est une donnée que l’Algérie ne
contrôle pas du fait que c’est la conséquence de la variation du prix du pétrole.

A cause de cette contrainte, l’Algérie avait eu recours au rééchelonnement de sa dette en


avril 1994. Cela avait consistait en l’étalement des remboursements annuels sur plusieurs
années.

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5 – La réforme économique :

5.1– L’origine : La réforme économique a été entamée en réalité au cours des années
quatre-vingt. Dès le début de cette période, les entreprises nationales ont été restructurées,
les entreprises socialistes ont été transformées en EPE (Entreprises Publiques Economiques).
C’est alors que toutes les entreprises nationales ont été subdivisées en plusieurs EPE ; par
exemple l’ONACO a été subdivisé en 49 EPE, soit l’ENAPAL (Entreprise Nationale
d’Approvisionnement Alimentaire), sa fonction portait sur les importations, et les EDIPAL
(Entreprises de Distribution des Produits Alimentaires), une par wilaya. A la filière produit
d’avant, consistant à confier à une entreprise publique les trois fonctions :
Approvisionnement, production et distribution, s’est substituée celle de les séparer, c’est le
cas de l’ENCG (Entreprise Nationale des Corps Gras) qui était chargée d’assurer les trois
fonctions puis dans le cadre de sa restructuration n’assure désormais qu’une seule, à savoir
seulement la production. De même SONATRACH de qui sont nées les filiales : NAFTEC pour la
production et NAFTAL pour la distribution, c’est aussi le cas de SONACOME pour ce qui est de
la SNVI (Société Nationale des Véhicules Industrielles) pour la construction et PMA (Production
du Matériel Agricole). C’était la fin de l’expérience de la GSE (Gestion Socialiste des
Entreprises).

En outre, les investissements privés étaient rendus possibles grâce aux textes qui ont été
promulgués en 1978, dix ans plutôt que ceux de 1988 portant sur les EPE.

Cette première réforme n’a pas donné de résultats escomptés car cela avait abouti à un
endettement ayant étouffé les entreprises publiques sans épargner les banques, bien qu’elles
dégageaient des bénéfices mais ayant été engendrés par des créances irrécouvrables. C’est la
crise financière interne aggravée par l’endettement extérieur.

5.2 – Les causes fondamentales :Les entreprises publiques, y compris les exploitations
agricoles, croulaient sous les dettes parce que fondamentalement, elles n’étaient pas
performantes eu égard au mode de leur gestion , leur organisation inefficace car c’était la
finalité sociale qui était suivie, à savoir la création des entreprises pour résoudre le problème
du chômage et non pour produire des richesses, les coûts de production étaient très élevés du
fait que leur déficit était comblé par le Trésor Public, les prix étaient administrés par
l’Administration de la Planification (Ministère) qui les fixait et non le marché, plus grave les
produits d’importation subventionnés dont les prix ont été occultés et les entreprises qui y
étaient concernées, comme l’ONACO et l’OAIC, ne bénéficiaient pas à temps du renflouement
de la trésorerie pendant que les prix mondiaux augmentaient.

La chute des recettes pétrolières et la poursuite des investissements entrant dans le cadre de
la politique du développement avaient abouti automatiquement vers les déséquilibres de la
balance des paiements. L’Etat n’était plus en mesure de nourrir la population et
simultanément de poursuivre la réalisation des investissements financés par les emprunts
extérieurs, dont la plupart venaient à être remboursés de telle sorte qu’ils se traduisent par
la sortie des capitaux à épuiser sur les réserves de change. Celle-ci d’ailleurs s’est érodée à
cause de cela.

