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2.Qualification juridique du fonds professionnel et son incidence sur les contrats.

Le fonds professionnel est un ensemble composé d’éléments patrimoniaux variés appartenant au


professionnel et affectés à son activité professionnelle indépendante afin de développer sa clientèle. Le
fonds professionnel est l’entreprise, sauf que cette dernière est une notion économique et non juridique,
cette dernière et le fonds ne regroupent pas totalement la même chose. L’entreprise va en effet se
tourner vers la production, alors que le fonds, lui, va être tourné vers la clientèle. L’entreprise est
beaucoup plus large que le fonds professionnel puisque le législateur a exclu un certain nombre
d’éléments nécessaire à l’exploitation.

Cependant comment qualifie-t-on juridiquement ce fonds professionnel, et quel est son incidence sur
les contrats ?

Pour cela il faudra étudier de manière générale la qualification du fonds professionnel (I) puis, quelles
sont les conséquences juridiques sur le fonds professionnels et sur les contrats qui y sont liés (II).

I.La qualification du fonds professionnel de manière générale.

Une intégration dans la catégorie juridique.

Il faut intégrer le fonds professionnel dans une catégorie juridique existante. Ledit fonds est un
ensemble de biens réunis par le professionnel dans le but d’attirer la clientèle, pour une certaine durée
et cet ensemble de biens va être perçu comme bien unique reconnu par le droit qui le soumet à un
régime juridique particulier. Cela constitue ce qu’on appelle l’universalité que l’on va pouvoir
distinguer de deux manières :

• -  Universalité de droit : ensemble de biens et de dettes attachées à ces biens formant une identité
juridique.

• -  Universalité de fait : ensemble de biens réunis par la volonté du propriétaire, traité par le droit
comme un bien
unique.
Jusqu’à il y a peu, le fonds de commerce se rattachait à l’universalité de fait, désormais le législateur a
ouvert la possibilité au professionnel indépendant de créer une EIRL (entreprise individuelle à
responsabilité limitée), cette dernière est composée à la fois des biens réunis par le professionnel pour
le bien de son activité, et des dettes créées par l’activité. Cette EIRL est une universalité de droit.
Désormais, c’est le professionnel qui choisit si son fonds professionnel est universalité de fait ou de
droit. Si le professionnel ne prend pas position, c’est une universalité de fait. Mais sur un acte de
volonté, il peut créer une EIRL et dans ce cas, il transforme son fonds professionnel en universalité de
droit.
Les caractéristiques juridiques de ce fonds.
Cette universalité est mobilière : tous les biens sont meubles ou immeubles, la liste des immeubles est
cependant limitativement définie par le législateur, ceux ne rentrant pas dans cette liste sont qualifiés de
meubles.
Le fonds professionnel est de nature mobilière, mais on peut apporter des tempéraments. En effet, le
fonds a une stabilité spatiale puisqu’il doit obligatoirement être implanté dans un local. Le législateur
considère que son régime peut être rapproché de celui des immeubles : la vente du fonds de commerce
ressemble donc beaucoup à la vente d’un immeuble. Ou lorsque l’on veut utiliser un fonds de
commerce comme élément de garantie d’assurance, on appelle cela le nantissement du fonds. Mais
perte de cette stabilité spatiale avec les fonds de commerce électroniques.

• II.Les conséquences de cette qualification juridique sur les contrats.


Pour le fonds professionnel.
Concept de fonds de commerce pas synonyme de celui d’entreprise, car notion économique sans
traitement juridique particulier. L’entreprise englobe des ressources matérielles et humaines affectés
par l’entrepreneur à la réalisation de son activité : concept mouvant.
Le fonds de commerce est une notion juridique englobant certains éléments utilises à cette exploitation,
mais pas la totalité. Les opérations juridiques réalisé par le fonds de commerce font l’objet d’une
réglementation juridique particulière.

• -  Le fonds professionnel est un ensemble de bien, qui est indépendant des biens qui le compose.
Cela signifie que les biens qui le compose vont changer, être modifié en permanence. Son nom peut
être également modifié, mais se développe toujours la même action ;

• -  Régime juridique distinct : vente séparée des choses qui la compose. La location est une
opération juridiquement traité de manière différente de la location des marchandises ;

• -  Le fonds de commerce a une valeur propre, là encore la valeur du fonds ne se calcule pas en
additionnant la valeur des choses qui la compose.
Pour le professionnel.
Situation de principe : situation où le professionnel ne prend pas la décision d’une EIRL de facto, il y a
alors une universalité de faits. Comporte que des biens nécessaires à l’activité, pas d’obligations. Les
créances et les dettes restent attachées au professionnel.

• -  Si le professionnel fait faillite, liquidation fonds de commerce, ou saisit patrimoine personnel ;

• -  Si le professionnel vend son fonds professionnel, vente que des biens intégrés au fonds, pas de
transmission
automatique à l’acquéreur des dettes professionnelles ni des créances professionnelles.
La Cour de Cassation, dans un arrêt du 7 Juillet 2009 a refusé d’intégrer les dettes d’un acquéreur dans
le fonds de commerce.
Chambre Commerce, 30 Avril 2009, en l’espèce un contrat de vente du fonds de commerce prévoyant
la totalité de dettes étaient transmises, le prix était fixé à un euro symbolique, mais le créancier n’a pas
été prévenu donc la cession de créance a été annulé par le contrat.
Pas de transfert des contrats, mêmes ceux indispensables à l’activité, à l’exploitation. Le fonds ne peut
pas fonctionner sans contrats préalablement fait par le premier propriétaire du fonds, ces contrats
participent à la stabilité du fonds : donc le créancier doit tous les négocier de nouveau, par conséquent,
les prévisions économiques permettant de fixer le fonds de commerce seront remise en cause.
Possibilité d’intégrer une clause dans le contrat disposant que la vente du fonds sera valable que si les
contrats seront négociés de la même façon suite à la vente.
Trois exceptions à cette non-transmission des contrats professionnels : les contrats de travail, les
contrats d’assurance, et le bail commercial. Cependant, si le professionnel souscrit à une EIRL, dans ce
cas-là le fonds de commerce a un patrimoine autonome dans lequel les créances et les dettes sont
attachées à l’activité. Par contre, les contrats sont toujours des contrats intuitu personae, attaché au
professionnel.

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