Vous êtes sur la page 1sur 111

DROIT COMMERCIAL

Semestre 4
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
Section 1:LA TYPOLOGIE DES ACTES DE
COMMERCE
Section 2:LE REGIME JURIDIQUE DES ACTES DE
COMMERCE
CHAP 2: LE COMMERCANT
Section 1: les conditions d’accès à la qualité de
commerçant
Section 2 : les obligations du commerçant
CHAP 3 : LE FONDS DE COMMERCE
Section 1: Le statut juridique du fond de commerce
Section 2: les opérations relatives au fond de
commerce
CHAP 4: LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
INTRODUCTION
HISTORIQUE
DEFINITION
INTERET DU DROIT COMMERCIAL
CARACTERESTIQUES DU DROIT COMMERIAL
SOURCES DU DROIT COMMERIAL
INTRODUCTION
Avec le développement du commerce et de l’industrie
durant le 17-18ème siècle en Europe , le droit commercial
s’est détaché du droit civil pour s’imposer comme une
discipline à part entière.
Au Maroc, avant le protectorat, le droit applicable aux
activités commerciales était issu du droit
musulman ,des coutumes et des usages locaux .
Durant période du protectorat, le Maroc s’est doté de
son premier code de commerce le 12/08/1913 qui était
inspiré du code de commerce français de 1808.
INTRODUCTION
DEFINITION
branche du droit privé
le droit commercial est constitué de l’ensemble des règles
juridiques applicables aux transactions commerciales
Il régie les rapports juridiques qui naissent à l’occasion
de l’exercice de l’acte commercial
On peut le définir aussi comme un ensemble des règles
juridiques applicables aux commerçants dans le cadre de
l’exercice de leur activité professionnelle, qu’elle soit
exercée à titre individuel ou sous forme sociétaire.
INTRODUCTION
L’objet du droit commercial
Le droit commercial a un double objet, il s'intéresse à
la fois aux personnes (vision subjective) et à l'activité
de celles-ci (vision objective).
La conception subjective : Elle analyse le droit
commercial comme un droit des commerçants: c'est le
droit qui s'applique, aux commerçants, c'est à dire à
ceux qui exercent un certain nombre de professions
déterminées par la loi
INTRODUCTION
La conception objective : Est celle qui analyse le droit
commercial sous l'angle de son objet. Le droit
commercial est donc réduit au droit des actes de
commerce.
Le droit commercial est le droit qui s'applique aux
actes de commerce, c'est à dire un certain nombre
d'opérations déterminé par la loi quelle que soit la
profession de celui qui les accomplit
INTRODUCTION
La position du législateur marocain
Le code de commerce de 1996 annonce dans son
article 1er que : « la présente loi régit les commerçants
et les actes de commerce »
Il a adopté une position médiane en combinant les
deux systèmes.
La raison d’être du droit commercial

La rapidité
Le crédit
INTRODUCTION
LES CARACTERISTIQUES DU DROIT COMMERCIAL
 Un droit complexe
Un droit en perpétuel construction
 Un droit souple
Le droit commercial a un caractère international
LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
A- Les sources nationales
La loi
1/ Le code de commerce
2/ Le droit civil D.O.C (Dahir formant code des
obligations et contrats du 12 août 1913)
Les usages commerciaux
La jurisprudence
La doctrine
B- Les sources internationales
le code de commerce dispose dans son article 2 qu’ : « il est
statué en matière commerciale, conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce ou au droit civil, dans la
mesure où il ne contredit pas les principes fondamentaux du
droit commercial »

1/ Le code de commerce


Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi
15/95 formant code de commerce en lieu et place du Dahir du 12
août 1913
2/ Le D.O.C (Dahir formant code des obligations et contrats du 12
août 1913)
Les juridictions commerciales

Les juridictions de commerce ont été instituées par le


Dahir du 12 février 1997 portant promulgation de la loi
53/95 ; il s’agit des:
 tribunaux de commerce et
 des cours d’appel de commerce.
A – Les tribunaux de commerce
1- Organisation

Le tribunal de commerce tient ses audiences et rend


ses jugements par:
 trois magistrats, un président et deux assesseurs, le
parquet y est représenté
A – Les tribunaux de commerce
2-Compétence
 Les tribunaux de commerce sont compétents pour
connaître:
des actions relatives aux contrats commerciaux
 des actions entre commerçants à l’occasion de leurs
activités commerciales,
 des actions relatives aux effets de commerce,
 des différends entre associés d’une société commerciale
et des différends à raison de fonds de commerce.
B – Les cours d’appel de commerce
1- organisation

La cour d’appel de commerce comprend


un premier président,
 des présidents de chambres et des conseillers,
 un ministère public composé d’un procureur général
du roi et de ses substituts,
un greffe et un secrétariat du ministère public.
B – Les cours d’appel de commerce
2-Compétence
La Cour d’appel de commerce connaît des appels
contre les jugements rendus par le tribunal de
commerce.
L’appel doit être formé dans un délai de 15 jours à
compter de la date de la notification du jugement du
tribunal de commerce.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE