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5.3 - La balance des paiements :
a – Définition : La balance des paiements est la somme algébrique des mouvements opérés
dans les échanges de marchandises, des services, des moyens de paiements et des capitaux.
Autrement dit, elle est la somme du solde de la balance des biens et services, du solde du
compte des opérations courantes et du solde du compte capital.

b – Balance des biens et services : Différence (ou solde) des exportations et importations des
marchandises et services (transports, assurances, études d’investissements…). Par exemple la
moyenne du solde des années comprises entre 1997 et 2000 s’est élevée à 5 217 millions de
dinars.

c – Balance de paiements courants : Le solde de la balance des biens et services augmenté


du solde du compte courant ; celui-ci est représenté par la différence entre les revenus de
facteurs (rémunérations des étrangers qu’ils envoient à leur famille ou leur pays d’origine,
salaires et bénéfices des investisseurs directs) et les transferts (recettes dues aux mandats
des émigrés par exemples).

d – Le compte capital : Enregistre les recouvrements des créances et les règlements des
dettes extérieures, son solde s’ajoute à celui de la balance des paiements courants pour
obtenir enfin le solde de la balance des paiements, soit en poursuivant toujours le traitement
du même cas algérien enregistrant une moyenne durant les exercices allant de 1997 à
2002,Soit au cours de cette période un excédent de la balance des paiements de l’ordre de 2
723 millions de dollars américains, favorable à l’augmentation des réserves de change.

6 – Le PAS (Plan d’Ajustement Structurel) :


6.1– Signification et cause : Le PAS est un ensemble de recommandations formulées par
le FMI, elles sont posées comme un préalable d’obtention du rééchelonnement de la dette
extérieur, cela au cas où le déficit de la balance de paiement n’est pas conjoncturel, ou
encore il ne peut pas être financé par les réserves détenues au niveau du fonds en tant que
dépôt et quote-part dans son capital du pays en situation de difficulté de paiement.

En d’autres termes, les réserves d’un pays détenu par le FMI sont insuffisantes pour couvrir le
déficit de la balance des paiements ou ne remplissent par les conditions d’octroi de crédit.

L’Algérie avait obtenu l’accord du rééchelonnement en avril 1994 car le déficit de sa balance
des paiements pour la même année s’élevait à 4300 millions $, soit un peu plus que le
quadruple de ses réserves qu’elle détenait à ce moment là. Même ses réserves de change
détenues auprès d’autres institutions financières internationales ne le permettaient pas en
raison de leur bas niveau, soit moins du cinquième (1/5) de déficit de la balance des
paiements. Le total des réserves de change de l’Algérie auprès du FMI et des autres
institutions ne permettait pas la couverture de ce déficit.

Ce qui avait poussé l’Algérie à recourir au FMI pour obtenir le rééchelonnement de la dette
extérieur s’élevant à la fin de l’année 1994 à 29 486 millions de dollars, telle consolidée par
les clubs de Paris, pour ce qui est de la dette publique, et de Londres, à propos de la dette
privée

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6.2 – Contenu : Principalement, les conditions formulées dans le cadre du PAS sont les
suivantes :

a- Dévaluation du dinar : Le taux de change qui était au début des années quatre vingt de
l’ordre d’un peu moins de 5 DZD (dinars algériens) pour 1 $, a perdu de sa valeur depuis de
1400 %, cette condition poursuivait le but de réduire les importations et la consommation
intérieure.

b- La liberté des prix : Le but consistait à faire jouer la concurrence internationale et de


supprimer les subventions aux prix des biens sensibles tels le sucre, l’huile, le lait, les
céréales… ; par exemple la baguette de pain, même si son prix continue à être faiblement
subventionné, coûtait à l’algérien autour d’1 dinar, maintenant, il gravite au voisinage de 10
dinars, soit 1000 % d’augmentation en 10 ans ou un taux d’inflation de l’ordre à peu près de
1000 % ; cela est vrai aussi pour les autres produits comme la viande, l’huile et la semoule ou
la farine .

c- La privatisation des entreprises publiques :Par l’ouverture de leur capital aux


investisseurs privés, l’aboutissement est la concrétisation de la propriété privée des moyens
de production, ainsi on passerait du capitalisme monopolistique de l’Etat au capitalisme
formel.

d- La liberté d’entreprendre : Ayant pour but la suppression du monopole étatique sur le


commerce, surtout vis-à-vis de l’étranger tant en matière d’investissements que dans le
cadre des échanges commerciaux ;

- L’indépendance de la banque centrale : Vis-à-vis du gouvernement ;

e- La réduction du budget de l’Etat : L’alignement à des normes des pays représentatifs


pour lesquels le déficit budgétaire gravite autour de 3 % tandis que pour celui de l’Algérie
était dix fois plus supérieur.

