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Le dol : définition, éléments constitutifs, preuve et sanctions
Le dol : définition
De manière générale, on peut définir le dol comme un comportement
malhonnête, une tromperie qui amène l’autre partie à conclure le contrat
sur la base d’une croyance erronée. Par exemple, il y’a dol dans le cas d’un
commerçant qui simule dans sa comptabilité des bénéfices exagérés pour
vendre plus cher son fonds de commerce.
Mais depuis la réforme du droit des contrats, l’article précité n’existe plus.
Désormais, le dol est défini à l’article 1137 du Code civil : “Le dol est le fait
pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par
des manoeuvres ou des mensonges. Constitue également un dol
la dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une information
dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie.”
On comprend donc que le dol est un vice du consentement (au même titre
que l’erreur ou la violence) : c’est en raison du dol, de la tromperie, que le
cocontractant a conclu le contrat. Son consentement a été vicié par le dol.
Maintenant que la définition du dol a été posée, nous pouvons nous intéresser
à ses éléments constitutifs.
les manoeuvres, c’est-à-dire les actes positifs par lesquels une partie
crée chez son cocontractant une fausse apparence de la réalité. Il s’agit
donc de mises en scène, d’artifices, de stratagèmes…
les mensonges, c’est-à-dire la fausse affirmation sur un élément
du contrat
et même le simple silence. C’est ce que l’on appelle le dol par
réticence, ou réticence dolosive (c’est ce que vise le nouvel article 1137 du
Code civil quand il évoque la “dissimulation intentionnelle par l’un des
contractants d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre
partie”). Ainsi la Cour de cassation juge que “le dol peut être constitué par le
silence d’une partie dissimulant à son cocontractant un fait qui, s’il avait été
connu de lui, l’aurait empêché de contracter” (Cass. Civ. 3ème, 15 janv. 1971 ;
Cass. Com., 20 juin 1995). Il faut donc comprendre qu’il y’a dol lorsqu’un
contractant sait qu’il tait à son cocontractant une information si importante que
si ce dernier en avait connaissance, alors il ne contracterait pas.
FLASH INFO : Cette solution avait été, semble-t-il, remise en cause par la
jurisprudence. En effet, plusieurs arrêts avaient considéré qu’il ne pouvait y
avoir réticence dolosive que s’il y’avait violation d’une obligation pré-
contractuelle d’information (Cass. Com., 28 janv. 2014 ; Cass. Civ. 3ème,
16 sept. 2015). A titre d’exemple, on peut citer le célèbre arrêt
Baldus (Cass. Civ. 1ère, 3 mai 2000) qui nous explique que dans un contrat
de vente, l’acquéreur non professionnel n’a pas l’obligation d’informer le
vendeur sur la valeur du bien vendu et qu’il n’y a donc pas réticence dolosive
en cas de silence sur l’acquéreur sur cette valeur. Pas d’obligation pré-
contractuelle d’information, pas de réticence dolosive !
Toutefois, on peut remarquer que l’ordonnance du 10 février 2016 ne semble
pas avoir consacré ce courant jurisprudentiel. Le nouvel article 1137 du Code
civil est clair : il suffit maintenant, pour caractériser la réticence dolosive,
d’établir que l’un des contractants a dissimulé intentionnellement une
information dont il connaissait le caractère déterminant pour l’autre partie.
Plus besoin de la violation d’une obligation d’information !
Mais le dol constitue également une faute. La victime peut donc demander,
sur le fondement de l’article 1240 du Code civil (ancien article 1382 du Code
civil), des dommages et intérêts pour réparer le préjudice qu’elle a subi.
Malgré l’existence d’un contrat, la responsabilité est délictuelle, et non pas
contractuelle, puisque la faute est antérieure à la conclusion du contrat.