Le C C marocain confère un rôle essentiel à la notion


d’acte de commerce puisque le commerçant est celui
qui accomplit les actes de commerce.
Les actes de commerce sont énumérés par les articles
6et 7 du code de commerce . Mais l’art 7 vise les actes
du commerce maritime qui font partie d’une branche
de droit autonome: le droit maritime .
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
S1: LES CRITERES DE DISTINCTION ENTRE ACTE
DE COMMERCE ET ACTE CIVIL
A- LE CRITERE DE LA SPECULATION
La distinction repose sur la spéculation et la recherche de
profit qui caractérise l’acte de commerce
L'activité est commerciale si son objectif est la réalisation
d'un profit.( C'est l'intention de la personne qui compte).
Ce critère n’est pas totalement fiable, certaines activités
non commerciales permettent de réaliser un profit. C'est
le cas par exemple des professions libérales ou agricoles.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
B- LE CRITERE DE LA CIRCULATION DES
RICHESSES
C'est la circulation des biens et des richesses qui
confère à l'activité son caractère commercial. La
circulation concerne le parcours du bien depuis le
producteur jusqu'au consommateur
Ce critère apparait insuffisant à expliquer la
commercialité de certains actes
Il en est ainsi de l’activité industrielle qui est plus une
activité de transformation que de distribution
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
C- LE CRITERE DE L'ENTREPRISE
 Ce critère définit l’acte de commerce comme étant un
acte accompli dans le cadre d'une entreprise.
 Ce critère exclut l'activité exercée par une personne
de manière isolée même s'il y a spéculation .
D’autre part il y a des entreprises ayant des activités
purement civiles (les entreprises agricoles ou libérales)
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
Cette présentation sommaire des différents critères
utilisés par la doctrine permet de constater qu'il est
impossible de se confier de manière absolue à l'un ou
l'autre.
En absence d'un critère fixe, il faut se borner à classer
les actes de commerce en fonction des catégories
auxquelles ils appartiennent.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
S2- LA CLASSIFICATION DES ACTES DE
COMMERCE
 La lecture de l'article 6 et suivants du code permet de
distinguer quatre catégories d’actes :
LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE (A)
LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE (B)
LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME (C)
 LES ACTES DE COMMERCE MIXTES (D)
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
A- LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE
 L'acte de commerce par nature est commercial en
raison de son objet.
 En principe, cette qualification est réservée à des actes
accomplis en entreprise, c’est-à-dire
professionnellement par un commerçant.
Ils sont énumérés à l'article 6 du code de commerce
qui annonce que « la qualité de commerçant s’acquiert
par l’exercice habituel ou professionnel des activités
suivantes :
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en
nature soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer
;
 2- la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-
location;
 3- l'achat d'immeuble en vue de les revendre en l'état ou après
transformation ;
4- la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
5- l'activité industrielle ou artisanale ;
 6- le transport ;
7- la banque, le crédit et les transactions financières ;
8- les opérations d'assurances à primes fixes ;
9- le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
10- l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
 11- l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le
support
 12- le bâtiment et les travaux publics ;
13- les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information
et de publicité
 14- la fourniture de produits et services ;
 15- l'organisation des spectacles publics ;
 16- la vente aux enchères publiques ;
 17- la distribution d'eau, d'électricité et de gaz ;
 18- les postes et télécommunications ; »
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
 Les catégories d’actes de commerce par nature
1- Les activités de distribution :
Les activités de distribution recouvrent toutes les
activités qui s’insèrent entre la production et la
consommation. On peut classer dans cette catégorie:
 L'achat pour revendre :
suppose 3 éléments : Un achat initial ; Que l’achat porte
sur des biens meubles ou immeubles (l’objet) ; Et avoir
l’intention de les revendre soit en nature, soit après
transformation.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
 L’entreprise de fournitures
C’est le contrat par lequel le fournisseur s’engage,
moyennant un prix, à délivrer des produits qu’il se
procure (achète) préalablement aux livraisons ou à
effectuer des services à ses clients, de manière
périodique ou continue.
 Les établissements de vente aux enchères publiques
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
2- Les activités de production
Ce sont des activités dont les exploitants ne vendent
que leur propre production et ne spéculent pas sur des
produits qu’ils achètent. IL s’agit
l’exploitation des mines et des carrières
l‘entreprise industrielle ou artisanale
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
3- Les activités de services
 Il s’agit d’activités qui consistent à exécuter un travail au profit des
clients ou de mettre à leur disposition l’usage temporaire de certains
biens. Trois catégories de service se dégagent de l’art 6
