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DROIT COMMERCIAL

OBJECTIF GENERAL :
A la fin de cette matière, vous serez capable d'acquérir, par une lecture aisée, les notions
essentielles que comporte le droit commercial et, nécessaire à l'exercice d'une activité
commerciale ou en relation avec la profession commerciale.

OBJECTIF GENERAL :
A la fin du module, vous serez capable d'acquérir, par une lecture aisée, les notions
SOMMAIRE
essentielles que comporte le droit commercial et, nécessaire à l'exercice d'une activité
commerciale ou en relation avec la profession commerciale.
LEÇON N° 01 : INTRODUCTION AU DROIT COMMERCIAL………………….P3
LEÇON N° 02 :LES ACTES DE COMMERCE……………………………………….…P10
LEÇON N° 03 :LES COMMERÇANTS…………………………………………………...P18
LEÇON N° 04 :LES ARTISANS……………………………………………………………..P25
LEÇON N° 05 :LES FONDS DE OBJECTIF
COMMERCEGENERAL :
…………………………………………P35
LEÇONA laN°
fin06
du :LES
module, vous serez
SOCIETES capable d'acquérir, par une lecture aisée, les notions
COMMERCIALES…………………………………..P50
essentielles que comporte le droit commercial et, nécessaire à l'exercice d'une activité
LEÇON N° 07 :DISPOSITIONS COMMUNES AUX SOCIETES
commerciale ou en relation avec la profession commerciale.
COMMERCIALES…………………………………………………………………………………...P78
LEÇON N° 08 :LES CONTRATS COMMERCIAUX ………………………………...P94
LEÇON N° 09 :LES EFFETS DE COMMERCE……………………………………..P120
LEÇON N° 10 : FAILLIT-REGLEMENT JUDICIAIRE LIQUIDATION DES BIENS
OBJECTIF GENERAL :
ET BANQUEROUTES……………………………………………………………………………P141
A la fin du module, vous serez capable d'acquérir, par une lecture aisée, les notions
essentielles que comporte le droit commercial et, nécessaire à l'exercice d'une activité
commerciale ou en relation avec la profession commerciale.
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LEÇON N°01 : INTRODUCTION AU DROIT COMMERCIAL

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable


d’identifier correctement les sources du droit commercial.

PLAN DE LA LEÇON :

I- LE DROIT COMMERCIAL ET LES AUTRES BRANCHENT DU DROIT


1- Définition du droit commercial

II- SOURCES ACTUELLES DU DROIT COMMERCIAL ALGERIEN


1- Le code du commerce
2- La législation commerciale complémentaire
3- Le code civil
4- Les usages commerciaux
5- La jurisprudence
6- La doctrine
7- Le droit international

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I- DROIT COMMERCIAL ET LES AUTRES BRANCHES DU DROIT

1- Définition du droit commercial :


Il convient de savoir que le droit commercial et le droit civil constituent les deux branches du
droit privé.

Le droit civil réglemente l’ensemble des rapports entre les individus. Il détermine au sein
d’une même société l’état des personnes, leur capacité générale, l’organisation de la famille
ainsi que le régime des biens et des obligations des uns vis à vis des autres dans le cadre de
contrats.

Le droit commercial quant à lui détermine un ensemble de norme et de règles spéciales


s’appliquant aux actes de commerce, aux commerçants et aux moyens utilisés dans la
pratique commerciale.

 Particularisme du droit commercial : L’existence de règles juridiques spécifiques à


l’activité commerciale, se justifie par de nombreux arguments qui se regroupent autour de
deux idées principales qui sont :

– La rapidité qu’exigent les transactions commerciales (l’achat et la vente).


– La nécessité de favoriser la pratique du crédit qui est l’âme du commerce en particulier et
de l’économie en général.

L’exigence de rapidité dans les opérations commerciales a pour conséquence l’admission de


nombreuses règles qui échappent au droit civil comme par exemple la nécessité de la preuve
par écrit au-delà de 100.000 DA ou du double original que prévoit les articles 333 du code
civil algérien.

Le droit commercial a pour particularité essentielle de simplifier les formes dans lesquelles se
réalisent les transactions dans l’activité commerciale.

Ainsi, des titres représentant des créances ou des marchandises se transmettent « de la main
à la main ». Les engagements des uns vis à vis des autres reposent d’abord sur la confiance
qui est un des fondements de la profession commerciale.

Par ailleurs, le but essentiel du droit commercial est de favoriser le crédit sous toutes ses
formes ; il est donc normal que l’ensemble des règles contenues dans le code de commerce
soient destinées à :

– Favoriser le développement du crédit, tout en protégeant les créanciers contre la


défaillance ou la mauvaise foi de leurs débiteurs ;
– Permettre que la grande majorité des transactions et contrats commerciaux se fasse à
crédit.

L’argent est considéré en matière commerciale, comme un moyen, le profit ou le bénéfice


étant le but. L’indisponibilité de l’argent ne doit pas ralentir l’activité commerciale, d’où la
place qu’occupe le crédit.

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II- SOURCE ACTUELLES DU DROIT COMMERCIAL ALGERIEN :

Les sources du droit commercial algérien sont principalement :

– Le code du commerce promulgué sous forme d’ordonnance le 26 septembre 1975, modifié et


complété ;
 Le code civil ;
 Les usages commerciaux.
1- Le code du commerce :
Le code Algérien du commerce comprend 842 articles répartis en (05) livres spécialisés de la
manière qui suit.

Le premier livre traite du commerce en général, des commerçants, des livres de commerce,
du registre du commerce et des différents contrats commerciaux (articles 1 à 77).
Le second livre est consacré au fonds de commerce et traite de la vente et du nantissement
du fonds de commerce, des baux commerciaux ainsi que de la location de la gérance (articles
78 à 214).

Le troisième livre est consacré aux faillites et règlements judiciaires en matière


commerciale. Il traite en outre de la réhabilitation commerciale, des banqueroutes et de
diverses infractions en matière de faillite (articles 215 à 388).

Le quatrième livre est consacré aux effets de commerce. Ce livre traite de la lettre de
change et du billet à ordre ainsi que du chèque (article 389 à 543 bis 18).

Le cinquième livre est consacré quant à lui aux sociétés commerciales. Ce livre traite des
règles de fonctionnement des différents types de sociétés commerciales ainsi que des
dispositions pénales concernant les infractions commises au nom des sociétés commerciales
(articles 544 à 842 et les articles de 2 à 46 de la loi 88-04).abrogé

2- LA législation commerciale Complémentaire :


Depuis le code du commerce algérien de 1975, de nombreux textes ayant trait au droit
commercial, ont été publiés au journal officiel sous forme de lois, de décrets et d’arrêtés
d’application sans toutefois être insérés dans le code.

Les normes nouvelles du droit commercial qui émanent aussi bien du pouvoir législatif (lois
votées par l’ancienne assemblée populaire Nationale) que du pouvoir exécutif (décrets et
arrêtés pris par le gouvernement ou ses membres) ont pour caractère général, d’être une
réglementation de plus en plus précise.

En effet, celle-ci tend à adapter la pratique commerciale compte tenu de l’évolution de


l’économie, caractérisée notamment par :

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– L’autonomie des entreprises,
– L’incitation et l’encouragement à la libre entreprise,
– Le recul prévisible du monopole d’Etat sur le commerce,
– La libéralisation de l’économie et du commerce,
– L’organisation du crédit et de la monnaie,
– La réorganisation des chambres de commerce et de leurs missions.
– Le contrôle des prix.

Toutes les nouvelles mesures législatives et réglementaires déjà prises ainsi que celles qui le
seront à terme, réduisent d’une part, l’intervention de l’Etat dans l’économie par le moyen
du plan (annuel, quadriennal ou quinquennal) et d’autre part, consacrent une orientation vers
un système d’économie libérale et de marché.

3- Le code civil :
Nous savons que le code du commerce ainsi que la législation commerciale complémentaire
(lois et règlements) concernent les règles particulières applicables à l’activité commerciale et
aux opérateurs commerciaux (commerçants, entreprises).
Le code civil contient quant à lui les dispositions qui forment le fonds commun du droit privé.

C’est ainsi que les règles fondamentales concernant les contrats et le nantissement que nous
verrons, sont posées par le code civil et sont également applicables en droit commercial.

4- Les usages commerciaux :


La coutume en droit commercial, continue à jouer un grand rôle. Elle a souvent pour
fonction, soit de combler les lacunes de la législation écrite, soit souvent, de faire
abstraction de cette législation pour certaines normes qui agréent davantage les
cocontractants (deux ou plusieurs parties du contrat).

Les usages résultent de pratiques commerciales, sans être codifiées, observées depuis si
longtemps qu’elles ont fini par être considérées comme obligatoires dans les échanges.
Parfois, il s’agit aussi de clauses devenues tellement usuelles et habituelles dans les contrats
qu’elles ont été sous entendues sans y figurer expressément.

Parmi les usages commerciaux d’application générale, on peut citer :

– La possibilité pour un créancier de mettre en demeure un débiteur par simple lettre


recommandée ;

– La solidarité présumée des créanciers en droit commercial en cas de faillite ;

– La poignée de mains exprimant la conclusion d’un contrat entre deux ou plusieurs


contractants, exprimant un accord, un consensus.

L’existence d’un usage local peut être prouvé par un certificat appelé « parère » et délivré
selon le cas par la chambre de commerce du lieu où un syndicat professionnel.
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5- La jurisprudence :
La jurisprudence :
La jurisprudence est formée par l’ensemble des solutions apportées par les magistrats à des
problèmes juridiques nouveaux que les législateurs n’ont pas encore résolus. Ces solutions
sans être codifiées (seulement publiées dans des ouvrages spécialisés) deviennent des règles
de droit applicables dans les litiges auxquels la loi et le règlement n’apportent pas de
solutions.

Cette jurisprudence constitue une base permanente pour l’élaboration du droit commercial.

6 - La doctrine :
La doctrine est formée par les ouvrages, les textes, les notes, les commentaires, les
réflexions et les différents écrits élaborés généralement par les avocats et les professeurs de
droit pour proposer des solutions aux problèmes de la vie commerciale.

Il résulte souvent que les solutions proposées dans ces différents écrits soient reprises par les
textes de loi ou dans des arrêts formants la jurisprudence.

7 -Le droit international :


Il existe entre différents pays des traités diplomatiques qui édictent des règles s’imposant
aux pays signataires. Ces règles constituent des mesures générales applicables dans les pays
liés par ces traités et conventions notamment en matière d’échanges commerciaux.

Ces règlements entre les pays concernés, l’emporteront sur les lois nationales. A titre
d’exemple, les pays faisant partie de l’Union Maghrébine édictent des règlements qui
permettront de plus en plus la suppression entre les Etats membres, de toute distinction à
caractère national ou nationaliste.

Il existe aussi une législation internationale en matière de contrats de transport terrestre


(convention de berne d’Octobre 1952) et aérien (convention de Varsovie d’Octobre 1929).

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CONCLUSION :
Au terme de cette première partie du cours qui vous a permis de vous familiariser avec la
terminologie juridique, vous devez être en mesure d’identifier :

– Le contenu de la notion de droit commercial ;


– Sa spécificité par rapport aux autres spécialités de droit ;
– Le rôle et l’utilité du droit commercial dans la marche des affaires et dans le
fonctionnement de l’économie ;
– La formation du droit commercial à travers l’évolution historique de certains pays
notamment le royaume de Babylone, la Grèce, l’Italie et la France en convenant que le droit
de ce dernier pays a eu une influence importante sur le droit algérien, compte tenu de la
colonisation ;
– Les sources du droit commercial algérien ;

Cette introduction doit vous faciliter (et c’est là son objectif) l’étude et la compréhension
des chapitres qui suivront.

Les questions du devoir proposées doivent être travaillées très sérieusement ; ils vous
permettront de vous auto-contrôler et de mémoriser vos connaissances relatives à cette
première leçon.

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LEÇON N° 02 : LES ACTES DE COMMERCE

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon le stagiaire doit être capable


d’identifier correctement les actes de commerce.

PLAN DE LA LEÇON :

INTRODUCTION

I- DISTINCTION ENTRE LES ACTES DE COMMERCE ET LES ACTES CIVILS

II- NOMENCLATURE DES ACTES DE COMMERCE

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INTRODUCTION :
Le domaine du droit commercial résulte des articles 02 et 03 du code du commerce algérien.

Le droit commercial touche les deux dispositions du code du commerce, les actes de
commerce et les commerçants.

Par commerçant, il convient d’entendre les personnes physiques et les personnes morales,
c'est-à-dire les sociétés commerciales exerçant une activité commerciale à « titre de
profession habituelle » tel que le stipule l’article premier du code de commerce.

I.DISTINCTION ENTRE LES ACTES DE COMMERCE ET LES ACTES


CIVILS :
Un acte juridique peut être considéré soit comme acte civil, soit comme acte commercial.

Au terme du code du commerce article 1er, c’est l’exercice habituel, et à titre professionnel
des actes de commerce qui confère à la personne la qualité de commerçant.

La distinction est importante entre acte civil et acte commercial, car elle détermine les
règles à appliquer, celles du droit civil plus complexes ou bien celles du droit commercial
bien plus simples et plus rapides.

Les principales règles particulières du droit commercial sont :

- Pour ce qui concerne la preuve en matière de commerce, la preuve testimoniale (preuve


par témoignage) est largement admise ;

- La solidarité se présume lorsqu’il y a plusieurs débiteurs pour une même dette ;

- En cas de procès, la juridiction compétente est toujours le juge commercial ;

- La mise en demeure est toujours simplifiée et n’exige pas un acte d’huissier ;

- La « clause compromissoire » par laquelle les parties d’un acte décident par avance de
recourir à un arbitre en cas de litige, est valable.

II.NOMENCLATURE DES ACTES DE COMMERCE


Le code du commerce donne dans ses articles 2, 3 et 4 la nomenclature des actes de
commerce.

Le code distingue trois catégories d’actes de commerce :


a- Les actes de commerce par leur objet ;
b- Les actes de commerce par leur forme ;
c- Les actes de commerce par accessoire ;

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La doctrine traite aussi les actes dits mixtes que le code du commerce ne prévoit pas, mais
qui feront l’objet d’un développement dans ce chapitre.

1. Les actes de commerce par leur objet :


Le code du commerce, article 02 donne une énumération exhaustive des actes juridiques qui
revêtent un caractère commercial compte tenu de leur objet. Ce sont :

- Tout achat de meubles pour le revendre, soit en nature, soit après les avoirs travaillés et
mis en œuvre ;
- Tout achat d’immeuble en vue de leur revente ;
- Toute entreprise de location de meubles ou d’immeubles ;
- Toute entreprise de production, transformation, réparation ;
- Toute entreprise de construction, terrassement, nivellement ;
- Toute entreprise de fournitures ou de services ;
- Toute entreprise d’exploitation de mines, minières, carrières ou autres produits du sol ;
- Toute entreprise d’exploitation de transport ou déménagement ;
- Toute entreprise d’exploitation de spectacles publics, des œuvres de l’esprit ;
- Toute entreprise d’assurances ;
- Toute entreprise d’exploitation de magasins généraux ;
- Toute entreprise de vente aux enchères publiques de marchandises neuves en gros ou de
matières usagées en détail ;
- Toute opération de banque, de change, courtage et commission ;
- Toute opération d’intermédiaires pour l’achat et la vente d’immeubles, de fonds de
commerce de valeurs mobilières.
- Toute entreprise de construction, d’achat de vente et de revente de bâtiment pour la
navigation maritime ;
- Tout achat et vente d’agrès, apparaux et avitaillement ;
- Tout affrètement ou nolisement, emprunt où prêt à la grosse ;
- Toutes assurances et autres contrats concernant le commerce de mer ;
- Tous accords et conventions pour salaires et loyer d’équipages ;
- Toutes expéditions maritimes.

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a- La commercialité à travers l’achat pour la revente ou le louage : Aux termes de l’article
02 du code du commerce, on peut établir que tous les achats de biens immeubles, de biens
meubles, de denrées de marchandises, effectués en vue d’être revendus (en l’état ou
transformés), loués, constituent des actes de commerce.

L’article 02 précise en outre que la revente des immeubles, de même que les opérations
d’intermédiaire en matière de transactions sur les immeubles, fonds de commerce et valeurs
immobilières constituent des actes de commerce. A titre d’exemples :

- Lotir et revendre un terrain en lots constitue un acte de commerce ;

- Construire d’immeubles sur ces lots pour les revendre ou les louer, constitue aussi un acte
de commerce.

Pour qu’il y ait acte commercial, l’achat doit toujours avoir pour but la revente ou la location
de l’objet, soit en état d’achat, c’est à dire tel qu’il a été acheté, soit après avoir été
travaillé ou transformé. En conséquence, s‘il n’y a pas achat et revente ou location, il ne
peut y avoir acte de commerce. A titre d’exemples :

- Le cultivateur qui vend les produits de son exploitation ne fait pas un acte de commerce ;
- Le consommateur qui n’achète des produits sur le marché pour sa propre consommation ne
fait pas un acte de commerce ;
- Celui qui achète des immeubles ou des voitures pour les louer, fait un acte de commerce ;
- Celui qui loue un appartement pour son propre besoin d’habitation ne fait pas un acte de
commerce.

b- Les divers types d’entreprises commerciales et industrielles : Le code du commerce


assimile l’entreprise commerciale et industrielle à un acte de commerce.

La notion d’entreprise que le code du commerce ne définit pas (le dictionnaire reste aussi
très incomplet sur le sujet) vise un cadre organisé dans lequel s’exerce une activité à but
lucratif (poursuite du profit, du bénéfice) et qui consiste en la circulation, en la
transformation et en la production de biens et de services.

Le caractère commercial de l’entreprise est subordonné à la condition qu’il y ait répétition


d’opérations de même nature permettant de réaliser le but lucratif à travers les missions de
l’entreprise.

L’article 02 du code du commerce algérien répute acte de commerce l’exploitation des


entreprises suivantes :

 Les entreprises de location de meubles ou d’immeubles : Elles ont pour objet d’acquérir
des biens mobiliers (voitures, matériel de spectacle, matériel d’ameublement etc…) et des
biens immobiliers (immeubles, appartements, logements individuels, terrains…etc) en vue de
les louer à des particuliers, des entreprises, des administrations.

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Dans ce cadre, les biens mobiliers et immobiliers considérés, appartiennent à l’entreprise qui
les a acquis en vue de leur louage. Ici, les activités d’achat et de louage constituent la
profession habituelle de l’entreprise.
 Les entreprises de production, de transformation, de réparation : Les entreprises de
production et de transformation ont pour objet de créer des biens à partir de la
transformation de matières premières par un travail approprié Exemples :

- Entreprise de tissage qui produit les tissus ;


- Entreprise de confection qui produit les vêtements ;
- Entreprise de confection qui produit certaines pièces détachées et organes (exemple
Alfreix) ;
- Entreprise de production de biens manufacturés (production de téléviseurs par ENIE de Sidi–
Bel–Abbés, production de frigidaires par ENIEM de TIZI-OUZOU).

L’activité des entreprises de réparation peut concerner plusieurs domaines tels les routes, les
immeubles, les parcs-machines des usines, les parcs-machines des chantiers, les parcs de
compagnies aériennes, maritimes et du rail.

 Les entreprises de construction, de terrassement, de nivellement dans le B.T.P. :Ces


entreprises concernent la réalisation des activités générales dans le bâtiment et les travaux
publics. Exemples :

- Les entreprises privées du B.T.P. (bâtiment et travaux publics) ;


- Les entreprises publiques du B.T.P la D.N.C, les entreprises communales et de Wilaya de
construction.

 Les entreprises de fournitures ou de services :Les entreprises de fourniture ou de services


s’engagent à procurer à leurs clients la propriété ou l’usage de certains biens et services à un
prix déterminé.

Ces entreprises acquièrent donc préalablement les fournitures et les services qu’elles
revendent à leurs clients.

 Les entreprises d’exploitation des produits du sol et du sous-sol : Ces entreprises sont
chargées de l’extraction en vue de la vente en l’état ou de la transformation des produits du
sol, ces produits peuvent consister en pétrole, gaz, métaux ferreux, métaux non ferreux,
pierres concassables, etc.

Les carrières et ruine d’exploitation des produits du sol sont généralement, mises à la
disposition des entreprises sous forme de concession.

La concession est la formule qui permet à l’entreprise de se voir concéder un droit


d’exploitation moyennant paiement au propriétaire concédant ; celui-ci peut être l’état, la
wilaya ou la commune. Exemple d’entreprises d’exploitation des produits du sol et du sous-
sol :

- La SONATRACH qui exploite le pétrole algérien ;

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- La SONELGAZ qui exploite le gaz algérien et l’électricité extraite de l’eau ;
- Certaines sociétés mixtes dans le gaz et le pétrole.

 Les entreprises d’exploitation de transport et de déménagement : Ces entreprises


exploitent des activités de transport et de déménagement que leur permettent l’état, la
Wilaya ou la commune moyennant paiement. L’entreprise peut être publique (comme la
SNTV, ou la SNTR) ou privée.

 Les entreprises d’exploitation de spectacles publics, des œuvres de l’esprit :Le directeur
d’un théâtre qui loue une salle de spectacles, traite avec des artistes pour assurer la
représentation et vend des places au public. Le cirque, le stade et d’autres institutions
exerçant une activité commerciale. Ces entreprises sont réputées commerçantes.

 Les entreprises d’assurances : La jurisprudence reconnaît le caractère commercial aux


assurances à primes fixes, alors que les assurances mutuelles sont réputées de caractère civil.

Les entreprises d’assurances à caractère commercial ont celles auprès desquelles il est
possible de contracter des assurances de transport de marchandises, de voyageurs (par air-
terre et mer), des assurances automobiles, incendie, vie … etc.

Exemple d’assurances à caractère commercial :La CAAR, la SAA (Compagnie Algérienne


d’Assurance et de réassurance, Société Algérienne d’Assurance),

Exemple d’assurances à caractère civil : Mutuelle des enseignants, mutuelle de la sûreté


nationale.

 Les établissements de vente à l’encan :C'est-à-dire aux enchères publiques d’objets


mobiliers. Il ne peut s’agir que de vente en gros de marchandises neuves ou en détail pour les
objets usagés.

c- Les opérations de banque, de change et de courtage :

 Les banques : Les banques peuvent être définies comme des entreprises qui ont pour
profession de recevoir des dépôts de fonds en argent ou en titres qu’elles emploient en
opérations d’escompte, de crédit ou de financement.

L’escompte est l’opération qui consiste à avancer au porteur d’un effet de commerce le
montant de celui ci avant l’échéance moyennant le paiement d’une commission au banquier.

La banque est donc un intermédiaire entre d’une part, l’épargnant et les titulaires de
capitaux (l’état ou le privé), et d’autre part, les commerçants, les entrepreneurs et les
industriels qui ont besoin de beaucoup d’argent pour financer leurs activités.

La banque favorise ainsi le crédit qui est une des bases du commerce et de l’activité
économique de manière générale.

 Le change :Le change et l’opération par laquelle le possesseur d’une monnaie d’un pays
donné. L’échange contre de la monnaie d’un autre pays.

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Exemple :

- Remettre des dinars pour recevoir des francs ;


- Remettre des francs pour recevoir des dollars.

 Le change tiré : Le « change tiré » est une autre opération par laquelle une personne
débitaire d’une certaine somme dans un certain lieu, s’engage à procurer une somme
équivalente à une autre personne dans un lieu différent.

Exemple : Un commerçant «A» d’Algérie est débiteur d’un commerçant « B » d’Oran, qui lui,
et débiteur d’un commerçant « C » de Blida.

Dans le change tiré, le commerçant «A» procure à Blida l’argent dont il est redevable et qui
permettra au commerçant « B » de s’acquitter de sa dette envers le commerçant « C ».

 Le courtage :Le courtage est l’acte qui consiste à rapprocher deux personnes en vue de la
conclusion d’un contrat de vente, d’achat, d’échange de biens meubles ou immeubles.

Les opérations de courtage sont le fait de courtiers.

d- Actes de commerce relatif aux activités maritimes : Par l’article 4 de l’ordonnance


96/27 modifiant l’article 2 du code de commerce, le législateur a inséré de nouvelles
dispositions relatives aux activités maritimes on les considérant des actes commerciaux par
leur objet, qu’il s’agit d’une entreprise de construction, de vente et de revente de bâtiment,
de navigation ou tout achat et vente d’agrès, apparaux et avitaillement ainsi que tout
affrètement au nolisement, emprunt au prêt à la grosse même pour le tourisme; le législateur
considère aussi toutes assurances et autres contrats concernant le commerce de la mer
comme acte commercial par leur objet, ainsi aussi que tout accords et conventions pour
salaires et loyer d’équipages, il a aussi considéré toutes expéditions maritimes est acte
commerciale.

2. Les actes de commerce par leur forme :


Le code du commerce répute actes de commerce par leur forme :

2.1- La lettre de change entre toutes personnes : Cette précision entre toutes
personnes est importante. Cela veut dire que, même si les signataires ne sont pas
commerçants, ou même si la cause de l’obligation que la lettre de change consacre est
purement civile, enfin quel que soit le cas, la lettre de change demeure un acte de commerce
en cas de litige.

2.2- Les sociétés commerciales : Sont commerciales en raison de leur forme et quel que
soit leur objet, l’ensemble des sociétés réputées légales par le code du commerce (sociétés
en nom collectif, sociétés par actions, sociétés à responsabilité limitée, sociétés en
commandite simple, sociétés en commandite par actions, sociétés en participation et
groupements).

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2.3- Les agences et bureaux d’affaires : Quel que soit leur objet, les agences et
bureaux d’affaires sont réputés actes de commerce par leur propre forme.

Au sein de ces agences et bureaux d’affaires des « agents d’affaires » rendent au public des
services variés tels que gérer des biens, des immeubles, recouvrer des créances, mettre en
rapport des vendeurs et des acheteurs.

2.4- Les opérations sur fonds de commerce :Sont réputées actes de


commerce, l’ensemble des opérations sur fonds de commerce, autorisées par le code du
commerce telles la vente et la location, l’apport du fonds de commerce en société.

2.5- Les contrats concernant le commerce par mer et par air : Ces contrats
concernent essentiellement le transport de personnes et de marchandises. Ils sont réputés
actes de commerce par leur forme.

3. Les actes de commerce par accessoire :


Les actes de commerce par accessoire sont des actes juridiques dont l’objet est purement
civil, mais réputés commerciaux car accomplis par un commerçant à l’occasion de son
activité commerciale.

La jurisprudence considère comme actes de commerce toutes obligations entre négociations,


marchands, banquiers, et, attribue compétence au tribunal commercial pour toutes les
contestations et litiges qui naîtraient entre aux.

Par contre ne sont pas commerciaux :

- Les actes juridiques accomplis par un commerçant sans aucun rapport avec son commerce et
pour son usage personnel (location d’un logement, achat de vêtements…) ;

- Les accidents du travail survenus à des salariés du commerçant. Ceux-ci restent de la


compétence du tribunal, section civile.

4. Les actes
Il mixtes : acte juridique ait un double caractère, commercial pour l’une des parties, civil
arrive qu’un
pour l’autre. La règle à appliquer en la matière pour ce qui concerne la compétence et la
preuve dépend de la personne qui lance le procès (le demandeur) et de celle qui est assignée
(le défendeur) :

a- Le commerçant qui actionne son client non commerçant (le civil) doit le faire devant le
tribunal civil et apporter la preuve selon les règles du droit civil ;

b- Le non commerçant qui traduit par devant le tribunal un commerçant qui est son
fournisseur peut opter, soit pour le tribunal civil, soit pour le tribunal commercial, et de son
option pour l’une ou l’autre des compétences dépend les modes de preuves à employer.

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LEÇON N° 03 : LES COMMERÇANTS
OBJECTIF DE LA LEÇON:A la fin de cette leçon le stagiaire doit être capable de
déterminer le statut du commerçant et d’énumérer, avec précision, ses obligations.

PLAN DE LA LEÇON:

INTRODUCTION

I-CONDITIONS EXIGEES POUR L’EXERCICE DU COMMERCE

II- LES OBLIGATIONS IMPOSEES AU COMMERÇANT

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INTRODUCTION :
L’article 1er du code de commerce stipule que « est réputée commerçante, toute personne
physique ou morale qui exerce des actes de commerce et en fait sa profession habituelle,
sauf si la loi en dispose autrement ».

Pour être considéré commerçant, il faut donc en vertu de cet article 1 er, réunir plusieurs
conditions.

1- Faire des actes de commerce. Le commerçant les réalise en son propre nom et sa qualité
de commerçant. L’employé du commerçant n’a pas cette qualité bien qu’il fasse des actes de
pratique commerciale entrant dans la profession ;

2- Ces actes de commerce doivent être accomplis habituellement et à titre professionnel.


Ceci revient à dire que des actes de commerce accomplis par un non commerçant, n’entraîne
pas la qualité de commerçant ;

3- La preuve de la qualité de commerçant découle de l’inscription au registre de


commerce ;

4- Le commerçant peut être une personne physique ou une personne morale.

I.CONDITIONS EXIGEES POUR L’EXERCICE DU COMMERCE :


Au principe de la liberté de commerce, certaines dérogations ont été apportées pour protéger
le commerce et le commerçant. Il convient donc d’examiner.

1- Les mesures d’incompatibilité et d’interdiction destinées à protéger le public ;

2- Les règles de capacité pour l’exercice de la profession commerciale.

1. Mesures d’incompatibilité et d’interdiction :

1.1- Incompatibilité :L’exercice du commerce est interdit par les statuts, aux
fonctionnaires, aux magistrats, aux fonctionnaires et à d’autres catégories professionnelles
telles que les avocats et les notaires . Ces interdictions résultent des statuts de ces
catégories.

Les infractions à ces interdictions entraînent des sanctions disciplinaires importantes.

1.2- Interdictions ou prohibitions : L’interdiction d’exercer certaines fonctions


peut résulter soit d’une convention, soit d’une loi.

 Une clause contractuelle peut en effet interdire à un commerçant de vendre certains


produits. Cette clause courante dans les pays industrialisés s’appelle « clause d’exclusivité »
(ne vendre qu’une seule marque pour promouvoir cette dernière) ;

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 Une clause légale (prohibitions), elles sont variées. C’est ainsi que certaines industries sont
monopolisées, telles les tabacs et les allumettes.
D’autres professions ne sont accessibles qu’à des personnels possédant certains diplômes tels
que celui du pharmacien.
Par ailleurs, l’exercice du commerce est interdit aux personnes ayant encouru de graves
condamnations qui les privent des garanties suffisantes de moralité et de compétence. Ces
personnes sont celles condamnées pour crimes, vol, abus de confiance, escroquerie, ainsi que
celle déclarées en faillite et non réhabilitées.

2. Les règles de capacité pour l’exercice de la profession


commerciale :
En règle générale, les personnes frappées d’une incapacité d’exercice en droit civil, sont
également incapable en droit commercial. Il s’agit des aliénés, des prodigues, des faibles
d’esprit et des mineurs.

La femme mariée est capable en matière de commerce à condition qu’elle exerce un


commerce distinct de celui de son mari.

2.1- Les incapables majeurs : Il existe trois situations dans lesquelles une personne
majeure au sens de la loi peut être réputée incapable d’exercer la fonction commerciale.

 La situation des majeurs en tutelle : Elle correspond à celle des interdits. Ce majeur est
représenté par son tuteur pour les actes de la vie juridique. Cet incapable majeur ne peut
être commerçant, ni faire des actes de commerce.

 Les majeurs en curatelle :La curatelle signifie le régime de protection du majeur


incapable. Il ne s’agit de personnes qui sans être hors d’état d’agir elles-mêmes, ont besoin
d’être conseillées ou contrôlées dans les actes de la vie juridique, par exemple celles qui, par
leur prodigalité ou leur oisiveté compromettent l’exécution de leurs obligations
professionnelles ou familiales. Leurs actes de commerce doivent être accomplis avec
l’assistance du curateur ou à défaut avec l’autorisation du juge.

 Un majeur peut être placé temporairement sous la sauvegarde de la justice : Lorsqu’il


fait l’objet d’une demande de mise en tutelle ou en curatelle. Dans ce cas, cette majeure
conserve l’exercice de ses droits avec toutefois, la possibilité pour le juge de réviser ses actes
pour lésion ou de les réduire en cas d’excès ou dans certains cas les annuler.

Il faut conclure que le majeur est présenté sain d’esprit et capable de tous les actes de la vie
juridique, tant qu’une de ces mesures n’est pas prise contre lui par décision de justice.

2.2- Les mineurs (articles 05 et 06 du code de commerce) :Les mineurs peuvent


être commerçants s’ils remplissent les conditions suivantes :

- Etre émancipés expressément ;

- Avoir dix-huit ans accomplis. Cet âge correspond selon le statut du personnel à une maturité
d’esprit suffisante pour faire le commerce ;

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- Etre autorisé à faire du commerce par son père ou sa mère. A défaut du père ou de la mère,
le conseil de famille donnera l’autorisation par délibération. Homologuée par le tribunal,
cette autorisation doit être préalable à l’exercice du commerce.
En vertu de l’article 05 du code du commerce, le mineur émancipé est d’une façon générale
et même au point de vue du droit civil, entièrement assimilé à un majeur.

2.3- le conjoint commerçant :L’article 7 du code de commerce prévoit que « n’est pas
réputé commerçant le conjoint qui exerce une activité commerciale liée au commerce de son
conjoint …. »

Cela veut dire que le conjoint peut exercer librement un commerce distinct de celui de
l’autre. Si le conjoint ne fait que « détailler la marchandise du commerce de l’autre» c'est-à-
dire, il n’exerce pas un commerce séparé, il n’est pas réputé personnellement commerçant.

 Conséquence des obligations contractées par la femme mariée :La femme commerçante
s’oblige personnellement par les actes qu’elle fait pour les besoin de son commerce.

Les actes à titre onéreux par lesquels elle dispose de ses biens personnels pour les besoins de
son commerce, ont leur entier effet à l’égard des tiers (article 8).

II.LES OBLIGATIONS IMPOSEES AUX COMMERCANTS :


Les principales obligations des commerçants sont les suivantes :

3- Etre inscrit au registre du commerce ;


4- Tenir certains livres.

1. L’inscription du commerçant au registre du commerce :


Les articles 19 et 20 du code du commerce posent le principe de l’inscription au registre du
commerce pour toute personne physique ou morale exerçant son activité commerciale ou
ayant son siège, une agence, une succursale ou tout autre agence en Algérie. Ou tout
entreprise commerciale ayant son siège à l’étranger et qui ouvre en Algérie une agence,
succursale ou tout autre établissement. Ou représentation commerciale étrangère exerçant
une activité commerciale sur le territoire national

- Le registre du commerce : Il a été créé par une loi française du 19 Mars 1919 (l’Algérie
était sou domination coloniale). Les dispositions le concernant sont à présent incorporées au
code du commerce algérien au niveau du titre III qui comporte 11 articles (du 19 au 28).

1.1- Inscription au registre du commerce : Tout commerçant personne physique ou


morale, toute entreprise commerciale ayant son siège à l’étranger et qui ouvre en Algérie une
agence, succursale ou tout autre établissement, toute représentation commerciale étrangère
exerçant une activité commerciale sur le territoire national, doit dans les deux mois qui
suivent le commencement de l’exercice de sa profession, demander son inscription au
registre du commerce (article 22). La demande d’inscription doit être accompagnée de
toutes les pièces justificatives.

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Au siège du registre de commerce, un dossier individuel et ouvert pour chaque commerçant,
et, il est établi une fiche classée par ordre alphabétique dans deux fichiers, l’un pour les
personnes physiques, l’autre pour les sociétés ou personnes morales.

Si les indications mentionnées dans la demande d’immatriculation se révèlent incomplètes, le


juge rend une ordonnance en joignant au commerçant de rectifier sa demande.

Par ailleurs, toute modification à la situation juridique du commerçant inscrit doit entraîner
une annotation sur le registre. Il en est ainsi en cas de mariage, divorce, séparation de corps
ou de biens, faillite, règlement judiciaire, désignation d’un curateur, mise en gérance du
fonds …etc.

Enfin, le commerçant qui cesse son activité doit demander sa radiation dans les deux mois.
Des dispositions analogues concernent l’inscription et la radiation de personnes morales se
livrant au commerce ou cessant leur activité commerciale.

1.2- Publicité du registre du commerce :


La publicité du registre du commerce est assurée par le droit reconnu à toute personne de se
faire délivrer un extrait du registre. Enfin, le commerçant doit mentionner sur toutes ses
lettres, factures et papiers d’affaires son numéro d’immatriculation au registre du commerce.
Cette obligation est sanctionnée par une amende de 180 à 360 DA (article 27).

1.3- Sanctions du défaut d’inscription au registre du commerce :


L’article 28 du code du commerce stipule que toute personne, physique ou morale, non
immatriculé au registre de commerce et qui exerce, à titre habituel, une activité
commerciale, commet une infraction constatée et réprimée conformément aux dispositions
légales en la matière.

Le tribunal qui statue sur l’amende, ordonne l’inscription des mentions ou de la radiation
devant figurer au registre du commerce dans un délai déterminé et aux frais de l’intéressé.

1.4- Valeur juridique du registre du commerce : Aux termes de l’article 21 du code


du commerce, « toute personne physique ou morale inscrite au registre de commerce à la
qualité de commerçant au regard des lois en vigueur. Elle et soumise à toutes les
conséquences qui découlent de cette qualité ».

Par ailleurs, l’article 22 précise que les personnes qui ne se sont pas faites inscrire dans le
délai de deux mois, ne peuvent se prévaloir, jusqu’à leur inscription, de leur qualité de
commerçant, sans toutefois pouvoir invoquer le défaut d’inscription pour se soustraire aux
responsabilités et obligations tardive ne peut que nuire au commerçant.

2. L’obligation de tenir certains livres :


Le code du commerce, article 09 et suivant, fait aux commerçants obligation de tenir
certains livres. Ces livres sont rendus obligatoires pour permettre aux commerçants de suivre
la marche de leurs affaires et pour servir de preuve en cas de contestations, notamment à
l’égard du FISC (impôts). Ces livres que le commerçant doit constamment tenir à la

TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 20


disposition du tribunal (article 16 et 15) permettent au juge de connaître, le cas échéant, la
date et les raisons d’une cessation de paiements.

Le code du commerce rend obligatoire deux livres :

- Le livre journal (article 9) ;


- Le livre d’inventaire (article 10).

- Le livre journal :Est un registre dans lequel le commerçant doit mentionner comme son
nom l’indique, jour après jour, tout ce qu’il reçoit et paye pour son commerce et
exclusivement pour son commerce (exclusion des dépenses non commerciales).

- Le livre d’inventaire : Est un état descriptif et estimatif de tous les biens meubles et
immeubles ainsi que des dettes et créances composant l’actif et le passif de l’entreprise
commerciale.
Cet inventaire doit être établi chaque année (article 10) pour permettre de rapprocher
l’actif du passif et établir le bilan. Le bilan et le compte de profit annuels doivent être
reproduits sur le livre d’inventaire.

Ces livres obéissent à des règles communes. Ils doivent être côtés, paraphés et visés par un
juge du tribunal (article 11), et tenus chronologiquement (au jour le jour) par ordre de
dates, sans blancs, grattages, altérations, ratures ou transports en marge (article 11).

En cas d’erreur, la rectification se fait par une inscription en sens inverse appelée « contre
passation d’écritures commerciales ».

Le code du commerce dispose, enfin, que ces livres doivent être archivés et conservés
pendant dix (10) ans, après quoi, ils tombent en prescription décennale.

Outre ces livres obligatoires, les commerçants ont l’habitude de tenir d’autres livres dont
l’usage est facultatif (non obligatoire) tels que le livre de caisse, le livre des traites ou des
billets, le grand livre où chaque feuille correspond à un compte ouvert à un client ou à un
fournisseur habituel.

Le commerçant doit aussi conserver les courriers reçus et le double de ceux qu’il transmet
dans le cadre de l’exercice de sa profession commerciale. Ces courriers peuvent servir de
preuves en cas de contestation.

Concernant la conservation des courriers reçus et transmis, le code du commerce reste muet
et n’en fait pas une obligation.

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3.Sanctions de la tenue et valeur probante de livres de
commerce :
Le commerçant qui n’a pas tenu régulièrement les livres de commerce obligatoires; peut en
cas de cessation de paiement, être déclaré banqueroutier ou en faillite. De même, ces livres
ne pourront pas être représentés, ni faire foi par devant la justice au profit du commerçant
qui les a tenu en transgression des dispositions du code du commerce (article 14).

L’obligation d’une tenue régulière des livres de commerce prescrits par le code du
commerce, s’impose également aux gérants des sociétés.

Ces livres peuvent être produits en justice :

- Sous forme de communication (article 15) dans les affaires de succession, de partage de
société et en cas de faillite ;
- Sous forme de représentation sur ordre du juge en cas de litige et de contestation ;
- Sous forme de consultation par un juge délégué par le tribunal (article 17).

La communication des livres de commerce constitue une mesure grave qui ne peut être
décidée que par le juge (article 15). Dans le cas de la communication, ces livres peuvent être
examinés dans leur ensemble aussi bien par les plaideurs que par les juges.

La représentation peut être ordonnée par le juge (article 16) dans tout procès où un
commerçant est impliqué, afin de vérifier les mentions en rapport avec le litige dont il s’agit.
Dans ce cas, les livres sont remis au greffe du tribunal ou remis à un expert agréé par le
tribunal sans qu’il ne soit permis au plaideur d’en prendre directement connaissance.

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LEÇON N° 04 : LES ARTISANS

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon le stagiaire doit être capable de


déterminer le statut des artisans.

PLAN DE LA LEÇON:

I- DISTINCTION AVEC LE COMMERÇANT

II- LES COOPERATIVES ARTISANALES

III- L’ORGANISATION DE LA FONCTION ARTISANALE

CONCLUSION

EXERCICE D’APPLICATION

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I.DISTINCTION AVEC LE COMMERCANT :

Les artisans ne doivent pas être confondus avec les commerçants.

Les artisans en effet, échappent au code du commerce et sont régis par un régime spécifique
qui et celui de l’ordonnance n° 96-04 du 19 chaàbane 1416 correspondant 10 janvier 1996
fixant les règles régissant l’atissant, l’artisanat et les métiers qui a abrogé la loi n° 82-12
du 28 Août 1982 portant statut de l’artisan, modifiée et complétée.

L’ordonnance n° 96-04 du 10 janvier 1996 fixant les règles régissant l’artisanat et les métiers
prévoit dans son article 10 qu’il a droit au titre de l’arrisant toute personne physique
immatriculée au registre de l’artisanat et des métiers, exerçant une activité artisanale ….qui
justifie d’une qualification, prend part directement et personnellement à l’exécution du
travail, à la direction, la gestion et la responsabilité de son activité.

Elle définit l’activité artisanale toute activité de production , de création, de transformation,


de restauration d’art, d’entretien , de réparation ou de prestation de service, à dominante
manuelle exercée soit titre principale et permanent ou sous forme sédentaire, ambulante ou
foraine …… soit à titre individuelle ou dans un cadre d’une coopérative d’artisanat et des
métiers soit dans le cadre d’une entreprise d’artisanat et des métiers (art 5).

Ces disposition, précise que cette activité peut s’exercer soit individuellement, soit dans un
cadre d’une entreprise soit un cadre d’une coopérative d’artisanat et des métiers

Cette loi autorise ceux qui ont une qualification professionnelle, mais qui n’ont pas l’outil de
travail à prétendre au statut d’artisan art (5 et 10).