6.3 – Situation économique actuelle : Au titre de l’année 2003, la balance des


paiements est largement excédentaire suite à l’évolution favorable des prix du pétrole. Les
exportations des biens et services se sont élevées à plus de 24 milliards $ et les importations
correspondantes à 13 milliards ; les réserves de change se sont hissées à un niveau de plus de
31 milliards dépassant le niveau de la dette rééchelonnée en 1995 ; l’excédent budgétaire a
été dégagé jusqu’à atteindre le niveau de 160 milliards DZD, soit plus de 2 milliards $ ; le
taux de chômage gravite autour de 24 %.

Néanmoins, les conditions du PAS ne sont pas intégralement remplies, telle la privatisation
des entreprises publiques, la liberté des prix partiellement atteinte surtout en ce qui
concerne le prix des céréales et de l’énergie.

De même que le problème du foncier demeure un handicap sérieux et difficile à surmonter.


La propriété de la terre constitue, selon les investisseurs étrangers essentiellement et même
les capitalistes nationaux, un frein au développement économique.

Le plus important encore demeure la réforme bancaire qui tarde à se préciser, sachant que la
banque est le moteur de l’économie du fait de son rôle de régulateur monétaire.

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La croissance du PIB, même appréciable qu’elle soit (autour de 6 % l’an), est du fait de trois
secteurs : Hydrocarbure grâce à la crise pétrolière, les BTP aux investissements
d’infrastructures routières et au rattrapage du retard en matière d’habitat et l’agriculture
aux conditions favorables de pluviométrie des deux dernières années.

Par ailleurs, l'Algérie ne peut pas être insensible aux mutations créées par le phénomène de
la mondialisation, elle est partie prenante dans la mesure où son économie s'amarrera tôt ou
tard à la globalisation, comme cela été le cas pour le recours au rééchelonnement du fait que
son commerce extérieur y dépend, surtout que l'autarcie n'était qu'illusion.

A juste titre, l'Algérie a déjà finalisé ses négociations d'association avec l'Union Européenne
entrant dans le cadre d'une zone de libre-échange, accord en voie d'être adopté par les
parlements des pays européens en vue de sa mise en application.

Par ailleurs actuellement, l'Algérie est en phase finale de négociation avec l'OMC pour y
adhérer en tant que futur membre.

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TABLE DE MATIERE
LEÇON N°01 : ECONOMIE GENERALE………………………………………………………………………………………P2
I.NOTIONS D'ECONOMIE .................................................................................. P2
1.définition de l'activité économique................................................................ P2
2.Activité économique, science économique, politique économique ........................... P2
3.Notions de besoin .................................................................................... P2
4.Notions de bien economique ....................................................................... P2
II.LES AGENTS ECONOMIQUES ........................................................................... P2
1.Generalites ........................................................................................... P2
2.Les menages .......................................................................................... P2
3.Les entreprises ....................................................................................... P2
4.L'extérieur ou l'étranger ............................................................................ P2
5.L'Etat ................................................................................................... P2
6.Les institutions financières ......................................................................... P2
LEÇON N°02 : LE REVENU……………………………………………………………………………………………………..P15

I.Problématique ........................................................................................... P2
II.La relation de causalité ................................................................................ P2
III.Les formes de revenu .................................................................................. P2
1.Le salaire .............................................................................................. P2
2.L’intérêt ............................................................................................... P2
3.Le profit ............................................................................................... P2
4.La rente ................................................................................................ P2
IV.Les destinataires de revenu .......................................................................... P2
1.Les besoins économiques ........................................................................... P2
2.Les biens économiques ............................................................................. P2
3. structure de l’emploi du revenu .................................................................. P2
LEÇON N°03 :LA MONNAIE…………………………………………………………………………………………………….P35