3-1. Les services de l’intermédiation
le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise.
3-2. Les services financiers
la banque, le crédit , les transactions financières, les assurances
3-3. Les autres services
la location de meubles, l’exploitation de locaux à usage public et le
transport et la domiciliation(Dahir du 9 Janvier 2019 Art premier de la loi
89-17modifiant et complétant la loi 15-95 formant code de commerce).
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
B- LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE
La théorie de l'accessoire trouve son fondement en droit
marocain dans l'article 10 du code de commerce qui
dispose expressément que : « Sont également réputés
actes de commerce les faits et actes accomplis par le
commerçant à l'occasion de son commerce sauf preuve
contraire ». Ce sont donc les actes de commerce par
accessoire.
Ces actes sont en réalité de nature civile et, lorsqu’ils sont
effectués par un commerçant pour les besoins de son
commerce, ils acquièrent la qualité d’actes de commerce.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
C- LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME
Ici, c’est la forme de l'acte qui lui donne la qualité
d'acte de commerce, qu'il soit accompli ou non par
commerçant.
 La forme de l'acte, a été retenue par le code de
commerce pour certains instruments du commerce et
pour certaines sociétés.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
Les sociétés commerciales( Les sociétés anonymes, les
sociétés en nom collectif, les sociétés en commandites
et les sociétés à responsabilité limitée) sont
commerciales à raison de leur forme et quel que soit
leur objet.
Donc ces sociétés sont commerciales par leur forme
même si leur objet est civil.
 Ex : une société en nom collectif gérant un domaine
agricole ou une société anonyme d'expertise
comptable (activité libérale)
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
La lettre de change
La lettre de change est un écrit par lequel une personne (le
tireur) donne mandat à une autre (le tiré), de payer à un
tiers (porteur ou bénéficiaire) une certaine somme à une
époque fixée.
La lettre de change est réputée acte de commerce quelle que
soit la personne qui l'a signée.
 Lorsqu'un non-commerçant signe une lettre de change, Il
est soumis à la loi commerciale et aux tribunaux de
commerce, sans que cela lui donne la qualité de commerçant
(même en cas de signature répétée de lettre de change).
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
D- LES ACTES MIXTES
Il s'agit des actes civils pour une partie et commerciaux pour
l'autre. Un régime spécial a été prévu pour ce type d'acte. Le
non-commerçant peut se prévaloir contre le commerçant de
la commercialité de l'acte. Le commerçant ne peut par contre
imposer au non commerçant les règles de droit commercial.
'article 4 du code stipule " Lorsque l'acte est commercial pour
un contractant et civil pour l'autre, les règles de droit
commercial s'appliquent à la partie pour qui l'acte est
commercial ; elles ne peuvent être opposées à la partie pour
qui l'acte est civil, sauf disposition spéciale contraire ".
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
La compétence du tribunal
En cas d'acte mixte, la compétence juridictionnelle est
déterminée en considération de la personne du
défendeur. Lorsque c'est le non commerçant qui est
assigné en justice, c'est le caractère civil de partie qui
l'emporte et c'est le tribunal de première instance qui est
compétent. Si c'est au contraire le commerçant qui est
assigné, une option sera offerte au demandeur civil. Il a
alors le choix d'assigner ou bien devant le tribunal de
commerce ou bien devant le tribunal de 1ère instance.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
 La preuve
 En matière commerciale la preuve des contrats est libre, alors
qu'en matière civile elle obéit à des règles plus strictes. En
matière d'actes mixtes, il est admis que le régime de la preuve
sera fonction de la personne contre laquelle la preuve doit être
faite.
Elle se fera selon les formes civiles contre celui qui a la qualité de
civil. Elle est libre contre le commerçant.
lorsque le non commerçant doit fournir la preuve contre le
commerçant, la preuve sera libre pour lui
le commerçant ne peut établir la preuve à l’égard de non
commerçant qu’en se conformant aux règles du droit civil
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
S 3- L’INTERET DE LA DISTINCTION ENTRE LES ACTES DE
COMMERCE ET LES ACTES CIVILS
Déterminer certaines règles de compétence et de procédure
(exemple : elle fixe la compétence des tribunaux de commerce)
 Fixer un régime juridique particulier par rapport aux actes civils
(exemple : les règles de preuve sont plus simples qu'en matière
civile ) ;
 Soumettre certains contrats commerciaux à des dispositions
spécifiques ;
Permettre la mise en œuvre de certains délits spéciaux (exemple :
la contrefaçon de marques de fabrique ou le faux en écriture de
commerce constituent des délits spécifiques au droit commercial).
CHAPITRE II
LE COMMERCANT
LA DEFINITION DU COMMERÇANT
Les commerçants sont des personnes physiques ou
morales qui accomplissent, en leur nom et pour leur
compte, des actes de commerce et qui en font leur
profession habituelle.
La qualité de commerçant s’acquiert d’une part par
l’accomplissement des actes de commerce et d’autre
part en faisant de ces actes sa profession habituelle.
SECTION 1 : LES CONDITIONS D’ACCES A LA
QUALITE DE COMMERÇANT