Les critères qui permettent de déterminer l’artisan et son entreprise artisanale sont fixés par
les articles 10 ,12et 21 Ces critères ont trait :

- A la nature de l’activité qui doit être de production, de transformation, de réparation,


d’entretien ou de prestations de services ;

- Au nombre restreint de travailleurs permanents utilisés par l’entreprise et, qui ne doit pas
excéder dix(10) personnes auxquelles peuvent, cependant, s’ajouter les aides familiaux à la
charge de l’artisan (le conjoint, son père, sa mère, ses frères, ses sœurs et ses enfants), ainsi
que les apprentis liés à l’artisan par un contrat d’apprentissage ;

L’ordonnance n° 96-04 fait la distinction entre l’entreprise d’artisanat et entreprise de


métiers

L’entreprise d’artisanat est toute entreprise constitue sous constituée sous l’une des formes
prévues par le code de commerce et présentant les caractéristiques suivantes :

-L’exercice d’une activité d’artisanat telle que définie aux articles 5 et 6 de L’ordonnance n°
96-04

-L’emploi d’un nombre indéterminé de salaries


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-Une direction assurée par un artisan ou un maitre d’artisan

Quand a entreprise de métiers de production de biens et de services, toute entreprise


constituée sous l’une des formes prévues par le code de commerce et présentant les
caractéristiques suivantes :

- L’exercice d’une activité de production, de transformation,

-L’emploi d’un nombre de salariés permanents ou d’ouvriers d’artisans n’excédant pas dix
(10), compte non tenue du chef d’entreprise, des personnes liées au chef d’entreprise par
les liens familiaux (conjoint_ ascendant et descendants)

-Des apprentis, dans la limite de trois

-Une direction assurée par un artisan ou un maitre d’artisan

Ils sont exclus du champ l’application de cette loi et ne peuvent prétendre à la qualité
d’entreprise d’artisanat les :

- Les entreprises d’exploitation agricole et halieutique,


- Les entreprises qui se limitent à la vente ou à la location de produits d’artisanat achet é en
l’état,
- Les entreprises dont les prestations ont un caractère spécifiquement intellectuel,
- Les entreprises dont l’activité artisanale n’est qu’occasionnelle ou accessoire,
- les entreprises qui emploient essentiellement des machines automatiques produisant des
séries.

II.LES COOPERATIVES ARTISANALES :


Les coopératives artisanales et des métiers sont définis comme étant des sociétés civiles (non
commerciales, donc non régies par le code du commerce) fondées sur la libre adhésion de
leurs membres qui doivent tous avoir la qualité d’artisan.

Le rassemblement des artisans en coopératives, constitue une formule d’organisation qui


permet :

- D’élever le niveau de productivité des activités artisanales ;


- De faciliter l’approvisionnement en matières premières, équipements, outillages et autres
moyens de production ;
- De facilité la commercialisation des produits réalisés ;
- De réduire les coûts de production des produits et services réalisés ;
- D’améliorer la qualité des biens et services produits ;
- De réaliser le meilleur encadrement technique par la mise en commun du savoir et de la
compétence professionnelle détenus par chaque artisan.

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III.L’ORGANISATION DE LA FONCTION ARTISANALE :
La coopérative artisanale et des métiers est créée par les coopérateurs par acte notarié qui
fait l’objet d’une inscription au registre de l’artisanat et des métiers. Cette coopérative et
organisée et fonctionne selon les dispositions prévus dans son statut.

Le registre de l’artisanat et des métiers, et institué au niveau de chaque wilaya et permet


l’inscription de tous les artisans et coopératives artisanales.

Par ailleurs, il existe aussi un fichier national de l’artisanat et des métiers qui reprend
l’ensemble des informations relatives aux artisans et aux coopératives artisanales installées
dans chaque wilaya.

La coopérative artisanale, tout comme l’artisan, doit porter sur l’ensemble de ses documents
bancaires et publicitaires, sur ses factures et correspondances, sur son enseigne et on cachet,
ses nom, prénom, adresse, profession et surtout son numéro d’inscription au registre de
l’artisanat et des métiers.

La radiation ou le retrait de l’inscription de l’artisan et de la coopérative artisanale au


registre de l’artisanat et des métiers, intervient à l’initiative du wali dans les cas où :

- L’artisan ou la coopérative sont déclarés en faillite ou mis en liquidation judiciaire ou


amiable ;

- L’outil de travail a fait l’objet d’une saisie et d’une vente aux enchères dans les conditions
prévues par la loi ;

- La coopérative ou l’entreprise individuelle sont dissoutes ;

- La taille de l’entreprise artisanale individuelle dépasse le seuil fixé par la loi de 1982 (c'est-
à-dire un million de dinars).

Outre les mesures de radiation et de retrait du registre de l’artisanat et des métiers, il existe
la possibilité prévue par l’article 42, de suspendre provisoirement l’activité de l’artisan ou de
la coopérative artisanale.

Cette mesure, qui et du ressort du wali, et prononcée :

- Lorsque l’artisan ou la coopérative exercent une activité autre que celle pour laquelle
l’autorisation est donnée ;

- Lorsque l’artisan ou la coopérative exercent leurs activités dans des conditions contraires
aux normes et usages de la profession (utilisation de matériaux et produits ne répondant pas
aux normes standards de production) ;

- Lorsque l’artisan ou la coopérative se rendent coupables d’infraction à la loi ou au


règlement.

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CONCLUSION :
Cette deuxième série traitant des actes de commerce et du commerçant, touche en fait le
sujet et l’activité régis par le droit commercial.

Le moyen de l’activité commerciale qui est le fonds de commerce avec les différents
éléments qui le composent, doit être étudié à l’occasion de la troisième série.

Ce qu’il convient de retenir, c’est que l’activité commerciale reste une activité extrêmement
protégée compte tenu de la rigueur des règles de droit qui la sous-tendent et des nombreuses
restrictions qu’elles comportent.

Le métier de commerçant est considéré en droit musulman comme l’un des métiers les plus
honorables.

En matière économique, le commerce est la fonction qui confère au produit, au bien et au


service sa valeur. En effet, c’est sur le marché que le produit acquiert une valeur marchande
c'est-à-dire une traduction monétaire.

Elle est la fonction qui crée le lien entre le producteur de biens et de services et le
consommateur. Le commerçant et son activité commerciale représentent un rouage
déterminant de toute économie. Les règles précises et rigoureuses qui les régissent rendent
compte du souci du législateur de protéger le commerçant et l’activité commerciale d’une
part, et de protéger l’équilibre économique d’autre part.

L’artisan quant à lui, bien que proche du commerçant est cependant bien différent du moins
par la nature et le contenu du statut qui le régit.

L’artisan produit de la valeur puisque son activité consiste à transformer en biens des
matières premières brutes.

Le commerçant qui n’ajoute pas de la valeur aux produits qu’il vend, touche une commission
sur cette vente, appelée marge bénéficiaire et qui rémunère son activité qui consiste à placer
sur le marché les biens produits.

La profession d’artisan est également bien protégée puisque pour avoir cette qualité, des
conditions de qualification professionnelle, d’appropriation de moyens de production et
d’exercice d’une activité de production de biens et de services sont requises.

La profession d’artisan représente au plan économique un atout important, notamment en


Algérie puisque représentant un créneau porteur d’emploi.

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IV- EXERCICE D’APPLICATION :
Répondre aux questions par Vrai ou Faux.

REPONSES
N° QUESTIONS
Vrai Faux
La société est-elle considérée acte de commerce ?
01

Les opérations de banque sont-elles considérées actes


02
de commerce ?
Le cultivateur qui vend les produits de son exploitation
03 fait-il un acte de commerce au regard du droit ?

La preuve de la qualité de commerçant découle t-elle


05 seulement de l’ouverture d’un commerce ?

L’exercice du commerce est autorisé pour les


06
fonctionnaires et magistrats
La situation de curatelle signifie le régime de
07
protection du majeur incapable.
Les mineurs peuvent sans condition exercer une
08
fonction commerciale.
La femme mariée ne peut pas exercer un commerce
09
distinct de celui de son mari.
Les sociétés commerciales sont obligatoirement tenues
10 de s’inscrire au registre de commerce.

Le registre de commerce doit recevoir toute


11 modification à la situation juridique du commerçant

Le défaut d’inscription au registre du commerce induit


12 pour le commerçant des sanctions pénales.

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REPONSES
N° QUESTIONS
Vrai Faux
L’inscription au registre du commerce confère la qualité
13
de commerçant.
Le code du commerce rend obligatoire la tenue de (02)
14
livres (livre journal – livre d’inventaire).
Les livres de commerce doivent être archivées et
15
conservés pendant 50 ans.
Le livre journal et le livre d’inventaire ne sont pas les
16
seuls livres que tiennent les commerçants.
17 Les livres du commerçant sont un moyen de preuve.
La communication des livres de commerce ne peut être
18
ordonnée que par le juge.
Les artisans sont régis, comme les commerçants par le
19
code du commerce.
Pour être artisan, il convient d’avoir la qualification
professionnelle, d’être propriétaire de son outil de
20
travail, exercer une activité de production, de
transformation, d’entretien.
Les artisans peuvent s’unir dans le cadre de coopératives
21
artisanales.
L’artisan ne peut employer plus de sept travailleurs
22
salariés.
Les coopératives artisanales sont considérées sociétés
24
commerciales.
Pour adhérer à une coopérative artisanale, il faut
25
obligatoirement avoir la qualité d’artisan.
Il existe au niveau de chaque wilaya un registre de
26 l’artisanat et des métiers auquel sont tenus de s’inscrire
tous les artisans et les coopératives artisanales.

V- CORRECTION DE L’EXERCICE :

01- VRAI 09- FAUX 17- VRAI 25- VRAI


02- VRAI 10- VRAI 18- VRAI 26- VRAI
03- FAUX 11- VRAI 19- FAUX
05- FAUX 12- FAUX 20- VRAI
06- FAUX 13- VRAI 21- VRAI
07- VRAI 14- VRAI 22- VRAI
08- FAUX 15- FAUX 24- FAUX
16- VRAI

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LEÇON N° 05 : LE FONDS DE COMMERCE

Par l’étude du fonds de commerce, le cours concernera, les moyens dont dispose le
commerçant conformément à la loi, pour exercer son activité professionnelle.

Le fonds de commerce qui comporte divers éléments dont la marchandise. Le mobilier,


l’outillage, les marques, les modèles de fabrications, les droits de propriété industrielle,
artistique ou littéraire, l’enseigne, l’achalandage et la clientèle peut faire en tout ou partie
l’objet de transactions diverses telles la vente, la location-gérance, le bail, le nantissement
ainsi que l’apport en société.

Il constitue par ailleurs, la garantie et le moyen qui permet au commerçant de faire appel à
l’emprunt et au crédit en le nantissant pour fructifier son activité. Il peut constituer aussi
une valeur sûre qui permet au commerçant de s’associer en société commerciale en le
constituant en apport.

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OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable
d’identifier les éléments constitutifs du fonds de commerce et les opérations en rapport.

PLAN DE LA LEÇON :

INTRODUCTION

I- LA VENTE DU FONDS DE COMMERCE

1- Les règles de droit civil en matière de vente du fonds de commerce ;


2- Les règles particulières du droit commercial

II- LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE


1- Définition du nantissement ;
2- Les conditions de constitution du nantissement du fonds de commerce ;
3- Les effets du nantissement

III- LA LOCATION GERANCE DU FONDS DE COMMERCE

IV- L’APPORT EN SOCIETE D’UN FONDS DE COMMERCE


1- Qu’est-ce qu’on entend par part sociale ?
2- La protection des créanciers du fonds apporté en société

V- LES BAUX COMMERCIAUX


1- Définition du bail commercial ;
2- Historique de la propriété commerciale ;
3- Réglementation actuelle des baux commerciaux ;
4- Le loyer du bail commercial ;
5- Fin et renouvellement du bail commercial ;
6- Le droit de reprise ;
7- Spécialisation du bail commercial.

CONCLUSION

EXERCICE D’APPLICATION

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INTRODUCTION :
Qu’est-ce que le fonds de commerce ?

La définition n’est pas donnée par le code du commerce Algérien qui pourtant lui consacre
136 articles (des articles 78 à 214).

On donne le nom de fonds du commerce à l’établissement ou entreprise qu’un commerçant


exploite au titre de son activité professionnelle. Ce fonds de commerce constitue un
ensemble homogène (équilibré, complet) composé de divers éléments (article 78).

Parmi ces éléments, il y a ceux dits corporels (visibles) tels que le mobilier servant au
commerce, l’outillage, les marchandises, autres dits incorporels tels que la clientèle et
l’achalandage (capacité d’attirer la clientèle en raison de l’emplacement du fonds du
commerce) ainsi que le droit au bail lorsque le commerçant est locataire des locaux où se
trouve son entreprise.

Au fonds de commerce se rattachent ainsi des éléments dits accessoires qui sont :

- Le nom commercial qui peut être un pseudonyme (faux nom) ou un patronyme (verticale
nom) ;

- La raison sociale pour les sociétés ;

- L’enseigne sous laquelle l’entreprise est connue ;

- La marque de fabrique ou le label commercial (appelé aussi « griffe ») ;

- Dans certains cas les droits d’exploitation d’un brevet d’invention ;

- Dans d’autres cas, les droits d’exploitation d’une œuvre littéraire artistique (pour les
entreprises des spectacles).

Du point de vue juridique, le fonds de commerce dans sa globalité, est considéré comme un
bien incorporel qui se trouve dans le patrimoine d’un individu (personne physique) ou d’une
entreprise (personne morale).

Dès lors qu’il est constitué, le fonds de commerce peut faire l’objet de quatre contrats :

La vente, le nantissement, la location gérance, l’apport en société (article 97).

I.LA VENTE DU FONDS DE COMMERCE :


L’article 79 du code de commerce énonce la procédure ainsi que les conditions de vente du
fonds de commerce.

La cession (vente) d’un fonds de commerce peut porter, selon le cas, sur tout ou partie des
éléments constituant le fonds de commerce.

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Toutefois, l’achalandage et la clientèle qui forment les éléments essentiels doivent toujours
être compris dans une vente de fonds de commerce. Par ailleurs pour être licite (conforme à
la loi) toute vente de fonds de commerce doit être constatée par acte authentique.

1. Les règles de droit civil en matière de vente du fonds de


commerce :
La vente en droit civil réalise un transfert de propriété de la chose vendue qui doit être
livrée.

1.1- Livraison et transfert de propriété :Comme tout vendeur, le vendeur du fonds


de commerce est tenu de livrer et de garantir le fonds vendu. Le transfert de propriété se fait
automatiquement entre les deux parties par l’effet du consentement (accord) sur lequel la
vente a été conclue. A l’égard des tiers, la transmission est subordonnée aux règles spéciales
applicables à chaque élément. Ainsi, une publicité spéciale pour la transmission des marques,
modèles et brevets devra être respectée. Pour les éléments corporels, l’acquéreur
(l’acheteur) sera considéré possesseur de bonne foi si la vente a été réalisée dans les
conditions prévues par les articles 351 et suivants du code civil Algérien.

1.2- Garantie contre l’éviction et les vices cachés ‘défauts de fonds non
déclarés) :Le commerçant qui vend son fonds doit la garantie d’éviction et des vices
cachés. la garantie d’éviction signifie que le vendeur ne doit rien faire qui soit de nature à
détourner la clientèle au détriment de l’acheteur du fonds, telle l’ouverture d’un
établissement à proximité, susceptible de faire concurrence à celui qu’il a cédé et où il
attirerait son ancienne clientèle.

Les vices cachés s’ils sont ignorés par l’acquéreur à l’achat peuvent par la suite, une fois
révélés, constituer un motif de réduction du prix ou de l’annulation de la vente. La décision
est du ressort du tribunal sur action de l’acquéreur qui aura découvert l’existence de vices
cachés.

Il convient de noter, par ailleurs, que l’acheteur n’est pas responsable des dettes
commerciales qui pesaient sur le vendeur au moment de la cession du fonds de commerce.

2. Les règles particulières du droit commercial :

2.1- Les conditions de la vente :Le code du commerce Algérien pose en son article 79
une obligation fondamentale et incontournable pour toute opération ayant trait au transfert
de propriété sur tout ou partie du fonds de commerce. Cette obligation consiste en ce que le
transfert de propriété sur tout ou partie du fonds de commerce, soit constaté par acte
authentique.

L’acte authentique est l’acte établi par devant le notaire ou tout officier ministériel habilité
et qui consacre la vente.

L’absence d’acte authentique frappe de nullité (annule) toute opération portant sur le
transfert de propriété de tout ou partie du fonds de commerce.

TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 33


L’acte authentique de vente doit énoncer certaines indications :

- La situation du fonds de commerce par rapport aux éventuels créanciers du propriétaire.


- Le nom du précédent vendeur.
- Le chiffre d’affaires réalisé au cours de ses trois années d’exploitation.
- Les bénéfices commerciaux réalisés au cours de la même période.
- Le bail, sa date, la durée, le nom et l’adresse du bail et du cédant s’il y a lieu.

2.2- Mesures de protection de l’acheteur :Dans le cas où l’acquéreur (l’acheteur)


constate l’omission (l’oubli) de l’une des énonciations rendues obligatoires par l’article 79 du
code du commerce, il pourra demander la nullité de l’acte de vente.

Le code du commerce stipule par ailleurs (article 80) que le vendeur reste responsable de
l’inexactitude des énonciations qu’il porte sur l’acte authentique de vente du fonds de
commerce.

L’acheteur peut en cas de préjudice (dommage, perte) subi du fait de ces inexactitudes :

- Soit demander l’annulation de la vente et la réparation du préjudice subi (article 376 du


code civil, alinéa 1er).

- Soit garder le fonds acheté et demander la réparation par le vendeur du préjudice subi
(article 376 du code civil alinéa

2.3- Mesure de protection du vendeur : Il est cependant des situations dans


lesquelles le vendeur n’est plus responsable des défauts que comporte le fonds vendu
lorsque :

- Ces défauts ont été signalés à l’acheteur au moment de la vente.

- Ces défauts sont très apparents et que l’acheteur ne les a pas signalés ce qui équivaut à
l’acceptation de l’objet vendu (article 380 du code civil) malgré les vices qu’il comporte.

2.4- Mesures de protection des créanciers du vendeur : Le législateur s’est


préoccupé d’assurer la protection des créanciers du vendeur (articles 83 et 84) en permettant
à ceux-ci de faire opposition du paiement au vendeur, du prix du fonds.

L’opposition consiste à ce que les créanciers fassent connaître au tribunal du commerce


(dans les quinze jours suivant la publication de l’avis de cession (de vente) au bulletin officiel
des annonces légales (journal des activités économiques) ou autres journaux habilités à
recevoir les annonces légales tel El- Moudjahid) les redevances contractées par le vendeur
vis-à-vis d’eux- même et à demander que le vendeur ne perçoive pas le produit de la vente.

L’opposition est prononcée par le tribunal et le produit de la vente est utilisé, selon la
procédure justice, au remboursement des créanciers du vendeur du fonds de commerce.

La main levée d’opposition est prononcée également par le président du tribunal sur
demande du vendeur une fois établie :

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- Soit que l’ensemble des créanciers aient été désintéressés (remboursés).

- Soit que les créances en cause étaient mal fondées. c'est-à-dire sans raison d’être ou
douteuses.
2.5- Publicité de la vente du fonds de commerce :Le code du commerce, article 83,
oblige tout acquéreur (acheteur) de fonds de commerce à peine de nullité de la vente à
publier un extrait de l’acte authentique de vente, ou un avis de vente au bulletin officiel des
annonces légales ou dans tout autre journal habilité à recevoir les annonces légales qui
concernent les activités des commerçants et des sociétés.

La première insertion (publication) doit avoir lieu dans la quinzaine de la vente, la seconde
est publiée entre le 8è et le 15é jour qui suivent la première publicité.

Cette publicité de la vente est une mesure permettant aux opposants éventuels à la vente de
se faire connaître auprès aux président du tribunal et aux créanciers de faire opposition au
payement aux mains du vendeur, du prix du fonds de commerce, afin d’engager la procédure
de recouvrement de leurs créances.

Cette procédure de publicité constitue une mesure de protection des intérêts des créanciers
du vendeur d’un fonds de commerce.

II.LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE :

1. Définition du nantissement :
Il a été rappelé que la raréfaction (ou le manque) de l’argent ne devait pas constituer les
raisons d’un ralentissement de l’activité commerciale. La solution générale a été trouvée à
travers l’invention de la pratique du crédit qui consiste aux banques, à prêter l’argent qui
sert, aux opérateurs industriels et commerciaux à développer leurs activités. A ce titre, le
crédit est considéré comme le moteur de l’économie.

En matière commerciale, les nécessités de l’activité dans cette branche, exigent que le fonds
de commerce puisse devenir un instrument de crédit, un moyen qui permette au commerçant
d’emprunter de l’argent auprès de sa banque et de constituer, certains éléments de son
fonds, comme gage sans dépossession, comme garantie de remboursement.

Dans le nantissement le fonds du commerce constitue un gage sans dépossession, car il est
difficile d’imaginer de déposséder le, commerçant de ses marchandises ou de son matériel.
Dans ces conditions, il ne pourrait plus travailler en rend sans raison, le crédit qui lui est
consenti.

La mère de famille qui obtient un crédit, un prêt auprès d’une banque en y déposant son or,
constitue de son or, un gage avec dépossession. L’or ne lui est restitué qu’après avoir
remboursé le prêt.

Le nantissement régi par le code du commerce (article 118 à 168) est une sorte de gage (sans
dépossession du commerçant) constitué par le commerçant auprès de tout opérateur
(banque, société, entreprise, autre commerçant) en mesure de lui accorder un crédit. Il

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convient de signaler que la notion de nantissement n’a fait l’objet d’aucune définition par le
code du commerce qui le soumet cependant à des conditions de fond et de forme.

2. Les conditions de constitution du nantissement du fonds de


commerce :
2.1- Les conditions de fonds : En règle général, le nantissement porte
automatiquement sur les éléments incorporels de l’entreprise commerciale tels l’enseigne, le
nom commercial, le droit au bail, la clientèle et l’achalandage (article 119 alinéa 3 du code
de commerce).

Cependant, et à condition de le préciser dans l’acte constitutif, le nantissement peut être


élargi au matériel, mobilier et outillage d’exploitation ainsi que sur les licences, marques de
fabriquer te de commerce, dessins et modèle industriels, droits de propriété industrielle,
littéraire ou artistique attachés au fonds de commerce (article 151).

Par contre, les marchandises de fonds de commerce ainsi que les créances sont toujours
exclues du nantissement. Les marchandises, comme il a été déjà dit, sont destinées à être
vendues et les comprendre dans le nantissement équivaudrait à empêcher le commerçant
d’exercer son commerce.

2.2- Les conditions de forme : Les conditions de forme concernent :


- La rédaction d’un contrat de nantissement constaté par un acte authentique (article 120 du
code du commerce) inscrit sur un registre public tenu au greffe du tribunal dont dépend le
fonds exploité.

- Les délais d’inscription du nantissement au journal des annonces légales sont de trente jours
sous peine de nullité (article 121 du code du commerce).

Cette inscription garantit la créance ainsi que les intérêts que le produit le nantissement.

3. Les effets du nantissement :

Le nantissement du fonds de commerce confère au créancier (celui qui consent le crédit) un


droit réel de garantie sur le fonds du commerçant, devenu débiteur (celui sur qui pèse la
dette).

En cas de vente du fonds de commerce grevé par le nantissement (hypothéqué) l’acheteur


peut se débarrasser du nantissement par une sorte de purge en restituant au créancier la
valeur du nantissement, c'est-à-dire le crédit avancé à l’ancien propriétaire du fonds.

Dans le cas où le débiteur nanti ne parvient pas à régler à l’échéance sa dette vis-à-vis du
créancier gagiste et 8 jours après une mise en demeure restée sans effet, le tribunal peut
ordonner la vente du fonds de commerce ; par un officier public et désintéresser les
créanciers du commerçant dépossédé de son fonds de commerce.
En pareil cas, les créances du trésor public ainsi que les frais de justice et les salaires des
personnels employés sont remboursés avant toute autre créance (article 159 du code du
commerce).
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III.LA LOCATION GERANCE DU FONDS DE COMMERCE (Cette
matière est régie par les articles 203 et 214 du code de
commerce)

Le commerçant peut soit exploiter personnellement son fonds de commerce, soit le faire
exploiter par un gérant salarié. Cependant, à côté de cette gérance salariée, existe une autre
formule dite de location-gérance.

Dans la location –gérance, le propriétaire du fonds concède son entreprise moyennant une
rétribution qui s’apparente à un fort loyer et qui est payé par le gérant pour avoir le droit de
gérer le commerce dont il s’agit.

La situation juridique qui résulte de ces deux formules de gérance (d’exploitation) est très
différente. Dans la gérance salariée, le propriétaire du fonds conserve la qualité de
commerçant et demeure seul responsable vis-à-vis des tiers. Dans la location –gérance, par
contre, le locataire- gérant exploite le fonds à ses risque et périls en devenant lui-même
commerçant et responsable vis-à-vis des tiers (article 203 du code du commerce).

Les inconvénients posés par la location –gérance du point de vue du droit, c’est qu’en se
prolongeant, elle peut s’apparenter à une cession de fonds de commerce, camouflée, et qui
permet d’éviter au vendeur et à l’acheteur d’avoir à payer les frais de mutation c'est-à-dire
de transfert de propriété.

Du point de vue de la publicité, la mise en gérance, doit, au début et à la fin de la location,


faire l’objet d’une publicité au niveau du bulletin officiel des annonces légales ou de tous
journaux habilités à recevoir des annonces légales. La fin de la location –gérance « donne lieu
aux mêmes mesures de publicité » (article 203).

Cette publicité permet de savoir jusqu’à quelle date le propriétaire du fonds est responsable
des dettes de l’entreprise et à partir de quelle date, cette responsabilité incombe au gérant.

Le loueur est par ailleurs tenu de faire modifier son inscription au registre de commerce par
adjonction (obligation d’ajouter) de la mention de la mise en location gérance (article 203).

Enfin le contrat de location- gérance entre le loueur et le gérant est obligatoirement établi
en la forme authentique (article 203) et est publié dans la quinzaine au bulletin officiel des
annonces légales pour permettre aux créanciers éventuels du loueur de faire les oppositions
autorisées par la loi.

IV.L’APPORT EN SOCIETE D’UN FONDS DE COMMERCE :


Le code du commerce définit aux articles 83 et 117 les modalités qui permettent d’apporter à
une société un fonds de commerce. Par apport en société d’un fonds de commerce, il faut
entendre qu’un commerçant cède son fonds de commerce à une société commerciale. Ce
fonds cédé sort du patrimoine du commerçant (personne physique) et entre dans le
patrimoine de la société (personne morale).

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L’apport en société d’un fonds, ressemble à la vente du fonds, avec toutefois, cette
différence que le commerçant qui apporte le fonds en question et que l’on nomme.
L’apporteur, ne reçoit pas une somme d’argent représentant la valeur de son apport, mais
des parts sociales qui augmentent le capital de la société du montant du fonds de commerce
apporté.

1. Qu’est-ce que l’on entend par part


sociale ?
Une part sociale est une partie du capital initial (argent et biens évalués en argent)
nécessaire au démarrage et au fonctionnement d’une société. Ce capital initial toujours
évalué en argent est apporté par les associés qui le mettent à la disposition de la société
(personne morale) qu’ils constituent.

A titre d’exemple : Trois personnes Ali, Saïd et Lila créent une société dans laquelle Ali
apporte 40.000 DA en argent, Saïd apporte un camion estimé à 50.000 DA et Lila, l’atelier et
les machines estimés à 100.000 DA. Si le niveau de la part sociale est fixé à 1000 DA, nous
dirons que, dans le capital social de la société créée, les parts sociales se répartissent
comme suit :

- Ali dispose de 40 parts (1000  40)


- Saïd dispose de 50 parts (1000  50)
- Lila dispose de 100 parts (1000  100)

La répartition des parts permet la répartition des bénéfices à la fin de chaque exercice de la
société, en fonction de l’apport de chacun des associés. Dans cet exemple, Lila est
majoritaire et Ali minoritaire

Le nombre de parts détenues par chaque associé au titre du capital social, représente la mise
de chacun d’eux.

2.La protection des créanciers du fonds apporté en société :


L’apport en société de commerce peut éventuellement nuire aux créanciers du fonds. Dans ce
cadre, le code du commerce exige que, tout apport de fonds de commerce, soit soumis aux
mêmes formalités de publicité qu’au cas de vente (article 117).

S’il s’agit d’apport à une société en formation, la publicité concernant l’apport, doit être
faite, de manière confondue dans celle exigée, pour la création de la société qui reçoit le
fonds (article 117, alinéa A).

Par contre, si le fonds bénéficie à une société déjà constituée, l’apport doit faire l’objet
d’une publicité spéciale équivalente à celle prévue par le code du commerce à la vente du
fonds de commerce.

Les éventuels créanciers du fonds doivent faire connaître au greffe du tribunal. Si les
revendications des créanciers s’avèrent fondées et relèvent des charges qui grèvent
lourdement le fonds apporté, ces créanciers peuvent, en produisant leur titre de créances,

TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 38


demander la nullité de la société s’il s’agit d’une société en formation, ou demander la
nullité de l’apport, dans le cas d’un apport d’un fonds de commerce à une société déjà
constituée.

Toutefois à défaut d’opposition, c'est-à-dire, si les créanciers fondés ne demandent pas la


nullité (de la société ou de l’apport), la société qui bénéficie de l’apport est tenue d’honorer
(de rembourser) les dettes du fonds de commerce, solidairement avec l’apporteur.

V.LES BAUX COMMERIAUX :

1. Définition du bail commercial :


Les baux commerciaux sont régis par les articles 169 à 187 ter du code du commerce qui, par
ailleurs n’en donne aucune définition.

Le bail (singulier de baux) est défini par le dictionnaire Larousse comme « un contrat par
lequel on cède la jouissance d’un bien meuble ou immeuble pour un prix et un temps
déterminé ».

Le bail commercial est donc, le contrat par lequel est cédé à une personne, ou une société, la
jouissance d’un local commercial en vue de son exploitation, à des fins commerciales pour un
temps déterminé et moyennant un prix, également déterminé.

2. Historique de la propriété commerciale :


Le bail commercial, comme il a été déjà dit, est l’un des éléments les plus importants du
fonds de commerce. C’est lui qui, en effet assure la continuité de l’exploitation de
l’entreprise dans un local qui ne lui appartient pas.

De lui dépendent en grande partie la clientèle ainsi que l’achalandage. La rareté des locaux
ainsi que la hausse des loyers à la fin de la première guerre mondiale (1914-1918) ont amené
le législateur à renforcer la propriété commerciale par une loi Française du 30 juin 1926 et
dont s’inspire fondamentalement le code Algérien du commerce.

Cette loi reconnaît au commerçant, un droit au bail qui forme des éléments essentiels de son
fonds. Il peut en obtenir le renouvellement à des conditions fixées par le tribunal à défaut
d’accord avec le bailleur (personne qui donne en bail le local).

Dans tous les cas, le propriétaire du local ne peut réintégrer celui-ci (reprendre le local) que
dans des cas nettement déterminer (Article 173).

3. Réglementation actuelle des baux commerciaux :

Seules les dispositions du code du commerce s’appliquent aux baux commerciaux. Au titre des
articles 169 et 170, les baux commerciaux concernant tous les locaux dans lesquels s’exploite
un fonds de commerce, même si ce fonds appartient à un industriel, à un artisan à l’état, à la
Wilaya, à la commune ou à une entreprise socialiste.

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Peuvent également être concerné par les baux commerciaux, certains locaux accessoires
indispensables à l’exploitation tels par exemple, les logements du commerçant et du
directeur de l’entreprise (article 170, alinéa 2 qui prévoit deux types de locaux nécessaires à
la poursuite des activités de l’entreprise : les locaux principaux et les locaux accessoires).

4. Le loyer du bail commercial :


Concernant le loyer du bail, celui-ci doit être fixé de sorte qu’il correspondre à la valeur
équitable du local (article 190). Ce loyer peut faire l’objet d’une révision tous les trois ans, à
la demande du bailleur ou du locataire.

A défaut d’accord entre les deux parties sur un nouveau loyer, révisé en hausse ou en baisse,
celui-ci peut être fixé par le juge statuant en matière commerciale, conformément aux
dispositions de l’article 192 de code du commerce.

5. Fin de renouvellement du bail commercial :

En principe, le bail commercial à une durée minimum de neuf ans. Le preneur à toutefois la
faculté de donner congé à l’expiration d’une période triennale (tous les trois ans). Une fois
expirée, le bail continue par tacite reconduction, à moins que le bailleur ne donne congé au
moins six mois à l’avance en précisant les motifs (articles 173). Dans le cas où le bailleur
donne congé au locataire, (le congé consiste en l’intention expresse (écrite) du bailleur à
mettre fin au contrat de bail), ce dernier doit saisir le tribunal pour obtenir, soit le
renouvellement du bail, soit l’indemnité d’éviction.

Le locataire peut d’ailleurs solliciter le renouvellement du bail, même en l’absence de tout


congé du bailleur, sauf dans les cas prévus à l’article 177, c'est-à-dire :

- Motif grave à l’encontre du locataire ;


- Destruction nécessaire du local (ces d’insalubrité ou sur décision de l’autorité
administrative) ;
- Reconstruction de l’immeuble du local (article 178).

6. Le droit de reprise :

Le droit de reprise s’applique à tous les cas (exceptionnels) dans lesquels le bailleur a le droit
de reprise des locaux, sans avoir à payer au locataire, l’indemnité requise à l’éviction. Les
cas en question sont généralement ceux dans lesquels sont évoqués les motifs suivants :

- Motifs graves et illégitimes appréciés comme tels par le tribunal ;


Refus de payer le loyer par le locataire ;
- Détérioration de l’immeuble par le locataire ;
- Insalubrité présentant un danger public ;
- Détérioration du local présentant un danger public ;
- En cas de sous location (interdite conformément à l’article 188).

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7. Spécialisation du bail commercial :

Le locataire commercial est tenu de présenter par contrat l’activité principale prévue au bail.
Il peut cependant en cours d’exploitation adjoindre à l’activité initialement prévue, des
activités connexes ou complémentaires.

Pour ce faire, il doit aviser le bailleur qui peut contester les nouvelles activités envisagées.

Dans ce cas, le locataire peut en référer au tribunal de commerce qui pourra, suivant les
motifs invoqués par le locataire et par le bailleur, interdire ou autoriser les activités
complémentaires envisagées. La décision du juge revêt alors un caractère incontestable pour
l’une et l’autre partie, sauf décision contraire rendue pour une juridiction supérieure saisie
en appel et qui peur soit confirmer ou infirmer (invalider, annuler) la première décision
rendue par le tribunal.

CONCLUSION :
En règle générale, il ressort que sans fonds de commerce il ne saurait y avoir ni commerçant,
ni activité commerciale.

Cet élément qui constitue le moyen essentiel de l’activité commerciale et du commerçant


obéit à des règles rigoureuses tel qu’il a été développé tout au long de cette série.

Il a été par ailleurs étudié que le fonds de commerce peut faire l’objet de plusieurs types
d’opérations consistant en :

- La possibilité de le vendre en tout ou partie.


- La possibilité de le louer.
- La possibilité de l’apporter en société.
- La possibilité de le nantir.

Par le nantissement, le fonds de commerce joue une fonction supplémentaire par laquelle il
acquérit des aptitudes à constituer le gage suffisant qu’avance le commerçant auprès des
institutions financières et autres commerçants et entreprises pour garantir les prêts qui lui
sont consentis afin de fructifier davantage son activité.

Le fonds de commerce constitue également la garantie suprême des créanciers du


commerçant simplement débiteur ou en faillite.

Sa fonction de garantie justifie par ailleurs les règles de publicité qui s’imposent chaque fois
qu’évolue la situation d’un fonds de commerce du fait de sa vente de sa location de son
apport en société ou de son nantissement.

Le fonds de commerce tout en étant un moyen de crédit constitue le crédit du commerçant.

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EXERCICE D’APPLICATION : (répondre aux questions par vrai
ou faux).

N° QUESTIONS REPONSE
VRAI FAUX
1 On définit le fonds de commerce comme étant
l’établissement qu’un commerçant exploite au titre de
son activité professionnelle.
2 Le mobilier, l’outillage et les marchandises constituent
les éléments corporels du fonds de commerce.
3 Le droit au bail, la clientèle et l’achalandage constituent
les éléments incorporels du fonds de commerce.
4 L’achalandage se définit comme la capacité d’attirer la
clientèle en raison de l’emplacement du fonds de
commerce.
5 Le fonds de commerce peut faire l’objet d’une vente,
d’un nantissement, d’une location, d’un apport en
société.
6 La vente peut prêter sur tout ou partie du fond de
commerce.
7 La vente du fond de commerce doit être constatée par
acte authentique
8 L’achalandage et la clientèle , éléments du fonds de
commerce doivent toujours être compris dans la vente.
9 En cas de vente du fond de commerce les marques,
modèles et brevets sont susceptibles de vente à condition
de procéder à une publicité spéciale.
10 Le commerçant vendeur et responsable des vices cachés
du fonds vendu
11 Les vices cachés relevés par la suite peuvent constituer un
motif de réduction du prix ou de l’annulation de la vente.
12 Toute vente de fonds de commerce non conclue par acte
authentique est susceptible de nullité.
13 L’acte authentique est l’acte passé devant le notaire ou
tout officier ministériel habilité.
14 Le vendeur reste responsable de l’inexactitude des
énonciations qu’il porte sur l’acte de vente.

15 Le vendeur est responsable des vices signalés à l’acheteur


au moment de la vente du fond de commerce.

16 Le créancier du vendeur du fonds de commerce peuvent


faire opposition par le tribunal et faire saisir le produit de
la vente pour se faire rembourser.

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17 L’acquéreur de fonds de commerce et tenu de faire la
publicité de son acquisition.
18 Le nantissement d’un fonds de commerce est considéré
comme un gage sans dépossession, une garantie de
remboursement, avancé par le commerçant qui empreinte
de l‘argent auprès d’une banque pour les besoins de son
activité commerciale.
19 Le nantissement d’un fonds de commerce peut porter
autant sur les éléments corporels que sur les éléments
incorporels de celui-ci
20 Les marchandises sont toujours exclues du nantissement
du fond de commerce.
21 Le contrat de nantissement et constaté par acte
authentique.
22 Le défaut d’inscription du nantissement au journal des
annonces légales peut constituer un motif d’annulation du
nantissement.
23 La location gérance permet au commerçant de louer son
fond à un autre commerçant qui gère le commerce dont il
s’agit.
24 La mise en gérance doit, à son début et à sa fin faire
l’objet d’une publicité au bulletin des annonces légales

25 Le loueur est tenu de faire prêter au registre de


commerce la mention de « mise en location gérance ».

26 Par l’apport le commerçant cède son fonds de commerce


à la société. celui-ci, sort du patrimoine du commerçant
et est intégré dans celui de la société.
27 Les bénéfices d’une société sont répartis entre les
associés en fonction du nombre de parts sociales détenues
par chacun d’eux.
28 Un apport d’un fonds de commerce en société doit être
soumis aux formalités publicité pour protéger les
créanciers de celui qui fait l’apport.
29 Le bail et un contrat par lequel est cédé à une autre
personne, pour un prix et un temps déterminés, la
jouissance d’une bien meuble ou immeuble.
30 Le droit au bail constitue un élément du fonds de
commerce.

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31 Le bail commercial peut être étendu à certains locaux
accessoires tel le logement du directeur de l’entreprise.
32 Le loyer en matière de bail est révisable tous les trois
ans.
33 Le bail commercial à une durée minimum de neuf ans.
34 Le droit de reprise du bail par le loueur s‘applique en
cas de motif grave imputable au locataire.

CORRIGE D’EXERCICE D’APPLICATION :

1- Vrai 11- Vrai 21- Vrai 31- Vrai


2- Vrai 12- Vrai 22- Vrai 32- Vrai
3- Vrai 13- Vrai 23- Vrai 33- Vrai
4- Vrai 14- Vrai 24- Vrai 34- Vrai
5- Vrai 15- Faux 25- Vrai
6- Vrai 16- Vrai 26- Vrai
7- Vrai 17- Vrai 27- Vrai
8- Vrai 18- Vrai 28- Vrai
9- Vrai 19- Vrai 29- Vrai
10- Vrai 20- Vrai 30- Vrai

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LEÇON N° 06 : LES SOCIETES COMMERCIALES
OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de
définir la société commerciale, son organisation et son fonctionnement dans l’économie.

PLAN DE LA LEÇON :

I - LE CONTRAT DE SOCIETE
1- Généralité sur les sociétés
2- La personnalité morale des sociétés
3- La nationalité des sociétés
4- Les éléments constitutifs du contrat de société
5- Les conditions de nullité des sociétés
6- Les différentes catégories de sociétés

II - GENERALITES SUR LES SOCIETES COMMERCIALES

III - LES SOCIETES DE PERSONNES


1- La société en nom collectif (SNC)
2- La société en commandite simple

IV - LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE (S.A.R.L)


1- Notions sur la société à responsabilité limitée
2- Les règles de constitution de la S.A.R.L
3- La transmission des parts sociales en S.A.R.L
4- L’organisation et le fonctionnement de la S.A.R.L
5- Gestion des bénéfices et réserves de la S.A.R.L
6- La dissolution, la transformation et la liquidation de la S.A.R.L
7- Les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée (E.U.R.L)

V - LES SOCIETES DE CAPITAUX.


1- Les sociétés par actions (SPA)
2- Etude de la société par actions
3- Les sociétés en commandité par actions

EXERCICE AUTO -CORRIGES

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I.LE CONTRAT DE SOCIETE :
Toute société suppose que deux ou plusieurs volontés unissent leurs moyens, leurs
compétences et leur savoir en vue d’un objectif de production de biens ou de services dans
un cadre légal et d’intérêt économique, l’union des volontés, dans le cadre d’une association
conforme aux dispositions de la loi, implique un contrat établi en la forme authentique. C’est
ce que nous verrons dans le cadre de ce premier chapitre.

1. Généralités sur les sociétés :


Le code civil en son article 416, répute « La société est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales conviennent à contribuer à une activité commune,
par la prestation d’apports en industrie, en nature ou en numéraire dans le but de partager le
bénéfice qui pourra en résulter , de réaliser une économie ou, encore, de viser un objectif
économique d’intérêt commun ». Le code du commerce, article 3, répute lui la société
comme étant un acte de commerce.

Les principes généraux de la société sont, quant à eux codifiés au niveau du code civil aux
articles 416 à 449.

Les règles particulières applicables aux sociétés constituent quant à elles, le livre V du code
du commerce qui comporte les articles 544 à 842.

a- Caractère commercial d’une société :Le caractère commercial d’une société est
selon la loi, déterminé par sa forme ou par son objet.

Le code du commerce, article 544, pose cependant un principe affirmatif : « Sont


commerciales en raison de leur forme et quel que soit leur objet les sociétés par actions, les
sociétés à responsabilité limitée, les sociétés en nom collectif et les sociétés en
commandite. »

b- Distinction entre association et société : L’association n’est pas créée dans le but
de réaliser des bénéfices. Elle poursuit des buts d’ordre artistique, culturel, religieux, sportif,
politique, de bienfaisance, humanitaire alors que la société poursuit-elle, La réalisation de
bénéfices à partager entre associés.

C’est l’absence de but lucratif qui forme la principale différence entre la société et
l’association.

L’association, comme la société, forme une personne morale, néanmoins sa capacité n’est
pas générale comme celle de la société. La capacité de l’association est réduite au but
qu’elle s’est assigné tel que faire de la politique, défendre des valeurs culturelles,
développer la pratique du sport….etc. On nomme associés les membres de la société, est
sociétaires ceux d’une association.

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2. La personnalité morale des sociétés :
Pour qu’elle puisse avoir une capacité juridique c'est-à-dire devenir un sujet de droit, le
législateur a attribué à la société le statut d’une personne dite morale.

a- Généralités et définition :On donne le nom de personne moral à une collectivité ou


groupement de personnes auquel la loi reconnaît une personnalité juridique par laquelle elle
lui confère une aptitude, une capacité générale à être un sujet de droit, c'est-à-dire exercer
des activités et des droits dans le cadre de ce qui lui est autorisé par la loi. Ainsi, si Ali, Said,
Omar et Lila s’associent pour constituer une société destinée à exploiter un commerce, ils
formeront ensemble non plus quatre personnes mais cinq, qui sont les quatre personnes
physiques (Ali, Said et Lila et Omar) plus la personne morale qui est la société.