I.L’utilité économique de la monnaie ................................................................. P2


II.Les différentes formes de monnaie ................................................................. P2
III.L’inflation et la monnaie ............................................................................. P2
IV.Le chômage et la monnaie ........................................................................... P2
V.La politique monétaire ................................................................................. P2
1.La masse monétaire et ses contreparties ........................................................ P2
2.Le système bancaire ................................................................................ P2
3.La recherche de l’équilibre économique ......................................................... P2

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4.Mesures de politique économique ................................................................. P2
LEÇON N° 04 : Le marché .............................................................................. P2
I.GENERALITES ............................................................................................. P2
1.La contrainte des moyens ........................................................................... P2
2.Les notions de marché .............................................................................. P2
II.LA DEMANDE ............................................................................................ P2
1.Définition ............................................................................................. P2
2.La demande globale d’un bien .................................................................... P2
3. Demande individuel d’un bien .................................................................... P2
III. L’OFFRE ................................................................................................ P2
1.Définition ............................................................................................. P2
2.Offre globale d’un bien ............................................................................. P2
IV. LA FORMATION DES PRIX ............................................................................. P2
1.Définition ............................................................................................. P2
2. L’équilibre du marché ............................................................................. P2
3. Mécanisme du marché ............................................................................. P2
V .DIFFERENTES SORTES DE MARCHE .................................................................. P2
1. Notion d’espace géographique .................................................................... P2
3. Marchés informels .................................................................................. P2
4. L’ « e-commerce » .................................................................................. P2
LEÇON N°05 :LA PRODUCTION…………………………………………………………………………………………..…P72

I.GENERALITES ............................................................................................ P2
II. LA terre ................................................................................................. P2
1. Définition économique ............................................................................. P2
2.Etendue géographique de l’Algérie ............................................................... P2
3. La composition de la production ................................................................. P2
4. Destination de la production ...................................................................... P2
5. Déséquilibres de la production nationale ....................................................... P2
6. Rendements et limites ............................................................................. P2
III. LE TRAVAIL ............................................................................................ P2
1.Définitions ............................................................................................ P2
2. La quantité de travail .............................................................................. P2
3. Le chômage .......................................................................................... P2
4. La productivité ...................................................................................... P2
6. Catégories de travail ............................................................................... P2

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IV.LE CAPITAL ............................................................................................. P2
1. Définition ............................................................................................ P2
2.Investissement ....................................................................................... P2
V. DECOMPOSITION DE LA PRODUCTION ............................................................... P2
1. Le circuit économique ............................................................................. P2
2. La composition de la production .................................................................. P2
3. Le revenu national .................................................................................. P2
VI.la PRODUCTION ET SES RELATIONS AVEC L’INFLATION ET LE CHOMAGE ..................... P2
1. L’inflation ............................................................................................ P2
2. Le chômage .......................................................................................... P2
3. La lutte contre les défaillances du marché en rapport avec l’emploi ..................... P2
VII. RESUME ................................................................................................ P2
1. Facteurs de production ............................................................................ P2
2. Elévation du niveau de production ............................................................... P2
3. Agrégats de la production ......................................................................... P2
4. L’influence de l’inflation sur la production et sur le chômage ............................. P2
5. Le rôle de l’Etat dans la prévention des défaillances du marché ........................... P2
LEÇON N°06 :LES REGIMES ECONOMIQUES ET L'ECONOMIE ALGERIENNE……………………..P114

I.GENERALITES ............................................................................................ P2
II. LE REGIME ECONOMIQUE ............................................................................. P2
1. Formes du régime économique ................................................................... P2
2. La mondialisation ................................................................................... P2
III. L’ECONOMIE ALGERIENNE ........................................................................... P2
1. Régime traditionnel ................................................................................ P2
2. Régime colonial ..................................................................................... P2
3. Régimes post-indépendances ..................................................................... P2
4 . L’endettement extérieur ......................................................................... P2
5 . La réforme économique ........................................................................... P2
6 . Le PAS (Plan d’Ajustement Structurel) ......................................................... P2

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