L’accès à la profession commerciale est en principe


libre. Cependant, le législateur intervient pour
apporter certaines limitations à ce principe. Ces
restrictions ont pour but de sauvegarder la bonne
marche des activités commerciales et d’assurer la
protection du commerçant.
I- LES CONDITIONS D’ACCES LIEES A LA
PERSONNE
A- CONDITIONS TENDANT A PROTEGER LA
PERSONNE QUI VEUT ENTREPRENDRE LE
COMMERCE : LA CAPACITE
La capacité d'une personne peut être définie comme
étant l'aptitude à jouir de ses biens et de ses droits, à
contracter des obligations et à ester en justice.
L'article 12 du code de commerce renvoie la question
de l'âge de la majorité commerciale au code de famille.
Celui-ci fixe l'âge de la majorité légale à dix-huit ans.
Il y a donc coïncidence entre l'âge de la majorité légale
et l'âge de la majorité commerciale.
Tout marocain qui a atteint cet âge (18ans) est par
conséquent en mesure d'exercer une activité
commerciale.
Toutefois, certaines personnes n’ont pas le
discernement suffisant pour avoir conscience des
risques liés à l’exercice du commerce, soit en raison de
l’altération de leur faculté mentale – majeur
incapable- soit en raison de leur jeune âge – mineur-
1- LE MINEUR
Un mineur est celui qui n’a pas atteint l’âge de la majorité fixée à
18 ans
Le mineur est considéré incapable jusqu'à sa majorité
Cependant il existe des dérogations à ce principe :
Le mineur peut se trouver en état de bénéficier de sa capacité
soit par l’effet d’une autorisation spéciale:(L’autorisation
d’expérience de la maturité (12 ans), soit par celui d’une
déclaration anticipée de la majorité(L’émancipation par
déclaration de majorité (à partir de 16ans)). L’une ou l’autre doit
être inscrite au registre de commerce (Art 13 du code de
commerce).
2) L’étranger
 Un étranger ayant atteint de dix huit ans, est réputé
majeur pour exercer le commerce au Maroc, quelques
soit l’ âge de majorité exigé par sa loi nationale
3) la femme mariée
L article 17 du nouveau code de commerce dispose ce
qui suit:« La femme mariée peut exercer le commerce
sans autorisation de son mari. Toute disposition
contraire est réputée nulle. »
4) les incapables majeurs

Est considéré comme majeur incapable, le dément et


le prodigue. Le dément est celui qui a perdu la raison,
soit d’une façon innée ou à cause d’une maladie
mentale. Le prodigue est celui qui gaspille son
patrimoine par des dépenses inconsidérées.
Ces deux cas sont frappés d’interdiction d’exercer le
commerce même à la majorité.
B- CONDITIONS TENANT A PROTEGER L’INTERET
GENERAL
1- L’incompatibilité :
 Il s’agit ici d’une interdiction faite à certaines personnes
d’exercer le commence en raison de leurs professions ou de
leurs fonctions.
Il est interdit en effet aux fonctionnaires, aux professions
libérales réglementées (notaires, avocats, architectes …)
d’exercer un commerce. Le non respect de ces restrictions
entraine des sanctions pénales et disciplinaires. Mais les
actes de commerce accomplis demeurent valables.
2- La déchéance :
 L’article 750 du CC affirme que : « la déchéance
commerciale emporte interdiction de diriger, gérer,
administrer ou contrôler, directement ou
indirectement, toute entreprise commerciale ou
artisanale, et toute société commerciale ayant une
activité économique »
 Lorsque le tribunal prononce la déchéance
commerciale, il doit en fixer la durée qui ne doit être
inférieure à 5 ans (art.752 du CC)
En règle générale , l’interdiction de faire le commerce
concerne les personnes condamnées à une peine
d’emprisonnement pour crime, ceux qui ont fait l’objet
d’une condamnation à une peine égale ou supérieure à
trois mois d’emprisonnement sans sursis, pour certains
délits d’affaires (vol, abus de confiance…)ou certains
délits contre la morale (outrage aux bonnes mœurs)
 Il en est de même des commerçants et des dirigeants
sociaux ayants fait l’objet d’une procédure de
liquidation judiciaire .
3) Les interdictions (les activités interdites)
Certaines activités sont interdites pour des impératifs d'ordre
public ou en raison d'un monopole d'Etat. Exemples :
 - La fabrication d’arme est interdite pour des raisons d’ordre
public.
 - L’interdiction du commerce de la fausse monnaie (art. 334
et 335 du code pénal marocain),
L’interdiction du commerce des objets et images contraires
aux mœurs (art. 73 Dahir 10/08/2016 portant promulgation
de la loi n° 88-13 relative à la presse et à l'édition.)
- le commerce des stupéfiants
4) Les autorisations (les activités soumises à condition).
 Dans certains cas, une autorisation administrative, sous forme
d’agrément ou de licence, est nécessaire avant l’ouverture du
commerce ou l’exercice de certaines activités commerciales, par
exemple :
 la vente des boissons alcooliques
 les activités cinématographiques sont soumises à une
autorisation du C.C.M.,
 les agences de voyages (qui doivent être autorisées par le
ministère du tourisme),
 le transport public des personnes (soumis à des agréments du
ministère du transport), etc.
Dans d’autres cas l’existence de ces autorisations
s’explique par des exigences de la profession, par
exemple l’ouverture d’une pharmacie nécessite d’être
titulaire d’un diplôme de pharmacien, les banques et
les sociétés d’assurances doivent être inscrites sur les
listes de ces professions, etc.
Il faut ajouter que certaines activités ne peuvent être
exercées que par des personnes morales, par exemple
les activités bancaires.
II- LES CONDITIONS D’ACCES LIEES A L’ACTIVITE
A : L’EXERCICE D’UNE ACTIVITE COMMERCIALE A TITRE DE
PROFESSION HABITUELLE
Cette condition comporte deux éléments : L'habitude et la
profession.
1- L’habitude :
 L’habitude se caractérise d’abord par un élément matériel, c'est-
à-dire la répétition, d’actes du même genre, prolongée dans le
temps. Ainsi la personne qui accomplit des actes de commerce à
titre occasionnel (de façon isolée ou de temps en temps) sans se
préoccuper du nombre et du rythme dans lequel elle les effectue
ne devient pas commerçant.
2- La profession :
La profession implique une activité déployée d’une
façon continue régulière et indépendante. A ce titre le
professionnel s’oppose à l’amateur, dans le sens où le
premier agit dans un but de spéculation afin de se
procurer les moyens réguliers d’existence, en
bénéficiant d’une certaine organisation et d'une
certaine compétence. Il se distingue aussi du
consommateur qui ne produit pas et du bénévole qui
agit sans percevoir de rémunération.
B : L’EXERCICE A TITRE PERSONNEL ET INDEPENDANT
(L’exercice de l’activité commerciale en son nom et pour son propre
compte) :
Les actes de commerce doivent être effectués par le commerçant en
son nom et pour son propre compte. A cet effet, n’ont pas la
qualité de commerçant :
o les salariés liés à un commerçant par un contrat de travail.
o le conjoint d’un commerçant qui l’assiste dans l’exercice de son
activité commerciale.
o les dirigeants des sociétés commerciales, qui, en tant que
représentants légaux, accomplissent des actes de commerce au
nom et pour le propre compte de la personne morale.
SECTION II : LES OBLIGATIONS AFFERENTES AUX
COMMERÇANTS
Dans l'exercice de son activité, le commerçant est soumis
à certaines obligations qui lui sont particulières.
La loi ne fait aucune distinction entre les commerçants à
ce niveau. Peu importe la taille de l'exploitation ou la
nature de l'activité. Le même régime est appliqué à tous.
➢ L’immatriculation au registre de commerce
➢ La tenue de la comptabilité commerciale
I- L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION AU
REGISTRE DE COMMERCE