Cette société, personne morale, comporte de façon distincte, les mêmes droits et capacité
qu’une personne physique. En effet, la personne morale a le droit d’avoir un nom, un
domicile, une nationalité, un patrimoine, un compte bancaire et une capacité générale d’agir
dans les domaines que lui ouvre la loi (droits d’acheter, de vendre, de produire, d’agir en
justice, de se défendre…).

En droit public, l’Etat, la wilaya, la commune, les établissements et organismes publics


forment les personnes morales de droit public.

b- Le fondement légal de la personnalité morale :Avant l’ordonnance n° 75-58 du


26 Septembre 1975 portant code civil, aucun texte légal ne consacrait formellement la
personnalité juridique des sociétés. Depuis 1975 le vide juridique en question a été comblé
puisque le code civil (articles 49 et 417) et le code du commerce (article 549) reconnaissent
la personnalité morale à la société commerciale à compter de son immatriculation au registre
du commerce.

c- Nature de la personnalité morale : Selon la doctrine, la reconnaissance de la


personnalité morale d’une société, correspond à un procédé commode dont le seul but est de
faciliter l’explication de la situation juridique de la place et du rôle reconnus aux
collectivités, aux groupements, aux sociétés au sein d’une organisation politique,
économique et sociale. Ce procédé ne consacre pas un fait matériel, c'est-à-dire une
personne concrète, matériellement palpable, qu’on peut toucher, voir …..Ce procédé ne
consacre que la possibilité de création d’une organisation de personnes, qu’il dote d’une
capacité d’action et d’expression collective par le moyen de la société.

Le concept de la personne morale est une construction de l’esprit.

d- Conséquences et attributs de la personnalité morale : Le code civil, dans son


article 50, fixe les droits de la personne morale.

La société jouit « dans les limites déterminées par la loi, de tous les droits à l’exclusion de
ceux qui sont propres à la personne physique ». A ce titre, la société possède un patrimoine
propre. Elle possède sa propre comptabilité. Elle est susceptible d’acquérir des droits comme
d’assumer des obligations contractées dans le cadre de ce que la loi l’autorise à faire. Elle
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possède un domicile, un nom, une nationalité. Elle agit en justice tant comme demanderesse
(cas où elle saisit la justice), que comme défenderesse (cas où elle est assignée en justice).
Les attributs de la société méritent cependant d’être précisés ci-après.

- Le patrimoine social :Constitué à l’origine par les apports des associés, il devient par suite
de la constitution de la société, le gage des créanciers de la société, c'est-à-dire le moyen de
garantir les dettes de la société vis-à-vis de ses créanciers.
Ces apports ou parts sociales ne sont pas des parts de copropriété de chacun des associés, ils
représentent des droits de créance sur les bénéfices réalisés par la société.

- Droits et obligations de la société : La société peut acquérir des droits et assumer des
obligations par l’intermédiaire de ceux qui la représentent, c'est-à-dire ses mandataires
appelés gérants ou administrateurs. Les acquisitions faites par la société portent sur les
matières premières, les équipements, les marchandises, les outillages, les brevets et
procédés de fabrication, les marques, les biens meubles, les biens immeubles, les
participations dans d’autres sociétés….etc.

- Capacité d’action :$La société agit ou « este » (verbe ester) en justice par son gérant. Dans
le cas, où la responsabilité de la société est engagée dans une affaire, la société doit être
actionnée au tribunal de son siège social.

- Le domicile : Il constitue le siège social de la société. Quant au nom de la société, il est la


raison sociale de celle-ci.

- Commencement et fin de la personnalité morale :L’article 549 du code du commerce


stipule que la personnalité morale d’une société commence à compter de son immatriculation
au registre du commerce et dure jusqu’à sa radiation.

Cependant, en cas de dissolution de la société, la personnalité morale de la société peut lui


subsister durant la procédure de liquidation afin que l’ensemble des comptes de la société
puisse être apurés. Par ailleurs, la prorogation, ou la transformation régulière d’une société
n’entraînent pas la création d’une personne morale nouvelle. On ne fait qu’adapter sa raison
sociale et éventuellement son patrimoine social.

Il convient aussi de signaler que tant que la société ne jouit pas de la personnalité morale, les
personnes qui l’ont constituée sont responsables (en vertu de l’article 549 du code du
commerce) personnellement, solidairement et indéfiniment sur leur patrimoine propre, des
engagements qu’ils auront pris au nom de cette société. La société en question, pourra
reprendre à sa charge, ces engagements, une fois qu’elle sera régulièrement constituée.

- Limitation à la responsabilité juridique de la société :Il s’agit là de points ou se manifeste


(malgré le principe de la distinction) une interdépendance de la personne morale de la
société et les personnes physique qui l’ont constituée.

- Ainsi, la procédure de liquidation de biens, déclenchée contre une société peut être
étendue aux associés susceptibles de faire l’objet d’une déclaration de faillite personnelle ;

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- Enfin, en matière de nationalité de la société, il peut arriver que l’on doive dans certains
cas, tenir compte de la nationalité des personnes physiques qui l’ont constituée pour
déterminer celle de la société.

3. La nationalité des sociétés :


La société, personne juridique a droit à une nationalité qui lui est propre. Jusqu’à ces
derniers temps, le problème de la nationalité des sociétés ne se posait pas en Algérie,
puisqu’en règle générale, les sociétés ainsi que les capitaux étrangers, n’étaient pas autorisés
d’implantation, sauf dans les cas où les pouvoirs publics confiaient certains types de projets
et d’ouvrages (dans les hydrocarbures, les routes, les ressources hydrauliques, barrages,
logements) à des partenaires étrangers. Les sociétés en question venaient s’établir en Algérie
à raison des projets et ouvrages qui leurs étaient confiés.

Lorsqu’elles réalisent par elles-mêmes l’intégralité de l’ouvrage qui leur est confié, ces
sociétés restent toutefois soumises au droit algérien ainsi qu’aux dispositions du protocole
d’accord ou du cahier des charges. Les sociétés étrangères n’ont donc d’existence légale en
Algérie que dans la mesure où elles sont autorisées à s’y établir. Elles ne peuvent dans ce
cadre conclure de contrats ou acquérir des biens meubles et immeubles qu’à raison des
nécessités des réalisations qui leur sont confiées.

Il convient aussi de signaler que dans certains cas, les sociétés étrangères intéressées à une
entreprise sur le territoire Algérien y établissent avec une ou plusieurs entreprises publiques
algériennes.

Concernant le droit applicable aux sociétés ainsi que le régime de leur nationalité, on peut
conclure :

- Est Algérienne toute société inscrite au registre du commerce et dont le siège social se
trouve en Algérie ;

- Sont soumises au droit commercial Algérien toutes sociétés dont le siège social est situé en
territoire Algérien ;

- Sont soumises à la loi Algérienne, les sociétés qui exercent en Algérie conformément à
l’article 547 du code du commerce.
4. Les éléments constitutifs du contrat de société :

Au titre de l’article 416 du code civil « la société est un contrat par lequel, deux ou plusieurs
personnes physiques ou morales conviennent à contribuer à une activité commune, par la
prestation d’apports en industrie, en nature ou en numéraire dans le but de partager le
bénéfice qui pourra en résulter, de réaliser une économie ou, encore, de viser un objectif
économique d’intérêt commun.

Les articles 419 à 426 du code civil ainsi que l’article 546 du code du commerce, définissent
les éléments nécessaires à la formation du contrat de société.

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Ces éléments sont :

- Un capital social constitué à l’aide d’apports (en numéraire ou en nature) effectués par les
partenaires ;
- La poursuite des bénéfices en vue de les partager et l’intention de supporter solidairement
les pertes éventuelles ;
- « L’affectio societatis» qui est la volonté commune de réaliser solidairement les objectifs
poursuivis ;
- La capacité d’association commerciale.

a- La nécessité d’un apport : Le principe posé par le code civil (articles 419 à 426) et le
code du commerce (article 546) est que chaque associé doit contribuer à la formation du
fonds initial commun qui est aussi celui de la société par des apports en nature ou en argent
(créances, meubles, immeubles, moyens de transport, équipements, droit à l’exploitation
d’un brevet, droit de propriété, fonds de commerce….).

L’ensemble des apports forme un actif mis à la disposition de l’entreprise pour son
exploitation : c’est le capital de l’entreprise.

Les biens apportés par les associés deviennent le patrimoine de l’entreprise. Ces apports
doivent aussi être réels et non fictifs (faux, artificiels) (article 420 du code civil) et doivent
faire l’objet d’une publicité appropriée.

b- Participation aux bénéfices et contribution aux pertes :Le but que cherchent à
atteindre les associés est évidemment de réaliser des bénéfices. Ce but requiert une
entreprise, or il n’y a pas d’entreprise sans risque. Aussi, les articles 425 et 426 du code civil
disposent :

- Que la part des associés dans les bénéfices est proportionnelle au niveau de leurs apports
respectifs et la même règle est valable pour les pertes (article 425) ;

- Qu’est réputée nulle, la société dans laquelle il est convenu « d’exclure l’un des associés de
la participation aux bénéfices ou aux pertes ».

c- L’affectio societatis ou volonté commune : « L’affectio societatis » désigne


également « jus fraternitatis » (locution latine qui veut dire le droit fraternel) exprime la
volonté commune de tous les associés de rassembler leurs efforts, leurs moyens et leurs
compétences en vue d’un but commun. C’est l’esprit d’équipe et de solidarité qui prévaut
dans l’entreprise.

« L’affectio societatis » présente deux caractéristiques :

- Une collaboration active et consciente dans un esprit de solidarité de tous les associés en
vue de la réalisation de l’objet de l’entreprise. L’intérêt individuel des associés s’efface
devant l’intérêt collectif.

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- Une collaboration de tous les associés sur un même pied d’égalité. A ce titre, tous les
associés ont un droit de contrôle, un droit de regard sur la marche de la société. Ils donnent
leur avis sur le fonctionnement et les comptes de l’entreprise.

Par contre, on ne peut se défaire d’aucun associé, sauf dans les cas spécialement prévus par
les textes. « L’affectio-sociétatis » est en conclusion, un élément spécifique du contrat de
société qui doit durer aussi longtemps que dure la société. Cet élément implique pour les
associés une participation à la conduite des affaires de la société sur un même pied d’égalité.

d- La capacité :Pour bénéficier de la qualité d’associé, sans limitation de responsabilité, il


faut avoir la capacité complète de s’obliger et s’il s’agit d’une société commerciale, celle de
faire le commerce. Il y a donc lieu de se reporter aux conditions de capacité pour faire le
commerce, (thème déjà développé au titre de la première section du chapitre deux sur les
commerçants).

5. Les conditions de nullité des sociétés :


Lorsqu’une société n’arrive pas à se mettre en adéquation avec le contexte général défini par
la loi, elle est frappée de nullité.

a- Les cas de nullité : Le code du commerce (articles 733 à 743), ainsi que le code civil
(article 426) posent l’ensemble des cas de nullité de la société commerciale.

Ces cas de nullité sont :

- Dans le cadre du code du commerce :

- Le cas d’incapacité de tous les associés fondateurs de l’entreprise ;


- Lorsque volontairement les formalités de publicité prescrite n’ont pas été accomplies afin
de camoufler certaines fraudes. Dans ce cas, la décision de nullité de la société est du ressort
du tribunal (dans un souci de protection et de garantie des droits des tiers) ;
- Lorsque l’objet de la société est contraire à la loi.

- Dans le cadre du code civil :Le contrat de société est de plein droit nul dès lors qu’il est
convenu d’exclure l’un des associés de la participation aux bénéfices et aux pertes de la
société.

Ces dispositions ont été consacrées par le législateur afin d’éviter la possibilité de
constitution de sociétés fictives ou simulées c'est-à-dire de fausses sociétés, qui est un
procédé par lequel un individu débiteur soustrait tout ou partie de son patrimoine pouvant
constituer la garantie de ses dettes vis-à-vis de ses créanciers. Dans le cas de ce type de
société, le consentement est purement fictif et «l’affectio societatis» complètement absent.

b- Des conséquences de la nullité du contrat de société à la société de fait :


Si le vice entraînant la nullité de la société n’a pas été repris et corrigé comme le stipule le
code du commerce à l’article 735, il convient alors de distinguer deux hypothèses possibles :

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- Au cas où la société n’a pas fonctionné, celle-ci sera considérée comme n’ayant jamais
existé. Le pacte social sera annulé et chaque associé se verra restituer ses apports ;

- Au cas où la société a fonctionné, celle-ci sera considérée comme société de fait et sera
mise en liquidation pour rembourser les créanciers de l’entreprise, ainsi que ceux des
associés fondateurs ayant effectué des apports.

Il convient d’ajouter que les associés fondateurs d’une société de fait sont tenus indéfiniment
et solidairement responsables des dettes contractées par leur sociétés durant la période où
elle aura fonctionné.

6. Les différentes catégories de sociétés :


a- Sociétés civiles et sociétés commerciales : Le droit distingue deux branches de
sociétés :

- Les sociétés civiles régies par le code civil ;

- Les sociétés commerciales régies par le code du commerce ainsi que par le code civil par
certaines de ses dispositions.

La distinction comporte un intérêt juridique certain en ce qui concerne :

- Les textes applicables qui ne sont pas les mêmes ;


- La détermination du tribunal compètent. La société commerciale relève du tribunal
commercial ;
- La société commerciale est soumise à la publicité, ce qui n’est pas le cas de la société
civile.

Ces deux types de sociétés ne présentent pas de différence en ce qui concerne la


personnalité morale qui est admise pour les deux.

b- Classification des sociétés commerciales : Les sociétés commerciales se


distinguent en sociétés de personnes ou de capitaux «Dans les sociétés de personnes les
membres se connaissent personnellement et se sont réunis, en raison de leur confiance
réciproque, solvabilité et honorabilité ».

Elles reposent sur « l’intuitu-personnaé» et la responsabilité est collective.

Par contre, dans les sociétés de capitaux, les associés ne se connaissent pas personnellement
et sont inconnus du public. Par ailleurs, la responsabilité est différente et les risques de
chacun sont limités au montant de sa mise.

Entre ces deux types de sociétés existe la société à responsabilité limitée (SARL) où l’on
trouve à la fois «l’intuitu-personnaê» des sociétés de personnes, et la limitation des risques
caractérisant les sociétés de capitaux.

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Il y a aussi d’autres types de sociétés tels :

- Les sociétés en participation ;

- Les groupements de sociétés qui sont des sociétés constituées par d’autres sociétés ;

- Les sociétés publiques régies par le droit commercial ;

- Les sociétés d’économie mixte.

II.GENERALITES SUR LES SOCIETES COMMERCIALES :


Généralité :
Le code du commerce en vigueur retient huit types de sociétés commerciales :

- Les sociétés en nom collectif (articles 551 à 563) ;


- Les sociétés en commandite simple (articles 563 bis à 563 bis 10) ;
- Les sociétés à responsabilité limitée (articles 564 à 591) ;
- entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (articles 564 à 591) ;
- Les sociétés par actions (articles 592 à 715 bis 132) ;
- Les sociétés en commandite par actions article (715 ter à 715 ter 10) ;
- Les sociétés en participation (article 795 bis 1 à 795 bis 5) ;
- Des groupements (articles 796 à 799 bis 4).

1. Le choix entre les divers types de sociétés commerciales :


Les fondateurs choisissent le type de société qui convient aux besoins de l’entreprise
projetée. Après fixation du choix de la forme de la société, les fondateurs rédigent les statuts
conformément aux dispositions législatives.

2. Dispositions concernant toutes les sociétés commerciales :


Le chapitre préliminaire ainsi que le chapitre IV du livre V du code du commerce contiennent
l’ensemble des dispositions communes applicables aux sociétés commerciales dotées de la
personnalité morale.

a- Détermination de la commercialité par la forme : L’article 544 pose le principe


selon lequel la forme ou l’objet détermine le caractère commercial de la société. Cela veut
dire que la société dont l’objet est l’achat ou la production de biens en vue de leur revente,
est forcément à caractère commercial.

De même, une société dont la forme juridique est l’une de celles prévues au code du
commerce est également à caractère commercial.

- Les statuts des sociétés commerciales : Sous peine de nullité, le statut de la société doit
être rédigé par acte authentique qui constitue le seul moyen de preuve entre les membres
(article 545).

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- Immatriculation et publicité des sociétés commerciales : Les articles 548, 549 et 550
posent, pour les sociétés commerciales les obligations :

- De l’immatriculation de la société au registre de commerce. Cet acte assimilable à un acte


de naissance de la société, confère à cette dernière sa personnalité juridique morale et en
même temps, la pleine capacité d’exercice des droits et obligations que lui confère la loi ;

- De publicité des actes constitutifs, modificatifs ou de dissolution de la société pour


permettre aux tiers ou créanciers de faire valoir leur droit par la pratique de l’opposition.

b- Nullité des sociétés :Les articles 733 et suivants du code du commerce énumèrent les
diverses causes de nullité d’une société. Parmi ces causes on peut citer :

- L’atteinte portée par une société aux bonnes mœurs ou à l’ordre public du fait de son
activité ;
- La violation d’une règle de droit dans l’acte constitutif ou modificatif de la société (article
733) ;
- Le non accomplissement des formalités de publicité (article 734) ;
- Le vice de consentement d’un membre fondateur ;
- L’incapacité d’un ou de tous les membres fondateurs.

Pour ce qui est du pouvoir de prononcer la nullité de la société, il convient de savoir que seul
le tribunal, section commerciale est habilité à statuer en la matière.

L’action en nullité s’éteint dés lors que la cause de la nullité a cessé d’exister le jour où le
tribunal statue sur le fond (c'est-à-dire sur le droit et non sur la forme) en première instance
(article 735).

Par ailleurs, le tribunal saisi d’une action en nullité, peut au terme de l’article 736 du code
du commerce accorder un délai aux fondateurs de la société pour leur permettre de couvrir la
nullité, c'est-à-dire de régulariser.

En cas d’annulation, la société et les associés ne peuvent s’en prévaloir à l’égard des tiers de
bonne foi. Cette règle a pour corollaire l’obligation indéfinie de la société et des associés,
solidairement au paiement des dettes contractées par l’entreprise (article 742).

Cette règle est générale sauf pour les cas de consentement surpris par erreur, dol ou
violence. Ce consentement tel que caractérisé ci-dessus devra alors être prouvé et opposé
aux tiers par l’incapable, ses représentants légaux ou par l’associé de bonne foi.

Enfin, lorsque la nullité de la société est prononcée, celle-ci tombe en liquidation (article
741).

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III. LES SOCIETES DE PERSONNES :

1. La société en nom collectif :


a- Définition de la société en nom collectif : L’article 551 du code du commerce
stipule que « les associés en nom collectif ont tous la qualité de commerçants responsables
indéfiniment et solidairement des dettes sociales ».

L’article suivant indique que la raison sociale est composée du nom de tous les associés ou du
nom de l’un ou plusieurs d’entre eux, suivi des mots «et compagnie».

Il résulte de la société en nom collectif que les parts d’associés sont soumises à l’incessibilité
et à l’intransmissibilité par respect au contrat fondé sur « l’intuitu-personarum » sauf dans
les cas où le statut prévoit que les héritiers d’un associé défunt prendront sa place dans la
société. (Article 560 et 561).

b- Conditions de constitution de la société en nom collectif (S.N.C) :


 Règles de fond :

- Le nombre des associés :Il est au minimum de deux (02), mais il n’y a pas de maximum.
En général, les S.N.C comportent peu d’associés.

- Le consentement exempt de vice : Une erreur sur la nature de la société ou le dol pourrait
être une cause de nullité
- La capacité :L’associé en nom collectif doit avoir non seulement la capacité d’accomplir
des actes de commerce, mais encore celle d’être commerçant. Aux incapacités proprement
dites, s’ajoutent les déchéances et les interdictions, quel que soit leur nature, générale ou
spéciale aux activités objet de l’entreprise.

- L’objet et la cause de la société : Toute activité contraire à l’ordre public, à la loi ou aux
bonnes mœurs est strictement interdite. Pour déterminer l’objet ou la cause illicite, on
recherche l’activité de la société ou son but.

 Conditions de forme : La condition de la société en non-collectif est assujettie à un


formalisme méticuleux.

- Les statuts : Les statuts sont signés par tous les associés ou par un mandataire justifiant
d’un pouvoir spécial.

- Les mesures de publicité :La publicité exigée pour la constitution de la société se réalise
par :

- L’insertion d’un avis de constitution de la société au journal des annonces légales ;


- L’immatriculation au registre de commerce.

Toute modification des statuts doit être décidée à l’unanimité. Elle est mise à public.

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En outre, les statuts doivent prévoir la poursuite des activités commerciales en cas de décès
de l’un des associés afin d’éviter à la société de prendre fin en pareil cas (article 562) du
code du commerce.

- Le fonctionnement de la S.N.C :La société en nom collectif est homogène, elle ne


comprend qu’une catégorie d’associés. Ils sont tous obligés solidairement au paiement de
l’exigible et ils ont une même vocation à voir leur nom figurer dans la raison sociale et à
représenter la société dans ses relations avec les tiers. Mais cette identité de condition ne
se traduit pas nécessairement par une égalité des droits et des charges. Le plus souvent, la
gestion est confiée à un seul ou à quelques-uns des associés. Il existe des associés gérants et
des associés non gérants. (Le gérant peut même être ou ne pas être un associé).

 La gérance : C’est l’organe essentiel en raison de sa permanence.

 La désignation du gérant :Les associés jouissent d’une grande liberté dans la désignation
des gérants, ils peuvent :

- Désigner un ou plusieurs gérants ;


- Le faire dans les statuts ou par acte ultérieur ;
- Choisir ou non les gérants parmi les associés ;
- Choisir des personnes physiques ou des personnes morales.

Dans le cas où le gérant n’est pas associé, c’est alors un mandataire salarié qui n’est
responsable que de ses fautes de gestion (et non de tout le passif social).

Si les statuts n’ont pas prévu son mode de désignation, l’unanimité est nécessaire.

 Les pouvoirs des gérants :Le principe général est que les gérants engagent la société dès
qu’ils agissent en son nom et à condition qu’ils ne dépassent pas leur pouvoir. Il faut,
cependant, distinguer entre les pouvoirs des gérants dans leurs rapports avec les tiers et dans
leurs rapports avec les associés.

Les rapports avec les tiers : On ne saurait exiger des tiers qu’ils s’assurent de la conformité
de l’acte avec l’intérêt social. Dès lors, le gérant engage la société par l’acte entrant dans
l’objet social.

Les rapports avec les associés : A défaut de limitations statutaires expresses, le gérant peut
faire tous actes de gestion dans l’intérêt de la société.

 Résultats financiers : A la suite de la clôture de chaque exercice, les gérants sont tenus de
dresser l’inventaire et les comptes annuels, et d’établir un rapport de gestion écrit. Ils
indiquent en particulier, si après défalcation des amortissements, des frais et autres
déductions légitimes il reste un bénéfice distribuable en dividendes. La répartition n’est pas
nécessairement proportionnelle.

Comme la responsabilité personnelle des associés est une garantie suffisante, les associés en
nom collectif ne sont pas obligés de mettre en réserve une partie des bénéfices. Ces derniers
(les bénéfices) sont entièrement répartis.

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A l’inverse, les pertes sont réparties suivant la même proportion. Toutefois, l’obligation de
contribuer directement au paiement de l’exigible (passif) est reportée à la dissolution de la
société ou à la mise en règlement judiciaire ou en liquidation judiciaire.

 La dissolution de la société en nom collectif (S.N.C) : La dissolution peut intervenir pour


des raisons communes à toutes les sociétés et pour des causes spécifiques aux sociétés de
personnes.

- Les causes communes de dissolution :Ces causes peuvent avoir lieu lors de :

- L’arrivée du terme prévu aux statuts ;


- La perte totale de l’objet social ;
- L’annulation du contrat de société ;
- La dissolution volontaire par décision collective selon les règles statutaires ;
- La dissolution judiciaire pour justes motifs prononcés par le tribunal commercial.

- Les causes spécifiques de dissolution aux sociétés en nom collectif :

- Le décès d’un associé, sauf clause statutaire spéciale prévoyant la continuation de la


société avec les héritiers ou certains d’entre eux ou entre les associés survivants ;

- Une mesure d’interdiction d’exercer une profession commerciale ou une mesure


d’incapacité est prononcée par l’un des associés.

2. La société en commandite simple : (Articles 563 bis et suivants) :


c- Définition de la société en commandite simple : La société en commandite
simple (ou par intérêt) est une société de personnes dont la particularité est de comporter
deux catégories d’associés :

- Un ou plusieurs commandités qui ont le statut des associés en nom collectif ;

- Un ou plusieurs commanditaires qui ne répondent des dettes sociales qu’à concurrence du


montant de leurs apports et qui n’ont pas, à ce titre, la qualité de commerçant ;

Ce type de société regroupe des personnes apportant des capitaux en raison d’un lien de
confiance mutuelle.

Les dispositions relatives aux sociétés en nom collectif sont applicables aux sociétés en
commandite simple sous réserve des règles prévues par les articles 563 bis 1 à 563 bis 10.

d- Avantages économiques de la commandite :Ce type de société a fait son


apparition au Moyen-âge, grâce au contrat de commande. Celle-ci permet une association et
une collaboration entre le capital et le travail, à titre d’exemple : un inventeur sans argent
pourra à titre de commandité exploiter son invention ou son brevet avec l’aide d’un financier
qui devient son commanditaire dont le risque sera limité à son apport en argent.

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e- Constitution de la société en commandite simple :
- Le statut : Les statuts de la commandite doivent contenir les mêmes statuts que ceux d’une
société en nom collectif (article 563 bis 1).

Les statuts de la société en commandite simple doivent contenir les indications suivantes :

1- Le montant ou la valeur des apports de tous les associes ;


2- La part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé, commandité ou
commanditaire ;
3- La part globale des associés commandités et leur part des bénéfices ainsi que leur part
dans le boni de liquidation.

- Dénomination sociale : La société en commandite simple est désignée du nom de tous les
associés commandités ou du nom de l’un ou plusieurs d’entre eux, suivi dans tous les cas des
mots « et compagnie ».

- Le nombre d’associés : La société en commandite ne peut être constituée valablement que


si elle comprend au moins deux associés, un commandité et un commanditaire.

- Apport et capital social : Les apports des commandités peuvent se réaliser en espèces, en
nature ou en industrie.

f- La gestion de la société en commandite :


- Les principes de gestion :Dans ce type de société, seuls les commandités peuvent être
gérants. En vertu de l’article 563 bis 5, l’associé commanditaire ne peut faire aucun acte de
gestion externe, même en vertu d’une procuration.

En cas de contravention à la dite prohibition, l’associé commanditaire est tenu solidairement


avec les associés commandités des dettes et engagements de la société qui résultent des
actes prohibés.

Suivant le nombre ou l’importance de ceux-ci, il peut être déclaré solidairement obligé pour
tous les engagements de la société ou pour quelques-uns seulement.

Le commanditaire ne peut que :

- Donner avis et conseils au gérant ;


- Contrôler la marche de la société ;
- Etre employé de la société ;
- Consulter deux fois par an les instruments de gestion de la société (article 563 bis 6).

- Les parts sociales : Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec consentement de
tous les associés. Toutefois, les statuts peuvent stipuler :

1- Que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés.

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2- Que les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la
société avec le consentement de toutes les commandites et de la majorité en capital des
commanditaires.

3- Qu’un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un commanditaire ou à un
tiers étranger à la société dans les conditions prévues au paragraphe ci-dessus.

g- La dissolution de la société en commandité simple : La société en commandite


applique les mêmes règles de dissolution que la société en nom collectif.

- En cas de décès d’un commandité ou d’un commanditaire, la société peut prévoir dans ses
statuts qu’elle pourra continuer d’exister (article 563 bis 9) ;

- En cas de faillite ou de règlement judiciaire d’un des associés commandités, d’interdiction


d’exercer une profession commerciale ou d’incapacité frappant l’un des associés
commandités, la société est dissoute ;

- En cas de liquidation de la commandite, les commandités sont responsables solidairement


et indéfiniment du passif social. Les commanditaires quant à eux sont responsables à raison
de leurs apports. Le commanditaire échappe à toute responsabilité.

IV.LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE :( S.A.R.L)

1. Notions sur la société à responsabilité limitée : (S.A.R.L)


La société à responsabilité limitée (S. A. R. L), société de caractère mixte, se place entre les
sociétés de personnes et les sociétés de capitaux. Le code du commerce consacre les articles
564 à 591 à cette société.

Cette société présente un caractère mixte puisque d’une part la responsabilité des associés
est limitée à la hauteur de leur apport (comme pour les actionnaires des sociétés anonymes,
article 564).

Alors que d’autre part, la considération des personnes autrement dit « l’intuitu-personnaé »
est déterminant puisque les parts sociales ne sont pas cessibles, « non représentées par des
titres négociables » (article 569).

L’étude de cette société mérite une attention particulière en raison de son importance au
sein de l’économie privée Algérienne. En effet, un grand nombre de petites et moyennes
entreprises privées sont constituées en Algérie sous la forme de S.A.R.L.

Le capital social de la S.A.R.L a été fixé par l’article 566, à 100 000 DA minimum à diviser en
parts sociales dont la valeur nominale ne doit pas être inférieure à 1 000 DA la part.

Le nombre des associés ne doit pas, selon l’article 590, être supérieur à vingt (20) personnes,
à peine de transformation de la S.A.R.L en société par actions.

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Les règles de constitution de la S.A.R.L : La constitution d’une S.A.R.L, obéit aux
conditions de forme et de fond prévues au code du commerce.

a- Les conditions de forme : La S.A.R.L est constituée entre les associées par acte notarié
Selon l’article 565, tous les associés doivent intervenir à l’acte authentique (c'est-à-dire le
signer) en personne ou par mandataires munis d’une procuration. Cette règle résulte du
principe de « l’intuitu-personnaé».

Par ailleurs, la publicité est exigée pour la S.A.R.L. Cette publicité a un double caractère :

1- Initiale à la constitution de la S.A.R.L ;


2- Permanente puisque tous les documents émanant de la S.A.R.L doivent préciser qu’il
s’agit d’une S.A.R.L et préciser aussi le montant de son capital social afin d’éclairer les tiers
sur le caractère particulier de la société avec laquelle ils traitent, et sur son crédit.

La publicité de la société a lieu aussi au niveau du bulletin des annonces légales.

b- Les conditions de fond :Les conditions de fond pour la constitution de la S.A.R.L


concernent :

- Le nombre d’associés qui doit être de deux (02) au minimum et de vingt (20) au maximum
(article 590) ce qui implique qu’une S.A.R.L se retrouvant à moins de deux associés est
transformée en société par actions ;

- Le capital social dont le minimum est fixé à 100 000 DA (article 566) sous peine de
dissolution de la société par voie de justice ;

- Les parts sociales qui doivent être libérées intégralement dès la constitution de la société
et réparties entre les associés dans l’acte constitutif de la société et (article 567).

Les fonds provenant de la libération des parts sont déposés chez le notaire. Ces fonds sont
remis au gérant de la société sur présentation du certificat d’inscription de la société au
registre du commerce.

- Les apports faits en nature sont évalués par un commissaire aux apports désigné par le
tribunal parmi les experts agréés. Les autres apports sont faits en argent (article 568).

- La transmission des parts sociales en S.A.R.L :La transmission des parts sociales est régie
par les articles 569 à 572 du code du commerce. En la matière, il y a lieu de distinguer entre
la transmissibilité des parts sociales :

- Entre vifs, au profit de personnes étrangères à la société ;

- Entre vifs, au profit des héritiers de l’associé ;

- Pour cause de mort, au profit des héritiers de l’associé.

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- Transmissibilité au profit de personnes étrangères à la société : L’article 571 du code du
commerce pose le principe de l’interdiction de la cession des parts sociales aux tiers
étrangers à la société. Toutefois, cette interdiction se trouve levée dans tous les cas où la
majorité des associés représentant ¾ du capital social y consentent et autorisent de ce fait
un associé à vendre ses parts.

Dans tous les cas, le projet de cession doit être notifié à la société. Si la société ne fait pas
connaître sa décision dans les trois mois, le consentement à la cession est réputé acquis, ce
qui permet de contourner le principe de l’incessibilité.

Par contre, si la société a refusé de consentir à la cession, et pour libérer l’associé qui veut
céder ses parts, les associés sont tenus dans un délai de trois mois, à compter de ce refus,
d’acquérir ou de faire acquérir les parts à céder au prix fixé par un expert.

Le principe de l’incessibilité peut être également contourné dans la mesure où la société,


avec le consentement de l’associé cédant, décide de réduire son capital du montant de la
valeur des parts concernées par la cessibilité.

L’article 571 pose le principe de l’incessibilité des parts sociales comptes tenu de «l’intuitu-
personnaê» fondement de la S.A.R.L. Mais il indique aussi tous les procédés qui permettent
de contourner le principe afin de ne pas bloquer le fonctionnement de la société et garantir
un maximum de liberté aux associés.

- Transmissibilité entre vifs au profit des héritiers de l’associé cédant : principe de ce type
de transmissibilité est consacré par l’article 570 du code du commerce.

La transmissibilité se réalise par la cession des parts aux conjoints ascendants ou descendants
de l’associé cédant. La seule limite à ce principe peut résulter des statuts dans lesquels
l’agrément préalable par les associés, du conjoint, du descendant ou de l’ascendant
acquéreur peut être requis.

- Transmissibilité pour cause de mort à l’associé : Les parts de l’associé « DECUJUS »


(associé décédé) sont transmises légalement à ses héritiers légaux par voix de succession
(article 570).

- Organisation et fonctionnement de la S.A.R.L :

- Les gérants : Désignation et responsabilité.

La direction de la S.A.R.L est confiée à un ou plusieurs gérants, le gérant, tout comme les
associés n’a pas l’obligation d’avoir la qualité de commerçant.

Le gérant peut être désigné par les statuts. Il peut être associé ou recru externe et est
rémunéré par traitement mensuel. Il est révocable à la majorité simple du capital social
(article 579 du code du commerce).

En ce qui concerne les pouvoirs du gérant, ceux-ci sont déterminés par les statuts et, en cas
de silence de ces derniers, l’article 554 alinéa 1 er du code du commerce stipule : « le gérant
peut faire tous actes de gestion dans l’intérêt de la société ».

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En ce qui concerne la responsabilité du ou des gérants, celle-ci est à la fois individuelle ou
solidaire selon le cas.

En cas de faillite ou à la demande du syndic ou des associés, le tribunal peut décider que les
dettes sociales seront supportées par le ou les gérants s’il est démontré que leur gestion est
entachée d’irrégularités ou de fraudes (article 578).

- Les assemblées et l’information des associés : « Les décisions des associés sont prises en
assemblée» (article 580). Toutefois, ces décisions, si les statuts les préviennent peuvent être
aussi prises par voie de consultation écrite des associés.

Les assemblées de la S.A.R.L se réunissent à intervalles réguliers selon les dispositions des
statuts ou à la demande des associées représentant au moins ¼ du capital social (article 580).
Les assemblées sont présidées par le gérant (article 583). Leurs délibérations sont constatées
par procès-verbal.

Les décisions intéressant la S.A.R.L sont adoptées par un ou plusieurs associés détenant plus
de 50% du capital social.

Pour ce qui est de l’information des associés le code du commerce prévoit en son article 584
que « le rapport sur les opérations de l’exercice, l’inventaire, le compte d’exploitation
générale, le compte des pertes et profits et le bilan établis par le gérant sont soumis à
l’approbation des associés réunis en assemblée dans le délai de six mois à compter de la
clôture de l’exercice ».

L’article 585 prévoit aussi que chaque associé, peut à toute époque prendre connaissance des
comptes et documents de la S.A.R.L.

Enfin, toute modification aux statuts de la S.A.R.L requiert selon l’article 586, « la majorité
des associés représentant les ¾ du capital social ».La transformation de la S.A.R.L en société
en nom collectif exige l’accord unanime des associés (article 591).

- Gestion des bénéfices et réserves de la S.A.R.L : La répartition des bénéfices se fait


selon les modalités prévues par les statuts de la S.A.R.L qui prévoient qu’une partie de ces
bénéfices sont affectés chaque année à la constitution du fonds de réserve de la société.

L’article 588 du code du commerce interdit la distribution de bénéfices fictifs (bénéfices qui
n’ont pas été réellement réalisés). Les associés qui les ont reçus sont tenus de les restituer à
la demande de tiers intéressés. La répétition de l’indu, c'est-à-dire la restitution des
bénéfices fictifs, constitue une action qui se prescrit par le délai de trois ans à compter de la
distribution des bénéfices. Passé ce délai, si aucune action n’est engagée, ces bénéfices sont
réputés acquis définitivement.

- La dissolution, la transformation et la liquidation de la S.A.R.L :

- Raison de dissolution de la S.A.R.L : La dissolution de la S.A.R.L est prononcée selon


l’article 589, lorsque la société perd ¾ de son capital social. La décision de dissolution prise
par les associés en assemblée générale est publiée au journal des annonces légales.

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La dissolution peut également être du ressort du tribunal suite à une action en dissolution
introduite par un tiers intéressé.

Elle est aussi dissoute lorsqu’elle perd une partie de son capital social et que celui-ci parvient
à un niveau inférieur à 100 000 DA tel que fixé par l’article 566 du code du commerce.

En tout état de cause, « la S.A.R.L n’est pas dissoute par l’interdiction, la faillite ou la mort
d’un des associés » (article 589).

- Les conditions de transformation de la S.A.R.L : Pour ce qui est de la transformation de la


société, l’article 590 pose le cas d’une S.A.R.L dont le nombre d’associés dépasse vingt (20).
Dans ce cas, le code du commerce prescrit la transformation de la S.A.R.L en société par
actions dans le délai d’un an sous peine de dissolution.

Enfin, l’article 591 confère aux associés de la S.A.R.L, la liberté de transformer leur société
en société en nom collectif à la seule condition de l’accord unanime des associés.

- La dissolution de la S.A.R.L : En règle générale, la liquidation de la S.A.R.L est régie par


les dispositions contenues dans ses statuts.
En cas de dissolution, la personnalité morale de la S.A.R.L subsiste jusqu’à clôture de la
liquidation et du désintéressement des créanciers.

L’acte de nomination des liquidateurs de la S.A.R.L est publié au journal des annonces légales
avec toutes les informations nécessaires aux créanciers pour faire valoir leurs droits. Le
tribunal qui reçoit les comptes du liquidateur statue sur ceux-ci ainsi, que sur la clôture de la
liquidation.

- Les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée : (E.U.R.L)Le décret législatif n 96-


27 du 09 Décembre 1996, à institué un type de sociétés que quelque auteurs qualifient de
"bizarre" ; l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (L’E.U.R.L).
Il s’agit d’une société ne comportant qu’un seul associé, cela va à l’encontre de la définition
de la société commerciale en général qui se définit comme étant : "Une personne qui apporte
des biens et forme ainsi une entité collective existant selon des règles communes,
indépendamment des personnes physiques qui participent".

V.LES SOCIETES DE CAPITAUX :

1. Les sociétés par actions : notions sur les sociétés par actions
a- Généralités :Les sociétés par actions sont des sociétés de capitaux par opposition aux
sociétés de personnes.

La société par actions permet de regrouper des capitaux apportés par des personnes qui
s’associent sans forcément se connaître. « L’intuitu-personnaé » ne joue aucun rôle dans ce
type de société.

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Le lancement de ce type de société a généralement lieu par une souscription ouverte pour
l’émission d’actions (offre d’actions) avec la publicité des journaux et le concours des
banques (en pays libéraux) et des fonds de participation (en Algérie).

b- Utilité économique de la société par actions :La société par actions permet de
rassembler d’importantes masses d’argent nécessaires à la réalisation des grands projets de
production, de commerce ou de transport. Ces capitaux sont mis à la disposition de la société
en contrepartie des actions qu’elle libère au bénéfice des associés ou actionnaires de la
société.

La formule de la société par actions permet à l’Etat, (par le biais du fonds de participation),
aux titulaires de capitaux non commerçants et même aux petits épargnants, de placer et de
fructifier leur argent tout en limitant leur risque à leur mise, c'est-à-dire à la valeur des
actions qu’il possèdent et qu’ils peuvent d’ailleurs revendre.

Les sociétés par actions dans les pays industrialisés, ont largement contribué à transformer la
structure économique de ces pays, puisqu’elles ont constitué le moyen privilégie de
rassembler de considérables sommes d’argent, ensuite investies dans la création de
puissantes entreprises.

La société par actions a été codifiée pour la première fois en France dans le code du
commerce publié par Napoléon en 1807.

C.Etude de la société par actions :Le code Algérien du commerce consacre à la société
par actions les articles 592 à 715 bis 132.

La création de la société par actions nécessite généralement des travaux préparatoires


importants d’ordre technique, juridique et financier. Ces travaux donnent lieu à l’élaboration
d’un dossier technique appelé aussi étude économique ou de faisabilité que réalisent
généralement les fondateurs de la société.

Selon le code Algérien du commerce : « la société par actions est la société constituée entre
associés qui ne supportent les parts qu’à concurrence de leurs apports». (Article 592).
Le nombre d’associés ne pourrait être inférieur à sept (07). Elle est désignée par une
dénomination sociale qui doit être précédée ou suivie de la mention de la forme de la société
et du montant du capital social qui ne saurait être inférieur à cinq millions de dinars
(5000 000 DA), si la société fait publiquement appel à l’épargne et inférieur à un million de
dinars (1000 000 DA), dans le cas contraire (constitution sans recours public à l’épargne).

d. Conditions de constitution de la société par actions : Le nouveau code Algérien


du commerce consacre deux (02) formules de constitution de la société par actions :

- La constitution avec appel public à l’épargne ;


- La constitution sans recours public à l’épargne.

 La constitution avec appel public à l’épargne :La constitution successive est la formule qui
permet de faire appel à l’épargne. Le processus d’appel à l’épargne dont se chargent les
fondateurs comporte différents stades : financière et légalement habilitée. Ces dépôts sont
constatés par un acte notarié (article 598 et 599).
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- Assemblée générale constitutive de la société :L’article 600 prévoit que les fondateurs de
la société après la déclaration de souscription et de versement, convoquent les souscripteurs
en assemblée générale constitutive.

Cette assemblée constate que le capital est entièrement souscrit et que les actions sont
libérées du montant exigé. Elle nomme les premiers membres du conseil d’administration
ainsi que les premiers commissaires aux comptes.

De même, elle examine les actes accomplis par les fondateurs pour le compte de la société.
En cas de désaccord sur la valeur des apports en nature ou de la désapprobation des actes
accomplis par les fondateurs, la constitution de la société peut être remise en question.
Cette assemblée constitutive délibère aux conditions de quorum (majorité simple).

Les fonds provenant des souscriptions sont remis au mandataire de la société après inscription
de celle-ci au registre du commerce.

Si la société n’est pas constituée en raison des difficultés évoquées plus haut, un mandataire
peut être désigné par le tribunal avec mission de retirer les fonds et de les restituer par
l’article 604 du code du commerce.

-Rédaction, dépôt au centre national du registre de commerce et publicité des projets de


statuts :Le projet de statut est établi par un notaire à la demande de l’un ou de plusieurs
fondateurs. Un projet est déposé au centre national du registre de commerce (article 595).
Les indications qui doivent figurer au statut concernent le nom, la forme, le siège social, le
capital, l’objet et la durée de la société avec le nombre d’actions à souscrire en argent et la
description des apports en nature.

La publicité de ces indications doit être faite au bulletin des annonces légales pour informer
le public de l’émission des actions.

-Souscription du capital et libération des actions : L’article 596 du code du commerce


dispose que :

- Le capital social doit être intégralement souscrit ;


- Les actions de numéraire sont libérées lors de la souscription au moins d’un quart (1/4) de
leur valeur nominale. La libération des trois quart (3/4) intervient dans un délai de deux (02)
ans au maximum, à compter de l’immatriculation de la société au registre du commerce ;

- Les actions d’apports sont intégralement libérées dès leur émission.

- Dépôt des fonds provenant de la souscription : Les fonds provenant des souscriptions en
numéraire et la liste des souscripteurs sont déposés entre les mains du notaire auprès d’une
institution.

 Constitution sans recours public à l’épargne :Dans ce cas, la constitution de la société à


lieu sans appel public à l’épargne puisque les fondateurs sont en mesure de rassembler
immédiatement les apports nécessaires en argent et en nature pour la constitution de la
société.

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La formule de la constitution instantanée est grandement simplifiée puisqu’il n’y a ni dépôt
de projet de statuts, ni publication de notice au bulletin des annonces légales, ni assemblée
générale constitutive.

De même, les dispositions relatives à la vérification des apports en nature ne sont pas
applicables puisque l’évaluation de ces apports doit être contenue dans les statuts, dans un
rapport annexé fait par un commissaire aux apports.

La constitution a lieu par acte notarié qui comporte également la déclaration de versement
faite par un ou plusieurs actionnaires. Les premiers administrateurs et les premiers
commissaires aux comptes sont désignés dans les statuts.

D’une façon générale, on peut dire que la constitution des sociétés par actions ne faisant pas
appel public à l’épargne se rapproche de celle de la société à responsabilité limitée ou il est
tenu fondamentalement compte de « l’intuitu-personnaé», c'est-à-dire la considération de la
solvabilité des personnes.

 Organisation et administration de la société par actions :La société par actions dispose de
plusieurs organes qui se partagent les différentes attributions.

- Le conseil d’administration :L’administration de la société par actions soumise au principe


de la collégialité, est assurée par un conseil d’administration composé de trois (03) à douze
(12) membres, (article 610) tout actionnaire, propriétaire d’au moins 20% du capital social
(code du commerce, article 611 à 642).

-Nomination et révocation des membres du conseil d’administration : Les administrateurs


sont nommés soit par l’assemblée générale constitutive, soit par l’assemblée générale
ordinaire (article 611).

La durée de leurs fonctions ne peut excéder six (06) ans. Ils sont rééligibles et peuvent être à
tout moment révoqués par l’assemblée générale (article 613).

- Conditions pour être administrateur :Pour être administrateur, il faut être soit
actionnaire, soit salarié de la société (article 615).

- Attribution du conseil d’administration : Les attributions des administrateurs ne sont pas


individuelles mais collectives. Elles s’exercent au sein du conseil dont les décisions sont prises
à la majorité (article 622).

Le rôle du conseil est d’administrer la société, il agit en toutes circonstances au nom de la


société dans la limite de l’objet social. Les statuts peuvent limiter ou préciser ces
attributions.

De manière générale, le conseil d’administration analyse et élabore l’ensemble des


documents concernant l’activité de la société (Bilan, Inventaire, Comptes de pertes et
profits, Rapports d’exercice, Ordre du jour de l’assemblée générale, Conventions,
Contrats…).

- Le président du conseil d’administration : L’article 635 du code du commerce prévoit un


président du conseil élu parmi ses membres. Ce président assume la direction générale de la

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société qu’il représente en toute circonstance, il peut être révoqué soit par le conseil
d’administration, soit par l’assemblée générale des actionnaires.

De même, le président peut proposer de se faire assister par des directeurs généraux désignés
par le conseil et révocables dans les mêmes formes.

- Les assemblées d’actionnaires : L’assemblée d’actionnaires se réunit en assemblée


générale ordinaire ou en assemblée générale extraordinaire sur l’initiative du conseil
d’administration ou du commissaire aux comptes, au moins une fois par an, et délibère si les
actionnaires présents possèdent le quart (1/4) des actions. Elle statue à la majorité des voix
exprimées.

Les pouvoirs de l’assemblée générale sont fixés par les articles 628, 629, 630, 631 et 633 du
code du commerce. Elle statue sur l’ensemble des rapports et compte qui lui sont présentés
par le conseil d’administration et le commissaire aux comptes. Elle statue sur les
conventions, nomme le président Directeur générale, et les administrateurs.

Un actionnaire peut se faire représenter par un autre actionnaire ou par son conjoint.
Les assemblées générales extraordinaires se réunissent sur l’initiative du conseil
d’administration pour délibérer des propositions de modifications statutaires,
d’augmentation, de réduction de capital et de toute autre proposition.

 Les organes de contrôle : Sous le nom d’organe de contrôle, on désigne essentiellement


les commissaires aux comptes. Le contrôle des actionnaires sur la gestion du conseil
d’administration est exercé par les commissaires aux comptes. Ils sont désignés par
l’assemblée générale des actionnaires pour une durée de trois (03) ans. Ils ont pour rôle de
« vérifier les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de la société. Ils contrôlent aussi la
régularité et la sincérité des inventaires et des bilans» (article 715 bis 4).

La loi leur confère aussi la possibilité de convoquer l’assemblée générale des actionnaires
(article 715 bis 4).

Ils rendent compte à l’assemblée par rapports dans lesquels ils signalent les irrégularités et
inexactitudes qu’ils relèvent (article 715 bis 10).

Les commissaires aux comptes sont désignés sur une liste d’experts comptables agréés et ont
pour rôle général de donner une plus grande sécurité aux actionnaires qui les mandatent au
contrôle de la société.

2. Les sociétés en commandite par actions :


 Généralité : La société en commandite par actions est un nouveau type de société
commerciale prévu par les articles 715 ter et suivant » articles 715 ter et suivant.

La société en commandite par actions comprend deux catégories d’associée.

- Un ou plusieurs commandités qui ont la qualité de commerçant et répondent infiniment et


solidairement des dettes sociales ;

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- Au moins trois (03) commanditaires qui ont la qualité d’actionnaires et qui ne supportent les
pertes qu’à concurrence de leurs apports.

Les noms des associés commanditaires ne peuvent figurer dans la dénomination sociale de la
société.

Trois textes s’appliquent aux sociétés en commandite par actions :

- Les règles concernant les sociétés en commandite simple dans la mesure où elles sont
compatibles avec les dispositions particulières prévues pour les sociétés en commandite par
actions ;

- Les règles concernant les sociétés par actions à l’exception des articles 610 et 673 ;

- Les textes propres aux sociétés en commandite par actions.

 Constitution de la société en commandite par action : L’article 715 ter stipule


que la société en commandite par actions peut être constituée entre un ou plusieurs
commandités qui doivent avoir la capacité requise pour l’exercice d’activité commerciale, ils
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales et des commanditaires qui ont la
qualité d’actionnaires, et ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports.

Le capital social, constitué des apports en numéraires et des apports en nature, doit être
comme pour les sociétés par actions de cinq (05) millions de dinars Algériens au moins si la
société fait publiquement appel à l’épargne, et de un (01) million de dinars au moins dans le
cas contraire.

La société est désignée par une dénomination sociale qui doit être précédée ou suivie de la
mention de la forme de la société et du montant du capital social.

Le nom d’un ou plusieurs, commanditaires peut être inclus dans la dénomination sociale de la
société.

 Fonctionnement de la société en commandite par actions : (Article 715 ter


1).La société en commandite par actions est administrée par un ou plusieurs gérants.
Les premiers gérants sont désignés par les statuts. En cours de l’exercice, le ou les gérants
sont désignés par l’assemblée générale ordinaire avec l’accord de tous les associés
commandités sauf clauses contraires des statuts.

Le gérant, associé ou non, est révoqué dans les conditions prévues par les statuts.

Le contrôle des sociétés en commandite par actions est exercé par trois types de procédés :

- Le contrôle externe est exercé par un commissaire aux comptes désigné par l’assemblée
générale ;

- Les assemblées générales ;

- Le conseil de surveillance composé au moins de trois actionnaires. Les commandités ne


peuvent être membres de ce conseil. S’ils ont la qualité d’actionnaires, ils ne peuvent pas
participer à la désignation des membres de ce conseil (article 715 ter 2).
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 Dissolution des sociétés en commandite par actions : Les causes de dissolution
des sociétés par actions sont applicables aussi aux sociétés en commandite par actions.

EXERCICE AUTO-CORRIGE :
Répondez par vrai ou faux aux questions suivantes :

N° QUESTIONS REPONSE

Vrai Faux
1 La société commerciale est une personne morale.
2 C’est la personnalité morale qui confère à la société, sa
capacité juridique et en fait un sujet de droit.
3 L’Etat ne peut pas créer de sociétés commerciales
4 Le code du commerce définit la société comme étant un acte
de commerce. Le code civil quant à lui la définit comme étant
un contrat.
5 La société commerciale est régie concurremment par le code
civil et le code du commerce.
6 Le caractère commercial d’une société est déterminé soit par
sa forme, soit par son objet.
7 L’association est revêtue d’une personnalité juridique est dotée
de la personne morale.
8 L’Etat, les wilayats, les communes, les établissements et
organismes publics sont des personnes morales.
9 On reconnaît à la société la personnalité morale à compter de
son inscription au registre du commerce.
10 Les apports en société peuvent se faire en nature ou en
numéraire.
11 La société a droit d’agir en justice.
12 Elle peut être assignée auprès de n’importe quel tribunal.
13 En cas de dissolution de la société, la personnalité morale peut
lui subsister pour apurer l’ensemble des comptes.

14 La liquidation des biens d’une société en faillite ne peut pas


être étendue aux associés sur leur patrimoine propre.
15 Chaque associé doit faire un apport en numéraire ou en nature.

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16 La part des associés dans les bénéfices d’une entreprise est
proportionnelle au niveau de leurs apports respectifs. Cette
règle est valable pour les pertes.
17 « L’affectio-sociétatis» exprime une volonté commune dans le
cadre d’un projet.
18 Une société susceptible de nullité peut dans certains cas
disposer d’un sursis de régularisation.
19 La société commerciale relève du tribunal statuant en matière
commerciale.
20 Les associés se connaissent dans une société de capitaux et sont
également connus du public.
21 Le statut de toute société doit être rédigé par acte authentique
sous peine de nullité.
22 Seul le tribunal est compétent pour prononcer la nullité d’une
société.
23 Les associés d’une société en nom collectif ont tous
obligatoirement la qualité de commerçant.
24 Les parts des associés en nom collectif sont soumises à
l’incessibilité et à l’intransmissibilité sauf stipulation contraire
prévue au statut.
25 La gérance de la société en nom collectif peut :
– appartenir à tous les associés :
– à un ou plusieurs gérants associés ;
– à un gérant non associé.
26 La société en commandité simple est fondée elle aussi sur
«l’intuitu-personnaé ».
27 Les commanditaires peuvent être gérants de la commandite
simple.
28 La S.A.R.L est fondée sur «l’intuitu-personnaé ».

29 La responsabilité des associés se limite à leurs apports dans la


S.A.R.L.
30 La S.A.R.L est constituée par acte notarié.
31 Les parts sociales doivent être intégralement libérées dès la
constitution de la S.A.R.L.
32 Les apports faits à la S.A.R.L sont soit en numéraire, soit en
nature.
33 Les apports en nature sont obligatoirement évalués par un
commissaire aux apports.
34 La cession des parts sociales peut se faire librement entre
associés et aux conjoints, ascendants ou descendants de
l’associé..
35 Le gérant de la S.A.R.L peut être désigné parmi les associés ou
recruté de l’extérieur.
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36 Le gérant de la S.A.R.L est révocable à la majorité simple des
associés.
37 Les pouvoirs du gérant sont déterminés par les statuts dans la
S.A.R.L.
38 Les dettes de la S.A.R.L ne peuvent pas être supportées par le
gérant si sa gestion est entachée d’irrégularité.

39 « L’intuitu-personnaé » ne joue aucun rôle dans la société par


actions.
40 L’appel à l’épargne se fait par l’émission d’actions.
41 L’assemblée générale de la société par actions nomme le
conseil d’administration ainsi que les premiers commissaires
aux comptes.

CORRECTION DE L’EXERCICE :

N° Réponse N° Réponse N° Réponse N° Réponse N° Réponse

01 VRAI 11 VRAI 21 VRAI 30 VRAI 40 VRAI

02 VRAI 12 VRAI 22 VRAI 31 VRAI 41 VRAI

03 FAUX 13 VRAI 23 VRAI 32 VRAI

04 VRAI 14 VRAI 24 VRAI 33 VRAI

05 VRAI 15 VRAI 25 VRAI 34 VRAI

06 VRAI 16 VRAI 26 VRAI 35 VRAI

07 VRAI 17 VRAI 27 VRAI 36 FAUX

09 VRAI 19 VRAI 28 VRAI 38 VRAI

10 VRAI 20 VRAI 29 VRAI 39 VRAI

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LEÇON N° 07 : DISPOSITIONS COMMUNES AUX SOCIETES
COMMERCIALES.

OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable


d’identifier les dispositions communes des sociétés commerciales

PLAN DE LA LEÇON:

I- DISPOSITIONS COMMUNES AUX SOCIETES COMMERCIALES.


1- Fusion et scission des sociétés.
2- Transformation des sociétés.
3- Dissolution des sociétés.
4- Liquidation des sociétés.

II - LES VALEURS MOBILIERES EMISES PAR LES SOCIETES PAR ACTIONS.


1- Notions sur les actions.
2- Les obligations.

III - LES AUTRES TYPES DE SOCIETES


1- Les entreprises publiques économiques.
2- Les fonds de participation.
3- Les groupements.
4- Les sociétés mixtes.

EXERCICES AUTO- CORRIGE.

CONCLUSION.

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I.DISPOSITION COMMUNES AUX SOCIETES COMMERCIALES
Les dispositions communes aux sociétés commerciales Algériennes sont contenues dans le
chapitre IV du livre V du code du commerce. Elles concernent en premier lieu les comptes
sociaux que toute société doit établir à la clôture de chaque exercice. (Articles 716 et 717).

En matière d’amortissements et de provision, il est dit à l’article 718 que la société doit y
pouvoir même en absence de bénéfices, il est de même institué une réserve légale qui est
approvisionnée à partir des bénéfices annuels (article 721). Les dividendes ou bénéfices
dégagés sont attribués dans les (09) neuf mois qui suivent la clôture de l’exercice (article
724).

Le code du commerce stipule dans ses articles 729 et 730 « est filiale, une société dont plus
de la moitié du capital est possédé par une autre société ». Par contre, si la part du capital
détenu est comprise entre 10 et 50%, il s’agit là d’une participation d’une société dans une
autre société.
1. Fusion et scission des sociétés :
Au plan technique, la fusion de deux sociétés correspond à une concentration, et la scission à
une déconcentration.

La fusion se fait soit par absorption d’une société par une autre, soit par fusion de deux ou
plusieurs sociétés qui disparaissent toutes pour donner naissance à une nouvelle société. Ces
opérations donnent lieu à l’établissement d’un nouveau contrat de société modifiant les
statuts des sociétés qui fusionnent.

La fusion peut se faire même avec une société en liquidation ou avec des sociétés de formes
différentes comme prévu par les articles 744 et 745.

En cas d’absorption, la société absorbante devient débitrice au lieu et place de la société


absorbée (article 756).

La scission est l’opération par laquelle une société se subdivise pour donner naissance à deux
ou trois, ou plusieurs sociétés. Dans la scission, les sociétés nouvelles restent débitrices
solidaires des dettes de la société primitive ou société mère (article 760).

En Algérie les grandes sociétés publiques dites sociétés nationales ont fait l’objet d’une
scission traitée sous l’appellation technique de restructuration à partir des années 1981 et
1982. Cette opération a touché la D.N.C, la SONATRACH, la SONATIBA….
2. Transformation de sociétés :
La transformation est l’opération qui permet à une société de changer de forme juridique. A
titre d’exemple, une société par actions peut dans certaines conditions se transformer en
société à responsabilité limitée (S.A.R.L), ou inversement.

Si la société première est une société de personnes fondée sur «l’intuitu- personnaê », il faut
l’unanimité des associées pour décider la transformation.

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La transformation de la société par actions peut avoir lieu dans les conditions suivantes :

- Si la société a au moins deux (02) ans d’existence ;


- Si elle a établi et fait approuver par les actionnaires le bilan de ses deux (02) premiers
exercices ;
- Si l’actif net est au moins égal au capital social.

La transformation en société en nom collectif nécessite l’accord de tous les associés.

La transformation en société en commandite simple ou par actions est décidée dans les
conditions prévues dans les statuts et avec l’accord de tous les associés.

La transformation en SARL est décidée dans les conditions prévues par les statuts.

3. Dissolution des sociétés :


Les causes communes de dissolution des sociétés peuvent être légales (cas prévus par la loi)
ou conventionnelles (cas prévus par les statuts). Les causes légales relèvent des articles 437 à
442 du code civil.

En règle générale, la réunion de toutes les parts sociales en une seule main entraîne la
dissolution de la société. Les causes communes conventionnelles de dissolution des sociétés
sont celles prévues par leur statut.

Les causes spéciales de dissolution sont par exemple, la mort d’un associé dans la société en
nom collectif, ou que le nombre d’associés devient inférieur au minimum légal requis pour la
société par actions, c'est-à-dire sept (07) associés.

Cependant, ces circonstances n’entraînent pas une dissolution systématique ou automatique


de la société puisqu’une possibilité de régularisation est prévue dans le délai d’un an. Cette
institution ressemble à un sursis qu’accorde le législateur aux associés pour préserver leur
société.

Toute dissolution de société fait obligatoirement, l’objet d’une publicité analogue à celle
prescrite lors de la constitution. Elle ne produit d’effet à l’égard des tiers qu’à compter du
jour où elle est publiée au registre du commerce.

4. La liquidation des sociétés :


Le code civil (articles 443 à 449) contient les dispositions relatives à la liquidation des
sociétés. Le code du commerce quant à lui, organise cette liquidation au moyen des articles
(765 à 795) (Il faut s’y reporter).

En principe, ce sont les dispositions statutaires qui s’appliquent en matière de liquidation des
sociétés (article 765)

La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation jusqu’à la


clôture de celle- ci (article 766).
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L’acte de nomination du liquidateur, ainsi que l’avis de clôture de la liquidation sont publiés
au journal des annonces légales. Les actions contre les associés débiteurs peuvent être
exercées par les créanciers pendant cinq (05) ans à compter de la publication de la
dissolution au registre du commerce (article 777).

En dehors des causes normales de liquidation, celle- ci peut également intervenir sur décision
judiciaire (article 778 du code du commerce) dans les cas notamment :

- Où c’est le tribunal qui prend la décision de la dissolution ;


- Où ce sont les associés en situation de mésentente qui sollicitent la liquidation par voie
judiciaire.

II.LES VALEURS MOBILIERES EMISES PAR LES SOCIETES PAR


ACTIONS :
Les chapitres précédents ont concerné les règles générales relatives aux sociétés
commerciales, aux modalités de leur constitution et à leur mode de fonctionnement tels que
consacrés par le code du commerce.

Le présent chapitre sera consacré à l’étude des valeurs juridiques émises par les sociétés par
actions sous l’éclairage des nouvelles dispositions du nouveau code du commerce algérien.

- Que sont donc les valeurs mobilières ?


- Ce sont des écrits dont les uns représentent le droit à une part d’intérêt dans une société,
ce sont les actions, les autres, un droit de créance contre une entreprise, ce sont les
obligations.

Le nouveau code du commerce définit les valeurs mobilières comme des titres négociables
émis par des sociétés par actions côtés en bourse ou susceptibles de l’être, qui confèrent des
droits identiques par catégories, et donnent accès à la qualité du capital de la société
émettrice ou à un droit de créance général sur son patrimoine.

Les valeurs mobilières comprennent essentiellement :

- Les actions ;
- Les certificats d’investissement et certificats de droit de vote ;
- Les titres participatifs ;
- Les obligations ;
- Autres valeurs mobilières (obligations convertibles en actions, obligations avec bon de
souscription d’actions).

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1. Notions sur les actions :
a- Définition :Le terme « action » désigne le droit de l’associé (l’actionnaire) dans une
société par actions et, il désigne également le titre négociable qui représente une fraction du
capital social de la société.

L’action présente divers caractères se traduisant par :

- L’action à une valeur nominale indiquée dans les statuts qui représente une quote- part du
capital social (article 715 bis 50) ;

- L’égalité des titres dont la valeur nominale minimum est de 1000 DA (article 566) ;

- La négociabilité des actions (après l’immatriculation de la société au registre de


commerce) ; (article 715 bis 51).

La cessibilité de l’action à un tiers est soumise à l’agrément de la société.

b- Les obligations des actionnaires : Les obligations essentielles des actionnaires consistent
à libérer leurs actions (c’est à dire de faire leur apport en argent ou en nature) dans les
délais fixés par les statuts de la société et par la loi, soit à compter de la constitution de la
société, soit à compter de l’augmentation du capital social (article 715 bis 47).

Les actions non libérées aux époques fixées font perdre à leurs titulaires qui n’ont pas réglé
les versements exigibles, leur droit de vote au sein des assemblées générales de la société
ainsi que leurs droits aux dividendes (bénéfices) (articles 715 bis 49).

c- Les droits des actionnaires : article (715 bis 41) Les actionnaires ont le droit :
- D’assister aux assemblées générales ;
- D’émettre ou de démettre les organes de gestion et d’adopter ou de modifier en tout ou en
partie les contrats de la société ou de ses statuts ;
- De vote ;
- De percevoir des dividendes sur les bénéfices nets réalisés.

2. Les obligations :

a- Conditions d’émission : (article 715 bis 82)L’émission d’obligations n’est permise


qu’aux sociétés par actions ayant deux (02) années d’existence et qui ont établis deux (02)
bilans régulièrement approuvés par les actionnaires et dont le capital est intégralement
libéré.

b- Droits des obligataires :L’obligataire, à la différence de l’actionnaire, est créancier


de la société. Il a droit :

- Au paiement d’un d’intérêt annuel fixe ;

- Et au remboursement du capital qu’il a prêté.


TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 76
D’autre part, la défense de l’obligataire et assurée par le groupement des obligataires réunis
en assemblée générale des obligataires qui a le pouvoir d’accomplir au nom du groupement
tous les actes de gestion pour la défense des intérêts communs des obligataires.

c- Les principales catégories d’obligation : Le code du commerce Algérien énumère


dans ses articles (715 bis 81 à 715 bis 132) deux catégories d’obligations :

- Les obligations convertibles en actions ;


- Les obligations avec bons de souscription d’actions.

- Les obligations convertibles en action : (articles 715 bis 114 à 715 bis 125) Le principe
dans cette catégorie, consiste à permettre aux obligataires, après décision de l’assemblée
générale extraordinaire des actionnaires, de convertir les obligations qu’ils portent en
actions.

Le nouveau produit est avantageux pour l’obligataire qui aura tout intérêt à devenir
actionnaire si les affaires de la société prospèrent.

 Conditions d’émission : Les obligations convertibles sont soumises à l’autorisation de


l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires sur rapport du conseil d’administration,
du conseil de surveillance ou du directoire et du commissaire aux comptes.

Le prix d’émission des obligations convertibles ne peut pas être inférieur à la valeur nominale
des actions que les obligataires recevront en cas d’option pour la conversion.

 Conséquences de l’émission pour la société émettrice : (article 715 bis 120)L’obligataire


doit être protégé pendant toute la durée de l’emprunt contre une baisse de la valeur des
actions de la société qui serait provoquée par certaines opérations financières des dirigeants
(Amortissement ou réduction du capital).

 Conversion des obligations :La conversion des obligations en actions ne peut pas avoir
lieu qu’au gré des porteurs (article 715 bis 111).

- Les obligations avec bon de souscription d’actions : (articles 715 bis 126 à 715 bis 132)

 Définition : Les obligations avec bons de souscription d’actions sont des titres négociables
côtés en bourses sou susceptibles de l’être, émises par les sociétés par actions qui répondent
aux conditions requises pour l’émission d’obligations.

L’article 715 bis 126 dispose qu’une société peut émettre des obligations avec bon de
souscription à des actions à émettre par la société qui possède directement ou indirectement
plus de la moitié de son capital.

 Conditions d’émission : L’émission d’obligation avec bons de souscription d’actions doit


être autorisée par l’assemblée générale ordinaire de la société filiale émettrice des
obligations, et l’émission des actions par l’assemblée générale extraordinaire de la société
appelée à émettre des actions.

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L’assemblée générale se prononce sur les modalités de calcul du prix d’exercice du droit de
souscription et du montant maximum des actions qui peut être souscrit par les titulaires des
bons.
L’assemblée se prononce notamment sur le montant ou le prix d’exercice du droit de
souscription qui doit être au moins égal à la valeur nominale des actions souscrites sur
présentations des bons.

 Conséquences de l’émission pour la société émettrice : Si la société émettrice d’actions


est absorbée par une autre société, ou fusionnée avec une ou plusieurs autres sociétés, dans
une société nouvelle, on procède à une scission. Les titulaires de bons de souscription
peuvent souscrire des actions de la société absorbante ou de la société nouvelle.
Le nombre des actions qu’ils ont le droit de souscrire est déterminé en corrigeant le nombre
d’actions de la société émettrice auquel ils avaient droit par le rapport d’échange des
actions de cette dernière société contre les actions de la société absorbante ou de la société
nouvelle.

D’autre part, la société absorbante ou nouvelle se voit interdire certaines opérations tant
qu’existent des bons de souscription en cours de validité : amortissement du capital,
réduction par voie de remboursement, modification de la répartition des bénéfices,
(articles715 bis 120 et 715 bis 121).

III.LES AUTRES TYPES DE SOCIETES :


La leçon précédente a été consacrée aux sociétés classiques les plus couramment adoptées
dans la plupart des projets économiques de sociétés.

Cette 2eme leçon sera consacrée à l’étude de d’autres types de sociétés que le nouveau code
du commerce a prévu dans son livre V titre III. Il s’agit essentiellement :

- Des entreprises publiques économiques (EPE) ;


- Des fonds de participation ;
- Des groupements économiques d’intérêts communs ;
- Et des sociétés mixtes.

1. Les entreprises publiques économiques


(E.P.E) :
La loi 88.01 considère les E.P.E comme l’instrument par lequel l’Etat intervient dans
l’économie nationale sur la base de la planification.

Ces entreprises sont créées pour permettre à l’Etat d’intervenir dans les créneaux et secteurs
réputés stratégiques. Leur principe d’organisation est la gestion socialiste de l’entreprise
telle que prévue par l’ordonnance N° 71 – 74 du 16 novembre 1971 relative à la gestion
socialiste de l’entreprise.

Ce mode d’organisation permet la participation des travailleurs à la gestion et au


fonctionnement de l’entreprise par le biais de l’assemblée des travailleurs et de leurs
représentants au conseil de direction de l’entreprise.

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L’article 03 de la loi N° 88.01 répute l’E.P.E personne morale régie par les règles du droit
commercial.

Elles sont constituées en sociétés par actions ou en forme de société a responsabilité limitée
(S.A.R.L).

a- Les principes généraux de l’E.P.E selon la loi N° 88.01 : Les E.P.E sont des
sociétés par actions ou des sociétés à responsabilité limitée dans lesquelles l’Etat, les
Wilayats ou les communes détiennent la totalité des actions ou des parts sociales.

L’importance du domaine de l’E.P.E détermine le choix de la forme (c'est-à-dire société par


actions ou S.A.R.L). Les E.P.E peuvent aussi détenir les actions sans d’autres E.P.E.

La loi confère à l’E.P.E une compétence juridique totale. En conséquence à cette


compétence, l’E.P.E est également responsable et répond de ses obligations sur les biens qui
lui appartiennent. Les statuts de l’E.P.E sont établis devant le notaire dans la forme prévue
par le code du commerce.

L’Etat et les collectivités locales exercent leur droit de propriété sur les entreprises dans
lesquelles ils détiennent des actions par le biais des fonds de participation (que nous
étudierons plus loin).

b- La création des E.P.E :Les E.P.E sont créées :


- Par décision du gouvernement ;
- Par les fonds de participation ;
- Par décision conjointe d’autres E.P.E.

Ces entreprises sont créées lorsqu’il s’agit de développer des activités prioritaires ou des
créneaux d’importance stratégique prévus par le plan national de développement.

c- Les organes de l’entreprise : L’assemblée générale de l’E.P.E est constituée par des
actionnaires de l’entreprise. Ces derniers représentent les fonds de participation ainsi que
d’autres E.P.E détenteurs d’actions.

Les organes d’administration de l’E.P.E se composent :

- D’un conseil d’administration composé de sept (07) à douze (12) membres ;


- D’un conseil de surveillance de l’E.P.E (S.A.R.L) composé de cinq (05) membres au
maximum.

L’organe de gestion de l’E.P.E consiste en un directeur général ou un, ou plusieurs gérants.

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*
2. Les fonds de participation :
La loi N° 88-03 du 12 Janvier 1988 répute le fonds de participation « société de gestion de
valeurs mobilières régie par le code du commerce ».

a- Les principes généraux du fonds de participation selon la loi N° 88-03 du


12 Janvier 1988 :Le fonds de participation agit en qualité d’agent financier de l’Etat qui
lui confie des capitaux publics en vue de leur fructification. Il est chargé de procéder pour le
compte de l’Etat à des investissements économiques par le moyen de participation au capital
des E.P.E.

Le fonds de participation est susceptible également de faire des apports en nature. Ces
apports sont évalués par deux commissaires aux apports désignés par le ministre des finances.

Le fonds n’est pas une institution bancaire. Il ne peut gérer de fonds de dépôt, ni faire appel
à l’épargne.

Le fonds de participation à pour mission générale de mettre en œuvre toute mesure propre à
favoriser l’expansion économique et financière des E.P.E dans lesquelles il détient des actions
ou des parts sociales.

b- Les organes du fonds de participation : Le fonds de participation comprend trois


organes :

- Un conseil d’administration dont les membres au nombre de cinq (05) à neuf (09) sont
désignés par le gouvernement pour une période de cinq (05) ans renouvelable.
- Un président du conseil d’administration élu par les membres du conseil et confirmé par
décret.
- Un directeur général du fonds désigné par le conseil d’administration.

En règle générale, le conseil d’administration désigne les personnes de son choix qui
représentent le fonds de participation aux assemblées et aux organes d’administration des
E.P.E dans lesquelles il détient des actions ou des parts sociales. Ces personnes agissent au
nom du fonds de participation qu’elles représentent.

La participation des Wilayats et des communes à la création d’E.P.E est confiée par celles- ci
au fonds de participation des collectivités locales.

3. Les groupements :
Après avoir prohibé (interdit) la société en participation entre particuliers, le code du
commerce stipule que le groupement peut être constitué par des entreprises publiques par
contrat soumis à publicité. Selon le code, le groupement n’a pas de personnalité morale et le
contrat de constitution règle l’ensemble des rapports entre les cocontractants.

* La loi : 88-03 du 12.01.1988 relative au fond de participation a été abrogée par l’ordonnance n°95-25 du 30 Rabie
Ethani 1416 correspondant au 25.Septembre 1995 relative à la gestion des capitaux marchands de l’état.
TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 80
En règle générale, la formule du groupement permet aux entreprises d’unir leurs moyens pour
la réalisation de projets importants qu’une seule entreprise ne peut prendre en charge.

En conséquence, la durée de vie d’un groupement est déterminée par la durée de réalisation
du projet pour lequel il est constitué.

4. Les sociétés mixtes :


Le droit Algérien ne prévoit pas la société mixte bien que celle- ci existe déjà et depuis fort
longtemps notamment dans le domaine des hydrocarbures.

Compte tenu de ce vide juridique relatif aux sociétés mixtes, ce cours ne traitera donc que
des principes généraux ayant trait à ce type de sociétés.

La société mixte constitue une formule de collaboration entre les entreprises publiques
Algériennes et des partenaires étrangers. Dans les cas de sociétés mixtes connues en Algérie,
le partenaire Algérien s’est toujours réservé le rôle déterminant dans la conduite des affaires
de ces sociétés en se réservant la majorité des actions (+ de 50%).

L’entrée des intérêts étrangers en Algérie (notamment dans le domaine des hydrocarbures,
non maîtrisée par les moyens nationaux) se fait par un protocole dit convention
d’établissement, laquelle définit les droits ainsi que les obligations des parties.

Ces sociétés mixtes fonctionnent en fait de la même manière que les sociétés par actions et
ont les mêmes organes.

Ces conventions d’établissement n’ont d’application qu’une fois approuvées par le


gouvernement.

Ces conventions d’établissement ou protocoles d’accord sont des actes brefs qui définissent
l’objet et la nature de la société en renvoyant au droit Algérien. Ils énumèrent les droits et
les obligations des différents partenaires en assurant la partie Algérienne de la maîtrise totale
sur la société constituée.

Ces protocoles fixent le siège social, les procédures de contrôle de la société ainsi que la
répartition du capital social entre les partenaires Algériens et étranger.

Les apports en nature sont généralement exclus, le directeur général est impérativement
désigné par la partie Algérienne qui détient la majorité du capital social. La durée de la
société est de dix (10) à quinze (15) ans, mais pouvait être dissoute de façon anticipée. En
matière de cession d’actions, la partie Algérienne s’arroge le droit de préemption
conformément au principe de souveraineté.

Pour ce qui est des obligations des associés étrangers, celles- ci consistent surtout dans
l’apport d’une assistance technique et commerciale à l’Algérie.

ALFOR et ALGEO ont constitué les sociétés mixtes les plus importantes constituées avec
SONATRACH dans les hydrocarbures.

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CONCLUSION :
Tout au long de cette quatrième série, la société commerciale a été étudiée dans sa diversité
ainsi qu’à travers ses principes généraux, son domaine, sa capacité, ses diverses formes
juridiques, son organisation, son fonctionnement, les conditions de sa création, de sa
constitution et de sa dissolution. Il a été constaté que la forme juridique d’une société
résulte généralement de l’ampleur de la complexité de son objet, de son champ
d’intervention ainsi que, de la considération de personnes c'est-à-dire du lien existant entre
les membres fondateurs.

Il va de soi que lorsque les objectifs que se fixe la société à créer sont importants et exigent
beaucoup de moyens (Financiers, Humains et Matériels), le choix de la forme juridique de la
société portera sur celui qui permettra à cette société de réunir l’ensemble des moyens qui
lui seront nécessaires.

Les membres fondateurs élaborent le dossier technique ou de faisabilité de la société dans


lequel ils fixent par devis estimatifs et qualitatifs l’ensemble des éléments et moyens
susceptibles d’apporter la forme juridique à lui attribuer.

Il ressort également des développements qui précèdent que la société est la formule
consacrée par le législateur pour permettre aux moyens privés et aussi aux moyens publics de
s’associer (Sociétés Privées, Publiques, Mixtes) pour intervenir en vue du développement ou
du renforcement d’une économie.

Cette association de moyens, volonté et de multiples compétences permet la réalisation de


projets et d’objectifs qu’une seule personne physique ne peut prendre en charge. Ce qui est
également favorisé par la formule de la société, c’est notamment la collaboration qui, bien
souvent, assure la réalisation des projets déterminants notamment dans les cas où ce sont les
Etats eux-mêmes qui interviennent (Exemples du tunnel sous la manche, des gazoducs Algéro
- Tuniso - Italien et Algéro – Maroco - Espagnol, des sociétés de recherche scientifique qui
sont à caractère multinational…).

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EXERCICES AUTO- CORRIGES :

Réponses
N° Propositions
Vrai Faux
La fusion de deux ou plusieurs sociétés correspond à une
1
concentration, la scission à une déconcentration.
2 La fusion se fait par l’absorption d’une société par une autre.
La scission est l’opération par laquelle une société se subdivise
3
pour donner naissance à une autre ou à d’autres sociétés.
L’Algérie a opéré la scission des entreprises publiques sous
4
l’opération appelée restructuration des entreprises.
La transformation est l’opération qui permet à une société de
5
changer de forme juridique
Toute dissolution de société fait l’objet d’une publicité
6 destinée, notamment à protéger les intérêts des tiers créanciers
de la société en dissolution.
L’action est un titre négociable représentant une fraction du
7
capital social et qui détermine une part sur les bénéfices de la
société au profit de l’actionnaire.
Les actions non libérées font perdre à leurs titulaires leur droit
8 de vote à l’assemblée, ainsi que leurs droits aux bénéfices faits
par la société.
L’obligation résulte d’un prêt d’argent par une personne
9
(physique ou morale) à une société.
L’obligation procure un taux d’intérêt (et non un bénéfice fixe)
10
à échéance fixe.
11 L’obligation ne prend pas part aux assemblées de la société par
actions.
Il existe deux types d’obligations :
12 - Les obligations indexées (de valeur variable)
- Les obligations convertibles en actions
Les obligataires d’une société peuvent s’associer dans ce qu’on
appelle « la masse » d’obligataires (homologuée par le tribunal
13
civil) et se faire représenter auprès de la société par des
mandataires.
Dans les pays capitalistes, les travailleurs peuvent souscrire des
14 actions dans les sociétés qui les emploient et devenir salariés
actionnaires.
La société nationale algérienne dite entreprise publique
15
économique est une société qui relève du droit commercial.
Les sociétés nationales Algériennes ou E.P.E sont soit sociétés
16
par actions, soit sociétés à responsabilité limitée.

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Les actions dans les E.P.E sont détenues par l’Etat, les Wilayats
17
et les communes, par le biais des fonds de participation.
Des actions dans les E.P.E sont également détenues par d’autres
18
E.P.E
Les E.P.E peuvent être créées par le gouvernement, les fonds
19
de participation par d’autres E.P.E.
Les organes de l’E.P.E comprennent une assemblée générale, un
20 conseil d’administration, un conseil de surveillance et un
directeur général ou un gérant.
Le fonds de participation est assimilable à un agent financier de
21
l’Etat.
22 Le fonds de participation est assimilable à une banque.

Les organes du fonds de participation comprennent un conseil


23 d’administration, un président du conseil, un directeur général
du fonds.
Le fonds de participation participe aux assemblées des E.P.E où
24
il est représenté.
25 Le groupement n’a pas la personnalité morale.

26 Le groupement n’est pas une société


Le contrat de constitution du groupement règle l’ensemble des
27
rapports entre les cocontractants.
Les groupements sont créés par deux ou plusieurs entreprises
28
publiques
La société mixte est la formule qui permet à l’Etat algérien
29 d’associer ses moyens avec ceux des sociétés étrangères pour
exploiter ou mettre en valeur de grands projets économiques.
la société mixte est constituée par simple protocole d’accord
30
avec les partenaires étrangers.

CORRIGE :
01 Vrai 09 Vrai 17 Vrai 25 Vrai
02 Vrai 10 Vrai 18 Vrai 26 Vrai
03 Vrai 11 Vrai 19 Vrai 27 Vrai
04 Vrai 12 Vrai 20 Vrai 28 Vrai
05 Vrai 13 Vrai 21 Vrai 29 Vrai
06 Vrai 14 Vrai 22 Faux 30 Vrai
07 Vrai 15 Vrai 23 Vrai
08 Vrai 16 Faux 24 Vrai

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LEÇON N° 08 : LES CONTRATS COMMERCIAUX

INTRODUCTION GENERALE :
Le commerce, souvent traduit aussi sous le vocable de négoce, trafic ou échange de
marchandises, consiste en l’échange de certaines valeurs contre d’autres valeurs, telles des
marchandises contre de la monnaie, des biens ou des services contre d’autres biens et
d’autres marchandises. C’est là, la forme moderne et actuelle de l’organisation du
commerce.

Dans l’ancien temps, la forme primitive du commerce c'est-à-dire la forme la plus simplifiée
de l’échange, était le troc qui se faisait marchandise contre marchandise, autrement dit, sans
intervention de la monnaie qui jusqu'à un certain temps n’existait pas.

Ainsi, l’histoire nous a appris que les hommes échangeaient entre eux de la nourriture contre
des armes, du blé contre des étoffes, du sel contre du blé. Les Indiens en Amérique du Nord
échangeaient aux colonisateurs blancs des peaux d’animaux contre de l’alcool.

Le concept de commerce peut être appréhendé à travers ses multiples fonctions dont les plus
importantes sont les fonctions sociales, utilitaires et économiques.

La fonction sociale et utilitaire est celle qui consiste à mettre des produits et services de tous
genres à la disposition des consommateurs en vue de la satisfaction de leurs différents
besoins.

La fonction économique consiste à amener sur le marché, les produits et services et leur
donner une valeur marchande et commerciale pouvant être évaluée en argent. C’est en effet,
le marché qui confère au produit ou au service sa valeur marchande et commerciale.

Le commerce a aussi pour fonction de faciliter, d’organiser et d’encourager la consommation


par les ménages et les autres opérateurs économiques et sociaux (administrations,
entreprises, institutions diverses,…etc) des biens et services produits.

Cette consommation appréciée à travers son niveau, a pour effet dans les pays disposant
d’une économie développée, d’encourager encore davantage la production en utilisant aussi
la publicité qui a pour rôle de promouvoir les biens et les services produits afin d’encourager
la consommation et développer la production.

Après ces rappels préliminaires concernant la notion de commerce, notre sixième série du
cours de droit commercial, va concerner quant à elle les instruments que se donne le
commerce moderne pour sa réalisation en tant qu’opération ou séries d’opérations
réciproques entre deux ou plusieurs commerçants, entre les vendeurs et les acheteurs de
marchandises.

Ces instruments qui permettent au commerce de se réaliser sont les contrats commerciaux et
les effets de commerce.

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OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable
d’identifier les différents types de contrats commerciaux.

PLAN DE LA LEÇON :
INTRODUCTION

I- GENERALITES ET OBLIGATIONS GENERALES A PROPOS DES CONTRATS


COMMERCIAUX
1- En matière de preuve
2- En matière de mise en demeure
3- En matière de solidarité

II- LA VENTE COMMERCIALE


1- Dispositions générales concernant la vente
2- Les ventes commerciales particulières

III- LA LOCATION VENTE


1- Le contrat de crédit – bail
2- La qualification juridique, les spécificités et le contenu du contrat de crédit-bail

IV- LE GAGE COMMERCIAL


1- Définition de la notion de gage
2- Le gage commercial
3- Les magasins généraux ou warrants
4- Les gages ou warrants sans dépossession

V- L’AGENCE OU MANDAT COMMERCIAL.


1- L’agence commerciale
2- Le courtage

VI- LE CONTRAT DE TRANSPORT


1- Généralités relatives au contrat de transport.
2- Le contrat de transport des choses
3- Le contrat de commission de transport des choses
4- Le contrat de transport des personnes
5- Le contrat de commission de transport des personnes

EXERCICES AUTO-CORRIGES
CONCLUSION
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INTRODUCTION :
De nos jours, les transactions commerciales sont nombreuses entre commerçants d’un même
pays ou de pays différents. Les niveaux de développement atteints par nos sociétés
impliquent des besoins sans cesse renouvelés qui nécessitent une grande fluidité dans la
circulation des biens et des services.

L’activité commerciale a pour fonction d’apporter sur le marché les biens et services produits
à l’intention du consommateur. Pour cela, les transactions commerciales doivent se former
avec rapidité, et ne pas s’embarrasser de formalisme et lourdeurs qui contraindraient les
commerçants à observer les pratiques minutieuses du droit civil.

Pour favoriser le développement du commerce, la plupart des contrats commerciaux se font à


crédit, et, à ce titre, les commerçants sont obligés d’avoir confiance les uns en les autres.

Les contrats, objet de cette étude, sont conçus dans l’esprit de la véritable profession
commerciale. Ils ont été créés à l’usage des commerçants et dans l’intérêt exclusif de ceux-
ci, dans la mesure où ils doivent permettre le développement des transactions commerciales.