Le R.C est un répertoire officiel des personnes


physiques et morales exerçant le commerce

C’est un support qui constate l’existence, les


caractéristiques et l’état des personnes exerçant le
commerce.
A- L’organisation du registre du commerce
Il existe un registre de commerce local et un registre
central.
 Le registre local est tenu par le secrétaire greffier du
tribunal de commerce ou à défaut première instance, du
lieu où se situe l’établissement principal du commerçant
ou le siège de la société.
L’inscription au registre local est faite sur demande écrite
adressé au greffier par le commerçant concerné. Pour éviter
les fraudes, ce registre est vérifié à la fin de chaque mois
par le président du tribunal ou un juge désigné à cet effet.
Le registre central est tenu à Casablanca par l’Office
Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale
OMPIC.
 Chaque mois, le secrétaire greffier du tribunal de
première instance transmet au registre central un
extrait de toutes les déclarations recueillis pendant le
mois précédant.
B- Les inscriptions au registre du commerce :

« les inscriptions au registre du commerce


comprennent les immatriculations, les inscriptions
modificatives et les radiations »
1- Les immatriculations :
 Les personnes assujetties à l’immatriculation sont :
Toutes les personnes physiques ou morales, marocaines ou
étrangères, exerçant une activité sur le territoire du royaume.
 Toute succursale ou agence commerciale d’entreprise marocaine
ou étrangère.
 Toute représentation commerciale ou agence commerciale des
états, collectivités ou établissements publics étrangers.
 Tous les établissements publics marocains à caractère industriel
ou commercial, soumis par leurs lois à l’immatriculation au
registre du commerce.
Tout groupement d’intérêt économique.
Les immatriculations: le commerçant doit au moment
de son immatriculation au RC, remettre au greffier du
tribunal dans le ressort duquel il exerce son activité,
une déclaration en triple exemplaires contenant des
indications sur son état civil: nom, prénom, lieu de
l’établissement …….
2)Les inscriptions modificatives :
tout changement ou modification apporté aux
renseignements fournis par le commerçant doit faire
l’objet d’une déclaration modificative au RC.
3 - Les radiations

La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du


commerçant du R.C. par exemple en cas de cessation
totale de l’activité commerciale, en cas de décès du
commerçant, en cas de dissolution d’une société, etc.
Le régime juridique des enregistrements au RC
 L’obligation d’immatriculation : l’article75 du code de
commerce prévoit que les personnes physiques ou morales
marocaines ou étrangères exerçant une activité
commerciale sur le territoire du royaume sont tenues de se
faire immatriculer au RC dans les trois mois qui suivent
l’ouverture de l’établissement commercial.
Les inscriptions modificatives doivent être opérées dans le
mois qui suit la date de l’acte ou du fait générateur. Le
défaut d’inscription dans les délais impartis entraine
l’application de certaines sanctions.
C) Les sanctions liées au défaut d’inscription
A l’expiration d’un mois à compter de la date de mise
en demeure adressée par l’administration, tout
commerçant qui ne respecte pas les délais prévues par
la loi pour les inscriptions au registre de commerce est
passible d’une amende de 1.000 à 5.000 DH et à une
seconde amende de même montant après une mise en
demeure d’y satisfaire dans les deux mois.
Toute indication inexacte donnée de mauvaise foi en
vue de l’immatriculation ou en vue de l’inscription au
RC est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an
de prison et d’une amende de 1.000 à 50.000 DH ou
l’une des deux peines seulement.
II- L’OBLIGATION DE TENIR UNE COMPTABILITE