Pour toutes ces raisons, nous comprenons que le législateur a placé en dehors du code civil
les dispositions essentielles qui régissent les contrats commerciaux tout en protégeant
spécialement les créanciers contre la mauvaise foi ou la défaillance de leurs débiteurs.

Les contrats commerciaux bien que soumis aux mêmes principes que les contrats relevant du
droit civil font cependant, l’objet d’une réglementation bien souple.

Les règles et principes s’appliquant aux contrats commerciaux sont codifiés au niveau du code
Algérien du commerce, titre IV qui leur consacre les articles 30 à 77.

Le code civil traite quant à lui des contrats de vente et leur consacre les articles 351 à 412.

I. GENERALITES ET OBLIGATIONS GENERALES A PROPOS


DES CONTRATS COMMERCIAUX :
Le code du commerce ne donne aucune définition du contrat commercial. Il stipule seulement
que "les contrats commerciaux" se constatent par :

- Les actes authentiques ;


- Les actes sous-signature privée (sous seing privé) ;
- La facture acceptée ;
- La correspondance ;
- Les livres des parties ;
- La preuve testimoniale ou tout autre moyen.

Il convient donc de se référer au code civil pour appréhender au plus juste la notion de
contrat au sens de la législation et de la pratique contractuelle ayant cours en ALGERIE.
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Le contrat est défini à l’article 54 du code civil comme "…une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose".

Le contrat en droit civil peut être synallagmatique (bilatéral) "lorsque les contractants
s’obligent réciproquement les uns envers les autres", article 55 du code civil, ce qui est la
règle fondamentale du contrat commercial.

Le contrat est dit unilatéral "lorsque une ou plusieurs personnes sont obligées envers une ou
plusieurs autres, sans que ces derniers, il n’y ait d’engagement" Article 56 du code civil
Algérien.

La troisième catégorie concerne le contrat commutatif " lorsque chacune des parties s’engage
à donner ou à faire une chose qui est regardée comme l’équivalent de ce qu’on lui donne ou
de ce qu’on lui fait pour elle" article 57 du code civil.

Le contrat aléatoire consiste quant à lui "… dans la chance de gain ou de perte pour chacune
des parties d’après un évènement incertain" Article57 alénia2du Code Civil.

La condition de la validité d’un contrat réside dans le consentement des parties (article 59).
Le contrat s’annule selon le code civil, s’il est fondé sur le dol, la violence (contrainte
physique ou morale, chantage) ou le vice intentionnellement caché.

Après avoir étudié la notion de contrat, il convient d’indiquer quelques règles générales
applicables aux conventions et contrats commerciaux.

1. En matière de preuve :
L’article 30 du code du commerce facilite largement la production de la preuve des
transactions commerciales puisque le tribunal peut même admettre la preuve testimoniale
quelle que soit l’importance de l’objet du conflit jugé.

2. En matière de mise en demeure :


Tout acte par lequel le créancier réclame son dû déclenche la mise en demeure et les effets
qu’elle produit. La mise en demeure peut résulter simplement de l’échéance du terme dans
le cas où le contrat le prévoit par une clause introduite dans ce sens.

3. En matière de solidarité :
La règle de la solidarité est automatique en droit commercial, sauf clause contraire
incorporée expressément au contrat. Cette règle induit que les codébiteurs d’un même acte
commercial sont solidaires vis-à-vis du créancier.

Après une rapide étude des généralités et règles relatives aux contrats entendus au sens
large, voyons à présent les différents types de contrats commerciaux prévus tant par le code
du commerce que par le code civil.

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II-LA VENTE COMMERCIALE :
Le code du commerce ne contient pas de dispositions générales relatives à la vente. Ce sont
en conséquence, les dispositions du code civil que nous étudierons étant donné qu’elles
s’appliquent dans l’activité commerciale tout en tenant compte des usages courants du
commerce.

Voyons donc ce que recouvre la notion de vente pour le droit Algérien.

1. Dispositions générales concernant la vente :


Pour le législateur Algérien, la vente "est un contrat (forcément synallagmatique) par lequel
le vendeur s’engage à transférer la propriété d’une chose ou tout autre droit patrimonial à
l’acheteur qui s’oblige à lui en payer le prix ".

Ce qu’il convient de souligner, c’est le caractère contractuel de toute opération de vente.

En ce qui concerne la vente au détail, celle-ci peut être assimilée à un contrat d’adhésion
entre le vendeur (qui offre) et l’acheteur (qui demande), le client accepte le prix fixé et
paye au comptant (paiement immédiat).

1.1- Les principes en commerce :L’activité commerciale repose sur plusieurs principes
universels, parfois non codifiés, et que nous essayerons d’énumérer ci-après.

a- La présentation d’un article en vitrine avec son prix constitue une offre qui oblige le
commerçant vis-à-vis du client qui offre d’en payer le prix pour son acquisition.

b- Les marchandises qui sont pesées pour la vente sont toujours vendues en poids net, c'est-à-
dire en défalquant le poids de l’emballage qui constitue la taxe.

c- En cas de vente sur échantillon, la marchandise (toute la marchandise) doit être de qualité
marchande, c'est-à-dire vendable.

d- Toute vente doit en principe pouvoir faire l’objet d’une facture en double exemplaire dont
l’un au vendeur et l’autre à l’acheteur. Cette institution du double exemplaire facilite pour
le vendeur et l’acheteur le contrôle et la preuve du contrat.

2. Les ventes commerciales particulières :


Les ventes qui seront étudiées ci-dessous présentent certains particularismes dans leur
réalisation.

2.1- La vente en disponible :Dans la vente en gros, il y a celle en "disponible" et celle


" à livrer". La vente en disponible implique une livraison immédiate. L’acheteur a toujours la
latitude d’examiner et de contrôler la marchandise pour se décider de la garder ou de la
refuser et de la restituer dans un très bref délai en cas de non-conformité.

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2.2- La vente à livrer :Les ventes "à livrer" portent sur des choses fongibles c'est-à-dire
des choses qui se consomment par l’usage. Dans ce type de vente, la livraison obéit à des
échéances, à un calendrier de livraison.

2.3- La vente par filière : La vente par filière n’est pas autorisée en Algérie et n’est
donc pas prévue aux codes civils et du commerce. Ce type de vente favorise la pratique de la
spéculation.

La vente par filière (qui se pratique discrètement en Algérie sous forme de vente en 1 ère,
2ème, 3ème main), constitue le cas où la marchandise est vendue successivement par un
commerçant à un autre, qui la revend à son tour à un autre commerçant et ainsi de suite.

Dans l’hypothèse de cette vente, le règlement a lieu de la façon suivante : le vendeur initial
qu’est le livreur, livre directement la marchandise au dernier acheteur nommé"
réceptionnaire". Celui-ci règle au livreur le prix initial ainsi que la différence à son vendeur
immédiat. Les vendeurs dits intermédiaires ou successifs ne reçoivent que, les différences qui
constituent leurs bénéfices.

2.4- Les ventes publiques en gros : Les ventes publiques en gros ne sont possibles
que dans ce que l’on appelle les marchés de gros réglementés et contrôlés (au plan
phytosanitaire notamment relatif aux soins à donner aux végétaux) par les autorités publiques
et les corporations des commerçants.

Il y a des marchés de gros de légumes, de fruits (halles) ; de bétail, de coton, de tabac…). Ces
ventes ont lieu généralement par l’intermédiaire de courtiers ou de mandataires. Les
transactions portent généralement sur de grandes quantités.

Pour ce qui est des ventes publiques en détail, celles-ci sont en règle générale frappées
d’interdiction car réputées nuisibles aux commerçants. Cependant, elles peuvent parfois être
autorisées en cas de liquidation de biens, ou dans le cadre de braderies (vente en solde ou à
prix réduit) qui permet d’écouler des stocks d’invendus détenus par les commerçants.

2.5- Les ventes en droit maritime : Le droit maritime qui est classé comme une
branche spéciale du droit commercial, connaît plusieurs catégories de ventes :

a- La vente en " C.A.F " : Par abréviation " Coût, Assurance, Fret", la vente en "C.A.F" est
conclue pour une valeur générale qui comprend le prix de la marchandise (qui est le coût),
son assurance et les frais de transport (qui est le fret).

Dans cette hypothèse, c’est le vendeur qui traite avec le transporteur et l’assureur et qui
engage l’ensemble des frais d’assurance et de transport. Il se fait rembourser par l’acheteur
sur la base d’un dossier appelé traité documentaire comportant les différents documents qui
attestent de l’intervention du vendeur c'est-à-dire le connaissement (contrat) pour le
transport et la police d’assurance (qui est également un contrat). Dans ce type de vente, les
marchandises deviennent la propriété de l’acheteur dès le moment où elles sont embarquées.
Elles voyagent en conséquence, aux risques et périls de l’acheteur.

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b- La vente en "F.O.B" : Dans ce type de vente dite "Free on board" (libre à bord), le
vendeur a pour obligation essentielle, de livrer à l’acheteur les marchandises à quai
d’embarquement. A partir de là, l’acheteur prend possession des marchandises et doit lui-
même conclure les contrats de transport et d’assurance. L’acheteur ne règle au vendeur que
le coût de la marchandise.

2.6- Les ventes à tempérament :Ce type de vente concerne les contrats de vente à
crédit. Dans ces ventes, les prix sont fractionnés sur plusieurs mois, voire parfois sur plusieurs
années. La vente à tempérament a été instituée dans les pays qui disposent d’une industrie
fortement productive, pour encourager et développer la consommation.

L’inconvénient dans ce type de vente consiste dans l’instabilité de la valeur de la monnaie


qui fait encourir aux vendeurs à crédits d’importants risques de pertes en cas de dépréciation
monétaire. Ce type de vente concerne les objets de prix élevés tels(le mobilier, les voitures,
le logement, les appareils électroménagers…).

Dans la vente à tempérament, la propriété de l’objet est transférée à l’acquéreur dès qu’il en
prend possession sans préjuger des paiements faits ou à faire.

2.7- Les ventes en commerce international : Les ventes en commerce


international relèvent du droit international privé lequel se constitue des diverses législations
qui s’appliquent différemment au vendeur et à l’acheteur.

Dans un souci d’uniformisation de la pratique des contrats commerciaux, les Etats se sont mis
d’accord pour adopter une loi commune et uniforme sur la formation des contrats de vente
internationale.

Par ailleurs, les organes professionnels, tels les chambres de commerce des différents pays,
se sont accordés à normaliser la vente internationale des objets mobiliers corporels. Cette loi
est appelée la convention internationale de la HAYE par application de contrats-type ou
standards .A présent, avec la concurrence, la rapidité et l’ampleur des échanges
commerciaux, le contrat est dans la majorité des cas, passé entre partenaires (ne se
connaissant pas) par simple télex ou télégramme précisant les marchandises, les quantités,
les prix et leurs modalités de règlement. Le reste des dispositions découlant de la pratique
commerciale et de l’espoir de loyauté entre commerçants règle l’ensemble des rapports
entre vendeurs et acheteurs.

Après l’étude de la notion de vente vue sous l’éclairage du droit Algérien et d’autres droits,
voyons à présent une autre catégorie de transactions commerciales à savoir la location-vente.

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III- LA LOCATION -VENTE (CREDIT BAIL) :
Ce mode de financement est apparu en Algérie par l’ordonnance n° 96-09 du 19 Chaâbane
1416 correspondant au 10 janvier 1996 connu sous le nom de leasing, il permet d'utiliser un
matériel en le payant grâce à la vente de sa production (sans limitation financière). C'est un
moyen de financement surtout adapté à l'industrie et à l'artisanat mais qui permet une grande
souplesse au niveau de la vie économique de l'entreprise.

Le principe est de permettre à une entreprise qui ne dispose pas des fonds nécessaires à
l'acquisition d'un bien, de l'utiliser pendant une période de temps déterminée (dans le
contrat) moyennant une contrepartie pécuniaire ou autre et par l'intermédiaire d'un tiers
auquel elle le louera. A l'issue de ce contrat, l'utilisateur bénéficie d'une option d'achat sur le
bien, c'est-à-dire que celui-ci pourra être acheté par le locataire pour un montant fixé dès
l'origine.

L’ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996, définit dans le chapitre 1er du titre I le crédit-
bail comme une opération commerciale et financière :

- Réalisée par les banques et établissements financiers, ou par une société de crédit-bail
légalement habilitée et expressément agréée en cette qualité, avec des opérateurs
économiques nationaux ou étrangers, personnes physiques ou personnes morales de droit
public ou privé;

- Ayant pour support un contrat de location pouvant comporter ou non une option
d'achat au profit du locataire;
- Et portant exclusivement sur des biens meubles ou immeubles à usage professionnel
ou sur fonds de commerce ou sur des établissements artisanaux.
Les opérations de crédit-bail sont des opérations de crédit en ce qu'elles constituent un
mode de financement de l'acquisition ou de l'utilisation des biens visés ci-dessus.

Les opérations de crédit-bail sont dites "Leasing financier" si le contrat de crédit-bail


prévoit le transfert au locataire de tous les droits, obligations, avantages, inconvénients et
risques liés à la propriété du bien financé par le crédit-bail, si le contrat de crédit-bail ne
peut être résilié et s'il garantit au bailleur le droit de recouvrer ses dépenses en capital et se
faire rémunérer les capitaux investis.
Les opérations de crédit-bail sont dites "Leasing opérationnel" si la totalité ou la quasi
totalité des droits, obligations, avantages, inconvénients et risques inhérents au droit de
propriété du bien financé n'est pas transférée au locataire et reste au profit ou à la charge du
bailleur.

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1- Le contrat de crédit-bail :
Ce genre de contrat fait intervenir trois parties :

- Le vendeur (qui fournit le bien), le bailleur (c’est la personne qui est propriétaire du bien
d'équipement et qui attribue au "preneur" le droit d'utilisation de ce bien en contrepartie d'un
loyer, et ce pendant toute la durée du bail), Le preneur (c’est-il est l'utilisateur du bien
d'équipement loué par le bailleur).

Il peut porter sur un mobilier, immobilier ou sur les fonds de commerce et sur les
établissements artisanaux.

2- La qualification juridique, Les spécificités et le contenu du


contrat de crédit-bail :

Le contrat de crédit-bail, ne peut être qualifié comme tel quels que soient les biens qu'il
concerne et quel que soit l'intitulé du contrat, que si son objet est libellé d'une manière
permettant de constater sans ambiguïté qu'il :

- Garantit au crédit-preneur l'utilisation et la jouissance du bien loué, pendant un délai


minimum et à un prix fixé d'avance, comme s'il en était le propriétaire;

- Assure au crédit bailleur la perception d'un certain montant de loyers pour une durée
appelée "période irrévocable" pendant laquelle il ne peut être mis fin à la location, sauf
accord contraire des parties;

- Permet au crédit-preneur, pour le cas du leasing financier uniquement et à l'expiration


de la période irrévocable de location, d'acquérir le bien loué pour une valeur résiduelle
tenant compte des loyers perçus, s'il décide de lever l'option d'achat, sans que cela limite le
droit des parties au contrat de renouveler la location pour une durée et moyennant un
loyer à convenir, ni le droit du crédit-preneur de restituer le bien loué à la fin de la période
initiale de location.

Certaines clauses sont obligatoires, telle, que la durée de location, les loyers, l'option
d'achat offerte au crédit-preneur en fip de contrat ainsi que la valeur résiduelle du prix
d'acquisition du bien loué pour le crédit-bail mobilier par contre d’autre clauses sont
facultatives telle que engagement du crédit-preneur à fournir au crédit bailleur des
garanties ou sûretés réelles ou personnelles, exonération du crédit bailleur de sa
responsabilité civile vis-à-vis du crédit-preneur ou vis-à-vis des tiers, toutes les fois où
cette responsabilité n'est pas définie par la loi comme étant d'ordre public et sanctionnée
par la nullité de la clause contractuelle y afférente.

Le chapitre suivant sera consacré au gage commercial qui constitue une autre catégorie de
contrat commercial.

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IV.LE GAGE COMMERCIAL :
Le gage constitue l’objet des dispositions prévues aux articles 969 à 981 du code civil. Le
code du commerce consacre quant à lui au gage commercial les articles 31 à 33. Il convient
de dire que les deux codes se complètent parfois, se suppléent, mais en tout cas régissent
ensemble le gage en tant qu’institution juridique.

Mais qu’est-ce que le gage ?

1. Définition de la notion de gage :


La définition du gage n’existe ni dans le code civil, ni dans le code commercial. Le
dictionnaire LAROUSSE le définit comme un "contrat par lequel un créancier reçoit,
pour garantir sa créance un objet mobilier ou immobilier".

La doctrine définit le gage comme l’opération qui consiste à affecter un meuble corporel ou
un titre (action, obligation, parts sociales…) à la garantie d’une créance. A l’échéance, si le
créancier n’est pas payé, il peut faire vendre la chose remise en gage et se faire payer par
préférence (par rapport aux autres créanciers) sur le produit de la vente.

2. Le gage commercial :
Selon le code Algérien du commerce, sont susceptibles d’être mis en gage les marchandises,
les actes de commerce, les actions, les parts sociales des différentes sociétés ainsi que les
effets de commerce.

Pour que le gage soit juridiquement valable et opposable aux tiers, il faut qu’il puisse être
prouvé.

2.1- Constatation et preuve du gage : Le gage, peut en règle générale être prouvé à
l’égard des tiers par tous les moyens de preuve prévus par le droit commercial, c'est-à-dire
par acte authentique, par acte sous seing privé, par les correspondances commerciales et les
livres des parties.

Ces règles très simples s’appliquent sans difficulté pour les meubles et les titres au porteur
mis en gage.

Pour les titres à ordre, ils sont mis en gage par une mention portée au dos (verso) du titre qui
équivaut à un endossement de garantie.

Les titres nominatifs constitués en gage (actions, obligations, parts sociales) doivent faire
l’objet d’une mention appelée " transfert à titre de garantie" portée sur les registres de la
société émettrice des titres en question.

Pour les créances civiles, leur constitution en gage doit être notifiée au débiteur de la
créance.

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2.2- La réalisation du gage : En règle générale, tant que la dette n’arrive pas à
échéance de remboursement, le créancier n’a qu’un droit de rétention (retenir) du titre ou
du meuble constitué en gage. Si le règlement de la dette n’est pas réalisé à l’échéance, le
créancier peut "quinze jours après une simple signification faite au débiteur, faire procéder à
la vente publique des objets donnés en gage "comme le stipule l’article 33 du code de
commerce".

Pour les titres négociables, la vente publique se fait par des agents de change au niveau des
bourses de valeurs dans les pays où ces institutions existent (France, USA, Japon,
Angleterre…).

Pour les meubles corporels, la vente publique se fait par l’entremise des courtiers en
marchandises.

Dans certains cas particuliers, et sur demande des parties, le président du tribunal peut faire
procéder à la vente par un agent de l’Etat habilité pour le faire (voir article 33).

Par ailleurs, le code du commerce en son article 33 proclame la nullité de toute clause
contractuelle qui autoriserait le créancier à s’approprier l’objet du gage ou à en disposer sans
les formalités légalement prévues par exemple, en réduisant le délai, ou en le faisant courir
de l’échéance sans la signification prescrite conformément au droit commun.

Le privilège résultant du gage permet au créancier de se payer sur le prix de vente, déduction
faite des frais, par préférence à tous les autres créanciers du même débiteur qui auront à
se partager ce qui reste du produit de la vente de l’objet du gage.

En matière commerciale, comme en matière civile, le créancier gagiste peut, en vertu de


l’article 973 du code civil, se faire attribuer par décision de justice, l’objet servant de
garantie, après estimation faite par des experts agréés. Cette possibilité subsiste lorsque le
débiteur n’est pas en mesure de régler sa dette (en cas de faillite ou de liquidation par
exemple).

3- Les magasins généraux ou warrants :


Dans les pays à économie libérale (France, Italie, USA, etc…), les magasins généraux jouent
un grand rôle en milieu d’affaires et permettent de favoriser le crédit à travers les opérations
de gage. Quelques indications préalables sur les magasins généraux sont nécessaires à
l’intelligence de cette question.

3.1- Définition des magasins généraux : Les magasins généraux sont des vastes
locaux ou les commerçants et industriels peuvent déposer des matières premières, des
marchandises, des objets fabriqués moyennant un loyer.

Ils sont d’une grande utilité, ils permettent aux déposants :

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a- De comprimer les frais généraux :

- Le droit de magasinage perçu est proportionnel à la quantité des marchandises en stock et à


la durée de dépôt. Le commerçant déposant réalise l’économie d’une location de magasin
très coûteuse.

- Le gardiennage, la manutention à l’arrivée et à la sortie des magasins sont assurés par le


personnel des magasins généraux.

b- De négocier les produits et marchandises entreposés et d’emprunter sur leur valeur au


moyen du récépissé-warrant.

L’industriel ou le commerçant momentanément gêné dans sa trésorerie peut emprunter sur


les marchandises déposées et augmenter ainsi ses liquidités.

De différer les paiements des droits de douanes et fiscaux.

3.2- Conditions d’exploitation :


a- Formalités de création : L’autorisation d’ouvrir un magasin général peut être demandée
par toute personne physique ou morale, publique ou privée, justifiant de son honorabilité de
ses moyens financiers et de l’utilité économique de sa demande.

L’exploitant doit constituer un cautionnement préalablement au fonctionnement du magasin


général. Ce cautionnement constitue une garantie pour les déposants de marchandises.
b- Contrôle :La surveillance de l’activité des magasins généraux en Algérie, incombée à la
Société Nationale de Transit et de Magasins Généraux et au Wali qui s’assure que les
principes de fonctionnement sont bien observés.

c- Règlement d’exploitation :

 Obligations de l’exploitant :

- Il lui est interdit de se livrer directement à un commerce de spéculation ayant pour objet
les marchandises pour lesquelles il est habilité à délivrer des récépissés-warrants.
- Il doit appliquer le tarif à la clientèle sans préférence, ni faveur.
- Il doit assurer les marchandises reçues contre l’incendie.
- Il est responsable de la garde et de la conservation des marchandises confiées.
- Il doit délivrer aux déposants qui en font la demande, les récépissés warrants et respecter
toutes les règles d’utilisation de ces documents.
- Il doit tenir la comptabilité spéciale exigée pour le contrôle des opérations.

 Droits de l’exploitant :Il peut se charger de faire auprès des administrations telles que la
douane, la banque, etc. Toutes les formalités nécessaires pour les entrées en magasin,
l’entrepôt et les sorties de marchandises.

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Il peut retenir les marchandises ou objets déposés en garantie des frais de magasinage,
manutention ou autres droits qui lui sont dus et que le déposant refuse d’acquitter. Il peut
faire vendre aux enchères publiques ces marchandises en cas de non-paiement de droits dus.

3.3- Documents relatifs aux magasins généraux :


a- La déclaration de dépôt : Toute marchandise confiée à un exploitant d’un magasin
général doit être accompagnée d’une déclaration indiquant :

- Le nom et le domicile du déposant ;


- Tous les renseignements portant sur les marchandises déposées (nombres de colis, marque,
poids, contenance,…) ;
- La nature de la marchandise et sa valeur.

b- Le bulletin d’entrée :

Ce document est remis au déposant et indique :

- Le nom et le domicile du déposant ;


- Le numéro et la date d’entrée ;
- La nature déclarée ou reconnue de la marchandise ;
- Le nombre et l’espèce des colis et éventuellement leur marque ;
- Le poids brut ou le poids net déclaré ;
- La valeur de la marchandise.

c- Le bulletin de sortie : Sur ordre écrit du déposant, les marchandises déposées peuvent
être :

- Soit transférées au nom d’un tiers ;

- Soit livrées ou expédiées à un tiers.

Le transfert doit être accepté par écrit par le cessionnaire.

Le déposant peut effectuer des retraits partiels dont il donne décharge comme pour le retrait
total.

Ces transferts et retraits sont constatés par des bulletins de sortie.

d- Le récépissé-warrant : Les magasins généraux délivrent aux déposants, sur simple


demande pour les marchandises qui leurs sont confiées des récépissés-warrants. A l’aide de
ce titre, les déposants peuvent vendre tout ou une partie des marchandises entreposées ou
les donner en gage sans les déplacer.

- Définition du récépissé- warrant : C’est un document qui est remis sur sa demande écrite,
au déposant qui désire emprunter en donnant comme gage la marchandise qu’il a déposée.

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Le récépissé-warrant ne fait pas seulement la preuve que les marchandises ont été déposées,
il constitue un titre de propriété transmissible par voie d’endossement.

Le récépissé-warrant est détaché d’un registre à souche dont chaque feuille comprend la
souche, le récépissé et le warrant. Le récépissé et le warrant sont remis au déposant.

RECEPISSE
(TITRE DE PROPRIETE)
SOUCHE (1er ENDOSSEMENT
DU WARRANT) WARRANT
(TITRE DE GAGE)

Reste au magasin général Remis au déposant

La rédaction de ces documents est presque identique, les principales indications sont :

- Le nom et l’adresse du déposant ;


- La désignation complète de la marchandise ;
- La date de dépôt ;
- La signature de l’administration du magasin général.

 La souche : Reste attachée au registre tenu par le magasin général.

 Le récépissé : C’est un titre de propriété qui représente la marchandise déposée. Il confère


à son titulaire droit de disposer de cette marchandise et de la
transmettre à un tiers par endossement.

La formule de l’endos est la suivante :

Livrez à l’ordre de Mr……………………………………………….…

Demeurant à ……………………………………………………………

Additivement à la souche et le récépissé, comme il a été signalé précédemment, le déposant


reçoit un autre document appelé : le warrant (voir la leçon n°02).

4- Les gages ou warrants sans dépossession :


Pratiqués dans les pays à économie libérale, le gage sans dépossession ressemble au
nantissement du fonds de commerce. Le gage ou warrant sans dépossession se pratique
surtout dans les ventes à crédit de meubles ou d’immeubles (voitures, hôtels, terres
agricoles, machines…etc).

Ce type de gage, fait dans les pays où il est pratiqué, l’objet d’inscription sur des registres
tenus par les greffiers des tribunaux statuant en matière commerciale.
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La publicité de ce gage sans dépossession du débiteur (qui est aussi l’acquéreur de la chose
objet du gage) peut être dans certains cas renforcée par l’apposition, sur les meubles et
immeubles concernés, de plaques indiquant le droit réel dont ils sont grèvés. Cette formalité
n’est cependant pas obligatoire. Le vendeur gagiste a le droit de reprise en cas de non-
paiement par l’acquéreur débiteur.

V.L’AGENCE OU MANDAT COMMERCIAL :


Le commerçant, personne physique ou morale, a souvent recours dans son activité à diverses
catégories d’auxiliaires ou aides, qui sont soit ses simples employés, soit des mandataires,
soit des agents commerciaux, courtiers ou commissionnaires. Ces agents sont liés au
commerçant par un contrat d’agence commerciale ou contrat de mandat commercial.

Par contre, les employés salariés sont liés au commerçant employeur par un contrat de
travail. Le code Algérien du commerce consacre à l’agence commerciale l’article 34.

1. L’agence commerciale :

1.1-Définition de l’agence commerciale : Selon l’article 34 du code du commerce,


l’agence commerciale est un contrat par lequel le commerçant charge un agent commercial
de faire à sa place un ou des actes de commerce.

L’agence commerciale dénommée en droit Français la commission commerciale met en


rapport d’affaires, le commerçant appelé commettant et, l’agent commercial appelé quant à
lui, le commissionnaire.

L’agence commerciale est une institution proche du mandat concerné par le droit civil. Elle
s’en différencie cependant par les particularismes suivants :

- Le mandat de droit civil est gratuit alors que l’agence commerciale est rétribuée par une
commission calculée en pourcentage sur l’opération réalisée.

- L’agent commercial est réputé commerçant et les actes professionnels qu’il fait sont réputés
actes de commerce au sens de la loi.

- Le remboursement des avances et frais que consent l’agent commercial pour son commettant
sont garantis, ce qui n’est pas le cas pour le mandataire.

1.2-Les effets du contrat d’agence commerciale : Ce contrat régi par l’article 34


du code du commerce est une convention synallagmatique (bilatérale, réciproque, à deux)
qui engendre des obligations pour chacune des parties, soit le commerçant et l’agent
commercial.

1.3- Les obligations de l’agent commercial :L’agent commercial ou


commissionnaire doit accomplir l’acte commandé, dans les conditions voulues par le
commettant (commerçant) et exprimées dans la convention d’agence commerciale. L’agent
commercial doit rendre compte au commerçant des affaires qu’il accomplit pour son compte.

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- L’exécution de l’agence commerciale : L’agence commerciale peut porter sur des
opérations très diverses. Elle porte le plus souvent sur des actes de vente ou d’achat. S’il
s’agit d’une vente, l’agent est tenu de vendre une marchandise déterminée, dans les
conditions qui lui ont été indiquées par le commerçant, son commettant. A titre d’exemple,
s’il vend à un prix inférieur à celui qui lui a été fixé par le commerçant, l’agent devra
indemniser ce dernier à moins de circonstances spéciales, telle qu’une baisse subite des
cours, dans ce cas précis, l’agent commercial a le devoir de vendre au mieux la marchandise
qu’il détient par crainte d’une accentuation de la chute des cours (les cours dans la
terminologie financière signifient les prix).

Si au contraire la vente est conclue à un prix supérieur à celui qui avait été fixé, la différence
profite généralement à l’agent commercial.

Il convient aussi de signaler que l’agent commercial n’est pas responsable de l’inexécution du
contrat par les tiers avec lequel il avait traité de bonne foi, c'est-à-dire lorsque ce tiers
paraissait réellement solvable.

 La reddition (action de rendre) des comptes :Lorsque l’opération est achevée, l’agent
commercial doit rendre compte et verser au commerçant le prix reçu de l’acheteur, diminué
de la commission et éventuellement des avances et frais consentis.

1.4- Les obligations du commerçant : Le commerçant est tenu de payer à l’agent


commercial le pourcentage convenu (c'est souvent un pourcentage d’usage courant), de lui
rembourser les frais et avances consentis ainsi que l’indemniser des pertes qu’il aura pu subir
dans l’exécution du contrat.

Il existe aussi une autre catégorie de mandat commercial très proche de l’agence
commerciale, pratiquée et se développant en Algérie avec la libéralisation, mais non prévue
par le code du commerce. Il s’agit du courtage, qui est l’activité des courtiers qui sera étudié
au titre de la section qui suit.
2. Le Courtage :
Les courtiers sont des personnes physiques qui ont pour profession les activités de courtage. A
la différence des agents de commerce, les courtiers sont des intermédiaires qui ont pour rôle
de mettre en rapport deux personnes : un vendeur et un acheteur (de biens mobiliers ou
immobiliers, ainsi que des services) en vue de faciliter leurs négociations, de les amener à
réaliser une transaction. Dans ce rapport à trois, courtier, vendeur, acheteur, le courtier
n’assume aucun engagement vis-à-vis de l’un ou de l’autre.

La profession du courtier est libre (profession libérale). N’importe qui peut l’exercer, sauf si
la loi en fait un monopole. Les courtiers sont des agents inscrits sur une liste du tribunal
auprès duquel ils prêtent serment et qui les agrée.

Dans les pays à économie libérale ou la profession est développée, le courtier a entre autres
fonctions, de constater le cours officiel des marchandises, de procéder à des ventes aux
enchères publiques des marchandises, d’apprécier et d’estimer la valeur des marchandises
déposées en magasins généraux.

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Les courtiers interviennent aussi en matière d’assurances et en matière de transport
maritime. A ce titre, ils servent de guide aux capitaines de bateaux, aux exportateurs et aux
importateurs pour les formalités douanières, pour les procédures d’assurance et des contrats
d’assurance. Ils sont organisés en syndicats et leurs interventions sont rétribuées.

En Algérie, la profession des courtiers se limite à la location ou à la vente d’immeubles, alors


qu’en matière maritime, les agents s’occupant du courtage s’appellent les transitaires en
import-export (importations –exportations).

VI.LE CONTRAT DE TRANSPORT :


Le code du commerce traite du contrat de transport terrestre et du contrat de commission de
transport aux articles 36 à 77. Ces dispositions concernent le transport des choses et des
personnes par voie terrestre et excluent les transports maritimes et aériens régis par d’autres
textes non incorporés au code du commerce.

Pour l’intelligence de la question à étudier, voyons d’abord ce qu’est un contrat de


transport ?

1. Généralités relatives au contrat de transport :

Le contrat de transport est défini à l’article 36 du code du commerce "comme une


convention par laquelle un entrepreneur (entendre un transporteur) s’engage, moyennant un
prix (entendre une rétribution) à faire lui-même parvenir une personne ou une chose en un
lieu déterminé".

Il résulte de cette définition que les parties de la convention sont le transporteur,


l’expéditeur ainsi que la marchandise ou le voyageur quand il s’agit d’un contrat de transport
des personnes, lequel sera étudié à part.

Il faut cependant, remarquer que très souvent il y a un destinataire distinct de l’expéditeur


lequel est souvent un commissionnaire ou un courtier de transport.

Dans cette hypothèse, le destinataire n’intervient pas au moment de sa formation, mais c’est
dans son intérêt que le contrat a été conclu par l’expéditeur. Aussi, le destinataire a tous les
droits et obligations résultant du contrat de transport. Il a une action directe contre le
transporteur et doit payer le coût du transport en recevant livraison de la marchandise.

2. Le contrat de transport des choses :


Le contrat de transport est une convention synallagmatique à titre onéreux fondée sur le
consentement, et porte sur un louage d’ouvrage.

Quelles sont-les conditions de formation et de preuve de ce contrat ?

2.1- Conditions de formation et de preuve du contrat de transport : Il


convient de distinguer dans ce thème deux phases correspondant l’une à la formation du
contrat (phase initiale), l’autre à la preuve du contrat par le titre de transport délivré par le
transporteur à l’expéditeur ou au destinataire.

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2.2- La formation du contrat de transport : Le contrat étant fondé sur le
consentement, il se forme par l’accord des parties. Cependant, dans la plupart des cas, la
liberté des contractants n’est pas intégrale dés lors qu’existent des clauses et conditions ainsi
que des tarifs de transport fixés en dehors de la volonté des parties.

En effets, quand l’Etat ne détient pas le monopole de certains moyens de transport, il


intervient pour fixer les tarifs. Ainsi, ces contrats finissent souvent par prendre la forme de
conclu, celui-ci ne peut être exécuté qu’après la remise de la marchandise au transporteur.

2.3- La preuve du contrat :La preuve du contrat de transport se fait par la remise d’un
document que le code du commerce appelle titre de transport et que le droit Français
appelle "lettre de voiture". Ce titre joue la fonction de récépissé. Il comporte le nom des
parties, les dates de remise et de livraison des marchandises, les diverses conditions du
transport tels que le prix, les indemnités de retard…l’expéditeur garde un exemplaire de ce
titre signé par le transporteur comme preuve de son acceptation.
Le titre de transport peut être établi à une personne dénommée, au porteur ou à ordre. Dans
ce cas, il est permis de transférer la propriété des marchandises ou de les mettre en gage en
cours de route sans formalités particulières.

Si par contre, le titre de transport est établi à un destinataire non nommé, le transfert de
propriété ou la mise en gage ne peuvent se réaliser qu’en observant les dispositions prescrites
aux codes civil et du commerce (code civil, articles 969 à 981, code du commerce, articles 31
à 33).

2.4- Les obligations résultant du contrat de transport :Le contrat de transport


déclenche des obligations synallagmatiques ou bilatérales, à la charge de l’expéditeur et du
transporteur.

a- Les obligations de l’expéditeur :L’expéditeur est aussi, bien souvent, le destinataire.


Parmi les obligations pesant sur l’expéditeur, il y a celles concernant le paiement du prix du
transport et des frais de camionnage, le remboursement des taxes douanières avancées par le
transporteur, le paiement des frais de magasinage, etc.…

b- Les obligations du transporteur :Les obligations du transporteur sont plus complexes que
celles étudiées plus haut. Parmi ces obligations il y a celles de livrer en bon état, celle de la
livrer au lieu dans le délai prévu. Il est responsable des pertes totales ou partielles
enregistrées, et aussi des avaries et des retards de livraison.

Il est cependant des situations où le transporteur peut s’exonérer (se dispenser) de la


responsabilité qui lui incombe s’il apporte la preuve de la force majeure, la faute de
l’expéditeur ou le vice propre de la chose.

 La force majeure :Le droit pose un principe général consistant en ce que la force majeure
exonère le débiteur dans toutes les obligations.

Par force majeure, on entend un événement imprévisible et insurmontable (telles la tempête,


la foudre, une calamité naturelle…) et qui rend impossible l’exécution de l’obligation
contractuelle. La force majeure peut être aussi le résultat du "fait du prince"(autorité de

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l’Etat), dans ce cas par exemple ou par nécessité de guerre sont réquisitionnés l’ensemble
des moyens de transport.

 La faute de l’expéditeur :La faute de l’expéditeur (par exemple un emballage défectueux


de la marchandise) constitue une cause d’exonération du transport (article 48 du code du
commerce).

 Le vice propre de la chose transportée (article 48) : Le vice propre de la chose


transportée concerne les marchandises susceptibles de se détériorer spontanément. C’est le
cas par exemple des animaux qui peuvent tomber malades au cours du voyage. Cependant, la
responsabilité du transporteur peut être engagée s’il est prouvé qu’il n’a pas pris les soins
suffisants.

 Les risques en cas de perte de la marchandise : En cas de perte par force majeure, il n’y
a comme nous l’avons vu, aucun recours contre le transporteur. Les risques dans ce cas, sont
totalement supportés par le propriétaire de la marchandise (article 48).
 Le recours à l’expertise en cas de difficultés :En cas de difficultés survenant notamment à
l’occasion du transport ou en cours de livraison, l’état des marchandises (leur
conditionnement, leur poids, leur état, leur nature) peut être soumis à la vérification d’un ou
plusieurs experts nommés sur demande de la partie intéressée par le président du tribunal
(article 53 du code du commerce).

Dans ce cadre, le dépôt séquestre des marchandises litigieuses, de même que leurs ventes
aux enchères publiques peuvent être ordonnées par le président du tribunal. Cette vente est
l’ultime recours lorsque l’on a affaire à des denrées périssables. Le juge dans ce cas attribue
le produit de la vente (déduit des divers frais de justice, de magasinage) à celle des parties
ayant subi le dommage tel que reconnu par le jugement (article 54 alinéas 2 et 3 ).

 Les fins de non recevoir aux réclamations contre le transporteur : Les réclamations
pour avarie ou perte partielle doivent être présentées dans un très bref délai de trois jours
(03) non compris les jours féries légaux, qui suivent celui de cette réception. Article 55 du
code de commerce.

En cas de protestation, celle-ci doit être forcément motivée et faite par lettre recommandée
ou exploit (procès verbal) d’huissier ou télégramme (article 54).
 La prescription extinctive des actions en matière de contrat de transport :Le délai de
prescription en matière de contrat de transport est fixé à trois ans (03) à l’article 74 alinéa 3
du code du commerce. Ce délai court si l’on interprète cet article, du jour de la livraison si
celle-ci a eu lieu, ou bien du jour où elle aurait dû avoir lieu, en cas de refus du destinataire
de prendre en marchandise ou encore en cas de perte de colis.

Il résulte de cette règle de prescription, que toutes les actions auxquelles le contrat de
transport peut donner lieu (notamment les actions contre le transporteur pour perte, avarie
ou retard) s’éteignent si elles ne sont pas intentées dans le délai de trois ans.

Le code du commerce dans son article 74, prévoit aussi les actions récursoires en cas de
pluralité de transporteurs. Dans ce type d’actions, le premier transporteur, garant des autres
peut avoir à exercer contre ceux-ci une action. Le délai de trois mois ne court que du jour de

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l’exercice de l’action par l’expéditeur ou le destinataire contre le premier transporteur
(article 74) qui est le garant des autres transporteurs.

3. Le contrat de commission de transport des choses :


Ce type de contrat est traité par les articles 56 à 60 du code du commerce. Pour
l’intelligence de la question voyons d’abord ce qu’est un contrat de commission de transport.

3.1- Définition :La commission de transport est un contrat par lequel une personne se
charge de faire transporter une marchandise par l’entremise d’un ou plusieurs transporteurs.

Le transporteur est la personne qui s’engage à effectuer elle-même le transport, le


commissionnaire, lui fait exécuter le transport par des tiers.

En cas de pluralité de transporteurs, le premier joue le rôle de commissionnaire pour le


transport sur le parcours qui excédé celui qu’il assure lui-même, ce qui évite à l’expéditeur
d’avoir à traiter avec plusieurs transporteurs.

3.2- La responsabilité du commissionnaire :En règle générale, sauf convention


contraire, le commissionnaire de transport répond du fait des différents transporteurs dont il
loue les services. En cas de perte, détérioration ou retard, il indemnise l’intéressé et garde
son action contre le transporteur responsable, à condition d’exercer cette action dans le
délai de trois mois comme prévu à l’article 61 alinéa 3 du code du commerce.

Le code du commerce stipule que le commissionnaire a privilège sur la valeur des


marchandises à raison des prêts, avances ou paiements qu’il aura consentis avant la réception
ou pendant le temps que ces marchandises sont en sa possession (article 56).

Le commissionnaire peut, dans certains cas, être exonéré pour l’inexécution, l’exécution
défectueuse ou tardive de ses obligations.

Cette exonération selon l’article 57 du code du commerce peut être intégrale ou partielle à
condition, cependant que le commissionnaire apporte "la preuve de la force majeure, du vice
propre de la chose ou d’une faute imputable soit à son commettant, soit au destinataire".

Le commissionnaire peut également, en conformité avec l’article 59 du code du commerce,


prévoir une clause au contrat de transport, l’exonèrent de tout ou partie de sa responsabilité
sauf pour les fautes intentionnelles ou fautes lourdes commises par lui-même ou par son
préposé. Cette clause, dite d’exonération de responsabilité doit être portée à la connaissance
de l’expéditeur et acceptée par ce dernier.

Le code du commerce prévoit enfin, en son article 60, que l’expéditeur (commettant) peut
exercer directement contre le transporteur toutes actions nées du contrat de transport.

Il doit dans ce cas associer le commissionnaire à l’action. En contrepartie de cette possibilité,


le même article prévoit que le transporteur peut exercer lui aussi contre l’expéditeur
commettant, toute action en réparation des dommages qui lui sont causés par l’exécution du
contrat. Il doit, dans cette action, associer le commissionnaire.

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3.3- Les prescriptions en matière de contrat de transport : Le code du commerce
article 61, fixe un délai de prescription d’une année pour toutes actions auxquelles donnent
lieu le contrat de transport de choses, ainsi que le contrat de commission de transport.

Le même article fixe à trois (03) mois le délai de prescription des actions récursoires. Les
actions récursoires sont celles que peut intenter le commissionnaire contre les transporteurs
dont il loue les services dans les cas de pluralité de transporteurs. Ce délai ne court que du
jour de l’exercice de l’action contre le garant, c'est-à-dire le commissionnaire.

Après avoir examiné l’essentiel sur le contrat de transport des choses, voyons à présent ce
qu’il en est du transport des personnes.

4. Le contrat de transport des personnes :


Ce type de contrat fait l’objet au code du commerce des articles 62 à 67 qui ne traitent en
fait que des conditions de réalisation du contrat (article 62) et de la responsabilité du
transporteur et des voyageurs (article 63 à 67).

4.1- Les conditions de réalisation du contrat de transport des personnes


(article 62) : Le transporteur des personnes doit être assuré par le transporteur dans des
conditions normales de sécurité ainsi que dans les conditions de temps prévus au contrat.

Ainsi, les gérants de lignes de transport en commun, ainsi que les chauffeurs de taxi, ou les
compagnies de transport de voyageurs par fer, mer ou air sont tenus au titre des conditions
de sécurité de s’équiper de moyens de transport sûres.

Quant aux conditions de temps, de durées des voyages, celles-ci doivent être respectées par
les transporteurs et se conformer aux heures de départ et d’arrivée qu’ils portent à la
connaissance de leurs usagers.

4.2- La responsabilité du transporteur et du voyageur :L’article 64 du code du


commerce stipule que « la responsabilité du transporteur est engagée vis-à-vis du voyageur à
partir de la prise en charge de celui-ci ». Cela revient à dire que le transporteur est
responsable de la sécurité du voyageur à moins d’une faute imputable au voyageur ou de la
survenance d’un évènement résultant d’une force majeure ou bien alors d’un événement
résultant de la faute d’un tiers". Dans ce dernier cas, le transporteur se retourne sur le tiers
fautif afin de réparer le dommage causé au voyageur qu’il avait en charge.

L’article 63 du code du commerce confirme l’exonération de la responsabilité du transporteur


pour l’inexécution, ou l’exécution, tardive ou défectueuse du contrat de transport, si celui-ci
apporte la preuve de la force majeure ou la faute du voyageur.

L’article 65 ne rend nulle toute clause au contrat consistant à exonérer ou à limiter la


responsabilité du transporteur en matière de dommages corporels survenus aux voyageurs
dans la période de leur prise en charge par le transporteur.

L’article 67 stipule enfin que les colis à main conservés par le voyageur pendant le voyage
n’entrent pas dans la responsabilité du transporteur. Comme pour le transport des

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marchandises, celui des voyageurs comporte également la formule de la commission et du
commissionnaire de transport de personnes.

5. Le contrat de commission de transport de personnes :


Cette catégorie de contrat est concernée par les articles 69 à 73 du code du commerce.
Quelle réalité recouvre ce contrat ?

5.1- Définition : La commission de transport de voyageurs est un contrat par lequel une
personne (physique ou morale) se charge de faire transporter des voyageurs par l’entremise
d’un ou plusieurs transporteurs spécialisés et agréés. Le transporteur est la personne qui
s’engage à effectuer elle-même par ses moyens propres, le transport des voyageurs.

Le commissionnaire par contre, fait exécuter le transport par des tiers. En cas de pluralité de
transporteurs, le premier d’entre eux joue le rôle de commissionnaire pour le reste du trajet
qui excède celui qu’il assure lui-même. Cette règle permet d’éviter aux voyageurs d’avoir à
traiter avec plusieurs transporteurs.

5.2- La responsabilité du commissionnaire :L’article 69 pose le principe de la


responsabilité du commissionnaire dès la prise en charge du voyageur et lui impute dès lors la
responsabilité des dommages corporels qui pourraient survenir durant le voyage.
En règle générale, sauf convention contraire, le commissionnaire de transport de voyageurs
répond du fait des différents transporteurs de voyageurs dont il loue les services. En cas de
dommages corporels, il indemnise l’intéressé et garde son action contre le transporteur
responsable à condition d’exercer cette action dans un délai de trois mois, prévu à l’article
74 alinéa 2 pour ce qui concerne les actions récursoires.

Le commissionnaire de transport de voyageurs peut dans les cas prévus à l’article 70, être
exonéré en tout ou en partie, de sa responsabilité. Ces cas d’exonération de responsabilité
sont la force majeure où la faute du voyageur. Par contre, il est stipulé à l’article 71 que le
commissionnaire ne peut s’exonérer par clause contractuelle de sa responsabilité pour ce qui
est des dommages corporels survenus aux voyageurs durant le voyage.

Le code du commerce prévoit enfin à l’article 73 que le voyageur peut exercer directement
contre le transporteur toute action en réparation des dommages à lui, causés, née de
l’exécution de l’inexécution ou de l’exécution défectueuse du contrat. Il doit dans ce cas,
associer le commissionnaire à l’action. En contrepartie de cette possibilité, le même
transporteur d’exercer lui aussi contre le voyageur toute action en réparation de dommages à
lui causée. Il doit dans ce type d’action, associer le commissionnaire de transport de
voyageurs.

5.3- Les prescriptions en matière de contrat de transport de voyageurs :


Le code du commerce article 74, fixe un délai de prescription de trois (03) ans pour toutes
actions en réparation auxquelles donnent lieu le contrat de transport de voyageurs, ainsi que
le contrat de commission qui en résulte.

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Le même article fixe à trois (03) mois le délai de prescription pour les actions récursoires qui
sont celles que peut intenter le commissionnaire contre les transporteurs de voyageurs dont il
loue les services dans les cas de pluralité de transporteurs. Ce délai de trois mois ne court
que du jour de l’exercice de l’action contre le garant c'est-à-dire le commissionnaire.

CONCLUSION :
De l’étude faite sur les contrats commerciaux, il ressort que la tendance permanente du droit
commercial est de satisfaire aux besoins de rapidité et de sécurité du commerce.

Le droit commercial apparaît donc comme le droit des échanges qui facilite et favorise la
conclusion de ceux-ci au moyen de contrats commerciaux. Il réserve par ailleurs, une place
de choix aux intermédiaires qui facilitent ces échanges.

Il convient aussi de remarquer que le droit commercial s’internationalise sous l’effet des
échanges commerciaux. Les législations nationales différentes, se rapprochent, se fondent les
unes dans les autres et tendent à constituer des conventions internationales qui se
substituent aux réglementations des Etats (exemple de la communauté Européenne, de
l’Union du Maghreb) pour élargir le champ des transactions commerciales et développer
les échanges économiques.

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EXERCICE AUTO-CORRIGE :
Répondre par " vrai " ou " faux".

REPONSE
N° QUESTIONS
VRAI FAUX
01 Les contrats commerciaux ne se constatent et ne sont
prouvés que par actes authentiques.
02 Le témoignage est un moyen de preuve admis en matière de
contrats commerciaux.
03 Le contrat commercial est toujours à caractère
synallagmatique (réciproque).
04 Toute opération de vente constitue un contrat.
05 La vente en détail n’est pas un contrat.
06 La vente en détail est assimilée à un contrat d’adhésion.
07 L’exposition d’un article en vitrine sans le prix constitue une
offre de vente.
08 Le poids net résulte du poids brut défalqué de la taxe
(emballage).
09 L’institution de la facture en double exemplaire facilite pour
le vendeur et l’acheteur la preuve du contrat.
10 Tous les contrats commerciaux sont nécessairement des
contrats écrits.
11 La vente en gros comporte la vente en disponible et la vente
à livrer
12 La vente par filière est autorisée en Algérie.
13 La vente par filière est la vente dans laquelle la marchandise
connaît plusieurs acheteurs successifs.
14 Les ventes en gros ne sont autorisées que dans les marchés de
gros réglementés.

15 Le droit maritime constitue une branche spéciale du droit


commercial.
16 La vente en "CAF" comprend le prix de la marchandise, les
frais de son transport ainsi que son assurance de voyage.
17 Dans La vente en "CAF" c’est l’acheteur qui traite avec
l’assureur et le transporteur.
18 La traite documentaire est le dossier sur la base duquel
l’acheteur règle le vendeur dans la vente en "CAF"
19 Dans la vente en "CAF" les marchandises deviennent propriété
de l’acheteur dès leur embarquement.
20 Dans la vente en "CAF" les marchandises voyagent aux risques
et périls du vendeur.
21 Dans la vente en "FOB" le vendeur livre à l’acheteur les
marchandises à quai.
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22 Dans la vente en "FOB" le vendeur conclut les contrats de
transport et d’assurance.
23 Dans la vente en "FOB" c’est sur le quai d’embarquement que
l’acheteur devient propriétaire des marchandises achetées.
24 La vente à tempérament est un contrat de vente à crédit sur
plusieurs mois ou plusieurs années.
25 La dépréciation (ou érosion) monétaire est le principal
inconvénient pour le vendeur dans la vente à tempérament
26 En commerce international le télégramme ou le télex sont
des moyens de passation de contrats commerciaux
27 Dans la location-vente si l’utilisateur ne paie pas à échéance
le loyer fixé, le contrat peut être résilié de plein droit.
28 le gage est un contrat par lequel un créancier reçoit, pour
garantir sa créance un bien mobilier ou immobilier.
29 Si le règlement de la dette n’est pas réalisé, le créancier
peut faire procéder à la vente publique de l’objet.
30 Du gage résulte pour le créancier le privilège de pouvoir se
faire payer sur le produit de la vente de l’objet ou titre
constitué en gage.
31 Les magasins généraux sont des établissements agencés pour
recevoir et conserver en dépôt des marchandises moyennant
rémunération.
32 Le récépissé warrant est délivré en échange des marchandises
déposées en magasin général.
33 Le contrat d’agence commerciale est un contrat par lequel le
commerçant charge un agent commercial de faire à sa place
un ou plusieurs actes de commerce.
34 Le contrat d’agence commercial est un contrat à caractère
synallagmatique.
35 L’agence commerciale porte sur des opérations de vente et
d’achat uniquement.
36 L’agent commercial ne doit vendre qu’aux conditions fixées
par son commettant.
37 Le courtage est une activité autorisée en Algérie.
38 Les courtiers ont pour rôle de mettre en rapport un vendeur
et un acheteur
39 Le courtier peut vendre lui-même.
40 Le contrat de transport est un acte commercial.
41 Le contrat de transport se forme par l’accord des parties.
42 La preuve du contrat de transport se fait par la production du
titre de transport.
43 La signature du transporteur sur le titre vaut acceptation du
transporteur, engagement de transporter, conclusion du
contrat de transport.

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44 Le transporteur est responsable des pertes totales ou
partielles de marchandises survenues durant le transport
45 La force majeure, la faute de l’expéditeur et le vice propre
de la chose transportée constituent des causes d’exonération
de la responsabilité du transporteur.
46 L’expert peut ordonner le dépôt séquestre ou la vente forcée
aux enchères publiques lorsque l’on a affaire à des
marchandises périssables.
47 Les réclamations contre le transporteur pour avarie ou perte
partielle doivent être présentées dans un délai de trois jours.
48 La réception de la marchandise sans protestation du
destinataire dégage la responsabilité du transporteur.
49 La protestation du destinataire doit être faite par exploit
d’huissier, par lettre recommandée ou par télégramme
50 Le commissionnaire peut être lui-même le transporteur pour
tout le trajet.
51 Le transporteur peut exercer contre l’expéditeur toute action
pouvant naître de l’exécution du contrat.
52 La responsabilité du transporteur est engagée dès le moment
de la prise en charge du voyageur.
53 Les transporteurs de voyageurs sont des professionnels
agréés.
54 En cas de dommage corporels le commissionnaire indemnise
la victime et se retourne contre le transporteur responsable
en action récursoire.
55 Le voyageur peut exercer contre tout transporteur toute
action née du contrat de voyage à condition qu’il associe le
commissionnaire à l’action.

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REPONSES AUX QUESTIONS :
01 FAUX 29 VRAI
02 VRAI 30 VRAI
03 VRAI 31 VRAI
04 VRAI 32 VRAI
05 FAUX 33 VRAI
06 VRAI 34 FAUX
07 FAUX 35 FAUX
08 VRAI 36 VRAI
09 VRAI 37 VRAI
10 FAUX 38 VRAI
11 VRAI 39 VRAI
12 FAUX 40 VRAI
13 VRAI 41 VRAI
14 VRAI 42 VRAI
15 VRAI 43 VRAI
16 VRAI 44 VRAI
17 FAUX 45 VRAI
18 VRAI 46 VRAI
19 VRAI 47 VRAI
20 FAUX 48 VRAI
21 VRAI 49 VRAI
22 FAUX 50 FAUX
23 VRAI 51 VRAI
24 VRAI 52 VRAI
25 VRAI 53 VRAI
26 VRAI 54 VRAI
27 VRAI 55 VRAI
28 VRAI

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LEÇON N° 09 : LES EFFETS DE COMMERCE

OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de


définir les différents types d’effets de commerce.

PLAN DE LA LEÇON :

I- LE BILLET A ORDRE
1- Formes et fonctions du billet à ordre
2- Validité et endossement du billet à ordre

I- LA LETTRE DE CHANGE
1- caractéristiques et mentions essentielles de la lettre de change
2- L’utilité de la lettre de change
3- Les garanties ordinaires et exceptionnelles de la lettre de change
4- Les recours faute de paiement de la lettre de change

II- LE CHEQUE
1- transmission et paiement du cheque
2- formes particulières du cheque

III- LES NOUVEAUX EFFETS DE COMMERCE


1- Le warrant
2- Le titre de transport
3- Le factoring

EXERCICES AUTO-CORRIGES

CONCLUSION

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INTRODUCTION :
L’activité commerciale entendue au sens du code Algérien du commerce, a pour objet l’achat
ou la production de biens et de services en vue de leur vente.

Cette activité au sein de l’entreprise à caractère commercial porte généralement sur


d’importantes quantités de marchandises qui impliquent l’obligation de paiement par
l’acheteur.

Lorsque les quantités de marchandises sont importantes, il n’est pas toujours commode, ni
pour l’acheteur ni pour le vendeur de transporter l’argent en coupures et en pièces, qu’induit
la transaction commerciale.

Pour éviter la manipulation, le transport et le comptage qu’occasionnent les paiements en


monnaie fiduciaire(argent en coupures et en pièces, la monnaie scripturale étant, les
comptes en argent tels les comptes CCP, Banque, CNEP…) et aussi pour assurer un maximum
de sécurité à cet argent, le législateur a institué des titres, des écrits appelés effets de
commerce dont la fonction est de pouvoir permettre aux opérateurs commerciaux
(commerçants, sociétés) de les créer et de les établir pour se libérer de leurs dettes
correspondant aux montants de leurs achats.

Le nouveau code Algérien du commerce prévoit six types d’effets de commerce que nous
étudierons suivant le plan proposé ci-après.
Ces effets sont :

- Le billet à ordre ;
- La lettre de change ;
- Le chèque ;
- Le warrant ;
- Le titre de transport ;
- Le factoring.

Sous la dénomination générale d’effets de commerce, on désigne d’ordinaire un certain


nombre d’écrits mentionnant essentiellement l’obligation de payer une somme d’argent. Le
droit de recevoir cette somme d’argent est assorti, pour le bénéficiaire, d’un droit
supplémentaire, celui de pouvoir transférer cette même somme en même temps que le
document lui-même, à la seule condition d’écrire au verso de celui-ci, une formule appelée
"endossement".

L’endossement, appelé aussi " endos" est une formule par laquelle, le bénéficiaire du titre en
transmet la propriété et les droits qui en résultent à une autre personne, son créancier.

Celui qui transmet par endossement un quelconque effet de commerce pour se libérer d’une
dette, s’appelle le cédant.

Celui qui reçoit l’effet endossé est le créancier du cédant s’appelle le cessionnaire.

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Voyons, après ces généralités, les six (06) effets de commerce traités par le nouveau code du
commerce aux articles (389,465, 472,543 bis, 543 bis 8, 543 bis 18).

I. LE BILET A ORDRE :
Le billet à ordre est réglementé par les articles 465 à 471 du code du commerce. Il constitue
en fait un moyen libératoire peu connu et peu utilisé par les opérateurs commerciaux compte
tenu de la structure même de l’économie et du commerce Algériens. Ces opérateurs
privilégient le chèque.

Mais voyons ce qu’est le billet à ordre.

1. Formes et fonctions du billet à ordre :


Le billet à ordre se présente sous la forme d’un écrit au terme duquel une personne appelée
le souscripteur, promet de payer à l’ordre d’une autre personne, le bénéficiaire, une somme
d’argent déterminée en indiquant la date du paiement (appelée aussi l’échéance), ainsi que
la cause de l’obligation que couvre le paiement ordonné, c'est-à-dire la valeur fournie.

Selon le code du commerce article 465, le billet à ordre comporte comme autres indications
impératives (obligatoires) :

- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;


- Le lieu où le paiement doit s’effectuer ;
- Le nom de celui auquel (on dit à l’ordre duquel) le paiement doit être effectué ;
- L’indication de la date et du lieu où le billet à ordre est souscrit (C’est-à-dire le lieu de son
établissement).

Enfin, la signature de celui qui émet le billet à ordre et que nous avons appelé plus haut le
souscripteur.

Voyons ci-dessous comment se présente le billet à ordre

BILLET A ORDRE

Alger le 1er Juillet 2021 B.P 100.000 DA

Au trente décembre 2021 je paierai à Mr SAID ou à son ordre la somme de


cent mille dinars.

Le souscripteur

Signé

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La lettre de change, comporte dès sa création trois (03) personnes qui sont le tireur, le tiré et
le bénéficiaire.

Le billet à ordre quant à lui n’en comporte que deux (02) :

le souscripteur et le bénéficiaire. Le billet à ordre peut être assimilé à une reconnaissance de


dette.

La lettre de change comme nous le verrons aussi est dans tous les cas un titre à caractère
commercial. Le billet à ordre quant à lui n’a de caractère commercial que si la dette à
laquelle il se rapporte est elle-même de nature commerciale.

Toutefois, si le billet à ordre est de caractère civil, il peut pour les litiges qu’il peut faire
naître, être examiné par le juge commercial.

Il faut aussi signaler que les règles de la provision concernant la lettre de change sont
inapplicables au billet à ordre. La notion de provision sera également examinée au chapitre
prochain.

Par ailleurs, l’aval (garantie donnée pour un paiement) peut également être donné au titre du
billet à ordre pour le souscripteur de ce billet. C’est ainsi que le billet à ordre se rapproche
de la lettre de change par sa forme, par ses possibilités d’endossement, par ses garanties et
modalités de paiement.

2. Validité et endossement du billet à ordre :


En règle générale, tout billet à ordre ne comportant pas l’ensemble des énonciations prévues
à l’article 465 du code du commerce est réputé ne pas valoir comme billet à ordre sauf pour
ce qui concerne la date.

En effet, selon le code du commerce, le billet à ordre dont l’échéance n’est pas indiquée, est
considéré comme payable à vue, c'est-à-dire à n’importe quelle date décidée par le
bénéficiaire.

Enfin, le billet à ordre susceptible d’endossement produit à ce titre, tous les effets de
l’endossement tels qu’expliqués en tête de ce chapitre.

Voyons, après avoir examiné l’essentiel du billet à ordre, ce que recouvre la notion de lettre
de change.

II. LA LETTRE DE CHANGE :


Dans les pays fortement industrialisés où l’argent circule vite et par grandes masses, le
règlement des opérations commerciales d’une certaine importance s’opère le plus souvent
par la remise de lettres de change appelées aussi "traites".

Pour l’historique, la lettre de change ainsi que le chèque seraient d’origine Italienne, créés et
utilisés dans le commerce en Italie à partir du quatorzième siècle. L’endossement qui permet
la circulation de ces titres daterait de la même époque.

Voyons donc ce qu’est la lettre de change.

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1. Caractéristiques et mentions essentielles de la lettre de
change :

On trouve dans le code du commerce aux articles 389 à 464, l’ensemble des dispositions se
rapportant à la lettre de change.

Cet effet de commerce appelé aussi "traite", consiste en une injonction (ou ordre) de payer,
adressée par une personne appelée tireur, à une personne appelée tirée, au bénéfice d’une
troisième personne appelée bénéficiaire, ou porteur, ou parfois preneur. Cette injonction
indique l’échéance du paiement ainsi que le niveau de la valeur fournie.

La rédaction de la lettre de change se présente ainsi :

Lettre de change

Alger le 28 Juin 2021

Veuillez payer à l’ordre de M.SAID (le bénéficiaire) commerçant à


Blida, au 30 Septembre 2021 la somme de quatre cent mille dinars
Algériens, valeur reçue en marchandises.

A.M.Mohiédine (tiré) M.Ouali

Commerçant à Alger (Signature du tireur)

Il convient de signaler que le tireur et le bénéficiaire dans la relation d’affaire triangulaire


résultant de la lettre de change, peuvent représenter la même personne. En effet le tireur
peut intimer au tiré de payer à son propre ordre.
2.L’utilité de la lettre de change :Lettre de change
La relation triangulaire signifie que la lettre de change fait intervenir au minimum trois (03)
personnes dont deux Alger
redevables l’une
le 28 Juin 2015vis-à-vis de l’autre. On conçoit aussi que la lettre
de change joue la fonction de titre négociable auprès d’une quatrième personne qui apparaît
Veuillez payer à l’ordre de M.SAID (le bénéficiaire) commerçant à
plus ou moins rapidement.
Blida, au 30 Septembre 2004 la somme de quatre cent mille dinars
L’article 390 du codeAlgériens, valeur reçue
du commerce en marchandises.
énumère l’ensemble des énonciations que la lettre de
change doit contenir A.M.Mohiédine
et qui sont les(tiré)
suivantes : M.Ouali
- La dénomination de Commerçant
la lettre de àchange
Alger ; (Signature du tireur)
- Le nom de celui qui doit payer (le tiré) ;
- L’indication de l’échéance ;
- L’indication du lieu où le paiement doit être effectué ;
- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ainsi que la monnaie du
paiement ; 2.L’utilité de la lettre de change :
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ;

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3.Les garanties ordinaires et les garanties exceptionnelles de la lettre de
change :2.L’utilité de la lettre de change :Lettre de change

Alger le 28 Juin 2015


- L’indication de la date et du lieu où la lettre de change est créée ou établie (lieu de
création) ;
- La signature de celui qui émet la lettre de change et qui dans cette relation triangulaire
joue le rôle essentiel de tireur.

La lettre de change dans laquelle l’une des énonciations légales fait ; défaut ne vaut pas
comme telle, sauf pour ce qui concerne la date. En effet, la lettre de change qui ne
comporte pas d’échéance de paiement, est considérée comme traite payable à vue sur simple
présentation et à n’importe quelle date, par le bénéficiaire dans les trois (03) mois qui
suivent l’émission de la traite.

La lettre de change comporte diverses manières d’indiquer l’échéance de règlement. Elle est
payable selon l’une des formules suivantes :

a- A vue : Dans ce cas, le bénéficiaire porteur de la traite doit réclamer le paiement dans
le délai d’un an compté à partir de la date de l’émission de la lettre de change.

b- A un certain délai de vue : Dans cette hypothèse, la lettre de change devra être
présentée une première fois au tiré lui-même (personne physique, commerçant, ou personne
morale ; société) pour l’avertir et faire courir le délai. Puis ce délai expiré, la traite est alors
présentée une seconde fois pour avoir paiement.

c- A date fixe : Dans cette hypothèse, l’ensemble des parties à la lettre de change (tireur,
tiré et bénéficiaire) convient d’une date (jour, mois, année) à laquelle le bénéficiaire peut
présenter la traite au paiement. Le paiement est impératif à la date qui est retenue.

d- A un certain délai de date : Cette formule est un procédé particulier qui permet aux trois
(03) parties à la lettre de change, de fixer à partir du jour où expire le délai convenu, une
date à laquelle peut être présentée la traite, au paiement.

Il convient de préciser que si l’échéance du paiement coïncide avec un jour férié légal (jour
de repos hebdomadaire ou jour de fête légale), la lettre de change serait alors payable le
premier jour ouvrable qui suit et toujours dans la monnaie indiquée et au cours officiel du
jour.

En règle générale, le paiement de la lettre de change ne doit pas être fait avant l’échéance
qu’elle comporte.

Dans le cas aussi où le porteur de la lettre de change ne la présente pas au paiement lors de
l’échéance, le tiré a le droit au bout de deux (02) jours de délai complémentaire de
récupérer les fonds concernés et de les déposer à la caisse des dépôts et consignations
comme le stipule l’article 418.

En cas, par ailleurs de perte de la lettre de change, le porteur-bénéficiaire, doit par le biais
du greffe du tribunal, déclencher l’action d’opposition entre les mains du tiré (en possession
de la somme) afin de lui interdire de payer celui qui présenterait le titre trouvé, et aussi pour
permettre au bénéficiaire réel d’obtenir le paiement par ordonnance du juge.

Après avoir examiné le fonctionnement de la lettre de change, voyons à présent son utilité.
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2. L’utilité de la lettre de change :
La lettre de change ne réalise l’ensemble des utilités pour lesquelles elle est sensée avoir été
créée que dans les systèmes économiques complètement libéralisés et où l’opérateur jouit
d’une totale liberté d’action économique.

Essentiellement, la lettre de change peut remplir trois (03) fonctions différentes :

a- Comme moyen de transport d’argent et d’exécution d’un contrat de change ;


b- Comme moyen de paiement;
c- Comme instrument de crédit.

2.1- La lettre de change comme moyen de transport d’argent et


d’exécution d’un contrat de change : Cette application de change et de transport de
monnaie est la plus ancienne et, historiquement, la première fonction conférée à la lettre de
change. Elle remonte à la fin du moyen âge, et a donné son nom (change) à la traite. En
effet, à côte du change" manuel" qui a lieu " de la main à la main" chez un changeur qui
échange des pièces et billets de pays à monnaies différentes.

Il existe le change tiré qui suppose un certain trajet et que l’on peut définir comme étant un
contrat par lequel une personne s’engage, moyennant une somme reçue dans un certain lieu
ou un certain pays, de procurer une somme équivalente dans une autre monnaie, dans un
autre lieu, dans un autre pays.

Cette opération présentait à l’époque l’intérêt d’éviter des transports d’argent coûteux et
parfois peu sûrs. Cette fonction est de nos jours concurrencée par l’institution du mandat, du
virement, du chèque de voyage (ou traveller’s chèque), de cartes de crédit international,
etc.

Il faut dire que cette fonction de la lettre de change est très peu connue par les opérateurs
privés Algériens compte tenu de la structure juridique des échanges commerciaux que
réalisent ceux-ci avec les partenaires étrangers.

2.2 - La lettre de change comme moyen de paiement :Dans son rôle classique, la
lettre de change est un moyen de paiement. Pour l’exemple, supposons que monsieur "A"est
créancier de monsieur"B",monsieur "A"est aussi débiteur de monsieur"C" dans cette relation
"A"va tirer une lettre de change sur "B" à l’ordre de "C".Si monsieur "C" est débiteur d’un
autre monsieur "D", il endossera donc la traite à l’ordre de "D".Il faut simplement dire, que,
vu le développement des moyens de paiement, la lettre de change est surtout utilisée dans le
commerce international.

2.3- La lettre de change comme instrument de crédit :Pour l’intelligence de cette


fonction, imaginons une situation commerciale dans laquelle"A" est créancier de "B". "A" est
grossiste et "B"est détaillant. "A" a vendu à "B" des marchandises payables dans trois (03)
mois. Un crédit est nécessaire à "B" pour lui permettre de se libérer après avoir vendu une
certaine quantité des produits achetés.

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Par contre"A" a besoin d’argent tout de suite pour lui permettre de se réapprovisionner. La
technique de la lettre de change va permettre de trouver une solution favorable à tous et
même à une troisième personne qui est le banquier"C"."A" tirera donc une traite sur son
acheteur"B"au bénéfice du banquier"C" qui lui avancera le montant dû, déduction faite de
l’escompte.

L’escompte peut se définir comme étant la prime que réclame le banquier sur cette
opération.

Cette prime est supportée par le tiré. La lettre de change peut donc être utilisée comme
nous l’avons vu, comme instrument de crédit. Parfois, elle est utilisée en tant que telle dans
des circonstances extrêmement variées dont certains rendent la traite totalement irrégulière
notamment dans les cas où le tireur lance une traite sur une personne qui n’est pas
réellement son débiteur et qui n’a donc pas constitué de provision, il s’agit dans ces cas
d’effets de complaisance.

2.4- L’effet de complaisance :L’effet de complaisance est celui que le tiré consent à
accepter simplement pour rendre service au tireur, qui pourra en le faisant escompter (à
l’ordre du banquier bénéficiaire) se procurer de l’argent. Dans l’intention des parties, il ne
s’agit pas d’avoir des facilités de crédit auprès de la banque, étant entendu qu’avant
l’échéance, le tireur devra fournir au tiré la somme nécessaire pour rembourser le banquier
et honorer ainsi sa signature. Le tiré accepte ainsi de jouer le rôle du débiteur apparent.

Le procédé des effets de complaisance est surtout pratiqué par les commerçants à leurs
moments de trésorerie difficile. Les effets de complaisance sont, bien que pratiqués,
interdits et tombent sous la loi pénale concernant le délit d’escroquerie.

Après avoir examiné les différentes utilités de la lettre de change, étudions-les garanties qui
entourent cet effet de commerce.

3. Les garanties ordinaires et les garanties exceptionnelles de la


lettre de change :
La lettre de change est assortie, nécessairement, de diverses sortes de garanties, dont les
unes sont considérées comme ordinaires, les autres exceptionnelles.

Les garanties ordinaires sont la provision l’acceptation et la solidarité. Parmi les garanties
exceptionnelles, nous étudierons l’aval.

3.1- Les garanties ordinaires :Nous étudierons au titre de ce paragraphe : la provision,


l’acceptation et la solidarité.

a- La provision de la lettre de change :La provision est traitée au niveau de l’article 395 du
code du commerce. Cette provision peut être définie comme étant la valeur remise par le
tireur au tiré et qui fonde ce dernier à payer la traite.

Le code du commerce stipule à l’article 395 "qu’il y a provision, si à l’échéance de la lettre


de change, celui sur qui elle est fournie est redevable au tireur ou à celui pour le compte de
qui elle est tirée, d’une somme au moins égale au montant de la lettre de change".

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Des dispositions de cet article découlent les conséquences suivantes :

- La provision est une créance de somme d’argent que le tireur a sur le tiré. La traite ne peut
donc porter que sur des sommes d’argent tout comme le billet à ordre ou le chèque ;

- La provision n’a pas besoin d’exister lors de la création de la lettre de change. Elle doit
par contre être constituée à l’échéance de la traite, c'est-à-dire au paiement ;

- En règle générale, la provision est faite par le tireur ;

- La preuve de la provision résulte de l’acceptation de la lettre de change et à fortiori de


son paiement.

b- L’acceptation de la lettre de change :On appelle acceptation, la formule par laquelle le


tiré s’engage à payer le montant de la lettre de change à celui ou à l’ordre duquel elle a été
établie ou au simple porteur, le jour de l’échéance. Le code du commerce traite de
l’acceptation aux articles 403 à 408.

Il y a lieu de souligner qu’il n’y a pas de formule universelle, normalisée ou définitive pour
exprimer l’acceptation. En général, le tiré chargé d’accepter la lettre de change se borne
simplement à écrire "j’accepte" ou " accepté" ou une formule quelconque équivalente, qui
signifie son acceptation mais qui est obligatoirement suivie de sa signature-autographe. La
traite est présentée à l’acceptation du tiré entre le moment de sa création et la date de son
échéance. Cette acceptation qui est apposée au recto de la lettre de change doit être datée
et assortie d’aucune réserve, ni condition.

L’acceptation de la lettre de change implique enfin les effets suivants :

- Le tiré devient débiteur de la traite ;


- Son engagement de payer relève du droit commercial ;
- Le tiré ne peut plus se prévaloir de réserves, ni conditions ;
- L’acceptation fait présumer l’existence réelle de la provision.

c- La solidarité dans la lettre de change :L’article 432 du code du commerce stipule que
"tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change sont tenus
solidairement envers le porteur".

Il existe donc une solidarité légalement déterminée entre tous les signataires de la lettre de
change. Cette solidarité fixée par le législateur confère à cette traite un crédit et une valeur
réels qui contribuent à en faciliter la circulation en toute sécurité. Le porteur de la lettre de
change, peut en conséquence, en cas de non-paiement à l’échéance, poursuivre à choix,
ensemble ou séparément tous les signataires de la traite.

Par l’examen de la solidarité, nous achevons l’étude des garanties ordinaires. Qu’en est-il de
l’aval en tant que garantie exceptionnelle de la lettre de change.

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3.2- L’aval, garantie exceptionnelle de la lettre de change :L’aval peut être
défini comme un engagement écrit, pris par une personne (physique, "un commerçant", ou
morale "une banque") de payer la traite au lieu et place du tiré ou de l’un des signataires
obligés et défaillants à l’échéance de règlement de traite. Les signataires susceptibles d’être
couverts par l’aval sont l’accepteur (tiré) s’il ne paie pas à l’échéance, le tireur ou endosseur
dans le cas où il n’arrive pas à rembourser le porteur comme le veut la loi dans le cas de la
traite impayée. Le code du commerce traite de l’aval au niveau du seul article 409.

La personne qui donne son aval, écrit habituellement sur la traite la formule "bon pour aval"
suivie de sa signature autographe. La personne physique ou morale (commerçant ou société
ou banque) qui donne l’aval s’appelle l’avaliseur. Cet aval peut être donné sur la traite elle-
même ou par acte séparé (lettre, déclaration écrite etc.…) et doit préciser le ou les
bénéficiaires de cette garantie, le tireur, le tiré-accepteur ou l’endosseur.

Si cet aval ne précise pas la personne pour laquelle il est donné, il est censé être donné pour
tous les intervenants dans la lettre de change. Le code du commerce, article 409 prévoit aussi
que l’aval peut être donné par une signature de la lettre.

En matière de responsabilité " le donneur d’aval est tenu de la même manière que celui dont
il s’est porté garant" stipule l’article 409.

L’intelligence des différentes garanties de la lettre de change permettra d’appréhender sans


difficultés les recours en matière de traite.

4. Les recours faute de paiement de la lettre de change :


En règle générale, le porteur de la lettre de change peut, à défaut de règlement par le tiré
ou par un intervenant, exercer son recours en garantie contre tous ceux qui ont signé la traite
après avoir fait dressé protêt (qui est un acte dressé par un huissier ou tout fonctionnaire
public habilité, par laquelle est constaté le non-paiement de la lettre de change).

Par son recours, le porteur de la traite peut réclamer :

- Le montant de la traite ;
- Les intérêts au taux légal fixé à dater de l’échéance ;
- Le remboursement des frais de protêt.

Pour garantir son règlement, le porteur de la lettre de change peut demander par le biais du
tribunal, une saisie conservatoire sur les biens (meubles ou immeubles suivant le montant
de la traite) de ses garants. Une saisie conservatoire est ordonnée par le président du
tribunal, c’est l’action par laquelle les biens du débiteur sont placés en situation de garantie
pour le créancier.

La saisie est conservatoire en ce sens que dès lors que le débiteur honore sa dette et se libère
vis-à-vis du créancier, la saisie grevant ses biens est aussitôt levée.

Il faut enfin conclure que le paiement intégral et régulier de la traite a pour effet de libérer
le tiré et tous les autres signataires, parties ou garants de la lettre de change.

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Le dernier effet de commerce à étudier est le chèque. Quant au warrant, celui-ci a fait
l’objet d’un examen approfondi au titre de la partie concernant les contrats commerciaux
(leçon n° 01).

Le warrant dans certains pays est considéré au même titre que les effets de commerce
(FRANCE, ITALIE, ETATS UNIS D’AMERIQUE).

III.LE CHEQUE :
Le code du commerce en ses articles 472 et suivants, assimile le chèque à un écrit qui, sous la
forme d’un mandat ou d’un ordre de paiement à vue, sert à effectuer le retrait, au profit du
tireur ou d’un tiers, de tout ou partie des fonds disponibles portés au crédit du compte du
tireur, chez le tiré (comptable ou celui qui garde l’argent du tireur).

Le tiré est défini par l’article 474 du code du commerce, comme étant une banque, une
entreprise, un établissement financier, le service des chèques postaux, le service des dépôts
et consignations, le trésor public, une recette de finances. La provision doit être constituée
par le tireur et mise entre "les mains" du tiré préalablement à toute émission de chèque.

L’absence de provision (chèque sans provision) est sévèrement sanctionnée et relève du droit
pénal.

Selon l’article 476 du code du commerce, le chèque est payable :

- A une personne dénommée avec ou sans clause expresse "à ordre". (cela peut être une
personne physique, exemple Mr SAID, ou morale, exemple la SONELGAZ, SAA…..) ;

- A une personne dénommée avec la clause "non à ordre" ou une clause équivalente ;

- Au porteur ;

- Le chèque au profit d’une personne dénommée avec la mention" ou au porteur" ou un terme


équivalent vaut comme chèque au porteur, le chèque sans indication du bénéficiaire vaut
comme chèque au porteur.

Après ces quelques généralités, examinons les procédures de paiement et de transmission du


chèque.

1. Transmission et paiement du chèque :


Normalement, le chèque est comme tous les effets de commerce, c'est-à-dire transmissible
par endossement. Par contre, s’il est au porteur ou à blanc, il se transmet de la main à la
main sans formalités particulières.

Le chèque étant payable à vue, c’est un document qui peut être présenté à l’encaissement
dès le jour de son émission. Néanmoins le chèque émis doit être encaissé :

- Dans un délai de (20) jours selon l’article 50 du code de commerce ;

- Dans un délai de trente (30) jours pour les chèques émis en Europe ou dans un pays riverain
de la méditerranée ;
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- Dans un délai de soixante-dix (70) jours si le chèque a été émis dans tout autre pays.

En matière de responsabilité de paiement, il appartient au tiré (qui est la banque, le centre


des chèques postaux, le service des dépôts et consignations, le trésor public ou tout autre
institution financière) de vérifier la légitimité du porteur, sa bonne foi, l’authenticité ainsi
que la conformité de la signature du tireur.

L’institution financière ou tiré qui paie un chèque régulier qui ne souffre d’aucune
opposition, est valablement libérée à l’égard du bénéficiaire. Par contre, la remise matérielle
du chèque n’équivaut pas paiement. Seul l’encaissement effectif en monnaie fiduciaire
(billets et pièces de monnaie) ou en monnaie scripturale (monnaie de compte- crédit porté en
compte) est définitivement libératoire.

2. Les formes particulières du chèque :


Le chèque comme moyen de paiement peut revêtir plusieurs formes. Il peut être barré,
postal, certifié ou de voyage.

2.1- Le chèque barré :C’est un chèque qui porte traits parallèles transversaux sur l’angle
supérieur gauche du document. Ces deux barres (signe conventionnel) ont pour fonction
d’interdire l’encaissement du chèque par un individu.

Le chèque barré ne peut être encaissé que par un banquier ou une institution financière qui
porte ensuite le montant au crédit du compte du client bénéficiaire. Le barrement peut être
spécial dans la mesure où il précise le nom du banquier chargé d’encaisser le chèque.

Le chèque barré utilise uniquement la monnaie scripturale puisqu’il déclenche à


l’encaissement un jeu d’écriture se traduisant par un virement du montant concerné, du
compte débité vers le compte crédité.

1.2- Le chèque postal :Le chèque postal est celui qui est tiré sur un bureau de poste, par
le titulaire d’un compte courant postal (C.C.P) ou par un usager qui a versé au guichet d’une
poste la provision correspondante. Il correspond à un envoi d’argent par voie postale.

1.3- Le chèque certifié :Le chèque certifié ou visé est celui sur lequel, la banque ou
l’institution financière sur laquelle il est tiré, garantit l’existence d’une provision
correspondant à la disposition du tireur.

La certification résulte de la signature du tiré au recto du chèque. Elle a pour effet de laisser
bloquer, la somme correspondante, au profit du porteur du chèque jusqu'à l’expiration du
délai normal de présentation de l’effet.

Cette pratique a aussi pour autre effet d’éviter un refus par le créancier, d’accepter le
chèque sous prétexte qu’il risque de ne pas être honoré.

Cette certification constitue une précaution dont s’entourent les créanciers pour éviter
d’avoir à se faire escroquer par des payeurs de mauvaise foi qui recourent à la pratique du
chèque sans provision.

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1.4- Le chèque de voyage :Le chèque de voyage ou" traveller’s chèques" est un
nouveau genre de titre de crédit qui a été inventé par les banquiers Américains vers les
années 1900.Ces chèques sont utilisés par les individus se rendant à l’étranger.

Ils se font établir dans une banque des titres qui expriment, en chiffres ronds, l’ordre adressé
par la banque à une banque étrangère, à ses agences ou à ses correspondants de payer la
somme indiquée sur le chèque à l’ordre du voyageur porteur du dit chèque. La formule
utilisée dans le chèque de voyage est "payer ce chèque sur notre crédit à l’ordres de….".

Durant son voyage, le porteur peut encaisser le montant de ses chèques aux guichets de
banques en apposant sur place sa signature.

Les correspondants en matière de chèque de voyage sont divers ; ce sont les banques, les
hôtels, appartenant aux grandes chaînes (HILTON, SOFITEL, SHERATON, etc…) les complexes
touristiques.
La banque "Américain Express" s’est spécialisée dans les opérations de chèques de voyage.

Concernant la nature juridique des chèques de voyage, une importante controverse a opposé
les différentes thèses et doctrines durant les années soixante. La question d’alors était
relative à leur statut juridique. La question a été réglée en 1963 à l’occasion d’un arrêt rendu
en France permettant à la jurisprudence de positionner définitivement le statut du chèque de
voyage assimilé à titre de créance à vue ou à court terme.

Ce titre exprime un engagement de payer de la part du banquier émetteur du traveller’s


chèque. Cet engagement sera tenu directement si le chèque de voyage est présenté à une
agence de la banque, soit tenu ultérieurement s’il est présenté à un correspondant (banque
étrangère, hôtel…) qui demandera ensuite au banquier émetteur du chèque d’honorer sa
signature.

IV. LES NOUVEAUX EFFETS DE COMMERCE :


Le nouveau code du commerce consacre ses articles 543 bis au 543 bis 18 aux nouveaux effets
de commerce qui sont :

- Le warrant ;
- Le titre de transport ;
- Le factoring.

1. Le Warrant :
Définition Les nouvelles dispositions du code de commerce définissent le warrant comme "
un bulletin de gage annexé au récépissé de marchandises déposées dans des magasins
généraux". (article 543 bis).

Ce warrant permet au déposant à qui il est délivré de donner en nantissement, la


marchandise qui en fait l’objet par un simple endossement au nom de son préteur.

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Il contient les noms ou raison sociale, profession ou objet social, domicile où siège social de
la personne physique ou morale concernée, ainsi que la nature des produits entreposés et les
indications propres permettant l’identification de la valeur (article 543 bis 2).

La formule de l’endos est la suivante :

BON POUR TRANSFERT DU PRESENT WARRANT A L’ORDRE DE :

M…………………………………………………………………..…

Profession……………………………………………………………

Adresse………………………………………………………………

pour garantie de la somme de : ……………………………………….

………………………………..….intérêts compris

Payable le ………………………………………….

À………………………………………......

Le ……………………………….

Vu et transcrit l’endos ci-dessus :


Le warrant apparaît ainsi comme un effet de commerce dans lequel se trouve incorporé le
………………Le…………………..
droit de gage (article 543 bis 2).

Le premier endossement doit être transcrit sur le registre du magasin général, qui à partir de
ce moment ne laissera
2.Leplus
titre sortir les marchandises
du transport (543 bis au 543sans retenir
bis 13) :BON le montant
POUR du prêt.
TRANSFERT
DU PRESENT WARRANT A L’ORDRE DE :
Si le porteur du récépissé refuse de payer le warrant à l’échéance, le porteur du warrant doit
M…………………………………………………………………..…
faire dresser protêt dans les formes habituelles des effets de commerce.

Ce protêt permet, passé unProfession……………………………………………………………


délai de (huit) 08 jours de procéder à la vente aux enchères
publiques des marchandises warrantées (articles 543 bis 4).
Adresse………………………………………………………………

pour garantie
Finalement, le récépissé-warrant estde la somme
composé dededeux
: ……………………………………….
titres : Le récépissé et le warrant qui
peuvent être transcris ensemble ………………………………..….intérêts
ou séparément par endossement compris et confèrent à leurs
titulaires respectifs des droits différents (propriété et gage).
Payable le ………………………………………….
2. Le titre du transport (543 bis au 543 bis 13) :
À………………………………………......

2.1- Définition :Le titre de transport est un


Le ……………………………….
titre représentatif de la propriété des
marchandises.
Vu et transcrit l’endos ci-dessus :
Il doit contenir les noms, raison sociale, profession, objet social ou raison sociale de la
personne physique ou morale chargeur ainsi que la nature de la marchandise et les indications
………………Le…………………..
permettant son identification et sa valeur.

2.2- Forme : Le titre de transport devient effet de commerce lorsqu’il est émis et où
2.Le titre du transport (543 bis au 543 bis
endossé au porteur ou à ordre.
13) :
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Il prend la forme d’effet de commerce que si la marchandise soit au cours de transport ou
arrivée à destination.