La deuxième obligation qui incombe au commerçant


est relative à la comptabilité commerciale
I- L’objet de la comptabilité :
« La comptabilité peut être définie comme étant une
mission d’information consistant à collecter, recenser,
classer et traiter toutes les opérations exprimées sous
forme monétaire qui effectue une entreprise ».
A- Les livres comptables :
Ils sont au nombre de trois :
1- Le livre journal : Il enregistre opération par
opération, et jour après jour tous les mouvements
affectant le patrimoine de l’entreprise
 2- Le grand livre : Il permet l’enregistrement des
écritures du livre journal qui y sont recopiées, mais
cette fois réparties entre les différents comptes :
situation de l’entreprise, administration, compte
spécial…
3- Le livre inventaire : L’inventaire se fait à la fin de
chaque année. L’obligation comporte l’élaboration d’un
inventaire des effets mobiliers et immobiliers d’une part,
et un inventaire des dettes et des créances d’autre part.
B- Les états de synthèse :
 Les états de synthèse doivent être établis trois mois
suivant la date de clôture de l’exercice, au vu des
différents livres comptables. Ils doivent donner une
image fidèle des actifs et passifs ainsi que de la situation
financière et des résultats de l’entreprise.
C) La tenue de la comptabilité
Avant leur utilisation, les livres de commerce doivent être
cotés et paraphés par le juge, c’est-à-dire que chaque page
doit être numérotée et cachetée afin d’éviter son
changement, son arrachement ou son remplacement par
une autre.
De même en cas d’erreur sur les livres de commerce, les
écritures ne peuvent être ni grattées ni raturées ni
surchargées. En outre, les documents comptables et les
originaux des correspondances envoyés doivent être classés
et conservés pendant dix ans à compter de leur date.
II- La finalité de la comptabilité :
C'est essentiellement une source d'information nécessaire:
information interne et externe.
1- Information interne pour le commerçant : les livres comptables
sont nécessaires à tout commerçant qui veut connaître la situation
exacte de son entreprise. C'est un instrument de gestion.
2- information externe: pour les tiers tout d'abord, les livres
comptables constituent également des instruments privilégiés
d'information des tiers (clients, fournisseurs, banques ...) sur la
situation de l'entreprise. Pour l’Etat, les livres s'imposent au point
de vue fiscal en vue, notamment des déclarations exigées par la
loi , les contrôleurs des impôts ont accès à ces livres.
 la comptabilité régulièrement tenue peut faire preuve en faveur
de celui qui la tient mais uniquement entre commerçants

L’article 19, alinéa 2 du code de commerce prévoit que si la


comptabilité est régulièrement tenue, elle est admise par le juge
pour faire preuve entre commerçants à raison des faits de
commerce.

L’article 22 ajoute : « au cours d’une instance judiciaire, le


tribunal peut ordonner d’office ou à la requête de l’une des
parties, la représentation ou la communication des documents
comptables ».
III - LES SANCTIONS DES EXIGENCES LEGALES
A - Les sanctions fiscales
Lorsque ces documents comptables ne respectent pas
les normes prescrites par la loi 9-88(relatives aux
obligations comptables des commerçants ), l’article 23
de cette dernière laisse la faculté à l’administration des
impôts de les rejeter et d’établir une imposition
forfaitaire. Elle peut même appliquer, le cas échéant,
des sanctions pécuniaires (majorations, indemnités de
retard, etc.)
B - Les sanctions pénales

S’il s’avère que le commerçant a falsifié les livres et


documents comptables, il peut être poursuivi pour
fraude fiscale ou pour faux en écriture du commerce.
Les autres obligations
Obligation d’avoir un compte en banque:
           Sous peine d’une amende fiscale, le commerçant
doit avoir un compte dans une banque. Cette
obligation a pour but de faciliter le règlement par
chèque ou par virement.
Obligations fiscales:
 Déclaration et paiement des différents impôts et taxes
(T.V.A, taxe professionnelle, …).
Obligations sociales:
Acquittement des charges sociales  (allocations
familiales,…).
Si le commerçant est en outre employeur, il est tenu
d’observer les prescriptions du code du travail à l’égard
de ses employés.
CHAP III LE FONDS DE
COMMERCE
Le fonds de commerce est un ensemble d'éléments
mobiliers corporels et incorporels que le commerçant
groupe afin d’exercer son activité  en vue d'attirer une
clientèle.
SECTION 1 LE STATUT JURIDIQUE DU FONDS DE
COMMERCE

 Le fonds de commerce est un ensemble d’éléments


mobiliers comprenant le plus souvent: le nom commercial,
la clientèle, l’enseigne, les marques de fabrique, le droit au
bail, les marchandises,… 
A- Les éléments du fonds de commerce:

On distingue les éléments incorporels (clientèle,


nom commercial, enseigne, marques, brevets
d’invention, droit au bail, dessin et modèles,…) et des
éléments corporels (matériels et marchandises).
I – les éléments incorporels