2.3- Transport :Le titre de transport comme tous les effets de commerce est
transmissible. Le titre de transport dans lequel est insérée une clause "à ordre" est
transmissible par voie d’endossement par la personne à l’ordre de laquelle il a été émis.

Le titre de transport émis "au porteur" est transmissible par la voie d’endossement à blanc ;
l’endossement doit être inscrit sur le titre ou sur une feuille qui y est attachée (allonge). Il
doit être signé par l’endosseur, la signature de celui-ci est apposée soit à la main, soit par
tout autre procédé non manuscrit.

Si l’endossement est en blanc le porteur peut :

- Remplir le blanc, soit de son nom, soit du nom d’une autre personne ;

- Endosser le titre de nouveau en blanc ou, à une autre personne ;

- Remettre le titre à un tiers, sans remplir le blanc et sans l’endosser.

Les autres dispositions régissant l’endossement de la lettre de change lui sont applicables.
Egalement lui sont applicable les dispositions régissant le billet à ordre.

3.Le factoring : (543 bis 14 – 543 bis 18)


3.1-Définition : « Le factoring est un acte aux termes duquel une société spécialisée,
appelée " FACTOR" devient subrogée aux droits de son client, appelée adhérent, en payant
terme, à ce dernier, le montant intégral d’une facture à échéance fixe résultant d’un contrat
et en prenant à sa charge, moyennent rémunération les risques de non remboursement »
Le code de commerce régit le factoring dans les articles de 543 bis 14 à 543 bis 18De ces
articles on peut définir le factoring comme un acte par lequel un établissement de crédit
spécialisé, appelé « factor », achète les créances détenues par une entreprise sur ses clients.
Les créances sont ainsi transférées au factor par subrogation et l'entreprise se trouve
totalement déchargée de l'encaissement des sommes dues.

L'opération consiste donc pour le fournisseur à céder au factor ses factures en échange de
quoi ce dernier lui consentira une avance sous déduction des intérêts et commissions .Le
vendeur accorde au factor l'exclusivité de l'affacturage de toutes ses créances. Le factor se
charge de l'encaissement des créances.

En contrepartie, le factor avance au vendeur le montant des créances cédées moyennant le


paiement de commissions (rémunération). En cas d'impayés, le risque est assuré par le factor
qui ne peut se retourner contre le vendeur.

3.2- Avantages du factoring : Le factoring présente trois avantages principaux :


- C'est un procédé de recouvrement efficace puisque le factor décharge le vendeur du souci
de la gestion du poste clients et de l'encaissement des sommes dues ;

TAG0721/SEMESTRE II DROIT.COMMERCIAL «PROPRIETE CNFEPD» PAGE 126


-C'est une technique de mobilisation du poste client et ce quel que soit le mode de règlement
convenu avec l'acheteur ;

-C'est une garantie de bonne fin puisque le factor s'engage à payer au vendeur les factures
qu'il a émises. Le risque d'insolvabilité de l'acheteur et le risque de non-paiement à
l'échéance sont pris en charge par le factor sauf faute du fournisseur.

3.3-Transmission :La transmission au factor des droits de créances commerciales doit être
modifiée immédiatement au débiteur par lettre recommandée avec accusé de réception.

3.4-Transfert de paiement :Le factor et l’adhérent organisent librement par voie


conventionnelle, les modalités pratiques des transports de paiement correspondant aux
produits de cessions.

3.5-Conditions d’émissions : Le code de commerce stipule que le contenu et les


conditions d’émission des factures à échéances ainsi que les conditions d’habilitations des
sociétés pratiquant le factoring seront fixés par voie réglementaire, mais jusqu’à aujourd’hui
les textes réglementaires n’ont pas apparu.

CONCLUSION :
Nous venons d’étudier les différents effets de commerce consacrés par le code Algérien du
commerce. Il convient de rappeler que ces effets utilisés dans les transactions commerciales
permettent d’éviter le transport et la manipulation de grandes quantités d’argent, lesquelles
grâce à ces effets de commerce sont transférées de comptes à
comptes, des débiteurs aux créanciers, d’un même pays ou de pays différents.

Par simples jeux d’écritures, les comptes des opérateurs économiques et commerciaux sont
débités ou crédités selon qu’ils payent une dette où qu’ils recouvrent une créance.

Grâce donc à ces effets de commerce, les liquidités financières circulent entre opérateurs
économiques et commerciaux sans qu’elles ne quittent les circuits des différentes institutions
financières parmi lesquelles certaines fructifient les masses d’argent qu’elles détiennent en
dépôt. Cet argent mobilisé en permanence n’est donc pas thésaurisé (gelé, conservé de
manière infructueuse), au contraire, il contribue par sa disponibilité sur les circuits financiers
à multiplier des possibilités de création d’emplois créateurs de richesse. Ne dit-on pas que le
crédit est le moteur de toute économie ?

Les effets de commerce contribuent aussi de manière décisive à la sécurité des transactions
commerciales grâce aux différentes garanties dont le législateur les a assortis.

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EXERCICES AUTO-CORRIGES :
REPONSES
N° QUESTIONS
VRAI FAUX
Celui qui endosse et transmet un effet de commerce
01
s’appelle le cédant.
Celui qui reçoit un effet de commerce endossé est le
02
créancier du cédant et s’appelle cessionnaire
L’endossement est le procédé qui permet de transférer
03 un droit de propriété que procure un effet de
commerce
Le billet à ordre est un effet qui permet à une
04
personne de se libérer d’une dette.
La personne qui établit un billet à ordre s’appelle le
05
souscripteur.
La signature du billet à ordre par le souscripteur est
06
impérative.
Le billet à ordre peut ne pas comporter le nom du
07
bénéficiaire
Le billet à ordre ne peut pas être assimilé à une
08
reconnaissance de dette.
09 Le billet à ordre peut être un titre à caractère civil.

La lettre de change crée une relation commerciale


10
triangulaire
Les trois premières personnes de la lettre de change
11
sont le tireur, le tiré et le bénéficiaire.
La lettre de change qui ne comporte pas d’échéance
12 est considérée comme payable à vue.

Dans le paiement à délai de vue l’échéance doit être


13
fixée avec le tiré
Le paiement de la lettre de change peut être fait avant
14
l’échéance qu’elle comporte.
Si la traite n’est pas mise en paiement, le tiré peut
15 toujours après l’échéance retirer les fonds et les placer
à la caisse des dépôts et consignations.
En cas de perte de la lettre de change, le porteur n’a
16
plus aucun recours.
En cas de perte de la traite, le porteur peut en obtenir
17
paiement par ordonnance du juge

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La lettre de change remplit trois fonctions
essentielles : comme moyen de transport d’argent et
18
d’exécution d’un contrat de change comme moyen de
paiement, comme instrument de crédit.
La fonction initiale de la lettre de change est
19 précisément le change pour éviter les transports de
monnaie
L’escompte consiste en la remise de la lettre de change
au banquier qui avance le montant de la traite
20
diminuée d’une prime, commission appelée aussi agio
qu’encaisse le banquier.
La provision de la lettre de change est considérée
21 comme étant la valeur remise par le tireur au tiré et
qui fonde ce dernier à régler la traite.
La provision doit impérativement exister au moment de
22
la création de la lettre de change
l’acceptation de la traite est l’engagement du tiré à
23
payer le montant de la lettre de change à l‘échéance.
L’acceptation implique que le tiré devient débiteur et
24 que la provision a été réellement constituée.

Il existe en cas de litige une solidarité entre tous les


25
signataires de la lettre de change
En cas de difficultés, le porteur de la lettre de change
26 peut poursuivre au choix ; ensemble ou séparément
tous les signataires de la traite.
L’aval est l’engagement pris par une personne de payer
27 la traite en cas de défaillance à l’échéance de l’un des
signataires.
Le porteur de la traite peut exercer recours en garantie
28
contre tous ceux qui ont signé la traite.
Le chèque dès qu’il est émis doit être encaissé en
29
ALGERIE dans un délai d’un mois.
C’est le tiré qui vérifie la légitimité du porteur du
30 chèque, sa bonne foi, ainsi que l’authentique et la
conformité de la signature du tireur.
Le chèque barré peut être encaissé par une personne
31
physique, un particulier
Le chèque barré ne peut être encaissé que par une
32 banque ou une institution financière pour le compte du
bénéficiaire.
Le barrement est dit spécial s’il indique le nom d’un
33 banquier autorisé à encaisser le chèque.

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Le chèque barré ne peut utiliser que de la monnaie
34
scripturale (virement entre comptes).
Le chèque certifié est le chèque visé par la banque qui
35 garantit l’existence en compte d’un montant égal à celui
porté sur le chèque.
La certification permet de bloquer au profit du
36
bénéficiaire du chèque la somme portée sur le chèque.
La certification a pour effet d’éviter un refus, par le
37 créancier, d’accepter le chèque sous prétexte qu’il risque
de ne pas être honoré.
Le chèque de voyage peut être encaissé dans d’autres
38 banques et d’autres institutions non financières (tels les
hôtels).
Le protêt est l’acte dressé par un huissier ou un
39 fonctionnaire public habilité et par lequel est constaté le
non-paiement de la lettre de change.
La saisie conservatoire de biens est levée dès que le
40
débiteur honore sa dette.
Le warrant dans certains pays à économie libérale, a le
41
statut d’effet de commerce
L’émission d’un chèque suppose, un tireur, un tiré et un
42
bénéficiaire.
Dans le chèque, le tiré est toujours un établissement
43
financier (banque, trésor, CCP).
44 Le chèque sans provision relève du droit pénal.
Le chèque comme tous les effets de commerce est
45
transmissible par endossement.
Le chèque ne peut pas être transmis de la main à la main,
46
sans formalités
Le chèque dès qu’il est émis, s’il n’est pas daté n’est
47
astreint à aucune échéance.
Au plan juridique, le chèque de voyage est assimilé à un
48 titre de créance à vue et à court terme.
Le chèque de voyage est utilisé par les Algériens
49

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REPONSES :
01 VRAI 29 VRAI
02 VRAI 30 VRAI
03 VRAI 31 FAUX
04 VRAI 32 FAUX
05 VRAI 33 VRAI
06 VRAI 34 VRAI
07 FAUX 35 VRAI
08 FAUX 36 VRAI
09 VRAI 37 VRAI
10 VRAI 38 VRAI
11 VRAI 39 VRAI
12 VRAI 40 VRAI
13 VRAI 41 VRAI
14 FAUX 42 VRAI
15 VRAI 43 VRAI
16 VRAI 44 VRAI
17 VRAI 45 VRAI
18 VRAI 46 FAUX
19 VRAI 47 VRAI
20 VRAI 48 VRAI
21 VRAI 49 VRAI
22 FAUX
23 VRAI
24 VRAI
25 VRAI
26 VRAI
27 VRAI
28 VRAI

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LEÇON N°10 : FAILLITE – REGLEMENT JUDICIAIRE –
LIQUIDATION DES BIENS ET BANQUEROUTES

INTRODUCTION :
Le code du commerce algérien consacre le livre III à la faillite, au règlement judiciaire, à la
réhabilitation commerciale, à la banqueroute simple et frauduleuse et aux autres infractions
connexes à la faillite.

Les différentes situations juridiques que nous allons étudier, peuvent concerner tout
commerçant, toute personne morale de droit privé, même non commerçante, qui cesse ses
paiements stipules l’article 215 du code du commerce.

L’ampleur du thème est telle que la partie qui lui sera consacrée sera structurée selon le plan
ci-dessous à travers lequel est recherchée la plus grande conformité avec la démarche
adoptée par le code du commerce algérien.

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OBJECTIF DE LA LECON :
A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable d’appliquer les textes réglementaires
relatifs à la faillite et au règlement judiciaire.

PLAN DE LA LEÇON :

I- LA FAILLITE ; LA LIQUIDATION DES BIENS ; LE REGLEMENT JUDICIAIRE

II- PROCEDURE DE LA LIQUIDATION DES BIENS ET DU REGLEMENT JUDICIAIRE


1- La cessation des paiements
2- La saisine du tribunal
3- La nécessite d’un jugement

III- LE JUGEMENT : SON CONTENU ET SES EFFETS


1- Le choix entre la liquidation des biens et le règlement judicaire
2- Nature, publicité et contenu du jugement de faillites
3- Les voies de recours en matière de faillite et de règlement judiciaire
4- les organes de la faillite et du règlement judiciaire
5- Les effets du jugement prononçant la faillite ou le règlement
6- La masse et son hypothèque
7- La production et la vérification des créances
8- Les effets de la liquidation des biens et du règlement judiciaire a l’égard de certains
créanciers

IV-LES SOLUTIONS DE LA FAILLITE ET DU REGLEMENT JUDICIAIRE


1- Notions sur le concordat
2- Les effets du concordat
3- L’annulation et la résolution du concordat
4- La mutation ou la conversion du règlement judiciaire en liquidation des biens
5- L’union des créanciers
6- Les autres formes de clôture

V- LA REHABILITATION COMMERCIALE

VI- LES BANQUEROUTES ET AUTRES INFRACTIONS


1- La banqueroute simple
2- La banqueroute frauduleuse
3- Les infractions connexes a la faillite

CONCLUSION
EXERCICE AUTO-CORRIGE
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I.LA FAILLITE ; LA LIQUIDATION DES BIENS ; LE REGLEMENT
JUDICIAIRE

1. Notions générales sur la faillite :

Le nom de faillite provient du mot latin « fallère »qui veut dire tromper. La faillite désigne
la situation de tout commerçant et de toute personne morale de droit privé même non
commerçante qui cesse ses paiements.

La faillite et le règlement judiciaire ne concernent en règle générale que les commerçants ou


les entreprises commerciales. Le non commerçant qui se trouve dans l’impossibilité d’honorer
ses dettes se trouve en situation de déconfiture régie par le droit civil. Le failli est présumé
en faute et est frappé de multiples déchéances. Si par contre, il est relevé à la charge du
failli de graves négligences, celui-ci est considéré en situation de banqueroute simple (article
370) du code du commerce.

Si par ailleurs, le commerçant a commis volontairement des manœuvres et actions


frauduleuses au préjudice de ses créanciers, sa situation de faillite s’aggrave en banqueroute
frauduleuse et est passible du droit pénal (articles 383 et 384 du code pénal).

Lorsque le patrimoine du failli a été liquidé, il appartient à la masse de donner une solution à
la faillite, soit en accordant au failli- débiteur un concordat (c'est-à-dire des facilités qui lui
permettront de reprendre la direction de son entreprise), soit en le refusant. Dans le cas du
refus, le syndic réalise la vente du patrimoine du failli et distribue le produit de la vente
entre les créanciers à hauteurs de leurs créances respectives. C’est la liquidation des biens du
commerçant admis en faillite.

La déconfiture d’un non- commerçant ne donne pas lieu à une déclaration judiciaire ; elle
n’implique ni échéance, ni banque- route ; aucune procédure d’ensemble n’est organisée
pour protéger les créanciers et de maintenir l’égalité entre eux.

Il leur appartient d’assigner en justice leur débiteur et de produire la preuve de l’existence


de la créance revendiquée.

Ces différences et la codification minutieuse de la faillite, se justifient dans la mesure où


l’insolvabilité d’un commerçant qui a fait un large appel au crédit, peut avoir pour résultat,
de réunir un grand nombre d’autres commerçants qui lui ont consenti le crédit en question.

Après ces quelques notions générales sur la faillite, la déconfiture et le règlement judiciaire,
voyons à présent leur évolution au plan historique.

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II.PROCEDURES DE LIQUIDATION DES BIENS ET DU
REGLEMENT JUDICIAIRE :

Selon l’article 215 du code du commerce, tout commerçant, qu’il soit personne physique ou
morale, ayant cessé ses paiements est en état de faillite à moins qu’il n’obtienne un
règlement judiciaire. Ce bénéfice ne peut lui être accordé que par un jugement.
Donc quel que soit le cas, faillite ou règlement judiciaire, la procédure ne peut être ouverte
que par décision judiciaire après déclaration de cessation de paiements qui peut être faite
soit par le commerçant lui-même dans un délai de quinze (15) jours (articles 215), soit sur
l’assignation d’un héritier si le commerçant failli est décédé (article 219).

L’ouverture de liquidation de biens ou de règlement judiciaire ne peut être mise en œuvre


qu’à trois conditions qui sont :

- La cessation de paiements ;
- La saisine du tribunal ;
- La nécessité d’un jugement.

1- La cessation de paiements :
La cessation de paiements constitue un état de fait laissé à l’appréciation du juge. L’état de
cessation de paiement du commerçant se manifeste le plus souvent par des protêts, des
poursuites contre le commerçant ou par l’usage par celui –ci d’effets de complaisance
(chèques sans provision, reconnaissances de dettes…).

Le code algérien du commerce, article 218, subordonne la prononciation de la faillite à un


examen de la situation exacte du commerçant qui doit produire lors de la déclaration :

- Un état de situation ;
- Un état des engagements ;
- Un état chiffré des créances et des dettes ;
- Un état estimatif du patrimoine.

Ce contrôle de la situation du commerçant par le tribunal se révèle utile pour éviter que les
créanciers ne réclament la faillite de commerçants débiteurs mais souvent solvables.

Dans le principe, seule la cessation de paiement suffit pour que le commerçant soit mis en
faillite. Malgré ce principe, le juge tient compte de la solvabilité globale du commerçant en
s’attachant à la situation d’ensemble de ce dernier pour le prononcé du jugement.

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2- La saisine du tribunal :
Le tribunal du domicile du commerçant, peut être saisi soit par une déclaration du
commerçant débiteur, soit à la suite d’une assignation par un créancier soit par un héritier en
cas de décès du commerçant en cause. Le tribunal peut également se saisir d’office après
avoir entendu le commerçant en cessation de paiements (article 216).
La déclaration du débiteur doit être faite dans les quinze (15) jours qui suivent la date de
cessation de paiements.

Pour les sociétés, la déclaration doit être faite par l’un de ses représentants habilités.

A cette déclaration doivent être joints les différents documents et états, prévus à l’article
218.
Si ce délai n’est pas respecté, le commerçant risque la banqueroute.

Avant de décider de la faillite ou du règlement judicaire, le président du tribunal peut en


vertu de l’article 221 du code du commerce, ordonner une instruction de la situation du
débiteur afin de recueillir tous les renseignements nécessaires sur sa situation réelle et sur
ses agissements antérieurs qui l’ont conduit à l’état de cessation de paiements.

Il convient de rappeler que le tribunal compétent est celui du domicile du commerçant ou du


siège social de l’entreprise.

3. Nécessite d’un jugement :

Il a été rappelé plus haut que l’ouverture d’une procédure de faillite ou de règlement
judiciaire requiert outre l’état de cessation de paiements et la saisine du tribunal, un
jugement déclaratif de faillite ou de règlement judiciaire rendu par le président du tribunal
en première audience s’il constate la cessation de paiements.

La nécessité du jugement de déclaration de faillite condamne la théorie de la faillite de fait


ou de faillite virtuelle.

Le code du commerce précise donc qu’en l’absence d’un jugement, le règlement judiciaire
ou la liquidation des biens ne résultent pas du simple fait de la cessation des paiements
(article 225). L’ouverture de l’une des deux procédures requiert un jugement précis. Ces
restrictions ont pour objectif de mettre un terme aux faillites abusives et frauduleuses dans
certains cas.

Après avoir examiné la procédure d’ouverture de la liquidation des biens et du règlement


judiciaire, voyons à présent le contenu du jugement ainsi que ses effets.

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III. LE JUGEMENT, SON CONTENU ET SES EFFETS
L’article 222 du code du commerce stipule que « le tribunal, s’il constate la cessation des
paiements, en détermine la date et prononce le règlement judiciaire ou la faillite ».

Que recouvrent donc les notions de règlement judiciaires et de faillite ?

1- Le choix entre la liquidation des biens et le règlement


judicaire :

1.1- Condition dans lesquelles le règlement judiciaire peut être prononce :


Le règlement judiciaire est une faveur que le tribunal accorde dans certains cas au
commerçant débiteur qui le sollicite. Ses créanciers ne peuvent le solliciter à sa place alors
même qu’ils jugeraient le règlement judiciaire plus conforme à leurs intérêts que la faillite
de leurs débiteurs.

Pour obtenir le règlement judiciaire, le débiteur doit dans les quinze (15) jours de la
cessation de ses paiements, présenter une requête au tribunal (statuant en matière
commerciale) de son domicile et y joindre les différents documents prévus par l’article 218.
Le règlement judiciaire peut être accordé au débiteur alors même que ses créanciers
l’auraient assigné déclaration de faillite. Le tribunal saisi de la requête du débiteur, le
convoque pour fournir les explications. Il est entendu en personne.

En plus de cette convocation, le tribunal peut ordonner une instruction de la situation du


débiteur. Le tribunal est par ailleurs libre de refuser le règlement judiciaire sollicité à
condition de motiver valablement son refus.

Le règlement judiciaire est accordé au débiteur qui propose un concordat sérieux. Le


concordat est un arrangement par lequel les créanciers d’un commerçant en état de cessation
de paiements lui font des concessions pour lui permettre de redresser et de continuer son
entreprise commerciale.

Le règlement judiciaire peut également être accordé à la société, personne morale qui le
sollicite dans les mêmes conditions que le commerçant.

Dans le cas où il n’est pas accordé, le commerçant personne, physique ou morale n’est alors
mis en faillite.

1.2- Conditions dans lesquelles la faillite peut être déclarée: Le jugement


déclaratif de faillite peut être provoqué soit par le débiteur lui- même, soit par ses
créanciers, soit par ses héritiers ; il peut être aussi rendu d’office. Ces quatre hypothèses
vont être examinées.

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- Le dépôt de bilan :Le code du commerce (articles 215 et 218) prescrit au commerçant qui a
cessé ses paiements d’en faire la déclaration au tribunal et d’y déposer son bilan dans un
délai de quinze (15) jours. Le débiteur en observant cette disposition peut demander en
même temps, comme il a été examiné, un règlement judiciaire. Si le tribunal après examen
de la situation du débiteur, juge celle-ci grave, il déclare la faillite qui implique la liquidation
des biens du failli.

- L’assignation des créanciers : Le plus souvent, la faillite sera provoquée par des créanciers
qui peuvent soit assigner le commerçant, soit saisir le tribunal par simple requête (article
219). Ce droit appartient à tout créancier quelle que soit la nature de sa créance,
commerciale ou civile et quel que soit son montant.

- La déclaration d’office : Le tribunal peut déclarer la faillite d’office (article 219 du code du
commerce). Cette mesure est prise généralement pour des motifs d’ordre public ou dans
l’intérêt des créanciers. Le tribunal use souvent de cette faculté à la suite d’une
condamnation pénale du commerçant ou à la suite d’une enquête sur la situation d’un
commerçant notoirement en difficulté ou en fraude.

- Faillite après décès : Lorsqu’un commerçant décède alors qu’il était en état de cessation
de paiements, sa faillite peut être soit prononcée d’office par le tribunal, soit demandée par
ses créanciers dans l’année qui suit son décès (article 219) c.co. Elle peut être aussi
provoquée par ses héritiers dans un délai d’un an à partir du décès (article 219) code du
commerce.

Après l’étude des notions de faillite et de règlement judiciaire, examinons à présent la


nature, la publicité et le contenu des jugements qui en résultent.

2- Nature, publicité et contenu des jugements de faillite :

Le jugement déclaratif de faillite ou de règlement judiciaire constate la cessation des


paiements du commerçant et crée pour ce dernier un état nouveau, celui de faillite ou du
règlement judiciaire, c’est la raison pour laquelle ce jugement doit être porté à la
connaissance du public pour ne léser personne.

2.1- Publicité du jugement de faillite ou de règlement judiciaire:L’article 228


du code du commerce prescrit plusieurs formalités de publicité du jugement. Un extrait du
jugement doit être affiché dans la salle des audiences du tribunal pendant trois (03) mois. Ce
même extrait doit être inséré au bulletin des annonces légales qui publie aussi les mentions
de faillite ou de règlement judiciaire faites au registre de commerce.

Par ailleurs, la même publicité par affichage d’un extrait de jugement doit être faite aux
lieux où le débiteur possède des établissements commerciaux. La publicité prescrite en
matière de faillite et de règlement judiciaire est faite d’office par le secrétaire greffier du
tribunal ayant rendu le jugement.

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Il convient de retenir que les effets de la faillite vus ne sont pas subordonnés à
l’accomplissement des formalités de publicité. Ces effets ce produisent dès le jour où le
jugement est rendu (article 231) du code du commerce.

Toutefois pour les jugements soumis aux formalités de publicité, le délai d’opposition au
jugement, qui est de dix (10) jours dans tous les cas (article 234) c.co, ne court que du jour
où la formalité de publicité requise (insertion au bulletin des annonces légales) a été
effectuée.

2.2- Contenu du jugement déclaratif de faillite : Le dispositif du jugement


déclaratif de faillite nomme un juge commissaire ainsi qu’un syndic désigné parmi les
greffiers du tribunal et qui exerce à la place du failli les droits et actions sur les biens à
liquider. Le jugement qui prononce la faillite peut également prescrire l’apposition de scellés
sur les caisses, portefeuilles, livres, papiers, meubles, effets et magasins du débiteur
personne physique.

S’il s’agit d’une personne morale en faillite, le jugement déclarant sa faillite peut ordonner
l’apposition de scellés sur les biens de l’ensemble des associés (article 258) c.co. Il fixe
également la date à laquelle a eu lieu la cessation des paiements. A défaut de la
détermination de la date de cessation des paiements, celle-ci est réputée avoir eu lieu à la
date du jugement. En cas de faillite, le jugement prononce enfin la liquidation des biens du
débiteur.

2.3- Contenu du jugement d’ouverture du règlement judiciaire:Le jugement qui


ordonne le règlement judiciaire comporte la nomination d’un juge-commissaire (article 235
c.co), chargé de surveiller et de contrôler les opérations et la gestion du règlement
judiciaire. Ce juge-commissaire recueille tous les éléments d’informations utiles sur la
situation réelle du débiteur admis en règlement judiciaire ainsi que ses employés, créanciers
et toute autre personne.

Le juge-commissaire fait obligatoirement au tribunal, le rapport de toutes les contestations


que le règlement judiciaire peut faire naître. Ce jugement fixe également la date de
cessation des paiements par le débiteur.

Les différents jugements rendus par la justice ainsi que les appréciations des juges soulèvent
dans bien des cas, certains créanciers.

Quelles sont donc les voies de recours dont disposent les contestataires contre ces
jugements ?

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3- Les vois de recours en matière de faillite et de règlement
judiciaire :
Les voies de recours en matière de faillite et de règlement judiciaire sont celles du droit
commun, c'est-à-dire l’opposition et l’appel. Toutefois, ces voies de recours ne sont pas
toujours possibles et sont parfois soumises à des règles spéciales.

3.1- L’opposition :L’opposition doit être faite au greffe du tribunal sur simple requête,
dans les dix (10) jours qui suivent le prononcé de la décision contestée (article 231) du code
du commerce.

3.2- l’appel:L’appel est soumis selon l’article 234 du code du commerce à un délai de dix
(10) jours à compter du jour de la notification de la décision en matière de faillite et de
règlement judiciaire.

Après avoir examiné les voies de recours contre les jugements rendus, quels sont les organes
qui réalisent la faillite et le règlement judiciaire ?

4- Les organes de la faillite et du règlement judiciaire :


Le jugement déclaratif de faillite ou d’ouverture du règlement judiciaire nomme les organes
qui ont pour mission de mener les opérations de réalisation de la faillite (par liquidation des
biens) et du règlement judiciaire par le concordat.

Le code du commerce prévoit aux articles 235, 239 et 240 trois types d’organes de la faillite
et du règlement judiciaire qui sont :

- Le juge – commissaire ;
- Le syndic ;
- Les contrôleurs.

4.1- Le juge- commissaire:Le juge- commissaire est un membre du tribunal, désigné par
le jugement. Il a pour missions de contrôler et d’accélérer les opérations de liquidation des
biens ou de règlement judiciaire. Il est tenu de faire rapport au tribunal de toutes les
contestations survenues au cours de l’opération. Il peut être amené à donner certaines
autorisations et de statuer sur diverses réclamations. Il convoque et préside les assemblées
des créanciers du failli (articles 235 à 237).

4.2- Les contrôleurs: L’article 240 du code du commerce prévoit que les contrôleurs
sont désignés parmi les créanciers du failli. Ils sont nommés par ordonnance du juge-
commissaire.

L’article 241 énumère les fonctions des contrôleurs qui sont chargés de vérifier la
comptabilité et l’état de situation du débiteur ainsi que d’assister le juge-commissaire dans
sa mission de surveillance des opérations réalisées par le syndic.

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Les contrôleurs ne peuvent en aucun cas être choisis parmi les parents du débiteur et leurs
fonctions sont gratuites. Ils peuvent être révoqués par le juge-commissaire sur avis ou
proposition de la majorité des créanciers (articles 240,241).

4.3- le syndic: Le syndic forme la cheville ouvrière de toute l’instruction. Il convient


cependant, d’indiquer la différence essentielle qu’il faut établir à propos des missions du
syndic selon qu’il s’agit d’un règlement judiciaire ou d’une faillite impliquant une liquidation
des biens.

Dans le cas du règlement judiciaire, le syndic a pour rôle d’assister le débiteur pour tous les
actes qu’il accomplit concernant l’administration de ses biens.

Dans le cas d’une liquidation de biens, le failli qui est dessaisi de l’administration de ses biens
est représenté par le syndic, qui pendant toute la durée de la procédure exerce seul les droits
et actions du débiteur concernant son patrimoine dans le but de sa liquidation.

L’article 5 et 6 de l’ordonnance n° 96-23 relatives au syndic administrateur judiciaire, est


désigné par un arrêté du Ministre de la justice, d’une liste nationale, dont ne peuvent être
inscrit que les commissaires aux comptes, et experts comptables et les experts
spécialistes dans les domaines financiers, agricoles, commerciaux, maritimes, et industriels
ayant au moins 5 ans d’expérience en cette qualité.

Après avoir examiné les organes de la faillite et du règlement judiciaire, étudions le


jugement prononçant la faillite ou le règlement judiciaire à travers les effets qu’il produit.

5-Les effets du jugement prononçant la faillite ou le règlement :


Les conséquences résultant du jugement prononçant la faillite ou le règlement judicaire sont
nombreuses et importantes.

- Il constitue les créanciers en assemblée appelée la masse qui est représentée par le syndic
qui seul agit en son nom et peut l’engager.

- Le débiteur est soumis dès le prononcé du jugement aux interdictions et déchéances


prévues par la loi. Ces dernières durent jusqu’à réhabilitation du débiteur (articles 243).

- Le juge-commissaire peut consentir, sur proposition du syndic, des secours imputés sur
l’actif, au débiteur lequel peut être également, employé pour faciliter la gestion de la
faillite.

- Le failli se trouve dessaisi de l’administration de ses biens qui est confiée au syndic dans le
cadre de la liquidation des biens.
-En cas de règlement judiciaire, le failli est obligatoirement assisté par le syndic dans
l’administration de ses biens.

- Le jugement rendu entraîne la suspension des poursuites individuelles des créanciers faisant
partie de la masse. Cette mesure a pour but d’assurer l’égalité entre les créanciers (article
245).Par ailleurs précise le même article, aucune saisie ne peut plus être opérée, ni
continuée pour ne pas entraver la mission confiée au syndic. Cette règle ne s’applique pas
aux créanciers pourvus d’une sûreté réelle tels que le nantissement, l’hypothèque ou le gage.
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- Le jugement comporte conformément à l’article 246, la déchéance du terme et rend
exigibles, à l’égard du débiteur, ses dettes non échues. L’exigibilité immédiate des dettes
non échues s’explique en ce sens que le failli perd normalement toute la confiance et le
crédit qui lui était consentis.

- L’article 247 rend nuls et inopposables à la masse tous les actes que le débiteur aurait pu
faire en matière de transfert de propriété mobilière et immobilière, de contrat commutatif
dans lequel les obligations du débiteur excédent celles de l’autre partie, de paiement de
dettes non échues d’hypothèque, de nantissement et de paiement. Ces faits dans tout autre
mode normal de paiement. Ces interdictions s’expliquent par le fait que le législateur entend
défendre les intérêts de soutirer une partie de son patrimoine concerné par la liquidation de
biens ou le règlement judiciaire.

Il apparaît à travers l’étude qui vient d’être faite que le failli se trouve complètement
dessaisi de l’administration de ses biens, confiée au syndic. Le failli ne peut plus exercer que
des actions à caractère strictement personnel (se soigner, se nourrir ; divorcer, se
marier,etc…), le souci du législateur étant d’assurer la protection des intérêts des créanciers
constituant la masse.

Qu’en est-il de cette masse et de son hypothèque sur le patrimoine du débiteur ?

6- La masse et son hypothèque :


On donne le nom de « masse » au collectif des créanciers qui sont admis à avancer une
revendication contre le débiteur dans la procédure d’exécution collective de faillite ou de
règlement judiciaire. C’est ce groupement légal prévu par le code du commerce et que
représente le syndic au cours de la procédure.

La masse est une institution juridique et spécifique du droit commercial. Elle n’est ni une
association (elle n’a pas de but désintéressé), ni une société (elle n’a pas pour but de
poursuivre une activité lucrative), elle forme une personne distincte des créanciers.

L’hypothèque de la masse est une hypothèque légale qui est accordée à tous les créanciers
qui la composent. Elle porte sur tous les biens meubles et immeubles du débiteur.

Pour que cette hypothèque soit opposable aux tiers, elle doit faire (C.f article 255) l’objet
d’une inscription spéciale sur chaque bien, meuble ou immeuble hypothéqué.

Cette procédure permet la conservation des droits du débiteur contre les débiteurs de ce
dernier et au profit des créanciers de la masse.

L’article 255 précise qu’il appartient au syndic de faire prendre les inscriptions d’hypothèque
sur les biens du débiteur en liquidation des biens ou en règlement judiciaire.

Après avoir étudié les notions de masse et d’hypothèque dans les matières de faillite et de
règlement judiciaire, examinons au titre de la section suivante la procédure de production et
de vérification des créances objet du livre III chapitre VI du code du commerce.

7- La production et la vérification des créances :


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La procédure de production et de vérification des créances ; est prévue et organisée par les
articles 280 et suivant du code du commerce.

7.1- La procédure de production: L’article 280 précise que les créanciers, doivent à
partir du jugement déclarant la faillite ou le règlement judiciaire, remettre au syndic leurs
titres de créances avec un bordereau indiquant les documents remis et les sommes
réclamées.

Selon l’article 281, les créanciers disposent d’un délai d’un mois pour produire les titres
justifiant leurs créances. Passé ce délai, l’article précise que les créanciers qui n’ont pas
produit les titres en question, tombent en forclusion à moins que le tribunal ne les relève de
leur forclusion s’ils prouvent que leur défaillance n’est pas dûe à leur fait.

La forclusion signifie que le créancier n’a pas respecté les délais légaux et de ce fait perd
son droit de créance.

Il convient par ailleurs de signaler que l’avis de produire est publié au journal des annonces
légales. La publication au journal de l’avis en question fait courir le délai requis.

Les bordereaux de production doivent être « certifiés sincères et véritables » comme le


stipule l’article 280 du code du commerce et être accompagnés de tous titres justificatifs tels
que contrats, les lettres, les jugements….etc.

Il y a lieu de noter que la procédure de production s’applique à tous les créanciers privilégiés
ou non, y compris le trésor public.

7.2- La vérification des créances :L’article 282 précise que la vérification de créances
est faite par le syndic en présence du failli. Les créances contestées par le débiteur donnent
lieu à la saisie du créancier par lettre recommandée en vue de la production par écrit ou
verbalement, des justifications nécessaires.

L’article 282 précise que les créances détenues par le fisc (impôts) ou les douanes ne sont pas
susceptibles de contestations sauf dans la mesure où celles-ci n’obéissent pas aux dispositions
des codes des impôts et des douanes.

Lorsque la vérification est achevée, le syndic dresse un état des créances qu’il fait viser par
le juge-commissaire.

Le syndic informe ensuite les créanciers de la publication de l’état des créances au bulletin
des annonces légales (article 283). Le syndic est tenu par ailleurs d’adresser à chacun des
créanciers dont la créance a été rejetée ou contestée, une lettre recommandée pour les
informer du rejet ou de la contestation de leurs créances.

En règle générale, les créanciers contestés disposent d’un délai de quinze (15) jours (à
compter de la date de publication de l’état des créances au bulletin des annonces légales)
pour formuler leurs contredits et réclamations de leurs créances.

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Ces créances contestées sont alors jugées sur rapport du juge-commissaire (article 286). Il
appartient donc au tribunal de décider ensuite si le créancier contesté sera admis dans les
délibérations et pour quelle somme (article 287).

L’examen des effets de la faillite et du règlement judiciaire nous permettra d’achever


l’étude du jugement de faillite ; de son contenu et de ses effets.

8- Les effets de la liquidation des biens et du règlement judiciaire


à l’égard de certains créanciers :
Dans cette section, il est proposé d’examiner la situation de certains créanciers à caractère
particulier relevant de statuts réglementés par des textes spéciaux.

8.1- Des coobligés et des cautions :Le code du commerce prévoit à l’article 288 que si
plusieurs co-débiteurs ont cessé leurs paiements, le créancier porteur d’engagements
souscrits, endossés ou garantis solidairement par le débiteur et d’autres co-obligés, pourra
produire sa créance pour sa valeur nominale dans toutes les masses constituées jusqu’au
parfait règlement.

L’article 291 prévoit quant à lui, que les créanciers passant outre le concordat (notion que
nous étudierons au chapitre suivant) conservent leur action pour la totalité de leur créance
contre les co-obligés de leur débiteur.

8.2- Créanciers nantis de gages et créanciers privilégies sur les biens


meubles : Le code du commerce consacre deux règles concernant les créanciers nantis d’un
gage et les bailleurs en tant que créanciers privilégiés.

1- Les articles 292 et 293 prévoient que le créancier gagiste nanti d’un gage n’est inscrit
dans la masse que pour mémoire puisqu’il peut se faire payer, par préférence sur la valeur de
son gage.

L’article 293 confirme que « le privilège du créancier gagiste prime tout autre créancier
privilégié ou non ».

Il y a lieu aussi de signaler que le syndic peut sur autorisation du juge- commissaire, retirer le
gage en remboursant la dette.

Dans le cas où le gage n’est pas retiré et que le créancier le fait vendre, le syndic recouvre le
surplus de la créance garantie, si le prix obtenu la dépasse. Dans l’hypothèse où le prix
obtenu est inférieur à la créance garantie, le créancier gagiste vient dans la masse comme un
créancier ordinaire pour revendiquer la différence (article 293 dernier alinéa).

2- Les articles 296 à 298 réglementent la situation du créancier privilégié qu’est le bailleur.

L’article 296 prévoit que la liquidation des biens et le règlement judiciaire n’entraîne pas
systématiquement la résiliation du bail. Il appartient au syndic de se prononcer sur la
résiliation ou la continuation du bail.

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En cas de résiliation du bail (article 296), le privilège du bailleur porte sur deux années
échues et l’année courante. Par cette règle, il garantit le paiement des loyers en retard ainsi
que des dommages et intérêts qui pourraient être dûs.

L’article 297 prévoit qu’en cas de vente suivie de l’enlèvement des meubles garnissant les
lieux loués, le bailleur peut exercer son privilège (comme en cas de résiliation de bail) devant
se traduire par la récupération d’une année de loyer à échoir.

8.3- Cas particuliers du privilège des salaries: Le code du commerce reste muet
en ce qui concerne les salariés de l’entreprise qui a cessé ses paiements.

Le droit du travail, compense cet oubli du code du commerce puisqu’il prévoit une indemnité
de licenciement équivalente à trois (03) mois de salaire comprenant l’indemnité de congé. La
créance des employés dûe au titre de l’indemnité de priorité en cas de faillite ou de
règlement judiciaire de l’entreprise. L’examen du privilège des salariés conclue l’étude du
jugement de faillite et de règlement judiciaire.

IV- LES SOLUTIONS DE LA FAILLITE ET DU REGLEMNT


JUDICIAIRE :
Les solutions de la procédure de faillite consistent soit en la liquidation des biens du failli qui
verra son patrimoine liquidé pour désintéresser les créanciers, soit en un règlement
judiciaire, situation dans laquelle le débiteur va se voir accorder un concordat.

Le tribunal pourra toujours en cours de procédure transformer :

- Le règlement judiciaire en liquidation des biens si à la certitude de s’être trompé au début


en pensant que le débiteur pouvait présenter un concordat valable et sérieux ;

- La liquidation des biens en règlement judiciaire s’il apparaît que le débiteur en cours de
procédure dispose de moyens d’obtenir de ses créanciers des concessions.

Le code du commerce prévoit par ailleurs deux (02) autres formules :

1- La clôture pour insuffisance de l’actif, qui n’est pas une solution définitive puisqu’elle ne
résout rien et se borne à suspendre la procédure de faillite étant donné qu’il n’y a même pas
un actif suffisant pour payer les frais de justice et de la procédure. ;

2- La clôture pour défaut d’intérêt de masse qui suppose que tous les créanciers ont été
désintéressés et que la raison de l’action de la masse a été accomplie.

1. NOTIONS sur le concordat :

1.1- Définition du concordat: Le concordat peut être défini comme une convention
conclue entre le débiteur et ses créanciers aux termes de laquelle le débiteur et ses
créanciers aux termes de laquelle le débiteur s’engage à payer à ses créanciers des montants
arrêtés en commun accord et à des échéances déterminées. Moyennant cet accord, le

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débiteur évite la liquidation des biens et est remis à la tête de ses affaires qu’il continue à
administrer sous le contrôle du syndic et du juge- commissaire.

Ce concordat est d’ordre collectif en ce sens que les créanciers se déterminent suivant la
règle de la majorité des créanciers admis dans la masse. Cette majorité est d’ailleurs
renforcée puisqu’aux termes de l’article 318, elle doit représenter les 2/3 de la créance
globale pesant sur le débiteur.

Dans le concordat, les créanciers minoritaires qui ont voté contre, doivent supporter les
sacrifices décidés par la majorité.

Il y a deux sortes de concordats : le concordat majoritaire qui est acquis au vote des
créanciers et le concordat amiable qui est conclu par le débiteur avec tous ces créanciers
sans exception.

1.2- Les conditions du concordat:Le concordat n’est consenti au débiteur que dans la
mesure où le tribunal après consultation de la masse, le place en état de règlement
judiciaire. Il convient de retenir que la liquidation des biens ne peut être assortie d’un
concordat.

Par ailleurs, il peut être sursis au concordat si comme le stipule l’article 322 du code du
commerce, il est apparût en cours de procédure, que le débiteur s’est rendu coupable d’une
banqueroute frauduleuse.

1.3- L’offre du concordat: L’offre du concordat émane nécessairement du débiteur


(laisse entendre l’article 317) qui doit dès que l’état des créances et arrêté, déposer ses
offres de concordat entre les mains du juge-commissaire à la vue de l’ensemble des
créanciers prévue à l’article 317.

Ces offres faites par le débiteur doivent préciser les mesures envisagées pour le
rétablissement de son entreprise et proposeront également les conditions du règlement à
savoir les montants, les échéances et les garanties sur lesquels il compte s’engager vis à vis
de ses créanciers et de la justice.

Il convient de ne pas perdre de vue que le règlement judiciaire n’a été prononcé que sur
l’espoir d’un concordat. En conséquence, ce principe a pour corollaire que le défaut d’offre
de concordat par le débiteur dans un délai que le tribunal apprécie (non précisé par le code)
entraîne nécessairement la conversion du règlement judiciaire en liquidation de bien.

Autrement dit, si le débiteur ne fait pas une offre sérieuse de concordat, il apporte de ce fait
la preuve de son incapacité à redresser son entreprise et par suite à désintéresser ses
créanciers.