1- La clientèle: C’est l’ensemble des personnes qui achètent


habituellement des biens ou des services chez un commerçant.
C’est l’élément essentiel: sans clientèle, il n’y a pas de fonds
de commerce.
2- L'achalandage (clientèle de passage) : De la clientèle, il faut
rapprocher l'achalandage ; l'achalandage concerne les clients de
passage, attirés par l’implantation du FC (l'endroit où le fonds est
installé) C'est une clientèle occasionnelle.
2- Le nom commercial: C’est le nom sous lequel un commerçant
exerce son activité (exemple: son propre nom patronymique).
3- Enseigne: Constitue une enseigne toute inscription forme
ou image qui sert à individualiser le fonds de commerce. Il
est souvent identique au nom commercial
4-Le droit au bail
Est un élément très important , c’est le droit de créance du
locataire commerçant à l’égard de l’immeuble dans lequel est
exploité le fonds
5-Le droit de Propriété industrielle (les brevets d’invention,
les marques de fabrique, et les dessins et modèles)
Droits accordant à leurs titulaires un monopole temporaire
d’exploitation sur un procédé technique .
II-Les éléments corporels:
1-Matériel et outillage.
Se sont les biens qui servent à l’exploitation du
commerce.et qui ne sont pas destinés à être vendus.
2-Marchandises.
 Ce sont les stocks de matières premières et produits
finis destinés à la vente. 
B- La nature juridique du fonds de commerce:

1- Le fonds de commerce constitue un bien


distinct des éléments qui le composent.
Il peut donc être vendu, loué, donné en gage en tant que
bien distinct. Mais il ne fait pas disparaitre
l’individualité de chacun de ses éléments qui peuvent
aussi être vendus séparément.
2-Le fonds de commerce est un bien incorporel de
caractère mobilier.

 Le fonds de commerce ne comprend jamais


d’immeubles. Les murs, c'est-à-dire la boutique (par
exemple) dans laquelle est exercée l’activité
commerciale, ne font pas partie du fonds, même si le
commerçant est propriétaire de l’immeuble.
 
En cas  de vente du fonds de commerce, deux situations peuvent se
présenter:
Le vendeur du fonds est propriétaire des murs et veut vendre le
tout, il devra faire deux actes de vente: la vente du fonds et la
vente de l’immeuble, avec deux prix biens distincts. Il peut aussi ne
vendre que le fonds ; il restera propriétaire de l’immeuble et le nouvel
acquéreur devra conclure avec lui un contrat de location (bail) et
payer un loyer.
 
Le vendeur du fonds est locataire des murs:
le droit au bail faisant partie du fonds sera vendu avec le fonds. Le
propriétaire de l’immeuble ne pourra pas refuser de reconduire le
bail avec le nouvel acquéreur.   
SECTION 2 LA PROTECTION DU FC
La loi a entouré le fonds de commerce de certaines
garanties permettant au commerçant de préserver ses
droits.
La protection du FC consiste à assurer la permanence
des éléments auxquels la clientèle est liée

A- La protection du FC contre la concurrence déloyale


B- La protection du FC contre les bailleurs des locaux
SECTION 3:LES OPÉRATIONS RELATIVES AU FC

Les principales opérations dont le fonds de commerce


peut être l’objet sont : la vente du F.C , l’apport en
société le nantissement et la mise en gérance
libre.
A- la vente du FC

 Le code de commerce précise les conditions de


validité de la vente ainsi que les droits et les
obligations qui résultent de la vente du fonds de
commerce aussi bien vis-à-vis des parties
contractantes qu’à l’égard des tiers concernés par la
vente.
1- Conditions de validité du contrat de vente du
fonds de commerce
a- Les conditions de fonds
La vente du fonds de commerce est régie par les
conditions générales qui réglementent les contrats en
particulier en matière de consentement, de capacité,
d’objet et de cause.
b- Les conditions de forme

Article 81 du Code Commerce exige que l’acte de vente


soit formalisé dans un écrit, acte authentique ou acte
sous seing privé, où doit figurer obligatoirement un
certain nombre de mentions
- Le nom du vendeur.
 - La date de son acte d'acquisition.
 - Le prix de l'acquisition.
- L'état des inscriptions des privilèges et nantissement
grevant les fonds.
 - S'il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du
loyer actuel, le nom et adresse du bailleur.
- L'origine de la propriété du fonds.
Ces conditions de forme protègent l’acheteur contre
les éventuels vices cachés, il peut soit annuler la vente,
soit demander la réduction du prix de vente lorsque
l’une des mentions obligatoire est absente ou inexacte.
( Article 82).
c- Conditions de publicité
La publicité est destinée à protéger les créanciers du
vendeur
après enregistrement, une exemplaire de l'acte doit être,
dans les quinze jours de sa date, déposée au
secrétariatgreffe du tribunal dans le ressort duquel est
exploité le fonds. L’acte est inscrit sous forme d’extrait au
RC
Le secrétaire-greffier est tenu de publier l’extrait inscrit au
RC en entier, sans délai et aux frais des parties au bulletin
officiel et dans un journal d’annonces légales
2- LES EFFETS DE LA VENTE