1.4- Le vote du concordat: Selon les articles 317 et 318 du code du commerce, la
proposition de concordat est délibérée par l’assemblée des créanciers dite assemblée
concordataire convoquée par le juge-commissaire sur avis insérés dans les journaux habilités
et par convocations individuelles des créanciers.

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La convocation indique les propositions du débiteur. Aux termes de l’article 318 les créanciers
peuvent se faire représenter à cette assemblée mais en aucun cas ne peuvent voter par
correspondance. L’assemblée concordataire se tient en présence du débiteur, du juge-
commissaire du syndic et des créanciers ou leurs représentants.

Le concordat comme il a été abordé plus haut, s’établit par le concours de la majorité simple
des créanciers admis dans la masse et représentant les deux tiers (2/3) du montant de la
créance globale. Dans cette procédure on ne tient compte que du nombre des créanciers qui
prennent part au vote et du montant de leurs créances.

L’article 319, précise que les créanciers privilégiés et hypothécaires ne doivent pas prendre
part au vote. Dans le cas contraire, ils doivent renoncer à leurs sûretés. Toutefois les
créanciers bénéficient de sûretés réelles sont avertis par le greffier de la situation de leur
débiteur et leur demande de faire connaître si au cas où un concordat serait homologué, ils
entendent eux –mêmes accorder au débiteur des facilités de délais des remises. Cette
démarche répond au souci de solidarité professionnelle des commerçants et qui a pour but
d’associer tous les intéressés au sauvetage de l’entreprise dans la mesure où la chose parait
possible.

Si la majorité requise est obtenue, le concordat est alors signé. Si la majorité n’est pas
acquise, le concordat est alors rejeté et le tribunal est tenu de prononcer la liquidation des
biens.

1.5- L’homologation du concordat: La procédure d’homologation du concordat est


réglementée par les articles 325 à 329 du code du commerce dans lesquels il est stipulé que
le concordat n’est acquis que si un jugement l’homologue. Cette homologation a lieu, selon
l’article 325, après l’expiration d’un délai de huit (08) jours suivant la tenue de l’assemblée
concordataire.

Ce délai de huit (08) jours est constitué pour servir aux créanciers à faire les oppositions
éventuelles. Passé ce délai, le tribunal statue par un même et seul jugement à la fois sur les
oppositions et le concordat lui-même. Le tribunal statue dans ce cas sur rapport fait par le
juge-commissaire (article 327).

Selon l’article 327, le juge peut refuser l’homologation soit quand les formes n’ont pas été
respectées, soit lorsque des motifs tirés de l’intérêt public paraissent de nature à empêcher
le concordat, soit enfin si les offres faites ne lui semble pas susceptibles de faire du
concordat, un concordat sérieux.

Ces formules prévues à l’article 327 laissent au juge une grande liberté d’appréciation qui
procède notamment au souci de respecter et de protéger la fonction commerciale.

Parmi les règles qui gouvernent l’appréciation du juge, on peut citer :

- Que le concordat ne doit pas favoriser le sacrifice total des créanciers ;

- Que le concordat ne doit pas changer ou altérer le droit des créanciers ;

- Que le concordat fasse à tous les créanciers qu’il concerne un sort égal, ne favoriser aucun
au détriment d’autres.
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Les oppositions peuvent provenir de tout créancier ayant eu droit de concourir au concordat.
L’opposition doit être motivée et signifiée dans les délais des huit (08) jours prévus à l’article
323.

Les oppositions dilatoires ou abusives exposent les opposants à des amendes civiles comme le
stipule l’article 323. Le juge statuera par le même jugement, comme le prévoit l’article 325,
sur les oppositions et le jugement. Le refus d’homologation conduit nécessairement le
tribunal à commuer (convertir) le règlement judiciaire en liquidation des biens dans les
conditions que nous aurons à examiner dans l’un des chapitres suivants.

Mais avant, nous verrons quels sont les effets du concordat ?

2- Les effets du concordat :

Tous concordat produit trois (03) types d’effets :

- Vis-à-vis des créanciers ;


- Vis-à-vis du débiteur ;
- Vis-à-vis de la procédure.

Ce sont donc ces effets que nous allons examiner au titre de ce paragraphe.

2.1- Les sacrifices des créanciers: Les sacrifices consentis par les créanciers revêtent
généralement deux (02) formes qui souvent d’ailleurs se cumulent, d’une part les créanciers
acceptent de ne recevoir qu’une partie de ce qui leur est réellement dû, dans ce cas-là, les
créanciers consentent au débiteur une remise concordataire ; d’autre part, ils acceptent
d’être payés dans des délais échelonnés (article 333).

De ce qui vient d’être examiné, nous pouvons dire que le concordat se présente à la fois
comme un moratoire (convention accordant des délais) et une remise de dettes.

Toutefois, le concordat peut et comporte souvent ce qu’on appelle une clause de retour à
meilleure fortune par laquelle le débiteur s’oblige, si elle se réalise à payer à ses créanciers,
l’intégralité de leur créance (l’article 334).

Comme autre effet, il y a lieu de signaler que le concordat est opposable à tous les créanciers
constituant la masse, cependant qu’il ne l’est pas aux créanciers munis de sûretés réelles et
qui ont répondu à la demande qu’il leur a été adressée, pour savoir s’ils consentaient aux
remises et délais proposés à titre de concordat par le débiteur aux créanciers composant la
masse.
Dans ce cas, les créanciers munis de sûretés ne perdent rien de leur créance même s’ils ont
répondu négativement. Ceux qui ne répondent pas se trouvent, sans perdre ni leurs créances
ni leurs sûretés, soumis aux remises et délais fixés par le concordat.

Il convient, enfin de signaler que le concordat consenti au débiteur ne profite pas aux
personnes qui se sont constituées en cautions. Les créanciers du débiteur conservent leurs
facultés de réclamer à ces cautions l’intégralité de leurs créances, sauf à déduire les
dividendes concordataires reçus du débiteur .Les créanciers conservent également leur droits
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contre les co-obligés du débiteur dans la mesure où la faillite du débiteur principal, n’a pas
entraîné celle de ses co-obligés qui apparaissent dans cette situation comme débiteurs
secondaires.

2.2- Les effets du concordat sur la situation du débiteur:Dès que le jugement


d’homologation du concordat est passé en force de chose jugée, le débiteur recouvre la libre
administration et disposition de ses biens, à l’exception de ceux qui auraient fait l’objet d’un
abandon.

Dès l’homologation, le débiteur qui bénéficie du concordat doit exécuter strictement les
engagements pris vis à vis de ses créanciers et de son entreprise.

Le tribunal désigne d’ailleurs par son jugement d’homologation, un juge-commissaire à


l’exécution du concordat et fixe ses missions. Les fonctions du syndic cessent avec
l’homologation du concordat et la désignation du juge-commissaire à l’exécution.

2.3- Clôture de la procédure:Dans la mesure où le concordat n’est pas remis en


question, la procédure de règlement judiciaire est clôturée par le jugement d’homologation.
Cette clôture a pour effets de remettre le débiteur à la direction de ses biens, de lui faire
rendre par le syndic l’ensemble de ses papiers, livres et autres effets ainsi, enfin que de faire
cesser le contrôle sur ses correspondances.

3- L’annulation et la Résolution du Concordat

Les règles d’annulation et de résolution du concordat sont spécifiques et différent des règles
du droit commun applicables aux contrats. Les règles concernant le concordat sont codifiées
dans le code du commerce (article 340 à 346), celles relatives aux contrats sont contenues
dans le code civil (article 54 et suivants).

3.1- L’annulation du concordat: L’annulation du concordat peut résulter d’une


manœuvre dolosive imputable au débiteur. Le dol dans cette manœuvre peut consister soit
en une dissimulation de l’actif, (part de patrimoine) soit en une exagération du passif
(obligation).

Comme la stipule l’article 341 du code du commerce, l’annulation cause du dol fait tomber le
concordat à l’égard de tous les créanciers. La procédure sera alors reprise comme s’il n’y
avait jamais eu de concordat et elle sera conduite de sorte à convertir le règlement judiciaire
(précédemment accordé) en faillite, suivie d’une liquidation des biens.
Cette annulation du concordat comme le stipule l’article 341, libère de plein droit toutes les
cautions à l’exception de celles qui avaient connaissance du dol lors de leurs engagements. Il
convient aussi de signaler que de l’annulation du concordat résulte deux conséquences
importantes.

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- Les actes faits par le débiteur postérieurement au jugement d’homologation ne sont
annulables que dans la mesure où ils ont été faits en fraude des intérêts des créanciers ;
- Les paiements concordataires faits par le débiteur au profit des créanciers restent acquis
pour ces derniers et n’ont pas à les rapporter à la masse (articles 345). Le jugement
d’administration est publié tout comme le concordat.

3.2- La résolution du concordat:La résolution du concordat est prévue par l’article


340. Cette résolution qui est dans tous les cas ordonnée par le tribunal, intervient en cas de
non-exécution par le débiteur de ses obligations résultant du concordat. Cette résolution peut
être poursuivie par tout créancier à qui le concordat était opposable. De même, précise
l’article 340, le tribunal peut se saisir d’office sur le rapport du juge-commissaire et
prononcer la résolution du concordat.

Les effets de la résolution du concordat sont les mêmes que ceux résultant de l’annulation
sauf pour ce qui est des cautions. En effet, l’article 340 alinéas 3, précise que la résolution ne
libère pas les cautions qui sont intervenues pour garantir l’exécution totale ou partielle du
concordat.

Dans la résolution comme dans l’annulation, le règlement judiciaire est converti en faillite
suivie d’une liquidation des biens. Cette résolution se traduit par un jugement qui résoud le
concordat et le transforme en faillite. Ce jugement est également publié.

3.3- déchéance du débiteur physique ou les effets de l’annulation et de la


résolution sur la personne du commerçant:Dans les deux cas de l’annulation ou de la
résolution du concordat, il y a interférence du sort de la personne sur celui de l’entreprise.
Quand le débiteur est commerçant personne physique, il est déchu de ses droits de faire le
commerce et ne peut en conséquence exécuter ses engagements.

D’où la prévision des articles 343 et 258 qui permettent la prescription de l’Apposition de
scellés sur la caisse, porte –feuilles, livres, papiers, meubles, effets, magasins et comptoirs
du débiteur. L’intérêt de la règle est d’anticiper sur le non règlement des créanciers.
Par ailleurs, l’article 342 prévoit que si le débiteur est poursuivi pour banqueroute et placé
sous mandat de dépôt après homologation du concordat, le tribunal peut en pareil cas
prononcer toutes les mesures conservatoires nécessaires à la protection des intérêts des
créanciers. Ces mesures ne peuvent cesser de plein droit qu’à partir du jour où sera prononcé
le jugement de non-lieu ou de relaxe du débiteur déchu.

Outre l’annulation et la résolution du concordat, il existe une troisième situation possible de


défaillance du débiteur face à ses créanciers. Cette troisième catégorie non prévue par le
code du commerce, peut-être pour nous qualifier par la caducité du concordat.

3.4- La caducité du concordat:Le débiteur à qui, est consenti un concordat est remis à
la tête de ses affaires, Durant cette gestion concordataire, le débiteur peut faire de
mauvaises affaires, ce qui aggrave sa situation jusqu’à pouvoir être, une seconde fois, déclaré
en faillite ou en règlement judiciaire.

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Il le sera par des créanciers postérieurs au premier règlement judiciaire car si les créanciers
dans la masse du premier, devenus créanciers concordataires, ne sont pas payés, ils
demanderont, non pas une nouvelle mise en état de règlement judiciaire ou de liquidation
des biens de leur débiteur, mais la résolution du concordat. Donc la demande va émaner de
nouveaux créanciers.
Dans ce cas là, le débiteur est, soit dessaisi, soit placé sous le régime d’assistance dans lequel
il ne peut plus exécuter ses obligations concordataires. En pareil cas, il y a non pas résolution
de concordat, mais caducité du concordat.

Dans le cas de caducité du concordat, si les créanciers ex-concordataires ont perçu un


dividende, ils le conservent puisqu’ils ont été régulièrement payés sans fraude à l’égard des
nouveaux créanciers, même si une échéance concordataire est tombée pendant la période de
cessation de paiements de la seconde procédure.

La seconde procédure débouchera sur la liquidation des biens du débiteur qui aura à faire
payer sur son patrimoine l’ensemble des dettes et créances sur lui détenues par les créanciers
concordataires et ceux postérieurs au concordat.

Après avoir examiné les raisons de la disparition du concordat, abordons l’étude de la


conversion du règlement judiciaire en liquidation des biens.

4- La mutation ou conversion du règlement judiciaire en


liquidation des biens :

L’article 337 du code du commerce pose le principe de la possibilité de prononcer la faillite


du débiteur à toute période du règlement judiciaire. Cette reconversion du règlement
judiciaire en faillite naît dans tous les cas de l’impossibilité pour le débiteur d’avoir ou
d’exécuter un concordat sérieux ou de l’absence de concordat. Quels sont les cas de
conversion ?

4.1- Cas de conversion du règlement judiciaire en faillite :Au sens des articles
337 et 338 et par jugement rendu en audience publique sur demande du syndic des créanciers
ou sur rapport du juge- commissaire, le tribunal peut prononcer la conversion du règlement
judiciaire en faillite s’il est retenu contre le débiteur, l’un des onze motifs suivants :

- Si le débiteur est condamné pour banqueroute frauduleuse ;

- Si le concordat est annulé ;

- Si le débiteur n’obtient pas de concordat ;

- Si le concordat est résolu, le débiteur n’arrivant pas à redresser la situation de son


entreprise ;
- Si le débiteur est condamné pour banqueroute simple ;

- Si le débiteur fait des achats pour revendre au-dessous des cours afin de retarder la
constatation de la cessation de ses paiements ;

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- Si ses dépenses personnelles ou les dépenses facultatives faites pour son commerce sont
jugées excessives ;

- S’il a consommé des sommes élevées dans des opérations de pur hasard ;

- Si le débiteur a contracté pour le compte d’autrui, sans recevoir des valeurs en échange,
des engagements jugés trop considérables par rapport à sa situation de débiteur ;

- S’il a commis dans l’exploitation de son commerce des actes de mauvaise foi ou des
imprudences professionnelles inexcusables ; ou enfreint gravement les règles et usages du
commerce ;

- En cas d’inexécution des conditions du concordat. Comment a lieu la procédure de


reconversion et quels en sont les effets ?

4.2- Procédure et effets de la reconversion :Les articles 336 et 339 du code du


commerce, définissent respectivement les règles de la procédure ainsi que les effets de la
reconversion du règlement judiciaire en faillite.

- La procédure:Le tribunal rend le jugement de reconversion en audience publique. Il se


saisit d’office ou est saisi par le syndic des créanciers ou sur rapport du juge – commissaire.

Dans toute procédure, le débiteur est obligatoirement entendu après quoi le tribunal statue
sur le rapport du juge- commissaire.

-Les effets de la reconversion:Le jugement de reconversion doit être publié dans les mêmes
conditions que le jugement déclaratif. Cette publicité a pour effet immédiat la constitution
des créanciers en union (article 349). Le syndic, les créanciers et le débiteur se retrouvent
dans l’état de la liquidation des biens tenant compte des obligations et droits respectifs de
chacun d’eux.

L’article 339 précise enfin que le jugement de conversion du règlement judiciaire en faillite
emporte de dessaisissement du débiteur de ses biens et de l’administration de son entreprise.

Nous avons dit plus haut que la conversion du règlement judiciaire en faillite implique la
constitution des créanciers en union, voyons donc ce que recouvre cette notion d’union des
créanciers.

5- L’union des créanciers :


L’union des créanciers est régie par les articles 349 du code du commerce. Cette institution
concerne les opérations de la liquidation des biens du débiteur failli, la distribution des
deniers qui en résultent ainsi que la clôture de l’ensemble de la procédure. Mais voyons
d’abord ce que recouvre cette notion d’union.

5.1- Définition et esprit de l’institution: L’article 349 précise que les créanciers sont
constitués en union dès que la faillite ou la conversion du règlement judiciaire a été
prononcée. L’union désigne la solution la plus sévère, celle où la liquidation des biens du

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débiteur est le fait de ses créanciers constitués en état d’union sous la direction du syndic et
qui vont se partager le produit de la vente des biens.

L’article 350 confère un rôle déterminant au syndic dans l’union qui doit poursuivre seul la
vente des marchandises, des effets mobiliers du débiteur ainsi que le recouvrement des
créances et la liquidation des dettes de celui-ci.
L’article 351 apporte un complément d’information sur le rôle du syndic qui, autorisé par le
juge- commissaire, doit entreprendre dans les trois (03) mois la vente des immeubles du
débiteur.

Il convient de signaler que cette action du syndic ne doit porter que sur les immeubles non
hypothéqués. Ceux hypothéqués, entrent dans la procédure de la vente forcée poursuivie par
les créanciers hypothécaires ou privilégiés qui ont un délai de deux (02) mois à compter de la
notification qui leur est faite du jugement prononçant la faillite pour poursuivre directement
cette vente (article 351).

La seule occasion qui est donnée aux créanciers d’intervenir pendant l’union réside dans la
faculté de « demander au tribunal d’autoriser le syndic à traiter à forfait de tout ou partie de
l’actif mobilier ou immobilier du débiteur et à l’aliéner » (article 352).

L’ensemble de l’opération de liquidation des biens du débiteur va dépendre du tribunal, du


juge-commissaire et du syndic. Ce dernier va apparaître tout au long de la procédure de
liquidation des biens comme le représentant essentiel des créanciers.

5.2- Les opérations de liquidation : Les opérations sont le fait du syndic qui agira
seul, avec l’autorisation du tribunal mais toujours sous le contrôle du juge-commissaire. Ces
opérations selon les articles 350 et 352 comprennent : la vente des marchandises et effets
mobiliers du débiteur, le recouvrement de ses créances, la liquidation de ses dettes ainsi que
la vente de ses biens immobiliers.

Quand il s’agit de traiter à forfait de tout ou partie de l’actif mobilier et immobilier du


débiteur, dans le cadre de la liquidation, le syndic doit selon l’article 352, requérir
l’autorisation du tribunal.

5.3- La distribution des deniers : Les règles de distribution des deniers provenant de la
vente des biens du débiteur, sont posées par l’article 353. Ce qui reste de l’actif (c'est-à-dire
le solde) une fois payés les frais de la liquidation, les secours au débiteur et à sa famille et
réglé les créanciers privilégiés, est réparti entre les créanciers au prorata de leur créances
vérifiées et admises.

5.4- Clôture de l’union: Dès que l’ensemble des opérations confiées au syndic dans le
cadre de la liquidation des biens du débiteur est achevé, les créanciers sont convoqués par le
juge-commissaire. Le débiteur est également appelé.

Au cours de cette assemblée qui regroupe créanciers, débiteur et juge-commissaire, le syndic


rend ses comptes à la clôture de cette assemblée, l’union est dissoute de plein droit, une fois
distribués les deniers résultant de la liquidation de l’actif du débiteur.

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Chaque créancier reprend ensuite l’usage de ses actions individuelles et de ses pouvoirs de
saisie pour recouvrer la totalité de sa créance dans la mesure où ce recouvrement n’a pas été
réalisé intégralement dans le cadre de l’union.

Le débiteur à la différence du débiteur bénéficiant d’un concordat, n’obtient pas remise


civile de la partie de ses dettes que la liquidation n’a pas pu apurer. Il en reste débiteur et
s’il acquiert par la suite quelques biens, ses anciens créanciers pourront procéder à la saisie
de ceux-ci. Ils auront à cette fin des titres exécutoires.

En effet, chaque créancier dont le droit a été vérifié et admis, peut obtenir, par ordonnance
du tribunal un titre exécutoire constatant son admission définitive, la dissolution de l’union
et l’injonction au débiteur d’avoir à payer ce qui reste dû au créancier porteur de
l’ordonnance du tribunal. Cette ordonnance, qui n’est susceptible ni de contredit, ni de voie
de recours produira ses effets tant que le débiteur ne s’est pas complètement libéré de sa
dette envers son créancier.

Le syndic reste responsable des livres, documents commerciaux et effets appartenant au


débiteur pendant deux (02) ans à partir de sa réédition des comptes (articles 335).

Le code du commerce prévoit aussi en matière de clôture de l’union, deux autres formes que
nous allons examiner au titre de la section suivante. Il s’agit de la clôture pour insuffisance
d’actif et de la clôture pour extinction du passif.

6- Les autres formes de clôture :

Le code du commerce consacre les articles 355 et 356 à la clôture pour insuffisance d’actif
ainsi que l’article 357 à la clôture pour extinction du passif. Mais que recouvrent ces deux
institutions.

6.1- la clôture pour insuffisance d’actif:Elle a lieu (article 355) c.co sur rapport du
juge-commissaire. Cette clôture est prononcée par le tribunal lorsqu’il est constaté qu’il est
inutile de poursuivre une procédure qui n’aboutira à aucune distribution de fonds aux
créanciers et qui souvent ne permettra même pas de régler les frais de justice.

Les effets de cette clôture s’expriment de deux manières :

- La procédure cesse dans son aspect collectif en ce sens que les créanciers reprennent leur
liberté d’action et pourront agir sur titre exécutoire qui leur sera délivré par le juge (article
355) c.co ;

- La procédure ne cesse pas dans ses effets en matière de saisie puisque le débiteur continue
d’être dessaisi de son patrimoine jusqu’à ce que les créanciers recouvrent leurs créances.

L’article 356 c.co prévoit que la décision de clôture pourra être reportée (annulée) si plus
tard il est justifié que le débiteur dispose de fonds ou de biens suffisants pour réanimer et
reprendre la procédure. Enfin, il convient de savoir que la clôture pour insuffisance d’actif
est publiée comme le jugement déclaratif.

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6.2- La clôture pour extinction du passif: L’article 357 du code du commerce
dispose que le tribunal prononce d’office la clôture de la procédure dans les deux situations :

- Où il n’y plus de passif (dettes) à régler ;

- Où il y a suffisamment d’argent pour régler l’ensemble des dettes du débiteur.

Dans ces deux situations, il n’y a plus d’intérêt pour la masse puisque l’ensemble des
créanciers a recouvré leurs créances. Le jugement est prononcé sur le rapport du juge-
commissaire. Il met définitivement fin à la procédure et rétablit le débiteur dans tous ses
droits et le « décharge de toutes les déchéances qui avaient pu le frapper » précise l’article
357 c.co.

Bien que le code de commerce ne le précise pas, ce mode de clôture doit être publié comme
les autres solutions de la procédure.

Le chapitre suivant sera consacré à la réhabilitation du commerçant, aux conditions et aux


effets de celles-ci.

V- LA REHABILITATION COMMERCIALE :
Le code du commerce consacre les articles 358 à 368 à la réhabilitation commerciale.

Cette réhabilitation consiste à rétablir le commerçant failli et déchu, dans l’ensemble des
droits professionnels et civils qui lui avaient été retirés par voie judiciaire.

Cette réhabilitation est prononcée en cas de probité reconnue au bénéfice du débiteur qui a
pleinement exécuté ses engagements concordataires ou justifié de la remise des dettes, ou
du consentement de tous ses créanciers, ou qui a, en cas de faillite et de liquidation des
biens, intégralement acquitté les sommes dues par lui en frais et principal, stipule les articles
358 et 359 c.co.

La réhabilitation stipule l’article 360 c.co est demandé par le failli au tribunal qui a prononcé
la faillite. Avis de la demande est donné aux créanciers par journal habilité à recevoir les
annonces légales pour permettre à ceux qui n’ont pas été intégralement payés de faire
opposition à la réhabilitation commerciale par le dépôt au greffe du tribunal d’une requête
motivée, appuyée des justifications (articles 360, 361 et 362)c.co.

L’ensemble du dossier de réhabilitation constitué par le greffe du tribunal est ensuite (article
363, et 364) c.co transmis au procureur de la république afin qu’il procède dans le mois à la
vérification de tous les renseignements sur la vérité des faits exposés au dossier de
réhabilitation.

Si dans le cas contraire la demande de réhabilitation est admise, le jugement qui la prononce
est transcrit sur le registre du tribunal qui a statué, le même jugement est transcrit sur le
casier judiciaire du commerçant réhabilité.

L’article 367 c.co admet par ailleurs que le débiteur peut être réhabilité à titre posthume
c'est-à-dire après sa mort s’il remplit évidement les conditions légales de la réhabilitation.

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Le chapitre suivant constitue le dernier thème de cette partie et sera consacré aux
banqueroutes et autres infractions connexes à la faillite.

VI-LES BANQUEROUTES ET AUTRES INFRACTIONS CONNEXES


A LA FAILLITE
Le code du commerce prévoit la banqueroute simple et la banqueroute frauduleuse
auxquelles il consacre les articles 369 à 377.

Que recouvre chaque catégorie de banqueroute ?

1. La banqueroute simple :

Le dictionnaire donne à la banqueroute deux définitions. La première consiste en « l’échec


total d’une entreprise ». La seconde considère la banqueroute comme un délit pénal commis
par un commerçant, personne physique ou morale, qui à la suite d’agissements irréguliers ou
frauduleux se trouve en état de cessation de paiements ».

Le code du commerce qui ne donne pas de définition de la banqueroute énumère cependant


aux articles 370 et 371 les cas légaux dans lesquels le commerçant est déclaré coupable de
banqueroute simple. Ces cas sont ceux, dans lesquels le commerçant se trouve en cessation
de paiements pour l’une ou plusieurs des raisons suivantes :

a- si ses dépenses personnelles ou les dépenses de son commerce sont jugées excessives ;

b- S’il a perdu de fortes sommes dans des opérations de hasard ou des opérations fictives ;

c- S’il a employé des moyens ruineux pour se procurer des fonds devant lui permettre de faire
retarder la constatation de la cessation de ses paiements ou autrement dit en utilisant toute
manœuvre dilatoire dans la même intention ;

d- Si après cessation de ses paiements il a réglé un créancier au préjudice de la masse ;

e- Si ayant été déclaré deux fois en faillite. Ces deux faillites ont été clôturées pour
insuffisance d’actif ;

f- S’il n’a tenu aucune comptabilité conforme aux usages de la profession ;

g- S’il a exercé sa profession contrairement à une interdiction prévue par la loi ;

h- S’il a contracté pour le compte d’autrui sans recevoir des valeurs en échange ;

i- S’il est déclaré en faillite sans avoir satisfait aux obligations d’un précédent concordat ;

j- Si sans excuse légitime-t-il ne fait pas au greffe du tribunal, la déclaration de son état de
cessation de paiements, dans le délai de quinze (15) jours ;

k- Si sa comptabilité est incomplète ou irrégulière ;

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l- Si sans empêchement légitime, il ne s’est pas présenté en personne au syndic dans les cas
et les délais fixés.

Dans les cas 1 à 7 inclus, le tribunal doit systématiquement déclarer le commerçant en


banqueroute simple. Par contre dans les cas 8 à 12, le tribunal a un pouvoir d’appréciation et
peut ne pas prononcer la banqueroute simple.

La banqueroute simple est considérée comme un délit pénal et l’auteur est passible des
peines prévues à l’article 383 du code pénal (deux mois à deux ans d’emprisonnement).

2. La banqueroute frauduleuse:
Dans le droit français, la banqueroute frauduleuse était autrefois passible de travaux forcés.
En droit algérien, celle-ci est réprimée par les dispositions de l’article 383 alinéa 3 qui
prévoit un emprisonnement pouvant aller d’un an à cinq ans.

L’infraction de banqueroute frauduleuse est constituée par l’un des faits suivants :

a- la soustraction de sa propre comptabilité par le commerçant débiteur (article 374 c.co );

b- le déroulement ou la dissipation (c'est-à-dire faire disparaître) de tout ou partie de l’actif


(article 374 c.co) ;

c- la fausse augmentation volontaire ou délibérée du passif (dettes) dans ses écritures ou son
bilan ou par des engagements publics ou privés constituant dans les cas différents, des
manœuvres frauduleuses et préméditées consistant à amplifier le passif afin de soustraire aux
créanciers tout ou partie de l’actif à liquider et servant à leur remboursement.

L’article 384 du code pénal punit des mêmes peines que le banqueroutier simple ou
frauduleux, les complices de ce dernier.

La poursuite pour banqueroute simple ou frauduleuse peut être dûe au ministère public (le
tribunal par le biais du procureur) au syndic (en cas de règlement judiciaire ou concordat) ou
par citation directe. Pour agir au nom de la masse, le syndic doit au préalable être autorisé
par délibération prise à la majorité des créanciers réunis en assemblée.

3. Les infractions connexes à la faillite :


Les infractions connexes à la faillite sont celles commises par des tierces personnes dans
l’intérêt du banqueroutier frauduleux. Ces infractions exposent ceux qui les commettent aux
peines de banqueroute frauduleuse (article 382 c.co) . Sont passibles de ces peines (un à cinq
ans de prison, articles 383 et 384 du code pénal) :

a- ceux qui dans l’intérêt du failli, ont soustrait, recelé ou dissimulé tout ou partie des biens
du banqueroutier frauduleux ;

b- ceux qui ont frauduleusement présenté à la faillite pour des créances supposées
(reconnaissances de dettes, de complaisance par exemple) par l’usage de mise en scène ou
usage de faux convenus avec le banqueroutier (article 385) ;
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c- ceux qui, faisant le commerce sous le nom d’autrui ou un nom supposé se sont rendus
coupables de faits constitutifs de la banqueroute.

Enfin, est puni d’amende et de prison pour trois mois à trois ans le créancier qui aura
monnayé son vote dans les délibérations de la faillite soit avec le débiteur, soit avec d’autres
personnes ; dispose l’article 385 du code du commerce qui en matière pénale applique
l’article 380 du code pénal.

CONCLUSION :
Les dispositions législatives contenues dans le code du commerce et relatives à la faillite, au
règlement judiciaire et à la liquidation des biens s’inspirent profondément du droit français.

En 1975, à l’époque de la promulgation de l’ordonnance portant code du commerce, les


concepteurs de celui-ci avaient tout simplement et sans recherche, proposé d’appliquer un
arsenal juridique en l’occurrence le droit commercial, conforme à une économie libérale,
dans un contexte de construction d’une économie socialiste.

L’inadéquation qui en est résulté justifie l’article 217 du code du commerce qui exclue les
entreprises socialistes ; les coopératives agricoles et les sociétés mixtes pour ce qui est de
l’application des règles en matière de faillite et de règlement judiciaire.

Donc l’ensemble des règles en questions ne pouvait dès lors s’appliquer qu’aux commerçants
personnes physiques et aux sociétés privées.

Par ailleurs, dans le contexte actuel, l’applicabilité de ces règles relatives à la faillite et au
règlement judiciaire demeure fortement aléatoire compte tenu du contexte dans lequel
évoluent les entreprises commerciales (forte bureaucratie ; approvisionnement irrégulier…)
forcées souvent à se rendre coupables de manœuvres frauduleuses (vis-à-vis du fisc
notamment spéculation) pour éviter la faillite ou du moins survivre. Cela dénote l’urgence
qu’il y a, à repenser le droit commercial algérien.

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EXERCICE AUTO-CORRIGE
N° PROPOSITIONS REPONSE
VRAI FAUX
01 La faillite est synonyme de situation de cessation de
paiement chez un commerçant personne physique ou
morale.
02 Le syndic nommé par le tribunal représente la masse (c'est-
à-dire l’ensemble des créanciers).
03 Le concordat est une solution accordée par la masse au
commerçant failli
04 Le concordat remet au failli la possibilité de redresser son
commerce.
05 La procédure de faillite ou de règlement judiciaire ne peut
être ouverte que par décision de justice après déclaration
de cessation de paiement.
06 Le tribunal contrôle la situation du commerçant avant de le
déclarer en faillite. Cette procédure est obligatoire pour
éviter que les créanciers ne réclament la faillite du
commerçant souvent solvable.
07 Le jugement déclaratif de faillite ou de règlement judiciaire
doit être publié pour informer les créanciers.
08 Le syndic dans la liquidation des biens peut se porter
acquéreur des biens du failli
09 Les créanciers disposent d’un délai d’un mois à partir du
jugement pour remettre au syndic leurs titres de créances.
10 La vérification des créances est faite par le syndic
Les créanciers contestés disposent d’un délai de quinze (15)
11 jours pour formuler leurs contredits et leurs contestations
contre le rejet ou la contestation de leur créance.
12 Le tribunal peut en cours de procédure transformer le
règlement judiciaire en liquidation des biens ou vice-versa.
13 Le concordat précise les mesures qu’envisage le débiteur
pour redresser son commerce et pour régler ses créanciers.
14 L’union des créanciers est différente de la masse.
15 Dans les opérations de liquidation, le syndic agit seul avec
l’autorisation du tribunal et sous le contrôle du juge-
commissaire.
16 La banqueroute simple comme la banqueroute frauduleuse
sont considérées comme un délit pénal réprimé par des
peines d’emprisonnement
17 La condamnation pénale d’un commerçant ne peut
constituer une faillit d’office

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REPONSES AUX QUESTIONS :
01 VRAI
02 VRAI
03 VRAI
04 VRAI
05 VRAI
06 VRAI
07 VRAI
08 FAUX
09 VRAI
10 VRAI
11 VRAI
12 VRAI
13 VRAI
14 VRAI
15 VRAI
16 VRAI
17 FAUX

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TABLE DE MATIERE
LEÇON N° 01 :DROIT COMMERCIAL…………………………………………………………………………………………P3
I. DROIT COMMERCIAL ET LES AUTRES BRANCHES DU DROIT ........................................ P2
1. Définition du droit commercial ................................................................... P2
2. Evolution historique du droit commercial ....................... PErreur ! Signet non défini.
II. SOURCE ACTUELLES DU DROIT COMMERCIAL ALGERIEN .......................................... P2
1. Le code du commerce .............................................................................. P2
2. LA législation commerciale Complémentaire .................................................. P2
3. Le code civil ......................................................................................... P2
4. Les usages commerciaux ........................................................................... P2
5.La jurisprudence ..................................................................................... P2
6. La doctrine .......................................................................................... P2
7.Le droit international ............................................................................... P2
LEÇON N° 02 :LES ACTES DE COMMERCE………………………………………………………………………………P10

I.DISTINCTION ENTRE LES ACTES DE COMMERCE ET LES ACTES CIVILS ............................ P2


II.NOMENCLATURE DES ACTES DE COMMERCE ......................................................... P2
1. les actes de commerce par leur objet ........................................................... P2
2. Les actes de commerce par leur forme ......................................................... P2
3.Les actes de commerce par accessoire ........................................................... P2
4.Les actes mixtes ..................................................................................... P2
LEÇON N° 03 :LES COMMERÇANTS………………………………………………………………………………………..P18
I.CONDITIONS EXIGEES POUR L’EXERCICE DU COMMERCE ........................................... P2
1.Mesures d’incompatibilité et d’interdiction ..................................................... P2
2.Les règles de capacité pour l’exercice de la profession commerciale ...................... P2
II.LES OBLIGATIONS IMPOSEES AUX COMMERCANTS .................................................. P2
1.L’inscription du commerçant au registre du commerce ....................................... P2
2. L’obligation de tenir certains livres .............................................................. P2
3.Sanctions de la tenue et valeur probante de livres de commerce ........................... P2
LEÇON N° 04 :LES ARTISANS……………………………………………………………………………………………….…P25
I.DISTINCTION AVEC LE COMMERCANT ................................................................. P2
II.LES COOPERATIVE ARTISANALES ..................................................................... P2
III.L’ORGANISATION DE LA FONCTION ARTISANALE .................................................. P2
LEÇON N° 05 :LES FONDS DE COMMERCE ……………………………………………………………………………P35
I.LA VENTE DU FONDS DE COMMERCE .................................................................. P2
1.Les règles de droit civil en matière de vente du fonds de commerce ....................... P2
2.Les règles particulières du droit commercial .................................................... P2
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II.LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE ....................................................... P2
1.Définition du nantissement ......................................................................... P2
2.Les conditions de constitution du nantissement du fonds de commerce .................... P2
3.Les effets du nantissement ........................................................................ P2
III.LA LOCATION GERANCE DU FONDS DE COMMERCE (Cette matière est régie par les articles
203 et 214 du code de commerce) ...................................................................... P2
IV.L’APPORT EN SOCIETE D’UN FONDS DE COMMERCE .............................................. P2
1.Qu’est-ce que l’on entend par part sociale ? .................................................... P2
2.La protection des créanciers du fonds apporté en société .................................... P2
V.LES BAUX COMMERIAUX ............................................................................... P2
1.Définition du bail commercial ..................................................................... P2
2. Historique de la propriété commerciale ........................................................ P2
3.Réglementation actuelle des baux commerciaux ............................................... P2
4.Le loyer du bail commercial ....................................................................... P2
5.Fin de renouvellement du bail commercial ...................................................... P2
6.Le droit de reprise ................................................................................... P2
7.Spécialisation du bail commercial ................................................................ P2
LEÇON N° 06 :LES SOCIETES COMMERCIALES……………………………………………………………………...P50
I.LE CONTRAT DE SOCIETE ............................................................................... P2
1.Généralités sur les sociétés ........................................................................ P2
2.La personnalité morale des sociétés .............................................................. P2
3.La nationalité des sociétés ......................................................................... P2
4.Les éléments constitutifs du contrat de société ................................................ P2
5.Les conditions de nullité des sociétés ............................................................ P2
6.les différentes catégories de sociétés ............................................................ P2
II.GENERALITES SUR LES SOCIETES COMMERCIALES .................................................. P2
1.Le choix entre les divers types de sociétés commerciales .................................... P2
2.Dispositions concernant toutes les sociétés commerciales .................................... P2
III.LES SOCIETES DE PERSONNES ........................................................................ P2
1.La société en nom collectif ........................................................................ P2
2.La société en commandite simple : (Articles 563 bis et suivants) ............................ P2
IV.LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE :( S.A.R.L) ............................................... P2
1.Notions sur la société à responsabilité limitée : (S.A.R.L)................................... P2
V.LES SOCIETES DE CAPITAUX ........................................................................... P2
1.Les sociétés par actions : notions sur les sociétés par actions ................................ P2
2.Les sociétés en commandite par actions ......................................................... P2
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LEÇON N° 07 :DISPOSITIONS COMMUNES AUX SOCIETES COMMERCIALES……………………….…P78
I.DISPOSITION COMMUNES AUX SOCIETES COMMERCIALES ........................................... P2
1.Fusion et scission des sociétés ..................................................................... P2
2.Transformation de sociétés ........................................................................ P2
3.Dissolution des sociétés ............................................................................ P2
4.La liquidation des sociétés .......................................................................... P2
II.LES VALEURS MOBILIERES EMISES PAR LES SOCIETES PAR ACTIONS ............................. P2
1.Notions sur les actions .............................................................................. P2
2.Les obligations ....................................................................................... P2
III.LES AUTRES TYPES DE SOCIETES ..................................................................... P2
1.Les entreprises publiques économiques (E.P.E) ................................................. P2
2.les fonds de participation ........................................................................... P2
3. Les groupements .................................................................................... P2
4.Les sociétés mixtes .................................................................................. P2
LEÇON N° 08 :LES CONTRATS COMMERCIAUX ..................................................………………….P94
I.GENERALITES ET OBLIGATIONS GENERALES A PROPOS DES CONTRATS COMMERCIAUX ...... P2
1.En matière de preuve ............................................................................... P2
2.En matière de mise en demeure .................................................................. P2
3.En matière de solidarité ............................................................................ P2
II.LA VENTE COMMERCIALE .............................................................................. P2
1. Dispositions générales concernant la vente ..................................................... P2
2.Les ventes commerciales particulières ........................................................... P2
III.LA LOCATION -VENTE (CREDIT BAIL) ................................................................ P2
1. Le contrat de crédit-bail .......................................................................... P2
2. La qualification juridique, Les spécificités et le contenu du contrat de crédit-bail
............................................................................................................ P2
IV.LE GAGE COMMERCIAL ................................................................................. P2
1. Définition de la notion de gage ................................................................... P2
2.Le gage commercial ................................................................................ P2
3. Les magasins généraux ou warrants .............................................................. P2
4.Les gages ou warrants sans dépossession ......................................................... P2
V.L’AGENCE OU MANDAT COMMERCIAL ................................................................ P2
1.L’agence commerciale .............................................................................. P2
2.Le Courtage .......................................................................................... P2
VI.LE CONTRAT DE TRANSPORT ......................................................................... P2
1.Généralités relatives au contrat de transport .................................................. P2

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2.Le contrat de transport des choses ............................................................... P2
3.Le contrat de commission de transport des choses ............................................. P2
4. Le contrat de transport des personnes .......................................................... P2
5.Le contrat de commission de transport de personnes ........................................ P2
LEÇON N° 09 :LES EFFETS DE COMMERCE………………………………………………………………………….P120
I.LE BILET A ORDRE ....................................................................................... P2
1.Formes et fonctions du billet à ordre ............................................................. P2
2.Validité et endossement du billet à ordre ...................................................... P2
II.LA LETTRE DE CHANGE ................................................................................ P2
1.Caractéristiques et mentions essentielles de la lettre de change .......................... P2
2.L’utilité de la lettre de change .................................................................... P2
3.Les garanties ordinaires et les garanties exceptionnelles de la lettre de change ......... P2
4.Les recours faute de paiement de la lettre de change ........................................ P2
III.LE CHEQUE ............................................................................................. P2
1.Transmission et paiement du chèque ............................................................. P2
2.les formes particulières du chèque ............................................................... P2
IV.LES NOUVEAUX EFFETS DE COMMERCE ............................................................ P2
1.Le Warrant ............................................................................................ P2
2.Le titre du transport (543 bis au 543 bis 13) .................................................... P2
3.Le factoring : (543 bis 14 – 543 bis 18) .......................................................... P2
LEÇON N° 10 : FAILLIT-REGLEMENT JUDICIAIRE LIQUIDATION DES BIENS ET
BANQUEROUTES……………………………………………………………………………………………………………………P141
I.LA FAILLITE ; LA LIQUIDATION DES BIENS ; LE REGLEMENT JUDICIAIRE .......................... P2
1.Notions générales sur la faillite ................................................................... P2
II.PROCEDURES DE LIQUIDATION DES BIENS ET DU REGLEMENT JUDICIAIRE ...................... P2
1.La cessation de paiements ......................................................................... P2
2. La saisine du tribunal .............................................................................. P2
3. Nécessite d’un jugement .......................................................................... P2
III. LE JUGEMENT, SON CONTENU ET SES EFFETS ..................................................... P2
1. Le choix entre la liquidation des biens et le règlement judicaire ........................... P2
2. Nature, publicité et contenu des jugements de faillite ....................................... P2
3.Les vois de recours en matière de faillite et de règlement judiciaire ....................... P2
4. Les organes de la faillite et du règlement judiciaire .......................................... P2
5.Les effets du jugement prononçant la faillite ou le règlement .............................. P2
6. La masse et son hypothèque ...................................................................... P2
7. La production et la vérification des créances .................................................. P2

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8. Les effets de la liquidation des biens et du règlement judiciaire à l’égard de certains
créanciers ............................................................................................... P2
IV. LES SOLUTIONS DE LA FAILLITE ET DU REGLEMNT JUDICIAIRE ................................. P2
1.Notions sur le concordat ............................................................................ P2
2. Les effets du concordat ............................................................................ P2
3.L’annulation et la Résolution du Concordat ...................................................... P2
4.La mutation ou conversion du règlement judiciaire en liquidation des biens .............. P2
5.L’union des créanciers .............................................................................. P2
6. Les autres formes de clôture ...................................................................... P2
V .LA REHABILITATION COMMERCIALE ................................................................ P2
VI.LES BANQUEROUTES ET AUTRES INFRACTIONS CONNEXES A LA FAILLITE ..................... P2
1.La banqueroute simple ............................................................................. P2
2.La banqueroute frauduleuse ........................................................................ P2
3.Les infractions connexes à la faillite .............................................................. P2

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