 a. Les obligations du vendeur

Le vendeur est tenu vis-à-vis de l’acheteur des


obligations suivantes :
une obligation de délivrance et une obligation de
garantie.
L'obligation de délivrance consiste pour le vendeur à
mettre en possession de l'acquéreur tous les éléments du
fonds énumérés dans le contrat.
La seconde obligation concerne la garantie contre les vices
cachés et du fait personnel. Cette dernière obligation
prend la forme d'une obligation d’assurer à l'acquéreur la
jouissance et l’exploitation paisible du fonds. En ce sens, le
vendeur est tenu d’une obligation de nonconcurrence
dans la mesure où la vente n'aurait aucun intérêt pour
l'acquéreur si le cédant ouvre un nouveau fonds à
proximité du premier et reprend sa clientèle.
b. LES OBLIGATIONS DE L’ACHETEUR
 Pour l'acquéreur, l’obligation principale est de payer le
prix et les frais accessoires (droit d'enregistrement,
droit de timbre des actes, frais de publication légale). Il
est également tenu de continuer les contrats de travail
du personnel employé.
Le vendeur tant qu’il n’a pas été payé, dispose d’un
privilège qui lui permet de se faire payer en
priorité sur le prix du fonds en cas de revente.
Pour bénéficier de ce privilège, il suffit de le faire
inscrire dans les quinze jours de la vente au registre de
commerce. (Article 91).
 Le vendeur du fonds de commerce impayé dispose
également d’une prérogative lui permettant
d’obtenir la résolution de la vente.
c. Les effets de la vente du fonds de commerce à
l’égard des créanciers du vendeur
 La publicité de la vente a pour but d’informer les
créanciers du vendeur et de leur permettre de
sauvegarder leur situation.
Les créanciers peuvent dans les quinze jours qui suivent
la dernière publication, faire opposition au paiement
du prix par lettre recommandée. (Article 84).
En outre si un créancier estime le prix insuffisant, il peut
demander la vente du fonds aux enchères publiques.
B-L'APPORT EN SOCIETE DU FONDS DE
COMMERCE
 L'apport en société du fonds de commerce ressemble
beaucoup à celui de la vente. En effet, dans les deux cas
la propriété du fonds est transmise à titre onéreux.
Toutefois une différence persiste entre les deux
opérations. Elle concerne le mode de paiement.
 l'équivalent fourni à l'apporteur n'est pas ici une
somme d'argent, mais des parts sociales ou des
actions.
C- LA LOCATION GERANCE DU FONDS DE
COMMERCE (LA GERANCE LIBRE)
1- Définition (Article 152)
 Le contrat de gérance libre est « tout contrat par lequel
le propriétaire ou l’exploitant d’un fonds de commerce
en concède totalement ou particulièrement la location à
un gérant qui l’exploite à ses risques et périls »
La gérance libre s’oppose à la gérance salariée qui est un
véritable contrat du travail entre le propriétaire du fonds
et celui qu’il emploie pour le gérer.
2- Effets du contrat de gérance
 Le contrat de gérance libre produit des effets à l’égard
des contractants (locataire et bailleur).
a- les obligations du bailleur (Article 153)
 Le bailleur est tenu soit de se faire radier du registre
de commerce, soit de faire modifier son inscription
personnelle avec la mention expresse de la mise en
gérance.
b- les obligations du locataire. (Article 154)
 Immatriculation au registre de commerce
 Tenue de la comptabilité commerciale
 Formalité de dépôts et de publicité
Obligation d’indiquer sur tous les documents relatifs à
son activité commerciale ainsi que sur toutes les pièces
signées par lui à cet effet : son numéro
d’immatriculation au RC et le siège du tribunal où il
est immatriculé en qualité de gérant libre du fonds
C- LE NANTISSEMENT DU FONDS DE
COMMERCE
Le nantissement du fonds de commerce est un contrat
par lequel le fonds se trouve affecté à la garantie du
remboursement des dettes contractées par le
commerçant pour le besoin de son commerce.
 C’est l’acte qui met en gage le fonds de commerce à
titre de sûreté, pour garantir le remboursement du
crédit aux créanciers nantis.
Le fonds de commerce est considéré sur le plan juridique comme
un meuble. En matière mobilière, le gage implique la remise de
la chose gagée au créancier. L’application de cette règle en
matière du fonds de commerce a pour conséquence de priver le
commerçant de l’exploitation de son fonds. C’est pourquoi le
nantissement de ce dernier a été règlementé de manière à ce que
le commerçant ne puisse être dépossédé de son fonds de
commerce.

Le nantissement du fonds se présente comme une forme de gage


sans dépossession, dans la mesure où le propriétaire poursuit son
activité avec comme objectif premier l'acquittement de la dette.
1- Eléments susceptibles d’être compris dans le
nantissement
 En vertu de l'article 107 du code de commerce, les
différents éléments énumérés à l'article 80 sont
susceptibles de faire l'objet d'un nantissement, à
l'exclusion des marchandises. Il s’agit du nom
commercial, l’enseigne, la clientèle, l'achalandage, le
droit au bail, le mobilier commercial, le matériel et
l'outillage…
2- Conditions de forme et de publicité
Pour produire ses effets, le nantissement doit être
constaté par un acte écrit, en la forme notariée ou sous
seing-privé et déposé au greffe du tribunal de première
instance et inscrit au registre de commerce dans les 15
jours de sa date.
3- Les effets du nantissement
Le nantissement confère à son titulaire
 le droit de préférence : En cas de vente du fonds de
commerce, le créancier nanti a une place privilégiée,
par rapport aux autres créanciers chirographaires, pour
le recouvrement de sa créance.
Droit de suite; C'est un droit qui permet au créancier
nanti de suivre le fonds de main en main, en cas de
reventes , pour le saisir et le faire vendre aux enchères
publiques

Vous aimerez peut-être aussi